Intégration du Burundi a la communauté d'Afrique de l'est: bilan et perspectives( Télécharger le fichier original )par Jehova-Ile MBONITEGEKA & Emmanuel NIYOKWIZIGIRA Moulay Ismail de Meknes-FSJES - Diplome de licence en Economie et Gestion 2015 |
b. La conception libérale de l'intégrationSelon la conception libérale, l'intégration commerciale est assimilée à la libéralisation des échanges et des facteurs de production ; elle est analysée au regard de l'intégration mondiale et du libre-échange sans frontière. Cette conception voit l'intégration comme un déplacement de frontières nationales en se rapprochant du marché mondial. La théorie statique donne plus de valeurs aux créations et aux détours de trafic menant à l'optimum du second rang alors que la théorie dynamique accorde beaucoup plus d'importance à la concurrence, les économies d'échelle et les changements de termes de l'échange. c. La conception industrielle de l'intégrationSelon la nouvelle économie industrielle, l'intégration productive est la mise en place d'interconnexions par les acteurs en termes de projets sectoriels, de réseaux transnationaux, d'internalisation des relations dans un espace régional. Ces interconnexions sont rendues possibles par une convergence d'intérêts et une exploitation de ressources communes dans un espace géographique commun. Les flux financiers sous forme d'investissements directs étant des facteurs déterminants d'intégration régionale. « L'investissement direct international et le processus d'intégration productive régionale qu'il provoque conduisent à l'instauration de modes de division internationale du travail beaucoup plus complexes que ceux résultant de la seule logique des échanges entre nations »(Pottier, 1999, p.206). d. La conception géographique de l'intégrationSelon la conception territoriale analysée par l'économie géographique, l'intégration se caractérise par des effets d'agglomération11(*) et de polarisation12(*). D'un côté, l'intégration ou mondialisation réduit les distances géographiques ce qui diminue les transactions effectuées par les entreprises qui s'échangent des bien qui deviennent proches les unes aux autres. De l'autre elle crée la croissance dans des points variés de l'espace créé qu'on peut qualifier de stratégiques appelés « pôles ». Pour que des territoires aient entre eux des échanges, il faut des systèmes productifs permettant une taille de marché et des produits diversifiés. Mais il faut également qu'il y ait des infrastructures interconnectantes physiques ou transactionnelles (réseaux) et donc un capital spatial. Celles-ci conduisent plutôt à des effets de diffusion ou de contagion de la croissance en réduisant les coûts de transport, en favorisant les transferts de technologie ou en baissant les coûts de transaction. Cette diffusion peut se faire par le commerce extérieur13(*), par les investissements directs14(*), par les coordinationsnon marchandes15(*) ; les dynamiques de spécialisation l'emportent alors sur les effets d'agglomération. * 11C'est la possibilité de réaliser des gains de productivité dans la production grâce à la proximité géographique des entreprises les unes avec les autres. Les effets d'agglomération sont essentiellement dus au fait que les entreprises supportent des coûts dans leurs transactions quotidiennes (interactions, communications...) et qu'elles ont intérêt à se regrouper de manière à économiser ces coûts et à générer des externalités positives * 12La croissance s'opère en des points déterminés qu'il est proposé d'appeler pôles. Elle se propose de montrer le fonctionnement de la croissance et du développement comme phénomène de polarisation.(Béguin Hubert. ;Aspects géographiques de la polarisation. In: Tiers-Monde. 1963, tome 4 n°16. pp. 559-608.) * 13Transfert international des droits de propriété des marchandises * 14Transfert de droit de propriété des entreprises * 15 Internalisation au sein des firmes ou des réseaux « ethniques » |
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