Mémoire de Licence Par Prince TAFUTENI BITAKI
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Intégration économique régionale et
dynamique de la croissance économique dans la sous-région de
la SADC : analyse en modèle des données de Panel de 1990 à
2013
INTRODUCTION
Dans un monde marqué par la mondialisation, l'Afrique
souffre du volume réduit de ses marchés, de la faiblesse de ses
institutions, d'un développement humain insuffisant, de la
détérioration des termes des échanges, de conflits
permanents et d'un climat d'investissement médiocre.
L'intégration régionale est souvent vue comme
l'un des meilleurs moyens pour parvenir au développement
économique et social. La théorie économique renseigne en
effet qu'un certain nombre d'avantages peut s'offrir aux pays qui
décident de participer à ce processus. D'un point de vue
théorique, il peut être soutenu que l'intégration
régionale a tendance à produire un effet positif sur le volume
des échanges du fait de la diminution des prix des biens
importés, consécutive à la réduction ou la
suppression des barrières douanières. Le développement du
commerce devrait permettre aux pays impliqués d'acquérir une plus
grande efficience grâce aux économies d'échelle, ce qui
devrait déboucher à son tour sur une augmentation de la
production et de l'emploi (Krugman et Obtfeld, 2001).
L'intégration régionale et la coopération
sous toutes ses formes pourraient constituer un cadre acceptable.
L'intégration régionale africaine doit traiter les
problèmes fondamentaux du commerce et du développement afin de
servir de fondation à l'ouverture au reste du monde.
L'intégration régionale doit notamment promouvoir la convergence
des politiques macroéconomiques, afin de constituer un cadre
économique solide.
Les ouvrages économiques et les acteurs du
développement s'accordent sur le fait que la libéralisation du
commerce, lorsqu'elle est conçue et mise en oeuvre de manière
adaptée, est un moteur puissant de la croissance et du
développement économique. Pour les pays en développement,
l'intégration économique offre à la fois une
réponse au défi structurel de l'exigüité des
marchés nationaux et un outil stratégique d'atténuation
des effets négatifs d'un multilatéralisme trop
asymétrique.
Pour les pays d'Afrique du Nord, l'intégration
régionale constitue autant une opportunité à saisir qu'un
défi à relever, selon que l'on se réfère aux
possibilités qu'elle offre pour une croissance soutenue de leurs
économies,
ou aux retards et difficultés de mise en oeuvre des
ambitions exprimées.
Depuis le début de la décennie 90, les Etats se
sont en effet engagés dans des processus d'intégration à
objectifs et dimensions multiples: édification d'un
marché commun, convergence des politiques
macroéconomiques, mise
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en oeuvre de politiques sectorielles communes, promotion d'un
environnement de paix et de sécurité (Nations Unies, 2013)
En Afrique centrale, Le commerce international offre un
potentiel énorme de croissance et de réduction de la
pauvreté dans la région. Les exportations de minerais en
provenance de la RDC occupent une place prépondérante dans les
exportations vers les marchés internationaux. Prétendument, il
existe une marge considérable pour tous les pays et toutes les
économies de la région de profiter des opportunités
qu'offrent les échanges commerciaux internationaux pour divers biens et
services. (Paul Brenton, ShihoNagaki et all, 2012)
En effet, Au-delà de la croissance rapide du commerce
international, et alors même que le monde tente d'organiser les
échanges sur une base multilatérale à travers les
négociations successives de l'Organisation Mondiale du Commerce [OMC],
on observe de plus en plus une activité débordante sur le front
des ententes commerciales bilatérales et régionales. Et, comme le
rappelle l'OMC, les accords commerciaux régionaux [ACR], qu'ils soient
intra régionaux ou interrégionaux, sont devenus aujourd'hui une
caractéristique essentielle de l'économie mondiale.
(Jean-François HOARAU, 2009)
Outre les analyses portant sur le potentiel commercial entre
les nations sous regroupement régional, les évolutions
récentes de l'économie mondiale, caractérisées par
une multiplication des accords régionaux, relancent le débat sur
l'investissement international, les stratégies de localisation des
firmes et leurs effets sur les pays d'accueil et d'origine, donnant ainsi
naissance à une nouvelle littérature. Les travaux récents
se penchent désormais sur l'analyse des liens entre intégration
régionale et investissements directs étrangers (IDE).
D'une manière générale, le continent
africain attire peu d'IDE même si quelques pays constituent des
exceptions. De tous les flux d'IDE, seuls 40%sont allés vers les PVD en
2005 et seulement 0,48% vers l'Afrique Centrale (zone CEMAC). Il est donc clair
qu'en termes de volume de flux, la part de l'Afrique Centrale reste marginale
au niveau mondial. Pourtant, ces flux rapportés aux poids
économique de ces Etats représentent une manne
considérable. (Ibrahim Ngouhouo, 2008)
Les flux d'investissements directs étrangers dans le
monde ont connu une hausse graduelle entre 1980 et 1990. A partir de la
première moitié des années 1990, ils ont connu une forte
accélération, puis une baisse jusqu'en2003, date à
laquelle le montant d'IDE était de 610000 millions de $. En 2004 les IDE
dans le monde ont connu une légère hausse de 2% par rapport
à sa
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valeur de 2003, passant ainsi à environ 622000 millions
de dollars soit 648 milliards de dollars selon les estimations du World
Investment Report (WIR 2005).
En dépit des multiples contactions des IDE en Afrique,
de nouveaux bénéficiaires de l'IDE, tels que le Congo, la
République démocratique du Congo, le Ghana et la Zambie, ont
émergé sur la scène.
Les IDE dans les PVD ont connu la même tendance que les
IDE mondiaux, c'est-à-dire une hausse graduelle jusqu'en 1990, puis une
légère baisse dans la première moitié des
années 1990 et ensuite une forte accélération jusqu'en
2000 avec un montant d'environ 660000 millions de $. A partir de 2004, les IDE
des PVD ont connu une hausse graduelle jusqu'en 2006, atteignant presque le
montant record de l'année 2000 (WIR, 2005).
La part de la région dans l'IDE mondial reste faible,
atteignant 3% en 2005. Une augmentation de la rentabilité des
entreprises et le niveau élevé du prix des produits de base, en
2004 et 2005, ont amené un taux de croissance de 78% des entrées
d'IDE dans la région. L'Afrique du Sud est le principal pays africain
bénéficiaire en 2005 : ses entrées d'IDE sont brusquement
passées de 0,8 milliards de dollars en 2004 à 6,4 milliards, ce
qui représente environ 21% du total de la région. Cela est
principalement dû à l'acquisition de l'Amalgamated Bank of Sud
Africa par la Barclays Bank (Royaume-Uni) pour 5,5 milliards de dollars. Les
dix premiers pays africains bénéficiaires (Afrique du Sud,
Egypte, Nigeria, Maroc, Soudan, Guinée Equatoriale, République
Démocratique du Congo, Algérie, Tunisie et Tchad),
représentent près de 86% de l'IDE total de la région
(Ibrahim Ngouhouo, 2008).
En contribuant au renforcement des capacités locales,
en rendant quelques fois le transfert technologique effectif et en participant
à l'augmentation du niveau des exportations dans nombre de pays
africains, il se remarque aussi que les investissements chinois aident à
soutenir la croissance du PIB (Besada, Wang, & Whalley, 2008).
1. Contexte et Problématique
L'intégration régionale demeure la
stratégie clef qui permettra aux gouvernements africains
d'accélérer la transformation de leurs petites économies
fragmentées, d'élargir leurs marchés, d'étendre
l'espace économique continental et de cueillir les fruits des
économies d'échelle, au profit de la production et du commerce,
en accroissant ainsi au maximum la prospérité de leurs
nations.
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Le commerce est un puissant moteur de croissance et de
développement économique. Ces dernières années, les
pays ont de plus en plus ouvert leurs économies au commerce
international, soit par le canal de système multilatéral du
commerce, soit par celui d'une coopération régionale accrue, soit
encore dans le cadre de programmes nationaux de réformes, toutes mesures
qui ont été source d'énormes avantages pour de nombreux
pays et pour leurs citoyens (Organisation mondiale du commerce [OIT], 2007).
Au cours de la période comprise entre 2007 et 2011, la
part des exportations intra-africaines dans le total des exportations de
marchandises était en moyenne de 11 % en Afrique alors qu'elle
était de 50 % dans les pays en développement d'Asie, de 21 % en
Amérique latine et dans les Caraïbes et de 70 % en Europe. En
outre, les données dont on dispose montrent que le continent n'a pas
encore atteint son plein potentiel commercial compte tenu de son stade de
développement et de ses dotations en facteurs de production. Dans
certains pays, le ratio commerce intra régional/PIB
représentait respectivement un volume de 6,0% pour l'Afrique du sud,
4,7% pour l'Angola, le Botswana 39,5%, la RDC 23,5%, la Zambie 31,9% et le
Zimbabwe 58,7% (CNUCED, 2013)
En 2011, la SADC compte plus de 270 millions d`habitants et un
PIB total de 662.664 millions de USD. Le PIB de l`Afrique du Sud
représente 63,7%du total de la SADC, contre 1,4% pour Madagascar. Le PIB
par tête au sein de la SADC est d`environ 2.446USD et celui de Madagascar
est estimé à 468USD. L'Angola et la RDC représentent
respectivement 15% et 2,3% du PIB total de la sous-région (S.
ANDRIAMBELOSOA et A. RASOLOFO, 2013).
Il ressort cependant, des travaux récents que les
épisodes de libéralisation commerciale sont
généralement suivis, d'accélérations
marquées de la croissance. Wacziarg et Welsh(2009), par exemple,
montrent que la croissance est, en moyenne, supérieure de 1.5 %
après une réforme commerciale à ce qu'elle était
avant. Le taux d'investissement réagit particulièrement à
la libéralisation commerciale, avec un accroissement compris entre 1.5%
et 2.5%.1 (Wacziarg, Romain, and K. H. Welch, 2008)
Néanmoins, Au cours de la période 2000-02, le
PIB de la SADC a crû au rythme de 2,6 %, en moyenne, ce qui, compte tenu
du taux de croissance démographique moyen de 2,5 % enregistré par
la sous-région, s'est traduit par une amélioration très
modeste du niveau de vie. Une amélioration très
légère est intervenue en 2003, le taux de croissance de la
sous-région étant passé à 3,3 %.En dépit de
celle-ci, au cours de cette année, la sous-région de la SADC a
connu le
1Wacziarg, Romain, and K. H. Welch (2008),
«Trade Liberalization and Growth: New Evidence» World Bank
Economic Review 22, 187-231
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taux de croissance économique le plus faible par
rapport aux autres sous-régions du continent. À titre d'exemple,
la sous-région de l'Union du Maghreb arabe (UMA) a enregistré un
taux de croissance annuel de 5,6 %, tandis que celle de la Communauté
économique et monétaire de l'Afrique centrale(CEMAC) a
réalisé un taux de croissance de 4,6 %.(BAD, 2004)
La forte mobilisations des économies mondiales dans une
approche de mondialisation et de régionalisation, les performances
comparatives liées à l'ouverture commerciale et à
l'attractivité des IDE dans la région sous examen, les faibles
performances enregistrées dans la région et dans certains pays de
la SADC en terme du taux de croissance des économies, alimentent une
séries de préoccupations dont la principale que se propose cette
étude est celle de savoir si l'intégration
économique régionale conduit-elle à une croissance
dynamique au sein de la SADC ?
De manière spécifique, les préoccupations
suivantes s'avèrent
pertinentes :
? Quel est l'impact de l'ouverture commerciale sur les
économies de la sous-région ?
? De quelle manière les IDE peuvent influer sur la
croissance économique au sein de la SADC
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