AVERTISSEMENT
« L'université de Yaoundé II-Soa
n'entend donner aucune approbation ni improbation aux opinions émises
dans ce mémoire. Celles-ci doivent être considérées
comme étant propres à leur auteur ».
DÉDICACES
À
Ma maman
Madame MPOULADOMB Norbertine
REMERCIEMENT
La page des remercîments n'est pas la plus aisée
à écrire. Néanmoins, c'est avec chaleur que je voudrais
remercier toutes celles et tous ceux qui ont contribué de prêt ou
de loin à l'aboutissement de ce travail.
Je voudrais d'abord remercier DIEU TOUT PUISSANT pour la
santé, la force, la sagesse, le courage, l'esprit de
persévérance et d'engagement dont il me fait grâce au
quotidien.
Maman, en ce jour où je soutiens mon mémoire de
master 2, je tiens à te remercier du fond de mon coeur car sans toi je
ne serai pas la personne que je suis. Merci infiniment pour tout l'amour que tu
m'as offert.
Je voudrais ensuite exprimer ma profonde gratitude envers mon
directeur de mémoire, Docteur Ngwen Ngangue qui à donner de son
temps, ma prodigué des conseils et des orientations tout au long de ces
mois qui ont constitué mes premiers pas dans la recherche. Qu'il trouve
ici l'expression de mon profond remercîment.
Je voudrais également profiter de cette occasion pour
exprimer ma profonde gratitude au professeur Essombè Edimo Jean Roger,
coordonnateur du Master 2 « économie du territoire et de la
décentralisation » pour les enseignements et les conseils qu'l
nous a procuré. Ainsi qu'à tous les enseignants dont j'ai
reçu les enseignements pendant mon parcours à l'université
de Yaoundé II - Soa.
Je souhaite aussi exprimer ma profonde gratitude au Directeur
Général des Impôts Monsieur Mopa Modeste Fotoing et au
Directeur Général de l'Institut National de la Statistique
Monsieur Tedou Joseph, qui m'ont aidé tout au long de ma quête sur
les réformes fiscales, les données statistiques et la mise
à ma disposition des documents importants, ayant contribués
à la réalisation de ce mémoire.
A tous mes camarades du master II « économie
du territoire et de la décentralisation » avec qui j'ai
passé une formidable année plein de bon moments.
A travers toutes ces années, durant lesquels, j'ai
connu des moments de joie, de réussite et de malheur, les membres de ma
famille ont toujours été là pour me soutenir et m'aider
à traverser ses moments. Je voudrais ici penser à M. Ntouamble
Zé Roland, Mme. Olinga Fono épouse Engoutou Juliette, Mme Ntoumba
Winnie Anita, Mme. Nyanding Avang Arielle, M. Dimi Gaston Parfait, Mme.
Ntchame Engoutou Marcelle Nina, Mme Ampoung Rosiane Dorice, Mme. Bafakam
Outouen Mathurelle Noëlle, Mme Mafouokeng Nodem Dahlia, M. Meboma Abat
Charly Sosthène, M. Mbvoula Bokaly Thierry, Mme Alamb Mikpok Guy Marcel,
Mme Mballa Owono Yhanne et tous les autres membres de la famille que je
pourrais citer de manière exhaustive.
RÉSUMÉ
Ce travail constitue une contribution aux recherches sur les
déterminants de l'attractivité des entreprises industrielles et
à leurs stratégies de localisation dans la région du
Centre-Cameroun. En effet, avec la mondialisation et les mouvements de
délocalisation-relocalisation des industries, la compétition
à laquelle se livre les territoires pour attirer et retenir les
entreprises suppose de disposer d'une organisation territoriale efficace,
présentant des avantages de localisation pour les entreprises
industrielles. Ce qui soulève la problématique de la gouvernance
et de l'aménagement des territoires dans un contexte de renforcement de
cette attractivité territoriale.Notre analyse s'intègre ainsi
dans une dimension régionale et locale liées aux composantes
territoriales du secteur industriel d'un pays. En s'inscrivant dans le cadre
d'analyse théorique de l'économie industrielle et de
l'économie géographique, cette étude propose une analyse
de la relation entre la dynamique de l'attractivité territoriale des
entreprises industrielles et les choix stratégiques de localisation de
ces dernières dans les collectivités territoriales. À
partir de nos développements théoriques et empiriques,
l'attractivité industrielle d'un territoire est mise en exergue comme un
facteur déterminant de la localisation des unités de production
dans la région de Centre. Bien plus l'estimation de nos équations
des déterminants de la localisation à l'aide d'un modèle
sur données de panel révèle des relations positives entre
l'évolution du nombre total d'employé du secteur industriel et
l'accroissement des unités industrielles de production, ce qui tend
à prouver le caractère attractif du Centre-Cameroun. C'est ainsi
que les données utilisées dans ce travail ont été
extrait de la base des déclarations statistiques et fiscales (DSF) de la
période allant de 2008 à 2012, ayant été mise
à notre disposition par l'Institut National de la Statistique.
ABTRACT
This work constitutes a contribution to research on the
determinants of attractiveness of industrial enterprise and their localization
strategies in the center region-Cameroon. In fact with globalization and
delocalization movements -relocation of industries, the competition to choice
territories yield to retain and attract the supposed enterprises to dispose of
an efficient territorial administration, presenting the advantages of
localization for industrial enterprises. What therefore trigger are the problem
of governance and the organization of territories in a context of reinforcement
of territorial attractiveness. Our analysis integrates thus, in a regional and
local dimension linked to territorial constituent of the industrial sector of a
country. In registering in the framework of analytical theory of industrial
economy and geographic economy this study proposes and analysis of the
relationship between the dynamic of territorial attractiveness of individual
enterprises and the strategic choices of localization of the latter in
territorial collectivities. As from our theoretical and empirical
developments, industrial attractiveness of a territory is put in exergue like a
factor determining the Center Region Moresoes, the estimation of our equation
of determinants of localization with the aid of a pattern on the data...
reveals positive relations between the evolution of the total number of
employees in the individual sector, and the growth of industrial units of
production of the Center-Cameroon. It is thus that the data used in this work
has been extracted from the base of the period running from 2008 to 2012,
having being put at our disposition by the National Institute of statistics.
SOMMAIRE
AVERTISSEMENT
i
DÉDICACES
ii
REMERCIEMENT
iii
RÉSUMÉ
v
ABTRACT
vi
SOMMAIRE
vii
LISTE DES SIGLES
ET ABRÉVIATIONS
viii
LISTE DES
TABLEAUX
ix
LISTES DES
CARTES ET GRAPHES
x
LISTE DES
FIGURES
xi
INTRDUCTION GENERALE
1
PREMIERE PARTIE :
APPROCHE THEORIQUE ET EMPIRIQUE DE
L'ATTRACTIVITE TERRITORIALE
3
CHAPITRE I : ATTRACTIVITE
TERRITORIALE
13
SECTION I : CADRE D'INTELLIGIBILITE
THEORIQUE DE LA NOTION D'ATTRACTIVITE TERRITORIALE
14
SECTION II : L'ATTRACTIVIE ET LA
CONSTRUCTION DU PROJET TERRITOIRE
30
CHAPITRE II : ANALYSE DES FACTEURS
D'ATTRACTIVITE TERRITORIALE DANS LES COLLECTIVITES DE LA REGION DU
CENTRE
37
SECTION I : RECENSEMENT ET
PRESENTATION DES FACTEURS TERRITORIAUX EXLIQUANT L'ATTRACTIVITE DE LA REGION DU
CENTRE-CAMEROUN
38
SECTION II : LES FACTEURS
D'ATTRACTIVITE REPOSANT SUR CERTAINES CARACTERISTIQUES DES ENTREPRISES
INDUSTRIELLES DE LA REGION DU CENTRE
55
DEUXIEME
PARTIE :
INFLUENCE DES FACTEURS DE L'ATTRACTIVITE
SUR LES STRATEGIES DE LOCALISATION DES ENTREPRISES INDUSTRIELLES DANS LES
COLLECTIVITES TERRITORIALES DU CENTRE AU CAMEROUN
3
CHAPITRE III : LA LOCALISATION DES
ACTIVITES INDUSTRIELLES
64
SECTION I : LES THEORIES DE LA
LOCALISATION DES ACTIVITES INDUSTRIELLES
64
SECTION II : FACTEURS ET STRATEGIES DE
LOCALISATION DES ACTIVITES INDUSTRIELLES
77
CHAPITRE IV : INFLUENCE DES FACTEURS
D'ATTRACTIVITE SUR LA LOCALISATION DES ENTREPRISES INDUSTRIELLES DANS LES
COLLECTIVITES DU CENTRE.
96
SECTION I : PRESENTATION DES DONNEES
DU MODELE ET CACULS STATISTIQUES
97
SECTION II : RESULTATS DES ESTIMATIONS
ECONOMETRIQUES ET ANALYSES
108
CONCLUSION GENERALE
118
RÉFÉRENCES
BIBLIOGRAPHIQUES
121
ANNEXES
126
TABLE DES MATIERES
130
LISTE DES SIGLES ET
ABRÉVIATIONS
BTP : Bâtiments et travaux
publics
CBD : Central business district
CEMAC : Communauté
économique et monétaire de l'Afrique centrale
CI : Consommations
intermédiaires
CNUCED : Conférence des Nations
Unis pour le développement et le commerce
CONAC : Commission nationale
anti-corruption
CTD : Collectivités
territoriales décentralisées
DSF : Déclaration statistique et
fiscale
EAE : Enquête annuelle dans les
entreprises
GICAM : Groupement inter-patronal du
Cameroun
IDE : Investissement direct
étranger
INS : Institut national de
statistique
MCO : Moindre carrée
ordinaire
NEG : Nouvelle économie
géographique
NEU : Nouvelle économie
urbaine
MINEPIAT : Ministère de
l'Économie de la planification et de l'aménagement du territoire
OCDE : Organisation de
coopération et de développement économique
PIB : Produit intérieur brute
PME : Petites et moyennes entreprises
PMI : Petites et moyennes
industries
RGE : Recensement général
des entreprises
TIC : Technologies de l'information et
de la communication
TPE: Très petites entreprises
WEF: World economic forum
WIR: World investîmes report
LISTE DES
TABLEAUX
Tableau 1 : caractéristiques
climatiques de la région du centre
3
Tableau 2 : Répartition de la
population résidente par région et par sexe
43
Tableau 3 : Répartition des
entreprises par région et par secteur d'activité
44
Tableau 4 : Principaux indicateurs par
sous-secteur d'activité dans le centre
45
Tableau 5 : Principaux indicateurs par
sous-secteurs d'activité à Yaoundé
45
Tableau 6 : Évolution de la
population camerounaise dans le Centre entre 1976 et 2013
46
Tableau 7 : Consommations
intermédiaires par branche d'activité dans le centre
46
Tableau 8 : Évolution du
réseau routier national par région (en km)
48
Tableau 9 : Evolution des
quantités des principales marchandises du trafic ferroviaire (en
milliers de tonnes)
48
Tableau 10 : comparaison du nombre de
procédures et des délais de règlements des
différents commerciaux entre le Cameroun, l'Afrique Sub-saharienne et
les pays de l'OCDE
51
Tableau 11 : Comparaison des pratiques
fiscales dans quelques pays
53
Tableau 12 : Pourcentage des
entreprises ayant déclaré avoir les difficultés
d'accès aux crédits par type
54
Tableau 13 : Répartition des
entreprises par secteur d'activité et par type dans la ville de
Yaoundé.
56
Tableau 14 : Répartition des
entreprises par secteurs d'activité et par type dans la région du
Centre
57
Tableau 15 : Répartition des
entreprises par département et par type dans le Centre
58
Tableau 16 : Les stratégies de
localisation des entreprises
91
Tableau 17 : La matrice des gains du
duopole dans une stratégie de localisation transnationale
94
Tableau 18 : variables du premier
modèle (1)
98
Tableau 19 : variables du second
modèle (2)
99
LISTES DES CARTES ET
GRAPHES
Carte 1 : situation géographique de
la région du Centre-Cameroun
3
Carte 2 : répartition des
collectivités territoriales dans la Région de
Yaoundé
40
Graphique 1 : Proportion des chefs
d'entreprises jugent la fiscalité comme premier obstacle à la
compétitivité suivant les nationalités
52
Graphique 2 : Répartition des
entreprises par département (%)
59
Graphique 3 : Stock cumulé dans
d'IDE dans sept pays de l'Afrique de 1985-2004
60
Graphique 4 : Variable
CAPITAL
102
Graphique 5: Variable
CHIFFRE_D_AFFAIRE
103
Graphique 6 : Variable
CLIENTS
103
Graphique 7 : Variable
EFFECTIF_TOTAL
104
Graphique 8 : Variable
INVESTISSEMENTS
105
Graphique 9 :Variable
MATIERES_PREMIERES_ET_AU
105
Graphique 10 : Variable
PRODUITS_FABRIQUES
106
Graphique 11: Variable
SERVICE_EXTERIEUR...........................................106
Graphique 12 : Variable
TRANSPORTS
107
LISTE DES
FIGURES
Figure 1 : Dynamique du
territoire
3
Figure 2 : fonctionnement du
marché de localisation des activités
économiques
80
Figure 3 : Les déterminants de la
localisation
80
Figures 4 : Figure : les facteurs
de localisation des industriel
88
INTRODUCTION GENERALE
1-CONTEXTE
La mondialisation a mis en évidence une transformation
majeure de la production industrielle internationale, qui se matérialise
par les mouvements de délocalisation-relocalisation des firmes. Cette
situation a engendré le basculement du centre de production des pays de
tradition industrielle vers les nouveaux pays industrialisés.
En s'appuyant sur les pratiques comme les décisions des
firmes internationales de spécialiser la production ou sur la mise en
place des chaines internationales et la libéralisation des
échanges, le processus de production qui découle de la
mondialisation est désormais structuré en étapes. Les
différents éléments de service sont dorénavant
segmentés et externalisés, et le plus souvent confiés
à des pays en voie de développement ayant construit un
environnement attractif, susceptible de générer des
économies d'agglomération et des économies de
réseau pour les firmes.
Ces mutations ont poussé les différents
États et, de manière plus générale,
l'économie internationale à repenser les outils d'atteinte du
développement. Et, rapidement, il a fallu opérer un choix entre
deux axes de développement qu'étaient le développement
endogène et le développement exogène. Le
développement endogène peut être définit comme un
mode de développement dont les causes sont internes à un
territoire. Dans ce cas, la création de richesses provient
d'activités qui naissent et se développent au sein du territoire.
C'est une approche territoriale du développement reposant sur un
principe de développement « partant du bas ». En
effet ce type de développement est très proche du modèle
de développement « auto centré » très
en vogue dans les années 1970-1980, et qui était basé sur
la multiplication d'activités de petites dimensions orientées
vers le marché domestique dans un schéma à la limite de
l'autocratie économique.
Ce modèle fut un désastre de par le monde, ce
qui a favorisé son abandon au profil de stratégies
libérales de compétitivité basées sur l'ouverture
vis-à-vis de l'extérieur et de l'attraction des investisseurs
étrangers. C'est ainsi l'avènement du mode de
développement exogène et des notions telles que
l'attractivité et la localisation des activités
économiques, ayant conduit un peu partout à la mise en place d'un
modèle de développement post fordiste et qui implique le
développement du territoire, tant dans les pays développés
que les pays dit émergents et surtout de ce qu'on appelle la ressource
territoriale générique et idéelle.
L'attractivité d'un territoire étant un
phénomène qui ne peut être étudié
séparément de la localisation des activités
économiques ; l'on peut ainsi dire que, la littérature des
sciences économiques de la localisation met en exergue deux principaux
courant théoriques ; le premier courant, donne une explication
classique de la localisation des firmes basées sur les coûts de
transport associées à la distance géographique et les
différences de dotations en facteurs entre les régions. Ce
courant se résume dans les quatre paradigmes de Ponsard (1988) de la
manière suivante : Le premier paradigme fait
référence à V. Thûnen (1826) dans lequel il explique
les localisations optimales des activités agricoles fondées sur
la fertilité des terres, par le fait que la localisation optimale en
tous points de l'espace est maximisée. Le second trouve en A. Weber
(1909) sa principale figure avec élaboration d'une théorie de la
localisation industrielle incluant une minimisation des coûts de
transport. Pour cet auteur, la meilleure optimisation est celle qui minimise le
coût de production. Cette théorie étant fondée sur
trois postulats de base (Merenne-Schoumeker, 1991) : tout d'abord la
majorité des matières ont une localisation précise, on ne
peut pas les trouver partout (sauf l'eau et l'air considérés
comme des matériaux « ubiquistes » que l'on trouve
partout) ; ensuite les marchés des produits finis sont
localisés en certains points et la concurrence est parfaite ; enfin
les bassins de mains d'oeuvres sont localisés et peuvent fournir un
nombre illimité de travailleurs à un certain taux de salaire et
l'espace est totalement uniforme, culturellement, politiquement et
spatialement. Dans ce modèle, trois facteurs influencent des
industries : deux facteurs régionaux (les coûts de transports
et les coûts de main-d'oeuvre) et un facteur local (les forces
d'agglomération). Il faut préciser que pour l'auteur, les
coûts de transport sont le facteur le plus important. Le troisième
paradigme fait allusion à la concurrence spatiale dont Hotelling (1929)
fut l'initiateur. Il étudie ici la relation entre la formation du prix
d'un bien homogène, la taille du marché et la localisation des
lieux de distribution. Le quatrième est de Christaller (1933) et
Lösch (1838 et 1840) sur la théorie des lieux centraux ayant pour
but la construction d'un paysage économique. Ainsi, en prenant racine
sur les critiques formulées du modèle de Weber (demande constante
et invariante), Lösch cherchera pour cela non pas le coût minimum de
transport, mais le coût qui maximise le profit. Malheureusement, la
théorie traditionnelle de la localisation des activités
économiques nous renseigne peu sur les causes de l'agglomération
et sa croissance.
Concernant l'attractivité en particulier, le
débat est profondément divisé entre les tenants de
l'attractivité comme critère incontournable de l'analyse
économique moderne ; ce sont notamment les auteurs traditionnels de
l'économie territoriale. D'un autre coté ; nous avons la
pensée opposée avec comme chef de file Krugmann (1991 et 1998),
qui remettent en question les notions d'attractivité et de
compétitivité. Ainsi ce sont les développements de ce
courant, qui ont donné naissance à la « Nouvelle
Économie Géographie » (NEG) ; ayant mis en exergue
les phénomènes de localisation, de concentration et de
spécialisation spatiale en utilisant des techniques nouvelles de
modélisation pouvant lier les théories micro et
macroéconomies.
Ainsi pour ce qui est de la localisation des firmes
multinationales, la globalisation, caractérisée par la
suppression progressive des barrières commerciales et des obstacles
à la mobilité des facteurs, a permis de libéraliser les
choix de localisation des entreprises, donnant à cette décision
un choix stratégique plus important. De plus, en raison de l'importance
de la distribution dans nos économies et de la concurrence accrue entre
les firmes, de nombreux entrepreneurs ont découvert l'importance du
choix de leur localisation pour le fonctionnement de leur firme. Ils
recherchent dès lors la ou les localisation(s) optimale(s),
c'est-à-dire le ou les meilleur(s) emplacement(s) possible(s)en fonction
des critères rationnels, tels que le profit ou l'efficacité
économique. Ils sont aussi très sensibles à la
qualité des futurs sites et à leur image de marque. D'ailleurs
Mayer et Mucchielli (1999) dans leur étude sur la localisation à
l'étranger des entreprises multinationales, ont démontré
que la décision de localisation d'une entreprise multinationale peut
être décrite comme une séquence de choix
géographiques dans laquelle l'entreprise choisit d'abord un pays puis
une région à l'intérieur de ce pays. Cette séquence
de choix étant confirmée par l'analyse du comportement des
entreprises japonaises en Europe dont ils ont étudié. Ainsi la
structure géographique du choix est prise en compte en séparant
les déterminants du choix national et ceux du choix infranational.
Les entreprises multinationales ont tendance à se
localiser dans les mêmes pays et dans les mêmes régions que
leurs concurrentes. Cette tendance est plus forte à l'échelle
régionale qu'à l'échelle nationale. L'analyse des effets
d'agglomération serait donc plus pertinente à une échelle
géographique « fine », car l'influence des coûts du
travail sur la décision de localisation est plus marquée au
niveau régional. De plus, la concurrence entre les régions sur le
plan des salaires joue plus à l'intérieur du pays qu'entre
régions de pays différents. Par ailleurs, les analyses de
localisation intéressent de plus en plus les responsables publics qui
cherchent à attirer des investisseurs, à susciter le
développement national, régional et local ; et à
connaître les nouveaux besoins des entreprises en matière de
localisation.
Le choix de localisation d'une entreprise tient ainsi compte
schématiquement de trois grandes catégories de facteurs. En
premier lieu, il y'a ceux qui conditionnent sa production et son
écoulement. Les plus importants sont la taille et l'accessibilité
des marchés, la formation et les coûts de la main-d'oeuvre, la
présence de sous-traitants, de donneurs d'ordre et de fournisseurs de
services. En second lieu, il y'a l'offre de biens et services publics fournis
par l'État et les collectivités locales ; comme les
infrastructures, les formes d'organisation socio-économiques, le
système de formation, les biens environnementaux. En dernier lieu, se
trouvent les aménités ; c'est-à-dire un ensemble de
caractéristiques avantageuses ou préjudiciables n'ouvrant pas
droit à contrepartie, tels que le climat, la situation
géographique, la richesse du sol et du sous-sol, une faune et une flore
diversifiées.
Dans le cadre du Cameroun, le choix du développement
exogène a été opéré depuis longtemps, tout
comme dans la plupart des pays d'Afrique sub-saharienne. Il s'agit donc pour
ces pays en général, et du Cameroun en particulier,
d'aménager le territoire et créer des conditions favorables au
développement des activités économiques, afin d'attirer un
maximum de capitaux étrangers, ce qui aura pour conséquence de
booster l'économie locale, de rééquilibrer la balance de
paiement et contribuer à la création d'emplois. Ainsi, attirer et
maintenir des entreprises sur son territoire deviennent donc un défi
perpétuel et incontournable pour tous les pays ambitionnant d'être
émergents et, donc, de se développer.
Le Cameroun, communément appelé
« Afrique en miniature », du fait des multiples ressources
territoriales présentes sur la vaste étendue du pays, qui a
été légalement découpé en
Collectivités Territoriales par la Constitution (1996, modifiée
en 2008), dans ces articles 55 et 61. Ainsi chaque localité du pays
présente des spécificités en termes d'avantages et de
richesses territoriales, qui lui sont propres. La forme également du
pays, qui est celle d'un État unitaire décentralisé,
prévue par l'article premier alinéa 2 de la même
Constitution, devrait être envisagée comme l'un des
éléments fondamentaux, qui conditionne et encadre les
différentes stratégies que le Cameroun a opté pour
effectivement attirer l'attention des investisseurs.
Dans le cadre de la décentralisation, plusieurs textes
législatifs consacrent son effectivité au Cameroun. C'est
d'ailleurs le cas de la Loi 2004/017 du 22 juillet 2004 portant sur
l'orientation de la décentralisation et la Loi 2009/011 du 10 juillet
2009 portant régime financier des Collectivités Territoriales
Décentralisées. Partant donc de là, plusieurs auteurs ont
essayé de montrer la relation qu'il pouvait y'avoir avec le concept de
décentralisation territoriale et développement exogène
d'un pays. C'est ainsi que dans son fameux théorème sur la
décentralisation. C'est ainsi qu'on émet souvent l'idée
selon laquelle chaque service public devrait être fourni par la
juridiction exerçant un contrôle sur le territoire
géographique minimum permettent d'internaliser les avantages et les
coûts d'une telle prestation. Aussi, les questions de
décentralisation ayant suscitée un engouement dans un grand
nombre de pays, font observer à cette égard que les pays en
développements se sont tournés vers la décentration afin
d'échapper aux écueils d'une gestion inefficace et inefficience
de l'instabilité macroéconomique et d'une croissance
économique inadéquate. Or, les théories traditionnelles de
la Décentralisation ont cependant un contenu peu réaliste, dans
la mesure où il est très généralement
supposé que les décideurs publics sont bien veillant et
maximisent une fonction de bien-être sociale ; la
réalité est évidemment tout autre. En bref, la
décentralisation n'est en soi ni bonne ni mauvaise, elle dépend
de sa mise en oeuvre, des institutions et des incitations qu'elle procure.
Tout simplement, la décentralisation peut être
définie comme un processus d'aménagement de l'État
unitaire qui consiste à transférer des compétences
administratives de l'État vers des entités (ou des
collectivités) locales distinctes de lui. C'est ainsi dire que les
collectivités territoriales à travers leurs élus
contribuent au processus d'aménagement du territoire de leur
localité, et partant donc de là, au processus
d'aménagement du territoire du pays tout entier.
Ainsi, avec l'intégration des défis de la
mondialisation, de la globalisation et de l'intégration régionale
et sous régionale ; les collectivités territoriales sont
devenues de véritables actrices dans les processus de
développement économique et surtout d'attractivité des
entreprises dans leur localité et donc sur le territoire du pays. Ceci
contribuant au renforcement des actions menées par les autorités
centrales.
2-PROBLÉMATIQUE DE
L'ÉTUDE
La littérature économique dans les pays
développés et dans les pays en voie de développement
associe la localisation des activités industrielles sur un territoire
à l'attractivité de ce dernier. Le Cameroun, quant à lui,
étant un territoire vaste ayant une superficie d'environ 475 442
km², comporte plusieurs localités dénommées
collectivités territoriale. C'est donc dire que le pays est riche en
terre, qui constitue l'une des principales ressources dont ont besoin les
entreprises industrielles pour l'implantation de leur activité de
production. Ce-pendent, malgré cette large superficie, l'on remarque
ainsi qu'après avoir fait le choix de se localiser au Cameroun, les
entreprises industrielles optent à s'installer dans quelques des
multiples localités et collectivités territoriales du pays.
D'ailleurs, les chiffres montrent que 59% des entreprises Cameroun, sont
concentrées dans les villes de Douala etde Yaoundé
(respectivement 35,1% à Douala et 23,9 % à Yaoundé), de
plus dans le cadre de la région du centre, environ 89% d'entreprises et
établissements sont installés à Yaoundé et,
seulement 11% dans le reste du Centre hors Yaoundé (INS/RGE, 2009). Ce
dilemme suscite ainsi en nous la question de savoir : quels sont
les facteurs expliquant l'attractivité des collectivités
territoriales dans la région du Centre-Cameroun ?
De cette question principale découlent deux
questionsspécifiques qui sont :
Question 1 : quel est le niveau
d'attractivité des collectivités territoriales de la
région du centre au Cameroun ?
Question 2 : comment les facteurs
d'attractivité des collectivités territoriales influencent-ils
sur les stratégies de localisation des entreprises
industrielles ?
3-OBJECTIFS DE RECHERCHE
L'objectif principal de notre recherche sera d'apporter un
éclairage sur les facteurs d'implantation des entreprises industrielles
dans les collectivités territoriales du Centre, après avoir fait
le choix de se localiser Cameroun.
Objectif intermédiaire 1 :
déterminer les facteurs d'attractivité des collectivités
territoriales au Cameroun
Objectif intermédiaire 2 :
déterminer les stratégies de localisation des entreprises
industrielles à l'intérieur du territoire camerounais.
4-HYPOTHÈSES DE
RECHERCHE
Notre travail reposera sur l'hypothèse
générale selon laquelle, les entreprises vont s'installer dans
une localité du pays si et seulement si son niveau d'attractivité
leur permet d'avoir des marges bénéficiaires maximales.
Hypothèse de recherche 1 : la
région du centre dispose d'un niveau d'attractivité qui influence
la localisation des entreprises industrielles au Cameroun
Hypothèse de recherche 2 : pour
s'implanter dans une localité ou collectivité territoriale de la
région du Centre, les entreprises industrielles effectuent des choix
stratégiques.
5-REVUE DE LA
LITTÉRATURE
Le phénomène d'attractivité territoriale
fait l'objet d'une abondante littérature théorique et empirique.
En effet, la conduite des recherches sur la problématique de
l'attractivité des territoires a poussé les théoriciens
à soulever certains questionnements ; tels que pourquoi une
entreprise multinationale choisit-elle d'implanter une filiale dans tel pays
d'accueil et dans tel région plutôt que dans tel ou telle autre
région ? qu'est-ce qui rend une région ou une
localité plus attractive qu'une autre dans un même pays ? En
effet l'une des difficultés, et non la moindre auquel se trouve
confronter une entreprise après avoir fait le choix de s'implanter dans
un pays, est celui du choix de sa localisation dans région
stratégique du pays. C'est ainsi que Marshall (1890) dans ces analyses
énonce quelques approches ouvrant les voies au positionnement de
l'entreprise dans l'espace. L'auteur attribut la localisation des
activités économiques dans le temps et l'espace à trois
principaux éléments : le premier lié aux conditions
internes de production de l'entreprise, le second tient à l'organisation
même des systèmes territoriaux de production, et le
troisième est lié aux aspects externes à l'entreprise.
L'inconvénient ici est qu'il raisonne dans le cadre
d'une analyse infra-étatique qui tendrai à expliquer la
localisation dans les différentes localités d'un pays.
Pour les auteurs de l'approche néoclassique de la
localisation des activités (économie spatiale), l'entrepreneur
est considéré comme un être rationnel qui dispose de toute
l'information nécessaire, ce qui lui permet donc d'opter pour une
localisation optimale, c'est-à-dire celle lui permettant d'avoir un
maximum de profit. C'est dans ce sens Weber (1909) considéré
comme le père de la localisation industrielle, a affirmé que
l'activité industrielle se détermine par une localisation
ponctuelle caractérisée par une implantation a un point
précis et qui minimise les coûts de transport et de transfert.
D'après lui, trois facteurs sont à tenir en compte pour la
localisation d'activités industrielles : deux facteurs
régionaux (les coûts de transport et la main d'oeuvre) et d'un
facteur local (les forces d'agglomérations). Néanmoins, le fait
qu'il semble uniquement tenir compte des facteurs régionaux, cela jouet
sur la solidité de son modèle car la ressource territoriale n'est
que physique, mais également idéelle. Et le fait que cette
ressource territoriale peur être construite, contribue à rendre un
territoire attractif.
L'économie spatiale présentée plus haut
laisse entrevoir une brèche qui évoque la notion
d'économie d'agglomération, à travers Weber qui parlait
plutôt de « forces d'agglomération » pour
désigner les facteurs permettant d'expliquer la localisation des
activités industrielles en dehors des coûts de transport et de la
main d'oeuvre. Cette notion sera reprise plus tard par Krugman (1991) et
constituera ainsi un point principal de Nouvelle Économie
Géographique (NEG) construite et développée dans le cadre
de la concurrence imparfaite (monopolistique) et des rendements croissants. Les
phénomènes d'agglomération caractérisant les
économies modernes s'appuient sur un concept de causalité
circulaire pour expliquer la localisation industrielle à travers un
processus cumulatif, car d'après Essombè Edimo (2015) certaines
régions « centres » constituent le choix
privilégié des firmes en délaissant d'autres
régions dites « périphériques ».
Cependant, ce courant ne semble pas dire comment faire pour déterminer
le niveau d'attractivité des localités infra-territoriales, qui
semblent être aux files des temps un point stratégique pour
l'attractivité territoriale des pays.
La NEG mettant l'accent sur les phénomènes de
polarisation, qui trouve ses origines dans la thèse de Marshall ;
explique l'attractivité des territoires résulte de la combinaison
des forces centripètes qui font converger le capital vers le capital
déjà présent dans un espace donné et des forces
centrifuges qui éloignent au contraire l'installation de nouvelles
entreprises des localisations existantes. Les forces centrifuges étant
essentiellement dues à une concurrence plus forte sur le marché
des biens et sur celui du travail et à des effets d'engorgement. A
l'inverse, les rendements d'échelle croissants et les effets externes
associés à la multiplication des firmes créent des forces
centripètes qui favorisent leur concentration sur le même
territoire (Friboulet, 2009). D'après lui, parler d'attractivité
revient à raisonner en termes de compétition entre les
territoires et non plus en termes de concurrence autrement dit à prendre
en compte le fait que les régions ou les États n'ont jamais
été sur une même ligne de départ mais
bénéficient d'avantages ou de désavantages
légués par l'histoire et la géographie. Il conclue donc
que l'attractivité est fondée sur cinq variables : la taille
du marché du pays d'accueil, le nombre de firmes déjà
présente sur le marché, le cout du travail et du capital dans la
région d'accueil après prise en compte des mesures fiscales
incitatives et enfin la qualité des infrastructures publiques et du
capital humain (Mucchielli, 1998). Cependant, il faut relever que
l'étude a été menée dans le cadre des pays
développé d'Europe uniquement.
Dans le même temps, on observe par ailleurs un
glissement significatif des problématiques guidant les politiques
d'attractivité. En effet, les débats théoriques tendent
à mettre d'avantage l'accent sur la qualité de l'organisation du
système productif local (Courlet, Pecqueur et Soulage, 1993) et la
dynamique de la régulation locale. En effet, la qualité
d'organisation d'un territoire détermine son niveau
d'attractivité. Dans les analyses des facteurs de localisation des
entreprises, les théoriciens de l'économie industrielle et
territoriale prennent en compte la dimension productive de l'ensemble des
relations (marchandes et non marchandes) entre les différents acteurs
d'un territoire. Depuis, de nombreux travaux ont essayé d'étudier
les territoires en combinant logiques de marché (avec leurs aspects
économiques) et logiques territoriales et leur aspect extra
économiques (social, culturel, politique, ...). Influencés par
les travaux de Marshall (1890) sur les `'Districts Industriels'', et
ceux de Courlet (2001) sur le système productif
localisé
6-MÉTHODOLOGIE DE
L'ÉTUDE
La méthodologie utilisée dans ce travail fera
recourir à une approche à plusieurs étapes :
- La recherche documentaire afin d'éclairer notre
argumentaire théorique : elles porteront sur l'examen d'articles et
d'ouvrages sur l'économie territoriale, l'attractivité
territoriale, la localisation des entreprises, l'économie de
proximité, l'économie industrielle, l'économie urbaine et
l'économie géographique.
- Une analyse statistique des données publiées
par l'Institut National de la Statistique (INS) dans le cadre du Recensement
Général des Entreprises (RGE) et des Enquêtes Annuelles sur
les Entreprises (EAE). En effet, l'analyse de certains de ces résultats
nous permettra de capter l'évolution des variables sur les entreprises
du secondaire industrielle au Cameroun et de déduire le caractère
attractif du pays sur la période d'enquête du RGE.
- Une estimation économétrique de la fonction
d'attractivité par le logiciel EVIEWS 9, en intégrant l'extrait
de la base de données sur les déclarations statistiques et
fiscales des entreprises industrielles de la région du Centre pour la
période allant de 2008 à 2012. Cette base de données qui
nous a été fournie par l'INS. Ainsi, le modèle
économétrique estimé, permettra d'établir la
relation entre le nombre d'entreprise du secteur industriel dans la
région du centre et les variables explicatives d'ordre économique
du point de vue de la production des unités de production secondaire.
7-INTÉRÊT DE
L'ÉTUDE
Sur un plan scientifique, le principal intérêt de
ce travail est de présenter les facteurs ayant un impact significatif
sur les stratégies de localisation des unités productives
à l'échelle locale ou infra-territoriale. En apportant ainsi, sur
le plan méthodologique, une modeste contribution à la
compréhension de l'influence des facteurs d'attractivité locaux
sur choix de localisation des entreprises industrielles dans les
collectivités territoriales au Cameroun.
Sur un plan socioéconomique également, une telle
étude permettrait aux entrepreneurs désireux d'investir au
Cameroun, d'avoir une vue suffisamment éclairée de la monographie
du pays, ainsi que ces potentialités en termes de ressources
territoriales.
8-PLAN DE L'ÉTUDE
Notre travail s'articulera en deux parties comportant chacune
deux chapitres. La première partie intitulée Approche
théorique et empirique de l'attractivité territoriale, consacrera
en son premier chapitre de l'analyse théorique de l'attractivité
territoriale, et dans son deuxième chapitre traitera de l'environnement
des affaires au Cameroun.
La deuxième partie intitulée Influence de
l'attractivité sur les stratégies de localisation des entreprises
industrielles dans les collectivités territoriales, dans le
troisième chapitre abordera la localisation des entreprises
industrielles, et le quatrième chapitre sera consacré à
l'analyse de l'influence de l'attractivité sur les stratégies de
localisation des entreprises industrielles au Cameroun.
PREMIERE PARTIE :
APPROCHE THEORIQUE ET EMPIRIQUE DE
L'ATTRACTIVITE TERRITORIALE
CHAPITRE I : ATTRACTIVITE
TERRITORIALE
Introduction
Dans ce chapitre, nous aborderons la question de
l'attractivité territoriale. Car l'actualité économique
nous montre comment l'intelligencia et l'ingénierie sont
intégrés en matière d'innovation et d'aménagement
des espaces territoriaux, principales ressources des entreprises. Ce qui
conduit à mettre les territoires proches et même ceux
éloignés en compétition. C'est ainsi que plusieurs auteurs
ont essayé de donner une définition satisfaisante et
complète de l'attractivité.
Selon Hatem (2004a), l'attractivité est la
capacité pour un territoire d'offrir aux investisseurs des conditions
suffisamment intéressantes pour les inciter à localiser leurs
projets, de préférence à un autre territoire.
Pour l'OCDE (2005), c'est la capacité d'attirer de la
main d'oeuvre qualifiée et des compétences comme des moyens pour
favoriser le développement économique et la
régénération urbaine.
Friboulet (2009), quand-à lui défini
l'attractivité comme la capacité d'un pays à attirer les
activités des entreprises et donc d'abord le capital
productif.Cettenotion indique également la capacité d'un
territoire à attirer des investissements étrangers. Et enfin,
l'attractivité d'un territoire est la capacité d'un pays à
attirer et à retenir les entreprises.
On peut donc dire en guise de synthèse que
l'attractivité d'un territoire ou attractivité territoriale peut
se définir comme sa capacité, sur une longue période
donnée à attirer et retenir diverses activités
économiques et facteurs de productions mobiles (entreprises,
événements professionnels, entrepreneurs, capitaux, etc...). Dans
ce sens, c'est le reflet de la performance d'un territoire au cours d'une
période donnée. Ainsi, la notion d'attractivité
territoriale apparaît de plus en plus souvent dans les prises de position
des élus locaux et de leurs services de développement pour
expliciter et justifier des choix d'investissements et d'accueil
d'activités nouvelles qui visent à accentuer le
développement d'une ville ou d'une agglomération. De ce fait,
toute politique d'attractivité consiste à attirer les
investisseurs à la fois exogènes et endogènes sur un
territoire donné, dans l'objectif d'accroître le niveau de
l'activité économique.
Ainsi dans ce chapitre, la première section sera
consacrée au cadre d'intelligibilité théorique de la
notion d'attractivité territoriale, tandis que dans la seconde, nous
présenterons l'attractivité comme un processus central de la
construction des projets territoriaux.
SECTION I : CADRE THEORIQUE
DE LA NOTION D'ATTRACTIVITE TERRITORIALE
L'objectif de cette première section est de cerner la
notion d'attractivité territoriale telle que traitée jusqu'ici
par les auteurs qui ont travaillé sur le sujet. Il s'agit donc pour nous
de passer en revue les différentes approches qui ont été
adoptés dans la compréhension de l'attractivité
appliquée aux territoires. Pour cela donc, nous présenterons dans
un premier temps les différentes conceptions du territoire et les
quelques fondements théoriques de l'attractivité. Puis en second
lieu, nous verrons les principaux indicateurs utilisées pour mesurer et
saisir l'attractivité d'un territoire.
I.1 les fondements
théoriques de l'attractivité territoriale
Afin de mieux appréhender les fondements
théoriques du concept d'attractivité territoriale, il convient de
passer d'abord en revue la notion de territoire, puis de présenter les
cadres d'analyse théoriques de l'attractivité territoriale que
sont l'économie industrielle, l'économie spatiale et la nouvelle
économique géographique.
I.1.1 Le territoire :
un concept polysémique
Il y'a plus de vingt ans, le concept de
territoire est apparu dans les productions scientifiques et d'autres auteurs en
sciences sociales. Cette multidisciplinarité de ce concept le rend
polysémique et ses définitions sont multiples.
Partant de la définition donnée par le
dictionnaire degéographie, il en ressort trois interprétations du
mot territoire qui ne s'excluent pas mutuellement. Ainsi :
- Le territoire peut désigner un espace
administratif ;
- le territoire peut être limité par des
frontières et habité par une population ;
- le territoire peut désigner tout espace
socialisé, approprié par ses habitants, qu'elle que soit sa
taille.
Cette définition met essentiellement le point sur le
territoire en tant qu'espace limité par des frontières
(administratives, géographiques...) et dans lequel un groupe d'individus
cohabite. Or dans la définition portée par notion de
développement local, le territoire ne s'entend pas comme un simple
échelon spatial. Il ne peut être postulé comme un bout de
terre soumis à une administration et ayant des frontières
internes et externes.
Bien au contraire, le territoire s'impose aujourd'hui comme un
espace vécu, « un espace complexe et actif ». Mais
aussi comme un construit sociale permanent en constante appropriation.
Dans ce sens, il peut être apparenté à un
système dynamique complexe. Il se construit ainsi grâce aux
relations durables de proximité géographique
développé entre une pluralité d'acteurs ; ces
relations de « voisinage » peuvent mener à des
actions concrètes voire à l'élaboration commune de normes,
de projets : on rejoint alors la notion de proximité
institutionnelle. Par ailleurs, le territoire est nourri par les
échanges et les relations, emboîté dans un ensemble
d'autres espaces qu'il influence et qui l'influencent réciproquement.
Dans ce contexte, les limites du territoire sont plus définies en
référence à un périmètre
politico-administratif (aspect politique) ou comme un fragment d'un
système productif national (aspect économique). Elles
définissent d'une part le lieu d'intersection de réseaux et
d'interdépendances entre acteurs et d'autre part, le lieu de production,
de négociation et de partage d'un devenir commun. En définitives,
les territoires sont des constructions sociales et leurs performances
dépendent largement de la créativité et de l'innovation
dans la mise en valeur des ressources territoriales par la
société locale. Ce qui très souvent relève d'une
combinaison pertinente de décisions et des actions d'acteurs publics et
privés dans le cadre de la gouvernance locale.
Ainsi, Un même territoire peut être
caractérisé aux différents moments de son histoire par une
succession de ces différents processus d'agglomération, de
spécialisation et de spécification, et le passage de l'un
à l'autre permet de cerner ce qu'on peut appeler la "trajectoire" de ce
territoire. Ces trajectoires sont multiples. Bien qu'il n'y ait pas lieu de
poser a priori une supériorité d'une forme sur une autre, le
passage d'un mode de développement à un autre a une signification
économique particulière. D'une manière
générale, la construction territoriale tend à gagner en
cohérence statique, puis dynamique, dans le passage d'un processus
d'agglomération à un processus de spécialisation, puis de
spécification.
Figure 1 : Dynamique du territoire

Source : JB. Zimmermann (1998)
I.1.2 Cadre d'analyse
théorique de l'attractivité territoriale
Le phénomène d'attractivité territoriale
fait l'objet d'une abondante littérature théorique et empirique.
Toutefois, dans le cadre de ce mémoire nous proposons de
présenter les trois principaux cadres d'analyse théorique de
l'attractivité que sont : l'économie industrielle,
l'économie spatiale et la nouvelle économie géographie
(NEG).
i. l'économie
industrielle
L'économie industrielle regroupe plusieurs approches
théoriques qui expliquent les modes d'organisation et de
développement des entreprises sur un territoire. Elle apporte un
éclairage complémentaire pour comprendre les choix de
localisation, dans la mesure où les ressorts de la
compétitivité d'une entreprise ne sont pas liés uniquement
aux caractéristiques naturelles de son territoire d'implantation mais
dépendent également de certaines ressources dites
spécifiques (matériels ou immatériels) du territoire.
Ce courant lie analyse industrielle et analyse spatiale pour
comprendre les bouleversements et les dynamiques spatiales. Il étudie
par ailleurs les relations entre les entreprises et leur environnement et les
modes d'organisation qui caractérisentces relations. Les analyses se
centrent par conséquent sur les relations interentreprises et
l'encastrement socioéconomique territorial. De ce fait, cette approche
permet d'éviter un écueil possible de la nouvelle économie
géographique, qui serait une absence de l'analyse du territoire dans
l'étude du processus d'agglomération des activités
économiques.
L'analyse des liaisons interindustrielles et l'étude
des systèmes territoriaux de production (clusters, technopôles,
district industriel et pôle de compétitivité...)
constituent les apports majeurs de l'économie industrielle à
l'étude de l'attractivité territoriale.
ii. L'économie
spatiale
Jusqu'aux années 1980, l'économie spatiale
privilégiait deux explications de la localisation des firmes dans
l'espace. Une explication objective fondé sur les coûts
(coûts de transport, coûts du travail et/ou du capital
« terrain »), les dotations factorielles
(disponibilité du travail et du terrain), les atouts naturels du
territoire, les facteurs historiques tels qu'une concentration
antérieure d'activités productives et les incitations fiscales et
financières. Une autre explication subjective liée aux
comportements et à la perception de l'espace par les investisseurs.
iii. La nouvelle
économie géographique (NEG)
La nouvelle économie géographie a pour objectif
l'explication des choix de localisation des activités sur un espace. Ce
courant utilise notamment l'approche par les économies externes
développées par Marshall (1919) pour expliquer les
mécanismes d'agglomérations des activités
économiques. Pour les tenants de la NEG, comme Krugman (1991), la
localisation des activités économiques dans un espace est
étroitement liée et conditionnée par la présence
des économies d'agglomération.
En effet, la NEG cherche à rendre compte des
phénomènes de concentration des activités
économiques. Elle met en avant le rôle des externalités
dans la détermination des forces d'agglomération et de dispersion
à l'origine de l'équilibre spatiale. Elle se fonde sur
l'idée que les choix d'implantation des entreprises résultent de
forces antagonistes :
D'une part, les forces d'agglomération, qui encouragent
les entreprises à se concentrer géographiquement pour
bénéficier d'économies d'échelle et des
externalités. Parmi celles-ci, la littérature met en avant :
les rendements croissants au niveau de marché qui pousse les
entreprises, la concurrence pour les parts de marchés qui pousse les
entreprises à se regrouper, et la présence d'externalités
de type pécuniaire ou technologique.
Et d'autre part, les forces de dispersion, qui favorisent la
dissémination des activités compte tenu des contraintes de
disponibilité des ressources naturelles et de fixité de certains
facteurs de production.
À titre d'exemple ; le prix de la terre qui
croît avec l'augmentation de la densité des agents
économiques, l'effet de la concurrence locale entre les firmes
conduisant à une hausse du prix des intrants et une baisse de celui du
produit, et la présence d'externalités négatives de type
pollution ou congestion.
En somme, les travaux de l'école de la nouvelle
économie géographique permettent de mieux comprendre le
rôle de facteurs hors prix dans l'attractivité et la
compétitivité d'une nation. Toutefois, elle se limite à la
prise en compte de facteurs essentiellement économiques et
n'intègre pas assez les spécificités territoriales et les
facteurs d'ordres institutionnels pour l'explication du phénomène
d'agglomération des entreprises et d'attractivité
territoriale.
L'économie industrielle, l'économie spatiale et
la nouvelle économie géographique constituent ainsi les cadres
d'analyse théoriques de l'attractivité territoriale. Toutefois,
cette dernière peut être appréhendée par un certains
nombres d'indicateurs bien établis. C'est ce que tente d'expliquer le
paragraphe suivant.
I.2 Caractéristiques et
indicateurs d'attractivité territoriale
L'attractivité d'un territoire étant
généralement assimilée à la capacité de ce
territoire à attirer et à retenir les facteurs mobiles de
production et/ou la population. Nous définirons ainsi que cette
attractivité comme la capacité d'un territoire à
être choisi par un acteur comme zone de localisation (temporaire ou
durable) pour tout ou une partie de ses activités. Cette
définition fait apparaitre un problème concret, c'est celui des
caractéristiques et de la mesure de l'attractivité. Nous
analyserons ici, les caractéristiques et les différents
indicateurs de mesures de l'attractivité territoriale.
I.2.1 Les
caractéristiques de l'attractivité d'un territoire
Les acteurs soumis à l'attraction des territoires,
ainsi que les facteurs auxquels ils sont sensibles seront successivement
examinés.
I.2.2. Les acteurs soumis
à l'attraction des territoires
Deux types d'acteurs sont susceptibles d'être
attirés par un territoire : les personnes physiques
résidentes et les responsables ou équipes dirigeantes des
organisations (entreprises, administrations, institutions de types association
ou organisation non gouvernementale, etc...) qui investissent dans le
territoire et y créent des emplois.
i. L'attraction d'un
territoire sur les personnes physiques
L'attraction d'un territoire sur les personnes physiques (les
ménages et les individus) se traduit par une localisation temporelle et
résidentielle. La localisation d'un ménage correspond à
une installation temporaire ou définitive ; dans ce dernier cas, le
ménage, ou les individus, y installent leurs résidences
principales.
Pour ce qui est de l'installation temporaire, exceptionnelle
ou régulière, elle concerne généralement des
franges "typées" de la population : touristes, étudiants,
personnes en stages ou toute personne séjournant plusieurs jours sur un
territoire et qui y dispose d'un logement. Pour distinguer une installation
temporaire d'une installation durable (considérée quelquefois
comme définitive), on retient, comme en comptabilité nationale,
un critère de durée, habituellement un an. L'activité
économique de certaines villes dépend étroitement de ce
type de population ; c'est le cas des villes universitaires qui accueillent une
importante population étudiante. L'installation temporaire peut avoir
un caractère exceptionnel ou régulier ; les séjours, dans
un territoire, auront souvent un caractère exceptionnel pour les
touristes.
Cependant, l'installation aura un caractère durable si
le ménage demeure pendant plus d'un an dans son logement. On peut donc
dire que le territoire a donc un caractère uniquement
résidentiel, si le ménage n'y possède que son lieu de
résidence, le lieu de travail étant situé sur un autre
territoire, par exemple une autre commune.
Une personne se trouve en situation de localisation temporaire
lorsqu'elle ne dispose pas de logement dans le territoire
considéré. Les motifs de ce séjour temporaire sont
variés : acheter des biens ou des services, se promener en
bénéficiant des aménités du site, travailler ...
Une localisation a un caractère régulier ou exceptionnel. Les
séjours auront le plus souvent un caractère régulier
lorsqu'il y a une grande proximité géographique entre le
territoire d'accueil temporaire et le territoire où est situé le
logement. Les localisations pour le travail ont un degré
élevé de régularité. En revanche, les visites
touristiques, comme pour les installations temporaires, ont un caractère
irrégulier, voire exceptionnel.
Cette analyse des installations temporaires ou durables,
nous amène à évoquer une nouvelle forme d'économie
: l'économie résidentielle ou présentielle. Une
économie résidentielle représente,
généralement, une économie qui dépend de la
présence, sur ce territoire, de personnes disposant de revenus qui ont
été générés en dehors de ce territoire. Il
s'agit principalement des résidents, qui travaillent sur un autre
territoire, des personnes retraitées et des touristes. Il faut y
adjoindre l'ensemble des personnes qui bénéficient de transferts
sociaux. Ces personnes, présentes sur le territoire, mais qui n'y
travaillent pas, contribuent, par leur consommation, au développement de
l'économie locale et à la création d'emplois, notamment
dans le domaine de la distribution et des services. L'économie de
nombreux territoires est uniquement une économie résidentielle,
car les activités de production, destinées à vendre en
dehors de ce territoire des biens ou des services, sont très faibles
ii. Attraction des
territoires sur les investisseurs
Deux cas de figures caractérisent l'attraction des
territoires sur les investisseurs ; l'attraction s'exerce sur des entreprises
déjà implantées, qui agrandissent leurs
établissements ou en créent de nouveaux, ou sur des entreprises
extérieures au territoire. Les emplois créés ont un
caractère basique ou non basique. Les emplois basiques correspondent aux
unités qui produisent des biens et des services destinés à
l'exportation, c'est-à-dire à la vente de biens et de services
hors du territoire. Dans la mesure où ces emplois augmentent le volume
de la population résidente, des emplois non basiques seront
créés, principalement de services, destinés à
satisfaire les besoins de la population locale. On fait ainsi apparaître
un multiplicateur d'emplois ; la création d'emplois basiques est alors
à l'origine d'une chaîne de création d'emplois non
basiques, dont le volume augmente progressivement. Il y a création
massive d'emplois non basiques, quand, sur un territoire, il y a eu un afflux
de retraités ou de personnes dont les revenus sont versés en
dehors de ce territoire. Les emplois à caractère basique et non
basique appartiennent au secteur de production de biens et de services, mais
aussi aux administrations publiques ou aux diverses institutions, comme les
associations, classées en comptabilité nationale dans le secteur
des institutions sans but lucratif au service des ménages. Les emplois
créés dans l'administration sont susceptibles de fournir des
services à l'ensemble des autres zones de la région, ou
même au niveau national ; ces emplois basiques auront, comme les emplois
industriels de cette nature, un effet d'entraînement sur le processus de
création d'emplois sur le territoire.
I.2.3. Les facteurs de
l'attractivité d'un territoire
Les facteurs d'attractivité d'un territoire concernent,
d'une part, l'ensemble des ménages ou des groupes spécifiques de
ménages et, d'autre part, les investisseurs lorsqu'ils veulent
implanter, ou développer, leurs activités sur un territoire.
i. Les facteurs de
l'attraction sur les ménages
Un territoire, comme une ville par exemple, sera d'autant plus
attractif pour les individus qu'il permet à ces derniers de
bénéficier de plus fortes capacités (ou
capabilités) au sens d'Amartya Sen (2000). Il s'agit, selon cet auteur,
de la capacité d'être (liberté de se nourrir, de se
vêtir, de se loger, d'être en mesure d'échapper aux maladies
évitables etc.) et de la capacité d'agir (liberté de se
déplacer, d'accéder à l'éducation, d'accéder
au marché du travail, de bénéficier de loisirs ou de
participer à la vie sociale et politique etc.) Il ne convient pas
d'assimiler les capacités d'être et d'agir avec les consommations
ou les investissements effectués par les individus (achat de nourriture,
dépenses de logement, dépenses en services de loisirs etc.). Pour
Sen, ce qui importe, c'est la capacité, ou la liberté
réelle, de l'individu de mener une activité donnée. En
fonction des ressources dont il dispose, l'individu choisit entre les diverses
combinaisons d'activités (de fonctionnements selon les termes d'A. Sen,
2000, Op.cit.) Qu'il est capable de réaliser. Le territoire, notamment
la ville, joue un rôle essentiel dans le processus de conversion des
ressources individuelles (ressources financières, intellectuelles,
relationnelles, humaines) en libertés réelles d'être et
d'agir. Le territoire apporte des ressources complémentaires à
l'ensemble des ménages sous forme d'aides, d'espaces urbains à
caractère récréatif, comme les parcs ou les zones de
loisir, de richesses culturelles accessibles gratuitement ou à un prix
réduit, de formations professionnelles ou d'activités culturelles
librement accessibles.
De nombreux classements de villes ou de territoires font
explicitement référence à cette théorie des
capacités d'A. Sen, ou de façon implicite ; pour
apprécier les facteurs d'attractivité du territoire. Les
indicateurs retenus sont, pour certains, des indicateurs de consommation. Les
auteurs de ces analyses supposent, implicitement, qu'une forte consommation
d'un produit ou d'un service donné reflètent une offre importante
en volume et en variété et que, par conséquent, les
résidents disposent de capacités élevées
d'être et d'agir. La capacité d'être correspondrait
principalement sur un territoire à celle de se loger aisément, de
se maintenir en bonne santé et d'échapper aux maladies
évitables, de bénéficier de la sécurité et
d'un cadre de vie agréable. La capacité d'agir rassemblerait les
capacités à se déplacer à travers le territoire,
à accéder à l'éducation, au marché du
travail et à des loisirs variés.
Avoir la liberté d'être et d'agir implique la
liberté de choisir entre plusieurs alternatives différentes. Cela
comprend le processus de choix lui-même et les possibilités
disponibles, c'est-à-dire les options différentes offertes
à l'individu. Un territoire devrait offrir à ses habitants la
possibilité de se loger à un prix abordable et de choisir dans
une large gamme de logements disponibles afin qu'ils puissent obtenir
l'appartement ou la maison individuelle qui convient le mieux à leurs
besoins. Se maintenir en bonne santé et échapper aux maladies
évitables supposent que le territoire bénéficie d'un
environnement non pollué et offre aussi un système sanitaire,
constitué d'hôpitaux et de cliniques, efficace. Un taux d'actions
malveillantes (par rapport à la population locale) contre les biens et
les personnes caractérise le degré de sécurité
offert par le territoire et par conséquent le sentiment de
sécurité ressenti par ses habitants. La cadre de vie est
appréciable de façons très diverses :
bénéficier d'un climat agréable, d'un ensemble
architectural et de monuments historiques etc.
La principale capacité d'agir, qui conditionne toutes
les autres sur un territoire, est sans doute la liberté de se
déplacer aisément d'un point à l'autre de ce territoire,
ce qui suppose l'existence d'un système de transport performant.
À cet égard, des zones rurales, connaissent un certain isolement,
limitant fortement la liberté, pour leurs habitants, de profiter des
mêmes opportunités que les citadins. La liberté
d'accéder à l'éducation est d'autant plus grande que le
système scolaire et universitaire est plus développé et
offre aux élèves et aux étudiants un large éventail
de filières. La liberté d'accéder au marché du
travail dépend de nombreux facteurs : le nombre et la qualité des
emplois proposés, ainsi que le degré de concurrence entre les
demandeurs d'emploi. La qualité des emplois peut être
appréhendée par la proportion d'emplois à durée
indéterminée occupés par les actifs, par la proportion
d'emplois précaires (indicateur inverse de la qualité de
l'emploi), ou par la proportion d'emplois qualifiés du territoire. Quant
à la liberté de bénéficier de loisirs, elle est
liée à la variété de l'offre du territoire dans ce
domaine : loisirs sportifs, activités culturelles etc.
Un territoire, véritablement attractif, offrira
à ses résidents de plus grandes libertés que les autres,
ce qui contribue à retenir la population et à attirer les
habitants des autres territoires. L'attractivité d'un territoire varie,
toutefois, d'un groupe à l'autre de la population. Des catégories
de ménages, qui recherchent des maisons individuelles, par exemple,
seront très sensibles à la proportion de maisons individuelles
disponibles dans l'habitat total. Avoir la liberté d'acquérir,
dans des conditions relativement avantageuses, une maison individuelle
deviendra, pour ces ménages, le seul facteur d'attractivité. Par
ailleurs, des ménages, qui souhaiteraient s'implanter durablement sur un
territoire, seront sensibles à tous les facteurs agissant sur leurs
capacités actuelles et futures.
ii. Les facteurs de
l'attraction sur les investisseurs
L'attraction sur les investisseurs est la capacité d'un
territoire à leur offrir des conditions d'implantation de leurs
activités, les incitants à se localiser sur ce territoire. Cette
attractivité dépend de trois facteurs principalement : les
caractéristiques de la demande des entreprises soucieuses de
développer leurs projets, les caractéristiques du territoire
lui-même et l'intensité de la concurrence entre les
territoires.
L'ensemble des critères économiques et sociaux
est pris en compte si les investisseurs envisagent de créer un nouveau
circuit de distribution. Au contraire, l'implantation d'un laboratoire par
exemple, exige une main-d'oeuvre spécialisée qui n'est pas
disponible sur tous les territoires. La présence, au sein d'un
territoire, de professionnels aux connaissances spécifiques, ou de
cabinets d'experts, est primordiale dans le choix de la localisation du
laboratoire. Plus les exigences techniques des entreprises sont
«pointues», plus le choix devra s'opérer entre un petit nombre
de territoires, souvent éloignés géographiquement les uns
des autres.
Les facteurs susceptibles d'attirer les entreprises sont
nombreux : coût et qualification de la main-d'oeuvre, infrastructure de
transport ou de télécommunication, services aux entreprises
disponibles, fournisseurs potentiels, marché suffisamment large, si
l'entreprise n'exporte pas sa production en dehors du territoire (en cas
notamment, de prestations de services). Aucune entreprise ne se limite à
prendre en considération un facteur unique quand il s'agit de
déterminer un lieu d'implantation. Si elle recherche des coûts de
main-d'oeuvre faibles, elle ne peut pas, cependant, se dispenser
d'infrastructures suffisamment efficaces, de certains services aux entreprises
et même de certains fournisseurs.
L'attraction d'un territoire sur les entreprises ne
dépend pas uniquement de facteurs techniques, liés aux conditions
de production et à la demande des marchés locaux. Une entreprise
a parfois besoin de main-d'oeuvre qualifiée qu'il lui faudra attirer, en
provenance d'autres territoires. Les ménages, souhaitant s'installer
définitivement dans un nouveau territoire, seront très sensibles
aux ressources offertes par ce dernier et aux libertés d'être et
d'agir. Ainsi, un lycée international par exemple pour lui, est un atout
essentiel pour un territoire dont les responsables souhaiteraient attirer des
investisseurs étrangers
I.2.4. Approches et
indicateurs de l'attractivité territoriale
Nous présenterons d'un part, les grandes
catégories d'approches telles qu'identifiées par Fabrice Hatem
(2004), ensuite les différents indices permettant de percevoir le niveau
d'attractivité des pays.
i. La différente
approche de l'attractivité territoriale
En partant d'une définition simple du concept
d'attractivité territoriale, à savoir :
« capacité d'un territoire à une période
donnée, à attirer les investissements, facteurs de production et
les activités économiques ». Hatem (2004) identifie
ainsi cinq catégories d'approches pour appréhender ce concept.
L'approche
« macro » par les indicateurs globaux
Cette approche vise à identifier les
déterminants globaux expliquant la plus ou moins bonne
attractivité « moyenne » du territoire considéré
(en général un pays ou une grande région) pour l'ensemble
des investissements internationaux, c'est-à-dire sa capacité
à attirer une part de ces investissements plus importante que d'autres
territoires. Cette approche peut être considérée comme une
descendante de la théorie du commerce international, dans une vision
où l'hypothèse de fixité du capital productif est
levée. Il s'agit désormais d'expliquer, non plus seulement les
conditions de spécialisation des territoires dans certaines productions,
à dotations données en facteurs fixes, et donc une certaine
configuration de leur commerce international, mais, plus en amont, les
déterminants de la localisation d'un facteur de production mobile : le
capital. C'est ce passage d'une problématique de spécialisation
« à facteurs fixes » vers une problématique d'accueil
d'un facteur mobile (le capital productif) qui légitime ici l'apparition
de la notion d'attractivité territoriale, en complément de celle
de compétitivité. Il apparaît bien cependant que les deux
notions sont étroitement liées, l'attractivité ne
constituant en fait que l'une des étapes (accueil des facteurs de
production) de la dynamique de construction de la compétitivité
territoriale. Cette approche a donné lieu à plusieurs
catégories de travaux distincts : des approches
économétriques, des approches par enquêtes d'opinion
auprès des investisseurs et enfin, la réalisation des
« baromètres » ou indicateurs d'attractivité
ou de la compétitivité par
différents instituts.
L'approche « méso » par
les effets d'agglomération ou clusters
Il s'agit ici de comprendre pourquoi une catégorie
spécifique d'activités (secteur, fonction) sera davantage
attirée par une zone particulière (de niveau en
général régional ou infrarégional). Le fondement
théorique de cette approche remonte jusqu'aux travaux d'Alfred Marshall
(1890). Originellement, ce courant d'analyse n'est pas focalisé sur la
question des investissements étrangers, ni même sur celle de la
localisation du capital productif considéré comme un facteur
mobile, mais plutôt sur l'analyse des dynamiques locales permettant
l'émergence endogène d'un pôle de production et de
compétitivité. Ce cadre d'analyse peut cependant être
élargi de manière relativement aisée à la prise en
compte des comportements de localisation du capital productif.
Cette approche a donné lieu à des
développements dans deux domaines distincts. D'une part, les travaux de
l'école dite de la « nouvelle économie géographique
» cherchent à réintégrer la dimension spatiale dans
les modèles d'équilibre économique. Ils formalisent pour
cela les comportements de localisation des agents économiques en
fonction de deux séries de forces : centripètes et
centrifuges. Les premières favorisent les effets d'agglomération
autour des centres d'activité existants, et les seconds au contraire,
favorisent la dispersion des activités. Exprimée en termes
dynamiques, cette approche propose une explication théorique aux
phénomènes d'agglomération, puis de déversement
d'activités une fois que les forces centripètes l'emportent sur
les forces centrifuges. D'autre part, les approches en termes de «
clusters » développés, dans la lignée directe
d'Alfred Marshall, par de nombreux auteurs dont le plus connu est Michael
Porter (1993), privilégient, contrairement aux
précédentes, des études de cas de préférence
à une approche théorique très formalisée. Elles
conduisent de ce fait à des analyses beaucoup plus accessibles aux
non-spécialistes et aux décideurs politiques locaux, et qui ont
de fait bénéficié d'un retentissement bien au-delà
des seules sphères académiques. Ces analyses insistent notamment
sur l'importance des synergies potentiellement existantes entre des
activités complémentaires réunies en un même lieu :
laboratoires de recherche-développement et centres de formation,
entreprises ensemblières, sous-traitants et fournisseurs, acteurs
publics du développement. Selon cette vision, le renforcement de ces
« pôles de compétences locaux » passe donc par une
intensification de la coopération entre ces différents acteurs :
réseaux d'entreprise, partenariat public-privé. La question de
l'attractivité est dans cette approche abordée selon deux angles
complémentaires : d'une part, l'accueil d'activités nouvelles
exogènes est considéré comme l'un des outils permettant de
renforcer le pôle de compétitivité (effet de masse
critique, arrivée de « chaînons manquants » dans les
filières locales) ; d'autre part, la politique de promotion peut
elle-même prendre argument de l'existence de ces « pôles de
compétitivité » afin de faire valoir aux entreprises
spécialisées dans l'activité concernée l'existence
d'une « offre territoriale différenciée »
adaptée à leurs besoins.
L'approche
« micro » par la comparaison de rentabilité selon
les sites
Dans cette approche, il s'agit de déterminer le
meilleur site de localisation possible pour un projet particulier. Ni
l'approche par les indicateurs globaux ni celle par l'offre territoriale
différenciée ne permettent en effet de porter un jugement
définitif sur la rentabilité escomptée d'un projet
d'investissement individuel sur un site donné. Pour parvenir à
évaluer celle-ci, il convient de reconstituer de la manière la
plus fine les conditions concrètes de fonctionnement du projet. Aux
approches issues de la théorie économique (économie
spatiale ou économie internationale) se substituent alors des techniques
inspirées de l'analyse financière, avec l'utilisation de
business-plans plus ou moins détaillés, couplés
éventuellement avec des scénarios permettant de prendre en compte
les incertitudes liées aux différents facteurs susceptibles
d'influer sur le niveau des coûts et des recettes. Cet exercice
présente l'avantage de prendre en compte de manière très
précise et réaliste les conditions concrètes
d'investissement et d'exploitation d'un projet donné. Par contre, il a
l'inconvénient symétrique de ne pas aboutir directement à
un diagnostic général sur l'attractivité territoriale,
puisque seuls des cas particuliers sont étudiés. Cette limite
peut cependant être surmontée en évaluant les conditions de
rentabilité d'un panel de projets individuels suffisamment large et
représentatif. On utilise pour cela des bases de données
détaillant les principaux coûts en fonction des lieux de
localisation potentiels afin d'évaluer, à travers un
business-plan stylisé, la rentabilité escomptée de chaque
projet pour chacun des différents sites en compétition. Les
résultats ainsi obtenus peuvent être éventuellement
agrégés pour obtenir un classement des différents
territoires et/ou sites d'accueil potentiel en fonction de la
rentabilité escomptée en moyenne pour l'ensemble des projets
considérés.
L'approche en termes
d'image
Elle vise à analyser la manière dont un
territoire donné, en créant un effet d'image dans l'esprit du
décideur, peut accroître son attractivité, un peu comme
l'existence d'une « image de marque » peut stimuler la vente d'un
produit. Cette approche est très fortement liée à
l'approche « méso », dans la mesure où les
effets d'image peuvent difficilement prendre forme en l'absence d'une
réalité industrielle et technologique de type « cluster
» ou « districts industriels ». Mais il faut également
souligner que la problématique de la communication territoriale s'est
développée au cours des années récentes de
manière très autonome par rapport aux études
économiques stricto sensu. Dans l'esprit des consultants en
communication, au moins aussi écoutés que les économistes
par les décideurs politiques, l'existence de pôles de
compétence ne constitue qu'une base utile, mais pas totalement
indispensable à la mise en place d'un discours marketing visant à
créer autour du territoire concerné une image positive et si
possible différente, c'est-à-dire insistant sur sa
capacité à attirer un type d'activités particulier.
L'approche par le
processus de décision
On s'intéresse ici au processus à travers lequel
l'investisseur choisit le site sur lequel il localisera son projet. On peut
donc considérer qu'il s'agit d'une variante de l'approche « micro
» précédemment décrite, dans la mesure où son
objet est l'analyse d'une décision spécifique par un agent
individuel. Mais elle en diffère fondamentalement dans la mesure
où c'est ici la logique de choix de l'investisseur qui est placée
au centre de l'analyse, plutôt que les caractéristiques
comparées des territoires en compétition.
ii. Les indicateurs ou
« baromètres » de l'attractivité
territoriale
Les caractéristiques et constructions des indicateurs
d'attractivité territoriale ont été recensées par
Anne Musson (2010). Ainsi, nous présenterons d'abord les
catégories d'indicateurs, et ensuite nous dresserons sous forme de
tableau les indicateurs utilisés par certaines institutions
internationales.
Les catégories
d'indicateurs d'attractivité territoriale
Les indicateurs simples : Afin de décrire
l'attractivité d'un territoire, certaines organisations choisissent un
indicateur, un seul, celui qu'ils jugent le plus caractéristique du
concept. Ainsi, la Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le
Développement (CNUCED) publie l'Indice de Performance des IDE qui classe
les pays selon les IDE reçus relativement à leur taille, et nous
informe donc sur l'attractivité du pays vis-à-vis des
investisseurs étrangers, mais non sur la raison de celle-ci.
Les indices composites : À l'opposé de ce
type de mesure de l'attractivité, consistant en un indicateur unique,
certaines organisations, les mêmes parfois, construisent des indicateurs
qui, en fait, sont la combinaison de nombreux autres, imbriqués de telle
façon à ce qu'ils ne fassent plus qu'un. Plusieurs indices sont
élaborés par certains organismes et bureaux d'expertises
internationaux, c'est le cas le cas de l'Indice de Compétitivité
Mondiale, calculé chaque année par l'IMD Lausanne. Celui-ci fait
l'objet d'un rapport annuel, le « World Competitiveness
Yearbook «, dans lequel sont évaluées les performances
de 57 pays en matière d'attractivité à travers quatre
thèmes principaux : la performance économique,
l'efficacité du gouvernement, l'efficacité des affaires et les
infrastructures. L'autre indice de référence est celui du World
Economic Forum (WEF), et est connu sous le nom de l'Indice de
Compétitivité Global/Mondial (GCI). Cette organisation
internationale indépendante définit la
compétitivité comme « l'ensemble des institutions, des
politiques et des facteurs déterminant le niveau de productivité
d'un pays » (World Economic Forum, 2009), cela même
définissant son attractivité. AT Kearney, cabinet privé de
conseil en stratégie et management, selon le même principe
d'agrégation des données, propose un calcul différent pour
mesurer l'attractivité. En effet, pour calculer l'Indice de
Globalisation, trois grands piliers sont dessinés :
intégration économique, connectivité technologique et
engagement politique (AT Kearney, 2006).
La Banque Mondiale publie chaque année le
médiatique Doing Business, qui s'attache à mesurer, à
travers pas moins de 8967 indicateurs, la réglementation des affaires
dans 183 pays. Cette série de rapports annuels est censée
informer les entrepreneurs sur les réglementations nationales qui
facilitent ou compliquent la vie d'une entreprise. Dix thèmes sont ainsi
abordés, et à travers ceux-ci et les indicateurs qu'ils
contiennent, la Banque Mondiale a pour objectif d'analyser les résultats
économiques, de déterminer quelles réformes ont
été ou seront efficaces, où et pourquoi, le tout en
comparant les pays. Les données utilisées pour construire les
indicateurs sont issues d'enquêtes, le questionnaire reposant sur
l'étude de cas (World Bank, 2009). Enfin, La CNUCED, à
côté de l'Indice de Performance des IDE, construit
également son indicateur composite d'attractivité, dans le cadre
de la publication annuelle du World Investment Report (WIR). Cependant,
l'indicateur, appelé Indice d'IDE potentiels, n'est pas
réactualisé tous les ans. Ainsi, 12 variables sont prises en
compte pour mesurer l'attractivité potentielle d'un territoire
vis-à-vis des investisseurs étrangers : entre autres, le PIB
par habitant, l'énergie commerciale utilisée, les dépenses
de Recherche et Développement dans le PIB, la proportion
d'étudiants de 3e cycle, etc. (UNCTAD, 2002). Plusieurs autres indices
de perceptibilité de l'attractivité d'un territoire sont
construits par bon nombre d'autres institutions.
Méthodes de
construction des indicateurs d'attractivité territoriale
Pour la construction d'un indicateur d'attractivité
territoriale, les moyens les plus communément utilisés
sont :
D'une part, les enquêtes d'opinions auprès des
acteurs utilisant la ressource territoriale (investisseurs, ménages,
entreprises, etc...). Ainsi, il peut leur être demandé, de classer
les critères de localisation et de donner un classement relatif des
différents territoires d'accueil potentiel par rapport à ces
critères. C'est le cas notamment du baromètre
d'attractivité d'Ernest Young. Ce dernier set publié
annuellement, et, porte sur une enquête auprès des dirigeants
d'entreprises multinationales. En 2007, l'enquête d'Ernest Young a
interrogé 809 décideurs de firmes multinationales, elle recense
les annonces d'implantation internationale et d'extensions
d'activités.
Et d'autre part, les approches économétriques,
qui prennent comme variable à expliquer les IDE et comme variables
explicatives les différents facteurs ou critères de localisation.
Les variables explicatives sont en général des indicateurs
macroéconomiques ou des indicateurs agrégés
utilisés comme proxy des variables explicatives issues du modèle
théorique. Notons que l'intérêt de ces approches
économétriques, est qu'elles permettent de dégager les
variables jugées significatives, ce qui permet d'expliquer
l'attractivité comparée des différents territoires.
SECTION II : L'ATTRACTIVIE ET
LA CONSTRUCTION DU PROJET TERRITOIRE
La mondialisation et la décentralisation ont
énormément contribué à ce que, les
Collectivités Territoriales Décentralisées (CTD)
s'intéressent au développement économique, et soient
désormais obligées de mettre l'ingénierie et la culture
économique au service du développement local. La mondialisation a
mise en lumière la volatilité des investissements, obligent par
la même occasion les CTD dans un environnement de plus en plus
concurrentiel, à recourir aux moyens de positionnement efficace sur le
marché du territoire.
II.1 L'attractivité au sens
des territoires
II.1.1
L'attractivité d'un territoire
L'attractivité pour un territoire renvoie à un
concept multidisciplinaire, qui est à la croisée de
l'économie du développement, de l'économie
financière, du droit comparé, de la géographie voir de la
science politique.
L'attractivité renvoie aux notions d'attraction et de
mobilité d'acteurs. Elle est utilisée en science physique comme
en géographie, en économie spatiale et territoriale voir en
aménagement du territoire. Elle cible plus exactement la mobilité
des personnes physiques, morales, des investissements et autres. Dans un
contexte de compétitivité ou de concurrence, ravivé
aujourd'hui par la notion de globalisation.
P. Weltz (2005) voit dans l'attractivité une notion
complexe, qui dans le cadre des territoires doit tenir compte des facteurs
aujourd'hui inaltérable, c'est-à-dire : la mondialisation
industrielle et ses caractéristiques qui se conjuguent avec la
globalisation financière, la métropolisation et la polarisation
de l'économie, le mode d'organisation de toutes les entreprises qui sont
aujourd'hui organisées sur la base de la flexibilité. En effet,
la notion d'attractivité suggère à la fois, une attraction
affective (capacité à attirer pour une période
donnée les hommes, touristes et à les fixer sur le territoire),
et une attraction potentielle (aptitude à être désirable).
On peut donc ajouter que l'attractivité territoriale reflète donc
la performance de ce territoire durant une période donnée, et les
déterminants de l'attractivité sont recherchés pour rendre
le territoire compétitif.
Comme le souligne B. Pecqueur (2009), le développement
local a promu et renforcé une approche ascendante partant des acteurs
locaux. Cette démarche peut être qualifiée de
« développement par la base ». On comprend
dès lors que le territoire doit compter sur ses propres forces et doit
ainsi faire l'objet d'un développement endogène.Il est important
de prendre en compte les moyens matériels mais aussi les moyens
immatériels qui favorisent l'attractivité territoriale.
De manière synthétique, la notion
d'attractivité pour ce qui est d'un territoire renvoie donc à une
problématique qui est fondée sur la dynamique des mouvements de
composition-recomposition des facteurs exogènes. Néanmoins, elle
ne s'appréhender sans une approche relevant « marketing
territorial », qui signifie l'effort de valorisation des
territoires à des marchés concurrentiels, pour influencer en leur
faveur le comportement de leur public par une offre dont la valeur est
durablement supérieure à celle des concurrents. D'ailleurs, cette
attractivité est pilotée par des agences de
développement.
II.1.2 Les composantes de
l'attractivité d'un territoire
Les sources d'attractivité du territoire sont
multidimensionnelles, on distingue ainsi les composantes dites classiques, des
composantes endogènes au territoire.
i. Les composantes dites
« classiques » d'un territoire
L'attractivité d'un territoire fait souvent
référence à des facteurs géographiques et des
facteurs organiques. Les facteurs géographiques d'un territoire font
référence à ces ressources naturelles et humaines :
situation géographique, morphologie du territoire, proximité des
ressources naturelles et matières premières, climat,
démographie, proximité des grands réseaux
d'échanges et de communication.
Les ressources naturelles du territoire comprennent aussi les
ressources exploitables, les infrastructures, la main-d'oeuvre disponible, la
technologie, le service public, l'environnement socioéconomique et
politique. Nous pouvons aussi constater la présence des composantes
organiques qui font référence à l'histoire, la culture et
l'organisation d'un territoire. C'est ainsi qu'il parle de
« ressources identitaires et symboliques » (le
degré de participation des acteurs, le poids de la culture et de la
diversité, le climat social, les dynamiques
événementielles, etc...).
ii. les composantes
endogènes d'un territoire
Contrairement aux facteurs « classiques »,
il existe aussi des facteurs plus spécifiques et moins pris en compte
par les différents acteurs qui ont pour objectif de mesurer
l'attractivité. Il s'agit des concentrations géographiques
d'acteurs qui représentent un ou plusieurs secteurs d'activités
économiques. Ceci crée alors une présence renforcée
de savoirs faire et de compétence qui peuvent être un facteur
d'attractivité essentiel d'un point de vue économique. C'est
ainsi que Pecqueur (2000, Op.cit.) cite dans son ouvrage F. Perroux en ces
termes : « ce ne sont pas les firmes qui, par la nature de
leur production, sont motrices, et produisent des effets d'entrainement, ce
sont toutes les institutions géographiquement concentrées dans
l'urbain qui produisent la connaissance, laquelle est au coeur des processus
actuel d'innovation ».
iii. le « soft
power »
Le « soft power » a une place grandissante
au sein des facteurs d'attractivité. C'est un terme américain qui
est le contrairement du « hard power ». A l'inverse de
mettre des forces militaires et économiques pour attirer des capitaux
financiers et humains, le « soft power » est un moyen
d'attirer et de maintenir des acteurs (populations, entreprises, etc...) par
l'attraction et l'influence.
C'est « influencer le comportement d'autres
acteurs par des moyens non coercitifs et intangibles ». Il
s'agit d'une attractivité endogène issue d'une démarche
défensive.
Les facteurs d'attractivité sont propres à
chaque localisation. Ainsi, un territoire dispose d'Avoirs naturels et/ou
construits. Ceux-ci doivent évoluer dans le temps et dans l'espace de
manière à renforcer la durabilité de l'attractivité
du territoire.
II.2. Le marketing territorial
comme outil de construction de l'attractivité d'un territoire
Dans un contexte où la concurrence est de plus en plus
accrue, l'idée est d'investir dans une politique d'image, de
différentiation, de spécialisation et de valoriser ses
qualités. C'est ainsi dire que les éléments d'un tel
contexte, doivent être soulignés parce qu'ils forment le socle de
la mutation des CTD. Ces dernières, qui copient sur la
stratégie de marketing es entreprises. C'est ainsi que les
stratégies territoriales ont tendances à imiter ce mode de
fonctionnement des entreprises.
Il faut préciser que « le marketing
territorial cherchera à promouvoir une image active du territoire
favorable au développement local, en renforçant son
attractivité pour attirer des entreprises extérieures
(développement économique exogène) ou renforcer
l'activité des entreprises locales (développement
économique endogène) ».
II.2.1 Appréhension
du concept de « marketing territorial »
A l'origine, la démarche marketing était d'abord
réservée aux domaines des activités marchandes. Mais, par
la suite, il s'est étendu aux organismes publics.
En économie territoriale, le marketing est une
technique récente, car il s'agit d'un outil qui ouvre les perspectives
de développements. Ensuite, elle apporte du sang neuf dans la culture du
management public. C'est ainsi qu'on distingue le marketing mix du marketing
territorial.
i. Le marketing mix
Il faut préciser que le marketing a d'abord
été appliqué dans la vente des produits, c'est ainsi que
cette démarche s'est vue attribuer le nom de marketing mix.
En guise de définition, disons que dans une entreprise,
on appel marketing mix ou plan de marchéage : un ensemble de
politiques et d'actions portant sur le produit, le prix, la distribution et la
performance. Cette politique est généralement
appréhendée sous le nom « politique des 04
P » (en anglais : Product-Prize-Place-Performance).
La politique des 04 P autour du quelle s'articule le plan de
marchéage, a pour objet d'adapter les plans de politique de l'entreprise
aux besoins du consommateur. Ce qui amène à définir un
certains nombres de variables,
- pour le produit : il s'agit de définir les
caractéristiques du produit et sa meilleure adaptation possible au
besoin des consommateurs ;
- pour le prix : il va être déterminé
à partir des coûts de revient. Il dépend de la politique
commerciale de l'entreprise ;
- la distribution : elle va concerner le circuit de
distribution, mais également les zones de distribution ;
- et enfin, la performance : il s'agira de définir
les actions à entreprendre pour faire connaitre le produit et informer
les consommateurs des avantages de celui-ci.
ii. Le marketing
territorial
C'est une notion polysémique, ce pendent on peut, pour
ce qui nous concerne, retenir néanmoins quelques définitions.
La définition part ici de la réponse à la
question : pourquoi certains territoires sont plus riches que les
autres ? La réponse passe par les règles du marketing
territorial. Il en découle donc que le marketing territorial est l'art
de positionner un village, une ville ou une région sur le vaste
marché mondial. Il concerne d'une part, les facteurs typiquement
territoriaux, qui puissent attirer les investisseurs, industrielles,
travailleurs compétant, ainsi que les activités
économiques telles que le commerce, les industries
spécialisées et autres. Et d'autres part, les outils
traditionnels de marketing connus (infrastructures de transports, offres de
ressources disponibles, taux d'imposition, etc...). C'est ainsi que parlant du
marketing territorial comme une technique de gestion de l'attractivité
territoriale, c'est donc dire que le marketing territorial consiste
à manager l'attractivité de l'image de son territoire.
Le marketing territorial permet en effet, de fournir aux
territoires les outils d'analyse dont ils ont besoin pour définir les
politiques territoriaux appropriées, qui devront être misent en
oeuvre. Il va donc opérer un diagnostic interne du territoire sur le
positionnement et la segmentation. Et plus spécifiquement sur 03 des 04
variables du marketing mix classique, qui vont être appliquées au
territoire. Ces variables sont donc,
- la variable prix : qui fait référence aux
montants des investissements, aux impôts ;
- la variable communication : qui va englober les actions
de promotion et
- le marketing territorial : en tant que technique de
gestion de l'attractivité territoriale.
II.2.2 le marketing
territorial comme outil de construction et d'entretint de l'attractivité
territoriale
A la différence d'une entreprise, le
développement d'un territoire ne résulte pas de la
décision d'un seul acteur mais repose sur la synergie d'actions
menées par ces différents acteurs. D'ailleurs, dans le contexte
qui est le nôtre, force est de constater que la volatilité des
capitaux des entreprises entrainées par un certain nombre de facteurs
tangibles (à la fois interne et externe), à inciter de
manière urgente et impérative la mise en place du recourt au
marketing territorial.
i. Marketing territorial
et construction de l'attractivité territoriale
Afin de mettre sur pied une véritable politique
d'attractivité dans un territoire, avant d'orienter la stratégie
de marketing territoriale, il est nécessaire d'effectuer d'abord une
véritable veille stratégique du territoire (consistant à
observer et à analyser ce qui se passe dans l'environnement du
territoire). En tout état de cause, on peut dire que cette veille
stratégique couplée d'une certaine manière à un
audit stratégique du territoire, cherche ainsi à fournir aux
décideurs des informations de valeur au sujet de leur environnement.
Cela nécessite d'observer et de comprendre cet environnement
extérieur, afin de définir une politique de marketing qui permet
de construire l'attractivité du territoire.
ii. La marque territoriale
comme une application du marketing territorial
En effet, la démarche du marketing territorial
ambitionne donc de créer une marque pour le territoire, en vue de
positionner celui-ci pour en cultiver l'attractivité. Concernant ce
concept de marque territorial, l'on distingue généralement 02
approches. D'une part, une approche par la marque produit et d'autre part une
approche dit « corporat ». La première
considère les territoires comme des marques par nature, dans la mesure
où, ces territoires procèdent tous des problématiques de
réputation et d'image. Dans cette approche la marque est perçue
comme créatrice de valeur. C'est donc vouloir ajouter de la valeur au
territoire par l'adjonction d'une marque. La seconde approche, perçoit
la marque territoriale comme une marque « umbrelle »,
c'est-à-dire qui chapelle d'autres marques pour les apporter des
cohérences et valoriser une identité.
Ainsi, la marque ne repose pas seulement sur un nom, mais
aussi sur les attributs et valeurs. Nous définir la marque comme
« un repère mental sur un marché qui s'appuie sur des
valeurs tangibles et des valeurs intangibles ». La
démarche de marketing territorial repose sur des études de
recherches sur l'identité culturelle d'un territoire et son
actualité. Ce travail peut ainsi mobiliser de nombreux acteurs tels que
des chercheurs, historiens, sociologues, habitants, etc... Ainsi, il ne faut
pas créer une marque, mais une histoire de marque. Elle apparait donc
comme un élément intangible qui va dépasser le simple
aménagement urbain, avec pour particularité, qu'elle n'envahi pas
l'espace du territoire et ne provoque pas une irréversibilité des
territoires. Une fois construite, elle est à mesure d'évoluer
avec le territoire. La marque est donc un concept nouveau et innovateur dans le
domaine du management des territoires. Et de ce fait, elle devient un enjeu
important pour la concurrence que se livre les territoires du monde entier, et
surtout pour marquer la différence.
CHAPITRE II : ANALYSE DES
FACTEURS D'ATTRACTIVITE TERRITORIAUX DANS LES COLLECTIVITES DE LA REGION DU
CENTRE
Introduction
Le Cameroun, pays d'Afrique Central, se subdivise en 10
régions qui sont : l'Extrême-Nord, le Nord, l'Adamaoua,
l'Est, le Sud, le Centre, le Littoral, l'Ouest, le Sud-Ouest et le Nord-Ouest.
Cette « Régionalisation » est effectivement
consacrée par ici par la Décentralisation du pays. Elle tire ses
fondements de la Constitution (du 18 janvier 1996, modifiée en 2008) et
des lois portant sur la Décentralisation de l'État du Cameroun
(à l'instar de la loi 2004 / 017 du 22 juillet 2004 portant orientation
de la décentralisation).
Le Cameroun dispose également de plusieurs atouts qui
rendent son territoire attractif pour les aux yeux des investisseurs.
D'ailleurs, c'est le cas de préciser qu'avec la mondialisation, et plus
particulièrement avec la globalisation des échanges et le
décloisonnement des territoires, les entreprises et les firmes, pour se
localiser, font de plus en plus recours aux « stratégies de
délocalisation-relocalisation », ceci dans l'optique
d'être plus performantes (minimiser les coûts de production). Ce
qui a pour conséquence directe de mettre les territoires proches et ceux
éloignés en compétition pour attirer le plus
d'entreprises, et espérer accroitre ainsi la
« productivité territoriale ». Tous ceci,
à travers un ensemble d'actions et d'initiatives visant une modification
positive des valeurs, des avantages et des systèmes territoriaux. Ainsi,
dans cette course à l'attrait des entreprises, le Cameroun n'est pas
à la traine et fait l'effort de tirer un maximum de profit des
différents avantages que l'offre son territoire (ressources latentes et
ressources actives).
Concernant donc le cas de la Région du Centre qui fait
l'objet de notre étude ici, il faut rappeler qu'elle abrite en son sein
la capital politique du pays : Yaoundé, et plusieurs autres villes
à l'instar de Mbalmayo, Bafia, Monatele, Obala, Soa, etc... L'on observe
en regardant de près cette région, qu'elle exerce une certaine
attractivité sur les entreprises des régions voisines et pays
étrangers, sans toutefois oublier la forte attraction qu'elle a sur les
populations du pays, et sur celle des pays voisins (ménages, chercheurs
d'emplois, investisseurs, étudiants etc...). Remarquons que notre
travail portera uniquement sur un versant du phénomène :
à savoir l'attractivité territoriale de la région du
Centre sur les entreprises industrielles.
Dans ce chapitre, nous présenterons dans la
première section les facteurs territoriaux issus de la
littérature de l'économie spatiale et de l'économie
géographique permettant d'expliquer le niveau d'attractivité de
la région du Centre-Cameroun, ceci en procèdent à un
regroupement des facteurs par nature, puis dans la seconde section, nous
mesurerons l'impact réel de ces facteurs dans l'attractivité de
la région du centre, afin de ressortir dans nos analyses les facteurs
qui contribuent le plus à renforcer l'attractivité de cette
région.
SECTION I : RECENSEMENT ET
PRESENTATION DES FACTEURS TERRITORIAUX EXLIQUANT L'ATTRACTIVITE DE LA REGION DU
CENTRE-CAMEROUN
La région du centre au Cameroun abrite plusieurs villes
réparties en 10 départements. C'est cette région qui
abrite également la Capital du pays et le siège des institutions,
à savoir ; Yaoundé. Elle partage des frontières
communes avec les régions de l'Est, du Sud, du Littoral, de l'Ouest et
de l'Adamaoua et possède, en son sein plusieurs Collectivités
Territoriales Décentralisées. Afin de mieux mener les
études statistiques sur les multiples phénomènes sociaux
qu'on observe le plus souvent dans cette région, l'institution en charge
du calcul des statistiques aux Cameroun à savoir l'Institut Nationale de
la statistique (INS) et même d'autres institutions (Ministère de
l'Economie de la Planification et de l'Aménagement du
Territoire(MINEPAT), Ministère des Petites et Moyennes Industries,
etc...), ont jugé nécessaire de découper cette
région en 02 régions d'étude. C'est ainsi que dans le
Centre, on aura désormais la Région de Yaoundé qui sera
distinguée de la Région du Centre hors Yaoundé.
Carte 1: situation géographique de la
région du Centre-Cameroun

Source :
www.statistics-cameroon.org
Carte 2 : répartition des
collectivités territoriales dans la Région de
Yaoundé

Source : Communauté Urbaine de
Yaoundé (CUY/2007)
Il y'a lieu de préciser que l'attractivité d'un
territoire ne peut être appréciée différemment des
facteurs qui poussent ou attirent les entreprises à `installer ou
à se localiser sur tel ou tel espace territorial. D'ailleurs,
Merenne-Schoumaker dans « La localisation des industries » (1991),
affirme que la localisation des activités économiques est
influencée par les caractéristiques des établissements et
par les caractéristiques des territoires. En ce qui concerne le
territoire, elle différencie deux niveaux d'analyse territoriale,
à savoir : le niveau des grands espaces économiques et des
pays, et le niveau des régions, des localités et des terrains.
Étant donné que notre analyse n'est pas faite
dans un cadre national, mais plus plutôt local, le recensement des
facteurs d'attractivité portera, pour ce qui est des
caractéristiques territoriales sur le cadre général, les
facteurs de production et l'environnement économique, humain et
politique de la région du Centre-Cameroun.
Et pour ce qui est des caractéristiques propres aux
entreprises qui contribuent à augmenter leur possibilité
d'être attirées par un territoire, nous parlerons des facteurs
tels que : l'influence de la branche d'activité de l'entreprise
industrielle et du cycle de vie du produit, la taille, la fonction et la nature
de l'opération de localisation dont il résulte, et enfin du
niveau de présence géographique des entreprises (firmes
multinationales, firmes étrangères, firmes nationales à
plusieurs sièges et les firmes locales).
I.1. Les facteurs
d'attractivité territoriaux de la région du Centre-Cameroun
Au niveau infranational, plus particulièrement au
niveau local, les facteurs d'attractivité territoriaux sont ceux sur
lesquelles les acteurs locaux peuvent influencer pour pouvoir améliorer
dans un sens positif le niveau et le degré d'attractivité d'une
localité. C'est donc dire que dans le cadre des Collectivités
Territoriales de la région du centre, les élus locaux ont pour
mission d'organiser et d'aménager leur localité afin de le rendre
attractif et pouvoir espérer améliorer la croissance locale.
Ainsi, ces acteurs peuvent jouer sur un certain nombre de facteurs
territoriaux.
I.1.1. Les facteurs
d'attractivité liés à la situation géographique et
au marché
Dans ces facteurs et en ce qui concerne le centre, nous
pouvons parler de la situation géographique et du marché. La
situation géographique de la région désigne la position
par rapport à d'autres lieux ou d'autres phénomènes
localisés.
i. La situation
géographique de la région du centre en
générale
Les facteurs d'attractivité relevant exclusivement des
caractéristiques du territoire, plus précisément de la
région de centre, reposent sur les stratégies que les acteurs
territoriaux ou locaux mettent en oeuvre en vue de la construction de leur
territoire et de sa capacité à être désirable et
attractif. Pour atteindre cet objectif, ces acteurs manipulent dans leur action
une matière qui est de la « ressource
territoriale ». Pour parler un peu de cette dernière, on
peut dire qu'il s'agit d'une caractéristique d'un territoire
spécifique et dans une optique de développement. Ainsi, la
ressources territoriale être intentionnellement construite sur des
« composantes matérielles » (flore, faune,
patrimoine, climat, etc...) et/ou sur des « composantes
idéelles » (folklore, authenticité, etc...).
En ce qui concerne donc la situation géographique de
légion du centre, l'on peut ici la considérer comme une ressource
territoriale du fait des multiples avantages et inconvénients, qui font
que cette région soi unique. D'ailleurs les caractéristiques
climatiques et le relief de la région du centre le montre.
Tableau 1 : caractéristiques climatique de
la région du centre
Source :MINTRANS/Direction de la
Météorologie (2013)
A partie du tableau ci-dessus, l'on peut dire que la
région qui est située en zone équatoriale dispose d'un
climat idéal pour les activités économiques du secteur
primaire, car ayant une température moyenne de 23 C et d'un niveau de
pluviométrie moyenne de 1,747mm. Il faut dire ici que, la région
est pratiquement arrosée toute l'année.
Coté relief, le Centre-Cameroun est une région
montagneuse. D'ailleurs la ville de Yaoundé située au Sud de la
région, est communément surnommé la « ville aux
sept collines ». La ville est implantée sur un
réseau de collines dominées par les monts Mbam Minkom (1 295 m),
le Mont Nkolodom (1 221 m) dans le secteur nord-ouest de Yaoundé, et le
mont Eloumden (1 159 m) au sud-ouest. La région est également
traversée par de nombreux cours d'eaux, car en étudiant de
très près le cas de Yaoundé : l'on constat qu'elle
est traversée par de petits cours d'eau parmi lesquels on peut citer les
rivières Mfoundi, Biyeme et Mefou.
ii. Le
marché
Le marché fait référence ici à la
quantité de consommateur réel et potentielle de la région
du centre. Pour appréhender le marché de la région, nous
fions au taux de population résidente dans l'ensemble de la
région.
Tableau 2 : Répartition de la population
résidente par région et par sexe
Région
|
Population urbaine
|
Population rurale
|
Masculin
|
Féminin
|
Total
|
Masculin
|
Féminin
|
Total
|
Adamaoua
|
173 531
|
169 959
|
343 490
|
265 382
|
275 417
|
540 799
|
Centre
|
1 121 074
|
1 105 463
|
2 226 537
|
431 288
|
440 219
|
871 507
|
Est
|
143 162
|
138 395
|
281 557
|
241 983
|
248 215
|
490 198
|
Extrême-Nord
|
361 277
|
346 783
|
708 060
|
1 173 970
|
1 229 762
|
2 403 732
|
Littoral
|
1 165 510
|
1 159 142
|
2 324 652
|
95 427
|
90 184
|
185 611
|
Nord
|
240 836
|
230 077
|
470 913
|
596 091
|
620 955
|
1 217 046
|
Nord-Ouest
|
314 286
|
327 272
|
641 558
|
514 576
|
572 819
|
1 087 395
|
Ouest
|
356 975
|
375 586
|
732 561
|
448 503
|
538 983
|
987 486
|
Sud
|
118 062
|
108 866
|
226 928
|
203 281
|
204 446
|
407 727
|
Sud- Ouest
|
281 417
|
277 265
|
558 682
|
385 405
|
371 992
|
757 397
|
Cameroun
|
4 276 130
|
4 238 808
|
8 514 938
|
4 355 906
|
4 592 992
|
8 948 898
|
Source : BUCREP (2010)
Le tableau ci-après donne la répartition de la
population urbaine et celle de la population rurale du Cameroun par
région selon le sexe. On peut constater que la région du Centre
est parmi les premières régions présentant un fort taux
numérique des effectifs de population urbaine. C'est donc dire en terme
d'analyse que la région présente un fort potentiel en terme de
population, qui peut constituer une un vaste marché local constituer de
consommateurs potentiels.
I.1.2 Les facteurs
liés à la production
Les facteurs de production sont des inputs qu'utilisent les
entreprises de production pour l'élaboration d'un produit fini. Dans le
cadre de la région du centre, on peut distinguer deux types de facteurs
de production, à savoir : les matières premières et
les consommations intermédiaires.
i. Matières
premières et main-d'oeuvre
Les matières premières de la région du
centre sont essentiellement constituées des produits issus du secteur
primaire et secondaire telle que l'agriculture, l'élevage,
l'exploitation forestière et l'exploitation des terrains miniers. A
ceux-là viens s'ajouter le facteur main-d'oeuvre, qui joue un rôle
incontournable dans les activités industrielles. D'ailleurs les chiffres
le prouvent :
Tableau 3 : Répartition des
entreprises par région et par secteur d'activité

Source : INS/RGE (2009)
Tableau 4 : Principaux indicateurs par
sous-secteur d'activité dans le centre
Source : INS/RGE (2009)
Tableau 5 : Principaux indicateurs par
sous-secteurs d'activité à Yaoundé

Source : INS/RGE (2009)
En ce qui concerne la main d'oeuvre, cette dernière est
incontournable pour les activités industrielles car, elle devrait
être abondante mais également de qualité. Dans le cadre de
la région du centre qui parmi les régions les plus
peuplées du Cameroun, les études menées par l'INS en 2009
ont relevé un déplacement massif des populations surtout les
jeunes des zones rurales pour les zones urbaines dans la région du
centre. Ces jeunes qui sont à la recherche de meilleurs condition de vie
et surtout d'emplois.
Tableau 6 :Évolution de la population
camerounaise dans le centre entre 1976 et 2013
Années
Région
|
1976
|
1987
|
2005
|
2009
|
2010p
|
2011p
|
2013p
|
Centre
|
1 176 743
|
1 651 600
|
3 098 044
|
3471978
|
3580006
|
3803 931
|
3919828
|
Source : extrait RGPH (1976, 1987, 2005,
p=projection)
Le taux d'emplois dans le secteur industriel dans la ville de
Yaoundé est largement supérieur au taux d'emplois u reste de la
région du centre. C'est donc dire que les populations et plus
particulièrement les jeunes se dépotent massivement des zones
rurales (des campagnes et villages) vers les centres urbains, à la
recherche d'emplois.
ii. Les consommations
intermédiaires
Les consommations intermédiaires (CI) sont des produits
finis ou semi-finis élaborés par d'autres industries, en vue de
l'utilisation pour des fins de production par d'autres industries. C'est ainsi
que dans ces CI, nous pouvons citer : les consommations en eau, en
électricité, en d'autres formes de fournitures etc...
Tableau 7 : Consommations
intermédiaires par branche d'activité dans le centre

Source : INS/EAE 2012
A côté des matières premières, il
faudrait tenir compte des consommations intermédiaires qui sont des
facteurs importants dans le fonctionnement et surtout la production des
industries. Ainsi, dans le cadre de la région du centre, la
présence en produit de consommation intermédiaire constitue l'un
des principaux atouts de la région comme le montre le tableau
ci-dessus.
I.2. Les facteurs
d'attractivité liés aux aménités, à
l'aménagement territorial et au climat des affaires
Un des facteurs le plus important pour les entreprises de
l'industrie est le transport : proximité aux axes structurants, les
avantages logistiques et l'accessibilité (facteur le plus important dans
l'enquête réalisée par Aguiléra-Belanger & al.
(1999). Dans ces facteurs on peut classer d'une part, les transports, les
infrastructures, le taux d'utilisation d'internet, et d'un autre
côté, on a la qualité du climat des affaires.
I.2.1 Transports,
infrastructures, et internet
i. Les
transports
Les coûts de transport varient selon les types
d'activités. Pour l'industrie, la localisation des usines est
dépendante des coûts du transport, si la part des coûts
directs de transport dans le prix de revient des produits dépasse 5%
(Merenne-Schoumaker, 1991). C'est pour cela qu'un grand nombre d'entreprises
industrielles ont pour objectif de minimiser les coûts liés aux
transports.
En plus, si nous revenons dans le modèle
élaboré par Weber (1909 ; op.cit.), trois facteurs
influencent la localisation des industries : deux facteurs régionaux
(les coûts de transport et les coûts de main-d'oeuvre) et un
facteur local (les forces d'agglomérations). Les coûts de
transport sont le facteur le plus important. Dans le triangle de Weber, deux
sommets représentent les points d'offre de deux matières
premières et un point la demande de produit fini, la main-d'oeuvre
étant disponible partout. Le point du coût minimum de transport
est déterminé à l'intérieur ou à l'un des
sommets du triangle, les distances étant pondérées par le
poids des biens transportés (Ponsard, 1988). Ceci montre que le
transport, plus précisément les coûts de transport sont
surveillés de très près par les industries.
Les acteurs territoriaux tels que les élus locaux et
les administrations publiques mettent donc tous en oeuvre pour doter leur
territoire des infrastructures et modes de transport diversifiés. Dans
le cas de la région du Centre, les modes de transport utilisés
sont les transports terrestres majoritairement (route, chemin de fer). Pour ce
qui du transport aérien, ce mode n'est pas trop utilisé par les
industries, du fait des difficultés de relance de ce type de transport.
Les caractéristiques en termes de transport de la région
sont regroupées ainsi qu'il suit :
Tableau 8 :Évolution du réseau
routier national par région (en km)

Source : MINTP/Direction des Routes
(2013)
Tableau 9 : Evolution des quantités
des principales marchandises du trafic ferroviaire (en milliers de
tonnes)

Source : CAMRAIL (2013)
Les tableaux ci-dessus signifient qu'en termes
d'accroissement du réseau routier, la région du centre est parmi
les régions qui ont le plus grand nombre de route bitumé et un
réseau dense. Le second tableau quant à lui, montre que les
industries dans la région du centre ceux qui utilisent le plus le
transport ferroviaire, pour le transport de leurs matières
premières et des multiplesproduits de consommation intermédiaire
qui leur est indispensable.
ii. Infrastructures et
utilisation d'internet
A côté des infrastructures de transport, il y'a
également d'autres types d'infrastructures qui peuvent être
évoqués. C'est le cas des bâtiments, des entrepôts,
magasins et surtout du niveau d'intégration des technologies de la
communication et de l'information (TIC) dans les systèmes de production
des industries.
L'accès au foncier et surtout à la
propriété foncière est un élément
déterminant de de l'implantation et du fonctionnement des industries.
Celle-ci doivent pouvoir se situer sur de vastes terrains, qui sont proche des
grands axes routiers pour le déplacement des produits. Le coût de
la location doit aussi être modéré, car faisant partie
intégrante des coûts de production de l'industrie.
Pour ce qui concerne les TIC et l'utilisation d'internet par
les industries, il faut dire qu'avec l'évolution technologique, les
industries ont intégré les techniques de production
mécanisé et presque robotisé pour réduire la
durée de passage des produits dans les ateliers de montage. Aussi, avec
les bienfaits des ventes et/ou achats en lignes par internet les industries
s'en arriment à la donne, veulent maintenant s'arrimer à la
demande en terme de qualité et d'exigence des clients. C'est pourquoi
dans les diverses activités de celles-ci, la Recherche et le
développement des produits constituent un point majeur de leurs
dirigeants.
I.2.2 Qualité et
climat de l'environnement des affaires dans la région de
centre
En ce qui concerne ce facteur, il faut dire qu'il est
inhérent à l'ensemble du pays. En effet, faire les affaires dans
la Région du Centre, c'est d'abord avant tout, faire les affaires au
Cameroun. Ceci peut s'avérer difficile pour plusieurs raisons dont les
principales sont liées à la corruption, les lenteurs
administratives, le difficile accès au crédit ou encore la
difficulté d'accéder à la terre.
i. Corruption et
environnement juridique
Il existe plusieurs définitions du mot corruption. Pour
Transparency International, la corruption est l'abus du pouvoir public ou
privé pour satisfaire des intérêts particuliers. Il est
question à ce niveau, de corruption passive ou active entre un
fonctionnaire et un particulier. La corruption concerne aussi des transactions
entre particuliers : « Est corrompu, le comportement des
personnes investies de tâches publiques ou privées qui manquent
à leurs devoirs dans le but d'en retirer des avantages
injustifiés de nature quelconque ». Elle possède
plusieurs noms dans le vocable populaire Camerounais : Gombo,
bière, taxi, motivation, carburant etc...
La Région du Centre, tout comme le Cameroun tout entier
regorge de plusieurs potentialités. Mais traîne cependant une
réputation peu reluisante d'un pays où la corruption est
rampante. Selon les résultats du Recensement Générale des
Entreprises, la corruption occupe le deuxième rang parmi les principaux
obstacles à l'entreprenariat au Cameroun.
Un peu plus de 50% des chefs d'entreprises interrogés
ont affirmé que la corruption constitue un obstacle au
développement de leurs activités. Le haut niveau de corruption
dans la région en particulier et au Cameroun en général
reste une spécificité du pays. Malgré les pressions
internationales et de nombreuses lois pour combattre ce fléau, la
pratique reste une constante de la vie de tous les jours.
Selon la Commission Nationale anti-corruption (CONAC), 40% des
recettes enregistrées chaque année ne servent pas au
développement pour cause de corruption.
Selon le RGE ; les opérateurs économiques
ont également indiqué dans une proportion non négligeable
(10.7%) que le droit et la justice demeurent des freins important au plein
épanouissement du secteur privé. Il ne s'agit que d'une
confirmation, puisque lors d'une enquête de la Banque Mondiale
(1996) ; les entreprises indiquaient déjà que l'un des plus
grands obstacles au développement du secteur privé était
sans conteste le mauvais fonctionnement de la justice. Cela se manifeste dans
la pratique par les lenteurs dans le règlement des différends, la
partialité de certains magistrats et même l'insuffisance d juges
formés dans le droit commercial ou industriel.
D'après le rapport Doing Bussiness 2010, le nombre
d'étapes nécessaire entre le dépôt d'une plainte et
son règlement (nombre de procédures) est de 43 pour le Cameroun
contre environ 39 pour le reste de l'Afrique au sud du Sahara. Le délai
nécessaire pour voir aboutir cette plainte est de 800 jours (plus de
deux ans) au Cameroun, contre 462 jours environ pour les pays de l'OCDE.
Tableau 10 : comparaison du nombre de
procédures et des délais de règlements des
différents commerciaux entre le Cameroun, l'Afrique Sub-saharienne et
les pays de l'OCDE
Indicateurs
|
Cameroun
|
Afrique sub-saharienne
|
OCDE Moyenne
|
Nombres de procédures
|
43
|
39.2
|
30.6
|
Délai (jours)
|
800
|
643.9
|
462.4
|
Coût (% de la créance)
|
46.6
|
49.3
|
19.2
|
Source : Doing bussiness 201.
L'enquête annuelle du GICAM met
régulièrement en exergue l'influence des facteurs juridiques sur
les décisions d'investir. En effet, sept chefs d'entreprise sur dix
estiment que le cadre juridique a un impact globalement négatif sur la
décision d'investir. Parce qu'il est convaincu que toute les
réformes nécessaires ne peuvent être
concrétisées immédiatement et en même temps, le
GICAM suggère que les pouvoir publics établissent des
priorités et veillent à l'effectivité de leur
concrétisation.
IL faut également dire que parmi les chefs
d'entreprises qui exercent au Cameroun, les plus pessimistes sur l'impact de la
justice selon les résultats du RGE sont les Américains avec 47.4%
de mauvaise opinion, suivi des Français avec 18% d'opinion
défavorable, ainsi que les autre européens qui sont à
17,6% à avoir une mauvaise opinion sur l'environnement des affaires au
Cameroun.
ii. L'environnement fiscal
et financier
Pour 59% des chefs d'entreprises (d'après les
résultats du RGE 209), la fiscalité demeure pour eux de loin le
premier obstacle à l'entreprenariat au Cameroun. Les chefs d'entreprises
de nationalité américaine sont ceux qui se plaignent
véritablement des pratiques fiscales au Cameroun, suivis des
français et des autres Européens.
Le problème de la fiscalité se pose en termes de
relations entre l'administration et les entreprises. Il ne s'agit pas d'un
problème de taux élevé d'imposition comme le montre le
tableau suivant :
Graphique 1 : Proportion des chefs
d'entreprises jugent la fiscalité comme premier obstacle à la
compétitivité suivant les nationalités

Source : RGE (2009)
A titre de comparaison, on note que le taux de pression
fiscale est estimé à11,7% au Cameroun, bien en dessous du niveau
de certains pays de la CEMAC comme le Gabon (23,2%), la Guinée
Equatoriale (19,4%), le Congo (16,6%) de des pays européens comme la
Suède (environ 50%). Par contre, selon le rapport « Doing Business
2010 » de la Banque Mondiale, il faut environ 654 heures à un chef
d'entreprise au Cameroun pour régler ses impôts contre seulement
270 heures en Côte d'Ivoire, 315 heures en moyenne pour les autres pays
d'Afrique subsaharienne et 194 heures pour les pays de l'OCDE. On peut noter
cependant que ce délai est en nette baisse car il a été
réduit de plus moitié entre 2009 et 2010, passant de 1400 heures
à 654 heures.
Selon le même rapport, on note qu'une entreprise
camerounaise paie en moyenne 44 taxes par an, ce qui est excessif devant les 14
taxes que paie une entreprise dans l'espace OCDE ou 37 dans les autres pays
d'Afrique au Sud du Sahara. Le chef d'entreprise subit ainsi la visite de
plusieurs structures en charge de la collecte des taxes et peut voir à
tout moment son entreprise mise sous scellée pour défaut de
paiement de telle ou telle taxe. L'impact sur sa productivité et par
conséquent sa compétitivité est de toute évidence
négative. C'est ainsi que le tableau suivant essaie de faire une
comparaison en termes de nombres de pratiques fiscales sans un certain nombre
de pays.
Tableau 11 : Comparaison des pratiques
fiscales dans quelques pays

Source : Doing Bussiness
(2010)
En ce qui concerne l'environnement financier (plus
particulièrement l'accès au crédit), il faut rappeler
qu'il est en amont de toute stratégie pour la
compétitivité. Car l'exigence d'un personnel qualifié,
l'acquisition d'un matériel de production approprié l'extension
des activités sur un grand espace géographique nécessitent
des moyens financiers importants pas toujours à la portée des
entreprises. L'accès aux financements extérieurs en faveur des
entreprises reste faible et trop sélectif.
Les investissements productifs à moyen et long terme
sont pour l'essentiel financés en dehors du secteur bancaire, surtout
par autofinancement. Les banques camerounaises s'engagent très peu dans
le financement des activités économiques. Pour pallier à
certaines insuffisances des banques et venir au secours des
délaissés du système bancaire traditionnel le gouvernement
camerounais à libéraliser le secteur de la microfinance qui
apparaît aujourd'hui comme un complément au financement bancaire.
Le financement extérieur des entreprises pose un
problème majeur pour leur éclosion, leur activité et leur
développement. Pour 37,6% des chefs d'entreprises, la difficulté
d'accès au crédit est un obstacle à leur
développement. Toutefois, cet obstacle est plus ressenti par les TPE et
les PME (près de 42%) que par les grandes entreprises (20%) qui sont
pour la plupart filiales des firmes multinationales.
Tableau 11 :Pourcentage des entreprises ayant
déclaré avoir les difficultés d'accès aux
crédits par type
Type d'entreprises
|
Pourcentage d'entreprise
|
TPE
|
34.7
|
PE
|
40.7
|
ME
|
42.5
|
GE
|
20
|
Totale
|
37.6
|
Source : INS/RGE (2009)
Après avoir recenser les facteurs d'attractivité
territoriaux de la région du centre, nous allons à présent
ressortir les facteurs qui sont liés aux entreprises industrielles de la
région eux-mêmes.
SECTION II : LES FACTEURS
D'ATTRACTIVITE REPOSANT SUR CERTAINES CARACTERISTIQUES DES ENTREPRISES
INDUSTRIELLES DE LA REGION DU CENTRE
Le choix de localisation varie en fonction des
caractéristiques propres des entreprises et des établissements.
Mais chaque cas diffère des autres et il n'est pas possible de tout
envisager. Merenne-Schoumaker (1991) identifie un certain nombre de
caractéristiques, reposant sur les entreprises et contribuent à
rendre attractif un territoire. Dans le cadre la région du centre, nous
relèverons d'une part, la branche d'activité de l'entreprise et
leur taille : puis d'autre part, nous ressortiront le taux de
présence géographique des différentes entreprises
industrielles de la région.
II.1. Branche d'activité et
taille des entreprises industrielles comme facteurs d'attractivité
inhérente aux entreprises industrielles
Le secteur d'activité ou branche d'activité,
ainsi que la taille des unités de production industrielle peuvent
être considéré comme des facteurs d'attractivité,
qui sont fondés sur les caractéristiques des entreprises
industrielles, car le développement d'un secteur ou branche
d'activité transforme la région et rend le territoire auquel se
secteur appartient attractif pour d'autres entreprises exerçant la
même activité. Aussi, la taille des unités de production
d'un secteur d'activité peut dans une certaine mesure être un
facteur d'attractivité.
II.1.1. La branche
d'activité : un élément déterminant dans la
région du Centre
La région du Centre-Cameroun étant une zone
pratiquement désenclavée, et dans une certaine mesure est
une zone rurale. C'est ainsi qu'on y retrouve pratiquement toute les branches
et secteurs d'activité dans des proportions extrêmement
limitées. C'est ainsi que la montre ces tableaux issus des
répartitions des entreprises par secteur d'activité et par type
dans le centre et dans la seule ville de Yaoundé.
Tableau 12 : Répartition des
entreprises par secteur d'activité et par type dans la ville de
Yaoundé.

Source : INS/RGE 2009
Tableau 13 : Répartition des
entreprises par secteurs d'activité et par type dans la région du
Centre
 
Source : INS/RGE 2009
Lorsqu'on analyse les données des deux tableaux
ci-dessus, on remarque que dans la ville de Yaoundé en particulier et
dans la région du Centre en générale, le secteur
secondaire est celui que qui dispose de plus d'unités
(Yaoundé : 3157 et au Centre : 19982). C'est ce secteur qui
vient ici gonfler le nombre de structures productives de la région, on y
retrouve majoritairement les structures de production industrielles
exerçant dans les sous-secteurs que sont : l'extraction,
l'industrie alimentaire, les autres industries manufacturières,
électricité et eau et les BTP (construction).
II.1.2. La taille des
industries
La taille des industries ou des unités de production
peut également être considérée comme un des
éléments qui conditionnent le degré d'attractivité
d'une zone. Car si l'on prend le cas de la région du centre, où
il y'a très peu de grandes unités de production et nombre
impressionnant de moyennes et petites unités, on remarque la
majorité des petites et même des moyennes unités
productives sont attirées par des zones ou se localisent les grandes
pour les offrir des services de sous-traitance. C'est ainsi que se construit
une relation de réseau entre grandes, moyennes et petites unités
contribuant à la construction et développement de
l'attractivité de la région du centre.
II.2. Le niveau de présence
géographique des unités : un facteur d'agglomération
des entreprises du Centre.
Tout d'abord, il faut préciser que, les
localisations des firmes sont différentes selon qu'elles soient des
firmes multinationales, des firmes étrangères des pays
limitrophes, des firmes nationales à plusieurs sièges ou des
firmes locales. Ainsi, parler du niveau de présence géographique
des unités, c'est mettre en évidence le taux de concentration des
unités sur un territoire. D'ailleurs la NEG avec son chef de fil Krugman
ont démontré que le regroupement des unités de production
ou des entreprises pouvaient être un facteur d'agglomération ou de
dispersion entreprises sur un territoire. Dans le cadre de la région du
Centre, on peut constater un certain regroupement des unités
productivités, qui poussent à conclure à une certaine
agglomération.
II.2.1. L`agglomération des entreprises dans le
Centre.
En termes d'agglomération, on peut dire que la
majorité des unités de la région sont localisées et
attirés par le département du Mfoundi (Yaoundé) dans le
Centre. Les statistiques le montrent :
Tableau 14 : Répartition des
entreprises par département et par type dans le Centre
 
Source : INS/RGE 2009
Graphique 2 : Répartition des entreprises
par département (%)

Source : INS/RGE 2009
Au vue de tous ceci, on peut affirmer qu'il y'a une forte
concentration des unités dans le département du Mfoundi, par
rapport à d'autres départements qui n'ont très peu
d'entreprises. Ceci démontre également du degré
d'attraction de ce département vis-à-vis des 09 autres.
II.2.2. Investissement
direct étranger en matière industrielle dans le
Centre
En matière d'IDE dans les activités
industrielles de la région du Centre, rappelons que les
différents moyens par lesquels les étrangers investissent dans ce
secteur sont soit acquisition d'immobilisations financières dans les
structures existant déjà, soit par installation et implantation
réelle d'une partie de l'entreprise dans la région.
Au Cameroun, si les créations d'unités de
production ont toujours constitué la principale modalité
d'implantation comme partout dans les pays en développement, les
acquisitions ont augmenté ces dernières décennies en
raison des dérégulations des certains secteurs
d'activité.Avec les mesures de libéralisation tant interne
qu'externe de l'économie, la stabilité et la
prévisibilité des politiques macro-économiques,
l'amélioration constante du climat des affaires, etc. et surtout un
environnement international favorable marqué par la mise en place de
facilité commerciales diverses en faveur de l'Afrique : AGOA des
Etats-Unis, l'EBA de l'Union Européenne en prélude à une
zone de libre-échange, etc., il est attendu un flux important
d'investissements directs étrangers au cours des prochaines
années. D'ailleurs les statistiques dans certains pays sont les
suivantes :
Graphique 3 : Stock cumulé dans d'IDE
dans sept pays de l'Afrique de 1985-2004

Source: UNITAD World Investment Report
2005
CONCLUION DE LA PREMIERE
PARTIE
En définitif, sur cette première partie qui
traitait de l'approche théorique et empirique de l'attractivité
territoriale, et dont le chapitre premier nous a permis de retracer les
différents courants et théories qui contribuent à
construire et à expliquer le concept d'attractivité territoriale.
Puis dans le chapitre second nous avons essayé d'appréhender le
niveau d'attractivité des collectivités territoriales de la
région du Centre Cameroun.
Dans le premier chapitre de cette partie, l'on a d'abord voulu
appréhender concrètement ce que c'est le territoire. Ainsi, il a
été démontré que le territoire est un concept
« polysémique », qui peut désigner un
territoire administratif, il peut désigner un espace limité par
des frontière et habité par des populations, il peut
également désigner tout espace socialisé et
approprié par ses habitants, ceci quel que soit sa taille. Cependant,
avec la mondialisation et la globalisation, le territoire de de nos jours es
perçu comme un « espace complexe et actif ». C'est
cela qui ressort dans les différentes théories ayant
analysées le concept d'attractivité territorial. D'ailleurs, l'on
a pu relever trois grands courants à savoir celui de
l'économie industriel, qui Elle apporte un éclairage
complémentaire pour comprendre les choix de localisation, dans la mesure
où les ressorts de la compétitivité d'une entreprise ne
sont pas liés uniquement aux caractéristiques naturelles de son
territoire d'implantation mais dépendent également de certaines
ressources dites spécifiques (matériels ou immatériels) du
territoire. Ce courant se base donc sur analyse spatiale pour comprendre les
bouleversements et les dynamiques spatiales. L'économie
spatiale quant à elle, privilégiait deux explications de la
localisation des firmes dans l'espace. Une explication objective fondé
sur les coûts (coûts de transport, coûts du travail et/ou du
capital « terrain »), les dotations factorielles
(disponibilité du travail et du terrain), les atouts naturels du
territoire, les facteurs historiques tels qu'une concentration
antérieure d'activités productives et les incitations fiscales et
financières. Une autre explication subjective liée aux
comportements et à la perception de l'espace par les investisseurs. Et
enfin la NEG, qui a pour objectif d'explication les choix de localisation des
activités sur un espace en se fondant sur les économies externes
développées par Marshall (1919) pour expliquer les
mécanismes d'agglomérations des activités
économiques.
Le second chapitre quant à lui, qui est
intitulé : analyse des facteurs d'attractivité dans la
région du Centre Cameroun, détermine les éléments
de cette région disposant de 10 département, qui poussent les
industries à préférer certains départements et
collectivités au profit d'autres. Ainsi, en s'appuyant sur un
raisonnement mené par Merenne-Schoumaker (1991), en analysant les
facteurs d'attractivité territoriale, celui distingua : les
caractéristiques des établissements et par les
caractéristiques des territoires comme fondement de cette
attractivité. Nous avons donc travaillé dans ce sciage. Ce qui
nous permis d'aboutir à la fin de notre analyse que, dans le cadre de la
région du Centre le les collectivités territoriales du
département du Mfoundi sont celle qui sont les plus attractifs.
DEUXIEME PARTIE :
INFLUENCE DES FACTEURS DE
L'ATTRACTIVITE SUR LES STRATEGIES DE LOCALISATION DES ENTREPRISES INDUSTRIELLES
DANS LES COLLECTIVITES TERRITORIALES DU CENTRE AU CAMEROUN
CHAPITRE III : LA
LOCALISATION DES ACTIVITES INDUSTRIELLES
Introduction
De nombreux travaux se sont intéressés à
la localisation des activités industrielles. Il existe donc une
multiplicité de travaux théoriques et empiriques, et une
multiplicité d'angles d'analyses. Ce chapitre a ainsi pour objectif
d'identifier les facteurs explicatifs de la localisation et de la
répartition des activités économiques, et plus
précisément des activités industrielles.
Dans la première sous partie, nous présenterons
les principaux travaux théoriques, en commençant sur les travaux
des précurseurs, ce qui nous conduira à voir les modèles
d'économie urbain qui trouve les origines dans les travaux de Von
Thünen (1826), pour expliquer les localisations des résidents et
des firmes en milieu urbain. Et clôturer cette sous partie par un
modèle d'économie géographique basé sur les
externalités.
Dans la deuxième sous partie nous présenterons
les facteurs qui influencent, d'une part la localisation des industries et
d'autres part les différentes stratégies de localisation qu'elles
adoptent.
SECTION I : LES THEORIES DE
LA LOCALISATION DES ACTIVITES INDUSTRIELLES
La documentation sur la localisation des activités est
riche et diverse. Elle a été enrichie au fil des années
par des analyses soumises chacune à un contexte particulier. De la
localisation des activités agricoles de Von Thünen (1826, Idem)
jusqu'aux théories de l'économie urbaine, chacune de ses
études a essayé d'appréhender la localisation des firmes
en fonction d'un contexte spatiale et temporel précis. Cette section
sera donc constituée d'une première partie portant sur un essai
d'appréhension de la notion de distance, qui constitue le principal
facteur de séparation spatial. Puis, dans un second temps, nous
étudierons les théories de l'économie urbaine et de
l'économie géographique, concernant les localisations des
activités économiques.
I.1 La notion de distance, un
élément fondamental dans la localisation
La distance est utilisée dans toute les théories
de la localisation où elle constitue d''ailleurs le principal facteur de
séparation spatiale, même si elle peut être
considérée comme un facteur frictionnel ou de limitation. Car les
échanges diminuent ou augmentent avec la distance.
De manière général, l'on conçoit
que l'espace géographique est un espace bidirectionnel (deux
dimensions), dans ce contexte, la « distance est avant tout un
écart spatial ». Elle témoigne de la
séparation spatiale entre les unités (entités
situées sur un espace). Par ailleurs, il faut préciser que selon
le type d'espace considéré, la distance présente plusieurs
formes.
i. Typologie des
distances
Il existe plusieurs types de distance,
La distance physique ou topographique : il
s'agit de la distance cadastrale ou géodésique. Elle
sépare généralement deux points i et j. Ici, on utilise
généralement le système métrique, même si on
sait qu'il existe d'autres systèmes comme les miles, les pieds, etc...
On peut aussi utiliser le système décimal, qui est le plus
précis. C'est ce qui justifie sa plus large diffusion dans le monde.
La distance temps : elle est encore
appelée distance temporelle et signifie avant tout que la
mobilité se trouve plus affectée par le temps du trajet que la
distance physique. La valeur du temps augmente parallèlement avec
l'objectif social. C'est que la distance temps se substitue de plus en plus
à la distance physique pour deux raisons, d'une part, le temps colle au
plus près les réalités des organisations
économiques, d'où le proverbe anglo-saxon « time is
money ». D'autre part, elle rétrécie de plus en
plus grâce aux progrès technologiques. C'est pourquoi
Essombé Edimo (2007) affirma que « c'est la fin de la
tyrannie de la distance parce que nous avons aujourd'hui l'économie de
la proximité ».
La distance cognitive et culturelle : celle-ci
fait référence au fait que la perception que nous pouvons avoir
la distance est largement tributaire de la pratique que nous avons de l'espace,
et, aussi du degré d'habileté à lire l'espace, la
distance, ou localisation (quand on aime une chose, on la voit toujours
proche).
Et la distance coût : elle mesure le
coût nécessaire pour parcourir une distance séparant deux
lieux. C'est celle-ci fait l'objet de multiples utilisations et analyses.
ii. les sens de la
distance
Le mot distance a pour racine « sta », ce
qui est le lieu. Dans distance, il y'a deux « sta », deux
objets-là, A et B, et un entre lieu : la distance set entre lieu.
Donc en soi un vide, un non-lieu. D'une certaine façon, elle n'existe
pas, sauf comme source d'agacement, comme incommodité. C'est ainsi que
l'ont vue bien de penseurs. C'est donc pour les mêmes raisons que
l'espace fut étymologiquement entendu comme le
« pas », ou une absence à franchir. En principe la
distance a une dimension, mais distance et espace sont souvent synonymes, ne
serait-ce que par le biais de l'espacement (l'espace entre deux mots d'un texte
est un vide et une distance, comme l'intervalle est également synonyme
de distance).
Or si l'on considère la distance comme autre chose
qu'un vide, c'est l'on a plusieurs raisons. Chacune s'exprimant dans un
« projet » (pro-jet : ce que l'on jette devant soi).
Quel projet ? Il en est de plusieurs sortes : aller d'un lieu
à un autre, donc me faire transporter ; obtenir ou tenir quelque
chose qui est là-bas dans un autre lieu ; ou bien prendre mes
distances, mettre la distance entre les autres et moi en vue de me
protéger (me servir de la distance comme obstacle), etc...
Bref, si l'on se fixe sur la distance comme sur l'espace avec
les lieux qu'ils séparent et qu'ils unissent, la distance apparait alors
par elle-même, et sous plusieurs aspects. En tant que défi :
comment obtenir ce qui est là-bas ? ou comment aller
là-bas ? en tant difficulté du temps, de coût, de
quelque chose à surmonter, parfois aussi comme une protection. Au point
même que, la distance peut se transformer en simple
« borne » des deux lieux A et B qu'elle sépare ou
unit. La distance a pourtant des effets, car les actions qu'elle
déclenche, ont leurs lois. La distance est même directement en
cause dans l'une des lois de base de la géographie, qui est la
« loi de l'attraction » : en terme simple, plus c'est
gros et plus c'est près, plus ça attire. Le
« ça » le plus souvent considéré est
la ville, comme lieu d'emplois ou de services. L'hypothèse est que la
puissance de l'attraction (a) est proportionnelle à la masse de la ville
(m) mesurée en nombre d'habitants, d'emplois, de volume commerciale ou
tout autre critère similaire, et inversement proportionnelle à la
distance (d), mais celui-ci jouant exponentiellement. C'est qui donne :

De nombreuses études faites par des géographes
et économistes ont montré que s'était là une bonne
approximation des comportements réels avec n = 2. En somme, dans
l'équation d'Einstein, la distance étant en effet un principe
à l'inverse de temps d'accès (donc de la vitesse c dans son
équation e = m.c²). Ce qui est quelque chose de très facile
à comprendre et à observer dans les pratiques quotidiennes.
Ainsi, peut-on vérifier qu'entre une ville grande et une autre petite,
le point de partage pour maints déplacements (d'achats, ou
d'habitat-travail) sera plus près de la petite ville que de la grande.
Néanmoins, cette loi de la distance joue entre certaines limites, et sa
traduction dans l'espace géographique donne des résultats
discontinus, selon la formule « l'attraction d'une ville ne
serait jamais nulle ». Dans la pratique, elle l'est à
partir d'une certaine distance. Il est en effet des distances seuils, que l'on
n'accepte pas de dépasser (nombre de kilomètre
représentant statistiquement une limite d'extension de l'habitat
périurbain). Le fait de choisir en fonction de la distance une
destination ou une autre (ville, port, site d'implantation, etc...), se traduit
par des discontinuités : ce sont elles, qu'expriment les concepts
de « tombées urbaines », d'aires d'attraction, de
zone d'emploi ou encore de bassin d'emploi.
I.2 Les théories de la
localisation des firmes
Dans cette sous partie, qui présente les
différents courants théoriques ayant essayés
d`appréhender la localisation des firmes ou des activités
économiques selon de contexte spatial et temporel précis, nous
présenterons d'abord les analyses de Ponsard qui en 1988 a
résumé toutes les oeuvres majeurs antérieures à la
sienne portant sur la localisation des firmes. Dans un second temps nous
étudierons ainsi les théories de l'économie
géographique et urbaine.
i. Les paradigmes de
Ponsard
La prise en compte de l'espace dans l'économie a
donné lieu à des travaux que Ponsard (1988, Op.cit.) classa en
quatre paradigmes. Le premier, renvoie à l'oeuvre de Von Thünen
(1826, Op.cit.) considéré comme le « père des
théories de la localisation ». Il explique les localisations
optimales des activités agricoles. Le deuxième paradigme, est
issu de l'oeuvre d'A. Weber (1909, Op.cit.), qui élabore une
théorie de la localisation industrielle avec la détermination du
coût minimum de transport. Le troisième concerne Hotelling (1929,
Op.cit.) qui étudie la relation entre la formation des prix d'un bien
homogène, la taille du marché et la localisation de deux vendeurs
de ce bien. Enfin, le dernier paradigme est issu des travaux de Christaller
(1933, Op.cit.) et Lösch (1940, Op.cit.) sur la théorie des lieux
centraux. Ainsi présenté, se paradigme se décompose de la
manière suivante :
i.1 Von Thünen et la localisation des
activités agricoles
Von Thûnen (1926 cité par Ponsard, 1988) est
appelé le « père des théories de la
localisation ». Il se donna comme objectif d'expliquer les
localisations optimales des activités agricoles. La localisation
optimale est telle qu'en tout point de l'espace, la rente foncière est
maximisée. Ainsi, le modèle de Von Thünen repose sur
plusieurs hypothèses (Ponsard, 1988, Op.cit.).
H1. Le sol est de qualité homogène (la
fertilité du sol est constante) ;
H2. La production est à rendement d'échelle et
factoriel constant, impliquant donc que la production par unité de
surface (x) soit fixe, et que le coût par unité de surface (c)
soit fixe également et indépendant de la localisation ;
H3. Le prix du produit (p) est fixé par le
marché au leu centrale, indépendamment du lieu de
production ;
H4. Le coût de transport est proportionnel à la
distance parcourue et à la quantité de produit
transportée. Le taux de transport par unité de distance et par
unité de produit est (ò). Seul le coût de transport du
produit est pris en compte, le cout de transport des produits utilisés
pour la fabrication n'est pas pris en compte ;
H5. Le sol est attribué à l'utilisateur qui est
capable de payer la plus forte rente.
Pour un produit donné, la fonction de rente offerte est
une fonction linéaire et décroissante, elle s'écrit
donc :

Où äs est la distance du lieu
s au centre du marché. Dans la suit Ponsard omet
l'indice s, la fonction de rente offert s'écrit
donc :

Ce modèle peut être prolongé à
plusieurs produits, en un lieu donné, le sol est attribué
à l'utilisateur qui est capable de payer la plus forte rente. Pour
chaque produit cultivé i, la courbe de rente offerte est linéaire
et décroissante avec la distance ä :

L'équilibre, pour un prix donné de chaque
produit, est obtenu par la confrontation des fonctions de rente et abouti
à des localisations en couronnes concentriques appelées cercles
de Thünen. Pour trois produits, le graphique suivant permet de visualiser
le principe de cet équilibre.
Prolongement : le modèle de Von
Thünen est très utilisé, non seulement par les
économistes agronomes, mais aussi par les spécialistes de
l'économie urbaine. Le moddèle de Thünen sera utilisé
pour expliquer la localisation intra-urbaine etanalyser les zones suburbaines
de transitionde l'usage urbaine du sol vers son exploitation agricole (Ponsard,
1988, Op.cit.).
i.2. A. Weber et la localisation
industrielle
A. Weber (1909, Op.cit.) élabore une théorie de
la localisation industrielle. Pour lui, la meilleur localisation ou
localisation optimal correspond à celle qui minimise les coûts de
production. Sa théorie est fondée sur trois postulat de base
(Merenne-Schoumeker, 1991).
Postulat 1 : un grand nombre de matières ont ont
une localisation spécifique, on ne peut pas les trouver partout (sauf
l'eau et l'air considérés comme des matériaux
« ubiquistes » que l'on trouve partout ;
Postulat 2 : les marchés des produit fini sont
localisés en certains point et la concurrence est parfaite ;
Postulat 3 : les bassins de main-d'oeuvre sont
localisés et peuvent offrir un nombre illimité de travailleurs
à un certain taux de salaire. L'espace est totalement uniforme
culturellement, politiquement et spatialement.
De plus, dans le modèle de Weber, trois facteurs
inflencent la localisation des industries : deux facteurs régionaux
(les coûts de transport et les coûts de main-d'oeure) et un facteur
local (les forces d'agglomération). Les coûts de transport sont le
facteur le plus important.
Dans le triangle de Weber, deux sommets représentent
les points d'offre de deux matières premières et un point la
demande de produit fini, la main d'oeuvre étant disponoble partout. Le
point du coût minimum de transport est déterminé à
l'intérieur ou à l'un des sommets du triangle, les distances
étant pondérées par le poids des biens transportés
(Ponsard, 1988, Op.cit).
Prolongement : au cours du temps ce
modèle du point minimun a perdu l'aspect mécanique que lui avait
donné Weber. Il a été
généralisé :par la prise en considération de
diverses fonctions de production, l'examen des relation entre le point de
coût minimun et celui de profil maximun, la considération de
polygones à plus de trois sommets, l'adjonction de contraintes
(notamment pour traiter de la localisation optimale des services publics),
etc...
Néanmoins, l'inspiration wébérienne
demeure présente dans toutes les formulations de la théorie de la
localisation optimale des unités de production et dans les
modèles de la recherche opérationnelle auxquels elle sert de
fondement (Ponsard, 1988, Op.cit.).
i.3. Hotelling
Hotelling( 1929 cité par Ponsard, 1988, Op.cit.)
cherche la relation entre la formation des prix d'un bien homogène, la
dimension du marché et la localisation de deux vendeurs de ce bien.
Le marché est présenté par un segment de
droit. Les acheteurs y sont distribués uniformement. Sous certaines
conditions, dont la principale l'inélasticité parfaite de la
demande, Hotelling démontre que les localisations optimales des
duopoleurs se situent toutes deux au centre du marché. Ce
résultat est appelé « loi de
Hotelling » (Ponsard,1988, Op.cit et Fujita & Thise,
1997).
Prolongement : ce résultat
donnera lieu à de vaste commentaires et à de nombreux travaux
dont l'objet sera d'étudier les conséquences de la prise en
compte d'hypothèses différeentes de celle de Hotelling et dont le
résultat sera de vérifier ou d'invalider la loi de concentration
au centre.
Limites : l'hypothèse
d'élasticité même limitée de la demande et
l'introduction de plus de deux vendeurs remettent en question cette loi.
Néanmoins, elle reste au coeur de nombreux débats dans le domaine
de la concurrence spatiale. De plus, Hoteling a établi que la
concentration des localisations pouvait être, sous certaines conditions,
une situation d'équilibre. Mais, un problème d'optimalité
de telles localisation se pose, piusque les acheteurs les plus
éloignés du centre sont pénalisés par rapport aux
autres, toutes choses égales par ailleurs (Ponsard, 1988, Op.cit.).
i.4. La théorie des lieux centrux de
Christaller et de Lösch
La théorie de lieux centraux, produite dan les travaux
de Christaller (1933, Op.cit.) et de Lösch (194, Op.cit), a pour objet la
construction d'un paysage économique.
Löch va construire sa théorie à partir des
critiques formulés sur le modèle de Weber (1909, Op.cit). En
effet, Weber considère une demande constante et ne prend pas en compte
ses variations. Lösch va chercher non pas le point de moindre coût
mais le point de profit maximun. Dans son analyse, il intègre
l'interdépendance des firmes. Son objectif n'est pas d'expliquer la
localisation d'une activité économique, mais de montrer comment
se met en place un système de localisation des activités
économiques (Merenne-Schoumaker, 1991).
Lösch a montré que même si le monde
était une boule lisse, les localisations des activités
économiques ne seaient pas dispersées uniformément. Les
avantages économiques de la spécialisation et de la production de
masse conduisent à des concentration locales, mais qui sont
limitées par la recherche des économistes sur les frais de
transport, lesquelles poussent à une certaine dispersion.
Par une procédure complexe, Lösch construit
d'abord des rseaux de surfaces de marché
« hexagonales » pour chaque bien. Leur combinaison en
système de réseau le conduit ensuite à élaborer une
théorie des régions économiques. Enfin, ces sytèmes
régionaux sont eux-mêmes reliés en réseau de
sytèmes (ou réseaux de régions). Ainsi, il construit une
hiérarchie des lieux centraux, c'est-à-dire des
agglomérations dont les tailles , les espacements et les zones
d'influences sont codéterminés (Ponsard, 1988, op.cit.).
Prolongement : cette architecture pose
des problèmes mathématiques délicats et soulève de
nombreuses questions d'ordre économique. Des discutions sur la forme
optimale des surfaces de marché, l'effet de l'entrée de nouveaux
concurrents, les distorions du modèle initial dues à la
non-uniformité de l'environnement, les conditions de la concurrence
spatiale, la forme de courbes de demande dans l'espace, la politique des prix
des firmes, etc... La littérature suscitée par la théorie
des lieux centraux est non seulement immense, mais encore diversifiée
(Ponsard, 1988, op.cit.).
Outre ces quatre paradigmes Ponsard distingue quatre champs de
recherche : les modèles d'interaction spatiale, la théorie
de l'équilibre général spatial de l'économie, la
théorie de l'économie spatiale publique et l'analyse des espaces
économiques flous.
Tout d'abord, pour ce qui est des modèles
d'interaction spatiale, elles se sont développés depuis
les années 50, ce sont des modèles anciens,
développé par des travaux démographes et
économistes dans la deuxième moitié du XIXème
siècle et début du XXème siècle. Ces modèles
s'inspirent de la loi de gravitation universelle de Newton (1680). Les auteurs
ont cherché à appliquer la loi de Newton dans laquelle deux corps
s'attirent l'un à l'autre avec une force qui est proportionnelle au
produit de leur masse et inversement proportinnelle au carré de la
distance qui les sépare à la démographie et à
l'économie.
Ensuite, la théorie de l'équilibre
général spatial de l'économie dont l'objetif est
d'analyser les conditions d'existance d'un équilibre de toute les
activités économiques considérées dans leur
interdépendance, et d'étudier les propriétés
d'unicité, de stabilité et d'optimalité d'un tel
équilibre.
La théorie de l'économie spatiale
publique, ici la non-neutralité économique de l'espace
entraine que les préceptes de l'économie classique ne sont plus
valides. Par exemple : la considération de l'espace remet en cause
le contenu habituel du concept du bien collectif pûr, puisque la
disponibilité d'un tel bien pour les usagers peut dépendre de
leur proximité par rapport aux points d'offre et être donc
inégale selon leur résidence.
Enfin, l'analyse des espaces économiques flous
et des comportements spatiaux imprécis, un espace
économique précis (à l'inverse des espaces flous) signifie
que cet espace a ou n'a pas certainses caractéristiques constitutives et
les agents économiques qui y vivent préfèrent ou ne
préfèrent pas une action possible à une autre. Cepndant le
monde réel est souvant imprécis, les espaces économiques
(comme les régions économiques, les aires d'influence, des
surfaces de marché, etc...) possèdent plus ou moins des
caractéristiques données. Ils ne sont pas souvent
délimités par des frontières nettes, ils se recouvrent
partiellement et il est difficile de les diviser. De la même
manière le comportement des individus n'est pas toujours clair. Le
modèle de Von Thûnen va ainsi être à l'origine de
nombreux modèles, les plus connus étant les modèles
d'économie urbaine.
ii. Les modèles
d'économie urbaine et d'économie géographique
ii.1. Les modèles d'économies
urbaine
L' économie urbaine a réellement
débuté avec les travaux des auteurs tels qu'Alonso (1964)
etPonsard (1988). Ces modèles trouvent leurs origines dans les travaux
de Von Thünen sur l'occupation du sol. Il constituent la base de la
Nouvelle Economie Urbaine (NEU), ces modèles sont également
connus comme modèles standards de l'économie urbaine.
Alonso fut le seul à tenter à l'époque
une approche générale d'affectation du sol, via une transposition
du système de Von Thünen à la localisation et à celle
des firmes urbaines. Toutefois, le modèle d'Alonso n'aboutit qu'à
une jjuxtaposition de modèles partiels, le plus connu d'entre eux est
celui de l'équilibre spatial du consommateur ou modèle de
localisation résidentielle (Ponsard,1899, op.cit ; Huriot,
1994).
Alonso introduit explicitement dans son modèle, la
distance au centre (CBD ou Central Business District) de
l'agglomération, dans la définiton des choix de localisation. De
plus , il fait l'hypothèse que tous les emplois sont au centre. Plus la
localisation est proche du centre, plus le prix du foncier est
élevé, mais les déplacements seront minimisés
(Aguilera-Belanger & Al, 1999).
Dans le modèle d'Alonso, les entreprises cherchent
à maximiser leur profit et les ménages leur satisfaction sous
contrainte budgétaire. Plus on s'éloigne du centre-ville, et plus
les coût de transport sont élevés et le prix du terrain
faible. Ménages et entreprises recherchent le meilleur compromis entre
ces deux dépenses.
Les modifications dans les infrastructures de transport
peuvent avoir un impact sur le coût de transport, une meilleure
accessibilité peut se traduire par une diminution du coût de
transport.
Comme nous l'avons indiqué, le modèle
théorique d'Alonso a été appliqué et validé
en particulier sur les localisations de l'habitat résidentiel. Mais pour
les localisations des activités, il se confronte à un certain
nombre de difficulté, liées à la détermination du
prix. Aguiléra-Belanger (2001) souligne ainsi que le prix de la
localisation n'est qu'un élément d'un coût global de
localisation. Une limite du modèle d'Alonso vient de l'hypthèse
de la localisation des emplois au centre. De manière plus
récente, l'économie géographique a tenté de
relâcher certaines hypothèses du modèle standard de
l'économie urbaine, jugées trop fortes et restrictives.
ii.2. Les modèles d'économie
géographique
L'économie géographique a pour objectif
d'apporter une réponse à la quetion suivante : qui (ou quoi)
se localise où ? « qui » (ou
« quoi ») fait référence aux agents
économiques (ou équipements) tels que les entreprises ou
ménages (ou les infrastructures publiques).
« Où » fait référence à des
zones géographiques variées allant de la ville au marché
regroupant plusieurs pays, en passant par les Collectivités
Territoriales Décentralisés (CTD) et les Régions.
L'objectif est d'expliquer pourquoi certaines activités
économiques choisissent de se localiser dans des endroits particuliers,
et également l'impact que ces multiples décisions ont sur
l'organiation territoriale de l'économie (Fujita &Thisse, 1997).
Plusieurs modèles ont été
développés pour répondre à différentes
questions (« pourquoi existe-t-il des forces poussant à
l'aggloméretion ou à la dispersion des activités
économiques ? pourquoi observe-t-on des regroupements
constitués d'agents différents ? ») (Fujita
& Thisse, 1997, op.cit.) et aux limites des modèles
d'économies standard urbaine (notamment les hypothèses de
rendement d'échelle non croissant, les externalités et la
concurrence spatiale). Il faut cependant remarquer, que les approfondissement
de ceux-ci ont donnés naissance à plusieurs autres approches donc
les plus important sont, la théorie d'agglomération et celle
d'externalité.
Le modèle des économies
d'aggllomération : Toutes les configuretions spatiales
d'activités économiques peuvent être vues comme le
résultat d'un processus impliquant deux types de forces opposées,
les forces d'agglomération (ou forces entripètes) et les forces
de dispersion dans le système productif. La concentration
géographique des activités qui apparaissent dans le
système productif. La concentration géographique des
activités économiques en certains lieux donne naissance à
un effet boule de neige cité dans Fujita & Thisse (1997,
op.cit.).
De plus en plus de producteurs veulent se localiser au
même endroit en raison des facteurs multiples qui permettent une
spécialisation de plus poussée du processus de production. De
même, l'installation de nouvelles entreprises incite de nouveaux
travaileurs à émigrer, car ils espèrent trouver un emploi
leur convenant mieux avec un salaire plus élevé. Plus
généralement, ces externalités dites marshallienne
((Marshall, 1890 ) cité dans Fujita & Thisse, 1997,op.cit)
trouve leur origine dans la production de masse (elles sont donc similaires aux
économies d'échelle), la formation de la main-d'oeuvre hautement
qualifiée provenant de l'accumulation du capital humain et de la
communication directe, une plus grande disponibilité d'inputs
spécialisés et l'existance d'infrastructures modernes.
Hoover (1936) en se fondant sur les travaux de Weber a
proposé une classification des économies d'agglomération
devenue standard en théorie de la localisation (Fujita & Thisse,
2003). Ainsi, il distingue les économies d'echelle existant (
à l'intérieur de l'entreprise, et dépendent du volume de
production de celle-ci), les économies de localisation (qui
sont associées aux entreprises appartenant au même secteur et
implantées au même endroit. Elles dépendent de la taille de
l'output de l'industrie en ce lieu), les économies d'urbanisation
(qui sont associées à la proximité de tous les
producteurs installéss en un même lieu. Elles dépendent du
niveau général d'activité en ce lieu.
Le modèle de shopping : ce
modèle est le lieu de localisation dans lequel ce sont les consommateurs
qui supportent les coûts de transport en se déplaçant vers
l'entreprise productrice du bien u'ils veulent acquerir. Depuis Hotteling
(1929, op.cit.) l'on admet que la concurrence par la clientel est une force
centripède (tant vers le centre) qui pousse les venduers à se
concentrer. Celui-ci à d'ailleur été à l'origine de
nombreuses controverses sur l'inefficacité de la libre circulation des
facteurs et ls biens, et donc de la concurrence parceque ce principe induit
l'idée selon laquelle les consommateurs sont confrontés à
des producteurs identiques du point de vue de leur localisation. Rappelons
alors que d'après le principe de la différenciation minimale,
deux entreprises qui cherchent à maximiser leur clientelle choisirons de
se localiser au centre du marché, et minimiser ainsi leur
différenciation spatiale et ce quelque soit la forme de coût de
transport lorsque les prix sont fixés.
Les modèles de livraison :
contrairement au modèle dit de shopping, ici ce sont les entreprises
qui assurent les coûts de transport qui du fait deviennent une variable
de leur processus de production. Les modèles de livraison trouvent donc
leur origine des analyses de la discrimination spatiale des prix dans un
contexte oligopolistique.
Les modèles avec
externalités :le concept d'externalité à
longtemps été utilisé pour décrire des situations
très différentes. Les externalités peuvent être
classées en deux catégories : les
« externalités technologiques » et les
« externalités pécuniaires ». Les
premières (technologiques) traitent des effets d'interaction qui se
produisent en dehors des marchés et affectent directememnt les
utilités des consommateurs ou les fonctions de production des
entreprises. Les secondes (pécuniaires) renvoient aux
bénéfices des interactions économiques qui se
concrétisent au travers des mécanismes habituels de marché
(c'est-à-dire, au travers de prix). Par conséquent , chaque type
d'externalité est susceptible de conduire à
l'agglomération des activités économiques. Une
agglomération économique est créée aussi bien au
travers d'externalités technologiques que pécuniaires, par
ailleurs souvent imbriquées.
Il faut remarquer que dans le modèle avec
externalité, seul les externalités technologiques sont prises en
compte. Dans ce cadre, les externalité visent à décrire
les équilibres spatiaux résultant des interactions hors
marché entre les entreprises et/ou les ménages. Les
externalités peuvent prendrent les deux formes suivantes : les
externalités de communication et les externalités spatiales. Les
externalités de communication décrivent explicitement les
relations de communication entre les agents, alors que les externalités
spatiales utilisent le concept d'accessibilité pour appréhender
de manière indirecte les effets générés par la
distance et qui ne sont pas captés par les prix.
Le modèle proposé par Fujita, Imai, et Ogawa
(Fujita & Thisse, 1997, op.cit) permet d'illustrer le mécanisme
basique de l'agglomératio impliquant à la fois des producteurs et
des consommateurs. La force d'agglomération réside dans
l'existance de communications entre entreprises autorisant l'échange
d'information. Une caractéristique importante de celle-ci est qu'elle
s'apparente à un bien public : l'utilisation d'une partie de
l'information par une entreprise ne réduit pas le contenu de cette
information pour le autres. Dès lors, l'échange d'information
à travers un processus de communication entre producteurs
génère des externalités positives pour chaque entreprise.
Si chacune des entreprises disposent d'informations différentes, le
bénéfice de la communication augmente généralement
avec le nombre de participants. De plus, puisque les communications mettent en
jeu des coûts croissant avec la distance, les bénéfices
retirés seront d'autant plus élevés que les entreprises
sont proches. Toutes choses égales par ailleurs, les producteurs tendent
à se regrouper pour faciliter la transmission de l'information, mais le
regroupement des entreprises dans une même région entraîne
des externalités négatives, c'est le cas avec la longueur du
trajet moyen d'un salarié vers son entreprise qui augmente, ce qui
conduit à son tour à une hausse des salaires et des rentes
foncières. De telles augmentations tendent à décourager
l'implantation d'autres producteurs dans la région
considérée. En conséquence, la distribution
d'équilibre des ménages et des entreprises est le résultat
de ces deux forces opposées.
Nous allons voir dans dans la deuxième sous-partie,
d'une part les facteur issuent de la théorie, qui contribuent à
la localisation des activités industrielles, puis nous distingueront les
les stratégies qu'adoptent ces industries pour le choix de leur lieu de
localisation.
SECTION II : FACTEURS ET
STRATEGIES DE LOCALISATION DES ACTIVITES INDUSTRIELLES
Un facteur de localisation peut-être défini
commet une variable qui agit habituellemnt sur les décisions et les
stratégies d'implantation d'un type d'activité urbaine. Ces
décisions sont éssentiellement celles des utilisateurs d'espaces,
les plus déterminantes, mais aussi celle d'autres intervenants
(promoteurs, financiers, pouvoirs publics etc...).
II.1 Facteurs de localisation des
activités industrielles
De manière générale, un facteur de
localisatin est un élément pris en compte lors du choix de
l'implantation. Il peut intervenir divers moments du processus de
décision : sélection des alternatives, comparaison des
alternatives ou choix final et comprendre les aspects quantitatifs (ex :
coût du bâtiment) et des aspects qualitatifs (ex :
qualité de l'environnement immédiat).
Le choix d'implantation des activités
économiques est le résultat d'un compromis et d'option parmi un
nombre plus ou moins grand de facteurs dont le poids et la diversité
varient d'une situation à l'autre. Car, « on choisit ce
qui convient le mieux à partir de ce que l'on veut et en fonction de ce
qui est disponible » (Merenne-Schoumaker, 2003).
II.1.1. Les
déterminants économiques des choix de localisation des
entreprises industrielles
Pour Fontagne et Mayer, (2005), une firme localise ses
unités de production là où elle espère qu'elles
seront les plus profitables. Les profits escomptés lors de la
localisation des activités productives sont expliqués par trois
ensembles de déterminants économiques.
Un premier ensemble de déterminants concerne les
variables influençant les coûts de production. Le coût du
travail est bien entendu central ici, mais beaucoup d'autres
éléments entrent dans la formation des coûts de production
; de plus les politiques publiques (fiscalité, subventions...),
régionales en particulier, peuvent intervenir sur ces coûts. Les
autres déterminants interviennent de façon plus complexe.
Le deuxième est la taille de la demande à
laquelle la filiale peut accéder selon sa localisation. Notons que le
niveau et la structure des coûts de transaction sont ici totalement
centraux. Dans une économie parfaitement intégrée, les
coûts de transaction sont nuls et la localisation d'une entreprise n'a
pas d'effet sur la demande qui lui est adressée : la distance, les
frontières, et plus généralement l'espace dans lequel
opère la firme, n'ont aucun impact sur ses échanges marchands.
À l'opposé, si les coûts de transaction sont très
élevés, la firme doit choisir entre des « îlots »
de demande quasi autarciques ; dès lors, seule la demande locale
intervient dans le choix de localisation. Naturellement, la
réalité se situe entre ces deux extrêmes, et le choix entre
plusieurs localisations prend en compte le potentiel de marché offert
par chacune.
Cette notion a été analysée par les
géographes (C. Harris, 1954), redécouverte et formalisée
par les spécialistes d'économie géographique (G. Hanson,
2005 ; M. Fujita et al., 1999). Dans le modèle D'Harris, le potentiel de
marché tient compte de la distance géographique: pour une
localisation donnée, il est égal à la somme des revenus
des différentes régions pondérés par l'inverse de
leur distance à cette localisation. Cette définition est
toutefois insuffisante sur deux points : elle ne tient pas compte des autres
barrières aux échanges (droits de douane, différences de
langues, déficit d'information sur les marchés étrangers,
etc.) ; elle ne tient pas compte non plus du fait que l'impact de la distance
varie selon les industries. Pour mesurer le potentiel de marché, les
travaux empiriques retiennent donc des estimations plus
élaborées des barrières aux échanges et utilisent
des données de branches.
Ce raisonnement nous amène au troisième grand
déterminant de la localisation : l'intensité de la concurrence.
Ici encore, les coûts de transaction sont importants. En leur absence,
chaque firme fait face partout à la même concurrence, le nombre et
la localisation des concurrents n'interviennent pas dans ses choix de
localisation. À l'inverse, en présence de coûts de
transaction, la distance protège de la concurrence et chaque firme
cherche à éviter les régions dans lesquelles sont
déjà présents de nombreux concurrents. Cette tendance
à éviter la proximité des concurrents a été
identifiée depuis longtemps par les théories de la
localisation (M. Fujita et J.F. Thisse, 2002). Cependant, les firmes peuvent
aussi rechercher les localisations où sont présentes d'autres
firmes. L'un des résultats les plus robustes des travaux sur les
choix de localisation est en effet que les firmes s'agglomèrent dans
certaines localisations, bien au-delà de ce que laisseraient attendre la
taille du marché et les coûts de production.
On peut encore faire une distinction de ces
déterminants en fonction du type de localisation. C'est ainsi qu'on peut
faire une différence entrela « localisation
ultra-urbaine » et la « localisation
surplu-urbaine ».
Dans la « loclisation
inter-urbaine », les facteurs influent sur les décisions
de localisation des entreprises en général, lorsqu'il s'agit du
choix d'une ville, touchent l'attrait de cette ville pour les affaire en cause.
Ces facteurs sont nécessairement différents (ou tout au moins
pondérés différemment) pour l'implantation d'une usine ou
pour l'établissement d'un siège social ou d'un bureau
divisionnaire.
Concernant la « localisation
intra-urbain », il faut d'abord distinguer les facteurs du
coté de l'offre de ceux du côté de la demande. Les facteurs
du côté de la demande sont les plus importants et les plus
étudiés,car c'est l'utilisateur d'espace qui dicte son choix de
localisation en fonction de ses exigences et de ses contraintes. Les facteurs
du côté de l'offre ont trait à l'espace lui-même et
aux conditions de localisation(les caractéristiques de l'infrastructure
et ses contraintes, aux voisinages avec ses aménités ainsi qu'aux
usages avoisinantes etc...). Il faut préciser que ces facteurs du
côté de l'ofrre ont un impacte non négligeable, car ils
conditionnent l'adaptation de la localisation.
Si les principaux facteurs de localisation sont de nature
externess, notemment ceux liés à l'espace
(accéssibilité, bassin d'employés potentiel, etc...), il
y'a aussi des facteurs interne à certaines entreprises ou à
certaines industries (types d'industrie, forme et organisation, dispersion
géographique, lieu de résidence des dirigeants, exigences en
stationnement etc...). Ces dernières ayant peut d'impacte dans la
localisation intr-urbain. Ce pendant, les facteurs externes sont aussi les plus
étudiés parce-que les planificateurs et les autres acteurs
urbains sont surtout intéressés aux variables qui peuvent
être influencés par leur intervention, Ceci dans le but d'orienter
en leur faveur (sur leur territoire ) les stratégies et même les
décisions de localisation des entreprises. C'est ainsi qu'on se
focalisera particulièrement sur le cas des entreprises industrielles.
II.1.2. Les facteurs
organisationnels et territoriaux oriantant les choix de localisation des
industries
D'après Merenne-Schoumaker (1991, op.cit.), la
localisation des activités économiques est influencée par
les caractéristiques des établissement (entreprises, firmes) et
par lescaractéristiques des territoires.
Figure 2 : fonctionnement du marché de
localisation des activités économiques

Source : http : localisation des
firmes/Les FMN_comprendre leurs stratégies de localisation
internationale_.htm
Figure 3 : Les déterminants de la
localisation

i. Les facteurs
caractérisant les entreprises
Le choix de localisation varie en fonction des
caractéristiques propres des entreprises et des établissements.
Mais chaque cas diffère des autres et il n'est pas possible de tout
envisager. Merenne-Schoumaker (1991) identifie 5 caractéristiques ; (1)
l'influence de la branche d'activité et de l'établissement et du
cycle de vie du produit, l'influence d'autres traits de l'établissement
: (2) la taille, (3) la fonction et (4) la nature de l'opération de
localisation dont il résulte ; (5) le niveau de présence
géographique des entreprises (firmes multinationales, firmes
étrangères des pas limitrophes, firmes nationales à
plusieurs sièges et les firmes locales).
i.1. La branche d'activité de l'entreprise et
le cycle de vie du produit
Il faut dire ici que la localisation des différents
types d'activités répond à des critères
spécifiques. Il est difficile d'établir des
généralités (de faire des synthèses) sur la
localisation des secteurs, à l'exception de quelques secteurs
particuliers comme la sidérurgie. Les industries des biens de
consommations se comportent plutôt comme les entreprises du secteur des
services et commerces. Les facteurs de localisation sont influencés par
les besoins des entreprises liés au cycle de vie du produit. Car les
grandes agglomérations des pays développés regroupent des
caractéristiques favorables au lancement de nouveaux produits. Alors que
les espaces périphériques et plus particulièrement le
Tiers Monde, sont plus adaptés à la fabrication de produits
à maturité.
i.2. La taille de l'entreprise
La taille de l'établissement a un impact sur les
exigences en main-d'oeuvre et en surface. En effet, plus la taille augmente et
plus la quantité de sites d'implantation qui peut convenir diminue. Car,
d'une part, les vastes terrains bien situés sont relativement rares et,
d'autre part, le nombre de travailleurs disponibles et les moyens de
communication doivent être suffisent dans la zone d'influence du site. Si
le site est bien desservi et les modes de transport sont rapides et peu
couteux, la zone d'influence augmente.
i.3. La fonction de l'entreprise
Il existe des différences entre la localisation des
activités du tertiaire industriel et des activités de production.
Les activités du tertiaire industriel cherchent à se localiser
à proximité des grands centres urbains et s'opposent souvent
à l'exurbanisation. Les fonctions du tertiaire ont plus besoin d'un
environnement urbain de qualité. A l'opposé, les activités
de production, notamment celles qui exigent peu de personnel qualifié,
se déplacent plus facilement et choisissent plus fréquemment les
petites villes ou les espaces ruraux. La disponibilité, la
réputation et le faible coût de la main d'oeuvre sont plus
attirants.
i.4. La nature de l'opération de
localisation
La nature de l'opération de localisation,
c'est-à-dire le type de situation qui conduit à la
décision d'une nouvelle implantation. Trois situations peuvent
être envisagées : la création d'un établissement,
l'extension d'une entreprise existante et le transfert d'une unité
fonctionnant déjà. Il existe des situations
intermédiaires, par exemple, le transfert peut concerner l'ensemble de
l'entreprise, seulement la production ou une activité bien
déterminée. Dans le cas d'une extension, les entreprises peuvent
chercher à minimiser la distance entre l'ancien et le nouvel
établissement, pour permettre l'arrivage des matières
premières, l'écoulement des produits et les contacts entre les
divisions. Dans le cas d'un transfert, différents facteurs peuvent
expliquer la limitation de la distance comme, la localisation de la
clientèle, le lieu de résidence de la main-d'oeuvre ou le cadre
de vie.
i.5. Le niveau de présence géographique
des entreprises
Merenne-Schoumaker (1991, op.cit) distingue quatre niveaux de
présence géographique, auxquels correspondent des comportements
nettement différents. Les localisations des firmes sont
différentes selon qu'elles soient des firmes multinationales, des firmes
étrangères des pays limitrophes, des firmes nationales à
plusieurs sièges ou des firmes locales.
Pour les firmes multinationales, la création
d'une nouvelle unité se réalise à partir d'une technique
déjà plus ou moins éprouvée et d'une certaine
expérience. La nouvelle implantation fait partie d'un réseau
complexe au sein de la firme. La société traite avant tout avec
les autorités nationales et est peu sensibles aux traditions
régionales.
Les firmes étrangères des pays
limitrophes, possèdent fréquemment un nombre restreint
d'établissements. Comme elles rencontrent souvent des difficultés
dans leur propre pays pour s'étendre, elles cherchent à se
localiser non loin des frontières afin de limiter les
déplacements entre leur nouvel établissement et la
maison-mère. Cette nouvelle localisation doit leur permettre de
résoudre des problèmes : main-d'oeuvre, terrain, financement,
réglementation, etc.
Les sociétés nationales disposent de
plusieurs établissements répartis sur le territoire. Le nombre,
la localisation et la nature de leurs activités influencent la
décision. Généralement, la nouvelle unité s'inscrit
dans un programme d'ensemble où le facteur marché joue un
rôle essentiel. Toutefois, certains transferts ou extensions peuvent
avoir pour premier mobile la résolution d'un problème
spécifique, notamment celui du recrutement de la main-d'oeuvre.
Enfin, les sociétés régionales ou
locales sont souvent des entreprises familiales disposant d'un seul
établissement. La création d'une nouvelle unité (ou le
transfert de la seule existante) constitue alors une véritable aventure.
Ces firmes connaissent bien leur milieu et elles sont très sensibles aux
aspects locaux. Elles entrent presque toujours en contact avec les
autorités locales ou régionales qui peuvent ainsi avoir une
influence importante
ii. Les facteurs
caractérisant les territoires
Merenne-Schoumaker dans « La localisation des
industries » (1991, op.cit) différencie deux niveaux d'analyse
territoriale : d'une part, le niveau des grands espaces économiques
et des pays, et, d'autre part, le niveau des régions, des
localités et des terrains. Pour cette analyse c'est le niveau des
régions, des localités et des terrains qui nous intéresse.
En effet notre analyse est réalisée sur le découpage le
plus fin du territoire qu'est la Collectivité territoriale
Décentralisée (CTD).
Au niveau des régions, des localités et des CTD,
nous pouvons identifier trois grands groupes de facteurs : le cadre
général, les facteurs de production et l'environnement
économique, humain et politique.
ii.1. Le cadre général
La situation géographique : c'est une
notion relative, car elle désigne la position par rapport à
d'autres lieux ou d'autres phénomènes localisés
(marché, voies de communication, etc.). Ce facteur a un impact plus
important au niveau régional ou local qu'au niveau national ou
international. Car à cette échelle les éléments de
polarisation des activités, des trafics, des populations et des
différences qualitatives dans les répartitions ont plus
d'importances (par exemple le rôle des ports maritimes ou des villes sont
loin d'être identiques). De plus, toutes les situations ne sont pas
équivalentes, notamment en ce qui concerne les infrastructures et
superstructures disponibles (certain dirigeants d'entreprises peuvent refuser
de s'installer à certains endroits malgré les avantages financier
que leur offraient des responsables publics) (Merenne-Schoumaker, 1991,
op.cip).
Le marché : Ce facteur joue un rôle
moins important à l'échelle régionale et locale
(Merenne-Scoumaker, 1991). Toutefois, certaines activités restent
très liées à l'air de circulation de leurs produits : lors
de coût de transport élevés (industries des besoins), quand
le produit perd rapidement de sa valeur (presse quotidienne).
ii.2. Les facteurs de production
Les transports et l'accessibilité : un
des facteurs le plus important pour les entreprises de l'industrie est le
transport : proximité aux axes structurants, les avantages logistiques
et l'accessibilité (facteur le plus important dans l'enquête
réalisée par Aguiléra-Belanger & al. (1999) cf. Annexe
1). Les coûts de transport varient selon les types d'activités.
Pour l'industrie, la localisation des usines est dépendante des
coûts du transport, si la part des coûts directs de transport dans
le prix de revient des produits dépasse 5% (Merenne-Schoumaker, 1991).
C'est pour cela qu'un grand nombre d'entreprises industrielles ont pour
objectif de minimiser les coûts liés aux transports. Les
entreprises sont de plus en plus exigeantes aux niveaux des infrastructures et
de l'organisation des déplacements de leurs marchandises et du
personnel. Les firmes désirent être bien desservies, pour cela,
elles doivent choisir entre plusieurs modes de transport (Merenne-Scoumaker,
1991). Mais les industries privilégient de plus en plus, la route et
l'autoroute comme mode de transport, car les infrastructures
autoroutières sont très accessibles. A l'opposé,
l'utilisation du rail et des voies d'eau intérieure ont baissé.
Les nouvelles zones d'activités ont une localisation
proche des autoroutes, ports et aéroports. Mais cette proximité
n'implique pas nécessairement leur utilisation (ces zones offrent des
avantages en matières de terrains comme des vastes surfaces à des
prix intéressants, l'écart avec la population et peu de
problèmes de voisinages). Les décisions de localisation, sont
aussi influencées par les services de télécommunications.
Car, si le pourcentage de couverture du réseaux n'est pas bonne, les
industries s'implantent moins que dans les zones où les réseaux
sont abondent et de qualité.
Grâce à l'accessibilité, les entreprises
disposent rapidement de tous les facteurs de production et des biens
intermédiaires dont elles ont besoin, en diminuant les coûts et le
temps de transport. Elle permet aussi de recueillir un maximum d'informations
stratégiques avec un avantage temporel sur leurs concurrents.
Les matières premières, l'eau et
l'énergie : la localisation des matières
premières et des disponibilités en énergie s'est restreint
ces dernières années en raison de mutation technique et
technologique (Mutation au sein des fabrications, par exemple la diminution des
quantités de matières premières et le développement
du recyclage ; Augmentation du nombre de matière intervenant au
sein même des fabrications (chaque matière n'intervenant parfois
qu'en quantité restreinte et se trouvant fréquemment à un
endroit différent des autres)).
Les modifications intervenues dans le domaine des transports
entraînent une diminution de l'importance relative des coûts et
l'augmentation des possibilités. Mais cela peut évoluer avec
l'augmentation du prix du pétrole. Avec la croissance des besoins et la
raréfaction des réserves, le rôle de l'eau a pris plus
d'importance. C'est pour cela, que les grands consommateurs d'eau s'implantent
en bordure (pour le refroidissement, les centrales électriques, la
sidérurgie et le montage automobile). Le problème de l'eau est
également qualitatif, car elle doit être d'une certaine
qualité notamment dans le secteur alimentaire.
Les disponibilités en terrains et
bâtiment : les entreprises ont des exigences croissantes en
espace, elles portent autant sur les quantités et la qualité. La
recherche de terrains équipés au prix peu élevé et
situé dans un environnement de qualité. Les bâtiments
disponibles sont un facteur de localisation, si le bâtiment est
récent ou en bon état il est facilement réutilisable. La
multiplication des parcs industriels et le développement de l'immobilier
industriel modifient la procédure de choix d'une localisation. C'est
ainsi que les zones d'activités ont un impact sur l'organisation des
territoires. Ces zones d'activités sont définies comme «
un ensemble de terrains acquis et regroupés par un maître
d'ouvrage, généralement public, parfois privé, et
préalablement équipés pour faciliter l'installation, le
fonctionnement et le développement d'établissements à
caractère économique ». Elles constituent donc un
enjeu majeur pour les entreprises par les espaces, les équipements et
les services qu'elles offrent pour leur implantation et leur
développement.
Les aspects qualitatif et quantitatif de la
main-d'oeuvre : la main-d'oeuvre est le principal facteur de
localisation pour la plupart des industries, cela provient de deux faits :
d'une part la diminution des contraintes classiques de production pour un grand
nombre d'entreprises et l'accroissement du poste main-d'oeuvre et d'autre part
une intervention de plus en plus marquée des pouvoirs publics.
D'après Merenne-Schoumaker(1991, op.cit), la main-d'oeuvre a quatre
aspects : la disponibilité, la qualification, la réputation
et le coût. La disponibilité joue un rôle au niveau des
grandes entreprises (difficultés de recrutement restreintes). La
disponibilité de la main-d'oeuvre à également un aspect
qualitatif en termes d'âge et de sexe (par exemple certaines entreprises
cherchent à recruter du personnel jeune). Du point de vue de la
qualification, les entreprises ont des exigences au niveau de la formation
requise, certaines entreprises rejettent les zones rurales ou au contraire
elles recherchent des zones où la qualification de la population est
moins poussée. La réputation de la main-d'oeuvre comprend des
éléments qualitatifs comme la régularité
(absentéisme), la rapidité (de formation dans le travail),
l'efficacité, la stabilité etc. Mais il est difficile
d'apprécier ces caractères correctement, l'appréciation de
la main-d'oeuvre sur ces points s'appuie parfois sur des images
stéréotypées ou des affirmations anciennes et peuvent
devenir totalement fausses. Le coût de la main-d'oeuvre est un
critère important de la localisation mais à pondérer par
la productivité.
ii.3. L'environnement économique, humaine et
politique
L' environnement économique : Le choix
d'une localisation peut être influencé par la recherche de la
proximité d'autres entreprises. La recherche de proximité peut
s'expliquer par les relations directes existant entre le nouvel
établissement et ceux implantés dans les environs. La prise en
considération du climat économique de la région, la
recherche d'un voisinage particulier (exemple : recherche des firmes de la
même nationalité, même activité, ou contraire des
petites firmes qui souhaitent se localiser à côté d'une
plus grande). Ce comportement des firmes a pour objectif de minimiser les
risques. La proximité des firmes a pour effet de dynamiser le milieu et
de créer des effets d'entraînement (incitation à la
modernisation, à l'innovation, à la création, etc.). C'est
l'intérêt des « pépinières »
d'entreprises. Ainsi, les économies externes jouent un rôle
important et complexe, elles sont les bénéfices collectifs que
perçoivent les entreprises du fait de leur position relative,
indépendamment de tout échange marchand. Car, comme nous l'avons
vu précédemment, les économies d'agglomération sont
composées des externalités de localisation et des
externalités d'urbanisation. Les économies de localisation
résultent de l'agglomération d'activités similaires ou
voisines et les économies d'urbanisation sont liées à la
diversité sectorielle sur le territoire.
Bref, Pour les entreprises liées à la
production, la recherche des économies d'agglomération par les
entreprises entraîne le développement de villes «
généralistes » ou technologiques. Les villes «
généralistes » sont définies par Aguilera-Belanger
& al. (1999, op.cit) comme des villes ayant des activités
industrielles diversifiées et parfois des compétences
spécifiques sur certaines filières. Les villes technologiques se
développant sur la base d'un secteur industriel,
spécialisé sur une technologie innovante. La recherche
d'économies d'agglomération est donc intéressante pour les
entreprises et ces économies d'agglomération peuvent
également attirer de nouvelles entreprises. Mais à partir d'un
certain seuil d'agglomération, ces économies peuvent se
transformer en déséconomies.
Les préoccupations et contraintes de
l'environnement : la prise de conscience des problèmes de
sauvegarde de l'environnement, les politiques d'aménagement du
territoire et de la protection de la nature restreignent les
possibilités de choix pour de nombreuses industries. Car, les mesures
concernant la protection de l'environnement deviennent un obstacle pour les
entreprises les plus polluantes. Mais les réglementations, les
concernant varient selon les pays, les villes et les régions. Les
entreprises les plus polluantes se déplacent des zones les plus
réglementés vers les plus tolérantes.
Le cadre de vie : le cadre de vie est un facteur
de plus en plus évoqué dans les travaux récents, mais il
est rarement défini. Merenne-Schoumaker le défini de la
façon suivante : « il regroupe les éléments
suivants : des coordonnées du cadre physique (beauté des
paysages, durée de l'ensoleillement), les conditions du
logement(disponibilité, prix et surtout qualité), l'attrait
touristique, la présence d'équipements dans les domaines de
l'enseignement (surtout université et école internationale), du
commerce, des soins médicaux, de la culture et des loisirs, etc. ; les
facilités d'accès à ces équipements ou aux sites
touristiques voisins (en particulier, les facilités de communication
avec la métropole ou la grande ville voisine) enfin, des facteurs
d'ambiance (nombre suffisant de personnes de catégories
socioprofessionnelles analogues, habitudes régionales, degré
d'ouverture du milieu aux nouveaux arrivants, etc.) ». Ces
éléments ne sont pas décisifs mais, à condition
économiques égales, ils peuvent emporter la décision. Les
régions et/ou communes font des efforts pour améliorer leurs
images de marque et pour tenter d'offrir un « plus ». La prise en
compte de ce facteur conduit les dirigent à choisir des localisations
proches des grandes villes.
L'intervention des pouvoirs publiques : Ici,deux
groupes d'interventions ont de l'importance (Merenne-Schoumaker, 1991) : les
interventions régionalisées du pouvoir central et les
interventions des dirigeants régionaux ou locaux. Tout d'abord, il faut
remarquer que la majorité des politiques régionales sont des
politiques d'incitation (mesures financières et fiscales, orientation
des investissements vers tel ou tel région, décentralisation des
pôles en croissance vers les périphéries en retard). Mais
leurs impacts sont faibles dans les régions en difficulté
malgré les aides, qui ne modifient pas l'image des régions qu'ont
les chefs d'entreprises des conditions minimales de fonctionnement. De plus,
l'avantage obtenu n'est pas permanent et ne peut pas être comparé
avec des avantages permanents comme l'infrastructure ou la qualification
élevée de la main-d'oeuvre. Les interventions des dirigeants
régionaux et locaux sont plus déterminantes, en raison de
l'importance accordée par les dirigeants d'entreprises aux «
structures d'accueil » et à une bonne collaboration avec les
autorités locales.
Il faut également remarquer que, nous avons pa ressorti
tous les eacteurs possible qui peuvent intervenir dans la localisation des
activités industrielles. Il existe encore biens d'autres, nous avons
relévé ceux qui parraissent important dans l'étude qu'a
réalise Merenne-schoumaker (1991), sur les facteurs qui influancent les
décisions de localisation des entreprises. C'est ainsi qu'on peut
ressortir les differents figures suivantes :

Figures 4 : Figure : les facteurs de
localisation des industriel

Source :http : localisation des
firmes/Les FMN_comprendre leurs stratégies de localisation
internationale_.htm
II.2. Les stratégies de
localisation des entreprises industrielles
Le choix d'une zone d'implantation dépend, comme l'on
vient de le voir d'un grand nombre de facteurs qui ont été dans
leur grande majorité étudiés dans des travaux
académiques. C'est ainsi que l'économie industrielle a
très tôt tenté d'expliquer la localisation des firmes, le
marketing quand-à lui, a cherché l'emplacement idéal des
commerces, la sociologie s'est penchée sur la constitution de
réseaux, etc... Malgré une multitude de travaux, la prise en
compte de la concurrence et de la transnationalisation, en tant que
stratégies de localisation des firmes industrielles, reste encore
marginale.
II.2.1. Les
stratégies de localisation vis-à-vis de la
concurrence
Le nombre d'options par rapport à la concurrence
apparaît limité, puisque seulement deux stratégies de
localisation sont envisageables : la proximité ou
l'évitement (S. Liarte, 2006). Ces deux stratégies permettent
d'atteindre des objectifs différents pouvant être de nature
pacifique ou agressive. Mais, si le nombre de stratégies est
réduit, la situation n'en est pas simple pour autant. Les entreprises de
distribution possèdent rapidement un grand nombre d'unités dans
leur réseau. La situation n'est donc plus binaire (proximité ou
éloignement). Des stratégies mixtes apparaissent puisqu'une
proportion du réseau peut être implantée à
proximité des concurrents alors qu'une autre proportion peut se
retrouver isolée. C'est ainsi qu'un réseau de distribution peut,
par exemple, conduire une stratégie coopérative sur une zone
géographique et une stratégie plus agressive dans une autre.
Enfin, les différents réseaux de distribution se trouvent dans
une situation d'interdépendance (Baumard, 2000) qui intensifie et
accélère les relations concurrentielles. Entrainant donc le fait
que, les implantations des uns vont avoir une influence sur celles des autres.
Ainsi, Les stratégies de localisation des entreprises
industrielles vis-à-vis de la concurrence sont très peu
nombreuses et très simples. Les enseignes peuvent choisir pour chacune
de leurs unités entre un emplacement isolé ou proche de la
concurrence. L'isolement traduisant une volonté d'évitement alors
que la recherche de proximité pouvant être synonyme de
coopération ou d'affrontement.
i. L'évitement
comme stratégie de localisation
Le premier objectif pour le réseau de distribution
désirant implanter une nouvelle unité, une fois le territoire et
le marché cible pénétrés, est de demeurer dans la
compétition. Il est important de ne pas provoquer ou d'initier une
attaque frontale avec les différents adversaires, car si elle intervient
trop tôt, elle peut s'avérer fatale. De plus, opter pour une
localisation différente de celles de ses concurrents permet de se
différentier. En effet, dans le cas particulier de la localisation,
où chaque consommateur n'accorde pas la même
préférence à un lieu géographique, il s'agit de
différenciation spatiale.
L'éloignement géographique est également
l'occasion de conquérir en premier un territoire. Cette situation
engendre des effets positifs qu'un nouvel entrant doit exploiter s'il veut
s'imposer comme un véritable acteur du secteur dans lequel il
évolue. Le pionnier peut, en arrivant le premier sur un marché
géographique, ériger des barrières à
l'entrée à travers la maîtrise d'un leadership
technologique. Le pionnier bénéficie également d'avantages
liés au comportement des consommateurs puisqu'il capte environ
l'ensemble de leur demande. Le changement a un coût pour les individus,
ce qui a pour conséquence de les rendre réfractaires à
tout changement de point de vente. En présence de coûts de
changement, les suiveurs doivent investir des ressources supplémentaires
afin d'attirer les clients.
Un autre avantage de l'isolement géographique est de
permettre d'occuper le premier les « meilleures » positions
et ainsi mettre en place une stratégie de préemption. En
concentrant des capacités de production ou de distribution
excédentaires sur un segment de population particulier, une entreprise
peut de ce fait dissuader la concurrence de pénétrer ce
marché.
ii. Les
bénéfices de la proximité géographique
Marshall (1920) a très tôt souligné
l'importance de certaines économies externes qui engendrent des effets
d'agglomération des industries (comme concentration géographique,
l'on peut citer : les districts marshalliens, les technopôles et les
pôles de compétitivité). Les économies
d'agglomération (Weber, 1929) naissent du partage des infrastructures
entre les firmes (transport, communication, etc.) et de la création de
synergies positives par la coopération entre entreprises. Une multitude
de travaux empiriques a montré l'existence de ces
phénomènes d'agglomération à travers l'étude
de nombreuses régions spécialisées dans un domaine
particulier (Italie du Nord, Sillicon Valley, Sillicon Glen, Route 128, etc.).
Même si les facteurs générateurs d'économies
d'agglomération peuvent différer, ce qui a été
vérifié pour la localisation des firmes industrielles, l'a
également été pour les commerces.
L'agglomération géographique est
réductrice d'incertitude tant pour les firmes que pour les consommateurs
(Weber, 1972). Pour les entreprises, le regroupement fournit, pour les entrants
les plus récents, des informations sur la faisabilité de leur
projet et sur l'existence de la demande par l'observation des firmes
établies. Le regroupement géographique permet également de
réduire le coût de recherche d'informations pour le consommateur.
Du fait du principe de l'effort minimum (Zipf, 1949), les consommateurs vont
privilégier les zones où l'offre est concentrée. Les
individus peuvent également regrouper leur visite et se déplacer
qu'une fois afin de minimiser leur coût de transport par achat.
Dans les industries de commerces, il existe des
externalités positives inter magasins (parfois appelées
externalités de demande) qui permettent un accroissement du chiffre
d'affaires (Fujita et Thisse, 2002). Le regroupement commercial
génère une consommation plus importante qui se répercute
sur l'ensemble des magasins.
iii. Stratégie de
syntèse
Il apparaît clairement que deux stratégies de
localisation sont envisageables : la proximité ou
l'éloignement. Ainsi, deux forces opposées régissent les
relations entre unités des différents réseaux de
distribution. Les entreprises doivent arbitrer afin d'aller dans le sens d'une
des forces et ce pour chacune des unités composant le réseau.

Tableau 15 : Les stratégies de
localisation des entreprises
Source : Sébastien Liarte
(2006)
L'existence de ces deux forces opposées conduit les
entreprises à hésiter entre le regroupement géographique
et l'éloignement. Les entreprises multi-unités n'optent que
très rarement pour une stratégie pure. Il s'agit en fait de
trouver le bon équilibre entre proximité et éloignement.
Une proportion du réseau de distribution est située à
proximité des unités adverses alors qu'une autre partie est
isolée.
Le choix d'une stratégie par une entreprise
dépend essentiellement de sa part de marché, du nombre de
ressources dont elle dispose et de sa légitimité. Or, ces trois
éléments dépendent en fait de la taille du réseau.
Le chiffre d'affaires et le résultat étant quasiment identiques
d'une unité à une autre, plus une entreprise possède
d'unités par rapport à ses concurrents, plus elle détient
de ressources et plus sa part de marché est importante. Il en est de
même pour la légitimité puisqu'elle est accordée aux
entreprises les plus visibles, et celles ayant un pouvoir de négociation
le plus fort avec les différents acteurs du marché.
II.2. Les stratégies de
localisation transnationales
Dans cette sous partie, nous voulons montrer que la
transnationalisation peut être le résultat de la stratégie
mise en place par certaines firmes (stratégies pour contrer les firmes
en place, ou simplement pour étendre son champs d'action au-delà
des frontières du pays d'origine en empêchant ainsi l'entré
des concurrents potentiels sur d'autres espaces nationaux
II.2.1. Multi nationalisme
et comportements stratégiques
Les modèles mis en place pour illustrer ces types de
stratégies sont développés des travaux de Smith (1987).
Ces travaux reposent sur certaines caractéristiques : tout d'abord,
une firme est monopole dans un pays, alors qu'il existe un concurrent potentiel
localisé dans un autre pays ; ensuite, la modélisation de la
production repose sur l'existence de coûts
irrécupérables ; enfin, les firmes s'engagent dans
comportements stratégiques.
i. Présentation du
modèle de base de SMITH (1987)
Hypothèse de son modèle :
H1 : une firme a le choix entre exporter ou produire
à l'étranger sur un marché où un concurrent
potentiel peut entrer ;
H2 : les coûts irrécupérables sont
composés des coûts spécifiques à la firme
[nécessaire pour entrer dans le secteur (Recherche et
Développement) et des coûts de mis au point du produit], et des
coûts spécifiques à l'usinage (acquisition des machines,
des bâtiments, etc...).
H3 : la firme va s'implanter dans un pays
A et produire avec un coût irrécupérable
F (spécifique à la firme). La production est
réalisée avec un coût unitaire supposé constant
c. Pour vendre par exportation dans un pays
B, il faut un coût unitaire supplémentaire
s qui représente le transport ou éventuellement
les droits de douane (supposés proportionnels aux quantités
produites).
H4 : la création d'une nouvelle usine en
B, implique un nouveau coût irrécupérable
U (spécifique à l'usinage, c'est-à-dire
composé des machines et des bâtiments). Une fois l'usine faite, la
production se fait en B au même coût unitaire
qu'en A c'est-à-dire c.
H4 : la firme i doit choisir entre
produire en A et exporter ; ou produire en B, ce qui revient à 
H5 : supposons qu'une firme 2 du
pays B, soit concurrent potentiel (qui peut devenir effectif
en accèdent à la même technologie que la firme domestique).
Pour entrer dans le secteur, il lui faut F+U avant
d'espérer produire au coût c, c'est-à-dire

Ainsi, le marché en B est
décrit par une fonction de revenue ou recette , où le prix P est fonction des quantités
produites q. cette fonction est telle que la firme
1 trouve toujours profitable d'approvisionner
B soit étant seule, soit en duopole.
ii. Équilibre du
marché en situation stratégique de monopole ou de
duopole
En situation de monopole :
les fonctions de profit seront déterminées de manière
suivante,
Par exportation : (la quantité exportée qE
maximise son profit Ð1) ; produisant en
B (la quantité qp maximise le profit
Ð2).
De ce fait la firme sera multinationale si : . Autrement dit, la firme investira
à l'étranger si le coût d'exportation l'emporte sur le
coût spécifique à l'usinage (ceteris paribus). Donc, tout
dépend de la rentabilité entre les deux modes d'approvisionnement
du marché étranger.
En situation de duopole :
Maintenant on suppose que la firme 2 entre sur le
marché. Les stratégies de la firme 1 peuvent se
dessiner à plusieurs étapes.
Si 1 joue en premier (choisi soit d'exporter,
soit de produire sur place), 2 décide en fonction du
choix de 1 d'entrer ou non sur le marché. Si les deux
firmes décident d'entrer sur le marché, il y'aura un
« comportement de type Cournot » (choix des
quantités à produire, ce qui déterminera leur profit).
Si la firme 1 est en situation de monopole en
produisant sur place, elle produit qp et en
monopole par exportation, elle produit qE. C'est
à partir de ces points que sont tracées les fonctions de
réaction de la firme 1. Les deux fonctions sont
parallèle car une fois les dépenses en coûts
irrécupérables effectuées, l'approvisionnement du
marché étranger est réalisé à des
coûts variables différents. Le décalage entre
R1' et R1 est
expliqué par le coût de transport.
L'équilibre du marché quand les deux firmes
produisent sur place est en et l'équilibre du marché quand une exporte est 
Le choix effectué par 1 n'est pas
indépendant de celui de 2, il dépend des gains
ultimes pour chaque firme découlant de la combinaison des
stratégies des deux joueurs (firmes).
Tableau 16 : La matrice des gains du duopole
dans une stratégie de localisation transnationale
Firme 2
Firme 1
|
N'entre pas
|
Entre
|
Exporte
|
|
|
Produit en B
|
|
|
Source : Smith (1987)
Il faut remarquer que :






Puisque 1 approvisionne le marché
B par son choix, le profit associé est toujours
positif. En revanche 2 n'est pas dans cette situation et ses
gains dépendent des choix réalisés par 1.
Si par exemple la firme 1 trouve que ses gains sont
hiérarchisés tels que alors dans ce cas 1 préfère être
exportatrice par rapport à la stratégie adoptée par
2 car les gains associés à cette
stratégie sont supérieurs à ceux de la production en
B, l'entrée de 2 dans ce cas reste non
profitable, Mais, elle peut choisir de produire sur place car ses gains dans ce
cas excèdent ceux obtenus en duopole avec un marché
approvisionné par exportation
Ð1Ep2.
Un pareil investissement à l'étranger est
surtout stratégique, car a pour but de prévenir l'entrée
dans le marché d'un nouveau concurrent. Le désir étant de
rester en situation de monopole. Par la suite, il y'a eu des extensions de ce
modèle de base par des auteurs tels que Jacquemin (1989), Acocella
(1992), Bughim et Vannini (1995), contribuant donc à construire et
à développer la « nouvelle théorie du commerce
internationale ».
II.2.2. Internalisation
des firmes comme stratégie de localisation dans un contexte multi
national
Les firmes multi nationales apparaissent comme des entreprises
qui internalisent les transactions à travers les frontières.
Beaucoup d'entreprises à ce niveau procèdent à une
organisation interne des transactions et fond très peu recourt au
marché. L'organisation interne fait référence à une
« intégration verticale » qui est
stratégie de subdivision des entreprises en filiale, ceci dans l'optique
de contrôler les points de production des matières première
à travers le monde. Ainsi, les firmes multi nationales passent par
l'internalisation pour ne pas être liées aux coûts du
marché (coûts liés au fonctionnement du marché)
CHAPITRE IV :INFLUENCE DES
FACTEURS D'ATTRACTIVITE SUR LA LOCALISATION DES ENTREPRISES INDUSTRIELLES DANS
LES COLLECTIVITES DU CENTRE.
Introduction
La région regroupe en son sein dix départements
et de plusieurs collectivités territoriales
décentralisées. C'est donc dire que la région est
dotée de ressources (latentes et actives), qui constituent des atouts
majeurs de l'attractivité de la région. Cependant, l'un des
constats qu'on peut faire en matière de localisation et
d'attractivité des différentes localités de cette
région, est le fait que la plupart des unités de production
industrielle qui se trouve dans la région sont regroupées dans
les collectivités territoriales du département du Mfoundi
(chef-lieu : Yaoundé). D'un premier regard, l'on peut dire que
département semble être plus attractif aux yeux des
opérateurs, investisseurs, industrielles etc... Lorsqu'il s'agit
d'investir, de s'implanter, ou se localiser dans la Région du Centre.
Ainsi, l'objectif de se mémoire étant de
déterminer les facteurs territoriaux de la région du centre qui
attirent et guident les choix de localisation des entreprises industrielles,
après qu'elle est fait le choix de s'implanter dans le centre.
C'est-dire, de déterminer les variables explicatives qui rendent telle
ou telle département attractif aux activités industrielles. Et
plus particulièrement, pourquoi le Mfoundi est le plus
sollicité.
Pour trouver les variables explicatives pour le modèle
de localisation nous avons recherché les facteurs de localisation dans
les travaux des théoriciens, mais aussi dans des études
empiriques et dans des enquêtes (enquête AGUILERA-BELANGER &
al., 1999).Comme nous l'avons signalé auparavant la localisation des
activités économiques dépend d'un nombre plus ou moins
grand de facteurs. Ces facteurs ont des rôles et des poids
différents selon les secteurs. De plus, nous disposons d'un nombre
important de variables. Il est nécessaire de convertir les facteurs en
indicateurs tangibles et de réaliser une présélection des
variables. La présélection des variables a été
réalisée à partir de traitements : corrélation
entre le secteur et les variables disponibles, nous avons essayé de
repérer les variables qui ont un lien avec les secteurs qui nous
intéressent.
Dans ce chapitre, nous exposerons dans la première
section les données et le modèle qui nous permettra d'effectuer
cette étude, et dans la seconde section, après avoir
effectué une régression économétrique par la
méthode des moindres carrés ordinaires (MCO), nous
présenterons les résultats et on analysera ces
résultats.
SECTION I : PRESENTATION DES
DONNEES DU MODELE ET CACULS STATISTIQUES
I.1. Présentation des
données utilisées pour le modèles
Les données utilisées pour le travail empirique
de ce mémoire, nous ont été données par l'INS qui
l'a extrait de la base de donnée d'une série de
déclarations statistiques et fiscales (DSF) que produisent chaque
année les entreprises du secteur secondaire, qui résume quasiment
le secteur industriel dans la région du centre. Ceci pour la
période allant de 2008 à 2013, c'est-à-dire sur une
série d'observation de 06 ans.
I.1.1. Présentation
et mode de construction d'une DSF
i. Présentation
d'une DSF
Une déclaration statique et fiscale est un document
financier dont tout entreprise faisant partir du régime du réelle
a l'obligation d'élaborer, lorsqu'elle monte ces états de fin
d'exercice. C'est un document qui présente fait preuve de la situation
financière et certaines appréhensions des entreprises, quant
à leur milieu financier, administratif, situation environnementale, et
certaines difficultés auxquelles elles font face. Elle résume les
rubriques définies dans le plan comptable.
ii. Le mode de
construction de la base donnée à partir de la DSF
La base de données issue des DSF telle que construite
par L'INS, résume en colonne l'ensemble des variables conduisant
à l'analyse financière de ces entreprises. On peut distinguer en
colonne, les variables telles que : le chiffre d'affaire, l'effectif total
employé, les clients, la consommation des matières
premières etc.... En ligne, on a les noms et les codes des entreprises.
Il faut également préciser que les données des
déclarations sont observées sur une longue période
(série chronologique ou sur plusieurs années).
I.1.2 Prestation des
variables et du modèle
i. Présentation des
variables
Les données utilisées pour construire nos
variables ont été extraites de la base de données des
déclarations statistiques et fiscales dont dispose l'INS. Il faut dire
que nous avons extrait les données relatives au secteur sur lequel nous
travaillons. C'est-à-dire le secteur industriel (secondaire),
Il faut également rappeler que nous avons mis en oeuvre
deux modèles, à cause du fait que les données que nous
avons reçues ne s'étendaient que sur 04 ans. Et les variables
explicatives que nous avons définies pour les deux modèles
tendent toutes à expliquer les raisons de l'attraction du nombre
d'entreprise du secteur dans la région du centre.
Tableau 17 :variables du premier
modèle (1)
Numéro
|
Codes variables
|
Libellé de la variable
|
1
|
NBR_ENTR
|
Nombre d'entreprises industrielles
|
2
|
EFF_TOT
|
Effectif total des employés du
secteur
|
3
|
SERV_EXT
|
Sévices extérieurs
|
4
|
CA
|
Chiffre d'affaire
|
5
|
CAPTL
|
Capital
|
Source : Traitement de
l'auteur
Tableau 18 :variables du second modèle
(2)
Numéro
|
Code variables
|
Libellé de la variable
|
1
|
NBR_ENTR
|
Nombre d'entreprises industrielles
|
2
|
CLIEN
|
Clients
|
3
|
MAT_PREM
|
Matière première et autres
approvisionnements
|
4
|
TRANSP
|
Transport
|
|
PROD_FABR
|
Produits fabriqués
|
Source : Traitement de l'auteur
Dans les deux modèles, la variable expliquée est
le nombre d'entreprises du secteur industriel de la région. Car, n
observant l'évolution de ce nombre sur toute la période
d'étude, on observe qu'il y'a une certaine augmentation. C'est ainsi
qu'on voudrait déterminer et étudier les facteurs ou les
variables qui poussent celles-ci à se localiser dans le centre, afin
d'appréhender les éléments qui rendent cette région
du Centre attractive aux yeux des industries.
ii. Présentation du
modèle
On peut citer trois grands types de modèles : le
modèle des MCO, le modèle à effet fixe et le modèle
à effet aléatoire connu aussi sous le nom de modèle
à composantes d'erreur, le modèle à coefficients
aléatoires, le modèle à structure de covariance.
Le modèle des MCO :
c'est le plus simple sur le postulat que les individus qui composent
l'échantillon sont rigoureusement homogènes c'est-à-dire
ne se démarquent les uns des autres par aucune caractéristique
spécifique. Dès lors, il n'y a qu'une composante au vecteur
Zi : la constante, commune à tous les individus. Le modèle
spécifié est :

Où les coefficients sont estimés sur la base
d'un échantillon à l'intérieur duquel les données
sont « empilées » sans égard par rapport aux
individus non plus que par rapport aux dates.
En terme matriciel et pour l'individu i on a encore :
.
Mais avec une matrice Zi à une seule colonne
dont tous les éléments sont égaux à 1 de telle
sorte que la constante a est la même pour tous les individus. A la
condition que le postulat d'homogénéité soit fondé
d'une part et que, d'autre part, les propriétés relatives
à « eit » soient vérifiées
(en particulier l'absence d'autocorrélation) l'estimateur MCO de
« b » est sans biais, convergent et de variance
minimum.
Le modèle à effets
fixes : Imagination que chaque individu présente des
caractéristiques propres susceptible d'affecter la relation
étudiée. Dans ce contexte
d'hétérogénéité des individus, une
spécification MCO sur données
« empilées » qui postule une même structure
XY quel que soit l'individu étudié induit un biais
d'omission : l'estimateur MCO des bk est biaisé et non
convergent (confère cours Econométrie III).
Deux cas de figure peuvent être envisagés :
d'une part, toutes les caractéristiques spécifiques sont
observables et quantifiables, d'autre part, certaines caractéristiques
ne le sont pas, quoiqu'on sache qu'elles existent.
Le modèle à effets aléatoires
(modèle à composantes d'erreur) : Une autre
manière d'aborder la question de
l'hétérogénéité des individus à
l'intérieur d'un échantillon en données de panel consiste
à interpréter le terme d'erreur comme étant la somme de
deux composantes (d'où la terminologie utilisée de modèle
à composantes d'erreur) :
- une première composante
« eit » similaire à celle qui apparaissait
déjà dans les modèles précités,
- une seconde, plus originale, postule que chaque individu se
démarque des autres par la réalisation d'une variable
aléatoire dont les caractéristiques (en particulière,
moyenne et variance) sont identiques d'un individu à l'autre. Ce type de
modèle est ainsi spécifié :
avec .
Attention, contrairement à ce qui se passe dans le
cadre du modèle à effet fixe pour lequel les individus se
démarquent les uns des autres par un élément constant. La
composante qui apparait ici n'est pas une constante mais bien la
réalisation d'une variable aléatoire. Bien sûr, comme on
sait que la présence d'une corrélation entre le terme d'erreur et
variables explicatives engendrent des problèmes de biais dans
l'estimation des coefficients du modèle. L'hypothèse sous-jacente
à l'usage d'un modèle à composante d'erreur est que :
la composante aléatoire spécifique qui n'est pas
corrélé avec les variables explicatives du modèle. Cette
hypothèse sous-jacente peut être suspecte dans certaines
circonstances. Imaginons par exemple qu'il s'agit d'expliquer le salaire d'un
individu. Au rang des variables explicatives on retrouvera sans surprise de
variables représentatives de l'ancienneté dans l'entreprise mais
aussi, et de manière plus intéressante, le nombre d'années
d'études ou encore le niveau de diplôme. L'élément
spécifique aléatoire est réputé rendre compte des
influences exercées par toutes les variables omises ou non observables,
au rang desquelles figurent vraisemblablement les qualités de
l'individu, dont on peut penser qu'elles ne sont sans doute pas totalement
indépendantes du nombre d'années d'études ou du niveau de
diplôme. Il est alors difficile de soutenir que cette composante
aléatoire est sans corrélation avec les variables explicatives
retenues.
Les modèles à coefficients
aléatoires : A vrai dire le modèle à
composante d'erreur se démarque du modèle MCO en cela que ce qui
est nécessairement constant dans le modèle MCO :
Devient aléatoire dans le modèle à composante
d'erreur :

On peut généraliser ce traitement
réservé jusqu'ici à l'élément constant et
à l'ensemble de tous les coefficients du modèle qui devient
alors : 
L'hypothèse qui est faite dans ce cas est que les
valeurs des coefficients peuvent différer aléatoirement d'un
individu à l'autre, quoiqu'en espérance ces coefficients soient
identiques.
I.2. Description statistique des
différentes variables et résultats
I.2.1 Analyses
statistiques des variables
A partir du logiciel « EVIEWS 9 » on n'a
pu ressortir les évolutions statistiques des différentes
variables utilisées dans notre modèle. Ceci pour mettre en
évidence l'aspect compétitif de la région du Centre pour
ce qui est de son attractivité industrielle. Les résultats sont
donc exposés par variables sur les 05 années d'observation (de
2008 à 2012).
Graphique 5 : Variable CAPITAL

Source : Traitement de l'auteur
Lorsqu'on observe l'évolution de la courbe de capital,
on remarque entre 2008 et 2009 il y'a eu une certaine diminution du capital des
industries dans le secteur secondaire de la région du centre. Ceci ayant
surement été dû au déficit en énergie
électrique enregistré dans la région en ce moment, Hors
à partir de 2010, on remarque un certain rebondissement de
l'évolution du capital dans le secteur, car avec les différents
investissements publics dans les infrastructures (énergie, eau,
transport, etc...), Le secteur qui est dépendant de ces ressources est
relancé.
Graphique 5 :
VariableCHIFFRE_D_AFFAIRE
Source : Traitement de
l'auteur
Le chiffre d'affaire du secteur présente également
la même particularité, c'est qu'elle est décroissante avant
2010, mais depuis cette année, le chiffre d'affaire du secteur
industrielle de la région du Centre, s'est vue augmenté d'une
manière vertigineuse avant de rencontrer une légère baisse
en 2012
Graphique 6 :
VariableCLIENTS

Source : Traitement de
l'auteur
Les clients du secteur industriel de la région du Centre
sont de plus en plus croissant. A part la période d 2012 a
légèrement été décroissance, ceci s'explique
sûrement par le fait que le secteur industriel de la région
bondé de plusieurs petites unités de production, qui lorsqu'on
cumule leur client donne ce résultat.
Graphique 7 :
VariableEFFECTIF_TOTAL

Source : Traitement de
l'auteur
L'effectif total des employés du secteur industriel de la
région du centre est en hausse depuis 2011. Ceci peut s'expliquer par le
fait que les petites et moyennes industries sont de plus en plus nombreuse et
emplois également un plus qu'au paravent, ceci pour satisfaire
l'énorme demande de la région du centre.
Graphique 8 :
VariableINVESTISSEMENTS

Source : Traitement de
l'auteur
Graphique 9 :Variable
MATIERES_PREMIERES_ET_AU

Source : Traitement de
l'auteur
L'investissement et la consommation de matières
premières et approvisionnes présent tous les deux des piques de
croissance en pratiquement 2009 et 2011. Après 2011 le taux
d'investissement commence à décroitre et les matières
premières à ne plus être trop consommés. Ceci peut
s'expliquer la rareté de plus en plus rare des matières
premières dans la région qui pousse les unités à ne
plus envisager les investirent dans l'acquisition d'équipement de
transformation.
Graphique 10 :
VariablePRODUITS_FABRIQUES

Source : Traitement de
l'auteur
Ce graphique montre l'évolution du niveau de production
du secteur industriel de la région du centre, pour ce qui est des
produits manufacturés du ce secteur. Ainsi depuis 2011, l'on observe une
certaine diminution de la production du secteur, qui pourrait être due
à la rareté des matières premières dans la
région.
Graphique
11 :VariableSERVICES_EXTERIEURS

Source : Traitement de
l'auteur
Graphique 12 : VariableTRANSPORTS

Source : Traitement de
l'auteur
Graphique 13 :
VariablesNOMBRE_D_ENTREPRISE

Source : Traitement de
l'auteur
Le nombre d'entreprises de secteur industriel de la
région est en augmentation depuis 2011, ce qui tend à montrer qui
la région semble être attractive, surtout ce secteur.
C'est ainsi que les calculs statistiques décrivant les
caractéristiques de l'attractivité du territoire, plus
particulièrement dans le secteur industriel est résumé
sous forme de tableau. (Annexe 2 à la fin du
mémoire).
SECTION II : RESULTATS DES
ESTIMATIONS ECONOMETRIQUES ET ANALYSES
Pour estimer notre modèle, nous avons construit deux
modèles comme nous l'avons précisé plus haut. Dans ces
deux modèles nous avons une seule variable expliquée qui est le
nombre d'entreprises présent dans le secteur industriel au centre. C'est
ainsi que notre modèle est un modèle à effet
aléatoire par rapport au secteur industriel. Les deux modèles
définis ont la structure suivante suivant :

Y : est la variable expliquée
ÓX : est la somme des variables explicatives
du modèle
å : est le terme d'erreur
i : est le secteur considéré,
c'est-à-dire le secteur industriel
t : est la série temporel ou la
période d'étude (05 ans)
Les modèles sont donc présentés comme
suit :
Modèle 1 (1)
Modèle 2 : (2)
Test de spécification de
Hausman
Dans un modèle de régression linéaire sur
données de panel, le test d'Hausman permet de tester la différent
entre le modèle à effet fixes et supposé
convergent sous l'hypothèse nulle et l'hypothèse
alternative ; et le modèle à effet
aléatoire, supposé convergent et efficace sous
l'hypothèse nulle mais non convergent sous l'hypothèse
alternative.
Les hypothèses du test sont donc les suivantes :
- H0 : Absences d'effet fixes
- H1 : Présence d'effet fixe
La statistique de Fisher calculé suit sous
l'hypothèse H0 une loi de Fisher. A cet effet l'hypothèse de
présence d'effets fixe ne sera pas rejetée lorsque la statistique
calculée est supérieure à la valeur critique lue sur la
table de Fisher.
La statistique du test est : , elle suit une loi de fisher.
Le principe du teste consiste à régresser les deux
modèles (modèle à effets fixes et modèle à
effets aléatoires) et d'étudier le comportement de résidus
afin de retenir le modèle le plus approprié.
II.1. Résultats des
estimations économétriques
Nous allons présenter et interpréter les
principaux résultats obtenus lors de l'estimation du modèle de
Berger et Nitsch [2008], qui met en exergue l'influence des
certaines variables sur le niveau d'attractivité des régions.
Il est important de rappeler que nous n'avons pas
trouvé nécessaire de vérifier la stationnarité des
variables sur données de panel. Car ; la composante temporelle
n'est que de 5 ans (2008-2012). Les estimations ont été faites
par la méthode des Moindres Carrées Ordinaires (MCO) avec
écart-types robustes sur la période, Ceci par la méthode
de White ; afin de corriger l'hétéroscédasticité
des erreurs et rendre les écart-types ainsi minimales. Car, il est
conseillé dans le cas où le panel est non cylindré
d'utiliser l'option robuste de manière à tenir compte de
l'hétéroscédasticité des erreurs, puisque la
variance des erreurs du modèle transformé n'est pas constante.
Modèle 1
Le modèle 1 a été estimé sans
effets fixes période ; étant donné la longueur des
séries (effets temps), mais en corrigeant
l'hétéroscédasticité. Il est globalement
significatif à 1%. On peut noter qu'excepté le niveau de commerce
illicite non compressible et le coefficient du niveau technologique et de
compétences que nécessitent les produits, toutes les variables
explicatives sont contributives, ou que tous leurs coefficients sont
significatifs à 1% au plus.
De l'estimation des modèles à effet
aléatoire et fixe, il ressort après réalisation du test de
Hausman que le meilleur modèle est le modèle à effet
aléatoire.
Le coefficient de la variable EFFECTIF_TOTAL est significatif
et positif à 1%. Aussi, l'effectif des employés dans les
entreprises du secteur industriel de l'économie Camerounaise, dans la
Région du centre contribue à accroitre le nombre d'entreprise de
cette Region. Ce qui est normal, ceci d'autant plus que le nombre
d'employé est susceptible d'augmenté avec le nombre d'entreprise
peu importe la taille de cette dernière.
MODELE 1
Modèle
aléatoire
Dependent Variable: NOMBRE_D_ENTREPRISE
|
|
Method: Panel EGLS (Cross-section random effects)
|
Date: 10/04/16 Time: 15:18
|
|
|
Sample: 2008 2012
|
|
|
Periods included: 5
|
|
|
Cross-sections included: 43
|
|
|
Total panel (balanced) observations: 215
|
|
Swamy and Arora estimator of component variances
|
White cross-section standard errors & covariance (d.f.
corrected)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
C
|
-364.7758
|
2.22E-11
|
-1.64E+13
|
0.0000
|
EFFECTIF_TOTAL
|
0.096262
|
6.77E-15
|
1.42E+13
|
0.0000
|
SERVICES_EXTERIEURS
|
3.86E-10
|
2.15E-23
|
1.79E+13
|
0.0000
|
CHIFFRE_D_AFFAIRES
|
9.79E-10
|
2.06E-22
|
4.75E+12
|
0.0000
|
CAPITAL
|
-1.82E-09
|
2.35E-21
|
-7.73E+11
|
0.0000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Effects Specification
|
|
|
|
|
|
S.D.
|
Rho
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Cross-section random
|
0.000000
|
0.0000
|
Idiosyncratic random
|
6.74E-12
|
1.0000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Weighted Statistics
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
1.000000
|
Mean dependent var
|
90.96175
|
Adjusted R-squared
|
1.000000
|
S.D. dependent var
|
60.71268
|
S.E. of regression
|
6.03E-12
|
Sum squared resid
|
7.64E-21
|
F-statistic
|
5.42E+27
|
Durbin-Watson stat
|
0.635654
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Unweighted Statistics
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
1.000000
|
Mean dependent var
|
90.96175
|
Sum squared resid
|
7.64E-21
|
Durbin-Watson stat
|
0.635654
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Modèle fixe
Dependent Variable: NOMBRE_D_ENTREPRISE
|
|
Method: Panel Least Squares
|
|
|
Date: 10/04/16 Time: 15:18
|
|
|
Sample: 2008 2012
|
|
|
Periods included: 5
|
|
|
Cross-sections included: 43
|
|
|
Total panel (balanced) observations: 215
|
|
White cross-section standard errors & covariance (d.f.
corrected)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
C
|
-364.7758
|
2.56E-11
|
-1.43E+13
|
0.0000
|
EFFECTIF_TOTAL
|
0.096262
|
7.34E-15
|
1.31E+13
|
0.0000
|
SERVICES_EXTERIEURS
|
3.86E-10
|
2.56E-23
|
1.51E+13
|
0.0000
|
CHIFFRE_D_AFFAIRES
|
9.79E-10
|
2.29E-22
|
4.28E+12
|
0.0000
|
CAPITAL
|
-1.82E-09
|
2.64E-21
|
-6.89E+11
|
0.0000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Effects Specification
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Cross-section fixed (dummy variables)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
1.000000
|
Mean dependent var
|
90.96175
|
Adjusted R-squared
|
1.000000
|
S.D. dependent var
|
60.71268
|
S.E. of regression
|
6.74E-12
|
Akaike info criterion
|
-48.41825
|
Sum squared resid
|
7.63E-21
|
Schwarz criterion
|
-47.68141
|
Log likelihood
|
5251.962
|
Hannan-Quinn criter.
|
-48.12054
|
F-statistic
|
3.78E+26
|
Durbin-Watson stat
|
0.636532
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Test de Hausman (Absence d'effet fixe)
Correlated Random Effects - Hausman Test
|
|
Equation: Untitled
|
|
|
Test cross-section random effects
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Test Summary
|
Chi-Sq. Statistic
|
Chi-Sq. d.f.
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Cross-section random
|
0.000000
|
4
|
1.0000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
** WARNING: robust standard errors may not be consistent with
|
assumptions of
Hausman test variance calculation.
|
** WARNING: estimated cross-section random effects variance is
zero.
|
|
|
|
|
|
Cross-section random effects test comparisons:
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Fixed
|
Random
|
Var(Diff.)
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
EFFECTIF_TOTAL
|
0.096262
|
0.096262
|
0.000000
|
1.0000
|
SERVICES_EXTERIEURS
|
0.000000
|
0.000000
|
0.000000
|
1.0000
|
CHIFFRE_D_AFFAIRES
|
0.000000
|
0.000000
|
0.000000
|
1.0000
|
CAPITAL
|
-0.000000
|
-0.000000
|
0.000000
|
1.0000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Cross-section random effects test equation:
|
|
Dependent Variable: NOMBRE_D_ENTREPRISE
|
|
Method: Panel Least Squares
|
|
|
Date: 10/04/16 Time: 15:18
|
|
|
Sample: 2008 2012
|
|
|
Periods included: 5
|
|
|
Cross-sections included: 43
|
|
|
Total panel (balanced) observations: 215
|
|
White cross-section standard errors & covariance (d.f.
corrected)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
C
|
-364.7758
|
2.56E-11
|
-1.43E+13
|
0.0000
|
EFFECTIF_TOTAL
|
0.096262
|
7.34E-15
|
1.31E+13
|
0.0000
|
SERVICES_EXTERIEURS
|
3.86E-10
|
2.56E-23
|
1.51E+13
|
0.0000
|
CHIFFRE_D_AFFAIRES
|
9.79E-10
|
2.29E-22
|
4.28E+12
|
0.0000
|
CAPITAL
|
-1.82E-09
|
2.64E-21
|
-6.89E+11
|
0.0000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Effects Specification
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Cross-section fixed (dummy variables)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
1.000000
|
Mean dependent var
|
90.96175
|
Adjusted R-squared
|
1.000000
|
S.D. dependent var
|
60.71268
|
S.E. of regression
|
6.74E-12
|
Akaike info criterion
|
-48.41825
|
Sum squared resid
|
7.63E-21
|
Schwarz criterion
|
-47.68141
|
Log likelihood
|
5251.962
|
Hannan-Quinn criter.
|
-48.12054
|
F-statistic
|
3.78E+26
|
Durbin-Watson stat
|
0.636532
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
MODELE 2
Le modèle 1 a été estimé sans
effets fixes période ; étant donné la longueur des
séries (effets temps), mais en corrigeant
l'hétéroscédasticité. Il est globalement
significatif à 1%. On peut toujoursnoter ici
qu'excepter le niveau de commerce illicite non compressible et le coefficient
du niveau technologique et de compétences que nécessitent les
produits qui ne toutes les variables explicatives sont également
contributive, ou que tous leurs coefficients sont significatifs à
1% au plus.
De l'estimation des modèles à effet
aléatoire et fixe, il ressort après réalisation du test de
Hausman que le meilleur modèle est le modèle à effet
aléatoire.
Ici le coefficient des variables CLIENTS et PRODUITS_FABRIQUES
sont significatives et positif à 1%. Ainsi, l'effectif des clients dans
les entreprises des secteurs industriel de l'économie camerounaise de la
région du Centre jumelé à l'augmentation de la production
des secteurs, contribuent à accroitre le nombre d'entreprises de cette
région. Ce qui est normal, car d'autant le nombre de clients du secteur
est susceptible d'augmenter, d'autant les entreprises sont susceptibles
d'accroitre leur niveau de production pour satisfaire la demande. Ce qui a pour
conséquence d'entrainer l'augmentation du nombre d'entreprises dans la
région, peu importe la taille de ces dernières.
Modèle aléatoire
Dependent Variable: NOMBRE_D_ENTREPRISE
|
|
Method: Panel EGLS (Cross-section random effects)
|
Date: 10/04/16 Time: 15:27
|
|
|
Sample: 2008 2012
|
|
|
Periods included: 5
|
|
|
Cross-sections included: 43
|
|
|
Total panel (balanced) observations: 215
|
|
Swamy and Arora estimator of component variances
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
C
|
184.7818
|
2.48E-10
|
7.44E+11
|
0.0000
|
CLIENTS
|
3.33E-09
|
3.84E-21
|
8.67E+11
|
0.0000
|
MATIERES_PREMIERES_ET_AU
|
-5.68E-08
|
3.24E-20
|
-1.75E+12
|
0.0000
|
TRANSPORTS
|
4.33E-08
|
1.36E-20
|
3.18E+12
|
0.0000
|
PRODUITS_FABRIQUES
|
5.02E-08
|
3.54E-20
|
1.42E+12
|
0.0000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Effects Specification
|
|
|
|
|
|
S.D.
|
Rho
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Cross-section random
|
0.000000
|
0.0000
|
Idiosyncratic random
|
1.24E-10
|
1.0000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Weighted Statistics
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
1.000000
|
Mean dependent var
|
90.96175
|
Adjusted R-squared
|
1.000000
|
S.D. dependent var
|
60.71268
|
S.E. of regression
|
1.11E-10
|
Sum squared resid
|
2.60E-18
|
F-statistic
|
1.60E+25
|
Durbin-Watson stat
|
2.619085
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Unweighted Statistics
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
1.000000
|
Mean dependent var
|
90.96175
|
Sum squared resid
|
2.60E-18
|
Durbin-Watson stat
|
2.619085
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Modèle fixe
Dependent Variable: NOMBRE_D_ENTREPRISE
|
|
Method: Panel Least Squares
|
|
|
Date: 10/04/16 Time: 15:28
|
|
|
Sample: 2008 2012
|
|
|
Periods included: 5
|
|
|
Cross-sections included: 43
|
|
|
Total panel (balanced) observations: 215
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
C
|
184.7818
|
2.48E-10
|
7.44E+11
|
0.0000
|
CLIENTS
|
3.33E-09
|
3.84E-21
|
8.67E+11
|
0.0000
|
MATIERES_PREMIERES_ET_AU
|
-5.68E-08
|
3.24E-20
|
-1.75E+12
|
0.0000
|
TRANSPORTS
|
4.33E-08
|
1.36E-20
|
3.18E+12
|
0.0000
|
PRODUITS_FABRIQUES
|
5.02E-08
|
3.54E-20
|
1.42E+12
|
0.0000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Effects Specification
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Cross-section fixed (dummy variables)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
1.000000
|
Mean dependent var
|
90.96175
|
Adjusted R-squared
|
1.000000
|
S.D. dependent var
|
60.71268
|
S.E. of regression
|
1.24E-10
|
Akaike info criterion
|
-42.58843
|
Sum squared resid
|
2.60E-18
|
Schwarz criterion
|
-41.85160
|
Log likelihood
|
4625.257
|
Hannan-Quinn criter.
|
-42.29072
|
F-statistic
|
1.11E+24
|
Durbin-Watson stat
|
2.619108
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Test de Hausman (Absence d'effet fixe)
Correlated Random Effects - Hausman Test
|
|
Equation: Untitled
|
|
|
Test cross-section random effects
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Test Summary
|
Chi-Sq. Statistic
|
Chi-Sq. d.f.
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Cross-section random
|
0.000000
|
4
|
1.0000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
* Cross-section test variance is invalid. Hausman statistic set
to zero.
|
** WARNING: estimated cross-section random effects variance is
zero.
|
|
|
|
|
|
Cross-section random effects test comparisons:
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Fixed
|
Random
|
Var(Diff.)
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
CLIENTS
|
0.000000
|
0.000000
|
0.000000
|
1.0000
|
MATIERES_PREMIERES_ET_AU
|
-0.000000
|
-0.000000
|
0.000000
|
1.0000
|
TRANSPORTS
|
0.000000
|
0.000000
|
0.000000
|
1.0000
|
PRODUITS_FABRIQUES
|
0.000000
|
0.000000
|
0.000000
|
1.0000
|
|
|
|
|
|
|
|
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|
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Cross-section random effects test equation:
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Dependent Variable: NOMBRE_D_ENTREPRISE
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Method: Panel Least Squares
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Date: 10/04/16 Time: 15:28
|
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|
Sample: 2008 2012
|
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Periods included: 5
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Cross-sections included: 43
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Total panel (balanced) observations: 215
|
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Variable
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Coefficient
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Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
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C
|
184.7818
|
2.48E-10
|
7.44E+11
|
0.0000
|
CLIENTS
|
3.33E-09
|
3.84E-21
|
8.67E+11
|
0.0000
|
MATIERES_PREMIERES_ET_AU
|
-5.68E-08
|
3.24E-20
|
-1.75E+12
|
0.0000
|
TRANSPORTS
|
4.33E-08
|
1.36E-20
|
3.18E+12
|
0.0000
|
PRODUITS_FABRIQUES
|
5.02E-08
|
3.54E-20
|
1.42E+12
|
0.0000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
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Effects Specification
|
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Cross-section fixed (dummy variables)
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|
|
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|
|
R-squared
|
1.000000
|
Mean dependent var
|
90.96175
|
Adjusted R-squared
|
1.000000
|
S.D. dependent var
|
60.71268
|
S.E. of regression
|
1.24E-10
|
Akaike info criterion
|
-42.58843
|
Sum squared resid
|
2.60E-18
|
Schwarz criterion
|
-41.85160
|
Log likelihood
|
4625.257
|
Hannan-Quinn criter.
|
-42.29072
|
F-statistic
|
1.11E+24
|
Durbin-Watson stat
|
2.619108
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
II.2. Analyse du résultat
des estimations économétriques
Les modèles 1 et 2 sont
globalement significatifs. En effet, les statistiques de Fisher
calculées des deux modèles sont significatives au seuil de 5%
Modèle 1 : Il
ressort de ce modèle qu'au seuilde 5%, trois variables influencent
l'attractivité de la région du Centre :
-l'effectif total des employés du
secteur,
- les services extérieurs,
- et le chiffre d'affaire des entreprises du secteur.
Par contre, il faut préciser que de ces facteurs,
l'effectif total des employés est le facteur le plus influent. Car,
d'autant l'effectif des employés s'accroit, d'autant cela tend à
montrer qu'il y a augmentation du nombre d'entreprises du secteur dans la
région, d'autant que c'est une preuve tangible de l'attractivité
territoriale de la région pour les activités industrielles, toute
chose étant par ailleurs égale.
Modèle 2 : Il ressort de
ce modèle qu'au seuil de 5%, trois variables influencent
l'attractivité de la région du centre, mais n'ont pas un poids
assez conséquent. Il s'agit de :
- des clients (qui consomment considérablement les
produits du secteur),
- du transport (qui permet la facilité du transport des
matières et des produis dans la région),
- et les produits fabriqués.
Cela voudrait dire que sur toute la période
d'étude, la région du Centre a réalisé des
avancées considérables dans le domaine de l'attractivité
territoriale, lorsqu'on se base sur des variables issues de la base de
données des déclarations statistiques et fiscales des entreprises
du secteur industriel.
Conclusion de la seconde partie
Nous pouvons à partir des théories et des
stratégies de localisation présentées retenir celles qui
sont clés pour la localisation des industries. En ce qui concerne la
localisation, nous avons le prix du foncier, la distance au centre,
l'accessibilité et les économies d'agglomération.
Le prix du foncier est fonction de la distance au centre, plus
on s'éloigne du centre et plus le prix diminue. Dans le modèle de
Von Thünen, se localisent au centre, les produits qui peuvent payer la
plus forte rente. Dans la théorie d'Alonso, les entreprises cherchent
à maximiser leur profit et réalisent un arbitrage entre le
coût de transport et le prix du foncier. Plus on s'éloigne du
centre et plus le prix du foncier va diminuer, mais les coûts de
transport vont augmenter. Cependant, une amélioration de
l'accessibilité peut faire diminuer le coût de transport.
Il faut également relever que les économies
d'agglomération sont un concept important. Une force centripète
majeure de ces économies d'agglomération réside dans les
externalités. Les entreprises retirent des profits à se localiser
à proximité les unes des autres. Nous pouvons différencier
les externalités de localisation et les externalités
d'urbanisation. Les externalités de localisation résultent de
l'agglomération sur un même territoire d'activités de
secteurs similaires ou voisins. Les externalités d'urbanisation
résultent de la diversité sectorielle sur le territoire, de la
proximité de tous les producteurs. Hors mis ces facteurs, nous pouvons
également ajouter.
Dans le cas spécifique de la région du
Centre-Cameroun, il faut noter qu'une certaine variation positive des variables
liées aux fonctions de production des entreprises industrielles,
expriment un niveau d'attractivité de la région et de ses
localités. Niveau d'attractivité qui est perçu et
mesuré par des variables issues des déclarations statistiques des
entreprises de cette région.
CONCLUSION GENERALE
Au terme de cette étude, nous avons essayé de
montrer qu'au-delà des facteurs d'ordre économiques, financiers,
socioculturels, la dynamique de l'attractivité territoriale apparait
également comme un facteur déterminant de la localisation des
entreprises dans la région du Centre au Cameroun.
Dans le premier chapitre, à partir de l'analyse
théorique du concept d'attractivité territoriale, nous avons
expliqué comment dans un contexte de globalisation de plus en plus
marqué par la volatilité des implantations des entreprises, les
territoires se livrent à une concurrence acharnée sur le
marché de la localisation des activités économiques.
Chacun y développe une panoplie d'instruments et de politiques afin
d'attirer et de retenir le maximum d'entreprises. Du fait de la quête
d'un meilleur positionnement des territoires sur le marché d
l'implantation, certaines responsables territoriales font recours aux pratiques
de marketing territoriale (pratiques qui jusqu'ici étaient jadis
réservées au monde des entreprises) afin d'influencer en leur
faveur les décisions de localisation de entreprises. Toutefois, si le
politiques de marketing territoriale et autres instruments de politiques
d'attraction permettent aux territoires de capter les flux d'investissements.
Cependant, l'élément crucial pour toute stratégie
d'attraction des entreprises sur un territoire réside bien plus dans la
dynamique de la gouvernance locale.
Dans le second chapitre qui s'intéresse plus
particulièrement à ce phénomène
d'attractivité territorial, nous nous situons dans un cadre
régional et même locale, c'est-à-dire à
l'attractivité territoriale de la région du Centre-Cameroun.
Ayant donc passé en revue les facteurs d'attractivité tels que
défini par Merenne-Schoumaker (facteurs propres aux territoires et ceux
propres aux entreprises), nous transposons ainsi l'étude de ceux-ci
à la région du centre pour appréhender le niveau
d'attractivité territoriale en ce qui concerne l'attraction dans le
secteur industriel. Ce chapitre nous a ainsi permis de déceler les
principaux facteurs sur lesquels les acteurs et gouvernants des
collectivités et département de la région peuvent
s'appuyer pour continuer à améliorer le niveau
d'attractivité territoriale de la région.
A l'aune des développements théoriques et
empiriques effectués sur l'attractivité de la région du
centre dans la première partie du mémoire, nous avons dans le
troisième chapitre mis le point sur l'analyse de la localisation des
entreprises industrielle dans le Centre-Cameroun. Il ressort de nos
développements que la région du centre est essentiellement
constituée de petites unités de production (majoritaires) ou PMI
et de grandes unités (minoritaires), pour ce qui est du secteur
secondaire ou industriel. Cependant, en matière de localisation dans la
région, il faut insister sur le fait que ces unités de production
sont anormalement reparties entre les dix départements que compte le
Centre. Car le Mfoundi à lui seul regroupe pratiquement 90% de la
totalité des unités de production industrielles de la
région étudiée.
Par la suite, nous avons présenté un ensemble de
variables susceptible à notre avis d'influencer la localisation des
entreprises industrielle dans le Centre. Ainsi, les modèles
économétriques regroupant un ensemble de variables extraits de la
base de données des déclarations statistiques et fiscale des
entreprises du secondaire donc disposent l'INS, ont été
spécifiés sur la période allant de 2008 à 2012.
Après l'estimation économétrique effectuée sur ces
deux fonctions qui nous ont permis de percevoir le niveau d'attractivité
territoriale sur les entreprises industrielles dans la région, ceci
à partir des données de panel, y compris la mobilisation de
certains tests économétriques visant à respecter la
méthodologie en matière et d'avoir les résultats valables.
De ces deux modèles, certaines variables se démarquent par leur
effet explicatif de l'attractivité sur les entreprises industrielles
dans la Centre : il s'agit d'abord et surtout de l'effectif total des
employés du secteur industriel de cette région, ensuite des
clients, du chiffre d'affaire, des services extérieurs et enfin des
produits fabriqués.
En réponse à la question posée au
début de notre travail de recherche, à savoir : « quels
sont les facteurs expliquant l'attractivité des collectivités
territoriales dans la région du centre Cameroun ? », nos
développements théoriques et nos résultats empiriques
établissent le fait que cette attractivité est la
résultante non seulement des facteurs territoriaux, mais
également des performances des entreprises déjà
installées.
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vu le 13 septembre 2016
ANNEXES
RÉSULTATS STATISTIQUES SUR LES VARIABLES
UTILISÉES DANS LES DEUX MODÈLES
|
PRODUITS
FABRIQUES
|
CAPITAL
|
CHIFFRE
D
AFFAIRES
|
CLIENTS
|
EFFECTIF
TOTAL
|
INVESTISSE
MENTS
|
MATIERES
PREMIERES
ET_AU
|
NOMBRE
D
ENTREPRISE
|
SERVICES
EXTERIEURS
|
TRANSPORTS
|
Mean
|
8.71E+09
|
2.08E+10
|
1.43E+11
|
2.77E+10
|
3471.123
|
2.29E+10
|
1.54E+10
|
90.96175
|
5.15E+10
|
5.78E+09
|
Median
|
6.79E+09
|
2.08E+10
|
1.59E+11
|
2.59E+10
|
3321.548
|
2.57E+10
|
1.33E+10
|
102.6667
|
2.02E+10
|
5.93E+09
|
Maximum
|
1.88E+10
|
2.62E+10
|
1.64E+11
|
3.36E+10
|
4153.500
|
4.08E+10
|
2.57E+10
|
162.1395
|
1.78E+11
|
6.72E+09
|
Minimum
|
2.97E+09
|
1.76E+10
|
1.13E+11
|
2.22E+10
|
2592.639
|
2.51E+08
|
8.94E+09
|
15.41667
|
1.61E+10
|
4.44E+09
|
Std. Dev.
|
5.64E+09
|
3.04E+09
|
2.29E+10
|
4.28E+09
|
598.3444
|
1.32E+10
|
6.02E+09
|
60.71268
|
6.34E+10
|
8.23E+08
|
Skewness
|
0.870411
|
0.734676
|
-0.396020
|
0.198308
|
-0.106751
|
-0.513011
|
0.686679
|
-0.135496
|
1.495246
|
-0.480154
|
Kurtosis
|
2.366650
|
2.308513
|
1.186465
|
1.491310
|
1.581875
|
2.459850
|
2.076086
|
1.282072
|
3.243700
|
1.888624
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Jarque-Bera
|
30.74137
|
23.62448
|
35.08293
|
21.79966
|
18.42427
|
12.04433
|
24.54341
|
27.09637
|
80.64678
|
19.32624
|
Probability
|
0.000000
|
0.000007
|
0.000000
|
0.000018
|
0.000100
|
0.002424
|
0.000005
|
0.000001
|
0.000000
|
0.000064
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Sum
|
1.87E+12
|
4.47E+12
|
3.06E+13
|
5.96E+12
|
746291.5
|
4.93E+12
|
3.31E+12
|
19556.78
|
1.11E+13
|
1.24E+12
|
Sum Sq. Dev.
|
6.80E+21
|
1.98E+21
|
1.12E+23
|
3.92E+21
|
76615437
|
3.71E+22
|
7.75E+21
|
788810.2
|
8.60E+23
|
1.45E+20
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Observations
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215
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215
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215
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215
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215
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215
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TABLE DES
MATIERES
AVERTISSEMENT
i
DÉDICACES
ii
REMERCIEMENT
iii
RÉSUMÉ
v
ABTRACT
vi
SOMMAIRE
vii
LISTE DES SIGLES
ET ABRÉVIATIONS
viii
LISTE DES
TABLEAUX
ix
LISTES DES
CARTES ET GRAPHES
x
LISTE DES
FIGURES
xi
INTRDUCTION GENERALE
1
1- CONTEXTE
2
2-PROBLÉMATIQUE DE
L'ÉTUDE
6
3-OBJECTIFS DE RECHERCHE
7
4-HYPOTHÈSES DE RECHERCHE
8
5-REVUE DE LA LITTÉRATURE
8
6-MÉTHODOLOGIE DE L'ÉTUDE
10
7-INTÉRÊT DE
L'ÉTUDE
11
8-PLAN DE L'ÉTUDE
11
PREMIERE PARTIE :
APPROCHE THEORIQUE ET EMPIRIQUE DE
L'ATTRACTIVITE TERRITORIALE
3
CHAPITRE I : ATTRACTIVITE
TERRITORIALE
13
SECTION I : CADRE THEORIQUE DE LA
NOTION D'ATTRACTIVITE TERRITORIALE
14
I.1 les fondements théoriques de
l'attractivité territoriale
14
I.1.1 Le territoire : un concept
polysémique
14
I.1.2 Cadre d'analyse théorique de
l'attractivité territoriale
16
i. l'économie
industrielle
16
ii. L'économie spatiale
17
iii. La nouvelle économie
géographique (NEG)
17
I.2 Caractéristiques et indicateurs
d'attractivité territoriale
18
I.2.1 Les caractéristiques de
l'attractivité d'un territoire
19
I.2.2. Les acteurs soumis à
l'attraction des territoires
19
i. L'attraction d'un territoire sur les
personnes physiques
19
ii. Attraction des territoires sur les
investisseurs
20
I.2.3. Les facteurs de
l'attractivité d'un territoire
21
i. Les facteurs de l'attraction sur les
ménages
21
ii. Les facteurs de l'attraction sur les
investisseurs
23
I.2.4. Approches et indicateurs de
l'attractivité territoriale
24
i. La différente approche de
l'attractivité territoriale
24
ii. Les indicateurs ou
« baromètres » de l'attractivité
territoriale
27
SECTION II : L'ATTRACTIVIE ET LA
CONSTRUCTION DU PROJET TERRITOIRE
30
II.1 L'attractivité au sens des
territoires
30
II.1.1 L'attractivité d'un
territoire
30
II.1.2 Les composantes de
l'attractivité d'un territoire
31
i. Les composantes dites
« classiques » d'un territoire
31
ii. les composantes endogènes d'un
territoire
32
iii. le « soft
power »
32
II.2. Le marketing territorial comme outil
de construction de l'attractivité d'un territoire
33
II.2.1 Appréhension du concept de
« marketing territorial »
33
i. Le marketing mix
33
ii. Le marketing territorial
34
II.2.2 le marketing territorial comme outil
de construction et d'entretint de l'attractivité
territoriale
35
i. Marketing territorial et construction de
l'attractivité territoriale
35
ii. La marque territoriale comme une
application du marketing territorial
35
CHAPITRE II : ANALYSE DES FACTEURS
D'ATTRACTIVITE TERRITORIALE DANS LES COLLECTIVITES DE LA REGION DU
CENTRE
37
SECTION I : RECENSEMENT ET
PRESENTATION DES FACTEURS TERRITORIAUX EXLIQUANT L'ATTRACTIVITE DE LA REGION DU
CENTRE-CAMEROUN
38
I.1. Les facteurs d'attractivité
territoriaux de la région du Centre-Cameroun
41
I.1.1. Les facteurs d'attractivité
liés à la situation géographique et au
marché
41
i. La situation géographique de la
région du centre en générale
41
ii. Le marché
43
I.1.2 Les facteurs liés à la
production
44
i. Matières premières et
main-d'oeuvre
44
ii. Les consommations
intermédiaires
46
I.2. Les facteurs d'attractivité
liés aux aménités, à l'aménagement
territorial et au climat des affaires
47
I.2.1 Transports, infrastructures, et
internet
47
i. Les transports
47
ii. Infrastructures et utilisation
d'internet
49
I.2.2 Qualité et climat de
l'environnement des affaires dans la région de centre
49
i. Corruption et environnement
juridique
50
ii. L'environnement fiscal et
financier
51
SECTION II : LES FACTEURS
D'ATTRACTIVITE REPOSANT SUR CERTAINSES CARACTERISTIQUES DES ENTREPRISES
INDUSTRIELLES DE LA REGION DU CENTRE
55
II.1. Branche d'activité et taille
des entreprises industrielles comme facteurs d'attractivité
inhérente aux entreprises industrielles
55
II.1.1. La branche d'activité :
un élément déterminant dans la région du
Centre
55
II.1.2. La taille des
industries
57
II.2. Le niveau de présence
géographique des unités : un facteur d'agglomération
des entreprises du Centre.
58
II.2.2. Investissement direct
étranger en matière industrielle dans le Centre
59
CONCLUION DE LA PREMIERE
PARTIE
61
DEUXIEME PARTIE :
63
INFLUANCE DES FACTEURS DE L'ATTRACTIVITE SUR LES
STRATEGIES DE LOCALISATION DES ENTREPRISES INDUSTRIELLES DANS LES COLLECTIVITES
TERRITORIALES DU CENTRE AU CAMEROUN
63
CHAPITRE III : LA LOCALISATION DES
ACTIVITES INDUSTRIELLES
64
SECTION I : LES THEORIES DE LA
LOCALISATION DES ACTIVITES INDUSTRIELLES
64
I.1 La notion de distance, un
élément fondamental dans la localisation
65
i. Typologie des distances
65
ii. les sens de la distance
66
I.2 Les théories de la localisation
des firmes
67
i. Les paradigmes de Ponsard
67
ii. Les modèles d'économie
urbaine et d'économie géographique
72
SECTION II : FACTEURS ET STRATEGIES DE
LOCALISATION DES ACTIVITES INDUSTRIELLES
77
II.1 Facteurs de localisation des
activités industrielles
77
II.1.1. Les déterminants
économiques des choix de localisation des entreprises
industrielles
77
II.1.2. Les facteurs organisationnels et
territoriaux oriantant les choix de localisation des industries
79
i. Les facteurs caractérisant les
entreprises
80
ii. Les facteurs caractérisant les
territoires
83
II.2. Les stratégies de localisation
des entreprises industrielles
89
II.2.1. Les stratégies de
localisation vis-à-vis de la concurrence
89
i. L'évitement comme
stratégie de localisation
89
ii. Les bénéfices de la
proximité géographique
90
iii. Stratégie de
syntèse
91
II.2. Les stratégies de localisation
transnationales
92
II.2.1. Multi nationalisme et comportements
stratégiques
92
i. Présentation du modèle de
base de SMITH (1987)
92
ii. Équilibre du marché en
situation stratégique de monopole ou de duopole
93
II.2.2. Internalisation des firmes comme
stratégie de localisation dans un contexte multi national
95
CHAPITRE IV : INFLUANCE DES FACTEURS
D'ATTRACTIVITE SUR LA LOCALISATION DES ENTREPRISES INDUSTRIELLES DANS LES
COLLECTIVITES DU CENTRE.
96
SECTION I : PRESENTATION DES DONNEES
DU MODELE ET CACULS STATISTIQUES
97
I.1. Présentation des données
utilisées pour le modèles
97
I.1.1. Présentation et mode
construction d'une DSF
97
i. Présentation d'une
DSF
97
ii. Le mode de construction de la base
donnée à partir de la DST
97
I.1.2 Prestation des variables et du
modèle
98
i. Présentation des
variables
98
ii. Présentation du
modèle
99
I.2. Description statistique des
différentes variables et résultats
101
I.2.1 Analyses statistiques des
variables
101
SECTION II : RESULTATS DES ESTIMATIONS
ECONOMETRIQUES ET ANALYSES
108
II.1. Résultats des estimations
économétriques
109
II.2. Analyse du résultat des
estimations économétriques
116
CONCLUSION GENERALE
118
RÉFÉRENCES
BIBLIOGRAPHIQUES
121
ANNEXES
126
TABLE DES MATIERES
130
|