VII.3. Conclusion :
L'étude de la biocénose de la frange littorale
Sud-Est du petit golfe de Tunis a montré une diversité biologique
assez importante caractérisée par une faune benthique assez
hétérogène représentée en majorité
par les mollusques et une flore plus ou moins variée constituée
principalement d'algues vertes.
La distribution spatiale de la faune et de la macroflore
semble être liée à la nature du support, la nature du
régime alimentaire et les fluctuations des conditions environnementales
(oxygène, hydrodynamisme, lumière, salinité...). Par
ailleurs, la période de maturité sexuelle, la variation des
paramètres physico-chimiques et la disponibilité des nutriments
et du phytoplancton, semble avoir une grande influence sur l'évolution
saisonnière de la faune benthique.
La répartition saisonnière de la macroflore
dépend probablement de la variation des paramètres
physico-chimiques du milieu, du mode de multiplication et la
disponibilité des nutriments : azote et phosphore.
La mise en place des aménagements côtiers
(brise-lames) au niveau de Hammam lif, Solimar plage et Soliman aurait
contribué à l'installation de nouvelles espèces et
l'apparition de nouveaux écosystèmes comprenant des
communautés biocénotique très
hétérogènes qui disposent des galets des brise-lames comme
support, abrite ou frayère et où les relations intra et
interspécifiques (symbiose, prédation...) sont assez
importantes.
Les alvéoles entre les brise-lames constitueraient des
pièges pour l'accumulation de la matière organique qui est
dégradée par les microorganismes et contribuerait ainsi à
la libération des sels nutritifs dans la colonne d'eau. Ces derniers
seront réutilisés par le phytoplancton qui servira à son
tour de nourriture pour le zooplancton qui constitue l'alimentation principale
des alevins des poissons benthiques qui utiliseraient les alvéoles comme
frayère (fig. 30).
Les rejets urbains et domestiques au niveau de l'embouchure de
l'oued Soltane et la sebkha de Soliman seraient à l'origine du
développement des algues nitrophiles des milieux riches en
matière organique et nutriments, où les conditions
environnementales (oxygène, pH, salinité...) sont bien
particulières.
La comparaison de nos résultats avec ceux des travaux
ultérieurs, effectués dans le golfe de Tunis avant la mise en
place des aménagements (Ben Alaya, 1969 ; Ben Maïz, 1984), a permis
de constater une modification de la structure de la biocénose
spécialement dans notre secteur d'étude où la faune et la
flore caractéristique des plages sableuses, vivant dans les fonds de
sables fins et propre en mode battu, est partiellement remplacée par une
biocénose
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riche en espèces vivant sur le substrat rocheux et
caractéristiques de mode calme à semi agité et moins
froid.
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