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Intégration du Burundi a la communauté d'Afrique de l'est: bilan et perspectives

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par Jehova-Ile MBONITEGEKA & Emmanuel NIYOKWIZIGIRA
Moulay Ismail de Meknes-FSJES - Diplome de licence en Economie et Gestion 2015
  

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c. PIB par secteur d'activité

A l'échelle mondiale, le Burundi dispose d'une base exportable étroite et peu diversifiée et les quelques produits exportés le sont à l'Etat Brut avec une faible valeur ajoutée au niveau national. En amont, le système industriel n'est pas développé et demeure toujours à l'état embryonnaire bien qu'il soit toujours possible de tirer profit des nouveaux développements dans le cadre de la CAE et des perspectives qu'offre le secteur minier44(*). Le tableau ci-dessous présente l'évolution de certains secteurs avec leur contribution (en %) dans la constitution du PIB (nous retiendrons les années 2008 et 2013)

Tableau 5PIB par Secteur (% du PIB)

 

2008

2013

Agriculture, chasse, foresterie et pêche

41.4

39.4

Dont pêche

0.6

0.3

Mines

0.7

0.6

Manufactures

11.7

11.0

Electricité, gaz et eau

0.9

0.4

Construction

3.5

3.9

Vente en gros et de détail, hôtels et restaurants

6.7

8.3

Transports, entreposage et communications

3.5

4.5

Finance, immobiliers et services aux entreprises

16.0

15.5

Services des administrations publiques

7.3

8.0

Autres services

8.3

8.4

Source : Perspectives Economiques en Afrique 2014

Longtemps dominé par le secteur primaire, l'économie burundaise tend à se tourner vers le secteur tertiaire. Les services ont connus des développements importants ces dernières années avec une participation dans le PIB à hauteur de 40%. Ces mutations se manifestent particulièrement dans les secteurs de banques, des assurances, des postes et télécommunication, de l'hôtellerie et de restauration. Il est à noter que l'Ouverture du secteur bancaire avec l'entrée dans la CAE a contribué dans l'énergie observée dans ce secteur. Les institutions financières venues de la sous-région (KCB et CRDB) et de l'Inde (DTB) ont alimenté cette dynamique.

La présence du Burundi dans la CAE donc lui confère un potentiel énorme au développement de ces secteurs contributeurs de la croissance. L'objectif premier de la CAE étant de voir tous les pays membres réaliser une croissance et un développement durables, en favorisant un développement équilibré et harmonieux de leurs structures (les secteurs primaire, secondaire et tertiaire).

ï Au niveau du secteur primaire : Les états membres se sont engagés à élaborer des politiques communes de développement du secteur agricole afin de subvenir aux besoins alimentaire de la population. Pour y arriver, un processus d'harmonisation de leurs politiques agricole s'impose. L'objectif primordial étant d'arriver à une autosuffisance alimentaire grâce à une production agricole rationnelle. Au-delà de l'Agriculture et élevage, une coopération dans la résolution des questions liées à l'environnement et aux ressources naturelles sont abordées en concert en mettant sur pied des politiques communes à cet égard pour une bonne gestion de la faune et de la flore sauvages au sein de la CAE.

ï Au niveau du secteur secondaire :Le traité instituant la CAE préconise une amélioration de la compétitivité du secteur industriel en renforçant ainsi l'expansion du commerce des produits manufacturés en provenance des Etats membres afin d'aboutir à une transformation structurelle de l'économie qui favorisera le développement socio-économique général des Etats membres. Pour y arriver, les instances de la CAE se sont engagées à promouvoir une croissance industrielle auto-soutenue et équilibrée tout en encourageant l'apparition des entrepreneurs locaux. En plus, la CAE compte promouvoir des liens entre industries à l'intérieur de la Communauté par la diversification, la spécialisation et la complémentarité afin de multiplier les effets d'expansion de la croissance industrielle et facilité le transfert de technologie et la facilitation du développement des PME45(*), des industries de biens d'équipement en vue de bénéficier des avantages des économies d'échelles et des biens intermédiaires ainsi que les industries agro-élémentaires.

ï Au niveau du secteur tertiaire : Les Etats membres se sont engagés à converger leurs politiques dans le domaine de l'infrastructure et des services en élaborant des politiques coordonnées, harmonisées et complémentaires en matière de transports46(*) et de communications. Pour y arriver, ils se doivent d'améliorer et d'étendre leurs voies de raccordement et d'en créer de nouvelles afin de renforcer la cohésion physique des Etats membres et de promouvoir ainsi une plus grande liberté de circulation des personnes, des biens et des services au sein de la communauté. Les pays membres comptent développer les services dans le domaine de transport maritime, de l'aviation civile, les centres transitaires, agences en douane et agents maritimes, services postaux et télécommunications, météorologie et énergie. Des efforts importants seront également déployés dans le développement des ressources

Humaines, de la science et de la technologie en s'investissant dans l'Education et formation, science et technologie. Une coopération dans le domaine de la santé, de la culture, des sports et des activités sociales au sein de la Communauté est prévue dans la perspective de l'application de l'article (5) de la communauté définissant les objectifs de la Communauté de l'Afrique de l'Est.

Sur le plan économique, le Burundi a beaucoup à gagner en profitant de ces potentialités pour surmonter les goulets d'étranglement de sa structure économique. En cet effet, le Burundi pourra :

ð Participer aux projets et programmes du développement de la CAE,

ð Profiter de la tendance à la baisse du prix des produits de consommation,

ð Exploiter les opportunités qui s'offrent à la main d'oeuvre par l'ouverture du marché du travail (pays très dense avec un taux de chômage élevé)

ð Gagner la transparence quant aux règles administratives et de douanes grâce à l'harmonisation des structures et des règles de perception d'impôts et des droits de douane et appui dans la lutte contre la fraude et la corruption

ð Obtenir la confiance du secteur privé et l'arrivée des capitaux d'investissement.

* 44Sibaye Joel Tokindang, Daniel Gbetnkom,Perspectives économiques en Afriques, Burundi 2014, BAfD, OCDE, PNUD 2014

* 45 Petites et Moyennes Entreprises

* 46 Dans le domaine des transports, des projets d'Etude de la construction d'un chemin de fer reliant la Tanzanie au Burundi en Passant par le Rwanda (Document stratégie Pays p.11)

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo