II.2.2. La salinité :
La salinité est un facteur qui conditionne la
répartition spatio-temporelle des peuplements végétaux et
animaux dans le milieu aquatiques. Elle permet de classer les espèces
selon leur tolérance au sels comme suit :
- espèces euryhalines : ce sont les espèces qui
tolèrent une large variation de salinité ;
- espèces sténohalines : ce sont les
espèces qui exigent un intervalle de salinité bien
déterminé (Ghazali, 2005).
- Tableau XIII : variation saisonnière de la
salinité en g/l dans les stations étudiées
Salinité (g/l)
|
|
automne
(05)
|
hiver (06)
|
printemps(06
)
|
été (06)
|
HL12
|
36,8
|
33,8
|
35,8
|
38,2
|
HL78
|
37,3
|
37
|
36,9
|
38,1
|
O.Soltanne à
1km
|
14,6
|
9,2
|
8,9
|
20,9
|
emb.Soltane
|
19
|
16,9
|
21,2
|
23,5
|
SP
|
36,8
|
37,2
|
36,8
|
38,6
|
S2S3
|
36,7
|
35,1
|
34,9
|
38,6
|
Em.S.Soliman
|
37,1
|
37,3
|
15,4
|
39
|
75
On remarque que la salinité oscille entre 35 et 38 g/l
; elle est proche de la valeur standard de l'eau de mer pour la majorité
des stations à l'exception de l'Oued Soltane et la sebkha de Soliman
(Tableau XIII).
Fig. 23- Fluctuations saisonnières de la
salinité en g/l dans les stations étudiées
Les stations situées au niveau des alvéoles
(HL12, HL78, SP et S2S3) présentent une baisse de la salinité
durant la saison hivernale (33,8 g/l) à HL12 et une
élévation progressive à partir du printemps ; cette
élévation est peut être due aux précipitations
intenses pendant l'hiver (apport d'eau douce) et la faible évaporation
hivernale. De plus, la salinité atteint ses valeurs maximales en
été (38,6 g/l) à Solimar plage mais elle diminue
progressivement avec l'arrivée des premières pluies de
l'automne.
Les fluctuations au niveau de ces stations ne sont pas
importantes, contrairement aux stations de L'oued Soltane et la sebkha de
Soliman (Fig. 23).
La salinité est relativement faible au niveau de l'oued
Soltane et même au niveau de l'embouchure durant toute l'année par
rapport aux autres stations de la frange littorale. Les valeurs minimales sont
enregistrées en hiver (9,2 g/l) en période de crues
causées par les précipitations très abondantes et les eaux
de ruissellements qui se déversent dans l'oued. La salinité
augmente en été et atteint les 23,5 g/l (embouchure). Etant
données, la dominance des apports d'eau douce de l'oued et des pluies la
salinité reste faible au niveau de l'embouchure.
76
La salinité est relativement élevée au
niveau de la sebkha de Soliman pendant toute l'année (37,1 et 39 g/l)
à l'exception du printemps où la salinité chute (15,4
g/l). Cette évolution est peut être due à un apport massif
d'eau douce.
A l'exception de l'oued Soltane, les valeurs de la
salinité mesurées dans les différentes stations sont
très proches de celles trouvées par Ben Charrada (1997) dans les
eaux côtières de la baie de Tunis (Tableau XIV).
Tableau XIV : Salinités des eaux
côtières de la baie de Tunis (Ben Charrada, 1997)
Mois
|
J
|
F
|
M
|
A
|
M
|
J
|
J
|
A
|
S
|
O
|
N
|
D
|
Eaux
côtières du golfe (%o)
|
37,6
|
36,5
|
36,5
|
36,6
|
36,8
|
37
|
37,2
|
37,4
|
37,2
|
37,2
|
36,8
|
36,7
|
|