4- les effets de la
politique commerciale sur le PIB
Il est vrai que le Burkina Faso fait partie du GATT depuis mai
1963 mais les véritables politiques commerciales pour en faire un
développement ont commencé avec le Programme d'Ajustement
Structurel de 1991. Puisque après les vertiges de PSI le gouvernement a
fait pour objectif de développement la croissance économique
durable basée sur les exportations. L'ouverture du pays a diminué
en 1991 et davantage en 1992 avant de voir une croissance peu rapide entre
93-95. Les années 94 et 95 correspondant respectivement à
la création de l'UEMOA et à l'adhésion du Burkina Faso a
l'OMC. Après 1995, exception faite de 1998 et de 2008, l'ouverture
du pays reste plus ou moins stable et inférieure à celle de 1995.
En théorie la monnaie unique offre de nombreux
avantages tant qu'il n'y a pas de crise dans au moins un pays membre. Il en est
de même pour l'adhésion du Burkina dans les autres institutions
telles que la CEDEAO. La question que l'on se pose est de savoir si
toutes ces politiques d'intégrations basées sur le libre
échange impactent la croissance économique.
La libéralisation du commerce extérieur, les
reformes structurelles et les effets accrus de stabilisation
macroéconomique ont contribué à une amélioration de
l'environnement économique du Burkina Faso et à des performances
économiques.
En effet la dévaluation du FCFA a permis la
compétitivité internationale de certains produits, le PIB
réel a augmenté (moins 1% en 1994, 3 ,3% en 1995, et 8,4%
en1996), l'exportation du bétail en direction d'autres pays de la sous
région notamment ceux de la zone francs CFA a fortement augmenté.
Sous l'effet de l'amélioration des cours mondiaux et du
relèvement du prix aux producteurs, les exportations du coton se sont
également accrues. Toutefois, même si l'inflation a
été maintenue les performances en matière de finance
publique et de la balance courante ainsi que dans le domaine industriel ont
été mitigées. L'observation de la courbe
montre une croissance très instable entre 1960 et 1993 et une
croissance rapide à partir de 1995. Cela vient confirmer les
théories de la croissance par les exportations de Michaely (1977)et de
Balassa (1978). Effectivement ces auteurs ont voulu montrer qu'une promotion
des exportations est plus avantageuse qu'une politique de substitution aux
importations.
Force est de constater que ces progrès tiennent
surtout leur origine dans la pluviométrie. Les récentes reformes
des secteurs eaux, électricité et
télécommunication ainsi que l'avancement du programme de
privatisation ne permettent pas encore de constater l'émergence d'une
dynamique porteuse dans le secteur industriel. La structuration des
exportations reste concentrée sur le coton à faible valeur
ajoutée et dont les recettes varient en fonction de l'évolution
des cours mondiaux ainsi que du taux de change de l'Euro. Depuis le dernier
examen de politique commerciale en 2004, le Burkina Faso a enregistré un
taux de croissance moyen de l'ordre de 5,24% par an sur la période
2005-2009, contre 5,42% sur la période 1999-2004, avec un taux de
croissance exceptionnel élevé de 8,7% en 2005 et un taux de
croissance bas de 3,1% en 2009. Cela s'explique par le fait que
l'activité économique en 2009 s'est déroulée dans
un contexte national, régional et international marqué par un
démarrage difficile de la saison pluvieuse, une envolée des prix
des produits pétroliers, une baisse du prix du coton et du cours du
dollar, les effets de la crise financière et économique mondiale
et les inondations intervenues le 1er septembre 2009. Cet
environnement peu favorable a influencé les performances
économiques et sociales du Burkina Faso au cours de l'année 2009.
En théorie comme prévue dans le modèle,
l'ouverture a des avantages si les acteurs du domaine mènent une
politique appropriée. L'occasion est pour le pays d'importer des biens
intermédiaires nécessaires à son industrialisation,
d'importer la technologie nécessaire et de l'utiliser à bon
échéant. L'occasion est également pour le pays de
favoriser le climat des affaires dans l'optique d'attirer les investissements
étrangers. Le pays doit alors s'efforcer de produire plus pour
répondre à la demande intérieure en matière de
produit alimentaire en l'occurrence le riz dont les 2/3 sont importés et
même en production manufacturière. L'ouverture devrait permettre
au pays d'importer des biens d'équipements. Cela créera une
balance commerciale déficitaire plus prononcée, mais ce
déficit n'est pas mauvais en soi. Par exemple l'application du TEC le
1er janvier 2000 a diminué les exportations et a
augmenté les importations (document de synthèse(2010)
intitulé l'impact du TEC sur la croissance du Burkina de Sawadogo
Brohone Hamade Saïni). Dans une telle situation les recettes fiscales de
portes diminuent, ce qui pourrait évincer la croissance du PIB. Or la
courbe montre le contraire. Il est vrai que les recettes fiscales permettent
à l'Etat de financer ses activités mais l'union
douanière offre d'autres avantages qui semblent jouer un rôle
plus important que les recettes fiscales à la porte. Il ne faut pas
oublier également les négociations sur la question du coton
sous l'agenda de Doha (2001) qui pourrait contribuer à l'effort des PMA
producteurs. S'il est vrai qu'il y a un lien entre le commerce et le PIB on
doit s'attendre à une baisse du PIB en fin 2011 par la crise qui a
secoué le voisin (RCI). Cela a déjà été le
cas lors de l'insurrection du 19 septembre 2002 (4,4% de croissance en 2001
contre 2% en2002). Cette baisse sera d'autant plus prononcé qu'il y ait
eu une crise sociale au Burkina débutée depuis le 22
février 2011.
Toutefois, les bénéfices que le pays retire de
l'accès au marché que ce soit au niveau régional aussi
bien que multilatéral ne pourront pleinement se réaliser tant que
l'économie ne sera en mesure de répondre d'une manière
compétitive à la demande extérieure. L'analyse
économétrique a partir des données statistiques donnera
une meilleure indication sur la contribution de l'ouverture à la
croissance.
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