2.2. Transport maritime entre enjeux économiques et
défi sécuritaire dans le golfe de Tadjourah
2.2.1. Transport maritime, moteur de l'économie
riveraine et nationale
Étant l'un des pays de la PMA, Djibouti reste encore
aujourd'hui un pays en développement et pauvre, même si le service
tertiaire prédomine l'architecture de son économie
dépendant (FMI). Depuis 2009, le gouvernement a élaboré un
document stratégique national pour le développement à
vingt ans d'avenir. Ce projet d'avenir prosaïquement appelé «
Djibouti vision 2035 » a pour but principal de faire Djibouti un pays
émergent.
Profitant de son rôle de plate-forme avancée pour
servir de centre de transit et de redistribution, régional et
international, la république de Djibouti a fait du développement
de la chaîne des transports maritimes une priorité nationale.
L'économie maritime plus particulièrement l'essor de l'industrie
industrialo-portuaire demeure la première pourvoyeuse d'emplois et de la
richesse nationale. Le boom du trafic portuaire dans le golfe de Tadjourah
entraine directement l'économie du pays essentiellement mis à rue
d'épreuve par l'inflation et le déficit public
excédentaire (jeune Afrique, 2015).
Actuellement sur les deux ports aux conteneurs en service plus
de 20 000 personnes dont 6000 dockers travaillent avec une statue
professionnelle plus ou moins régulière selon les secteurs
d'activité. L'ouverture et la mise en opérations des nouveaux
ports en construction aura certainement un impact positif avec la
création de 14 000 nouveaux postes d'emplois directs et directs entre
2016-2021.
Ce qui représente à une bouffée
d'oxygène pour un pays qui a du mal à offrir le travail pour les
jeunes victimes du chômage (DISED, ministère de finance et de la
formation professionnelle, Djibouti, 2015).
Les services auxiliaires de trafic portuaire et maritime, la
gestion des ports, les remorquages pilotages de navires, les entreprises de
fret, la manutention services sont la nomenclature des activités
industrialo-portuaires qui génèrent des emplois (direct,
indirect, à mi-temps) dans les zones portuaires du golfe de
Tadjourah.
Dans la même optique, les ports du golfe renforcent
leurs dynamismes de création de richesse afin de diminuer la
pauvreté tout en élargissant la zone franche de Djibouti pour
accueillir plus d'entreprises étrangères. La création un
vaste espace dédié à l'installation des nouveaux
entreprises étrangères et leurs productions sont à
l'étude dans le port de Doraleh. Ces zones serviront aux ports non
seulement un tremplin inédit à l'essor du secteur
industrialo-portuaire du pays mais, seront aussi un nouveau réservoir
d'emploi pour le secteur portuaire selon, le président des
autorités portuaires et des zones des franches de Djibouti, Aboubaker
OMAR HADI, « Dès sa mise en service, cette nouvelle zone franche
sera, le premier réservoir d'emplois du pays avec plus de 200.000
emplois directs et indirects crée », la (Nation.dji,
2015.).11
72
Ministere de l'emploi et de formation professionnelle, assise
sur l'insertion de jeune dans le milieu actif et professionnel, organiser le
02/09/2013
Diagramme n°3, panoramas des activités
et services portuaires dans les ports du golfe de Tadjourah,
2014
24%
8,2%
19%
3,20%
1,40%
1,20%
0,60%
Manutentionnaires
Entreprise et exploitants de fret
Remorqueurs
Pilotages
Hotelleries et petits commerces
Autres emplois CDD
Autres services auxiliaires
73
Source : Ministère du transport et des
équipements de Djibouti, DISED,
2014
2.2.2. Sûreté et aspect sécuritaire
du transport maritime dans le golfe de Djibouti Pour le bon
fonctionnement des affaires, la sécurité et la
sûreté sont indispensables, Dans les zones portuaires, elle doit
être aussi une affaire de toutes les personnes concernées. De
nouvelles idées et de nouveaux concepts en matière de manutention
requiert de porter une attention particulière aux exigences de
sécurité.
Considérant la sûreté en mer et dans les
zones industrialo-portuaires comme une partie prenant de l'essor de
l'économie portuaire, la république de Djibouti respect les
normes et la règlementation international dictés par BIT et du
OMI en matière de sécurités.
À cet effet, sous l'égide du ministère
des équipements et de transport, l'industrie, les zones portuaires de
Djibouti, sont administrées et pilotées par une armada
institutionnelle. En dépit de son trafic conteneurisé exponentiel
et le rythme contrasté de besoins, d'escales et de fréquentation
de navires, les ports djiboutiens nécessitent une exigence en
matière de sécurité. Les moyens nécessaires pour
garantir la sécurité et la santé de toutes les personnes
impliquées et matériels utilisés est le respect
d'application à la lettre les dispositifs sécuritaires. Il
faudrait donc évaluer le coût réel des lésions et
des maladies et celui des risques inhérents aux opérations
dangereuses.
74
En termes de dispositifs internationaux, les
ports Djiboutien dépossèdent des équipements
nécessaires et modernes. Le transport par mer de marchandises
dangereuses conditionnées doit s'effectuer conformément aux
dispositions du Code maritime international des marchandises dangereuses (Code
IMDG).
Ce code est devenu obligatoire à compter du 1er janvier
2004, comme l'exigent les dispositions du chapitre VII de la convention SOLAS
de l'OMI. Élaboré par l'OMI, ce Code IMDG est établi sur
la base de recommandations publiées par le Comité d'experts des
nations unies en matière de transport des marchandises dangereuses. Tous
les deux ans, le Code IMDG est révisé et fait l'objet d'une
nouvelle publication. En ce qui concerne la sûreté dans les ports,
il faudrait se référer au recueil de directives pratiques du BIT
et de l'OMI sur la sûreté dans les ports (2004) et, s'il y a lieu,
au Code ISPS, édition 2003 (Code international de l'OMI pour la
sûreté des navires et des installations portuaires) et aux
modifications apportées à la Convention SOLAS en 2002.
En 2014, les ports Djiboutiens obtiennent de la certification
ISO 28000 a rendu performante la politique sécuritaire dans les zones
portuaires une fierté pour le manager et directeur général
du port de Djibouti, « Tous les ouvrages (parcs, quais...) sont ainsi
sécurisés et l'ensemble des bâtiments du Port sont
accessibles avec des badges nominatifs. De plus, les règles de
sécurité des installations portuaires répondent aux normes
standard prévues par la règlementation internationale ISPS »
précise-t-il à la, la Nation, 2014.
Sous l'égide de la direction des affaires maritimes du
ministère de transport et des équipements, les autorités
portuaires incombent la responsabilité du secteur portuaire.
Cette structure intentionnelle demeure un outil incontournable de la
politique sécuritaire dans les zones portuaires. Elle dispose des moyens
techniques, matériels et financiers nécessaires pour mettre en
oeuvre la politique définie par le
conseil d'administration du port. La direction du port et des
compagnies de navigation fournissent les équipements
nécessaires pour garantir le respect des normes sécuritaires. La
direction fournit également des informations appropriées sur la
sécurité et la santé au travail (SST), elle propose
également une formation professionnelle adéquate aux
travailleurs.
75
Enfin, elle élabore, organise et met en place un
régime de travail approprié et le contrôler (y compris pour
le choix des équipements), de manière à garantir la
sécurité et la santé des travailleurs portuaires. Plus
globalement dans les ports de Djibouti, la marine nationale, le gendarme du
port, le pompier, le conseiller à la sécurité
auprès du directeur de ports sont les éléments-clés
du système sécuritaire et de la sûreté du travail.
Leurs opérations de surveillance et de contrôle sont conjointement
menées dans tous les sites.
Autres points stratégiques et fort de cette
réglementation, c'est le système de travail ponctuel axé
sur l'application à la lettre tous les concepts de la
sécurité. ?titre d'exemple, les opérations de
contrôle de sécurité se font à tour de rôle
non seulement dans les grandes enceintes portuaires en service, mais aussi dans
les zones franches et aux autres chantiers des ports en construction sur les
rives du golfe (source de l'interview réalisée en avril 2016).
Dans le cadre du respect des droits internationaux, Djibouti
par le biais de son ministère des équipements et des transports a
mis en place un système de sécurité appelé «
le plan POLMER »16 pour atténuer voir
évité avec toute possibilité l'impact nocif des produits
ou marchandises dangereuses y compris les hydrocarbures dans les eaux marines
du pays.
76
Tableau n°5 : de la politique de sécurité
instaurée par le ministère en charge et les autorités
portuaires du pays
EQUIPEMENTS
|
appréciations
|
OPERATIONS ET MANUTENTIONS
|
Appréciations
|
POSTES ET TYPE D'OPERATIONS
|
appréciations
|
Arrêt des quais, grues, navires
|
Bien
|
Opérations d'arrimages
Chargement et déchargement des conteneurs
|
Très bien Bien
|
Vol, perte, accidents des cargaison
Fatigues, bruit,
|
Modéré
|
Equipements de sauvegarde, gerbage à mat
|
Bien et assez bien
|
Manutentions des palettes, de Transroulages, et d'autres
cargaisons
|
Assez bien Bien
|
Eaux, toilette, visiteurs,
réfectoire, cantine
|
Bien
|
Accès au navires et aux terminaux
|
Très bien
|
Emplissage et arrimage des marchandises
|
Bien
|
Gaz
d'échappement, vibration
|
Trop faible
|
Bâtiments, chariot élévateurs, palettes
|
Bien
|
Déballastages des navires, entretiens et nettoyages des
équipements et de lieu de travail
|
Passable voir mal
|
Cargaison poussiéreuses
|
maitriser
|
Remorqueurs, hangars, entrepôt vrac, marchandises
|
Bien
|
Travail en cale
|
Médiocre
|
Accident de travail
|
rare
|
Capitainerie, toilette
|
Bien
|
Travaux
d'entreposage
Contrôles, quotidiens, supervision des opérations
|
Bien Bien
|
Dérogation de
règle et le
consigne de sécurité
|
Rare
|
Installations éléctirque, machine, cale
|
Bien, très bien
|
Réglementation de la circulation de navire
Agencement des travaux ouvrières et des personnelles de
travail
|
Bien
Bien
|
Incompétences,
incivilité et
irresponsabilité du
personnel de
travail
|
Tempérer
|
Source, Djilani YOUSSOUF ALI, univ-lehavre. MET DJIBOUTI, 2016
77
En 2014, avec l'appui de l'agence européenne de la
sûreté maritime (EUCOP), un premier organisme sous-régional
pour la sécurité et la sûreté maritime
dénommée CRFMD (centre régional de formation maritime de
Djibouti) a été mis en place à Djibouti. Ce projet qui
consiste la formation et l'intervention pour la sécurité en mer
couvrira toute la zone occidentale de l'Océan Indien, « La mise en
oeuvre de recommandations qui auront été retenus par les
autorités djiboutiennes à partir de ce rapport très
complet renforcera encore le leadership djiboutien en matière de
sécurité maritime » martèle sur le quotidien la
Nation, en 2014, E, PONCOINS, le chef de la mission EUCAP NOSTOR17
dont la base est à Djibouti.
D'après les informations que nous avons
collectées auprès du ministère de l'intérieur et au
ministère d'équipement et du transport, dans l'histoire de la
sécurité industrialo-portuaire djiboutienne, deux tristes
évènements hantent la mémoire. Il s'agit de l'année
2006 où il y a eu un drame historique suite à un naufrage d'un
bateau de passager rempli à rabord des pèlerins en partance pour
Tadjourah non loin de l'ancien port de Djibouti. Le nombre de victimes de ce
tragique accident a été ramené à 112 après
l'incident. Autre accident majeur, c'était un incendie involontaire et
accidentel dans des conteneurs au port de Doraleh à la fin des
années 2012. Elle fit une autre série noire de la politique
sécuritaire dans les zones portuaires des autorités portuaires de
Djibouti.
Avec la proximité de la Somalie et du Yémen,
l'importance de thalassocratie que représentent les rivages djiboutiens
notamment ceux du golfe de Tadjourah augmente sensiblement aussi la
probabilité de menace de piraterie maritime dans le ZEE du pays, pour le
trafic maritime. En revanche, la présence permanente des forces
internationales de la lutte anti-piraterie au large de la Somalie,
n'évite la criminalité. « La position stratégique de
la république de Djibouti au confluent du Bab-el Mandeb et du golfe
d'Aden nécessite une vigilance renforcée de tous les temps et aux
tous les niveaux pour contrer et dissuader toute menace pesant sur la
sécurité et la sûreté du domaine maritime »
souligne à la Nation, le colonel Omar BOGOREH ténor de la marine
nationale, en 2014. Un risque exogène et potentiel pour le transport
maritime djiboutien et mondial qui nécessite une coordination de travail
et de système de surveillance des eaux maritimes nationales.
78
Avec l'appui de moyens matériels, technologiques
(frégates équipées, radars, couverture aériennes),
des forces internationales, les gardes de côtes, la marine nationale, les
autorités portuaires, agents prospecteurs, patrouilleurs, agents de
douanes Djiboutiens sont plus que jamais réactifs et dynamiques face
à ce fléau récurrent et inquiétant.
|