1.2.2 Répartition
géographique de Oreochromis niloticus
Oreochromis niloticus est probablement
l'espèce la plus abondante et la plus répandue des Tilapinae
(Adepo, 1996). Selon cet auteur, ce poisson existe naturellement dans le Nord,
l'Ouest et l'Est de l'Afrique. Cependant en Afrique de l'ouest, il est absent
de la Sierra Leone, du Libéria et du Cameroun. Cette espèce est
subdivisée en sept sous-espèces dont six se rencontrent en
Afrique de l'est et une dans le Nord et l'Ouest de l'Afrique (Trewavas,
1983 ; Trewavas et Teugels, 1991) cité par Iga-Iga (2004).
Oreochromis niloticus a été largement répandue en
Afrique hors de sa zone d'origine pour compléter le peuplement des lacs
naturels ou des barrages déficients ou pauvres en espèces
planctonophages ainsi que pour développer la pisciculture. Ainsi, son
introduction au Burundi et au Rwanda a été signalée en
1951 ; en Madagascar en 1956, en République Centrafricaine et en
Côte d'Ivoire en 1957, au Cameroun en 1958, en Tunisie en 1966, en
Afrique du Sud en 1976 et à des dates inconnues en République
Démocratique du Congo et en Tanzanie.
1.2.3 Exigences écologiques
De nombreuses études de terrain et de laboratoire
(Ibtissem, 2008) montrent que Oreochromis niloticus est une
espèce relativement eurytope, adaptée à de larges
variations des facteurs écologiques du milieu aquatique et colonisant
des milieux extrêmement variés.
1.2.3.1 Température
Oreochromis niloticus, espèce thermophile, se
rencontre en milieu naturel entre 13,5 et 33° C mais l'intervalle de
tolérance thermique observé en laboratoire est plus large, 7
à 41 °C pendant plusieurs heures (Ibtissem, 2008). La
température optimale de reproduction se situe entre 26 et 28 °C, le
minimum requis étant 22 °C, cette espèce ne se nourrit pas
en dessous de 15 °C (Ibtissem, 2008).
1.2.3.2 Salinité
Bien que Oreochromis niloticus soit une espèce
d'eau douce, son euryhalinité est bien connue car, on la rencontre
dans les eaux de salinité comprise entre 0,01 et 30 %o. Toutefois,
au-delà de 20 %o, l'espèce subit un stress important qui la rend
sensible aux maladies, réduisant sa compétitivité par
rapport à d'autres espèces. La reproduction serait inhibée
en eau saumâtre à partir de 15 à 18 %o (Ibtissem, 2008).
1.2.3.3 Potentiel d'hydrogène
La tolérance aux variations de pH est très
grande puisque l'espèce se rencontre dans des eaux présentant des
valeurs de pH de 5 à 11, l'idéal étant situé entre
6,5 et 8,5. Lorsque le pH atteint 2 à 3, un comportement de stress
physiologique apparaît avec une nage rapide, une
accélération des mouvements operculaires, une remontée en
surface pour avaler l'air, une incapacité de contrôler la position
du corps et enfin la mort du poisson (Ibtissem, 2008).
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