ÉPIGRAPHE
« Il n'y a pas de manière plus
subtile, plus sûre et plus discrète de renverser l'ordre existant
de la société que de vicier sa monnaie.»
John Maynard KEYNES
DÉDICACE
A nos très chers parents Martin BALABEBA et
Fidele NGALULA pour nous avoir appelé à l'existence, ouvert les
yeux à la science et aussi pour tous les sacrifices consentis pour notre
formation ;
A mes
frères et soeurs.
BALABEBA Martin Arnold
REMERCIEMENTS
Nous remercions de prime abord, Dieu complètement
bon et généreux, pour le don de la vie dont nous sommes
bénéficiaires et pour nous avoir acheminé durant tout
notre cursus estudiantin ; qu'il reçoive gloire, louange et
honneur.
Nous avons un agréable devoir d'être
reconnaissant envers le comité de gestion de l'Université
Pédagogique Nationale, le corps professoral et scientifique de notre
chère faculté des sciences économiques et de gestion, pour
la lutte engagée, afin d'assurer notre bonne formation.
Nous exprimons notre profonde gratitude au Professeur
Claude SUMATA, au Chef de travaux Anicet LUSENGE et à l'assistant Lucien
ZRAN, respectivement Directeur, Rapporteur et encadreur de ce travail qui,
malgré leurs multiples occupations, ont accepté de sacrifier leur
temps pour diriger ce mémoire.
Nos remerciements vont à monsieur Augustin KATANGI
pour toutes les éventuelles corrections apportées à cette
oeuvre monographique.
Notre profonde gratitude s'en va également à
nos frères et soeurs du sang, oncles, tantes, cousins, cousines, neveux
et nièces pour nous avoir assisté financièrement,
moralement, spirituellement et favorisé une atmosphère
scientifique propice nous permettant d'arriver au terme de nos
études.
Nous remercions enfin, nos amis et camarades : Felly
Batena, Fréddy Mbuyi, Blaise Nkashama, Fiston Muamba, Mike Tshitenga,
Dina Mbiyavanga, Charles Mulowayi, Michel Mbuyi, Martin Useni, Marcel Mualaba,
Cathérine Sheka, Géofrey Mandiango, Didier Kaluma, Serge Kasereka
et Josée Kayamba pour leurs encouragements et attachement
indéfectible à notre personne.
Que tous ceux qui, de loin ou de prêt, ont
contribué à la réalisation de cette oeuvre et dont les
noms ne sont pas cités, trouvent ici notre profonde gratitude.
BALABEBA Martin Arnold
LISTE DES ABRÉVIATIONS ET SIGLES
ADF
BCC
BCE
BTR
CAB
CAF
CDF
CNE
CPM
CPMR
DS
DTS
EXPORT
FED
FMI
H
IMPORT
INS
INSEE
IPC
IRES
M2
MIB
NAIRU
PEG
PIB
PIR
RDC
SMI
TCMM
TDF
TINFL
TS
TVA
ULK
UNIKIN
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Dyckey-Fuller augmented
Banque Centrale du Congo
Banque Centrale Européenne Billets de trésorerie
Billets de trésorerie
Comité d'Adjudication des Billets de trésorerie
Coût Assurance Frêt
Francs Congolais
Crédit net à l'État
Comité de Politique Monétaire
Comité de Politique Monétaire Restreint
Differency Stationary
Droit de Tirage Spécial
Exportations
Federal Reserve System
Fonds Monétaire International
Base Monétaire
Importations
Institut National des Statistiques
Institut National de la Statistique et des Études
Economiques
Indice des Prix à la Consommation
Institut des Recherches Scientifiques
Masse monétaire
Marché interbancaire
Non accelerating Inflation rate of Unemployment
Programme Économique du Gouvernement
Produit Intérieur Brut
Programme Intérimaire Renforcé
République Démocratique du Congo
Situation Monétaire Intégrée
Taux de Croissance de la Masse Monétaire
Test de la racine unitaire
Taux d'inflation
Trend Stationary
Taxe Valeur Ajouté
Université Libre de Kinshasa
Université de Kinshasa
Université Pédagogique Nationale
Dollar Américain
Vecteur Autorégressif
|
LISTE DES TABLEAUX
Tableau N°1 : Évolution annuelle de l'inflation
et sa volatilité en pourcentage en RDC de 2000 à
2013.....................................................................57
Tableau N°2 : Évolution du multiplicateur du
multiplicateur monétaire.........59
Tableau N°3 : Calcul de l'écart-type du
multiplicateur monétaire................60
Tableau N°4 : Évolution du crédit
net à l'État, de la masse monétaire et du taux d'inflation
de 2000 à
2013................................................................61
LISTE DES GRAPHIQUES
Graphique N°1 : Processus séquentiel des taux
d'intérêt...........................28
Graphique N°2 : Évolution du taux d'inflation
annuelle en RDC de 2000 à
2013.......................................................................................
58
Graphique N°3 : la volatilité de
l'inflation............................................59
Graphique N°4 : Évolution du multiplicateur
monétaire...........................60
Graphique N°5 : Taux de croissance de la masse
monétaire........................87
Graphique N°6 : Taux
d'inflation......................................................88
RÉSUME
La préoccupation majeure que présente
l'analyse de l'efficacité de la politique monétaire dans la lutte
contre l'inflation en RDC, réside dans le fait que la politique
monétaire est l'instrument de la politique économique qui puisse
mieux obtenir et maintenir la stabilité du niveau général
des prix. Elle a la facilité étant donné les liens
étroits entre ses variables et le niveau général des prix,
de maîtriser les variables du taux d'inflation.
Toutefois, les profondes mutations qu'ont connues les
systèmes financiers et face au processus croissant de la globalisation
financière, l'action des Banques centrales s'heurte à de
multiples goulots d'étranglement.
De même, l'absence d'une coordination entre la
politique monétaire et l'autre facette de la politique
financière, de la politique budgétaire, peut paraître
inefficace et son action limitée. Elle peut, par ailleurs, être
limitée par l'insuffisance de la flexibilité des structures
économiques et aussi par les anticipations des agents
économiques.
Ainsi, pour sortir de cette situation, une
réglementation conséquente de l'économie à travers
la mise en oeuvre des politiques macroéconomiques efficaces après
un bon diagnostic est nécessaire.
C'est dans cette perspective que la Banque Centrale du
Congo s'est fixé un objectif actuellement de consolider quelques
succès réalisés pendant la période de notre
étude afin de conquérir une plus grande crédibilité
vis-à-vis du public, et de restaurer la monnaie nationale dans ses
fonctions traditionnelles.
Mots clés :
politique monétaire, inflation et efficacité.
SUMMARY
The major concern that this analysis of the effectiveness of
monetary policy in the fight against inflation in the DRC, is the fact that
monetary policy is an instrument of economic policy that can best achieve and
maintain stability the general level of prices. It has the facility given the
close links between its variables and the general level of prices, to control
the variable of inflation.
However, the profound changes experienced by financial systems
and address the growing process of financial globalization; the action of the
central banks is facing many bottlenecks.
Similarly, the lack of coordination between monetary policy
and the other facets of financial policy, fiscal policy, may seem inefficient
and limited action. It can, moreover, be limited by the lack of flexibility in
economic structures and also by the expectations of economic agents.
Thus, to overcome this situation, a consequent regulation of
the economy through the implementation of effective macroeconomic policies
after a proper diagnosis is necessary.
It is in this perspective that the Central Bank of Congo has
set a goal now to consolidate some successes achieved during the period of our
study in order to win greater public vis-à-vis credibility and restore
currency national in its traditional functions.
Key words: monetary policy, inflation and
efficiency.
INTRODUCTION
GÉNÉRALE
L'objectif principal de la politique monétaire est
d'obtenir et de maintenir le niveau général des prix,
c'est-à-dire la maîtrise de l'inflation et la préservation
du pouvoir d'achat interne et externe de la monnaie. La stabilité du
niveau général des prix est le résultat d'un consensus
quasi récent entre les différents courants de pensée en
sciences économiques.
En effet, en République Démocratique du
Congo, la politique monétaire a pour objectifs, notamment : la
stabilité du niveau général des prix et de la valeur
interne et externe de la monnaie nationale. Cependant, les résultats de
cette politique sont globalement peu satisfaisants ; en termes des
chiffres, le pays a connu un niveau élevé et une
volatilité de l'inflation entre 1990 et 2009.Cette situation n'a pas pu
favoriser un développement harmonieux de l'économie.
Ainsi, en vue d'établir et maintenir une
stabilité du niveau général des prix en cas d'inflation
élevée, la rigueur budgétaire et monétaire
s'avère inefficace. La Banque Centrale du Congo en tant
qu'autorité monétaire doit clairement indiquer que l'inflation
sera bien maitrisée et réduite en établissant un ou
plusieurs points d'encrage. Dans ce cas, elle bénéficiera d'une
bonne réputation et parviendra à atteindre ses objectifs.
Dans ce contexte, la nouvelle synthèse
néoclassique a proposé le ciblage direct de l'inflation pour
asseoir la crédibilité de la politique monétaire dans le
but d'agir sur les anticipations inflationnistes à long terme et ainsi
permettre la maîtrise et la réduction du niveau
général des prix et la volatilité de l'inflation.
0.1.
Problématique
La pertinence de l'analyse de l'efficacité de la
politique monétaire dans la lutte contre l'inflation en
République Démocratique du Congo, réside dans le fait que
l'inflation est devenue une règle qu'une exception. Dans ce contexte, la
hausse des prix devient en ce sens une seconde nature de l'économie
congolaise où le taux d'inflation moyen de 2000 à 2013 est de
59,35%.1(*)
Depuis les années 1980, l'économie de la
République Démocratique du Congo était une proie de monter
de prix des biens et services et à la dépréciation de la
monnaie nationale par rapport aux devises étrangères en
l'occurrence le dollar Américain. La décennie 1990, était
celle pendant laquelle le phénomène s'est encore amplifié
allant jusqu'à 9786,9% de taux d'inflation en 1994.2(*)
Des données empiriques, il ressort que
l'économie congolaise oscille, voilà presque quelques
années, dans les alternatives caractérisées par une
désarticulation des structures internes et externes se traduisant
par :
· l'hyperinflation ;
· le chômage ;
· la dépréciation de la monnaie ;
· le marasme économique, etc.
Ainsi, pour sortir de cette situation, une
réglementation conséquente de l'économie à travers
la mise en oeuvre de la politique macroéconomique efficace après
un bon diagnostic est nécessaire. Dans ce contexte, le gouvernement
congolais avec l'appui des institutions de Breton Woods s'est donné
depuis 2001, une mission d'arrêter le processus de cette destruction du
tissu économique par le rétablissement des équilibres
macroéconomiques. Pour y arriver, dans le cadre de programme
intérimaire renforcé (PIR) et le programme économique du
gouvernement (PEG), la politique envisagée visait
spécifiquement la maîtrise de l'inflation, la
libéralisation macroéconomique et la relance économique.
Toujours dans cette perspective, plusieurs mesures ont été prises
dans le domaine de la monnaie, des finances publiques, de change et de
l'économie.
Par ailleurs, la recherche du bien-être par le
truchement de la politique monétaire pose problème eu
égard d'une part aux objectifs assignés officiellement à
la politique monétaire consistant à assurer le financement du
développement économique du pays et à promouvoir la
stabilité des prix intérieurs ainsi que le maintien de
l'équilibre des paiements extérieurs3(*), et d'autre part à la
détérioration de la situation socioéconomique de la
République Démocratique du Congo au cours de ces dernières
années.
Dans cette optique, la politique monétaire a pour
rôle de procurer à l'économie la quantité de monnaie
nécessaire à l'expansion des activités économiques
sans engendrer le dérapage inflationniste ou
déflationniste.
Cette présente monographie cherche à
analyser l'efficacité de la politique monétaire dans la lutte
contre l'inflation en République Démocratique du Congo durant la
période de notre étude.
Dans ces conditions, quelques questions fondamentales se
posent, celles de savoir :
· Quelles sont les causes de l'inflation en
République Démocratique du Congo ?
· La politique monétaire appliquée par
les autorités monétaires en République Démocratique
du Congo, est-elle crédible et efficace pour lutter contre
l'inflation ?
· Quels sont les moyens dont disposent les
autorités monétaires congolaises pour atteindre les objectifs
assignés à la politique monétaire ?
A ces questions, nous tentons de formuler des
hypothèses.
0.2. Hypothèses
Selon Sylvain SHOMBA KINYAMBA, l'hypothèse est une
série des réponses qui permettent de prédire une
vérité scientifique vraisemblablement au regard des questions
soulevées par la problématique et dont la recherche
vérifie le bien-fondé et le mal-fondé.4(*)
Selon nous, l'hypothèse est une proposition des
réponses initiales à partir de laquelle on construit un
raisonnement et un jugement.
Les causes de l'inflation en République
Démocratique du Congo seraient l'accroissement de l'offre de monnaie
à long terme par rapport aux besoins réels de l'économie
et un excès des dépenses publiques par rapport au niveau
réel des recettes publiques. Face à l'insuffisance des ressources
à l'incompressibilité de la plupart des dépenses
essentielles, l'État a eu des difficultés à financer son
déficit ; d'où le recourt de plus en plus fréquent au
financement monétaire s'est avéré durant plusieurs
années comme solution de rechange, ce qui se traduit par des tensions
sur le marché des biens et services, d'ou l'inflation.
De manière générale, les
résultats de la politique monétaire seraient globalement peu
satisfaisants. Au cours de l'histoire économique, la République
Démocratique du Congo avait connu un niveau élevé et une
forte volatilité de l'inflation. Depuis un certain temps, les
autorités monétaires congolaises ont pris des mesures
préventives, des politiques restrictives crédibles, efficaces
ayant pour objectif de maîtriser l'inflation.
Enfin, c'est à travers les instruments de la
politique monétaire que l'autorité monétaire arriverait
à atteindre ses objectifs (ces derniers sont d'ordre
opérationnel, intermédiaire et final).
0.3. Choix et
intérêt du sujet
0.3.1. Choix du sujet
Les problèmes de la politique monétaire
s'inscrivent dans l'ensemble d'interventions des pouvoirs publics dans
l'orientation de l'économie afin de réaliser le bien-être
de la population. Dans cette perspective, la politique monétaire a pour
rôle de fournir à l'économie réelle la
quantité de monnaie nécessaire à l'expansion des
activités économiques. Ceci est le mobile qui a suscité en
nous le choix de porter un regard sur l'analyse de l'efficacité de la
politique monétaire dans la lutte contre l'inflation en
République Démocratique du Congo.
0.3.2. Intérêt du
sujet
La politique monétaire est une composante de la
politique économique d'ensemble qui contribue à la
réalisation des objectifs du carré magique de NICOLAS KALDOR.
Cela étant, bien qu'un élément de l'ensemble, son objectif
principal est l'obtention à court terme et le maintien à long
terme de la stabilité du niveau général des prix.
0.3.2.1. Du point de vue
social
Sur le plan social, cette étude constitue un signal
fort, lancé pour mettre à la portée des autorités
monétaires des axes de recommandation pour organiser et assainir le
secteur monétaire en République Démocratique du
Congo.
0.3.2.2. Du point de vue
personnel
Ce sujet est d'une importance capitale qui vient couronner
notre cycle de licence en sciences économiques et de gestion, option
économie monétaire, tout en nous offrant l'opportunité de
mettre en pratique les théories scientifiques acquises et nous permettre
également d'approfondir nos connaissances en matière de la
politique monétaire et inflation.
0.3.2.3.Du point de vue
scientifique
Nous pensons que l'élaboration de ce travail est
également d'une grande importance par le fait qu'il va inclure dans un
modèle socio-économique élaboré.
Notre étude apporte de plus amples informations aux
futurs chercheurs qui nous lirons et constitue un apport non négligeable
pour ceux qui se posent des questions relatives à la politique
monétaire et inflation.
0.3.2.4. Du point de vue
pratique
Cette étude permet d'analyser l'efficacité
de la politique monétaire dans la lutte contre l'inflation en
République Démocratique du Congo et savoir les voies par
lesquelles l'autorité monétaire passe pour atteindre ses
objectifs.
0.4. Méthodes et
techniques de recherche
0.4.1. Méthodes
Selon GRAWITZ, la méthode est un ensemble
d'opérations intellectuelles par lequel une discipline cherche à
atteindre les vérités qu'elle poursuit, les démontre et
les vérifie.5(*)
Elle est définie encore comme étant une voie
particulière en vue d'éclairer l'itinéraire de la
réflexion permettant de saisir et de démontrer le soubassement du
phénomène sous examen.6(*) Pour de raison d'accès à la
documentation et aux données relatives à la réalisation de
notre monographie, nous avons recouru successivement aux méthodes
suivantes :
0.4.1.1. La méthode
inductive : elle part de l'observation des faits et des
événements qui ont effectivement eu lieu et
débouché sur les généralités.
0.4.1.2. La méthode
comparative : elle nous a permis de mettre en comparaison les
différentes années de la période considérée
de notre étude, sous revue de la nature de la politique monétaire
appliquée.
0.4.1.3. La méthode
déductive : elle part des
généralités pour expliquer les situations
économiques concrètes de la République Démocratique
du Congo.
0.4.1.4. La méthode
économétrique : elle nous a permis
de mieux comprendre les relations causales entre les variables
économiques et nous fournir des éléments de
réflexion favorables à une meilleure compréhension et
interprétation des phénomènes économiques.
0.4.2. Techniques
Dans le cadre de notre étude, nous avons fait
recours à la technique documentaire ; elle nous a permis
d'accéder aux données par la lecture des ouvrages, des notes de
cours, des revues, des mémoires, des rapports, des articles etc. ayant
trait à la présente investigation. Et enfin, le recours à
l'internet a été l'un des outils utilisés pour la
réalisation de cette monographie.
0.5. Objectifs de
l'étude
0.5.1. Objectif
général
L'objectif général de notre étude est
de savoir l'impact de la politique monétaire sur l'économie
congolaise en vue de lutter contre l'inflation d'une part et d'autre part
permettre une stabilité économique et aux autorités
monétaires de pouvoir être en mesure de résoudre les
problèmes de dérapage macroéconomique.
0.5.2. Objectif
spécifique
L'objectif spécifique de notre étude est de
faire une analyse des principaux agrégats monétaires à
l'aide de la politique monétaire et suivre les différentes
évolutions de cette politique mise en place durant la période de
notre étude qui favorise la croissance économique en
République Démocratique du Congo.
0.6. Délimitation du
travail
0.6.1. Dans le temps
Notre étude s'étale sur une période
allant de 2000 à 2013 sur base des données disponibles.
0.6.2. Dans l'espace
Dans le cadre de notre travail, la République
Démocratique du Congo est notre champ d'investigation étant
donné que les politiques anti-inflationnistes sont mises en oeuvre d'une
part par la banque centrale du congo qui est autorité monétaire
et d'autre part le gouvernement qui a la gestion des dépenses et des
recettes publiques.
0.7. Canevas du travail
Hormis l'introduction générale et la
conclusion générale, ce présent travail comporte quatre
chapitres et chacun des chapitres est subdivise en section.
Le premier chapitre porte sur la revue de la
littérature sur le ciblage monétaire et ciblage
inflation.
Le deuxième chapitre s'intitule :
généralités sur la politique monétaire ; le
troisième chapitre quant à lui, parle de la nature de l'inflation
en République Démocratique du Congo ; le quatrième
chapitre s'article autour de l'analyse de l'efficacité de la politique
monétaire de la Banque Centrale du Congo dans la lutte contre
l'inflation de 2000 à 2013.
CHAPITRE PREMIER :
REVUE DE LA LITTÉRATURE
La revue de littérature est définie comme un
dépouillement bibliographique signalétique dans le domaine d'une
étude. Ainsi, il s'agit pour cette étude de présenter de
manière générale et laconique ce qui a été
déjà publié sur la monnaie et l'inflation.
SECTION 1 : CIBLAGE
MONÉTAIRE
Friedman7(*), grâce à
ses propres analyses de la demande de la monnaie (stabilité) et
grâce à ses critiques de la politique budgétaire,
établi les limites de la politique économique. La politique
budgétaire est simplement inflationniste et inefficace pour promouvoir
le plein-emploi dans la courte comme dans la longue période. La
politique monétaire est efficace pour promouvoir un accroissement du
revenu monétaire dans la courte comme dans la longue période,
toutefois si l'on décompose le revenu monétaire en ses deux
éléments, le revenu réel et les prix on s'aperçoit
que dans la courte période la politique monétaire peut entrainer
un accroissement du revenu réel, tandis qu'en longue période,
elle n'exerce d'action que sur le taux d'inflation.
S. Levens8(*) estime que Keynes
est parvenu à réconcilier le secteur réel avec le secteur
monétaire. Il démontre que l'offre de monnaie, telle qu'elle
résulte des décisions des autorités monétaires, est
confrontée à la préférence pour la liquidité
et détermine le taux de l'argent, celui-ci confronté à
l'efficacité marginale du capital détermine le montant des
investissements, et ceux-ci par le jeu du multiplicateur déterminent le
volume de l'activité et du revenu national.
Par ailleurs, Sidrauski9(*) (1967) a proposé un
travail original dans le contexte du modèle des
générations dans lequel la monnaie est « Super neutre
». La super neutralité, a lieu quand les variables réelles,
incluant le taux de croissance de la production, sont indépendantes du
taux de croissance de l'offre de monnaie dans le long terme. Le résultat
principal dans le système de Sidrauski est que la hausse du taux
d'inflation n'affecte pas l'équilibre stable du stock de capital. En
tant que tel, ni la production, ni la croissance économique ne sont
affectées.
Les Nouveaux classiques10(*) (Thomas Sargent, Robert Barro,
Edward Prescott, Neil Wallace, Patrick Minford...) ont construit des
modèles avec des prix et salaires parfaitement flexibles. Selon eux, ces
modèles montrent que si la politique économique est
anticipée par les agents, elle n'a pas d'effet sur le produit global.
Ils trouvent qu'un effet réel ne peut venir que d'une politique
économique non anticipée. Ils expliquent que si les agents ont
anticipé une politique monétaire plus expansionniste que celle
effectivement mise en oeuvre, la demande globale augmentera moins que ne le
pensent les autorités monétaires, les offreurs ayant
anticipé une hausse des prix, l'offre globale se déplace, ce qui
peut conduire à un niveau des prix plus élevé avec un
niveau de produit global inférieur au niveau initial. Ils concluent en
disant que les politiques discrétionnaires sont inefficaces, voire
néfastes car elles créent une incertitude, source d'erreur
d'anticipation ce qui engendre des fluctuations indésirables de
l'activité économique. Ils recommandent donc d'adopter une
règle de politique économique pour améliorer sa
crédibilité.
Tobin11(*) a approfondi le
modèle de Mundell en suivant Solow (1956) et Swan(1956) dans leur
raisonnement qui stipule que la monnaie est une réserve de valeur dans
l'économie. Selon lui, les individus substituent la consommation
courante à la consommation future en détenant soit de la monnaie
liquide ou en acquérant des actifs. Dans cette situation, les individus
maintiennent leurs précautions d'équilibre malgré le fait
que le capital offre un taux de rendement plus élevé.
Dans ce mécanisme de portefeuille, si le taux
d'inflation augmente, le taux de rendement de l'avoir monétaire baisse.
Selon Tobin, les agents économiques vont plus tard substituer leurs
avoirs monétaires à faible taux de rendement au capital. Ce
mécanisme de portefeuille résulte d'un état stable plus
élevé du stock de capital. Ainsi selon Tobin, un taux d'inflation
élevé permet de croitre le niveau de la production. Cependant,
l'effet sur la croissance de la production est momentané et a lieu
durant une transition d'un état stationnaire à un nouvel
état. C'est pourquoi, selon Tobin l'impact de l'inflation peut
être considéré comme ayant un « effet de chien
paresseux » (« lazy dog effect ») là où il induit
une forte accumulation du capital et une croissance élevée,
seulement jusqu'à ce que le rendement du capital baisse.
En somme, l'effet Tobin suggère que l'inflation
pousse les individus à substituer leur avoir monétaire à
des actifs lucratifs d'intérêt, qui conduisent à une plus
grande intensité de capital et relance la croissance économique.
Par ailleurs, Tobin(1972) a aussi soutenu qu'à cause des
rigidités à la baisse des prix (incluant les salaires),
l'ajustement des prix relatifs durant la croissance économique pourrait
être mieux réalisé par le mouvement de hausse des prix
particuliers.
Jean Paul Pollin12(*) a fait une analyse
sur la refondation de la théorie de la politique monétaire qui
conduit aussi à analyser autrement l'intégration de la monnaie
dans les théories de l'équilibre. Pour lui, puisqu'il n'est point
besoin de maitriser la quantité de monnaie en circulation pour
contrôler le niveau général des prix (donc la valeur de
l'unité de compte), il n'y a aucune raison de continuer à
expliquer la formation des grandeurs nominales par la juxtaposition d'une offre
et d'une demande de monnaie. L'évolution des prix est
déterminée par les conditions que fixe la banque centrale pour
l'échange inter temporel d'unités de compte. L'équation de
ce comportement de banque centrale suffit pour modéliser
l'équilibre monétaire. On ne voit donc pas l'intérêt
qu'il y a de discuter sur l'utilité de la monnaie ou sur les contraintes
qu'elle fait peser sur les échanges. La contrainte qui mérite
d'être modélisée est celle qui tient à la
liquidité limitée.
Quant à David Romer13(*), il pense que l'analyse
monétaire aujourd'hui se centre sur des questions comme le rôle du
canal du crédit, le contrôle de l'inflation prévue
(débat sur l'inflation targeting) objectif intermédiaire
d'inflation future prévue, la surveillance du prix des actifs, la
réduction des risques macroéconomiques, la transparence de la
politique mise en oeuvre, la réduction des asymétries
d'information, la gestion du cycle économique. Il ajoute que la
croissance à long terme des pays n'est pas exogène, elle peut
être de manière robuste reliée à un certain nombre
de variables explicatives tels que le taux d'investissement, l'investissement
en capital humain, le taux d'épargne. Il conclut que la croissance est
endogène, et répond aux politiques économiques.
Ceci donne bien un rôle aux politiques
monétaires non seulement sur l'inflation de long terme mais aussi sur la
croissance de long terme. Si les facteurs tels que l'absence d'anticipation
d'inflation, la bonne santé des banques, la faible variabilité de
l'économie et le maintien du taux d'intérêt réels
bas permet de stimuler l'investissement, il en résultera, comme à
partir du milieu des années 90, des gains de productivité qui
permettent d'élever la croissance soutenable, c'est-à-dire une
tendance plus forte sans reprise de tensions inflationnistes.
SECTION 2 : CIBLAGE
INFLATION
Les Nouveaux keynésiens14(*) (Joseph Stigliz, Lawrence
Summers, Gregory Mankiw, Olivier Blanchard, David Romer, George Akerlof...),
ont accepté l'hypothèse d'anticipations rationnelles mais en
rejetant la parfaite flexibilité des prix et des salaires. Ils vont
identifier les facteurs de rigidité des prix et des salaires tels
que le contrat de travail de longue durée, le coût d'ajustement de
prix pour les entreprises. Ils vont montrer, à la différence des
nouveaux classiques, que même une politique économique
anticipée aura un effet réel sur le produit global. Ils
reconnaissent toutefois qu'une politique non anticipée sera plus
efficace. Cette efficacité joue à la fois en cas de politique de
relance, mais aussi en cas de lutte contre l'inflation.
C'est ainsi que les nouveaux keynésiens montrent,
comme les nouveaux classiques, qu'une politique de lutte contre l'inflation
à un coût minimal en termes d'activité économique
quand cette politique est anticipée et crédible. La
différence de ces deux écoles réside dans le dosage de la
politique monétaire mise en oeuvre, les nouveaux classiques optent pour
la douche froide afin de casser les anticipations inflationnistes alors que les
nouveaux keynésiens défendent une approche graduelle pour
réduire l'inflation sans déprimer l'activité
économique. En fait selon ce modèle, les taux
d'intérêt nominaux vont augmenter à un rythme
inférieur à celui de l'inflation parce qu'en réponse, les
individus détiendront une proportion moindre de monnaie et une part plus
importante d'autres actifs dans leur portefeuille. Ceci va conduire à
une baisse des taux d'intérêt. En d'autres mots, une croissance du
taux exogène de la monnaie augmente le taux d'intérêt
nominal et la vitesse de la monnaie, mais diminue le taux
d'intérêt réel.
Les Néo-keynésiens
15(*)ont initialement
émergé à partir des idées des keynésiens.
L'un des développements majeurs des néo-keynésiens a
été le concept de la « Production potentielle »,
qu'à des moments fait référence à la production
naturelle. Elle est le niveau de la production lorsque l'économie est
à son niveau de production maximale, étant donné les
contraintes naturelles et institutionnelles. Ce niveau de production correspond
aussi au taux naturel de chômage ou NAIRU (non-accelerating inflation
rate of unemployement).
Le NAIRU est le taux de chômage auquel le taux
d'inflation n'est ni croissant, ni décroissant. Selon cette
théorie, l'inflation dépend du niveau actuel de la production et
du niveau naturel de chômage.
Dieter Gerdesmeier16(*), pense qu'au moment des
négociations salariales ou de la fixation des prix, les entreprises et
les employés tiennent compte généralement du niveau que
l'inflation pourrait atteindre plus tard. L'inflation anticipée
constitue un facteur important lors des conventions collectives, dans la mesure
où les hausses des prix futures réduiront la quantité de
biens et services qu'un salaire nominal donné permet d'acquérir.
Il conclut en disant que la politique monétaire se doit d'être
crédible dans son objectif de maintien de la stabilité des prix
afin de stabiliser les anticipations d'inflation à long terme à
des niveaux bas, compatibles avec la stabilité des prix.
Selon Friedman17(*), l'inflation est le produit de
la hausse de l'offre et de la vélocité de la monnaie au taux le
plus élevé de la croissance dans l'économie.
Friedman a aussi remis en cause le concept de la courbe de
Philips. Son argumentation était basée sur les prémisses
d'une économie où tous les coûts doublent. Ici, les
individus doivent payer deux fois plus les biens et les services, mais à
court terme, ils n'y prêtent pas attention, parce que leurs salaires ont
aussi doublé. Les individus anticipent de manière graduelle le
taux futur de l'inflation et incorporent ses effets dans leur comportement. Et
de ce fait, l'emploi et la production ne sont pas affectés à long
terme : c'est le concept de la neutralité de la monnaie. On parle de
neutralité de la monnaie si les valeurs d'équilibre des variables
réelles incluant le niveau du PIB sont indépendantes du niveau de
l'offre de la monnaie. Finalement, les monétaristes soutiennent que dans
le long terme, les prix sont principalement affectés par le taux de
croissance de la monnaie tandis que ce dernier n'a aucun effet sur la
croissance de l'activité.
Selon Friedman18(*), la cause immédiate de l'inflation
est très facile à établir ; la difficulté
réelle porte sur les raisons de fonds. La cause immédiate de
l'inflation est toujours et partout la même : l'accroissement
anormalement rapide de la quantité de monnaie par rapport au volume de
la production.
Conclusion partielle
Dans ce premier chapitre, nous avons passé en revue
la littérature de manière générale et brève
sur ce qui a été déjà publié sur le ciblage
monétaire et inflation par les différents auteurs et courants de
pensées économiques.
CHAPITRE
DEUXIÈME : GÉNÉRALITÉS SUR LA POLITIQUE
MONÉTAIRE
Dans le souci de bien comprendre les différents
concepts clés utilisés dans ce travail, il est utile de les
présenter brièvement ; c'est ainsi que nous abordons
successivement les généralités sur la monnaie et la
politique monétaire.
SECTION 1 :
GÉNÉRALITÉS CONCEPTUELLES
1.1. Définitions de la
monnaie19(*)
Lorsqu'on parcourt la littérature sur la monnaie,
on peut retenir trois manières différentes de la
définir : la monnaie est définie soit par ses fonctions,
soit par ses pratiques, soit par ses états.
1.1.1. Définition de
la monnaie par ses fonctions
Selon cette approche, est considérée comme
monnaie, tout objet susceptible d'exercer ses fonctions monétaires
(unité de compte ou mesure de valeur ou encore étalon de
valeur ; intermédiaire d'échange ou moyen de paiement et
réserve des valeurs).
1.1.2. Définition de
la monnaie par ses pratiques
Définir la monnaie par ses pratiques, c'est
considérer ce qu'elle permet de faire ou mieux les actes qu'elle permet
d'accomplir.
Jérôme BLANC est celui qui a su formaliser
avec force cette approche. Pour cet auteur c'est l'emploi de l'objet dans les
pratiques monétaires qui détermine sa qualité
monétaire. Et il définit les pratiques monétaires comme
des actes quotidiens qui impliqueraient la dimension monétaire.
1.1.3. Définition de
la monnaie par ses états
Ce que l'on peut considérer comme une
véritable rupture avec l'approche fonctionnelle, a été
réalisée dans un ouvrage collectif dirigé par Bruno THERET
(2007) intitulé : « La monnaie
dévoilée », où économistes, historiens,
anthropologues, politologues et sociologues, travaillant à la
compréhension du fait monétaire, ont mis en place une
définition de la monnaie par « ses états »
c'est-à-dire par des formes qu'elle prend.
Pour ces auteurs, la monnaie s'appréhende sous
trois formes de présence au monde que l'on qualifiera d'états de
la monnaie à savoir : l'état incorporé de la monnaie,
son état objectivé et son état
institutionnalisé.
1.1.3.1.État incorporé de la
monnaie : il exprime le rapport économique, physique,
spirituel que les agents économiques entretiennent avec l'objet
monétaire.
C'est dans son état incorporé que
s'expriment et s'observent les pratiques monétaires, c'est-à-dire
le vécu populaire de l'institution monétaire ou l'approbation
personnelle des instruments monétaires. C'est également ici que
peut se dessiner la culture monétaire d'une
société.
1.1.3.2.État objectivé de la
monnaie : ici la monnaie fait référence
à sa forme matérielle. C'est un système composé par
les instruments monétaires qui servent de moyen de paiement. L'histoire
monétaire retrace une objectivation de monnaie dans des supports qui,
avec le développement technologique, tendent de plus en plus à se
diversifier et à se dématérialiser.
1.1.3.3.État institutionnalisé de la
monnaie : la monnaie fait référence au
principe de la souveraineté nationale. C'est un système
composé de règles constitutives d'une organisation qui concerne
à la fois la définition de l'unité de compte et celle des
instruments de paiements, les conditions de leur création, de leur mise
en circulation et de leur utilisation dans les transactions marchandes.
Dans cette perspective, la monnaie tient son pouvoir d'un
tiers divin, royal ou étatique qui est l'instance souveraine
émettrice de la monnaie qui, dans la société moderne, est
représenté par l'État moderne ou l'État civil selon
l'expression de KANT. Elle tient son pouvoir des personnes de la monnaie qui,
implicitement, fixent aussi des règles monétaires. La nature du
rapport entre ces tiers et les sujets utilisateurs de l'argent
déterminent la valeur qu'on lui accorde.
De ce fait, il existe incontestablement un lien entre le
mode d'organisation politique d'une société et celui
d'organisation monétaire.
1.1.4. Tentative de la
définition de la monnaie
Après ce parcours théorique sur les
définitions de la monnaie, on peut tenter d'en avancer une qui tienne
compte des mérites et limites des tentatives
précédentes.
La monnaie peut-être définie comme
tout objet matériel ou immatériel, utilisé par les agents
économiques en compte et paiement des biens et services,
obéissant à un certain nombre des règles qui
régissent les conditions de sa création et de son
utilisation20(*).
1.2. Les formes de la
monnaie
Actuellement, les moyens de paiement sont les composantes
de la masse monétaire renseignées dans la Situation
Monétaire Intégrée (SMI). Il s'agit de la monnaie
fiduciaire (billets de banque et pièces de monnaie) et de la monnaie
scripturale (dépôts bancaires à vue et à
terme).
Les trois millénaires d'histoire de la monnaie
montrent qu'aucun objet n'est monnaie en soi et que les diverses formes
monétaires ne renvoient pas seulement à une évolution des
techniques mais aussi aux différents régimes monétaires
entendus comme les règles d'émission et de gestion de la monnaie.
Les supports de la monnaie sont les formes dans lesquelles se présente
la monnaie à travers l'histoire. Chronologiquement, la monnaie a pris
les formes suivantes :
1.2.1. La monnaie- marchandise : Elle est cet
objet qui a été utilisé pour effectuer non seulement des
achats courants mais aussi le paiement des impôts ou encore de la dot. Ce
bien exerce la fonction principale de monnaie et secondaire de marchandise. Par
contre, la marchandise monnaie n'est pas une monnaie. C'est ce bien qui joue la
fonction principale de marchandise et accessoire de monnaie. La monnaie
marchandise peut être consommable, tels que les fèves de Cacao ou
non consommable tel le cauri (petit coquillage).
1.2.2. La monnaie métallique : La
monnaie métallique offre plus davantage que les autres monnaies
marchandises :
· Elle est inaltérable ;
· Elle est malléable permettant la transformation
aisée de la monnaie en objets d'usage ;
· Elle est parfaitement divisible de zéro à
l'infini ;
· Son rapport élevé entre la valeur et le
volume contribue à faciliter le transport ;
· Elle est susceptible d'une constante qualité.
1.2.3. La monnaie fiduciaire ou la monnaie papier
: Il s'agit du billet de banque. Le billet représentatif est
apparu pour la première fois en Chine. Il avait d'abord la forme de
papier d'offrande brûlé pendant les funérailles pour
assurer au défunt sa prospérité dans l'au-delà. Il
s'agit encore là d'un papier pur et simple. Cette « monnaie des
morts » a été transformée en monnaie des vivants avec
l'émission des premiers billets de banque durant la dynastie des SONG
(960-1127).
1.2.4. La monnaie scripturale : elle
consiste en un simple jeu d'écritures à travers le débit
ou le crédit des comptes dans les registres des banques. D'après
ANSIAUX, elle est une monnaie qui passe de compte en compte tandis que la
monnaie fiduciaire passe de main en main. La monnaie scripturale a comme
support le dépôt à vue. Cette forme monétaire est
donc caractérisée par la circulation par écritures
d'actifs dans les livres d'organismes spécialisés dans la
collecte des dépôts et/ la distribution des crédits. La
monnaie scripturale, comme la monnaie fiduciaire, est un moyen de paiement. La
différence tient au fait que la monnaie fiduciaire est à la fois
moyen et instrument de paiement. Elle n'a pas besoin d'instrument pour
circuler.
N.B. On parle parfois de la monnaie électronique, comme
s'il s'agissait d'une nouvelle forme de monnaie. Ce terme doit être
évité dans la mesure où les moyens de communication
électronique ne sont que des moyens de faire circuler la monnaie
scripturale dont la nature n'a pas été modifiée.21(*)
1.3. Les fonctions de la
monnaie
Il s'agit ici de présenter la monnaie dans ce qu'elle
fait. La monnaie remplit traditionnellement trois fonctions, lesquelles
historiquement ne sont pas apparues simultanément :
1.3.1. La fonction d'unité de compte ou de
mesure : la monnaie permet d'exprimer en une unité commune
les prix des biens et des services, la valeur des transactions ou des
contrats.
1.3.2. La fonction d'intermédiaire des
échanges, de moyen de
paiement ou de facilitation des transactions
: La monnaie permet la réalisation ou la couverture des
échanges par l'acquisition des biens et des services, le
règlement des dettes et créances...A ce titre, la monnaie n'est
non seulement un voile mais aussi un lubrifiant en ce qu'elle permet d'huiler
la machine économique.
1.3.3. La fonction d'actif ou de
réserve de valeur : la monnaie est une forme de
détention des valeurs et des richesses, permettant d'établir un
pont entre le présent et le futur.
En situation de hausse importante du niveau
général des prix, la première fonction que n'exerce plus
progressivement la monnaie est celle de réserve de valeur ou
d'instrument d'épargne. La perte de cette fonction est suivie par celle
d'unité de mesure ou de compte. Seule reste la fonction
d'intermédiaire des échanges qu'elle peut partager d'ailleurs
avec d'autres actifs tels que les devises étrangères.
1.4. Les différents
motifs de demande de monnaie
Keynes distingue trois motifs de demande de monnaie en se
référent aux variables déterminant de chaque demande de
monnaie.
1.4.1. Le motif de
transaction
La constitution d'une encaisse de transaction est
liée aux échanges courants aussi bien personnels que commerciaux.
Le besoin de cette encaisse s'explique par le fait qu'il existe un
décalage entre les dépenses et la perception du revenu. En effet,
la perception du revenu est discontinue tandis que les dépenses sont
plus ou moins régulièrement faites.
Pour le consommateur, le niveau de cette encaisse
dépendra de l'importance de son revenu et de la
périodicité de la perception du revenu, des habitudes de
dépenses et du niveau général des prix (il est fait appel
ici à la notion d'encaisse réelle).
1.4.2. Le motif de
précaution
C'est la constitution d'une encaisse monétaire en
vue de faire face aux risques et à l'imprévu. Cette encaisse est
fonction du revenu, du caractère du sujet économique, de la
conjoncture. Elle est également liée à l'existence des
actifs (bons du Trésor, bons de caisse) qui peuvent être
facilement réalisables ou qui rendent aisée l'obtention d'un
crédit (par exemple une traite escomptable).
Son niveau est fonction également des facteurs
sociologiques (groupes sociaux : par exemple, le bourgeois épargne plus
que l'ouvrier) et institutionnels (l'existence d'un système de
sécurité sociale ou d'assurances mutuelles fait moins
épargner).
1.3.3. Le motif de
spéculation
Cette encaisse est destinée par l'agent
économique, d'après Keynes, à réaliser un profit
sur des titres à revenu fixe (obligations) selon les variations du taux
d'intérêt. Donc cette encaisse de spéculation est fonction
du taux d'intérêt.
1.5. Définition de la
politique monétaire
La politique monétaire a plusieurs
définitions qui ne sont pas exclusives, mais complémentaire. Pour
Philippe JAFFRE, politique monétaire est l'une des composantes de la
politique économique générale. Les autres sont la
politique budgétaire et fiscale, la politique de revenu, les politiques
structurelles22(*).
Selon Jacques et Collète NËME, la politique
monétaire se définie comme l'action exercée par les
autorités monétaires (Banques Centrales) ou pouvoirs publics sur
la masse monétaire et les actifs financiers en vue d'orienter
l'économie à court ou moyen terme ; elle est donc assujettie
aux objectifs généraux de la politique économique. D'une
manière générale, les objectifs finals de la politique
économique sont : le plein emploi, la croissance économique,
la stabilité des prix, la satisfaction des besoins publics et la
réduction des inégalités, la contrainte extérieure
ou l'ouverture de l'économie sur l'extérieur, les conflits
d'objectifs : le dilemme inflation-chômage, qui lui assignent des
priorités et des contraintes.23(*)
SECTION 2. FONDEMENTS
THÉORIQUES SUR LA POLITIQUE MONÉTAIRE
Dans toutes les économies modernes, l'action de la
politique monétaire s'inscrit dans le cadre de la politique
économique d'ensemble sous ses divers aspects (politique
budgétaire, politique des revenus) en vue de réaliser ce qu'on
appelé carré magique : croissance maximum, plein-emploi,
équilibre de la balance des paiements et stabilité du niveau
général des prix.
La politique monétaire se démarque des
autres politiques par sa définition, ses objectifs propres ou
spécifiques et ses instruments.
2.1. Les objectifs de la
politique monétaire
Les analystes de la monnaie distinguent trois
catégories des objectifs de la politique monétaire, à
savoir : les objectifs finals, intermédiaires ou propres ou encore
spécifiques et opérationnels.
2.1.1. Les objectifs
finals
Chez Keynes, les objectifs finals de la politique
monétaire forment ce qu'on appelle le triangle keynésien
comprenant l'équilibre global obtenu grâce à la
réalisation du plein emploi, la stabilité des prix et
l'équilibre de la balance des paiements.
Tenant compte de la réalité des
économies occidentales d'après 1945, les
Néo-keynésiens (O. ECKSTEIN, W. HELLER, A.M. OKUN, J. TOBIN...)
ont intégré ces objectifs dans une perspective de croissance
équilibrée en plein emploi transformant ainsi le triangle
keynésien en carré, dit magique comprenant : plein emploi,
stabilité des prix, équilibre de la balance des paiements et
croissance économique.
Les politiques d'inspiration keynésienne, mises en
oeuvre avant les années 1980, recommandaient à tous les
instruments de la politique économique à viser les quatre
objectifs du carré magique de Nicolas Kaldor.
C'est dans ce contexte que la macroéconomie doit
rendre compte des objectifs fondamentaux reconnus assignés aux
gouvernements des nations par l'économie. Il s'agit de 24(*):
· Plein
emploi : c'est l'utilisation pleine des ressources
économiques à savoir : le facteur capital ou ressources
matérielles, le facteur travail et le facteur naturel (terre). La
recherche de plein emploi est un objectif fondamental des gouvernements.
Indépendamment des considérations de justice sociale, la pleine
utilisation des capacités des productions installées est
l'objectif même de la science économique. Dès 1945 , dans
la charte des Nations Unies, les États membres se sont engagés
à agir, ensemble et individuellement, en vue de réaliser le plein
emploi dans leurs économies respectivement et l'on retrouve depuis lors
l'énoncé de cet objectif dans pratiquement toutes les
déclarations gouvernementales ou présidentielles des
démocraties occidentales.
· La croissance
économique : elle concerne essentiellement
l'avenir. C'est la hausse glissée de l'activité économique
et, elle est l'objectif fondamental car elle touche au bien être futur de
la nation. Raison pour laquelle, elle ne peut être laissée
à l'initiative privée dominée par la recherche de
l'intérêt personnel. Étant donné qu'elle est
conditionnée par les investissements et que les privés
n'investissent que là où il ya le profit, l'État doit
prendre l'initiative d'investir beaucoup, surtout dans les infrastructures de
base pour inciter les privés à investir. Cela est une
évidence aujourd'hui dans les pays en développement, dans
laquelle l'accès à la croissance économique est impossible
tant que les autorités ne canalisent pas les investissements et les
activités nouvelles vers les secteurs les plus susceptibles d'assurer
l'industrialisation et les infrastructures indispensables. La croissance
économique est la plus souvent exprimée en termes du taux de
croissance réelle du produit national brut par tête d'habitant, et
par an, que les pouvoirs publics souhaitent voir se réaliser.
· La stabilité des
prix : cet objectif signifie qu'il faut
éviter à la fois l'inflation et la déflation qui sont deux
des gangrènes qui nuisent l'économie. L'inflation
considérée comme une hausse généralisée des
prix des biens et services, perturbe toutes les prévisions des agents
économiques, entraine la dégradation de pouvoir d'achat et la
faillite des activités économiques. La déflation
définie comme une baisse continue des biens et services produits, met
les entreprises en difficulté de produire à des prix bas et non
rémunérateurs. Ce qui entraine la dégradation des
activités économiques qui met au chômage les personnes et
les appareils productifs.
· L'équilibre de la balance de
paiement : c'est l'égalité entre les
recettes et les dépenses dans les échanges avec le reste du
monde, qui veut que les recettes d'exportation soient supérieures ou
égales aux dépenses d'importation. Le déficit de la
balance de paiement signifie que le pays vit au dessus de ses moyens. Il vend
moins à l'extérieur et achète plus. La conséquence
est telle que, soit il s'endette, soit il puise dans ses réserves
intérieures et il s'appauvrit. L'excédent de la balance de
paiement signifie que le pays exporte plus et importe moins et cela, a pour
conséquence, les réserves de change et le profit augmentent, ce
qui entraine la création de la masse monétaire nationale et
l'appréciation de la monnaie nationale sur le plan international. La
réalisation de ces objectifs à la fois, peut de fois connaitre un
problème car certains sont complémentaires, par exemple pour
avoir la croissance économique, il faut atteindre le plein emploi.
D'autres par contre, sont opposés, par exemple en voulant atteindre la
stabilité des prix en combattant l'inflation, on freine le plein emploi
car la lutte contre l'inflation crée le chômage. Mais la meilleure
politique pour lutter contre l'inflation, c'est de stimuler la demande solvable
c'est-à-dire, donner les moyens à la population d'accroitre leur
consommation.
2.1.2. Les objectifs
intermédiaires
Bien qu'elle participe à la réalisation des
objectifs de la politique économique générale, la
politique monétaire a ses propres points d'application ou ses cibles,
désignés objectifs intermédiaires ou
spécifiques : obtenir un bon niveau de croissance des
agrégats monétaires et de crédits, maintenir un bon niveau
de taux d'intérêt et assurer un bon niveau de taux de
change25(*).
2.1.2.1. Objectif des agrégats
monétaires et des crédits
En visant le contrôle de la liquidité, la
politique monétaire cherche à assurer un bon niveau de la masse
monétaire qui soit compatible avec le besoin de l'économie,
c'est-à-dire, pas une quantité de la monnaie ni excessive ni
insuffisante. L'objectif intermédiaire est ici quantitatif.
Considérant que la quantité de la monnaie joue en elle-même
(et indépendamment du coût du crédit) une action sur
l'économie, l'autorité monétaire se donne un objectif
intermédiaire de contrôler un ou plusieurs agrégats
monétaires.
Il convient de signaler que le contenu de la
quantité elle-même, de la masse monétaire, est
défini par les autorités monétaires en fonction de la
structure financière de chaque économie. Ainsi, le contrôle
de la liquidité peut s'avérer inefficace faute de la
maîtrise des agrégats monétaires.
En effet, d'une part, les banques offrent aujourd'hui un
continuum de formules de placements, allant des plus liquidités à
ceux qui les sont moins, allant des modes de rémunération
variables à des capacités de mobilisation diversifiées de
l'épargne ; d'autre part, le contenu des agrégats
monétaires se trouve perturbé par la multiplicité
d'innovations financières qui ont élargi la gamme des instruments
pouvant servir d'encaisses de transaction et modifiant la vitesse de
circulation de la monnaie.
2.1.2.2. Objectif de taux
d'intérêt
Un deuxième objectif intermédiaire,
qualifié généralement du schéma keynésien,
est le taux d'intérêt, c'est-à-dire, maintenir un bon
niveau du taux d'intérêt. C'est aussi la grande question pour les
autorités monétaires.
Le choix est délicat pour trois
raisons :
· Il est extrêmement difficile de
déterminer le bon niveau du taux d'intérêt pour
l'économie.
· Les taux d'intérêt sont
également instruments d'action de la liquidité monétaire
et, à ce titre, ils sont utilisés pour des usages internes et
externes.
· Dans aucun pays, un niveau de taux
d'intérêt ne s'impose à tous les agents.
En dépit de cette délicatesse, et bien que
rejetée dans les années 1980 par certains gouvernements
d'inspiration monétariste, la régulation indirecte par les taux
d'intérêt de la quantité de la monnaie demeure un objectif
de la politique monétaire. Un bon niveau du taux d'intérêt
nominal est très important tant sur le plan interne qu'externe.
2.1.2.3. Objectif de taux de
change
Le taux de change est perçu par l'opinion comme le
symbole de la puissance extérieure d'un pays. Obtenir un bon niveau de
taux de change devient un objectif de la politique en ce sens que maintenir un
taux faible revient à entretenir des tensions inflationnistes,
inversement, soutenir un taux trop élevé imposé aux agents
économiques des pressions déflationnistes.
Sur le plan externe, un taux de change faible enrichi les
importations et rend les exportations meilleur marché, et inversement,
un taux de change élevé diminue les exportations et augmente les
importations, avec toutes les conséquences qui en
découlent.
Ces trois objectifs intermédiaires sont parfois
regroupés en deux. L'objectif de la politique monétaire est la
stabilité du niveau général des prix. Cet objectif ne
pouvant être atteint directement, il nécessite l'adoption
d'objectifs intermédiaires. Ces derniers sont au nombre de deux :
la stabilité interne et la stabilité externe de la
monnaie.
La variété des objectifs
intermédiaires et la volatilité de certains d'entre eux posent le
problème de quel agrégat ou taux contrôlé et de
comment les contrôler, au point de rendre la politique elle-même
inefficace. Pour palier à cette difficulté, les autorités
monétaires contrôlent les variables cibles, facilement
maitrisables par elles, et qu'elles se fixent comme objectifs
opératoires ou opérationnels.
2.1.3. Objectifs
opérationnels
La variabilité des objectifs intermédiaires
de la politique monétaire et la volatilité de certains d'entre
eux ne permettant pas un contrôle facile de la variable cible par les
autorités monétaires, ces dernières se fixent d'autres
objectifs qui sont facilement saisissables, contrôlables ou directement
influençables, dits objectifs opératoires ou
opérationnels. Il s'agit de la base monétaire et du taux
d'intérêt interbancaire.
Toutefois, il sied de souligner que ces deux objectifs ne
sont pas simultanément réalisables. La base monétaire
comme objectif opérationnel peut conduire à une forte
volatilité des taux d'intérêt et inversement la poursuite
d'un objectif opératoire de taux d'intérêt peut se solder
par des variations des agrégats monétaires.
2.1.3.1. Objectif de la base
monétaire
Par la politique de la base monétaire,
l'autorité monétaire contrôle l'offre de sa propre monnaie
pour influencer l'ensemble de la création monétaire. Le
contrôle de la base, pour être pleinement efficace, doit être
susceptible d'agir sur M1, quantité de la monnaie mise à la
disposition des agents pour effectuer des paiements, et sur M3, volume des
liquidités servant à assurer l'ensemble du financement
monétaire.
2.1.3.2. Objectif des taux d'intérêt
interbancaires
En misant les taux d'intérêt interbancaires,
les autorités monétaires savent qu'elles peuvent plus ou moins
avoir une main mise sur les taux du marché monétaire et ceux de
son interface, le marché financier.
2.2. Instruments de la
politique monétaire26(*)
Les instruments de la politique économique sont des
moyens par lesquels elle atteint ses objectifs. Il peut s'agir d'instruments
portant sur les quantités (encadrement de crédit, contrôle
de la masse monétaire) ou affectant les prix (mouvement des taux
d'intérêt et de change). Il peut aussi s'agir d'action sur la
liquidité ou sur la distribution du crédit.
2.2.1. Action sur la
liquidité bancaire
Par définition la liquidité est l'ensemble
des moyens de paiement permettant d'acquérir des biens et services, que
ces moyens soient immédiatement utilisables ou qu'ils soient
constitués sous forme de placements rapidement et facilement
transformables en monnaie.
La liquidité bancaire est une partie de la monnaie
banque centrale dont dispose une banque. C'est la monnaie de la banque centrale
détenue par les banques (billets en caisse, solde de leur compte courant
à la banque centrale). Les banques constituent leurs liquidités
par :
· La mobilisation des dépôts du public
(hormis les dépôts qui proviennent d'autres
banques) ;
· La vente des titres de créances qu'elles
détiennent en portefeuille,
· L'emprunt (refinancement) auprès de
l'institut de l'émission.
L'action sur la liquidité part des besoins en
monnaie centrale que les banques se créent lors de leurs
opérations de crédit. Étant donné le lien
étroit entre la création de la monnaie bancaire et la monnaie
centrale, par les opérations de crédits aux agents non
financiers, les banques perdent les liquidités, mais elles peuvent
recourir aux trois modalités susmentionnées, avec certitude, au
refinancement auprès de l'institut d'émission pour combler cette
perte.
L'action sur la liquidité concerne toutes les
interventions de l'autorité monétaire pour réguler la
liquidité des banques.
Elle fait recours au rôle de l'institut
d'émission dans l'équilibrage de la liquidité bancaire.
Elle consiste, pour les pouvoirs publics à agir sur les
possibilités et le coût d'accès à la monnaie
centrale. En d'autres termes, agir sur les quantités de la monnaie
banque centrale que les banques peuvent se procurer et aussi le taux
d'intérêt.
2.2.2. Action sur la
quantité de monnaie centrale
Deux instruments étaient généralement
utilisés par les autorités monétaires à cet
effet : les limites aux possibilités de refinancement et les
réserves obligatoires.
A. Limites aux possibilités de
refinancement
Privilégiées dans les années 1970,
actuellement les limités aux possibilités de refinancement sont
quasiment abandonnées dans les pays industrialisés. L'objectif
visé était de compresser la liquidité bancaire pour
freiner la distribution du crédit et la création
monétaire. Cet instrument consistait pour les banques centrales à
restreindre les possibilités de refinancement des banques en limitant
certains effets, en établissant des plafonds, en les imposant leur
accord préalable pour la mobilisation d'effets représentatifs de
crédits à moyen terme, en les obligeant à conserver un
certain pourcentage de leurs exigibilités sous forme d'effet à
moyen terme ou de bons du trésor.
Cette technique très contraignante a
été abandonnée, et à la place, les autorités
monétaires recourent au système de réserves obligatoires,
qui est généralement le complément des actions sur les
prix : la politique de taux de réescompte et de l'open market
Policy.
B. Politique des réserves
obligatoires
Cette politique consiste en des réglementations par
lesquelles les banques centrales obligent les banques commerciales à
respecter un coefficient de réserves minimal. Dans leur système
de gestion, les banques détiennent une fraction de dépôts
qu'elles ont reçu du public mais non prêtés sous forme des
réserves. La fraction des dépôts qu'une banque conserve au
titre des réserves est appelés ratio de réserves. Ce ratio
est déterminé par la combinaison de régulations
gouvernementales et de la politique bancaire.
Ainsi, au-delà des réserves que les banques
constituent librement, toutes les grandes banques centrales dont la
Réserve Fédérale Américaine(FED) et la Banque
Centrale Européenne(BCE) ont instauré un minimum sur le montant
de réserves que les banques doivent détenir,
désigné réserves obligatoires. Le ratio ou coefficient de
réserves obligatoires devient un instrument de la politique
monétaire en ce sens qu'une fois fixé, par voix
d'autorité, affecte les réserves des banques et donc la demande
de la monnaie centrale. Les augmentations du coefficient de réserves
obligatoires peuvent contraindre les banques à entreprendre des
opérations drastiques pour augmenter les réserves, comme annuler
certains prêts qu'elles avaient accordés ou fermer les lignes de
crédit.
Il sied de signaler que comme instrument de la politique
monétaire, les banques centrales comme FED, l'utilise de moins en moins
et les autres font son usage en complément soit de la politique de
réescompte soit de l'open market.
2.2.3. Action sur le taux
d'intérêt
En intervenant par le taux d'intérêt, les
autorités monétaires agissent sur le prix de la monnaie. Les
banques centrales disposent des deux instruments quant à ce : le
concours à un taux fixe (discompt rate policy ou politique de
réescompte) et les interventions sur le marché des capitaux (open
market Policy).
A. Politique de réescompte
Le taux de réescompte est abordé comme
instrument de la politique monétaire. Lorsqu'une banque commerciale se
retrouve à cours des liquidités, elle peut s'adresser à
l'institut d'émission en lui demandant de réescompter une partie
de titres représentatifs de ses créances sur l'économie
qu'elle dispose dans son portefeuille.
Quand la banque centrale prête aux banques, on dit
qu'elle le fait à travers la fenêtre. En répercutant la
hausse ou inversement la baisse du taux de réescompte sur le coût
du crédit, les banques changent les conditions dans lesquelles
s'opère le financement de l'économie.
Le principe de la politique monétaire par le taux
directeur consiste pour l'institut d'émission à utiliser la
maîtrise qu'elle exerce sur la liquidité des banques afin d'agir
sur leur taux, en leur donnant plus ou moins de latitude pour assurer leur
trésorerie, en rendant plus ou moins coûteuse cette
trésorerie.
Cette action se ressent en premier lieu sur le
marché interbancaire avec in fine, étant donnée la place
centrale des banques au sein du système financier, une large diffusion
de ses effets sur l'ensemble des conditions de financements de
l'économie et des placements financiers.
Ainsi, comme instrument de la politique monétaire
de la banque centrale, le taux directeur influe, par le truchement des taux
créditeur et débiteur, sur les activités des banques et
par ricochet, influe sur la marge d'intérêt bancaire. Dans la
mesure où les banques fixent leurs taux de base en fonction des taux
inte rbancaires, le processus de diffusion peut être
présenté comme suit :
Graphique N°1 : Processus
séquentiel des taux d'intérêt
Taux de base
Taux directeur
Taux interbancaire
Taux débiteur
Demande de crédit
Taux créditeur
Collecte de dépôt
Source :
Mukundi Nyembo E., cours des questions spéciales en théories et
politique monétaire, L2 Économie monétaire, Faseg, UPN,
Kinshasa, inédit.
Quand bien même que la politique de
réescompte soit le principal instrument de la politique monétaire
dans les économies d'endettement comme celle de la République
Démocratique du Congo, elle se place de plus en plus au second plan dans
les pays où prédomine la finance du marché à
l'instar des États Unis d'Amérique.
En France par exemple, à partir de 1971 et la mise
en application du rapport de MARJORLIN-SADRIN-WORMSER, les autorités
monétaires ont voulu marginaliser la procédure du
réescompte au profit des opérations à taux variables.
Toutefois, la banque centrale peut, par ailleurs, agir
directement sur le marché monétaire et sur le marché
financier, en achetant ou en vendant des titres négociables afin
d'influencer sur les cours de ces titres et donc leur taux
d'intérêt. Cette politique est désignée chez les
Anglo-saxons« open market policy ».
B. Open market policy
Les interventions de la banque centrale sur le
marché dépendent d'un pays à un autre, de la grandeur d'un
marché à un autre.
Dans le pays où le marché est étroit,
les interventions des autorités monétaires concernent le
marché interbancaire ou au besoin le marché monétaire.
Dans ce cas, les interventions visent les modifications des taux
d'intérêt des banques. Telle était la situation de la
France avant l'Euro.
En principe, cette première modalité
d'intervention de l'institut d'émission sur le marché
monétaire stricto sensu parait loin d'être qualifiée d'open
market au sens américain. Une autre modalité d'intervention est
celle qui s'effectue sur le marché monétaire au sens large. Les
titres qui servent de support ou produits dans ce cas, ce sont les effets de
commerce, mais principalement et surtout les bons du trésor.
Alors que dans le premier cas, l'intervention sur le
marché monétaire pour réguler la liquidité
bancaire, il ya hésitation de parler d'open market policy, dans ce
second cas, les interventions visent l'achat ou la vente des titres sur le
marché financier.
Les opérations d'open market consistent donc en la
vente et l'achat des obligations d'État par la banque centrale sur le
marché financier. Ces opérations ne sont faisables que dans les
économies où le marché des capitaux est profond.
Le principe de la politique monétaire avec
l'instrument d'open market est qu'en vendant sa propre monnaie sur
marché en contrepartie des obligations de l'État, la banque
centrale vise à accroitre la liquidité de l'économie au
travers de la base monétaire, et donc de l'offre de la monnaie, par
cette nouvelle injection.
En revanche, en achetant la monnaie centrale en
contrepartie des obligations d'État ou d'autres titres similaires,
l'institut d'émission vise à ponctionner la liquidité de
l'économie.
En effet, réduisant la liquidité au sein de
l'économie, la banque centrale freine l'ascendance de la base
monétaire, par ricochet de l'offre de monnaie, et des
spéculations autour de la monnaie nationale.
Par pratique de l'open market, la banque centrale invite
les banques à lui faire des propositions, soit en taux
d'intérêt qu'elles sont disposées à payer pour
obtenir un montant donné de monnaie centrale, soit en quantité de
monnaie centrale souhaitée au taux d'intérêt fixé
par la banque centrale. La tendance se manifeste à combiner les deux
modalités d'intervention des banques centrales sur le marché
monétaire. C'est la technique d'adjudication.
Ces interventions de la banque centrale influent sur le
marché via deux mécanismes :
· L'effet de liquidité : l'achat ferme de
titre par la banque centrale élargit la liquidité bancaire et
corollairement baisse le taux d'intérêt, alors que la vente la
réduit et, conséquemment, hausse le taux
d'intérêt ;
· L'effet signal : dépend de la
perception qu'ont les acteurs du marché sur la crédibilité
de la politique monétaire.
En pratique, les effets de signal et de liquidité
s'exercent simultanément : ainsi, une baisse du taux au jour le
jour, pilotée par la banque centrale induit mécaniquement un
effet de liquidité de même qu'elle peut signaler aux acteurs du
marché la confiance des autorités quant à
l'évolution future du taux de change et de l'inflation.
Contrairement au système des réserves
obligations qui affecte la demande de la monnaie centrale par les banques au
travers de la constitution ou l'utilisation de leurs réserves, l'open
market policy comme politique de réescompte affecte et la base
monétaire et le taux d'intérêt interbancaire, deux
objectifs opératoires de la politique monétaire.
Par ailleurs, l'open market policy se démarque de
la politique de réescompte dans la prise d'initiative. Elle provient des
privés (banques) pour la politique de réescompte, alors qu'elle
l'est de la banque centrale pour l'open market Policy.
La technique d'open market, d'abord
privilégiée aux États Unis et au Japon, s'est
étendue en Europe et a été adoptée par la BCE. Dans
sa définition initiale, cette technique désignait les
opérations d'achats et ventes fermes (définitives) par la banque
centrale de titres publics.
Aujourd'hui, elle concerne toutes les opérations
qu'effectue la banque centrale sur les marchés, que ces
opérations soient définitives (achats ou ventes fermes) ou
temporaires (pensions). Elles peuvent porter sur des titres publics ou
privés.
Pour clore ce point, il sied de noter que les instruments
de la politique monétaire affectent les activités des banques,
spécifiquement l'intermédiation financière, parce qu'elles
sont liées à la monnaie centrale. En effet, la difficulté
de trésorerie des banques peuvent avoir une triple
origine :
· La reconstitution de leurs réserves à
la suite des billets et des crédits qu'elles accordent ;
· L'existence des transferts à
l'étranger ;
· L'obligation de conformer les réserves
obligatoires.
N'étant pas à mesure de résoudre ce
problème de la trésorerie par les ressources propres ou celles
collectées, les banques recourent au marché
généralement interbancaire. Les systèmes bancaires
étant structuralement plus emprunteurs que préteurs, sur le
marché interbancaire l'équilibre est quasiment rompu, la demande
de la monnaie centrale excédant l'offre. Les banques finissent par se
refinancer auprès du préteur en dernier ressors, l'institut
d'émission qui, in fine, a la main mise sur toutes les activités
financières.
Dans centaines économiques, et à une
centaine époque, les actions sur les liquidités bancaires n'ont
pas permis aux banques centrales de contrôler efficacement l'expansion de
l'offre de monnaie. A cet effet, elles ont fait recours à des
interventionnismes directs ou l'action sur la distribution du
crédit.
2.2.4. Action sur la
distribution du crédit
L'open market policy et la politique de réescompte
influencent le volume du crédit principalement par
l'intermédiaire de son prix, cependant ne passent pas directement sur le
pouvoir distributeur de crédit des banques créatrices de la
monnaie.
L'action de l'autorité monétaire sur
l'activité des banques peut s'avérer insuffisamment dissuasif.
Entant puissance publique, elle utilise des mesures contraignantes et directes
sur les opérations de distribution de crédits bancaires.
L'action sur la distribution du crédit part de
l'hypothèse qu'en contrôlant la principale source de la
création de la monnaie, l'institut d'émission peut facilement
avoir, en amont, la main mise sur le flux de la masse monétaire. Cette
action joue sur le rapport multiplicateur qui existe entre la monnaie banque
centrale et la monnaie scripturale. Plusieurs modalités sont
principalement appliquées par les autorités monétaires
pour contrôler directement la distribution du crédit par les
banques créatrices de monnaie, notamment :
· Le plafonnement de réescompte ;
· L'encadrement du crédit ;
· La réglementation du crédit à
la consommation...
2.2.4.1. Plafonds de
réescompte
Dans l'hypothèse où tous les titres
privés détenus par les banques voire les intermédiaires
financiers dans leur ensemble soient réescomptables, les institutions
financières auront la faculté et même le désir
d'octroyer indéfiniment le crédit sachant qu'en recourant aux
guichets de réescompte et/ou des avances en compte courant, elles
pourront se procurer de la monnaie centrale lorsque les retraits seront
effectués sur les dépôts crées par la distribution
de crédit.
Par divers instruments, les autorités
monétaires élargissent ou, inversement, restreignent les
possibilités pour les banques de recourir au refinancement de
l'institution d'émission. La technique la plus répandue consiste
à limiter les concours que la banque centrale apporte aux banques par le
réescompte, soit par les prix (la variation du taux de
réescompte), soit par la quantité(le plafond de
réescompte).
Par plafonnement de titres réescomptables,
l'institut d'émission limite le réescompte quantitativement
(seuls les effets commerciaux répondant à certaines conditions de
qualité et de durée sont acceptables au réescompte de la
banque centrale) et qualitativement (la banque centrale impose aux banques des
plafonds, contingents, quotas de réescompte ou d'avances).
2.2.4.2. Encadrement de
crédit
La technique d'encadrement de crédit consiste
à limiter, par voie réglementaire, la progression de la source
essentielle de la création de la monnaie, le crédit à
l'économie.
Il est généralement utilisé, par les
autorités monétaires pour limiter l'évolution du
crédit bancaire et corollairement de la masse monétaire dans une
situation de fortes tensions inflationnistes et qu'il devient quasiment
impossible de porter les taux d'intérêt à un niveau
réellement dissuasif.
Cette technique contraignante, dont disposer la puissance
publique pour régler la distribution du crédit bancaire, part
d'un principe simple : l'accroissement de l'encours des crédits
accordés par les banques est limité par la voie
réglementaire. Cela signifie que le volume des crédits
effectués par les banques ou son accroissement ne peut pas
dépasser une certaine norme fixée, préalablement par les
autorités monétaires.
Quant au fonctionnement de la technique d'encadrement de
crédit, l'autorité monétaire répartit entre toutes
les institutions la progression de l'encours des crédits bancaires
qu'elles doivent accorder. L'idée fondamentale serait de partir du taux
du volume de la masse monétaire souhaitée, d'en déduire la
croissance du crédit à l'économie et de repartir cette
croissance entre les banques en tenant compte de l'existence de crédits
à l'économie « non encadrés ».
Une fois que la norme ou clé de répartition est fixée par
voie d'autorité monétaire, chaque banque est tenue de la
respecter sous peine des pénalités en cas de dépassement.
C'est là même l'originalité de ce système.
En France par exemple, toute banque qui dépasse la
norme est mise ipso facto dans l'obligation de constituer une provision sur son
compte à la banque centrale, appelée « réserve
supplémentaire non rémunérée », d'un
montant proportionnel à l'ampleur du dépassement. Autrement dit,
elle doit constituer des « dépôts
obligatoires » à la hauteur de la proportion du
dépassement des encours de crédit, ce qui ressemble aux
réserves obligatoires sur les crédits.
Outre cette première modalité qui consiste
en un plafond de l'encours total du crédit ou pour chaque banque,
l'encadrement de crédit est généralement assorti d'un
élément de sélectivité qui permet à un
certain nombre de secteurs considérés comme prioritaires de
bénéficier d'un régime plus favorable, voire
d'échapper totalement à la rigueur de l'encadrement.
Ainsi, la note de différentiation entre ces deux
modalités de la technique d'encadrement de crédit est que :
si le plafonnement vise à limiter le volume de crédit à
l'économie, principale source de la variation de la masse
monétaire, la sélectivité ou la politique sélective
quant à elle, consiste à orienter le crédit vers les
secteurs jugés prioritaires par les pouvoirs publics. Bien que cette
technique paraisse très efficace, elle ne manque pas pourtant
d'inconvénients, notamment :
· Elle enfreint la concurrence entre les
banques ;
· Elle limite la capacité managériale
des banques ;
· La sélectivité s'oppose à
l'efficace de l'encadrement. En effet, elle ne s'applique pas à toutes
les catégories de crédits, le financement de certaines
dépenses non souhaitables parviendra à s'opérer par la
substitution de crédits « libres » à des
crédits «encadrés » (ou encore, les firmes,
utilisant systématiquement les possibilités d'emprunts bancaires
qui sont admises par la réglementation, réservant leurs
ressources internes pour les financements strictement encadrés).
Entant une mesure extrême, l'autorité
monétaire ne peut faire recourt à l'encadrement de crédit
qu'au cas où tous les autres moyens sont épuisés (action
sur la liquidité) pour arrêter la surchauffe, mais non comme
instrument permanent de la politique monétaire.
2.2.4.3. Réglementation du crédit
à la consommation
Cet instrument est utilisé plus dans les pays
industrialisés, la réglementation des ventes à
tempérament vise à stabiliser la conjoncture, dans ce sens qu'il
permet d'influencer souplement, à la marge, la consommation de biens
durables par les ménages, élément stratégique de la
demande agrégée.
La réglementation concerne l'acompte minimum,
c'est-à-dire la fraction du prix payé au comptant, ainsi que le
délai maximum de remboursement. Les variations de ces
éléments ont des répercutions sur l'octroi de
crédit qu'elles restreignent ou assouplissent. Il est possible en outre
de moduler les mesures selon la nature des biens
considérés.
En conclusion, l'autorité monétaire dispose
de toute une gamme d'outils pour obtenir et maintenir la stabilité tant
interne qu'externe de la monnaie.
Les uns laissent jouer le jeu du marché, le
système de réserves obligatoires, l'open market policy et la
politique de réescompte ; et les autres sont des interventionnismes
directs, le plafonnement de réescompte, l'encadrement de crédit,
la réglementation du crédit à la consommation,
etc.
Tous ces instruments sont appliqués selon les
circonstances spatio-temporelles, mais non simultanément, pour atteindre
les objectifs ultimes de la politique monétaire, la croissance
économique, le plein emploi, la stabilité des prix et
l'équilibre extérieur.
Ces objectifs n'étant pas faciles à
atteindre, les autorités se fixent des objectifs intermédiaires
ou spécifiques ou encore propres à la politique monétaire,
à savoir : les agrégats monétaires et de
crédit, le taux d'intérêt et le taux de change. Suite
à la variabilité et la volatilité de ces derniers, les
autorités monétaires se fixent des cibles dites objectifs
opératoires ou opérationnels : le taux
d'intérêt interbancaire et la base monétaire.
Autour de l'usage des instruments et du choix des
objectifs de la politique monétaire se développe un
débat : d'une part, lesquels sont efficaces et sans effets
néfastes et, d'autre part, lesquels sont réservés
uniquement à la politique monétaire.
2.3. Nature de la politique
monétaire
La politique monétaire présente
différentes natures. Elle peut être expansive, restrictive,
prudente et accommodante.
2.3.1. Politique
monétaire expansive
La politique monétaire expansive est une action
exercée par l'autorité monétaire, laquelle consiste
à accroitre le taux d'expansion de la masse monétaire, en vue
d'orienter l'économie à court terme ou à moyen terme.
Comme nous l'avons signalé ci-haut, la politique monétaire agit
à travers ses instruments pour atteindre ses objectifs, lesquels sont
d'ordre opérationnel, intermédiaire et final.
Ainsi, dès lors que l'autorité
monétaire désire mettre en oeuvre une politique expansive, il
s'agit de jouer avec certains instruments de la manière
suivante :
a) Action sur le taux de réescompte ou taux
directeur
C'est le taux de refinancement des Banques de second rang
auprès de la Banque Centrale. En effet, pour accroitre le taux
d'expansion de la masse monétaire, l'autorité monétaire
procède par la baisse de son taux directeur. Celle-ci aura pour effet de
stimuler le refinancement des Banques commerciales auprès de
l'institution d'émission.
Aussi, la baisse du taux directeur aura encore des
répercutions sur les coûts du crédit des Banques
commerciales, lesquels seront revue à la baisse,
accélérant ainsi la création monétaire
impulsée par les crédits à l'économie.
b) Action sur l'open market
L'autorité monétaire peut également
appliquer une politique monétaire expansive à travers la
politique d'open market. Celle-ci consiste à l'achat des titres sur le
marché auquel les Banques s'approvisionnent en liquidités. Par
cette technique la Banque Centrale fournie de la monnaie au système
bancaire, qui, à son tour d'éclanche le processus de
création monétaire par l'octroi des crédits à
l'économie.
c) Action sur le coefficient des réserves
obligatoires
Pour appliquer une politique monétaire expansive
par cette technique, la banque centrale procède par la diminution du
coefficient des réserves obligatoires ; celle-ci va provoquer une
augmentation des liquidités dans le système bancaire, augmentant
ainsi le pouvoir de création monétaire, lequel aura des
répercutions sur l'économie.
d) Intervention sur le marché de
change
Sur le marché de change, l'institution
d'émission pratique la politique monétaire expansive en achetant
la devise. Ainsi, par cette pratique, la Banque Centrale injecte la monnaie
dans le circuit bancaire et, à travers celui-ci dans
l'économie.
Ainsi, par la politique monétaire expansive,
l'autorité monétaire ajuste les instruments à sa
disposition dans le sens à influencer l'augmentation de l'offre de
monnaie.
2.3.2. Politique
monétaire restrictive
Une politique monétaire restrictive est une action
exercée par l'autorité monétaire, laquelle consiste
à réduire le taux d'expansion de la masse monétaire en vue
de l'orientation l'économie à court terme ou moyen terme.
Cependant, pour la mise en oeuvre de la politique monétaire restrictive,
l'autorité monétaire ajuste les instruments à sa
disposition dans le sens contraire à celui de la politique
monétaire expansive.
2.3.3. Politique
monétaire prudente
Elle consiste à une limitation du taux d'expansion
de la masse monétaire en fonction de l'évolution de
l'activité économique réelle et cela, dans le but
d'éviter toutes perturbations probables et susceptibles à
créer une instabilité du cadre macroéconomique.
En effet, dès que l'autorité
monétaire constate un léger dépassement de la limite
établie, elle procède tout de suite à un ajustement des
instruments de la politique monétaire, dans le sens à
réduire l'expansion monétaire. Dans le cas contraire, les
instruments sont ajustés de manière à accroître
l'expansion monétaire. Tout ceci en vue de maintenir la stabilité
macroéconomique. La politique monétaire prudente peut être
restrictive comme expansive.
Toutefois, l'autorité monétaire peut
décider de la mise en oeuvre d'une politique monétaire prudente
restrictive pendant une période donnée, en vue d'influencer le
cadre macroéconomique et de ramener une certaine stabilité. Pour
ce faire, l'autorité monétaire se fixe un objectif consistant
à limiter le taux d'expansion monétaire de manière
à se prévenir des dérapages pouvant crée une
stabilité économique.
Dans le cas de la mise en oeuvre d'une politique
monétaire prudente expansive, l'action de l'autorité
monétaire consistera à augmenter progressivement l'objectif de la
limitation d'expansion monétaire.
2.3.4. Politique
monétaire accommodante
La politique monétaire est accommodante lorsque
l'autorité monétaire l'oriente et l'adapte au financement des
déficits budgétaires de l'État et cela, au
détriment d'un encadrement adéquat de financement à
l'économie.
En effet, les opérations financières de
l'État peuvent se solder par un déficit ou un excédant
budgétaire. Dans le cas où la première situation est la
plus fréquente que la seconde, l'État dispose de deux moyens de
financement :
1) Par l'émission des billets ou le recours aux
avances de la Banque Centrale (la planche à billet) ;
2) L'État peut également emprunter les
sommes qui lui manquent auprès des agents économiques à
capacité de financement.
Toutefois, dans le contexte, il s'agit d'une part, d'une
fréquence des déficits et d'autre part, d'un recours
fréquent aux avances de la Banque Centrale comme mode de financement
choisit par le pouvoir centrale pour couvrir ses déficits
budgétaires.
2.4. Canaux de transmission de
la politique monétaire
L'identification des canaux de transmission de la
politique monétaire nous informe sur le moyen par lequel une impulsion
monétaire affecte le secteur réel ; en d'autres termes, les
canaux de transmission constituent les voies par lesquelles l'autorité
monétaire pose des actions pour passer de l'économie
monétaire vers l'économie réelle.
Il existe plusieurs canaux de transmission, mais en ce qui
concerne notre étude, nous avons retenu les suivants : effet du
coût du capital, effet de crédit, effet de la richesse.
2.4.1. Effet du coût
du capital27(*)
Dans sa théorie de préférence pour la
liquidité, John Maynard Keynes démontre le rôle du taux
d'intérêt dans l'équilibrage du marché
monétaire, c'est-à-dire, l'équilibre de l'offre et de la
demande de monnaie, et en outre dans la transmission des effets de la monnaie
vers le secteur réel. Le taux d'intérêt s'ajuste, afin
d'équilibrer la quantité offerte et demandée de la
monnaie. Si le taux d'intérêt est au-dessus de son niveau
d'équilibre, la quantité de monnaie que les agents
économiques désirent détenir est plus petite que la
quantité de monnaie émise par la banque centrale. Cet
excès d'offre de monnaie engendre une baisse du taux
d'intérêt. En revanche, lorsque le taux d'intérêt est
au-dessous de son niveau d'équilibre, la demande de monnaie
excède l'offre, ce qui provoque une hausse du taux
d'intérêt.
Pour la politique monétaire, l'augmentation ou la
diminution de l'offre de monnaie par la banque centrale baisse ou hausse le
niveau du taux d'intérêt. Il sied de noter que la baisse du taux
d'intérêt incite les agents économiques à
détenir les encaisses supplémentaires alors que sa hausse les
conduit à se débarrasser de la monnaie centrale au profit
d'autres actifs de leurs patrimoines, spécifiquement les titres.
Un taux d'intérêt faible réduit le
coût de l'emprunt ainsi que le rendement de l'épargne, alors qu'un
taux élevé surcharge l'emprunt et accroit le rendement de
l'épargne. Dans le premier cas, il s'en suit l'augmentation de
l'investissement résidentiel avec une influence positive sur la demande
globale, l'emploi et le revenu national. Dans le second cas, les
investissements étant asphyxiés par le coût de l'emprunt,
réduisent leurs investissements et par voie de conséquence la
demande globale, l'emploi et le revenu national suivent le même
rythme.
2.4.2. Effet de
crédit28(*)
Cet effet joue sur le taux créditeur des banques et
la substitution monnaie-titres. En effet, en cas de restriction
monétaire par la banque centrale, manquant de liquidité, les
banques émettent, à des taux créditeurs attrayant, les
certificats de dépôts, les obligations ou d'autres titres
semblables. La hausse des taux créditeurs entraine celle du coût
d'opportunité (le manque à gagner) de détenir la monnaie
(centrale ou scripturale) non rémunérée, ce qui incite les
agents à s'en débarrasser la substituant par d'autres
titres.
Obtenant leur moyen d'action à un coût
élevé, les banques augmentent le loyer du crédit. Pour les
agents non financiers, le coût du financement devenant plus cher, la
demande des biens de consommation durables et l'investissement diminuent, ce
qui entraine la contraction de l'activité économique, de l'emploi
et, par ailleurs, freine la hausse du niveau général des
prix.
2.4.3. Effet de la
richesse29(*)
Collé aux monétaristes, ce mécanisme
repose sur « l'effet d'encaisse réelle ». Pour ces
derniers, toute nouvelle offre de monnaie par le système bancaire
s'ajoute à la capacité d'achat des agents et, par
conséquent, augmente leur dépense d'investissements en premier
lieu, puis de la consommation.
Pour les monétaristes, le taux
d'intérêt ne joue pas, c'est plutôt l'effet d'avoir les
encaisses supplémentaires aux encaisses réelles
désirées qui incite les agents économiques à se
débarrasser du surplus de la monnaie en accélérant l'achat
des titres (investissement) et des biens de consommation durables. Cette
accélération entraine le changement du revenu et, par ricochet,
de l'autre variable pro-cyclique, l'emploi.
Par ailleurs, pour les mêmes monétaristes, la
hausse des prix découle de l'accélération de la demande
sur les marchés des biens et services, ramène rapidement le taux
d'intérêt réel à son niveau initial. Ce qui
anéantit l'effet attendu de la monnaie sur le revenu. Et donc, l'effet
favorable de la politique monétaire sur le revenu et l'emploi n'est
qu'apparent et momentané.
En revanche, la variation du revenu global et de l'emploi
dépend d'autres variables dont les facteurs de production et
l'état de la technique. De ce fait, la croissance de la demande
agrégée associée à celle de la monnaie
supérieure au taux de croissance potentiel de l'économie ne peut
qu'être un facteur d'inflation, étant donné l'existence du
taux de chômage naturel qui émane du comportement des agents sur
le marché du travail.
2.5. Conditions
d'efficacité de la politique monétaire
Toutefois, l'enchaînement schématisé
ne sera effectif que si ce deux conditions principales sont
réalisées :
· La hausse de l'offre de monnaie doit provoquer une
baisse du taux d'intérêt : pour cela, l'économie doit
se situer en dehors de la trappe à liquidité où la demande
de monnaie absorbe tout le supplément de monnaie offerte.
· L'investissement doit être sensible
(élastique) aux variations du taux d'intérêt : or,
cette réactivité de l'investissement dépend
également des calculs de l'efficacité marginale du
capital.
Ainsi, pour Keynes, les autorités monétaires
devront soutenir par une politique active d'expansion monétaire, la
consommation et l'investissement (ou la demande globale) afin d'obtenir un
revenu additionnel plus important.
Cependant, pour qu'une pareille politique ne
débouche sur une instabilité monétaire (hausse des prix,
perte des devises...), il importe que l'économie concernée
dispose d'un potentiel productif oisif et des réserves de travail
inutilisées.
Qui plus est, le multiplicateur ne joue pleinement que si
l'économie n'est pas trop ouverte sur l'extérieur et si celle-ci
est bien articulée pour éviter toute obstruction à la
propagation des flux de revenu.
Dans la synthèse Keynésienne, l'action de la
politique monétaire est limitée dans deux
circonstances :
· La situation du plein emploi où se
vérifie le modèle quantitatif traditionnel ;
· Le cas de la trappe à liquidité
où tout accroissement de la masse monétaire est
thésaurisé avec refus de placement.
En conséquence, Keynes va attribuer un rôle
très précis à la politique monétaire. Sur le court
terme, elle est un outil de régulation conjoncturelle, lors des phases
passagères de ralentissement ou de surchauffe ponctuel de
l'économie. Elle permet dans le premier cas, d'inverser la tendance par
une politique expansive qui facilitera l'investissement, et dans le second, de
stabiliser la demande par une politique restrictive.
Par contre si la crise économique est profonde, la
politique monétaire sera inefficace, car elle se butera à la fois
sur la trappe à la liquidité et sur l'inélasticité
de l'investissement au taux d'intérêt. Dans ce cas, Keynes marque
une préférence nette pour une action directe sur la demande via
les dépenses publiques (c'est-à-dire pour la politique
budgétaire).
2.6. Limites de la politique
monétaire
La politique monétaire par essence, est
l'instrument de la politique économique qui puisse mieux obtenir et
maintenir la stabilité du niveau général des prix. Elle a
la facilité étant donné les liens étroits entre ses
variables et le niveau général des prix, de maîtriser les
variables du taux d'inflation.
Toutefois, les profondes mutations qu'ont connues les
systèmes financiers et face au processus croissant de la globalisation
financière, l'action des banques centrales s'heurte à de
multiples goulots d'étranglement. Ainsi, à l'absence d'une
coordination entre elle et l'autre facette de la politique financière,
de la politique budgétaire, de la politique monétaire peut
paraître inefficace et son action limitée. Elle peut, par
ailleurs, être limitée par l'insuffisance de la flexibilité
des structures économiques et aussi par les anticipations des agents
économiques.
Ainsi, outre les limites traditionnelles, liées
à l'approche Keynésienne, à savoir,
l'inélasticité de la demande globale et la trappe à
liquidité, la réussite de toute politique monétaire,
quelle que soit la stratégie adoptée, relève de la
crédibilité de son concepteur, la banque centrale. Si cette
dernière ne bénéficie pas de la confiance de l'opinion,
des opérateurs économiques privés, toute action qu'elle
entreprendrait pourrait être butée à la résistance
due aux anticipations.
2.6.1. Trappe à
liquidité de Keynes
Dans le schéma Keynésien, le
mécanisme de transmission de la sphère monétaire vers le
réel s'applique par le canal du taux d'intérêt ou l'effet
du coût du capital. En guise de rappel, la variation de l'offre de
monnaie, entraine en sens inverse, celle du taux d'intérêt. A son
tour, les modifications du niveau du taux d'intérêt entrainent
négativement celle de la demande globale, via les
investissements.
Ce mécanisme peut s'arrêter à partir
du moment où l'offre de monnaie varie, alors que le taux
d'intérêt reste insensible. Pour Keynes, lorsque les
autorités augmentent continuellement l'offre de monnaie pour stimuler
l'économie, le taux d'intérêt baisse jusqu'à un
seuil en deçà duquel il reste inchangé. A ce niveau de
taux d'intérêt les encaisses de spéculation ne peuvent
augmenter. C'est la « trappe à liquidité ».
La trappe à liquidité énonce que si le taux
d'intérêt est trop bas, la politique monétaire est
inefficace.
2.6.2.
Inélasticité de la demande globale
Un deuxième facteur susceptible de rompre le
processus de diffusion des effets de la monnaie au secteur réel est
l'inélasticité de la demande globale. Dans le modèle
Keynésien, l'hypothèse fondamentale est que la variation du taux
d'intérêt entraine inversement celle des investissements, par
effet multiplicateur, celle de la demande globale.
Cependant, si les investissements, avec eux la demande
globale restent insensibles à la variation du taux
d'intérêt, le processus de diffusion est rompu, et par
conséquent, la politique monétaire devient inefficace.
En outre, certains économistes critiquent ce
mécanisme parce que, pour eux, le taux d'intérêt qui
résulte de la variation de la monnaie, dans le modèle
Keynésien, est de court terme ou du marché monétaire,
alors que celui qui est sensé stimulé la demande des titres
à moyen et long termes ou du marché financier.
Aussi, l'injection excessive de la monnaie peut avoir des
effets, à court terme sur le revenu national et l'emploi, mais à
moyen et long termes, elle ne se solde que par des tensions inflationnistes.
2.7. Consensus sur l'efficacité de
la politique monétaire
2.7.1. L'hypothèse
permissive de l'efficacité de la politique monétaire
De tout ce qui a été
développée ci-haut en ce qui concerne la politique
monétaire, les hypothèses suivantes ont été
retenues :
· Pour les keynésiens :
l'hypothèse permissive c'est la rigidité des prix autrement dit
c'est la lenteur dans l'ajustement des prix.
· Pour les monétaristes :
l'hypothèse permissive c'est la situation d'illusion monétaire
des agents économiques autrement dit c'est la situation où les
agents économiques croient par erreur à court terme que les
encaisses réelles ont augmenté à la suite de
l'augmentation de leurs encaisses monétaires en supposant que les prix
sont restés stables ou varient faiblement.
· Pour les néoclassiques :
l'hypothèse permissive c'est la situation où les agents
économiques sont pris par surprise, autrement dit situation d'effet
de surprise. Concrètement, cette situation s'observe lorsque les
agents économiques croient par erreur à très court terme
que leurs encaisses réelles ont augmenté à la suite des
l'augmentation de leurs encaisses monétaires en supposant que les prix
sont restés stables ou varient très faiblement.
· Selon l'approche
éclectique : approche qui résume l'essentiel des
idées des trois courants évoqués ci-haut :
a) Tous ces trois courants reconnaissent que
l'amélioration de l'évolution de l'activité
économique n'est possible que dans un contexte de stabilité du
niveau général des prix.
b) Ils pensent que la politique monétaire est efficace
si elle permet de maintenir sous contrôle la variation du niveau
général des prix tout en impulsant ou en contribuant à
l'augmentation du niveau de l'activité économique.
2.7.2. Le consensus proprement dit
sur l'efficacité de la politique monétaire
La recherche de la stabilité des prix étant
partagée et reconnue par plusieurs courants de pensée, il importe
de savoir comment, dans le contexte des anticipations adaptatives ou
rationnelles, et des asymétries d'information, conduire la politique
monétaire. En d'autres termes, quelles stratégies, quels
dispositifs et quelles caractéristiques doit revêtir la politique
monétaire pour répondre à ces défis en obtenant et
en maintenant la stabilité des prix avec à moyen et long terme
comme résultat la croissance durable et de qualitative de
l'activité30(*).
Le consensus porte donc sur l'ancrage des anticipations
rationnelles, des rigidités des prix ou mieux de la stabilité du
niveau général des prix dans le cadre d'une politique
monétaire crédible.
SECTION 3 : LA
POLITIQUE BUDGÉTAIRE
3.1. Définitions
La politique budgétaire est définie de
plusieurs façons ; en ce qui concerne notre étude, nous
retenons celle de A. JAQUEMIN et H. TULKENS, celle de Peter LIPSEY et RICHARD
STEINER31(*).
A.JAQUEMIN et H. TULKENS définissent la politique
budgétaire comme étant un ensemble des décisions de la
politique économique, dont la mise en oeuvre implique une intervention
financière et monétaire de l'État, cette intervention
étant indirecte à travers la loi budgétaire.
Pour P. LIPSEY et R. STEINER, la politique
budgétaire est l'utilisation des recettes et des dépenses
publiques par les autorités centrales dans le but d'agir sur le flux
circulaire de revenu. Ils complètent leur définition en
disant : qu'il s'agit d'un processus de taxation et d'un programme des
dépenses gouvernementales qui visent non seulement à
atténuer l'aptitude des fluctuations économiques, mais aussi
à stimuler la croissance, plein emploi de l'économie tout en
maintenant les prix aussi stable que possible.
L'instrument sous jacent de la politique budgétaire
est le budget de l'État, définit comme
étant : « l'acte par lequel sont prévues et
autorisées les recettes et les dépenses annuelles de
l'État »32(*).
La politique budgétaire d'un gouvernement
donné est synthétisée, par le montant de ses recettes et
dépenses, ainsi que la variation des soldes budgétaires.
Cependant, la politique budgétaire se sert des dépenses publiques
et des recettes publiques pour influencer sur le niveau de l'activité
économique.
3.2. Les ressources publiques
L'État a besoin des ressources pour
réaliser les programmes d'intérêt commun. Les principales
sources auxquelles l'État recourt pour mobiliser les fonds sont d'une
part les ressources ordinaires et extraordinaires.
3.2.1. Les ressources
ordinaires
Le budget de l'État est alimenté à
80% voir même 90% par les ressources ordinaires. Celles-ci proviennent
principalement de :
a) La
fiscalité
C'est la somme des impôts en application dans un
pays. L'impôt quant à lui, est un prélèvement
monétaire obligatoire et définitif sur le revenu, pour permettre
à l'État de déployer ses diverses
activités.
b) La
parafiscalité
Elle concerne les impôts sur les revenus des usages
et/ou des ressortissants des organismes publics, en faveur de ceux-ci.
Elle frappe une catégorie des personnes
(contribuables) bien précise et elle ne concerne que les
bénéficiaires de ces services. A titre illustratif la taxe
payée à l'utilisation d'un tronçon routier ; il n'ya
que les utilisateurs de ce tronçon qui sont assujettis à cet
impôt.
c) Le portefeuille
L'État prend des parts des capitaux de nombreuses
entreprises, et cette participation lui procure des recettes de
portefeuille.
d) Les ressources
domaniales
L'État possède des biens et droits mobiliers
du domaine tant public que privé, bénéficie ainsi des
ressources qui proviennent de ses biens. L'État bénéficie
également des recettes qui proviennent des entreprises industrielles et
commerciales.
e) Recettes administratives et
judiciaires
Ces recettes proviennent du paiement par les citoyens des
prestations des services faites par l'appareil administratif et/ou judiciaire
de l'État. Par exemple le paiement d'une certaine somme d'argent pour
l'obtention d'une attestation de naissance.
3.2.2. Les ressources
extraordinaires
Les ressources extraordinaires proviennent des trois
principales sources à savoir :
· les dons et les aides ;
· les emprunts ;
· les avances considérées à
l'État par la Banque Centrale.
3.3. Les dépenses
publiques
C'est à travers les dépenses que
l'État réalise son programme des grands travaux pour
l'intérêt de tous. Il convient de distinguer deux
catégories de dépenses : les dépenses courantes et
les dépenses d'investissement.
3.3.1. Les dépenses
courantes
Ce sont des dépenses de fonctionnement des
administrations publiques. Elles comprennent :
· Les dépenses de consommation
constituées de traitement ainsi que les achats des biens et
services.
· Les dépenses de redistribution de
revenu : qui comprennent les transferts, les subventions et le paiement
d'intérêt.
3.3.2. Les dépenses
d'investissement
Ces dépenses comprennent : les achats des
terrains, des immeubles et des biens d'équipements. Ce sont des
dépenses qui sont engagées dans la production.
3.4. Le solde
budgétaire
En règle générale, l'État
prévoit de réaliser l'essentiel de ses dépenses par les
impôts, qui sont les principales ressources du budget. Quand les
dépenses dépassent les ressources, il existe un déficit
budgétaire. Et, lorsque les recettes dépassent les
dépenses, il existe un excédent budgétaire.
Ainsi, nous désignons les dépenses publiques
en biens et services par la lettre G et les recettes publiques par la lettre
R.
Si R-G < 0 il ya déficit
budgétaire ;
Si R-G > 0 il ya excédent
budgétaire.
3.4.1. Financement du
déficit budgétaire
Dans le cas où l'État enregistre un
déficit budgétaire, il a pour son financement, deux moyens
à sa disposition 33(*):
· L'État a la possibilité d'emprunter
les sommes qui lui manquent, comme tout agent économique à besoin
de financement, auprès des agents à capacité de
financement.
Dans ce contexte l'État peut financer son
déficit par les emprunts auprès du public, en lui vendant des
obligations ou auprès des Banques Commerciales. Il peut encore emprunter
à l'étranger et même bénéficier des aides
financières.
· L'État a également la
possibilité de financer son déficit par le recours aux avances de
la Banque Centrale. Cette dernière imprime les billets (recours à
la planche à billets) qu'elle met à la disposition du
trésor public.
Nous précision que ce mode de financement constitue
la cause principale de l'apparition de l'inflation ou de l'hyperinflation, du
fait de la création monétaire qu'elle occasionne.
Par conséquent, le déficit budgétaire
servira d'instrument de relance économique en période de
stagnation.
Pour Keynes, c'est surtout en période de
dépression économique qu'un déficit peut être
toléré, afin d'éviter la persistance de la crise. Aussi,
ajoute-t-il que, le déficit n'entraînera ni un endettement
excessif de l'État, ni une inflation
généralisée.
De plus, il estime que le déficit permet de
relancer la reprise de l'activité économique par le jeu du
multiplicateur d'investissement.
Toutefois, lorsque l'État décide de
financer le déficit par la politique de grands travaux, il verse des
sommes d'argents aux entrepreneurs. Ces derniers vont utiliser ces sommes pour
acheter les matières premières, payer les salaires, verser les
intérêts aux Banques et accroître leur profit.
L'augmentation des revenus de différentes catégories sociales qui
en résulte, entraîne une reprise de l'activité
économique et à long terme, des rentrées fiscales
compenseront le supplément des dépenses publiques initialement
consenties par l'État.
Conclusion partielle
Dans ce deuxième chapitre consacré aux
généralités sur la politique monétaire, nous avons
examiné quelques concepts liés à notre sujet
d'investigation. Nous avons successivement analysé de manière
générale la politique monétaire, ses objectifs, ses
instruments, sa nature, les conditions de son efficacité, ses limites,
ses canaux de transmission etc. Enfin, nous avons frôlé
superficiellement la politique budgétaire.
CHAPITRE
TROISIÈME : INFLATION : CONSIDÉRATIONS
THÉORIQUES ET ANALYSE EN RDC
SECTION 1 :
GÉNÉRALITÉS SUR L'INFLATION
1.1. Définition
L'inflation est un phénomène de hausse auto
entretenue, durable, importante des prix ayant pour cause soit le
déséquilibre monétaire, soit le déséquilibre
réel, soit encore les défauts structurels avec comme
conséquence la baisse du pouvoir d'achat des agents
économiques34(*).
Pour qu'il y ait inflation, il est indispensable que trois
conditions soient remplies35(*) :
· qu'il y ait hausse des prix ;
· que cette hausse des prix soit
généralisée c'est-à-dire qu'elle affecte tous les
biens et services ;
· Que cette hausse des prix soit continue
c'est-à-dire qu'elle soit prolongée dans le temps et qu'elle
paraisse devoir se prolonger indéfiniment.
Pour mieux appréhender le phénomène
inflatoire, il est indiqué d'en suivre le processus en distinguant son
point de départ c'est-à-dire la manifestation des tensions
inflationnistes à la base de son déroulement.
1) Le point de départ
Il est constitué de tensions inflationnistes qui
sont toutes les forces tendant à pousser la demande au delà de
l'offre et représentent les premières manifestations de
l'inflation dans certains secteurs. On doit tenir compte de leurs origines
sectorielles et structurelles.
2) Le déroulement du phénomène
inflatoire
Trois stades peuvent être distingués :
a) L'inflation latente ou rampante :
elle se caractérise par une élévation lente du
niveau moyen des prix, 2 ou 3 % l'an. Il s'agit d'une situation ou les tensions
inflationnistes sont équilibrées par des forces
déflationnistes importantes.
b) L'inflation réprimée ou
freinée : c'est une situation où les signes
extérieurs de l'inflation sont peu nombreux parce que les
contrôles étatiques permettent de contenir le processus cumulatif.
Ces contrôles étatiques sont assurés grâce à
l'exercice de la politique monétaire et d'un contrôle des salaires
et des prix. Dans les pays en développement, ces contrôles ne
résistent pas sous l'effet de l'inefficacité des institutions
monétaires et des interventions étatiques.
c) L'inflation déclarée : C'est
le stade où les diverses causes d'inflation jouent librement et
cumulativement leur rôle, pénurie de production, excès de
dépenses de consommation, rétention de stocks et anticipations de
la hausse des prix, hausses induites des salaires, inefficacité des
contrôles monétaires et généralisations des
comportements inflationnistes. Ce stade peut comporter plusieurs degrés
allant de l'inflation accélérée à inflation
galopante ou hyperinflation, caractérisée par une situation
auto-entretenue de hausse des prix.
1.2. LES FORMES D'INFLATION36(*)
On distingue généralement deux formes
d'inflation à savoir : l'inflation par la demande, appelée
inflation classique et l'inflation par les coûts.
1.2.1. L'Inflation par la
demande
Celle-ci trouve sa source dans l'excès de demande
ou de dépenses par rapport aux possibilités immédiates de
la production.
Les causes de l'inflation par la demande sont
classées en trois catégories :
· causes monétaires ;
· causes psychologiques ;
· causes économiques.
1.2.1.1. Causes monétaires
Les dépenses excessives des acheteurs ont souvent
une cause commune : la création excessive de monnaie. Cette
création excessive de monnaie trouve sa source dans :
1) L'excès de dépenses
publiques
Cette situation apparait lorsque l'État ne parvient
pas à équilibrer ses dépenses par des recettes
correspondantes et se voit obliger de combler son déficit
budgétaire en faisant appel a des avances de la Banque Centrale.
Les signes monétaires ainsi injectés dans
l'économie ne correspondent pas à aucune création
d'utilités nouvelles (richesses) de la part des
bénéficiaires des versements de l'État (entreprises,
fonctionnaires, etc.) et alimentent des dépenses sans contrepartie du
coté de la production. Si le plein-emploi est réalisé,
l'impuissance des producteurs à répondre aux dépenses
supplémentaires débouchera sur la hausse des prix.
2) L'excédent de la balance
commerciale
Un excédent de la balance commerciale sur
l'étranger (excédent des exportations sur les importations)
aboutit à une création monétaire dans l'économie
bénéficiaire de cet excédent.
Si cet excédent commercial est à la fois
permanent et important, il peut créer un déséquilibre
entre les disponibilités monétaires et la masse de biens offerts
sur le marché.
3) L'excès de crédit
Les banques commerciales créent de la monnaie en
octroyant du crédit. L'excès du crédit à court
terme peut entrainer l'inflation et les risques sont encore plus graves en cas
de gonflement du crédit à moyen terme mobilisable auprès
de l'Institut d'émission. Dans ce cas, il y a une création
immédiate de monnaie par l'escompte par la Banque Centrale des effets de
crédit à cinq ans alors que les remboursements ne s'effectuent
que quelques années après. On se trouve dans une situation
où les signes monétaires (les dépenses) excédent
les possibilités présentes de production.
1.2.1.2. Causes psychologiques
Elles sont liées au comportement des agents
économiques, de leur situation de consommateurs, de travailleurs ou
d'épargnants. Lorsque les agents économiques sont convaincus que
la dépréciation monétaire va être continue, ils
chercheront à se prémunir contre cette dégradation. Ils
vont précipiter leurs achats et créer ainsi une tension entre la
demande et l'offre qui se traduira par la hausse des prix. Ce qui va de proche
en proche provoque une série de déséquilibres qui rendront
inefficaces les divers remèdes que les autorités
monétaires s'efforceront d'appliquer. Le mouvement sera d'autant plus
amplifié que les citoyens ne croient pas dans l'efficacité de
l'action de leurs gouvernements en doutant de leur savoir faire.
Dans une telle situation, avant que ne se modifient les
encaisses des agents économiques dans le sens de l'accroissement suite
au recours au crédit, c'est l'accélération de la vitesse
de circulation de la monnaie qui soutien le mouvement des
échanges.
Il y a lieu de conclure que l'inflation par la demande est
la résultante d'une insuffisance physique des quantités des biens
et services offerts par rapport a la demande, insuffisance relayée par
la perte de confiance du public dans la valeur de la monnaie qui accentue
encore le déséquilibre initial.
1.2.1.3. Causes économiques
Le déclenchement des tensions inflationnistes ne
peut s'expliquer uniquement que par les facteurs monétaires et
psychologiques. Ce sont, en définitive, les déficiences de la
production, sa mauvaise orientation, son incapacité à
répondre à un accroissement de la demande qui en sont la cause
fondamentale ; la sensibilité inflationniste est d'autant plus vive
que les forces productives (industries, agricultures) travaillent à un
niveau rapproché de leur capacité de production maximale en
hommes, en machines et en énergie.
1.2.2. L'inflation par les
coûts
L'inflation par les couts désigne une forme
d'inflation qui ne serait pas provoquée par une insuffisance de
production et d'offre de biens et services mais résulte de
l'augmentation du prix des différents facteurs de production.
Par coût, il faut entendre non seulement les frais
engagés par les entreprises pour produire, mais également les
profits des entrepreneurs qui constituent un élément du prix au
même titre que les autres rémunérations des facteurs de
production.
La cause de l'inflation des couts réside dans la
hausse d'un élément du prix de revient de tous les biens produits
dans un pays. Comme éléments, on peut citer :
l'élévation des impôts, la hausse générale
des salaires, la progression des prix de l'énergie,
l'élévation du coût du crédit, voire même
l'augmentation des profits en l'absence de concurrence, etc.
Il peut s'agir d'une inflation importée
découlant d'une hausse des prix mondiaux (prix du pétrole se
traduisant par l'augmentation des prix moyens frontières) ou des
conséquences d'une dévaluation en régime des changes fixes
ou d'une dépréciation en régime des changes flottants.
Cette situation peut provoquer une modification des prix du carburant à
la pompe.
Il peut s'agir aussi d'une hausse des revenus des facteurs
de production plus rapide que les gains de productivité en cas par
exemple de hausse excessive des salaires. Dans l'inflation par les coûts,
la causalité peut aller des prix (taux de change, prix du carburant,
tarifs urbains) à la monnaie via les augmentations des dépenses
tant de rémunération que de fonctionnement aboutissant au
financement monétaire.
Il importe de noter que les deux types d'inflation (de la
demande et par les coûts) ont en commun une expression monétaire.
En d'autres termes, les coûts sont exprimés
en monnaie, l'expansion de la demande globale en monnaie et les
déficiences structurelles apparaissent sous forme de
déséquilibre monétaire. Toutes ces explications
n'emportent inflation qu'à condition d'un minimum d'expansion
monétaire. Lorsque l'expansion monétaire est nulle, l'expression
des coûts, de la demande ou des déficiences structurelles sous
forme d'inflation est difficile voire impossible.
C'est pourquoi, MILTON FRIEDMAN estime que l'inflation est
partout et toujours un phénomène monétaire. Mais nous,
nous nuançons cette position extrême en relevant que l'inflation
est partout et toujours un phénomène de la politique
monétaire.
1.3. CONSÉQUENCES DE
L'INFLATION
En cas de hausse du niveau général des prix,
la valeur de la monnaie diminue et la quantité des biens et services
qu'elle permet d'acquérir baisse aussi.
Par ailleurs, la hausse du niveau général
des prix s'accompagne d'une modification de la répartition des revenus
et des patrimoines : la valeur réelle des actifs immobiliers (terre et
construction), de certains actifs réels tels que les équipements,
les meubles anciens, les actions se conservent. Par contre, les actifs
financiers ou les actifs monétaires, lorsqu'ils ne sont pas
indexés, voient leur valeur réelle se réduire.
En outre, les prix ont une influence négative sur
les salaires et les retraites en valeur réelle, ainsi que sur les
intérêts et loyers. Par contre, les débiteurs voient leurs
dettes allégées en valeur réelle. Ainsi les entreprises
paient des salaires et des intérêts qui augmentent moins vite que
les prix et remboursent des prêts dont la charge réelle
s'allège avec l'inflation. Cette dernière perturbe les relations
sociales. Elle apparaît comme un phénomène d'exploitation
déguisée des catégories touchant les revenus fixes :
rentiers, retraités, salariés.
Enfin, l'inflation provoque le détournement des
activités productives vers des opérations spéculatives.
Ainsi, l'inflation, surtout lorsqu'elle est accélérée,
apparaît comme une cause de blocage de la croissance de l'activité
économique.
En cas de baisse du niveau général des prix,
la valeur de la monnaie augmente et la quantité des biens et services
qu'elle permet de procurer va aussi augmenter dans le même sens.
Toutefois, la baisse des prix s'accompagne d'une réduction des recettes
d'exploitation des entreprises, lesquelles seront amenées à
diminuer leurs effectifs37(*). De ce fait, la baisse du niveau
général des prix s'accompagne toujours de l'augmentation du
chômage ou de la baisse de l'emploi.
En définitive, l'inflation et la déflation
sont préjudiciables à l'activité économique ;
d'où l'importance de la stabilité du niveau général
des prix.
1.4. Lutte contre
l'inflation
Avec les mutations structurelles dues aux innovations
technologiques qui affectent le fonctionnement de l'économie moderne,
aussi bien dans le domaine de la production que dans celui de la monnaie et des
finances, l'inflation est devenue un phénomène fort
complexe.
En conséquence, la lutte à engager pour la
juguler exige une meilleure connaissance des interactions entre les variables
économiques (Production, Prix, Monnaie) faute de quoi il serait
hasardeux de prétendre s'assurer une maîtrise de l'impact attendu
des mesures anti-inflationnistes mises en action. Si l'inflation a pour origine
la hausse des coûts et non l'emballement de la demande, il serait
dangereux de s'employer à comprimer cette dernière.
En effet, la lutte contre l'inflation des coûts
exige que l'on s'attaque directement aux prix considérés
globalement par leur contrôle et aux coûts dans leurs composantes
en améliorant la productivité. En pratique, l'inflation des
coûts ne se présente jamais à l'état pur mais
toujours mêlée à l'inflation classique par la demande. Et,
la lutte à mener devra tenir compte des facteurs communs aux deux sortes
d'inflation, c'est-à- dire les salaires qui figurent a la fois dans les
coûts et comme éléments de la demande.
Toutefois, les nécessités de fonctionnement
des économies modernes ouvertes exigent un élargissement des
procédés de lutte anti-inflationnistes qui, en plus des
méthodes classiques, intègrent divers contrôles et
interventions administratifs tout en tenant compte de la concurrence
internationale38(*).
SECTION 2 : MESURE DE L'INFLATION EN RDC
Une économie renferme des millions de prix
spécifiques. Ces prix sont continuellement soumis à des
variations qui témoignent essentiellement des changements de l'offre et
de la demande de certains biens et services et donc de la « rareté
relative » de chaque bien et service39(*). Bien entendu, il n'est ni possible ni souhaitable de
prendre en considération l'ensemble de ces prix.
Cependant, il ne serait pas davantage judicieux de
considérer uniquement certains d'entre eux dans la mesure où ils
ne seraient peut-être pas représentatifs du niveau
général des prix. La plupart des pays adoptent une approche
simple et pertinente pour mesurer l'inflation en recourant à
«l'indice des prix à la consommation » (IPC).
À cet effet, les achats des consommateurs font
l'objet d'une analyse permettant de déterminer les biens et services
achetés régulièrement. Ces biens et services peuvent alors
être considérés comme représentatifs du consommateur
moyen dans un pays. Il ne s'agit pas uniquement des biens achetés
quotidiennement par les consommateurs, tels que le pain et les fruits, mais
également des achats de biens durables (voitures, ordinateurs, machines
à laver, etc.) et des transactions fréquentes (telles que les
loyers). Les éléments de cette « liste de courses »
sont rassemblés et pondérés en fonction de leur importance
dans les budgets des consommateurs pour établir ce qu'on appelle un
panier représentatif. Chaque mois, des nombreux enquêteurs
relèvent les prix de ces articles dans différents
magasins.
Le coût de ce panier est ensuite comparé dans
le temps, ce qui permet d'établir des séries de l'indice des
prix. Il est alors possible de calculer le taux annuel d'inflation en exprimant
les variations du coût du panier représentatif d'aujourd'hui en un
pourcentage du coût d'un panier identique l'année
précédente.
Cependant, l'évolution du niveau des prix
identifié par un tel panier reflète uniquement la situation d'un
consommateur moyen ou représentatif. Si les habitudes d'achat d'une
personne diffèrent sensiblement des habitudes du consommateur moyen, et
donc du panier représentatif sur lequel repose l'indice, cette personne
est susceptible de connaître une variation du coût de la vie
différente de celle présentée par l'indice. L'inflation
consiste donc à la variation positive de l'indice de prix à la
consommation(IPC).
Cet indicateur permet de déceler l'existence de
l'inflation. Ainsi, dans le cas de la France, l'IPC est établi par
l'INSEE qui prend en compte environ 266 postes ou articles.
En RDC, l'IPC est calculé par 4 organismes que
voici :
- Institut de recherche scientifique (IRES)
- Institut national de statistique (INS)
- Banque Centrale du Congo
- IPC2-IPC1
Ambassade des États Unis.
IPC1
Mathématiquement, l'inflation= ( )
x100
Où IPC1 : indice des prix à la
consommation de l'année passée ;
IPC2 : indice des prix à la
consommation de l'année suivante.
2.1. Évaluation de
la stabilité du niveau général des prix
Sur ce point, il est question d'évaluer la
stabilité du niveau général des prix à travers son
comportement de 2000 à 2013. Ainsi, le tableau ci-dessous permet de voir
comment a évolué ce dernier.
Tableau No1 : Évolution
annuelle de l'inflation et sa volatilité en pourcentage en RDC de 2000
à 2013
Années
|
Taux d'inflation
|
Volatilité de l'inflation
|
2000
|
511,20
|
-
|
2001
|
135,10
|
-376,1
|
2002
|
15,78
|
-119,32
|
2003
|
4,40
|
-11,38
|
2004
|
9,22
|
4,82
|
2005
|
21,3
|
12,08
|
2006
|
18,2
|
-3,1
|
2007
|
9,9
|
-8,3
|
2008
|
27,6
|
17,7
|
2009
|
53,43
|
25,83
|
2010
|
9,84
|
-43,59
|
2011
|
10,35
|
0,51
|
2012
|
2,72
|
-7,63
|
2013
|
1,07
|
-1,65
|
Source :
calculs faits par l'auteur sur base des données tirées des
rapports annuels de la BCC de 2000 à 2013.
Il ressort du tableau ci-dessus
que, sur la période allant de 2000 à 2013, le taux d'inflation
moyen annuelle s'est situé à 59,35 %. Par ailleurs, le niveau
d'inflation le plus bas a été réalisé en 2013 soit
1,07 % et le niveau le plus élevé a été
réalisé en 2000 soit 511,20%.
Notons que l'année 2009 correspond à
l'année de la crise financière internationale dont les effets ont
été ressentis en RDC à travers le ralentissement de
l'activité économique, l'augmentation des prix des biens
importés et le taux d'inflation réalisé était de
53,43%.
Graphique N°2 : Évolution du taux
d'inflation annuel en RDC de 2000 à 2013
Source : Auteur à partir
du tableau N°1.
Le graphique ci-dessus, montre
comment le taux d'inflation en 2000 était tellement élevé
soit 511,2% et comment il a commencé a baissé progressivement en
2001, 2002 ainsi de suite et s'est accrue en 2009 suite à la crise
financière internationale puis enfin s'est encore rabaissé de
2010 à 2013.
Graphique N°3 : La volatilité de
l'inflation
Source : Auteur à partir
des données du tableau N°1.
Il ressort de ce graphique que,
l'inflation a été volatile durant la période sous
étude soit de 2000 à 2013. Bref, elle a évolué sous
forme de yo-yo. Cette volatilité rend la stabilité du niveau
général des prix précaire et fragile.
2.2.
Facteurs explicatifs de la stabilité du niveau général des
prix
Ici, il sera question
d'évaluer la stabilité du multiplicateur monétaire
à travers le comportement de l'écart-type afin de mesurer
l'ampleur de la dispersion dans l'évolution du multiplicateur.
2.2.1. Stabilité du
multiplicateur monétaire
Tableau
N°2 : Évolution du multiplicateur
monétaire
Années
|
Masse monétaire (en millions de CDF) M2
|
Base monétaire (en millions de CDF) H
|
Multiplicateur monétaire M2/H
|
2000
|
23558
|
19373
|
1,216022299
|
2001
|
77444
|
42170
|
1,836471425
|
2002
|
98832
|
57892
|
1,707178885
|
2003
|
130118
|
72110
|
1,804437665
|
2004
|
222226
|
117077
|
1,898118332
|
2005
|
277111
|
138893
|
1,995140144
|
2006
|
436922
|
211982
|
2,061127832
|
2007
|
658834
|
288273
|
2,285451638
|
2008
|
1041377
|
383440
|
2,715879929
|
2009
|
1543536
|
479722
|
3,217563506
|
2010
|
2008609
|
621425
|
3,232262944
|
2011
|
2443385
|
809749
|
3,017459731
|
2012
|
2956675
|
857574
|
3,447719964
|
2013
|
3493630
|
995850
|
3,508188984
|
Source : Élaboré par
nous-mêmes à partir des données tirées des rapports
annuels de la BCC de 2000 à 2013.
Source : élaboré par nous
même sur base des données collectées du rapport annuel de
la BCC, 2012
Les données du tableau
n°2, nous indiquent que le multiplicateur monétaire qui
était de 1,22 millions de CDF en 2000, s'est fixé à 3,50
millions de CDF en 2013 et la moyenne du multiplicateur monétaire de la
période allant de 2000 à 2013 est de 2,42 millions de
CDF.
Graphique
N°4 : Évolution du multiplicateur
monétaire
Source : Auteur à partir des
données du tableau N°2.
Il ressort du graphique ci-dessus que le multiplicateur
monétaire a évolué de manière croissante pendant la
période de notre étude, soit de 2000 à 2013.
Tableau
N°3 : Calcul de l'écart-type du multiplicateur
monétaire
|
X
|
(X- )
|
(X- ) 2
|
1,22
|
-1,2
|
1,44
|
1,83
|
-0,59
|
0,35
|
1,7
|
-0,72
|
0,52
|
1,8
|
-0,62
|
0,38
|
1,9
|
-0,52
|
0,27
|
1,99
|
-0,43
|
0,18
|
2,06
|
-0,36
|
0,13
|
2,28
|
-0,14
|
0,02
|
2,71
|
0,29
|
0,08
|
3,22
|
0,8
|
0,64
|
3,23
|
0,81
|
0,66
|
3,02
|
0,6
|
0,36
|
3,45
|
1,03
|
1,06
|
3,5
|
1,08
|
1,17
|
Total
|
33,91
|
|
7,26
|
Source : calcul effectué par
nous-mêmes sur base des données tirées des rapports annuels
de la BCC.
= = =2,42
14
7,26
N
?(X - x)2
= = = 0,52
=0,72
Le calcul de
l'écart-type sur base des données en rapport avec
l'évolution du multiplicateur monétaire sur la période de
notre étude indique un écart-type de 0,72, un niveau proche de
zéros autrement dit, la faible dispersion enregistrée nous permet
d'attester la stabilité du multiplicateur monétaire pour la
période analysée.
Tableau N°4 :
Évolution du crédit net à l'État, de la masse
monétaire et du taux d'inflation de 2000 à 2013
Années
|
Crédit à l'État en millions de CDF
|
Masse monétaire en millions de CDF
|
Variation de M2 en %
|
Taux d'inflation en %
|
2000
|
13729
|
23558
|
501,7
|
511,2
|
2001
|
12496
|
77144
|
227,5
|
135,9
|
2002
|
-10391
|
98832
|
28,1
|
15,78
|
2003
|
-1566
|
130118
|
31,7
|
4,4
|
2004
|
-23013
|
222226
|
70,8
|
9,22
|
2005
|
103278
|
277111
|
24,7
|
21,3
|
2006
|
163131
|
436922
|
57,7
|
18,2
|
2007
|
198728
|
658834
|
50,8
|
9,9
|
2008
|
248899
|
1041377
|
58,5
|
27,6
|
2009
|
172837
|
1543530
|
48,2
|
53,43
|
2010
|
-390053
|
2008609
|
30,1
|
9,84
|
2011
|
-161337
|
2443385
|
21,7
|
10,35
|
2012
|
-592965
|
2956675
|
21
|
2,72
|
2013
|
-495645
|
3493630
|
18,3
|
1,07
|
Source :
Élaboré par nous-mêmes à partir des données
tirées des rapports annuels de la BCC.
Il ressort du tableau ci-dessus
que le crédit net à l'état s'est situé en moyenne
pour la période sous étude à - 54419,43 millions de CDF.
La masse monétaire quant à elle s'est située en moyenne
à 1100853,64 millions de CDF, soit une variation moyenne de 82,9% de
2000 à 2013 et un taux d'inflation moyen de 59,35% durant la
période.
Conclusion partielle
Ce troisième chapitre porte sur l'inflation :
considérations théoriques et analyse en RDC ; il est
subdivisé en deux sections, la première parle des
généralités sur l'inflation, dans cette première
section nous avons successivement parlé des formes d'inflation, les
conséquences, les mesures de lutte contre l'inflation etc. alors que la
deuxième quant à elle, est consacrée à la mesure de
l'inflation en République Démocratique du Congo.
CHAPITRE
QUATRIÈME : ANALYSE DE L'EFFICACITÉ DE LA POLITIQUE
MONÉTAIRE DE LA BANQUE CENTRALE DU CONGO DANS LA LUTTE CONTRE
L'INFLATION.
Le présent chapitre comporte deux sections ;
la première porte sur la présentation générale de
la politique monétaire en RDC pendant la période sous
étude et la deuxième section, parle de l'analyse empirique ;
cette dernière présente et traite les données de notre
recherche afin de voir la causalité entre les variables
considérées (l'inflation et la masse monétaire).
SECTION 1 :
PRÉSENTATION GÉNÉRALE DE LA POLITIQUE MONÉTAIRE EN
RDC, DE 2000 à 2013
1.1. Présentation de la
BCC
La Banque Centrale du Congo est une institution de droit
public dotée de la personnalité juridique et dont l'objet est de
veiller au développement de l'économie nationale et au maintien
de la stabilité monétaire et du niveau général des
prix.
Située au numéro 563 sur boulevard Tshatshi
à Kinshasa-Gombe, la BCC est entourée par le Ministère des
Affaires Étrangères, le Ministère de la Fonction Publique,
le Palais de la Nation et la Nonciature Apostolique.
1.1.1. Historique
La réalité « Banque
Centrale » au Congo Démocratique remonte au 30 Juillet 1951,
date à laquelle, par le décret royal, fut crée la Banque
Centrale du Congo Belge et Rwanda-Burundi (BCCBRU en sigle), constituée
sous forme d'Association de Droit Public.
Cette nouvelle banque qui avait son siège
administratif à Bruxelles et son siège social à Kinshasa,
avait un capital de 150000 francs congolais repartis en 150000 parts sociales.
Ces dernières étaient détenues par le Congo-Belge, le
Ruanda-Urundi, la Banque Nationale de la Belgique et les Privés,
respectivement en raison de 75000, 15000,30000, et 30000 parts.
Conscient de ce fait, Batetele Boleki Linka
écrit : « l'histoire de notre Banque Centrale peut
être divisée en quatre périodes : la période
pré coloniale, la période de l'État indépendant du
Congo, la période coloniale et celle après
indépendance ».
Nous n'évoquerons pas ces quatre périodes.
En ce qui nous concerne, nous tâcherons de parler de la
réalité « Banque Centrale » en deux phases
ci-après : avant indépendance et après
indépendance, puisque l'accession de la République
Démocratique du Congo à l'indépendance constitue un moment
important pour la Banque Centrale du Congo et de son avenir.
A. Avant indépendance
Avant que le Congo ne soit érigé en
État indépendant en 1885, l'activité bancaire au vrai sens
du terme n'existait pas sur toute l'étendue du territoire national. Le
moyen d'échange le plus répandu de l'époque était
le troc, à coté duquel on notait la présence de certains
métaux, coquillage et tissus utilisés comme monnaie.
La création du Franc congolais,
décrétée par le Roi Léopold II de Belgique,
interviendra le 27 Juillet 1887. Ce régime monétaire moderne
coexistera avec le régime monétaire traditionnel jusqu'à
la cession du Congo à la Belgique. Bien que colonie, le Congo jouira
d'une autonomie financière. Les échanges commerciaux se
développeront assez vite et donneront lieu à la création
de la Banque du Congo Belge, le 11 Janvier 1909.
Cette Banque, qui existe jusqu'aujourd'hui sous le nom de
la Banque Commerciale du Congo, s'est vue octroyer le 07 Juillet 1911 pour une
période de quinze ans renouvelable, le privilège
d'Émission dans la colonie. Ce privilège lui sera
renouvelé en 1927 avec l'extension au Ruanda-Urundi, qui devient colonie
Belge après la défaite de l'Allemagne à la deuxième
guerre mondiale. C'est ainsi qu'en 1951, il sera crée la Banque Centrale
du Congo Belge et du Ruanda-Urundi.
B. Après indépendance
Le contentieux belgo-congolais consécutif à
la décolonisation intervenue le 30 Juin 1960 entrainera la liquidation,
par une convention signée le 15 Novembre 1960, de la Banque Centrale du
Congo Belge et du Ruanda-Urundi.
Mais quelques jours auparavant, soit le 03 Octobre 1960,
un conseil monétaire, sur proposition du Fonds Monétaire
International, déjà était mis en place pour
préparer la structure de la future Banque Nationale du Congo.
Celle-ci sera créée le 23 Février
1961, mais elle n'ouvrira les guichets que le 22 Juin 1964.
Les différentes mutations qu'à connues la
République Démocratique du Congo depuis son indépendance,
ont d'une manière ou d'une autre influencé aussi bien
l'administration de l'Institut d'Émission que ses relations avec les
institutions financières du monde, plus particulièrement le Fonds
Monétaire International.
1.2. Les instruments de la
politique monétaire de la BCC
La Banque centrale du congo utilise des instruments
d'encadrement direct et indirect du crédit.
1.2.1. Les instruments
directs
De 1990 à Mai 1993, l'encadrement direct du
crédit portait sur l'utilisation des cours plafonds et des cours
planchers. A partir du 1er Juin 1993, la politique de crédit a subit des
modifications. Ces changements visaient une distribution
libéralisée des crédits à l'économie par les
banques. D'où la suppression des plafonds et des planchers. Cependant,
après cette suppression, l'encadrement direct a porté sur la
capacité de refinancement et du plafond de refinancement.40(*)
1.2.1.1. Le plafonnement des
crédits
Il consiste en la détermination par la banque
centrale du congo l'expansion des crédits à accorder par les
banques commerciales. Celui-ci est déterminé au prorata de leurs
dépôts et fonds propres.
1.2.1.2. Les cours planchers des crédits ou
sélectivité des crédits
Les cours planchers des crédits sont définis
comme les volumes minimaux des crédits réservés aux
secteurs prioritaires.
1.2.1.3. La capacité de
refinancement
Elle consiste en un plafonnement indirect via la
limitation quantitative des dépôts des banques.
1.2.1.4. Le plafond de refinancement
Le plafond de refinancement est obtenu à partir de
la moyenne de la capacité de refinancement de trois mois
précédant de chaque banque.
En effet, la logique d'ensemble de la capacité de
refinancement était que les banques de second rang ne pouvaient octroyer
les crédits qu'au prorata de leurs dépôts.
En réalité, la logique de fonctionnement du
système bancaire repose sur le principe selon
lequel « les crédits font des
dépôts ». Cependant, cet instrument allait à
l'encontre de la libéralisation de l'économie et empêchait
l'éclosion des petites banques, dans ce sens que la capacité
d'octroyer du crédit était limitée par l'importance des
dépôts. D'où sa suppression intervenue le 13
Décembre 2005.
Les plafonds de refinancement ont également disparu
avec la suppression de la capacité de financement.
Depuis lors, la banque centrale du congo ne se sert que
des instruments d'encadrement indirect.
1.2.2. Instruments
indirects de la politique monétaire de la BCC
Pour atteindre ses objectifs, la BCC recourt aux
instruments ci-après :
a) le taux d'intérêt sur le refinancement ;
b) le coefficient de la réserve obligatoire ;
c) les adjudications de billets de trésorerie.
4.2.1. Taux
d'intérêt41(*)
Le taux d'intérêt est le loyer de l'argent
prêté par la Banque Centrale aux banques commerciales. La BCC met
à la disposition de ces dernières deux guichets de refinancement,
à savoir : le guichet des prêts à court terme et celui des
facilités permanentes. C'est le marché en banque. Il est
régi par l'instruction n°4 de la BCC, relative aux
opérations du marché monétaire.
· Opérations des prêts à
court terme
Elles consistent en la mise à disposition des
liquidités aux banques à une maturité maximale de 7 jours.
Le renouvellement de ces prêts est laissé à
l'appréciation de la Banque Centrale. Le taux d'intérêt
appliqué sur ces prêts est le taux directeur de la Banque Centrale
du Congo. Les intérêts s'y rapportant sont
précomptés.
· Opérations des facilités
permanentes
Ce sont des prêts au jour le jour à travers
lesquels la Banque Centrale cède des liquidités aux banques
à une maturité de 24 heures. Elles ont également pour
finalité de favoriser un meilleur dénouement des
opérations de compensation interbancaire. Le taux d'intérêt
appliqué sur les facilités permanentes est égal au taux
directeur majoré d'une marge en points de pourcentage. A fin 2012, cette
marge s'est établie à 1,25 point. Pour rappel, elle
s'établissait à 5 points en 2006. Les intérêts y
relatifs sont perçus à terme échu. Il convient de relever
que le marché de facilités permanentes est plus actif que celui
des prêts à court terme.
4.2.2. Coefficient de la
réserve obligatoire42(*)
La réserve obligatoire est régie par
l'instruction n°10 de la BCC. Au regard des dispositions de cette
instruction, les banques sont tenues de constituer des réserves en les
livres de la Banque Centrale. L'assiette de calcul et le taux (coefficient) de
la réserve obligatoire sont déterminés par
l'autorité monétaire.
En général, l'assiette et le coefficient de
la réserve obligatoire restent stables. Les ajustements de cet
instrument de politique monétaire ne sont opérés qu'en cas
de chocs structurels sur la liquidité. La réserve obligatoire a
pour rôle d'exercer une influence sur la liquidité bancaire et par
conséquent agir sur la capacité d'octroi des crédits des
banques commerciales. Elle vise à contraindre les banques
agréées à détenir, sous forme de monnaie centrale,
une fraction des dépôts de la clientèle. La réserve
obligatoire, introduite avec une vocation prudentielle, n'est désormais
utilisée que dans le cadre de la politique monétaire.
Le durcissement ou l'assouplissement de la réserve
obligatoire, en raison de ses incidences en termes de coûts induits et
d'opportunité sur l'exploitation du système bancaire, peut
provoquer un relèvement ou une détente des taux
d'intérêts débiteurs des banques ou amener les banques
à offrir des conditions de rémunération plus ou moins
attractives sur les ressources de l'épargne.
Par ailleurs, les réserves obligatoires orientent
la structure des dépôts bancaires. Elles peuvent entraîner
une modification de la gestion des éléments du bilan au profit
des valeurs non soumises à constitution de réserves.
4.2.3. Adjudications des
billets de trésorerie (BTR)43(*)
La Banque Centrale du Congo réalise des
enchères des billets de trésorerie dans le cadre de la
régulation à très court terme de la liquidité
bancaire.
Le billet de trésorerie est un titre de
créance négociable émis par l'Institut d'Émission.
Les opérations sur ce titre sont régies par l'instruction
n°20 de la BCC. Les BTR sont dématérialisés. Les
opérations se déroulent à une fréquence
hebdomadaire et les titres ad hoc sont émis pour deux maturités :
7 et 28 jours.
Les adjudications des BTR ont été mises en
place au début du mois d'avril 2008 en vue de conférer une plus
grande souplesse à la politique monétaire et de donner davantage
l'initiative à la Banque Centrale. Elles ont permis de renforcer la
régulation de la liquidité.
Cependant, un cadre d'intervention a été
progressivement mis en place depuis 2004. Il s'agit de l'adjudication d'achat
de la BCC sur le marché de change. Par ce cadre, la BCC ne peut
intervenir sur le marché que pour des fins de régulation, soit
pour financer le déficit constaté sur le marché, soit pour
en éponger l'excédent.
A ce jour, toutes les interventions de la BCC par voie
d'adjudication n'ont concerné que les ventes.
N.B. Il sied de signaler que
depuis l'année 2014, le BTR à changer d'appellation ; il est
actuellement appelé Bon banque centrale du congo.
1.3. Définition des
objectifs de la politique monétaire en RDC
Le Législateur congolais a confié à
la politique monétaire l'objectif principal de la stabilité du
niveau général des prix. Pour l'atteindre, la Banque Centrale
s'est fixée des cibles intermédiaires, d'une part, et a mis en
place un cadre analytique approprié afin de faciliter la
réalisation de ces objectifs, d'autre part.
Les objectifs de la politique monétaire poursuivis
par la Banque Centrale peuvent être déclinés en trois
niveaux, à savoir : final, intermédiaire et
opérationnel.
1.3.1. Objectif final
Comme souligné ci-dessus, le maintien de la
stabilité des prix est l'objectif principal de la politique
monétaire de la BCC. Le choix de cet objectif par le Législateur
tient compte des réalités économiques spécifiques
du pays et des leçons tirées de la douloureuse expérience
d'hyperinflation de la décennie 1990.
Au regard notamment des coûts économiques et
sociaux d'une variation importante du niveau général des prix, un
consensus national s'est dégagé sur l'importance d'assurer
à l'économie nationale une stabilité durable des prix
intérieurs.
C'est dans ce cadre que la réforme de la loi a
été initiée en 2002 afin de conférer à la
politique monétaire l'objectif prioritaire de la stabilité du
niveau général des prix.
En effet, l'histoire a démontré la
pertinence de préserver la stabilité du niveau
général des prix, et partant, de la stabilité
macroéconomique pour favoriser l'émergence des conditions de
développement des activités économiques et
financières.
1.3.2. Objectif
intermédiaire
Une cible intermédiaire est un indicateur
économique lié à l'objectif ultime de la politique
monétaire. Elle est un chaînon du mécanisme de transmission
entre les instruments et l'objectif final. Pour être choisie comme cible
intermédiaire, une variable doit être liée de façon
étroite et stable tant à l'instrument de politique
économique qu'à l'objectif final.
Pour la Banque Centrale du Congo, le stock
monétaire (M1) est l'objectif intermédiaire. Il comprend la
circulation fiduciaire et les dépôts à vue en monnaie
nationale dans les banques commerciales. Le choix du stock monétaire
comme objectif intermédiaire est également justifié par
:
· Le lien assez étroit entre les fluctuations de
la monnaie au sens strict et celles de l'indice des prix à la
consommation à long terme ;
· Le contexte de la RDC qui est une économie
d'endettement avec un financement bancaire dominant ;
· La faible substitution entre la monnaie et les titres
;
· la facilité d'obtenir les informations
financières sur cet agrégat ;
· le contexte de dollarisation qui affecte une fraction
importante de la masse monétaire.
Le stock monétaire est composé des billets
en circulation en dehors du système bancaire et des dépôts
à vue en francs congolais.
Par ailleurs, la BCC surveille également la masse
monétaire globale qui comprend, en sus du stock monétaire, les
dépôts à terme en francs congolais ; lesquels sont
marginaux et les dépôts en devises des résidents à
vue et à terme.
1.3.3. Objectif
opératoire
Pour agir sur l'objectif intermédiaire et, par
delà, l'ensemble des moyens de paiement, l'action de la BCC se porte sur
la base monétaire au sens strict, laquelle a été choisie
comme objectif opératoire de la politique monétaire. Celle-ci se
compose de tous les billets en circulation en dehors de la banque centrale et
de l'ensemble des dépôts en monnaie nationale en les livres de
l'Institut d'Émission.
En effet, la RDC étant une économie
d'endettement et le multiplicateur monétaire s'étant
avéré relativement stable ces dernières années, la
régulation de la base monétaire par la Banque Centrale, via ses
instruments, est demeurée un moyen efficace de contrôler les
fluctuations de l'offre de monnaie globale.
Pour mieux réaliser la régulation
monétaire, la BCC opère sur la base :
· D'une programmation monétaire, laquelle fixe,
sur un horizon annuel (et décliné en évolutions
infra-annuelles), des cibles quantitatives des variations de la base
monétaire ainsi que du stock monétaire ;
· Des prévisions de la liquidité dont les
écarts constatés par rapport à la programmation
monétaire permettent à la BCC d'orienter l'utilisation de ses
instruments.
En outre, il convient de noter qu'en vue de surveiller le
comportement de l'objectif opératoire, la Banque Centrale a fourni des
efforts pour rendre disponible le bilan monétaire au moins deux fois par
semaine.
1.4. Les stratégies de
la banque centrale du congo
Dans la conduite de la politique monétaire, la
banque centrale du congo utilise trois stratégies alternatives à
savoir :
· La stratégie de la règle : elle
consiste pour la BCC à faire des annonces préalables et publiques
des objectifs à atteindre et de mesures à prendre avec engagement
ferme de les respecter ;
· La stratégie basée sur la
discrétion : ici, la BCC ne procède pas à des
annonces préalables, ni prise d'engagement ferme et traite des
problèmes cas par cas de façon discrétionnaire ;
· La combinaison de deux premières
stratégies.
Cependant, depuis Juin 2001, la BCC a
procédé à l'annonce préalable de toutes les mesures
qu'elle arrête dans le cadre de la politique monétaire et des
objectifs qu'elle attend atteindre. Ainsi, la BCC utilise la stratégie
basée sur la règle.
1.5. Cadre institutionnel de
la politique monétaire de la BCC
Des réformes majeures ont été
menées en 2002 et 2005 pour, d'une part, améliorer le cadre
institutionnel de la politique monétaire et d'autre part, permettre
à la Banque Centrale de réaliser sa mission principale avec
efficacité. Ces réformes ont concerné le cadre juridique
organisant l'activité de la BCC.
Ces actions ont constitué des avancées
majeures en ce qu'elles ont permis à la Banque Centrale de se focaliser
sur un objectif précis et d'éclaircir ses relations avec le
Gouvernement tout en lui conférant une plus grande indépendance
dans la conduite de la politique monétaire. Cette indépendance
permet à l'Institut d'Émission de poursuivre l'objectif de
stabilité des prix sans interférence de la politique
budgétaire. Par ailleurs, le régime de change flottant a
été adopté pour accroitre la marge de manoeuvre de la
politique monétaire et permettre à la BCC de mieux se concentrer
sur son objectif principal.
1.5.1. Mission de la
Banque Centrale du Congo
Le Législateur congolais a chargé la Banque
Centrale du congo de définir et de mettre en oeuvre la politique
monétaire du pays dont l'objectif principal est d'assurer la
stabilité du niveau général des prix. Sans
préjudice de cet objectif, la Banque soutient la politique
économique générale du Gouvernement avec comme toile de
fond la recherche de la prospérité nationale.
1.5.2. Indépendance
de la BCC
En matière de liberté d'action, la situation
de la Banque Centrale était quelque peu confuse jusqu'en 2002. La BCC
était certes autonome mais le Gouvernement détenait de larges
pouvoirs sur l'orientation de sa politique, confirmant ainsi que l'État
pouvait encore exercer une certaine influence sur ses activités. Cette
situation était attestée notamment par la présence de
certains membres du Gouvernement au Conseil d'Administration de l'Institut
d'Émission. La réforme initiée en 2002 a constitué
une avancée significative. Trois principales évolutions peuvent
être retenues :
· Suppression de l'obligation de la présence dans
les instances dirigeantes de la Banque d'un représentant du Gouvernement
ayant droit de veto ;
· Interdiction à la Banque Centrale de garantir
les dettes et engagements de l'État, de ses subdivisions administratives
ainsi que des organismes et entreprises publics. Aussi, a-t-il
été enclenché le processus de recapitalisation de la BCC
en vue de renforcer son assise financière.
N.B. L'indépendance de la BCC, lui a
été conférée par le décret N°005/002 du
07 Mai 2002. Cette indépendance concerne tant le choix des
instruments que la définition des objectifs de la politique
monétaire (lesquels sont d'ordre final, intermédiaire et
opérationnel).
1.5.3. Organes de
décision en matière de politique monétaire
Les orientations en matière de politique
monétaire relèvent de la compétence du Conseil de la
Banque et les décisions dans le cadre de la gestion courante sont prises
au niveau du Comité de Politique Monétaire.
1.5.3.1. Le Conseil de la Banque
Conformément à la loi, le Conseil de la
Banque est l'organe suprême qui a les pouvoirs les plus étendus
pour concevoir, orienter la politique de la Banque et en contrôler la
gestion. A cet effet, il prend tout acte intéressant notamment la
définition et la mise en oeuvre de la politique monétaire. Il est
donc l'organe qui donne l'orientation stratégique en matière de
définition de la politique monétaire. Le Conseil prend les actes
qu'il juge nécessaires à la bonne exécution des missions
confiées à la Banque Centrale. Le Conseil est composé de
sept membres : un Gouverneur, un Vice-gouverneur et cinq experts appelés
Administrateurs. Le Conseil est présidé par le Gouverneur ou, en
cas d'empêchement de ce dernier, par le Vice-gouverneur.
Les décisions du Conseil sont prises à la
majorité absolue des membres présents. En cas
d'égalité des voix, celle du Président de la séance
est prépondérante.
1.5.3.2. Comité de Politique
Monétaire44(*)
Le Comité de Politique Monétaire (CPM) est
l'instance de surveillance et de décisions en matière de conduite
de la politique monétaire. Il a pour missions de :
· Veiller à l'accomplissement
de l'objectif de stabilité des prix assigné à la
politique monétaire ;
· Suivre l'exécution de la
politique monétaire et en évaluer les résultats par
rapport à la programmation monétaire ;
· Anticiper les problèmes et les chocs
(internes et externes) qui pourraient affecter la conduite de la politique
monétaire en vue d'un ajustement éventuel ;
· Examiner et proposer les projets de réforme
du cadre de la politique monétaire.
Le Comité est constitué du Gouverneur de la
BCC, du Directeur Général en charge de la politique
monétaire et des opérations bancaires, de tous les responsables
et responsables adjoints des directions de la Banque Centrale du Congo relevant
de la direction générale de la politique monétaire et des
opérations bancaires ainsi que des conseillers de la haute direction de
la Banque.
Le Directeur Général de l'administration et
services techniques et celui de l'Hôtel des monnaies, le responsable de
la direction de la comptabilité et celui de la direction de la
surveillance des intermédiaires financiers ainsi qu'un
représentant de la Présidence de la République sont
généralement invités.
Le Gouverneur en assure la présidence et le
Directeur Général en charge de la politique monétaire et
des opérations bancaires en est le Vice-président. Le
Secrétariat du Comité est assuré par la Direction des
analyses économiques. Le Secrétariat Technique est
coordonné par le Directeur des analyses économiques,
assisté du Directeur des statistiques.
Le CPM se réunit une à deux fois par mois.
Les réunions se tiennent au cours de la deuxième semaine et de la
quatrième semaine du mois. Des réunions extraordinaires peuvent
être convoquées par le Président ou le
Vice-président du Comité en dehors du calendrier ordinaire
lorsque les circonstances l'exigent.
En vue de préserver l'indépendance de la
Banque Centrale du Congo dans la conduite de la politique monétaire,
seuls les représentants de la Banque, membres (effectifs) du
Comité, jouissent du droit de vote au cours des réunions du CPM.
Les décisions sont prises sur une base consensuelle. A défaut,
celles-ci sont prises à la majorité simple des voix, en raison
d'une personne une voix. Lorsqu'il y a égalité des voix, celle du
Président de la séance sera prise en compte pour adopter la
décision. Par ailleurs, le CPM peut, pour le bon accomplissement de sa
mission, requérir tout renseignement, pièce ou document
auprès des services de l'institut d'émission. Dans le même
cadre, il peut également faire appel à toute expertise interne ou
externe à la Banque Centrale.
1.6. L'efficacité et
les limites de la politique monétaire en RDC
De 2000 à 2013
A ce point, il est question de présenter
successivement les points positifs et les limites de la politique
monétaire en République Démocratique du Congo.
1.6.1. Efficacité
de la politique monétaire de la RDC
Ici, sur trois instruments actuels de la politique
monétaire congolaise, deux touchent à la liquidité globale
(espèces et monnaies scripturales) ; la mise en oeuvre des
stratégies basées sur les règles, à travers
l'annonce préalable des objectifs à atteindre et les mesures
à prendre et enfin, l'indépendance statutaire de la
BCC.
1.6.2. Les limites de la
politique monétaire de la RDC
En dépit des avancées notables
réalisées depuis 2002 en matière de stabilité des
prix, plusieurs facteurs continuent de réduire la portée et
l'efficacité de la politique monétaire.
Il y a entre autres la dollarisation de l'économie
bien que les processus de la dédollarisation sont en cours, le faible
développement du système bancaire et des marchés des
capitaux, l'exposition de l'économie au risque de volatilité des
prix à l'importation, le faible développement du marché
intérieur.
1.7. Présentation
générale du programme intérimaire renforcé
(PIR)
Le programme intérimaire renforcé a
été conclu au cours du mois de Mai 2001 et s'est
étalé jusqu'au 31 Mars 2002. Ce programme ayant
bénéficié de l'appui technique du Fonds Monétaire
International a comporté des indicateurs quantitatifs permettant le
suivi de son application par la communauté financière
internationale.
Toutefois, la réalisation des indicateurs ne
donnait pas lieu à des tirages sur le FMI, en raison du fait que le PIR
était un programme destiné à tester la capacité des
autorités à prendre en charge la gestion économique du
pays.
1.7.1. Objectifs du PIR et
les mesures des reformes budgétaires et monétaires
Les objectifs de ce programme étaient de casser
l'hyperinflation, d'ouvrir l'économie à l'extérieur et
établir un environnement favorable à la croissance
économique.
Dans ce contexte, les mesures mises en oeuvre
étaient monétaires et budgétaires,
complétées par une série de reformes structurelles et
sectorielles.
En effet, tenant compte de la responsabilité de la
politique budgétaire dans l'exacerbation de l'hyperinflation en RDC,
laquelle a été causée par une expansion monétaire
ayant pour contrepartie les avances directes de la BCC au trésor, une
importance particulière sera accordée aux mesures
monétaires et budgétaires.
1.7.1.1. Les mesures budgétaires
Le gouvernement a mis en place et a appliqué de
façon rigoureuse un plan de trésorerie sur la base caisse,
c'est-à-dire que les dépenses étaient ordonnancées
en référence aux ressources effectivement
mobilisées.
S'agissant des recettes, les mesures ont porté
sur :
· La concentration de toutes les recettes fiscales et non
fiscales à la banque centrale et à ses représentants
en province ;
· L'abolition du système de compensation des
créances et des dettes entre l'État et les sociétés
pétrolières ;
· La fixation des objectifs mensuels de performance des
recettes aux régies financières et l'application du taux de
change du marché à la valeur CAF (Coût Assurance Fret) des
marchandises.
A propos des dépenses, toutes les phases
d'exécution de la dépense (engagement, liquidation,
ordonnancement et paiement) ont été réhabilitées et
effectuées sur base d'un plan de trésorerie.
1.7.1.2. Les mesures monétaires
La politique appliquée a porté sur la
limitation du taux d'accroissement monétaire à 30%,
l'interdiction pour la BCC d'octroyer des avances à l'État et aux
entreprises publiques. Aussi, en vue de l'unification des taux de change
(officiel et parallèle), il a été adopté une
dévaluation de 84,1% de la monnaie nationale par rapport au dollar
Américain ainsi que la réglementation portant adoption du
régime de change flottant.
1.7.2. Critères de
performance du PIR
Le PIR a comporté des indicateurs quantitatifs, qui
ont permis le suivi de son application par services du FMI. Ces indicateurs,
essentiellement monétaires, étaient chaque quadrimestre
transformés en critères de performance du programme, lesquels se
présentent comme suit :
· Plancher les avoirs extérieurs net de la
BCC ;
· Plafond du crédit à
l'État ;
· Plafond de la BCC aux entreprises publiques ;
· Plafond du crédit de la BCC aux privés
non financiers ;
· Plafond les nouveaux emprunts extérieurs non
concessionnels contractés aux garanties par le gouvernement ou la BCC
à l'échéance supérieure à 1an, hors
FMI ;
· Le non accumulation d'arriéré au titre de
salaire ;
· La constitution des dépôts mensuels par la
BCC d'un montant de 100000 DTS dans le cadre de l'apurement des
arriérés vis-à-vis du FMI.
En effet, le critère « crédit
à l'État », qui a été prioritaire et
déterminant dans l'appréciation du programme, a été
respecté. Sur dix mois du PIR, il était prévu que le
crédit à l'État passe de 17172 millions de CDF à
fin Mai 2001 à 10260 millions de CDF à fin Mars 2002, soit une
diminution de 6912 millions de CDF, représentant la contribution de
l'État à la destruction de la masse monétaire. Au terme du
PIR, le crédit à l'État est passé de 17172 millions
de CDF à la fin Mai 2001 à 4260,9. Ainsi, la réalisation
de ce critère est allée au delà des objectifs
fixés.
Outre ce critère, tous les autres ont
été réalisés d'une manière satisfaisante.
C'est ainsi que le PIR a été exécuté avec
succès et a permis de conclure que le programme économique du
gouvernement a bénéficié des retombés importants
à savoir :
· La levée des sanctions infligées par
le FMI à la RDC pour cause d'accumulation des
arriérés ;
· L'octroi par la Banque Mondiale d'un crédit
de relance économique de 350 millions de dollar ;
· L'octroi par la Banque Mondiale d'un appui
budgétaire de 42 millions de dollar ;
· L'octroi de l'Union Européenne d'une aide
financière de 5 millions de dollar et la signature de l'accord de
restructuration de la dette extérieure dans le cadre du Club de
Paris.
Cependant, par son accomplissement avec succès, le
PIR a reflété la volonté des autorités congolaises
de mettre l'ordre dans la gestion économique d'une manière
générale et particulièrement dans la gestion de finance
publique et de la monnaie.
1.8. Présentation
générale du programme économique du gouvernement (PEG)
Le programme économique du gouvernement (PEG en
sigle) est un programme triennal qui couvre la période allant du 1er
Avril 2002 au 31 Juillet 2005. Grâce aux résultats satisfaisants
du PIR, les institutions de Bretton Woods se sont impliquées à la
fois techniquement et financièrement dans la mise en oeuvre du
PEG.
1.8.1. Objectifs du
programme économique du gouvernement et mesures de reformes
budgétaires et monétaires
Les principaux objectifs du PEG sont la consolidation de
la stabilité macroéconomique et la relance de la croissance
économique en vue de réduire la pauvreté.
a) La stabilisation (2001-2002) ;
b) La reconstruction (2002-2004) ;
c) Le développement à partir de 2005.
Dans ce contexte, les principales mesures d'ordre
budgétaire mise en oeuvre dans le cadre du PEG sont les
suivantes :
· La centralisation des recettes dans un seul compte
général du trésor à la BCC ;
· La suppression des dépenses
extrabudgétaires ;
· L'interdiction à la BCC d'exécuter des
dépenses non autorisées par le ministère des
finances ;
· L'exécution des dépenses sur base
caisse ;
· La poursuite de la reforme des procédures de
contrôle et d'exécution budgétaire ;
· La mise en place d'un plan de trésorerie mensuel
rigoureux, intégrant les opérations de la BCC.
Sur le plan monétaire, les principales mesures
sont :
· La poursuite de la politique monétaire
restrictive ;
· L'exécution stricte du plan de trésorerie
de la BCC ;
· L'accélération de la restructuration du
système bancaire.
En effet, contrairement au PIR, le PEG n'a pas
été concluant en termes des critères de performances
définies.
1.9. Résultats des
réformes de la politique monétaire
Les différentes réformes ci-haut ont
substantiellement amélioré la conduite de la politique
monétaire et la qualité des résultats obtenus.
Comparé aux années 90, le comportement de la liquidité et
des prix a été maîtrisé.
L'objectif que s'est fixé la Banque Centrale du
Congo est actuellement de consolider la qualité des résultats
afin de conquérir une plus grande crédibilité
vis-à-vis du public, d'une part, et de restaurer la monnaie nationale
dans ses fonctions traditionnelles, d'autre part, à l'effet de
promouvoir le développement de l'activité
financière.
1.9.1. Résultats
obtenus en matière de maîtrise de l'inflation
Au cours des années 1990, les fluctuations des prix
à la consommation étaient extrêmement volatiles, le taux
d'inflation moyen avoisinant les quatre chiffres. Grace à
l'exécution rigoureuse des politiques budgétaire et
monétaire dans la droite ligne des programmes économiques du
Gouvernement (programme intérimaire renforcé, programmes
économiques du Gouvernement I et II), l'hyperinflation a
été cassée et le pays s'est engagé sur la voie des
taux inférieurs à 20,0 %, voire même à un
chiffre.
Ainsi, en 2002, le taux d'inflation s'est établi
à 15,2 % venant de 135,0 % une année plus tôt, avant
d'atteindre 4,4 % en 2003, soit le niveau le plus faible réalisé
depuis 1975. L'amélioration des résultats de la politique
monétaire tient, non seulement à une manipulation prudente des
instruments, mais également au renforcement de la coordination des
politiques conjoncturelles. C'est l'occasion de souligner la contribution
technique appréciable apportée par les services du FMI dans la
conception et la mise en oeuvre de nombreuses réformes
économiques et financières.
Entre 2008 et 2009, des tensions inflationnistes
importantes ont affecté l'économie congolaise. Une
accélération de l'inflation qui a atteint 27,6% en 2008 et 53,4 %
en 2009 couplée à une forte dépréciation
monétaire (29,1 %) ont été notée.
Pour rappel, ces tensions sont nées des effets :
· Du choc pétrolier et de l'envolée des
prix internationaux des produits alimentaires au cours de la première
année ;
· De la crise financière et économique
internationale ainsi que des tensions sécuritaires dans l'Est du
territoire national sur les recettes publiques et les dépenses publiques
dans l'année suivante.
N'eut-été l'action vigoureuse de la
politique monétaire (hausse du taux directeur jusqu'à 70,0 % en
2009, augmentation significative des ponctions de liquidités par les
BTR, ventes massives des devises et hausse du coefficient de réserve
obligatoire jusqu'à 7,0 %), la dégradation du cadre
macroéconomique aurait été plus importante. L'intervention
de la politique atténué ces évolutions. L'appui
ultérieur de la politique budgétaire a été une
contribution essentielle à la restauration de la stabilité
monétaire.
Après les turbulences enregistrées en 2008
et 2009, un ralentissement remarquable a été observé dans
le comportement des prix à la consommation et du taux de change. Les
bienfaits de la stabilité perceptibles depuis 2010 a fait naître
un consensus intérieur sur la nécessité de passer à
la phase de pérennisation de la stabilité des prix et du taux de
change en évitant même les épisodes passagers de
volatilité des prix.
La période allant de fin 2009 à
décembre 2012 a été caractérisée par une
accalmie aussi bien sur le marché des biens et services que sur celui de
change. Le taux moyen d'inflation entre 2010 et 2012 s'est situé autour
de 9,0%. Cette moyenne aurait été beaucoup plus faible
n'eut-été l'impact négatif de la hausse des cours
internationaux des produits alimentaires et pétroliers au cours du
premier quadrimestre 2011 (la RDC est très dépendante des
importations).
La répercussion sur les prix intérieurs a
été le relèvement du taux d'inflation annuel à 15,4
% en cette année. Grâce à une meilleure coordination des
politiques macroéconomiques, les effets de second tour ont
été évités.
SECTION 2 : ANALYSE
EMPIRIQUE
Après avoir abordé les théories
générales ainsi que certains aspects pratiques de la politique
monétaire sur l'inflation en RDC ; il nous parait utile de
vérifier empiriquement nos hypothèses de base. En effet, il sera
question d'étudier la relation de cause à effet qui existe entre
la masse monétaire et l'inflation.
2.1. Présentation des
données
La taille de l'échantillon étant petite en
termes d'années, nous avons utilisé les données mensuelles
de janvier 2000 à décembre 2013 qui ont été
extraites des rapports annuels de la BCC et des condensés
statistiques.
2.2. Traitement des
données
Pour analyser l'efficacité de la politique
monétaire en terme de stabilité des prix, nous allons
vérifier le sens de la relation entre le taux de la masse
monétaire et le taux d'inflation, la politique monétaire
étant saisi par la variation de la masse monétaire et la
stabilité des prix par le niveau de l'inflation, nous allons faire une
analyse de causalité entre le taux de la masse monétaire et le
taux d'inflation mais avant cela nous allons présenter la
démarche à suivre.
2.2.1. Présentation
de la démarche économétrique
2.2.1.1. Analyse de la
stationnarité
L'étude de la stationnarité est importante pour
les séries chronologiques du fait qu'il peut exister une
corrélation entre les variables par le seul fait que celles-ci sont
liées par une variable commune qui est le temps (trend). Ainsi, pour se
prémunir contre les régressions fallacieuses (spurious
régression), on élimine l'influence de la tendance45(*).
Une série stationnaire est celle qui n'a ni trend, ni
saisonnalité, c'est-à-dire :
· Sa moyenne est constante et indépendante du
temps ;
· Sa variance est finie et indépendante du
temps ;
· Sa covariance est indépendante des
différents décalages dans le temps.
Pour étudier la stationnarité, nous allons
recourir à trois types de test, à savoir :
Ø L'analyse graphique ;
Ø Le test de la racine unitaire à travers les
statistiques de Dickey-Fuller46(*). Le test de la racine unitaire a l'avantage de
déterminer la nature de la non stationnarité et permet ainsi de
choisir la méthode appropriée pour stationnariser. En cas de non
stationnarité de type déterministe ou Trend Stationary (TS), on
stationnarise en utilisant l'écart à la tendance et pour le type
aléatoire ou Differency Stationary (DS), on utilise le filtre aux
différences ;
Ø L'analyse du correlogramme (la représentation
graphique du coefficient d'autocorrelation).
a) L'analyse graphique.
Toute analyse économétrique des séries
chronologiques commence par l'analyse graphique qui permet de voir
l'évolution des données et de se prononcer sur la
stationnarité de celles-ci. En effet, le graphique peut faire ressortir
une tendance croissante ou décroissante, ou une variabilité
autour d'une moyenne. Dans le cas contraire, on est en présence d'une
série stationnaire.
b) Test de la racine unitaire par la statistique
de Dickey-Fuller Augmentée (ADF).
Ici, il est question de comparer la statistique T de
Dickey-Fuller à la valeur critique de Mackinnon au seuil fixé.
Les logiciels économétriques fournissent automatiquement ces
valeurs au seuil de 1%, 5% et 10%. Si la statistique ADF est inférieure
à la valeur critique de Mackinnon, on conclut à la
stationnarité de la série ; dans le cas contraire, il y a
non stationnarité. Le test ADF permet de déterminer le type de
non stationnarité à travers l'analyse de trois équations
du test :
· L'équation avec constante et trend ;
· L'équation avec constante et sans
trend ;
· L'équation sans constante ni trend.
Le type TS est celui où le trend est significatif dans
la troisième équation et la stationnarisation se fait par
l'écart à la tendance.
Le type DS est celui où le coefficient de la variable
décalée est significatif dans la troisième
équation. Lorsque dans la deuxième équation, le
coefficient de la variable décalée et la constante sont
significatifs, on est en présence d'un non stationnarité de type
DS avec dérive.
Dans les deux derniers cas, la stationnarisation se fait par
le filtre aux différences.
Lorsque dans la première équation, les
coefficients de la variable décalée ainsi que le trend sont
significatifs, on a les deux types de non stationnarité dans la
même série.
Une série non stationnaire de type DS est
également qualifiée de série intégrée.
L'ordre d'intégration est donné par le nombre des
différences qui permettent de stationnariser la série. Lorsque
deux ou plusieurs séries sont intégrées de même
ordre, il peut arriver que leur combinaison linéaire soit stationnaire.
On dit alors que ces séries sont cointégrées et on peut
estimer un modèle à correction d'erreur qui permet de
déterminer la relation à long terme entre elles si les autres
conditions requises sont réunies.
2.2.1.2. Analyse de la causalité
entre deux séries chronologiques.
D' après Granger, la variable Xt cause Yt, lorsque la
prédictibilité Yt est améliorée en incorporant
l'information relative à Xt47(*).
Pour cela il part d'un modèle VAR (p) pour lequel les
variables Xt et Yt sont stationnaires.
Le bloc des variables est considéré comme exogène par rapport au bloc
des variables si le fait d'ajouter n'améliore pas significativement la détermination de la
variable . On effectue un test de restrictions sur les coefficients des variables
:
- ne cause pas si l'hypothèse suivante est acceptée :
;
- ne cause pas si l'hypothèse suivante est acceptée :
.
Si nous sommes amenés à accepter les deux
hypothèses que cause et cause , on parle de boucle rétroactive ou « feedback effect
».
Ce test peut être mené à l'aide d'un test
de Fisher classique. Il est en outre incorporé dans les principaux
logiciels d'économétrie.
Ceci consiste à effectuer un test de restriction sur le
coefficient de la variable Yt de la représentation VAR d'ordre (p),
la détermination du retard p étant effectuée sur base des
critères d'Akaike (Akaïke Info Criterion (AIC)) et de Schwarz
(Schwarz Criterion (SC)). Ainsi Yt ne cause pas Xt si l'hypothèse
nulle suivante est acceptée :
b11 =b21 =
............=bp1=0
Xt ne cause pas Yt si l'hypothèse
nulle suivante est acceptée
a12 =a22
=.............=ap1=0
Dans le cas où les deux hypothèses nulles sont
rejetées, on parle de boucle rétroactive ou feed back effect.
Pour mener ce test, on peut procéder au test de Fisher
classique de nullité des coefficients équation par
équation.
Cependant les logiciels d'économétrie
fournissent automatiquement la statistique de Fisher et sa probabilité
critique pour les deux équations dans une analyse de causalité
entre deux variables.
La modélisation VAR utilisée par le test de
Granger est d'une portée beaucoup plus générale. En effet,
dans la modélisation VAR, on ne spécifie pas des relations
économiques en tant que telles, mais on analyse la relation statistique
entre les variables48(*).
Pour une formulation générale de la
modélisation VAR, on recourt aux mêmes modèles
utilisés par Granger où les valeurs passées de chaque
variable apparaissent dans chaque équation du VAR, on teste les
mêmes hypothèses nulles en utilisant les mêmes
procédés.
L'une des principales applications de la modélisation
VAR est la fourniture des prévisions, particulièrement à
court terme, dans une approche athéorique. Le système VAR repose
sur la proposition générale selon laquelle les variables
économiques ont tendance à varier les unes avec les autres au
cours du temps et à être corrélées49(*).
Quant à la décomposition de la variance de
l'erreur de prévision, elle a pour objectif de calculer, pour chacune
des innovations, sa contribution à la variance totale de l'erreur.
Ainsi, si le choc ou perturbation sur v1t n'affecte pas la variance de Yt
quel que soit l'horizon de prévision, on conclut que Yt peut
être considéré comme exogène car évoluant
indépendamment de v1t et partant de Xt.
Dans le cas contraire, si la perturbation sur v1t affecte
fortement la variance de l'erreur Xt et Yt alors Yt est
considéré comme endogène50(*).
Notons cependant que la fonction de réponse aux
impulsions, ainsi que les valeurs obtenues pour la décomposition de la
variance de l'erreur de prévision sont très sensibles à
l'ordre dans lequel les innovations de départ ont été
orthogonalysées51(*).
En effet, on peut objecter à la procédure de la
modélisation VAR que les innovations ne sont pas indépendantes
l'une de l'autre.
Une solution largement utilisé pour résoudre ce
problème est de transformer les innovations en un nouvel ensemble d'une
variance égale à 1. Pour cela, on utilise la factorisation de
CHOLESKI de la matrice définie positive de covariance
d'échantillonnage empirique des résidus.
2.2.1.3. Estimation du
modèle linéaire.
a) méthode d'estimation et
hypothèses de base.
Nous allons recourir à la méthode des moindres
carrés qui minimise la somme des carrés des résidus et
permet d'obtenir des estimateurs efficaces.
La méthode des moindres carrés repose sur un
certain nombre d'hypothèses dont les plus importantes concernent le
terme stochastique que l'on saisit par le résidu 52(*):
· L'hypothèse de centralité qui signifie
que la valeur moyenne de la perturbation est égale à zéro
() ;
· L'hypothèse d'absence d'autocorrélation
qui signifie que les valeurs consécutives du terme d'erreur sont sans
corrélation entre elles
(pour tout t?t' ;
· L'hypothèse d'homoscédasticité qui
signifie que la variance du terme d'erreur doit être la même pour
toutes les observations à travers le temps pour tout t=t' ;
· L'hypothèse de normalité de résidu
qui signifie que le terme aléatoire suit une loi normale
d'espérance nulle et de variance.
· Une autre hypothèse importante concerne les
variables explicatives dans le cas du modèle multiple ; il s'agit
de l'absence de multicolinéarité qui postule l'absence d'une
relation forte entre les variables explicatives.
· L'hypothèse de
stabilité des paramètres estimés dans le temps peut
être vérifiée par le test CUSUM (Cumulative Sum)
basé sur la régression récursive qui consiste à
estimer successivement en augmentant progressivement le nombre d'observations
en partant des k + 1 premières jusqu'à T. Un examen graphique de
l'évolution des coefficients du modèle, assortis de leurs
intervalles de confiance à #177; 2 écarts-types, permet de
déterminer des changements structurels. les tests du «
CUSUM » (Cumulative SUM) sont fondés sur la dynamique de
l'erreur de prévision à travers l'évolution au cours de
temps de l'erreur de prévision normalisée, et permettent de
détecter les instabilités structurelles des modèles de
régression au cours du temps.
b) Test de
signification statistique des coefficients53(*).
Le test de signification des coefficients utilise la
statistique t-student :
On teste H0 : ai=0 contre
H1 : ai?0 en calculant les ratios
Le coefficient ai est significatif lorsque la valeur
calculée de ti est supérieure à la valeur tabulaire ;
il ne l'est pas dans le cas contraire.
L'efficacité de l'ajustement est testée à
l'aide du coefficient de détermination qui, pour les séries
chronologiques, doit être supérieur à 50% pour que le
modèle soit acceptable.
c) Test de
signification d'ensemble des coefficients54(*)
Ce test s'effectue grâce à la statistique de
Fisher avec comme nombres de degrés de liberté :
- Au numérateur, le nombre de paramètres
liés aux variables ;
- Au dénominateur, la taille de l'échantillon
moins le nombre de paramètres.
Si le F calculé est supérieur au F tabulaire, on
conclut que, pris globalement les coefficients estimés sont
significatifs et que la forme linéaire choisie est acceptable.
2.2.1.4. Analyse de la causalité entre la masse
monétaire et le taux d'inflation
Avant de passer à l'analyse proprement dite, nous
allons commencer par le test de stationnarité des séries
étant donné que la causalité doit porter sur les
séries stationnaires.
2.3. Analyse de
stationnarité des séries
2.3.1. Taux de croissance
de la masse monétaire (TCMM)
a) Analyse graphique
Graphique N°5 : Taux de croissance de la
masse monétaire
Le graphique présente quelques variabilités
autour d'une moyenne constante, signe de la stationnarité de la
série.
b) Test de la racine unitaire (TDF)
Null Hypothesis: TCMM2 has a unit root
|
|
Exogenous: Constant, Linear Trend
|
|
Lag Length: 2 (Automatic - based on SIC, maxlag=13)
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-5.462985
|
0.0000
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-4.014986
|
|
|
5% level
|
|
-3.437458
|
|
|
10% level
|
|
-3.142936
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
|
Dependent Variable: D(TCMM2)
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 08/22/15 Time: 15:32
|
|
|
Sample (adjusted): 2000M05 2013M12
|
|
Included observations: 164 after adjustments
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
TCMM2(-1)
|
-0.731370
|
0.133877
|
-5.462985
|
0.0000
|
D(TCMM2(-1))
|
-0.273562
|
0.107562
|
-2.543292
|
0.0119
|
D(TCMM2(-2))
|
-0.309021
|
0.075424
|
-4.097110
|
0.0001
|
C
|
22.46106
|
21.84768
|
1.028075
|
0.3055
|
@TREND("2000M02")
|
-0.062570
|
0.222187
|
-0.281611
|
0.7786
|
R-squared
|
0.556142
|
Mean dependent var
|
-0.041039
|
Adjusted R-squared
|
0.544976
|
S.D. dependent var
|
199.5652
|
S.E. of regression
|
134.6176
|
Akaike info criterion
|
12.67277
|
Sum squared resid
|
2881384.
|
Schwarz criterion
|
12.76728
|
Log likelihood
|
-1034.167
|
Hannan-Quinn criter.
|
12.71113
|
F-statistic
|
49.80567
|
Durbin-Watson stat
|
1.998971
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
|
|
|
Source : Auteur à partir du
logiciel eviews
Le test sur le modèle avec tendance et constante
indique que la statistique ADF est significative (la probabilité
critique=0%) et le trend dans l'équation du test est non significatif
(probabilité critique=77,87%). la série est donc stationnaire en
niveau.
2.3.2. Le taux d'inflation
(TINFL)
a) Analyse graphique
Graphique N°6 : Taux d'inflation
Le graphique présente cette variabilité autour
de n constante signe de la stationnarité de la série.
c) Test de la racine unitaire (Test ADF)
Null Hypothesis: TINFL has a unit root
|
|
Exogenous: Constant, Linear Trend
|
|
Lag Length: 5 (Automatic - based on SIC, maxlag=13)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-3.066660
|
0.1180
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-4.016064
|
|
|
5% level
|
|
-3.437977
|
|
|
10% level
|
|
-3.143241
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
|
Dependent Variable: D(TINFL)
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 08/22/15 Time: 15:33
|
|
|
Sample (adjusted): 2000M08 2013M12
|
|
Included observations: 161 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
TINFL(-1)
|
-0.234049
|
0.076321
|
-3.066660
|
0.0026
|
D(TINFL(-1))
|
-0.452098
|
0.098292
|
-4.599534
|
0.0000
|
D(TINFL(-2))
|
-0.648177
|
0.101151
|
-6.407990
|
0.0000
|
D(TINFL(-3))
|
-0.272864
|
0.103400
|
-2.638920
|
0.0092
|
D(TINFL(-4))
|
-0.136312
|
0.086283
|
-1.579823
|
0.1162
|
D(TINFL(-5))
|
0.153236
|
0.071555
|
2.141518
|
0.0338
|
C
|
0.560033
|
0.844359
|
0.663264
|
0.5082
|
@TREND("2000M02")
|
-0.002929
|
0.007703
|
-0.380191
|
0.7043
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.503465
|
Mean dependent var
|
-0.086211
|
Adjusted R-squared
|
0.480748
|
S.D. dependent var
|
5.478952
|
S.E. of regression
|
3.948087
|
Akaike info criterion
|
5.632752
|
Sum squared resid
|
2384.871
|
Schwarz criterion
|
5.785865
|
Log likelihood
|
-445.4365
|
Hannan-Quinn criter.
|
5.694922
|
F-statistic
|
22.16220
|
Durbin-Watson stat
|
1.984417
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Le test sur le modèle avec tendance et constante
indique que la statistique ADF est non significatif (probabilité
critique=11,8%) mais le trend dans l'équation du test est
également non significatif par conséquent nous passons au
modèle sans tendance pour la décision du test.
Null Hypothesis: TINFL has a unit root
|
|
Exogenous: Constant
|
|
|
Lag Length: 5 (Automatic - based on SIC, maxlag=13)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-3.308541
|
0.0161
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-3.471192
|
|
|
5% level
|
|
-2.879380
|
|
|
10% level
|
|
-2.576361
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
|
Dependent Variable: D(TINFL)
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 08/22/15 Time: 15:33
|
|
|
Sample (adjusted): 2000M08 2013M12
|
|
Included observations: 161 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
TINFL(-1)
|
-0.219915
|
0.066469
|
-3.308541
|
0.0012
|
D(TINFL(-1))
|
-0.465542
|
0.091456
|
-5.090330
|
0.0000
|
D(TINFL(-2))
|
-0.659862
|
0.096101
|
-6.866352
|
0.0000
|
D(TINFL(-3))
|
-0.281612
|
0.100526
|
-2.801386
|
0.0057
|
D(TINFL(-4))
|
-0.141870
|
0.084799
|
-1.673023
|
0.0964
|
D(TINFL(-5))
|
0.150282
|
0.070934
|
2.118621
|
0.0357
|
C
|
0.269484
|
0.358046
|
0.752652
|
0.4528
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.502996
|
Mean dependent var
|
-0.086211
|
Adjusted R-squared
|
0.483632
|
S.D. dependent var
|
5.478952
|
S.E. of regression
|
3.937106
|
Akaike info criterion
|
5.621274
|
Sum squared resid
|
2387.124
|
Schwarz criterion
|
5.755248
|
Log likelihood
|
-445.5125
|
Hannan-Quinn criter.
|
5.675673
|
F-statistic
|
25.97610
|
Durbin-Watson stat
|
1.984769
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Le test sur le modèle avec constante sans tendance nous
indique que la statistique ADF est significatif (probabilité
critique=1,61%) la série est donc stationnaire à nouveau.
2.4. Estimation du
modèle VAR
Les critères d'information AICSC indique que le
décalage optimal est=5 d'où l'estimation
ci-après :
a) Résultat
Vector Autoregression Estimates
|
Date: 08/22/15 Time: 15:36
|
Sample (adjusted): 2000M07 2013M12
|
Included observations: 162 after adjustments
|
Standard errors in ( ) & t-statistics in [ ]
|
|
|
|
|
|
|
|
TINFL
|
TCMM2
|
|
|
|
|
|
|
TINFL(-1)
|
0.303772
|
-1.416354
|
|
(0.07693)
|
(2.59970)
|
|
[ 3.94846]
|
[-0.54481]
|
TINFL(-2)
|
-0.183981
|
-0.136557
|
|
(0.07737)
|
(2.61427)
|
|
[-2.37809]
|
[-0.05223]
|
TINFL(-3)
|
0.302360
|
-1.980102
|
|
(0.07369)
|
(2.49004)
|
|
[ 4.10319]
|
[-0.79521]
|
TINFL(-4)
|
0.188807
|
1.037597
|
|
(0.07621)
|
(2.57511)
|
|
[ 2.47757]
|
[ 0.40293]
|
TINFL(-5)
|
0.210180
|
2.101736
|
|
(0.07159)
|
(2.41927)
|
|
[ 2.93569]
|
[ 0.86875]
|
TCMM2(-1)
|
0.001970
|
-0.004440
|
|
(0.00240)
|
(0.08126)
|
|
[ 0.81929]
|
[-0.05465]
|
TCMM2(-2)
|
0.001333
|
-0.035356
|
|
(0.00241)
|
(0.08131)
|
|
[ 0.55385]
|
[-0.43482]
|
TCMM2(-3)
|
0.000586
|
0.315651
|
|
(0.00228)
|
(0.07706)
|
|
[ 0.25695]
|
[ 4.09601]
|
TCMM2(-4)
|
-0.001485
|
0.002002
|
|
(0.00240)
|
(0.08103)
|
|
[-0.61935]
|
[ 0.02471]
|
TCMM2(-5)
|
-0.000271
|
0.021550
|
|
(0.00240)
|
(0.08107)
|
|
[-0.11303]
|
[ 0.26581]
|
C
|
0.136290
|
17.08338
|
|
(0.38486)
|
(13.0049)
|
|
[ 0.35413]
|
[ 1.31361]
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.530587
|
0.109147
|
Adj. R-squared
|
0.499501
|
0.050150
|
Sum sq. resids
|
2491.685
|
2845130.
|
S.E. equation
|
4.062170
|
137.2659
|
F-statistic
|
17.06787
|
1.850053
|
Log likelihood
|
-451.2506
|
-1021.523
|
Akaike AIC
|
5.706798
|
12.74720
|
Schwarz SC
|
5.916449
|
12.95685
|
Mean dependent
|
2.412531
|
23.62995
|
S.D. dependent
|
5.741909
|
140.8430
|
|
|
|
|
|
|
Determinant resid covariance (dof adj.)
|
310547.7
|
Determinant resid covariance
|
269806.4
|
Log likelihood
|
-1472.678
|
Akaike information criterion
|
18.45282
|
Schwarz criterion
|
18.87212
|
|
|
|
|
|
|
Source : Auteur à partir du
logiciel Eviews
Il ressort de l'estimation du modèle VAR que le taux
d'inflation est significativement influencé par son propre passé
et non par celui de la masse monétaire, signe d'une absence d'influence
significative sur la variation de la masse monétaire sur le taux
d'inflation.
b) Analyse de la décomposition de la variance
de l'erreur de prévision
|
|
|
|
|
|
|
|
Variance Decomposition of TINFL:
|
|
|
|
Period
|
S.E.
|
TINFL
|
TCMM2
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1
|
4.062170
|
100.0000
|
0.000000
|
2
|
4.256757
|
99.59689
|
0.403114
|
3
|
4.281355
|
99.22205
|
0.777948
|
4
|
4.371166
|
99.20171
|
0.798292
|
5
|
4.606592
|
99.26251
|
0.737492
|
6
|
4.774681
|
99.26054
|
0.739460
|
7
|
4.814981
|
99.07678
|
0.923216
|
8
|
4.839829
|
99.06864
|
0.931356
|
9
|
4.917705
|
99.09400
|
0.905997
|
10
|
4.996277
|
99.09731
|
0.902688
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variance Decomposition of TCMM2:
|
|
|
|
Period
|
S.E.
|
TINFL
|
TCMM2
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1
|
137.2659
|
0.118099
|
99.88190
|
2
|
137.3886
|
0.294539
|
99.70546
|
3
|
137.5101
|
0.325938
|
99.67406
|
4
|
144.1816
|
0.468402
|
99.53160
|
5
|
144.1875
|
0.474572
|
99.52543
|
6
|
144.4056
|
0.774244
|
99.22576
|
7
|
145.1296
|
0.824425
|
99.17558
|
8
|
145.1976
|
0.917202
|
99.08280
|
9
|
145.2212
|
0.949372
|
99.05063
|
10
|
145.2771
|
0.952729
|
99.04727
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Cholesky Ordering: TINFL TCMM2
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Source : Auteur à partir du
logiciel Eviews
Il ressort de cette analyse que la variance de
prévision du taux d'inflation est due à 99% à ses propres
innovations et à 1% seulement à l'innovation du taux de
croissance de la masse monétaire, il en est de même du taux de la
variation de la masse monétaire.
c) Test de causalité au sens de
Granger
Pairwise Granger Causality Tests
|
Date: 08/22/15 Time: 15:37
|
Sample: 2000M02 2013M12
|
Lags: 5
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Null Hypothesis:
|
Obs
|
F-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
TCMM2 does not Granger Cause TINFL
|
162
|
0.23862
|
0.9449
|
TINFL does not Granger Cause TCMM2
|
0.37621
|
0.8644
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Source : Auteur à partir du
logiciel Eviews
Il ressort du test que, les deux variables TCMM et TINFL ne
s'influencent pas mutuellement comme en témoigne les probabilités
critiques (largement supérieur à 5%) de la statistique F
associée aux hypothèses nulles.
Il ya donc l'absence de causalité entre ces deux
variables sur la période d'analyse. On ne peut conclure à
l'efficacité de la politique monétaire en ce qui concerne la
stabilité des prix : la relative stabilité des prix
observée découle donc principalement de la gestion plus moins
orthodoxe de finance publique et de l'équilibre sur le marché des
biens et services.
En l'absence de causalité entre ces deux séries,
il est inutile de passer à l'analyse d'impact.
2.5. Interprétation
économique du résultat des estimations
Il ressort de l'estimation du modèle VAR que le taux
d'inflation en RDC pendant la période de notre étude est
significativement influencé par son propre passé et non par celui
de la masse monétaire, signe d'une absence d'influence significative sur
la variation de la masse monétaire et sur le taux d'inflation.
Il ya donc l'absence de causalité entre ces deux
variables sur la période d'analyse. L'efficacité de la politique
monétaire en ce qui concerne la stabilité des prix : la
relative stabilité des prix observée découle donc
principalement de la gestion plus moins orthodoxe de finance publique et de
l'équilibre sur le marché des biens et services
De ce qui précède, on peut retenir que
l'économie congolaise a enregistré durant la période sous
analyse un niveau d'inflation moyen faible, mais volatile. Il convient donc de
privilégier d'autres outils de politique économique, dont la
politique budgétaire pour orienter l'économie dans un sens
déterminer.
Conclusion partielle
Pour clore ce quatrième chapitre portant sur l'analyse
de l'efficacité de la politique monétaire de la Banque Centrale
du Congo dans la lutte contre l'inflation, il sied de signaler qu'il
était question de vérifier si la politique monétaire
menée par la Banque Centrale du Congo au cours de la période sous
étude était efficace et crédible pour lutter contre
l'inflation.
En effet, après avoir présenté la
politique monétaire de la BCC dans la première section ;
dans la deuxième section nous avons fait une analyse empirique des
données de nos recherches pour vérifier les relations des
causalités entre les variables considérées (masse
monétaire et taux d'inflation).
CONCLUSION GÉNÉRALE
Au terme de ce travail, il sied de mentionner que notre
questionnement de recherche porte sur l'analyse de l'efficacité de la
politique monétaire dans la lutte contre l'inflation en
République Démocratique du Congo, de 2000 à 2013 sur base
des données disponibles.
En effet, la politique monétaire par essence, est
l'instrument de la politique économique qui puisse mieux obtenir et
maintenir la stabilité du niveau général des prix.
En outre, elle a la facilité étant
donné les liens étroits entre ses variables et le niveau
général des prix, de maîtriser l'inflation.
En revanche, les profondes mutations qu'ont connues les
systèmes financiers et face au processus croissant de la globalisation
financière, l'action des Banques Centrales s'heurte à de
multiples goulots d'étranglement.
Par ailleurs, l'absence d'une coordination entre la
politique monétaire et l'autre facette de la politique
financière, de la politique budgétaire, peut paraître
inefficace et son action limitée.
De même, elle peut être limitée par
l'insuffisance de la flexibilité des structures économiques et
les anticipations des agents économiques.
Dans ce contexte, les autorités monétaires
et gouvernementales congolaises, doivent davantage chercher à
maîtriser l'inflation et la stabilité économique.
Il convient de rappeler qu'au cours des années
1990, les fluctuations des prix à la consommation étaient
extrêmement volatiles, le taux d'inflation moyen avoisinant les quatre
chiffres.
Grace à l'exécution rigoureuse des
politiques budgétaires et monétaires dans la droite ligne des
programmes économiques du Gouvernement (programme intérimaire
renforcé, programmes économiques du Gouvernement I et II),
l'hyperinflation a été cassée et le pays s'est
engagé sur la voie des taux inférieurs à 20,0 %, voire
même à un chiffre.
Ainsi, en 2002, le taux d'inflation s'était
établi à 15,2 % venant de 135,0 % une année plus
tôt, avant d'atteindre 4,4 % en 2003, soit le niveau le plus faible
réalisé depuis 1975.
C'est l'occasion de souligner la contribution technique
appréciable apportée par les institutions de Bretoon Woods, dans
la conception et la mise en oeuvre de nombreuses réformes
économiques et financières en RDC.
Cette situation à conduit à une nette
amélioration des résultats de la politique monétaire,
tient, non seulement à une manipulation prudente des instruments, mais
également au renforcement de la coordination des politiques
conjoncturelles.
Entre 2008 et 2009, des tensions inflationnistes
importantes ont affecté l'économie congolaise. Une
accélération de l'inflation qui a atteint 27,6 % en 2008 et 53,4
% en 2009 couplée à une forte dépréciation
monétaire (29,1 %) ont été notée.
Pour rappel, ces tensions sont nées des effets :
· du choc pétrolier et de l'envolée des
prix internationaux des produits alimentaires au cours de la première
année ;
· de la crise financière et économique
internationale ainsi que des tensions sécuritaires dans l'Est du
territoire national sur les recettes publiques et les dépenses publiques
dans l'année suivante.
N'eut-été l'action rigoureuse de la
politique monétaire (hausse du taux directeur jusqu'à 70,0 % en
2009, augmentation significative des ponctions de liquidités par les
BTR, ventes massives des devises et hausse du coefficient obligatoire
jusqu'à 7,0 %), la dégradation du cadre macroéconomique
aurait été plus importante. L'intervention de la politique
atténué ces évolutions. L'appui ultérieur de la
politique budgétaire a été une contribution essentielle
à la restauration de la stabilité monétaire.
Après les turbulences enregistrées en 2008
et 2009, un ralentissement remarquable a été observé dans
le comportement des prix à la consommation et du taux de change. Les
bienfaits de la stabilité perceptibles depuis 2010 a fait naître
un consensus intérieur sur la nécessité de passer à
la phase de pérennisation de la stabilité des prix et du taux de
change en évitant même les épisodes passagers de
volatilité des prix.
La période allant de fin 2009 à
décembre 2012 a été caractérisée par une
accalmie aussi bien sur le marché des biens et services que sur celui de
change. Le taux moyen d'inflation entre 2010 et 2012 s'est situé autour
de 9,0 %. Cette moyenne aurait été beaucoup plus faible
n'eut-été l'impact négatif de la hausse des cours
internationaux des produits alimentaires et pétroliers au cours du
premier quadrimestre 2011 (la RDC est très dépendante des
importations).
La répercussion sur les prix intérieurs a
été le relèvement du taux d'inflation annuel à 15,4
% en cette année. Grâce à une meilleure coordination des
politiques macroéconomiques, les effets de second tour ont
été évités.
Ainsi, en vue d'atteindre l'objectif poursuivi, nous nous
sommes fixés trois hypothèses à savoir :
· Les causes de l'inflation en République
Démocratique du Congo seraient l'accroissement de l'offre de monnaie
à long terme par rapport aux besoins réels de l'économie
d'une part et d'un excès des dépenses publiques par rapport au
niveau réel des recettes publiques d'autre part.
· De manière générale, les
résultats de la politique monétaire seraient globalement peu
satisfaisants. Au cours de l'histoire économique, la République
Démocratique du Congo avait connu un niveau élevé et une
forte volatilité de l'inflation. Depuis un certain temps, les
autorités monétaires congolaises ont pris des mesures
préventives, des politiques restrictives crédibles, efficaces
ayant pour objectif de maîtriser l'inflation ;
· Enfin, c'est à travers les instruments de la
politique monétaire que l'autorité monétaire arriverait
à atteindre ses objectifs (lesquels objectifs sont d'ordre
opérationnel, intermédiaire et final).
Après vérification de nos hypothèses,
il découle qu'aux regards des résultats obtenus, que les trois
hypothèses retenues ont été
vérifiée.
De ce qui précède, on peut retenir que
l'économie congolaise a enregistré durant la période sous
analyse un niveau d'inflation en moyenne faible mais volatile. Cette
volatilité s'accompagne de l'instabilité des prix relatifs, la
dollarisation de l'économie et des phénomènes de perte de
subsistance.
Ainsi, le niveau faible de l'inflation a
déterminé la relation entre la monnaie et d'autres
agrégats macroéconomiques. Bref, la politique monétaire
congolaise est efficace, durant la période sous étude quoique
cette efficacité soit précaire et fragile.
RECOMMANDATIONS
Pour maintenir l'assainissement de l'environnement
économique d'une part, et en vue de la responsabilité de la
politique monétaire dans l'exacerbation de l'hyper inflation, en ce qui
concerne les perspectives d'avenir de la politique monétaire en
République Démocratique du Congo, nous retiendrons les
suivantes :
Ø La cristallisation de l'objectif
intermédiaire de la politique monétaire de la BCC comme point de
départ en vue de la mise en oeuvre d'une politique d'annonce
crédible pouvant canaliser les anticipations des agents
économiques. Il est exclu que le taux de change constitue l'objectif
intermédiaire, du fait qu'en régime de change flottant, il est
déterminé par l'offre et la demande de la monnaie sur le
marché de change.
Ø Diversifier les instruments de paiement en vue de
réduire progressivement le recours à la monnaie fiduciaire en
référence aux progrès à réaliser dans le
domaine de la convertibilité des avoirs livres et de la liquidité
du système bancaire dans l'ensemble ;
Ø Examiner les possibilités de mise en place
à moyen terme des mécanismes d'open market, par la souscription
par voie d'adjudication des billets de trésorerie et de refinancement
par voie d'appel d'offre ;
Ø Garantir totalement l'indépendance de la
banque centrale du congo, en mettant cette dernière à l'abri de
toute pression politique ;
Ø Garantir le non assujettissement de la politique
monétaire à la politique budgétaire ;
Ø Renforcer les mesures de la dédollarisation de
l'économie congolaise ;
Ø Imposer des normes budgétaires pour
réduire l'impact des contre coups, par le suivi et le respect du plan
d'engagement des dépenses ;
Ø S'investir dans la recherche de la cohérence
et de la coordination des politiques monétaires et
budgétaires ;
Ø Mettre en place un marché financier pour
permettre aux PME, PMI de lever des capitaux...
BIBLIOGRAPHIE
I. OUVRAGES
1. BEGG D., at Alii, Macroéconomie,
2e éd. Dunod , Paris, 2002.
2. BOURBONNAIS R., Économétrie, manuel et
exercices corrigés, 4ème éd . Dunod,
Paris 2002.
3. Colette NËME, La pensée économique
contemporaine depuis Keynes, édition économica, Paris,
2001.
4. DE MOURGUES M., Macroéconomie
monétaire, éd. Économica, Paris,
2000.
5. DE MOURGUES M., Monnaie : système
financier et théorie monétaire, éd. Economica, Paris,
1988.
6. FRIEDMAN M., Inflation et système
monétaire, éd. Revue et augmentée, USA, 1968.
7 .GERDESMEIER D., Pourquoi la stabilité
des prix est-elle importante pour vous ?,
éd.francfort-sur-le-main, Allemagne, 2007.
8. GRAWITZ M., Méthodes des sciences sociales,
éd. Dolloz, Paris, 2000.
9. Jacques et Colette NËME, Politiques
économiques comparées, collection thémis, Paris,
P.U.F, 1977.
10. JOHNSTON J. et DINARDO J., Méthodes
économétriques, 4ém éd. Economica,
New York 1999.
11.KEMPT H., Macroéconomie, éd. Dolloz,
Paris, 1995.
12. KEYNES, J.M., Théorie générale de
l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie traduction
française de Jean de LARGENTAYE en 1939, livre I à II, Ed. Payot,
Paris, 1971.
13.MABI MULUMBA E., La monnaie dans
l'économie, éd. Ced, Kinshasa, 2001.
14. MANKIW G.N., Macroéconomie, 4e
édition, Paris, 2009.
15. MISHKIN F., La monnaie, banque et marchés
financiers, 7e édition, Paris, 2004.
16. MUTOMBO MWANA NYEMBO D., Politique monétaire
de la Banque Centrale du Congo-Cadre de référence, BCC,
Kinshasa, 2013.
17. SHOMBA KINYAMBA S., Méthodologie et
épistémologie de la recherche scientifique, éd.
Médiaspaul, Kinshasa, 2014.
18. SUMATA C., Économie parallèle de la
RDC : taux de change et dynamique de l'hyperinflation au Congo,
éd. Harmattan, Paris, 2001.
II. ARTICLES
1. KABUYA KALALA et TSHIUNZA MBIYE, Stabilisation
économique et contrainte de la politique monétaire :
cas du Zaïre, in théorie et politique monétaire en Afrique,
centre Africain d'étude monétaire, Dakar, Sénégal,
1980.
2. MICHAEL B., « l'inflation freine-t-elle la
croissance?», in finances et développement, septembre 1995.
3. NGONGA NZINGA at Alii, Introduction à l'analyse
monétaire, Kinshasa.
III. DOCUMENTS OFFICIELS
1. Banque Centrale du Congo, Rapports annuels de 2000
à 2013.
2. Banque Centrale du Congo, Rapport annuel de 1993.
3. Bulletins statistique mensuels d'informations statistiques
de 2000 à 2013.
III. MÉMOIRES
1. ASUKA MBOKO A., Influence de la politique monétaire
sur la croissance économique « cas de la RDC de 2012
à 2013 », mémoire de licence, Faseg, UPN, Kinshasa,
2012-2013.
2.KALONGO KAPINGA, Analyse de la nature de la politique
monétaire en RDC, mémoire de licence, Faseg, UNIKIN,
Kinshasa, 2005-2006.
3.KIBABELA POLO, Incidence de la politique monétaire
sur le niveau général des prix en RDC de 1998-2009,
mémoire de licence, Faseg, ULK, Kinshasa, 2010-2011.
4.LUBAMBA NGIMBI, Examen de l'incidence monétaire sur
le niveau général des prix et l'activité en RDC de 2005
à 2012, mémoire de licence, Faseg, UNIKIN, Kinshasa,
2012-2013.
IV. NOTES DE COURS
1.MABI MULUMBA E., Cours des théories
monétaires, L1 économie, Faseg, UNIKIN, Kinshasa, 2011-2012.
Inédit
2.MAMBA KABASU C., Cours des politiques
économiques, L2 économie, Faseg, UPN, Kinshasa,
2014-2015.Inédit
3.MUKUNDI NYEMBO E., Cours des questions spéciales en
théories et politique monétaire, L2 économie
monétaire, Faseg, UPN, Kinshasa, 2014-2015. Inédit
4.NGONGA NZINGA V., Introduction à l'économie
monétaire et financière, cours, BCC, Kinshasa, 2011.
Inédit
5.NGONGA NZINGA V., Séminaire I, notes de cours,
Faseg, UNIKIN, Kinshasa, 2010-2011.Inédit
6.NKOO MABANTULA MB., Cours d'économie
internationale, L1 économie monétaire, Faseg, UPN, Kinshasa,
2013-2014. Inédit
7.SUMATA C., Cours de macroéconomie, L1
économie, Faseg, UPN, Kinshasa ,2013-2014. Inédit
8.TSHIUNZA MBIYE et NGONGA NZINGA V., Cours des questions
spéciales en théories et politique monétaire, Faseg,
UNIKIN, 2011.
V. WEBOGRAPHIE
1. www.linkedin.com
2.
www.toutéconomie.org
TABLE DES MATIÈRES
ÉPIGRAPHE
i
DÉDICACE
ii
REMERCIEMENTS
iii
LISTE DES ABRÉVIATIONS ET SIGLES
iv
LISTE DES TABLEAUX
vi
LISTE DES GRAPHIQUES
vii
RÉSUME
viii
SUMMARY
ix
INTRODUCTION GÉNÉRALE
1
0.1.
Problématique
1
0.2. Hypothèses
3
0.3. Choix et intérêt du
sujet
4
0.3.1. Choix du sujet
4
0.3.2. Intérêt du sujet
4
0.3.2.1.
Du point de vue social
4
0.3.2.2.
Du point de vue personnel
5
0.3.2.3.
Du point de vue scientifique
5
0.3.2.4.
Du point de vue pratique
5
0.4. Méthodes et techniques de
recherche
5
0.4.1. Méthodes
5
0.4.2. Techniques
6
0.5. Objectifs de l'étude
6
0.5.1. Objectif général
6
0.5.2. Objectif spécifique
6
0.6. Délimitation du travail
7
0.6.1. Dans le temps
7
0.6.2. Dans l'espace
7
0.7. Canevas du travail
7
CHAPITRE PREMIER : REVUE DE LA
LITTÉRATURE
8
SECTION 1 : CIBLAGE MONÉTAIRE
8
SECTION 2 : CIBLAGE INFLATION
11
Conclusion partielle
13
CHAPITRE DEUXIÈME :
GÉNÉRALITÉS SUR LA POLITIQUE MONÉTAIRE
14
SECTION 1 :
GÉNÉRALITÉS CONCEPTUELLES
14
1.1. Définitions de la monnaie
14
1.1.1. Définition de la monnaie par ses
fonctions
14
1.1.2. Définition de la monnaie par ses
pratiques
14
1.1.3. Définition de la monnaie par ses
états
14
1.1.4. Tentative de la définition de la
monnaie
15
1.2. Les formes de la monnaie
16
1.3. Les fonctions de la monnaie
17
1.4. Les différents motifs de demande de
monnaie
18
1.4.1. Le motif de transaction
18
1.4.2. Le motif de précaution
18
1.3.3. Le motif de spéculation
19
1.5. Définition de la politique
monétaire
19
SECTION 2. FONDEMENTS THÉORIQUES SUR LA
POLITIQUE MONÉTAIRE
20
2.1. Les objectifs de la politique
monétaire
20
2.1.1. Les objectifs finals
20
2.1.2. Les objectifs
intermédiaires
22
2.1.3. Objectifs opérationnels
24
2.2. Instruments de la politique
monétaire
25
2.2.1. Action sur la liquidité
bancaire
25
2.2.2. Action sur la quantité de monnaie
centrale
26
2.2.3. Action sur le taux
d'intérêt
27
2.2.4. Action sur la distribution du
crédit
31
2.3. Nature de la politique
monétaire
35
2.3.1. Politique monétaire
expansive
35
2.3.2. Politique monétaire
restrictive
36
2.3.3. Politique monétaire
prudente
36
2.3.4. Politique monétaire
accommodante
37
2.4. Canaux de transmission de la politique
monétaire
37
2.4.1. Effet du coût du capital
38
2.4.2. Effet de crédit
38
2.4.3. Effet de la richesse
39
2.5. Conditions d'efficacité de la
politique monétaire
40
2.6. Limites de la politique
monétaire
41
2.6.1. Trappe à liquidité de
Keynes
41
2.6.2. Inélasticité de la demande
globale
42
2.7. Consensus sur l'efficacité de
la politique monétaire
42
2.7.1. L'hypothèse
permissive de l'efficacité de la politique monétaire
42
2.7.2. Le consensus proprement dit sur
l'efficacité de la politique monétaire
43
SECTION 3 : LA POLITIQUE
BUDGÉTAIRE
44
3.1. Définitions
44
3.2. Les ressources publiques
44
3.2.1. Les ressources ordinaires
45
3.2.2. Les ressources extraordinaires
46
3.3. Les dépenses publiques
46
3.3.1. Les dépenses courantes
46
3.3.2.
Les dépenses d'investissement
46
3.4. Le solde budgétaire
46
3.4.1. Financement du déficit
budgétaire
47
Conclusion partielle
48
CHAPITRE TROISIÈME :
INFLATION : CONSIDÉRATIONS THÉORIQUES ET ANALYSE EN
RDC
49
SECTION 1 :
GÉNÉRALITÉS SUR L'INFLATION
49
1.1. Définition
49
1.2. LES FORMES D'INFLATION
50
1.2.1. L'Inflation par la demande
50
1.2.2. L'inflation par les coûts
52
1.3. CONSÉQUENCES DE L'INFLATION
53
1.4. Lutte contre l'inflation
54
SECTION 2 : MESURE DE L'INFLATION EN RDC
55
2.1. Évaluation de la stabilité du
niveau général des prix
56
2.2. Facteurs explicatifs de la stabilité du
niveau général des prix
59
2.2.1. Stabilité du multiplicateur
monétaire
59
Conclusion partielle
62
CHAPITRE QUATRIÈME : ANALYSE DE
L'EFFICACITÉ DE LA POLITIQUE MONÉTAIRE DE LA BANQUE CENTRALE DU
CONGO DANS LA LUTTE CONTRE L'INFLATION.
63
SECTION 1 : PRÉSENTATION
GÉNÉRALE DE LA POLITIQUE MONÉTAIRE EN RDC, DE 2000
à 2013
63
1.1.
Présentation de la BCC
63
1.1.1.
Historique
63
1.2. Les instruments
65
1.2.1. Les instruments directs
65
1.2.2. Instruments indirects de la politique
monétaire de la BCC
66
4.2.1. Taux d'intérêt
66
4.2.2. Coefficient de la réserve
obligatoire
67
4.2.3. Adjudications des billets de
trésorerie (BTR)
68
1.3. Définition des objectifs de la
politique monétaire en RDC
68
1.3.1. Objectif final
69
1.3.2. Objectif intermédiaire
69
1.3.3. Objectif opératoire
70
1.4. Les stratégies de la banque centrale du
congo
71
1.5. Cadre institutionnel de la politique
monétaire de la BCC
71
1.5.1. Mission de la Banque Centrale du Congo
71
1.5.2. Indépendance de la BCC
72
1.5.3. Organes de décision en matière
de politique monétaire
72
1.6. L'efficacité et les limites de la
politique monétaire en RDC de 2000 à 2013
74
1.6.1. Efficacité de la politique
monétaire de la RDC
74
1.6.2. Les limites de la politique monétaire
de la RDC
74
1.7. Présentation générale du
programme intérimaire renforcé (PIR)
75
1.7.1. Objectifs du PIR et les mesures des reformes
budgétaires et monétaires
75
1.7.2. Critères de performance du PIR
76
1.8. Présentation générale du
programme économique du gouvernement (PEG)
77
1.8.1. Objectifs du programme économique du
gouvernement et mesures de reformes budgétaires et monétaires
77
1.9. Résultats des réformes de la
politique monétaire
78
1.9.1. Résultats obtenus en matière
de maîtrise de l'inflation
78
SECTION 2 : ANALYSE EMPIRIQUE
80
2.1. Présentation des données
80
2.2. Traitement des données
80
2.2.1.
Présentation de la démarche
économétrique
80
2.2.1.2. Analyse de la causalité
entre deux séries chronologiques.
82
2.3. Analyse de
stationnarité des séries
87
2.3.1. Taux de croissance de la masse
monétaire (TCMM)
87
2.3.2. Le taux d'inflation (TINFL)
88
2.4. Estimation du
modèle VAR
91
2.5.
Interprétation économique du résultat des
estimations
94
Conclusion partielle
95
CONCLUSION GÉNÉRALE
96
RECOMMANDATIONS
99
BIBLIOGRAPHIE
100
* 1 Calcul effectué par
l'auteur à partir des données tirées des rapports annuels
de la BCC de 2000 à 2013.
* 2 Mabi Mulumba E. ;
La monnaie dans l'économie, ced, kinshasa, 2001, p.160.
* 3 Kabuya K. et Tshiunza B.,
Stabilisation économique et contrainte de la politique
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monétaire en Afrique, centre Africain d'étude monétaire,
Dakar, Sénégal,1980, p.146.
* 4 Shomba Kinyamba
S., Méthodologie et épistémologie de la recherche
scientifique, éd. mediaspaul, Kinshasa, 2014, p.48.
* 5 Grawitz M.,
Méthodes des sciences sociales, Paris, Dalloz, 1970, p.20.
* 6Shomba Kinyamba S.,
Op.cit, p.28
* 7 Friedman cité par
Michelle de MOURGUES.,in Macroéconomie monétaire,
éd.économica, Paris, 2000, P.498.
* 8 S. Levens, essai sur
l'instabilité monétaire, cite par le prof MABI MULUMBA,
cours de théories monétaires, L1 économie, FASEG, Unikin,
2011-2012, inédit, p.43.
* 9
www.linkedin.com, mardi 12/01/2015
à 19h00
* 10
www.toutéconomie.org,
mardi 12/01/2015 à 20h33
* 11
www.linkedin.com.loco.cit
mardi 12/01/2015 à 20h33
* 12 Pollin J-P.,
«Théorie de la politique monétaire. Esquisse d'une
refondation », Conférence du président au 53e
Congrès de l'AFSE, 2004, cité sur
www.toutéconomie.org,
mardi 12/01/2015 à 20h33.
* 13 Romer D., «
Keynesian
Macroeconomics without LM Curve», Journal of Economic
Perspectives, 14, 2000,cité sur
www.toutéconomie.org,
mardi 12/01/2015 à 20h33.
* 14
www.touteconomie.org.Op.cit
* 15
www.linkedin.com,
Op.cit
* 16 Gerdesmeier, D ,
pourquoi la stabilité des prix est-elle importante pour vous,
éd. Francfort-sur-le-Main, janvier 2007, Allemagne, p.46.
* 17 Idem
* 18 Friedman M., Inflation
et systèmes monétaires, éd. Revue et
augmentée, USA, 1968, pp.66-67.
* 19 Nkoo Mabantula MB.,
cours d'économie monétaire internationale, L1
économie monétaire, FASEG, UPN, Kinshasa, 2013-2014,
p.5.inédit
* 20 Nkoo
Mabantula MB., Op.cit. p.13.
* 21 Mamba Kabasu C., Cours
des politiques économiques, L2 économie, Faseg, UPN,
Kinshasa, 2014-2015, p.20. Inédit.
* 22 Mukundi Nyembo E.,
Cours des questions spéciales en théories et politique
monétaire, L2 économie monétaire, FASEG, UPN,
2014-2015, p.4. Inédit.
* 23 Jacques et Collète
NËME, Politiques économiques comparées, collection
Thémis, Paris, PUF, 1977, p.291.
* 24 Sumata C., Cours de
macroéconomie, L1 économie, FASEG, UPN, Kinshasa, 2013-2014,
p.9. Inédit.
* 25 Mukundi Nyembo E.
Op.cit. p.6.
* 26 Mukundi Nyembo E.,
op.cit.p.9.
* 27 Mukundi Nyembo E.,
Op.Cit.p.36.
* 28Idem.p.39.
* 29 Mukundi Nyembo E.,
Op.cit.p.41.
* 30 Tshiunza Mbiye et Ngonga
Nzinga, cours des questions spéciales en théories et
politique monétaire, Kinshasa, L2 économie, FASEG, UNIKIN,
2009-2010, inédit.
* 31 A. Jaquemin et H. Tulkens
cités par Kalongo Kapinga in analyse de la nature de la politique
monétaire en RDC, mémoire de licence,Faseg,
UNIKIN,2005-2006, inédit.
* 32 D. Begg, S. Ficher, R.
Bornbush, Macroéconomique, 2e éd.Nudod,
Paris, 2002, P.109.
* 33 Kempt H,
Macroéconomie, éd.Dolloz, Paris, 1995, P.71.
* 34Ngonga Nzinga V.,
séminaire I, notes de cours, UNIKIN, FASEG, 2010-2011,
inédit.
* 35 Mabi Mulumba E.,
Op.cit.p.130.
* 36 Mabi Mulumba E.,
Op.cit, p.131.
* 37 Ngonga Nzinga V.,
Introduction à l'économie monétaire et
financière, cours, BCC, Kinshasa, mai 2011, inédit,
p.33-34.
* 38 Mabi Mulumba E.,
Op.Cit, P.170
* 39 Gerdesmier D.,
Op.cit, p.24.
* 40 BCC, Rapport annuel de
1993.
* 41 Mutombo Mwana Nyembo
D., politique monétaire de la Banque Centrale du Congo Cadre de
référence, Bcc, Kinshasa, 2013, p.105.
* 42 Mutombo Mwana Nyembo D.,
Op.cit.p.106.
* 43 Mutombo Mwana Nyembo D.,
op.cit, p.107.
* 44 Mutombo Mwana Nyembo
D.,Op.cit.p.57.
* 45 Bourbonnais R.,
Économétrie, manuel et exercices corrigés,
4ème éd. Dunod, Paris 2002, p.279.
* 46 Bourbonnais R.,
Op.Cit. pp.231-234.
* 47 Bourbonnais R., Op
cit, p.274.
* 48 Bourbonnais R.,
Op.cit. p.257
* 49 Johnston J.et Dinardo J.,
Méthodes économétriques, 4ém
éd. Economica, New York 1999, p296
* 50 Johnston J. et Dinardo J.
Op.cit., pp297-298.
* 51 Bourbonnais R,
Op.cit, .pp.270- 271.
* 52 Kintambu E.,
Principes d'économétrie, 2ème
éd. PUK, Mbanza-Ngungu 2004, pp.8-9
* 53 Kintambu E.,
Op.cit., pp 9-11
* 54 Bourbonnais R.,
op.cit., pp.34-35.
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