Sommaire
Dédicace
.............................................................................................................
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ii
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Remerciements
....................................................................................................
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iii
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Liste des sigles et abréviations
................................................................................
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iv
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Résumé
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vi
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INTRODUCTION GENERALE
.............................................................................
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1
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CHAPITRE 1 : RAPPORT DE STAGE
................................................................
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5
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Introduction
.............................................................................................
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5
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I. CADRE DU STAGE ACADEMIQUE ET ELEMENTS DE COMPREHENSION
.....
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6
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II. ETUDE SUR LES ACTIVITES DE RECONSTRUCTION A FORT IMPACT
ECONOMIQUE SUR LE REVENU DES FEMMES ET FILLES ........................
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17
|
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Conclusion
...............................................................................................
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23
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CHAPITRE 2: REVUE DE LA LITTERATURE SUR LES ACTIVITES DE
RECONSTRUCTION ET D'AUTONOMISATION DE LA FEMME............
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24
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Introduction
..............................................................................................
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24
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I. APPROCHES CONCEPTUELLES ET THEORIQUES
....................................
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25
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II. ETAT DES LIEUX DE LA RECONSTRUCTION ECONOMIQUE ET SOCIALE ET
DE L'AUTONOMISATION DE LA FEMME
.......................................................
|
34
|
|
Conclusion
..............................................................................................
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45
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CHAPITRE 3 : LES ACTIVITES DE RECONSTRUCTION ECONOMIQUE ET SOCIALE POUR L'AUTONOMISATION DE LA
FEMME A BANGUI ET SES ENVIRONS
..........................................................................
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46
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Introduction
...............................................................................................
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46
|
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I. ANALYSE DES RESULTATS DE L'ETUDE
.................................................
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47
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II. PERSPECTIVES ET RECOMMANDATIONS
...............................................
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59
|
|
Conclusion
..............................................................................................
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77
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CONCLUSION GENERALE
..............................................................................
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78
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BIBLIOGRAPHIE
............................................................................................
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80
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TABLE DES MATIERES
..................................................................................
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82
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ANNEXES
........................................................................................................
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84
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DEDICACE
En mémoire de notre feue mère BANGUIDET
Marie Florence
REMERCIEMENTS
Nous tenons à remercier notre Directeur de
Mémoire, Pr. Emmanuel MBETID-BESSANE, Doyen de la FASEG, Directeur du
LERSA et responsable du Master Action Humanitaire et Développement
(AHD), pour l'ouverture d'esprit qu'il nous a apportée à travers
ses conseils et orientations et pour son goût à donner à la
jeunesse estudiantine tous les outils nécessaires à son insertion
professionnelle. Que tous les enseignants de la Faculté des Sciences
Economique et de Gestion de l'Université de Bangui, en particulier les
intervenants du programme AHD dont Félicie Chevalier, Professeur
Associée au LERSA, trouvent ici l'expression de nos remerciements pour
le savoir qu'ils nous ont transmis.
Nous remercions l'ensemble du personnel de la Mission de
International Rescue Committee (IRC) de Centrafrique pour leur
disponibilité, leurs qualités humaines et la confiance qu'ils
nous ont témoignée durant notre stage. Nous remercions plus
particulièrement notre tutrice de stage Salma Ben Aïssa pour sa
bienveillance et sa diligence de nous avoir accepté en stage au sein de
l'IRC et son accompagnement dans les recherches qui nous ont permis de
réaliser un travail enrichissant.
Nous tenons à remercier tous ceux qui, de loin ou de
près, ont contribué à notre formation et à
l'aboutissement de notre objectif académique, notamment l'Ambassade de
France en Centrafrique pour ses appuis multiformes à la création
et à l'accompagnement du Master AHD. Enfin nous remercions toutes les
personnes qui ont accepté de répondre à nos
différentes questions.
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
ACTED
|
:
|
Agence d'Aide à la Coopération Technique et de
Développement
|
ACFPE
|
:
|
Agence Centrafricaine pour la Formation Professionnelle et
l'Emploi
|
AGR
|
:
|
Activités Génératrices de Revenu
|
AHD
|
:
|
Action Humanitaire et Développement
|
APEC
|
:
|
Sigle anglais de la Coopération Economique pour
l'Asie-Pacifique
|
Arndt
|
:
|
Arrondissement
|
ASNU
|
:
|
Agences du Système des Nations Unies
|
BAD
|
:
|
Banque Africaine de Développement
|
BCR
|
:
|
Bureau Central du Recensement
|
BM
|
:
|
Banque Mondiale
|
CFW
|
:
|
Cash For Work (Travail Contre Payement)
|
CEDEF
|
:
|
Convention sur l'Elimination de la Discrimination à
l'Egard des Femmes
|
CMP
|
:
|
Commission Mouvement de la Population
|
CNI
|
:
|
Comité National des Investissements
|
CPIA
|
:
|
Comité Permanent Inter Agence
|
CYPD
|
:
|
Protection et Développement de Jeune Enfance
|
DRC
|
:
|
Danish Refugee Council
|
DSRP
|
:
|
Documents de Stratégie de Réduction de la
Pauvreté
|
ERD
|
:
|
Relèvement et Développement Economique
|
FASEG
|
:
|
Faculté des Sciences Economiques et de Gestion
|
GUFE
|
:
|
Guichet Unique de Formalité des Entreprises
|
Hab.
|
:
|
Habitant
|
HNO
|
:
|
Humanitarian Needs Overview (Aperçu des Besoins
Humanitaires)
|
HRP
|
:
|
Humanitarian Response Plan
|
ICASEES
|
:
|
Institut Centrafricain des Statistiques et des Etudes Economiques
et Sociales
|
IDH
|
:
|
Indice du Développement Humain
|
IIG
|
:
|
Indice des Inégalités du Genre
|
IRC
|
:
|
International Rescue Committee
|
JPN
|
:
|
Jeunesse Pionnière Nationale
|
LERSA
|
:
|
Laboratoire d'Economie Rurale et de Sécurité
Alimentaire
|
MSSC
|
:
|
Moyens de Subsistance et Stabilisation des Communautés
|
OCDE
|
:
|
Organisation de Coopération et de Développement
Economiques
|
OCHA
|
:
|
Office of Coordination Humanitarian Affaires (Bureau de
Coordination des Affaires Humanitaires
|
OFDA
|
:
|
Office of Foreign Disaster Assistance
|
OMD
|
:
|
Objectifs du Millénaire pour le Développement
|
ONG
|
:
|
Organisation Non Gouvernementale
|
ONU
|
:
|
Organisation des Nations Unies
|
OIT
|
:
|
Organisation Internationale du Travail
|
PAF
|
:
|
Protection et Autonomisation de la Femme
|
PDI
|
:
|
Personne Déplacée Interne
|
PME/PMI
|
:
|
Petites et Moyennes Entreprises/Industries
|
PNPEE
|
:
|
Politique Nationale de Promotion de l'Egalité et de
l'Equité
|
PNUD
|
:
|
Programme des Nations Unies pour le Développement
|
PURD
|
:
|
Programme d'Urgence pour le Relèvement Durable
|
RCA
|
:
|
République Centrafricaine
|
RDC
|
:
|
République Démocratique du Congo
|
SIDA
|
:
|
Swedish International Development Cooperation Agency
|
SV
|
:
|
Stichting Vluchteling
|
UA
|
:
|
Union Africaine
|
UNHCR
|
:
|
Haut Commissariat des Nations Unies pour les
Réfugiés
|
UNICEF
|
:
|
Fonds des Nations Unies pour l'Enfance
|
UNPC
|
:
|
Union Nationale du Patronat Centrafricain
|
VBG/GBV
|
:
|
Violence Basée sur le Genre / Gender Bases Violence
|
RESUME
En 2013, la Centrafrique atteint l'apogée de la crise
vécue depuis plusieurs décennies amenant l'ONU à
déclarer le niveau 3. Malgré la désactivation du niveau 3
en Mai 2015 après que quelques avancées aient été
observées dans la gestion de la crise, la situation humanitaire reste
volatile et incertaine. L'interférence des phases d'urgence et du
développement constitue un frein au processus de reconstruction et rend
complexe cette crise. Une telle situation exige des acteurs humanitaires et du
développement, la mise en oeuvre des actions d'appui au
relèvement et de lutte contre la pauvreté qui prévoient
d'éventuelle situation d'urgence en promouvant un équilibre
social intercommunautaire. La qualité des ressources humaines et
l'implication de toutes les populations (femmes, hommes, filles et
garçons) sont les facteurs incontournables de gestion de cette
période. D'où l'intérêt de ce travail qui
relève la nécessité de la participation de la femme au
processus de reconstruction économique et sociale du pays, en tant
qu'actrice de développement. Il étudie les types
d'activités susceptibles de renforcer le leadership de la population
féminine et de contribuer à son autonomisation financière
afin de la rendre plus participative.
SUMMARY
In 2013, Central African Republic reached its highest point in
crisis since many decades causing the UN to declare the level 3. Despite the
downgrade from level 3 in May 2015 as well as some progress in crisis'
management, the humanitarian situation still remains volatile and uncertain.
The back and forth between emergency and development phases has been an
obstacle to the reconstruction process and continues to make this crisis
complex. This situation requires humanitarian and development actors to
implement actions to support recovery and the fight against poverty which
provide for possible emergencies by promoting inter-community social balance.
The quality of human resources and the involvement of all people (women, men,
girls and boys) are the essential factors for managing this period. Therefore,
this work reinforces the importance of women's participation not only in the
process of economic and social reconstruction of the country but also as an
actor for development. It examines both the types of activities that strengthen
the leadership of the female population and what contributes to their financial
autonomy in order to make them more participatory citizens of the country.
INTRODUCTION GENERALE
Catastrophes naturelles, attaques terroristes et conflits
armés sont autant de maux qui caractérisent l'histoire du
21ème siècle et dont on ne peut passer un seul jour
aujourd'hui sans que les médias en parlent. Les gens se battent, violent
et tuent au nom de l'identité ethnique, religieuse ou des
intérêts politiques et économiques. Les conditions de vie
des populations des zones de ces crises et leurs moyens de subsistance se
dégradent de jour en jour. La RCA s'inscrit dans la catégorie des
Etats victimes de conflit armé.
En effet, pays enclavé et potentiellement riche en
ressources naturelles non encore exploitées, la République
Centrafricaine a connu plusieurs crises militaro-politiques dont la plus
redoutable est celle de Décembre 2012 qui a ouvert la voie à
différentes séries d'attaques avec un impact considérable
sur les tissus économique et social du pays, caractérisées
par : (i.) les mouvements massifs de 838 000 déplacés
internes des zones de conflits vers les zones stables et de 268.000
Réfugiés (CMP, 2014) ; (ii.) la perte des biens, des moyens
de subsistance, des outils de production des ménages et des
PME/PMI ; (iii.) des tueries : plus de 2000 décès
(OCHA, 2014) et des cas de violence basée sur le genre ; iv. la
destruction et le pillage des édifices publics et privés :
des milliers de maisons détruites (UNHCR, 2014). Les femmes et les
enfants ont été les principales victimes de ces conflits qui ont
encore des impacts visibles, ressenties par les difficiles conditions de vie
sur toute l'étendue du territoire, la dégradation des
infrastructures socio-économiques, la dégradation de la
cohésion sociale et les difficultés des acteurs
économiques - femmes et jeunes du secteur informel - à reprendre
leur activité.
La connotation ethno-religieuse qu'a prise la crise
centrafricaine de 2013 a été, d'un côté, une raison
pour les bandes armées de s'en prendre violemment aux éleveurs
(majoritairement musulmans) avec des conséquences multiples et, de
l'autre côté les représailles d'autres groupes armés
sur les populations agricoles les empêchant ainsi d'accéder
à leur champ et les contraignant à quitter leur lieu de vie. Ces
situations ont causé de lourdes pertes à l'agriculture, à
l'élevage, a ébranlé la cohésion sociale entre les
communautés et a mis à rude épreuve la cohabitation entre
les agriculteurs et les éleveurs. L'agriculture et le petit
élevage, principales sources d'activités et de revenus sur
l'ensemble du territoire, souffrent à la fois de
l'insécurité, de la mauvaise qualité et du manque
d'intrants (semences, engrais) ainsi que de l'absence d'opportunités
pour leur commercialisation. Les autres activités économiques
dominées par le petit commerce restent marginales.
Face à la recrudescence des évènements et
à l'augmentation du nombre des déplacés, l'ONU a
déclaré en décembre 2013 le niveau 3 de la crise pour
permettre la fourniture accélérée et à grande
échelle de l'assistance et de la protection aux personnes dans le besoin
à travers l'augmentation des capacités d'intervention et le
renforcement du leadership humanitaire. Ce qui a ouvert la voie à la
présence massive d'acteurs humanitaires où le nombre d'ONG est
passé de 47 en Décembre 2013 à 105 en Octobre 2014. Le 13
mai 2015, le Comité Permanent Inter Agence (CPIA), a
désactivé le niveau 3 de la crise Centrafricaine1(*), donnant ainsi lieu à une
nouvelle orientation dans sa gestion et exigeant aux acteurs présents
sur le terrain d'initier des projets qui vont dans le sens de reconstruction
économique et de la stabilisation des communautés. Les actions
à mener dans ce contexte de relèvement visent à lutter
contre la pauvreté et à promouvoir un équilibre social
intercommunautaire. Cette lutte contre la pauvreté et pour
l'équilibre social repose sur la qualité des ressources humaines
et se réalise à travers une forte mobilisation de toutes les
couches sociales de la population (femmes, hommes, filles et garçons).
Cependant, l'analyse des données recueillies sur le
terrain pour encourager la reconstruction du pays relève de profondes
disparités entre les hommes et les femmes dans tous les secteurs
clés du développement, bien que l'autonomisation de la femme soit
le sujet de réflexion recommandé par les Nations Unies en 2015 et
que la population centrafricaine est majoritairement féminine (50,2%).
L'indice d'inégalité de genre est de 0,4692(*), classant la RCA au
40ème rand des pays africains. Le taux
d'analphabétisme des femmes est très élevé (68% de
femmes contre 46,2 % d'hommes). Les femmes sont plus actives dans le milieu
informel, mais leur contribution à la richesse nationale est toujours
minimisée, voire même négligée. La pauvreté
touche plus les femmes que les hommes : bien avant la crise, 81 % des femmes
sont pauvres en milieu rural contre 69% des hommes. La pauvreté
d'existence affecte la moitié des ménages centrafricains (50,3%).
En 2015, 2.519.115 personnes (50,2% de femmes et 49,8 d'hommes) ont besoin
d'assistance humanitaire en Centrafrique (HNO, OCHA, 2015). Parmi eux, 453.262
(50,2% de femmes et 49,8 d'hommes) résident à Bangui.
Face à ces situations, on est tenté de
s'interroger sur une probable corrélation qui pourrait exister entre
l'importance numérique de la population féminine,
l'inégalité entre le genre et le taux élevé de la
pauvreté en Centrafrique. Une tentative de réponse à ce
problème est d'appuyer le pouvoir économique des femmes. La
question que l'on est en droit de se poser dans le contexte actuel de
relèvement de la RCA est celle de savoir comment les activités de
reconstruction économique et sociale contribueraient-elles à la
promotion du genre en RCA en vue de faire de la femme centrafricaine une vraie
actrice du développement ? Cette interrogation a orienté
notre choix du stage pour la rédaction de notre mémoire de fin
d'étude.
En effet, la validation de notre diplôme de Master 2
nécessite la soutenance d'un mémoire de stage que nous avons
réalisé à International Rescue Committee (IRC). Nous avons
eu l'occasion, au cours de notre stage, d'échanger avec les
bénéficiaires des activités d'IRC afin de connaître
leur appréciation des appuis reçus et d'évaluer leurs
besoins. La réalisation de notre mémoire exigeait de nous un
accès total à la documentation de l'IRC. Ce qui nous a
été rendu facile grâce à l'implication de notre
tutrice sur qui nous avons compté et sur les conseils et les avis de
tous les staffs IRC qui n'ont pas hésité à répondre
à nos multiples questions. Nous avons également assisté
aux réunions du Cluster Moyens de Subsistance et Stabilisation des
Communautés (MSSC), un des groupes sectoriels des Nations Unies qui
regroupe tous les acteurs de mise en oeuvre des activités dans les
secteurs de cohésion sociale et de relèvement précoce.
Enfin, nous nous sommes documenté sur le contexte centrafricain, sur les
actions déjà menées par IRC et d'autres acteurs, et
spécifiquement les actions réalisées dans le domaine
d'autonomisation de la femme. Ce qui nous a permis de constater que de
nombreuses activités ont été réalisées en
vue d'appuyer l'autonomisation de la femme et/ou d'encourager la promotion du
genre, mais elles se limitent à l'intervalle de la période du
projet sans un mécanisme de suivi dans le moyen terme. Aussi, l'impact
des crises qu'a connues la RCA a été principalement
analysé, jusqu'à présent, en fonction des mouvements de
populations et de la division au sein des communautés religieuses, la
destruction du tissu économique et le rôle de la femme, en tant
que pièce maîtresse du relèvement économique,
semblent relayer au second plan. Les constats et interrogations qui
précédent nous ont amené à formuler notre
thème sur « les activités de reconstruction
économique et sociale pour l'autonomisation de la femme à Bangui
et ses environs ».
Beaucoup d'activités ne sont jusque-là
menées que pour encourager les moyens de subsistance des
communautés, bien que le pays se trouve déjà dans une
phase de transition entre la crise et le développement.
Il est donc nécessaire d'envisager l'orientation des
projets d'appui à la relance économique vers des actions ayant un
fort impact économique et social dont les acquis pourront être
perduré dans le temps avec des stratégies et des
mécanismes de suivi qui existeront même au delà de la
durée de vie des projets. Notre mémoire s'inscrit dans ce
contexte et va constituer une solide base de réflexion pour les projets
à venir en matière de l'autonomisation de la femme et de la
promotion du genre. Il va s'intéresser aux types d'activités
susceptibles de renforcer le leadership de la population féminine tout
en contribuant à son autonomisation financière afin de la rendre
plus active dans le processus de la reconstruction. Ce travail concerne
uniquement les conditions économiques et sociales de la femme en tant
qu'actrice de développement. Nous ne développerons pas les
analyses par rapport aux trois dimensions d'analyse du genre (Santé,
autonomisation et emploi) ni à une analyse complète du genre,
dans toutes ses composantes. Nous pensons être en mesure, durant ce temps
passé à l'IRC, de mettre à contribution nos
expériences et compétences techniques afin de mettre en oeuvre de
tels projets, étant recrutée par l'organisation, pour quelques
mois supplémentaires.
Dans un premier chapitre, après avoir
présenté le cadre du stage académique, ses
activités en lien avec notre sujet d'étude et les
éléments de compréhension, nous ferons une brève
description de l'étude sur les activités de reconstruction
économique à fort impact économique sur le revenu des
femmes et filles que nous avons réalisée. Dans un deuxième
chapitre, nous parlerons des principaux défis du relèvement
économique en RCA dont laquelle partie on présentera les
approches conceptuelles et théoriques de notre travail ainsi qu'un
état des lieux de la promotion du genre et de l'autonomisation de la
femme. Dans un troisième chapitre, enfin, nous présenterons les
résultats de notre étude de terrain qui nous amène
à énumérer les activités à fort impact
économique et social et à décrire comment on peut les
mettre en oeuvre avec des mécanismes de suivi sur le long terme.
CHAPITRE 1 : RAPPORT DE STAGE
Introduction
Ce premier chapitre traite de notre stage
réalisé à International Rescue Committee (IRC) dans le
cadre de notre Master 2 Actions Humanitaire et Développement à
l'Université de Bangui en vue de rédiger ce mémoire. Dans
une vision de travailler sur une thématique liant la reconstruction
économique et sociale et l'autonomisation des femmes, nous avons
accepté le stage qu'offre IRC avec pour missions : la réalisation
d'études sur le genre, la participation à la préparation
de réponses à un appel humanitaire, la conception d'outils de
suivi de Projets et la participation à la mise en oeuvre, au suivi et
à l'évaluation des activités de Relance économique.
Notre stage avait donc une double facette, une facette conceptuelle qui est le
montage des projets et une facette opérationnelle qui a consisté
à appuyer la mise en oeuvre et le suivi des activités du
programme Relèvement et Développement Economique. Ce qui nous a
permis de mettre en pratique nos compétences acquises pendant deux
années d'études et nos expériences
extra-académiques.
Organisation de renommée internationale et
spécialisée dans l'aide humanitaire et le développement
post-conflit, IRC met en oeuvre des activités qui visent la protection
des femmes et la relance des activités économiques dans le but de
stimuler l'autonomisation de la femme et de faciliter le retour des PDI et
leur stabilisation dans les quartiers/villages de retour. Plusieurs projets ont
été mis en oeuvre en 2015 pour contribuer à l'atteinte de
ces objectifs. Nous sommes intéressé par les activités
d'autonomisation des femmes pour étudier leur impact sur le
développement du leadership féminin et leur contribution à
la reconstruction économique et sociale de la RCA.
Dans ce chapitre, nous ferons dans un premier temps une
brève présentation de notre structure d'accueil
particulièrement de ses différentes activités en lient
à notre thématique et de notre mission pendant les six 06 mois
que nous y avons passé. Dans un second temps, nous parlerons de
l'étude sur les activités à fort impact économique
et social sur l'économie des femmes qui a été l'objet de
notre travail. Dans un troisième temps, enfin, nous parlerons de la
compréhension de notre position de stage, en tant que Gestionnaire des
Subventions Adjoint.
I.CADRE DU STAGE ACADEMIQUE ET ELEMENTS DE
COMPREHENSION
I.1. Contexte de stage
Ce stage s'inscrit dans le cadre de notre formation
académique en vue de préparer la soutenance de notre
mémoire de Master 2. Nous avons donc été accueilli au sein
de l'International Rescue Committee où nous avons commencé notre
stage le 20 juillet 2015 en développement des projets et mobilisation
des ressources en assistant le Gestionnaire des Financements. Une position qui
nous a permis de comprendre les enjeux de développement du projet et de
mobilisation des ressources, surtout dans un contexte humanitaire comme celui
de la RCA.
En effet, présenter des pistes de solution aux
conséquences de la crise humanitaire en termes clairs et suffisamment
convaincants susceptibles de mobiliser les acteurs de mise en oeuvre et les
bailleurs de fonds autour des activités de reconstruction s'est
avéré une tâche délicate, la crise centrafricaine
étant une goutte d'eau dans un flot de crise dans le monde. La RCA
traverse une crise structurelle profonde et continue, dont les
conséquences humanitaires ont été amplifiées par
plusieurs années de non gouvernabilité et aggravées par la
rébellion armée depuis décembre 2012. La RCA souffre
depuis des décennies d'une instabilité institutionnelle
marquée par une succession de mutineries, des tentatives de coup
d'état dont deux réussies en 2003 et 2013. Le 24 mars 2013,
l'alternance politique s'est opérée sur fond de conflit
armé particulièrement dévastateur sur les plans politique,
humanitaire, sécuritaire, économique, militaire et surtout
social. En 2015, 4,8 millions3(*) d'habitants - soit 100% de la population - vivent dans
les zones de conflit et 2,7 millions4(*) - 56% - ont besoin d'assistance humanitaire (OCHA,
2015). Face à cette situation et aux contraintes de mobilisation des
ressources financières vers la Centrafrique, il y a une
nécessité d'orienter les actions de reconstruction vers des
activités pilotes suivant une approche participative
intégrée pour que les acquis des services offerts perdurent dans
ce contexte humanitaire volatile.
La compréhension de notre travail nécessite une
description succincte de la mission de notre structure d'accueil et de ses
activités en lien avec notre thématique ainsi qu'une
visibilité sur notre mission, particulièrement la
compréhension du travail et le lien avec notre formation en Action
Humanitaire et Développement.
a. IRC en Centrafrique et ses valeurs
Fondé en 1933 à l'initiative d'Albert Einstein
pour aider les opposants à Adolph Hitler, International Rescue Committee
(IRC) est une Organisation Non Gouvernementale de renommée
internationale, spécialisée dans l'aide humanitaire et le
développement post-conflit. Son siège est aux Etats Unis
d'Amérique, avec des Bureaux de liaison à Genève et
à Bruxelles. Présent dans 40 pays, IRC fournit une assistance aux
réfugiés, déplacés et aux communautés
victimes d'oppression ou de conflit à travers le monde. Il répond
aux pires crises humanitaires de la planète et aide les gens à
survivre en renforçant leur résilience et à prendre le
contrôle de leur avenir. Il s'engage à respecter les principes de
liberté, de dignité humaine et d'autonomie. Cet engagement
s'exprime notamment dans l'aide humanitaire d'urgence, la protection des droits
humains, le développement post conflit, l'assistance à la
réinstallation et le plaidoyer.
IRC a entamé son intervention en Centrafrique en
février 2007 en ouvrant deux bases à Bangui et à Bocaranga
en vue de fournir une assistance aux réfugiés,
déplacés et aux communautés victimes des conflits. En
2008, s'ouvre une troisième base à Kaga Bandoro. Il s'efforce
à rester neutre et impartial dans ses actions et travaille dans quatre
domaines, notamment : Protection et Développement de Jeune Enfance
(CYPD) ; Protection et Autonomisation de la Femme (PAF) ;
Relèvement et Développement Economique (ERD) et Santé.
ü Les valeurs de l'IRC et les principes
humanitaires
La promotion et le respect des principes humanitaires pendant
la réponse sont au centre des interventions de l'IRC. Les actions se
font dans le strict respect des principes humanitaires qui offrent les bases de
l'action humanitaire, notamment :
- Neutralité : Les acteurs
humanitaires agissant au nom de l'IRC ne doivent pas prendre parti pendant les
hostilités ni se lancer dans des polémiques de nature politique,
raciale, religieuse ou idéologique.
- Humanité : Toutes les
interventions de l'IRC visent à alléger les souffrances humaines.
L'objectif d'une action humanitaire étant de protéger la vie et
la santé humaines et de garantir le respect des êtres humains.
- Indépendance : IRC est
indépendant de toute visée politique, économique,
militaire ou autre dans les zones où il intervient.
- Impartialité : Les
interventions de IRC sont menées uniquement sur la base des besoins sans
faire de distinction entre nationalités, races, genres, religions,
croyances, classes ou opinions politiques. Les staffs d'IRC s'appliquent
à secourir les individus à la mesure de leur souffrance et
à subvenir par priorité aux personnes les plus
vulnérables.
Outre ces principes, les interventions de l'IRC
obéissent aux trois piliers fondamentaux de toutes les interventions
humanitaires, que sont : acceptance ; Protection et
redevabilité. De façon spécifique, les interventions de
l'IRC satisfont aux trois valeurs internes que tout employé est
sensé respecter et promouvoir que sont : Service,
Responsabilité et Protection. Ces principes et valeurs occupent une
place centrale dans l'établissement et le maintien de l'accès aux
populations touchées dans le contexte du conflit armé en
Centrafrique.
b. Les activités de l'IRC pour l'autonomisation
de la femme
Depuis Décembre 2013, les conflits armés
conduisent des centaines de milliers de personnes à se déplacer
de leurs maisons vers des sites, la brousse ou encore vers les pays voisins de
la Centrafrique. Des droits des femmes et des enfants ont été
bafoués, des biens socio-économiques ont été
perdus. IRC a réagi en fournissant une aide vitale dans les zones de
crise (Nana Gribizi, Kemo, Ouham Péndé et les
périphériques de Bangui) sans délai, sachant que
l'assistance rapide sauve des vies. Chaque jour, IRC travaille à
restaurer espoir et dignité à des centaines de personnes en
mettant en oeuvre, de Janvier 2014 en Mars 2015, un Projet de Protection et
d'Autonomisation de la Femme dont l'une des activités a
été l'appui en exercice des AGR, avec un appui financier de
l'UNICEF. 14 groupements de 25 femmes ont été
sélectionnés dans 7 sites des PDI de Bangui et Bimbo. IRC a mis
en place une stratégie qui a consisté à intégrer
parmi les bénéficiaires d'autres femmes non victimes, afin
d'assurer la protection de l'identité des victimes. Au lieu de
créer des groupements des victimes des GBV, IRC a opté pour la
création des groupements des AGR pour éviter la discrimination
des femmes victimes des VBG. Ainsi, les 25 membres d'un groupement sont
constitués de 15 victimes de GBV et 10 autres femmes non victimes. Deux
types d'AGR ont été proposés aux
bénéficiaires, à savoir la saponification et le tricotage.
De telles activités ont été d'une importance pour les
bénéficiaires en ce sens que beaucoup de femmes connaissent faire
le savon à travers la forte mobilisation mise en place par les
équipes d'IRC autour des activités. Ces deux types
d'activités proposées par l'équipe IRC ont toutefois
été critiqués par les femmes bénéficiaires
qui pensent qu'elles ne sont pas associées dans l'identification des
activités, nous confie une bénéficiaire.
c. Financement des activités et partenariat
a. Financement des activités
Comme toutes les ONG Internationales installées dans le
pays, le financement d'IRC Centrafrique provient de son siège sis aux
Etats Unis (New York). Outre cette source, IRC noue un solide partenariat avec
ses bailleurs et donateurs traditionnels au niveau international. Pour
l'année 2015, IRC met en oeuvre onze projets dont cinq (05) sont
financés au niveau international par :
- Office of Foreign Disaster Assistance (OFDA) - US Agency for
International Development ;
- Stichting Vluchteling (SV) ;
- Swedish International Development Cooperation Agency
(SIDA) ;
- Steven Klinsky ;
- EuropeAid.
Au niveau national, IRC Centrafrique travaille en partenariat
avec les Agences du Système des Nations Unies, notamment l'UNFPA,
l'UNICEF, le PAM et l'UNHCR qui ont financé certaines activités
en 2015.
b. Partenariat et relations avec les ONG
locales
IRC a, en interne, une équipe partenariat en charge des
relations avec les organisations locales. Cette équipe est un volet du
Programme Protection et Autonomisation de la Femme. Pour 2015, IRC travaille en
partenariat avec 19 ONG Nationales pour réaliser 26 Projets sur
financement Fonds Békou avec 15 projets et un autre financement du CHF
avec 11 projets. Le partenariat IRC - ONG locales s'inscrit dans un cadre du
renforcement des capacités organisationnelles et fonctionnelles de ces
ONG et consiste à identifier leurs faiblesses afin d'apporter des appuis
technique et financier pour réaliser les projets auxquels ils ont
sous-traité. Les activités menées dans ce cadre de
partenariat touchent trois secteurs (AGR, Protection et GBV) et sont
menées dans l'une des 6 zones suivantes : Kemo, Nana Gribizi, Ouham
Péndé, Bangui, Bimbo et Begoua. Tous les projets
réalisés en partenariat avec les ONG locales sont suivis à
deux niveaux, par le partenaire lui-même qui est responsable de mise en
oeuvre et, ensuite, par IRC. Les difficultés rencontrées par
l'équipe IRC pour ce volet sont d'ordre sécuritaire avec la
dispersion des membres des organisations partenaires et les mouvements
limités dans les zones d'intervention rendant inaccessible les sites des
bénéficiaires.
I.2. Objet, terrain de stage et activités
a. Objet et terrain de stage
o Objectifs de stage
Comme objectifs pédagogiques, ce stage nous a permis
de :
- Découvrir le cycle de gestion d'un projet d'une ONG
Internationale ;
- Connaître et concevoir des outils de gestion de projet
humanitaire ;
- Réaliser des outils d'enquête et
d'activités et
- Produire un rapport de stage en fin de période.
Sur le plan professionnel, ce stage nous a permis
d'acquérir les compétences pratiques en complément des
connaissances théoriques acquises à l'université. Nous
avons ainsi vu nos compétences académiques et nos
expériences professionnelles renforcées.
o Terrain de stage
Nous étions basé au Bureau de l'IRC à
Bangui et nous avons eu à travailler sur les activités du
programme ERD mis en oeuvre dans la ville de Bangui (3ème et
6ème Arrondissement) et ses environs (quartiers de Bimbo).
La prise de pouvoir par la Séléka en mars 2013 a
entraîné la dégradation d'une situation humanitaire
déjà difficile, plongeant la capitale centrafricaine (Bangui) et
ses environs dans une nouvelle crise à la fois sécuritaire,
politique et humanitaire, aggravée par la violence et les violations
massives des droits de l'homme. Ces évènements ont
entrainé la formation d'une résistance armée locale des
groupes dits anti-balaka qui ont pu lancer, en décembre 2013, une
offensive sur la capitale, Bangui. Cette situation a créé des
déplacements massifs de population au niveau national. A Bangui, en
décembre 2013, on dénombrait environ 309,489 personnes
déplacées internes5(*). Malgré une tentative au retour progressif
observée dans les Arrondissements 3 et 5 de Bangui grâce à
une forte mobilisation de la communauté internationale pour permettre
aux déplacés retournés de trouver des solutions
alternatives, l'environnement sécuritaire se détériorait
de jour en jour. La capitale Bangui et la Préfecture de l'Ombella M'poko
forment, avec Kemo, Ouham, Mbomou et Haut-Mbomou, les zones de déprise,
caractérisées par un solde migratoire négatif
(départs plus nombreux que des rentrées). L'Ombella M'poko
constitue l'une des régions aux économies agricoles, mais
complètement détruites par les effets de la crise qui a
affecté les moyens d'existence des populations qui sont contraint vers
la fin de 2014 à adopter les stratégies de crise6(*).
b. Missions confiées et activités
réalisées
o Missions confiées
Aux termes de la convention de stage, nous avons pour missions
:
- la participation à la préparation d'une
réponse à un appel humanitaire ;
- la réalisation d'une étude sur le genre ;
- la réalisation d'une cartographie du processus d'un
plan humanitaire et
- l'implication dans les activités de relèvement
économique.
o Activités réalisées
Les activités que nous avons réalisées
ont dépassé celles qui nous ont été
confiées. Nous avons vu notre mission évoluer, allant
jusqu'à assurer, pendant un mois, l'intérim du Coordonnateur du
Programme Relèvement et Développement Economique lors de son
congé professionnel. Durant six mois, nous avons travaillé
auprès du Gestionnaire des Financements qui est notre Manager direct et
nous avons également été un support pour les
équipes programmes, particulièrement les programmes PAF et ERD.
Les activités que nous avons réalisées
ont été :
- Participation à la préparation d'une
réponse à un appel humanitaire
ü Présentation des Projets Santé IRC sous
financement UNICEF et CHF à la réunion du Cluster
Santé ;
ü Elaboration du « Projet d'autonomisation de
la femme pour renforcer la résilience et le relèvement durable
des communautés affectées par les crises à Bangui,
Bocaranga et Kaga Bandoro » ;
ü Révision de la Note conceptuelle
Sécurité alimentaire d'IRC du « Projet soutien à
la sécurité alimentaire et appui à la résilience
des ménages vulnérables et des ménages retournés
dans la Nana Gribizi » ;
ü Participation à la réunion d'ouverture du
financement et présentation d'un exposé sur les clauses
contractuelles du Projet GW077 UNICEF-IRC ;
ü Rédaction du premier rapport narratif du
« Projet d'appui à la sécurité alimentaire, de
renforcement des moyens de subsistances et de protection des personnes
déplacées et affectées par le conflit en
Centrafrique » ;
ü Participation à deux réunions de
révision budgétaire des projets ;
ü Participation à la préparation de
réponse aux appels à projet de Swedish International Development
Cooperation Agency (SIDA) 4 et RRM.
- Implication dans les activités de
relèvement économique
ü Formation des membres des équipes ERD ;
ü Formation des membres des comités de
sélection sur les critères du projet, leur rôle et
l'importance de leur implication.
ü Participation à l'Atelier de Formation sur la
base des données 4w ;
ü Participation au processus du recrutement des staffs
ERD ;
ü Elaboration d'un plan de travail des activités
de Cash For Work (CFW) ;
ü Elaboration des Termes de Référence des
activités du Cash For Work ;
ü Appui à l'équipe ERD pour la mise en
oeuvre des activités de CFW ;
ü Organisation des réunions de présentation
des activités du cash for work aux autorités locales, leaders
communautaires et aux populations des 3ème et
6ème Arrondissement et de Bimbo ;
ü Intérim du Coordonnateur ERD durant tout le mois
de Septembre ;
- Réalisation d'une étude sur le genre
et des outils d'enquête
ü Elaboration du document de problématique genre
en Centrafrique ;
ü Réalisation du formulaire d'enquête pour
préparer le projet ECHO.
- Réalisation d'une cartographie du processus
d'un plan humanitaire
ü Réalisation de la cartographie des zones
d'intervention d'IRC ;
ü Réalisation d'un planning de suivi des projets
d'IRC.
- Autres activités
réalisées
ü Traduction et harmonisation en français de la
version anglaise de la convention de collaboration IRC/Sous-traitant ;
ü Représentation d'IRC aux réunions des
Clusters Santé, Sécurité Alimentaire et Moyens de
Subsistance et Stabilisation des Communautés ;
ü Réalisation de la cartographie des zones
d'intervention d'IRC ;
ü Traduction en anglais du rapport d'évaluation
rapide à Mbotonga.
Nous avons voulu effectuer ce stage à IRC dans le but
d'avoir une vue d'ensemble des enjeux de développement de projet et de
mobilisation des ressources ; de nous initier aux différentes techniques
de développement et de gestion des projets ; d'être en prise
directe avec les réalités du terrain et d'envisager à la
fin de notre stage une proposition de projet finançable. Etre stagiaire
dans notre spécialité au sein d'une ONG Internationale, telle
qu'IRC, nous a facilité une large compréhension de la vie
humanitaire et des risques liés aux métiers. A titre personnel,
la motivation a été au centre de nos activités. En effet,
ce stage nous a donné l'opportunité de mettre à profit
notre formation et d'être utile à IRC. Nous avons pu faire la
différence entre l'exigence académique, la réalité
et les besoins du terrain. Ce stage nous a permis d'étendre et
d'approfondir nos connaissances et de nous en servir en réalisant des
documents synthétiques et directement utilisables par notre
hiérarchie et les équipes programmes.
c. Difficultés rencontrées
Difficultés
|
Solutions apportées
|
1. Un déficit de communication entre les
départements et une faiblesse de communication entre les équipes
d'une part et entre les responsables hiérarchiques et leurs subalternes.
Aussi, au niveau de Bangui, nous avons remarqué un grand problème
de communication externe avant la mise en oeuvre des activités du volet
ERD de SV que nous avons appuyé à lancer les activités,
envers les responsables communautaires.
|
1.1. Organisation des réunions de présentation
du Projet aux autorités municipales avant d'aller vers les Chefs de
Quartier.
1.2. Il serait souhaitable que dans l'avenir, avant le
lancement des activités d'un projet -surtout multisectoriel comme celui
de SV- une réunion de présentation soit organisée par les
Coordonnateurs de tous les volets du projet, avec les autorités locales
des zones d'intervention ainsi que les représentants de la Mairie
Centrale. Après cette réunion, des réunions
décentralisées peuvent être organisées dans chaque
zone. Cette approche facilite l'acceptance et incite les autorités
locales de tout mettre en oeuvre pour éviter toute tension et contribuer
à la réussite du projet.
|
2. Le reporting des activités se fait en retard au
niveau des programmes. Les informations ne sont pas bien partagées entre
les programmes et les finances.
|
2.1. La réalisation d'une synthèse des
procédures des différents bailleurs de fonds stipulées
dans les différents contrats de financement afin de distribuer aux
gestionnaires de programme sous forme de brochures. Ceci permettra aux
programmes de se familiariser avec les procédures et exigences de chaque
donateur ;
2.2. Un renforcement des capacités des équipes
de programme sur la compréhension et le suivi régulier des
indicateurs, des chronogrammes en conformité avec les exigences des
bailleurs de fonds ainsi que la production des rapports d'activités avec
des indicateurs pertinents, pouvant permettre la compréhension des
besoins des communautés ainsi que leurs attentes.
|
3. Manque de suivi de la planification budgétaire. Il y
a même des financements qui sont utilisés sans qu'il y ait un
suivi et même des dépenses qui sont faites sur d'autres lignes que
les lignes normales. Tout ceci ressort un grand problème de suivi
budgétaire et du chronogramme d'activités.
La prévision budgétaire a été
faite en fonction du nombre de mois et non de la planification des
activités. Il est donc normal qu'il y ait d'important écart entre
la prévision budgétaire et la réalisation.
|
3.1. La réalisation d'un tableau de suivi
budgétaire à communiquer et à respecter par tous les
gestionnaires des lignes budgétaires ;
3.2. Il faut que les équipes programmes
réajustent leur chronogramme d'activités en tenant compte des
aléas et des retards enregistrés sur la mise en oeuvre des
activités ;
3.3. Il est important pour chaque Coordonnateur
d'établir un plan de dépense au début du projet en
précisant les dépenses en fonction d'activités par mois.
Ledit plan devra être envoyé à la finance qui le suivra
pour les prévisions budgétaires. La prévision
budgétaire ne devra pas se faire en fonction du nombre de mois couvert
par le projet, au risque de ne pas couvrir certaines activités ou de
prévoir le financement avant la date exacte de
réalisation ;
3.4. Le chargement des lignes budgétaires doit tenir
compte des coûts exacts des dépenses au lieu de faire des charges
approximatives qui ne reflètent pas les réalités du
terrain.
|
4. Difficultés de mobilisation des financements au
niveau international, face aux multiples crises humanitaires vécues au
niveau international dont celle de la Syrie qui draine bonne partie du
financement international.
|
4.1. Prévoir des visites terrain des bailleurs lors de
la conception des propositions de projet ;
4.2. Les sources de vérification des activités
sur le terrain telles que images photos et vidéos des potentiels
bénéficiaires ainsi que les témoignages des
autorités administratives et locales motivent davantage des
bailleurs.
|
5. Problème logistique, avec seulement trois (03)
véhicules partagés entre les équipes programmes,
équipes supports, l'administration et la coordination. Un seul
véhicule partagé entre toutes les équipes sur le terrain
limite les déplacements et la performance des équipes.
|
5.1. Une réponse au problème logistique pourrait
être la mise à disposition d'un véhicule par programme ou
par zone d'intervention. Surtout les activités de Cash For Work
nécessité la disponibilité d'un véhicule à
tout moment auprès des staffs sur le terrain pour le déplacement
des matériels et pour toute autre éventualité.
|
I.3. Compréhension de la position du stage
Il importe dans la présente partie de notre travail de
procéder à une petite description du département de
gestion des subventions dont lequel nous avons passé notre stage.
a. Le Département de gestion de
financement
Le département de Gestion des financements est
responsable de la mise en oeuvre et de la gestion des contrats, des politiques
et procédures administratives en matière d'octroi des subventions
afin de s'assurer que tous les partenaires au projet, sous-traitants et
bénéficiaires, les exigences et critères de mise en
oeuvre, sont respectés conformément aux exigences des bailleurs
de IRC. Le département de gestion des subventions travaille en
collaboration avec l'équipe de gestion des financements au siège
et les coordonnateurs des programmes pour apporter des conseils au personnel
sur les questions relatives aux subventions et aux contrats sur la base des
documents de contrats, la réglementation en matière de passation
de marché et des bailleurs de fonds. Il est responsable de
développer et de gérer les budgets complexes. Il est
chargé de coordonner, d'orienter et donner des directives sur les
exigences spécifiques des projets auprès des gestionnaires de
programmes.
Le Gestionnaire des financements est une fonction qu'on
retrouve dans la plupart des organisations humanitaires internationales et plus
particulièrement à IRC où il a pour cadre du travail :
s'assurer que les projets sont mis en oeuvre en conformité avec les
exigences et clauses contractuelles telles que définies avec les
bailleurs de fonds ; s'assurer que les rapports narratifs et financiers
sont transmis aux bailleurs dans les délais et qu'ils soient de
qualité tant au niveau qualitatif et quantitatif ; s'assurer de la
compilation des différents rapports internes, leur conception et leur
révision et tout autre support destine au grand public ; agir en
tant que point focal pour la conception, rédaction des nouvelles
propositions des projets et en coordination avec les différents
coordinateurs et assurer la liaison avec l'unité technique pour
validation des nouveaux projets.
Le Gestionnaire des subventions joue enfin le rôle
d'expert local dans la planification, la budgétisation,
l'exécution et l'évaluation des candidatures à la
subvention. Les activités réalisées durant les six mois de
stage ont complété nos modules de formation tels que
« le montage de projet et la recherche des fonds », la
communication et les relations bailleurs » et « le
reporting et la communication » et nous ont permis de mieux
comprendre les différents aspects de cette fonction.
b. Les enjeux de montage de projet et de mobilisation
des ressources
Le pilotage du projet selon le chronogramme établi et
le suivi des indicateurs sont importants dans la mobilisation des ressources
pour un prochain financement. Or, il existe cependant deux problèmes que
sont une mauvaise planification et un mauvais suivi budgétaire ou
des chronogrammes. Durant notre stage, nous avons eu l'occasion de participer
à des réunions d'ouverture de budget et une réunion de
révision budgétaire. Ce qui nous a permis de mieux comprendre les
enjeux de développement de projet, de mobilisation des ressources et de
suivi budgétaire ainsi que les conséquences qui peuvent
découler d'un manque de suivi budgétaire ou des indicateurs. La
réunion d'ouverture du budget est convoquée par le
département de gestion des subventions dès qu'un accord de
financement est signé avec un bailleur. Elle réunit tous les
chefs des départements Financement, Programme, Logistique et Ressources,
en vue d'une appropriation collective de différentes lignes
budgétaires. La réunion de suivi budgétaire se tient
à deux mois de clôture d'un projet pour évaluer le niveau
de consommation, chercher à comprendre le retard enregistré pour
la consommation et définir des stratégies à décider
des informations à donner aux bailleurs. Ces deux réunions
s'inscrivent dans un cycle normal de projet.
Le reporting et la communication sont deux facteurs pour la
réussite des activités des programmes, car ils permettent un
partage d'expérience et également une appropriation de
l'état d'avancement entre programmes et finance. En effet, si le
reporting et une communication efficace permettent de gagner la confiance du
bailleur, leur absence ou un déficit de communication fiable a des
impacts très négatifs et peut faire perdre la confiance du
bailleur. Or, la confiance « est quelque chose qu'on doit
toujours conquérir et qu'on ne doit pas laisser
dépérir7(*) » (DJIKOUME, 2015). Le manque de
confiance entre bailleur et le partenaire de mise en oeuvre provient
très souvent lors de la mise en oeuvre du projet et nait du retard dans
la production des rapports d'activités, d'une absence de communication
permanente, ceci dans un souci de redevabilité. Une recherche de
financement se fait généralement en deux (02) phases : i.
l'information sur les bailleurs de fonds potentiels, leurs instruments de
financement et les modalités d'attribution de ces financements et ii. la
communication pour se faire connaître et connaître le projet.
c. Les limites du développement de projet et de
mobilisation des ressources
Les acteurs humanitaires présents en Centrafrique font
face à une compétition internationale pour mobiliser les
ressources vers un pays où on n'accorde pas de grande priorité.
La situation sécuritaire en Centrafrique impacte la mise en oeuvre des
projets, limite l'accès aux bénéficiaires et rend
difficile le suivi des activités. La volatilité de la situation
ne permet pas de planifier sur le long terme des projets surtout pour ceux qui
sont considères comme des projets de relèvement économique
et de développement. De plus, face aux différentes crises
à travers le monde, les financements deviennent de plus en plus
difficiles à drainer vers la Centrafrique notamment en comparaison
à la crise syrienne qui mobilise une importante partie des financements
humanitaires.
II. ETUDE SUR LES ACTIVITES DE RECONSTRUCTION A FORT
IMPACT ECONOMIQUE SUR LE REVENU DES FEMMES ET FILLES
II.1. Objectifs et attentes de l'étude
a. Objectif général
De manière générale, l'objectif de cette
étude est de démontrer comment et pourquoi les activités
de reconstruction économique et sociale à fort impact
économique sur le revenu des femmes et durables dans le temps pourront
renforcer le leadership féminin et appuyer leur autonomisation afin de
parvenir à une réelle égalité du genre.
Plus spécifiquement, cette étude permet de :
1. étudier la capacité des ménages de
notre zone d'étude à s'adapter aux exigences des activités
du relèvement économique et de la stabilisation de la
communauté axées sur l'autonomisation des
femmes considérées comme actrices du développement
;
2. identifier les activités à fort impact
économique et durables dans l'espace et dans le temps des
ménages de la zone d'étude en général et sur le
pouvoir d'achat des femmes en particulier en tenant compte du milieu de
vie ;
3. identifier les facteurs de blocage à la
pérennisation des activités de la reconstruction
économique des principales bénéficiaires ;
4. faire une analyse géographique des activités
favorables à l'autonomisation de la femme, la reconstruction
économique et sociale et la promotion de l'égalité et de
l'équité du genre en RCA ;
5. analyser les dynamiques du système économique
local et de la résilience des populations plus vulnérables
(femmes et filles) pour définir une stratégie d'autonomisation de
la femme en vue de proposer des recommandations.
b. Hypothèses de recherches
1. Beaucoup d'activités d'autonomisation de la femme et
de promotion du genre mises en oeuvre en Centrafrique ne tiendraient pas compte
de l'aspect du suivi et ne dureraient qu'à l'intervalle du Projet ;
2. Les activités de reconstruction économique et
sociale à fort impact économique et dont les acquis peuvent
être pérennisés dans le temps (telles que appui à la
formation, la création et la gestion des PME) renforceraient le
leadership féminin et contribueraient ainsi à la promotion de
l'égalité du genre ;
3. L'importance numérique de la population
féminine et son faible pouvoir d'achat seraient des facteurs
d'augmentation du taux de la pauvreté et limiteraient les actions de
reconstruction du pays ;
4. Les recommandations assorties de cette étude
renseigneraient les prises de décision pour des actions futures d'appui
à l'autonomisation de la femme et de la promotion du genre.
c. Résultats attendus
De cette étude, il est attendu :
1. Une appréciation de l'impact des activités de
la reconstruction économique et sociale et de la promotion du genre
réalisées jusque-là ;
2. La constitution d'une base des données pouvant
orienter la prise de décision sur les initiatives futures à
mettre en oeuvre pour faciliter le rétablissement et la stabilisation
des ménages et contribuer à la promotion de
l'égalité et de l'équité du genre ;
3. La connaissance des facteurs de blocage à la
pérennisation des activités de la reconstruction
économique des principales bénéficiaires ;
4. La connaissance des activités à fort impact
économique et social pour le renforcement du leadership féminin
;
5. Des éléments de succès pour favoriser
la mise en oeuvre des activités de reconstruction économique et
sociale pour l'autonomisation de la femme durables dans le temps ;
La disposition d'une carte géographique des
activités favorables à l'autonomisation de la femme, la
reconstruction économique et sociale et la promotion de
l'égalité et de l'équité du genre.
II.2. Méthodologie de travail, contraintes et
limites
a. Méthodologie
Pour la réalisation de cette étude, nous avons
utilisé trois (03) méthodes de collecte des données
complémentaires que sont : l'analyse bibliographique, les
entretiens et les focus groupes. La méthodologie est basée sur
l'approche de l'Analyse Economique des Ménages afin de comprendre les
vulnérabilités des enquêtées, leurs
résiliences ainsi que la prise en compte de leur point de vue.
D'abord, la première étape consiste à
faire une analyse bibliographique, c'est à dire une lecture des
articles, rapports d'études et tout autre type de documents se
rapportant au sujet de notre étude. Les ouvrages généraux,
les rapports d'activités et d'évaluations, les articles
publiés dans les journaux et sur l'internet, les discours qui traitent
d'un élément de notre travail ont ainsi été
consultés et ont constitué la base de notre travail. Tous ces
documents nous ont permis, dans les mesures du possible, d'évaluer ce
qui a été démontré, ce qui interroge encore afin de
réunir les informations supplémentaires et suffisantes à
notre travail. L'analyse de ces données primaires de base a permis
d'orienter l'enquête en identifiant la zone de couverture, les
informations à collecter et les informateurs clés. Cette
première étape nous a permis de préciser les objectifs,
selon l'état actuel des connaissances.
Ensuite, l'entretien (à l'aide d'un questionnaire)
basé sur le système d'interview auprès de la population
constituant notre échantillonnage et les informateurs clés. Pour
la collecte des informations, nous avons effectué des enquêtes
auprès des bénéficiaires de quelques activités
réalisées par certains acteurs dans notre zone de travail. Nous
avons eu aussi des entretiens ouverts avec toutes personnes ressources,
considérées comme des informateurs clés, notamment les
responsables des ONG Nationales et Internationales (ACTED, DRC, IRC, Mercy
Corps), les responsables de quelques Agences du Système des Nations
Unies (ASNU) dans leur double position de bailleur et/ou d'acteur de mise en
oeuvre des activités de relèvement économique et
d'autonomisation de la femme, ainsi que les cadres des départements
ministériels techniques concernés par notre analyse et le
Comité National des Investissements (CNI).
Enfin, les focus-groupes consistant à recueillir les
opinions des personnes réunies en groupe par le système de
dialogue direct avec les personnes ciblées ont constitué la
dernière étape de notre collecte des données.
b. Profil de l'Echantillon
La taille globale de l'échantillon de l'enquête
était de 200 personnes. Les 200 personnes interviewées sont,
reparties de la manière suivante : 120 personnes
interviewées à l'aide du questionnaire, trois focus groupes de 15
personnes chacun et des entretiens directs avec 35 informateurs clés.
L'entretien avec les informateurs clés a ciblé les
spécialistes des questions de relèvement précoce, de la
promotion du genre, de la reconstruction économique et sociale et de la
promotion du genre, les professionnels du secteur privé et les cadres
des institutions de l'Etat, département ministériel, Agences de
l'Etat dont le Guichet Unique de Formalité des Entreprises (GUFE). Les
120 personnes interviewées directement sont des personnes ayant
bénéficié de différentes activités des ONG,
plus particulière de l'IRC.
c. Contraintes et limites
Compte tenu du respect de la zone d'intervention de l'IRC, des
contraintes sécuritaires et des ressources limitées, notre
enquête n'a couvert que deux Arrondissements de la ville de Bangui et ses
périphériques. Il ne s'agit pas d'une vaste enquête
ménage. L'insécurité dans la zone d'étude constitue
également une contrainte pour la réalisation de cette
étude. Nous avons rencontré des difficultés dans la
collecte des données primaires, surtout auprès des institutions
publiques de l'Etat. Dans certains départements, les données ne
sont pas disponibles parce que les outils informatiques ont été
volés pendant les derniers évènements ; dans d'autres
il n'existe pas de données actualisées par manque
d'évaluation récente. Nous étions obligé de prendre
des données bruts auprès des techniciens de ces structures
(ICASEES et BCR) ainsi que quelques données actualisées,
disponibles sur internet.
II.3. Délimitation et raison du choix de la zone de
l'étude.
L'étude a été réalisée dans
deux Unités Primaires de Sondage : Bangui et Bimbo. L'analyse des
données collectées donne une situation de base exploitable. Les
grappes varient en fonction de la zone. Ainsi, les grappes sont le
3ème Arrondissement (Fatima 2, Kokoro 1, 4 et 5) et le
6ème Arrondissement (Sandoumé,
Kpètènè 1, Fatima 1 et Magalé) pour Bangui et les
communes de Bimbo 1, 3 et 4.
Figure 1 : Cartographie de la zone d'intervention IRC
à Bangui
Source : Carte réalisée sur la base
des rapports d'Activité de IRC
Ces localités constituent la zone d'intervention des
Programmes IRC de Bangui, ce qui a été la première
raison du choix de nos zones d'études. Ensuite, ces grappes
d'études ont été choisies pour des raisons
suivantes :
· Le 3ème est non seulement l'un des
Arrondissements les plus impactés par les dernières crises, mais
il constitue le poumon économique du pays et le centre de retranchement
des communautés musulmanes de toute la ville. Le 6ème
Arrondissement constitue une zone de refuge des habitants des zones
impactées. Il est choisi pour sa proximité avec le
3ème Arrondissement d'une part et pour des raisons des
échanges commerciaux et la complémentarité d'affaires avec
le 3ème. En effet, tous les acteurs économiques du
3ème Arrondissement qui ont fuit les crises sont
concentrés en grande partie dans les marchés du
6ème Arrondissement qui, selon eux, présentent des
opportunités économiques similaires. Une étude sur les
opportunités économiques dans ces deux arrondissements nous a
permis d'appréhender au mieux les enjeux de la reconstruction
économique et sociale ;
· La Commune de Bimbo constitue une zone à forte
présence des acteurs économiques du secteur agricole. Il est
reconnu que les commerçantes de cette localité sont les seules
à garder une parfaite relation d'affaires avec les habitants du
3ème Arrondissement à majorité musulmane
pendant les pics de crise de décembre 2013 à Mars 2015. Les
femmes de Boeing livraient les légumes à ces derniers. Ce que les
habitants retranchés de l'enclave du Km5 ne peuvent jamais oublier et
qu'ils ont cité en référence comme un des facteurs
très encourageant d'une cohabitation pacifique. Aussi, les zones de
Boeing (Kokoro Dameca et Kette Goussa) sont des zones où les habitudes
de vie rurale dominent le comportement des habitants.
Conclusion
L'objectif visé à travers ce stage qui
était celui de permettre le développement de nos
compétences et de mettre en pratique les enseignements reçus lors
de notre formation et de les étendre est atteint. En termes de
formation, les missions qui nous ont été confiées nous ont
permis de confronter nos connaissances aux réalités du terrain.
Suivre un stage dans un département des financements - en charge de
développement des projets et de mobilisation des ressources -, nous a
donné l'opportunité d'acquérir de nouvelles connaissances
beaucoup plus pratiques et de découvrir d'autres concepts et
théories de management de projet.
Sur le plan personnel, nous avons été
motivé dans toutes les tâches qu'on nous confiait de
réaliser. En effet, ce stage nous a donné l'opportunité de
mettre à profit notre formation et d'être utile à notre
structure d'accueil. Pendant ce stage, nous avons pu confronter
l'expérience théorique et académique à la
réalité et aux besoins du terrain. Le stage nous a permis
d'étendre et d'approfondir nos connaissances et de nous en servir en
réalisant des documents synthétiques et directement utilisables.
Les activités réalisées durant ce stage ont
dépassé les attentes de notre mission. Nous avons su combiner
connaissances académiques et expériences professionnelles extra
académique pour la réussite de ces missions.Le stage nous a
permis d'appréhender la portée de notre sujet de mémoire
et de le confronter aux exigences et aux besoins réels du terrain.
Plusieurs raisons ont motivé le choix des
3ème et 6ème Arrondissements de Bangui et
Bimbo comme notre zone d'études. La moitié de la population
urbaine du pays vit en effet dans la capitale Bangui et sa ville attenante,
Bimbo. La population urbaine y est très
concentrée, créant ainsi une mégacéphalie urbaine.
Les propositions d'activités qui seront faites à
la fin de ce travail résultent donc des points de vue et des constats
enregistrés dans ces aires de recherche.
CHAPITRE 2 : REVUE DE LA LITTERATURE SUR LES ACTIVITES
DE
CONSTRUCTION ET
D'AUTONOMISATION DE LA FEMME
Introduction
L'économie centrafricaine, en berne aujourd'hui,
était essentiellement basée sur l'agriculture, l'élevage
et le bois. Le secteur primaire contribue à 55% du PIB et à
environ 90% des exportations8(*). La dégradation sécuritaire liée
à la crise a engendré une désorganisation de
l'économie nationale, n'épargnant aucun secteur :
élevage (-55%), agriculture (-35,1%), services (-31,6%), industrie
(-20,8%), sylviculture (-17%). Les transports routiers et aériens
restent extrêmement dépendants de la sécurisation des sites
sensibles par les forces internationales (aéroport, axe Bangui-Cameroun,
stations-service) tandis que la majorité des entreprises ont
été dépossédées de leur appareil de
production. Seuls les secteurs bancaire et sucrier connaissent, dans une
certaine mesure et à l'instar du commerce de proximité, une
reprise de leur activité. Les petites activités
génératrices de revenus qui dominent le secteur tertiaire et
occupent une grande importance dans l'économie des ménages du
pays, connaissent de sérieuses difficultés dues à la perte
du capital d'affaires pendant les crises, au manque d'approvisionnement des
marchandises lié à l'insécurité sur les axes et aux
mauvais états des routes.
La stabilisation des communautés nécessite la
paix et un climat d'entente cordiale entre les membres de différentes
couches sociales sans distinction de race, de sexe, de religion. Elle se fonde
sur le principe que « la paix est une construction dont les
éléments relèvent à la fois du politique, de
l'économique, du social, du symbolique, du psychologique9(*) » (GARDA, 2002).
Dans cette partie du travail, nous nous efforçons
d'abord de définir les concepts clés pouvant faciliter la
compréhension de notre travail. Ensuite, nous parlerons de la
corrélation entre pauvreté d'existence, autonomisation de la
femme et promotion du genre. Enfin nous ferons un état des lieux de la
promotion du genre dans le contexte de reconstruction économique et
sociale.
I. APPROCHES CONCEPTUELLES
I.1. Définition des concepts
Dans le souci de rendre accessible notre travail à un
large public, les termes qui y sont couramment utilisés méritent
d'être clarifiés :
a. Reconstruction
La « reconstruction » se
réfère à l'action de reconstruire qui peut à la
fois signifier « rétablir dans son état
originel » et « imaginer quelque chose
autrement » (Le Petit Larousse illustré). Dans son sens
général, une période de reconstruction est le temps de
réparation et de remise en état des infrastructures, des
logements, des moyens de transport, etc., après une guerre. Selon les
contextes nationaux, une de ces périodes peut être appelée,
de manière absolue, la Reconstruction10(*).
o Dans le contexte humanitaire :
La reconstruction peut se définir comme la phase de
transition entre l'urgence et le développement. Pour mieux situer le
contexte de la reconstruction, il est préférable de faire un
rapprochement entre les notions de conflit et de post-conflit. Les actions de
reconstruction dépendent de l'intensité des dégâts
commis lors de la destruction. Pour GRÜNEWALD (1997)
« l'existence d'une phase intermédiaire entre l'urgence et le
développement ne s'observe dans les faits que dans un nombre
limité de cas11(*) », d'où la durée
limitée de la phase de reconstruction. La reconstruction est
liée à une période post conflit : le conflit
évoque la destruction, alors que le post-conflit s'active à
reconstruire. De cette similitude, on comprend que la notion de reconstruction
s'apparente à la période de post-urgence ou encore de
réhabilitation et paraît prendre sa place dans le schéma
urgence/ réhabilitation/ développement.
o Reconstruction sociale
Parlant du social, l'action de réconciliation vise
« un retour à l'harmonie ou un rapprochement entre les
peuples, sans toutefois imposer un modèle de relation interethnique,
s'inscrit dans un processus de reconnaissance et débouche
généralement sur des mesures de réparation et aboutit
idéalement à des réformes
nécessaires »12(*). L'Institut de Paix des Nations Unies définit
la reconstruction sociale comme « une condition dans laquelle la
population atteint un niveau de tolérance et de coexistence pacifique ;
gagne la cohésion sociale par l'acceptation d'une identité
nationale qui transcende les différences individuelles, sectaires et
communautaires ; dispose des mécanismes et de la volonté de
régler les différends de façon non violente ; a
institutions communautaires qui lient la société dans toutes les
divisions; et traite de l'héritage des abus passés ».
La cohésion sociale, en tant que phénomène social,
est en effet l'une des victimes des conflits violents, tel a été
le cas de la Centrafrique. La réconciliation n'impose pas les
modalités du `vivre ensemble', mais propose plutôt des
pratiques pour un libre choix des populations ou de cohabitation entre les
peuples.
o Activités de reconstruction économique
et sociale
Par activités de reconstruction économique et
sociale, on entend l'ensemble des activités dont la mise en oeuvre
contribue à la résolution des problèmes économiques
et sociaux des communautés en période post-conflit. Elles
s'inscrivent, le plus généralement, dans le moyen terme et ont
pour but de renforcer la résilience des populations victimes des
conflits ou des catastrophes naturelles, de contribuer à l'augmentation
de leur revenu et de faciliter leur stabilisation dans les communautés
de retour. Elles comprennent les activités de cash conditionnel et
inconditionnel (cash transfert, cash voucher, etc.), d'appui à
l'exercice des AGR, de cohésion sociale, d'appui en intrants agricoles
et de réinsertion socioprofessionnelle y compris la formation technique
et professionnelle de courte durée.
b. Autonomisation économique
Thème d'actualité, l'autonomisation
économique a été définit de plusieurs façons
par divers chercheurs et organismes selon le courant de pensée. Dans le
cadre de ce travail, on entend par autonomisation économique une
combinaison du concept de renforcement du pouvoir et celui de l'avancement
économique. Elle est étroitement liée au
renforcement du pouvoir social et politique. Parlant notamment des femmes, les
stratégies d'autonomisation économique se concentrent sur les
facteurs pouvant les aider à réussir et à avancer sur le
marché, au sein de la communauté. Il s'agit donc
« de rehausser les compétences, d'accroître
l'accès à des ressources productives, d'améliorer les
environnements favorables et institutionnels, et d'aider les femmes à
pouvoir prendre des décisions et à y donner suite pour tirer
parti de la croissance et du développement
économiques13(*).
c. Vulnérabilité
Le concept de vulnérabilité, entendu
« la fragilité à subir un choc »,
touche les sciences dures et les sciences humaines. L'évaluation des
vulnérabilités est une notion ancienne aux Etats-Unis. Dans les
années 1950 déjà, est apparue aux Etats Unis la gestion
des plaines inondables ou floodplain management. Le concept
vulnérabilité se caractérise par deux approches : la
vulnérabilité biophysique et la vulnérabilité
sociale. « La vulnérabilité biophysique se
détermine par la nature de l'aléa, sa probabilité,
l'importance de l'exposition des enjeux et la sensibilité physique des
enjeux ». Selon cette représentation, pour chaque enjeu
reconnu, il est possible d'établir une évaluation des dommages en
fonction des critères d'impact, de fragilité et d'exposition.
La vulnérabilité sociale, appelée aussi
(vulnérabilité d'organisation), est « la
capacité d'une société à anticiper l'aléa,
à faire face à l'urgence, à adapter son comportement en
temps de crise et à se reconstruire. La vulnérabilité
sociale est ainsi directement liée à la résilience et au
fonctionnement des sociétés14(*) ».
d. Résilience
La résilience désigne la
capacité des ménages à faire face aux chocs subis. Ce
mot a été employé, dans les années 60, par les
physiciens suivis des Ecologistes entre les années 70 et 80 qui
employaient le terme résilience pour définir la durabilité
ou la persistance d'un écosystème complexe. Holling (1973), a
introduit le concept de « systèmes résilients
». Un système est résilient, « s'il perdure
malgré les chocs et perturbations en provenance du milieu interne et/ou
de l'environnement externe ». La résilience est alors
définit comme « l'importance d'une perturbation qu'un
écosystème peut encaisser sans changer de
structure ». A la résilience s'ajoute la notion de
durée de retour à un état de fonctionnement acceptable. La
résilience, au sens économique désigne « la
capacité intrinsèque des entreprises, des organisations et des
communautés à retrouver un état
d'équilibre »15(*). En sciences sociales, les chercheurs distinguent la
« résilience passive » et
« la résilience proactive ». La
polysémie du terme nourrit de nombreux débats et montre la
difficulté de son utilisation. Malgré ces difficultés, le
mot résilience est devenu le concept central de la gestion des risques,
notamment dans les pays anglo-saxons.
e. Indice des inégalités du
genre
L'Indice des Inégalités du Genre (IIG)
désigne le désavantage d'un sexe par rapport à l'autre
dans la triple dimension : la santé reproductive ; l'autonomisation
et le marché de l'emploi. L'IIG est un indicateur social très
important dans l'analyse des données de notre travail, car il indique en
général les pertes en termes de développement humain,
causées par les inégalités entre femmes et hommes au
regard des dimensions suscitées. Cet indice, autrement appelé
calcul sur la base de la mesure des inégalités sensibles aux
associations est suggéré par Seth (2009) et
« mesure l'égalité des genres à travers
trois dimensions distinctes : l'égalité dans les
opportunités économiques, l'égalité dans le
développement humain et l'égalité dans les lois et
institutions16(*) ». L'IIG est sensible à la
conception des projets de reconstruction économique et sociale. Une
étude axée sur les trois dimensions de l'IIG permet
généralement de répondre aux questions de l'autonomisation
économique et sociale de la femme et de la parité hommes femmes
sur les plans économiques, professionnelles et sociales.
f. Capacité décisionnelle
La capacité décisionnelle est la capacité
de déterminer, de faire des choix et de les transformer en
résultats tangibles. Elle est la clé de l'autonomisation
économique, car elle permet à une personne de prendre des
décisions ou de les influencer, de remettre en question des normes
sociales et culturelles et de modifier les facteurs sous-jacents qui influent
sur leur capacité de réussite. « La capacité
décisionnelle est essentielle aux femmes si elles souhaitent participer
aux activités économiques et sociales et prendre leur place sur
le marché et dans les processus décisionnels familiaux et
sociétaux ». La capacité décisionnelle est
essentielle à la plus grande intégration des populations les plus
marginalisées dans l'économie et peut les aider à tirer
profit des produits de leurs activités.
I.2. La nécessité de l'autonomisation
économique des femmes.
a. Compréhension du problème
La RCA traverse une crise humanitaire complexe avec des
mélanges de situation d'urgence à la situation de
développement. Le relèvement, phase de transition entre l'urgence
et le développement, est une période cruciale pour le
rétablissement du pays et la stabilisation des communautés.
Les questions d'autonomisation de la femme ont fait l'objet de
plusieurs discussions et fora. En Janvier 2015, s'est tenu à Addis-Abeba
le 24ème Sommet de l'Union Africaine (UA) qui s'est
terminé sous un appel urgent aÌ l'autonomisation des femmes en
Afrique. Dans son discours de clôture, le Président de l'UA
reconnait que les femmes et les jeunes constituent un grand atout pour
l'Afrique ; d'ouÌ le thème du Sommet : «Année de
l'autonomisation des femmes et du développement pour la
concrétisation de l'agenda 2063».
L'autonomisation de la femme et le renforcement de son pouvoir
économique ont contribué à l'émergence de nombreux
pays qui ont su bénéficier des avantages de ces pratiques. Au
rang de ces Etats, figure le Canada qui reconnaît que le talent, la
créativité et le dynamisme en affaires de l'ensemble de la
population sont nécessaires à une croissance économique
durable. Le renforcement du pouvoir économique des femmes a une grande
incidence sur le développement des nations, parce qu'elles ont tendance
à consacrer une plus grande part de leur revenu à leur famille.
Comme les femmes constituent la majorité des pauvres,
l'amélioration de leur situation économique peut aussi contribuer
directement à accroître leur bien-être et, ce faisant,
briser le cycle de la pauvreté.
L'autonomisation économique est également un
puissant moyen pour assurer le respect des droits de la femme, réaliser
l'égalité entre les sexes et stimuler la croissance et le
développement qui, à leur tour, contribuent à
l'équilibre du genre. L'augmentation du revenu des populations encourage
la scolarisation des enfants dans des conditions où tant les filles que
les garçons sont inscrits à l'école. Les parents seront
aussi moins susceptibles de voir leurs filles se marier à un jeune
âge.
b. Autonomisation économique des femmes :
mesures et engagements
Des travaux de recherche et des programmes axés sur les
femmes et le travail sont appuyés par des organismes comme ONU Femmes,
l'Organisation de Coopération et de Développement Economiques
(OCDE), l'Organisation Internationale du Travail (OIT) et le Programme des
Nations Unies pour le Développement (PNUD). Des donateurs, y compris la
Suède, les États-Unis et le Royaume-Uni, ont
élaboré des approches pour faciliter la participation des femmes
à l'économie. Le secteur privé ne reste pas en marge de
cette dynamique en examinant des façons de favoriser la participation
des femmes à des postes de direction selon les principes
d'autonomisation des femmes du Pacte mondial des Nations Unies et de l'ONU
Femmes.
Au plan international, les dirigeants des États membres
de la Coopération Economique pour l'Asie-Pacifique (APEC), réunis
en 2011 dans le cadre du Sommet sur les femmes et l'économie, se sont
engagés à prendre des mesures concrètes
« pour réaliser le plein potentiel des femmes, les
intégrer plus pleinement dans les économies de l'APEC, exploiter
leurs talents, éliminer les obstacles qui limitent leur participation
économique et maximiser leur contribution à la croissance
économique ». La FAO a mis en valeur le rôle des
femmes dans un de ses rapports17(*) qui mentionne que le rendement des agricultrices
pourrait augmenter de 20% à 30 % si les femmes avaient le
même accès aux ressources productives que les hommes. La
production agricole totale dans les pays en développement pourra alors
croitre dans une proportion de 2,5% à 4%. La Banque Mondiale (BM) est
parvenue à attirer l'attention mondiale sur les enjeux qui entourent
l'autonomisation économique des femmes18(*).
En RCA, le processus de promotion de la femme et de
l'égalité de genre a connu un certain nombre d'avancées
sur les triples plans institutionnel, politique et juridique. Des dispositifs
institutionnels en faveur de l'égalité entre les hommes et les
femmes, de l'équité et de l'autonomisation des femmes ont
été mis en place. On peut citer la création d'un
Ministère en charge de la Promotion du Genre et d'un Comité
Technique sectoriel « Egalité de Genre et Réduction de
la pauvreté »19(*) pour appuyer les actions des organisations
féminines et des partenaires.
c. Le cadre juridique
Les cadres juridiques définissent et garantissent les
droits des femmes et des hommes à titre de citoyens et d'acteurs
économiques. Il arrive cependant que les lois et les règlements
visent différemment les hommes et les femmes à cause de leurs
rôles et de leurs responsabilités distincts. Des recommandations
récentes sont fondées sur de plus vastes engagements portant sur
les droits des femmes et l'égalité entre les sexes qui
fournissent une norme pour les approches d'autonomisation économique des
femmes et des orientations à cet égard. La communauté
internationale a adopté la Déclaration et le Programme d'action
de Beijing, la Convention sur l'élimination de toutes les formes de
discrimination à l'égard des femmes (CEDEF) et diverses
conventions de l'OIT (dont la convention n° 111 sur les droits et la
protection des travailleurs, et la Convention concernant la discrimination en
matière d'emploi et de profession).
Plusieurs instruments juridiques ont été alors
élaborés dont certaines dispositions soutiennent
l'égalité entre hommes et femmes et promeuvent l'autonomisation
économique des femmes. Il s'agit, entre autres, de : la Charte Africaine
des Droits de l'Homme et des peuples et son protocole ; la Loi
n°09.004 du 29 janvier 2009 portant Code du travail ; la Loi
n°09.014 du 10 août 2009 portant Statut Général de la
Fonction Publique et la Loi n°97.13 du 11 novembre 1997 portant Code de la
famille et la Constitution de la République du 13 décembre
2015.
Des documents de politiques et stratégiques ont
également été élaborés pour renforcer cet
engagement politique, notamment le Document de Stratégie de
Réduction de la Pauvreté (DSRP II 2011-2015) et la Politique
Nationale de Promotion de l'Egalité et de l'Equité (PNPEE)
adopté en 2005 et son Plan d'Action multisectoriel de 2007. Enfin, la
RCA a souscrit à la CEDEF et s'est engagée à tout mettre
en oeuvre pour contribuer à la réalisation des objectifs mondiaux
communs. C'est le cas de l'objectif 3 des OMD qui vise à
« promouvoir l'égalité de genre et à renforcer
le pouvoir des femmes » et du cas des besoins de promotion de
l'équité entre les hommes et les femmes, formulés par la
4ème Conférence mondiale sur les femmes autour de
quatre points communs à l'ensemble des régions du monde : la
réduction de la pauvreté ; la protection des droits des femmes ;
la participation des femmes aux instances de décision politique et
économique et l'intégration économique de la femme.
I.3. La corrélation entre pauvreté
d'existence, autonomisation de la femme et promotion du genre
Pourquoi traiter des inégalités entre les sexes
en matière d'emploi et de l'impact différencié selon le
sexe de la crise financière et économique sur l'emploi des femmes
? En quoi cela est-il important ? C'est en ces termes que Mme Michelle
Bachelet, Directrice de l'ONU Femmes a amorcé son discours le 11
Décembre 201220(*).
Elle a mentionné la nécessité d'analyser les
inégalités entre les sexes au niveau de l'emploi, du commerce et
de l'impact de la crise financière, car les hommes et les femmes sont
touchés différemment. Les pays africains qui enregistrent les
meilleurs taux de l'IDH ont une bonne pratique de l'IIG. Le
Développement Humain est très lié à la mesure des
inégalités sensibles au genre.
Malheureusement, l'analyse des performances en termes
d'Indicateurs de Développement fait observer des différences
remarquables entre les sexes. L'analyse de la structure de la population et des
principaux indicateurs économiques montre une forte concentration des
femmes en milieu rural 50,4% contre 49,6% d'hommes qu'en milieu urbain
où elles sont presque égales aux hommes - 50,99% des femmes
contre 49,01% d'hommes -. En termes d'indicateurs de pauvreté, le milieu
rural est plus pauvre 69,4% que le milieu urbain 49,6% en général
et qu'il y a 81% de femmes pauvres en milieu rural contre 69% d'hommes. L'IDH
est de 0.341 et classe la RCA au 186ème rang sur 188
économies observées au niveau international et au
50ème rang sur 52 Etats africains. Au plan économique
les femmes sont plus concentrées dans le commerce (57%) et
l'agriculture (51%) et opèrent pour la plupart dans l'informel.
Dans le secteur formel, la proportion des femmes est plus faible dans certains
métiers qui semblent avoir un caractère masculin, ce qui renforce
leur faible pouvoir décisionnel dans la sphère familiale mais
aussi communautaire. L'IIG est passé de 0,76821(*) à 0,46922(*) le classant à la
40ème position des Etats ayant les bonnes pratiques en faveur
de la promotion du genre sur les 52 Etats africains ; la Banque Mondiale l'a
classé en 2014, 188ème sur 189 pays selon le
classement du Doing business23(*) au classement international et
50ème sur 52 économies africaines.
a. Une potentialité économique mal
exploitée
En Centrafrique, l'importance numérique de la
population féminine (50,2% de la population totale) constituerait une
force physique très importante si les potentiels se trouvant en elle
arrivent à être libérés. Malheureusement, elle subit
une pression qui l'empêche de contribuer efficacement au processus de
reconstruction du pays. La connaissance des relations socialement construites
liant les femmes aux hommes, les attentes et rôles assignés
à chaque sexe dans la société permet de mieux mettre en
évidence les causes structurelles qui assignent aux femmes un statut
socialement différent à celui des hommes comme l'a
souligné Mme Bachelet (2012) « tant que les politiques ne
s'attaqueront pas aux impacts différents et discriminatoires sur les
femmes, les droits des femmes et des filles continueront d'être
violés sur le marché du travail, et les économies et les
sociétés n'atteindront pas leur plein potentiel ».
La pauvreté frappe en effet plus de femmes que d'hommes et la
pauvreté d'existence est encore prépondérante. Les
ménages dirigés par les femmes sont pauvres avec plus de charge
familiale, alors qu'elles ont un faible accès aux patrimoines
matériels et résidentiels.
b. Le développement du leadership
féminin et l'égalité entre les sexes
La question de leadership au sein des organisations
féminines fragilise les actions des ONG en faveur des femmes selon de
nombreux responsables de programmes comme Christian VOVI, Coordonnateur PAF
à IRC qui souligne « les principales difficultés
qu'on a rencontré avec les groupements de femmes appuyées par IRC
sont l'appropriation des activités, le mélange des
responsabilités associatives avec les tâches
ménagères et le leadership excessif des femmes ».
La structuration de certains groupements et plateformes des femmes est
caractérisée par un manque d'organisation et de stratégie
qui se traduit par des divisions internes ou entre les organisations. En effet,
certains leaders des organisations féminines ont un leadership excessif
sur les autres membres de leur groupement. Ceci fragilise les stratégies
des femmes et créent un conflit de leadership qui limite les efforts de
leur autonomisation et leur émancipation consentis par les acteurs
humanitaires.
III. ETAT DES LIEUX DE LA RECONSTRUCTION ECONOMIQUE ET
SOCIALE ET DE L'AUTONOMISATION DE LA FEMME
III.1. Les principaux défis de reconstruction en
RCA
De la complexité de la crise aux défis
institutionnels en passant par les défis sociaux, plusieurs défis
caractérisent le processus de reconstruction de la RCA. Le plus
important est de concilier les différents acteurs, domaines et
échelles de la reconstruction pour mettre en place une structure sociale
qui pérennise la paix, gage du développement économique et
de stabilisation sociale.
a. Une sortie de crise complexe avec les phases de
relèvement entrecoupées des phases d'urgence
L'analyse approfondie de la crise centrafricaine avec des
situations d'urgence entrecoupées des situations de relèvement
nécessite une bonne stratégie de développement susceptible
de ne pas subir davantage de choc. En effet, si le calme revenait petit
à petit à Bangui et dans une partie du pays entre janvier et
décembre 2015, la situation sécuritaire reste volatile, en
particulier à Bangui et dans le centre du pays, où anti-balaka et
ex-Séléka s'affrontent régulièrement ainsi que sur
le corridor Bangui-Garouaboulaye. L'autorité de l'Etat reste absente sur
la plus grande partie du territoire national, une majorité des
fonctionnaires n'ayant pas regagné leurs postes. Les conditions de vie
des populations sont gravement détériorées, sur tous les
plans : économique, sécuritaire, humanitaire, alimentaire et
sanitaire.
Le 26 Septembre 2015, alors que le pays se trouvait presque
dans la phase de relèvement par endroit, la ville de Bangui a une fois
de plus été secouée par le regain des violences
occasionnant 77 décès24(*), 414 blessés, 48.131 nouveaux cas des PDI,
1.086 Réfugiés ayant traversé le fleuve Oubangui vers la
RDC et le pillage des bâtiments abritant les bureaux des acteurs
humanitaires. Cette flambée de violence ainsi que celle du 27 Octobre
ont replongé les quartiers du sud de la ville de Bangui - qui
constituent notre aire de recherche - dans une nouvelle phase d'urgence, alors
que des activités de reconstruction et de stabilisation des
déplacés retournés de la crise de 2013 dans leurs
communautés de retour, commençaient déjà à
être amorcées. On assiste aussi à des attaques
organisées et coordonnées des groupes armés sur des
marchandises en partance pour Bangui ou de Bangui pour les zones de Province.
L'attaque des convoies de marchandise et les assassinats des convoyeurs sur le
Corridor Bangui-Garouaboulaye ont, non seulement eu des conséquences
politiques et sécuritaires, mais aussi économiques et sociales.
Les hommes armés ont entouré la capitale, paralysant ainsi la
circulation sur les axes qui l'approvisionnent en vivre pour créer la
pénurie et la flambée des prix, pillant les ONG et les pharmacies
pour intensifier la crise humanitaire et le chômage qui bat son plein,
terrorisant la population pour déclencher la haine et le
mécontentement et plonger le pays dans la violence et
l'insécurité.
Tout porte à croire qu'à quelques jours des
échéances électorales, des stratégies sont mises en
place pour asphyxier la ville de Bangui en la coupant de toutes les
activités économiques. Une telle stratégie ne pourrait
qu'aggraver la souffrance des acteurs économiques centrafricains, en
particulier les femmes et les jeunes qui exerçaient pour la plupart dans
le secteur informel et sont largement dépendants d'autres acteurs
économiques : les grossistes.
b. La cohésion sociale : un dilemme
à la stabilisation du climat des affaires favorable à la
reconstruction économique en RCA
La cohésion sociale entre les communautés
demeure un défi majeur à la reconstruction économique et
sociale de la RCA. En effet, il a toujours existé en Centrafrique, une
organisation administrative entre les communautés, regroupées en
zones d'intérêts économiques : commune
d'élevage dominée par une forte présence de la population
musulmane et commune agricole à majorité chrétienne.
Traditionnellement, la répartition de la population active en
Centrafrique par secteur d'activités présente une
complémentarité avec la répartition par couche religieuse.
Le secteur de commerce, surtout l'importation et le commerce de gros, est en
général dominé par la population musulmane et les
libanais. La population chrétienne, plus active dans l'agriculture que
le commerce, ne se limite pour la plupart que dans le commerce de
détail. Il existait alors une parfaite harmonie et un climat d'entente
cordiale entre différentes communautés, même dans la vie
des marchés. Certains commerces sont détenus en
général par des musulmans, d'autres uniquement par les
chrétiens. Cette organisation virtuelle crée une relation
d'interdépendance entre les communautés qui vivaient ensemble
pour subvenir à leurs besoins.
La connotation ethno-religieuse qu'a prise la crise de Mars
2013 a occasionné un grand bouleversement dans cette organisation et a
mis à rude épreuve la cohabitation entre les différents
acteurs économiques. Avant la crise de Décembre 2013 par exemple,
le commerce de la farine du maïs pratiqué par les femmes sur les
marchés de la place répondait à cette organisation. Bien
que la culture du maïs se fasse par des populations majoritairement
chrétiennes des zones agricoles, l'achat et le transport des sacs des
grains de maïs vers les grands centres de consommation (ville urbaine) se
faisaient par des grossistes et des camionneurs majoritairement musulmans.
Actuellement, sur les marchés de la place, on assiste à une
pénurie de cet aliment dont le prix à presque doublé du
fait du départ massif des commerçants musulmans qui
exerçaient dans la chaine de cette filière d'une part et par la
rareté du maïs sur les marchés due au fait que les
grossistes et camionneurs musulmans ne peuvent plus s'approvisionner depuis les
zones de production, d'autre part.
Parallèlement aux activités d'appui à
l'autonomisation de la femme, la prise en compte de la dimension sociale de
cohabitation entre les acteurs économiques impactera la pertinence des
actions à mettre en oeuvre. Pour les acteurs, il ne se pose pas de
problème de cohabitation avec les acteurs d'autre confession religieuse
comme en témoigne les résultats d'un sondage sur l'intention de
retour des acteurs économiques des marchés du Km5,
réalisé par l'ONG ACTED25(*). En effet, l'ensemble des acteurs économiques
auditionnés reconnaissent que le commerce n'a pas de frontière et
qu'ils n'ont pas à choisir de clients. Ils affirment que la RCA est un
pays laïc et qu'ils ont toujours vécu en harmonie avec les
communautés de différentes confessions religieuses. Pour eux,
l'islam et le christianisme ne sont juste que deux religions et non deux
nationalités. Si pour les commerçants, la question de
cohabitation entre acteurs de différentes confessions n'est pas un
problème, elle n'en demeure pas vraie pour les consommateurs qui, eux,
viennent de tout horizon et pensent que le désarmement et la
sécurité sont des critères encourageant les relations
commerciales (vendeurs/clients) de différentes confessions.
Il existe tout de même une lueur d'espoir favorable au
rétablissement de cohésion sociale entre les communautés
de différentes confessions : les habitudes d'affaires connues de
tout centrafricain. En effet, la cohabitation entre musulman et
chrétien, vue sous l'angle d'opportunité économique est un
facteur encourageant le rétablissement d'un climat de cohésion
sociale, car si les populations chrétiennes sont à
majorité fonctionnaires et cultivateurs, les musulmans eux, sont
d'essence commerçants et éleveurs. Ce qui nécessite une
complémentarité dans les relations pour parvenir à lutter
ensemble contre la crise alimentaire que traverse le pays.
c. La coordination entre les acteurs et la
complémentarité des actions
La volatilité du contexte humanitaire né des
crises répétitives de la Centrafrique est un handicap à
des actions de relèvement durable, comme l'a remarqué le
Gouvernement centrafricain lors de l'élaboration du Programme d'Urgence
pour le Relèvement Durable (PURD). La reconstruction, en effet,
nécessite la définition d'une stratégie de coordination
des interventions entre le Gouvernement et les acteurs en travaillant ensemble
pour atteindre des objectifs communs qui permettent l'instauration d'une paix
durable et d'un environnement sécuritaire favorable à la
stabilisation des déplacés retournés dans leurs
communautés de retour. La pérennisation des acquis des
activités de reconstruction économique et sociale, qui implique
la notion de la durabilité des actions, devra s'inscrire dans des
programmes à moyen et long terme. La période de conflit nait
différents besoins au sein des communautés dont la réponse
à un seul volet n'apporte pas de solution immédiate. La
reconstruction économique et sociale impose la remise en état de
l'appareil de l'Etat sur toute l'étendue du territoire, une
collaboration entre les acteurs apportant l'assistance, les organisations
locales et les institutions de l'Etat qui doivent être associées
dans le processus d'implémentation des activités des programmes,
puisque « la restructuration doit être calibrée en
fonction des capacités du pays à cette
période »26(*). La réussite des actions de
reconstruction repose sur un effort participatif intégré de la
communauté dans toute leur composante pour une réconciliation
pacifique qui nécessite « la volonté de mettre fin
une fois pour toute à ce qui a pu dresser des peuples l'un contre
l'autre »27(*). Dans cette logique de coordination des
interventions, l'Etat assure la protection des acteurs humanitaires et facilite
l'ouverture d'un couloir et d'un espace humanitaire favorable à la
réalisation des interventions jusqu'à l'instauration d'un
sentiment de confiance.
III.2. Le rôle des femmes dans le processus de
reconstruction économique et sociale
Face à l'incertitude de l'avenir de la femme au plan
international en général et dans les pays
sous-développés en particulier, la communauté
internationale a pris conscience de la nécessité de l'implication
de la femme en tant qu'actrice de développement et a
déclaré l'année 1975, année internationale de la
femme. Cette année constitue le repère des initiatives visant
l'implication de la femme dans le processus de développement et la
promotion de l'égalité de genre.
a. L'exemple du Canada et d'ONU Femmes en
matière d'autonomisation économique des femmes
L'ONU Femmes compte parmi ses toutes premières
priorités la promotion de l'autonomisation et des opportunités
économiques des femmes. L'exemple du Canada en matière
d'autonomisation de la femme nous édifie pour la compréhension de
cette problématique.
En effet, depuis quelques années, les Canadiennes sont
plus nombreuses à gravir avec succès les échelons et
à décrocher des postes d'influence dans la sphère
économique au niveau national et international. L'apport des PME
à propriété majoritairement féminine a fait que
l'économie canadienne en 2011 s'est chiffrée à environ 148
milliards de dollars. Ce qui motive la conclusion du Gouvernement canadien en
ses termes : « toute aide visant à améliorer
le taux de survie et à promouvoir la croissance des entreprises
féminines aura d'importantes retombées sur le
développement économique du Canada, y compris sur l'emploi, les
revenus fiscaux et les exportations ». Dans cette approche,
l'Etat canadien et l'ONU Femmes ont organisé à Ottawa, en
octobre 2011, la Conférence internationale sur l'autonomisation
économique des femmes à l'issue de laquelle plusieurs engagements
ont été pris par le Gouvernement canadien, conformément
à son Plan d'action en matière d'efficacité de l'aide.
Le Canada et l'ONU Femmes ont également convenu de
mettre en ligne le Portail du savoir sur l'autonomisation
économique des femmes pour mettre à la disposition des
entrepreneures, des praticiens et des décideurs du monde entier une
somme plus importante de recherches appliquées et de connaissances. Ce
portail deviendra un guichet unique pour se procurer l'information, les
ressources techniques, les connaissances et les pratiques exemplaires les plus
récentes sur les occasions d'affaires et les débouchés
économiques.
b. Les actions d'autonomisation de la femme en
Centrafrique
Depuis deux ans, les acteurs humanitaires ont
été au chevet de la RCA pour apporter assistance aux populations
les plus vulnérables qui en ont besoin. Plusieurs actions ont alors
été entreprises pour améliorer les conditions de vie des
populations en renforçant leur résilience.
o Un modèle de la promotion du genre en Afrique
centrale
L'Etat centrafricain déploie des efforts pour
encourager l'autonomisation de la femme dans le contexte de reconstruction du
pays. L'avènement de Catherine SAMBA-PANZA à la tête de
l'Etat est une preuve de l'engagement au niveau pays pour encourager la
promotion de l'égalité du genre. Premier Etat africain à
avoir une femme Premier Ministre (Mme Elisabeth DOMICIEN) et premier Etat
d'Afrique Centrale à hisser une femme au plus haut sommet de l'Etat, la
RCA justifie dans les faits sa volonté de promouvoir
l'égalité entre les sexes tout en mesurant l'impact positif de la
place importante des femmes dans tous les secteurs de la vie professionnelle,
politique, économique et culturelle. Même si des progrès
restent à faire, les fondations sont bien visibles et mesurables.
o Le Programme d'Urgence pour le Relèvement
Durable
Face à la crise centrafricaine, le Gouvernement
concentre désormais tous ses efforts sur le Programme d'Urgence pour le
Relèvement Durable (PURD) 2014-2016. Le PURD apparait aujourd'hui comme
un cadre de référence pour le dialogue et la concertation avec
les partenaires techniques et financiers en vue de mobiliser le financement
nécessaire pour les grandes actions de relèvement post crise. Il
privilégie le rôle des femmes dans le développement
économique et social de la RCA dans un contexte de redynamisation du
secteur privé et de développement des activités du secteur
bancaire.
Le Gouvernement reconnait que l'implication accrue de la femme
dans le monde de l'entrepreneuriat privé est un gage certain de la
reconstruction économique et sociale de la RCA. Il fait de la lutte pour
la promotion de l'égalité et de l'équité du genre
une des priorités du processus de reconstruction et de consolidation de
la paix. Ce qui se traduit par l'intérêt qu'accorde le PURD
à la thématique genre qui est pris en compte dans la
stratégie 3 « Relance des activités dans les
secteurs sociaux » avec un budget prévisionnel évolutif
passant de 70 millions en 2014 à 860 millions en 2016. Cependant, si
l'on considère l'évolution du coût global des actions
prioritaires de l'orientation stratégique 3 du PURD, la part
réservée au secteur genre est en régression : il
occupe 1,57% du budget total de la stratégie 3 en 2014, 1,54% en 2015 et
1,08% en 2016.
c. Le secteur privé centrafricain
L'Union Nationale du Patronat Centrafricain (UNPC),
première plateforme des patrons d'entreprise en Centrafrique, est si
intéressée par l'émergence d'une classe des femmes
entrepreneures afin d'augmenter leur représentativité dans le
rang de ses adhérents qui, jusque-là est de 6,66% sur 105
entreprises adhérant à l'UNPC. L'UNPC a organisé en 2008
des « Journées de l'Entreprenariat Féminin en
Centrafrique » qui visent à promouvoir l'entrepreneuriat
féminin en Centrafrique et à susciter une prise de conscience
collective des femmes centrafricaines en tant qu'actrices du
développement économique et social. L'UNPC reconnait l'existence
de plusieurs obstacles jalonnant le parcours professionnel des entrepreneures,
au rang desquels, on trouve: i. la diminution du temps de travail des femmes
par les responsabilités domestiques ; ii. le manque de garantie
empêchant certaines femmes d'accéder aux crédits et
iii. les préjugés liés au genre qui affectent les femmes
et le choix des secteurs d'activités. Toutes ces difficultés,
selon le patronat centrafricain constituent un frein à la promotion de
l'entrepreneuriat féminin en RCA28(*). Le soutien du patronat centrafricain est une
nouvelle stratégie de l'UNPC qui croit à la femme pour le
développement de la RCA et qui tient à encadrer les
activités des femmes, à identifier toutes les opportunités
favorables à l'épanouissement de leurs affaires et à
terme, mettre à leur disposition un fonds de garantie des crédits
et de création d'entreprise.
III.3. Les facteurs de blocage à l'autonomisation de
la femme et les liens avec l'inégalité et l'iniquité du
genre.
Les comportements socioculturels sont au centre de bien des
obstacles à l'autonomisation économique des femmes, car ils
créent des attentes négatives aux domaines de travail
« naturels » des hommes et des femmes et encouragent la
discrimination entre les sexes. Les stéréotypes voulant que
l'homme soit le principal soutien de famille limitent les possibilités
des femmes de se joindre à la population active ou de choisir une
vocation à fort potentiel économique. Ils limitent aussi les
efforts de la reconstruction socioéconomique du pays du fait que les
femmes n'arrivent toujours pas à libérer tout le potentiel qui
est en elles en vue de participer au processus. Les principaux problèmes
du genre en Centrafrique sont regroupés en quatre catégories,
à savoir : i) le faible taux de scolarisation des filles et le
manque de leur participation au programme de formation ; ii) les tabous et
préjugés socioculturels qui ont des répercussions sur la
capacité des femmes à entreprendre comme les hommes ; iii)
l'inaccessibilité physique et financière au droit et à la
défense des groupes sociaux vulnérables et iv) la faible
représentation des femmes dans les juridictions de droit moderne et leur
insuffisance dans les juridictions de droit coutumier.
a. Les pesanteurs culturelles
Dans la société centrafricaine, les valeurs
culturelles sont basées sur les coutumes traditionnelles et accordent
malheureusement beaucoup plus d'importance à la femme en tant que
mère, épouse et femme au foyer. Dès leur jeune âge,
on apprend aux garçons une éducation faisant de lui un être
supérieur aux filles. Cette perception sociale de la femme a des
conséquences importantes sur son épanouissement social et sur sa
participation effective au processus du développement. Malgré une
espérance de vie moyenne plus élevée que celle des hommes,
les femmes centrafricaines courent plus de risque de décéder
entre 15 et 49 ans en raison de la mortalité maternelle qui est due aux
mariages précoces, aux complications de l'accouchement et aux nombreuses
pratiques traditionnelles au rang desquels figure l'excision.
Les tâches domestiques et de soins ainsi que les travaux
agricoles à la ferme familiale, qui épuisent leur temps et leur
énergie, rythment la vie quotidienne des populations féminines
centrafricaines. Le manque de temps est la principale raison de la
présence accrue des femmes dans l'économie non structurée,
ce qui les pousse à opter pour du travail à domicile, qui ne
nécessite aucun déplacement, ou encore un emploi à temps
partiel, flexible ou autonome, qui leur permet de choisir leur propre horaire
de travail. Il y a lieu ici de mentionner la nécessité de
réduire les contraintes de temps et de mobilité qu'elles
rencontrent, ou d'en tenir compte, afin de proposer aux femmes des
activités à plus fort revenu.
Il importe de souligner également que la culture
centrafricaine n'est pas habituée des valeurs entrepreneuriales. En
effet, un centrafricain, titulaire d'un diplôme en agronomie, en
architecture, en génie civile, etc. préfère attendre
l'intégration dans la fonction publique alors qu'il est formé, de
part son domaine, pour aider l'Etat dans la création d'emploi. Aussi,
les parents centrafricains n'inculquent pas à leurs enfants les notions
d'initiative entrepreneuriale. Les femmes centrafricaines ne sont donc pas
épargnées de cette situation.
b. La faible participation des femmes aux organes de
prise de décision
Au lendemain de la prise de pouvoir du 24 mars 2013, on note
une faible participation de la femme centrafricaine dans les organes de prise
de décision, contrairement aux quelques avancées observées
au début des années suivant le coup d'Etat de 2003 qui a conduit
à l'élaboration d'une nouvelle Constitution avec une
adhésion à l'égalité de genre et prônant le
principe de quota pour la participation des femmes (30%) aux organes de
décision (Art 69 de la Constitution de 2004).
Pour une gestion pacifique de la crise centrafricaine, l'Union
Africaine a proposé aux autorités administratives une approche
participative et inclusive en impliquant toutes les couches sociales du pays.
On a constaté malheureusement une faible participation des femmes dans
les grands foras de résolution de la crise. Leurs revendications sont
alors limitées. Sur les 52 participants présents au sommet de
Libreville, seulement 06 femmes ont pris part aux assises. Au sommet de
Ndjamena, 2 femmes seulement ont participé officiellement. Bien que
l'Accord de Ndjamena s'inscrive dans la vision participative et inclusive de
l'UA en proposant la constitution d'un Gouvernement d'union nationale et
inclusif, on a constaté une diminution du taux de participation des
femmes aux organes de prise de décision de 2013 à 2014. Le nombre
des femmes membres du Gouvernement est passé de 06 en 2012 à 02
puis à 03 sur 39 membres du Gouvernement Djotodja 1 (07,69%) en 2013.
c. Différence de pouvoir économique
entre les sexes
Des progrès ont été enregistrés en
faveur d'égalité entre hommes et femmes, mais un écart
économique considérable est encore observé entre les
sexes. En effet, les contraintes d'accès à des crédits de
création d'entreprise limitent la capacité des femmes à
migrer dans les institutions patronales. Sur 105 entreprises, membres de
l'UNPC, seulement 7 ont pour propriétaire des femmes et une entreprise
seulement a pour propriétaire femme sur les 24 entreprises
affiliées au Groupement Interprofessionnel Centrafricain (GICA). En
outre, les femmes sont moins nombreuses que les hommes à occuper des
postes où elles exercent un leadership économique formel. Cette
différence de capacité économique observée entre
les sexes résulte de divers obstacles. Les femmes agricoles ont
généralement du mal à acquérir les mêmes
connaissances et compétences spécialisées que les hommes,
pour obtenir des intrants et des services financiers et professionnels
équivalents.
Il est également reconnu que le manque de pouvoir
décisionnel des femmes limite leur choix de décider de leurs
propres conditions de vie ou d'influer sur les décisions collectives
avec une incidence sur leurs moyens de subsistance, leur mobilité ainsi
que leur volonté de stabiliser dans leur communauté de retour
après les crises. Ces obstacles reposent sur les attitudes
socioculturelles discriminatoires et leurs manifestations, qui peuvent nuire
considérablement à la participation des femmes à
l'économie et à des activités productives. Les femmes sont
majoritaires dans des filières d'activités destinées
directement à la consommation des ménages. De telles
activités peuvent vite tomber en faillite, s'il y a une mévente
ou en cas de difficultés financières ne permettant pas au mari de
subvenir aux besoins alimentaires de la journée, les marchandises sont
utilisées pour l'alimentation de la maison. Or, bien souvent leur
travail dans ces filières n'est ni rémunéré, ni
pris en compte, même s'il contribue aux économies nationales et
locales.
d. Difficultés d'accès au crédit
de fonctionnement
Il existe des conditions très contraignantes
d'accéder à des crédits, par exemple le fait d'avoir une
maison bâtie comme garantie d'octroi de crédit. La majorité
des commerçantes n'ont pas connaissance de la microfinance. C'est en
réponse aux difficultés d'accès au crédit
d'affaires que rencontrent les femmes et au déficit d'information sur
les conditions de demande en service financier que le Gouvernement
centrafricain a élaboré une Stratégie Nationale de Finance
Inclusive (SNFI) autour de quatre axes qui prévoit « une plus
grande inclusion financière à travers l'offre d'une gamme
très variée de services financiers par diverses catégories
d'institutions financières aux populations exclues des circuits
financiers classiques, particulièrement aux femmes et jeunes
économiquement actives »29(*).
e. Plafond de verre et autonomisation de la
femme
Figure 1 : Répartition des travailleurs selon leur
statut professionnel et le sexe
Apparue aux Etats Unis à la fin de 1970, l'expression
Plafond de verre désigne l'ensemble des obstacles que rencontrent les
femmes pour accéder à des postes élevés dans les
hiérarchies professionnelles. Il reprend une notion présente dans
le film d'Elia Kazan (Le Mur invisible 1947) et s'est fait
connaître en 1986 à la suite d'un article publié dans le
Wall Street Journal. Le «?plafond de verre?» qui entrave leur
carrière constitue une réalité indéniable mais qui
résiste à toute explication simpliste30(*). Les statistiques
révèlent une forte prépondérance masculine aux
postes de pouvoir et de décision.
En RCA, les chefs des moyennes et grandes entreprises sont
à 93?% des hommes. Si le nombre des femmes dans les postes d'encadrement
varie beaucoup d'une région à l'autre, elles restent dans tous
les cas très minoritaires dans les postes de direction et de
décision stratégique.
Source31(*) : Bureau Central du Recensement
(BCR)
Les femmes sont plus nombreuses dans la population active
occupant des emplois indépendants et d'aide familiale. Dans l'emploi
salarié et comme employeur, elles occupent une proportion trop infime
que celle des hommes. En Novembre 2015, elles représentent 28,13% des
Ministres (9 femmes sur 32 membres du Gouvernement). Les entretiens avec les
Chefs de Service du personnel de différents ministères
révèlent qu'une des raisons évoquées pour une
faible représentativité des femmes a été les
difficultés d'accès dans les villes de province qui limitent la
mobilité des femmes. Ce qui fait que tous les postes de
responsabilité en province ou presque ne sont occupés que par des
hommes. Ce qui suscite un débat, car si l'Etat peut garantir la
sécurité des hommes en province, il peut en faire autant pour les
femmes. Il s'agit là d'une simple perception basée sur les
constructions sociales.
Conclusion
En somme, de la stabilité à l'instauration d'une
paix durable, plusieurs défis entravent le processus de reconstruction
économique et sociale en Centrafrique. Le relèvement
économique s'annonce difficile dans un contexte où les hommes
armés continuent de semer la terreur derrière laquelle ils
trouvent leur compte. Jusqu'à l'année 2000, les informations
aussi précises et détaillées que possibles sur la
situation des femmes sont peu disponibles en Centrafrique. Deux
évènements importants ont donné la sonnette d'alarme en
2000 à la Société civile et au Gouvernement centrafricain
de se pencher davantage sur les questions du genre. Il s'agit de : i. la
conférence de Beijing + 5 et de la 23ème
Assemblée Générale des Nations Unies qui a adopté
la Déclaration du Millénaire.
A la lumière de tout ce qui précède,
plusieurs actions ont été réalisées au niveau
international et national pour que la femme puisse être participative au
processus du développement. Mais, face aux réalités du
terrain et aux besoins spécifiques des femmes, les différentes
actions tendant à améliorer les conditions de vie restent
insuffisantes. Plusieurs analyses décrivent la manière à
laquelle les changements dans les habitudes de communication peuvent avoir des
effets différents pour les femmes et pour les hommes, avec une incidence
sur la croissance économique et la réduction de la
pauvreté. Les politiques qui accroissent les chances tant pour les
femmes que les hommes augmenteront le potentiel de réduction de la
pauvreté.
Pour que les initiatives puissent apporter une réponse
complète à l'ensemble des obstacles de l'autonomisation
économique des femmes, il est essentiel de prendre en compte les
facteurs socioculturels qui limitent la capacité des femmes d'interagir
avec les marchés et d'en profiter, comme l'absence de
rémunération, la répartition inéquitable du travail
ménager, la mobilité limitée, ainsi que la
prévalence de la violence sexuelle et fondée sur le genre.
L'autonomisation économique des femmes signifie donc qu'il faut
s'attacher à réduire les obstacles qu'elles doivent surmonter
pour participer à la croissance et au développement et en tirer
parti, et qu'il faut travailler à assurer le respect des droits des
femmes.
CHAPITRE 3 : LES ACTIVITES DE RECONSTRUCTION ECONOMIQUE
ET
SOCIALE POUR L'AUTONOMISATION DE LA FEMME A BANGUI ET
SES ENVIRONS
Introduction
Il y a de plus en plus consensus selon lequel
« la suppression des obstacles à l'autonomisation
économique des femmes est indispensable à une croissance
économique soutenue, inclusive et durable, à la réduction
de la pauvreté, à la sécurité alimentaire et
à l'atteinte de l'égalité entre les
sexes »32(*). La Centrafrique traverse encore une période
la plus sombre de son histoire et les efforts ont été
déployés tant par le Gouvernement que par les partenaires pour la
booster vers le développement. Le circuit économique informel
structuré autour des activités agro-pastorales et des AGR est
sérieusement déstabilisé à cause de
l'insécurité et des tracasseries sur les voies de communication
dans l'Est et le Centre du pays. Plusieurs activités ont d'ors et
déjà été entreprises et seront encore
envisagées pour la reconstruction économique. Il est cependant
nécessaire de s'orienter vers des activités qui peuvent avoir un
impact économique durable dans le temps et dans l'espace. Une de ces
activités reste le renforcement du pouvoir économique et du
statut social de la femme pour son efficacité dans le processus.
L'autonomisation de la femme et la promotion du genre,
thématiques étroitement liées, apparaissent
jusque-là comme de simples problèmes sociaux pouvant se
résoudre par un apport de la parité ou un simple partage des
rôles entre les hommes et les femmes. Ces questions sont toujours
perçues comme l'exercice du pouvoir et, se faisant, se heurte à
d'énormes difficultés dans la mise en oeuvre, car
« si la construction sociale des sexes octroie des pouvoirs
imaginaires aux hommes (prédispositions) l'exercice de ce pouvoir n'est
pas imaginaire. Il est inscrit dans nos réalités et ceci dans
tous les domaines de la vie : politique, sociale bien sûr,
économique, etc. »33(*). C'est pourquoi, nous n'allons pas aborder la
question de promotion du genre sous l'angle d'égalité physique
entre hommes et femmes, mais plutôt sous l'angle d'opportunités
économiques, d'apport au développement et de la
répartition du pouvoir social.
I. ANALYSE DES RESULTATS DE L'ETUDE
I.1. Déroulement de l'étude
Les enquêtes ont duré un mois, car nous les avons
réalisées que les Samedi et Dimanche, compte tenu de notre
occupation au lieu de stage. Nous avons donc enquêté 10 jours
durant, soit 12 enquêtes par jour. Les contraintes sécuritaires
ont limité notre travail.
I.2. Eléments clés de l'étude
a. Questionnaire utilisé pour
l'enquête
Le questionnaire utilisé était basé sur
les thématiques suivantes : données
sociodémographiques ; Vulnérabilité des
ménages des enquêtées ; Capital économique et
social ; Activités Génératrices de Revenu ;
Compétences et aptitude et Niveau de connaissance sur les
structures de microfinance. Ces thématiques comportent chacune une
série de questions ouvertes et fermées permettant de capturer au
mieux les réponses des personnes en tenant compte à la fois des
besoins de l'enquête mais aussi des problématiques et des
spécificités identifiées par les populations
elles-mêmes.
b. Caractéristiques des
enquêtées
ü Répartition des enquêtées
par tranche d'âge
L'Âge des enquêtées varie de 18 à 57
ans, avec une moyenne de 34 ans. On note une forte concentration des
commerçantes dans la tranche d'âge de [26 à 35 ans] 36,35
%, suivi de [36 à 45 ans] à 25,83% et des [18 à 25 ans]
à 22,5%. Enfin les [46 ans et plus [ occupent 15% des
enquêtées.
ü Répartition des enquêtées
par niveau d'étude
Tableau 1 : Répartition des enquêtés
par niveau d'étude
Niveau d'étude
|
%
|
Aucun
|
22.50
|
Formation technique
|
3.33
|
Primaire
|
30.83
|
Secondaire
|
40.83
|
Supérieur
|
2.50
|
Grand Total
|
100
|
Le niveau d'étude est proportionnel à
l'âge des enquêtées. Les plus jeunes sont allées loin
dans les études que les plus âgées. Les 15% des
enquêtées âgées de plus de 46 ans n'ont jamais
été à l'école.
Source : Notre enquête réalisée
en Novembre 2015
ü Répartition des enquêtées
par quartier d'intervention
L'enquête s'est déroulée dans les zones
d'intervention de l'IRC à Bangui. Au total, 120 femmes et filles ont
été auditionnées. La répartition a
été faite de façon à avoir un nombre
équitable dans les Unités Primaires de Sondage, soit 60 personnes
à Bangui et 60 personnes à Bimbo. Dans Bimbo, on a
travaillé dans 8 quartiers avec des échantillons de 7 personnes
dans 4 quartiers et 8 personnes dans quatre autres quartiers. A Bangui, nous
avons enquêté dans 2 Arrondissements, avec une répartition
équitable qui nous a permis d'équilibrer les réponses
fournies. Quatre quartiers sont retenus dans chaque Arrondissement pour un
effectif de 30 personnes par arrondissement, soit 2 quartiers avec un
échantillon de 7 personnes et 2 autres quartiers avec 8 personnes
chacun.
ü Répartition des enquêtées
selon les types d'aide
23.33% des enquêtées n'ont pas reçu d'aide
durant ni après la crise. Dans la plupart des cas, ce sont des personnes
qui ne se sont pas déplacées de leur lieu de résidence.
Elles sont plus nombreuses à Bimbo 14.17% qu'à Bangui 9.16%.
76.67% ont reçu une aide pendant ou après la crise. Le travail
contre payement est la plus importante aide reçue à 57.50% des
cas, suivi d'aide alimentaire (20%), de Transfert monétaire et d'appui
à l'exercice d'AGR à 8,33% chacun et l'appui à la
formation professionnelle à 5,83%. La réhabilitation des abris
est un type d'aide qu'ont reçu seulement les habitants du
3ème Arrondissement à 5%.
I.3. Résultats de l'étude
a. Forte concentration des femmes dans les
activités commerciales et agricoles
Généralement, l'agriculture et le commerce
attirent plus les femmes du fait probablement qu'ils nécessitent peu de
qualification et de capitaux. Près de 75% des populations actives
exercent dans le secteur agro-pastoral qui occupe 81 % de la main-d'oeuvre
féminine contre 67 % chez les hommes (BCR, 2003). L'analyse des
résultats de notre étude montre que le commerce et l'agriculture
occupent 87,5% des femmes à Bangui (3ème et
6ème Arrondissement) et dans ses environs en Novembre 2015
contre 73,34% avant Décembre 2013. En effet, ces deux principales
sources de revenu ont augmenté après la crise avec
l'arrivée dans la catégorie des élèves (filles
scolarisées) qui, sous le poids de la crise, soit se tournent vers des
activités commerciales pour apporter un appui aux parents afin de faire
face aux exigences familiales soit pour se faire un peu d'argent en attendant
la rentrée scolaire. Dans la commune de Bimbo 3 (Boeing), l'agriculture
dominée par la culture maraîchère, occupe 61% des femmes
enquêtées contre 39% qui sont dans le petit commerce. Par contre,
le type d'agriculture très pratiquée au niveau des
3ème et 6ème Arrondissements est
l'agriculture vivrière qui se pratique en dehors de la ville, à
des dizaines de Kilomètres.
Tableau 2 : Principales sources de revenu des
enquêtées
|
Avant Déc. 2013
|
Après Déc. 2013
|
Agriculture
|
16.67
|
22.5
|
Petit commerce
|
56.67
|
65
|
Petit métier
|
13.33
|
5
|
Fonctionnaire
|
5.83
|
3.33
|
Aucune
|
13.33
|
4.17
|
Total
|
100
|
100
|
Source : Notre enquête réalisée
en Novembre 2015
Le petit métier attire peu les femmes, avec 13,33%
(majoritairement coiffure et couture) avant la crise de 2013, contre 5% en
novembre 2015. On a remarqué un fort tôt de changement
d'activités, dû à la perte des capitaux et la destruction
des salons de coiffure et des ateliers de couture qu'elles disposaient.
En effet, 40,83% des femmes ont changé
d'activités après la crise de 2013, 53,33% exercent les
mêmes activités qu'avant la crise et 5,84 n'ont pas répondu
à la question. Les raisons du changement d'activités sont
multiples, mais les plus dominantes sont : la perte du capital d'affaires,
l'exercice d'une AGR en attendant la reprise d'activité normale,
l'exploitation d'une opportunité d'affaires et l'appui au revenu de la
maison. Certaines femmes, se trouvant dans le besoin d'assistance, acceptent
d'exercer toute AGR qu'on leur propose, peu importe l'issue. C'est très
souvent des activités proposées par les acteurs à leur
endroit ou des activités proposées par des tierces. Sur les
40,83% des femmes ayant changé d'activités après la crise,
74,17% ont choisi elles-mêmes leur activité actuelle contre 25,83%
dont les activités ont été proposées par des
tierces ou des acteurs humanitaires.
b. Les activités à fort impact
économique sur le revenu des femmes
Les filières d'activités du petit commerce sont
considérés à 69,17% comme des activités à
fort impact économique, suivies de l'agriculture à 42,50%.
Viennent ensuite le petit élevage et le petit métier
respectivement avec 10% et 7,5%. Le type de culture dominant est la culture
maraichère pour les quartiers de Boeing (Kokoro Dameca, Kette Goussa et
Plateau) et quelques quartiers du 3ème Arndt notamment les
quartiers Kokoro 4 et 5 qui sont frontaliers aux premiers. Dans le
3ème et le 6ème Arndt en
général, les filières dominantes sont celles de la culture
vivrière qui sont pratiquées en dehors de la ville à des
dizaines de Km.
Figure 3 : Répartition des activités par
secteur catégories d'activités
Les filières de petit commerce recommandées par
les enquêtées sont contenues dans la figure ci-dessous dans la
proportion d'importance. Selon les enquêtées, le commerce des
chenilles (30%) est fortement demandé, suivi du manioc (25%).
Source : Notre enquête réalisée
en Novembre 2015
Les bananes plantains et les gargotes/petits
restaurants/débits de boissons sont proposés à 22,5%
chacun. La vente des légumes, du poisson fumé et des feuilles de
coco viennent respectivement avec 20%, 17,5% et 15%.
Figure 4 : Répartition des petits commerces par
filière d'activités
Le chicouangue est proposé, avec la viande
boucanée, à 12,5% des enquêtées. Le chicouangue est
en effet, une des principales sources de revenu des femmes du
6ème Arrondissement et de Boeing (Kette Goussa et Kokoro
Dameca). Le commerce des condiments est proposé à 7,5%, ainsi que
la viande de porc et les habits des femmes et des enfants viennent avec 5%
chacun. Les raisons des choix de ces activités sont nombreuses. Les
acteurs estiment que les gens ont en toujours besoin. La rareté de la
viande des boeufs oblige les consommateurs à préférer
davantage des produits agricoles (légumes), des viandes boucanées
et les aliments congelés.
Source : Notre enquête réalisée
en Novembre 2015
Les quartiers de Boeing (Kette Gousa et Kokoro Daméca)
sont une zone agricole et sont plus connus pour la vente des produits
maraichers sur les marchés de Bangui. Le manioc, quand à lui, est
consommé à tout moment. On note également que les
activités proposées sont fortement demandées et la
consommation se fait durant toute l'année, à l'exception de la
commercialisation des chenilles qui est périodique. La ville de Bimbo
est de plus en plus attractive, suite aux récents bouleversements au
niveau de Bangui, les gens y passent davantage de week-end. Ce qui motive la
création et l'augmentation du nombre des débits de boisson et des
gargotes. Les chenilles, bananes plantains, manioc, etc., sont des aliments de
base des populations du Sud de la RCA, qui sont majoritaires dans notre zone
d'étude.
c. Les activités susceptibles d'avoir un impact
sur la vie sociale de la communauté
Les conséquences de la crise centrafricaine sur le
tissu social, nécessite une attention particulière dans le
développement des activités de relèvement du pays.
L'ensemble des activités doivent concourir à l'atteinte d'un
équilibre social entre les populations. La réponse la plus rapide
à la destruction du tissu social s'obtient à travers la
réalisation des activités d'éducation et de
sensibilisation sur la cohésion sociale et le vivre ensemble, de
plaidoyer et du dialogue intercommunautaire, d'éducation à la
paix, d'instruction civique au fondamental 1 et 2.
Selon les enquêtées, l'entente entre
chrétiens et musulmans est une question du temps et d'éducation,
vue l'intensité de la dégradation du tissu social. Les
activités d'éducation et de sensibilisation sur la
cohésion sociale et du vivre ensemble (55,83%), celles de plaidoyer et
du dialogue intercommunautaire (42,5%) ainsi que l'éducation à la
paix (40%) apparaissent comme des moyens efficaces de renforcer le lien et
l'entente entre les filles et fils du pays.
L'instruction civique au fondamental 1 et 2 (25%),
l'enseignement religieux (8,33%) et la prise de conscience et
responsabilité des parents (0,83%) sont également des
activités dont la mise en oeuvre contribue à la promotion de la
cohésion sociale et permet la compréhension de la notion du vivre
ensemble. L'éducation civique transmet des valeurs citoyennes qui
transforment les mentalités.
Les femmes estiment que le renforcement des capacités
économiques et financières des femmes et des jeunes (23,33%) et
l'appui à l'insertion socioprofessionnelle des jeunes (11,67%) ont un
grand impact sur la vie sociale de la communauté. 20,83% des
enquêtées mentionnent le désarmement, la
sécurisation des quartiers et le réarmement des FACA et leur
déploiement dans les Arrondissements (19,17%) comme des
activités susceptibles de renforcer les liens de cohésion sociale
avec un grand impact sur la vie de leur communauté. Elles reconnaissent
que tant que les armes circulent encore, les bandits seront tentés de
semer du désordre et les gens n'auront plus confiance aux autres.
L'opérationnalisation des FACA peut diminuer les actes de banditisme qui
causent un disfonctionnement au sein de la communauté. Une fois
désarmés et réinsérés, les jeunes auront une
occupation et les armes ne seront plus en circulation.
La prise en charge judiciaire des victimes des violences peut
aussi renforcer le lien de cohabitation entre les communautés. En effet,
15% des femmes pensent que la traduction en justice des responsables des
violences et la réparation des sévices subis par les victimes
favorisent la reconnaissance de leur sentiment de victimisation. Enfin, les
rencontres culturelles inter quartiers (Sport, théâtre, sketch,
musique, ...) et les enseignements religieux sont proposés par des
enquêtées dans des proportions respectives de 12,50% et 8,33%.
Pour les enquêtées, le sport unit le peuple, ces échanges
inter quartiers faciliteront donc le mélange des quartiers
chrétiens aux quartiers musulmans qui vivent séparément
actuellement. La justice apaise la colère des victimes qui ne pourront
retrouver la confiance en elles-mêmes qu'après avoir senti la
reconnaissance de leur victimisation. En effet, la réparation des
victimes apaisera leur colère.
d. Difficultés rencontrées lors des
activités d'autonomisation de la femme
Elles varient en fonction des acteurs. Pour les acteurs de
mise en oeuvre des activités d'appui à l'autonomisation de la
femme, il se pose beaucoup de problèmes d'appropriation des
activités par les femmes, de l'excessivité du leadership de
certaines femmes, du mélange du patrimoine familial avec le patrimoine
d'affaires, du mélange des tâches familiales avec les tâches
commerciales. Pour les femmes elles-mêmes, le plus grand problème
est le manque de suivi des activités dû au fait à la
durée des projets qui n'est pas longue pour que les ONG leur apportent
tout accompagnement technique nécessaire.
ü Manque de maîtrise d'activités et
de leurs contraintes par des femmes exerçant une AGR sur proposition
d'autrui ou d'un acteur
Les femmes qui ont choisi elles-mêmes leur
activité n'ont pas beaucoup de difficultés que celles pour qui
les activités leur ont été proposées par quelqu'un
d'autre. Les premières affirment avoir plus des avantages que des
inconvénients. Ces avantages varient entre la bonne maîtrise de
l'activité et de ces contraintes, une bonne rentabilité,
l'augmentation du capital, une forte clientèle et leur
fidélisation. En définitive, les femmes qui choisissent
elles-mêmes leur activité approuvent que l'exercice de leur
activité ne demande pas beaucoup d'effort ni des tracasseries et qu'il
n'y a pas de mévente. Pour les femmes dont l'activité a
été proposée, les seuls avantages ne se limitent qu'au
renforcement de leur résilience, leur moyens de subsistance et au fait
que l'exercice de ces activités leur permet de tenir le coût en
attendant de reprendre les activités normales. Les femmes dont les
activités leur sont proposées éprouvent d'énormes
difficultés et reconnaissent qu'il y a plus d'inconvénients que
d'avantages. Elles n'ont généralement pas de maîtrise de
l'activité ni de ses contraintes. D'autres disent être
dépaysées, mais sont contraintes de le faire, en attendant une
vraie opportunité.
ü Perturbation des activités
économiques pendant la saison des chenilles
Il y a une forte perturbation des activités
commerciales dans ces zones d'études pendant les mois de Juin à
Août qui constituent la saison des chenilles. En effet, certaines
commerçantes changent d'activités à cette période
au profit de la commercialisation en gros ou en détails de ce produit
alimentaire non ligneux, classé dans la catégorie des produits de
la cueillette. Entre Juin-Août, beaucoup d'autres commerces tels que les
viandes de boeuf, les viandes boucanées, les poissons fumés, les
viandes de porc, les légumes, etc., ne marchent pas bien. Par contre, on
note une augmentation du revenu d'autres filières de petit commerce
telles que les feuilles de coco, bien que rares. Cette perturbation sur le
revenu des commerçantes montre l'influence du commerce des chenilles sur
les autres filières d'activités économiques
exercées par les femmes.
ü Contraintes sécuritaires et
difficultés d'approvisionnement
L'approvisionnement en matières premières
demeure un problème majeur que rencontrent les commerçantes de
notre zone d'étude. Les contraintes sécuritaires et les
barrières illégales érigées sur les voies de
communication réduisent les quantités des marchandises
achetées depuis les provinces. L'inefficacité du secteur de
transport, le mauvais état des routes, l'excessivité des taxes et
le taux élevé des prélèvements augmentent le
coût de revient des marchandises. Le problème d'approvisionnement
en produits de premières nécessités tels que sucre,
café, aliments congelés, etc., reste une contrainte à
l'exercice des AGR dans ces zones. Les marchés sont fortement
dépendants des marchés du Km5. L'inaccessibilité dans
l'enclave du Pk5, due aux crises récurrentes, a un impact direct et
significatif sur les AGR exercées par les enquêtées.
ü Difficultés organisationnelles et
fonctionnelles
Des contraintes structurelles limitent le fonctionnement des
marchés dans ces zones d'études ainsi que l'organisation des
acteurs. Ce sont, pour la plupart : i. la faible organisation ou l'absence
de structuration des commerces ; ii. les difficultés de stockage
des marchandises liées en grande partie aux contraintes
sécuritaires qui obligent les femmes à ramener leurs marchandises
à la maison chaque soir. Elles sont donc obligées d'acheter une
petite quantité des marchandises et iii. les difficultés
d'accès aux crédits d'affaires.
e. Perception des communautés sur les actions
des acteurs humanitaires
75,83% des femmes de notre zone d'étude ont reçu
une aide d'un acteur humanitaire entre Décembre 2013 et Novembre 2015.
Ces appuis ont été donnés, pour la plupart, par des ONG
internationales et nationales. Les 24,17% des femmes n'ayant pas eu d'appui
sont majoritairement celles qui ne se sont pas déplacées de leur
lieu de résidence pendant la crise. Le Travail contre payement (Cash For
Work) reste le type d'aide le plus fourni, avec 57,5% des types d'aide. L'aide
alimentaire seconde avec 20%, le transfert monétaire et l'appui à
l'exercice des Activités Génératrices des Revenus suivent
avec 8,33% chacun. 5,83% ont bénéficié d'un appui en
formation professionnelle et technique et 5% enfin ont reçu une aide
à la réhabilitation des abris dans des quartiers Kokoro 4 et
5.
ü Forte utilisation des aides pour des besoins
alimentaires
Ces différents appuis ont permis aux
bénéficiaires de traverser les moments de crise, de renforcer
leur résilience et leurs moyens de subsistance. Les produits de ces
différents appuis ont été utilisés majoritairement
pour répondre aux besoins alimentaires (54%), de créer/relancer
des AGR (17%), de rembourser les dettes (12%), d'acquérir les biens non
alimentaires (6%). Ils ont enfin permis de faire face aux exigences scolaires
et à la prise en charge médicale dans des proportions
respectivement de 2% et 6%. Enfin, 3% d'aide reçue ont permis aux
bénéficiaires de réhabiliter leur maison. Beaucoup
d'acteurs ont perdu leur capital d'affaires, ces appuis
-particulièrement le travail contre payement, le transfert
monétaire et l'appui aux AGR - ont permis donc aux femmes d'exercer une
activité.
ü Forte acceptence pour les acteurs
humanitaires
Les acteurs humanitaires sont plus estimés pour des
appuis dans le développement des projets d'affaires et le suivi des
activités. 54,17% des femmes font plus confiance aux ONG internationales
pour une assistance dans l'exercice de leurs activités. Elles sont
cependant dubitatives quant au mécanisme de suivi des activités
qui est souvent très limité dans le temps. 28,33 sont favorables
aux ONG Nationales qui ont une assise nationale et une possibilité de
suivi à long terme et de pérennisation de leur appui. Elles sont
toutefois méfiantes quant à l'attitude des responsables de
certaines ONG nationales qui n'inspirent pas trop confiance.
Figure 5 :
Répartition des enquêtées selon
l'acceptance des acteurs dans l'appui à leur
activités
Source : Notre enquête réalisée
en Novembre 2015
Les acteurs économiques dans une proportion de 8,33%
font confiance aux proches parents - majoritairement les maris ou autre parent
spécialisé en gestion de projet - pour les assister dans
l'exercice de leur activité. Les Agences du Système des Nations
Unies (ASNU) viennent en quatrième position avec 4,17%, suivies enfin
des Amis/Voisins avec 1,67%. Ce fort taux d'acceptence pour les ONG tant
nationales qu'internationales, pour des raisons complémentaires, offre
une opportunité à exploiter pour réussir les
activités d'appui à l'autonomisation de la femme. En effet, la
coordination des activités entre ONG internationales et ONG nationales a
un triple avantage : d'abord, cette coordination prépare, dans une
perspective à long terme, la relève du leadership et
l'implication progressive des ONG nationales dans les activités de
relèvement et du développement. Elle facilite ensuite la
pérennisation des acquis de différents appuis en ce sens que les
ONG nationales s'installeront dans une perspective à long terme, alors
que les actions des ONG internationales sont limitées par les exigences
du projet avec des mécanismes de suivi limité à
l'intervalle de vie du projet. Les ONG nationales assureront le suivi des
bénéficiaires pendant ce temps. Elle facilite enfin l'observation
des trois piliers d'assistance humanitaire que sont l'acceptance de la
communauté, la protection des acteurs et la facilité de la
redévabilité.
Dans un contexte comme celui de la RCA où les acteurs
humanitaires sont souvent victimes de fortes décrédibilisassions
de la part des groupes armés, la présence des acteurs nationaux
sur le terrain facilite l'accès aux bénéficiaires,
même dans les zones difficiles d'accès. Leur présence
également assure une protection des personnes et des biens pour les
acteurs, étant donné qu'elles ont une forte maîtrise des
valeurs et normes du milieu.
Les enquêtées ont apprécié l'appui
des ONG tant nationales qu'internationales, auprès des
communautés durant ces dernières crises. Toutefois, il existe
certains sentiments de désapprobation de certaines activées
réalisées ou de leur méthodologie de mise en oeuvre qui
suscitent souvent des tensions au sein de la population
bénéficiaire, les structures associatives et certains chefs de
quartier, plus particulièrement pendant le processus de sélection
où les sélectionnés ont des liens avec les Chefs de
quartier ou les responsables de sélection.
f. Compétences et aptitude
ü Expérience en entrepreneuriat et types
de formation dans le passé
Neuf femmes sur 10, exerçant une AGR dans notre zone de
travail n'ont pas de connaissance des notions de base d'entrepreneuriat. Aucune
n'a fait de formation appropriée avant de se lancer dans les
activités. 56,67% des femmes enquêtées n'ont pas eu de
formation dans le passé. Les types de formation reçus par les
43,33% ne sont pas des formations professionnelles ni techniques.
Figure 6 : Types de formation subie par les
femmes
Ces formations ont été prises en charge par des
ONG/ASNU à 23,33% des cas et financées par des aides parentales
à hauteur de 16,67%.
L'Agence Centrafricaine pour la Formation Professionnelle et
de l'Emploi (ACFPE) est aussi un acteur qui apporte des appuis significatifs
aux femmes enquêtées. ACFPE a contribué à la
formation de 3,33% des femmes.
Source : Notre enquête réalisée
en Novembre 2015
o Accès des femmes aux institutions de
microfinance
Seulement 10% des femmes ont une connaissance plus on moins
partielle de la microfinance, 70% d'entre elles n'ont pas de notion de la
microfinance. La connaissance de la microfinance chez les femmes d'affaires
centrafricaines est subordonnée à leur niveau d'études.
Pour bon nombre des femmes d'affaires, le Gouvernement n'a pas su valoriser la
SNFI qui, pourrait les aider à prospérer dans la gestion de leur
affaire. Pour les enquêtées qui n'ont pas connaissance de la SNFI,
les politiques et stratégies nationales en matière de la
microfinance ne sont pas bénéfiques pour leur affaire. Les
difficultés rencontrées très souvent par les femmes dans
la création ou l'exercice de leurs activités économiques
sont : le manque de moyen financier, la crise de confiance avec les
clients, les tracasseries douanières et routières, l'augmentation
des prix des matières premières sur le marché, les
difficultés dans la tenue de la trésorerie et de prise en charge
du personnel d'appui , le mélange du patrimoine personnel et du
patrimoine de l'entreprise, la faiblesse du capital financier, la
difficulté de mobiliser les dettes clients, le coût
élevé de commission sur marchandise, le vol des matériels
durant les derniers évènements ainsi que
l'instabilité de l'environnement d'affaire. La connaissance de ces
facteurs est primordiale dans la mesure où, les réponses à
apporter à l'épineux problème de gestion des entreprises
féminines en dépondent. Ils permettent aux acteurs de
développer des projets qui prennent en compte tous ces
paramètres.
ü Les besoins des femmes en formation
professionnelle
Figure 7 : Besoins en formation exprimés par les
femmes
Source : Notre enquête réalisée
en Novembre 2015
Les besoins en formation professionnelle et technique sont
plus élevés pour les modules de création/gestion des AGR,
l'initiation à l'entrepreneuriat, la comptabilité gestion et
l'agriculture avec respectivement 68,33%, 39,17%, 27,5% et 19,17% des besoins.
17,5% des femmes souhaitent être formées en
couture/coiffure ; 16,67% sont pour une formation en hôtellerie, la
formation en informatique, gestion du personnel, assistance médicale et
soins infirmiers sont demandés chacune par 13,33% des femmes.
La création et la gestion des Petites et Moyennes
Entreprises est demandée par 10% des femmes ; en somme la
création/gestion des AGR/PME est sollicitée par 78,33% des
femmes. Ce pourcentage montre l'intérêt des femmes à se
lancer efficacement dans le processus de relèvement du pays, car la
forte présence des femmes dans la gestion des PME faciliterait leur
apparition dans le secteur formel et réduit leur concentration dans le
secteur informel.
Ces différentes formations ont été
choisies par les femmes qui pensent qu'elles leur permettent un renforcement
des capacités, l'acquisition des compétences nécessaires
et un appui technique à la gestion d'une PME et au démarrage de
leurs activités. Les formations en petit métier et à la
création/gestion des AGR/PME permettent aussi d'atteindre des objectifs
à long terme tels que l'amélioration du PIB du pays. Les 6,67%
des demandeurs de formation en petit métier reconnaissent que la crise
Centrafricaine a créé une crise alimentaire et la rareté
des viandes sur le marché, ce qui a entrainé une forte demande en
viande de volailles qui justifie leur intérêt à choisir la
formation en petit élevage avec pour vision de créer un
poulailler pour certaines et de devenir un grand éleveur de porcins et
de volailles pour d'autres.
ü Les besoins techniques et
financiers
Les femmes expriment les besoins d'assistance technique dans
l'exercice de leur activité et un appui financier considérable
pour le lancement des activités génératrices de revenu.
Presque la totalité (98,50%) demande un soutien financier pour
l'exercice des AGR ou la création des PME. 1,50% pensent cependant
être en mesure de mobiliser elles-mêmes les ressources pour leurs
AGR si on leur apporte l'appui technique nécessaire et si
l'environnement d'affaires ainsi que les conditions sécuritaires soient
améliorés. Il est nécessaire d'organiser des formations
spécifiques aux types et filières d'activités
proposées par les femmes en plus des modules de formation portant sur
les aptitudes et les compétences. Les femmes ayant opté pour des
formations agricoles expriment des besoins d'augmentation de leur parcelle
actuelle ou d'achat des terrains pour y exercer les cultures.
II. PERSPECTIVES ET RECOMMANDATIONS
II.1. Perspectives d'avenir
La RCA est un pays riche, à fort potentiel
économique jusque-là encore inexploité. La période
actuelle pourrait être bénéfique pour ce pays si on
parvient à transformer la situation de période de crise telle que
vécue depuis Décembre 2013 en une opportunité pour qu'il
devienne véritablement un pays émergent. Il va falloir pour cela
des ressources humaines efficaces, capables de transformer l'impossible en
possible en se basant sur les principes du leadership transformationnel.
Nombreuses femmes sont d'avis que la vie reprenne son cour normal et ont des
réactions fascinantes avec un engagement ferme de pouvoir être en
mesure de se relever des crises.
La RCA était une économie exportatrice de
produits agricoles, miniers et forestiers. L'économie est faiblement
industrialisée avec quelques industries agro-alimentaires (Brasserie,
Huilerie, sciage du bois, etc.). Le secteur primaire, notamment l'agriculture
et l'élevage occupe l'essentiel des actifs avec plus de 70% de la
population et contribue à plus de la moitié de la richesse
nationale produite. Le secteur tertiaire, en particulier les services, vient en
2ème position avec des acteurs informels de plus en plus
nombreux aussi bien à Bangui qu'à ses
périphériques.
Dans de nombreux pays en développement, notamment en
Afrique et en Asie, les petits producteurs, dont la majorité sont des
femmes, produisent 80 % des aliments consommés. Les petites
exploitations agricoles familiales pourraient faire de l'agriculture un facteur
clé de la croissance économique durable et de la réduction
de la pauvreté.
a. Population féminine, potentielle source de
développement économique
De manière générale, l'effectif des
femmes (50,2%) constitue la plus importante proportion de la population.
L'espérance de vie à la naissance est passée de 49 ans en
1988 à 47,7 ans en 2011 (DSRP 2) avec une meilleure amélioration
chez les femmes.
L'économie centrafricaine dispose plusieurs atouts
à exploiter en vue d'amorcer une croissance économique
bénéfique à l'ensemble de la population, notamment une
réserve importante de terres propices à l'agriculture et à
l'élevage, le secteur de service (commerces) peu
développé. Dans cette économie paralysée,
caractérisée par une faible offre de services publics, l'Etat
reste malheureusement le principal acteur en termes d'offre d'emploi et de
distribution de revenus. La mise en valeur de l'agriculture et de
l'élevage constitue une réponse à la crise que
connaît le pays et facilitera un accroissement économique du pays.
Les activités agricoles couplées avec le renforcement des
capacités de la femme sur les initiatives entrepreneuriales sont des
pistes envisageables pour répondre aux besoins des
communautés.
b. L'effet des investissements sur l'économie
des ménages et du pays
Dans un contexte très volatil comme celui de la RCA,
les activités de relèvement doivent viser, en plus d'assistance
immédiate, un appui à la reconstruction économique et
à la stabilisation des communautés sur le moyen et le long terme
en contribuant à la fois à l'augmentation du revenu des
ménages bénéficiaires et à l'amélioration de
l'économie du pays en général. En effet, la RCA est un
pays à une forte main-d'oeuvre agricole. Malheureusement, à la
différence des pays développés qui ont une main-d'oeuvre
agricole ne dépassant jamais 10% de la population active ; dans les
services au dessus de 50% de la population active, la RCA collectionne au
contraire tous les indices de la pauvreté avec une main d'oeuvre
agricole représentant 78% de la population active, dans les services
5,2%, plus spécifiquement 4,5% dans le commerce. Cette situation
résulte de la faiblesse des investissements publics et privés, de
l'inexistence de l'esprit d'entreprise chez beaucoup de centrafricain
(préférant le fonctionnariat au détriment de
l'entrepreneuriat) et de l'absence de la logique d'accumulation de capital.
C'est pour cette raison que WADANGALY I. et HEWATON A. ont proposé une
stratégie dite stratégie « d'attaque frontale34(*) » qui consiste, selon
eux, à investir simultanément sur plusieurs secteurs à la
fois en considérant qu'un investissement dans :
ü l'agriculture : produit une
valeur ajoutée de coefficient un (1) ;
ü l'industrie et les mines : de
coefficient deux (2) ;
ü les services : produit une valeur
ajoutée de coefficient trois (3). C'est-à-dire que pour une somme
d'argent investie dans les services, on obtient une valeur ajoutée de
plus de trois (03) fois la somme investie.
Un investissement dans l'agriculture (25%), l'élevage
(25%) et le service/commerce (50%) contribue à l'amélioration des
revenus des bénéficiaires et aura une incidence positive sur le
PIB de la RCA dans les cinq prochaines années qui suivent le processus.
Cela permet d'obtenir une population active comparable à celle des
nouveaux pays industrialisés (N.P.I.), c'est-à-dire en chute dans
l'agriculture et en hausse dans les services.
c. Mécanisme de suivi et stratégie de
pérennisation des activités d'appui au relèvement
économique des femmes
En matière d'offre de formation adaptée aux
réalités centrafricaines, la structure de l'Etat qui intervient
dans le domaine est l'ACFPE. En dehors de l'ACFPE, la majorité des
interventions en entrepreneuriat se font en dehors de la réglementation
et pour la plupart, par l'ignorance et une insuffisance du professionnalisme
(absence de système de contrôle, de plan d'affaire,
difficultés de la tenue des caisses, ...). Il n'existe pas de cadre de
formation diplômante en entrepreneuriat ni en auto-emploi à
l'Université de Bangui, ni au niveau de la chambre de commerce.
Pour atteindre le but programmes de reconstruction et
éviter que leurs acquis terminent en fin de projet, une approche globale
et pluridisciplinaire est nécessaire. Il est question d'organiser des
réunions d'information, de sensibilisation et de plaidoyer avec les
autorités locales et les leaders communautaires lors desquelles il faut
toujours revenir sur la notion de la participation communautaire. Ces acteurs
sensibilisés serviront de personnes ressources pour l'identification des
bénéficiaires dans le cadre du projet et seront toujours
prêts à leur apporter tout appui nécessaire.
L'identification des bénéficiaires se fera à travers
l'implication des leaders communautaires, les responsables des organisations
féminines et de jeunesse, les responsables des Koli et Walis Gara (pour
les AGR). Les populations elles-mêmes doivent être
impliquées durant tout le processus du projet.
Pour le Cash For Work, il serait judicieux de travailler en
partenariat avec une organisation locale partenaire par zone de Projet. Cette
organisation dont les membres sont issus des communautés aideront dans
l'identification des activités à faire en collaboration avec les
autorités locales de leur circonscription. Les responsables de ces
organisations feront un suivi externe pour l'avancement des travaux et rendent
compte. Il est important aussi de mener une campagne de sensibilisation sur
l'hygiène et l'assainissement le long des sites des travaux peu avant
leur réalisation.
Les activités d'appui à la formation
professionnelle peuvent se faire en collaboration avec le Centre de formation
de la Jeunesse Pionnière Nationale (JPN) à Bangui comme dans
l'arrière-pays ou avec l'ACFPE qui a pour principale mission le
renforcement des capacités des ressources humaines centrafricaines et
leur insertion socio-professionnelle à travers quatre grands axes
notamment : i. la gestion et la promotion de l'emploi ; ii. la
promotion de la Formation Professionnelle ; iii. l'appui/conseil en
entreprise et iv. le développement de la libre Entreprise. L' l'ACFPE
dans le volet Appui à la création des PME et à la
formation professionnelle. En plus de la formation qu'elle dispense et de son
expertise prêtée pour la réalisation de ce volet, ACFPE
continuera à suivre les entrepreneures à la fin du projet pendant
les 5 premières années d'exercice. L'ACFPE dispose à cet
effet un fond de garantie de crédit à la création des PME
dans les Etablissements de Microfinance de la place.
II.2. Recommandations
Les activités de reconstruction économique et
sociale axées sur l'autonomisation économique des femmes peuvent
contribuer à l'atteinte de cinq objectifs interdépendants et
complémentaires, à savoir :
ü soutenir la mise en place d'une plateforme de dialogue
intercommunautaire et d'un mécanisme d'alerte précoce pour
faciliter les dynamiques de retour volontaires des déplacés dans
les quartiers ;
ü renforcer la capacité décisionnelle des
femmes dans le choix des débouchés économiques et
d'en profiter; de définir, d'influencer et de prendre des
décisions économiques en tenant compte des normes
socioculturelles ;
ü accroître les débouchés
économiques des femmes en les aidant à obtenir des emplois
convenables, à démarrer et à développer avec
succès leurs entreprises, ou à accroître leur
productivité et leurs gains agricoles ;
ü mobiliser les hommes à titre de partisans de
l'autonomisation économique des femmes et de participants à sa
réalisation ;
ü promouvoir l'entrepreneuriat féminin.
Toutes les informations reçues de la part de nos
interlocuteurs et mentionnées ci-dessus nous amènent à
formuler quelques recommandations suivantes.
a. Mise en place d'une plateforme de dialogue
intercommunautaire
« Aux grands maux, les grands
remèdes ». La particularité de la crise centrafricaine
en cours depuis 2013 a été la dégradation du climat social
intercommunautaire. La plateforme de dialogue intercommunautaire, dont une
discussion est déjà engagée par DRC, sera composée
des représentants de différentes confessions religieuses,
notables, leaders communautaires, des représentants de jeunesse, des
femmes et des organisations influentes par secteur. La mission de la plateforme
sera de traduire en acte la théorie selon laquelle l'éducation
civique transforme la mentalité en se basant sur des valeurs
innées pour faciliter la notion de vivre ensemble. Les activités
à réaliser par cette plateforme serait de : mettre en place,
dans chaque Arrondissement, un Comité d'Arrondissement. Le Comité
d'Arrondissement se chargera de mettre en place les comités de
quartier ; renforcer les capacités organisationnelles, techniques
et de négociation ; élaborer les outils nécessaires
à la prévention, la résolution pacifique des conflits, au
système de communication ; organiser les campagnes de
sensibilisation et de mobilisation des communautés sur les
thématiques de paix, cohésion sociale, relance économique,
retour des PDI et le vivre ensemble ; identifier, par quartier, les
facteurs encourageant le retour de la paix et la cohabitation entre
différentes communautés et organiser les échanges
entre les résidents des quartiers et les PDI de chaque quartier.
b. Renforcement de la capacité
décisionnelle des femmes
Le renforcement de la capacité décisionnelle de
la femme peut se concrétiser par : i. l'accroissement des
possibilités de formation technique et professionnelle, notamment dans
des secteurs non traditionnels, à valeur plus élevée et
émergents ; ii. le renforcement de leurs compétences pour
une meilleure qualité de vie, de leurs connaissances, ainsi que l'esprit
d'entreprise et les opportunités d'emploi. Sur la base du modèle
canadien, la réduction des obstacles qui empêchent les femmes de
se joindre à la population active et la hausse de leur
productivité et de leurs revenus augmentent leurs chances de
réussir en tant qu'entrepreneures, agricultrices ou salariées. Il
devient donc essentiel de joindre les femmes les plus pauvres afin de favoriser
leur participation aux activités. Le renforcement de la capacité
décisionnelle des femmes ne se réalisera que suivant une approche
participative intégrée avec l'implication des pouvoirs publics,
des autorités administratives et locales, des femmes elles-mêmes
et des hommes pour une appropriation des valeurs sociétales.
c. L'accroissement des débouchés
économiques des femmes
Les activités d'appui aux initiatives entrepreneuriales
et créatrices d'emploi des femmes apparaissent comme des pistes de
solutions aux problèmes de sous développement. La
productivité et la rentabilité des PME/TPE dirigées par
des femmes, y compris les exploitations agricoles peuvent être
facilitées à travers la réalisation de ces objectifs :
· offrir aux femmes une formation en entrepreneuriat et
un appui financier et technique pour démarrer, gérer et faire
croître leur entreprise tant agricole que commerciale. Il s'agit ici de
former les femmes sur différentes thématiques entrepreneuriales,
création/gestion des PME, les petites notions de comptabilité de
base, de les appuyer pour monter un projet d'affaire individuel et les mettre
en position de stage chez des mentors identifiés préalablement et
en fonction de filière d'activités proposées par chaque
bénéficiaire. Ces femmes seront enfin mises en réseaux
communautaires et commerciaux, en fonction de leur centre
d'intérêt et de leur projet d'entreprise. Chaque groupe de Cinq
personnes associe leur capital pour créer une PME répondant aux
normes standards. Cette stratégie se base sur un système de
mentorage, de parrainage et de marrainage afin de développer la
confiance des femmes, tant dans la vie publique que familiale, et de renforcer
leur pouvoir de négociation. Elle consiste aussi à
améliorer l'accès des entrepreneures et des agricultrices aux
services financiers, dont les prêts, l'épargne, l'assurance et le
crédit-bail, en particulier dans les zones rurales. En effet,
l'équipe projet se chargera de remplir toutes les formalités
administratives et fiscales nécessaires au démarrage et de
discuter avec le Gouvernement la possibilité d'accorder aux femmes
entrepreneures une période de cinq ans où elles exercent leurs
activités sans payer les taxes, conformément aux clauses conclues
lors d'un plaidoyer auprès du Gouvernement.
· cibler les fermes en offrant des services d'appui
à la résilience et de vulgarisation dans des domaines tels que
les pratiques agricoles et la gestion des ressources naturelles, la
transformation et la commercialisation, les normes de production. Les offres de
service doivent cibler toute une chaine de valeur dans une région
donnée. A l'exemple de la commune de Bimbo, un appui aux AGR peut cibler
à la fois et sur demande des bénéficiaires les
filières Manioc, Maïs et Arachide selon la saison en mettant sur
pied, au même moment des activités d'appui en intrants et aux
travaux champêtres couplées de Cash For Work pour les mêmes
bénéficiaires ; des activités de création et
d'exploitations de petites unités de transformation et de
commercialisation des produits agricoles et des activités d'exercices
d'AGR pour d'autres types de bénéficiaires, toutes
féminines. Cette stratégie consiste à faire
bénéficier un groupe de femmes à des intrants agricoles
accompagnés d'un appui en Cash For Work pour qu'elles cultivent et
labourent. Aussi, on peut sélectionner des jeunes (filles et
garçons) qui bénéficieront des activités de Cash
For Work pour travailler dans les plantations des premières
bénéficiaires ;
· orienter les activités de cash vers les secteurs
potentiellement générateurs de revenu. Il s'agit de planifier des
séances de renforcement des capacités des
bénéficiaires des activités de cash (cash inconditionnel
et cash conditionnel) sur la création et la gestion des entreprises
avant les activités proprement dites. Les résultats de notre
étude montrent que 17% des bénéficiaires de CFW ont
réinvesti une partie de leur argent dans une AGR. Ce qui est un premier
pas, sur lequel les organisations peuvent se baser. Il serait également
possible de proposer aux bénéficiaires de CFW la création
des GIE peu avant le payement de leur per diem. 93% de nos
enquêtés sont favorables à la constitution des groupements
de 5% à 10% pour constituer un capital au démarrage de leur AGR.
d. Mobilisation des hommes à titre de partisans de
l'autonomisation économique des femmes et de participants à sa
réalisation
L'implication des hommes dans les activités
d'autonomisation économique des femmes trouve son importance dans la
mesure où nombreux sont ceux qui comprennent par la notion du genre,
« l'égalité physique homme/femme »,
alors que l'égalité du genre permet de résoudre des
problèmes de développement. Impliquer les hommes dans ces
activités revient à briser les obstacles qui freinent
l'émancipation de la femme et permet de leur montrer l'importance des
mesures visant à accroître le droit de regard des femmes sur les
ressources du ménage et des lois qui promeuvent la participation au
processus de la reconstruction, en tant qu'actrices de développement.
Les activités à mener dans ce contexte peuvent être :
le renforcement de la capacité institutionnelle des organismes
gouvernementaux voués au développement économique et
à la condition féminine d'aborder l'autonomisation
économique des femmes ; l'appui aux mesures de préparation aux
situations d'urgence et de rétablissement après une catastrophe
naturelle qui intègrent ou ciblent les femmes ; l'implication des
hommes dans les réunions de présentation des activités des
projets ; l'organisation des campagnes de sensibilisation et des
plaidoyers auprès des décideurs.
e. La promotion de l'entrepreneuriat
féminin
Le secteur de l'entrepreneuriat et de l'auto-emploi est
caractérisé par l'insuffisance de professionnalisme dans les
interventions. Les femmes manquent de culture entrepreneuriale et ne sont pas
assez formées ni sensibilisées sur la connaissance du secteur ni
ses règles de fonctionnement. Plusieurs acteurs économiques - du
secteur informel - n'ont pas pris conscience que l'entrepreneuriat est un
secteur exigeant l'acquisition d'un savoir-faire du domaine. De nombreuses
femmes, appuyées par les activités des ONG, s'y lancent par
aventure et fonctionnent sans avoir au préalable mis en place les bases
fondamentales de fonctionnement professionnel telles que une bonne étude
de faisabilité du marché, le remplissage des formalités
administratives, la mise en oeuvre d'un bon plan d'affaire, la maîtrise
des principes requis et le remboursement à temps des crédits.
Beaucoup des femmes et des jeunes qui pratiquent les
activités agricoles ne savent pas que les produits de leurs
activités peuvent générer de l'argent qui pourront
être réinvestis dans d'autres activités. Si les femmes
savent qu'elles cultivent la terre pour vendre les produits et que l'argent
généré par la vente de ces produits agricoles leur permet
de créer une entreprise familiale, ou encore si l'agriculture en
elle-même est considérée comme un métier, on
parviendra certainement à basculer la tendance du cycle infernal de la
pauvreté. Même dans leur pratique quotidienne d'exercice de
petites AGR, beaucoup de femmes limitent leur activité au niveau du
ménage. Elles n'ont pas de stratégie de développement du
capital. Elles font le commerce juste pour « subvenir aux besoins
alimentaires » ou pour attendre une opportunité
professionnelle comme le témoignage suivant « j'exerce
cette activité en attendant mon intégration dans la fonction
publique », nous confie l'une d'entre elles. Ce qui
témoigne à suffisance le manque de culture entrepreneuriale. Le
commerce est devenu ainsi un simple passe-temps et non un métier.
II.3. Projet d'appui à l'autonomisation des femmes
pour la reconstruction économique et sociale et la promotion du genre en
Centrafrique
Le présent projet est conçu conformément
aux exigences du formulaire d'appel à proposition du CHF. Il peut
être adapté en fonction des orientations de tout autre bailleur de
fonds, sans modifier le contenu. Etant donné le nombre limité de
page de notre travail, cette partie présente une synthèse du
projet conçu.
Intitulé du projet :
« Autonomisation de la femme pour renforcer la résilience et
le relèvement durable des communautés affectées par les
crises à Bangui et Bimbo »
Durée du Projet :
12 mois
Date de démarrage prévu :
Juin 2016
Résumé du Projet
Ce projet, à mettre en oeuvre dans la ville de Bangui
(3ème et 5ème Arrondissement) et la commune
de Bimbo, va contribuer à l'amélioration des conditions
socio-économiques des ménages des quartiers/villages.
L'équipe du projet mènera, pour cela, quatre activités
principales afin de fournir une réponse complète, adaptée
et cohérente aux besoins multiples des communautés
bénéficiaires. Les activités économiques locales
seront ainsi restaurées et redynamisées, les liens de confiance
recréés et la disponibilité des produits sur le
marché sera augmentée. Ce Projet cible principalement les femmes
pour renforcer leur pouvoir économique et leur leadership
décisionnel afin de faire d'elles des actrices du développement.
Mais, dans un souci d'intégrer les concepts genre dans la proposition,
il est prévu des activités pour des publics mixtes -
majoritairement masculins - en vue d'équilibrer la
représentativité. Les femmes et les jeunes seront
impliqués dans les activités de formation professionnelle qui
contribueront au renforcement de leur résilience. Les activités
de Cash For Work permettront à un grand nombre de ménage de
réduire le recours aux stratégies de survie de crise ou
d'urgence, de relancer leur moyens de subsistance ou d'investir dans des
dépenses liées à la stabilisation des communautés
dans leur communauté de retour.
Coût total du projet : 725 113
360 XAF
a. CONTEXTE DU PROJET
o Contexte humanitaire
La RCA traverse une crise humanitaire mettant 453 262
personnes (225 724 hommes et 227 537 femmes) dans les besoins d'assistance
alimentaire à Bangui (HNO 2015, OCHA) ; pour la Préfecture
de la Kemo, l'effectif est de 95 434 habitants (49,8% d'hommes et 50,8% de
femmes). En 2015, les incidents intercommunautaires sont encore
fréquents dans la ville de Bangui, notamment dans les quartiers du
3ème et du 5ème Arrondissements ainsi que
dans les quartiers périphériques de la ville, notamment les
quartiers de Boeing (Bimbo). La crise a affecté les moyens d'existence
des populations qui sont contraintes vers la fin de 2014 à adopter les
stratégies de crise, selon le rapport d'analyse de situation de la
sécurité alimentaire de l'IPC. Les réserves en vivres
restent également limitées puisque les greniers avaient
été pillés et/ou brûlés. La majorité
des ménages n'a accès qu'à un repas en moyenne par jour.
Face à la recrudescence des évènements et à
l'augmentation du nombre des déplacés, l'ONU a
déclaré en décembre 2013 le niveau 3 de la crise pour
permettre la fourniture accélérée et à grande
échelle de l'assistance et de la protection aux personnes dans le besoin
à travers l'augmentation des capacités d'intervention. Le 13 mai
2015, le Comité Permanent Inter Agence (CPIA), a désactivé
le niveau 3 de la crise Centrafricaine35(*). Cette désactivation a permis
une nouvelle orientation dans la gestion de la crise et exigeait aux acteurs
présents sur le terrain d'initier des projets de reconstruction
économique et de la stabilisation des communautés.
Cependant, les derniers regains de violence, plus
particulièrement la reprise des hostilités dans la ville de
Bangui du 26 Septembre au 02 Octobre 2015 ont replongé le pays dans une
phase d'urgence avec de nouveaux afflux des populations dans les sites des PDI,
ce qui rend complexe les types de réponse en cours et augmente le nombre
des PDIs dans les sites et en famille d'accueil.
o Analyse des besoins
Les AGR, l'agriculture et l'élevage sont les
principales sources de revenu des femmes et jeunes avant la crise. Près
de 75% des populations actives exercent dans le secteur agro-pastoral qui
occupe 81 % de la main-d'oeuvre féminine contre 67 % chez les hommes
(BCR, 2003). Il y a eu un changement après la crise avec la
réduction des activités commerciales et la disparition de
l'élevage. Selon l'enquête sur les activités
économiques dans la localité36(*), le commerce et l'agriculture occupent 87,5% des
femmes à Bangui et dans ses environs en Novembre 2015 contre 73,34%
avant Décembre 2013. Les populations ont besoin d'une stabilisation dans
leurs communautés, gage de la résilience progressive des
populations traumatisées. L'étude réalisée dans la
localité du projet a révélé les besoins suivants :
- dégradation des infrastructures publiques (marchés,
écoles, hôpitaux, etc.) ; réduction du niveau
d'approvisionnement ; baisse des productions locales due à
l'insécurité et aux déplacements massifs des populations ;
destruction de plusieurs commerces et le départ massif des
Commerçants. Les familles qui ont perdu la plupart de leurs revenus et
biens productifs se trouvent dans une situation de forte
vulnérabilité économique, alors que leur pouvoir d'achat
est fortement impacté. Les ménages sont contraints de trouver
d'autres moyens pour se nourrir, cependant les stratégies de survie
s'épuisent, celles utilisées sont de plus en plus dommageables
pour la population (retrait des enfants de l'école et pratique
d'activités illégales) et ne suffiront pas à assurer la
sécurité alimentaire à long terme. Les
3ème et 5ème Arrondissement de Bangui et
les quartiers périphériques qui bénéficieront de ce
projet sont des zones à haute priorité, identifiées lors
du processus HNO 2015.
o Justification de la demande de financement
Les études réalisées montrent une
réduction des commerçants dans le 3ème Arndt et
leur concentration dans les autres marchés de la place. Ce qui pose un
problème tant pur la localité que pour l'économie
centrafricaine, car le marché du 3ème Arndt (Pk5)
constituait le poumon économique du pays et un grand centre
d'échanges commerciaux. Il y a donc nécessité de
préparer une classe d'entrepreneurs qui pourront répondre aux
besoins des communautés. Il est important d'apporter un appui au
développement des activités agricoles et pastorales pour la
redynamisation des marchés, le renforcement du pouvoir d'achat des
populations en général et des femmes/filles en particulier. Les
activités génératrices de revenus qui seront retenues dans
le cadre de ce projet s'orienteront vers la création des petites et/ou
moyennes entreprises agricoles, pastorales, commerciales et l'appui aux
unités de transformation des produits alimentaires de base. Des
activités de cash for Work communautaires pourraient être une
bonne option pour restaurer la cohésion sociale mais aussi pour le
réaménagement des infrastructures fortement
délabrées (marchés, écoles, etc.). L'appui aux
activités maraichères est une option pour redynamiser les
marchés et créer des emplois pour l'amélioration du
pouvoir d'achat des acteurs économiques, qui sont majoritairement des
femmes.
b. DESCRIPTION DE LA ZONE GEOGRAPHIQUE
o Description des bénéficiaires
4500 ménages, soit 22500 individus (5 personnes par
ménage37(*))
bénéficieront directement des services de ce projet. Le ciblage
portera sur les ménages les plus vulnérables, victimes des
dernières crises de Septembre à Décembre 2015 qui ont,
soit leur maison détruite (pour les 3ème et
5ème Arndt) soit qui accueillent les PDIs (pour les quartiers
périphériques). L'équipe de projet intègrera
plusieurs types de bénéficiaires dans la tranche d'âge de
18 à 45 ans sans distinction de sexe, de religions, d'ethnie, ayant en
commun la vulnérabilité. La sélection respectera les
critères suivants : être âgé de 18 à 45 ans et
de bonne moralité ; vivre dans une famille avec un revenu mensuel
inférieur à 20.000 FCFA ; n'avoir jamais été
condamné ; habiter dans le quartier de sélection ; une seule
personne par ménage. Des critères spécifiques aux
activités d'appui à la formation professionnelle et de
création des PME seront définis en tenant compte des
spécificités de chaque zone.
Tableau 3 : Effectif des bénéficiaires
désagrégés par activité et par sexe
Activités
|
Ensemble
|
Hommes
|
Femmes
|
Total
|
Cash For Work
|
1850
|
1 650
|
3500
|
Appui à l'exercice des AGR
|
0
|
500
|
500
|
Formation Professionnelle
|
225
|
225
|
450
|
Création PME
|
0
|
50
|
50
|
Membres de ménage des bénéficiaires
|
8 300
|
9 700
|
18 000
|
Total
|
10 375
|
12 125
|
22 500
|
o Complémentarité
Ce projet complète les projets mis en oeuvre par
d'autres acteurs dans la zone d'intervention. La synergie créée
autour de ce projet permettra une réponse globale,
accélérée et de qualité aux multiples besoins des
habitants de la zone d'intervention en vue de répondre aux
problèmes identifiés lors du HNO, conformément aux
objectifs stratégiques du Plan de Réponse Humanitaire. Elle
permet aussi de fournir une assistance à grande échelle en
matière de reconstruction économique et sociale, en particulier
l'autonomisation des femmes. La finalité de toutes les actions
étant d'apporter une assistance humanitaire
accélérée, de qualité, à grande
échelle et coordonnée aux populations dans le besoin,
l'équipe de projet participera aux réunions de concertation entre
les acteurs présents dans cette zone pour éviter
l'interférence dans l'exécution des actions et les cas de
doublant.
c. DESCRIPTION DU PROJET
o Objectifs
Ce projet va contribuer au renforcement de la
résilience et au relèvement de 4500 ménages
affectés par les crises de 2015 à Bangui et de ses environs.
De façon spécifique, il va permettre de :
renforcer la résilience des populations affectées par les
conflits ; créer directement 50 PME ; contribuer à
l'émergence d'une classe d'entrepreneures féminins et jeunes ;
appuyer la formation professionnelle et technique de 450 jeunes (filles et
garçons) ; contribuer à l'augmentation du pouvoir d'achat des
femmes à travers un appui aux AGR.
o Contribution aux objectifs du Cluster
Livelihoods
L'appui envisagé en termes de reconstruction
économique, la redynamisation des systèmes d'entraide et
l'accès à des multiples sessions de sensibilisation/formation
dans plusieurs domaines permettra aux femmes, hommes et jeunes
désoeuvrés de reconstituer leurs moyens d'existence, de
s'insérer professionnellement et contribuera à leur
autonomisation tout en améliorant l'environnement urbain dans les
quartiers ciblés.
d. LOGIQUE D'INTERVENTION
Objectifs du Cluster
|
Objectifs du Plan de Réponse Stratégique
(SRP)
|
% activités
|
Objectif cluster # 1: Fournir une assistance d'urgence et
rétablir les moyens de subsistances des personnes affectées par
la crise.
|
Objectif stratégique 4. Faciliter les solutions
durables pour les personnes déplacées et les
réfugiés notamment dans les zones de retour ou de
réintégration.
|
50%
|
Objectif cluster # 3 : Renforcer la résilience et le
relèvement durable des communautés affectées par les
crises.
|
Objectif stratégique 3. Augmenter l'accès aux
services de base et moyens de subsistance des hommes et des femmes
vulnérables.
|
50%
|
Résumé financier du programme
|
Ligne budgétaire
|
Montant CHF (XAF)
|
A. Personnel et autres coûts inhérents
|
85 856 518
|
B. Fournitures, marchandises, matériels
|
477 468 992
|
C. Equipements
|
9 110 100
|
D. Services contractuels
|
5 286 400
|
E. Voyages
|
17 000 000
|
F. Exécution du programme par d'autres partenaires
|
0
|
G. Autres coûts directs
|
108 637 949
|
Sous-total coûts directs
|
527 519 969
|
Sous-total coûts support
|
175 839 990
|
Sous-total coûts directs du projet
|
703 359 959
|
Montant couts indirects de programme (7%)
|
21 753 401
|
Total coûts projet CHF
|
725 113 360
|
o Démarche du projet
|
Effet 1 : Ce projet va contribuer
à améliorer les conditions socio-économiques de 4500
ménages des quartiers de Bangui et ses environs. L'équipe du
projet mènera trois activités principales afin de fournir une
réponse complète, adaptée et cohérente aux besoins
multiples des communautés bénéficiaires. Les
activités économiques locales seront ainsi restaurées et
redynamisées, les liens de confiance recréés, et la
disponibilité des produits sur le marché seront augmenté.
Les femmes et les jeunes seront impliqués dans les activités de
formation professionnelle qui contribueront au renforcement de leur
résilience et d'autonomisation dans les zones ciblées. Les
activités de Cash For Work permettront à un grand nombre de
ménage de réduire le recours aux stratégies de survie de
crise ou d'urgence, de relancer leur moyens de subsistance ou d'investir dans
des dépenses liées à la stabilisation des populations dans
leur communauté de retour.
|
Produits
|
Indicateurs Objectivement
Vérifiables
|
Sources de Vérification
|
Hypothèses/Risques/ Mitigation
Produit
|
1.1 Les moyens de subsistances des personnes affectées
par la crise sont rétablis :
La relance économique des villages/quartiers de retour est
appuyée à travers l'offre des activités de cash for work
aux populations vulnérables.
|
· Nombre de personnes enquêtées lors de
différentes enquêtes tant au début qu'à la fin des
activités ;
· Nombre de personnes ayant bénéficié
des activités de Cash For Work.
|
· Rapport des enquêtes ;
· Listes de sélection des bénéficiaires
;
· Fiche d'émargement et de paiement ;
· Rapports et Photos d'activités ;
· Cartes de bénéficiaires ;
· Témoignage des Chefs de quartier et
autorités locales ;
|
· La résurgence de la crise pourraient empêcher
la mise en oeuvre des activités du projet ;
· Les conflits d'intérêt entre les
communautés ou liés à la sélection seraient des
sources de tension intercommunautaire.
|
1.2 Le pouvoir d'achat des femmes sera augmenté
à travers les activités durables d'appui à l'exercice
d'AGR et à la création des PME viables afin de contribuer
à l'autonomisation des femmes.
|
· Nombre de femmes travaillant en Cash For Work ;
· % de femmes ayant bénéficié d'un
appui en Kits AGR ;
· Nombre d'étalages/tables réhabilités
et/ou construits ;
· Nombre de PME créées et gérées
par les femmes ;
· % des membres de communautés touchées par
les activités de sensibilisations
· 48 émissions radios organisées ;
· Nombre de sensibilisations organisées
|
· Fiche d'émargement pour la réception des
Kits AGR ;
· Les documents administratifs et juridiques des PME
créées ;
· Observation directe des travaux de réhabilitation
dans les marchés ;
· Rapport d'activités de formation de
l'ACFPE ;
· Rapport d'activités des responsables des
marchés ;
· Rapport et Photos d'activités ;
· Témoignage des bénéficiaires, des
responsables des marchés ciblés et des autorités locales
et leaders communautaires.
|
· La résurgence de la crise dans les zones
d'intervention retarderait les interventions ;
· Le conflit d'intérêt récurrent entre
les responsables des marchés et les responsables municipaux pourraient
retarder les activités.
Pour cela, des stratégies d'approche participative
inclusive à travers l'implication de tous les acteurs seront
utilisées. Un plaidoyer sera organisé à l'endroit de tous
les acteurs afin de limiter tout dérapage.
|
1.3 Les activités du projet sont
régulièrement suivis, les contraintes sont prises en compte, des
ajustements sont faits pour une meilleure amélioration de l'atteinte des
objectifs du Cluster.
|
· Nombre de réunion de travail
organisé ;
· 40% d'argent éjecté dans les
activités du Cash For Work soient investis dans les AGR et que les 60%
couvrent les autres besoins de subsistance ;
· 85% des kits AGR distribués aux femmes soient
réellement utilisés ;
· 90% des kits d'insertion sont utilisés pour des
installations après formation.
|
Rapport de réunion ;
Fiches de présence pour les réunions ;
Témoignages des autorités locales
|
Non accès des populations à un post radio pour
suivre nos émissions ;
. Les émissions organisées à certaines
heures et certains jours de la semaine ne seraient pas suivies par beaucoup
d'auditeurs ;
|
Activités
|
Ressources Nécessaires
|
1.1.1 Mobilisation des communautés
|
|
1.1.2 Etude de vulnérabilité des ménages et
Enquête initiale de sélection participative des
bénéficiaires
|
|
1.1.3. Mise en oeuvre des activités de Cash For Work
CFW
|
|
1.1.4. Appui à la formation professionnelle et technique
des filles et garçons
|
|
1.2.1. Appui à l'exercice des AGR
|
|
1.2.2. Appui à la création de 50 PME
(dirigées par des femmes)
|
|
1.2.3. Promotion de l'entrepreneuriat féminin :
|
|
1.3.1. Monitoring et suivi des activités :
|
|
o Plan de travail pour les activités
décrites dans le Cadre Logique
Le mois 1 Correspond au mois de Juin 2016 jusqu'au mois 12
Mai 2017
|
|
Description de l'activité (Mois)
|
Année
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
8
|
9
|
10
|
11
|
12
|
Activité 1.1.1
|
Mobilisation des communautés
|
2016
|
x
|
x
|
x
|
X
|
x
|
x
|
x
|
x
|
x
|
x
|
x
|
|
Activité 1.1.2
|
Etude de vulnérabilité des ménages et
Enquête initiale de sélection participative des
bénéficiaires
|
2016
|
x
|
x
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
x
|
Activité 1.1.3
|
Mise en oeuvre des activités de Cash For Work CFW
|
2016
|
|
|
x
|
X
|
x
|
x
|
x
|
x
|
x
|
x
|
x
|
|
Activité 1.1.4
|
Appui à la formation professionnelle et technique des
filles et garçons
|
2016
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Activité 1.2.1
|
Appui à l'exercice des AGR
|
2016
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Activité 1.2.2
|
Appui à la création de 50 PME (dirigées par
des femmes)
|
2016
|
|
x
|
x
|
X
|
x
|
x
|
x
|
x
|
x
|
x
|
x
|
x
|
Activité 1.2.3
|
Promotion de l'entrepreneuriat féminin
|
2016
|
|
x
|
x
|
X
|
x
|
x
|
x
|
x
|
x
|
x
|
x
|
x
|
Activité 1.3.1
|
Monitoring et suivi des activités
|
2016
|
|
|
x
|
|
|
x
|
|
|
x
|
|
|
x
|
e. SUIVI ET EVALUATION
o Plan de mise en oeuvre
Pour atteindre le but visé par ce projet, qui est celui
de renforcer la résilience et le relèvement durable de 4500
ménages affectés par les crises dans la zone du projet, une
approche globale et pluridisciplinaire est nécessaire. Les
autorités et les leaders communautaires, sensibilisés sur le
processus de mise en oeuvre, seront ainsi dotés de connaissances
nécessaires à leur implication effective dans nos
activités. Les populations elles-mêmes seront impliquées
durant tout le processus du projet. Pour le Cash For Work, l'équipe
projet travaillera en partenariat avec une organisation locale partenaire par
zone de Projet. Les activités d'appui à la formation
professionnelle se feront en collaboration avec le Centre de formation de la
Jeunesse Pionnière Nationale (JPN). L'équipe du projet
sous-traitera avec l'ACFPE dans le volet Appui à la création des
PME. En plus de la formation qu'elle dispense et de son expertise, ACFPE
continuera à suivre les femmes entrepreneures à la fin du projet
pendant les 5 premières années de leur exercice.
o Plan de suivi et rapportage
Le suivi/évaluation est basé essentiellement sur
les réunions de travail avec les différents partenaires
impliqués et la production des rapports d'activités mensuels et
final. Des outils de planification et de suivi/évaluation
harmonisés et validés par la Coordination du projet seront
applicables à tous les acteurs. Le projet sera suivi à deux
niveaux : au niveau primaire par chaque partenaire impliqué dans le
volet le concernant ; au niveau secondaire par l'équipe de gestion
du projet à travers : la consolidation des rapports d'activités,
l'organisation des réunions de revue périodiques des
activités du projet et la réalisation d'une évaluation
externe des résultats du projet et d'un audit financier externe à
la fin du projet. Dans un souci de redevabilité et de transparence, il
sera créé un Bureau de plainte dans chaque Mairie
d'Arrondissement. Un numéro d'urgence (opérationnel 24h/24) sera
aussi communiqué lors de nos réunions publiques et sera
fonctionnel jusqu'à la fin du projet. L'ACFPE et la JPN sont toutes des
institutions de l'Etat, ayant donc une durée de vie plus longue que
celle du Projet. Elles assureront le suivi des bénéficiaires
formés par chaque agence après la fin du projet afin d'assurer la
pérennité des actions.
f. AUTRES INFORMATIONS SUR LE PROJET
o Prise en compte du genre par activité
(Oui/Non)
Activité 1.1.1
|
Mobilisation des communautés:
|
Oui
|
Activité 1.1.2
|
Etude de vulnérabilité des ménages et
Enquête initiale de sélection participative des
bénéficiaires
|
Oui
|
Activité 1.1.3
|
Mise en oeuvre des activités de Cash For Work CFW
|
Oui
|
Activité 1.1.4
|
Appui à la formation professionnelle et technique des
filles et garçons
|
Oui
|
Activité 1.2.1
|
Appui à l'exercice des AGR :
|
Non
|
Activité 1.2.2
|
Appui à la création de 50 PME (dirigées par
des femmes)
|
Non
|
Activité 1.2.3
|
Promotion de l'entrepreneuriat féminin :
|
Oui
|
Activité 1.3.1
|
Monitoring et suivi des activités
|
Oui
|
o Sécurité
La sécurité des bénéficiaires et
du staff sont des priorités pour l'équipe projet. La mise en
oeuvre de toutes les activités de ce projet sera proportionnelle aux
situations sécuritaires. La stratégie de collaboration franche
avec les leaders communautaires et les responsables des organisations locales
permettra au staff de tchequer les informations sécuritaires chaque
début de matinée afin de prendre des mesures y relatives. Des
scénarii sont définis pour faire face sur les chantiers en cours,
en cas d'insécurité. L'équipe du projet développera
une approche inclusive des bénéficiaires dans la chaine de la
sécurité. En cas d'insécurité empêchant la
descente du staff du projet sur le terrain, nos équipes appelleront les
Délégués de chaque équipe pour les informations
tout en leur demandant de passer l'information dans leur quartier respectif. La
stratégie d'utiliser les Chefs d'Equipe, par quartier et choisi par le
Chef de quartier, permettra de donner une réponse favorable à cet
aspect, car le plus souvent, les Chefs d'équipe choisis par le Chef de
Quartier sont des responsables de jeunesse. Les bénéficiaires,
pleinement impliqués dans les activités, assureront eux
mêmes leur sécurité et la sécurité du staff
projet en premier lieu ; le staff du projet assurera la sécurité
des bénéficiaires à travers la mise à disposition
des informations nécessaires.
o Accès
L'équipe du projet a déjà une très
forte présence dans les zones d'intervention, avec des activités
mises en oeuvre. Nos équipes sur place dispose d'un carnet d'adresse
rempli qui nous servira de moyens d'atteindre tous les notables, les leaders
communautaires. L'accès dans les zones d'intervention satisfera le
principe de l'acceptance (premier pilier d'intervention humanitaire) en
commençant par faire accepter les activités du projet aux
responsables administratifs (Sous-préfets, Maires, Chefs de Quartier) en
respectant l'ordre hiérarchique. Au niveau de Bangui, l'équipe
projet inclura la Mairie Centrale en plus des Mairies de Chaque Arrondissement.
Dans les zones de province, il y a une double possibilité de se rendre
sur notre zone de travail, soit par voie aérienne depuis Bangui, soit
par voie terrestre grâce aux efforts déployés par les
forces internationales.
Conclusion
Lorsque des contraintes particulièrement bien
enracinées se rattachent à de grandes questions, comme
l'autonomisation des femmes ou encore les différentes formes de violence
dont elles sont victimes, il peut être nécessaire de s'attaquer
à ces contraintes dans le cadre des activités liées aux
initiatives locales. Il est nécessaire de mettre en oeuvre des
initiatives autonomes ciblées d'égalité entre les sexes,
afin d'éliminer plus directement ces contraintes et d'atteindre les
objectifs de croissance économique durable et d'autonomisation
économique des femmes.
L'étude sur les activités de reconstruction
économique a permis de ressortir, par arrondissement, les
activités à fort impact économique qui tournent autour du
petit commerce et des activités agricoles.
Le développement de la culture entrepreneuriale comme
une des activités d'appui à la relance économique aide les
bénéficiaires à développer leur capital afin de
pérenniser les acquis du projet.
Le Projet « Autonomisation de la femme pour
renforcer la résilience et le relèvement durable des
communautés affectées par les crises à Bangui, Bocaranga
et Kaga Bandoro » est une réponse multidisciplinaire aux
multiples besoins de la femme centrafricaine et contribuera fortement à
la relance économique du pays. Sa mise en oeuvre nécessite, tout
de même, la définition des stratégies et d'un
mécanisme de suivi à moyen et long terme tel que décrit
ci-dessus.
CONCLUSION GENERALE
En somme, la situation de la femme centrafricaine,
jusque-là peu enviable, s'est gravement détériorée
avec les dernières crises militaro-politiques que traverse le pays
depuis 2013. Ces derniers évènements ont disloqué de
nombreuses familles suite aux mouvements de population importants et se sont
soldés aux multiples exactions perpétrées contre les
femmes principalement. L'analyse du poids démographique des femmes par
milieu de résidence montre que les femmes et les hommes sont presque
à proportions à peu près égale en milieu
urbain ; contrairement en milieu rural où les femmes sont plus
nombreuses que les hommes. (50,4% contre 49,6%) en général.
Les pesanteurs culturelles, la faible participation des femmes
aux organes de prise de décision et la différence de pouvoir
économique entre les sexes sont autant de problèmes qui limitent
fondamentalement l'autonomisation économique des femmes et freinent le
dynamisme de la promotion de l'égalité et de
l'équité nonobstant les efforts des partenaires au
développement dans ce secteur. Malgré tout, bon nombre de femmes
vivent avec ces différences, car les femmes les plus démunies,
celles qui habitent dans des collectivités éloignées ou
celles qui vivent dans des zones en situation de conflit peuvent être aux
prises avec d'importants obstacles aggravés par l'analphabétisme,
l'exclusion, un profond isolement ou la vulnérabilité à
l'exploitation.
La portée et l'orientation des programmes choisis parmi
les objectifs mentionnés dépendent toujours du contexte. Ainsi,
il faut procéder à des analyses comparatives entre les sexes et
à des analyses économiques rigoureuses pour mieux cerner les
défis, les contraintes, les possibilités et les risques
particuliers associés à l'autonomisation économique des
femmes pour aider à définir les activités et les
résultats escomptés d'une initiative.
Si beaucoup reste à faire, le monde a
déjà profondément changé en reconnaissant
finalement que l'égalité hommes-femmes est souhaitable dans
l'intérêt de tous. Il est de plus en plus évident que
l'élimination des inégalités a de nombreux avantages,
économiques ou autres.
L'autonomisation des femmes centrafricaines représente
une nouvelle approche pour améliorer leurs conditions de vie. Elle
suppose un engagement fort et à long terme qui nécessite des
stratégies allant du sommet à la base (action de l'État)
que des stratégies qui viennent de la base (organisations de la
société civile). Elle tend à être définitive
et nécessite donc un dialogue qui comporte de ce fait un engagement
collectif. Le renforcement des capacités économiques de la femme
permet à celle-ci d'être active et efficace dans le processus de
la reconstruction économique et social du pays. L'autonomisation
économique suppose enfin une relative unanimité et ne peut
être le fait des seuls acteurs de mise en oeuvre et gouvernements, il
faut une acceptation par les populations - hommes, femmes, filles et
garçon - dans leur majorité.
La mobilisation de la population, les hommes en particulier,
pour promouvoir les droits des femmes et abolir les stéréotypes
sexistes entourant les tâches domestiques et les emplois
rémunérés peut modifier les comportements sociaux et
ébranler le statu quo des femmes. En effet, comme l'a reconnu Michelle
Bachelet38(*), des femmes
peuvent réussir - et réussissent
effectivement - en dépit des règles du jeu qui les
désavantagent. Et avec l'élargissement de leur rôle dans
l'économie, elles parviendront à changer la façon dont
leur rôle est perçu, elles sont en meilleure position au sein de
leur collectivité et de leur famille pour négocier, et elles sont
mieux à même de prendre des décisions ou d'influer sur
celles-ci si on leur offre toute l'opportunité. Des investissements plus
importants sont également réalisés au profit de la
prochaine génération de filles. L'autonomisation des femmes peut
ainsi contribuer à accélérer le processus de
reconstruction économique et sociale amorcé en Centrafrique.
Les questions du genre sont basées
généralement sur des constructions sociales et se traduisent par
des rôles, des partages de pouvoir et des relations entre femmes et
hommes établis par la société ou par la communauté.
Il est important d'analyser et de chercher à comprendre les relations
sociales entre femmes et hommes afin de préparer la population
féminine à être active dans le processus du
développement. La connaissance des relations socialement construites qui
lient les femmes aux hommes et les attentes et rôles assignés
à chaque sexe dans la société permettent de mieux mettre
en évidence les causes structurelles qui assignent aux femmes un statut
différent et presque toujours inférieur à celui des
hommes.
BIBLIOGRAPHIE
1. BODEMO S. et KPWOKA M.-T. (année). Le
développement des activités de promotion de la femme, PNLP
en RCA, étude sectorielle ;
2. BORGHINO B., 2009, Le « genre » ? Un
concept, des outils, une méthode, CIDDEF39(*) n° 20 Janvier-Mars 2009
;
3. DUFLO Esther, 2006, «?La femme et le plafond de
verre?», Libération du 27 novembre 2006 ;
4. FRASER-MOLEKETI G., 2015, l'indice de
l'égalité du genre en Afrique 2015, autonomiser les femmes
africaines, BAD, 42 p. ;
5. HALPERN C., 2008, Peut-on finir avec le Plafond de
vert ?, Sciences Humaines N° 195 - juillet 2008,
pp.19-24 ;
6. HEWATON A. et WADANGALY I., 2003 « Quelle
stratégie pour le décollage socio-économique de la
RCA ? », Investir au coeur de l'Afrique N° 001
Août 2003, p. 9.
7. NGUÉLÉBÉ E., 2003, Situation de la
femme en Centrafrique, Ministère de l'Economie, du Plan de la RCA,
Rapport d'analyse thématique, 50p. ;
8. SAMBA-PANZA C., 2015, Allocution à l'occasion du
Lancement officiel de la Journée Internationale de la Femme 2015,
Bangui-Hémicycle du CNT, 6p. ;
9. TABAPSI T., 2011, Stratégie Sectorielle
Egalité de Genre et Réduction de la Pauvreté, UNFPA,
Bangui ;
10. VERVEER M., 2010, L'autonomisation des femmes et les
objectifs du Millénaire pour le développement, Sommet sur
les OMD et l'autonomisation des femmes, Centre des études
stratégiques et internationales, New-York ;
11. VIRCOULON T. et C Arnaud, 2015, Penser et
anticiper les impacts socio-économiques de l'intervention humanitaire en
RCA, Note de IFRI-Programme Afrique Subsaharienne ;
12. Banque Mondiale, 2014, Rapport Doing Business ;
13. Banque Mondiale, Rapport sur le développement
dans le monde 2012 : Égalité des genres et
développement
14. Nations-Unies, 2013, Rapport du Secrétaire
Général sur les femmes, la paix et la sécurité,
S/2013/525 ;
15. Nations Unies, 1995, Programme d'Action de la
Conférence Internationale sur la Population et le Développement
(PA/CIPD), New York.
16. Nations Unies, 1995, Quatrième Conférence
Mondiale sur les Femmes, Beijing (CHINE), du 4 au 15 Septembre 1995.
17. Nations Unies, 1995, Rapport de la Conférence
Internationale sur la Population et le Développement, Synthèse
des rapports des pays sur la population et le développement,
New-York.
18. OCHA, Rapport de situation n° 55 ;
19. OCHA, 2015, Plan de Réponse Humanitaire
(PRS) ;
20. OIM Congo, 2003, le rôle des femmes dans la
reconstruction économique et le développement en
République Démocratique du Congo, séminaire sur le
rôle des femmes dans la reconstruction nationale et le
développement économique ;
21. ORSE40(*), 2004, Etude ORSE : l'accès des
femmes aux postes de décision, p.95 ;
22. PNUD, 2015, l'égalité des sexes et
l'autonomisation des femmes, dépliant du 8 Mars, 2p. ;
23. PNUD, 2014, Rapport mondial sur le développement
humain ;
24. PNUD, Promouvoir l'égalité des sexes.
Où en sommes-nous ?
25. RCA, 2014, Profil Genre République Centrafricaine,
AFD ;
26. RCA, 2014, Programme d'Urgence et du Relèvement
Durable (PURD) ;
27. RCA, 2013, République Centrafricaine : une
crise de l'éducation passée sous silence, Rapport
d'évaluation du Partenariat Mondial pour l'Education ;
28. RCA, 2010, Document de Stratégie de
Réduction de la Pauvreté 2 ;
29. RCA, 2007, Bulletin d'information de Humanitarian and
Development Partnership Team | RCA, n° 36 du 29/10 - 05/11/07 ;
30. RCA, 2007, Plan d'Action de la Politique Nationale de
Promotion de l'Egalité et de l'Equité ;
31. RCA, 2005, Politique Nationale de Promotion de
l'Egalité et de l'Equité ;
32. UN-Women, Mars 2014, Evaluation rapide de la situation
des VBG dans les sites de l'Est, Rapport d'évaluation ;
33. Wikipédia, Le plafond de verre,
l'encyclopédie libre en ligne,
www.wikipédia.org;
34. Penser et anticiper les impacts socio-économiques
de l'intervention humanitaire en République centrafricaine »,
https://www.ifri.org/sites/default/files/atoms/files/note_rca_vircoulon-arnaud_0.pdf
;
TABLE DES MATIERES
Dédicace ............................................................................................................
|
ii
|
Remerciements
...................................................................................................
|
iii
|
Liste des sigles et abréviations
...............................................................................
|
Iv
|
Résumé
..........................................................................................................
|
Vi
|
INTRODUCTION GENERALE
.............................................................................
|
1
|
CHAPITRE 1 : RAPPORT DE STAGE
....................................................................
|
5
|
|
Introduction
...................................................................................................
|
5
|
|
I. CADRE DU STAGE ACADEMIQUE ET ELEMENTS DE COMPREHENSION
..........
|
6
|
|
I.1. Contexte de stage
....................................................................................
|
6
|
|
I.2. Objet, terrain de stage et activités
..................................................................
|
10
|
|
I.3. Compréhension de la position du stage
..........................................................
|
15
|
|
II. ETUDE SUR LES ACTIVITES DE RECONSTRUCTION A FORT IMPACT
ECONOMIQUE SUR LE REVENU DES FEMMES ET FILLES ..............................
|
17
|
|
II.1. Objectifset attentes de l'étude
.....................................................................
|
17
|
|
II.2. Méthodologie de travail, contraintes et limites
...............................................
|
19
|
|
II.3. Délimitation et raison du choix de la zone
d'étude ..........................................
|
21
|
|
Conclusion
...................................................................................................
|
23
|
CHAPITRE 2: REVUE DE LA LITTERATURE SUR LES ACTIVITES DE
RECONSTRUCTION ET D'AUTONOMISATION DE LA FEMME ...............
|
24
|
|
Introduction
...................................................................................................
|
24
|
|
I. APPROCHES CONCEPTUELLES
..................................................................
|
25
|
|
I.1. Définition des concepts
..............................................................................
|
25
|
|
I.2. La nécessité de l'autonomisation
économique des femmes ...............................
|
29
|
|
I.3. La corrélation entre pauvreté d'existence,
autonomisation de la femme et promotion du
genre...................................................................................
|
32
|
|
II. ETAT DES LIEUX DE LA PROMOTION DU GENRE ET DE
L'AUTONOMISATION DE LA FEMME
..................................................................
|
34
|
|
II.1. Les principaux défis de la reconstruction en RCA
...........................................
|
34
|
|
II.2. Le rôle des femmes dans le processus de
reconstruction économique et sociale
|
38
|
|
II.3. Les facteurs de blocage à l'autonomisation de la
femme et les liens avec l'inégalité et l'iniquité du genre
.....................................................................
|
41
|
|
Conclusion
....................................................................................................
|
45
|
CHAPITRE 3 : LES ACTIVITES DE RECONSTRUCTION ECONOMIQUE ET
SOCIALE POUR L'AUTONOMISATION DE LA FEMME A BANGUI ET SES ENVIRONS
.................................................................................
|
46
|
|
Introduction
....................................................................................................
|
46
|
|
I. ANALYSE DES RESULTATS DE L'ETUDE
......................................................
|
47
|
|
I.1. Déroulement de l'étude
..............................................................................
|
47
|
|
I.2. Eléments clés de l'étude
............................................................................
|
47
|
|
I.3. Résultats de l'étude
..................................................................................
|
48
|
|
II. PERSPECTIVES ET RECOMMANDATIONS
...................................................
|
59
|
|
II.1. Perspectives d'avenir
...............................................................................
|
59
|
|
II.2. Recommandations
..................................................................................
|
62
|
|
II.3. Projet d'appui à l'autonomisation des femmes pour la
reconstruction économique et sociale et la promotion du genre en
Centrafrique ........................................
|
67
|
|
Conclusion
...................................................................................................
|
77
|
CONCLUSION GENERALE
..................................................................................
|
78
|
BIBLIOGRAPHIE
................................................................................................
|
80
|
TABLE DES MATIERES
.....................................................................................
|
82
|
ANNEXES
.........................................................................................................
|
84
|
ANNEXES
ANNEXE 1 : Questionnaire
d'enquête auprès des bénéficiaires
Questionnaire d'entretien N°______
- Enquête sur les activités de
reconstruction à fort impact économique et social sur le revenu
des femmes et filles-
a. Date : .......... / .......... /
2015
|
b. Nom de l'enquêteur :
|
1. informations générales
1.1.Préfecture
|
|
1.2. Arrondissement/Sous-préfecture
|
|
1.3 Quartier/Village
|
|
2. Information sur l'enquêté et
vulnérabilité de son ménage.
|
2.1Age :
|
2.2Sexe : HF
|
2.3Niveau d'étude : Aucune ;
Primaire ; Secondaire ; Supérieure ; Formation
Technique Alphabétisation, Autre (à
préciser)
_____________________________________________________________
|
2.4 Taille du ménage : _____________
|
2.5 Statut de la personne enquêtée : Chef de
famille, Conjoint,Enfant, Autres (à préciser)
_________________
|
2.6 Statut matrimonial de l'enquêté :
marié(e) monogame, marié(e) polygame, vie maritale ,
divorcé(e)/séparé,
Célibataire, Autre (précisez)
______________________________________________
|
2.7 Fonction de la personne enquêtée :
___________________________________________________________
|
2.8 Vulnérabilité dans le ménage
Veuve/veuf ; Handicapé ; Vieillard (plus de 60 ans),
Orphelin
Autre (à préciser) :
______________________________________________________
|
2.9 Lieu de résidence : Résident à son
domicile, Déplacé dans un site ,Déplacé dans
une famille d'accueil ,
Déplacé/retourné dans le lieu de vie
identique à avant déc. 2013, Autre (à
préciser) :_____________________
|
2.10 Les enfants du ménage en âge d'être
scolarisés sont-ils scolarisés ? Oui
Non
Si oui < 5ans : __________
et > 5 ans : __________
Si non, pourquoi
________________________________________________________________________
|
2.11 Nombre d'enfants de moins de 5 ans dans le
ménage : _____
|
2.12 Aviez-vous bénéficiez de l'appui d'un acteur
durant cette crise ? Oui, Non
Si oui : pendant la crise après la crise
Si non, Pourquoi ?
_______________________________________________________________________________
|
2.13 Si Oui à la question 2.12, quel type d'aide
aviez-vous bénéficié ? Aide alimentaire
Transfert monétaire,
Travail contre paiement, Appui à l'exercice d'AGR,
Autres (à préciser) ____________________________
|
2.14Qu'aviez-vous fait du produit de cette aide ?
a. Alimentation %
b. Education %
c. Santé %
d. Relance/création des AGR
% :_____________________________________________________
e. Réhabilitation de la maison %
f. Remboursement des dettes %
g. Loyer %
g. Autre (précisez)
_____________________________________________________________________________
|
2.15 Si Oui à la question 2.12, cet appui vous a-t-il
aidé ? Oui, Non,
Justifiez votre réponse : ___________
______________________________________________________________
______________________________________________________________________________________________
______________________________________________________________________________________________
|
2.16 Profitez-vous encore des avantages de cet appui ? Oui ?
Non ?
|
2.17 Que pensez-vous de cet appui ?
______________________________________________________________________________________________
______________________________________________________________________________________________
|
2.18 A qui faites-vous confiance pour une assistance technique
dans votre exercice d'activités ?
ASNU, ONGi, ONGn, Proche parent,
Ami(e)/voisin, Autre acteur proche,
Autre (A préciser) :
____________________________________________
|
3. DEPENSES
3.1 Nature de dépense : Quelles sont vos
dépenses mensuelles par poste (dépense
globale) ?
|
Nourriture : ____________
|
Education : ____________
|
Santé : ____________
|
Biens non alimentaires : ____________
|
Investissementdansl'activitééconomique :
____________
|
Loyer : ____________
|
Epargne : ____________
|
Autres (remboursement de la dette, dons, etc) :
_____________________________________________________
|
3.2 Quel poste de dépenses pose le plus de
problèmes à votre ménage avant Décembre
2013 (1 seul choix possible) ?
Alimentation
|
Remboursement dette
|
Santé/Médicaments
|
Enterrement/cérémonie
|
Education
|
Loyer
|
Biens non alimentaires
|
Autre (précisez) ___________________________
|
Pourquoi :
_____________________________________________________________________________
3.3 Quel poste de dépenses pose le plus de
problèmes à votre ménage après Décembre 2013
la crise (1 seul choix possible) ?
Alimentation
|
Remboursement dette
|
Santé/Médicaments
|
Enterrement/cérémonie
|
Education
|
Loyer
|
Biens non alimentaires
|
Autre (précisez) ___________________________
|
Pourquoi :
_____________________________________________________________________________
4. INFORMATION SUR LES ACTIVITES GENERATRICES DE REVENU
OU DE CASH TRANSFERT (Q.
|
4.1. Quelle(s) activité(s) économique(s)
exercez-vous avant la crise ?
a. Petit
commerce :___________________________________________________________________
b. Petit métier
:___________________________________________________________________
c. Agriculture :
___________________________________________________________________
d. Artisan :
___________________________________________________________________
e. Vendeur de rue :
___________________________________________________________________
f. Travail pour des gens (pas à son propre
compte) : ___________________________________________
g. Aucun revenu
h. Fonctionnaire
i. Militaire
j. Autre (précisez)
_____________________________________________________________________________
|
4.2. Si 5.1. existe, quels ont été votre :
|
Revenu haute saison
|
Mois haute saison
|
Revenu basse saison
|
Mois basse saison
|
|
|
|
|
4.3. Quelle(s) activité(s) économique(s)
exercez-vous avec l'aide reçu ?
a. Petit
commerce :___________________________________________________________________
b. Petit métier
:___________________________________________________________________
c. Agriculture :
___________________________________________________________________
d. Artisan :
___________________________________________________________________
e. Vendeur de rue :
___________________________________________________________________
f. Travail pour des gens (pas à son propre
compte) : ___________________________________________
g. Aucun revenu
h. Fonctionnaire
i. Militaire
j. Autre (précisez)
_____________________________________________________________________________
|
4.4. Si 5.1. existe, quels ont été votre :
|
Revenu haute saison
|
Mois haute saison
|
Revenu basse saison
|
Mois basse saison
|
|
|
|
|
4.5. Revenu mensuel de l'enquêté :
Avant la crise:
________________________________________________________
Après la crise :
_____________________________________________________
|
4.6. Revenu mensuel du ménage (en additionnant tous
les revenus des membres de la famille):
Avant la crise :
______________________________________________________________________
Après la crise :
______________________________________________________________________
|
4.7. Autres sources de revenu du ménage avant
Décembre 2013 (Si oui à la question 2.12) :
a. Petit
commerce :___________________________________________________________________
b. Petit métier
:___________________________________________________________________
c. Agriculture :
___________________________________________________________________
d. Artisan :
___________________________________________________________________
e. Vendeur de rue :
___________________________________________________________________
f. Travail pour des gens (pas à son propre
compte) : ___________________________________________
g. Aucun revenu
h. Fonctionnaire
i. Militaire
j. Autre (précisez)
_____________________________________________________________________________
|
4.8. Autres sources de revenu du ménage après
Décembre 2013 (Si oui à la question 2.12) :
a. Petit
commerce :___________________________________________________________________
b. Petit métier
:___________________________________________________________________
c. Agriculture :
___________________________________________________________________
d. Artisan :
___________________________________________________________________
e. Vendeur de rue :
___________________________________________________________________
f. Travail pour des gens (pas à son propre
compte) : ___________________________________________
g. Aucun revenu
h. Fonctionnaire
i. Militaire
j. Autre (précisez)
_____________________________________________________________________________
|
4.9. Comment aviez-vous choisi cette activité ?
Choisi vous-même, Proposé par l'acteur (ONG, ASNU)
Proposé par une tierce (parent ou ami)
|
4.10. Quels sont selon vous les avantages d'un tel
choix ?
___________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
|
4.11. Quels sont selon vous les inconvénients d'un tel
choix ?
___________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
|
4.12 Avez-vous un compte en banque ? Oui, Non,
Procédure en cours
Si oui : ECOBANK, BPMC, CBCA, CMCA,
BSCICSofia Crédit, Express Union ,
Autre
(précisez) :_______________________________________
|
4.13 Comment épargnez-vous votre argent ?
A la banque, A la maison, Sous forme de tontine
|
4.14. Quelles sont selon vous les trois (3) principales
activités à fort impact économique sur le revenu des
femmes dans
votre Arrondissement/Communes ?
______________________________________________________________________________________________
______________________________________________________________________________________________
______________________________________________________________________________________________
|
4.15. Pourquoi :
__________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
|
4.16. Quelles sont selon vous les activités susceptibles
d'avoir un impact sur la vie sociale de votre communauté ?
______________________________________________________________________________________________
|
4.17. Pourquoi :
_________________________________________________________________________________________________
|
5. COMPETENCES ET APTITUDE
|
5.1. Quelles formations professionnelles ou techniques avez-vous
fait dans le passé ?
______________________________________________________________________________________
|
5.2 Par qui ? PEC personnelle, Appui parental, PEC
ONG/ASNU, Autre (A préciser) ____________________
|
5.3. Quelles sont vos besoins actuels en formations
professionnelles ou techniques ?
______________________________________________________________________________________
|
5.4 Pourquoi :
______________________________________________________________________________________
_____________________________________________________________________________________________
|
5.5 Quel est votre projet d'avenir ?
______________________________________________________________________________________
|
Remarques :
___________________________________________________________________________________________
____________________________________________________________________________________________
___________________________________________________________________________________________
___________________________________________________________________________________________
___________________________________________________________________________________________
Annexe 2 : FICHE PAYS : REPUBLIQUE
CENTRAFRICAINE
Nom officiel
|
:
|
Centrafrique
|
Nature du régime
|
:
|
République
|
Superficie
|
:
|
623 000 Km²
|
Capitale
|
:
|
Bangui (... habitants)
|
Fête nationale
|
:
|
1er décembre (Proclamation de la
République en 1958)
|
Espérance de vie
|
:
|
47,7 ans (DSRP 2)
|
Densité
|
:
|
7,2 hab. /km²
|
Langues officielles
|
:
|
Sango (langue nationale), Français
|
Monnaie
|
:
|
Franc CFA (1 euros = 655.957 FCFA)
|
Population totale
|
:
|
4,8 millions d'habitants (ICASEES, Octobre 2015)
|
Population dans le besoin
|
:
|
2,3 millions d'habitants (HNO, 2015)
|
Personnes ciblées par HRP 2016
|
:
|
999 979 personnes (HRP, 2016)
|
Indice du Développement Humain
|
:
|
0,341
|
Indice des Inégalités du Genre
|
:
|
0,469 (BAD, 2015)
|
Contexte humanitaire
L'histoire de la RCA est jalonnée de remous sociaux,
mais la prise du pouvoir par la coalition Séléka le 24 mars 2013
et les évènements connexes créent un contexte
inédit de violence exacerbée et de très grande
instabilité, du fait de la destruction quasi-totale de l'appareil de
l'Etat. Dans le contexte de cette nouvelle dynamique, le Gouvernement
centrafricain s'emploie depuis lors à conduire les chantiers
prioritaires de la transition dont la préparation des
élections et le relèvement économique du pays. Ne
disposant ni d'une force publique opérationnelle, ni d'un appareil
administratif en ordre de marche, ni de ressources budgétaires
sûres, les institutions peinent toutefois à exercer leurs
compétences de façon autonome. La situation politique actuelle a
une incidence sur les relations internationales de la RCA, dominées par
l'évolution de la situation et les enjeux de la gestion de crise. Le
contexte sécuritaire demeure hautement volatile et imprévisible
dans tout le pays et les phases d'urgence interfèrent avec celles du
développement. Des groupes minoritaires sont confinés dans
plusieurs enclaves avec un risque potentiel d'aggravation de la situation
pouvant conduire à une nouvelle vague de déplacements. Le Cluster
protection s'inquiète de la situation des civils dans l'enclave du PK5
où les communautés restent en situation de risque avec un
accès limité ou pas d'accès aux services de base.
Annexe 3 : Tableau comparatif IDH, IIG et taux de
pauvreté.
|
Opportunités
économiques
|
Développement humain
|
Lois et Institutions
|
IIG
|
IDH
|
PAYS
|
SCORE
|
RANG
|
SCORE
|
RANG
|
SCORE
|
RANG
|
SCORE
|
RANG
|
SCORE
|
RANG
|
Afrique du Sud
|
63,4
|
21
|
92,0
|
3
|
68,1
|
3
|
74,5
|
01
|
0.658
|
9ème
|
Rwanda
|
75,2
|
5
|
79,4
|
12
|
68,4
|
2
|
74,3
|
02
|
0.506
|
21ème
|
Namibie
|
64,7
|
20
|
89,7
|
5
|
65,5
|
4
|
73,3
|
03
|
0.624
|
11ème
|
Île Maurice
|
52,9
|
37
|
97,6
|
1
|
69,1
|
1
|
73,2
|
04
|
0.771
|
2ème
|
Malawi
|
88,9
|
1
|
68,6
|
21
|
60,8
|
7
|
72,8
|
05
|
0.414
|
39ème
|
Lesotho
|
70,8
|
10
|
81,0
|
11
|
58,4
|
13
|
70,0
|
06
|
0.486
|
29ème
|
Botswana
|
76,3
|
4
|
91,1
|
4
|
40,6
|
27
|
69,4
|
07
|
0.683
|
6ème
|
Zimbabwe
|
70,8
|
9
|
77,4
|
14
|
59,1
|
10
|
69,1
|
08
|
0.492
|
25ème
|
Cap Vert
|
55,4
|
31
|
88,1
|
8
|
57,0
|
15
|
66,8
|
09
|
0.636
|
10ème
|
Madagascar
|
60,9
|
27
|
75,3
|
18
|
58,7
|
11
|
65,0
|
10
|
0.498
|
24ème
|
Burundi
|
69,1
|
13
|
60,7
|
30
|
63,4
|
6
|
64,4
|
11
|
0.389
|
45ème
|
Tanzanie
|
73,0
|
8
|
65,1
|
26
|
54,4
|
16
|
64,2
|
12
|
0.488
|
27ème
|
Ouganda
|
73,7
|
7
|
58,1
|
34
|
58,4
|
12
|
63,4
|
13
|
0.484
|
31ème
|
Kenya
|
63,3
|
22
|
69,1
|
20
|
57,5
|
14
|
63,3
|
14
|
0.535
|
18ème
|
Ghana
|
68,1
|
14
|
67,0
|
23
|
51,8
|
18
|
62,3
|
15
|
0.573
|
13ème
|
Mozambique
|
67,2
|
17
|
58,0
|
35
|
60,3
|
8
|
61,9
|
16
|
0.393
|
43ème
|
Tunisie
|
53,6
|
34
|
93,5
|
2
|
34,1
|
33
|
60,4
|
17
|
0.721
|
4ème
|
Zambie
|
67,4
|
16
|
62,5
|
29
|
44,9
|
23
|
58,3
|
18
|
0.561
|
15ème
|
Swaziland
|
64,8
|
19
|
85,9
|
9
|
23,7
|
39
|
58,1
|
19
|
0.530
|
19ème
|
Sierra Leone
|
70,6
|
12
|
43,0
|
44
|
59,2
|
9
|
57,6
|
20
|
0.374
|
48ème
|
Algérie
|
41,6
|
46
|
88,9
|
7
|
42,1
|
25
|
57,6
|
21
|
0.717
|
5ème
|
Burkina Faso
|
63,3
|
23
|
60,1
|
31
|
46,4
|
22
|
56,6
|
22
|
0.388
|
46ème
|
Nigeria
|
66,2
|
18
|
59,0
|
32
|
39,1
|
30
|
54,7
|
23
|
0.504
|
23ème
|
Gambie
|
77,5
|
2
|
66,1
|
25
|
20,5
|
44
|
54,7
|
24
|
0.441
|
37ème
|
Angola
|
54,5
|
32
|
41,0
|
46
|
64,3
|
5
|
53,2
|
25
|
0.526
|
20ème
|
Maroc
|
38,1
|
48
|
79,0
|
13
|
41,7
|
26
|
52,9
|
26
|
0.617
|
12ème
|
Érythrée
|
61,1
|
26
|
47,8
|
39
|
49,6
|
19
|
52,8
|
27
|
0.381
|
47ème
|
Gabon
|
60,1
|
28
|
75,3
|
17
|
21,6
|
41
|
52,4
|
28
|
0.674
|
8ème
|
Bénin
|
61,5
|
24
|
47,3
|
41
|
47,3
|
20
|
52,0
|
29
|
0.476
|
32ème
|
Sénégal
|
50,9
|
39
|
64,6
|
28
|
40,3
|
28
|
51,9
|
30
|
0.485
|
30ème
|
Éthiopie
|
67,7
|
15
|
33,1
|
49
|
52,1
|
17
|
51,0
|
31
|
0.435
|
38ème
|
São Tomé et Príncipe
|
60,0
|
29
|
75,6
|
16
|
14,4
|
46
|
50,0
|
32
|
0.558
|
16ème
|
Togo
|
61,4
|
25
|
40,6
|
47
|
46,5
|
21
|
49,5
|
33
|
0.473
|
34ème
|
Guinée Équatoriale
|
49,5
|
41
|
67,6
|
22
|
31,2
|
35
|
49,4
|
3
|
0.556
|
17ème
|
Égypte
|
47,1
|
42
|
84,6
|
10
|
16,2
|
45
|
49,3
|
35
|
0.682
|
7ème
|
RD Congo
|
75,1
|
6
|
50,8
|
38
|
21,7
|
40
|
49,2
|
36
|
0.338
|
51ème
|
République du Congo
|
39,7
|
47
|
76,6
|
15
|
30,8
|
37
|
49,0
|
37
|
0.564
|
14ème
|
Liberia
|
53,1
|
36
|
47,5
|
40
|
44,6
|
24
|
48,4
|
38
|
0.412
|
40ème
|
Guinée-Bissau
|
56,7
|
30
|
57,8
|
36
|
28,5
|
38
|
47,7
|
39
|
0.396
|
42ème
|
RCA
|
77,1
|
3
|
32,6
|
50
|
30,9
|
36
|
46,9
|
40
|
0.341
|
50ème
|
Cameroun
|
53,9
|
33
|
64,7
|
27
|
21,6
|
42
|
46,7
|
41
|
0.504
|
22ème
|
Comores
|
46,6
|
43
|
72,4
|
19
|
12,9
|
48
|
44,0
|
42
|
0.488
|
26ème
|
Côte d'Ivoire
|
33,9
|
49
|
57,0
|
37
|
40,1
|
29
|
43,7
|
43
|
0.452
|
36ème
|
Tchad
|
70,7
|
11
|
24,2
|
51
|
31,7
|
34
|
42,2
|
44
|
0.372
|
49ème
|
Niger
|
50,5
|
40
|
41,5
|
45
|
34,5
|
32
|
42,2
|
45
|
0.337
|
52ème
|
Mauritanie
|
53,2
|
35
|
58,6
|
33
|
13,9
|
47
|
41,9
|
46
|
0.487
|
28ème
|
Djibouti
|
51,8
|
38
|
66,7
|
24
|
4,9
|
52
|
41,1
|
47
|
0.467
|
35ème
|
Guinée
|
44,5
|
45
|
39,5
|
48
|
34,7
|
31
|
39,5
|
48
|
0.392
|
44ème
|
Libye
|
11,8
|
52
|
89,5
|
6
|
12,5
|
49
|
37,9
|
49
|
0.784
|
1er
|
Mali
|
32,2
|
50
|
46,7
|
42
|
21,3
|
43
|
33,4
|
50
|
0.407
|
41ème
|
Soudan
|
46,0
|
44
|
43,4
|
43
|
6,2
|
51
|
31,9
|
51
|
0.473
|
33ème
|
Somalie
|
26,9
|
51
|
8,8
|
52
|
11,8
|
50
|
15,8
|
52
|
|
|
* 1 OCHA CAR, Rapport de
Situation No. 55 du 12 au 26 mai 2015.
* 2 FRASER-MOLEKETI G., 2015,
Rapport d'étude « Indice de l'Inégalité du Genre
en Afrique 2015 : Autonomisation les femmes africaines », Banque
Africaine de Développement, 42p.
* 3 OCHA, 2014, Aperçu
des besoins humanitaires (HNO), Bangui, 22p ;
* 4 OCHA, 2015, Plan de
Réponse Stratégique (PRS), Bangui, 46p.
* 5 Commission Mouvement de
Population, CMP.
* 6 Rapport d'analyse de
situation de la sécurité alimentaire de l'IPC
* 7 DJIKOUME J., 2015, Cours de
Communication et Relations Bailleurs, Master 2 AHD, LERSA.
* 8
http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/republique-centrafricaine/presentation-de-la-republique-centrafricaine/
* 9 Garda Christophe, 2002, Le
Programme alimentaire, sanitaire et éducatif du CCFD pour aider à
la reconstruction de la paix au Cambodge, Fiche Irénées,
Paris.
* 10
https://fr.wikipedia.org/wiki/Reconstruction
* 11 GRÜNEWALD
François, 1997, au nom du Groupe Urgence, Réhabilitation,
Développement, Contribution, Assise de la coopération et de la
solidarité, CICR.
* 12 VINCENOT D., 2009, De
nouvelles dynamiques pour pratiquer la paix : étude transversale
des fiches d'expériences, Fiches Irénées, Paris.
* 13 Canada, L'autonomisation
économique des femmes, Note d'orientation du Ministère Canadien
des Affaires étrangères, Commerce et Développement
* 14 BARROCA B., DINARDO M. et
MBOUMOUA I., 2013, De la vulnérabilité à la
résilience : mutation ou bouleversement ?
* 15 Paquet, 1999 : la
résilience serait la clé de la durabilité.
* 16 FRASER-MOLEKETI G., 2015,
Rapport d'étude « Indice de l'Inégalité du Genre
en Afrique 2015 : Autonomisation les femmes africaines »,
BAD.
* 17 FAO, 2011, La situation
mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2010-2011 - Le
rôle des femmes dans l'agriculture : Combler le fossé entre
les hommes et les femmes pour soutenir le développement
* 18 Banque Mondiale, 2012,
Rapport sur le développement dans le monde 2012 :
Égalité des genres et développement
* 19 RCA, 2008,
arrêté n°014 du Premier Ministre en date du 14 mai 2008
* 20 BACHELET M, 2012, discours
à l'occasion du lancement du « Rapport de l'OIT sur les
tendances mondiales de l'emploi des femmes 2012 ».
* 21 RCA, 2011, DSRP 2
(2011-2015), Ministère du Plan de l'Economie et de la Coopération
Internationale, p.
* 22 FRASER-MOLEKETI G., l'IIG
en Afrique 2015, autonomiser les femmes africaines, BAD, 2015, p. 32
* 23 Rapport Doing Business
2014, p.12
* 24 OCHA RCA, Flash Update 7,
Affrontements Bangui, 10 Octobre 2015
* 25 ACTED RCA, 2015,
Rapport d'enquête sur l'intention de retour des commerçants des
marchés Kokoro et Mamadou Mbaïki ;
* 26 CROIDIEU F., 2002, La
Banque Mondiale au Timor Oriental (2000-2003) : soutien à un projet
de réhabilitation du secteur médical, Fiche
Irénées, Paris ;
* 27 REMOND R., 2004, La
Réconciliation : Exposé historique et éclaircissement
conceptuel, in Fin des conflits et réconciliation : conditions pour
une paix durable, Les Cahiers de la paix, n°10, Acte du colloque du Centre
Mondial de la paix, Verdun, p.50
* 28 GREZENGUE G., 2008,
Discours à l'occasion de la cérémonie d'ouverture des
Journées de l'entrepreneuriat féminin, Bangui, 4p.
* 29 RCA, 2010,
Stratégie Nationale pour la Finance Inclusive (SNFI) en RCA 2010 - 2014,
Ministère des Finances et du Budget, Bangui, p5 ;
* 30 HALPERN C., 2008,
« Peut-on en finir avec le plafond de verre ? »,
Sciences Humaines N° 195 - juillet 2008
* 31 RCA, 2003,
Synthèse des résultats du troisième RGPH de la RCA, BCR,
20p.
* 32 L'autonomisation
économique des femmes, Note d'orientation du Ministère Canadien
des Affaires étrangères, Commerce et Développement.
* 33 OUOBA P. Maxime, 2007,
« La prise en compte de l'approche genre dans les projets de
développement : le cas des ONG françaises »,
Mémoire de Master 1 Sociologie, UNIVERSITE PARIS 8/ VINCENNES -
SAINT-DENIS ;
* 34 WADANGALY I. et HEWATON
Alexandre, 2003 « Quelle stratégie pour le
décollage socio-économique de la RCA ? »,
Investir au coeur de l'Afrique N° 001 Août 2003, p. 9.
* 35 OCHA, République
Centrafricaine Rapport de Situation No. 55 du 12 au 26 mai 2015.
* 36 Les résultats de
notre enquête sur les activités à fort impact
économique et social sur le revenu des femmes à Bangui et ses
environs.
* 37 RCA, Profil pays,
Indicateurs ACAPS, Juillet 2015
* 38 Michelle Bachelet, 2012,
Discours à l'occasion du lancement du rapport de l'OIT sur les tendances
mondiales de l'emploi des femmes 2012
* 39 Centre d'Information et de
Documentation sur les Droits de l'enfant et de la Femme, N°20 Janvier-Mars
2009
* 40 Observatoire sur la
Responsabilité Sociale des Entreprises
|
|