Activités de reconstruction économique et sociale pour l'autonomisation de la femme à Bangui et ses environs.( Télécharger le fichier original )par Ulrich Martial Bienvenu SANDY Université de Bangui - Master 2 en Action Humanitaire et Développement 2015 |
Résumé du ProjetCe projet, à mettre en oeuvre dans la ville de Bangui (3ème et 5ème Arrondissement) et la commune de Bimbo, va contribuer à l'amélioration des conditions socio-économiques des ménages des quartiers/villages. L'équipe du projet mènera, pour cela, quatre activités principales afin de fournir une réponse complète, adaptée et cohérente aux besoins multiples des communautés bénéficiaires. Les activités économiques locales seront ainsi restaurées et redynamisées, les liens de confiance recréés et la disponibilité des produits sur le marché sera augmentée. Ce Projet cible principalement les femmes pour renforcer leur pouvoir économique et leur leadership décisionnel afin de faire d'elles des actrices du développement. Mais, dans un souci d'intégrer les concepts genre dans la proposition, il est prévu des activités pour des publics mixtes - majoritairement masculins - en vue d'équilibrer la représentativité. Les femmes et les jeunes seront impliqués dans les activités de formation professionnelle qui contribueront au renforcement de leur résilience. Les activités de Cash For Work permettront à un grand nombre de ménage de réduire le recours aux stratégies de survie de crise ou d'urgence, de relancer leur moyens de subsistance ou d'investir dans des dépenses liées à la stabilisation des communautés dans leur communauté de retour. Coût total du projet : 725 113 360 XAF a. CONTEXTE DU PROJET o Contexte humanitaire La RCA traverse une crise humanitaire mettant 453 262 personnes (225 724 hommes et 227 537 femmes) dans les besoins d'assistance alimentaire à Bangui (HNO 2015, OCHA) ; pour la Préfecture de la Kemo, l'effectif est de 95 434 habitants (49,8% d'hommes et 50,8% de femmes). En 2015, les incidents intercommunautaires sont encore fréquents dans la ville de Bangui, notamment dans les quartiers du 3ème et du 5ème Arrondissements ainsi que dans les quartiers périphériques de la ville, notamment les quartiers de Boeing (Bimbo). La crise a affecté les moyens d'existence des populations qui sont contraintes vers la fin de 2014 à adopter les stratégies de crise, selon le rapport d'analyse de situation de la sécurité alimentaire de l'IPC. Les réserves en vivres restent également limitées puisque les greniers avaient été pillés et/ou brûlés. La majorité des ménages n'a accès qu'à un repas en moyenne par jour. Face à la recrudescence des évènements et à l'augmentation du nombre des déplacés, l'ONU a déclaré en décembre 2013 le niveau 3 de la crise pour permettre la fourniture accélérée et à grande échelle de l'assistance et de la protection aux personnes dans le besoin à travers l'augmentation des capacités d'intervention. Le 13 mai 2015, le Comité Permanent Inter Agence (CPIA), a désactivé le niveau 3 de la crise Centrafricaine35(*). Cette désactivation a permis une nouvelle orientation dans la gestion de la crise et exigeait aux acteurs présents sur le terrain d'initier des projets de reconstruction économique et de la stabilisation des communautés. Cependant, les derniers regains de violence, plus particulièrement la reprise des hostilités dans la ville de Bangui du 26 Septembre au 02 Octobre 2015 ont replongé le pays dans une phase d'urgence avec de nouveaux afflux des populations dans les sites des PDI, ce qui rend complexe les types de réponse en cours et augmente le nombre des PDIs dans les sites et en famille d'accueil.
o Analyse des besoins Les AGR, l'agriculture et l'élevage sont les principales sources de revenu des femmes et jeunes avant la crise. Près de 75% des populations actives exercent dans le secteur agro-pastoral qui occupe 81 % de la main-d'oeuvre féminine contre 67 % chez les hommes (BCR, 2003). Il y a eu un changement après la crise avec la réduction des activités commerciales et la disparition de l'élevage. Selon l'enquête sur les activités économiques dans la localité36(*), le commerce et l'agriculture occupent 87,5% des femmes à Bangui et dans ses environs en Novembre 2015 contre 73,34% avant Décembre 2013. Les populations ont besoin d'une stabilisation dans leurs communautés, gage de la résilience progressive des populations traumatisées. L'étude réalisée dans la localité du projet a révélé les besoins suivants : - dégradation des infrastructures publiques (marchés, écoles, hôpitaux, etc.) ; réduction du niveau d'approvisionnement ; baisse des productions locales due à l'insécurité et aux déplacements massifs des populations ; destruction de plusieurs commerces et le départ massif des Commerçants. Les familles qui ont perdu la plupart de leurs revenus et biens productifs se trouvent dans une situation de forte vulnérabilité économique, alors que leur pouvoir d'achat est fortement impacté. Les ménages sont contraints de trouver d'autres moyens pour se nourrir, cependant les stratégies de survie s'épuisent, celles utilisées sont de plus en plus dommageables pour la population (retrait des enfants de l'école et pratique d'activités illégales) et ne suffiront pas à assurer la sécurité alimentaire à long terme. Les 3ème et 5ème Arrondissement de Bangui et les quartiers périphériques qui bénéficieront de ce projet sont des zones à haute priorité, identifiées lors du processus HNO 2015. o Justification de la demande de financement Les études réalisées montrent une réduction des commerçants dans le 3ème Arndt et leur concentration dans les autres marchés de la place. Ce qui pose un problème tant pur la localité que pour l'économie centrafricaine, car le marché du 3ème Arndt (Pk5) constituait le poumon économique du pays et un grand centre d'échanges commerciaux. Il y a donc nécessité de préparer une classe d'entrepreneurs qui pourront répondre aux besoins des communautés. Il est important d'apporter un appui au développement des activités agricoles et pastorales pour la redynamisation des marchés, le renforcement du pouvoir d'achat des populations en général et des femmes/filles en particulier. Les activités génératrices de revenus qui seront retenues dans le cadre de ce projet s'orienteront vers la création des petites et/ou moyennes entreprises agricoles, pastorales, commerciales et l'appui aux unités de transformation des produits alimentaires de base. Des activités de cash for Work communautaires pourraient être une bonne option pour restaurer la cohésion sociale mais aussi pour le réaménagement des infrastructures fortement délabrées (marchés, écoles, etc.). L'appui aux activités maraichères est une option pour redynamiser les marchés et créer des emplois pour l'amélioration du pouvoir d'achat des acteurs économiques, qui sont majoritairement des femmes. b. DESCRIPTION DE LA ZONE GEOGRAPHIQUE o Description des bénéficiaires 4500 ménages, soit 22500 individus (5 personnes par ménage37(*)) bénéficieront directement des services de ce projet. Le ciblage portera sur les ménages les plus vulnérables, victimes des dernières crises de Septembre à Décembre 2015 qui ont, soit leur maison détruite (pour les 3ème et 5ème Arndt) soit qui accueillent les PDIs (pour les quartiers périphériques). L'équipe de projet intègrera plusieurs types de bénéficiaires dans la tranche d'âge de 18 à 45 ans sans distinction de sexe, de religions, d'ethnie, ayant en commun la vulnérabilité. La sélection respectera les critères suivants : être âgé de 18 à 45 ans et de bonne moralité ; vivre dans une famille avec un revenu mensuel inférieur à 20.000 FCFA ; n'avoir jamais été condamné ; habiter dans le quartier de sélection ; une seule personne par ménage. Des critères spécifiques aux activités d'appui à la formation professionnelle et de création des PME seront définis en tenant compte des spécificités de chaque zone. Tableau 3 : Effectif des bénéficiaires désagrégés par activité et par sexe
o Complémentarité Ce projet complète les projets mis en oeuvre par d'autres acteurs dans la zone d'intervention. La synergie créée autour de ce projet permettra une réponse globale, accélérée et de qualité aux multiples besoins des habitants de la zone d'intervention en vue de répondre aux problèmes identifiés lors du HNO, conformément aux objectifs stratégiques du Plan de Réponse Humanitaire. Elle permet aussi de fournir une assistance à grande échelle en matière de reconstruction économique et sociale, en particulier l'autonomisation des femmes. La finalité de toutes les actions étant d'apporter une assistance humanitaire accélérée, de qualité, à grande échelle et coordonnée aux populations dans le besoin, l'équipe de projet participera aux réunions de concertation entre les acteurs présents dans cette zone pour éviter l'interférence dans l'exécution des actions et les cas de doublant. c. DESCRIPTION DU PROJET o Objectifs Ce projet va contribuer au renforcement de la résilience et au relèvement de 4500 ménages affectés par les crises de 2015 à Bangui et de ses environs. De façon spécifique, il va permettre de : renforcer la résilience des populations affectées par les conflits ; créer directement 50 PME ; contribuer à l'émergence d'une classe d'entrepreneures féminins et jeunes ; appuyer la formation professionnelle et technique de 450 jeunes (filles et garçons) ; contribuer à l'augmentation du pouvoir d'achat des femmes à travers un appui aux AGR. o Contribution aux objectifs du Cluster Livelihoods L'appui envisagé en termes de reconstruction économique, la redynamisation des systèmes d'entraide et l'accès à des multiples sessions de sensibilisation/formation dans plusieurs domaines permettra aux femmes, hommes et jeunes désoeuvrés de reconstituer leurs moyens d'existence, de s'insérer professionnellement et contribuera à leur autonomisation tout en améliorant l'environnement urbain dans les quartiers ciblés. d. LOGIQUE D'INTERVENTION
o Plan de travail pour les activités décrites dans le Cadre Logique
e. SUIVI ET EVALUATION o Plan de mise en oeuvre Pour atteindre le but visé par ce projet, qui est celui de renforcer la résilience et le relèvement durable de 4500 ménages affectés par les crises dans la zone du projet, une approche globale et pluridisciplinaire est nécessaire. Les autorités et les leaders communautaires, sensibilisés sur le processus de mise en oeuvre, seront ainsi dotés de connaissances nécessaires à leur implication effective dans nos activités. Les populations elles-mêmes seront impliquées durant tout le processus du projet. Pour le Cash For Work, l'équipe projet travaillera en partenariat avec une organisation locale partenaire par zone de Projet. Les activités d'appui à la formation professionnelle se feront en collaboration avec le Centre de formation de la Jeunesse Pionnière Nationale (JPN). L'équipe du projet sous-traitera avec l'ACFPE dans le volet Appui à la création des PME. En plus de la formation qu'elle dispense et de son expertise, ACFPE continuera à suivre les femmes entrepreneures à la fin du projet pendant les 5 premières années de leur exercice. o Plan de suivi et rapportage Le suivi/évaluation est basé essentiellement sur les réunions de travail avec les différents partenaires impliqués et la production des rapports d'activités mensuels et final. Des outils de planification et de suivi/évaluation harmonisés et validés par la Coordination du projet seront applicables à tous les acteurs. Le projet sera suivi à deux niveaux : au niveau primaire par chaque partenaire impliqué dans le volet le concernant ; au niveau secondaire par l'équipe de gestion du projet à travers : la consolidation des rapports d'activités, l'organisation des réunions de revue périodiques des activités du projet et la réalisation d'une évaluation externe des résultats du projet et d'un audit financier externe à la fin du projet. Dans un souci de redevabilité et de transparence, il sera créé un Bureau de plainte dans chaque Mairie d'Arrondissement. Un numéro d'urgence (opérationnel 24h/24) sera aussi communiqué lors de nos réunions publiques et sera fonctionnel jusqu'à la fin du projet. L'ACFPE et la JPN sont toutes des institutions de l'Etat, ayant donc une durée de vie plus longue que celle du Projet. Elles assureront le suivi des bénéficiaires formés par chaque agence après la fin du projet afin d'assurer la pérennité des actions. f. AUTRES INFORMATIONS SUR LE PROJET o Prise en compte du genre par activité (Oui/Non)
o Sécurité La sécurité des bénéficiaires et du staff sont des priorités pour l'équipe projet. La mise en oeuvre de toutes les activités de ce projet sera proportionnelle aux situations sécuritaires. La stratégie de collaboration franche avec les leaders communautaires et les responsables des organisations locales permettra au staff de tchequer les informations sécuritaires chaque début de matinée afin de prendre des mesures y relatives. Des scénarii sont définis pour faire face sur les chantiers en cours, en cas d'insécurité. L'équipe du projet développera une approche inclusive des bénéficiaires dans la chaine de la sécurité. En cas d'insécurité empêchant la descente du staff du projet sur le terrain, nos équipes appelleront les Délégués de chaque équipe pour les informations tout en leur demandant de passer l'information dans leur quartier respectif. La stratégie d'utiliser les Chefs d'Equipe, par quartier et choisi par le Chef de quartier, permettra de donner une réponse favorable à cet aspect, car le plus souvent, les Chefs d'équipe choisis par le Chef de Quartier sont des responsables de jeunesse. Les bénéficiaires, pleinement impliqués dans les activités, assureront eux mêmes leur sécurité et la sécurité du staff projet en premier lieu ; le staff du projet assurera la sécurité des bénéficiaires à travers la mise à disposition des informations nécessaires. o Accès L'équipe du projet a déjà une très forte présence dans les zones d'intervention, avec des activités mises en oeuvre. Nos équipes sur place dispose d'un carnet d'adresse rempli qui nous servira de moyens d'atteindre tous les notables, les leaders communautaires. L'accès dans les zones d'intervention satisfera le principe de l'acceptance (premier pilier d'intervention humanitaire) en commençant par faire accepter les activités du projet aux responsables administratifs (Sous-préfets, Maires, Chefs de Quartier) en respectant l'ordre hiérarchique. Au niveau de Bangui, l'équipe projet inclura la Mairie Centrale en plus des Mairies de Chaque Arrondissement. Dans les zones de province, il y a une double possibilité de se rendre sur notre zone de travail, soit par voie aérienne depuis Bangui, soit par voie terrestre grâce aux efforts déployés par les forces internationales. * 35 OCHA, République Centrafricaine Rapport de Situation No. 55 du 12 au 26 mai 2015. * 36 Les résultats de notre enquête sur les activités à fort impact économique et social sur le revenu des femmes à Bangui et ses environs. * 37 RCA, Profil pays, Indicateurs ACAPS, Juillet 2015 |
|