INTRODUCTION GENERALE
Le monde est secoué aujourd'hui par les grandes
thématiques de l'heure à savoir : le changement climatique et une
crise énergétique accentuée dans les pays en
développement. D'après le chiffre de l'Agence Internationale de
l'Énergie (AIE), plus de 1.3 milliards d'habitants dans le monde n'ont
pas accès à l'électricité. Des efforts sont
entrepris au niveau de l'instance internationale avec la création d'une
Agence Internationale des Énergies Renouvelables (IRENA) donc le but est
de promouvoir une transition rapide vers la généralisation et
l'utilisation durable des sources d'énergies renouvelables à
l'échelle mondiale (Global Village Cameroun, 2013). Dans cette
même direction, l'Assemblée Générale des Nations
Unies (ONU) réunie en décembre 2010, déclare
l'année 2012 comme l'Année Internationale de l'Énergie
Durable pour tous, reconnaissant que « l'accès à des
services énergétiques modernes et abordables dans les pays en
développement est essentiel pour réaliser les objectifs du
millénaire » (César KAPSEU et al, 2012). Leur
accessibilité et leur efficacité doivent permettre d'atteindre
les objectifs du millénaire pour le développement d'ici 2015
comme le recommande le Secrétaire Général de
l'Organisation des Nations Unies. La vision du Cameroun pour l'émergence
et le développement durable ne peut pas être en marge des
nouvelles orientations des institutions internationales en matière
d'élargissement d'accès à l'électricité
à toutes les populations des zones urbaines, périurbaines et
rurales. Le Cameroun dispose d'une
hétérogénéité des sources
énergétiques pouvant le conduire à l'indépendance
énergétique, mais ces sources sont peu valorisées pour
répondre à la demande énergétique nationale, soit
un déficit qui oscille entre 520 et 650MW (ARSEL, 2012). Le taux
d'accès à l'électricité au niveau national est de
40 % (ARSEL, 2012). La situation est plus préoccupante dans les zones
rurales et périurbaines où le taux d'accès à
l'électricité est environ 20% (MINEE) et constitue un frein pour
le développement économique et social du Cameroun. Cette
situation a été reconnue d'ailleurs par le Président de la
République lors de son discours d'investiture en 2004 quand il disait
que : « nous avons souffert au cours des dernières
années d'un déficit énergétique
sévère qui a handicapé nos industries et a rendu difficile
la vie de nos populations. Cette situation n'est pas normale dans un pays comme
le nôtre qui détient le 2eme potentiel hydroélectrique de
toute l'Afrique...» (MINBANG, 2011). Le défi auquel le
Cameroun est appelé à relever consiste à répondre
à la demande énergétique de ses 13634 localités
rurales actuelles (AER) comme le prévoient les orientations du Document
de stratégie pour la croissance et l'emploi (DSCE). Ces villages ont
pour dénominateur commun la dispersion spatiale soit 7 localités
par 100 Km2 (PDSE), l'éloignement du réseau
électrique, une faible densité de la population soit 5
habitants/Km2
Mémoire rédigé et soutenu par Samuel DJAOWE
ISS - 2014
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(PDER), une faible demande énergétique soit 500
KWh/an et des zones enclavées nécessitant le coût
d'investissement colossal. Ces entraves constituent des arguments suffisants
pour réfléchir à de nouvelles options techniques par
énergies renouvelables adaptées à la configuration des
zones rurales. Parmi ces énergies, l'énergie solaire
photovoltaïque, énergie propre est l'une des plus favorables au
regard de son potentiel énergétique au Cameroun, soit 2327.5
TWh/an (Rapport du Cameroun sur le Développement Durable, 2001). Les
systèmes photovoltaïques autonomes présentent des
caractéristiques intéressantes pour fournir des services
énergétiques aux localités rurales ou village solaire
intégré (César KAPSEU et al, 2012). Le Cameroun qui
empreinte le couloir de l'émergence à l'horizon 2035 doit pouvoir
permettre l'amélioration des rendements scolaires, l'éclairage
domestique, les soins de santé de sa population dans
l'arrière-pays en exploitant le bouquet énergétique que
présente le territoire. C'est dans cet ordre idée que le
gouvernement et la Banque Islamique de développement (BID) ont
initié un vaste programme d'électrification de 33
localités rurales dont la localité de NTUI-ESSONG a
bénéficié de l'un des projets d'électrification par
énergie solaire photovoltaïque. Son éloignement du
Réseau électrique, l'éparpillement des ménages et
le nombre modeste des ménages sont les principales
caractéristiques de ce village, lesquelles nécessitent une
réflexion sur un système d'électrification adapté
à cette localité. L'objectif poursuivi dans ce travail vise
à approvisionner les ménages et les infrastructures sociales en
électricité dans des zones rurales par un modèle
d'électrification adapté à celles-ci et dans l'optique
d'améliorer le taux d'accès à l'électricité
dans l'arrière-pays. Il s'agit de :
> faire une étude de faisabilité technique et
financière du projet applicable à la localité ; >
segmenter les ménages par standing et définir les paniers
d'utilisateurs ;
> proposer un plan tarifaire trimestriel en fonction du
standing choisi.
Cette réflexion pourra aider ou interpeler les acteurs,
les décideurs, les bailleurs de fonds et les collectivités
territoriales à explorer d'autres modes d'électrification rurale
adaptés à certains types des localités et aux
configurations des ménages en zone rurale. Pour ce faire, une
enquête sera effectuée dans la localité en vue de
dénombrer les ménages par rapport aux différents standings
proposés, de connaitre leurs dépenses mensuelles relatives aux
sources d'énergies utilisées, de recenser les infrastructures
sociales et les points de rassemblement. Ce mémoire est structuré
en trois chapitres.
> Le premier chapitre présente une revue des travaux
antérieurs relative au thème ; > Le deuxième chapitre
aborde la méthode adoptée et les outils utilisés ;
> Le troisième quant à lui donne les
résultats obtenus et les discussions y conséquentes ; > Le
travail s'achève par une conclusion générale et des
recommandations.
Mémoire rédigé et soutenu par Samuel
DJAOWE ISS - 2014
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