Mémoire de fin de cycle
ANALYSE DES DETERMINANTS DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU
BURKINA FASO : QUELLES PERSPECTIVES POUR UNE CROISSANCE
SOUTENUE ?
Présenté et soutenu publiquement
par :
Edouard KABORE
pour l'obtention du diplôme de :
Conseiller des Affaires Economiques
Sous la direction de :
Monsieur MahomedKOEBA, Conseiller des
affaires économiques à la Direction de la
Prévision
et de l'Analyse Macroéconomique(DPAM)
Promotion 2011-2013
ENAM 03 BP 7024 Ouagadougou 03 E-mail:
enam@cenatrin.bf
Téléphone : (226) 50.31.42.64/65
Télécopie : (226) 5030 66 11
AVERTISSEMENT
« L'Ecole Nationale d'Administration et de
Magistrature n'entend donner aucune approbation ou improbation aux opinions
émises dans ce mémoire qui doivent être
considérées comme propres à son auteur ».
DEDICACE
Je dédie le présent mémoire à ma
très chère famille qui m'a toujours soutenu dans mes efforts
personnels pour le succès. Notamment ma maman ZIDA ELISABETH,
mon papa KABORE VALENTIN, mes grands frères
KABORE ANDRE et KABORE JOACHIN et, ma petite
soeur KABORE WINDINDA.
REMERCIEMENT
Ce mémoire est un extrant de fin de formation pour
l'obtention du diplôme de conseiller des affaires
économiques à l'Ecole Nationale d'Administration et de
Magistrature. Cette Ecole nous a conduits jusqu'au terme de ce mémoire.
Nos remerciements vont d'abord à l'endroit des autorités
administratives de ladite Ecole, à tous ses partenaires officiels.
Ensuite, nous remercions Monsieur KOEBAMahomed, conseiller des
affaires économiques à la DPAM, directeur de ce mémoire et
tous les lecteurs anonymes, pour le bénéfice de leurs
commentaires et de leurs suggestions. Nous remercions particulièrement
M. KABORE André, fonctionnaire des douanes pour son soutien financier et
moral pour la réussite dudit mémoire. Par ailleurs, nous
remercions les personnalités ci-après pour leurs implications
favorables à la finition de la présente étude :
M. Koudbi SINARE, administrateur des services financiers, SG
du Ministère de la Fonction Publique, du Travail et de la
Sécurité Sociale ;
M. Hilaire KABORE, directeur du département
exploitation de la SONABHY ;
M. Dramane TOU, conseiller des affaires économiques
à la Direction Générale du Commerce
Extérieur ;
M. Lambert ZONGO, administrateur des services financiers
à la DGEP/DPAM ;
M. Souleymane OUEDRAOGO, ingénieur statisticien
à la DGCE ;
M. Yacouba TRAORE, enseignant permanant à
l'ENAM ;
Dr Mahamadou DIARRA, économiste à
l'Université de Koudougou ;
M. Bertin NYAMBA, administrateur des services financiers
à la DGEP ;
M. Marcelin OUEDRAOGO, administrateur des services financiers
à la DGCOOP ;
M. Somwaoga BONKOUNGOU, Phdau Québec.
Nous portons enfin, l'entière responsabilité des
insuffisances et des coquilles contenues dans ce document et, exprimons notre
sincère gratitude à tous ceux qui n'ont cessé de nous
soutenir pour l'aboutissement de ce travail.
LISTE DES GRAPHIQUES
Graphique 1: évolution du taux de croissance
du PIB réel de 1986 à 2011
2
Graphique 2: contributions sectorielles à la
croissance au Burkina Faso de 2000 à 2011
22
Graphique 3: évolution du poids sectoriel de
la valeur ajoutée dans le PIB burkinabè
23
Graphique 4: évolution de la variation
sectorielle de la valeur ajoutée
24
Graphique 5: croissance comparée du PIB
réel et de la production céréalière au Burkina Faso
de 1980 à 2011
27
Graphique 6 : évolution des termes de
l'échange au Burkina Faso de 2000 à 2010
28
LISTE DES TABLEAUX
Tableau
1: récapitulatif des variables du modèle ad hoc
40
Tableau 2: résultat des tests de
stationnarité
48
Tableau 3: impact à court terme et à
long terme
51
LISTE DES SIGLES ET
ABREVIATIONS
ADF: AugmentedDickey Fuller
APD: Aide Publique au Développement
BCEAO: Banque Centrale des Etats de l'Afrique de
l'Ouest
BM: Banque Mondiale
CEA: Commission Economique pour l'Afrique
CNPS : Conseil National de la Planification
Stratégique
CO2: Dioxyde de Carbone
CSLP: Cadre Stratégique de Lutte Contre
la Pauvreté
CT :Court Terme
DGEP: Direction Générale de
l'Economie et de la Planification
DPAM: Direction de la Prévision et de
l'Analyse Macroéconomique
ENAM: Ecole Nationale d'Administration et de
Magistrature
FCFA: Franc de la Communauté
Française d'Afrique
FMI : Fonds Monétaire
International
IDE : Investissement Direct Etranger
IDH :Indice de Développement Humain
IMF : Institution Monétaire et
Financière
INSD : Institut National de la Statistique
et de la Démographie
LIPDHD : Lettre d'Intention de Politique de
Développement Humain Durable
LT : Long Terme
MCE : Modèle à Correction
d'Erreur
MEF : Ministère de l'Economie et des
Finances
OCDE : Organisation de Coopération
et de Développement Economiques
ONU : Organisation des Nations Unies
PAGEDD : Programme d'Action du Gouvernement
pour l'Emergence et le Développement Durable
PAP : Plan d'Actions Prioritaires
PAS : Programme d'Ajustement Structurel
PIB : Produit Intérieur Brut
PNB : Produit National Brut
PPA : Parité de Pouvoir d'Achat
PSP : Poids du Secteur Primaire
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement
PSS : Poidsdu Secteur Secondaire
PST : Poids du Secteur Tertiaire
PTF : Partenaires Techniques et
Financiers
RSA : République Sud-Africaine
SCADD : Stratégie de Croissance
Accélérée et de Développement Durable
SCE : Sentier de Croissance
Equilibrée
TCER : Taux de Change Effectif
Réel
UEMOA : Union Economique et
Monétaire Ouest Africaine
VE : Variable d'Etat
VEEI : Variable d'Environnement Externe et
Interne
VFM : Variable Financière et
Monétaire
VPE : Variable de Politique Economique
VSE: Variable de Stabilité Economique
WDI :World DevelopmentIndicator
SOMMAIRE
AVERTISSEMENT
i
DEDICACE
ii
REMERCIEMENT
iii
LISTE DES GRAPHIQUES
iv
LISTE DES TABLEAUX
iv
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
iv
SOMMAIRE
1
INTRODUCTION GENERALE
2
PARTIE
I : LE CADRE CONCEPTUEL ET L'ANALYSE DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU
BURKINA FASO
5
CHAPITRE I : LE CADRE CONCEPTUEL
7
CHAPITRE II : L'ANALYSE DE LA
CROISSANCE ECONOMIQUE AU BURKINA FASO
15
PARTIE
II : L'ANALYSE ECONOMETRIQUE DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BURKINA
FASO
31
CHAPITRE I : LE MODELE D'ANALYSE ET LA
METHODE ECONOMETRIQUE
33
CHAPITRE II : LA PRESENTATION DES RESULTATS
ECONOMETRIQUES ET LEURS IMPLICATIONS ECONOMIQUES
46
CONCLUSION GENERALE
59
BIBLIOGRAPHIE
61
TABLE DES MATIERES
65
ANNEXES
vii
INTRODUCTION GENERALE
La réalisation d'une croissance soutenue et
durable constitue un objectif majeur pour les pouvoirs publics et les
gestionnaires de l'économie. En effet, les performances
économiques déterminent fortement le niveau de vie des
populations au sein d'une économie. Il est connu que la croissance
économique est le reflet de la capacité permanente des Etats
à offrir à leurs populations en augmentation, une quantité
accrue de biens et de services par habitant. Le dictionnaire « Le
Petit Larousse 2010 » définit la croissance comme étant
une augmentation sur une longue périodedes principales dimensions
caractéristiques de l'activité d'un ensemble économique et
social, notamment la production nationale de biens et de services,
accompagnée ou non d'une transformation des structures de cet ensemble.
Au-delà des aspects théoriques, la croissance économique
n'est souhaitée que parce qu'elle induit une amélioration du
revenu réel des ménages.Cependant, la dynamique de la
création de richesse au Burkina Faso est sujette à des variations
eu égard aux péripéties auxquelles elle est soumise. En
effet, l'économie du Burkina Faso, à l'instar des
économies des pays en développement est fortement soumise
à la conjoncture économique souvent difficile. Cet état de
fait influence naturellement la politique interne du pays en matière de
création de richesses nationales. La corrélation de
l'économie nationale aux économies du reste du monde s'exprime
à travers différents canaux de transmission des effets des
différentes conjonctures favorables comme défavorables que vit
l'économie mondiale, notamment les économies avancées.
En
dépit d'un contexte1(*) économique généralement
contraignant aux plans national et international, la croissance
économique reste tout de même relativement élevée.En
effet, sur la période 2000-2011 elle était de 5,5%(DGEP) contre
4,8% pour la période 1990-2000. Toutefois, elle a évolué
de manière erratique sur l'ensemble de la période 1990-2011(5,3%)
en raison des aléas climatiques et des multiples chocs
exogènes.
S'il est avéré l'instabilité de la
croissance économique au Burkina Faso, les causes exactes font l'objet
d'une controverse entre la Banque Mondiale, les Nations Unies, la
Commission Economique pour l'Afrique(CEA). Certains auteurs
privilégient les causes d'origine externes. Il s'agirait selon eux du
déclin net des cours mondiaux de certains produits et d'une
dégradation des termes de l'échange, de la hausse de la
demande des produits d'exportation adressée au pays. Tandis que
d'autres, privilégient plutôt le rôle des politiques
internes pour expliquer la faible croissance observée (Banque Mondiale,
1981). Dans cette optique, on évoque entre autres raisons, le manque de
maîtrise de la croissance démographique, un faible
développement de capital humain et physique, l'absence de politiques
macroéconomiques effectives et l'instabilité politique et civile.
Outre ces points de vue, des études ont montré pour le cas de
l'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine(UEMOA) que des
politiques macroéconomiques appropriées étaient une source
considérable de croissance (Kwas Fos, 1990).
En face des différentes contributions sur la
thématique de croissance économiqueet la nécessité
de réaliser une croissance économique robuste pour un
développement durable, la réflexion semble loin d'être
épuisée. Autrement dit la quête permanente des voies et
moyens pour une croissance durable nous conduit naturellement à chercher
à cerner tout le contour de la croissance économique mais surtout
à identifier les facteurs qui influencent la dynamique de
création de richesses. D'où le choix du thème
« Analyse des déterminants de la croissance
économique au Burkina Faso : quelles perspectives
pour une croissance soutenue ?».
La science économique, au cours des années de
son évolution, est parvenue à cerner les facteurs
déterminants de la croissance économique. Ces
déterminants identifiés ont-ils joué leur rôle dans
la croissance économique du Burkina Faso ? D'où vient la
croissance ? Comment expliquer que la production de biens et de services
augmente d'une période à l'autre ?
Autant de préoccupations qui motivent des recherches
sur la croissance économique.
L'objectifgénéral de cette étude est de
trouver les leviers sur lesquels l'on pourrait actionner pour garantir une
croissance soutenue au Burkina Faso. Il s'agit spécifiquement :
ü d'apprécier les relations entres les facteurs
retenus et l'évolution du PIB ;
ü de formuler des politiques économiques pour
soutenir la croissance.
Pour ce faire, il siérait de tester les
hypothèses(H) suivantes :
H1 : la stabilité
macroéconomique influe positivement sur la croissance,
H2 : l'investissement agit positivement
sur la croissance économique,
H3 : le développement financier
est favorable à la croissance économique.
La méthode d'approche dans le cadre de cette
étude est double. Il s'agit :
ü d'examiner la situation économique globale et
sectorielle du Burkina Faso ;
ü de faire une analyse économétrique des
facteurs explicatifs de la croissance en se fondant sur le modèle de
Robert SOLOW (1956). En effet, il sera élucidé le rôle du
capital physique et humain et l'impact des politiques publiques sur la
dynamique de création de richesse dans le cas du Burkina Faso.
Cette approche nous a conduits à la recherche
documentaire qui a consisté à recenser les divers documents et
textes disponibles sur le sujet.
La présente analyse s'articulera autour de deux
parties. Une première partie sera consacrée à la
définition des concepts et à l'analyse de la croissance
économique au Burkina Faso. Une seconde partie traitera de l'analyse
économétrique proprement dite de la croissance économique
au Burkina Faso et présentera les recommandations de politiques
économiques à l'endroit des décideurs.
PARTIE I : LE CADRE
CONCEPTUEL ET L'ANALYSE DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BURKINA FASO
Dans cette partie, nous examinerons d'abord le cadre
conceptuel avant de faire une analyse de la croissance économique au
Burkina Faso. Le cadre conceptuel consiste à élucider la mesure
de la croissance et sa relation avec le développement. Quant à
l'analyse de la croissance économique, elle consiste à faire une
rétrospective des différentes politiques publiques mises en
oeuvre depuis l'indépendance du pays. En outre, il est
présenté les performances macroéconomiques et la
vulnérabilité interne et externe de l'économie.
CHAPITRE I:LE CADRE CONCEPTUEL
Dans ce chapitre, les notions clefs sont la politique
économique, la croissance économique et le développement
qui seront élucidées à tour de rôle.
SectionI:la croissance économique et sa mesure
Cette section définit la croissance et clarifie sa
mesure.
Paragraphe I :
définition de concepts
Avant tout développement, il sied de préciser le
contenu d'un certain nombre de concepts afin de délimiter le cadre du
travail. On va pour cela définir les concepts suivants : la
politique économique et la croissance
économique.
A- La politique
économique
Elle se définit comme un ensemble de décisions
cohérentes, prises par les pouvoirs publics, et visant, à l'aide
de divers instruments, à atteindre des objectifs afin d'orienter
l'économie dans un sens souhaitable. La poursuite de ces objectifs peut
être recherchée à plus ou moins long terme, d'où la
distinction entre politique conjoncturelle et structurelle. La politique
conjoncturelle utilise traditionnellement la politique budgétaire, la
politique monétaire, la politique mixte et la politique de change pour
réguler l'activité économique à court terme.
Cependant, la politique structurelle utilise la politique sectorielle et plus
largement la politique industrielle, la politique territoriale
(aménagement du territoire), la politique technologique (promotion de la
recherche-développement et de l'innovation) pour modifier la structure
de l'économie sur une longue période.
De façon générale, la politique
économique à la lumière de N. KALDOR(1971), vise quatre
objectifs principaux : la croissance économique, le plein emploi,
la stabilité des prixet l'équilibre des comptes
extérieurs.
Soutenir l'emploi par une politique budgétaire
appropriée, limiter l'inflation en fixant des normes en matière
de hausse de prix ou de revenus, soutenir les exportations par des mesures
fiscales particulières, modifier le cadre juridique du marché du
travail, sont des exemples de politique économique.
B- Le concept de croissance
économique
La croissance correspond à l'accroissement des biens et
services sur une longue période, c'est-à-dire une tendance
à long terme indépendamment des variations de courtes
périodes que l'on appelle expansion2(*), récession, dépression dans un pays. La
croissance résulte de trois facteurs : le capital, le travail et le
progrès technique. Selon François PERROUX, il existe deux
possibilités de croissance.
· Croissance progressive : quand la croissance
économique est supérieure à la croissance
démographique. C'est une croissance qui entraîne le
développement.
· Croissance régressive : inverse de la
croissance progressive. Elle n'entraîne pas obligatoirement le
développement. Comment mesure-t-on alors la croissance ?
Cette question trouve sa réponse dans le paragraphe qui
suit.
Paragraphe II : la
mesure de la croissance économique
La croissance est un phénomène quantitatif qui
mesure l'évolution des ressources dont on dispose naturellement et
collectivement. Pour mesurer la croissance on utilise le plus souvent deux
indicateurs.
ü Le PIB (Produit Intérieur Brut) : C'est la
valeur des biens et services produits pendant l'année par les agents
économiques (entreprises) résidents à l'intérieur
du territoire national. Le PIB aquatre fonctions essentielles : mesurer les
richesses créées (croissance) ; mesurer le niveau de vie
(PIB/hab.) ; calculer une hausse de la croissance et comparer les pays.
ü Le PNB (Produit National Brut) : C'est la valeur de
la production de biens et services réalisée par les agents
économiques nationaux qu'ils soient installés dans le pays ou
à l'étranger.
Lorsque la croissance économique est mesurée en
monnaie courante, il s'agit de la croissance nominale. Par opposition, la
croissance réelle correspond à la croissance mesurée en
monnaie constante. On dit encore, dans ce dernier cas, que la croissance est
mesurée "en volume". Ici, "en volume" est synonyme de monnaie constante
(parfois, "en volume" désigne une mesure de la production en
unités physiques).
Croissance nominale = croissance en valeur = croissance à
prix courants = croissance en monnaie courante. De même, croissance
réelle = croissance en volume = croissance à prix constant =
croissance en monnaie constante
De façon analytique, en partant du PIB, la croissance
économique se calcule comme suit :
, où
désigne l'année.
Toutefois, dans les pays en développement, la
production d'une matière première agricole peut augmenter
brusquement du fait de meilleures conditions climatiques ou d'une
meilleure appréciation des cours mondiaux accroissant ainsi la
production. Un tel phénomène lié au hasard climatique ou
une évolution des cours n'est pas synonyme de croissance. Il ne faut
donc pas confondre croissance et expansion, l'expansion caractérisant
une augmentation de la production sur une courte période. Il convient
maintenant d'exposer les limites de la croissance.
Paragraphe III : les limites
de la croissance économique
La mesure de la croissance connaît des limites
objectives que nous comptons au nombre de cinq.
Première limite : la croissance est un
phénomène complexe et difficile à mesurer et à
estimer d'une année à l'autre. Deuxième
limite : la croissance ne prend pas en compte le caractère
qualitatif, or lorsqu'il y a des changements qualitatifs il est difficile de
faire la distinction entre ce qui est un plus qualité (ce qui alimente
la croissance) et la déflation. Troisième
limite : le PIB ne mesure pas toute la création de richesse, il
ignore l'économie souterraine ; l'économie domestique,
gratuite et non monétaire ; le travail au noir ; la fraude
fiscale qui revêtent des caractères illégaux.
Quatrième limite:
le problème de l'unité monétaire dans le temps
(inflation), dans l'espace car il n'y a pas d'étalon monétaire
international. Une même quantité de monnaie n'a pas le
même pouvoir d'achat d'un pays à l'autre. Exemple : si un
dollar($) en Chine permet d'acheter deux fois plus de la même marchandise
qu'un dollar aux Etats-Unis, alors il va falloir réévaluer la
réalité du PIB chinois. Si le PIB/hab. chinois est de 2000$/hab.
Alors le PIB/hab. chinois en $ parité de pouvoir d'achat (PPA) devient
4000$. Cinquième limite : le PIB ignore les
externalités négatives de l'économie monétaire
(ex : la pollution n'est jamais comptabilisée en négatif
dans le PIB). La pollution est une déséconomie mais
comptabilisée comme création de richesses. Il comptabilise
certaines choses comme création de richesses ce qui est destruction de
ressources (ex : destruction des forêts).
Dans la section qui suit, nous exposons le lien entre croissance
et développement.
Section II : la relation
croissance-développement
Dans cette section, il est
mis en relation la croissance et le développement. Il s'agit de
définir le développement et d'établir les relations
d'implication entre les deux concepts.
Paragraphe I : la
notion de développement
Selon la définition classique de François
PERROUX (1903-1987), le développement est « la combinaison des
changements mentaux et sociaux d'une population qui la rendent apte à
faire croître, cumulativement et durablement son produit réel
global ».Dans cette optique, le développement qui articule des
transformations économiques et financières et des transformations
psychologiques, sociales, politiques et institutionnelles se différencie
de la croissance économique.En d'autres termes, le développement
résulte de l'interaction cumulative de quatre types de capital3(*).
@ Capital naturel : ensemble des
ressources naturelles (renouvelables ou non) pouvant servir à la
production (terre, gisements miniers, énergie hydraulique, nappes
phréatiques).
@ Capital physique : ensemble des moyens
de production durables accumulés et participant directement à
lafabrication de biens et services (machines, bâtiments, outils,
etc.).
@ Capital humain : stock de
connaissances, qualifications, expériences professionnelles (ou
savoir-faire), diplômes et de santé incorporé dans la
main-d'oeuvre.
@ Capital social et institutionnel :
ensemble des cadres mentaux, sociaux, juridiques et politiques qui structurent
les relations sociales et peuvent contribuer au bien-être des
populations.Selon laloi d'Engel,pour qu'un pays connaisse du
développement, les fruits de la croissance (PIB) doivent être
correctement répartis dans la population. Exemple : Quand le revenu
augmente, la structure de la consommation change et la part des dépenses
consacrée à l'alimentation baisse. On peut donc dire qu'un pays
se développe si l'ensemble de la population bénéficie de
ce développement (réduction des inégalités).
L'idée est de répondre aux besoins fondamentaux de lapopulation.
De plus un pays est développé si 72% de sa population active
travaille dans le secteur tertiaire. Pour mesurer le développement, il
est utilisé un indicateur du nom d'Indice de Développement Humain
(IDH)qui prend en compte l'état sanitaire de la population mesuré
par l'espérance de vie à la naissance ; l'instruction et
l'accès au savoir mesuré par le taux d'alphabétisation et
le taux brut de scolarisation et le niveaude vie mesuré
parlePIB/haben$PPA. Cependant, cette mesure du développement
connaît deslimites. On reproche à l'IDH de ne pouvoir tout prendre
en compte. Il est une moyenne et ne permet pas de visualiser les efforts de
certains pays. L'IDH est enfin une vision à long terme.Il convient
à présent de développer la relation entre croissance et
développement.
Paragraphe II : les
implications entre croissance et développement
Le lien entre la croissance économique et le
développement donne lieu à de multiples interprétations.
La croissance, de laquelle aucun responsable politique ou économique ne
veut dissocier le développement, renferme une ambigüité
consubstantielle. Lorsqu'elle est forte, on entretient l'illusion qu'elle
peut résoudre les problèmes et que plus forte elle est,
mieux le corps social se portera. Lorsqu'elle est faible, le manque
apparaît et se révèle d'autant plus douloureux
qu'aucune alternative n'a été prévue.
Cependant, le point de vue de la théorie
économique dominante met en avant l'idée d'une croissance
durable comme condition nécessaire et suffisante pour accéder au
développement. Ce postulat est fondé sur une affirmation
qui est loin de faire l'unanimité, à savoir : « la
croissance économique est supposée compatible avec le maintien
des équilibres naturels et la résolution des problèmes
sociaux, c'est-à-dire, elle serait capable de réduire la
pauvreté et les inégalités et de renforcer la
cohésion sociale et donc d'entraîner les Etats sur la
voie du développement ».
D'après les arguments favorables à cette
affirmation, il apparaît que croissance et développement
sont étroitement liés (au regard de certaines études
empiriques). Globalement, les faits confirment que les résultats
obtenus sur le front du développement dépendent du
scénario de la croissance économique et de son rythme. Mais
comment parvenir à un schéma optimal ? La réponse ne
semble pas évidente.
En revanche, les arguments qui s'y opposent se fondent sur le
fait que la répartition des fruits de la croissance est souvent
inégale, destructrice autant que créatrice, se nourrissant
des inégalités pour susciter sans cesse des frustrations et des
besoins nouveaux. En effet, depuis cinquante ans, malgré l'accroissement
considérable de la richesse produite dans le monde, les
inégalités ont explosé : l'écart entre les 20 % les
plus pauvres et les 20 % les plus riches était de 1 à 30 en 1960,
il est aujourd'hui de 1 à 80. La Banque Mondiale elle-même avoue
que l'objectif de division par deux du nombre de personnes vivant dans la
pauvreté absolue d'ici à 2015 ne sera pas atteint : plus de 1,1
milliardsde personnes vivent encore avec moins d'un dollar par jour. Ainsi,
ces arguments soutiennent qu'il faut faire une distinction claire dans
la façon d'appréhender le lien entre les deux concepts :
l'amélioration du bien-être et l'épanouissement des
potentialités humaines se réalisant hors du sentier de la
croissance infinie des quantités produites et consommées,
hors du sentier de la marchandise et de la valeur d'échange, mais sur
celui de la valeur d'usage et de la qualité du tissu social qui peut
naître autour d'elle.
En dépit de cette contradiction apparente, les
organisations internationales dont celles de Bretton Woods ont tenté, au
cours de la période récente, de rallier les opinions divergentes
au profit d'un consensus selon lequel un développement rapide et durable
passe par une croissance soutenable. Toutefois, ce débat est loin
d'être tranché et ramène encore aujourd'hui à
une nécessaire critique du lien entre croissance et
développement.
Paragraphe III : les
approches théoriques du concept de croissance économique
Trois courants de pensées expliquent l'évolution
des approches de la croissance
A- Les pessimistes
Pour David Ricardo on ne peut échapper à
l'état stationnaire parce que les mécanismes économiques
s'opposent. Ainsi, la population augmentant, le prix des biens
nécessaires (achetés par les travailleurs) ne cessera de
croître, car leur production exigera toujours plus de travail, en raison
des rendements décroissants. Ce qui augmente la rente foncière
(différences de rendement entre les terres les plus productives et les
terres les moins productives) des propriétaires, mais aussi, en
renchérissant les salaires, comprime les profits et finit par paralyser
la croissance.
Pour Malthus contrairement à la loi des
débouchés de J.B. Say, l'incitation à la consommation et
à l'investissement finit inéluctablement par devenir insuffisante
pour dynamiser le système.
L'incitation à la consommation, parce que la richesse
tend davantage à se concentrer entre des mains des rentiers au lieu de
se diffuser dans l'ensemble du corps social. L'incitation à
l'investissement, parce qu'il ne vaut pas la peine de produire davantage
lorsque les débouchés se révèlent insuffisants.
C'est donc autant pour des raisons économiques que pour des raisons
démographiques que le système se bloque, que la croissance est
freinée, puis empêchée.
B- Les moralistes
Keynes pense que du fait d'une utilité marginale
forcement décroissante, l'attrait de la marchandise se réduit peu
à peu et que d'autres activités, jugées plus valorisantes
comme la culture, les amis, la politique, viennent alors progressivement se
substituer aux activités économiques (passer des valeurs d'avoir
à des valeurs d'être). La croissance se poursuit donc.
Pour J.K. Galbraith, malgré une forte croissance, la
pauvreté n'a pas été éliminée dans les pays
riches comme les Etats Unis, du fait des inégalités et du refus
majoritaire d'une redistribution suffisante des richesses. « Si la
production crée les besoins qu'elle cherche à satisfaire ou si
les besoins surgissent en même temps que la production, on ne peut plus
utiliser l'urgence des besoins pour défendre l'urgence de la production.
La production se contente de remplir le vide qu'elle a elle-même
créé ». De ce fait, la justification de la croissance
comme créant davantage de bien être est illusoire. Seule la
production de services collectifs, parce que ces services (l'école, les
transports publics, les espaces verts,...) sont en mesure de réduire les
handicaps dont souffrent les populations les plus pauvres.
C- Les catastrophistes
Le rapport Meadows du club de Rome (1972), pour éviter
l'épuisement des ressources naturelles, la multiplication des pollutions
et l'augmentation de la population mondiale, préconisait la croissance
zéro. Il recommandait d'entamer sans tarder une transition vers
« un état d'équilibre »,
caractérisé par un arrêt de la croissance
démographique et de celle du capital investi : « Notre
système actuel de production est autodestructeur, et le cours suivi par
la civilisation humaine est suicidaire ». Meadows s'oppose à
la thèse de J.B. say « les richesses naturelles sont
inépuisables, car sans cela nous ne les obtiendrons pas gratuitement. Ne
pouvant être multipliées ni épuisées, elles ne sont
pas l'objet des sciences économiques ».
L'approche catastrophiste de Meadows est critiquable car il
n'a pas pris en compte les possibilités d'évolution technologique
et sociale.
Selon le marxiste S. Latouche(2003) le progrès et la
croissance ne mènent qu'à des formes variées
d'asservissement. C'est la domination de l'avoir sur l'être, en faisant
miroiter aux plus pauvres un avenir meilleur alors qu'il ne peut être que
pire, enfin en laissant croire que les problèmes peuvent être
résolus par le recours à la technique, alors que celle-ci
déshumanise l'homme et aggrave les inégalités.
Le synopsis en annexe 1est un regroupement des pensées
économiques sur les sources de la croissance selon leurs auteurs. Nous
analysons ensuite la croissance économique au Burkina Faso.
CHAPITRE II : L'ANALYSE DE LA
CROISSANCE ECONOMIQUE AU BURKINA FASO
Ce chapitre retrace
d'abord les différentes politiques économiques mises en oeuvre au
Burkina Faso depuis 1960 à nos jours avantd'exposer les performances
macroéconomiques et les contributions sectorielles qui ont soutenu la
croissance.
Section I : la
rétrospective des politiques économiques au Burkina Faso
Le BurkinaFaso a réussi, globalement depuis son
indépendance, à assurer des performances économiques et
sociales moyennes qui constituent autant d'acquis et de blocs fondateurs dans
la construction d'une nation soucieuse de prospérité et de
justice sociale. Il doit désormais faire face à des
problématiques majeures, relever des défis et s'approprier les
ressorts du progrès. Assurer une croissance
accélérée et un développement durable qui auront
pour conséquence la réduction soutenue de la pauvreté de
masse en une pauvreté résiduelle constituent aujourd'hui sa
stratégie de base. Il est attendu que l'accomplissement de ces ambitions
positionne le Burkina Faso sur la voie d'un pays émergent et parmi les
puissances économiques et politiques de l'Afrique de l'Ouest.
L'examen de la rétrospective des politiques publiques
du Burkina Faso permet de repérer plusieurs périodes et
d'analyser des problématiques y associées. Les points suivants
seront brièvement considérés :
Ø le temps de l'interventionnisme et de la
planification d'Etat ;
Ø les insuffisances méthodologiques des
centralismes économiques ;
Ø le temps de la transition libérale ;
Ø le temps d'une politique faîtière de
lutte contre la pauvreté ;
Ø le temps de la SCADD et de la volonté
d'émergence.
Paragraphe I : La
période de l'Etat providence
L'Etat providence désigne l'interventionnisme de l'Etat
dans la vie économique. Nous examinerons alors la manière de cet
interventionnisme avant de donner ses limites.
A- Le temps de l'interventionnisme et de
la planification
L'économie du Burkina Faso a fonctionné sous un
régime d'intervention de l'Etat depuis son indépendance en 1960
jusqu'en 1990. La planification a été adoptée comme
instrument de gestion de l'économie durant la période 1960-1990.
Cet interventionnisme se justifiait notamment par le faible nombre des acteurs
du privé opérant dans l'économie et par la limitation des
ressources techniques et financières. Près de cinq plans
quinquennaux de développement ont alors été
élaborés et exécutés au Burkina Faso au cours de
ces trois décennies.
L'évolution du système burkinabè de
planification a été marquée par deux périodes
distinctes.
Ø La première période de 1960 à
1983a été marquée par l'élaboration et la mise en
oeuvre de plans projets ou catalogue de projets. Ces plans avaient un
caractère plus indicatif que normatif, compte tenu de la faible prise de
l'Etat sur les décisions de financement dominés par l'aide
publique au développement. Cette période a été
marquée par une croissance moyenne du PIB réel de 3,3%(WDI,
2010) ;
Ø La deuxième période de 1983 à
1990fut caractérisée par la mise en oeuvre de plans et programmes
qualifiés de « populaires » et qui étaient
des plans objectifs, fondés sur l'appel à la participation du
peuple.
Certes, la mise en oeuvre de ces plans ont permis d'impulser
le développement du pays mais, le Burkina Faso comme les autres pays en
développement, devrait faire face, au cours de cette période, aux
problèmes de déséquilibres macroéconomiques des
années 1980. Ce qui se traduit durant la période par une chute en
moyenne de la croissance à 3,1%(WDI, 2010).
B- Les insuffisances
méthodologiques des centralismes économiques
Cette planification impérative ou centralisée
n'a pas réussi à se légitimer comme mode de gestion ou de
régulation macroéconomique efficace de l'économie
nationale ou comme méthode raccourcie pour assurer un
développement rapide et durable et l'élévation du niveau
de vie des populations. Elle n'a pas réussi à s'imposer comme une
alternative aux régulations libérales par le marché ou
même à la planification indicative ou décentralisée
à la française pour corriger les déséquilibres
sociaux.
Paragraphe II : La
période du libéralisme
Nous examinons dans ce paragraphe, le mode de la transition
vers le libéralisme avant d'exposer les politiques libérales
depuis la transition.
A- Le temps de la transition
libérale
La transition d'une économie réglementée
à une économie libérale au Burkina Faso a
été l'oeuvre des programmes d'ajustement structurel(PAS). Les PAS
ont préparé le terrain pour une économie libérale
pendant la période 1990-2000.
Trois programmes ont été consécutivement
conduits de 1991 à 2000 au cours des périodes 1991-1993,
1994-1996 et 1997-2000. Ils ont été adoptés sur la
base de Documents-Cadre de Politique Economique successivement
élaborés par les autorités burkinabè en
collaboration avec le Fonds Monétaire International(FMI) et la Banque
Mondiale(BM). Les contextes étaient légèrement
différents mais ils avaient globalement les mêmes objectifs.Sur la
période 1991-2000, les statistiques de la Direction
Générale de l'Economie et de la Planification donnaient un taux
de croissance de l'ordre de 5,3%. Cela a confirmé l'efficacité
des PAS à relever le taux de croissance en ce sens que l'objectif en
termes de croissance était de 4%.Un Programme d'Ajustement Structurel
(PAS) se conçoit comme un ensemble de politiques ayant chacune ses
objectifs, son contenu opérationnel et ses résultats attendus. In
fine, il vise la "vérité des prix" et la réduction du
secteur public à travers le rétablissement des mécanismes
de marché, la libéralisation du commerce extérieur, la
privatisation et la réforme du secteur public pour plus
d'efficacité consacrant le désengagement de l'Etat.
B- Le temps d'une politique
faîtière de lutte contre la pauvreté
Les PASont permis, avec le soutien de l'ensemble de la
communauté des partenaires au développement, de renforcer les
bases d'une économie libérale fonctionnant selon les principes du
marché marqués par le désengagement de l'Etat et un
secteur privé perçu comme le moteur de la croissance.
Cependant, ils n'ont pas pu réduire la pauvreté
de masse à une pauvreté résiduelle au Burkina Faso. C'est
ce qui a justifié l'adoption et la mise en oeuvre du cadre
stratégique de lutte contre la pauvreté(CSLP) entre 2000 et 2010.
En effet, s'appuyant sur le fondement des grandes lignes de
développement national formulées dans la Lettre d'Intention de
Politique de Développement Humain Durable (LIPDHD), le CSLP du Burkina
Faso s'est donné pour objectif de combattre la pauvreté sur toute
ses formes. Le CSLP en tant que cadre de référence de
toutes les politiques du pays possède un plan d'actions qui
est le PAP (Plan d'actions prioritaires) permettant
d'opérationnaliser les actions prévues. Le CSLP a permis une
hausse sensible de la croissance par rapport à la période
précédente pour s'établir en moyenne à 5,4% (DGEP).
Dans le même temps, le taux de pauvreté s'élevait à
46% en 2010. Ce qui justifie que le CSLP a voulu une répartition
équitable des fruits de la croissance mais, il se trouve que cette
croissance est encore faible pour profiter au grand nombre. D'où la
justification de la SCADD pour rendre vigoureuse la croissance. Le Programme
des Nations Unies pour le Développement(PNUD) estime que c'est à
partir d'une croissance au moins égale à 7% que la population
commence à profiter substantiellement.
C- Le temps de la SCADD et de la
volonté d'émergence
Les PAS, malgré leur succès au plan
macro-économique n'ont pas permis de réduire la pauvreté
de masse ; un autre type de politique, davantage centré sur le social,
à savoir le CSLP a été mis en oeuvre de 2000 à
2010, mais n'a pas non plus généré plus de
prospérité. Ceci a conduitle Gouvernement à adopter
en fin 2010, la Stratégie de Croissance
Accélérée et de Développement Durable (SCADD)
(2011-2015), et le Programme d'Action du Gouvernement pour l'Emergence
et le Développement Durable (PAGEDD), le 18 Mai 2011 pour la mettre en
oeuvre durant la période 2011-2015. Le PAGEDD se veut un cadre
fédérant les ambitions du projet de société
de Son Excellence Monsieur le Président du Faso avec les
objectifs de développement déclinés dans la
Stratégie de Croissance Accélérée et de
Développement Durable (SCADD). La SCADD et le programme
présidentiel constituent donc les deux référentiels
qui orienteront l'action gouvernementale pour la période
2011-2015.
Fondée sur les limites des politiques passées et
la détermination des autorités gouvernementales à faire
reculer la pauvreté de masse, cette nouvelle orientation qu'est la
SCADD, est conçue pour assurer une croissance forte et
accélérée pour soutenir un développement durable,
au profit du plus grand nombre. D'où la fixation d'objectifs
stratégiques par la SCADD sur la croissance (10 à 12% en 2015
contre 5,5% en 2010) et sur la réduction de la pauvreté (35% en
2015 contre 46% en 2010). Il faut alors attendre 2015 pour apprécier la
portée de ses objectifs.
Au total, un examen rétrospectif des politiques
économiques mises en oeuvre au BurkinaFaso permet de tirer la conclusion
que l'économie nationale va toujours de l'avant en termes de
création de richesses. En effet, excepté la rétrograde des
années 1980 due à la crise de la dette qui a frappé bon
nombre d'économies en développement dont le Burkina Faso, la
croissance a été progressive depuis l'indépendance du
pays. Cependant, cette croissance n'a pas permis l'éradication de la
pauvreté qui touche encore plus de 43% de burkinabè. Une
difficulté pour les gestionnaires de l'économie est de pouvoir
faire croître la création des richesses et, une autre est de faire
profiter les fruits de cette croissance à la population entière.
Cela pose le problème de la répartition des revenus de la
croissance que nous ne traiterons pas dans ce document.
La section suivante sera consacrée à la
présentation des performances macroéconomiques depuis les
années 1980.
Section II : les performances
macroéconomiques nationales et les contributions sectorielles.
Nous présentons
dans cette section, les performances globales et les contributions sectorielles
à la croissance.
Paragraphe I : les
performances globales
L'accent est mis sur les performances en termes de croissance.
En effet, « entre 2000 et 2011, le PIB réel du Burkina Faso
est passé d'une valeur de 1 889,91 milliards de FCFA à 3 514
504,9 milliards de FCFA4(*),
soit un taux de croissance annuel moyen de 5,5 % sur la période. Il
s'est accompagné d'une croissance démographique annuelle de 3,1
%, limitant la croissance du PIB par habitant à 2,3 %.Cette croissance
n'a fondamentalement pas été sous-tendue par un changement de la
structure de l'appareil productif du pays. Elle a été
principalement tirée par le secteur tertiaire qui a
représenté, depuis 2000, environ 45 % du PIB. La contribution du
secteur primaire, dominée par la production végétale,
s'est généralement située entre 29 et 34 % du PIB, avec
une légère tendance à la baisse, alors que celle du
secteur secondaire a évolué selon une tendance contraire entre 20
et 25 % et dominée par l'industrie extractive moderne notamment l'or
.
Dans la même période, la consommation a
significativement augmenté. En 2000, sa valeur s'est
élevée à 1787,7 milliards de FCFA dont 1400,5 milliards de
FCFA pour la consommation privée et 387,2 milliards de FCFA pour la
consommation publique. En 2011, ces valeurs ont été
respectivement égales à 4114, 5 milliards de FCFA, 3167,6
milliards de FCFA et 946,9milliards de FCFA.
Malgré quelques périodes de forte inflation, due
aux tensions sur les prix des produits alimentaires, de base et
énergétiques, notamment en 2008 (10,6 % d'inflation), la
croissance du PIB s'est accompagnée d'une maîtrise de l'inflation
à 3 % en moyenne sur la période 2000-2011 conforme à la
norme UEMOA. Ce qui exprime une certaine stabilité relative du
coût de la vie »5(*).
Le graphique suivant présente l'évolution du PIB
réel au Burkina Faso.
Graphique 1:évolution du taux de croissance du
PIB réel de 1986 à 2011
Source : DGEP
Le graphique ci-dessus traduit la
vulnérabilitéde l'économie burkinabè
matérialisée par une croissance erratique6(*) du PIB réel (le taux de
croissance moyen est de 5,1% avec une variabilité de 3,05% sur la
période). En effet, la chute drastique du PIB entre 2000 et 2002 puis
entre 2008 et 2010 s'est exercée sous l'influence de chocs
exogènes particulièrement défavorables : hausse du dollar
et du prix du pétrole, mauvaises conditions climatiques, baisse des
rapatriements d'épargne et retour massif des ressortissants
Burkinabè résidant en Côte d'Ivoire. La dernière
crise intervenue en 2008 s'est traduite par un triple choc :
flambée des prix du pétrole, crise alimentaire et crise
financière mondiale. Elle a touché directement le secteur
cotonnier, moteur de la croissance du pays avec une contribution à plus
de la moitié des exportations, qui a subi une baisse des cours de 40 %
depuis août 2008 du fait du recul de la demande mondiale. Cette chute des
prix a eu un effet négatif sur les recettes d'exportation, les soldes
des transactions courantes, les recettes budgétaires et les revenus des
ménages cultivant le coton.
L'économie du pays demeure ainsi faiblement
diversifiée et vulnérable aux chocs internes (aléas
climatiques principalement) et externes (prix de l'énergie et
volatilité des prix pour les produits alimentaires, volatilité
des prix des produits de base, crises économiques et financières,
évolution de l'aide au développement).
Nous présentons à présent les performances
sectorielles de l'économie burkinabè.
Paragraphe II : les
performances sectorielles de l'économie nationale
Il seraprésenté successivement les contributions
sectorielles, les poids sectoriels de la valeur ajoutée dans le PIB et
leurs variations.
A- La contribution sectorielle à la
croissance économique
La croissance économique résulte de
l'augmentation de la production dans les différents secteurs de
l'économie nationale. Pour percevoir la contribution de chaque secteur
à la croissance du PIB, il est représenté dans le
graphique ci-dessous les différentes contributions sectorielles à
la création de richesse au Burkina Faso.
Graphique 2:contributions
sectorielles à la croissance au Burkina Faso de 2000 à
2011
Source : DGEP
Chaque bâton dans le graphique ci-dessus définit
simultanément les contributions des secteurs primaire, secondaire et
tertiaire. La croissance économique est plus élevée si les
contributions sectorielles le sont aussi. On remarque que le secteur tertiaire
fluctue moins et contribue positivement le plus à la croissance
économique.La plus forte contribution (5,9%) à la croissance a
été enregistrée en 2006 par le secteur tertiaire. Le
secteur primaire enregistre en 2009 la plus faible contribution (-2,9%)
justifiée par la mauvaise saison pluvieuse. Le secteur secondaire
étant faiblement développé, sa contribution à la
croissance reste des moindres sur toute la période 2000-2011.
B- Le poids sectoriel de la valeur
ajoutée dans le PIB
Dans ce sous-point, nous présentons le poids de chaque
secteur dans le PIB en termes de création de richesses.
Graphique
3:évolution du poids sectoriel de la valeur ajoutée dans le PIB
burkinabè
Source : DGEP/DPAM
Le graphique ci-dessus révèle que la
création de richesse au Burkina Faso est principalement
générée par le secteur tertiaire dont la valeur
ajoutée est en moyenne de 45,76% et un écart type relativement
faible de l'ordre de 2,41%. La contribution du secteur primaire de l'ordre de
28,86%, dominée par la production végétale prend la
deuxième position jusqu'en 2010 ; date après laquelle le
secteur secondaire principalement tiré par l'exploitation minière
depuis 2009 inverse la tendance et prend le deuxième rang. Pour mieux
voir les évolutions des parts sectorielles de création de
richesse dans le temps, il sied de présenter leurs taux de
croissance.
C- Les taux de croissance sectorielle
Les fluctuations de la croissance économique sont
indexées à celles de la valeur ajoutée sectorielle. En
effet, une variation positive des valeurs ajoutées sectorielles favorise
dans les mêmes proportions la croissance. Le graphique ci-dessous
représente les fluctuations sectorielles de la valeur ajoutée.
Graphique
4:évolution de la variation sectorielle de la valeur
ajoutée
Source : DGEP
On observe dans le graphique suivant sans surprise, la plus
grande variabilité du taux de croissance pour les activités du
primaire (8,66%) et du secondaire (9,01%). Cependant, on constate
également une grande instabilité des taux de croissance
des autres secteurs. L'instabilité des différents taux de
croissance sectoriels s'explique par l'influence de la conjoncture du
secteur agricole, et notamment de la conjoncture du secteur cotonnier et
minier sur les autres secteurs. L'agriculture étant sous le joug des
aléas climatiques et les mines, sous le joug des cours mondiaux
très instables.
Les fluctuations des activités non primaires semblent
décalées d'un an par rapport à celles des activités
primaires ce qui est d'ailleurs un facteur de moindre instabilité du
produit global.
Après une présentation des performances
macroéconomiques nationales, il convient d'étudier l'influence de
l'environnement (secteur incontrôlable) interne et externe sur la
croissance économique du Burkina Faso.
Paragraphe III : l'influence
des facteurs d'environnement sur la croissance
La croissance du Burkina Faso est largement dépendante
de facteurs d'environnement exogènes par rapport à sa politique
économique. Certains de ces facteurs d'environnement sont internes
au pays : il s'agit de l'évolution climatique et de
l'évolution démographique. D'autres facteurs, comme les termes
de l'échange, les apports financiers externes sont, au contraire, de
nature externe.
A- Les facteurs d'environnement interne et
la croissance
L'environnement interne est caractérisé par des
facteurs démographiques et climatiques.
1- Les facteurs démographiques
La population burkinabè croît à un rythme
annuel de l'ordre de 3,1%(DGEP) depuis 2000. Ce qui correspond à un
rajeunissement démographique. La pyramide des âges de la
population laisse voir une base très large caractérisant ainsi le
niveau élevé de la force de travail que dispose le pays.
Dès lors se pose la question de savoir les
conséquences d'une telle augmentation démographique sur la
croissance économique.
Selon la théorie du cycle de vie, un rajeunissement
excessif de la population devrait, toutes choses égales par
ailleurs, provoquer une baisse du taux d'épargne et donc une
moindre croissance.
Une population jeune implique des investissements
massifs en matière de dépenses sociales (éducation
et santé) dont les résultats en termes de croissance
n'apparaîtront qu'avec un délai important tandis que les
charges sont immédiates. Ces dépenses, dont les effets sur la
croissance sont différés, peuvent évincer des
dépenses à effets sur la croissance plus immédiats et
donc, réduire le rythme de croissance, au moins à court terme.
Dans le cas du Burkina Faso où
l'hypothèse de la fécondité exogène est la
plus appropriée, un taux de fécondité
élevé, toutes choses égales par ailleurs,
réduit le taux de croissance du produit par tête en abaissant
le niveau de la production par travailleur à l'état
régulier (Barro et Sala-I-Martin, 1996).
Quand la croissance démographique s'accompagne d'un
accroissement de la densitéde population, on pourrait s'attendre
à un effet Boserup (1965). C'est dire que la croissance
démographique pourrait entraîner une intensification des cultures
rendue possible par des innovations agricoles. Or, cet effet n'est pas
observé avec netteté au moins jusqu'à ces dernières
années. Plusieurs explications peuvent être avancées :
l'insuffisance d'infrastructures de base, l'accès difficile au
crédit, le coût des intrants, la formation insuffisante,
les incertitudes sur les droits de propriété, les
aléas du climat, etc. Cependant, depuis quelque temps, on a pu
constater des augmentations de rendements importants pour certaines
productions agricoles et notamment le riz ; il est difficile
d'apprécier le caractère durable de ce phénomène
évidemment essentiel. Nous examinons ensuite les effets des facteurs
climatiques sur la croissance.
2- Les facteurs climatiques
et la croissance
La situation climatique peut être
considérée comme un intrant agricole naturel qui agitfortement
sur la production et qui, à ce titre, influence l'ensemble de
l'économie (Lecaillon etMorrisson, 1985). On peut saisir les facteurs
climatiques à travers le niveau des précipitations. Mais, il est
insuffisant de considérer la hauteur de pluie annuelle cumulée en
différents pointsdu territoire afin de mettre en évidence l'effet
du climat sur l'agriculture. En effet, des conditions climatiques favorables
à l'agriculture dépendent autant,sinon plus, de la
répartition dans le temps des pluies que des hauteurs d'eau
annuellescumulées. Aussi, paraît-il préférable,
en raison de l'étroite corrélation entre le
climat(pluviométrie) duBurkina Faso et la production agricole, de
retenir comme variable approchée de l'environnement climatique la
croissance de la production céréalière au niveau
national.
Une pluviométrie favorable à la production
agricole participe activement à la production intérieure et par
ricochet à la croissance économique. Le graphique ci-dessous met
en relation la croissance du PIB et celle de la production
céréalière7(*).
Graphique 5:croissance
comparée du PIB réel et de la production
céréalière au Burkina Faso de 1980 à
2011
Source : données WDI (2010).
Le graphique ci-dessus révèle le lien entre la
pluviométrie et l'accroissement de la création de richesse au
Burkina Faso en indiquant les grands épisodes de chocs climatiques
défavorables (2009, 2007,2004, 2001,...). En effet, même si les
variations négatives de la production céréalière ne
coïncident pas toujours avec des taux de croissance négative du
PIB, on remarque la simultanéité de la formation des pics. Ce qui
traduit bien la vulnérabilité de l'économie nationale aux
aléas climatiques.
Nous examinons ensuite l'impact de l'environnement
extérieur sur la croissance.
B- Les facteurs d'environnement
international et la croissance
Le Burkina Faso est un petit pays très ouvert
sur l'extérieur et donc soumis à l'influence de
l'environnement international sur lequel il a peu de prise. Celui-ci est
constitué entre autres par l'évolution des termes de
l'échange et de l'aide. Aussi, convient-il d'examiner dans quelle
mesure ces différents facteurs d'environnement international ont pu
contribuer à la croissance économique ?
1- Les termes de l'échange et la
croissance
Les termes de l'échange correspondent au rapport
entre les valeurs unitaires des exportations et les valeurs unitaires
des importations. Le Burkina Faso a été soumis à des
chocs importants des termes de l'échange dont le graphique suivant
révèle le caractère instable depuis les années
2000.
Graphique 6:
évolution des termes de l'échange au Burkina Faso de 2000
à 2010
Source : WDI, 2010.
Une amélioration des termes de l'échange,
si elle n'est pas captée par l'Etat ou les organismes de
commercialisation, permet une augmentation des revenus, dont les effets sur
l'offre agricole sont différents selon qu'ils sont perçus comme
transitoires ou permanents par les producteurs.
Dans le cas du Burkina Faso, d'une part, l'augmentation de
revenus est probablement considérée comme transitoire par les
producteurs. L'instabilité passée des termes de l'échange
telle qu'elle apparaît dans le graphique précédent rend
plausible cette hypothèse. D'autre part, dans le secteur agricole, au
cours des périodes de pointe, règne vraisemblablement le plein
emploi des facteurs (absence de chômage involontaire). Par
conséquent, l'augmentation des revenus doit entraîner une
substitution significative du travail à des activités non
productives. On peut s'attendre, dans cette hypothèse, à un
ralentissement de la croissance lors du retournement des cours des produits
agricoles puisqu'il se produira alors un effet de substitution inverse
: augmentation du temps consacré aux activités non
productives au détriment des activités productives
agricoles.Pour l'ensemble des secteurs d'activité,
l'instabilité des termes de l'échange est responsable d'un
risque accru qui peut affecter la croissance globale de
l'économie par l'intermédiaire de l'investissement ou de l'offre
de travail. S'agissant de l'investissement, il est possible dans certaines
hypothèses, que l'instabilité des termes de
l'échange accroisse l'épargne de précaution (Kimball,
1990 ; Combes, 1996) : l'agent qualifié de « prudent » se
protège d'un accroissement du risque en accentuant la
substitution inter-temporelle de ses ressources en faveur du futur.
Cependant l'augmentation de l'épargne ne signifie pas forcement
un accroissement de l'investissement productif. En effet, la
défaillance dans les mécanismes de collecte de l'épargne
au Burkina Faso risque d'empêcher la mobilisation de l'épargne
qui demeure sous forme d'encaisses oisives. De plus, l'instabilité
des termes de l'échange constitue un facteur d'accroissement du risque
défavorable à l'investissement.
L'offre de travail pourrait également être
affectée par l'instabilité des termes de l'échange.
Confronté à un accroissement du risque sur les revenus du
travail, les travailleurs sont susceptibles d'accroître leur temps de
travail pour se garantir des revenus suffisants en cas de chute (effet de
revenu). Mais, ils peuvent également augmenter leur demande de temps
consacré à des activités non productives pour
réduire leur degré d'exposition au risque (effet de
substitution). L'effet net est donc ambigu. On peut cependant penser que dans
le cas d'une économie pauvre comme le Burkina Faso, l'effet de
revenu l'emporte sur l'effet de substitution dans le but de garantir aux
agents une consommation minimale en cas de chute de leurs revenus.
2- Le financement public extérieur
et la croissance
Le Burkina Faso figure depuis longtemps parmi les pays
recevant les flux de financement public les plus importants. Malgré
une tendance internationale générale au déclin des flux
d'aide, ceux reçus par le Burkina Faso ont été croissants
en longue période en raison de la bonne réputation
attachée à la gestion économique du pays. Ces flux sont
composés pour l'essentiel de dons ou d'apports à des
conditions de faveur ; cette dernière caractéristique
constitue un facteur essentiel de la soutenabilité des finances
publiques puisque grâce à ce type d'apports financiers, le
Burkina Faso parvient à maintenir un écart important
entre les recettes et les dépenses publiques sans avoir à
supporter un service de la dette menaçant la solvabilité
financière de l'Etat. Cependant, il est bien évident que le
Burkina Faso est vulnérable puisque largement dépendant de ces
apports extérieurs.
Après avoir éclairé le concept de
croissance économique et ses relations avec d'autres concepts connexes,
nous avons présenté les performances économiques du
Burkina Faso. Il ressort que l'économie nationale progresse à un
taux significatif nonobstant les multiples facteurs externes et internes qui
constituent très souvent un contrepoids à la croissance. Nous
analysons formellement dans la deuxième partie qui suit, les
déterminants de la croissance économique au Burkina Faso en vue
d'une formulation de recommandations pour soutenir la croissance.
PARTIE
II : L'ANALYSE ECONOMETRIQUE DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE AUBURKINA
FASO
Cette deuxième partie dégagera de manière
quantitative les déterminants de la croissance économique au
Burkina Faso. Nous allons examiner successivement dans cette partie le
modèle, les variables retenues, la méthode
économétrique et les principaux résultats.
CHAPITREI: LE MODELE D'ANALYSE ET
LA METHODE ECONOMETRIQUE
Ce chapitre propose d'une part, le modèle d'analyse de
la croissance économique au Burkina Faso inspiré du modèle
de la SCADD et déroule la méthode économétrique
d'autre part.
Section I : Le modèle
d'analyse
Nous présentons dans cette section la
littérature de laquelle découle le modèle d'analyse de la
croissance économique au Burkina Faso avant de faire une revue empirique
qui présente les résultats d'une étude sur les
déterminants à long terme de la croissance au Burkina Faso.
Paragraphe I : La revue
théorique
Tout en intéressant épisodiquement les
économistes Ramsay(1928), Young(1928), Schumpeter(1934), Knight(1944),
la problématique de la croissance disparaît du devant de la
scène pendant une longue période où l'allocation de
ressources (et non leur création) devient le principal objet de
curiosité des économistes (Walras, Keynes, Debreu, etc.). Le
travail précurseur de Ramsay (un modèle d'équilibre
général dynamique, 1928) est en fait resté ignoré
jusqu'aux années 1960. La problématique de la croissance n'a
été vraiment ravivée que plus tard, par les travaux des
keynésiensHarrod(1939) et Domar(1946). Etant réalisés
après la grande dépression, ces travaux ont surtout mis l'accent
sur l'instabilité du système capitaliste. Mais, le renouveau n'a
vraiment eu lieu qu'à la suite de deux articles publiés par
Robert SOLOW en 1956.
Dans les années 1980, l'intérêt pour les
théories de la croissance s'est ranimé suite aux travaux de Paul
ROMER et de Robert LUCAS. Ces travaux ont mis le rôle des idées et
du capital humain au coeur de la problématique de la croissance :
les théories de la croissance endogène. Cette approche a
été accompagnée de nombreux travaux empiriques cherchant
à évaluer l'importance de ces facteurs. Ces travaux ont
donné corps aux théories néoclassiques de la croissance,
partageant un certain nombre de caractéristiques communes :
@ des comportements en général
concurrentiels ;
@ une dynamique d'équilibre ;
@ l'analyse de la relation entre le revenu par tête et
le taux de croissance de la population ;
@ l'analyse du rôle des rendements décroissants
et de leur relation avec l'accumulation du capital physique et du capital
humain ;
@ et plus récemment, l'analyse du rôle du
progrès technique et de l'influence des monopoles sur ce
progrès.
L'analyse se focalise particulièrement aux sentiers de
croissance réguliers de l'économie :
Ø l'évolution de l'économie correspond
à un sentier de croissance régulier quand les variables qu'on
étudie croissent à un taux constant(donc avec une vitesse de
croisière constante) ;
Ø le sentier de croissance est équilibré
(SCE) quand cette régularité respecte en plus l'équilibre
de tous les marchés dans l'économie ;
Ø quand la vitesse de croisière correspondant au
SCE est nulle, le SCE correspond à un état stationnaire.
Parmi les travaux sur la croissance, ce sont ceux de
l'américain Robert SOLOW qui ont permis la formulation d'un
modèle de croissance qui demeure aujourd'hui le cadre de
référence de presque toutes les études sur la croissance.
Il est formellement illustré par une fonction de production
Cobb-Douglas, type de fonction qui constitue une bonne approximation de la
production réelle des économies et présente l'avantage
d'être facilement manipulable. Elle se présente comme
suit :
Où
est la production réelle,
le capital physique,
le travail et
le progrès technique à la date
.
et
sont respectivement les parts relatives du capital physique et du
travail dans la production.
Exprimée en variables par habitant, l'équation
(1) peuts'écrire :
où
est la production réelle par habitant et
le capital physique par habitant.
Le progrès technique étant exogène dans
le modèle de SOLOW, il correspond à une croissance de
à taux constant c'est-à-dire
L'équation (2) se justifie en divisant les facteurs par
L dans l'équation (1) et on obtient :
d'où
En linéarisant l'équation (2) par le logarithme
népérien on obtient :
avec
(
le taux de croissance du progrès technique,
un terme stochastiqueet
).
De (3), on déduit l'expression du taux de croissance de
la production réelle par habitant :
Le taux de croissance de la production réelle par
habitant (
) est donc expliqué, d'après la théorie
néoclassique, par le taux de croissance du capital physique par
habitant
, le terme d'erreurs, représente ce qui échappe à
l'explication de
par
.
dans le modèle est une constante.
Le ralentissement économique, les performances
inégales des économies après le premier choc
pétrolier (1973) et le rôle crucial du progrès technique,
vont, dans les années 1980, orienter la recherche des économistes
vers l'explication de la croissance au-delà des facteurs traditionnels
de la croissance que sont le progrès technique, le capital physique et
le travail. C'est la nouvelle approche de la croissance endogène,
également d'inspiration néoclassique. Trois auteurs sont
emblématiques de cette approche endogène : Paul Romer (1986),
Robert Lucas (1988) et Robert Barro (1990). Les travaux de Paul Romer ont
surtout été orientés vers l'ajout d'un autre facteur, le
capital humain
dans la fonction de production néoclassique :
Avec cette nouvelle fonction de production, le taux de
croissance de la production réelle par habitant
est expliqué par les taux de croissance du capital physique par
habitant
et du capital humain
[Gregory Mankiw, David Romer et David Weil (1992)] :
avec
le terme d'erreur et
une constante.
Se pose alors la question de savoir les faits stylisés
de la croissance économique au Burkina Faso. Ce qui nous conduit
à faire une brève revue empirique des auteurs qui ont
travaillé sur les déterminants de la croissance au Burkina
Faso.
ParagrapheII : La revue
empirique
Une étude de l'OCDE sur la croissance économique
au Burkina Faso, conduite par G. CHAMBAS J. L. COMBES, P. GUILLAUMONT, S.
GUILLAUMONTet al.en 1999 a révélé qu'à long terme,
la croissance est expliquée par trois catégories de
variables : des variables d'état, des variables de politique
économique et des variables d'environnement.
A- Les variables d'état
Ce sont le capital humain et le capital physique. L'approche
économétrique de l'étude a retenu trois variables de
capital humain et trois variables de capital physique.
Pour les variables de capital humain, elles sont
représentées par : (i) le nombre moyen d'années de
scolarisation primaire de la population active ; (ii) le nombre moyen
d'années de scolarisation primaire et secondaire et (iii)
l'espérance de vie à la naissance. Toutes ces variables se sont
révélées non significatives sur le taux de croissance au
Burkina Faso.
Les raisons avancées par les auteurs étaient le
problème de la qualité des données et la difficulté
de quantification du capital humain d'une part et, de la méconnaissance
des délais de réponse de l'investissement dans le capital humain
sur la croissance.
Néanmoins, le capital humain reste un facteur
explicatif de la croissance et de la réduction de la pauvreté
même si les délais d'action ne sont pas connus.
Pour les variables de capital physique, on note qu'elles sont
représentées par l'ensemble des investissements publics qui
impactent le capital humain ou qui corrigent les déficits structurels en
matière de politiques structurelles (éducation, transport,
etc.).
B- Les variables de politique
économique
L'étude a retenu pour ce groupe de variables le taux de
prélèvement public, la part des taxes sur les échanges
dans les prélèvements publics, le taux de change effectif
réel, le taux d'ouverture et le taux d'investissement. Ces variables
s'étaient révélé toutes non significatives sur la
croissance économique. Les auteurs de l'OCEDE ont justifié cette
non significativité par la mauvaise qualité des indicateurs, la
forte influence des variables d'environnement pouvant déterminer la
politique économique et en masquer les effets et, la faible
efficacité des politiques dans les secteurs couverts par ces
indicateurs.
C- Les variables d'environnement
Elles se décomposent en variables d'environnement
extérieur et en variables d'environnement intérieur. Les
variables d'environnement sont des variables sur lesquelles l'Etat a un faible
voire aucun contrôle.
L'environnement interne est représenté par le
climat et des variables muettes.
L'étude a montré que de meilleures conditions
climatiques se traduisent par une croissance de la variable qui le
représente (la production céréalière du sahel) et
une diminution dans le cas contraire.
Parmi les variables muettes représentées par la
survenue d'émeutes, les assassinats politiques, les coups d'Etat, seule
la variable « survenue d'émeutes » s'était
révélée significative et négative sur la
croissance. La stabilité sociale est alors un facteur déterminant
de la croissance économique au Burkina Faso. Nous définissons
ensuite la nature des variables de notre étude
économétrique.
Paragraphe III : la
spécification du modèle et définition des variables
Dans
la reformulation de la fonction de production néoclassique, le capital
humain, à côté du capital physique, est introduit comme un
facteur de production. A ce stade, la théorie économique stipule
que la croissance économique résulte de l'augmentation en volume
des facteurs "variables d'état" (VE) utilisés dans le processus
de production (6). Cette équation, appelée équation de
fonction de production, peut être estimée pour expliquer le taux
de croissance de la production réelle par habitant.
La récente littérature sur les
déterminants de la croissance, identifie un certain nombre d'autres
variables pouvant influer sur le rythme de la croissance de la production et
que l'on peut regrouper en quatre classes. La prise en compte de ces variables
permet d'obtenir une équation ad hoc de croissance. Ce sont tout d'abord
les"variables de politique économique" (VPE) comprenant la part des
dépenses publiques d'éducation et la part des dépenses
publiques de consommation dans le PIB.
L'effet des dépenses publiques d'éducation sur
la croissance de la production est positif alors que celui des dépenses
publiques de consommation est négatif (Barro, 1997).
Il y a ensuite les "variables de stabilité
économique" (VSE) constituées de l'inflation et de la
stabilité macroéconomique mesurée par la volatilité
de l'inflation. La relation entre inflation et croissance peut être
positive à court terme et pour des niveaux moyens d'inflation, mais
à long terme et pour des niveaux élevés de taux
d'inflation, elle est négative (Michel Sarel, 1996). Ainsi, une cible
d'inflation très basse peut engendrer une perte en taux de croissance du
PIB. Ceci introduit la notion de ratio de sacrifice qui mesure la perte de
croissance économique sous-jacente à une cible d'inflation
donnée.
Les "variables de l'environnement externe et interne" (VEEI)
portent sur l'ouverture commerciale, l'aide par habitant, la variation des
termes de l'échange et l'instabilité politique. L'ouverture au
commerce international (mesurée par le ratio de la somme des
exportations et des importations au PIB) peut accroître le nombre des
inputs spécialisés et avoir de ce fait des taux de croissance
à long terme. Les périodes d'instabilité politique jouent
négativement sur le rythme de la croissance économique. Une
détérioration des termes de l'échange influence
négativement à court terme la croissance économique.
Enfin, on apprécie les "variables financières et
monétaires" (VFM) par le ratio de la masse monétaire au PIB, les
crédits octroyés au secteur privé par les banques et le
taux de change effectif réel. Le développement financier stimule
la croissance à travers l'accroissement du taux d'investissement et
à travers l'allocation du capital aux projets les plus productifs. En
effet, il est aujourd'hui bien établi que les écarts entre le
taux de change courant et sa valeur d'équilibre de moyen et long termes,
ont des effets perturbateurs à la fois sur les équilibres
internes (transferts de ressources entre secteurs, variations des
investissements, etc.) et sur les équilibres externes (ajustements des
flux commerciaux et des IDE). Une surévaluation du taux de change
entraîne une baisse de la compétitivité de
l'économie, ce qui peut affecter négativement le taux de
croissance du PIB.
Le modèle finalement se présente comme suite
:
Dans l'étude des déterminants d'une croissance
soutenue au Burkina Faso, le choix a été fait d'estimer un
modèle de croissance ad hoc. Le modèle explique le taux de
croissance de l'économie, mesuré par le taux de croissance du PIB
réel par habitant, à l'aide des variables suivantes :
(i) le taux d'investissement ; (ii) la population active
; (iii) les dépenses de consommation publiques rapportées au PIB
; (iv) le niveau général des prix ; (v) l'aide publique par
habitant ; (vi) l'émission de dioxyde de carbone ; (vii) la
superficie des terres agricoles ;(viii) le crédit octroyé par les
banques rapporté au PIB et (ix) le taux de change effectif
réel.Les variables retenues pour le modèle ad hoc sont
consignées dans le tableau
ci-dessous.CertainesvariablessontexpriméesenpourcentageduPIB,ainsila
comparaisonentreannéesestrendueplusfacile.
Tableau
1:récapitulatif des variables du modèle ad hoc
Définition
|
Effet attendu sur la croissance
|
Degré d'intégration (I(d))
|
Autres
représentation
|
|
TPIB
|
Le taux de croissance du PIB par habitant (à prix
constant, 2000)
|
Variable dépendante
|
0
|
**
|
TINV
|
Logarithme du taux d'investissement
|
Positif. L'investissement accroît la capacité de
production de la Nation.
|
1
|
VE
|
LTERAGRI
|
Logarithme des terres agricoles (km²)
|
Positif. Un accroissement des terres agricoles et leur mise en
culture diminue le taux de croissance des rendements décroissants du
travail.
|
1
|
VE
|
LPACTIV
|
Logarithme de lapopulation âges 15-64 (% of total)
|
Positif. La participation au processus de production est
favorable à la croissance économique.
|
1
|
VE
|
LEMICO2
|
Logarithme des emissions de CO2
|
Négatif. Le changement climatique est défavorable
à la production agricole et partant à la croissance.
|
1
|
VEEI
|
LAPD
|
Logarithme de l'aide publique par habitant
|
Positif. L'aide publique au développement en permettant
aux institutions de biens fonctionner favorise la croissance ; L'aide
à l'éducation améliore le capital humain d'une
économie ; l'APD en finançant les infrastructures
économiques est favorable à la croissance.
|
1
|
VEE
|
LCREDIPRIV
|
Logarithme du crédit au secteur privé en %PIB
|
Positif. L'accès au crédit est favorable à
la production et à l'investissement.
|
1
|
VFM
|
LGCON
|
Logarithme de la consommation du gouvernement (%du PIB)
|
Positif. La consommation des ménages est un bon de
commande pour le secteur privé.
|
1
|
VPE
|
LPRIX
|
Logarithme de l'indice des prix à la consommation
|
L'inflation est défavorable à la croissance
économique de long terme. Sa variabilité et son niveau
décrédibilisent la politique économique et perturbent les
anticipations des agents économiques (consommation, investissement).
|
1
|
VSE
|
LTCER
|
Logarithme du taux de change effectif réel
|
Une surévaluation du taux de change entraîne une
baisse de la compétitivité de l'économie, ce qui peut
affecter négativement le taux de croissance du PIB.
|
1
|
VFM
|
Section II : La
méthodologie
Elle consiste à dérouler la méthode
économétrique avant de procéderaux différents tests
statistiques.
Paragraphe I : La
méthode économétrique
Elle consiste dans un premier temps à vérifier
le degré d'intégration des variables en vue d'éviter les
régressions artificielles. Pour ce, l'ordre d'intégration des
variables doit être déterminé et l'a été
grâce au test Amélioré de Dickey-Fuller (ADF) et
consigné dans le tableau 1.
Ce tableau définit et fournit le niveau de
stationnarité des variables.
La section suivante présentera les résultats
économétriques.
Paragraphe II : La source
des données, les tests statistiques et de stabilité.
Il est présenté dans ce paragraphe, les sources
des données utilisées et les résultats des
différents tests.
A- Les données
Les données utilisées pour
l'élaboration de ce document de mémoire de fin de
cycleà l'Ecole Nationale d'Administration et de Magistrature (ENAM)
proviennent de plusieurs sources dont aux premiers rangs figurent la
Direction Générale de l'Economie et de la Planification (DGEP),
le CD-ROM(2010) de la Banque Mondiale(BM),l'Institut National de la Statistique
et de la Démographie(INSD) et la Banque Centrale des Etats de l'Afrique
de l'Ouest(BCEAO).Par ailleurs, nous mentionnons que des données du
Conseil National de la Planification Stratégique (CNPS)8(*) ont été
utilisées. Nous spécifions toujours si la source d'une
donnée n'est pas l'une des Institutions précitées.
Certaines données ont été traitées par l'auteur du
présent document en vue d'orienter l'étude dans un sens
souhaitable. Pour les tests économétriques, les données
couvrent la période 1970-2011 pour permettre d'avoir des séries
qui convergent vers une loi normale. En effet, cet objectif a vu le jour pour
permettre d'avoir des résultats économétriques robustes.
Au total, les hypothèses suivantes doivent être
vérifiées pour qu'onait à juste titre des résultats
suffisamment robustes :
H1 : le modèle est linéaire et les erreurs
suivent une loi normale ;
H2 : les valeurs des variables sont observées sans
erreurs ;
H3 : L'espérance mathématique de l'erreur est
nulle (la probabilité de commettre une erreur est nulle) ;
H4 : La variance de l'erreur est constante (l'écart
entre les différents points sont minimum et tend vers zéro) :
homoscédasticité ;
H5 : les erreurs sont non corrélées (absence de
liaison entre les erreurs moyennes) : absence de corrélation ;
H6 : l'erreur est indépendante de la variable
explicative.
Les tests statistiques suivants confirment ou infirment la
validité des résultats du modèle.
B- Testsstatistiques de validation du
modèle
Les différents tests statistiques sont importants dans
un travail économétrique car ils permettent de confirmer ou
d'infirmer la validité du modèle, et de voir le pouvoir
explicatif de chaque variable exogène. Ainsi, dans le cadre de ce
travail nous avons effectué un ensemble de tests.
ü Test de normalité
dejarque-bera
Les résultats du test consignés ci-dessous
révèlent que les erreurs suivent toutes des lois lognormales. En
effet, la probabilité de la statistique de JarqueBerade chacune est
supérieure au seuil d'erreur de 5%.
variable
|
tpib
|
tinv
|
LTERAGRI
|
LTCER
|
LPRIX
|
Jarque-Bera
|
1.906554
|
3.436861
|
7.394376
|
4.884928
|
2.275793
|
Probability
|
0.385476
|
0.179347
|
0.064793
|
0.086946
|
0.320493
|
variable
|
LPACTIV
|
LGCONS
|
LEMMICO2
|
LCREDIPRIV
|
LAPD
|
Jarque-Bera
|
2.205696
|
3.419187
|
1.091014
|
2.360683
|
4.042925
|
Probability
|
0.331924
|
0.180939
|
0.579548
|
0.307174
|
0.132462
|
Une autre estimation du test de normalité
consigné en annexe9donneles mêmes résultats de
normalité des erreurs. On conclue que les erreurs sont normalement
distribuées. Ceci nous porte à procéder aux autres
tests.
ü Test d'autocorrélation de
Breusch-Godfrey
Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:
|
F-statistic
|
1.468077
|
Prob. F(2,19)
|
0.2553
|
Obs*R-squared
|
5.487850
|
Prob. Chi-Square(2)
|
0.0643
|
Les deux probabilités sont supérieures à
5%. On conclue que les erreurs ne sont pas corrélées. Nous
conduisons ensuite le test de constance de la variance des erreurs.
ü Test
d'hétéroscédasticitéde White
Ce test est utilisé, pour vérifier si les
variances des erreurs ne sont pas liées aux valeurs des variables
explicatives. Utilisons le test de White afin de détecter tout risque
d'hétéroscédasticité.
Heteroskedasticity Test: White
|
F-statistic
|
0.696988
|
Prob. F(19,21)
|
0.7835
|
Obs*R-squared
|
15.85601
|
Prob. Chi-Square(19)
|
0.6669
|
La probabilité dans les deux cas est supérieure
à 5%. Ce qui traduit que les erreurs sont homoscédastiques. Les
estimations obtenues par les moindres carrés ordinaires sont
optimales.
Afin de permettre l'utilisation du modèle à des
fins de prédiction, nous testons la stabilité du modèle et
des coefficients.
C- Tests de stabilité des
estimateurs
Deux tests sont essentiels pour valider la stabilité du
modèle pour les besoins des prévisions. Nous testons sous Eviews
6, la stabilité structurelle et ponctuelle du modèle.
ü Test de stabilité structurelle
On remarque que la courbe en bleu ne coupe pas le corridor. On
conclue que le modèle est structurellement stable au seuil d'erreur de
5%.
ü Test de stabilité ponctuelle
Le corridor n'est pas coupé par la courbe. La
conclusion est que le modèle est ponctuellement stable.
En annexe 5, on peut voir les résultats du test de
stabilité des coefficients de court et de long termes. Il ressort de ces
résultats que les coefficients sont tous stables.
La conclusion de ces tests de stabilité est que le
modèle d'ensemble peut être utilisé à des fins de
prédiction de la croissance économique au Burkina Faso.Cependant,
notre objectif n'est pas de faire cette prédiction. Nous avons voulu
seulement avoir un modèle crédible sur lequel on peut formuler
des recommandations à l'endroit des décideurs. Dans le chapitre
qui suit, il sera fait la régression du modèle.
CHAPITREII :LA PRESENTATION DES RESULTATS ECONOMETRIQUES ET
LEURS IMPLICATIONS ECONOMIQUES
Dans ce chapitre, il est présenté successivement
les résultats économétriques et les analyses
économiques qui en découlent.
Section I : La
présentation des résultats
Avant de présenter les résultats de la
régression il convient d'éclairer certaines notions
théoriques. Nous élucidons successivement la
stationnarité, la coïntégration et le modèle à
correction d'erreur.
ü Le test de stationnarité :
il consiste à déterminer à la fois la
stationnarité ou non d'une série et son degré
d'intégration. Les variables ou les séries doivent être
stationnaires pour qu'elles soient utilisées sans biais à des
fins de prédiction.
On appelle variable intégrée d'ordre
une variable
telle que sa différence
soit stationnaire. On note
qui signifie que
est intégré d'ordre
. Une variable non stationnaire a une variance croissante dans le temps
de sorte qu'elle ne converge nullement vers une valeur d'équilibre, il
faudrait pour cela la différencier un certain nombre de fois selon son
degré d'intégration.
signifie qu'il faut différencier une fois
pour qu'elle soit stationnaire. Toute combinaison linéaire de
variables intégrées d'ordres différents est
généralement intégrée à l'ordre le plus
élevé. La stationnarité est testée sur Eviews avec
la statistique de Dickey-Fuller Augmenté(ADF). Si les séries sont
intégrées d'ordre
, on test leur coïntégration.
ü Le test de coïntégration :
l'idée qu'une relation d'équilibre de long terme puisse
être définie entre variables pourtant non stationnaire
individuellement est à la base de la théorie de la
coïntégration. Cette théorie permet d'étudier des
séries non stationnaires mais dont une combinaison
linéaire est stationnaire. Des variables
coïntégrées sont des variables intégrées du
même ordre. Sur Eviews la coïntégration est testée
grâce au test de Johansen(coïntégration test).
ü Modèle à correction d'erreur
(MCE) :le modèle à correction d'erreur
présente une propriété remarquable qui a été
démontrée par Granger en 1983. Un ensemble de variables
coïntégrées peut être mis sous forme d'un
modèle à correction d'erreur dont toutes les variables sont
stationnaires et dont les coefficients peuvent être estimés par
les méthodes de l'économétrie classique sans risque de
corrélations fortuites. Le résultat connu sous le nom de
théorème de représentation de Granger, valide de
façon générale la démarche du MCE pour une classe
importante de variables. Grâce au MCE, la théorie de la
coïntégration permet de modéliser simultanément les
dynamiques de long terme et de court terme des séries temporelles. Avant
de présenter les résultats de la régression, nous nous
proposons de conduire des tests préalables.
Paragraphe I : Les
résultats des tests préalables
Les tests sont effectués sous Eviews 6
et les résultats de la stationnarité sont consignés dans
le tableau 1 précédent. Néanmoins, nous affichons
ci-dessous lerécapitulatif des tests de stationnarité.
Tableau 2:résultat
des tests de stationnarité
Variable
|
TPIB
|
TINV
|
LTERAGRI
|
LPACTIV
|
LEMICO2
|
LAPD
|
LCREDIPRIV
|
LGCON
|
LPRIX
|
LTCER
|
Test à niveau au seuil de 5%
|
ADF
|
-2.935
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
prob
|
0,0000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Décision
|
stationnaire
|
Non stationnaire
|
Non stationnaire
|
Non stationnaire
|
Non stationnaire
|
Non stationnaire
|
Non stationnaire
|
Non stationnaire
|
Non stationnaire
|
Non stationnaire
|
Test en différence 1ère au seuil de
5%
|
ADF
|
|
-2,938
|
-2,936
|
-2,943
|
-2,936
|
-2,936
|
-2,936
|
-2,936
|
-2,936
|
-2,936
|
prob
|
|
0,0006
|
0,0000
|
0,0038
|
0,0000
|
0,0000
|
0,0019
|
0,0000
|
0,0000
|
0,0000
|
Décision
|
stationnaire
|
stationnaire
|
stationnaire
|
stationnaire
|
stationnaire
|
stationnaire
|
stationnaire
|
stationnaire
|
stationnaire
|
stationnaire
|
Source : calculs de l'auteur avec
Eviews
Le tableau précédent indique que la variable
taux de croissance est stationnaire en niveau et les autres variables sont
stationnaires en différence première. La décision de
stationnarité ou non est prise en comparant la probabilité au
seuil de signification. Si la probabilité est inférieure au seuil
(5%) alors la série concernée est stationnaire. Cependant, si
elle est supérieure au seuil, la série est non stationnaire. En
rappel, on retiendra que des prévisions économétriques
fiables ne peuvent être faites que sur des séries
stationnaires. Si la série initiale(en niveau) n'est pas
stationnaire, il faudra alors vérifier cette condition pour sa
différence première et éventuellement, pour la
différence seconde.
Nous présentons en annexe 2 les résultats du
test de coïntégration.
L'analyse des résultats de l'annexe 2 contenant les
résultats de la coïntégrationindiquent qu'il existe au plus,
dixrelations de coïntégration entre les dix variables. De
façon générale, avec des séries non
stationnaires, on ne peut plus appliquer l'économétrie
classique par l'utilisation des moindres carrés ordinaires. Puisque le
nombre de relations de coïntégration est non nul, on peut
utiliser un modèle à correction d'erreur qui permet d'avoir
des effets à court terme et à long terme.Nous présentons
à la suite,les résultats de la régression.
Paragraphe II : Les
résultats de la régression
Les résultats9(*) de la régression nous permettent
d'écrire l'équation de la croissance suivante :
DTPIB = -0.085D(TINV) + 3 ,38E-06D(LTERAGRI)
-0 ,0206D(LTCER) -0,134(LPRIX) + 0.0837D(LGCONS) - 0.290D(LEMMICO2) -
0.0081D(LCREDIPIVI) + 0.013D(LAPD) - 0.9642 TPIB(-1) + 0,0204TINV(-1)
+0,0001LTERAGRI(-1) +0,0444LTCER (-1) -0,1117LPRIX(-1) -2,7662LGCONS(-1)
-0,0471LEMMICO2(-1) +0,0284LCREDIPRIV(-1) + 0,0284LAPD(-1)
La probabilité de lastatistique de Fisher étant
quasiment nulle et inférieure à 5%, on dira que le modèle
d'ensemble est bien spécifié(le modèle est globalement
significatif). Ce qui est corroboré par un R carré ajusté
de 0,9823 et un Durbin-Watson stat de 2,439. En effet, le niveau du R
carré ajusté enregistré traduit que 98,23% des
fluctuations du taux de croissance du PIB réel par habitant sont
expliquées par le modèle d'analyse. La statistique de
Durbin-Watson est largement supérieure à 2. Il n'ya donc pas de
corrélation entre les erreurs d'estimation des séries. Les
coefficients ne sont pas tous significatifs au seuil d'erreur de 5% mais, les
résultats obtenus nous permettent de conduire une analyse pertinente des
déterminants de la croissance eu égard à la pertinence des
statistiques prédéfinies.
Le coefficient de correction d'erreur est de
On remarque a priori que ce coefficient est négatif et
significatif au seuil de
Il existe donc bien un mécanisme à correction d'erreur.
C'est-à-dire qu'à long terme les déséquilibres
entre le taux de croissance du PIB réel par habitant et ses
déterminants recensés se compensent de sorte que les dix
séries ont des évolutions similaires. Le coefficient de
correction d'erreur représente la vitesse à laquelle tout
déséquilibre entre les niveaux désiré et effectif
du taux de croissance est résorbé dans l'année qui suit
tout choc exogène ou endogène. En pourcentage, on dira qu'on
arrive à ajuster
des déséquilibres entre les niveaux désiré
et effectif du taux de croissance du PIB réel par habitant. Ainsi, les
chocs sur le taux de croissance économique se corrigent-ils à
par l'effet de « feed back ». En d'autres
termes, un choc constaté au cours d'une année est
entièrement résorbé au bout de :
1/(0,964289)
Nous présentons le tableau des impacts à court
et long termes.
Tableau 3:impact à
court terme et à long terme
Impact de 1 point de hausse de la variable
|
Nature de la variable
|
A court terme
|
A long terme
|
TINV
|
VE
|
-0,085808
|
|
TERAGRI
|
VE
|
0,000003
|
|
LTCER
|
VFM
|
-0,020645
|
|
PRIX
|
VSE
|
-0,134112
|
|
PACTIV
|
VE
|
1,952278
|
|
GCONS
|
VPE
|
0,083775
|
|
EMMICO2
|
VEEI
|
-0,290516
|
|
CREDIPRIV
|
VFM
|
-0,008113
|
|
APD
|
VEE
|
0,013601
|
|
TINV
|
VE
|
|
0,0204
|
TERAGRI
|
VE
|
|
0,0001
|
TCER
|
VFM
|
|
0,0444
|
PRIX
|
VSE
|
|
0,0017
|
PACTIV
|
VE
|
|
-0,1728
|
GCONS
|
VPE
|
|
-2,7662
|
EMMICO2
|
VEEI
|
|
-0,0471
|
CREDIPRIV
|
VFM
|
|
0,0284
|
APD
|
VEE
|
|
0,0284
|
Source : calculs de l'auteur avec les
données de l'ANNEXE 3
Nous interprétons partiellement le tableau 3 en termes
d'élasticité.
A court terme, l'élasticité du
taux de croissance par rapport à chaque variable exogène est
inscrite dans la deuxième colonne. Par exemple, elle est de
+1,95 entre la population active et le taux de croissance.
A long terme, lesélasticités du
taux de croissance par rapport à ses déterminants sont obtenues
en divisant les coefficients de long termeconsignés dans le tableau 4par
le coefficient de correction d'erreur ou force de rappel qui est de
En exemple, si le taux de croissance augmente de un point, la
consommation du gouvernement baisse de .
Il est analysé ensuite les implications
économiques des coefficients qui lient la variable endogène qui
est le taux de croissance à ses déterminants.
Section II : Les
implications économiques
Dans cette section, nous distinguons les déterminants
favorables à la croissance des déterminants
défavorables.
Paragraphe I : L'analyse
économique des résultats de la régression
L'analyse économique nous conduit à distinguer
les déterminants qui ont un effet positif et ceux qui ont un effet
négatif sur la croissance. Les déterminants affectés d'un
coefficient positif sont favorables à la croissance. Cependant les
déterminants défavorables à la croissance sont
affectés d'un coefficient négatif. On peut recenser à
partir du tableau 4 et selon l'horizon temporel cinq variables à effets
positifs et six variables à impacts positifs respectivement à
court terme et à long terme. Les autres variables ayant un effet
négatif.
Nous analysons ensuite les implications économiques de
chaque déterminant de la croissance économique au Burkina
Faso.
@ LE TAUX D'INVESTISSEMENT
Un accroissement du taux d'investissement de 10% traduit
unedécélération du taux de croissance de 0,85%. La raison
de cette relation négative se justifie par le fait que dans les pays
pauvres comme le Burkina Faso, l'investissement est destiné très
souvent à l'achat de biens de consommation qui ne participent pas
ceterisparibus à la production. L'investissement étant
généralement financé par des prêts bancaires se
trouve alors improductif ; ce qui décélère la
croissance.A long terme, l'investissement devient favorable à la
croissance à hauteur de 0,2%. C'est la preuve que les agents
économiques ont une propension à consommer plus faible dans le
temps s'ils satisfassent les consommations improductives de court terme qui
freinent la croissance.
@ LA POPULATION ACTIVE
Une hausse de la population active de 1% entraîne une
augmentation de la croissance économique de 1,95%. En effet,
l'accroissement de la population active a un effet favorable à
l'accroissement du produit intérieur brut par habitant. Son impact sur
la croissance s'est révélé négatif à long
terme. Cela peut se justifier par le fait qu'à long terme,
l'accroissement de la population adulte est dû à une augmentation
du taux de natalitéà court terme justifiée probablement
par une moindre qualification de la population adulte de court terme. De forts
taux de natalité indiquent que beaucoup d'enfants sont soumis à
la morbidité : paludisme, diarrhée, maladie hydriques
notamment. Pour y faire face, les ménages utilisent leur épargne
; leurs dépenses ne sont pas alors productives. Les ressources publiques
sontaussi utilisées pour les soins curatifs. Prendre soin des enfants
malades implique des coûts d'opportunités économiques
importants, notamment en temps passé dans le processus de production,
surtout pour les femmes. Toute chose qui impacte défavorablement la
croissance économique.Il convient alors de trouver les voies et moyens
visant à la mise en travail des personnes en âge de travailler
tout en veillant à réduire le sous emploi grâce notamment
à des appuis divers visant l'accroissement des cultures de
contre--saison. Pour agir sur le taux de natalité croissante, il
convient de miser sur des campagnes de sensibilisation qui éclairent les
adultes d'aujourd'hui sur l'intérêt d'une natalité
contrôlée.
@ LA CONSOMMATION DU GOUVERNEMENT
Pour un accroissement de la consommation du gouvernement de
10%, la croissance est positivement affectée de 0,83%. En effet, la
consommation du gouvernement est vue comme un bon de commande à la
production de biens et de services ce qui stimule ceterisparibus la croissance.
On suppose qu'à long terme, les pouvoirs publics commencent à
payer la dette qui a alimenté la consommation de court terme. Ce
paiement est vu comme une charge financière improductive. Ce qui se
traduit toutes choses égales par ailleurs par un impact négatif
sur la croissance de 2,76%. Cetimpact plus important que celui de court terme
vient corroborer l'action du désengagement de l'Etat dans la vie
économique engagée depuis les années 2000 ; ce qui
réduirait son train de vie.
@ L'AIDE PUBLIQUE AU DEVELOPPEMENT
L'aide publique a un effet positif de 0,13% sur la croissance
pour un accroissement de son niveau de 10%. Les études récentes
sur l'efficacité de l'aide indiquent que l'aide a un effet positif sur
la croissance dans les économies où le système de
gouvernance est de qualité. A long terme, l'impact d'un accroissement de
1% de l'aide publique au développement sur la croissance s'est
révélé positif et s'élève à 0,028%.
Cet impact est bien faible par rapport à l'effet de court terme. Se pose
alors la question de savoir si l'aide est utilisée à bon escient.
Les pouvoirs publics sont de ce fait pointés du doigt. L'aide publique
au développement, en permettant aux institutions publiques de
fonctionner crée un environnement propice pour le développement
des affaires. Le système de gouvernance devrait s'améliorer pour
viser notamment la lutte contre la corruption. La corruption décourage
les investisseurs privés compétents. En contrôlant la
corruption, le système de gouvernance attire et stimule les
entrepreneurs talentueux, capables de produire des biens et services à
moindre coût et de qualité. On comprendrait alors le
président américain Barack OBAMA quant il disait en 2009 que
l'Afrique n'a pas besoin d'hommes forts mais d'institutions fortes.
@ LES TERRES AGRICOLES
A long terme comme à court terme, les effets de
l'accroissement des terres agricoles impactentfavorablement la croissance avec
un coefficient positif. L'amélioration et l'augmentation des terres
agricoles améliorent le potentiel de production agricole. Toute chose
qui accroît la croissance eu égard au poids très important
de la production agricole dans le PIB. Le coefficient de long terme s'est
révélé plus élevé que celui de court terme.
Cela peut s'interpréter comme une mise en culture des terres en
jachère et donc rendue plus propices à l'agriculture. Les
techniques de mise en jachère et l'alternance des cultures permettent la
régénérescence des sols et l'amélioration de la
productivité. Plus de terres agricoles augmente la dotation
capitalistique des travailleurs tout en freinant la décroissance de la
productivité marginale du travail. Les cultures de contre -saison sur
lesquelles les pouvoirs publics doivent maximiser augmentent les terres
agricoles et développent dans le même temps la qualité
d'exploitation des terres. Les politiques publiques qui diminuent les terres
agricoles sont alors défavorables à la croissance.
@ LES EMMISSIONS DE CO2
Lesémissions de CO2 sont introduites dans le
modèle pour représenter le changement climatique. Il ressort des
résultats de la régression que l'effet du changement climatique
est négatif à court (-0,29%) comme à long terme (-0,04%)
sur la croissance. Ce résultat indique les dangers du
réchauffement climatique sur la croissance économique du pays et
sur le bien-être de sa population. Les inondations du premier septembre
2009 sont un exemple concret du danger du changement climatique. En effet, les
inondations ravagent les cultures agricoles, détruisent les
infrastructures routières entre autres destructions. Toute chose qui
impacte négativement la production et partant la croissance. Un rapport
de la Banque Mondiale en 2009 indique que le réchauffement
climatiquedû à un accroissement de la concentration de dioxyde de
carbone dans l'atmosphère, a augmenté de 0,75% tout au long du
siècle passé ; les conséquences attendues sont les
sécheresses, les inondations, les variations des saisons. Ces
conséquences identifiées constituent une menace pour
l'économie burkinabè dont la croissance est tributaire des
activités du secteur agricole.
Pour permettre le rééquilibrage de
l'écosystème, les pouvoirs publics centraux et locaux doivent
encourager la reforestation avec des campagnes régulières de
reboisement et permettre que les plants mis à terre soient entretenus.
Dans cette logique, on arrive à réduire significativement l'effet
négatif sur la croissance du changement climatique en obtenant
un « PIB vert ».
@ LE CREDIT AU SECTEUR PRIVE
L'effet du crédit à l'économie sur la
croissance économique est négatif et est de-0,008% à court
terme. Cela se traduit par le fait que les agents économiques font des
prêts bancaires pour l'achat de biens de consommation improductive
à court terme (mariage, achat de moto, voiture) ; ce qui constitue
pour eux une dépense ostentatoire. A long terme, l'effet sur la
croissance s'améliore et devient de +0,028%. Le crédit fourni au
secteur privé stimulealors la croissance économique à long
terme. En effet, les agents économiques changent la structure de leur
consommation et achètent plus de biens de consommation
intermédiaire nécessaires à la production. Ceci implique
que le secteur privé utilise efficacement les crédits fournis par
le système financier à long terme. Faciliter alors l'accès
du secteur privé aucrédit, notamment grâce à des
fonds de soutien ou de bonification et à l'assouplissement des
conditions de crédits stimule la croissance.
@ LE NIVEAU GENERAL DES PRIX
Une accélération de l'inflation à court
terme de 1% est défavorable à la croissance à hauteur de
0,134% car l'inflation diminue le pouvoir d'achat des consommateurs et donc
leur demande de biens et services adressée à la production. La
croissance, indexée à la production se trouve alors
réduite. Par contre, à long terme, l'impact d'un accroissement de
l'inflation de 1% provoque une augmentation de la croissance de 0,0017%. Cela
peut provenir de la crédibilité des institutions
monétaires qui se caractérise par deux faits essentiels. Le
pays n'a jamais connu d'hyperinflation et les taux d'inflation brusques
résultant de chocs extérieurs ont été
jugulés de sorte que l'inflation revienne à son niveau naturel.
Cela a été le cas en 2005(6,41% suivi de 2,33% d'inflation en
2006) et de 2008(10,65% suivi de 2,6% d'inflation en 2009). Ce relatif
succès montre l'importance de la crédibilité des
politiques de désinflation dans la gestion macroéconomique.
L'expérience de la gestion de la désinflation ne permet pas aux
agents économiques d'avoir des doutes sur la capacité des
autorités monétaires à prendre les mesures idoines
à sa résorption. Il est remarqué que toutes les
économies qui voient leur croissance s'accélérer
enregistrent également une augmentation de leur niveau de prix, laquelle
stimule la production de biens et services. Autrement dit, la croissance
économique s'accompagne toujours d'un coût qui représente
un surcroit d'inflation.
Une politique favorable à la consommation, notamment en
termes d'accroissement des salaires réels constituerait une source
d'incitation à l'accroissement du pouvoir d'achat des agents
économiques.
@ LE TAUX DE CHANGE EFFECTIF REEL
A court terme, un accroissement du taux de change de 1%
traduit une baisse de la croissance de 0,02%. Cela correspond à une
dépréciation de la monnaie au plan interne. En effet, une
dépréciationtraduitselon la théorie de la parité
des pouvoirs d'achat, une perte de pouvoir d'achat due à une inflation
plus importante10(*).La
perte de pouvoir d'achat à son tour réduit la commande de biens
et de services adressée aux producteurs ; ce qui réduit la
production et partant la croissance. A long terme les autorités
monétaires arrivent à maîtriser l'inflation et la monnaie
nationale s'apprécie. Cette appréciation correspond à un
gain de pouvoir d'achat des agents économiques qui accroissent leur
demande de biens. Toute chose qui élève la production et partant
stimule la croissance. D'où la justification de l'impact positif
(+0,04%) du taux de change sur la croissance à long terme.La
crédibilité des autorités monétaires est alors
favorable à la croissance.
Au regard de ce qui précède, quelles
recommandations conviennent pour permettre d'avoir une croissance soutenue au
Burkina Faso ?
Paragraphe II : Les
recommandations de politiques économiques
Afin de rendre vigoureuse la croissance économique, les
pouvoirs publics doivent agir sur les variables qui ont un impact positif sur
le taux de croissance.
A court terme, deux variables d'état ont un effet
positif sur la croissance. Ce sont les terres agricoles et la population
active. La seule variable de politique économique positive est
représentée par la consommation du gouvernement. A long terme les
variables financières et monétaires de même que les
variables de stabilité économique sont favorables à la
croissance. Seul le changement climatique a un effet négatif sur la
croissance, peu importe l'horizon temporel. Pour rendre robuste la croissance
les mesures suivantes peuvent être prises.
ü Action sur la variable terres
agricoles
L'accroissement productif des terres agricoles est induit par
un accroissement des retenues d'eau ; ce qui occasionne ceterisparibus un
développement autour des retenues. Ce développement est
facilité par la force de travail représentée dans le
modèle par la population active. En 2011, seulement 26,1% de la valeur
ajoutée est créée par 80% de la population agricole.
Seulement 20% de la population non agricole crée les 73,9% de la valeur
ajoutée. Dès lors, la nécessité de promouvoir le
secteur agricole pour impacter positivement le bien-être du grand nombre
urge. La stratégie du gouvernement en matière agricole doit donc
permettre de lever les principales contraintes. Ce sont notamment la faiblesse
de l'équipement des producteurs, la faiblesse de la maîtrise de
l'eau, la dégradation des ressources naturelles, la faiblesse des
débouchés des produits agricoles, l'insuffisante valorisation des
produits agricoles et la faiblesse de la prise en charge du processus de
développement par les producteurs eux-mêmes. Dans cette
perspective , une politique vigoureuse de croissance économique
doit nécessiter l'amélioration de l'environnement
économique et juridique, la promotion d'activités
génératrices de revenus, et une gestion durable des
ressources naturelles.
ü Recommandation sur le facteur consommation du
gouvernement
L'Etat doit intervenir dans l'économie comme
régulateur du libre jeu du marché en favorisant la concurrence.
Il est un mauvais producteur de biens privés. Jouant ce rôle, il
stimule la production du privé à travers sa demande qui lui est
adressée. Toute chose qui soutient la croissance économique.
ü Recommandation sur la variable aide publique au
développement
L'Etat a la charge d'assurer une gouvernance saine pour
permettre une bonne gestion de l'aide publique au développement qui est
pour lui un déterminant d'environnement extérieur qu'il ne
maîtrise en aucun cas. Les enjeux et défis de l'aide publique
portent sur une plus grande efficacité dans l'utilisation des ressources
actuelles et futures, le développement de nouvelles formes de
coopération notamment avec les nouveaux donateurs (pays
émergents), la coopération Sud-Sud, la coopération
décentralisée et les financements innovants. De plus, il s'agira
de renforcer la fiabilité du dispositif de gestion des finances
publiques afin d'amener les partenaires techniques et financiers (PTF) à
aller à l'aide budgétaire.
ü Recommandations sur le facteur
inflation
La stabilité macroéconomique est reconnue comme
étant une condition essentielle à la compétitivité,
à la croissance et au développement économique. Un takeoff
soutenu doit passer par un cadre macroéconomique sain qui minimise les
déséquilibres financiers et qui soit favorable à une
croissance non inflationniste.
ü Recommandations sur le bien fondé du
développement financier
L'accès au crédit est une condition
nécessaire au développement des entreprises. Toutefois, il est
nécessaire que le crédit soit adapté aux besoins des
entreprises. Le système bancaire au Burkina Faso est dominé par
une douzaine de grandes banques commerciales, à côté
desquelles gravitent de nombreuses institutions monétaires et
financière(IMF).Le développement financier doit passer
nécessairement par :
@ le renforcement de la concurrence dans le secteur en
encourageant l'installation de nouvelles banques et établissements
financiers ;
@ l'incitation à la création d'IMF pouvant
financer à la fois les entreprises du secteur informel et celles du
secteur formel ;
@ le renforcement des capacités de celles
déjà existantes.
CONCLUSION GENERALE
Nous avons voulu à travers cette étude
« analyse des déterminants de la croissance
économique au Burkina Faso : quelles perspectives pour une
croissance soutenue ? », dégager avec la plus grande
rigueur les facteurs explicatifs de la croissance économique. Pour cela,
nous avons utilisé une base de données de la Banque Mondiale sur
la période 1970-2011. L'objectif de l'étude est de tirer des
conclusions relatives aux facteurs favorables ( ou défavorables )
à la croissance économique au Burkina Faso, en utilisant
l'économétrie comme outil d'analyse. L'étude
économétrique nous a substantiellement appris sur la relation
entre la croissance et ses déterminants recensés.
Un objectif subsidiaire de cette étude consiste
à fournir des éléments d'analyse et de prise de
décisions aux décideurs. Les résultats auxquels nous
sommes parvenus au terme de l'analyse permettent de tirer les conclusions
suivantes :
Ø Les pouvoirs publics arrivent à ajuster
des déséquilibres entre les niveaux désiré
et effectif du taux de croissance du PIB réel par habitant. Pour dire
que les chocs sur l'économie se résolvent à 96,42% au bout
d'un an. Toute chose qui traduit une bonne gestion économique au plan
national ;
Ø La stabilité macroéconomique influe
positivement sur la croissance conformément à
l'hypothèse de travail mais, cette influence positive ne s'observe
qu'à long terme ;
Ø l'investissement agit positivement sur la croissance
économique en longue période ;
Ø le développement
financierreprésenté par le crédit au secteur privé
freine la croissance à court terme avant de lui devenir favorable
à long terme.
On tire la conclusion que les hypothèses de travail ne
sont vérifiées qu'à long terme. Elles sont
infirmées à court terme. Pour avoir un effet favorable sur le
taux de croissance économique à court terme, les décideurs
doivent créer les conditions. Ainsi, ils écourtent les
délais de réponse des efforts mis en oeuvre pour une croissance
accélérée et durable. Toutefois, les recommandations que
nous avons formulées dans ce document ne sont que des orientations
possibles de politiques économiques pour booster la croissance et, la
maintenir à un niveau permettant de réduire plus la
pauvreté qui touche encore plus de 43% de burkinabè. Il revient
alors aux décideurs d'examiner ces recommandations, d'apprécier
leur pertinence et de faire des choix rationnels et avisés. On comprend
alors le président de la République Sud-Africaine (RSA)Nelson
Mandela lorsqu'il disait : « Une action qui ne découle
pas d'une vision, c'est du temps perdu ; une vision qui ne s'accompagne
pas d'une action n'est qu'un rêve ; une vision suivie d'une action
peut changer le monde ».
BIBLIOGRAPHIE
MEMOIRES CONSULTES
BoureimaGUINDO(avril 2010), Dossier de
politique économique : les déterminants de
la croissance au Mali, DESS hautes études en gestion de la politique
économique, université de Cocody.
SadaNDONGO (avril 2010),
Dossier de politique économique : les
déterminants de la croissance économique en Cote d'Ivoire, DESS
hautes études en gestion de la politique économique,
université de Cocody.
Mamadou SANOGO(avril 2010),
Dossier de politique économique : impact
du secteur primaire sur la croissance économique en Cote
d'Ivoire, DESS hautes études en gestion de la politique
économique,université de Cocody.
MdjassiriMoinabalimaHousnatSARR
(février 1999), la convergence des économies de l'UEMOA,
mémoire pour l'obtention du DEA, Université CheickhAnta Diop de
Dakar, option macroéconomie appliquée.
BénéfouTRAORE (mars
1997), mémoire de fin de cycle pour l'obtention du
diplôme d'inspecteur du trésor, « les effets des taux de
change effectifs sur la balance des paiements du Burkina Faso ».
M.J.-E ZIDA(1997), « Education et
croissance économique au Burkina Faso », Université
deOuagadougou, Faculté des Sciences Economiques et de Gestion,
mémoire de troisième cycle.
RAPPORTS CONSULTES
GérardCHAMBAS,Jean
LouisCOMBES, PatrickGUILLAUMONT,Sylviane
GUILLAUMONT,BertrandLAPORTE, OCDEprogramme de
recherche sur l'Afrique émergente, rapport provisoire, Burkina
Faso : les facteurs de la croissance à long terme, octobre 1999.
CNUCED (2006), Rapport 2006 sur les pays les
moins avancés : développer les
capacités productives.
MEF, rapport national, bilan de la mise en
oeuvre du programme d'action de la conférence internationale sur la
population et le développement quinze ans après, août
2009.
WEBOGRAPHIE
http://www.capes.bf/IMG/pdf/Exportations.pdf
http://www.hec.unil.ch/ocadot/ECODEVdocs/EDa3.PDF
htthttp://yildizoglu.x10.mx/croissance/IsabelleSalleConvergence...p://www.dgb.gov.bf/documents/projet_CBMT1113.pdf
http://www.oecd.org/dataoecd/40/1/2674728.pdf
http://www.pnud.bf/docs/RAPOMD.PDF
http://www.pnud.bf/docs/RAPOMD.PDF
http://www.oecd.org/fr/emoa/38582252.pdf
http://www.cairn.info/revue-d-economie-du-developpement-2007
http://beagle.u-bordeaux4.fr/yildi/croissance/croissanceweb/:un
cours complet sur la croissance mais d'un haut niveau universitaire
http://www.vie-publique.fr/actualite/dossier/croissance/relancer_croissance.htm :
relancer la croissance en 2005. Pourquoi ? Comment ? Un dossier
complet publié par le site Vie publique (document française)
http://citoyen.eu.org/index.php/croissance/economique:un
choix de textes et de liens sur le thème de la croissance
économique.
http://www.caadp.net/pdf/Stocktaking
- Burkina faso.pdf
http://www.cairn.info/load_pdf.php?ID_ARTICLE=EDD_182_0037
http://www.millenaire3.com/uploads/tx_ressm3/modele_eco_dd_0...
http://www.oeconomia.net/private/cours/croissanceendogene.pdf
OUVRAGES
R.J. BARRO et X.
SALA-I-MARTIN(1996), La croissance économique,
Ediscience, Paris.
A.BEITONE, A. CAZORLA,
C. DOLLO et al (2007), dictionnaire des
scienceséconomiques, 2è éd., Armand Colin.
J.C.BERTHELEMY(1995), Quel avenir pour
l'économie africaine ?, Centre de Développement, OCDE, Paris.
CEDRES - Actes de la SEDECO
2011 "Burkina Faso : Cinquante ans de Politique Economique",
Ouagadougou-BURKINA FASO, du 20 au 25 Juin 2011.
Conseil National de la Planification
Stratégique (décembre 2001) :
étude nationale prospective Burkina 2025.
Pierre Claver DAMIBA(décembre 2010),
CAP-DEV (club africain pour la prospective et le développement),
« les politiques publiques au Burkina Faso depuis les
indépendances.
Fodiyé Bakary DOUCOURE(année
universitaire 2007-2008),Université Cheikh Anta Diop de
Dakar,FASEG : méthodes économétriques, cours et
travaux pratiques, 5ème édition.
GUILLAUMONT P., S.
GUILLAUMONT Jeanneney et A. VAROUDAKIS(1999),
« Politique économique et perspectives de croissance dans les
économies émergentes d'Afrique », Revue Economique, vol. 50,
n°3, mai, pp. 511-521.
B.GUISSOU(1995) B, Burkina Faso : un espoir
en Afrique, L'Harmattan, Paris.
Hervé Marie PatriceKOURAOGO (novembre
2010),document de travail :Les déterminants de la
croissance économique et du développement durable au Burkina
Faso : Enjeux et défis de la politique publique.
Jacques LECAILLON(1972), la croissance
économique. Edi. Cujas, Paris, France.
MEF/DGEP : Cadre Stratégique de
Lutte contre la Pauvreté : 2000-2009.
MEF/DGEP : stratégie de
croissance accélérée et de développement
durable(SCADD) :2011-2015.
M.NORO(1998), Economies Africaines : analyse
économique de l'Afrique subsaharienne, De Boeck, Bruxelles.
PascalZAGRE(1994), Les politiques
économiques du Burkina Faso, Karthala, Paris.
TABLE
DES MATIERES
AVERTISSEMENT
i
DEDICACE
ii
REMERCIEMENT
iii
LISTE DES GRAPHIQUES
iv
LISTE DES TABLEAUX
iv
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
iv
SOMMAIRE
1
INTRODUCTION GENERALE
2
PARTIE
I : LE CADRE CONCEPTUEL ET L'ANALYSE DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU
BURKINA FASO
5
CHAPITRE I : LE CADRE CONCEPTUEL
7
Section I : la croissance économique
et sa mesure
7
Paragraphe I : définition de
concepts
7
A- La politique
économique
7
B- Le concept de
croissance économique
8
Paragraphe II : la mesure de la croissance
économique
8
Paragraphe III : les limites de la croissance
économique
9
Section II : la relation
croissance-développement
10
Paragraphe I : la notion de
développement
10
Paragraphe II : les implications entre
croissance et développement
11
Paragraphe III : les approches
théoriques du concept de croissance économique
13
A- Les
pessimistes
13
B- Les moralistes
13
C- Les catastrophistes
14
CHAPITRE II : L'ANALYSE DE LA
CROISSANCE ECONOMIQUE AU BURKINA FASO
15
Section I : la rétrospective des
politiques économiques au Burkina Faso
15
Paragraphe I : La période de l'Etat
providence
16
A- Le temps de
l'interventionnisme et de la planification
16
B- Les
insuffisances méthodologiques des centralismes
économiques
16
Paragraphe II : La période du
libéralisme
17
A- Le temps de la
transition libérale
17
B- Le temps d'une
politique faîtière de lutte contre la pauvreté
18
C- Le temps de la
SCADD et de la volonté d'émergence
18
Section II : les performances
macroéconomiques nationales et les contributions sectorielles.
19
Paragraphe I : les performances globales
20
Paragraphe II : les performances sectorielles
de l'économie nationale
22
A- La contribution
sectorielle à la croissance économique
22
B- Le poids
sectoriel de la valeur ajoutée dans le PIB
23
C- Les taux de
croissance sectorielle
24
Paragraphe III : l'influence des facteurs
d'environnement sur la croissance
25
A- Les facteurs
d'environnement interne et la croissance
25
1- Les facteurs
démographiques
25
2- Les facteurs climatiques et la
croissance
26
B- Les facteurs
d'environnement international et la croissance
27
1- Les termes de
l'échange et la croissance
28
2- Le financement
public extérieur et la croissance
29
PARTIE
II : L'ANALYSE ECONOMETRIQUE DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BURKINA
FASO
31
CHAPITRE I : LE MODELE D'ANALYSE ET LA
METHODE ECONOMETRIQUE
33
Section I : Le modèle d'analyse
33
Paragraphe I : La revue théorique
33
Paragraphe II : La revue empirique
36
A- Les variables
d'état
36
B- Les variables de
politique économique
37
C- Les variables
d'environnement
37
Paragraphe III : la spécification du
modèle et définition des variables
37
Section II : La méthodologie
42
Paragraphe I : La méthode
économétrique
42
Paragraphe II : La source des données,
les tests statistiques et de stabilité.
42
A- Les
données
42
B- Tests
statistiques de validation du modèle
43
C- Tests de
stabilité des estimateurs
45
CHAPITRE II : LA PRESENTATION DES RESULTATS
ECONOMETRIQUES ET LEURS IMPLICATIONS ECONOMIQUES
46
Section I : La présentation des
résultats
46
Paragraphe I : Les résultats des tests
préalables
47
Paragraphe II : Les résultats de la
régression
49
Section II : Les implications
économiques
52
Paragraphe I : L'analyse économique des
résultats de la régression
52
Paragraphe II : Les recommandations de
politiques économiques
57
CONCLUSION GENERALE
59
BIBLIOGRAPHIE
61
TABLE DES MATIERES
65
ANNEXES
vii
ANNEXES
ANNEXE 1 : SYNOPSIS DE PRINCIPALES THEORIES DE LA
CROISSANCE.............viii
ANNEXE 2 : RESULTATS DU TEST DE
COINTEGRATION........................................ix
ANNEXE 3 : LES RESULTATS DE LA REGRESSION AVEC LE
MCE...........................x
ANNEXE 4 : INFLATION
COMPAREE......................................................................xi
ANNEXE 5 : EVOLUTION DU TAUX DE PRODUCTION
CEREALIERE..........................xi
ANNEXE 6 : DEFINITIONS
CLES...........................................................................xii
ANNEXE 6 : TEST DE STABILITE DES COEFFICIENTS DU
MODELE........................xiii
ANNEXE 7 : TESTS DE RACINE
UNITAIRE..............................................................xiv
ANNEXE 8 : PRESENTATION DU
PAYS................................................................xvi
ANNEXE 9 : TEST DE
NORMALITE......................................................................xvii ANNEXE
10 : RECAPITULATIF DES DETERMINANTS DU PIB PAR
HABITANT.........xvii
ANNEXE 1 : Synopsis de principales théories de la
croissance
LES THEORIES DE LA CROISSANCE
|
ORIGINE DE LA CROISSANCE
|
CARACTERISTIQUES
|
Adam Smith (1776)
|
Division du travail
|
Croissance illimitée.
|
Robert Malthus (1798)
|
Réinvestissement productif du surplus
|
Croissance limitée en raison de la loi de
population.
|
David Ricardo (1817)
|
Réinvestissement productif du surplus
|
Croissance limitée en raison du rendement
décroissant des terres.
|
Karl Marx
|
Accumulation du capital
|
Croissance limitée dans le monde de production
capitaliste en raison de la baisse tendancielle du taux de profit.
|
Joseph Schumpeter
|
Grappes d'innovations
|
Instabilité de la croissance, théorie
explicative du cycle long de Kondratief.
|
Domar E.D
Harrod R.F
|
Le taux de croissance est fonction du rapport entre le
taux d'épargne et le taux d'investissement
|
Instabilité de la croissance
|
|
|
|
R. Solow
|
Population et progrès technique
exogène
|
Caractère transitoire de la croissance en
l'absence de progrès technique.
|
Meadows (1972) Modèles du Club de Rome
|
Resources naturelles
|
La croissance est finie en raison de l'explosion
démographique, de la pollution et de la consommation
énergétique.
|
Michel Aglietta
Mistral E.
Robert Boyer
Aglietta M.
|
Articulation entre régime de productivité
et régime de demande
|
Diversité dans le temps et dans l'espace des types
de croissance.
|
P. Romer
R.E Lucas
R. Barro
|
Capital physique, technologie, capital humain, capital
public, intermédiaires financiers
|
Caractère endogène de la croissance,
réhabilitation de l'Etat, prise en compte de l'histoire.
|
Sources : Angus Maddison, l'Economie Mondiale
1820-1992, OCDE, 1995.
ANNEXE2 :RESULTATS DU TEST DE
COINTEGRATION
Date: 03/14/13 Time: 06:54
|
|
|
Sample (adjusted): 1972 2011
|
|
|
Included observations: 40 afteradjustments
|
|
Trend assumption: Lineardeterministic trend
|
|
Series: TPIB TINV LTERAGRI LTCER LPRIX LPACTIV LGCONS LEMMICO2
LCREDIPRIV LAPD
|
Lagsinterval (in first differences): 1 to 1
|
|
|
|
|
|
|
UnrestrictedCointegration Rank Test (Trace)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Hypothesized
|
|
Trace
|
0.05
|
|
No. of CE(s)
|
Eigenvalue
|
Statistic
|
Critical Value
|
Prob.**
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
None *
|
0.983513
|
602.8213
|
285.1425
|
0.0000
|
At most 1 *
|
0.935323
|
438.6152
|
239.2354
|
0.0000
|
At most 2 *
|
0.854536
|
329.0812
|
197.3709
|
0.0000
|
At most 3 *
|
0.786130
|
251.9683
|
159.5297
|
0.0000
|
At most 4 *
|
0.725458
|
190.2728
|
125.6154
|
0.0000
|
At most 5 *
|
0.625480
|
138.5668
|
95.75366
|
0.0000
|
At most 6 *
|
0.580360
|
99.28236
|
69.81889
|
0.0000
|
At most 7 *
|
0.480637
|
64.54801
|
47.85613
|
0.0007
|
At most 8 *
|
0.411343
|
38.34193
|
29.79707
|
0.0041
|
At most 9 *
|
0.262916
|
17.14548
|
15.49471
|
0.0280
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Trace test indicates 10cointegratingeqn(s) at the 0.05
level
|
* denotes rejection of the hypothesis at the 0.05 level
|
**MacKinnon-Haug-Michelis (1999) p-values
|
|
Source : calculs de l'auteur avec
Eviews 6
ANNEXE 3 : LES RESULTATS DE LA REGRESSION AVEC LE
MCE
Dependent Variable: D(TPIB)
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 03/13/13 Time: 12:50
|
|
|
Sample (adjusted): 1971 2011
|
|
|
Included observations: 41 afteradjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
D(LTINV)
|
-0.085808
|
0.082674
|
1.037905
|
0.3139
|
D(LTERAGRI)
|
-3.38E-06
|
0.000105
|
-0.032283
|
0.9746
|
D(LTCER)
|
-0.020645
|
0.020873
|
-0.989075
|
0.3365
|
D(LPRIX)
|
-0.134112
|
0.075560
|
-1.774916
|
0.0938
|
D(LPACTIV)
|
1.952278
|
3.522867
|
0.554173
|
0.5867
|
D(LGCONS)
|
0.083775
|
0.080335
|
1.042829
|
0.3116
|
D(LEMMICO2)
|
-0.290516
|
4.407560
|
-0.065913
|
0.9482
|
D(LCREDIPRIV)
|
-0.008113
|
0.138104
|
-0.058743
|
0.9538
|
D(LAPD)
|
0.013601
|
0.066823
|
0.203531
|
0.8411
|
C
|
-5.959792
|
47.56345
|
-0.125302
|
0.9018
|
TPIB(-1)
|
-0.964289
|
0.059713
|
-16.14862
|
0.0000
|
LTINV(-1)
|
0.019638
|
0.072178
|
-0.272076
|
0.7888
|
LTERAGRI(-1)
|
9.72E-05
|
8.57E-05
|
1.134376
|
0.2724
|
LTCER(-1)
|
-0.042828
|
0.027580
|
-1.552863
|
0.1389
|
LPRIX(-1)
|
-0.105601
|
0.079016
|
-1.336462
|
0.1990
|
LPACTIV(-1)
|
0.107708
|
0.845655
|
0.127367
|
0.9001
|
LGCONS(-1)
|
0.166606
|
0.130265
|
1.278980
|
0.2181
|
LEMMICO2(-1)
|
2.667420
|
5.002197
|
0.533250
|
0.6008
|
LCREDIPRIV(-1)
|
0.045391
|
0.147996
|
0.306707
|
0.7628
|
LAPD(-1)
|
0.027414
|
0.079446
|
0.345061
|
0.7343
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.992514
|
Meandependent var
|
0.147371
|
Adjusted R-squared
|
0.982386
|
S.D. dependent var
|
4.935418
|
S.E. of regression
|
0.655010
|
Akaike info criterion
|
2.282039
|
Sumsquaredresid
|
7.293639
|
Schwarz criterion
|
3.285106
|
Log likelihood
|
-22.78181
|
Hannan-Quinn criter.
|
2.647301
|
F-statistic
|
97.99895
|
Durbin-Watson stat
|
2.439347
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
|
|
|
Source : calculs de l'auteur avec Eviews
6
ANNEXE 4: INFLATION COMPAREE
INFLATION EN %
|
|
2000
|
2005
|
2008
|
2010
|
AMERIQUE DU NORD
|
|
1,7
|
3,3
|
2,7
|
1,2
|
ZONE EURO
|
|
2,1
|
2,4
|
2,5
|
1,1
|
France
|
|
0,2
|
1,9
|
2,5
|
1,1
|
BURKINA FASO
|
|
4,4
|
-1,7
|
9,2
|
2,8
|
SOURCE: WDI, 2010
ANNEXE5 : EVOLUTION DU TAUX DE PRODUCTION
CEREALIERE
Source : WDI, 2010
ANNEXE 6 : DEFINITIONS CLES
Expansion : elle désigne un
phénomène d'accélération conjoncturelle du rythme
de la croissance de l'économie par rapport au taux moyen de croissance
de longue période .antonyme=croissance
Dépression : elle désigne
le moment d'un cycle économique pendant lequel la production baisse.
Antonyme= récession
Récession : elle désigne
un phénomène de ralentissement du rythme de la croissance de la
production.
Crise : la notion de crise
économique désigne le retournement, généralement
assez brutal, de la conjoncture dans un cycle économique
Cycle : un cycle consiste en une phase
d'expansion simultanée de nombreux secteurs d'activité,
période suivie d'une phase de contraction similaire, puis d'une reprise
qui débouche sur la phase d'expansion du cycle suivant. On distingue
trois types de cycle du nom de leurs auteurs en économie : le cycle
Juglar (durée=10ans), le cycle Kitchin (durée=3ans et demi) et le
cycle Kondratief (durée= 50 à 60 ans).
ANNEXE 6 : TEST DE STABILITE DES COEFFICIENTS DU
MODELE
ANNEXE 7 : TESTS DE RACINE UNITAIRE
NullHypothesis: D(LAPD) has a unit root
|
|
Exogenous: Constant
|
|
|
LagLength: 0 (Automaticbased on SIC, MAXLAG=9)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
AugmentedDickey-Fuller test statistic
|
-6.702715
|
0.0000
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-3.605593
|
|
|
5% level
|
|
-2.936942
|
|
|
10% level
|
|
-2.606857
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
NullHypothesis: D(LEMMICO2) has a unit root
|
|
Exogenous: Constant
|
|
|
LagLength: 0 (Automaticbased on SIC, MAXLAG=9)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
AugmentedDickey-Fuller test statistic
|
-7.316791
|
0.0000
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-3.605593
|
|
|
5% level
|
|
-2.936942
|
|
|
10% level
|
|
-2.606857
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
NullHypothesis: D(LCREDIPRIV) has a unit root
|
Exogenous: Constant
|
|
|
LagLength: 0 (Automaticbased on SIC, MAXLAG=9)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
AugmentedDickey-Fuller test statistic
|
-4.222887
|
0.0019
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-3.605593
|
|
|
5% level
|
|
-2.936942
|
|
|
10% level
|
|
-2.606857
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
NullHypothesis: D(LGCONS) has a unit root
|
|
Exogenous: Constant
|
|
|
LagLength: 0 (Automaticbased on SIC, MAXLAG=9)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
AugmentedDickey-Fuller test statistic
|
-7.404131
|
0.0000
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-3.605593
|
|
|
5% level
|
|
-2.936942
|
|
|
10% level
|
|
-2.606857
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
NullHypothesis: D(LPRIX) has a unit root
|
|
Exogenous: Constant
|
|
|
LagLength: 0 (Automaticbased on SIC, MAXLAG=9)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
AugmentedDickey-Fuller test statistic
|
-6.069383
|
0.0000
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-3.605593
|
|
|
5% level
|
|
-2.936942
|
|
|
10% level
|
|
-2.606857
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
NullHypothesis: D(TINV) has a unit root
|
|
Exogenous: Constant
|
|
|
LagLength: 1 (Automaticbased on SIC, MAXLAG=9)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
AugmentedDickey-Fuller test statistic
|
-4.617920
|
0.0006
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-3.610453
|
|
|
5% level
|
|
-2.938987
|
|
|
10% level
|
|
-2.607932
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
NullHypothesis: D(LPACTIV) has a unit root
|
|
Exogenous: Constant
|
|
|
LagLength: 3 (Automaticbased on SIC, MAXLAG=9)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
AugmentedDickey-Fuller test statistic
|
-3.987380
|
0.0038
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-3.621023
|
|
|
5% level
|
|
-2.943427
|
|
|
10% level
|
|
-2.610263
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
NullHypothesis: D(LPIBRHBT) has a unit root
|
|
Exogenous: Constant
|
|
|
LagLength: 0 (Automaticbased on SIC, MAXLAG=9)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
AugmentedDickey-Fuller test statistic
|
-6.876313
|
0.0000
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-3.605593
|
|
|
5% level
|
|
-2.936942
|
|
|
10% level
|
|
-2.606857
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
NullHypothesis: D(LTCER) has a unit root
|
|
Exogenous: Constant
|
|
|
LagLength: 0 (Automaticbased on SIC, MAXLAG=9)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
AugmentedDickey-Fuller test statistic
|
-6.735458
|
0.0000
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-3.605593
|
|
|
5% level
|
|
-2.936942
|
|
|
10% level
|
|
-2.606857
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
NullHypothesis: D(LTERAGRI) has a unit root
|
|
Exogenous: Constant
|
|
|
LagLength: 0 (Automaticbased on SIC, MAXLAG=9)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
AugmentedDickey-Fuller test statistic
|
-7.540613
|
0.0000
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-3.605593
|
|
|
5% level
|
|
-2.936942
|
|
|
10% level
|
|
-2.606857
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
NullHypothesis: TPIB has a unit root
|
|
Exogenous: Constant
|
|
|
LagLength: 0 (Automaticbased on SIC, MAXLAG=9)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
AugmentedDickey-Fuller test statistic
|
-5.655999
|
0.0000
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-3.600987
|
|
|
5% level
|
|
-2.935001
|
|
|
10% level
|
|
-2.605836
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
ANNEXE 8 : PRESENTATION DU PAYS
Le Burkina Faso (ex Haute-Volta) est un pays sahélien
et continental situé en plein coeur de l'Afrique Occidentale. Il
s'étend sur 274 200 km² et compte 15 264 735 habitants(2008). C'est
l'un des Etats les plus peuplés d'Afrique de l'Ouest. Sa capitale est
Ouagadougou. Le Mouhoun (le seul fleuve pérenne), le Nazinon et le
Nakambé sont les trois principaux fleuves qui sillonnent ce pays
enclavé. Formé d'un vaste plateau latéritique de faible
altitude, recouvert d'une savane arborée plus ou moins fertile selon les
régions, le Burkina Faso est habité par une soixantaine d'ethnies
et partage ses frontières avecle Mali, le Niger, le Bénin, le
Togo, le Ghana et la Côte d'Ivoire.
Les langues les plus parlées sont le français
(langue officielle), le moré (langue usuelle, de l'ethnie majoritaire
mossi), le dioula, le gourmantché et le foulfouldé. Religion :
Musulmans (55%), Animistes (30%), Chrétiens (15%). Indépendante
depuis le 5 août 1960, la Haute-Volta devient le Burkina Faso (qui
signifie "la terre des hommes intègres") le 4 août 1984, à
l'occasion du premier anniversaire de la Révolution. La
République du Burkina Faso est gouvernée par le président
Blaise Compaoré depuis octobre 1987.
ANNEXE 9 : TEST DE NORMALITE
ANNEXE 10 : RECAPITULATIF DES DETERMINANTS DU PIB
PAR HABITANT
|
Economie
|
Conformité aux anticipations théoriques
|
variable
|
Effet à court terme (CT)
|
Impact à long terme (LT)
|
CT
|
LT
|
TINV
|
-
|
+
|
non
|
oui
|
TERAGRI
|
+
|
+
|
oui
|
oui
|
LTCER
|
-
|
+
|
oui
|
oui
|
PRIX
|
-
|
+
|
non
|
non
|
PACTIV
|
+
|
-
|
oui
|
non
|
GCONS
|
+
|
-
|
oui
|
non
|
EMMICO2
|
-
|
-
|
oui
|
oui
|
CREDIPRIV
|
-
|
+
|
non
|
oui
|
APD
|
+
|
+
|
oui
|
oui
|
* 1Informations de la SCADD
* 2Il est définit en
annexe 6 ces concepts.
* 3Le capital est définit
comme un stock d'actifs (richesses matérielles ou immatérielles)
générant des flux de revenus pour son propriétaire.
* 4Données de la
Direction générale de l'économie et de la planification
(DGEP).
* 5Informations de la SCADD
* 6 On peut remarquer que la
fluctuation du taux de croissance est plus importante entre 1986 et 2002 par
rapport à la période 2003-2010. Ce qui traduit une
réduction de vulnérabilité.
* 7Confer annexe 5 pour la
représentation graphique exclusive.
* 8Notamment à travers
l'étude nationale prospective « Burkina 2025 ».
* 9Les résultats complets
sont consignés en annexe 3.
* 10Selon l'annexe sur
inflation le Burkina Faso a enregistré périodiquement une
inflation plus élevée que ses partenaires commerciaux
|