III. La chlorophylle a et la phéophytine :
Les produits de la dégradation des chlorophylles en
particulier la phéophytine peuvent constituer une partie importante des
pigments verts présents dans l'eau de mer : en effet, des deux voies de
dégradation de chlorophylle, celle conduisant à la
phéophytine est prépondérante.
La phéophytine interfère dans la
détermination de la chlorophylle car elle absorbe dans la même
région du spectre que celle-ci.
Principe
La chlorophylle a est facilement et rapidement
transformée en phéophytine par acidification, ce qui
entraîne une diminution de l'absorption alors qu'aucune modification
n'intervient pour phéophytine acidifiée. La différence
d'absorbance permet donc de déterminer la teneur en chlorophylle a.
Réactifs
- Acide chlorhydrique N
- Mode opératoire
Effectuer la concentration de l'échantillon et extraire
comme dans le dosage de la chlorophylle.
Mesure
Effectuer en cuve de 10 cm les mesures d'absorbance aux
longueurs d'onde de 750 et 665 nm. Ajouter 2 gouttes de solution d'acide
chlorhydrique N dans la cuve, agiter, attendre 6 minutes puis effectuer
à nouveau les mesures d'absorbance à 750 et 665 nm.
48
IV. Granulométrie des sédiments
superficiels et leur nature minéralogique :
IV.1. Granulométrie des sédiments
superficiels :
a- Définition et mode
opératoire
D'après (Ben kheder, 2001), la granulométrie
permet de définir les différentes dimensions des grains et leurs
fréquences dans le sable.
Cette analyse granulométrique permet de préciser
l'origine des dépôts superficiels du littoral du golfe de Tunis et
d'identifier les principaux mécanismes de leur mise en place (El Arrim,
1996).
L'échantillonnage du sédiment au niveau de
chaque station (Fig) a été effectué selon des radiales
perpendiculaires à la ligne des côtes dans des profondeurs
différentes (10, 50, 100, 150 cm). Les échantillons sont
passés à l'étuve (60°C) pendant 3jours, puis
tamisés à l'aide d'une série de tamis AFNOR.
Fig. 9- Série de tamis AFNOR
Le pourcentage de la fraction grossière est
représentée par les grains ayant un diamètre
supérieur à 63um et la fraction fine par les particules de
diamètre inférieur à 63um, le type de faciès
sédimentaire a été dégagé en fonction du
pourcentage relatif de chaque fraction.
Le tamisage est effectué manuellement. Le refus de
chaque tamis est récupéré puis pesé afin
d'établir des graphiques appropriés et de déterminer des
indices granulométriques pour caractériser les sédiments
du secteur étudié.
Les histogrammes de fréquences permettent en premier
lieu de donner une idée sur l'importance des différentes classes
granulométriques.
49
Puis les courbes granulométriques sont tracées sur
un plan semi-logarithmique selon le principe des fréquences
cumulées.
b- Interprétation des résultats
:
Les résultats sont exprimés sur un graphique par
histogramme, courbe de fréquence,
courbe cumulative.
Les indices utilisés sont les suivants :
*coefficient d'uniformité (U=d60/d10)
d10 : taille des grains en mm correspondant à 10% du
tamisât cumulé.
d60 : taille des grains en mm correspondant à 60% de
tamisât cumulé.
Ce coefficient permet d'individualiser la granulométrie du
sable :
U? 2 : la granulométrie est dite variée.
U?2 : la granulométrie est dite uniforme.
*la moyenne (Mz) : cet indice est établi dans le
but de déterminer la taille moyenne des
grains d'un échantillon sableux.
?50+?16+?84
3
Mz (unité?) =
Selon sa valeur on a :
Mz
|
Taille
|
Mz?1?
|
sables grossiers et graviers
|
1??Mz?2?
|
sables moyens
|
2??Mz?3?
|
sables fins
|
3??Mz?4?
|
sables très fins
|
Mz?4?
|
silts et argiles
|
*l'écart type (?) ou indice de classement :
c'est la meilleure expression du classement granulométrique. Il est
défini selon la formule suivante :
Ô84 - Ô16 Ô95 - Ô5
ó (unité Ô) = +
4 6,6
50
Quatre groupes de sables peuvent être distingués
selon leurs de l'écart type :
?
|
|
Classement du sable
|
?< 0,35Ô
|
|
Sable très bien classé
|
0,35Ô <?<
|
0,5Ô
|
Sable bien classé
|
?> 1Ô
|
|
Sable mal classé
|
Le coefficient d'asymétrie (skewness Ski) :
c'est la mesure de la déviation de la courbe granulométrique
par rapport à la courbe normale gaussienne. Une valeur positive de la
dissymétrie indique une prépondérance des sédiments
fins, une valeur négative celle des sédiments grossiers.
Ô16 + Ô84 - 2 Ô50 Ô5 + Ô95 - 2
Ô50
Ski (unité Ô) = +
2 (Ô84 - Ô16) 2 (Ô5 - Ô95)
Selon la valeur de Ski, on a :
Ski
|
Asymétrie
|
+0.3?Ski?+1
|
Très asymétrique vers les fins
|
0.1?Ski?0.3
|
Asymétrique vers les fins
|
-0.1?Ski?+0.1
|
Presque symétrique
|
-0.3?Ski?-0.1
|
Asymétrique vers les grossiers
|
-1?Ski?-0.3
|
Très asymétrique vers les grossiers
|
La moyenne, l'écart type et le coefficient
d'asymétrie ont été mesurés en unité ? selon
l'échelle suivante : ?(x) = [-Log (qx)] x3, 3219
(qx) = taille des grains en mm correspondant à x% du poids
cumulé.
Le diagramme de Passega :
L'utilisation du diagramme de Passera (Fig. 10) a pour but de
déterminer le mode de
transport des sédiments dans le milieu marin. Mis en place
par Passega (1957, 1963 et 1964),
ce diagramme bilogarithmique présente les valeurs du
premier centile (c) en ordonnée et la
taille du grain médian en abscisse. On obtient un nuage de
points dont la forme, comparée au
modèle de référence permet de
différencier les modes de transports suivants :
- Suspension uniforme (SR)
- Suspension graduée (RQ)
- Saltation (QP)
- Traction par charriage (PO)
- Transport par roulement (ON)
- Suspension pélagique (T)
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Fig. 10-Diagramme de Passega (Passega,
1957)
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