INTRODUCTION
La production aquacole mondiale a considérablement
augmenté au cours des 50 dernières années. D'un
niveau inférieur à un million de tonnes au début des
années 50, elle est passée à 45,5 millions de tonnes en
2004 (Iga-Iga, 2004).
Elle a progressé à un taux annuel moyen de 8,8 %
depuis 1970, contre seulement 1,2 % pour les pêches de capture. En 2009,
une étude de la FAO compilée par Gulland a estimé que 55
% des poissons sur le marché mondial proviennent de l'élevage,
alors que cette part ne représentait que 9 % en 1980 (Iga-Iga, 2004).
L'aquaculture poursuit son essor à un rythme plus rapide que celui de
tous les autres secteurs de production alimentaire d'origine animale (FAO,
2006). Cet essor prodigieux est le résultat des recherches et
d'innovations dans la maîtrise de la conduite des élevages et
surtout dans l'alimentation. Malgré ces progrès spectaculaires,
le secteur de la pisciculture n'a pas encore atteint une dimension
économique viable en Afrique.
Quant à la Côte-d'Ivoire, elle
bénéficie de 150 000 hectares de lagune, 350 000 hectares de
lacs, de nombreux bas-fonds propices à la pisciculture, une riche faune
aquatique renfermant plus de cent familles de poissons dont plusieurs ont un
potentiel aquacole certain (FAO, 2009). Malgré cette immense
potentialité naturelle, la Côte-d'Ivoire importe 250 000
à 300 000 tonnes de produits halieutiques par an soit 75 à 80 %
de la consommation nationale de poissons. La pisciculture a une production
très marginale d'environ 1000 tonnes de poissons par an, soit moins de 1
% de la production halieutique nationale, située entre 70 000 et 100 000
tonnes par an. La production aquacole nationale reste donc très
limitée occasionnant ainsi une sortie énorme de devises (FAO,
2009).
Face à cette situation, de nombreuses initiatives en
vue d'augmenter la production nationale de poissons notamment dans le domaine
du développement de la pisciculture ont été prises tant au
niveau de l'Etat que des privés. Mais, dans l'ensemble, toutes les
initiatives se heurtent à l'éternel et épineux
problème de la cherté de l'aliment industriel destiné
à la pisciculture. Pour Gourène et al. (2002), la
contrainte majeure à l'émergence de la pisciculture en Côte
d'Ivoire est la cherté des aliments industriels destinés à
la pisciculture.
Il apparaît dès lors nécessaire de mieux
valoriser les fertilisants organiques telle que la fiente de poulet capable de
produire de l'aliment naturel et disponible à bas prix dans le milieu
rural en vue de proposer aux pisciculteurs des solutions palliatives.
La présente étude est une partie des recherches
effectuées par la Station de Recherche en Pisciculture du Centre
National de Recherche Agronomique (CNRA) dont l'objectif à terme est de
substituer partiellement ou totalement l'aliment industriel 3A par un
fertilisant organique en étang de prégrossissement de
Oreochromis niloticus en vue d'une réduction du coût de
l'aliment destiné à la pisciculture.
Le présent mémoire s'articule en deux parties
:
La première, prélude à notre
étude, donne des généralités sur Oreochromis
niloticus, espèce retenue pour notre étude et la
fertilisation organique des étangs piscicoles.
La seconde partie du rapport aborde l'étude
expérimentale. Elle présente d'abord le matériel
utilisé avant d'énoncer la méthodologie mise en oeuvre
ainsi que les résultats et la discussion.
![](tude-du-pregrossissement-de-oreochromis-niloticus--l-aide-de-fertilisant-organique11.png)
![](tude-du-pregrossissement-de-oreochromis-niloticus--l-aide-de-fertilisant-organique12.png)
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