1-2: Le processus de la diversification au Tchad
L'activité économique a connu une forte
croissance au début des années 2000 par les revenus provenant de
l'exportation du pétrole tchadien. De 2002 à 2003 l'expansion
économique a été en grande partie due au lancement du
projet pétrolier de Doba et la construction de l'oléoduc reliant
le bassin de Doba au terminal de Kribi sur la côte camerounaise. Cela
s'est traduit par une forte croissance du PIB pendant 4 à 5
années consécutives. La croissance globale du PIB a atteint une
moyenne de 10% par an de 2001 à 2003, nettement supérieure au
taux d'environ 2% réalisé pendant les trois années
précédentes. Elle atteint un record de plus de 33% en 2005 avant
de retomber à 8,5% en 2005. Les effets conjugués liés au
recul des activités d'extraction pétrolières, à la
baisse du prix du baril sur le marché mondial et aux troubles politiques
ont entraîné un recul de la croissance du PIB en 2007 (BEAC, FMI).
Cependant au niveau des zones rurales où vit plus de 80% de la
population, l'économie reste dominée par les activités
agricoles incluant les activités de
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l'élevage, de la pêche et dans une moindre mesure
des activités sylvicoles. La part de l'agriculture et de
l'élevage dans le PIB est passée de près de 50% à
19,3% en 2006, la contribution du secteur des hydrocarbures dans le PIB pour la
même période était de 47,7% (BAD, OCDE, 2008).
Traditionnellement, le Tchad est un pays importateur net car
il dépend du monde extérieur pour satisfaire ses besoins
énergétiques, en biens d'équipement et en produits
manufacturés. Une partie des besoins alimentaires destinée plus
particulièrement aux populations urbaines est également
importée. Jusqu'en 2003, les principaux produits d'exportation formelle
du Tchad étaient: le coton brut (75% des exportations formelles) et la
gomme arabique (16%). Avec l'avènement du pétrole au Tchad
à partir de 2004 et les difficultés de la filière
cotonnière, l'élevage a supplanté progressivement le coton
et occupe la deuxième place des produits d'exportation.
En effet, le processus de la diversification de
l'économie au Tchad peut être apprécié à
travers l'évolution de la structure des exportations. Cette approche,
qui consiste à considérer la notion de la diversification de
l'économie comme étroitement liée à celle de la
dynamique de ses exportations, peut se justifier, compte tenu de sa structure
de production, dominée par l'exploitation et l'exportation de produits
de base (Gros et al, 2006) 141 . En matière d'exportation,
les statistiques officielles du Tchad, prennent en compte essentiellement, le
coton, les produits de l'élevage et la gomme arabique. Les exportations
des autres produits tels que l'arachide, le sésame, les oignons ou
l'ail, les céréales et une partie de la gomme arabique ne sont
littéralement pas inclues ni dans les statistiques de la BEAC, ni
même dans celui de l'Institut Tchadien de la Statistique et des Etudes
Démographique (INSEED). Dans les statistiques commerciales et la balance
de paiement de la BEAC, et de la Banque mondiale on ne trouve que les
exportations empruntant des circuits formels.
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