2.3. Causes de la littoralisation
2.3.1. Explosion démographique
Le 21e siècle marque une étape
inédite dans l'histoire du monde, car la terre fait face à une
poussée démographique qu'elle n'avait jamais connue auparavant
(Samuel, 2009). En 2013, la population mondiale a été
estimée à 7,2 milliards, alors qu'elle était
estimée à 7 milliards en 2011, à 6,1 milliards en 2000,
entre 1,55 et 1,76 milliard en 1900 et de 600 à 679 millions d'habitants
vers 1700. On estime que la population augmente à un rythme de 237 000
habitants par jour, résultat égal au différentiel entre
les 390 000 naissances et 153 000 décès estimés par jour
sur terre. Ce qui représente une hausse de 86 millions de personnes par
an, pour un taux d'accroissement démographique annuel de la population
mondiale de 1,2 % (ONU, 2013). Au-delà du déséquilibre
entre les chiffres, avec cette augmentation du nombre des habitants de la
planète, on observe non seulement une montée significative de la
demande en nourriture, en eau et en énergie partout dans le monde, mais
aussi une augmentation de la pression exercée sur les ressources
naturelles en vue de combler les besoins cités préalablement.
Comme il a été mentionné, le littoral,
grâce aux différents services écologiques et
socio-économiques rendus à l'espèce humaine devenue
sédentaire il y a plus de 9 000 ans av. J.C (Auguste et Charles, 2010),
est devenu un espace très attractif depuis quelques temps. A cet effet,
pour pouvoir bénéficier continuellement les atouts qu'offrent ces
zones côtières, les gens finissent par s'y installer petit
à petit en y construisant des villes. Dans certaines régions, il
s'agit d'abord des petites villes côtières qui, dans un laps de
temps, constatent que leur population augmente par des migrants des zones
rurales qui viennent surdensifier l'espace au fur et à mesure que
l'intensité et la fréquence de certaines activités
s'accentuent. Ce sont ces observations et tant d'autres, qui ont
poussées les autorités mondiales à la tenue de la
deuxième conférence des Nations Unies pour les
établissements humains en 1996, afin de mettre en exergue les
problèmes fondamentaux concernant l'expansion des grandes villes,
particulièrement des villes côtières, liées à
la croissance démographique et aux flux migratoires (Samuel, 2009).
2.3.2. Mondialisation
La mondialisation est devenue l'un des concepts les plus en
vogue depuis les années 90, non seulement dans le milieu des sciences
sociales, mais également au sein du grand public (Ait Mokhtar, 2012). Le
terme mondialisation est employé de manière peu rigoureuse comme
un mot parmi d'autres pour désigner l'internationalisation
poussée de l'activité économique s'exprimant par une
intégration et une interdépendance accrues des économies
nationales. Autrement dit, elle désigne un mouvement complexe
d'ouverture des frontières économique qui permet aux
activités économiques capitalistes d'étendre leur champ
d'action à l'ensemble de la planète (Jean-Luc, 1998) cité
par (David et Antoine, 2000).
Depuis plusieurs siècles, on constate un renforcement
du rôle des façades maritimes comme voie de transport à
travers le monde. Que ce soit en approvisionnement en énergie, en
denrées agricoles, en matières premières ou lors des
échanges commerciaux, la mer reste l'un des moyens de transport les plus
efficaces. Selon les statistiques, environ 5,8 milliards de tonnes de
marchandises ont ainsi été transportées par voie maritime
sur une distance moyenne de 7600 kilomètres en 2002 (CNUCED, 2007). Dans
ce contexte de forte croissance des échanges mondiaux de marchandises,
les ports et les littoraux constituent des espaces propices à
l'évolution de la mondialisation et à l'investissement dans les
activités liées de plus en plus proche du littoral dans un monde
où les intérêts passent avant tout.
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