REPUBLIQUE DE COTE-D'IVOIRE
Union - Discipline - Travail
Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la
Recherche Scientifique
![](tude-du-pregrossissement-de-oreochromis-niloticus--l-aide-de-fertilisant-organique1.png)
![](tude-du-pregrossissement-de-oreochromis-niloticus--l-aide-de-fertilisant-organique2.png)
Institut National Polytechnique
Félix HOUPHOUET BOIGNY
Ecole Supérieure d'Agronomie
(ESA)
Station de Recherche en Pisciculture du CNRA de
Bouaké.
MEMOIRE DE FIN D'ETUDES
Pour l'obtention du Diplôme d'Ingénieur des
Techniques Agricoles
Option : Elevage
Thème :
![](tude-du-pregrossissement-de-oreochromis-niloticus--l-aide-de-fertilisant-organique3.png)
Présenté par
ZOUZOU Emmanuel Bomisso
Elève Ingénieur des Techniques Agricoles (ITA)
33ème Promotion.
M. N'Goran David KOUAKOU
Enseignant-chercheurs à INP-HB Yamoussoukro
Dr. Cyrille N'Gouan KOUASSI
Chercheur - Hydrobiologiste.
Chef de Programme Pêche et Aquaculture Continentales au
Centre National de Recherche Agronomique (CNRA)
Encadreur de terrain :
Encadreur pédagogique :
![](tude-du-pregrossissement-de-oreochromis-niloticus--l-aide-de-fertilisant-organique4.png)
Une expérimentation sur la fertilisation organique des
étangs de prégrossissement de Oreochromis niloticus a
été réalisée à la station de recherche en
pisciculture du CNRA de Bouaké de septembre à novembre 2010.
L'objectif de ce travail était de substituer totalement ou partiellement
l'aliment industriel 3A par un fertilisant organique à base de fiente de
poulet. Trois traitements à savoir l'aliment 3A associé au
fertilisant organique (3a ×fp), l'aliment 3A (3a) et la fiente (fp) ont
été constitués à cet effet. 14 000 alevins de
Oreochromis niloticus de poids moyen individuel initial de 0,9 #177; 5,3 g
repartis en trois triplicats ont été soumis à ces
traitements pendant 90 jours. Les paramètres physico-chimiques de l'eau,
le taux de survie et les performances de croissance des poissons ont
été évalués, ensuite une analyse financière
bien que préliminaire a été réalisée. Il
ressort de ces calculs que les paramètres physico-chimiques des
différents milieux d'essai étaient propices à
l'élevage de Oreochromis niloticus excepté
l'oxygène dissous des étangs soumis au traitements
(3a×fp) et (fp). Ces étangs affichaient un taux bas
d'oxygène dissous de 3,7 #177; 1,1 mg/l et 3,1 #177; 0,1 mg/l
respectivement pour le traitement (3a×fp) et (fp).Pour la durée
totale de l'expérience, le taux de survie a varié de 61,6
à 75,2 %. Aucune différence significative n'a été
observée entre ces valeurs. Les meilleures performances de croissance
ont été enregistrées avec les poissons soumis totalement
à la fertilisation organique (GMQ : 0,1 #177; 0,0 g/j, GMC :
15,4 #177; 1,5 g, TCS : 3,1 #177; 0,1 %pc/j). L'analyse
financière en se basant uniquement sur les charges liées à
l'alimentation a montré que l'utilisation exclusive du fertilisant
organique à base de fiente de poulet est la plus rentable en
étang de prégrossissement de Oreochromis niloticus.
Mots clés: Oreochromis
niloticus, fertilisation organique, étangs, croissance.
![](tude-du-pregrossissement-de-oreochromis-niloticus--l-aide-de-fertilisant-organique5.png)
An experiment on organic fertilization ponds prefattening of
Oreochromis niloticus was conducted at the pisciculturalw research
station of CNRA Bouake from September to November 2010. The aim of this work
was to substitute partially or totally the food 3A by an organic fertilizer
made from chicken droppings. Three treatments namely the food associated with
organic fertilizer 3A (fp × 3a), the food 3A (3a) and dung (fp)
were set up for this effet.14000 Oreochromis niloticus fry of average
individual weight of initial 0.9 #177; 5.3 g were divided into three
triplicates were subjected to different treatments for 90 days. The
physico-chemical water, the survival rate and growth performance of fish have
been evaluated, then a preliminary financial analysis that was performed. It
appears from these assessments that the physico-chemical test different
environments were conducive to the breeding of Oreochromis niloticus
except dissolved oxygen treatment ponds (3a × fp) and (fp) that displays a
respective rate low 3.7 #177; 1.1 mg/l and 3.1 #177; 0.1 mg/l. For the entire
duration of the experiment, the survival rate varied from 61.6 to 75.2 %. No
significant differences were observed between these values.the best growth
performances were recorded with the fish fed only organic fertilization (GMQ:
0.1 #177; 0.0 g/d, GMC: 15.4 #177; 1.5 g TCS: 3.1 #177; 0.1%pc/d). financial
analysis also showed that the exclusive use of organic fertilizer made from
chicken manure is the most profitable pond prefattening of Oreochromis
niloticus.
Key words: growth, Oreochromis
niloticus, fertilization, pond.
![](tude-du-pregrossissement-de-oreochromis-niloticus--l-aide-de-fertilisant-organique6.png)
Le présent mémoire s'inscrit dans le cadre de la
formation des Ingénieurs des Techniques Agricoles, option Elevage. Il
est le fruit de cinq mois de stage réalisé du 24 Août 2010
au 24 janvier 2011 à la station de recherche en pisciculture du CNRA de
Bouaké. Le thème de ce travail est : «Etude du
prégrossissement de Oreochromis niloticus à l'aide de
fertilisant organique à base de fiente de poulet en étang de
pisciculture». L'étude se veut une contribution à la
recherche de solutions aux problèmes causés par la cherté
des aliments industriels destinés à la pisciculture. Ce stage
pratique nous a permis non seulement de consolider les acquis de notre
formation, mais aussi de nous familiariser aux réalités du monde
de la Recherche Scientifique. Le stage s'est déroulé dans de
bonnes conditions sous la supervision du Docteur Cyrille N'Gouan KOUASSI, notre
maître de stage qui nous a fait bénéficier de sa
très grande disponibilité et de son amour pour la recherche.
Ce stage a été possible grâce à la
contribution de personnes auxquelles nous témoignons ici toute notre
reconnaissance. Ainsi, nos remerciements vont tout d'abord à l'endroit
du Docteur Cyrille N'Gouan KOUASSI, notre encadreur de terrain. Il nous a fait
preuve d'un soutien très singulier durant tout le stage.
Nous n'oublions pas Monsieur N'Goran David KOUAKOU notre
encadreur pédagogique, pour ses attentions et critiques qui nous ont
été d'une aide indéniable. Aussi, remercions-nous
très sincèrement le corps Enseignant de l'Ecole Supérieure
d'Agronomie (ESA), en particulier les enseignants-chercheurs du
Département ARA, de qui nous devons cette formation.
Dans l'impossibilité de dresser une liste exhaustive,
qu'il nous soit permis de remercier très sincèrement tous les
techniciens et le personnel administratif de la Station de Recherche en
Pisciculture du CNRA de Bouaké, ainsi que toutes les personnes qui, de
diverses manières, ont participé au bon déroulement de ce
stage. Que tous trouvent ici l'expression de nos sincères
remerciements.
![](tude-du-pregrossissement-de-oreochromis-niloticus--l-aide-de-fertilisant-organique7.png)
RESUME I
ABSTRACT II
AVANT-PROPOS ET REMERCIEMENTS III
TABLE DES MATIERES IV
TABLE DES ILLUSTRATIONS VII
LISTE DES ANNEXES VIII
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS VIII
DEDICACE X
INTRODUCTION 1
PREMIERE PARTIE : GENERALITES 3
CHAPITRE I : Généralités sur
Oreochromis niloticus 4
1.1 Biologie et écologie de Oreochromis
niloticus 5
1.1.1 Taxonomie et caractéristique morphologique 5
1.1.1.1 Taxonomie 5
1.1.1.2 Caractéristique morphologique 5
1.1 .2 Répartition géographique de
Oreochromis niloticus 6
1.1.3 Exigences écologiques 6
1.1.3.1 Température 7
1.1.3.2 Salinité 7
1.2.3.3 Potentiel d'hydrogène 7
1.2.3.4 Oxygène dissous 7
1.2.3.5 Composés azotés 8
1.2.4 Régime alimentaire 8
1.2.5 Croissance et reproduction 9
1.2.5.1 Croissance 9
1.2.5.2 Reproduction 9
CHAPITREII : Besoins nutritionnels de Oreochromis
niloticus
en élevage intensif 11
2.1 Protéines 11
2.2 Lipides 12
2.3 Vitamines et minéraux 12
2.4 Energie 13
CHAPITREIII : Fertilisation organique des étangs
piscicoles 15
3.1 Définition 15
3.2 Action des fertilisants organiques 15
3.3 Sources de fertilisants organiques 15
3.3 Mode d'épandage du fertilisant organique 16
DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE
17
CHAPITRE IV: Matériel et méthodes 18
4.1 Présentation du milieu d'étude 18
4.2 Matériel 18
4.2.1 Matériel biologique 18
4.2.2 Matériels techniques 18
4.2.2.1 Etangs 18
4.2.2.2 Fertilisant organique 18
4.1.2.3 Aliment 3A 18
4.2.3 Matériel de l'essai 20
4.3 Méthodes expérimentales 20
4.3.2 Traitements 20
4.3.2.1 Quantification et mode de distribution des traitements
20
4.4 Dispositif expérimental 22
4.5 Conduite de l'essai 23
4.5.1 Suivi de l'essai 23
4.6 Paramètres zootechniques et approche
économiques 23
4.6.1 Paramètres zootechniques 24
4.6.2 Approche économique 25
4.7 Traitement statistique des résultats
28
CHAPITRE V : Résultats et discussion 29
5.1 Résultats 29
5.1.1 Paramètres physico-chimiques de l'eau
d'élevage 29
5.1.2 Densité zooplanctonique et taux de survie 30
5.1.3 Croissance 30
5.1.4 Approche économique 31
5.2 Discussion 34
Conclusion 37
BIBLIOGRAPHIE 38
ANNEXES 41
![](tude-du-pregrossissement-de-oreochromis-niloticus--l-aide-de-fertilisant-organique8.png)
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Vue satellitaire de la Station de Recherche
en Pisciculture du CNRA
de Kongodekro 04
Figure 2 : Aspect morphologique de Oreochromis
niloticus 06
Figure 3 : Aperçu d'un étang de 50 m²
18
Figure 4 : Aperçu d'un étang de 200
m² 18
Figure 5: Fiente de poulet 19
Figure 6 : Aliment 3A 19
Figure 7 : Appareil de mesure des paramètres
physico-chimiques de l'eau 19
Figure 8 : Filet à plancton 19
Figure 9 : Aperçu du dispositif
expérimental 22
LISTE DES TABLEAUX
Tableau I : Quelques critères de qualités
d'eau pour la pisciculture
de Oreochromis niloticus 08
Tableau II : Besoins quantitatifs en acides aminés
essentiels
de Oreochromis niloticus (g/16g
N) 11
Tableau III : Besoins en vitamines de Oreochromis
niloticus 14
Tableau IV : Récapitulatif des besoins
nutritionnels 14
Tableau V : Composition de la matière organique
à base de fiente de poulet 19
Tableau VI : Composition de l'aliment 3A 19
Tableau VII : Quantité de 3A et de fiente
distribués par traitement et par jour 21
Tableau VIII : Mode de distribution journalière des
traitements 22
Tableau IX: Différents frais utilisés pour le
calcul du prix de revient du kilogramme de traitement 26
Tableau X : Coût du traitement et nombre de
fingerling produit 27
Tableau XI : Charge liée au traitement et valeur
de production par traitement 28
Tableau XII : Valeurs moyennes des paramètres
physico-chimiques de l'eau
d'élevage par traitement. 29
Tableau XIII : Densité zooplanctonique et taux de
survie des traitements 30
Tableau XIV: Evolution du poids moyen individuel (pmi) des
poissons
par traitement. 31
Tableau XV: Performances de croissance des poissons au cours
de l'essai. 31
Tableau XVI : Résultats économiques 32
![](tude-du-pregrossissement-de-oreochromis-niloticus--l-aide-de-fertilisant-organique9.png)
ANNEXE I : Administration de la station de
recherche en
pisciculture du CNRA de kongodekro 41
ANNEXE II : Séance
d'enregistrement de paramètres
physico-chimiques de l'eau des
étangs 41
ANNEXE III : Séance de tri et de comptage
des alevins 41
ANNEXE IV : Magasin de stockage d'aliments 41
ANNEXE V : Quantité d'aliments 3A
distribuée au cours de l'essai 42
ANNEXE VI : Quantité de
fertilisants distribuée au cours de l'essai 44
ANNEXE VII : Taux de survie des
différents étangs 45
![](tude-du-pregrossissement-de-oreochromis-niloticus--l-aide-de-fertilisant-organique10.png)
% Pourcent
°C Degré Celsius
ANOVA Analysis of variance
ARA Agriculture et Ressources Animales
BAD Banque Africaine de
Développement
cm Centimètre
cm² Centimètre-carré
ESA Ecole Supérieure d'Agronomie
FAO Organisation des Nations Unies pour
l'Alimentation et l'Agriculture
FCFA Franc de la Communauté
Financière Africaine
g Gramme
INP-HB Institut National Polytechnique
félix Houphouët Boigny
kg Kilogramme
km Kilomètre
l Largeur
mm Millimètre
SPSS Statistical Package for the Social
Sciences
CNRA Centre National de Recherche
Agronomique
GMQ Gain Moyen Quotidien
GMC Gain de Masse Corporelle
TCS Taux de Croissance Spécifique
TS Taux de survie
MES Matière en Suspension
Na Sodium
N Azote
Ca Calcium
3A Aliment 3A
3a Traitement 3a
%o Pour mille
mg/l Milligramme par litre
K Potassium
ENA Extractif Non Azoté
DEDICACE
Je dédie ce modeste travail
A MES PARENTS,
En reconnaissance des sacrifices qu'ils se sont
imposés pour ma réussite dans les études.
INTRODUCTION
La production aquacole mondiale a considérablement
augmenté au cours des 50 dernières années. D'un
niveau inférieur à un million de tonnes au début des
années 50, elle est passée à 45,5 millions de tonnes en
2004 (Iga-Iga, 2004).
Elle a progressé à un taux annuel moyen de 8,8 %
depuis 1970, contre seulement 1,2 % pour les pêches de capture. En 2009,
une étude de la FAO compilée par Gulland a estimé que 55
% des poissons sur le marché mondial proviennent de l'élevage,
alors que cette part ne représentait que 9 % en 1980 (Iga-Iga, 2004).
L'aquaculture poursuit son essor à un rythme plus rapide que celui de
tous les autres secteurs de production alimentaire d'origine animale (FAO,
2006). Cet essor prodigieux est le résultat des recherches et
d'innovations dans la maîtrise de la conduite des élevages et
surtout dans l'alimentation. Malgré ces progrès spectaculaires,
le secteur de la pisciculture n'a pas encore atteint une dimension
économique viable en Afrique.
Quant à la Côte-d'Ivoire, elle
bénéficie de 150 000 hectares de lagune, 350 000 hectares de
lacs, de nombreux bas-fonds propices à la pisciculture, une riche faune
aquatique renfermant plus de cent familles de poissons dont plusieurs ont un
potentiel aquacole certain (FAO, 2009). Malgré cette immense
potentialité naturelle, la Côte-d'Ivoire importe 250 000
à 300 000 tonnes de produits halieutiques par an soit 75 à 80 %
de la consommation nationale de poissons. La pisciculture a une production
très marginale d'environ 1000 tonnes de poissons par an, soit moins de 1
% de la production halieutique nationale, située entre 70 000 et 100 000
tonnes par an. La production aquacole nationale reste donc très
limitée occasionnant ainsi une sortie énorme de devises (FAO,
2009).
Face à cette situation, de nombreuses initiatives en
vue d'augmenter la production nationale de poissons notamment dans le domaine
du développement de la pisciculture ont été prises tant au
niveau de l'Etat que des privés. Mais, dans l'ensemble, toutes les
initiatives se heurtent à l'éternel et épineux
problème de la cherté de l'aliment industriel destiné
à la pisciculture. Pour Gourène et al. (2002), la
contrainte majeure à l'émergence de la pisciculture en Côte
d'Ivoire est la cherté des aliments industriels destinés à
la pisciculture.
Il apparaît dès lors nécessaire de mieux
valoriser les fertilisants organiques telle que la fiente de poulet capable de
produire de l'aliment naturel et disponible à bas prix dans le milieu
rural en vue de proposer aux pisciculteurs des solutions palliatives.
La présente étude est une partie des recherches
effectuées par la Station de Recherche en Pisciculture du Centre
National de Recherche Agronomique (CNRA) dont l'objectif à terme est de
substituer partiellement ou totalement l'aliment industriel 3A par un
fertilisant organique en étang de prégrossissement de
Oreochromis niloticus en vue d'une réduction du coût de
l'aliment destiné à la pisciculture.
Le présent mémoire s'articule en deux parties
:
La première, prélude à notre
étude, donne des généralités sur Oreochromis
niloticus, espèce retenue pour notre étude et la
fertilisation organique des étangs piscicoles.
La seconde partie du rapport aborde l'étude
expérimentale. Elle présente d'abord le matériel
utilisé avant d'énoncer la méthodologie mise en oeuvre
ainsi que les résultats et la discussion.
![](tude-du-pregrossissement-de-oreochromis-niloticus--l-aide-de-fertilisant-organique11.png)
![](tude-du-pregrossissement-de-oreochromis-niloticus--l-aide-de-fertilisant-organique12.png)
Chapitre I : Généralités sur
Oreochromis niloticus.
1.2 Biologie et écologie de Oreochromis
niloticus
1.2.1 Taxonomie et caractéristiques
morphologiques
1.2.1.1 Taxonomie
Selon Nelson (1994), la position systématique de
Oreochromis niloticus est la suivante :
Embranchement Chordata
Sous-embranchement Vertebrata
Super-classe Gnathostomata
Classe Actinopterygii
Grade Teleostomi
Division Teleosteï
Ordre Perciformes
Sous-ordre Labroidei
Famille Cichlidae
Genres Oreochromis
Espèces Oreochromis niloticus
1.2.1.2 Caractéristiques morphologiques
L'espèce Oreochromis niloticus, retenue pour
notre étude, est facilement reconnaissable grâce aux bandes
verticales noires qui existent sur la nageoire caudale (Figure 2). Le
pisciculteur exercé reconnaîtra le sexe de Oreochromis
niloticus en examinant la papille génitale qui, chez les
mâles, est protubérante en forme de cône et porte un pore
urogénital à l'extrémité alors que chez la femelle,
elle est petite, arrondie avec une fente transversale au milieu (pore
génital) et un pore urinaire à l'extrémité
(Trewavas, 1983).
![](tude-du-pregrossissement-de-oreochromis-niloticus--l-aide-de-fertilisant-organique13.png)
Source :Encarta 2008?
Figure 2 : Aspect
morphologique de Oreochromis niloticus
1.2.2 Répartition
géographique de Oreochromis niloticus
Oreochromis niloticus est probablement
l'espèce la plus abondante et la plus répandue des Tilapinae
(Adepo, 1996). Selon cet auteur, ce poisson existe naturellement dans le Nord,
l'Ouest et l'Est de l'Afrique. Cependant en Afrique de l'ouest, il est absent
de la Sierra Leone, du Libéria et du Cameroun. Cette espèce est
subdivisée en sept sous-espèces dont six se rencontrent en
Afrique de l'est et une dans le Nord et l'Ouest de l'Afrique (Trewavas,
1983 ; Trewavas et Teugels, 1991) cité par Iga-Iga (2004).
Oreochromis niloticus a été largement répandue en
Afrique hors de sa zone d'origine pour compléter le peuplement des lacs
naturels ou des barrages déficients ou pauvres en espèces
planctonophages ainsi que pour développer la pisciculture. Ainsi, son
introduction au Burundi et au Rwanda a été signalée en
1951 ; en Madagascar en 1956, en République Centrafricaine et en
Côte d'Ivoire en 1957, au Cameroun en 1958, en Tunisie en 1966, en
Afrique du Sud en 1976 et à des dates inconnues en République
Démocratique du Congo et en Tanzanie.
1.2.3 Exigences écologiques
De nombreuses études de terrain et de laboratoire
(Ibtissem, 2008) montrent que Oreochromis niloticus est une
espèce relativement eurytope, adaptée à de larges
variations des facteurs écologiques du milieu aquatique et colonisant
des milieux extrêmement variés.
1.2.3.1 Température
Oreochromis niloticus, espèce thermophile, se
rencontre en milieu naturel entre 13,5 et 33° C mais l'intervalle de
tolérance thermique observé en laboratoire est plus large, 7
à 41 °C pendant plusieurs heures (Ibtissem, 2008). La
température optimale de reproduction se situe entre 26 et 28 °C, le
minimum requis étant 22 °C, cette espèce ne se nourrit pas
en dessous de 15 °C (Ibtissem, 2008).
1.2.3.2 Salinité
Bien que Oreochromis niloticus soit une espèce
d'eau douce, son euryhalinité est bien connue car, on la rencontre
dans les eaux de salinité comprise entre 0,01 et 30 %o. Toutefois,
au-delà de 20 %o, l'espèce subit un stress important qui la rend
sensible aux maladies, réduisant sa compétitivité par
rapport à d'autres espèces. La reproduction serait inhibée
en eau saumâtre à partir de 15 à 18 %o (Ibtissem, 2008).
1.2.3.3 Potentiel d'hydrogène
La tolérance aux variations de pH est très
grande puisque l'espèce se rencontre dans des eaux présentant des
valeurs de pH de 5 à 11, l'idéal étant situé entre
6,5 et 8,5. Lorsque le pH atteint 2 à 3, un comportement de stress
physiologique apparaît avec une nage rapide, une
accélération des mouvements operculaires, une remontée en
surface pour avaler l'air, une incapacité de contrôler la position
du corps et enfin la mort du poisson (Ibtissem, 2008).
1.2.3.4 Oxygène dissous
Pour la concentration en oxygène dissous, cette
espèce tolère à la fois des déficits et des
saturations importants. Ainsi, jusqu'à 3 mg/l d'oxygène dissous,
Oreochromis niloticus ne présente pas de difficulté
métabolique particulière mais en deçà de cette
valeur, un stress respiratoire se manifeste, bien que la mortalité ne
survienne qu'après 6 heures d'exposition à des teneurs de 3 mg/l.
Il n'empêche que cette espèce peut supporter sur de courtes
périodes de faibles concentrations en oxygène dissous. L'optimum
requis est de 5 mg/l. Sa consommation est en relation directe avec l'importance
de la ration alimentaire, l'accroissement est minimum avec la ration de
maintenance et maximum avec la ration maximale (Ibtissem, 2008).
1.2.3.5 Composés azotés
La concentration des déchets azotés
excrétés par les branchies et l'urine est en fonction de la
température, de la taille des poissons, de la concentration de
l'ammoniac dans le milieu et de la qualité de l'aliment. Elle doit
être maintenue inférieure au seuil critique pour Oreochromis
niloticus, c'est-à-dire 5 mg/l pour les nitrates, 500 mg/l pour les
nitrites, 15 mg/l pour l'ammoniac total et 200 mg/l pour les matières en
suspension (M.E.S) (Ibtissem, 2008).
Tableau I : Quelques critères de
qualités d'eau pour la pisciculture de Oreochromis niloticus
(Ibtissem, 2008)
Paramètres physico-chimiques de l'eau
|
valeurs
|
Gamme de température (°C)
|
8-40
|
Limite létale en oxygène (mg/l)
|
2-3
|
pH : gamme de tolérance
|
5-11
|
Concentration létale en CO (mg/l)
|
> 72,6
|
Concentration létale en NH3-NH4+ (mg/l)
|
> 4 à pH 7,3-7,5
|
Turbidité (ppm)
|
13 000
|
Salinité (%0)
|
< 20-35
|
1.2.4 Régime alimentaire
Plusieurs travaux relatifs aux contenus stomacaux de
Oreochromis niloticus révèlent qu'en milieu naturel
l'espèce est essentiellement phytoplanctonophage, mais peut aussi
ingérer des algues bleues, du zooplancton ainsi que des sédiments
riches en bactéries et diatomées (Iga-Iga, 2008).
En milieu artificiel (système de pisciculture), cette
espèce est pratiquement omnivore, valorisant divers déchets
agricoles (tourteaux d'oléagineux, drèches de brasserie, etc.),
tirant partie des excréments de porcs ou de volailles, de déchets
ménagers, acceptant facilement des aliments composés sous forme
de granulés ou pulvérulents. Il convient de relever que
l'acidité gastrique particulièrement forte chez Oreochromis
niloticus lui permet d'être parmi les rares espèces à
pouvoir digérer les cyanophycées (abondante source de
protéines) sans concurrence notable avec d'autres espèces
piscicoles dans l'écosystème aquatique (Lauzanne, 1988). Cette
capacité phénoménale d'adaptation à divers aliments
et déchets est à la base de sa haute potentialité pour la
pisciculture.
Le spectre alimentaire de ce tilapia est donc très
large, c'est une espèce opportuniste, qui est capable de se nourrir
à partir des aliments les moins digestibles. Le degré
d'opportunisme de l'espèce est très grand et son régime
alimentaire est souvent plus proche de celui des poissons omnivores ou
détritivores que des herbivores stricts (Iga-Iga, 2008).
1.2.5 Croissance et reproduction
1.2.5.1 Croissance
En général, Oreochromis niloticus est
connue pour sa croissance rapide (Rakotovao, 2004) et présente un indice
de croissance plus performant que les autres espèces de tilapia. Sa
durée de vie est relativement courte (4 à 7 ans), sa vitesse de
croissance est extrêmement variable selon les milieux. Ainsi,
d'après Rakotovao (2004), Oreochromis niloticus grandit plus
vite dans le lac Albert (34 cm à 4 ans) que dans le lac Tchad (26 cm
à 4 ans) ou le lac Mariout (24 cm à 4 ans). La croissance la plus
lente et la durée de vie la plus courte sont observées dans le
lac Alaotra (#177; 20 cm à 4 ans) où cette espèce a
été introduite. La croissance la plus rapide et la
longévité la plus longue (38 cm et 7 ans) sont observées
dans le lac Albert. Toutefois, le plus grand spécimen aurait
été capturé dans le lac Turkana et mesurait 64 cm de
longueur totale (Rakotovao, 2004).
Une autre grande caractéristique de Oreochromis
niloticus concerne son dimorphisme sexuel de croissance. Dès que
les individus atteignent l'âge de la maturité (1 à 3 ans
selon le sexe et le milieu), les individus mâles présentent une
croissance nettement plus rapide que les femelles et atteignent une taille
nettement supérieure. Ainsi dans le lac Itasy, les mâles vivent
plus vieux et atteignent une taille maximale de 38 cm soit 2000 g alors que les
femelles ne dépassent pas 28 cm soit 950 g. Toutefois, d'après
FAO (1982) dans les grands lacs où la croissance est bonne, mâles
et femelles atteignent des tailles identiques.
1.2.5.2 Reproduction
Oreochromis niloticus fait partie du groupe des
tilapias relativement évolués. Ce sont des incubateurs buccaux
uniparentaux maternels. Lorsque les conditions abiotiques deviennent
favorables, les mâles se rassemblent en arène de reproduction sur
une zone en pente faible à substrat meuble (gravier, sable, argile)
où chaque mâle porteur d'une coloration caractéristique
délimite et défend un territoire et aménage un nid en
forme d'assiette creuse. Les femelles vivent en groupe à l'écart
des arènes de reproduction où elles effectuent de brefs passages.
En allant d'un territoire à l'autre, elles sont courtisées
successivement par les mâles jusqu'au moment où, s'arrêtant
au-dessus de la cuvette d'un nid, elles forment chacune un couple
éphémère. Après une parade de synchronisation
sexuelle, la femelle dépose un lot d'ovules, le mâle les
féconde immédiatement en injectant son sperme sur les ovules en
suspension dans l'eau, puis la femelle se retourne et les prend dans la bouche
pour les incuber. Cette opération peut être recommencée
avec le même mâle ou un voisin (RUWET et al., 1976)
cité par Iga-Iga (2008). Après cette reproduction successive, la
femelle quitte l'arène et va incuber ses oeufs fécondés
dans des zones abritées.
Pendant l'incubation, la femelle présente un
abaissement du plancher de la bouche, des opercules légèrement
écartées et la mâchoire inférieure devient
légèrement proéminente. L'éclosion des oeufs a lieu
dans la bouche, 4 à 5 jours après la fécondation. Une fois
leur vésicule vitelline résorbée (11 à 12 jours
après éclosion), la femelle laisse s'échapper de la bouche
un nuage d'alevins qui s'orientent par rapport à la mère et se
réfugie dans sa bouche au moindre danger (Eric, 2004).
Lorsque les alevins atteignent une taille de 9-10 mm, ils
s'affranchissent définitivement de leur mère. Celle-ci les
libère en eau peu profonde, sur les bords, où ils s'organisent en
banc et continuent leur croissance (Eric, 2004). En moyenne, Oreochromis.
niloticus produit de quelques centaines à 3 000 oeufs par femelle,
et peut se reproduire jusqu'à dix fois par an.
Chapitre II : Besoins nutritionnels de Oreochromis
niloticus
en élevage intensif
2.1 Protéines
Il existe une abondante littérature sur les besoins ou
les teneurs optimales en protéines des rations destinées aux
Oreochromis niloticus. Selon la taille des poissons et la teneur
énergétique des rations, les taux de protéines brutes
recommandés peuvent varier de 25 à plus de 35 % (Iga-Iga, 2008).
Jauncey et Ross (1982) suggèrent un optimum de 40 % avec un rapport
protéines énergie (P/E) de 27,75 mg/kJ. Wang et al.
(1985), qui utilisent des régimes purifiés contenant de la
caséine et de la cellulose en teneurs variables, rapportent que la
meilleure croissance d'alevins de Oreochromis niloticus (3 - 10 g) est
réalisée avec un régime à 40 % de protéines
et contenant un niveau d'énergie digestible suffisant pour le poisson.
Les niveaux d'ingestion pour une croissance maximale avec un tel régime
sont estimés à 502 - 543 kJ d'énergie digestible et 1,6 -
1,7 g d'azote/kg de poids vif/jour. D'autres données obtenues en
évaluant l'incidence sur la croissance d'une supplémentation
graduelle de chaque acide aminé chez Oreochromis niloticus ont
été rapportées par Santiago et Lovell (1988). Kaushik
et al. (1993) cité par Iga-Iga (2008), trouvent des
valeurs proches de ces dernières. Ces informations sont
présentées dans le tableau II ci-dessous.
Tableau II : Besoins quantitatifs en acides
aminés essentiels de Oreochromis
niloticus (g/16g N)
Acides aminés essentiels
|
Besoins quantitatifs (g/16g N)
|
Arginine
|
4,1
|
Histidine
|
1,7
|
Isoleucine
|
3,1
|
Leucine
|
3,4
|
Lysine
|
4,6
|
Méthionine + cystine
|
3,2
|
Thréonine
|
3,8
|
Tryptophane
|
1,0
|
Valine
|
5,6
|
Source : (Santiago et Lovell, 1988)
2.2 Lipides
L'apport de lipides dans l'alimentation des poissons est
d'abord indispensable pour satisfaire les besoins en acides gras essentiels,
acides gras non synthétisés par l'organisme et nécessaires
au métabolisme cellulaire (pour la synthèse des prostaglandines
et composés similaires) ainsi qu'au maintien de
l'intégrité des structures membranaires. Les lipides servent
aussi de vecteur lors de l'absorption intestinale des vitamines liposolubles
(vitamines A, D, E, K) et des pigments caroténoïdes.
Enfin, les lipides, généralement bien
digérés, jouent également un rôle majeur pour la
fourniture d'énergie. La quantité de lipides à apporter
pour un régime dépend de la source de matières grasses et
de l'équilibre protéines-énergie du régime.
Pouomogne (1994), recommande une teneur de 6% de lipide dans l'alimentation de
Oreochromis niloticus de taille marchande.
2.3 Vitamines et minéraux
Si les besoins sont connus avec une précision notable
chez les Salmonidés où ils ont été établis
à partir de régimes purifiés, les études
réalisées sur des Oreochromis niloticus sont
plutôt limitées, bien que quelques données éparses
existent. Dans la plupart des cas, les nutritionnistes et les fabricants
d'aliments en sont réduits à utiliser les normes établies
pour les Salmonidés. Un vaste travail de détermination des
besoins reste donc à faire, bien que tout porte à croire que les
différences interspécifiques ne soient pas très grandes.
Tacon et al. (1982) cité par Iga-Iga (2004) ont
proposé un prémix vitaminique pour tilapia sur la base des
besoins connus chez les Salmonidés. Oreochromis niloticus,
à l'instar de tous les poissons, ont besoin de minéraux qui sont
des constituants de certains tissus (formation squelettique surtout) ou de
certaines molécules, servant de co-facteurs enzymatiques et participant
à l'équilibre ionique intra et extracellulaire ainsi qu'à
la régulation des fonctions endocrines. Ces besoins sont en partie
satisfaits grâce à leur capacité d'absorber des
minéraux contenus dans l'eau.
Le tableau III ci-après présente les besoins en
vitamines des tilapias.
Tableau III : Besoins en vitamines de
Oreochromis niloticus d'après Pouamogne (1994)
Vitamines
|
Besoins (g/kg aliment)
|
Prémix (g/kg prémix)
|
Thiamine (Vit. B1)
|
|
2,5
|
Riboflavine (Vit. B2)
|
6
|
2,5
|
Pyridoxine (Vit. B6)
|
|
2,0
|
Acide pantothénique (Pantothénate)
|
10
|
5,0
|
Inositol
|
|
100
|
Biotine (Vit. H)
|
|
0,3
|
Acide folique
|
|
0,7
|
Acide para-N-benzoïque
|
|
2,5
|
Choline
|
26 - 125
|
200
|
Niacine (ac. nicotinique ou Vit. P.P.)
|
|
10
|
Cyanocobalamine (Vit. B12)
|
|
0,0
|
Vit. K
|
|
2,0
|
Acide ascorbique (Vit. C)
|
50
|
50
|
2.4 Energie
L'efficacité dans l'utilisation des nutriments d'un
régime chez le poisson est généralement
appréciée en termes de pourcentage de rétention des
protéines ou d'énergie. Kaushik et al. (1993) estiment
les besoins énergétiques d'entretien de Oreochromis
niloticus à 70 kJ/kg de poids vif/j (température 28-30
°C). Par rapport aux autres espèces, Oreochromis niloticus
fixe de manière générale avec une meilleure
efficacité les protéines ingérées. Les mêmes
auteurs rapportent aussi que le taux de fixation des protéines et
d'énergie est supérieur à 55 % chez cette espèce,
contre 30-50 % chez la truite arc-en-ciel, le poisson-chat américain ou
la carpe. La rétention de l'énergie sous forme non
protéique serait par contre beaucoup plus faible chez Oreochromis
niloticus (30-41 %).
Le tableau IV ci-dessous résume les données
sur les teneurs recommandées en divers nutriments par rapport aux
besoins des poissons.
Tableau IV : Récapitulatif des
besoins nutritionnels, d'après Lazard (2007).
Nutriments
|
Classe de tailles
|
Aliments de démarrage
jusqu'à 0,5 g
|
0,5 g à 10g
|
10 à 35 g
|
35 g à la
Taille marchande
|
Géniteurs
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Protéines brutes
|
50 %
|
35-40 %
|
30-35%
|
25-30 %
|
30 %
|
Lipides bruts
|
10 %
|
10 %
|
6-10 %
|
6 %
|
8 %
|
Glucides digestibles
|
25 %
|
25 %
|
25 %
|
25 %
|
25 %
|
Fibres
|
8 %
|
8 %
|
8-10 %
|
8-10 %
|
8-10 %
|
Chapitre III : Fertilisation organique des
étangs piscicoles
3.1 Définition
Les fertilisants des étangs piscicoles sont des
substances naturelles ou synthétiques qui sont épandus dans les
étangs en vue d'augmenter la production de phytoplancton,
zooplancton et des insectes qui servent d'aliments pour certains poissons.
Quel que soit le mode de production d'alevins, la fertilisation de
l'étang se révèle de première importance,
principalement chez les espèces planctonophages telles que les
Oreochromis niloticus. Il existe deux grands groupes de
fertilisants :
· Les fertilisants inorganiques composés de
minéraux nutritifs et fabriqués industriellement ;
· Les fertilisants organiques composés de
matières organiques et des minéraux nutritifs et produits
localement à travers des déchets d'animaux de ferme ou les
déchets agricoles.
Dans ce chapitre nous aborderons quelques
généralités sur la fertilisation organique des
étangs piscicoles.
3.2
Action des fertilisants organiques
Les fertilisants organiques ont, pour la plupart, une double
action. Quand ils sont épandus dans les plans d'eau, une partie est
assimilée par la faune aquatique, les zooplanctons et par quelques
poissons; une autre partie est attirée et s'attache à des
particules organiques et minérales présentes dans le milieu.
Cette deuxième partie peut également contribuer au
développement des bactéries, responsables de la
décomposition des matières organiques qui favorise la production
de gaz carbonique et fournit des nitrates et phosphates nécessaires au
développement du phytoplancton.
3.3 Sources de fertilisants organiques
Les sources de fertilisants organiques sont assez nombreuses.
On distingue :
· La fiente de poulet dans les élevages
industriels et autres oiseaux constituant une bonne source de fertilisation
organique des étangs piscicoles. En élevage intensif, les doses
peuvent atteindre 1/4 à 1/2 brouettes toutes les deux semaines pour 100
m2 d'étang.
· Le fumier de porc est utilisable également comme
fertilisant organique des étangs piscicoles. L'association porcherie et
pisciculture est très intéressante par les rendements et les
facilités qu'elle procure. On laissera sécher ce fumier pendant
2 semaines avant de l'utiliser à la dose de 1/2 à 1 brouette
/semaine /étang de 400 m².
· Le fumier de vache et autres ruminants est
utilisé aussi comme fertilisant organique mais avec beaucoup de
précautions car il est trop riche en cellulose et risque de provoquer
une importante fermentation qui fera chuter brutalement le taux
d'oxygène dissous. Il est préférable de l'utiliser en
application sur le fond des étangs, à sec après la
vidange, à la dose de 1 tonne /étang de 4 ares /an.
· Le purin qui est un liquide suintant d'un tas de fumier
après une pluie ou un arrosage, constitue une source de fertilisant des
étangs. Il est excellent pour la production de zooplancton à
raison de 2,5 litres /are /semaine.
· Les composts composés de végétaux
relativement tendres comme les feuilles, herbes et plantes aquatiques, qu'on
mélange à des matières fécales (d'oiseaux, porcs,
herbivores ou humaines), peuvent être utilisés comme fertilisants
organiques après un an, soit 2 ou 3 retournements.
Cette liste, loin d'être exhaustive, montre la
pluralité des sources de fertilisants organiques dans le milieu
rural.
3.4 Mode d'épandage du fertilisant organique
Les épandages de fertilisant organique doivent
être uniformes pour éviter toute concentration fâcheuse. Le
fertilisant doit faire l'objet d'essais pour vérifier sa
productivité et sa non nocivité. Pour éviter une asphyxie
des poissons, on peut réaliser un test où l'on mesure le taux
d'oxygène dissous en fonction des doses d'épandages.
L'épandage de fiente se réalise
préférentiellement en poids de fiente et en pourcentage de la
biomasse de poissons. L'épandage se fait dans la matinée, sans
dépasser les valeurs maximales recommandées. Ceci pour
éviter, d'abord, une accumulation au fond de l'étang et ensuite
une chute rapide du taux d'oxygène dissous. La fréquence
journalière est l'idéale, comme en Israël où cette
méthode donne les meilleurs résultats.
![](tude-du-pregrossissement-de-oreochromis-niloticus--l-aide-de-fertilisant-organique14.png)
![](tude-du-pregrossissement-de-oreochromis-niloticus--l-aide-de-fertilisant-organique15.png)
Chapitre IV : Matériel et
méthodes
4.1 Présentation du milieu d'étude
La présente étude a été
réalisée à la station de recherche en pisciculture du
Centre National de Recherche Agronomique (CNRA) de Bouaké
créée depuis 1956.
Elle est située au centre de la Côte d'Ivoire,
dans la forêt classée de Kongodékro, entre 7°37' de
latitude nord et 5°02' de longitude sud, à 6 km de Bouaké
sur l'axe Bouaké - Yamoussoukro.
Elle couvre une superficie totale de 114 ha, dont 2,4 ha en
eau, composée de :
· 30 bacs bétonnés de 15 m3
;
· 20 bacs bétonnés de 1 m3 ;
· 20 bacs de tri de 1 m3 ;
· 14 raceways d'un volume variant entre 7 et 12
m3 ;
· 80 étangs piscicoles de superficie variant entre
50 et 400 m² ;
· 01 écloserie ;
· 01 salle d'aquarium.
L'alimentation en eau de la station se fait par gravité
à partir d'un lac de barrage sur la rivière
« Kan », situé à 2 km de la station. L'eau
est acheminée par un canal d'alimentation en terre à ciel
ouvert.
La station de recherche en pisciculture du CNRA, n'a pas
été épargnée par la guerre survenue en septembre
2002. Les infrastructures étaient depuis cette date dans un état
de dégradation avancées et la majorité du personnel a
quitté la station. Mais grâce à un financement de la BAD
(Banque Africaine de Développement) la station est aujourd'hui en cours
de réhabilitation.
![](tude-du-pregrossissement-de-oreochromis-niloticus--l-aide-de-fertilisant-organique16.png)
Source : Google helph
Figure 1 : Vue satellitaire de la
Station de Recherche en Pisciculture du CNRA de Kongodékro
4.2 Matériel
Le matériel utilisé pour la réalisation
de l'essai était de deux types, à savoir le matériel
biologique et le matériel technique.
4.2.1 Matériel biologique
Le matériel biologique était composé de
14 000 alevins de Oreochromis niloticus produits sur place.
L'échantillonnage par pesée a permis de sélectionner des
individus homogènes dans une plage de poids de 0,3-15 g, pour un poids
moyen individuel de 0,9 #177; 5,3 g.
4.2.2 Matériels techniques
4.2.2.1 Etangs
![](tude-du-pregrossissement-de-oreochromis-niloticus--l-aide-de-fertilisant-organique17.png)
Neuf (9) étangs ont été utilisés
durant l'essai ; six (6) étangs de 50 m² (5 m de largeur et 10
m de longueur) et trois (3) étangs de 200 m² (10 m de largeur et
20 m de longueur).
![](tude-du-pregrossissement-de-oreochromis-niloticus--l-aide-de-fertilisant-organique18.png)
Figure 4 : Aperçu d'un étang de 200 m²
Figure 3 : Aperçu d'un étang de 50 m².
4.2.2.2 Fertilisants organiques
Le fertilisant organique choisi dans cet essai était de
la fiente de poulet mélangée à la litière. Elle a
été récoltée dans des élevages industriels
de poulets à Bouaké. Ce fertilisant a été choisi
grâce à sa disponibilité dans la ville de Bouaké et
son prix d'achat très faible (500 FCFA/100 kg) auprès des
aviculteurs. La composition chimique estimée à partir de la
littérature, est donnée dans le tableau V.
Tableau V : Composition de la
matière organique à base de fiente de poulet
En % du Produit brut
|
|
Matière sèches
|
Cendres
|
Mat. grasse
|
Ca
|
N
|
P
|
K
|
Na
|
Fiente
|
|
93,7
|
21,3
|
5,5
|
5,5
|
2,4
|
1,0
|
1,0
|
0,2
|
Source : Laboratoire central de Nutrition
animale, ENSA, Abidjan
![](tude-du-pregrossissement-de-oreochromis-niloticus--l-aide-de-fertilisant-organique19.png)
Figure 5 : Fiente de poulet
4.2.2.3 Aliment 3A
Le 3A est un aliment composé, concentré sec,
aliment classique de pisciculture de Oreochromis niloticus en
étang, fabriqué par le CNRA. Sa formulation est de 70% de farine
basse de riz, 20% de tourteau de coton et de 10% de farine de poisson. La
composition chimique estimée à partir de la formulation est
donnée dans le tableau VI.
Tableau VI : Composition chimique de
l'aliment 3A
En % MS
|
protéine
|
lipide
|
cendre
|
cellulose
|
ENA
|
3A
|
17,2
|
12,4
|
9,5
|
2
|
48
|
![](tude-du-pregrossissement-de-oreochromis-niloticus--l-aide-de-fertilisant-organique20.png)
Figure 6 : Aliment 3A
4.2.3 Matériel de l'essai
Le matériel d'essai est relatif à tous les
équipements et outils qui ont servi pour les différentes
manipulations. Il s'agit :
· d'une balance électronique (modèle
SARTORIUS, poids max 30 kg, précision 0,1 g), pour la pesée
individuelle des poissons ;
· d'une balance (SALTER MODEL 235, poids max 30 kg,
précision 50 g), pour la pesée de la ration alimentaire
journalière des différents étangs ;
· d'un multiparamètre portatif à sonde (de
marque WTW, Multi 340i), pour la mesure de la température, le pH, et
l'oxygène dissous de l'eau ;
· d'une senne de 6 mm de maille, deux épuisettes
à manche, quatre lessiveuses, cinq seaux de 10 litres, pour les
pêches de contrôle ;
· d'un filet à plancton et des piluliers pour les
prélèvements d'échantillon d'eau ;
· d'un microscope optique (marque WILD M54), pour le
comptage du zooplancton contenant les échantillons d'eau.
![](tude-du-pregrossissement-de-oreochromis-niloticus--l-aide-de-fertilisant-organique21.png)
![](tude-du-pregrossissement-de-oreochromis-niloticus--l-aide-de-fertilisant-organique22.png)
Figure 7 : Appareil de mesure des
paramètres physico-chimiques
Figure 8 : Filet à plancton
4.3 Méthodes expérimentales
4.3.1 Traitements
A l'aide de l'aliment 3A et de la fiente, trois traitements
correspondants respectivement à la fiente, l'aliment 3A et l'aliment 3A
associé à la fiente ont été constitués.
4.3.2.1 Quantification et mode de distribution des
traitements
· Quantification de l'aliment 3A et du
fertilisant organique
Les quantités d'aliments 3A distribuées ont
été évaluées en fonction de la biomasse totale dans
les étangs. Selon des études réalisées à la
station de recherche en pisciculture de Bouaké, la ration alimentaire
optimale quotidienne est environ 6 % de la biomasse totale pour les alevins de
Oreochromis niloticus en étang. Sur la base de cette
recommandation, la ration journalière (Rj) établie a
été la suivante :
![](tude-du-pregrossissement-de-oreochromis-niloticus--l-aide-de-fertilisant-organique23.png)
Avec :
Rj : Ration journalière
(g)
b : biomasse totale en étang
(g)
Après chaque pêche de contrôle, les rations
alimentaires journalières de l'aliment 3A du mois subséquent
étaient réajustées en fonction de la biomasse totale en
élevage.
Quant au fertilisant organique, les quantités à
épandre ont été estimées en fonction de la
superficie des étangs. Les quantités épandues
étaient de 6 kg /100 m²/jour. Le traitement
intermédiaire (3a×fp) est constitué de la ration
Rj divisée par deux
(Rj /2)
associée à 3 kg /100 m² /j de
fertilisant. Les mesures de 3A et de fertilisant distribuées par
traitement sont consignées dans le tableau VII.
Tableau VII : Quantité d'aliments
3A et de fertilisants distribués par traitement et par jour
Traitements
|
Proportion distribuée par jour
|
Aliment 3A
|
Fertilisant organique
|
3a
|
6 % de la biomasse totale
(100 % 3A)
|
pas de fertilisant
(0 % Fertilisant)
|
3a×fp
|
3 % de la biomasse totale
(50 % 3A)
|
3 kg /100 m2
(50 % Fertilisant)
|
fp
|
pas d'aliment 3A
(0 % 3A)
|
6 kg/100 m2
(100 % Fertilisant)
|
· Mode de distribution des traitements
Les étangs soumis au traitement (3a×fp)
recevaient le fertilisant les matins à 8h et l'aliment 3A dans
l'après-midi à 16h. Les alevins du traitement (3a) étaient
nourris uniquement avec l'aliment 3A en deux fractions, une fraction
était distribuée le matin à 8h et une autre dans
l'après-midi à 16h. Quant au traitement de fertilisant organique
(fp) la distribution se faisait uniquement que les matins à 8h pour
éviter une chute du taux d'oxygène dissous. Le mode de
distribution est résumé dans le tableau VIII.
Tableau VIII : Mode de distribution
journalière des traitements
Traitements
|
heures de distribution
|
Matin (8h)
|
|
Après-midi (16h)
|
3a
|
50 % 3A
|
|
50 % 3A
|
3a×fp
|
50 % fp
|
|
50 % 3A
|
fp
|
100 % fp
|
|
Pas de distribution
|
4.4 Dispositif expérimental
Le dispositif expérimental mis en oeuvre a
consisté à l'empoissonnement aléatoire de 9
étangs avec 14 000 alevins de Oreochromis niloticus de poids
moyen individuel initial de 0,9 #177; 5,3 g, à une densité de
mise en charge de 20 poissons au m² soit
4 000 poissons par étang de 200 m² et 1 000
poissons par étangs de 50 m².
Les étangs, répartis en trois triplicats,
étaient soumis aux trois traitements, chaque triplicat recevant un
traitement de façon aléatoire. La figure 9 montre la disposition
des différents triplicats.
Etang E3
Superficie : 200 m²
Traitement : fp
Etang E2
Superficie : 200 m²
Traitement : fp×3a
Etang E1
Superficie : 200 m²
Traitement : 3a
Etang A7
Superficie : 50 m²
Traitement : fp
Etang A6
Superficie : 50 m²
Traitement : fp×3a
Etang A5
Superficie : 50 m²
Traitement : 3a
Etang A4
Superficie : 50 m²
Traitement : fp
Etang A3
Superficie : 50 m²
Traitement : fp×3a
Etang A2
Superficie : 50 m²
Traitement : 3a
Figure 9 : Aperçu du dispositif
expérimental
4.5 Conduite de l'essai
La conduite de l'essai a consisté en la distribution
quotidienne de l'aliment et du fertilisant organique, en la mesure hebdomadaire
des paramètres physico-chimiques, au prélèvement
également hebdomadaire de l'eau pour l'étude du zooplancton, et
à la mesure mensuelle des paramètres zootechniques des
poissons.
4.5.1 Suivi de l'essai
· Suivi des paramètres
zootechniques
Pour suivre les paramètres zootechniques des poissons,
une pêche de contrôle était programmée tous les 30
jours. Pendant chaque pêche de contrôle, cinquante (50) alevins ont
été prélevés dans chaque étang et
individuellement pesés. A la fin de l'essai, tous les poissons ont
été pesés et dénombrés.
· suivi de la biomasse
zooplanctonique
Pour apprécier la prolifération des zooplanctons
dans le milieu un échantillon d'eau a été
prélevé tous les semaines dans chaque étang à
l'aide d'un filet à plancton présentant une ouverture de
8,5 cm de diamètre, 40 um de maille et une longueur de 1 m,
immergé à mi-profondeur et tiré sur une distance de 10 m.
Le contenu est recueilli dans un pilulier de 120 ml, puis formolé
à 5 %. Le comptage des zooplanctons contenus dans l'échantillon
prélevé a été effectué au laboratoire du
CNRA à l'aide d'un microscope optique.
· Suivi de la qualité de l'eau
Le suivi de la qualité de l'eau a consisté en la
mesure du pH, de l'oxygène dissous et de la température dans
chaque étang par semaine. L'appareil de mesure de ces paramètres
était électronique et muni de sondes et d'un écran. Les
mesures consistaient à plonger les sondes dans l'eau et à lire
sur l'écran la valeur correspondante après stabilisation des
chiffres qui y défilent.
4.6 Paramètres zootechniques et approche
économique
Pour estimer la croissance des poissons au cours de
l'expérimentation et la rentabilité de chaque traitement, les
différents paramètres zootechniques et indices économiques
suivants ont été calculés.
4.5.1 Paramètres zootechniques
Les paramètres zootechniques suivants ont
été calculés :
· Gain de masse corporelle (GMC)
Le GMC, appelé couramment gain de poids moyen, permet
d'évaluer la croissance pondérale des poissons pendant un temps
donné. Il est calculé à partir de la formule ci-dessous :
Gain de Poids Moyen (g) = Poids final
(g) - Poids initial (g)
· Gain Moyen Quotidien
(GMQ)
GMQ encore appelé croissance individuelle
journalière permet d'apprécier le gain de poids journalier des
poissons en élevage. Il est déterminé à partir de
la relation ci-dessous :
![](tude-du-pregrossissement-de-oreochromis-niloticus--l-aide-de-fertilisant-organique24.png)
· Taux de croissance spécifique (TCS)
Ce coefficient permet d'évaluer le poids gagné
par le poisson chaque jour, en pourcentage de son poids vif et corrige les
erreurs du gain moyen quotidien (GMQ).
![](tude-du-pregrossissement-de-oreochromis-niloticus--l-aide-de-fertilisant-organique25.png)
ln est le logarithme népérien,
il permet de mieux corriger la variabilité du poids
pc : poids corporel
· Taux de survie
Le taux de survie est calculé à partir du nombre
total de poissons à la fin de l'expérience et de l'effectif en
début d'élevage, selon la relation ci-dessous :
![](tude-du-pregrossissement-de-oreochromis-niloticus--l-aide-de-fertilisant-organique26.png)
· Densité zooplanctonique
Le calcul de la densité zooplanctonique permet de
jauger la prolifération de zooplanctons dans le milieu, elle est
exprimée par unité de volume en divisant le nombre d'individus
compté dans un échantillon par le volume d'eau filtré.
![](tude-du-pregrossissement-de-oreochromis-niloticus--l-aide-de-fertilisant-organique27.png)
Avec :
d : densité de zooplancton
(ind /m²)
D : diamètre d'ouverture du filet
à plancton (m)
(D /2)²×ð : surface
d'ouverture du filet à plancton (m²)
ind : individu compté par
échantillon.
h : Hauteur d'eau
4.5.2 Approche économique
L'approche économique a été faite sur la
base des informations recueillies auprès du Directeur de la station et
des aviculteurs qui vendent le fertilisant organique.
· Estimation du prix de revient d'un
kilogramme de traitement
Le prix de revient d'un kilogramme de traitement est la
sommation des différents coûts supportés pour sa
production . Le prix
d'achat du kilogramme d'aliment 3A nous a été fourni par le
CNRA. Quant à la fiente (fp) nous avons évalué le prix
d'achat du kilogramme en tenant compte du prix d'achat d'un sac de 100
kilogrammes auprès des aviculteurs. Le prix d'achat du kilogramme de
fertilisant associé à l'aliment 3A (3a×fp)
a été déduit des deux premiers prix. Les frais de
transports de la tonne de fiente et de 3A nous ont été
donnés par le directeur de la station. Quant aux frais de main-d'oeuvre
pour distribuer un kilogramme de fiente ou d'aliment 3A, nous avons
considéré le salaire d'un manoeuvre qui s'élève
à 1500 FCFA pour une journée de travail (8 heures) en raison de
187,5 FCFA/heure. Compte tenu du fait que la distribution nécessite 2
heures de travail (8h-9h et 17h-18h), nous avons évalué les frais
de main-oeuvre liés à la distribution d'un kilogramme d'aliment
3A et de fertilisant par la formule suivante :
F=Ht×Sh×De/Qt
F : Frais de distribution d'un
kilogramme de fertilisant ou de 3A (FCFA/Kg)
Ht : Nombre d'heure de
travail
Sh : Salaire par heure de
travail (FCFA)
De : Durée de l'essai
(90J)
Qt : quantité totale de fiente et
de 3A distribuées au cours de l'essai (Kg)
Les différents prix d'achats ont été
majorés des frais de transport et de main d'oeuvre pour trouver le prix
de revient d'un kilogramme d'aliment 3A et de fertilisant. Les différent
frais utilisés pour le calcul du prix de revient d'un kilogramme de
traitement sont résumés dans le tableau IX ci-dessous
Tableau IX: Différents frais
utilisés pour le calcul du prix de revient du kilogramme de traitement
Prix des composants
(FCFA)
|
Montant par kg
de traitement
3a (FCFA)
|
Montant par kg
de traitement
fp (FCFA)
|
Montant par kg
de traitement
3a×fp (FCFA)
|
Prix d'achat de 100 kg de fiente de poulet :500
|
0
|
5
|
2,5
|
Prix d'achat de 1000 kg de 3A : 125 000
|
125
|
0
|
62,5
|
Transport de 1000 kg de 3A :30.000
|
30
|
0
|
15
|
Transport de 1000 kg de fiente : 15 000
|
0
|
15
|
7,5
|
main d'oeuvre
|
5,9
|
5,9
|
2,9
|
· Estimation du coût total de chaque
traitement
Le coût total des différents traitements a
été estimé en multipliant le prix du kilogramme de chaque
traitement par la quantité totale distribuée au cours de l'essai.
Il est exprimé en FCFA par la relation
suivante :
Ct = Qt × Pk
Ct :
Coût total du traitement (FCFA)
Qt : Quantité totale de
fertilisant ou d'aliment distribuée au cours de l'essai (Kg)
Pk : Prix du kg d'aliment ou
de fertilisant (FCFA)
· Estimation du coût de production d'un
fingerling par traitement
Le coût de production d'un fingerling a
été évalué en divisant le coût total d'un
traitement par le nombre de fingerlings obtenus dans ce traitement à la
fin de l'essai.
Il est exprimé en FCFA/fingerling par la relation
suivante :
CP =
![](tude-du-pregrossissement-de-oreochromis-niloticus--l-aide-de-fertilisant-organique29.png)
CP : Coût de
production d'un fingerling (FCFA)
Nf : Nombre de fingerling
produit
Ct : Coût total du
traitement (FCFA)
Le nombre de fingerlings produits par traitement et le
coût total de chaque traitement sont résumés dans le
tableau X.
Tableau X : Coût du traitement et
nombre de fingerling produit
traitements
|
Coût total du traitement (FCFA)
|
Nombre fingerling produit
|
3a
|
69058,2
|
4048
|
fp
|
36363,6
|
3453
|
3a×fp
|
70426,0
|
3212
|
· Marge bénéficiaire
générée par traitement
Avec un prix de vente moyen de 50 FCFA par fingerling sur le
marché local, nous avons estimé la marge
bénéficiaire en confrontant le coût du traitement à
la valeur de la production par la relation suivante :
MB = VP
Ct
MB : Marge
bénéficiaire (FCFA)
Vp : Valeur de la production par
traitement (FCFA)
Ct : Coût total du traitement
(FCFA)
Les charges liées au traitement et les valeurs de
production par traitement sont dans le tableau XI
Tableau XI : Charges liées au
traitement et valeur de la production par traitement
Traitements
|
Rubriques
|
charges
|
produits
|
Quantité de traitement distribué (kg)
|
Coût des traitements
(FCFA)
|
Nombre de fingerling produit
|
Valeur de la production (FCFA)
|
|
|
|
|
|
3a
|
429,23
|
69058,2
|
4048
|
202 400
|
fp
|
1404
|
36 363,6
|
3453
|
172650
|
3a×fp
|
394,9(3a) 702(fp)
|
70 426,0
|
3212
|
160600
|
4.6 Traitement statistique des
résultats
A la fin de l'expérience, les valeurs moyennes obtenues
dans les traitements pour estimer la croissance des poissons et
caractériser l'efficacité des traitements ont été
comparées par l'analyse de variance à un facteur (ANOVA). Si les
différences révélées par ANOVA étaient
globalement significatives, les comparaisons des moyennes seraient par la suite
exécutées par le test de Student-Newmann-Keuls. Tous les calculs
ont été réalisés grâce au module statistique
du logiciel SPSS 14.0 au seuil de signification de 5 %.
Chapitre V : RESULTATS ET DISCUSSION
5.1 RESULTATS
5.1.1 Paramètres physico-chimiques de l'eau
d'élevage
Les moyennes des paramètres physico-chimiques
enregistrées par traitement au cours de l'essai sont
présentées dans le Tableau VIII.
Tableau XII: Valeurs moyennes des
paramètres physico-chimiques de l'eau
d'élevage par traitement
Traitement
|
Paramètre physico-chimique
|
Température
(°C)
|
Oxygène dissous (mg /l)
|
pH
|
|
|
|
|
3a
|
25,8 #177;1,8a
|
5,7 #177; 2,4a
|
6,4 #177; 0,0a
|
3a×fp
|
25,9#177; 0,8a
|
3,7 #177; 1,1b
|
6,3 #177; 0,1a
|
fp
|
25,2 #177; 0,3a
|
3,1 #177; 0,1b
|
6,1 #177; 0,3a
|
Les valeurs portant la même lettre en indice sur chaque
colonne ne sont pas significativement différentes (P > 5%).
· Température
Les températures enregistrées dans les
différents étangs ont très peu varié. Elles
oscillent entre 25,2°C et 25,9°C. Aucune différence
significative n'a été observée entre ces valeurs.
· Potentiel d'hydrogène
Le pH est globalement acide, il fluctue entre 6,1 et 6,4.
Tout comme la température, aucune différence significative n'a
été observée entre les différents pH.
.
· Oxygène dissous
L'oxygène dissous enregistré dans les
étangs du traitement (3a) est plus élevé (5,7 #177; 2,4
mg /l) et significativement différent (P < 5 %) des traitements
(3a×fp) et (fp) qui donnent respectivement des taux
oxygène de 3,7 #177; 1,1 mg/l et 3,1 #177; 0,1 mg/l qui ne
diffèrent pas significativement entre eux.
5.1.2 Densité zooplanctonique et taux de survie
Les différentes densités moyennes du zooplancton
et le taux de survie des poissons obtenus au cours de l'essai sont
consignés dans le tableau XIII.
Tableau XIII: Densité zooplanctonique
et taux de survie des différents traitements
Traitements
|
Densité (ind/m2)
|
Taux de survie
|
|
3a
|
201,8a
|
75,2 #177; 20,4a
|
|
3a×fp
|
594,9b
|
61,6 #177; 18,3a
|
|
fp
|
799,8b
|
65,1 #177; 28,1a
|
|
Les valeurs portant la même lettre en indice sur une
colonne ne sont pas significativement différentes (P > 5 %).
· Densité zooplanctonique
La prolifération de zooplancton dans le milieu a
été évaluée par le calcul de la densité
zooplanctonique par traitement.
Pour la durée totale de l'expérience, la
biomasse zooplanctonique dans les différents triplicats a
été de 201,8 ind/m3, 594,9 ind/m3, et
799,8 ind/m3, respectivement pour les traitements (3a), (3a×fp)
et (fp). La densité zooplanctonique des traitements (fp) et (3a×fp)
est significativement élevée (P < 5%) par rapport au
traitement (3a).
· Survie
Au cours de l'expérience, le taux de survie des
poissons dans les différents triplicats a été
calculé à la fin de l'essai.
Pour la durée totale de l'expérience, le taux de
survie dans les différents triplicats a été de 75,2 %,
61,6 % et 65,1 % respectivement pour les traitements (3a), (fp×3a) et
(fp). Aucune différence significative entre ces valeurs n'a
été observée.
5.1.3 Croissance des alevins
Afin d'évaluer la croissance des poissons au cours de
l'expérience, des méthodes analytiques fondées sur la
détermination de différents indices zootechniques couramment
utilisés ont été appliquées. Les principaux
résultats obtenus sont consignés dans les tableaux XIV et XV
ci-après .
Tableau XIV : Evolution du poids moyen
individuel (pmi) des poissons par traitement.
Traitements
|
pmi(g)
à la mise en
charge(J0)
|
pmi(g)
à la 1ère pêche(J30)
|
pmi(g)
à la 2ieme pêche(J60)
|
pmi(g)
à la 3ieme
pêche(J90)
|
3a
|
0,9 #177; 5,3a
|
4,7 #177; 1,3b
|
8,2#177; 2,4b
|
9,5 #177; 2,0b
|
fp×3a
|
0,9 #177; 5,3a
|
9,0 #177; 0,9a
|
13,7 #177; 1,0a
|
14,6 #177; 1,1a
|
fp
|
0,9 #177; 5,3a
|
8,8 #177; 1,2a
|
14,2 #177; 0,9a
|
16,3 #177; 1,5a
|
Les valeurs portant la même lettre en indice dans chaque
colonne ne sont pas significativement différentes (P >5 %).
Les poissons soumis au traitement (3a), présentent une
croissance significativement plus faible (P < 5 %) que celle des alevins
soumis aux traitements (fp) et (3a×fp) sur toute la durée de
l'essai.
Les poids moyens des poissons des traitements (fp) et
(3a×fp) ne sont pas significativement différents.
Tableau XV: Performances de croissance des
poissons au cours de l'essai
Sur chaque colonne, les valeurs portant la même lettre
en indice ne sont pas significativement différentes (P > 5 %).
Traitements
|
Performance de croissance
|
GMQ (g/J)
|
TCS (%pc/J)
|
GMC (g)
|
3a
|
0,08 #177; 0,0b
|
2,5 #177; 0,2a
|
8,6 #177; 2,0b
|
3a×fp
|
0,1 #177; 0,0a
|
3,0 #177; 0,0a
|
13,7 #177; 1,1a
|
fp
|
0,1 #177; 0,0a
|
3,1 #177; 0,1a
|
15,4 #177; 1,5a
|
GMC : Gain de masse corporelle (en 90
jours d'élevage)
GMQ : Gain moyen quotidien
TCS : Taux de croissance
spécifique
Avec un gain de poids moyen de 15,4 #177; 1,5 g en 90 jours,
soit une croissance journalière moyenne de 0,1 #177; 0,0 g/j et un taux
de croissance spécifique de 3,1 #177; 0,1 %pc/j, les alevins soumis au
traitement fiente de poulet (fp) présentent de meilleures performances
de croissance par rapport aux traitements (3a) et (3a×fp).
Les alevins du traitement (3a×fp) ayant un poids
moyen initial de 0,9 #177; 5,3 g ont atteint 13,7 #177; 1,1 g à l'issue
des 90 jours, soit une croissance journalière de 0,1 #177; 0,0
g /j, avec un taux de croissance spécifique de 3,0 #177; 0,0 %
pc/j.
Ils présentent des performances
légèrement inférieures au traitement (fp), mais
statistiquement, il n'y a pas de différence significative entre les
traitements (fp) et (3a×fp).
Comparées au traitement (fp) et (3a×fp), les
performances de croissance des poissons du traitement (3a) sont faibles et
significativement différentes (seulement 8,6 #177; 2,0 g en 90 jours,
soit un GMQ de 0,08 #177; 0,2 g/j et un TCS de 2,5 #177; 0,2 % pc/j).
5.1.4 Approche économique
Les résultats économiques sont
résumés dans le tableau XVI.
Tableau XVI : Résultats
économiques
traitements
|
Prix de revient du kg(FCFA)
|
Coût total du traitement (FCFA)
|
Coût de production d'un fingerling
(FCFA)
|
Prix de vente d'un fingerling
(FCFA)
|
Marge bénéficiaire sur un fingerling (FCFA)
|
3a
|
160,9
|
69058,2
|
17,0
|
50
|
33
|
fp
|
25,9
|
36363,6
|
10,5
|
50
|
39.5
|
3a fp
|
90,4
|
70426,0
|
21,9
|
50
|
28.1
|
Les traitements 3a, fp et 3a×fp coûtent
respectivement 160,9 FCFA, 25,9 FCFA et 90,4 FCFA le kg.
Utilisation des différents traitements donnerait un
coût total de 36 363,6 FCFA pour le traitement (fp) contre 69 058,2 FCFA
pour le traitement (3a) et 70 426,0 FCFA pour le
traitement (3a×fp).
Produire un alevin avec le traitement (fp)
coûte 10,5 FCFA contre 17,0 FCFA avec le traitement (3a) et
21,9 FCFA avec le fertilisant associée au 3A.
En confrontant le coût de l'alimentation à la
valeur de la production, on obtient une marge bénéficiaire de
39,5 FCFA par fingerling en utilisant le fertilisant organique contre 33 FCFA
par fingerling pour l'aliment 3A et 28,1 FCFA par fingerling lorsqu'on associe
fertilisant organique et l'aliment 3A.
5.2 DISCUSSION
Le pH et la température moyenne enregistrés
varient respectivement de 6,3 #177; 0,3 à 6,4 #177; 0,0 et 25,2 #177;
0,3°C à 25,9 #177; 0,8°C. Ces valeurs ne différent pas
significativement d'un traitement à un autre et sont dans les limites
tolérables pour Oreochromis niloticus (Tableau I page
8).
Le taux d'oxygène dissous pour le traitement (3a)
(5,4 #177; 0,0 mg /l) est dans la limite acceptable pour les
Oreochromis niloticus. Par contre les valeurs enregistrées
pour les traitements (3a×fp) (3,7 #177;
1,1mg /l) et (fp) (3,1 #177; 0,1mg/l) sont inférieures aux valeurs
optimums rapportées par des travaux antérieurs (Balarin et
Hatton, 1979). Selon ces auteurs la valeur optimale requise en oxygène
dissous dans les étangs est de 5 mg/l.
Au regard des valeurs obtenues, il ressort que la dose de
fertilisant organique utilisée ne semble pas avoir d'effet
négatif sur la température et le pH. Cependant, le faible taux
d'oxygène dissous enregistré dans les traitements (fp) et
(3a×fp) serait dû à l'épandage du fertilisant
organique. En effet, le fertilisant organique est composé
essentiellement de litière et de fiente de poulet. Son épandage
pourrait augmenter la turbidité des plans d'eau et réduire la
pénétration de la lumière dans les étangs. Cette
réduction de la lumière peut occasionner une diminution de
l'activité photosynthétique et par ricochet une diminution
l'oxygène dissous.
Aussi, selon Lazard (1984), La concentration en oxygène
dissous résulte d'un équilibre entre l'activité
phytoplanctonique autotrophe (principale source d'oxygène) et
l'activité bactérienne hétérotrophe (principale
consommatrice d'oxygène). La minéralisation du fertilisant
organique provoque une grande activité hétérotrophe,
consommatrice d'oxygène susceptible de provoquer une diminution de
l'oxygène dissous dans les étangs de fertilisation organique.
Quant au taux de survie, il ressort que nous n'avons pas
enregistré de variation significative entre les différents
traitements. La mortalité enregistrée ne semble pas être
liée à l'épandage du fertilisant organique. En effet, la
mortalité était enregistrée quelques jours après
les manipulations ou à la suite des obstructions des canaux
d'alimentation en eau. Les mortalités seraient donc dues au stress des
manipulations et à la mauvaise alimentation en eau des
étangs. Aussi l'écart de poids entre les alevins (#177; 5,3
d'ecart type) dû à la disponibilité des alevins sur la
station peut favoriser le cannibalisme dans les étangs et expliquer les
mortalités enregistrées
L'analyse statistique montre que les performances de
croissance du traitement (3a×fp) et (fp) sont au-dessus de celles
du traitement à base de l'aliment industriel 3A. La densités
zooplanctonique du traitement (fp) est significativement plus
élevées que celle des traitements (3a) et (3a×fp). Les
performances de croissance enregistrées au niveau du traitement (fp) et
(3a×fp) semblent être liées à l'abondance de
zooplanctons dans le milieu due à l'action du fertilisant organique. En
effet, la décomposition du fertilisant organique favorise une
prolifération des zooplanctons qui semblent être
appréciés par les alevins Oreochromis niloticus. Cette
hypothèse a été démontré par
Tudorancea et al. (1988), qui en se basant sur des
résultats obtenus dans le lac Awassa (Ethiopie), affirment que les
alevins Oreochromis niloticus sont omnivores et se nourrissent
essentiellement de zooplanctons et de phytoplanctons.
Dans l'approche économique, il est question
d'établir la comparaison des résultats économiques des
différents traitements afin d'identifier le traitement le plus rentable.
Le bilan des élevages consiste traditionnellement à dresser un
compte d'exploitation où figurent le total des charges et le produit
d'exploitation. Pour ce qui est de notre étude, comme il s'agit d'un
essai de production, nous avons omis volontairement les autres charges
inhérentes à l'exploitation, pour ne confronter que les charges
directes aux traitements à la valeur de la production induite.
En admettant que le prix de l'alimentation est le facteur le
plus important dans les frais généraux, la démarche aborde
une approche prévisionnelle sur la marge bénéficiaire par
fingerling que peut générer l'utilisation de chaque traitement.
En confrontant le coût de l'alimentation à la
valeur de la production, on obtient une marge bénéficiaire par
fingerling plus élevée pour le traitement composé
essentiellement de fertilisant organique que les deux autres traitements.
Quoique sommaire, ce calcul montre l'intérêt
économique à utiliser le fertilisant organique à base de
fiente de poulet pour le prégrossissement de orechromis
niloticus.
De façon générale, la fertilisation
organique des étangs piscicoles à l'aide de fiente de poulet
semble être un bon moyen pour aider le pisciculteur au revenu modeste.
Cependant, ce fertilisant présente des contraintes liées dans un
premier temps à la réduction du taux d'oxygène dissous.
Effet, l'épandage du fertilisant organique à base de fiente de
poulet réduit le taux d'oxygène dissous qui peut occasionner un
taux élevé de mortalité si les doses à
épandre et le temps d'épandage ne sont pas respectés.
Aussi, devons-nous reconnaître que l'épandage du fertilisant
organique à base de fientes de poulet nécessite beaucoup d'effort
chez le pisciculteur (1404 Kg de fientes à épandre pour un
étang de 3 ares pour le cycle de prégrossissement). Cela
s'avère difficile pour lui si l'on se réfère à la
place de la pisciculture dans le système de production en Côte
d'Ivoire. En Effet, dans un environnement dominé par l'économie
de plantation et les cultures d'exportation (café, cacao,
hévéa), la production piscicole est considérée
comme une activité secondaire. Il est donc difficile pour le
pisciculteur d'assurer correctement cette activité secondaire si elle
nécessite beaucoup d'effort.
.
Conclusion
L'objectif majeur poursuivi par cette étude
était de substituer partiellement ou totalement l'aliment industriel
(3A) par un fertilisant organique à base de fiente de poulet en vue de
réduire les charges liées à l'alimentation en étang
de prégrossissement de Oreochromis niloticus. A l'issue de
cette étude, des résultats encourageants, bien que
préliminaires ont été obtenus. Les paramètres
physico-chimiques enregistrés sont au-dessus des valeurs seuil
recommandées pour l'élevage de Oreochromis niloticus. Au
vu des performances de croissance ,du coût de production d'un fingerling
et surtout de la marge bénéficiaire brute
générée, nous pouvons, dans l'état actuel des
connaissances, considérer l'utilisation de fertilisant organique
à base de fiente de poulet sans apport d'aliment extérieur comme
étant le plus rentable en étang de prégrossissement de
Oreochromis niloticus, car il donne les meilleures performances de
croissance et permet d'optimiser les résultats économiques.
Ce travail réalisé en étang de
prégrossissement mériterait d'être repris en étang
de grossissement, et une analyse des contenus stomacaux des poissons
s'avère nécessaire pour établir une relation entre la
quantité de fertilisants à épandre et la quantité
d'aliments naturels ingérés.
![](tude-du-pregrossissement-de-oreochromis-niloticus--l-aide-de-fertilisant-organique32.png)
Adepo B., 1996. Différenciation des
populations naturelle des poissons d'intérêt piscicole en Afrique
de l'ouest : Chrysichthys nigrodigitatus (Lacepède, 1803)
et Oreochromis niloticus (Linné, 1758).Thèse de doctorat
3e cycle, Université d'Abidjan, Côte-d'Ivoire.
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Da Costa K.S., Dembele I. et Lamo S.,
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l'aliment ternaire 3A. In : Proceedings du troisième Symp.
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![](tude-du-pregrossissement-de-oreochromis-niloticus--l-aide-de-fertilisant-organique33.png)
![](tude-du-pregrossissement-de-oreochromis-niloticus--l-aide-de-fertilisant-organique34.png)
ANNEXE IV : Magasin de stockage
d'aliments des alevins
ANNEXE III : Une séance de tri et
de comptage des alevins
ANNEXE II : Une séance
d'enregistrement de paramètres physico-chimiques de l'eau des
étangs.
ANNEXE I : Administration de la station
de recherche en pisciculture du CNRA BOUAKE
![](tude-du-pregrossissement-de-oreochromis-niloticus--l-aide-de-fertilisant-organique35.png)
![](tude-du-pregrossissement-de-oreochromis-niloticus--l-aide-de-fertilisant-organique36.png)
![](tude-du-pregrossissement-de-oreochromis-niloticus--l-aide-de-fertilisant-organique37.png)
Magasin de stockage de l'aliment
ANNEXE V : Quantité d'aliments 3A
distribuée au cours de l'essai
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Traitement
|
étangs
|
charge
|
% de biomasse
|
pmi J0
|
Biomasse totale(g)
|
qté d'alt dist(g/J)
|
pmi J30
|
Biomasse total(g)
|
qté d'alt
|
pmi J60
|
3a
|
A2
|
1000
|
6%
|
0,9
|
921
|
55,2
|
4,0
|
4080,00
|
244,80
|
5,3
|
E1
|
4000
|
6%
|
0,9
|
3684
|
221,0
|
6,2
|
25152,54
|
1509,15
|
9,5
|
A5
|
1000
|
6%
|
0,9
|
921
|
55,2
|
3,8
|
3800,0
|
228,0
|
9,8
|
3a×fp
|
A3
|
1000
|
3%
|
0,9
|
921
|
27,6
|
9,8
|
9860,0
|
295,80
|
14,8
|
E2
|
4000
|
3%
|
0,9
|
3684
|
110,5
|
8,0
|
32271,1
|
968,1
|
13,5
|
A6
|
1000
|
3%
|
0,9
|
921
|
27,6
|
9,1
|
9160,0
|
274,8
|
12,7
|
fp
|
A4
|
1000
|
0%
|
0,9
|
921
|
0
|
10,0
|
10080,0
|
0,0
|
14,9
|
E3
|
4000
|
0%
|
0,9
|
3684
|
0
|
7,5
|
30193,5
|
0,0
|
13,1
|
A7
|
1000
|
0%
|
0,9
|
921
|
0
|
8,9
|
8983,0
|
0,0
|
14,5
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Biomasse totale(g)
|
qté d'alt
|
qté totale (g/J)
|
durée(j)
|
qté/traitement
|
qté tot(kg) /traitement
|
5350,0
|
321,0
|
621,0
|
78
|
48442,6
|
429,2
|
|
38008,0
|
2280,4
|
4010,6
|
78
|
312832,4
|
9800,0
|
588,0
|
871,2
|
78
|
67958,2
|
|
14833,3
|
445,0
|
768,4
|
78
|
59937,5
|
324,7
|
54360,6
|
1630,8
|
2709,4
|
78
|
211339,0
|
|
12760,0
|
382,8
|
685,2
|
78
|
53447,9
|
|
0,0
|
0,0
|
78
|
0,00
|
0,0
|
|
52610,1
|
0,0
|
0,0
|
78
|
0,00
|
14590,1
|
0,0
|
0,00
|
78
|
0,00
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
QUANTITE TOTALE
|
753,96
|
|
|
|
|
|
|
traitement
|
étangs
|
superficie (m²)
|
gté/j
|
durée du traitement (j)
|
qté totale épandue (kg)
|
qté totale épandue (kg)/Trt
|
3a
|
A2
|
50
|
0
|
78
|
0
|
0
|
E1
|
200
|
0
|
78
|
0
|
A5
|
50
|
0
|
78
|
0
|
3a×fp
|
A3
|
50
|
1,5
|
78
|
117
|
702
|
E2
|
200
|
6
|
78
|
468
|
A6
|
50
|
1,5
|
78
|
117
|
fp
|
A4
|
50
|
3
|
78
|
234
|
1404
|
E3
|
200
|
12
|
78
|
936
|
A7
|
50
|
3
|
78
|
234
|
|
|
|
|
|
TOTAL
|
2106
|
ANNEXE VI : Quantité de fertilisants
distribuée au cours de l'essai
ANNEXE VII : Taux de survie des différents
étangs
Traitements
|
N°étangs
|
Nbre début
|
Nbre fin
|
Nbre de fingerlings/traitement
|
|
TS (%) par étang
|
TS (%) /traitements
|
3A
|
A2
|
1000
|
984
|
4048,00
|
|
98,40
|
75,28
|
A5
|
1000
|
678
|
67,80
|
E1
|
4000
|
2386
|
59,65
|
fp
|
A4
|
1000
|
477
|
3453,00
|
47,70
|
65,10
|
A7
|
1000
|
976
|
97,60
|
E3
|
4000
|
2000
|
50,00
|
3a×fp
|
A3
|
1000
|
578
|
|
57,80
|
61,62
|
A6
|
1000
|
816
|
3212,00
|
|
81,60
|
E2
|
4000
|
1818
|
45,45
|