UNIVERSITE DE KOUDOUGOU
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UNITE DE FORMATION ET DE RECHERCHE EN SCIENCES ECONOMIQUES ET
DE GESTION
(UFR/SEG)
BURKINA FASO
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Unité-Progrès-Justice
![](L-effet-du-commerce-international-sur-la-croissance-economique-du-Burkina-Faso1.png)
251660800
DOCUMENT DE SYNTHESE
Encadreur :
Adama ZERBO
Igénieur Statisticien Economiste
Docteur en Sciences Economiques
Chercheur associé du GED/Université de Bordeaux
Moussa VALIAN
MAITRISE
ANALYSE ET POLITIQUES ECONOMIQUES
(APE)
Année académique
2010-2011
Thème : L'EFFET DU COMMERCE
INERNATIONAL SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE DU BURKINA FASO.
![](L-effet-du-commerce-international-sur-la-croissance-economique-du-Burkina-Faso2.png)
Dédicace
Je dédie ce travail à ma très
chère maman OUEDRAOGO Asséta et à mon cher papa VALIAN
Dagnimsom Tasséré qui m'ont soutenu inconditionnellement depuis
les premiers moments de mon entrée à l'école
jusqu'à nos jours.
Remerciements
Je remercie le corps professoral de l'UFR-SEG de
L'Université de Koudougou pour la qualité des enseignements
reçus. Je témoigne ma reconnaissance au Docteur Adama ZERBO qui
a accepté accompagné ce travail. Je lui remercie
particulièrement pour son extraordinaire disponibilité et sa
volonté très manifeste de soutenir les étudiants. Si des
erreurs sont glissées dans ce document j'en suis entièrement
responsable. Je remercie mon grand frère VALIAN Madi qui m'a
prodigué des conseils depuis la 6ème jusqu'au choix de
ma filière. Les remerciements s'adressent aux membres et sympathisants
de l'Association des Elèves et Etudiant Musulmans au Burkina (AEEMB) en
particulier DARROUL NOUR, KONATE Issouf, ZOUGMORE Ilyassa ,OUARMA Issouf,
TIAMA Saydou. Un remerciement spécial pour les frères de
DARROUS-SALAM A en particulier DIALLO Alaye. Les remerciements vont
également à l'endroit des étudiants de la
3ème promotion de l'UFR-SEG. Un remerciement spécial
pour la filière APE (Analyse et Politiques Economiques) en particulier
KAFANDO Soumaîla, NEBIE Amado, TIENDREBEOGO Aicha, SEBGO Louis et sans
oublier OUATTARA Arouna de ESG (Economie et Science de Gestion)
Table des matières
Dédicace
i
Remerciements
ii
Table des matières
iii
Liste des tableaux
iv
Sigle et abréviation
v
Résumé
vi
Introduction générale
1
I-Revue de littérature
3
1-Littérature théorique
3
2-Littérature empirique
4
II-le modèle
6
III-présentation de l'économie
burkinabé axée sur les échanges avec le reste du monde
8
1-la structure du commerce du Burkina
8
2- Evolution du PIB et du degré d'ouverture
du Burkina Faso entre 1980 et 2006
9
3-Evolution des politiques commerciales
11
4- les effets de la politique commerciale sur le
PIB
14
IV-Estimation économétrique
16
1-Test de stationnarité
16
2-Test de cointégration
17
3- Les résultats obtenus
18
Conclusion générale
23
Références bibliographiques
25
Annexes
26
Liste des tableaux
Tableau 1: Résultats des tests ADF et PP
1
Tableau 2: Résultats de l'estimation de
l'équation de long terme
17
Tableau 3 : les résultants de
l'estimation à correction d'erreur
18
Figure 1 : Evolution du PIB et du degré
d'ouverture entre 1960 et 2008 Burkina Faso
1
Sigle et
abréviation
APE : Accord et Partenariat Economique
CEDEAO : Communauté Economique des Etats de l'Afrique
de l'Ouest FCFA : Franc de la Communauté Française
d'Afrique
CSLP : Cadre Stratégique de Lutte Contre la
Pauvreté
FMI : Fond Monétaire International
GATT : Accord Général sur les tarifs et le
commerce
IDE : Investissement Direct Etranger
OMC : Organisation Mondiale du Commerce
ONATEL : Office National des
Télécommunications
ONG : Organisation Non Gouvernementale
PAS : Programme d'Ajustement Structurel
PED : Pays En Développement
PIB : Produit Intérieur Brut
PME : Petite et Moyenne Entreprise
PSI : Politique de Substitution aux Importations
SFD : Système Financière Centralisée
RD : Recherche et Développement
SOFITEX : Société des Fibres et de Textile
SONABY : Société National Burkinabè
d'hydrocarbure
TEC : Tarif Extérieur Commun
TVA : Taxe sur la Valeur Ajoutée
UA : Union Africaine
UE : Union Européenne
UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest Africaine
UFR/SEG : Unité de Formation et de Recherche en
Science Economique et de Gestion
Résumé
Dans un conteste de libéralisation constantes des
économies, des intégrations économiques
sous-régionales et régionales, la dimension internationale de
l'économie doit être prise avec rigueur pour ne pas être a
la marge de cette mondialisation. L'objectif général de ce
travail est de mesurer l'impact de l'ouverture commerciale sur la croissance
économique du Burkina Faso. Pour atteindre l'objectif principal un
modèle économétrique a été retenu. Des tests
de stationnarité et de cointégration ont été
utilisés à cette occasion. Les résultats de l'estimation
suggèrent que l'hypothèse1 est infirmée à court
terme et confirmée à long terme, par contre l'ypthèse2 est
confirmée à court et long terme. L'influence de la dimension
internationale sur la croissance est alors sans équivoque. A long terme
l'ouverture commerciale est bénéfique au Burkina. Conscient de ce
lien le gouvernement en général et le Ministère en charge
de la question en particulier doivent jouer un rôle important dans la
compétitivité du secteur extérieur. Cela passe
nécessairement par la dynamisation de l'économie nationale.
Introduction
générale
De l'antiquité à la renaissance en
passant par le moyen âge, le commerce international a toujours
marqué sa présence. Cette présence est encore plus
accentuée dans l'histoire économique des pays
industrialisés. Ces pays accordent une place importante aux
échanges internationaux dans l'explication de la croissance
économique observée au cours des deux derniers siècles.
On souligne alors l'importance du commerce international pour l'Angleterre et
la France ou celle du libre échange du XIX ème
siècle et plus tard le rôle de libéralisation des
échanges par les accords du GATT après la deuxième guerre
mondiale. Cette importance du commerce international est soutenue par des
théories économiques (David Ricardo, Heckscher-Ohlin).
D `autres auteurs considèrent que les gains du commerce
international ne sont pas en faveur de tous les pays qui participent à
ce commerce (Fréderic List ,1789-1846). Depuis les années
1970 des auteurs se sont évertués pour trouver un lien
entre la croissance et le commerce international à partir des
méthodes empiriques [Balassa(1978), Feder(1982)].
Après la conférence de Berlin
(1884-1885) qui a incité les européens à se partager
l'Afrique a fait de cette dernière le réservoir des produits
exotiques et le déversoir des produits manufacturés. Les cultures
de rentes sont privilégiées sans doute pour fournir des produits
primaires aux pays industrialisés. Une telle politique du colonisateur
semble demeurer de nos jours à la différence que nos pays
cherchent eux aussi à s'industrialiser.
Le Burkina Faso est spécialisé dans
la production du coton. Dès la fin des années soixante le
Burkina Faso a entamé une politique économique interventionniste
du type Marxiste-léniniste basée sur le contrôle des
nationaux sur l'économie et une forte participation de l'Etat à
travers des entreprises publiques qui opéraient dans les secteurs
prioritaires. Cette période correspond à l'application de la
politique des substitutions aux importations.
Cette politique a montré ses limites
après la sécheresse des années 1970 et le second choc
pétrolier de 1979-1980. Dès 1983 pour résorber la crise,
le gouvernement a mis en place une série de mesures budgétaires
restrictives et commerciales (protection du secteur industrielle). Cette
réorientation étant jugée insuffisante, les
autorités politiques ont mis en place le premier plan d'ajustement
structurel appuyé par le FMI en 1991. L'économie devient alors
une économie de marché.
Le pays s'est également engagé
dans un processus d'intégration économique : CEDEAO,
UEMOA...Il fait partie de l'OMC depuis 1995. Il marque également sa
présence dans les accords économiques, notamment l'Accord de
Lomé(1975), l'Accord de Cotonou(2000) et le Cycle de Doha(2001), toute
chose qui devrait lui permettre d'améliorer le bien être des
populations.
On note que le pays exporte des produits primaires
et importe des produits manufacturés. Selon les théories de la
dépendance cela entraine une croissance appauvrissante (Jadgish
Bhagawati). A l'inverse, d'après la théorie des avantages
comparatifs de David Ricardo, tout pays profite dans l'échange
international. Il se pose alors la question de savoir si l'ouverture
commerciale du Burkina Faso est favorable à son essor économique.
Ainsi, l'objectif général de ce travail est de mesurer l'impact
de l'ouverture commerciale sur la croissance économique du Burkina Faso.
Deux objectifs spécifiques sont alors poursuivis. Le premier objectif
spécifique vise à cerner l'influence du degré d'ouverture
sur le taux de croissance économique et le second objectif
spécifique cherche à voir si l'ouverture du Burkina Faso favorise
l'acquisition des investissements directs étrangers (IDE).
Pour atteindre ces objectifs, le travail est structuré
autour des hypothèses suivantes :
? Le degré d'ouverture influence positivement la
croissance économique,
? L'ouverture permet d'accroitre le stock de capital
à travers l'acquisition des IDE
La démarche méthodologique adoptée pour
la vérification de ces hypothèses afin d'atteindre les objectifs
fixés comporte essentiellement deux phases. La première phase de
la méthodologie est consacrée à la recherche
documentaire, ainsi qu'à des entretiens avec des personnes ressources en
vue de faire une revue de la littérature assez complète sur la
problématique traitée. La seconde phase porte sur les tests
empiriques permettant d'appréhender le lien entre l'ouverture
commerciale et la croissance économique, ainsi que les IDE. De ce fait,
le travail comporte trois sections. La première section porte sur la
revue de littérature, la seconde section spécifie le
modèle, la troisième fait une brève présentation de
la structure commerciale du pays et la dernière section présente
les résultats empiriques.
I-Revue de
littérature
1-Littérature
théorique
Soulignons au préalable que les théories
traditionnelles du commerce international ne peuvent pas expliquer les
échanges entre des pays identiques, les échanges intra-branche et
négligent le rôle des firmes multinationales. Ces questions
trouvent des éléments de réponse dans le cadre de la
nouvelle théorie du commerce international fondée sur les
principes de la concurrence imparfaite et des rendements d'échelle.
Cependant, les gains de l'ouverture y sont perçus de façon
statique. Des gains dynamiques, s'ils existent, sont à rechercher dans
la théorie de la croissance. Or, jusqu'à la fin des années
80, la théorie de la croissance ne pouvait répondre à de
telles questions puisque selon l'analyse traditionnelle issue du modèle
de Solow(1956), la croissance n'était expliquée que par des
facteurs exogènes ne laissant pas de place à une prise en compte
des politiques commerciales. A partir des années 90, il est devenu
possible de faire une fusion entre la théorie de la croissance
endogène et la nouvelle théorie du commerce international puisque
toutes les deux sont fondées sur les principes des rendements croissants
et de la concurrence imparfaite. Ces deux principes permettent
d'expliquer, d'une part, l'importance du commerce intra-branche dans les
échanges internationaux et d'autre part, l'innovation et la croissance :
les entrepreneurs créent de nouveaux produits ou améliorent les
produits existants afin de pouvoir disposer ensuite des flux de profits de
monopoles. Cette fusion a permis donc d'envisager une croissance en
économie ouverte. En effet, les théories de la croissance
endogène offrent un cadre propice à l'élaboration des
modèles en économie ouverte, dans lesquels il est possible de
mettre en évidence l'existence d'effets de long terme via le
progrès technique et le transfert de technologie. Dans ce cadre,
l'ouverture peut accroître le rythme d'accumulation du capital et peut,
par conséquent, changer le sentier de croissance.
E.Helpman et P.krugman(1985) apportent des arguments aux
thèses favorables au commerce international. Ils considèrent que
les gains du commerce sont cumulatifs ; l'ouverture internationale
entraine des avantages comparatifs qui permettent une plus grande ouverture et
ainsi de suite... plus l'entreprise exporte, plus elle devient
compétitive. L'échange procure donc trois types d'avantages: un
effet de dimension ; un effet de diversification et un effet de
concurrence.
Baroche(1999) dont la thèse a été
confirmée économétriquement par O'Rourke(2000), le
protectionnisme a été favorable à la croissance
européenne et américaine au 19e siècle.
L'existence d'une économie d'échelle peut justifier un effet
positif de la protection, ce qui correspond aussi à la thèse de
l'industrie naissante incarnée par F.List(1857).
Selon l'étude de Levine et Renel(1992) la relation de
causalité entre l'ouverture et la croissance se fait à travers
l'investissement. Si l'ouverture au commerce international permet
l'accès à des biens d'investissement, cela mènera à
une croissance de long terme. Un pays libéralisant ses échanges
s'attirera des flux d'investissement étrangers. Cependant cela risque
d'engendrer une baisse de l'investissement domestique due à une plus
forte concurrence internationale et l'effet net reste ambigu.
Il est à remarquer que ces travaux encouragent des
politiques protectionnistes sous certaines conditions. Aucun n'encourage la
protection comme stratégie de développement à long terme.
Ce n'est qu'une politique vers une maturation industrielle.
En revanche, d'autres travaux considèrent l'innovation
comme source de croissance et encouragent une politique d'ouverture
Rivera-Batiz et Romer (1991), Grossman et
Helpman (1990). En effet, dans cette littérature les
résultats montrent que l'intégration complète de deux pays
identiques permet de doubler leurs taux de croissance par rapport à ceux
de l'autarcie. Cependant, l'existence de tarifs douaniers
réciproques agit négativement sur la croissance dans
la mesure où ils ne font qu'encourager l'activité d'imitation.
Cette dernière occupe une partie du capital humain, qui devrait
être consacré à la R&D; elle diminue par
conséquent le taux de croissance économique.
Les travaux théoriques n'ont pas réussi
à trancher si l'ouverture commerciale joue positivement ou
négativement sur la croissance économique. Ce qui permet de jeter
un regard sur la littérature empirique afin d'en comprendre
davantage.
2-Littérature
empirique
Dans les années 1970 la plupart des travaux empiriques
utilisés des régressions en coupe transversale sur un ensemble de
pays. Les études ont tentées de tester l'hypothèse selon
laquelle une croissance rapide des exportations accélère la
croissance économique. L'objectif de ce type d'étude est de
montrer la supériorité en termes de croissance d'une politique de
la promotion des exportations par rapport à une politique de
substitution aux importations.
Michaely (1977) a utilisé quarante un pays en
développement pour la période 1950 - 1973 pour tester. En
scindant son échantillon en deux sous-groupes selon un critère de
position de revenu annuel une par tête en 1972 par rapport à un
niveau de trois cent dollars. Il conclu que la relation est positive entre
croissance et ouverture mais plus significative pour les plus
développés. Balassa (1978) Michae, Heller et Perter (1978)
parviennent à la même conclusion.
Feder (1982) estime une équation théorique en
reliant le taux de croissance du PIB réel à la part de
l'investissement dans le PIB, le taux de croissance réel des
exportations multiplié par la part des exportations dans le PIB. Cette
dernière variable a un intérêt particulier puisqu'elle
permet de détecter la présence de gain apporté par le
transfert de facteur de production des secteurs à faible
productivité à un secteur à forte productivité
réelle. L'étude porte sur un groupe de cinquante pays en
développement pour la période 1964-1973. Il confirme alors d'un
effet bénéfique de l'ouverture via la concurrence et la diffusion
technologique sur la croissance.
Disons que la quasi-totalité des études
empiriques de la fin des années 70 concluent sur l'existence des liens
causals positifs entre ouverture commerciale et croissance économique
Kormendi et Meguire (1985), Dollar (1992), Ben David (1993) Edwards (1998),
Sachs et Warner (1995), Frankel et Romer (1999).
A la fin des années 90 ces politiques d'ouverture vont
être contestées en raison de leurs impacts sociaux dans certains
PED. Un courant altermondialiste se structure en particulier Joseph
Stiglitz. Dès lors les contributions scientifiques vont être
plus réservées sur le lien entre ouverture commerciale et
croissance économique. L'article de Rodrik et Rodriguez (1999) remet en
cause la robustesse de quatre études empiriques de
référence sur le sujet Dollar (1992), Ben David (1993) Edwards
(1998) et Sachs et Warner(1995). Les indicateurs de mesure de l'ouverture
commerciale semblent pouvoir être critiqués, on
s'aperçoit dès lors qu'ils ne sont plus rebuses. Frankel et
Rose (2002) montrent que la conclusion concernant la relation ouverture
et croissance était trop robuste à l'inclusion des variables
géographique et institutionnelle dans l'équation de croissance.
Ouermé Mady (2009) dans son document de
synthèse intitulé l'impacte des importations et les
exportations sur la croissance du Burkina a trouvé dans son
modèle que les exportations contribuent positivement à la
croissance et les importations contribuent négativement et donc un
résultat final ambigu.
Pour ce qui est de cette étude, la méthode de
Ouermé sera amélioré en incluant les IDE et en faisant les
importations et les exportations une seule variable (degré d'ouverture).
Contrairement à la théorie les études
empiriques s'accordent dans leur ensemble qu'il y a un effet positif de
l'ouverture commerciale sur la croissance économique. Toutefois ces
travaux divergent sur la robustesse du lien trouvé.
II-le modèle
En rappel l'objectif principal de cette étude est de
montrer si l'ouverture commerciale explique la croissance de
l'économie burkinabè. Pour ce faire le PIB par habitants sera
utilisé comme variable expliquée. Les variables explicatives
seront :
Ø Le degré d'ouverture est égal
à la somme des importations et exportations sur le PIB.
Pour un pays plus impliqué dans le commerce
international, l'occasion se présente d'importer les biens
intermédiaires essentiels à sa croissance, mais dont la
production domestique est impensable à cause des coûts
élevés que cela peut entrainer, due principalement au manque de
technologie ou à une main d'oeuvre non qualifiée. Les nouvelles
technologies introduites par l'entremise de ces nouvelles exportations seront
incorporées dans la production nationale, et la productivité en
sera augmentée. De plus le renforcement de la concurrence obligera des
firmes domestiques à innover et à fonctionner de façon
efficace. Ce ratio sera mesuré par la somme exportation plus importation
sur PIB. (OPEN)
Ø Les IDE : l'ouverture d'un pays se
caractérise par sa capacité à importer et à
exporter
mais aussi par sa capacité d'accueil des firmes
multinationales étrangères en accordant des avantages notamment
fiscaux et administratifs. Ces firmes peuvent améliorer
l'efficacité globale d'une économie via la disponibilité
des connaissances technologiques et organisationnelles transférables au
reste de l'économie. L'ajout des IDE dans l'équation de
croissance de cette étude est donc justifié. Leur effet positif a
été démontré par plusieurs auteurs dont
Borensztein, De Gregori et Lee (1995). Cette variable sera
représentée par les flux d'IDE sur le PIB.
Ø La main d'oeuvre ou le travail : elle peut
être à travers des effets d'apprentissage
par la pratique, une alternative à l'accumulation du
capital physique comme moteur de la croissance. Lucas (1988) incorpore le
capital humain comme une sous production de la production totale grâce
à l'apprentissage par la pratique. Selon certains auteurs
l'amélioration de la qualité de la main d'oeuvre (degré de
qualification et état sanitaire) et la volonté de travailler
aurait joué un rôle plus déterminant que l'accumulation du
stock de capital dans le processus de croissance. La fonction de production se
présente comme suit :
Y=f (K, L, OPEN, IDE)
La fonction à estimer est le logarithme
népérien qui prend la forme suivante.
représente le terme d'erreur. Le ln a été
utilisé afin de pouvoir appliquer les techniques de
cointégration. Pour l'analyse empirique des données sur des
séries temporelles annuelles seront utilisées pour la
période 1980-2006. Les variables de modèles sont au nombre de
cinq. Le PIB par tête en monnaie locale représenté par Y le
stock de capital (K) la force du travail (L), le ratio des exportations plus
les importations sur le PIB connu sous le nom degré d'ouverture (OPEN)
et les investissements direct étrangers (IDE). Les données furent
obtenues sur le site de la banque mondiale.
Vue la situation économique des pays en
développement et en particulier le Burkina Faso ce modèle semble
être le mieux indiqué pour analyser l'impact du commerce
international sur la croissance économique. Les variables telles que
l'instabilité monétaire, la distance et le coût de
transport, la proximité culturelle et surtout les institutions, la
gouvernance politique et économiques peuvent avoir un effet dans cette
étude. Elles sont ignorées par manque de données et le
fait que leur significativité est jugée négligeable devant
les variables prise dans le modèle. Il est également important de
souligner la présence d'économies sous terraines. Avant
d'analyser le modèle empiriquement il sera question d'une brève
présentation de l'économie Burkinabé axée sur le
commerce.
III-présentation de
l'économie burkinabé axée sur les échanges avec le
reste du monde
L'objectif du travail est de savoir si l'ouverture
commerciale impacte la croissance du PIB. Pour cela il est nécessaire,
voire indispensable de présenter brièvement l'économie du
Burkina même si l'accent sera mi sur les échanges avec le reste du
monde. La démarche proposée est de voir d'abord la structure du
commerce, une observation de l'évolution comparée du PIB et du
degré d'ouverture, l'évolution de la politique commerciale et
terminer par les effets de la politique commerciale sur la croissance
1-la structure du commerce
du Burkina
Au sens strict le commerce international concerne les
opérations d'achat et de vente de marchandises c'est-à-dire des
biens physiquement identifiables réalisés entre espaces
économiques nationaux. Il est mesuré (en volume ou en valeur) par
le montant total des exportations ou des importations qui sont
enregistrés dans la balance commerciale.
Une exportation est au sens strict une vente de
marchandise par un résident à un non résident. La sortie
de la marchandise du territoire nationale donne lieu à une
entrée correspondante de devise au bénéfice de l'agent
économique résident.
Une importation est au sens strict un achat de marchandise
par un résident à un non résident, l'entrée de la
marchandise sur le territoire nationale donne lieu à une sortie
correspondante de devise au bénéfice de l'agent non
résident. La balance commerciale comptabilise les flux
d'importation et d'exportation de bien. Au sens large le commerce
internationale porte sur les activités de service (transports,
assurances ; tourisme...). La majeure partie des échanges
s'effectue avec l'UE.
Une étude rétrospective indique que le Burkina
dépend largement du reste du monde. Sa balance commerciale est
déficitaire depuis son accession à l'indépendance. Le
Burkina Faso a appliqué de facto les accords du GATT depuis 1960. Il
était membre depuis mai 1963. Il est caractérisé par
une pauvreté en ressources naturelles et une aridité des sols.
Plus de 80% de la population est employé dans le secteur agricole (cours
d'économie du Burkina du professeur Olivier NIKIEMA, 2010). La
potentialité en terre cultivable est limitée et les techniques
culturales ne favorisent pas la productivité. La structure de ses
exportations est peu diversifiée et est composée essentiellement
de produit primaire non transformé. Il a également un secteur
industriel très faible. L'économie du Burkina dépend en
grand partie des cours des devises (les dollars, l'euro), des matières
premières (coton et or), de l'évolution de l'activité
économique internationale et des variations climatiques. Il
dépend aussi des ports de ses voisins, 55% des échanges passent
par le port d'Abidjan. Cependant le Burkina a une position stratégique
en tant que carrefour pour les échanges commerciaux et passage
obligé pour le transport des biens et personne en Afrique de l'Ouest. On
note également des reformes concernant la création de
l'entreprise. Le pays se fixe pour objectif : le développement des
exportations qui valorise le potentiel du Burkina dans le secteur primaire
(textile, cuire et peau). La mesure prise est de favoriser les entreprises
exportatrices. Il y a une diminution de 50% de l'impôt sur le
bénéfice accordé aux entreprises durant la phase
d'exploitation et sont portés à 75% si elle utilise les
matières premières locales représentant au moins 80% de la
totalité des matières premières entrant directement dans
leur fabrication. Toutefois, cet objectif est contre carré par un
problème majeur de compétitivité lié à
l'enclavement du pays et au coût élevé des intrants ainsi
que le poids de la fiscalité. D'une manière ou d'une autre on
remarque que le pays cherche à s'auto suffire afin d'éviter les
importations et accroitre ses exportations. Après la présentation
de cette structure commerciale il sera question d'une étude observatoire
de l'évolution comparative entre le PIB et le degré d'ouverture.
2- Evolution du PIB et du
degré d'ouverture du Burkina Faso entre 1980 et 2006
Figure 1 :
Evolution du PIB et du degré d'ouverture entre 1960 et 2008 Burkina Faso
![](L-effet-du-commerce-international-sur-la-croissance-economique-du-Burkina-Faso4.png)
Source : donnée obtenues
à partir du site de l'université SHERBOOKE de Québec
Le degré d'ouverture a une croissance très
timide entre 1960 et 1963. Ce ratio a chuté vertigineusement en
1964, qui représente dans le même temps la plus faible ouverture
du pays de la période de l'analyse. Dans la même période on
a une légère hausse du PIB. Le lien entre croissance
économique et ouverture économique semble êtres positif.
Après 1964 l'ouverture a eu une tendance
générale croissante pour atteindre un pic en 1985 (40,95) avec
des années particulières de baisse comme 1970, 1976, 1978, 1982
et 1984. On remarque une croissance rapide entre 1964 et 1984 et une croissance
stagnante entre 1974 et 1985. Pendant ce temps le PIB /tète a
également une allure croissante avec des années
particulières de baisse là aussi. Il est a remarqué que la
croissance n'est pas au même rythme que celle de l'ouverture. En effet il
y a une croissance rapide entre 1964 et 1968, une récession entre 1969
et 1973. Une tendance générale à la hausse entre 1974 et
1985 avec des années de récession comme 1977, 1980, 1984. La
relation croissance ouverture semble être positive entre 1964 et
négative entre 1974 et 1985. La dernière période de
l'analyse sera 1985-2008.
Pour le commerce la tendance générale est
à la constance dont le faible taux est obtenue en 1992 (28,37) et une
croissance peut rapide entre 2002 et 2008. Deux périodes de croissance
méritent d'être soulignées 1995 et 1998 ainsi que la baisse
en 2002, qui correspondent respectivement à l'entré du Burkina a
l'OMC, au premier examen des politiques commerciales fait par l'OMC et à
la crise ivoirienne. Quant au PIB par tête, dans la même
période on observe une tendance générale à la
hausse. Il y a une croissance rapide entre 1985 et 1989 et une récession
en 1987 (la fin du régime révolutionnaire). Une croissance timide
entre 1989 et 1997 et une croissance rapide entre 1998 et 2008. (Du
premier examen a l'adoption du CSLP)
Ces observations font dire qu'il ya de fois une relation
positive entre ouverture et croissance (1998 à 2008), de fois une
relation négative (1998 à 2002), par moment aucune relation.
L'évolution de ces deux variables a été constatée
par le graphique 1, alors quel commentaire peut-on en faire ? Puisque
avant les programmes d'ajustements l'ouverture n'était pas en soit une
politique de développement. Mieux avant les années 1990 (fusion
entre croissance et commerce) les gains de l'ouverture étaient
statiques, ce qui n'encourageait pas les politiques commerciales comme source
de croissance économique. Le commentaire sera axé sur les actions
de l'OMC et les effets de l'intégration sous régionale,
l'objectif étant de rechercher la contribution du commerce à la
croissance. Les actions envisagées et envisageables par l'OMC pour le
Burkina sont : stage de politique commerciale à Genève,
atelier ou séminaire au niveau régional et sous
régional sur divers sujets et les techniques de
négociations, séances de sensibilisation pour les
parlements et diverses activités au siège de l'OMC. Le
renforcement de la capacité de négociation et la, mise en
oeuvre des accords de l'OMC et l'insertion du Burkina au commerce mondial. Les
autorités attributs une importance centrale à
l'intégration économique régionale dans leurs
projets du devenir du Burkina. La commission de l'UEMOA définit
progressivement une politique commerciale commune qui se caractérise par
la négociation d'accords commerciaux et de position commune
à l'OMC. Il y a également l'accélération de
l'intégration de la CEDEAO à l'occasion du lancements
des négociations en octobre 2003 avec l'UE en vue de la conclusion d'un
APE. Le code des investissements a pour objet d'élargir le champ des
incitations en place ainsi que leurs natures afin de stimuler l'IDE et de
souche nationale. Les investissements miniers sont sujet d'un traitement
spécifique. La télécommunication, le service
financier et l'électricité sont réglementés. Quelle
est la politique commerciale adoptée par le Burkina pour faire face
à la concurrence internationale ?
3-Evolution des politiques
commerciales
La politique commerciale du Burkina Faso se repose
essentiellement sur les droits et taxes. Le 15 Février 1992 est
l'adoption de la nomenclature du système harmonisée avec le
PAS qui simplifie la structure des droits applicables aux importations. Ils
restent cependant les plus élevés de l'UEMOA (1998). Les taxes
sont composées de : droits de douane uniforme, droit fiscale
à l'importation, taxe statistique, taxe spécial d'intervention,
ces deux dernières constituent la redevance aux services rendus. Les
produits les moins taxés sont les produits miniers, le bois, le
matériel de transports, le matériel scientifique et les machines
non électriques. Certains produits étaient prohibés
(cuir et peaux) et d'autres par autorisation spéciale (amende de
karité et céréales). (1998). Depuis le1er
janvier 1993 le mode de taxation ad valorem est applicable à tous
les produits à l'importation qu'à
l'exportation.
Après 1994 les prix des plus grands
produits sont déterminés par la concurrence : produits
pétroliers, médicaments essentiels
génériques, des tabacs, du coton (prix au producteurs), des
articles scolaires et les tarifs publics (eau, électricité,
téléphone,) demeurent réglementés. Après le
vertige de la politique de substitution à l'importation le pays se donne
pour objectif le développement de la croissance économique
durable basée sur les exportations. La licence d'importation
supprimée par le PAS, pour des raisons sanitaires d'autres produits sont
prohibés. L'exportation des produits burkinabè se fait sur
simple autorisation du centre de promotion de l'entreprise (pour les frais du
programme de vérification des importations).
A partir de 1994 la politique commerciale du Burkina
Faso se base essentiellement sur l'application de la
règlementation de l'UEMEOA. Le tarif douanier étant le
principal instrument. La TVA et les droits d'assise sont également
recouverts à la douane et fournissent une importante somme à la
recette budgétaire. Le Burkina Faso a mis en oeuvre le TEC depuis le
1er janvier 2000. Celui-ci regroupe les lignes tarifaires en quatre
grandes catégories : produits essentiels(0), produits de
première nécessité y compris les matières
premières de base, les biens d'équipement et les intrants
spécifiques (5 %), intrants intermédiaires (10%) et biens de
consommation finale (20 %). Les droits supplémentaires de l'UEMOA et de
la CEDEAO perçus uniquement sur les importations des pays tiers
sont de 1% et de 0,5 % respectivement. La taxe ad valorem et la
redevance statistique sont de 1%. Les droits de douane ont baissé de
32,1% en 1997 à 14,6 % en 2003. On note une protection des produits
agricoles qui réduit le pouvoir d'achat des ménages. Les
taxes supplémentaires prélevées sur les importations
viennent gonfler la moyenne. On a la contribution pour le programme de
vérification des importations et la taxe de péage par tonne
d'exportation. Il y a également les taxes perçues à la
douane afin de financer l'activité du bureau burkinabè du droit
d'auteur. Le Burkina Faso accorde des exonérations aux droits
d'entrée sur les importations de marchandises originaires de l'UEMOA. Il
s'agit des produits de crue et de l'artisanat traditionnel ainsi que les
produits industriels dont les entreprises productrices sont
agréées par la commission de l'UEMOA. Ce traitement
préférentiel s'étend aux marchandises de la CEDEAO depuis
le 1er janvier 2004. Les règles d'origine de la CEDEAO
ont été harmonisées avec celles adoptées par
l'UEMOA afin de rendre les deux régimes préférentiels
compatibles l'un avec l'autre et d'avancer la couverture du traitement du
libre échange. Il y a des exonérations d'ordres fiscal et
douanier aux entreprises agrées sous le code minier et aux entreprises
agrées sous le code des investissements. En 2002, les
exonérations douanières consenties sous le code des
investissements se sont élevées à 3 milliards de FCFA. Le
désengagement de l'Etat se poursuit par l'ouverture du capital d'Etat
à des privés mais il reste actionnaire minoritaire dans de
nombreuses entreprises clé parfois en position de monopole de droit
(égrenage du coton) (2004) .
En 2001 on assiste à l'adoption du programme de
privatisation qui englobe entre autres les entreprises stratégiques dans
le secteur de la télécommunication, de
l'électricité et de l'hydrocarbure, ainsi que la mise sous
concession de l'approvisionnement de l'eau. La SONABHY demeure en place.
En 2003 on a l'adoption d'un nouveau code des marchés
publics visant à renforcer les dispositions en matière de
transparence. La reforme du secteur agricole lancée en 1992 consiste
à la libéralisation tarifaire et au désengagement de
l'Etat dans la production et la distribution. L'Etat concentre son action sur
le soutien aux producteurs, organisés en coopératives, tels que
le développement des infrastructures en milieu rural, les programmes de
formation ainsi que l'extension de services financiers.
Le coton fibre, exporté à hauteur de 97% et
par conséquent n'ayant qu'un faible niveau de transformation au Burkina,
demeure d'une importance centrale pour le monde rural et le secteur
manufacturier acteur principal les sociétés de fibres et textile
(SOFITEX) (collecte du coton graine, 1er transformation du coton, y
compris l'égrenage et la commercialisation du coton fibre). Le prix du
kWh n'a pas changé depuis 1994. Privatisation partielle de la SONABEL en
2004 l'interconnexion avec le Ghana 2012 et pour la RCI déjà en
place.
L'évolution principale du secteur manufacturier
réside dans le progrès accompli par l'Etat dans son programme de
cession d'actifs, qui éventuellement englobe l'égrenage du coton
toujours sous monopole de la SOFITEX. La protection à été
réduit depuis 1998, mais les valeurs de références restent
en place sur un certain nombre de produit, ainsi que la progressivité
toujours forte du tarif douanier en faveur des produits finis. La
compétitivité des produits burkinabé sur le plan national,
qu'international, reste soumise à la cherté des prix de
l'énergie, des transports et des télécommunications et au
coût élevé des intrants largement importés. En
dépit des incitations mises en place par l'Etat, le constat est
qu'il y a toujours un faible niveau d'investissement (exception faite des
boulangeries).
Le code de télécommunication adopté en
1998 fixe les conditions d'accès aux licences ainsi que
l'établissement d'autorité de régulation du secteur.
L'ONATEL a été privatisé et on a assisté à
l'arrivée d'Airtel et de TELECEL.
Les services financiers demeurent parmi les entraves les plus
importants au développement économique du Burkina Faso car
l'effort qui est disponible dans le secteur bancaire est concentré sur
la SOFITEX, l'activité industrielle formelle et l'import-export,
laissant de coté la demande de PME et des exploitants agricoles. Depuis
1998 on constate au Burkina une forte expansion de la micro finance,
principalement des instructions mutualistes aux coopératives
d'épargne et de crédit ou système financier
décentralisations. Des institutions financées par les ONG et de
celles financées par l'Etat. Elles sont sujettes tout comme les
établissements bancaires, à la règlementation commune de
l'UEMOA en la matière. Ces différentes politiques commerciales
ont pour but de contribuer au bien être de la nation. Cet objectif sera
il atteint ? Le reste du travail tentera de donner une réponse
à cette interrogation.
4- les effets de la
politique commerciale sur le PIB
Il est vrai que le Burkina Faso fait partie du GATT depuis mai
1963 mais les véritables politiques commerciales pour en faire un
développement ont commencé avec le Programme d'Ajustement
Structurel de 1991. Puisque après les vertiges de PSI le gouvernement a
fait pour objectif de développement la croissance économique
durable basée sur les exportations. L'ouverture du pays a diminué
en 1991 et davantage en 1992 avant de voir une croissance peu rapide entre
93-95. Les années 94 et 95 correspondant respectivement à
la création de l'UEMOA et à l'adhésion du Burkina Faso a
l'OMC. Après 1995, exception faite de 1998 et de 2008, l'ouverture
du pays reste plus ou moins stable et inférieure à celle de 1995.
En théorie la monnaie unique offre de nombreux
avantages tant qu'il n'y a pas de crise dans au moins un pays membre. Il en est
de même pour l'adhésion du Burkina dans les autres institutions
telles que la CEDEAO. La question que l'on se pose est de savoir si
toutes ces politiques d'intégrations basées sur le libre
échange impactent la croissance économique.
La libéralisation du commerce extérieur, les
reformes structurelles et les effets accrus de stabilisation
macroéconomique ont contribué à une amélioration de
l'environnement économique du Burkina Faso et à des performances
économiques.
En effet la dévaluation du FCFA a permis la
compétitivité internationale de certains produits, le PIB
réel a augmenté (moins 1% en 1994, 3 ,3% en 1995, et 8,4%
en1996), l'exportation du bétail en direction d'autres pays de la sous
région notamment ceux de la zone francs CFA a fortement augmenté.
Sous l'effet de l'amélioration des cours mondiaux et du
relèvement du prix aux producteurs, les exportations du coton se sont
également accrues. Toutefois, même si l'inflation a
été maintenue les performances en matière de finance
publique et de la balance courante ainsi que dans le domaine industriel ont
été mitigées. L'observation de la courbe
montre une croissance très instable entre 1960 et 1993 et une
croissance rapide à partir de 1995. Cela vient confirmer les
théories de la croissance par les exportations de Michaely (1977)et de
Balassa (1978). Effectivement ces auteurs ont voulu montrer qu'une promotion
des exportations est plus avantageuse qu'une politique de substitution aux
importations.
Force est de constater que ces progrès tiennent
surtout leur origine dans la pluviométrie. Les récentes reformes
des secteurs eaux, électricité et
télécommunication ainsi que l'avancement du programme de
privatisation ne permettent pas encore de constater l'émergence d'une
dynamique porteuse dans le secteur industriel. La structuration des
exportations reste concentrée sur le coton à faible valeur
ajoutée et dont les recettes varient en fonction de l'évolution
des cours mondiaux ainsi que du taux de change de l'Euro. Depuis le dernier
examen de politique commerciale en 2004, le Burkina Faso a enregistré un
taux de croissance moyen de l'ordre de 5,24% par an sur la période
2005-2009, contre 5,42% sur la période 1999-2004, avec un taux de
croissance exceptionnel élevé de 8,7% en 2005 et un taux de
croissance bas de 3,1% en 2009. Cela s'explique par le fait que
l'activité économique en 2009 s'est déroulée dans
un contexte national, régional et international marqué par un
démarrage difficile de la saison pluvieuse, une envolée des prix
des produits pétroliers, une baisse du prix du coton et du cours du
dollar, les effets de la crise financière et économique mondiale
et les inondations intervenues le 1er septembre 2009. Cet
environnement peu favorable a influencé les performances
économiques et sociales du Burkina Faso au cours de l'année 2009.
En théorie comme prévue dans le modèle,
l'ouverture a des avantages si les acteurs du domaine mènent une
politique appropriée. L'occasion est pour le pays d'importer des biens
intermédiaires nécessaires à son industrialisation,
d'importer la technologie nécessaire et de l'utiliser à bon
échéant. L'occasion est également pour le pays de
favoriser le climat des affaires dans l'optique d'attirer les investissements
étrangers. Le pays doit alors s'efforcer de produire plus pour
répondre à la demande intérieure en matière de
produit alimentaire en l'occurrence le riz dont les 2/3 sont importés et
même en production manufacturière. L'ouverture devrait permettre
au pays d'importer des biens d'équipements. Cela créera une
balance commerciale déficitaire plus prononcée, mais ce
déficit n'est pas mauvais en soi. Par exemple l'application du TEC le
1er janvier 2000 a diminué les exportations et a
augmenté les importations (document de synthèse(2010)
intitulé l'impact du TEC sur la croissance du Burkina de Sawadogo
Brohone Hamade Saïni). Dans une telle situation les recettes fiscales de
portes diminuent, ce qui pourrait évincer la croissance du PIB. Or la
courbe montre le contraire. Il est vrai que les recettes fiscales permettent
à l'Etat de financer ses activités mais l'union
douanière offre d'autres avantages qui semblent jouer un rôle
plus important que les recettes fiscales à la porte. Il ne faut pas
oublier également les négociations sur la question du coton
sous l'agenda de Doha (2001) qui pourrait contribuer à l'effort des PMA
producteurs. S'il est vrai qu'il y a un lien entre le commerce et le PIB on
doit s'attendre à une baisse du PIB en fin 2011 par la crise qui a
secoué le voisin (RCI). Cela a déjà été le
cas lors de l'insurrection du 19 septembre 2002 (4,4% de croissance en 2001
contre 2% en2002). Cette baisse sera d'autant plus prononcé qu'il y ait
eu une crise sociale au Burkina débutée depuis le 22
février 2011.
Toutefois, les bénéfices que le pays retire de
l'accès au marché que ce soit au niveau régional aussi
bien que multilatéral ne pourront pleinement se réaliser tant que
l'économie ne sera en mesure de répondre d'une manière
compétitive à la demande extérieure. L'analyse
économétrique a partir des données statistiques donnera
une meilleure indication sur la contribution de l'ouverture à la
croissance.
IV-Estimation
économétrique
1-Test de
stationnarité
Les données sont de type temporel, il est donc
nécessaire qu'elles conservent une certaine régularité
dans le temps et ce pour chacune des séries. Une variable initialement
non stationnaire peut l'être en la différenciant. Pour
vérifier la stationnarité le test de Dikey-Fuller Augmenté
sera utilisé ainsi que celui de Phillips et Perron(PP). Ce dernier prend
en compte une possible corrélation sérielle d'ordre
élevé dans les premières différences en utilisant
une correction non paramétrique et il est le plus souvent
considéré comme étant plus puissant que le test ADF,
surtout pour les échantillons de petite taille.
La méthode utilisée est celle du moindre
carré ordinaire (MCO). Les tests ont été conduits par le
logarithme naturel et la différence première des variables. Les
résultats obtenus sont présentés dans le tableau 1
Tableau
1: Résultats des tests ADF et PP
|
ADF T-statistique
|
valeur critique au seuil de 1%
|
PP-statistique
|
valeur critique au seuil de 1%
|
pib/tête
|
-5.748627
|
-4.3942
|
-6.701512
|
-3,7204
|
Fbcf
|
-4.690776
|
-2.6649
|
-6.813295
|
-2.6603
|
Pop
|
-8.515672
|
-4.3942
|
5.087731
|
-2,6603
|
Open
|
-3.992231
|
-2.6649
|
-5.177720
|
-2.6603
|
Ide
|
-5.703688
|
-2.6649
|
-9.549506
|
2,6603
|
Les résultats suggèrent que pour toutes ces
variables les ADF-test statistique sont supérieur s à la valeur
critique au seuil de 1%. Il en est de même pour le test PP,
l'hypothèse nulle de l'existence racine unitaire est acceptée. Ce
qui est l'effet attendu (la stationnarité du variable).
2-Test de
cointégration
L'équation de long terme à estimer est la
suivante :
Tableau
2: Résultats de l'estimation de l'équation de long
terme
Les résultats de l'estimation de l'équation de
long terme sont présentés dans tableau 2
Method: Least Squares
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
C
|
37049.42
|
19756.35
|
1.875317
|
0.0791
|
DFBCF
|
146.0569
|
221.3746
|
0.659773
|
0.5188
|
DPOP
|
0.004078
|
0.065791
|
0.061984
|
0.9513
|
DOPEN
|
154.6585
|
159.1713
|
0.971648
|
0.3457
|
DIDE
|
-4.031477
|
121.6093
|
-0.033151
|
0.9740
|
PIB(-1)
|
-0.769586
|
0.234817
|
-3.277394**
|
0.0047
|
FBCF(-1)
|
74.22230
|
203.3535
|
0.364991
|
0.7199
|
POP(-1)
|
0.002846
|
0.002807
|
1.014123
|
0.3256
|
OPEN(-1)
|
374.5319
|
170.9688
|
2.190644*
|
0.0436
|
IDE(-1)
|
38.25946
|
174.4005
|
0.219377
|
0.8291
|
R-squared
|
0.508269
|
Mean dependent var
|
1269.861
|
Adjusted R-squared
|
0.231670
|
S.D. dependent var
|
3284.428
|
S.E. of regression
|
2878.946
|
Akaike info criterion
|
19.05196
|
Sum squared resid
|
1.33E+08
|
Schwarz criterion
|
19.53584
|
Log likelihood
|
-237.6755
|
F-statistic
|
1.837567
|
*significatif à 5% , **significatif à1%
Avec les séries temporelles on a le risque d'auto
corrélation sérielle dans le résidu, alors la statistique
de Durbin-Waston est utilisée pour détecter ce problème.
La statistique de D-W est de 2,01 il n y a donc pas d'auto
corrélation.
Il est également important de tester la
stationnarité du résidu de long terme. Si le résidu n'est
pas stable les variables ne sont pas cointégrées alors la
relation de long terme est une relation fallacieuse. Par contre si le
résidu est stable de la relation de log terme est relation de
cointégration.
Le test ADF sera l'outil pour la vérification de la
stationnarité du résidu.
La statistique ADF calculée est supérieure en
valeur absolue a la statistique lu(5,461068 superieur à 3,7856) alors on
accepte l'hypothèse de stationnarité de la série du
résidu. La relation de long terme est donc une relation de
cointégration.
Une autre remarque sur l'équation de long terme est que
le coefficient associé à la force de rappel est négatif et
significatif (-0,77) et significativement différent de zéro au
seuil statistique de 5% avec une probabilité de 0,0047 qui est inferieur
à 5%. Ce qui implique qu'il a un mécanisme à correction
d'erreur. Par ce mécanisme une modélisation simultanée de
dynamique de long terme et court terme a été possible
3- Les résultats
obtenus
Le modèle est globalement acceptable. Les variables
explicatives expliquent à 62,53% la variable explicative (PIB). Le
F-statistique calculé est largement supérieur à la valeur
statistique (4 ,73).
Tableau
3 : les résultants de l'estimation à
correction d'erreur
|
|
|
|
Court terme
|
Long terme
|
|
|
|
|
Cointegrating Eq:
|
CointEq1
|
CointEq1
|
-0.154271
|
R-squared
|
0.625314
|
|
DPIB(-1)
|
1.000000
|
|
(0.08267)
|
Adj. R-squared
|
0.493072
|
|
|
|
(-1.86618)
|
Sum sq. resids
|
2.49E+08
|
DFBCF(-1)
|
4624.506
|
|
|
S.E. equation
|
3826.878
|
|
(2579.10)
|
D(DPIB(-1))
|
-0.478291
|
F-statistic
|
4.728549
|
|
(1.79307)*
|
|
(0.15952)
|
Log likelihood
|
-227.9117
|
|
|
|
(-2.99833)
|
Akaike AIC
|
19.57598
|
DPOP(-1)
|
0.036446
|
|
|
Schwarz SC
|
19.91958
|
|
(0.02433)
|
D(DFBCF(-1))
|
775.3171
|
Mean dependent
|
-139.3302
|
|
(1.49804)
|
|
(264.465)
|
S.D. dependent
|
5374.911
|
|
|
|
(2.93164)***
|
Determinant Residual Covariance
|
5.57E+17
|
|
DOPEN(-1)
|
-328.5159
|
|
|
Log Likelihood
|
-660.6081
|
|
|
(333.231)
|
D(DPOP(-1))
|
-0.080805
|
Akaike Information Criteria
|
58.38400
|
|
|
(-0.98585)
|
|
(0.15243)
|
Schwarz Criteria
|
60.34743
|
|
|
|
|
(-0.53010)
|
|
DIDE(-1)
|
365.1059
|
|
|
|
(293.458)
|
D(DOPEN(-1))
|
396.5172
|
|
(1.24415)
|
|
(145.387)
|
|
|
|
(2.72732)**
|
C
|
-13472.90
|
|
|
|
|
D(DIDE(-1))
|
4.158663
|
|
|
|
(64.4366)
|
|
|
|
(0.06454)
|
|
|
|
|
|
|
C
|
665.0469
|
|
|
|
(1839.69)
|
|
|
|
(0.36150)
|
Les erreurs standard (1ère valeur) et les
t-statistiques entre parenthèse *significativité à 10%
**significativité à 5%***significativité
à 1%
· Les résultats du court terme
La FBCF contribue positivement et statistiquement
significatif (au seuil de 10%) à l'explication du PIB par tête, ce
qui est conforme à la théorie économique.
La population contribue positivement et non statistiquement
significatif l'explication du PIB par tète. Cela peut être
expliqué par la théorie de la croissance endogène. Nul
n'ignore que le Burkina Faso possède l'un des taux de scolarité
les plus faibles au monde. La population active, du fait de leur nombre,
contribue positivement à la croissance mais non significativement du
fait de manque d'éducation et de formation.
L'une des variables de contrôle de cette étude
est le degré d'ouverture. Il contribue négativement et non
statistiquement significatif à l'explication du PIB par tête. Jin
(2004) en faisant des études sur le degré d'ouverture des
provinces chinoises a expliqué que l'ouverture a permis l'entrée
des IDE . Cette hausse de concurrence internationale est venue diminuer la
part de l'investissement domestique de façon importante causant ainsi
une diminution du PIB. Ce qui n'est pas trop loin des travaux théoriques
de Levine et Renelt (1992). Cela semble s'appliquer également au
Burkina, car ne possédant pas une économie assez forte pour
bénéficier de tous les avantages que peut amener les IDE. Le
Burkina Faso n'a pas accès à la mer, ce qui rend le coût du
transport très élevé et par conséquent les
coûts des facteurs de production, et peine donc à retrouver une
compétitivité internationale. L'accès à la mer
dépend de ses voisins côtiers. Une crise dans ces pays entraine un
coût supplémentaire pour son commerce. Ce qui s'est
déjà produit en 2002 avec la crise ivoirienne. Une baisse des
échanges est fort probable en fin 2011 et par conséquent, avec la
crise qu'a connue la Côte d'Ivoire entre Novembre et Mai 2011. Un autre
argument non moins important est le fait que les Burkinabè importent
beaucoup de produits de consommation, ce qui donne moins de valeur
ajoutée à la production qu'aux biens d'investissement. Cela peut
être une contrainte à l'innovation. La preuve est le manque de
transformation des matières premières en produits semi finis ou
finis pour la consommation nationale et même l'exportation. Le pays se
contente d'exporter les produits primaires, ce qui donne également moins
de valeur ajoutée à la production et peut entrainer le syndrome
hollandais en cas de montée de cours des produits d'exportation. Les
principaux produits d'exportation sont au nombre de trois (3), ce qui implique
que si un produit prend un coup par faute de condition naturelle et/ou par
faiblesse du marché international alors le commerce prend
également un coup marquant.
Cette situation ne passe pas sous silence au niveau de la
théorie économique. Quelques études théoriques ont
soulevé la relation négative entre croissance économique
et ouverture commerciale à un stade de développement. Ces
théoriciens du 19è siècle étaient incarnés
par F. List (1789-1846) et H. Carey (1793-1879). Parmi les théories
récentes sur cette question, on peut relever celle de Prebish-Singer
(1950-1950) sur les termes de l'échange. Selon cette théorie, les
pays en développement comme le notre qui exporte des produits primaires
doivent importer de moins en moins pour un niveau d'exportation donné.
Les auteurs proposent alors la politique de substitution aux importations pour
protéger leurs économies fragiles et vulnérables en
imposant des tarifs douaniers. Il y a également la structuration des
altermondialistes incarnée par Joseph Stiglitz après le consensus
de Washington (politique de développement préconisée par
le FMI et la banque mondiale pour surmonter la crise de la dette du tiers monde
à partir de 1982). Ces altermondialistes ont attiré
également l'attention sur le fait de promouvoir l'ouverture commerciale
pour tous les pays. Ils approuvent l'aide des accords sur l'ouverture des pays
à économie vulnérable.
Enfin les IDE influencent positivement et non statistiquement
significatif l'explication du PIB par tète. Cela s'explique par le fait
que le pays accueille beaucoup de flux d'IDE sur son sol. Ces IDE contribuent
à l'investissement national. Il y'a des potentiels exploitables mais non
exploités du fait du manque de capitaux. Le Burkina accueille beaucoup
plus ses capitaux surtout ces deux dernières décennies. Ses
capitaux augmentent l'investissement et créent des richesses pour le
pays. Ce qui confirme la thèse des auteurs soutenant que le retard des
pays en développement est dû aux manques de capitaux.
· les résultats de long terme.
Dans le court terme seul le degré d'ouverture avait une
contribution négative à l'explication du PIB. Dans le long terme
les coefficients changent ainsi que leur degré de
significativité. La significativité du coefficient du FBCF passe
de 10% à 1%. Ce qui est traditionnellement non étonnant, c'est le
principal facteur qui explique le PIB. Son élasticité a
diminué par rapport au court terme.
La population contribue négativement et non
statistiquement significatif à l'explication du PIB par tête.Son
élasticité a augmenté et sa significativité a
diminué par rapport au court terme. Cela s'explique par le fait
qu'à long terme la population augmente et le chômage s'installe.
Dans une telle situation ceux qui arrivent à être employés
ont de charges familiales lourdes. Ce qui empêche l'épargne et
l'investissement prend un coup et par conséquent le PIB. Ce qui ne
contredit pas la thèse de K.Marx. Le degré d'ouverture contribue
positivement et statistiquement significatif à l'explication du PIB par
tête. Le coefficient a augmenté et sa significativité est
au seuil de 10%. Cela s'explique par le fait qu'à long terme les
importations de biens d'équipement (machine, matériel de
transport...) et certains produits intermédiaires (engrains
minéraux ou chimique, le fer ; la fonte...) ont
généré une croissance. En effet il est impossible que le
pays les produise à cause de l'étroitesse du marché
intérieur, de la concurrence étrangère et du manque de
capitaux. Cela suppose non seulement que les importations coûtent moins
chers que la production mais aussi engendrent une croissance via
l'amélioration de la technologie. Les exportations permettent à
la population d'épargner et d'investir afin d'accroitre la production
(la nouvelle théorie du commerce international ou le gain dynamique).
C'est ce que la plus part des travaux empiriques des années 70 ont
tenté de démontrer en s'appuyant sur les pays de l'Asie de l'Est.
On peut noter celles de Heller et Porter(1978), Ballassa(1988) et
Feder(1982).
Le dernier élément est celui des IDE qui
contribue positivement et non significativement à l'explication du PIB
par tête. La diminution de la significativité et du coefficient
peut être expliquée par le fait qu'à long terme la rente
des IDE sont rapatriées alors la masse monétaire diminue et la
croissance est évincée par rapport au court terme.
Conclusion
générale
La question principale soulevée par cette
étude est de savoir si l'ouverture commerciale influence la croissance
économique au niveau du Burkina Faso. La littérature
économique est divisée sur cette question. Principalement deux
tendance : ceux qui sont pour le libre échange comme D. Ricardo et
ceux qui préconise une stratégie de politique commerciale ou le
protectionnisme éducateur de F.List. Sur le plan théorique aucun
consensus n'a été trouvé concernant la relation
ouverture-croissance. Par contre les études empiriques concluent en
générale qu'il y'a un lien positif entre croissance et ouverture
même si elles divergent sur la robustesse de ce lien. Une brève
présentation de la structure commerciale du Burkina Faso montre que sa
politique commerciale est fortement liée à celle de l'UEMOA et
de la CEDEAO et dans une moindre mesure aux autres institutions commerciales.
Il y a également un encouragement à l'exploitation des ressources
nationales dans l'optique de dynamiser l'économie nationale afin
d'affronter la concurrence étrangère.
Pour la réalisation de l'objectif principal, un
modèle économétrique est utilisé pour tester les
hypothèses émises. Compte tenu de long terme, les tests de
stationnarité est de cointégration sont utilisés afin
d'assurer des résultats non biaisés. L'estimation a
nécessité un modèle à correction d'erreur. Les
résultats de l'analyse ont été présentés
dans le court et le long terme. L'ouverture commerciale étant
mesurée par le degré d'ouverture et les IDE. De passage, le
constat est que le modèle est adéquate dans son ensemble' en
témoignent les valeurs de F-statistique et R².
Dans le court terme le degré d'ouverture impacte
négativement la croissance économique, l'hypothèse 1 est
donc infirmée. Dans le long terme, l'impact est positif,
l'hypothèse 1 est confirmée. Par contre les IDE impactent
positivement la croissance économique dans le court terme et le long
terme, l'hypothèse 2 est confirmée. Pour le reste des variables
explicatives le FBCF contribue positivement à la croissance à
court et long terme. La population contribue positivement à la
croissance à court terme et négativement à long terme. La
population doit être formée et éduquée.
L'augmentation de la population étant une loi naturelle, il est
difficile de l'ajuster pour avoir un équilibre avec le taux de
croissance garantie ( Harrod-Domard). La solution sera donc de créer la
richesse (emploi) afin d'avoir un équilibre entre taux de croissance
naturelle et garantie.
Le degré d'ouverture ayant une influence
négative à court terme, l'Etat doit créer des conditions
pour un meilleur accueil des IDE (afin qu'il n'évince l'investissement
de souche nationale). L'accessibilité à la mer étant une
donnée, le pays doit travailler à diminuer les importations et
à rechercher le renforcement de l'intégration
économique(UEMOA). Ce qui impliquera une bonne relation avec ses voisins
côtiers dans l'espoir de diminuer les coûts de transport. La
diversification des exportations est nécessaire ainsi que la diminution
des importations des biens de consommation finale en créant les
conditions de production et de consommation nationale ; exemple, le riz
dont les 2/3 sont importés et l'habillement. Pour ce qui est de long
terme il suffit de renforcer les effets positifs détectés. Les
importations des biens d'équipement et intermédiaires sont
nécessaires à la production.
Les recommandations portent dernièrement sur les IDE.
Quel que soit le temps les flux d'IDE contribuent positivement et non
significativement à l'explication du PIB par tête. L'Etat doit
rendre le climat des affaires propice par la création des institutions
fortes (économie institutionnelle) pour les attirer davantage à
la manière des pays d'Asie de l'Est. Ces IDE ne doivent pas cependant
faire diminuer l'investissement national. Ils doivent être
implantés dans les domaines où des nationaux n'excellent pas par
manque des capitaux de technologie et/ou d'expérience.
Dans un contexte de mondialisation et de signatures des
accords dans lequel le pays est engagé, la politique de substitution aux
importations proposées par la thèse Prebish-Singer n'est pas
envisageable. D'abord il n'est pas possible de protéger les
économies dans un contexte d'intégration économique
(UEMOA, CEDEAO...). La ^politique de substitutions aux importations en
lui-même est inefficace car elle a déjà
échoué dans les années 70 pour des raisons de mal
gouvernance qui restent toujours d'actualité. Cet échec est aussi
lié au fait de la dépendance des intrants et des
équipements qui créent des coûts élevés. Or
ces coûts sont difficilement supportables dans un contexte de baisse des
prix de matières premières.
Ainsi l'analyse coût-avantage serait la solution la
mieux indiquée tout en se souciant de long terme.
Références
bibliographiques
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l'antiquité à la révolution industrielle. Tome 1 Paris
Armand 2001
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2 Armand 2004
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5ème édition -Paris , la Découverte 1993
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2000
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2007
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est-elle mesurable ? Http: //www.Dauphine.fr
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BERTRAND BLANCHETON,Pr de sciences économiques
CMHE-IFREDE-GRES ,université Montesqieu-bordeau IV , ouverture
commerciale, croissance et développement : malentendu et
ambigüité des débats.
http://www. Harribey.u-bordeaux
4.fr/colloques/blancheton. pdf
Annexes
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