b. Accès aux services
L'intégration économique peut favoriser la
fourniture et l'accès liés aux services. Pour ce qui est de
l'emploi, les services dans le domaine de l'éducation permettent d'avoir
des compétences avec une certaine amélioration liée
à une harmonisation du système éducatif. Mais la
productivité des travailleurs individuels et de la main-d'oeuvre dans
son ensemble, et par conséquent la capacité à tirer parti
des opportunités d'emploi et d'entreprenariat élargies, est en
rapport direct avec la disponibilité et les prix de l'eau potable, de
l'assainissement et des services de santé. Les incitations subissent des
modificationsà différents échelons, aux niveaux des
individus, des gouvernements nationaux, des autorités locales, des
fournisseurs du secteur privé et d'autres acteurs non étatiques.
Les individus adaptent leurs compétences en fonction des
opportunités qu'offre le nouveau marché du travail en s'offrant
des services de formation qui se développent avec l'intégration.
Il faut souligner aussi que le désinvestissement de l'Etat dans certains
services qui se voient octroyer au secteur privé peut présenter
des désavantages à certains ménages qui ne
bénéficient pas des avantages que l'intégration
était sensée leur apporter. Ce désinvestissement est
dû à la transition fiscale conduisant à la diminution des
recettes de l'Etat.Ainsi, sans avoir d'implication directe sur le plan de
l'égalité entre les genres, la réduction des prestations
fournies par l'État oblige pourtant certains ménages à
interrompre l'éducation de leurs enfants ; et les filles sont les
premières à subir les conséquences, car moins
favorisées que leurs frères, pour des raisons économiques
ou culturelles évidentes. Tout comme l'inégalité des
revenus, la privation relative de l'accès aux services peut aussi se
répercuter négativement sur le développement humain, et
induire chez certains le sentiment de ne pas jouir des mêmes
opportunités que leurs homologues dans d'autres domaines.
c. Autonomisation
L'une des avantages de l'intégration
économique et les échanges commerciaux est qu'ils
présentent un fort potentiel pour la création d'emploi et
l'autonomisation des individus.
Selon la définition du PNUD, un emploi récent
n'est pas seulement celui qui génère un revenu
élevé, mais plutôt celui qui apporte à celui qui le
détient un sentiment de fierté personnelle, la satisfaction
d'être capable de subvenir à ses propres besoins et à ceux
de sa famille et contribuer au bien-être de la société.
L'intégration économique permet aussi l'expansion des
opportunités économiques au profit des femmes contribuant ainsi
à leur autonomisation et participant intimement à la
réalisation du développement humain sous tous ses aspects,
notamment dans les domaines liés à la nutrition et à
l'accès aux services de santé et d'éducation. La
création de l'emploi profite aussi aux jeunes dans le sens où
elle contribue à éliminer durablement les comportements sociaux
négatifs tels que la constitution de gangs, la violence et la
criminalité.
Lorsque l'emploi ne parvient plus à
répondre aux attentes de celui qui le détient, ou lorsqu'il y a
l'apparition de rapports de force inégaux dans les processus
d'intégration qui menacent les droits des travailleurs,
l'autonomisation tombe en recul. La concurrence accélérée
peut aussi causer l'insécurité tant pour les entreprises que pour
les employés et surtout quand il n'y a pas de systèmes de
protection sociale, des régimes de prévoyance ou des dispositifs
d'assurance.
La libre circulation des hommes facilite les migrations
des travailleurs d'un pays à l'autre et favorise ainsi l'autonomisation.
De même, l'intégration avec d'autres pays augmente les incitations
et les pressions en faveur de la stabilité économique et
politique, car les pays relevant de l'intégration se retrouvent
regroupés dans des systèmes qui exigent la stabilité ou en
tirent parti.
De ces concepts et définitions, on remarque que les
théories émises par différents auteurs selon
différentes approches ont quelque chose en commun : le plus
apporté par l'intégration ou encore les effets positifs de
l'intégration. Selon les mêmes théories,
l'intégration est vue comme un outil de développement.Toutefois,
le phénomène d'intégration et son processus
découlent de plusieurs éléments notamment le contexte de
création du groupement régional, celui d'adhésion au
groupement régional mais aussi et surtout l'histoire économique
et culturelle des pays de la région. A cet effet, nous
présenterons plus tard, à partir d'un bref historique sur
l'économie burundaise et sur la CAE, le contexte et le processus de
l'intégration du Burundi dans la CAE.
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