INTRODUCTION
1. PRESENTATION ET DELIMITATION
DU SUJET
Depuis le 30 juin 1960, date à laquelle la
République Démocratique du Congo a accédé à
la souveraineté nationale et internationale, ses habitants n'avaient
jamais vécu un régime fondé sur l'idée que chaque
citoyen devrai avoir le droit de se prononcer et de donner son avis sur la
façon de gouverner le pays ; ce qui veut dire que la population
était pendant longtemps étouffée et ne pouvait participer
à des activités politiques que dans le sens souhaité par
ceux qui tenaient le pouvoir.
Certes, dans les premières heures de
l'indépendance le pays avait connu une certaine libéralisation de
la scène politique, dès lors des partis politiques se sont
formés, certains passant du statut d'association tribale à celui
des partis politique comme ce fût le cas avec la CONAKAT qui regroupait
pratiquement les Luba du sud Katanga et de l'ABAKO comprenant les Bakongo.
Hormis cette libéralisation
éphémère de la sphère politique qu'a connue la
République Démocratique du Congo juste après
l'indépendance, aucune autre n'a été observée, le
pays s'est par contre plongé dans un gouffre de totalitarisme vers les
années 1970 avec le mouvement populaire de la Révolution qui
était le seul et unique parti politique qui animait la vie politique de
la République Démocratique du Congo, alors République du
Zaïre.
Le 24 avril 1990, le président du Zaïre MOBUTU
SESESEKO proclama la démocratisation de la sphère politique qu'il
avait pendant longtemps confisquée, au cours d'un discours où il
instituait le multipartisme et annonçait son retrait du Mouvement
Populaire de la Révolution (MPR) ; et c'est cet acte qui marque le
premier pas vers la démocratie dans le Zaïre qui, après
renversement du régime MOBUTU par Laurent Désiré KABILA et
l'alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo
(AFDL) en 1997, prit le nom de la République démocratique du
Congo.
Après quatre ans de règne, Laurent KABILA est
assassiné et le pays est de nouveau plongé dans une crise
politique. En 2001, il est succédé par son fils Joseph KABILA.
Celui-ci va, en accord avec les forces vives de la nation congolaise, instaurer
une transition démocratique faisant aboutir la république
démocratique du Congo à l'adoption d'une nouvelle constitution
approuvée par référendum en décembre 2005,
promulguée le 18 février 2006, laquelle constitution met en place
un régime semi-présidentiel.
Ainsi promulguée, cette constitution donne à
l'Etat congolais un caractère démocratique, fait prévaloir
les élections comme mode privilégié d'alternance de
dirigeants à la tête de l'Etat et à d'autres niveaux de
celui-ci. Pour participer à ces élections, ladite constitution
donne également aux congolais, gouvernés comme gouvernants, la
latitude d'adhérer aux partis politiques et organisations politiques de
leur choix.
C'est ainsi que pour comprendre l'articulation des relations
entre les partis politiques et les enjeux démocratiques qui en
constituent à la fois le cadre et la raison d'être, notre travail
s'intitule : « Partis politiques et enjeux
démocratiques en République Démocratique du Congo
».
Considérant le temps imparti à notre recherche
et le souci d'être plus précis, le présent travail traitera
de l'apport des partis politiques au processus démocratique en
République Démocratique du Congo, et cela pour une période
allant de 2006, année à laquelle les premières
élections dites libres, démocratiques et transparentes ont eu
lieu, jusqu'à 2011, année qui correspond à la tenue de la
deuxième échéance électorale.
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