5.2.3.5.1. Altération de la qualité des eaux
de baignade
La baignade et certains autres usages récréatifs
de la mer requièrent une eau de qualité afin d'éviter des
problèmes sanitaires. Dans la commune de Cité Soleil, il n'existe
pas de plages formelles comme nous les connaissons en Haïti. Cependant,
l'observation a été faite sur plusieurs zones où la mer
est accessible, insalubres ou pas, qui sont vite transformées en eaux de
baignade.
La présence des pathogènes dans les eaux
côtières de la commune est considérée comme un
risque de contaminations pour les baigneurs. Selon Tristan P. et Vincenzo L.
(2006), un baigneur ingère de l'ordre de 75 à 100 ml d'eau en
moyenne lorsqu'il nage la tête sous l'eau. Dans ce contexte, ces eaux
polluées deviennent des agents de diffusion de certaines maladies avec
une concentration moyenne de 11 137 bactéries par ml d'eau (Coliformes
totaux, E. coli et Streptocoques fécaux confondus). Or, selon les seuils
de qualité établis par le SEQ-Eau pour les eaux de baignade, la
concentration ne doit pas dépasser 500/ml pour les coliformes totaux,
200/ml pour l'E. coli et les streptocoques fécaux. Au de-là de
ces concentrations, toutes les activités récréatives sont
compromises. En cas d'imprudence, ce sera au risque d'attraper certaine
maladies comme : les affections cutano-muqueuses (rhino-pharyngites,
oculaires, otites dermatoses,...) et les affections gastro-intestinales
(Diarrhée et dysenteries) occasionnées par l'ingestion de l'eau
contaminée.
5.2.3.5.2. Contamination des fruits de mer
Les eaux littorales, étant soumises à une
contamination microbiologique, sont susceptibles d'impacter certaines
espèces du milieu. Les plus concernées dans la majorité
des cas sont les coquillages. En effet, une grande partie des coquillages
filtrent, pour se nourrir, des volumes d'eau très importants et
concentrent les éléments en suspension dans ces eaux
contaminées. A ce moment, ils deviennent de véritables
réservoirs de germes dangereux (Patrick, 2005). Dans le cas
précis de la commune de Cité Soleil, la présence des
coliformes totaux, des streptocoques fécaux et de l'E. coli dans le
milieu peut constituer un risque sanitaire considérable surtout lors de
la consommation des coquillages crus ou peu cuits. Or, comme nous l'avons vu
dans la commune, la pêche de certaines espèces coquillages est
très fréquente. La consommation de coquillages contaminés
par l'E. coli est associé à au moins trois types de maladies
entériques chez l'homme (Yamina, 2008) :
Ø Diarrhée accompagnée d'abondantes
sécrétions séreuses.
Ø Dysenterie semblable à celle causée par
les Shigella. Les selles contiennent du pus et du mucus.
Ø Colite hémorragique avec diarrhée grave
caractérisée par la présence des selles très
sanguinolentes.
Ceux qui sont contaminés par les streptocoques
fécaux peuvent provoquer des cholécystites et les infections des
blessures. Selon Bertrand (1989) cité par (Yamina, 2008), les
streptocoques fécaux sont responsables d'environ 20 des infections
urinaires connues et des cas d'endocardites. Malgré, l'observation faite
de certains cas enregistrés où les personnes malades
présentent certains de ces symptômes présentés
préalablement, on n'est pas en mesure de dire s'ils sont directement ou
indirectement liés à la contamination du milieu marin par les
bactéries pathogènes.
|