Risques agricoles dans la commune de Dangbo.( Télécharger le fichier original )par Olakunlé Aaron DAOUDOU Université dà¢â‚¬â„¢Abomey-calavi - Master 2 en Gestion des Riques et Catastrophes 2014 |
Source : Résultat de calcul, décembre 2013 L'examen du tableau VI montre que 46 % des années de la série sont marquées par la sècheresse modérée et 39 % sont d'une humidité modérée. Les années 1988, 2010 coïncident avec les inondations. Il est constaté que même au cours des années sèches et modérément humides, les populations sont victimes des 30 inondations. Celles-ci constituent un grand risque pour le développement agricole dans la vallée de l'Ouémé. 2.2.1.2. Contexte hydrologiqueLe réseau hydrographique du milieu est composé du fleuve Ouémé et d'autres rivières comme Tovè (Dangbo), Togbodan (Gbéko) et beaucoup d'autres ruisseaux formant des rivières comme Alounkou etc. La quantité d'eau de pluie que reçoit mensuellement la commune de Dangbo est renforcée par la montée et le débordement des eaux du fleuve Ouémé pendant la saison pluvieuse. En effet, celles-ci déterminent l'évolution des débits du fleuve Ouémé (figure 5). Pluie en mm 300 250 200 150 100 50 0 Janvier Février Mars Avril Pluies Débits Mai Juin Mois Juillet Août Septembre Octobre Novembre Décembre 400 900 800 700 600 500 300 200 0 1000 100 Débits en m3/s Figure 5 : Régimes pluviométrique et hydrologique mensuels de 1970 à 2010 Source des données: DG Eau, mars 2014 La figure 5montre l'évolution des débits du fleuve Ouémé en rapport avec le régime pluviométrique dans la commune de Dangbo. Le débit est très faible au cours des mois de janvier, février, mars, avril. Il augmente à partir de juillet avec 100 m3/s et est compris en général entre 256 et 900 m3/s de septembre à octobre. En dehors des pluies qui tombent et ruissellent en partie vers le fleuve dans la commune, ces débits élevés entre septembre et octobre sont fonction des apports 31 des eaux de pluie que l'Ouémé draine du nord au sud. La concentration des crues annuelles entre juin et octobre dans la partie amont du bassin versant qui déverse ses eaux dans le cours inférieur du fleuve et de ses affluents commence par envahir la plaine d'inondation et les arrondissements environnants à partir de mi-juillet et atteint son maximum en septembre-octobre. Ceci accentue les inondations déjà induites par les pluies de façon cyclique dans la plaine inondable. Il s'en suit, des inondations fréquentes des arrondissements de Késsounou, Dèkin et Gbéko. La dynamique du régime pluviométrique est accompagnée d'une augmentation des températures minima et maxima. 2.2.1.3. Tendances thermométriquesCette rubrique est consacrée à l'étude de l'évolution des températures minimales et maximales dans la commune de Dangbo sur la période 1981-2010 (Figure 6). Tmax (°C) 31,5 30,5 29,5 28,5 31 30 29 1981 1984 1987 1990 1993 1996 1999 2002 2005 2008 Années
19 81 1983 1085 1987 1989 1991 199 3 1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007 2 009 Années Figure 6 : Evolution des températures minimales et maximales (1981 et 2010) Source : ASECNA, mars 2012 L'analyse de cette figure révèle une augmentation des températures de 1°C pour les minima (24,6 à 25,6°C) et pour les maxima (30 à 31°C) au fil des années. Ainsi, il existe une dépendance entre les températures maximales et minimales. Cette augmentation des températures mensuelles et annuelles est la conséquence 32 des fortes chaleurs ressenties par les populations et contribue au risque de sécheresse dans la commune de Dangbo. 2.2.2. Facteurs géomorphologique et pédologique dans la commune de DangboCette partie présente le type de relief et les formations pédologiques que l'on rencontre dans la commune de Dangbo et les influences dans la survenance des inondations. 2.2.2.1. Facettes géomorphologiquesLa commune de Dangbo présente dans son ensemble un relief très modeste composé de deux unités géomorphologiques à savoir : la plaine et le plateau. La plaine proprement dite est composée de deux parties : - une partie ferme, inondée seulement pendant la crue ; - une autre inondée aussi bien par l'eau de crue que celle de la pluie : c'est un vaste espace situé au pied du plateau. Elle est appelée « Tigbodji » par les populations locales (Hounsinou, 2007). Le plateau est situé dans la partie est de la commune et est moins exposé aux risques d'inondation. La figure 7 donne un aperçu des différentes unités morphologiques que l'on rencontre dans la Commune de Dangbo. 33 Figure 7: Unités morphologiques dans la commune de Dangbo A partir de la figure 7 on distingue trois unités géomorphologiques majeures : ? les bas-fonds argilo-sableux très proches des zones inondables occupant la majeure partie du territoire de la commune; 34 ? le plateau est une formation latéritique dure et compacte appelée terre de barre (Montcho, 2009).Elle constitue la partie occidentale du plateau de Sakété-Pobè et est limitée par la vallée du fleuve Ouémé. Son talus ouest présente une déclivité douce; ? la plaine comprend le bourrelet de berge et la plaine proprement dite. Le bourrelet de berge est situé immédiatement au voisinage du lit majeur du fleuve Ouémé. Cet espace est inondé pendant deux à trois mois au cours d'une année. Ces caractéristiques morphologiques prédisposent le secteur à la catastrophe d'inondation dont souffrent les populations de la commune de Dangbo. Par ailleurs, la position géographique du site de la ville est un facteur qui influence sur l'apparition des inondations catastrophiques que vivent les habitants chaque année. 2.2.2.2. Formations pédologiquesDans le secteur d'étude, l'analyse des formations pédologiques révèle deux types de sols : le plateau caractérisé par un sol ferralitique et la vallée par le vertisol. Les zones humides de la commune de Dangbo regroupent des bas-fonds marécageux. Ils constituent les axes de ruissellement et du drainage des eaux. Ces zones subissent l'influence directe des versants et des sommets et sont le lieu de rassemblement et de concentration des transports solides et liquides. Ce sont des sols essentiellement hydromorphes (Gandaho, 2009). Les sols de plateaux ou sols ferralitiques argilo-sableux qui se retrouvent uniquement sur les sites de Dogbo, Yokon sont les domaines de la forêt dense semi décidue et se développent dans un matériau rouge argilo-sableux. Les sols de bas de pente ou sols ferralitiques d'apport sur matériau jaune sableux ou sableux-argileux colluvial parfois hydromorphe qui se rencontre au 35 pied de l'entaille du plateau subissent parfois l'influence de la crue. Ils constituent un complexe de sols qui groupe les sols remaniés et colluvions issus des formations argilo-sableuses du plateau (Agbalessi, 2012). La figure 8 montre les différentes unités pédologiques dans le secteur d'étude. Figure 8 : Formations pédologiques dans la commune de Dangbo De l'analyse de la figure 8, il ressort que les vertisols et les sols hydromorphes (68 %) sont dominants. Ces deux types de sols ont une faible teneur en eau. La fréquence des pluies fait que les eaux commencent par se stagner un peu partout puis envahissent les champs et les établissements humains. Contrairement à ces sols, les sols ferralitiques (15 %) et les sols ferrugineux (7 %) qu'on rencontre en une très faible proportion dans les localités de Dangbo, 36 Dèkin et Zounguè ne sont pas souvent inondés en période de crue. Ils sont moins pénibles à exploiter pour les paysans. 2.3. Facteurs humainsLes facteurs humains des inondations dans la commune de Dangbo sont liés fondamentalement à l'évolution démographique, à l'occupation incontrôlée du sol, à la dégradation de l'environnement puis à la déforestation. 2.3.1. Croissance démographiqueLa population de la commune de Dangbo a évolué de 66 055 habitants en 2002 à 82 914 en 2009 (INSAE, 2009). Ainsi, dans l'intervalle de sept ans, la population a augmenté de 16859 habitants. Cette croissance démographique crée de nouveaux besoins et induit une intensification des activités humaines. Elle constitue un facteur de pression sur les terres agricoles puis pousse les populations de la commune de Dangbo à s'installer dans les circuits d'évacuation (des bas-fonds, des marécages et les berges, etc.). En outre, les canaux naturels susceptibles de drainer les eaux sont comblés et occupés par les populations dans la commune. Ainsi, cette situation favorise les inondations. La figure 9 montre l'évolution démographique de la population de Dangbo entre 2002 et 2013. Population 18000 16000 14000 12000 10000 4000 2000 8000 6000 0 Dangbo Dèkin Arrondissements Gbéko Houédomey Hozin Késsounou Zounguè 1992 2002 2009 2013 37 Figure 9: Evolution de la population de Dangbo entre 2002 et 2013 Source des données: INSAE, 2014 L'analyse de la figure 9 révèle que la population de la commune de Dangbo, ne cesse de s'accroître au fil des années. L'effectif de la population est passé de 49444 habitants en 1992 à 66055 habitants en 2002. Le Recensement Général de la Population et de l'Habitat réalisé par l'Institut National de la Statistique et de l'Analyse Economique en 2013 a estimé cette population à 95805 habitants. 2.4. Typologie des risques agricoles dans la commune de DangboLes types de risques agricoles identifiés à partir des enquêtes de terrain sont les risques climatiques, les risques environnementaux, les risques liés aux ressources humaines et les risques financiers. 2.4.1. Risques climatiquesLes risques climatiques qui affectent la production agricole dans la commune de Dangbo sont les inondations, la sècheresse, la chaleur excessive et les pluies tardives ou arrêt précoce. Inondation Les inondations s'observent régulièrement depuis les trois dernières décennies selon 98 % des producteurs agricoles interrogés. Les dégâts causés 38 par les inondations des années 2003, 2004, 2009 et 2010 sont encore gravés dans les mémoires des paysans. Sécheresse Pour 65 % des interviewés, la sécheresse persiste et la saison sèche dure plus longtemps (de novembre à mai plutôt que de décembre à mars). Les feuilles s'assèchent même en saison pluvieuse, manque de pluies ; les puits tarissent ; le niveau des eaux des marigots diminue. Les années marquant ce phénomène sont 1983, 1984 et 1998. Pluie tardive/ arrêt précoce Les constats faits par 71 % de la population interrogée relèvent que les trois dernières décennies ont été marquées par un retard dans le démarrage des pluies. De même, il peut y avoir un arrêt précoce des pluies en pleine saison pluvieuse. Chaleur excessive La chaleur est très intense si bien qu'elle se fait ressentir même dans les cases selon 37 % des personnes interrogées. De même, le soleil devient de plus en plus ardent au point où les producteurs agricoles sont obligés de cesser les travaux champêtres avant midi. 2.4.2. Risques liés à l'environnement paysanLes risques liés à l'environnement du paysan sont des risques qui affectent la production agricole dans la commune de Dangbo et qui regroupent les risques d'insectes et le risque d'incendie. Attaques d'insectes Une multitude d'insectes ravageurs de cultures vivent habituellement dans la végétation naturelle. Ils migrent dans les champs pour attaquer les cultures lesquelles servent de nourriture, d'abri ou de lieu de reproduction pour ceux-ci. Le tableau VII présente les ravageurs et les parasites de quelques cultures. 39 Tableau VII : Parasites ou ravageurs de quelques cultures vivrières
Source des données: SCDA Dangbo, décembre 2013 Il ressort de l'examen des données du tableau que chaque culture a ses parasites ou ravageurs qui l'affectent à chaque stade de son développement. Ces ravageurs détruisent les cultures et contribuent significativement aux baisses des rendements agricoles. Incendie Le risque d'incendie est moins fréquent. Les paysans assistent parfois à quelques feux de végétation qui dégénèrent en incendie pendant la saison sèche selon 17 % des personnes interrogées. 2.4.3. Risques liés aux ressources humaines et au foncierLes problèmes de ressources humaines concernent le manque de main d'oeuvre et les cas de maladies dans le rang des paysans soulignés par 36 % des personnes interrogées. L'augmentation de la taille d'une exploitation nécessite aussi des besoins supplémentaires en matière de main-d'oeuvre. 40 Le manque de main d'oeuvre est un risque pour les exploitants dans le contexte où tous les enfants doivent aller à l'école et que la mécanisation agricole tarde à se développer. De plus, le risque de maladie qui affecte l'exploitant agricole et qui l'empêche d'exercer ses activités conformément au calendrier agricole. Ceci l'amène à accuser de retard dans les travaux de préparation et d'entretien des champs. Il s'agit d'un risque mineur parce qu'il n'affecte pas au même moment un nombre important de paysans. Dans le secteur d'étude, 27 % des producteurs interviewés sont soumis chaque année à ce risque soit lors de la phase de préparation, d'entretien ou de récolte. Le risque accident de travail sous-entend les blessures qui surviennent au cours des travaux par les outils de travail. La gravité des blessures peut obliger les producteurs à passer des jours à la maison ou à l'hôpital. Quinze pourcent des enquêtés en ont été victimes. Les questions liées au décès et à l'invalidité sont des facteurs importants en matière de ressources humaines. Le risque foncier concerne les problèmes d'acquisition, de mise en valeur des terres et les conflits qui naissent souvent entre les acquéreurs et les propriétaires selon 27 % des personnes interrogées. 2.4.4. Risques financiersLa gestion d'une exploitation agricole comporte aussi des risques financiers. Les risques financiers ici regroupent trois grandes composantes à savoir l'indisponibilité ou le coût limité des capitaux, liquidités insuffisantes en temps opportun et l'incapacité de maintenir et d'accroître la superficie à emblaver. La figure 10 présente le taux d'accès aux crédits agricoles dans la commune de Dangbo. Taux d'accès au crédit (%) 120 100 80 60 40 20 0 Micro crédit Tontine Fonds propres Source de financement des exploitations 13 21 100 41 Figue 10: Accès aux crédits agricoles dans la commune de Dangbo Source des données : Enquête de terrain, décembre 2013 De l'analyse de cette figure, on constate que les producteurs déboursent de leur avoir pour financier les travaux champêtres. Ils ont un accès limité aux crédits agricoles dans la commune et très peu d'institutions de micro-finance exercent à Dangbo. L'institution phare qu'est la Caisse Locale de Crédit Agricole Mutuel pose des conditions contraignantes aux paysans (gage et pièce d'identité) ce qui ne favorise pas l'accès à ces crédits pour les 87 % autres enquêtés. 2.5. Caractérisation des risques agricoles d'origine naturelleLa caractérisation du risque porte sur l'ampleur ou l'intensité de la perte potentielle enregistrée et leur probabilité d'occurrence. Le croisement du type de perte potentielle et de la probabilité d'occurrence du risque caractérise le risque. Ainsi, selon Cordier (2008), deux types de risque sont identifiés à travers la caractérisation : le risque normal ou sage et le risque catastrophique ou risque sauvage. Le tableau VIII présente la nature de la perte potentielle et de la probabilité des risques identifiés en agriculture dans la commune de Dangbo. 42 Tableau VIII : Composantes de la caractérisation des risques agricoles
Source des données : Enquêtes de terrain, décembre 2013 De l'analyse des données du tableau VIII, on remarque que la perte potentielle des risques de sécheresse, des inondations, des pluies tardives/arrêt précoce et des incendies est forte tandis que la perte potentielle des risques de chaleur excessive, des ravageurs ou insectes est faible. Les risques de sécheresse, d'incendie, de chaleur excessive et du vol ont une probabilité de réalisation faible. Alors que les risques d'inondation, de pluie tardives/arrêt précoce et des ravageurs ont une probabilité de réalisation forte. Le tableau IX illustre la caractérisation des risques agricoles identifiés dans la commune de Dangbo. Tableau IX: Matrice de caractérisation des risques agricoles
Source des données : Adapté de Cordier, 2006 L'examen du tableau permet de caractériser les risques agricoles identifiés dans le secteur d'étude. En se référant aux données de cette matrice, on conclut que la sécheresse et l'incendie sont des risques critiques ou sauvages. Le risque d'attaque d'insecte apparaît comme un risque normal. Les risques d'inondation, de pluies tardives/arrêt précoce et de chaleur excessive sont qualifiés de risque 43 négligeable. L'occurrence de ces risques et leur gravité ont permis de déterminer leur criticité. 2.5.1. Probabilité de survenance des risques et criticitéLe niveau d'acceptabilité des risques a été déterminé grâce à la probabilité et à la gravité des risques. Cinq niveaux de probabilité et de gravité ont été retenus pour pouvoir déterminer la criticité et le niveau d'acceptabilité du risque (Tableau X). Tableau X : Matrice de criticité des risques agricoles
Source des données: Enquête de terrain, décembre 2013 L'examen des données de la matrice montre cinq (05) niveaux de gravité et de la probabilité de risque. En se basant sur ces trois niveaux de criticité, le risque de sécheresse est un risque à surveiller. Les risques d'incendie, de chaleur excessive et des attaques d'insectes sont qualifiés de risques acceptables. Les risques d'inondation et de pluies tardives ou arrêt précoce sont des risques inacceptables. Les dommages potentiels peuvent dépasser les capacités de réaction des producteurs. 44 Le contexte climatique et le type de relief que l'on rencontre dans la Commune de Dangbo ont des influences à la survenance des risques agricoles. Les principaux risques agricoles majeurs sont : l'inondation, la sécheresse, la chaleur excessive, les pluies tardives et l'attaque d'insectes. Ainsi, la vulnérabilité des paysans à ces risques est abordée dans le chapitre III. 45 CHAPITRE IIIVULNERABILITE DES PAYSANS AUX RISQUES AGRICOLES DANSLA COMMUNE DE DANGBOCe chapitre étudie la manifestation des risques agricoles et analyse la vulnérabilité des paysans aux risques agricoles ainsi que leurs implications socio-économiques dans la Commune de Dangbo. 3.1. Manifestations des risques agricoles dans la commune de DangboLa manifestation des inondations, de la sécheresse et des attaques insectes ou des ravageurs a été développée dans cette partie. 3.1.1. Manifestation des inondations à DangboAu début de la grande saison des pluies, les eaux des toutes premières pluies s'infiltrent très rapidement et favorisent la remontée de la nappe phréatique. La partie non infiltrée des eaux ruisselle vers les zones basses comme les bas-fonds, les marécages et y stagne. Pendant la période des inondations, les pistes rurales sont complètement ou partiellement détruites par les eaux et les paysans éprouvent beaucoup de difficultés pour se déplacer d'un point à un autre dans l'exercice de leurs activités notamment agricole. La planche 1 illustre les dégâts causés par les inondations. 1.2 1.1 Planche 1: Champ inondé et piste rurale inondée à Dekin Prise de vue: CeCPA Dangbo, 2010 La photo 1.1 montre un champ de piment inondé et la photo 1.2 montre une piste dégradée après une forte pluie. Ces phénomènes sont fréquents, entravent le bon déroulement des activités agricoles et hypothèquent le résultat escompté pour la campagne. A cela s'ajoute l'effet des poches de sécheresse sur la production agricole dans la Commune de Dangbo. La figure 11 montre la spatialisation des risques d'inondation avec le niveau de vulnérabilité de chaque village de la commune. 46 Figure11: Niveaux de vulnérabilité de la Commune au risque d'inondation 47 Les villages situés dans la plaine d'inondation sont exposés au risque d'inondation à un niveau élevé. Les hameaux de ces localités sont très vulnérables au risque d'inondation. Les villages de Gbeko et de Dèkin sont moyennement exposés au risque d'inondation. Le secteur correspondant au niveau de risque très élevé est le lit du fleuve Ouémé que les paysans n'exploitent guère. Les villages à fort risque sont Kessounou et Hozin. 3.1.2. Manifestation des sécheresses à DangboLa sécheresse intervient très souvent ces dernières années et constitue une menace pour la profession agricole selon les paysans. La population paysanne a encore souvenance des années de fortes sécheresses telles que : 1981, 1984, 1998. Mais celles de 1983, 1985, 1990, 1992, 1994, 2000, 2001, 2002, 2005 ont été caractérisées par des récessions pluviométriques appréciables et une chaleur intense accompagnées d'une dureté des sols et un dessèchement des cultures. La planche photographique 2 illustre convenablement cette situation. 2.1 2.2 Planche 2: Effets de la sécheresse sur le sol et les cultures de maïs Source: CeCPA Dangbo, décembre 2013 La planche 4 montre une terre sèche et une culture de maïs qui se dessèche sous l'effet de la forte chaleur. Pendant la sécheresse, les besoins en eau des cultures ne sont pas satisfaits et puis elles sont exposées à une forte température. Ce qui 48 empêche la plante de mieux se développer. La sécheresse entraine aussi des pertes agricoles. La figure 12 donne un aperçu du niveau de vulnérabilité au risque de sécheresse dans la commune de Dangbo. 2°25'15.7'' 2°33'57.1" 2°25'15.7"2°33'57.1" 436000 436000 Limites des arrondissements Risque très faible de sécheresse Risque moyen de sécheresse Dékin Gbéko 440000 440000 Risque élevé de sécheresse Risque très élevé de sécheresse Commune de Adjohoun 444000 444000 Houédomey Késsounou Commune des Aguégués té ss 448000 448000 Zounguè Hozin Dangbo 452000 N 452000 72 Figure 12 : Niveaux de vulnérabilité de la Commune au risque de sécheresse 1 0 1 2 Km Source: Fond topographique IGN, 1992 L'examen de la figure montre qu'il y a quatre niveaux de risque de sécheresse dans la Commune de Dangbo. Les villages Dangbo et Zounguè situés sur le plateau et sont les plus exposés au risque de sécheresse avec un niveau très élevé. Quelques villages de Dekin, Danko et Gbeko sont vulnérables à un niveau 49 élevé de risque de sécheresse. Les villages de Kessounou, Houédomey et Hozin sont exposés au risque de sécheresse à un niveau moyennement élevé. Le secteur correspondant à un niveau de risque très faible de sécheresse est le lit majeur du fleuve Ouémé. 3.1.3. Manifestation des attaques d'insectes ou ravageusesLes actions des ravageurs sur quelques cultures vivrières à savoir maïs, niébé et riz ont été montrées. - Maïs (Zea mays) Le maïs est attaqué par des larves phytophages comme la chenille de la pyrale. Il émet des molécules volatiles qui attirent des insectes parasitoïdes prédateurs du ravageur, tels les trichogrammes dont la femelle pond dans les oeufs de la pyrale. Ceux-ci sont détruits et ne s'éclosent pas. La planche 3 illustre l'effet des insectes sur les épis de maïs. 3.1 3.2 Planche 3:Epis de maïs détruits par les insectes à Dangbo Prise de vue: Daoudou, décembre 2013 Cette photo montre l'action des ravageurs sur les épis de maïs. Les insectes agissent sur la qualité de la production non seulement en culture mais aussi après la récolte à travers des infestations. L'endosperme des grains est détruit par les insectes. Ainsi, on assiste à des pertes de récolte assez importante des produits vivriers. 50 - Niébé (Phaseolus vulgaris) Le niébé est soumis à des attaques de champignons, de bactéries et de virus. Plusieurs maladies touchent la plante à divers stades de sa croissance. Les plus importantes et les plus courantes sont l'anthracnose, la pourriture de la tige (Sclerotium), la pourriture des racines et du collet, la fonte des semis, la cercosporiose, les taches foliaires (Septoria), le flétrissement fusarien et les gales (planche 4). 4.1 4.2 Planche 4: Puceron sur gousse de niébé et dégâts de Maruca sur gousse de niébé Source: IITA, 2009 Le Maruca fait beaucoup de dégâts dans les champs de niébé. Les pertes de rendement causées par ceci sont de l'ordre de 30 à 70 %. Il pique les gousses vertes pour en sucer la sève et, ce faisant, entraîne leur dessèchement d'où une perte en semences. Pour 36 % des paysans interrogés, ces mêmes phénomènes s'observent dans leurs champs et affectent la qualité des produits à la récolte. -Riz (Oryza sativa) Le riz pluvial est en général cultivé sur des sols en conditions d'aérobie. L'absence d'eau de submersion crée autour des plants de riz des microclimats différents qui favorisent le développement de certaines maladies. Les principales maladies rencontrées chez le riz pluvial sont : - la pyriculariose (Pyriculariaoryzae), l'helminthosporiose, - la pourriture à sclérotes de la graine (Rhizoctoniasolani), 51 - la pourriture de la graine (Acrocylindriumoryzae), - l'échaudure des feuilles (Rhynchosporiumoryzae) - le changement de couleur des glumes. La planche 5 illustre quelques unes de ces parasites. 5.1 5.2 Planche 5: Symptômes de Pyriculariose foliaire (5.1) et du noeud (5.2) Source : ADRAO, 2009 Les photos 5.1 et 5.2 montrent le dessèchement des feuilles suite à l'action des parasites sur la culture. On peut constater que le riz est généralement dévoré par plusieurs insectes ravageurs à toutes les étapes de son cycle de développement. Son environnement est très peu favorable aux insectes qui se nourrissent de feuilles, mais convient très bien aux insectes du sol. Les ravageurs qui habitent dans le sol comprennent les fourmis, les termites, les courtilières et les grillons des champs perturbent le développement du jeune plant. 3.2. Vulnérabilité de la production agricole aux risques agricole d'origine naturelleLa vulnérabilité de la production agricole aux risques est soulignée aussi bien sur les cultures que sur les paysans. Pour les cultures, en raison de la durée de sécheresse ou d'un excès d'eau, on assiste à une baisse des rendements. Par contre, la vulnérabilité des paysans est caractérisée par une condition de vie précaire de ceux-ci en raison de leurs faibles revenus et de leur capacité d'adaptation très limitée. 52 3.2.1. Vulnérabilité des paysans aux risques agricolesLa vulnérabilité des paysans aux risques agricoles varie d'un village à un autre. Le degré de vulnérabilité dépend de la capacité de résistance aux risques et aux stratégies développées par les paysans. La figure 13 présente les villages parcourus en relation avec les risques agricoles identifiés dans la commune de Dangbo. F2 (32,81 %) -1 -2 -3 -4 4 5 3 2 0 1 -6 -5 -4 -3 -2 -1 0 1 2 3 4 5 6 7 Gbeko ACP Villages - Risques agricoles (axes F1 et F2 : 91,21 %) Iondation Ravageur Dêkin Houédomey Kessounou F1 (58,40 %) Incendie Chaleur excessive Pluie tardive Sécheresse Zounguè Figure 13: ACP entre les observations (villages parcourus) et les variables (risques agricoles) Source: Enquête de terrain, décembre 2013 La figure 13 présente la vulnérabilité des villages parcourus aux risques agricoles dans le secteur d'étude. Il faut noter que l'axe 1 met en relation les risques de sécheresse et de pluie tardive qui sont diamétralement opposés aux risques d'inondation et des ravageurs. Et le village de Zounguè est corrélé avec les risques de sécheresse et de pluie tardive et ceux de Gbeko et de Dekin sont corrélés avec les risques d'inondation et des ravageurs. Le deuxième axe met en relation les risques de chaleur excessive et d'incendie et qui sont corrélés avec les villages de Kessounou et de Dékin. 3.2.2. Vulnérabilité des cultures aux risques agricoles d'origine naturelleLa matrice de sensibilité des cultures aux risques climatiques a été réalisée grâce aux données socio-anthropologiques obtenues auprès des exploitants. Le tableau XI montre la sensibilité de quelques cultures face aux risques d'origine naturelle dans la Commune de Dangbo. Tableau XI : Matrice de vulnérabilité des cultures aux risques Risques agricoles
Cultures Maïs Riz Niébé Manioc Tomates Ampleur dommage Total Indicateurs 53 Source des données: Enquête de terrain, décembre 2013 La vulnérabilité des cultures vivrières aux risques d'origine naturelle varie d'une culture à une autre. L'inondation est le risque qui a une ampleur catastrophique. La sécheresse et les irrégularités pluviométriques (pluies tardives et arrêt précoce) causent de dégâts considérables aux cultures. Les attaques d'insectes sont non moins importantes. Le risque d'incendie et de chaleur excessive ont moins d'ampleur sur les cultures. Le maïs est la culture la plus exposée aux risques identifiés avec un degré d'exposition estimé à 67 %. Le niébé, le riz et la tomate sont moyennement exposés à tous les risques identifiés pour un niveau d'exposition évalué à 60 %. 3.3. Implications socio-économiques des risques agricolesLes implications socio-économiques des risques agricoles sont analysées à partir des effets des inondations qui ont cours fréquemment dans le secteur d'étude. 54 3.3.1. Implications sociales des inondations dans la commune de DangboL'arrivée des hautes eaux et des crues annuelles a des conséquences aussi bien négatives que positives sur les activités agricoles. Selon 63 % des paysans interrogés, en période de crues, plus de la moitié des produits agricoles sont emportés. Les pluies excessives suivies parfois du débordement du fleuve Ouémé entraînent des crues qui envahissent les champs et détruisent les récoltes. Ce phénomène rend les conditions de vie plus précaires (figure 14). Sans abri 26 % Décès 3 % Maladies hydriques 17 % Perturbation des activités 22 % Cherté de la vie 32 % Figure14: Implications des inondations sur la vie des paysans à Dangbo Source: Enquête de terrain, décembre 2013 L'analyse de cette figure révèle que pendant l'inondation 32 % de ceux-ci reconnaissent une cherté de la vie due à l'augmentation du prix des denrées alimentaires au marché. On note également le risque de contamination des maladies hydriques pour 17 % des cas. De même, les habitations construites pour la plupart en matériaux précaires et parfois des villages entiers tels que Hêtin Sota, Agonguè, Wozoumè, Dèwemè- Daho sont emportées. Cette situation contraint les habitants à la migration temporaire vers le plateau et entraîne l'émiettement des familles, ce qui défavorise certains membres sur le plan d'assistance sociale. 55 3.3.2. Effets socio-économiques des inondations à DangboLes inondations affectent d'abord très sérieusement les catégories sociales les plus pauvres, sans moyens d'adaptation, dans les zones topographiquement basses déjà identifiées comme inondables. Les personnes les plus vulnérables sont les enfants, les femmes enceintes et les personnes âgées. On enregistre parfois des pertes en vies humaines à travers des noyades. Les maisons, les plantations et les récoltes sont détruites avec pour conséquence la malnutrition, difficulté de loger les sans-abri, migration vers les communes environnantes, etc.). Les inondations affectent la santé des paysans. Ce qui se traduit par la manifestation des maladies hydriques. Le tableau XII fait le point des dégâts causés par les inondations dans la commune de Dangbo. 56 Tableau XII: Coût des dégâts causés par les inondations de 2003, 2004, 2007, 2009 et 2010
57 Riz
Source des données: CeCPA Dangbo, décembre 2013 58 De l'analyse des données du tableau, on remarque que les années 2003 et 2010 sont des années à fort impact d'inondation et les 2004, 2007 et 2009 sont des années à faible impact d'inondation. En effet, de 2003 à 2010, 25119,07 ha de superficies emblavées sont inondés et non récupérées avec 21077642,84 kg de produits agricoles perdus. La valeur monétaire correspondante aux pertes de production est estimée à 39085315914 FCFA. Dans cette période, on constate que l'année 2010 a été exceptionnelle avec une perte représentant 84 % du total des pertes enregistrées à cause des fortes pluies qui sont tombées dans la commune. Les cultures les plus touchées sont le maïs (5615 ha), le niébé (2764 ha) et le piment (1969 ha). 3.4. Synthèse de l'évaluation des risques agricolesDans la Commune de Dangbo, les paysans sont exposés majoritairement à six risques agricoles. La manifestation de ces risques affecte le rendement de la production en fonction de l'intensité de chaque risque agricole. La figure 15présente la synthèse de l'évaluation des risques agricoles d'origine naturelle dans la Commune de Dangbo. IDENTIFICATION QUANTIFICATION EVALUATION GESTION - Risque négligeable : inondation et chaleur excessive - Risque normal : Risque d'attaque d'insectes - Risque critique : sécheresse et incendie - Cultures vulnérables : maïs, niébé, manioc, riz, piment - Perte de production sur 5 ans : 21077642,84kg CARACTERISATION - Inondation, sécheresse, pluies tardives, incendie, attaque d'insectes, risque financier et risque foncier - Enjeux : les cultures, les terres et les agriculteurs - Mesures préventives : Récoltes précoces, augmentation des emblavures, installation des diguettes - Mesures curatives : soutien aux sinistrés par les ONGs Collecte et analyse des données historiques sur les risques agricoles dans la commune de Dangbo 59 Figure 15 : Modèle conceptuel de gestion des risques agricoles à Dangbo S Source : Conception Daoudou, décembre 2013 60 Les types de risques agricoles identifiés sont les risques climatiques, les risques liés à environnement du paysan, les risques financiers et les risques liés aux ressources humaines et au foncier. Les enjeux exposés à ces risques sont les paysans et les exploitations agricoles. Les risques d'inondation et de chaleur excessive sont qualifiés de risque normal parce que les paysans sont plus habitués à ces risques. Le risque d'attaque d'insecte qualifié de risque normal car il est lié à l'environnement du travail du paysan. Les risques de sécheresse et d'incendie sont considérées comme des risques critiques car leurs probabilités de survenance sont faibles et engendrent aussi des dégâts très considérables Le degré de vulnérabilité à chaque risque agricole dépend de la capacité de résistance ou des stratégies développées par les paysans. Ainsi, les risques agricoles d'origine naturelle engendrent la cherté de la vie due à l'augmentation du prix des denrées alimentaires au marché et font augmenter le risque de contamination aux maladies hydriques telles que le paludisme, la diarrhée etc. Ces phénomènes perturbent le développement de l'agriculture dans la commune de Dangbo. Face à cette situation, les paysans développent quelques stratégies d'adaptation aux risques agricoles dans la commune de Dangbo, lesquelles stratégies sont évaluées dans le chapitre IV. 61 CHAPITRE IVSTRATEGIES DE GESTION DES RISQUES AGRICOLES DANS
LA
|
2014 |
2015 |
2016 |
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Temps Activités |
Oct. |
Nov. |
Déc. |
Jan - Mars |
Mars - Sept |
Sept - Déc. |
Déc - Mars |
Mars - Août |
Août - Déc. |
Recherche |
|||||||||
Travaux de |
|||||||||
Travaux en |
|||||||||
Points de |
|||||||||
Soutenance de la |
74
Budget
Tableau 2 : Les différentes dépenses et leur montant en dollars US
Dépenses |
Coût en Dollars US |
Ordinateur portable HP (RAM 4Go, Disque dur 500 Go, Core i3) |
1040 |
Achat d'imprimante + encre + rame de papier et disque dur externe mobile 160 GO |
420 |
Kit de connexion internet Kanakoo + crédit de recharge 36 mois |
740 |
Acquisition des livres et autres documents scientifiques |
450 |
Acquisition de logiciel bioklima + SPSS |
250 |
Acquisition de données climatologiques et hydrologiques |
350 |
Enquêtes de terrain |
850 |
Traitement, réalisation de cartes thématiques, modélisation et analyse en laboratoire |
788 |
Acquisition de logiciel de modélisation |
2000 |
Photocopies et impression |
400 |
Recherche documentaire dans les centres de documentation et sur internet |
350 |
Acquisition des livres et autres documents scientifiques relatifs à la thématique de recherche et Traitement, réalisation de cartes thématiques |
1000 |
Formation en logiciel de traitement et d'analyse des données comme R et Bioklima |
1000 |
Acquisition de données climatologiques et des statistiques agricoles sur 30 ans |
350 |
Enquêtes de terrain |
850 |
Photocopies et impression |
400 |
Recherche documentaire dans les centres de documentation et sur internet |
350 |
Acquisition des livres et autres documents scientifiques relatifs à la thématique de recherche |
1000 |
Formation en logiciel de traitement et d'analyse des données comme R et Bioklima |
250 |
Acquisition de données climatologiques et épidémiologiques |
350 |
Enquêtes de terrain |
850 |
Traitement, réalisation de cartes thématiques et analyse des échantillons du sol au laboratoire |
750 |
BUDGET TOTAL |
15726 |
Boko M. (1988) : Climats et communautés rurales du Bénin : Rythmes climatiques et rythmes de développement. Thèse de Doctorat d'Etat ès Lettres et Sciences Humaines. CRC, URA 909 du CNRS, Université de Bourgogne, Dijon. 2 volumes. 601p.
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La présente recherche effectuée sur les risques agricoles vise à contribuer à une meilleure connaissance des types de risques agricoles et leurs implications socio-économiques pour une gestion durable de ceux-ci dans la commune de Dangbo.
Au terme de cette étude, on peut retenir que les paysans de Dangbo mènent leurs activités dans un environnement où ils sont soumis à plusieurs risques agricoles à savoir les inondations (98 %), la sécheresse (65 %), le début tardif et l'arrêt précoce (71 %), la chaleur excessive (37 %), les attaques d'insectes ( 42 %), les risques financiers (13 %), les risques liés aux ressources humaines et aux fonciers (36 %).
L'analyse du contexte hydro-climatique et géomorphologique du secteur d'étude traduisent une exposition quasi permanente des paysans à une forte vulnérabilité aux risques d'inondation, de sécheresse et de l'irrégularité des pluies en raison de l'occurrence de la catastrophe et de l'amplification de ceux-ci. Ces risques aggravent le degré de pauvreté des paysans et freinent sérieusement les efforts de développement de l'agriculture dans la commune.
Pour faire face aux effets induits des risques agricoles dans la commune de Dangbo, une variété de stratégies sont localement développées selon la capacité d'adaptation des paysans. Ainsi, pour les inondations, on peut retenir des déménagements temporaires, la construction des diguettes ou des digues pour faire évacuer l'eau dans les bas-fonds, le renforcement des greniers par des matériaux définitifs.
Quant-à la sécheresse et aux effets des changements climatiques, les populations modifient progressivement les calendriers agricoles et des associations/rotations des cultures, l'augmentation des emblavures et l'adoption de nouvelles variétés de semences.
77
S'agissant des attaques d'insectes, les paysans ont recours au traitement phytosanitaire pour lutter contre les ravageurs.
Ces différentes stratégies développées sont peu efficaces. A cet effet des nouvelles stratégies pour une gestion durable des risques agricoles ont été proposées, la mise en oeuvre de ces stratégies permettrait de prévenir efficacement contre les risques agricoles dans la commune de Dangbo.
Il s'agit de la diversification agricole qui constitue l'un des outils de gestion des risques liés à la production, les vallées doivent être exploitées avec beaucoup de précaution, l'assistance météorologique au monde rural s'avère nécessaire pour informer à temps les agriculteurs des menaces climatiques, de l'amélioration du calendrier agricole, l'accès à des variétés de semences améliorées capables de résister aux agressions climatiques et parasitaires et pouvant être conservées ex situ dans des banques de semences. La mise en pratique de ces stratégies de mitigation pourrait à coup sûr améliorer les rendements agricoles dans la commune de Dangbo.
Cette étude n'a pas abordé tous les aspects des risques agricoles dans le secteur d'étude. C'est d'ailleurs là que réside quelques limites de celle-ci.
Les futurs travaux de recherche prendront en compte ces aspects et porteront sur « Gestion des risques agro climatiques dans la vallée de l'Ouémé : Diagnostic, capacité d'adaptation paysanne et perspective pour une autosuffisance alimentaire ».
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Tohouenon G. (2010): Production, transport et commercialisation des produits agricoles dans la vallée de l'Ouémé : cas de l'arrondissement de Dangbo. Mémoire de maîtrise, DGAT/FLASH/UAC, 127 p.
UNICEF (2012) : Les perspectives de sécurité alimentaire pour l'Afrique de
l'Ouest jusqu'en 2025, disponible sur le site
:
www.unicef/wcaro/french/4493_4568html, consulté le 26
février 2014 à 16 : 30
UNISDR (2009) : Terminologie pour la Prévention des risques de catastrophe disponible sur le site : www.unisdr.org/publications, consulté le 15 juillet 2013 à 13 :25
Tableau I |
: |
Synthèse de la recherche bibliographique |
17 |
Tableau II |
: |
Structure de l'échantillon |
19 |
Tableau III |
: |
Classification de la sécheresse en rapport avec la 21 valeur du SPI |
|
Tableau IV |
: |
Estimation de la probabilité |
22 |
Tableau V |
: |
Matrice de criticité des risques agricoles à Dangbo |
22 |
Tableau VI |
: |
Statut pluviométrique des années sur la période 1970- |
29 |
2010 |
|||
Tableau VII |
: |
Maladies ou ravageurs des cultures vivrières |
39 |
Tableau VIII |
: |
Composantes de la caractérisation des risques agricole agricoles |
42 |
Tableau IX |
: |
Matrice de caractérisation des risques agricoles |
42 |
Tableau X |
: |
Matrice de criticité des risques agricoles |
43 |
Tableau XI |
: |
Matrice de vulnérabilité des cultures aux risques agricoles d'origine naturelle |
53 |
Tableau XII |
: |
Coût des dégâts causés par l'inondation de 1994-2010 |
56 |
Liste des figures
Figure 1 |
: |
Figure 2 |
: |
Figure 3 |
: |
Figure 4 |
: |
Figure 5 |
: |
Figure 6 |
: |
Figure 7 |
: |
Figure 8 |
: |
Figure 9 |
: |
Figure 10 |
: |
Figure 11 |
: |
Figure 12 |
: |
Figure 13 |
: |
Modèle conceptuel de prévention des risques agricoles à Dangbo
24
28
29
30
31
86
Situations géographique de la Commune de Dangbo
26
Régime pluviométrique moyen mensuel (1970-2010) à
Dangbo
Indices pluviométriques sur la période 1970-2010 à Dangbo
Régime pluviométrique en rapport avec l'évolution des débitsdu fleuve Ouémé à Bonou entre 1970 - 2010
Evolution des températures minimales et maximales
(1981 et 2010) |
|
Unités morphologiques dans la commune de Dangbo |
33 |
Formations pédologiques dans la commune de Dangbo |
35 |
Evolution de la population entre 2002 et 2009 |
37 |
Accès aux crédits agricoles dans la commune de Dangbo |
41 |
46
48
Niveaux de vulnérabilité de la Commune au risque d'inondation
Niveaux de vulnérabilité de la Commune au risque sécheresse
Analyse en composante principale entre les villages et 52
87
les risques agricoles
59
Figure 14 : Implications des inondations sur la
vie des paysans 54
Figure 15 : Synthèse de
l'évaluation des risques agricoles dans la commune de Dangbo
Liste des planches
Planche 1 |
: |
Piste rurale inondée et champ inondé à Dekin |
45 |
Planche 2 |
: |
Effets de la sécheresse sur le sol et les cultures à Gbeko |
47 |
Planche 3 |
: |
Epi de maïs détruis par les insectes à Dangbo |
49 |
Planche 4 |
: |
Symptômes de Pyriculariose foliaire et du noeud |
50 |
Planche 5 |
: |
Puceron sur gousse de niébé et Dégâts de Maruca sur gousse de niébé |
51 |
Planche 6 |
: |
Moyens de prévention contre les inondations à kessounou |
62 |
Planche 7 |
: |
Dispositif de traitement phytosanitaire à Zounguè |
64 |
88
89
Questionnaire
Date: Fiche NO
Identité de l'enquêté :
Arrondissement Village .
Objectif 1 :
Déterminer les fondements des risques agricoles dans la commune de
Dangbo
1) Quels sont les risques liés aux activités agricoles ?
Risques agricoles |
Oui |
Non |
Années |
Fréquence (+/-) |
|
Inondation |
|||||
Sécheresse |
|||||
Perte de récolte |
|||||
Ravageur |
|||||
Incendie |
|||||
Autres risques |
2) Mémoire des évènements climatiques extrêmes
Avez-vous connu par le passé des évènements climatiques extrêmes ? |
Oui u |
Non u |
|
S'agit-il des inondations ou des sécheresses ? |
Oui u |
Non u |
|
Années ou repères |
|||
Manifestations |
|||
Durée |
|||
Conséquences |
Commentaire libre
3-Quelle est selon vous la probabilité de survenance de ces risques naturels ?
RISQUES |
Probabilité de survenance |
||||||||||
Extrêmement rare |
Rare |
Peu probable |
Probable |
Fréquent |
|||||||
Sécheresse |
|||||||||||
Poche de |
90
sécheresse
Pluie tardive |
|||||
Inondations |
|||||
Incendie |
|||||
Vol |
|||||
Chaleur |
|||||
Invasion |
Evaluer les conséquences de la vulnérabilité des principales cultures aux risques agricoles
4- Quelles sont selon vous le degré de vulnérabilité des cultures au risque de sécheresse ?
5-
Principales cultures |
Degré de vulnérabilité au R sécheresse |
|||||
Faible1 |
Moyen2 |
Fort3 |
Très fort 4 |
|||
Maïs |
||||||
Manioc |
||||||
Patate douce |
||||||
Niébé |
||||||
Riz |
||||||
Degré de |
vulnérabilité inondation |
|||||
Maïs |
||||||
Manioc |
||||||
Piment |
||||||
Niébé |
||||||
Riz |
||||||
Degré de |
vulnérabilité aux ravageurs |
|||||
Maïs |
||||||
Manioc |
||||||
Piment |
||||||
Niébé |
||||||
Riz |
||||||
Degré de vulnérabilité aux incendies |
||||||
Maïs |
||||||
Manioc |
||||||
Piment |
||||||
Riz |
||||||
Niébé |
91
Quelle appréciation faites-vous des dommages causés par chaque risque ?
RISQUES |
Ampleur des dommages |
||||
Mineur 1 |
Significative 2 |
Sévère 3 |
Critique 4 |
Catastrophique 5 |
|
Sécheresse |
|||||
Pluie tardive |
|||||
Inondations |
|||||
Incendie |
|||||
Chaleur |
|||||
Ravageurs |
Objectif 2 : analyser la vulnérabilité des activités agricoles aux évènements climatiques extrêmes
- Conséquences sur l'agriculture
1a-Quelles sont les cultures que vous pratiquez le plus dans votre
localité ?
1-
Selon vous, les évènements climatiques ont-ils des effets sur les productions |
Oui |
Non |
|
Si oui, comment appréciez-vous leurs effets sur les récoltes ? |
|||
Gains de récoltes |
Pertes de récoltes |
||
2-
En cas de pertes, quelles sont les principales causes ? |
||
Causes |
Oui |
Non |
Température trop forte |
||
Rupture de saison |
||
Attaques d'insectes |
||
Mauvaise qualité des produits récoltés |
||
Pertes au stockage |
Si oui, commentaire
3-
Conséquences des pertes de récoltes |
||
Insécurité alimentaire |
Exode rural |
Autres |
4- Conséquences sur les animaux d'élevage
92
4a-
Quels sont les animaux que vous élevez ? |
|||||
Espèces |
Bovin |
Ovin |
Caprin |
Porcin |
Volaille |
4b-
Quels sont les problèmes causés sur ces animaux ? |
||
Problèmes |
Oui |
Non |
Apparition de certaines maladies |
||
Recrudescence de certaines maladies |
||
Difficulté de pâture pour l'alimentation |
||
Baisse de performance |
||
Mort d'animaux |
||
Manque de points d'eau en saison sèche |
||
Autres |
Si oui, commentaire
5a-
Pensez-vous que les évènements climatiques ont eu des effets sur les conditions de vie de votre ménage ? |
Oui |
Non |
|
Si oui comment ? |
|||
Augmentation du revenu |
Baisse du revenu |
||
Objectif 3 : Identifier les stratégies d'adaptation développées par les populations pour réduire les risques agricoles
1) Quelles sont les mesures préventives que vous développez en réponse aux risques agricoles :
Risques |
Inondation |
Sècheresse |
Incendie |
Attaque acridienne |
Autres |
Stratégies |
1b) Différentes mesures
93
Mesures prises
Oui |
Non |
|
Augmentation des superficies emblavées |
||
Adoption de nouvelles variétés à cycle court |
||
Semis répétés et semis échelonnés |
||
Récolte précoce |
||
Augmentation des hauteurs des pilotis |
||
Organisation des séances de prière |
||
Autres à préciser |
2- Quelles sont les stratégies développées par l'Etat à travers le SCDA
3- Quelles sont les activités que vous avez dû développer pour faire face aux risques agricoles ?
Nouvelles activités |
Taxi-moto |
Commerce |
Forge |
Autres |
Guide d'entretien
1- Votre perception sur les des risques agricoles
2. Les risques agricoles majeurs dans votre commune
3. Connaissance sur l'historique de ces risques
4- Les caractéristiques des risques agricoles
4. Les conséquences socio-économiques de la survenance de ces risques 5-Mesures préventives des risques agricoles
94
Sommaire 2
Dédicace 3
Sigles et acronymes 4
Remerciements 5
Résumé / Abstract 6
Introduction 7
CADRE THEORIQUE ET DEMARCHE METHODOLOGIQUE DE L'ETUDE 9
1.1. Etat des connaissances 9
1.2. Définition des concepts 11
1.3. Problématique 13
1.3.1. Justification du sujet 13
1.3.2. Hypothèses de travail 15
1.3.3. Objectifs de recherche 15
1.4. Démarche méthodologique 16
1.4.1. Données utilisées 16
1.4.2. Collecte des données 16
1.4.2.1. Recherche documentaire 16
1.4.2.2. Enquêtes de terrain 17
1.4.3. Outils et techniques de collecte des données 19
1.4.4. Traitement des données 20
23
26
26
1.4.5. Analyse des résultats
FACTEURS DETERMINANTS ET TYPES DE RISQUES AGRICOLES DANS
LA
COMMUNE DE DANGBO
2.1. Situation géographique et administrative de la Commune de Dangbo
2.2. Facteurs naturels déterminant les risques agricoles à Dangbo 27
2.2.1. Facteurs climatiques 27
2.2.1.1. Contexte pluviométrique 27
2.2.1.2. Contexte hydrologique 30
2.2.1.2. Tendances thermométriques 32
2.2.2. Facteurs géomorphologique et pédologique dans la commune de Dangbo 32
2.2.2.1. Facettes géomorphologiques 33
2.2.2.2. Formations pédologiques 34
2.3. Facteurs humains 36
2.3.1. Croissance démographique 36
2.4. Typologie de risques agricoles dans la Commune de Dangbo 37
2.4.1. Risques climatiques 37
2.4.2. Risques liés à l'environnement paysan 38
2.4.3. Risques des ressources humaines et fonciers 39
2.4.4. Risques financiers 40
2.5. Caractérisation des risques agricoles dans la Commune de Dangbo 41
2.5.1. Probabilité de survenance des risques et criticité 43
45
95
VULNERABILITE DES PAYSANS AUX RISQUES AGRICOLES DANS
LA
COMMUNE DE DANGBO
3.1. Manifestation des risques agricoles dans la Commune de Dangbo 45
3.1.1. Manifestation des inondations à Dangbo 45
3.1.2. Manifestation des sécheresses à Dangbo 47
3.1.3. Manifestation des attaques acridiennes ou ravageuses 49
3.2. Vulnérabilité de la production agricole aux risques identifiés 51
3.2.1. Vulnérabilité des paysans aux risques agricoles 52
3.2.2. Vulnérabilité des cultures aux risques identifiés 53
3.3. Implications socio-économiques des risques agricoles à Dangbo 53
3.3.1. Implications sociales des risques agricoles à Dangbo 54
3.3.2. Effets économiques des inondations à Dangbo 55
3.4. Synthèse de l'évaluation des risques agricoles 58
CHAPITRE IV : STRATEGIES DE GESTION DES RISQUES AGRICOLES DANS LA COMMUNE DE DANGBO |
61 |
4.1. Stratégies endogènes de gestion aux risques agricoles 61
4.2. Stratégies exogènes de gestion aux risques agricoles 63
4.3. Perspectives de gestion des risques agricoles dans la commune de 64
4.4. Discussion 66
4.5. Projet de recherche 69
Conclusion 76
Bibliographie 78
Liste des tableaux 86
Liste des figures 86
Liste des planches 87
Annexes 88
Table des matières 94