Droit Public International et
Communautaire
MEMOIRE DE MASTER-RECHERCHE
Thème:
LES ETATS DE LA CEMAC FACE AUX DEFIS DE LA SECURITE HUMAINE
Présenté et soutenu publiquement
par :
TOUATENA SIMANDA Marius Judicaël
Le 30 septembre 2015
Sous la direction du Pr. METOU Miranda Brusil,
Agrégée des Facultés de Droit, Directeur du
Centre d'Etudes et de Recherches en Droit International et Communautaire
(CEDIC)
Membres du jury :
§ Pr. TCHEUWA Jean Claude (Président)
§ Pr. METOU Miranda Brusil (Rapporteur)
§ Dr. BALOCK Ruben (Membre)
AVERTISSEMENT
L'Université de Yaoundé II n'entend
donner aucune approbation ni improbation aux opinions émises dans ce
mémoire. Ces opinions sont considérées comme propres
à leurs auteurs.
DEDICACE
§ A feu mon oncle paternel André SIMANDA
très tôt disparu durant mon absence au pays et dont je n'ai pas
eu l'occasion de te voir pour la dernière fois, pour un repos
paisible de ton âme.
§ A mon père Samuel TOUATENA, pour la confiance
qu'il a placée en moi et pour les lourds sacrifices qu'il a constamment
consentis ces dernières années malgré les
difficultés que traverse notre pays afin que je puisse achever une
partie de mon aventure académique. Qu'il trouve ici l'expression de ma
profonde reconnaissance.
§ A ma chère maman Madame TOUATENA née
KOUZOUBANGUI Marie Chantal, pour qui notre survie n'a pas de prix.
Aucun mot ne saurait traduire à sa juste mesure leur
incomparable soutien.
REMERCIEMENTS
Je tiens à exprimer ici ma profonde gratitude et
mes plus sincères remerciements à mon directeur de
Mémoire, Madame le Professeur Miranda Brusil METOU, pour avoir
accepté diriger ce Mémoire, qui a toujours suivi avec
intéressement la réalisation de mes recherches, et surtout pour
sa constante disponibilité, son inconditionnel soutien quotidien et ses
précieux conseils. Son amour pour le travail bien fait me marquera
à jamais dans la carrière de chercheur que j'aspire.
Au corps enseignant de l'Université de Yaoundé
II et particulièrement aux enseignants de la Faculté des Sciences
Juridiques et Politiques qui, par leur conseil, leur sens de rigueur, ont
encadré cette promotion et qui n'ont cessé de nous apprendre que
la détermination est l'arme efficace, l'instrument principal de l'Homme
désireux de réussir, je vous remercie. Que vous soyez
assurés de ma reconnaissance sincère.
Aux personnels et Auditeurs du Centre de Recherche d'Etudes
Politiques et Stratégiques (CREPS), j'exprime ma reconnaissance pour
leur accueil ainsi que leur disponibilité qui m'ont facilité
la réalisation de ce travail.
J'exprime ma gratitude aux personnels de l'Ambassade de la
République Centrafricaine au Cameroun qui m'ont soutenu durant mon
séjour au Cameroun.
Ma reconnaissance va aussi à mon ami, frère et
compagnon de tous les jours Junior Fabrice DAGBINON pour sa
disponibilité et son aide précieuse dans la relecture et la mise
en page de ce travail.
A toi papa Jean Claude SIMANDA, pour tes aides et efforts
inconditionnels consentis à mon égard tous les jours pour la
réalisation de ce travail, je ne peux que te dire merci de tout mon
coeur.
A la communauté centrafricaine du Cameroun et plus
particulièrement à Mr Christian NDJEKOU, Mme Vivianne MANDA
KOUZOU, Mr. Mathurin ISSABE, Mr. Ferdinand HONISSE, Mr. Crésus
Bonaventure BASSANGANAM, Mr. Elyon Madrix DINFIO et Mademoiselle Tiffany
NGOMBE, pour l'encadrement multiforme et les conseils dont j'ai pu
bénéficier d'eux tout au long de mon séjour au
Cameroun.
Mais ce Mémoire est aussi le fruit de l'amour et
du soutien de mes frères et soeurs. Les longues périodes
passées à lire, à écrire et à correspondre
loin de vous ont pris sur le temps que doit un frère, et que doit un
aîné. En outre, il leur a fallu supporter mon absence et mes
exigences de silence, de calme et parfois d'oubli. Ce Mémoire
témoigne de mon amour pour eux.
RESUME
Pour pallier les besoins colossaux en investissements, une
prise en charge supranationale des questions sécuritaires est
nécessaire. C'est à cette gestion intégrée
qu'appelle le concept de la sécurité humaine
développé suite au rapport du PNUD sur le développement
humain de 1994. Dans son chapitre « Les nouvelles dimensions de la
sécurité humaine », le rapport recommande d'aller
au-delà des mécanismes traditionnels de gestion de la
sécurité et de prendre en compte la sûreté physique,
le bien-être économique et social, le respect de la dignité
humaine, la protection des droits et libertés fondamentales. La
sécurité est ainsi pensée par rapport aux conditions de
vie des personnes, leur accès à l'emploi et à la
santé, la stabilité politique et économique.
En effet, il existe diverses menaces contre la vie et la
dignité humaine, à savoir le flux des réfugiés
nés du conflit, la propagation des maladies infectieuses dans le
contexte de la mondialisation, entre autres. La pierre philosophale de la
sécurité humaine est de protéger des peuples contre ces
menaces et d'augmenter la capacité des individus et des
communautés de faire face aux problèmes.
Alors, à l'issue de ces travaux de recherche, nous nous
sommes arrivé à un résultat qui montre que, malgré
l'effort constant des Etats de la CEMAC pour garantir la sécurité
humaine, beaucoup de choses restent à faire ; car, l'effort
s'avère inefficace du fait du manquement de moyens, d'insuffisance
d'actions politiques ou bien de stratégies de lutte contre les menaces.
Du coup, cette inefficacité se manifeste par l'impunité et
l'insécurité accrues pour les populations, mais aussi par
l'extension de la pauvreté et de l'inégalité. Ce qui a
pour conséquence la persistance des menaces.
C'est pourquoi, les ONG, bailleurs de fonds,
société civile, et autres acteurs doivent être
mobilisés et associés pour apporter des réponses par une
gestion intégrée des questions de sécurité humaine,
corollaire du développement durable.
ABSTRACT
To overcome the huge investment needs, supranational
management of security issues is more than necessary. It is this integrated
management called for by the concept of human security developed following the
UNDP report on human development in 1994. In his chapter "The new dimensions of
human security," the report recommends going au beyond traditional security
mechanisms management and take into account the physical security, economic and
social well-being, respect for human dignity, the protection of fundamental
rights and freedoms. Security is well thought in relation to the living
conditions of people, their access to employment and health, political and
economic stability.
Indeed, there are various threats against life and human
dignity, namely the flow of refugees born of the conflict, the spread of
infectious diseases in the context of globalization, among others. The
philosopher's stone of human security is to protect people against these
threats and increase the capacity of individuals and communities to cope with
problems.
For this work, we come to a result which shows that despite
the constant effort of CEMAC States to guarantee human security, many thing
remains to be done; because the effort is ineffective because of the breach
means, political actions or lack of strategy in the fight against threats. So,
this inefficiency is reflected in the increased impunity and insecurity for
people, but also by the spread of poverty and inequality. This has resulted in
the persistence of threats.
Therefore, NGOs, donors, civil society and other stakeholders
must be mobilized and associates to provide answers through integrated
management of human security issues, a corollary of sustainable development.
LISTE DES SIGLES, ACRONYMES ET
ABREVIATIONS
-AAPIC: Accords sur
les Aspects de la Propriété
Intellectuelle touchant au Commerce
-ACOTA: Afica
Contigency Opeations
Training and Assistance
-ACRI: African
Crisis Response
Initiative
-ADI : Actualité
et Droit International
-AEF: Afrique
Équatoriale Française
-AFP : Agence
France Presse
-ALPC : Armes
Légères et de Petit
Calibre
-APSA : Architecture de
la Paix et de Sécurité de
l'Union Africaine
- art.cit. : article
cité
-ASEAN : Association
Sud-Est Asia
Nations
-BCAH-NU : Bureau de
Coordination des Affaires
Humanitaires des Nations
Unies
-BIR: Bataillon
d'Intervention Rapide
-BLT: Bassin du
Lac Tchad
-BMATT: British
Military Training Assistance
Teams
-BNUB : Bureau des
Nations Unies au Burundi
-CADHP : Charte
Africaine des Droits de
l'Homme et des Peuples
-CADHP : Cour
Africaine des Droits de
l'Homme et du Peuple
-CBLT : Commission sur
Bassin du Lac Tchad
-CDS : Commission pour
la Défense et la
Sécurité de la CEEAC
-CEDEAO :
Communauté Economique
Des Etats de l'Afrique de
l'Ouest
-CEE :
Communautés des Etats
Européens
-CEEAC :
Communauté Economique des
Etats d'Afrique Centrale
-CEMAC : Communauté
Economique et Monétaire de
l'Afrique Centrale
-CENSAD :
Communauté des États
Sahélo-sahariens
-CER :
Communautés Economiques
Régionales
-CGC : Centre de
Gestion des Conflits de
l'Organisation de l'Unité
Africaine (UA)
-CICR : Comité
International de la Croix
Rouge
-CIISE : Commission
Internationale de l'Intervention et de la
Souveraineté des Etats
-CNU : Charte des
Nations Unies
-Coll. : collection
-COMESA:Common
Market for Eastern and
Southern Africa (Marché commun de
l'Afrique orientale et australe)
-CONAC : Commission
Nationale pour la lutte contre la
Corruption
-COPAX : Conseil de
Paix et de Sécurité
d'Afrique Centrale
-CPS : Conseil de
Paix et de Sécurité de
l'Union Africaine
-CREPS : Centre de
Recherche d'Etudes
Politiques et Stratégiques
-CSH : Commission sur
la Sécurité Humaine
-CSSDCA :
Conférence sur la
Sécurité, la Stabilité,
le Développement et la
Coopération en Afrique
-DDR : Désarmement,
Démobilisation et Réinsertion
(Réintégration)
-DFID: Department
For International
Development
-DIDH : Droit
International des Droits de
l'Homme
-DIH : Droit
International Humanitaire
- dir. : (sous la direction de)
-Dr.: Docteur
-DUDH :
Déclaration Universelle des
Droits de l'Homme
-€ : Euro
-EAC: East
African Community
-Ed.: Editions
- etc. : et cætera
-FACA: Forces
Armées
Centrafricaines
-FCFA: Franc de la
CommunautéFinancièreAfricaine
-FCO: Foreign and
Commonwealth Office
-FDS : Forces de
Défense et de Sécurité
-FFNUSH : Fonds
Fiduciaires des Nations
Unies pour la Sécurité
Humaine
-FIDH :
Fédération Internationale pour
les Droits de l'Homme
-FOMAC : Force
Multinationale d'Afrique
Centrale
-FOMUC : Force
Multinationale en Centrafrique
-G8 : Groupe de
discussion et de partenariat
économique de
huit
pays parmi les plus grandes
puissances économiques du Monde
-G20 : Groupe des pays
industrialisés et des pays émergents (20 pays au total)
-GCAC : Garde
Cotes d'Afrique Centrale
-GCJ : Garde
Cotes Japonais
-GIEC : Groupe
d'experts Intergouvernemental sur l'Evolution
du Climat
-GPIG : Groupe
Polyvalent d'Intervention de la
Gendarmerie
-GRINP : Gestion des
Risques Naturels et
Protection Civile
-HCR : United
Nations Higth Commissionner
for Refugees(Haut
Commissariat des Nations
Unies pour les Réfugiés)
-ICG : International
Crisis Group
-IDH : Indice de
Développement Humain
-IGAD:
InterGovernmental Authority
of Development
-Infra: ci-dessous
-IPH : Indicateur de
Pauvreté Humaine
-LRA :
Lord'sResistanceArmy
(Armée de la Résistance du Seigneur)
-MARAC :
Mécanisme d'Alerte
Rapide en Afrique
Centrale
-MGF : Mutilation Génitale
Féminine
-MICOPAX : Mission de
Consolidation de la Paix en République
Centrafricaine
-MINATD :
Ministère de l'Administration du
Territoire et de la
Décentralisation
-MISCA : Mission
Internationale de Soutien à la
Centrafrique
-Mlle : Mademoiselle
-Mme : Madame
-MONUSCO : Mission de
l'Organisation des Nations
unies en République démocratique du Congo
-Mr. : Monsieur
-NEPAD : Nouveau
Partenariat pour le Développement de
l'Afrique
-OCDE : Organisation de
Coopération et de Développement
Economique
-OCRB : Office
Central de Répression du
Banditisme
-ODM : Objectif de
Développement du Millénaire
-OI : Organisation
Internationale
-OIPC : Organisation
Internationale de Protection
Civile
-OMC : Organisation
Mondiale du Commerce
-OMP : Opérations de
Maintien de la Paix
-OMS : Organisation
Mondiale de la Santé
-ONG : Organisation
Non Gouvernementale
-ONR : Observatoire
National des Risques
-ONU : Organisation des
Nations Unies
- op.cit. : operecitato (dans l'ouvrage
cité)
-OTAN : Organisation du
Traité de l'Atlantique
Nord
-OUA : Organisation de
l'Unité Africaine
- p. : Page
-PDI : Personne
Déplacée Interne
-PIB : Produit
Intérieur Brut
-PIDCP : Pacte
International relatif aux Droits
Civils et Politiques
-PIDESC : Pacte
International relatif aux Droits
Economiques, Sociaux et
Culturels
-PME : Petite et
Moyenne Entreprise
-PNUD: Programme des
Nations Unies pour le
Développement
-PPTE : Pays
Pauvre Très
Endetté
-Pr. : Professeur
-RCA: République
Centrafricaine
-RDC :
République Démocratique du
Congo
-Rec. : Recueil
-RECAMP : Renforcement
des Capacités Africaines pour le
Maintien de la Paix
-RSS : Réforme du
Système de Sécurité
-$: Dollar
-SADC: Southern
African Development
Community
-SDN : Société
des Nations
-SIDA : Syndrome
Immuno-Déficitaire
Acquis
-Supra : ci-dessus
-UA : Union
Africaine
-UDEAC : Union
Douanière et Economique de
l'Afrique Centrale
-UE : Union
Européenne
-UEMOA :Union
Economique et Monétaire
Ouest Africaine
-UMA : Union du
Maghreb Arabe
-UNESCO : Organisation
des Nations Unies pour
l'Education, la Science et la
Culture
-UNFPA : Fonds des
Nations Unies pour la
Population
-UNOCA: United
Nation Organization of
Central Africa
-USD: United
States Dollar
-VIH : Virus de
l'Immunodéficience Humaine
-vol. : Volume
LISTE DES ANNEXES ET TABLEAUX
§ Annexe 1 : Carte des six pays de la CEMAC
§ Annexe 2 :Carte géographique de chaque pays
de la CEMAC
§ Annexe 3 : Images des enfants soldats en
République Centrafricaine
§ Annexe 4 : Image des réfugiés
nigérians au camp de Minawao dans la région de l`Extrême
Nord du Cameroun
§ Annexe 5 : Chiffres HCR prévisionnels pour
certains pays de la CEMAC et Aperçu opérationnel sous
régional 2015- Afrique Centrale et Grands Lacs
§ Tableau1 : Indice de développement humain
des pays de la CEMAC et ses composantes
§ Tableau 2 : Evolution de l'indice de
développement humain des pays de la CEMAC, 1980-2013
§ Tableau 3 : Indice de développement humain
ajusté aux inégalités des pays de la CEMAC
§ Tableau4 : Indice d'inégalité de
genre des pays de la CEMAC
§ Tableau5 : Indice de développement de genre
des pays de la CEMAC
§ Tableau6 : Indice de pauvreté
multidimensionnelle des pays de la CEMAC
§ Tableau6 A : Indice de pauvreté
multidimensionnelle : évolution pour certains pays de la CEMAC
§ Tableau7 : Santé : enfants et
adolescents dans les pays de la CEMAC
§ Tableau8 : Santé de l'adulte et
dépenses de santé dans les pays de la CEMAC
§ Tableau9 : Education dans les pays de la CEMAC
§ Tableau10 : Contrôle et affectation des
ressources dans les pays de la CEMAC
§ Tableau11 : Compétences sociales dans les
pays de la CEMAC
§ Tableau12 : Insécurité personnelle
dans les pays de la CEMAC
§ Tableau13 : Environnement des pays de la CEMAC
§ Tableau14 : Evolution de la population des pays de
la CEMAC
§ Tableau15 : Indicateurs
supplémentaires : perceptions du bien-être
§ Tableau 16 : Légendes des pays CEMAC et des
classements IDH, 2013
SOMMAIRE
INTRODUCTION GENERALE
.......................................................................................1
PREMIERE PARTIE : UN EFFORT DE GARANTIE DE LA SECURITE HUMAINE
CONSTATE................................................................................................27
Chapitre I : L'ENCADREMENT JURIDIQUE ET
INSTITUTIONNEL
1
Section I : L'encadrement juridique de la
sécurité humaine
28
Section II : L'encadrement institutionnel
37
Chapitre II : LES INITIATIVES RETENUES POUR
ACCROITRE LA SÉCURITÉ HUMAINE EN AFRIQUE CENTRALE ET DANS LA ZONE
CEMAC
59
Section I : Initiatives africaines et le
soutien extérieur pour la sécurité humaine
60
Section II : Les initiatives des Etats de la
CEMAC
71
DEUXIEME PARTIE: L'INEFFICACITE AVEREE DES MESURES DE
PREVENTION ET DE RIPOSTE AUX MENACES A LA SECURITE
HUMAINE......................................78
Chapitre I : LES CAUSES ET LES MANIFESTATIONS
DE L'INEFFICACITE DE PREVENTION ET DE RIPOSTE AUX MENACES A LA SECURITE
HUMAINE
79
Section I : Les causes de
l'inefficacité de riposte aux menaces à la
sécurité humaine
79
Section II : Les manifestations de
l'inefficacité de riposte aux menaces à la
sécurité humaine
81
Chapitre II : LES CONSEQUENCES DE
L'INEFFICACITE DE RIPOSTE AUX MENACES A LA SECURITE HUMAINE
98
Section I : La persistance des menaces
98
Section II : les perspectives
106
CONCLUSION
GENERALE.....................................................................
|
117
|
BIBLIOGRAPHE
.................................................................................
|
121
|
ANNEXES...........................................................................................
|
133
|
TABLE DES
MATIERES.....................................................................
|
157
|
INTRODUCTION GENERALE
Depuis la fin de la guerre froide, le bien fondé du
concept traditionnel (classique) de sécurité, basé sur la
protection de la souveraineté et de l'intégrité
territoriale de l'Etat contre les menaces militaires, commence à
être remis en question par la Communauté Internationale
lorsqu'elle s'est rendue compte de l'opportunité d'interpeller et
d'appréhender la question de l'insécurité au niveau des
individus. Dès lors, la sécurité n'est plus uniquement une
préoccupation des acteurs de la défense et de l'humanitaire, mais
de tout le monde faisant appel à une meilleure collaboration, devenue
possible, entre les individus, les instances gouvernementales en charge du
développement, des affaires étrangères, de la
défense, et à une réelle coopération entre Etats.
C'est dans ce contexte particulier qu'est apparu le concept de
sécurité humaine, devenue partie intégrante de l'agenda du
développement international peu de temps après1(*).
La sécurité humaine, concept relativement
nouveau est issue alors de l'émergence de la pensée politique
critique. Cette notion s'impose dans les années 1990, comme
un « principe directeur des relations
internationales»2(*).
L'Afrique Centrale se présente sous la forme d'un point
d'interrogation qui ponctuerait le questionnement d'un continent que ses
potentialités économiques, culturelles et diplomatiques ainsi que
la richesse de son passé prédestinent aux premiers rôles
dans le monde, mais que la réalité présente sous un visage
moins resplendissant : celui d'une terre déchirée par de nombreux
conflits dont les conséquences directes jouent sur la
sécurité humaine. La question de la sécurité
humaine constitue donc un véritable « casse-tête africain
» aussi bien pour les acteurs locaux3(*) qu'internationaux4(*) qui s'y intéressent. Des approches de solution
n'ont pas manqué, allant de la solution militaire, peu respectueuse des
vies humaines, à la solution négociée qui fait appel au
génie créatif de l'Homme et de son intelligence, soucieuse de
préserver le genre humain en « imaginant » ou en «
inventant » des compromis inscrits dans des accords ou instruments,
essentiellement politiques.
Et donc, faisant partie intégrante de la CEEAC, il est
aussi normal de réfléchir sur la sécurité humaine
dans l'espace CEMAC ; tel est l'objet de notre sujet de recherche.
Les défis qui se posent à la
sécurité humaine en Afrique et plus précisément en
zone CEMAC et dont nous avons l'honneur de traiter dans ce travail sont
énormes. Ils ont entre autres noms, sécurité alimentaire,
sanitaire, mal-gouvernance, criminalité, inégalités
sociales, emploi des jeunes, faible couverture sociale, changement climatique.
Véritables freins au développement économique, ils posent
avec acuité le problème de la prise en charge des
préoccupations et du bien-être des populations. Au-delà de
la défense, de la sécurité publique et du maintien de la
paix, une gestion transversale des questions de sécurité est
cruciale pour les États et les populations africaines et de la CEMAC en
particulier.
C'est donc, à juste titre, que l'objet de notre
étude porte sur cette question traduite par un intitulé aussi
expressif qu'actuel : « Les Etats de la CEMAC face aux
défis de la sécurité humaine ». Il importe,
avant toute analyse approfondie, de présenter d'abord le contexte et de
justifier le choix d'un tel sujet (I). Ensuite, Il
apparaît également nécessaire, afin de dissiper toute
éventuelle confusion terminologique, d'aborder la clarification
conceptuelle du sujet de l'étude (II)avant la
délimitation de l'étude (III) et la revue de la
littérature (IV).Enfin, l'intérêt de cette
étude(V) nous amènera à
réfléchir sur la problématique (VI) et
à dégager l'hypothèse de recherche (VII),
la méthode ou approche du sujet (VIII) et à
annoncer le plan de notre travail (IX).
I-Contexte et justification de l'étude
Pourquoi chercher à justifier un thème dont
l'intérêt parait évident au regard de l'actualité
politique, économique et socioculturelle africaine marquée par
l'ubiquité des menaces qui existent sur le continent, notamment dans la
sous région CEMAC. Cette rubrique constitue l'élément
annonciateur de notre démarche scientifique censée
dévoiler notre mode de raisonnement ainsi que les moyens de recherches
utilisés pour conduire notre analyse, car comme l'enseigne le Doyen
Francis WODIE « Creusez le terrain de la recherche et rapidement
vous découvrirez plus ou moins profondément enfouies les
épaisseurs sur lesquelles trébuche la démarche
scientifique »5(*). Le contexte et la justification de notre étude
permettent de saisir les considérations générales sur le
sujet (A), l'évolution de la question
(B) et la préoccupation actuelle
(C).
A- Considérations
générales sur le sujet
La fin de la Guerre Froide, l'accélération de la
globalisation économique amènent à de nouvelles
réflexions sur le contenu de la sécurité et des
menaces.
Les « menaces » ou les causes d'instabilité
dans le monde, les origines complexes des conflits infra-étatiques
amènent à élargir le champ de la
sécurité au-delà du militaire : celle-ci devient
environnementale, économique ou sociétale.
Même si la base de la sécurité repose
encore largement sur les États, le développement des
échanges et coopérations, le rôle grandissant des unions
régionales `'et sous régionales'', des institutions
internationales amènent à concevoir, notamment dès 1982,
avec le rapport de la commission « Olaf
[sic] Palme6(*)», une approche plus large : celle d'une
sécurité globale. La place de la société
civile, des individus dans les échanges internationaux poussent aussi
à ne pas se contenter d'une sécurité
interétatique ou «internationale », mais à poser
le problème comme l'a fait le PNUD en 1994, de la promotion
du développement humain et d'une sécurité
humaine donc plus « transnationale ». «Dans ce
contexte, (...) la sécurité représente avant tout un
ensemble de valeurs. Que cherche-t-on à défendre ou à
promouvoir (l'Etat ou l'individu) ? Quels instruments (militaires ou
non-militaires) peuvent être utilisés pour réaliser les
objectifs de sécurité ? Quelles stratégies
(coopérative, conflictuelle ou coercitive) peuvent être
appliquées ? »7(*).
B- Evolution de la
question : de la sécurité militaire vers la
sécurité humaine, à la sécurité
humaine
Les dimensions militaires figurent depuis toujours au centre
des préoccupations de sécurité parce qu'elles se
rapportent à l'essence même d'une structure internationale
fondée sur l'Etat8(*). Qu'il s'agisse de souveraineté, de protection
territoriale ou d'application des lois, l'Etat demeure la
référence incontournable. Il se définit par ses
éléments constitutifs : une population, un territoire et un
gouvernement. En l'absence de contrôle effectif du territoire, la
souveraineté étatique n'est pas reconnue sur le plan juridique.
Dans le domaine militaire, la sécurité est ainsi orientée
en fonction des Etats car ceux-ci ont le monopole de l'usage légitime de
la force.
Deux raisons fondamentales expliquent cette situation
:
1. En se dotant d'armées nationales, les Etats-nations
ont construit un système international qui, depuis plus de trois cents
ans, fait reposer la sécurité sur la défense de
territoire, des populations et des ressources considérées comme
indispensables pour leur survie. En l'absence d'une autorité
supérieure, donc en condition anarchique, les Etats doivent composer ou
s'affronter entre eux pour gérer cette sécurité ;
2. L'Etat reste la principale unité de
référence dont les frontières, l'autorité politique
et le mode de fonctionnement sont définis par les acteurs de
sécurité. Même si les dimensions internes et externes
à l'Etat font conséquemment l'objet de fréquentes
contestations sécuritaires.
L'Etat maintient ses fonctions régaliennes sur le plan
militaire par la force. Pour Walt, rares sont des Etats, sans forces
armées qui vivent en relative sécurité. Il trouve que la
sécurité correspond tout simplement au phénomène de
la guerre. Pour simplifier à l'extrême, le Professeur de
science
politiqueCharles-Philippe David trouve qu' « il serait possible
d'affirmer que, sur le plan militaire, la stratégie d'un Etat repose sur
l'équation Menaces X Sécurité X Puissance
»9(*)
Quoique les menaces et les ennemis aient
considérablement changé, l'Etat conserve intact son appareil
militaire et sa volonté d'affirmer sa souveraineté. Dans le
secteur militaire « l'Etat est encore [l'acteur] le plus important
»10(*). Il
constitue l'objet de référence premier chaque fois qu'il est
question de menaces internes ou externes. En outre, les forces armées
sont toujours nationales, et difficilement intégrables au sein
d'institutions internationales. Les gouvernements et leurs appareils militaires
demeurent propriétaires des instruments qui, ultimement, décident
de la survie des États.
Pendant longtemps, la paix a été essentiellement
considérée comme absence de guerre et la sécurité
internationale comme synonyme d'absence d'une menace de nature militaire.
Dès lors, il suffisait qu'il n'y ait pas d'affrontement armé pour
que l'on se considérât en paix.
Cette conception de la paix et de la sécurité
internationales a été pendant 45ans adoptée par l'ONU. Le
système de sécurité collective mis en place par la Charte
de San Francisco reposait sur l'idée que la menace à la paix ne
peut être qu'une menace de guerre ou d'agression armée.
Ce faisant, l'introduction de la notion de
«sécurité humaine» constitue une rupture dans la mesure
où, en devenant «humaine», la sécurité englobe
également l'absence de dangers non militaires. A l'origine de cette
évolution, il y a le constat, depuis les années 90 avec la fin de
la guerre froide, que le véritable danger que court le monde n'est plus
vraiment une grande guerre, mettant en cause deux ou plusieurs armées
nationales, mais plutôt des conflits plus localisés,
limités à un pays ou à une région du monde. De
plus, ces conflits sont la plupart du temps des conflits armés non
internationaux, au mieux des guerres civiles, aux motivations ethniques ou
séparatistes (Rwanda, ex-Yougoslavie, Kosovo, Timor, etc.) dont la
plupart des victimes sont des civils.
De cette réalité, le Conseil de
sécurité, lors de sa réunion du 31 décembre 1992,
au niveau des Chefs d'Etat et de gouvernement, va redéfinir la paix et
la sécurité internationales ; il constate que : « La
paix et la sécurité internationales ne découlent pas
seulement de l'absence de guerre et de conflits armés. D'autres menaces
de nature non militaire trouvent leurs sources dans l'instabilité qui
existe dans les domaines économique, social, humanitaire et
écologique ». Il en découle que la notion de
«sécurité humaine» signifie que la
sécurité n'est plus envisagée au seul niveau des Etats,
mais qu'elle concerne aussi des individus et des groupes au sein de l'Etat.
Lorsque de tels groupes sont victimes de violations massives des droits de
l'Homme, on considère qu'il y a menace contre la paix et la
sécurité internationales (condition d'une intervention de l'ONU
à travers le Conseil de sécurité).
Le Programme des Nations Unies pour le Développement
(PNUD) définit la sécurité humaine dans le rapport mondial
sur le développement humain de 1994 en ces termes : « Depuis
trop longtemps les questions de sécurité sont réduites aux
menaces contre l'intégrité territoriale des pays...
sécurité de l'emploi, du revenu, sécurité
sanitaire, sécurité de l'environnement, sécurité
face à la criminalité : telles sont les formes que revêt
aujourd'hui la problématique de la sécurité humaine dans
le monde »11(*).
Le Rapport de 1994 introduit un nouveau concept de
sécurité humaine, qui assimile la sécurité aux
personnes et non aux territoires, au développement et non aux armes. Il
examine les différentes préoccupations liées à la
sécurité humaine, à l'échelle nationale et
mondiale. Ce Rapport cherche à aborder ces préoccupations
à travers un nouveau paradigme de développement humain durable,
basé sur les dividendes de la paix potentielles, sur une nouvelle forme
de coopération pour le développement et sur un système
d'institutions mondiales restructuré.
On commence alors à parler de sécurité
humaine. Boutros Boutros-Ghali12(*) et Kofi Annan13(*), tous deux anciens Secrétaires
Généraux des l'ONU, ont largement participé à
l'extension de ce concept en insistant sur le rôle fondamental de l'ONU
dans la protection de la dignité humaine. Au lendemain de l'intervention
de l'OTAN contre la Serbie, en juin 1999, Kofi Annan déclarait haut
que : « l'être humain est au centre de tout. Le concept
même de souveraineté nationale a été conçu
pour protéger l'individu, qui est la raison d'être de l'Etat, et
non l'inverse. Il n'est plus acceptable de voir des gouvernements flouer les
droits de leurs citoyens sous prétexte de souveraineté
»14(*). Lutter
pour l'intégrité de la personne constitue le but le plus
légitime de nos jours. Cette perception de la sécurité
semble prendre le contre-pied de l'approche classique focalisé sur la
sécurité de l'Etat en termes de capacité militaire et de
sauvegarde territoriale.
Dorénavant, ce qui prime, c'est mettre les individus
à l'abri de la peur et des vulnérabilités dont ils peuvent
faire l'objet, tant du point de vue économique, politique, social,
culturel ou environnemental. Ainsi, l'entrée dans le XXIème
siècle rimerait avec nouveau discours sécuritaire. Le monde de
souverainetés s'effilochant, un monde fondé sur la reconnaissance
croissante de l'individu s'ancrerait de manière significative à
la fois dans les paroles et les actions des politiques15(*).
Le concept de sécurité humaine
révèle en fait une nouvelle manière de concevoir la «
sécurité » au sein des sociétés politiques
(Etats, organisations internationales). La « sécurité
», c'est à la fois l'absence de danger et le sentiment d'une
certaine quiétude. Le qualificatif « humaine » traduit un
élargissement du concept de sécurité à l'être
humain qui s'appréhende désormais soit dans un sens large, soit
dans un sens restreint16(*).
C- Préoccupation
actuelle
L'espace CEMAC, constitué de six (6) Etats a connu
depuis un certain temps une histoire très mouvementée et
marquée par de nombreux évènements qui ont
fragilisé les Etats qui le composent et créent une
insécurité et de même une instabilité, surtout
politique, qui ont pour conséquence, l'infiltration des groupes
armés, la grande circulation des armes légères, le
terrorisme17(*). De
même, cet espace s'est illustré depuis sa création par une
spirale de crises militaro-politiques (Tchad, République Centrafricaine
dont la dernière de décembre 2012 s'est soldé par le
putsch du 24 mars 2013 avec la prise du pouvoir par la rébellion
séléka18(*))
dont les conséquences humanitaires ont été
désastreuses avec les graves violations des droits humains. A cela, il
faut ajouter aussi les questions de pauvreté, de santé, de
l'environnement, de mal gouvernance, de répartition des richesses
nationales.
Cependant, il faut également retenir que la
criminalité est allée grandissante, les droits de l'Homme ont
continuellement été violés ; l'inquiétude se
remarque par la persistance del'impunité et la précarité
des conditions de vie et le chômage.
Aujourd'hui, les défis à la
sécurité humaine sont nombreux et demandent l'intervention
collective des Etats de la sous région CEMAC mais également leur
collaboration. Ces défis peuvent être entre autres,
l'extrême pauvreté, la sécurité alimentaire, la
gestion de l'environnement, la gouvernance, la protection et la justice
sociales.
Les conflits violents nuisent à la
sécurité humaine, et la réflexion sur le système de
protection de l'individu doit se murir inlassablement dans la pensée de
chaque Africain.
La création récente du Conseil de paix et de
sécurité de l'Union africaine et les progrès
réalisés dans l'application du Mécanisme de
prévention, de gestion, de règlement des conflits, de maintien de
la paix et de la sécurité de la CEDEAO représentent des
avancées positives vers l'établissement d'un cadre de
sécurité africain qui soit à la fois complet et
cohérent. Cependant, leur adoption au niveau national, appuyé par
un soutien financier et logistique extérieur, reste cruciale pour leur
succès.
L'Union européenne (UE) s'est engagée à
fournir un soutien important à la nouvelle initiative de l'Union
Africaine sur la paix et la sécurité. Certains pays membres de
l'Organisation de Coopération et de Développement Economique
(OCDE) soutiennent également le développement d'une force de
maintien de la paix sous tutelle africaine. Néanmoins, les programmes
actuels de renforcement des capacités, financés par des bailleurs
bilatéraux et multilatéraux, doivent être davantage
coordonnés. Des efforts sont également menés pour que les
questions de prolifération des armes sur le continent et de
sécurité humaine soient inscrites à l'ordre du jour des
discussions du G8. Les pays du G8 pourraient jouer un rôle plus
stratégique dans le contrôle des flux d'armements vers les pays en
proie à des conflits violents et leurs voisins.
Mais, de tout cela, on constate l'absence réelle de
l'espace CEMAC dans toutes ces mouvances liées à la
sécurité humaine, notamment par la définition d'une
politique collective de lutte contre les menaces et même par la mise en
place des moyens effectifs en vue de faire face à ces défis.
Pour ce faire, il y'a lieu de mener des recherches pour
éclairer et étayer le degré de protection de l'individu
par les Etats membres de la CEMAC des menaces éminentes liées
à la sécurité humaine.
II-Clarification
conceptuelle
Avant de voir ce que c'est que la sécurité
humaine (B), il y a lieu de définir les termes du sujet
(A).
A- Définition des
termes du sujet
Etat : la notion de l'Etat, avec
E majuscule, est difficile à appréhender et en même temps,
la réflexion sur l'Etat doit être un aboutissement plutôt
qu'un point de départ, elle est appelé à couronner les
études de droit et de science politique qui peuvent être
menées à partir de quelques données
élémentaires19(*). L'Etat est à la fois ``une idée et un
fait'', une abstraction et une organisation. Il n'a pas de
réalité concrète, mais sa présence est sensible
dans la vie de tous les jours.
Le terme lui-même connait plusieurs acceptions :
§ L'Etat, c'est tout d'abord le pouvoir central par
opposition aux collectivités locales.
§ L'Etat désigne aussi les gouvernants pour
les différencier des gouvernés, il évoque les
pouvoirs publics dans leur ensemble : « l'Etat est responsable
du maintien de l'ordre ».
§ Enfin, on appelle Etat une société
politique organisée20(*).
Selon Raymond Carré de MALBERG21(*), l'Etat est un territoire sur
lequel vit une population donnée, laquelle est dirigée par une
puissance publique ou pouvoir politique.
Dans le dictionnaire encyclopédique, on assimile l'Etat
à toute entité politique constituée d'un territoire
délimité par des frontières, d'une population et d'un
pouvoir institutionnalisé22(*). Mais, en effet, toutes les sociétés
humaines ne forment pas un Etat. Dans l'analyse classique, on considère
qu'il n'en est ainsi que lorsque trois éléments sont
réunis : un pouvoir de contrainte, s'exerçant sur une
population, rassemblée sur un territoire.
Les Etats désignés dans ce
travail indiquent une pluralité d'Etats qui forme un ensemble commun
regroupé en forme d'organisations internationales, régionales ou
sous régionales.
CEMAC : est le sigle de la
Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale qui est
une organisation sous régionale créée le 16 mars 1994 par
un Traité constitutif, signé entre six pays d'Afrique Centrale
(Cameroun, le Congo-Brazzaville, le Gabon, la Guinée
Equatoriale, la République Centrafricaine et le
Tchad)23(*)
regroupés depuis 1964 dans l'Union Douanière et Economique de
l'Afrique Centrale (UDEAC)24(*).
Défis : peut être
définie littéralement comme toute provocation dans laquelle on
juge l'adversaire incapable de faire quelque chose25(*).
Sécurité : le
dictionnaire encyclopédique défini la sécurité
comme étant la situation dans laquelle quelqu'un, quelque chose n'est
exposé à aucun danger, aucun risque d'agression physique,
d'accident, de vol, de détérioration. Ou encore la situation de
quelqu'un qui se sent à l'abri du danger, qui est
rassuré26(*). Dans
un autre sens, le terme« sécurité » renvoie
d'abord à la sécurité nationale d'un État,
défini par un territoire bien délimité, une population et
par un pouvoir organisé s'exerçant à l'intérieur de
cette assiette territoriale. Et donc, porter atteinte à la
sécurité d'un État revient à menacer son
intégrité territoriale ou à déstabiliser le pouvoir
qui s'y exerce. A ce concept de sécurité, il faut associer les
notions de souveraineté et de non-ingérence. La
sécurité ou l'insécurité sur le plan international
se définit en partie par l'absence ou la présence de menaces
militaires à la paix mondiale.
Ainsi, pendant la guerre froide, le concept de
sécurité étatique ou militaire, pour la
quasi-totalité de la communauté, correspondait le mieux au
système, puisqu'il offrait des réponses adaptées aux
menaces à la sécurité susceptibles de surgir entre les
deux blocs dominants.
Humain : vient du mot latin
humanus, de homo qui veut dire ``Homme''. On peut le
définir comme ce qui a les caractères, la nature de
l'Homme ; qui se compose d'Hommes27(*).
B- La
sécurité humaine
Le concept de sécurité humaine
révèle en fait une nouvelle manière de concevoir la «
sécurité » au sein des sociétés politiques
(États, organisations internationales). La « sécurité
», c'est à la fois l'absence de danger et le sentiment d'une
certaine quiétude. Le qualificatif « humaine » traduit un
élargissement du concept de sécurité à l'être
humain qui s'appréhende désormais soit dans un sens large, soit
dans un sens restreint.
Dans une acception large, qui inspire la plupart des
définitions du concept de sécurité humaine, celui-ci
repose sur trois éléments fondamentaux : la portée de
la sécurité humaine, l'importance des liens de causalité
entre ses différentes composantes, et l'accent mis sur l'essentiel vital
des personnes. Cette approche trouve son illustration à travers le
concept de sécurité humaine préconisé par le
Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et par la
Commission sur la Sécurité Humaine. Selon le Rapport mondial sur
le développement humain intitulé : «Nouvelles dimensions de
la sécurité humaine » qui est considéré comme
étant la première initiative importante visant à exposer
le concept de sécurité humaine, celui-ci est décrit comme
ayant « deux aspects principaux : d'une part, la protection contre les
menaces chroniques, telles que la famine, la maladie et la répression
et, d'autre part, la protection contre tout événement brutal
susceptible de perturber la vie quotidienne ». Dans cette
définition du PNUD, la sécurité humaine est
classée28(*) en
sept grandes rubriques auxquelles correspondent des types spécifiques de
menaces :
1. la sécurité
économique qui recouvre l'accès à l'emploi et aux
ressources, est menacée par la pauvreté ;
2. la sécurité alimentaire,
signifiant l'accès matériel et économique à la
nourriture pour tous et à tous moments, est confrontée à
la menace de la faim et de la famine ;
3. la sécurité sanitaire et
l'accès aux soins médicaux et à de meilleures conditions
sanitaires a à faire face aux blessures et maladies ;
4. la sécurité environnementale
affronte les menaces de pollution, de dégradation de l'environnement
mettant en danger la survie des personnes et de l'épuisement des
ressources ;
5. la sécurité personnelle est
contrariée par des menaces qui peuvent prendre plusieurs formes :
des menaces exercées par l'État, des États
étrangers, d'autres groupes de personnes (tensions ethniques), des
menaces à l'encontre des femmes ou des enfants en raison de leur
vulnérabilité et de leur dépendance.
6. la sécurité de la
communauté qui signifie que la plupart des personnes tirent leur
sécurité de leur appartenance à un groupe social (famille,
communauté, organisation, groupement holistique, groupe ethnique, etc.),
peut être menacée par des tensions survenant souvent entre ces
groupes en raison de la concurrence pour l'accès limité aux
opportunités et aux ressources ;
7. la sécurité politique qui
doit garantir le respect des droits et libertés fondamentaux, est
menacée par l'arbitraire et la répression.
Cette classification du PNUD va nous conduire à
analyser tout au long de ce travail la réaction des Etats ou bien les
stratégies qu'ils adoptent pour faire face aux menaces pour chaque
rubrique.
L'interprétation restreinte du concept de
sécurité humaine pour sa part se focalise sur les menaces
violentes qui pèsent sur les personnes. La conception de la
sécurité humaine au sens étroit connaît
elle-même trois autres variantes.
La première visant uniquement à assurer
l'intégrité physique de l'individu contre toute forme de
violence, qu'elle résulte ou non d'un conflit. Les atteintes graves
contre les droits des individus n'engendrant pas de violence,
généralement incluses dans le concept de sécurité
humaine au sens étroit, ne sont donc pas prises en compte.
La deuxième variante consiste à lier les menaces
à des situations conflictuelles. Cette approche concerne les menaces
liées aux mines anti personnelles, à la prolifération des
armes légères, à la protection des civils dans les
situations de conflits armés (enfants-soldats, personnes
déplacées dans leur propre pays, sécurité des camps
de réfugiés), au respect du droit humanitaire par les acteurs non
étatiques, et aux sanctions internationales ciblées afin
d'éviter de faire souffrir la population civile.
Enfin, la troisième variante, prend en
considération les menaces indépendantes à un conflit, mais
qui sont pour autant déstabilisantes pour les individus. La
sécurité humaine, ici, se rapporte à des menaces telles
que les atteintes à la sécurité publique, le terrorisme,
la cybercriminalité, le trafic d'êtres humains, les drogues
illicites et le blanchiment d'argent. Des menaces doivent être
contrariées essentiellement par les ressources diplomatiques, les
méthodes de persuasion économique, le renseignement et les
technologies de l'information29(*).
Pour l'Ancien Premier Ministre du Japon Obuchi Keizo, la
sécurité humaine représente «[...] le mot
clé pour saisir l'ensemble des menaces qui pèsent sur la survie,
la vie quotidienne et la dignité des personnes et pour renforcer les
efforts nécessaires pour faire face à ces menaces»30(*). Le Professeur Amartya
Sen31(*) précise ce
concept, en rappelant que la `sécurité humaine' constitue un
élément fondamental des processus de développement en
général, indissociable de la sécurisation des
capacités humaines, c'est-à-dire « des
différentes combinaisons de fonctionnements (identités et
actions) à la disposition d'une personne. [...] Un ensemble de vecteurs
de fonctionnement, reflétant la liberté de la personne à
mener tel type de vie, plutôt qu'un autre... à choisir parmi
plusieurs vies possibles »32(*). Dans ce contexte, l'illettrisme et
l'incapacité à maîtriser les nombres constituent des formes
d'insécurité. Les personnes analphabètes ont davantage de
difficultés à trouver un emploi et des capacités
limitées pour comprendre et faire valoir leurs droits légaux. Le
manque d'éducation nuit aux capacités des personnes à
prendre des décisions éclairées concernant leurs propres
vies.
Selon le Professeur Amartya Sen, les éléments
suivants se trouvent au coeur du concept de la sécurité humaine
:
· L'accent mis sur les vies individuelles
(par opposition aux modèles de sécurité de
l'Etat) ;
· Une appréciation de l'importance de
la société et des dispositions sociales pour renforcer
de manière constructive la sécurité des vies
humaines ;
· Une concentration raisonnée sur les
« risques négatifs » pesant sur les vies
humaines33(*) ;
· Le choix de se concentrer sur les « risques
négatifs » - en mettant l'accent sur les droits humains les
plus élémentaires.
Plaçant ce concept au coeur des principes et des
pratiques du développement de la communauté internationale lors
du Sommet du Millénaire de l'ONU (septembre 2000), M. Kofi Annan, alors
Secrétaire-général des Nations Unies, a souligné la
nécessité d'une approche de la sécurité plus
centrée sur l'individu. La sécurité doit être
pensée moins en termes de défense du territoire et davantage en
termes de protection des personnes. Le Rapport du Millénaire 2000
appelle la communauté internationale à agir pour atteindre la
``liberté de vivre à l'abri de la nécessité''
(l'agenda du développement) et la ``liberté de vivre à
l'abri de la peur'' (l'agenda de la sécurité). Condition
préalable d'une paix durable, la sécurité est
considérée comme fondamentale pour la réalisation des
Objectifs de développement du Millénaire (ODM) et pour le
développement des capacités humaines dans tout leur
potentiel34(*).
La sécurité humaine est un élément
essentiel de l'agenda politique mondial du développement. Deux
idées l'animent : premièrement, la protection des personnes est
stratégique à la fois pour la sécurité nationale et
internationale ; deuxièmement, les conditions d'un développement
humain en toute sécurité ne se limitent pas aux enjeux
traditionnels de défense nationale et de respect de l'ordre, mais
incluent toutes les dimensions politiques, économiques et sociales
permettant de mener une vie à l'abri du risque et de la peur.
Malgré un large consensus sur les fondements de ce concept, il n'existe
toujours pas de définition unanimement reconnue de la
sécurité humaine. Depuis le milieu des années 1990, la
Commission des Nations unies sur la sécurité humaine, le PNUD, la
Banque mondiale, le Comité d'aide au développement de l'OCDE et
les Gouvernements du Japon, Royaume-Uni, Canada et autres s'efforcent d'en
définir les principaux éléments. En dépit de cet
effort, les définitions continuent d'être larges, soulignant la
protection des êtres humains et des communautés locales contre une
grande variété de menaces, individuelles ou collectives,
physiques ou politiques, économiques, sociales ou environnementales.
La communauté internationale a tenté de rendre
ces définitions opérationnelles en combinant les deux agendas
« vivre à l'abri de la peur » et « vivre à l'abri
du besoin ». Ce concept élargi de la sécurité se
trouve à la base des processus de reconstruction dans les pays en
situation de sortie de conflit, notamment en Afrique Centrale. Il constitue, en
effet, la source d'inspiration des stratégies de réhabilitation
nationale mises en oeuvre, basées sur la réconciliation (aux
niveaux national et local), la relance économique, la construction
d'institutions, la réforme des systèmes de sécurité
et la présence prolongée de forces de maintien de la paix dans le
pays ou la zone affectée par le conflit, afin de consolider le processus
de paix.
La sécurité humaine réunit les «
éléments humains » de la sécurité, des droits
et du développement. A ce titre elle représente un concept
interdisciplinaire qui comporte les caractéristiques suivantes :
· Centré sur la personne
· Multisectoriel
· Holistique
· Spécifique au contexte
· Orienté vers la prévention
En tant que concept centré sur la
personne, la sécurité humaine place l'individu au «
centre de l'analyse ». Par conséquent, la sécurité
humaine considère une large gamme de conditions qui menacent la survie,
les moyens d'existence et la dignité et elle identifie le seuil
au-dessous duquel la vie humaine est menacée de façon
intolérable.
La sécurité humaine est aussi fondée sur
une compréhension multisectorielle des
insécurités. Elle représente une compréhension
globale des menaces, y compris les causes d'insécurité
liées par exemple à la sécurité économique,
alimentaire, sanitaire, de l'environnement, personnelle, de la
communauté et politique.
En outre, la sécurité humaine souligne
l'interdépendance entre les différentes menaces et entre les
réponses dans le cadre de l'approche de ces insécurités.
Les menaces à la sécurité humaine se renforcent
mutuellement et sont liées de deux manières. Premièrement
elles sont liées par un effet d'entraînement dans le sens
où les menaces se nourrissent les unes des autres. Par exemple, les
conflits violents peuvent déboucher sur la privation et la
pauvreté qui à leur tour peuvent entraîner
l'épuisement des ressources, des maladies infectieuses, des
déficits éducatifs. Deuxièmement, les menaces au sein d'un
pays ou d'une région donnée peuvent s'étendre à une
région plus large et avoir des externalités négatives pour
la sécurité régionale et internationale.
Cette interdépendance a des implications importantes
pour l'élaboration de politiques étant donné qu'elle
implique que les insécurités humaines ne peuvent pas être
abordées de façon isolée par des réponses
fractionnées et indépendantes. En revanche, la
sécurité humaine comprend des approches holistiques
qui mettent l'accent sur le besoin de réponses
coopératives et multisectorielles qui mettent en commun les agendas des
acteurs de la sécurité, du développement et des droits de
la personne. « Les communautés locales et les Etats doivent
réagir de façon plus vigoureuse et plus cohérente aux
problèmes de la sécurité humaine ».
Par ailleurs, en tant que concept spécifique au
contexte, la sécurité humaine reconnaît que les
insécurités varient considérablement selon les
différentes situations et elle avance donc des solutions
contextualisées en réponse aux situations spécifiques
abordées. Enfin, en abordant les risques et les causes premières
des insécurités, la sécurité humaine est
orientée vers la prévention et introduit une
approche double de la protection et de l'autonomisation.
La protection et l'autonomisation des gens sont les deux
éléments de base pour la réalisation de l'objectif de
sécurité humaine. Elles sont proposées par la Commission
sur la Sécurité Humaine(CSH) comme faisant partie de tout cadre
politique de sécurité humaine.
La protection est définie par la CSH
comme les « stratégies [...] mises en place par les Etats, les
organismes internationaux, les ONG et le secteur privé, [pour]
protéger les citoyens contre les menaces » (CSH : 2003: 31).
Elle se réfère aux normes, processus et institutions requis pour
protéger les gens des menaces graves et
généralisées.
La protection implique une approche « descendante
». Elle reconnaît que les citoyens font face à des
menaces qui sont indépendantes de leur volonté (par
exemple : catastrophes naturelles, crises financières et conflits).
La sécurité humaine cherche donc à protéger les
individus d'une façon qui soit systématique,
complète et fondée sur la prévention.
Les Etats sont les premiers responsables de la mise en oeuvre de cette
structure protectrice. Toutefois, les organisations internationales et
régionales, la société civile et les acteurs
non-gouvernementaux ainsi que le secteur privé jouent aussi un
rôle central dans la protection des gens vis-à-vis des menaces.
L'autonomisation est définie par la
CSH comme les « stratégies [qui] permettent aux citoyens de
développer leur résistance face à des situations
difficiles ».
L'autonomisation implique une approche «
ascendante». Elle vise à développer l'aptitude des
individus et collectivités à faire des choix
éclairés et à agir en leur nom propre. L'autonomisation
des individus leur permet non seulement de développer leur plein
potentiel mais aussi de trouver des moyens et de participer à des
solutions tendant à assurer la sécurité humaine pour leur
propre compte et celui d'autrui.
Comme l'indique clairement la Commission sur la
Sécurité Humaine, la protection et l'autonomisation se renforcent
mutuellement et ne peuvent pas être traitées de façon
isolée : « les unes et les autres sont nécessaires dans
presque toutes les situations d'insécurité humaine, mais leur
forme et leur équilibre varient considérablement [en fonction des
circonstances] »35(*).
III-Délimitation de
l'étude
La délimitation du sujet de l'étude consiste
à préciser d'une part la dimension spatiale (A)
ainsi que l'étendue temporelle (B) d'autre
part et enfin le contour matériel et thématique dans lequel il
évolue (C).
A- La dimension
spatiale
Notre étude aura comme cadre géographique
l'espace de la Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique
Centrale (CEMAC) qui regroupe six (6) pays, à savoir la
République Centrafricaine, le Cameroun, le Tchad, la Guinée
Equatoriale, le Gabon et le Congo-Brazzaville. Elle se donne pour ambition de
pouvoir faire une analyse sur la situation sécuritaire de l'être
humain dans cet espace en vue de dégager les dispositifs pratiques de
protection de la population de l'aire géographique CEMAC face aux
différentes menaces.
De fait, les questions de la sécurité humaine
des populations n'appartenant pas à cet espace décrit plus haut
ne sont pas concernées par cette étude même si certaines
d'entre elles seront évoquées à titre d'exemples. Ce choix
ne doit nullement pas être interprété comme exclusif de
toute référence aux Etats extra africains ou extra CEMAC qui, de
par les types de réponse qu'ils peuvent apporter, pour des raisons
historiques ou géostratégiques, à faire face aux menaces
ou défis de la sécurité humaine constituent des acteurs
méritant une place dans cette étude.
Quels que soient la zone géographique envisagée
et le type de populations ciblées, l'espace CEMAC a connu et
connaît encore quelques tares de nature diverse dont certains
observateurs36(*) se
plaisent, fort maladroitement, à afficher comme étant son
identité intrinsèque. Il s'agit notamment d'une situation
économique difficile et précaire entrainant de graves
périls humanitaires, d'un réel déficit démocratique
qui justifie en grande partie les mouvements insurrectionnels et les nombreux
putschs organisés çà et là. La manifestation des
revendications sociales et politiques emprunte aujourd'hui encore la voie des
armes ; la sécurité humaine menacée. La
délimitation spatiale précisée, qu'en est-il de l'aspect
temporel ?
B- Délimitation
temporelle
Le sujet dont nous avons la tâche d'analyser couvrira la
période de l'année 1994, date de la création de la CEMAC
et de la configuration du concept de la sécurité humaine sous les
auspices de la communauté internationale, jusqu' au jour
d'aujourd'hui.
Il convient à présent de préciser le
champ matériel et thématique de notre étude.
C- Délimitation
matérielle
Au plan thématique, il convient d'indiquer que notre
étude ne constitue pas un ensemble d'analyses juxtaposant les menaces de
la sécurité humaine ou les recherches de solutions de
manière automatiquement linéaire. Elle ne constitue pas non plus
un répertoire des menaces internes sous régionales ou une sorte
d'encyclopédie des menaces de la sécurité humaine.
Ceci étant, le lecteur découvrira une analyse
qui se concentre essentiellement sur la manière dont les divers acteurs
qui s'intéressent à la sécurité humaine dans la
sous région CEMAC ont oeuvré pour contrer les menaces de la
sécurité humaine à travers les mesures, instruments ou
mécanismes importants. Une telle entreprise nous a conduit à
opérer des choix sélectifs permettant de saisir l'enjeu de
l'étude. Ainsi donc, divers exemples ont été
sélectionnés selon les éléments analysés et
la teneur de telle ou telle menace par rapport à telle ou telle
disposition pratique mise en place.
Au plan matériel, une telle étude implique
diverses disciplines notamment les disciplines juridiques et politiques. Au
premier rang figure le droit international public. En effet, la question de la
sécurité humaine constitue « l'assiette d'intervention»
principale du droit international à travers les divers acteurs
internationaux au premier rang desquels figure l'Organisation des Nations
Unies. Les mesures ou mécanismes de lutte contre les menaces de
manière collective restent permanemment influencés par le droit
international dont celui-ci constitue le fondement. De plus, le
développement des normes issues du droit international à savoir
le droit international humanitaire et le droit international des droits de
l'Homme, trouve matière a application et conserve une place importante
dans notre étude. Il convient d'appréhender leur application
effective dans le cadre de la protection de l'être humain ainsi que la
conduite des acteurs internationaux à savoir l'ONU, les Organisations
Non Gouvernementales (ONG) universelles des droits de l'Homme, le Comité
International de la Croix Rouge (CICR), les Organisations régionales
africaines et non africaines, les puissances occidentales, face aux diverses
menaces de la paix mondiale.
D'autres disciplines restent très sollicitées
notamment le droit communautaire pour tenter de saisir la « supra
constitutionnalité » des mesures d'ordre communautaire dans la zone
CEMAC. Cette étude concerne les sciences politiques en relevant les
aspects géopolitiques et géostratégiques de ces menaces.
Elle s'intéresse aussi à la sociologie pour comprendre les causes
profondes de l'insécurité humaine ainsi qu'aux sciences sociales
et environnementales pour mesurer l'ampleur des conséquences à
savoir la dégradation de la situation sécuritaire avec son
corollaire la prolifération des armes légères et
l'augmentation du banditisme, le développement de maladies telles que la
maladie d'Ebola, Choléra ou encore le Sida ; le tout couronné par
l'aggravation de la pauvreté.
IV- Revue de
littérature
Elaborer une revue de littérature permet de faire
l'état de la question traitée. Il s'agit d'un tour d'horizon de
la doctrine relative au domaine de l'étude entreprise de sorte que l'on
puisse situer celle-ci dans la continuité de ce qui a déjà
été traité, ou tout simplement appréhender son
originalité et sa nouveauté.
Dans le cadre du thème que nous abordons sur la
sécurité humaine, plusieurs écrits ont fait l'objet de
publication37(*) dont
quelques-uns ont retenu notre attention et nous voulons nous inscrire dans
cette continuité mais avec une certaine particularité.
Ainsi, dans son document d'information, la
délégation aux droits de l'Homme et à la démocratie
énonce que dans le renouvellement des concepts des relations
internationales faisant suite au bouleversement des relations internationales
depuis la fin de la guerre froide, celui afférent à la
sécurité humaine figure parmi l'un des plus novateurs. Plus qu'un
concept, la sécurité humaine recèle des approches et des
outils nouveaux qui sont mis à la disposition de la communauté
internationale. Toutefois, l'importance grandissante qu'elle présente
aujourd'hui dans les relations internationales, appelle une clarification de
son sens réel38(*)
Alors, le concept de sécurité humaine met
l'accent sur la protection de la personne39(*). Comme M. Claudia Fuentes et le Professeur Francisco
Rojas Aravena le soulignent dans l'analyse consacrée à
l'Amérique latine40(*), ses objectifs sont la paix, la stabilité
internationale et la protection des individus et des communautés. Il
englobe tout ce qui est de nature à contribuer à l'«
autonomisation » des personnes : les droits de l'Homme, y compris les
droits économiques, sociaux et culturels, l'accès à
l'éducation et aux soins de santé, l'égalité des
chances, la bonne gouvernance, etc.
Comme l'indique à juste titre le Rapport mondial
sur le développement humain 1994, «Les nouvelles dimensions de la
sécurité humaine », du Programme des Nations Unies
pour le développement, la sécurité humaine est
centrée sur la personne. Car s'intéresser à cette notion,
c'est se demander comment chaque personne vit et respire dans la
société, avec quel degré de sécurité et de
liberté elle peut exercer les nombreux choix qui s'offrent à
elle, quel accès elle a au marché et aux opportunités
sociales, si elle vit dans le conflit ou dans la paix, et si elle a ou non la
conviction que ce dont elle dispose un jour ne sera pas totalement perdu le
lendemain41(*). Dans son
étude relative à l'Asie centrale, Anara Tabyshalieva42(*) signale que l'utilité
de l'idée de sécurité humaine tient au fait que,
contrairement aux conceptions antérieures de la sécurité,
qui étaient centrées sur l'État et renvoyaient
principalement à la puissance militaire, cette idée répond
à une vision plus intégratrice et polyvalente de la
sécurité, axée sur l'individu43(*).
L'Ancien Ambassadeur du Mexique en France Claudia Fuentes et
le Professeur Rojas Aravena recensent un certain nombre de facteurs
internationaux et structurels qui ont contribué à
l'évolution du concept de sécurité et au récent
intérêt à l'égard de la protection de l'individu ;
ils citent :
(1) la fin du conflit bipolaire communisme et anticommunisme ;
(2) l'impact de la mondialisation, dans laquelle
l'échelon national est souvent absent de la chaîne mondiale-locale
des causes et des effets ;
(3) la présence de nouveaux acteurs transnationaux, de
sociétés multinationales/transnationales, d'ONG ;
(4) l'existence de nouvelles relations de pouvoir, de
nouvelles menaces pour la sécurité, transnationales et non
militaires, d'écarts en matière de développement, et
l'augmentation du nombre des conflits internes44(*).
Dès lors qu'on s'intéresse à la
protection des individus, il faut impérativement reconnaître que
les opinions quant à ce qui constitue une menace pour leur existence,
leurs moyens de subsistance, leur santé et leur bien-être peuvent
varier considérablement, ces divergences étant fonction de la
personnalité, des capacités d'autodéfense, du sexe, de
l'âge, de la localité, des occupations, du niveau d'instruction,
du revenu, du vécu.
Le Rapport sur le développement humain du PNUD
de 1994 estime que, pour la plupart des gens à travers le monde, les
préoccupations émergentes en termes de sécurité
humaine sont aujourd'hui la sécurité de l'emploi, la
sécurité du revenu, la sécurité sanitaire, la
sécurité environnementale et la protection contre la
criminalité, et que les sentiments d'insécurité naissent
davantage d'inquiétudes de la vie courante que de la crainte d'un
cataclysme mondial45(*).
Dans son étude sur l'Asie du Sud-Est, le Professeur
Amitav ACHARYA46(*)
rappelle que, si le concept de sécurité humaine mettait
naguère davantage l'accent sur l'importance d'« être à
l'abri de la peur » que sur l'importance d'« être à
l'abri du besoin », l'« être à l'abri du besoin »
est considéré en Asie du Sud-Est comme une interprétation
plus accommodante, plus réfléchie et moins provocatrice de la
sécurité humaine47(*). Pour sa part, Tabyshalieva estime que les
problèmes les plus importants pour l'opinion publique sont : la
pauvreté et l'absence de sécurité humaine, y compris dans
les besoins quotidiens48(*); Sadako Ogata, ancienne Haut-Commissaire des Nations
Unies pour les réfugiés, considère quant à elle que
toute une série de facteurs, allant de la pose de mines terrestres et la
prolifération des armes de petit calibre à des menaces
transnationales telles que le trafic de drogue et la propagation du VIH,
contribuent au sentiment d'insécurité49(*). A propos de
sécurité internationale universelle et de sécurité
régionale, le Professeur émérite de Droit International
Hector Gros Espiell affirme que la sécurité doit être
considérée comme : « un élément
nécessaire du développement, visant à parvenir demain
à une situation d'équilibre, de bien-être et de
satisfaction de tous les besoins humains ». Il considère que la
conscience d'être en sûreté et le sentiment d'être
à l'abri de tout danger sont essentiels pour comprendre la
sécurité. Il ne saurait y avoir de sécurité,
estime-t-il, sans la conscience de pouvoir surmonter le péril avec des
moyens adéquats50(*). S'ajoutent à cette diversité de
perceptions les grandes différences qui peuvent exister entre ce que les
États et les individus perçoivent comme menaçant les
existences, les moyens de subsistance, la santé et le bien-être
des personnes.
L'un des principaux défis à relever pour
promouvoir la sécurité humaine tient au fait qu'elle peut
être perçue comme un moyen d'intervention des pays
développés dans les affaires des pays en développement,
comme une intrusion et comme une manière d'imposer des valeurs
occidentales à des systèmes qui reposent sur d'autres valeurs. En
Asie de l'Est, la sécurité humaine risque d'être
perçue comme un concept développé en Occident, qui donne
la primauté à l'individu et ne correspond pas aux « valeurs
asiatiques », selon lesquelles la réalisation du bien commun
suppose que l'on donne plus d'importance à la collectivité. De
l'avis du Professeur Shin-wha Lee51(*), il importe de garder à l'esprit que les
définitions de la sécurité humaine données par
l'ONU reposent essentiellement sur la pensée et la philosophie
occidentales. Certains principes -« tu ne tueras point », par exemple
- paraissent universels, mais d'autres non52(*).
En Asie du Sud-Est, la promotion du concept de
sécurité humaine doit relever le défi de la
prédominance de la sécurité nationale/étatique sur
la sécurité humaine, qui ressort de la comparaison entre les
dépenses militaires et les dépenses consacrées à la
santé et aux services sociaux. La crainte existe également que,
sous couvert de fins humanitaires, la notion de sécurité humaine
puisse servir de prétexte à une ingérence
extérieure dans les affaires intérieures, et que la
création des institutions nécessaires à la promotion de la
sécurité humaine conduise à un abandon de la
souveraineté nationale.
Selon le Professeur AmitavAcharya, si la
sécurité humaine n'a pas trouvé de place dans la
réflexion consacrée à la sécurité par les
pays de l'Asie du Sud-Est et l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est
(ASEAN), c'est à cause de la suspicion sous-jacente que ce concept
répond à un agenda occidental, puisqu'il est centré sur
des valeurs et des approches libérales telles que les droits de l'Homme
et l'intervention humanitaire, et qu'il fait peu de cas des priorités de
la région dans le domaine économique et dans celui du
développement53(*).
Pour sa part, Tabyshalieva estime que rares sont les
dirigeants d'Etats d'Asie centrale prêts à faire face aux normes
et valeurs promues par les institutions internationales. À son avis,
certains hommes politiques voient dans la sécurité et les droits
humains une émanation de la démocratie et des valeurs
occidentales et doutent que leurs pays respectifs doivent suivre les
recommandations en la matière54(*). Même les équipes qui ont examiné
la question pour l'Europe occidentale et orientale sont parvenues à la
conclusion que, la sécurité humaine consistant à
élargir la notion de sécurité à partir des
conditions créées lors des conflits interétatiques et des
situations de post-conflit, le concept se prêtait peut-être
mieux au monde développé.
Bien qu'en Afrique, on pense que le concept de
sécurité humaine a été défini,
structuré et promu par des pays développés aux niveaux
gouvernemental et intergouvernemental, et que l'Afrique n'a fait que
réagir à leurs initiatives, la région de l'Afrique
australe a proposé une « nouvelle approche de la
sécurité » qui met l'accent sur : la sécurité
des personnes et les dimensions non militaires de la sécurité ;
la création d'espaces de médiation et d'arbitrage ; la
réduction des forces et des dépenses militaires ; enfin, la
ratification des principes clés du droit international régissant
les relations entre États. En d'autres termes, les pays de cette
région ont tenté d'incorporer à la sécurité
des préoccupations politiques, sociales, économiques et
environnementales. Le régime commun de la sécurité est
ainsi supposé assurer une alerte rapide face aux crises potentielles,
créer la confiance et la stabilité militaires par le
désarmement et la transparence, et permettre la négociation
d'accords multilatéraux ainsi que la gestion pacifique des
conflits55(*).
V- Intérêt de
l'étude
L'avènement de la notion de sécurité
humaine dans les relations internationales a enrichi l'étude du droit
international public. Pour cette raison, notre étude sur les Etats de la
CEMAC face aux défis de la sécurité humaine revêt un
double intérêt : Scientifique et pratique.
A-Intérêt scientifique
Sur le plan scientifique, la problématique que nous
abordons constituerait un apport scientifique qui pourrait être
exploité par les principaux acteurs impliqués et engagés
dans le processus de lutte contre les menaces liées à la
sécurité humaine. Cet apport scientifique consiste à
présenter les menaces liées à la sécurité de
l'individu dans l'espace CEMAC, à mesurer le degré de riposte
à travers les actions des Etats membres de l'Institution et à en
donner quelques pistes de lutte efficace. Ce travail permet de comprendre
également le degré des menaces dans la zone CEMAC et de
présenter les instruments et mécanismes fonctionnels en
matière de prévention, de gestion et de lutte contre les menaces
ou défis à la sécurité humaine.
B-
Intérêt pratique
Ce travail est un état des lieux de l'action des Etats
de la Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale
(CEMAC) dans le processus de lutte contre les menaces, ou du moins, de faire
face aux défis, de la sécurité humaine, car il donne des
informations sur les actions de ces Etats allant dans le sens de la protection
de l'individu suite à la notion de la sécurité humaine et
permet de voir les ressorts et les contours de ces actions. La connaissance des
instruments et mécanismes de l'Organisation des Nations Unies, de
l'Union Africaine, de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique
Centrale et de la Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique
Centrale en matière de la sécurité humaine, de la paix
reste indispensable pour tous ceux qui s'intéressent aux droits de
l'Homme, aux relations internationales, au droit international public et plus
encore à l'action humanitaire et maintien de la paix à
l'échelle nationale, sous régionale, régionale ou
internationale. Nous ne nous limiterons pas à un constat, mais nous
proposerons des pistes pour améliorer l'efficacité des
activités pour la sécurité humaine en zone CEMAC avec pour
objectif de permettre aux décideurs des pays concernés, les
Organisations Internationales et les Organisations Non Gouvernementales qui
oeuvrent dans ce domaine d'avoir une certaine lisibilité sur la
question.
Ainsi, cette recherche pourra servir d'aide à la
décision pour les autorités de la sous région et pour tous
les acteurs nationaux des Etats concernés chargés de questions de
la sécurité humaine afin de mieux orienter leurs diverses
activités dans le domaine. Aussi, cette étude est une
contribution à la recherche de la stabilité et d'une paix durable
pour notre sous région, afin d'espérer une meilleure
amélioration des conditions de vie de la population et d'un retour
à une stabilité durable. Par ailleurs, cette recherche pourra
inspirer les générations futures pour leurs divers travaux de
recherche sur la sécurité humaine.
Ces précisions faites sur l'intérêt
qu'elle suscite, l'étude portant sur « Les Etats de la
CEMAC face aux défis de la sécurité humaine »
pose une problématique certaine dont il conviendra de
rechercher.
VI- La problématique
Selon le Professeur Michel BEAUD, la problématique se
définit comme « l'ensemble construit, autour d'une question
principale, des hypothèses de recherche et des lignes d'analyse qui
permettront de traiter le sujet choisi »56(*). La problématisation du sujet consistera
à faire ressortir la question centrale qui en découle.
Alors, la perception holiste des problèmes de
sécurité humaine s'impose à tous sur des
thématiques universelles57(*). Et les Etats de la CEMAC doivent les prendre en
considération. Pour ce faire, la question fondamentale qui se pose, dans
le cadre de cette réflexion, est celle de savoir si :
Les mesures prises par les Etats de la CEMAC pour contrer les
menaces à la sécurité humaine sont-elles
efficaces ?
VII- Hypothèse de
recherche
La réflexion axée sur les Etats de la CEMAC face
aux défis de la sécurité humaine peut être
appréhendée sous la facette d'effort des Etats de la CEMAC pour
garantir la sécurité humaine. Cet effort de garantie se traduit
non seulement par la mise en place, l'observation et
l'applicabilité des mesures afférentes à la
sécurité humaine, mais également par les
actions menées ou initiatives retenues par ceux-ci pour contrer
efficacement les menaces à la sécurité humaine dans la
sous région et corrélativement des actions de riposte à
ces menaces.
Et aussi, conformément au problème posé,
il est également question pour nous de pouvoir relever
l'inefficacité avérée des mesures (prévention
et de riposte) prises par les Etats de la CEMAC pour riposter aux diverses
menaces tout en démasquant l'insuffisance des mesures prises et les
limitations aux actions entreprises par ceux-ci. De même, toucher le
point sensible, à savoir l'insécurité des citoyens du fait
des Etats. Mais, il faut d'ailleurs soulever la volonté des Etats qui
composent cette institution à faire face aux menaces, même s'ils
sont limités par les moyens.
VIII- Méthode ou
approche du sujet
A- Cadrage
théorique
Il s'agit ici d'expliciter le cadre théorique dans
lequel nous avons inscrit notre programme de recherche et notre
démarche. En raison de la nature de notre objet d'étude,
situé à l'intersection de plusieurs disciplines et de plusieurs
échelles d'analyse, nous avons privilégié une approche
combinatoire pour ce travail.
Mais, dégager les théories58(*) de la sécurité
humaine, s'avère complexe dans le cadre de notre travail du moment
où le concept même fait face au problème de sa
théorisation.
La sécurité humaine est un concept « simple
», comme l'affirme le Rapport du PNUD de 1994. Or s'il semble bien que
cette approche de la sécurité soit en effet relativement
aisée à appréhender, l'ampleur des menaces prises en
compte empêche l'émergence d'une théorie de la
sécurité humaine. La liste est longue des risques et autres
dangers auxquels la sécurité humaine renvoie : menaces
économiques, alimentaires, sanitaires, mais aussi environnementales,
communautaires ou politiques59(*). Le PNUD définit ainsi la
sécurité humaine comme l'ensemble des menaces auxquelles peuvent
être confrontés les individus. Les différentes acceptations
du concept sont particulièrement vastes. Ainsi, comme le déclare
le Professeur Roland Paris, « la sécurité humaine est un
concept tellement vague qu'il frise l'insignifiance »60(*). Selon la définition du
PNUD, presque toutes les sensations de gêne inattendues ou intervenant de
façon irrégulière - toute modification du cours «
normal » de la vie d'un individu en somme - sont acceptées comme
formant partie du concept de sécurité humaine. Le Rapport mondial
sur le développement humain ne fait d'ailleurs pas mystère de
cette ampleur de la définition (« La sécurité humaine
intègre donc de nombreuses composantes »61(*)). Eric Marclay parle à
ce propos de concept « valise »62(*). Or d'après le Professeur Roland
Paris63(*) : « Si la
sécurité humaine signifie tout, alors elle ne signifie
réellement rien »64(*). C'est pourquoi certains auteurs tournent en
dérision la sécurité humaine, la qualifiant d'inutile
« liste de courses [de] contrariétés pouvant nous arriver
», et mettant ainsi en avant le fait qu'elle intègre un
éventail de menaces sans lien les unes avec les autres65(*).
Selon ses détracteurs, cette imprécision lui
ôte toute capacité analytique. Considérée comme
manquant de rigueur, la sécurité humaine perd aux yeux de
certains théoriciens des Relations internationales son potentiel
scientifique. Le Professeur Keith Krause indique ainsi que la prétention
à l'exhaustivité des menaces aboutit à la perte de toute
capacité réelle de description66(*). En regroupant sans les distinguer des variables
dépendantes et indépendantes au sein de la définition,
l'analyse causale devient quasiment impossible. La sécurité
humaine, en voulant prendre en compte l'intégralité des menaces,
se prive donc de la possibilité de les expliquer. C'est pourquoi la
sécurité humaine est accusée de créer de fausses
relations de cause à effet liant des variables socio-économiques
à des conséquences politiques67(*). Par ailleurs, le grand nombre de variables prises en
compte dans l'analyse contribue également à rendre le concept
complexe. L'ambiguïté des termes et de la définition n'offre
alors que peu d'utilité scientifique. Selon le Professeur
agrégée Annick Wibben, la sécurité humaine
n'apporte donc qu'une faible innovation conceptuelle68(*).
Pour ses défenseurs, c'est précisément
cette imprécision du concept qui représente une réelle
valeur ajoutée. En faisant des individus l'acteur de
référence de la sécurité, il est nécessaire
d'accepter un élargissement des menaces auquel la sécurité
humaine serait une manière adaptée de répondre. Il ne
s'agit donc plus de se limiter aux menaces interétatiques et militaires.
Comme le signale
l'honorableLloyd
Axworthy69(*): « la
liste des menaces potentielles à la sécurité humaine ne
doit pas être conçue de façon restrictive »70(*). La sécurité
humaine pour ses défenseurs est donc un concept ouvert, et non vague. De
plus, chaque variable est analysable en tant que variable dépendante et
indépendante, ce qui permet de mieux comprendre l'interdépendance
des causes et des conséquences (à titre d'exemple, les
défenseurs de la sécurité humaine soulignent que
l'insécurité est aussi bien une cause qu'une conséquence
de la pauvreté). Ce manque de précision n'engendre donc pas une
réduction de l'utilité du concept. Au reste, la
sécurité humaine présente la particularité de
permettre un dialogue interdisciplinaire. Cet échange interdisciplinaire
est un élément essentiel à la compréhension des
nouvelles formes de menaces, bien qu'il pose le problème de possibles
erreurs dues à une méconnaissance de la méthodologie des
disciplines voisines.
S'ajoutant à l'ampleur du concept de
sécurité humaine, un autre aspect achève de rendre
difficile la construction d'une théorie incontestable en Relations
internationales. En effet, la sécurité humaine est une notion
particulièrement subjective, ce qui la rend « suspecte » aux
yeux des approches rationnelles. Cette subjectivité propre à
toute étude de sécurité - la sécurité est
avant tout un sentiment - est ici renforcée car revendiquée par
les acteurs. Ainsi, comme le déclarent le Professeur Tadjbakhsh71(*) et Chenoy : « les menaces
à la sécurité humaine incluent à la fois des
éléments objectifs et tangibles (...) et des perceptions
subjectives, comme l'incapacité à contrôler son destin, le
non-respect de la dignité humaine, et la peur du crime »72(*). Le PNUD se fait
également l'écho de cette caractéristique lorsqu'il
intègre à son Rapport les déclarations d'individus
témoignant de leur conception de la sécurité humaine.
Ainsi, « si la sécurité est en fin de compte un sentiment,
alors la sécurité humaine doit se définir comme une
expérience ressentie »73(*). Or cette subjectivité revendiquée ne
fait que renforcer la difficulté de construire une théorie
à partir de la notion de sécurité humaine. En effet, si
les études critiques de sécurité ont mis en
évidence la complexité d'établir des théories
généralisables à l'ensemble des Etats, le problème
se pose ici de manière plus aiguë si l'on considère qu'il
est nécessaire de prendre en compte les inquiétudes et les
menaces pesant sur plus de 7 milliards d'individus.
En outre, cette subjectivité « acceptée
» de la sécurité humaine se double d'une politisation par
les acteurs. En effet, la nouveauté du concept et son manque de
précision actuel en font une notion malléable. Les acteurs
peuvent le modifier selon leurs besoins et l'interprétation qu'ils en
donnent. Ils façonnent donc la sécurité humaine. Comme
souligne le Professeur Eric Remacle, celle-ci possède un potentiel
d'adaptation important, ce qui lui permet de s'ajuster aux attentes des
acteurs74(*). Enfin, il
est clair que la sécurité humaine réside en
dernière instance dans le regard des acteurs eux-mêmes : « la
myriade de définitions académiques de la sécurité
humaine, et le fait qu'une définition unique n'ait toujours pas
été forgée, renforce l'idée selon laquelle la
vérité à propos de la définition est dans les yeux
de celui qui regarde»75(*).
Il n'est donc pas surprenant de constater la difficulté
de théorisation de la sécurité humaine. Conséquence
directe de ce manque de rigueur intellectuelle : l'opérationnalisation
de la notion se révèle complexe, et son impact au niveau de la
pratique reste limité76(*).
B- Cadrage
méthodologique
La réalisation de ce travail obéi à deux
préoccupations principales : celle de la méthode
utilisée et celle des techniques de collecte des données.
1- La démarche
méthodologique
« Le problème de la méthode est au
coeur de toute oeuvre scientifique. Comment y
aller ? »77(*) C'est par cette préoccupation que le
Professeur Maurice KAMTO situe l'importance de la démarche scientifique
dans l'élaboration d'un travail scientifique, car « la
méthode éclaire les hypothèses et détermine les
conclusions ». Dans le cadre de ce travail, nous avons choisi
une démarche empirique, consistant à relever les informations
pertinentes, à les classer afin de déterminer les relations
causales entre elles, à les hiérarchiser afin de fournir un
ensemble à la fois interprétatif et explicatif.
Ainsi, l'enjeu a consisté essentiellement à
dégager les grandes lignes de l'action des Institutions et Etats de la
CEMAC dans le domaine de la sécurité humaine afin de
répondre efficacement aux menaces. Du fait de la disparité
spatio-temporelle de l'objet d'étude, cette approche a été
primordiale. Une seconde étape a consisté à s'interroger
sur le lien entre les pratiques des Etats de la CEMAC et les données
empiriques concernant les menaces propres à la société
d'Afrique Centrale, de la CEMAC en particulier et entre les acteurs.
Il sera également fait recours à quelques
méthodes à savoir la méthode historique, descriptive,
dialectique et analytique. La méthode historique permettra de montrer le
contexte et le fondement de la sécurité humaine dans l'espace
CEMAC ou du moins la transposition de cette notion dans la sous région,
la méthode descriptive quant à elle, permettra de faire la
description des domaines d'intervention des Etats de la CEMAC et la
méthode analytique contribuera à mettre en évidence la
problématique. Elle permettra de s'en tenir à des documents
illustrant la question.
2- La technique de collecte des
données
La technique en sciences sociales consiste à
dégager ou à envisager une ou plusieurs manières par
lesquelles on accédera à l'information. Dans le cadre de ce
travail nous ferons principalement usage de la technique documentaire. Pour
N'DA, c'est une technique qui consiste « à rechercher et
à découvrir des informations là où elles se
trouvent, à disposer des documents à les dépouiller et
à en user »78(*). C'est une étape du travail de recherche
qui consiste à trouver des sources afin de s'informer sur un sujet, de
répondre à une question ou de réaliser un travail. Elle a
consisté tout au long de notre recherche à nous documenter sur la
sécurité humaine en général, et la protection de
l'être humain.
Alors, les données, sur lesquelles se fonde notre
étude, proviennent des sources différentes issues de profondes
recherches littéraires, qui incluent l'étude, à la fois,
de sources primaires et secondaires.
D'une part, nous nous sommes basés sur des documents
officiels, comme notamment les traités et les publications des deux
organisations régionales, des rapports de divers organismes, ou encore
des résolutions et autres textes des Nations unies.
D'autre part, il a été question de recourir aux
travaux et aux études, récentes ou plus anciennes, qui ont
été faites au sujet des thématiques abordées dans
ce Mémoire. Certaines données ont également pu être
recueillies dans des articles de journaux et autres périodiques ou dans
des revues et dossiers de presses.
Pourtant, les études et documents existants sur la sous
région, tout comme, plus particulièrement, sur les pays, les
organisations et les autres regroupements, analysés dans le cadre de
cette étude, ne sont pas nombreux ou, en raison de l'évolution
rapide dans cette partie de l'Afrique, souvent caducs et
dépassés. A ceci s'ajoute le problème que l'accès
aux sources disponibles est, dans beaucoup de cas, difficile. Le recours par le
réseau aux informations nécessaires, notamment sur les
institutions des Etats de la CEMAC, est souvent compliqué par le fait
que les sites respectifs ne sont pas toujours mis à jour, si toutefois
ils existent.
IX-
Structuration du travail
Relativement à la problématique que nous avons
mise en relief plus haut, et à laquelle nous tenterons d'apporter des
réponses tout le long de notre travail, il faut souligner que certes,
les Etats de la CEMAC ont manifestement fait un effort de garantie de la
sécurité humaine (Première partie).
Mais, nous nous rendrons compte dans nos réflexions
notamment dans les approches pragmatiques, qu'il existe au fond une
inefficacité avérée, toutes choses qui commandent la mise
en relief de perspectives de prévention et de riposte aux menaces
à la sécurité humaine (Deuxième
partie).
PREMIÈRE PARTIE : UN EFFORT DE
GARANTIE DE LA SECURITE HUMAINE CONSTATE
La sécurité humaine est une approche axée
sur les individus et leur sécurité, qui reconnaît que la
stabilité durable, non seulement des États, mais également
des sociétés qu'ils représentent, est impossible tant que
la sécurité humaine n'est pas garantie. La sécurité
humaine fait référence à la fois aux droits des citoyens
à vivre dans un environnement sécuritaire et à l'existence
d'une activité politique, sociale, religieuse et économique au
sein de chaque société à l'abri de violences
organisées. En ciblant directement les individus, la
sécurité humaine englobe la sécurité contre la
privation économique, la quête pour un niveau de vie acceptable et
une garantie d'assurer les droits humains fondamentaux, dont le droit à
la liberté d'expression et d'association. Sa définition est aussi
évolutive que les risques et les menaces auxquels le monde doit faire
face.
La sous région d'Afrique centrale a été
ces dernières années non seulement le théâtre des
conflits armés, les violences politiques, les déplacements
massifs des populations, mais aussi et surtout le terrain des rivalités
et convoitises des puissances extérieures. Aujourd'hui, la dimension
géopolitique et stratégique de l'Afrique centrale est au centre
des contraintes sécuritaires. La sous-région fait face à
plusieurs menaces sur le plan sécuritaire. Dans le cadre de cette
partie, il sera question de mettre l'accent sur les mesures adoptées par
les Etats de la CEMAC pour contrer les menaces liées à la
sécurité humaine.
Pour ce faire, il convient d'analyser l'encadrement
juridico-institutionnel (Chapitre I) avant de présenter les initiatives
de lutte retenues pour accroitre la sécurité humaine dans les
Etats de la CEMAC (Chapitre II).
Chapitre I : L'ENCADREMENT JURIDIQUE ET
INSTITUTIONNEL
Les Etats de la CEMAC, comme tout autre Etat au monde, se sont
vu doter d'une pléthore de mesures pour garantir la
sécurité humaine ou du moins faire face aux
diverses menaces ou aux menaces potentielles. Cette structuration
nous amène à réfléchir sur l'encadrement juridique
(Section I) et l'encadrement institutionnel (Section II) dont dispose ces
Etats.
Section I : L'encadrement juridique de la
sécurité humaine
Il faut savoir d'abord que le terme «
sécurité humaine » ne figure dans aucun texte juridique
international. A l'heure actuelle, on ne lui reconnaît que des sources
matérielles traduisant des idéologies dominantes dans les
relations internationales et de la mise en place de structures comme la
Commission des Nations Unies sur la Sécurité Humaine (CSH) ou le
Réseau pour la sécurité humaine (RSH). Elle n'a pas encore
de sources formelles qui lui permettraient d'être intégrée
entièrement dans le droit positif.
Mais, lorsqu'on considère la notion de
sécurité humaine à travers ses éléments
constitutifs, il est possible de la rattacher à des sources juridiques
formelles. D'abord, en tant qu'aspect de la sécurité nationale et
internationale, elle est définie par les instruments de l'ONU, tant bien
que ceux de l'Union Africaine qui sont indispensables (Paragraphe I). Enfin,
appréhendés sous l'angle des droits de l'Homme et ayant un aspect
humaniste (se rapproche plus ou moins de l'idée de protection des
individus en période de guerre), ses sept composantes
bénéficient de la protection des instruments et mécanismes
du DIDH et des normes du droit international humanitaire (Paragraphe II).
Paragraphe I : Les
instruments des Nations Unies et les instruments panafricains relatifs à
la paix et à la sécurité internationales
Il convient ici de présenter les instruments des
Nations Unies (A) et les instruments panafricains (B) relatifs à la paix
et à la sécurité internationales.
A- Les instruments des
Nations Unies relatifs à la paix et à la sécurité
internationales
La sécurité des individus a toujours
été la principale préoccupation de la communauté
internationale. D'abord avec la SDN, maintenant avec l'ONU. En effet, la paix
mondiale s'articule de plus en plus autour des questions de
sécurité mondiale qui se veut toute entière centrée
sur la sécurité et la paix des Etats aussi bien que des
individus. La communauté internationale a pris conscience de cet aspect
dans la Charte des Nations Unies.
Lorsque l'idée de créer une organisation
internationale sur les cendres de la SDN naît, ses fondateurs, Wilson
Churchill et Franco D. Roosevelt se rencontrent pour rédiger une Charte
qui proclame l'attachement au droit des peuples à se gouverner
eux-mêmes et à un système étendu de
sécurité générale. La sécurité est
l'objet de la première résolution de la Charte des Nations Unies
(CNU).
Au sens large donc, la sécurité internationale
est conçue en termes économique, social, politique,
écologique, démographique et énergétique. «
Autrement dit, la sécurité des personnes, des peuples et des
Etats est synonyme de moyens pacifiques, mais aussi justes,
démocratiques et durables mis en oeuvre à tous les niveaux
géographiques, en particulier au niveau international »79(*). A ce niveau la
sécurité humaine semble être synonyme de paix
internationale. Les termes « sécurité » et « paix
» sont employés de manière indistincte dans la Charte. La
sécurité humaine apparaît à ce niveau comme un
synonyme de sécurité collective.
Si la Charte des Nations Unies concerne d'abord les relations
entre Etats, on y trouve de nombreux éléments sur la
sécurité des peuples et des Hommes. Les Etats se déclarent
résolus « à préserver les générations
futures du fléau de la guerre... à proclamer à nouveau
notre foi dans les droits fondamentaux de l'Homme, dans la dignité et la
valeur de la personne humaine, dans l'égalité des droits des
hommes et des femmes, ainsi que des nations grandes et petites... ; à
favoriser le progrès social et à instaurer de meilleures
conditions de vie dans une liberté plus grande ». Et à ces
fins « à pratiquer la tolérance, à vivre en paix l'un
avec l'autre dans un esprit de bon voisinage... et à recourir aux
institutions internationales pour favoriser le progrès économique
et social de tous les peuples »80(*).
Dans son préambule, la Charte dispose en effet que :
« Nous, les peuples des Nations Unies, résolus à unir nos
forces pour maintenir la paix et la sécurité internationales...
». C'est aussi l'un de ses buts premiers : « maintenir la paix et la
sécurité internationales et à cette fin, prendre des
mesures collectives efficaces en vue de prévenir et d'écarter les
menaces à la paix et réaliser par des moyens spécifiques,
conformément aux principes de la justice et du droit international,
l'ajustement ou le règlement de différends ou des situations de
caractère international susceptibles de mener à une rupture de la
paix »81(*). Il est
assez évident dans cet article que la sécurité,
étroitement liée à la paix est appréhendée
sous un aspect militaire : sécurité des individus contre toute
menace militaire sur le territoire étatique et sécurité
collective, celle de l'ensemble des Etats à travers le système
onusien de maintien de la paix. Cependant, cette définition approche la
sécurité de façon restrictive.
En outre, il faut savoir qu'il existe également des
instruments panafricains relatifs à la paix et à la
sécurité internationales.
B- Les instruments
panafricains relatifs à la paix et à la sécurité
internationales
L'Union Africaine (UA) a remplacé la défunte
Organisation de l'Unité Africaine (OUA). L'Acte constitutif de l'UA a
été signé à Lomé le 11 Juillet 200082(*).
Déjà dans le préambule dudit Acte, les
Présidents signataires se disent « conscients du fait que le
fléau des conflits en Afrique constitue un obstacle majeur au
développement socio-économique du continent, et de la
nécessité de promouvoir la paix, la sécurité et la
stabilité comme condition préalable à la mise en oeuvre de
notre agenda dans le domaine du développement et de l'intégration
».
Les Chefs d'Etat, donc les Etats membres de l'UA se disent
aussi « résolus à promouvoir et à protéger les
droits de l'Homme et des Peuples, à consolider les institutions et la
culture démocratique à promouvoir la bonne gouvernance et l'Etat
de droit ».
L'article 3 de l'Acte Constitutif de l'UA fait état des
objectifs de l'Union.
-f) « promouvoir la paix, la sécurité et la
stabilité sur le continent » ;
-g) « promouvoir les principes et les institutions
démocratiques, la participation populaire et la bonne
gouvernance » ;
-h) « promouvoir et protéger les droits de l'homme
et des peuples conformément à la charte africaine des droits de
l'homme et des peuples et autres instruments pertinents relatifs aux droits de
l'homme ». Parmi les principes édictés par l'UA en son
article 4, les points h), j), m) et p) méritent d'être
relevés :
-h) « le droit de l'Union d'intervenir dans un Etat
membre sur décision de la conférence dans certaines circonstances
graves, à savoir : les crimes de guerre, le génocide et les
crimes contre l'humanité » 83(*);
-j) « Droit des Etats membres de solliciter
l'intervention de l'Union pour restaurer la paix et la sécurité
» ;
-m) « Respect des principes démocratiques, des
droits de l'Homme, de l'Etat de droit et de la bonne gouvernance » ;
-p) « Condamnation et rejet des changements
anticonstitutionnels de gouvernement»84(*).
Dans le cadre de l'application de tous ces principes
pertinents, l'UA s'est dotée d'organes. L'application des principes
débouche directement sur des résolutions ou décisions
normatives, étant entendus, comme des actes qui guident et orientent des
conduites et comportements à tenir dans les Etats en crise.
Les organes85(*) de l'UA sont les suivants :
a) La conférence de l'Union ;
b) Le conseil exécutif ;
c) Le parlement panafricain ;
d) La cour de Justice ;
e) La commission ;
f) Le comité des représentants permanents ;
g) Les comités techniques spécialisés
;
h) Le conseil économique social et culturel ;
i) Les institutions financières.
De tous ces organes, la conférence de l'Union qui est
composée des Chefs d'Etat et de gouvernements ou de leurs
représentants dûment accrédités, reste l'organe
suprême de l'organisation (voir article 6 de l'Acte constitutif sur ce
point).La conférence se réunit au moins une fois par an en
session ordinaire. A la demande d'un Etat membre et sur approbation des deux
tiers des Etats membres, elle se réunit en session extraordinaire
à l'effet d'examiner des questions et prendre des décisions. La
Présidence de la conférence est assurée pendant un an par
un Chef d'Etat et de gouvernement élu après consultation entre
les Etats membres.
Outre la conférence de l'Union, la Commission86(*) a un rôle très
prépondérant dans les activités de l'UA.
La Commission est en réalité le
secrétariat de l'Union. Elle est composée d'un (e)
président (e)87(*),
du ou des vice(s) président (s) et de commissaires. Ils sont
assistés par le personnel nécessaire au bon fonctionnement de la
commission. Le Président de la commission est l'animateur quotidien des
activités de l'UA. Il assure un réel rôle de coordination
par rapport à tous les organes. Il est aussi au coeur de
l'évolution normative de l'organisation comme étant le moteur de
celle-ci.
Outre l'Acte constitutif de l'UA qui dispose en son sein des
fondements de normativité, il y a aussi au plan panafricain, le
protocole relatif à la création du conseil de paix et de
sécurité88(*)qui constitue une source normative.
Celui-ci a été adopté le 09 octobre 2002
et est entrée en vigueur le 26 décembre 2003.
Les Etats signataires dudit protocole, dans le
préambule de celui-ci se disent « préoccupés par les
conflits qui continuent de sévir en Afrique et par le fait qu'aucun
facteur interne n'a autant contribué au déclin
socio-économique du continent et aux souffrances des populations
civiles, que le fléau des conflits au sein de nos Etats et entre nos
Etats ». Ils se disent par ailleurs conscients également du fait
que le développement d'institutions et d'une culture démocratique
forte, le respect des droits de l'homme et de l'Etat de droit ainsi que la mise
en oeuvre des programmes de redressement post-conflits et de politiques de
développement durable, sont essentielles à la promotion de la
sécurité collective, d'une paix et d'une stabilité durable
et à la prévention de conflits.
Pour les Etats signataires du protocole instituant le CPS, un
objectif fondamental, pour mettre en place une structure opérationnelle
pour la mise en oeuvre efficace des décisions prises dans les domaines
de la prévention des conflits, du rétablissement de la paix, des
opérations d'appui à la paix et de l'intervention, ainsi que de
la consolidation de la paix et de la reconstruction après les conflits,
conformément à l'autorité conférée à
cet égard par l'article 5 (2) de l'Acte constitutif de l'UA, motive
entre autres, la création du CPS.
C'est l'article 2 du protocole portant création du CPS
qui définit cette structure comme un organe de décision permanent
pour la prévention, la gestion et le règlement des conflits.
Il constitue un système de sécurité
collective et d'alerte rapide visant à permettre une réaction
rapide et efficace89(*)
aux situations de conflits et de crises en Afrique. Il s'agit en
réalité de tendre vers une situation de pacification90(*)totale du continent.
Le CPS est composé de quinze (15) membres ayant des
droits égaux et élus91(*)de la manière suivante :
- dix (10) membres élus pour un mandat de deux (2) ans
;
- cinq (5) membres élus pour un mandat de trois (3) ans
en vue d'assurer la continuité.
Le CPS conformément à l'article 7 du protocole,
a le pouvoir d'imposer des sanctions en application de la Déclaration de
Lomé, chaque fois qu'un changement anticonstitutionnel de gouvernement
se produit dans un Etat membre.
Il ressort de l'article 8.9 concernant " la conduite des
débats" que « le conseil de la paix et de sécurité
tient des réunions à huis clos ». Et que « tout membre
du conseil de paix et de sécurité, s'il est partie à un
conflit ou à une situation soumis à l'examen du conseil de paix
et de sécurité, ne participe ni aux débats, ni au
processus de prise de décision relatif à ce conflit ou à
cette situation92(*)».
Le principe du huis clos concernant les réunions de
prise de décisions connaît une atténuation liée au
point 10 de l'article 8 précité. En ce sens, le CPS peut
décider de tenir des réunions publiques sous certaines conditions
(voir utilement 8.10 du protocole).
Nous remarquons que manifestement, il existe dans le protocole
portant création du CPS, des dispositions pertinentes qui constituent de
réelles sources normatives. Le CPS s'appuie sur ces diverses
dispositions pour prendre des initiatives et conduire des actions qu'il juge
appropriées concernant les situations de conflit potentiel ainsi que
celles où des conflits sont déjà éclatés. Il
prend également toutes les mesures requises en vue d'empêcher
qu'un conflit pour lequel un règlement a déjà
été trouvé, ne dégénère à
nouveau.
A cet effet, il importe ici aussi, de souligner le rôle
prépondérant93(*)joué par le président de la commission
de l'UA. Ce dernier assure la mise en oeuvre et le suivi des décisions
du CPS y compris l'organisation et le déploiement des missions d'appui
à la paix autorisées par le CPS.
Dans l'exercice de ses fonctions et pouvoirs, le
président de la commission est assisté du commissaire
chargé des questions de paix et de sécurité, qui est le
responsable des questions de paix et de sécurité.
Dans les situations de post-conflit, le CPS facilite la
restauration de l'Etat de droit, la création et le développement
d'institutions démocratiques ainsi que la préparation,
l'organisation et la supervision des élections dans l'Etat membre
concerné. Cette facilitation, il convient de le souligner, se fait par
le canal de productions normatives à travers des décisions et
résolutions.
Les diverses crises ivoirienne, [centrafricaine,]
mauritanienne, libérienne et sierra Léonaise, ont permis au CPS
d'avoir un champ d'activité intense, et cela sur les fondements
normatifs sus évoqués. Le CPS a pu prendre plusieurs
décisions94(*) dans
le cadre de la gestion de ces conflits.
Un autre instrument capital comme fondement normatif
mérite d'être relevé. Il s'agit de la Charte africaine de
la démocratie, des élections et de la gouvernance du 30 janvier
200795(*).
Le préambule de la Charte est assez expressif sur
l'enjeu fondamental visé par les Etats signataires. Ceux-ci ont
réaffirmé leur volonté collective d'oeuvrer sans
relâche pour l'approfondissement et la consolidation de la
démocratie, de l'Etat de droit, de la paix, de la sécurité
et du développement dans leur pays.
A travers les treize (13) objectifs contenus dans l'article 2
et les onze (11) principes spécifiés dans l'article 3, les Etats
parties à la Charte ont pris l'engagement de promouvoir la
démocratie, le principe de l'Etat de droit et les droits de l'homme en
rejetant et condamnant tout changement anticonstitutionnel de gouvernement dans
tout Etat membre. Il s'agit ici des coups d'état qui constituent une
menace grave à la stabilité, à la paix, à la
sécurité et au développement du continent.
Au-delà des plans sous régional et panafricain,
l'ONU à travers sa Charte, dispose de fondements légaux normatifs
dans son objectif de maintien de la paix, de la sécurité et
d'établissement des principes démocratiques dans ses Etats
membres96(*). Mais les
instruments et mécanismes comme ceux du droit international des droits
de l'Homme et du droit international humanitaire sont aussi importants à
relever.
Paragraphe II : Les
instruments et mécanismes du DIDH et du DIH
Il sera question de présenter les instruments et
mécanismes du droit international des droits de l'Homme (A) et ceux du
droit international humanitaire (B).
A- Le Droit International
des Droits de l'Homme.
Le droit international des droits de l'homme, né sous
les auspices de l'ONU a pour ambition d'effacer la distinction traditionnelle
entre l'ordre juridique interne et l'ordre juridique international. Plusieurs
textes sont affectés à cet effet, dont les plus importants sont
la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme du 10 décembre
1945 et les Pactes de 1966, l'un sur les droits civils et politiques, l'autre
sur les droits économiques, sociaux et culturels.
L'art 10 de la DUDH pose le principe de la
sécurité individuelle en ces termes : « toute personne a
droit à la liberté et à la sûreté de sa
personne ». Si cet article énonce un seul aspect de la
sécurité humaine, elle est complétée tout au long
de la Déclaration par plusieurs autres articles. On peut noter l'article
28 qui dispose que ; « toute personne a droit à ce que règne
sur le plan social et sur le plan international un ordre tel que les droits et
libertés énoncés dans la présente
Déclaration puissent y trouver plein effet ». Daniel COLARD
établit une liaison forte intéressante entre le « plan
social » et le « plan international » et le fait que ce texte
soit présenté comme l'idéal commun à atteindre par
tous les peuples et toutes les nations97(*). Il convient de noter aussi que si la
Déclaration n'est pas en elle-même juridiquement contraignante,
ses principes sont communément admis par les Etats comme principes
fondamentaux de droit coutumier ou principes généraux de droit
international. Pour éviter toute polémique sur sa force
juridique, ses principes ont été réaffirmés dans
les Pactes de 1966 qui convertissent en normes juridiques obligatoires pour les
Etats les principes énoncés par la Déclaration de 1948.
Tous ces droits de l'homme s'articulent autour des droits
à la vie, à la sûreté personnelle et physique,
à l'alimentation, à l'éducation, à la santé,
à l'accès à la justice...etc. qui sont tous des
éléments de la sécurité humaine. Une lecture
superficielle mènera à une confusion de ces deux notions. La
sécurité personnelle est synonyme de sûreté des
individus telle que définie dans le DIDH98(*).
Les textes relatifs aux droits de l'homme ont bien
prévu cette situation. En effet, selon l'art. 25 de la DUDH, «
Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa
santé et son alimentation... » Et l'art. 11al.1 du PIDESC, les
« Etats parties à ce Pacte reconnaissent le droit de toute personne
à un niveau de vie suffisante, y compris une nourriture adéquate
et s'engagent eux-mêmes à prendre toutes dispositions
nécessaires pour rendre effective la réalisation de ce droit.
». La Charte africaine des droits de l'homme et des peuples reprend en
substance ces dispositions dans son article 16. Les droits politiques qui
assurent la sécurité politique sont énoncés dans
les articles 19 à 21 de la DUDH, les art. 19, 21 et 22 du PIDCP et les
art.10, 11 et 13 de la CADHP. Ces articles reconnaissent à tout individu
la liberté d'expression et d'opinion, la liberté de
réunion et d'association et le droit de participer à la gestion
et à la direction des affaires publiques de l'Etat. Un droit des
communautés n'est pas expressément mentionné dans la DUDH
ou le PIDESC, mais dans des Conventions différentes. On peut citer par
exemple la Convention sur l'élimination de toute forme de discrimination
raciale du 14 janvier 1969 (Résolution 2106 (XX)) ou la
Déclaration des Nations unies sur les droits des populations autochtones
du 13 septembre 2007 en sa 107ème séance
plénière (Résolution 61/295). Seule la CADHP a
expressément incorporé ces droits dans son texte dans les art. 20
à 24 qui reconnaissent aux « peuples » le droit à
l'existence, à la disposition de leurs richesses, au
développement économique, à la paix et à la
sécurité et le droit à un environnement sain. Droit que la
Commission africaine des droits de l'homme et des peuples a consolidé
dans l'affaire Social and Economic Rights Action Center for Economic and Social
Rigths contre le Nigéria99(*).
En l'espèce, le Nigéria a autorisé
l'exploitation du pétrole par des compagnies pétrolières
internationales, exploitation qui a été faite au mépris
des droits fondamentaux des autochtones, le peuple Ogoni, et des
considérations environnementales. La Commission a renforcé les
droits reconnus aux communautés et aux peuples comme droits de plusieurs
Hommes constituant les citoyens d'un pays.
La sécurité humaine est envisagée ici
dans un sens individuel, chaque individu étant titulaire de ces droits
de manière indivisible et sans considération
spécifique.
B- Les normes du Droit
International Humanitaire
Fondé par Henri DUNANT en 1860, ce droit s'est
développé au 20ème siècle avec
l'humanisation du jus ad bello avant et après les deux grandes
conflagrations mondiales.
Le DIH s'applique en période de conflit armé
interétatique ou se déroulant dans les frontières d'un
Etat. Il vise la protection des individus parties ou non au conflit. La
fondation du CICR, les Conventions de la Haye de 1899 et 1907, les quatre
conventions de Genève de 1949 et les deux protocoles additionnels de
1977 qui le constituent sont un ensemble de règles internationales
d'origine conventionnelle ou coutumière qui sont principalement
destinées à régler les problèmes humanitaires
découlant directement des conflits armés, internationaux ou non.
Ses normes protègent les individus, les communautés et les biens
de ces derniers. Le droit international humanitaire est cependant limité
aux Etats belligérants ou groupes impliqués dans un conflit
interne donc à des acteurs étatiques et à des groupes
organisés. Il a été élaboré pour encadrer le
comportement des Etats ; ces derniers étant, en tant que titulaires de
la souveraineté et des droits qui en découlent, seuls titulaires
du droit d'exercer légitimement la force, dans le but de protéger
les individus vivant sur leurs territoires.
Le DIH a pour but la protection des personnes qui ne
participent pas au conflit (civils) ou ne participent plus au conflit. Il
impose plus d'obligations et de ce fait, engage la responsabilité
pénale individuelle en cas de violation des Conventions de Genève
et du Protocole additionnel I. Malgré les grandes différences
dans la formulation, l'essence de certaines règles du DIH et de la
sécurité humaine sont identiques. Ils visent tous les deux
à protéger la vie humaine des menaces contre sa personne et
contre les biens nécessaires à sa survie. Par ailleurs, plusieurs
des principes qui soutiennent la sécurité humaine couvre des
aspects qui ne relèvent pas du DIH. De même, le DIH traite
d'aspects qui ne relèvent pas du domaine d'application de la
sécurité humaine comme le statut des combattants et des
prisonniers de guerre, la conduite des hostilités et la protection des
emblèmes. En outre, compte tenu de l'évolution actuelle du DIH
dans son application - réglemente toujours le comportement des Etats,
mais donne de plus en plus la priorité aux individus qui se trouvent
malgré eux au coeur de leurs factions- il se retourne vers ses objectifs
premiers, la protection des individus. Et en cela, il se confond à la
sécurité humaine des individus en période de conflit
armé. La notion est appréhendée ici sous un angle
collectif, dans un souci de protection de l'humanité et
d'allègement des souffrances.
Il faut, en plus de ces instruments cités ci haut,
reconnaitre la place des instruments nationaux (constitutionnels,
législatifs et règlementaires), à savoir la Constitution,
les lois organiques et ordinaires, le code pénal, le code de
procédure pénal... qui sont également des
véritables instruments de la sécurité humaine que se
dotent les Etats de la CEMAC pour agir en faveur de la sécurité
humaine100(*). La
question de la sécurité humaine, à travers ses aspects, a
été prise en compte dans les Constitutions101(*) de tous les Etats de la
CEMAC, même si celle-ci n'estpas mentionnée
expressément.
Mais qu'est-ce qu'on peut retenir de l'encadrement
institutionnel ?
Section II : L'encadrement institutionnel
Le cadre institutionnel dont nous faisons allusion ici nous
permet de distinguer les institutions civilo-militaires et politico
judiciaires ou juridictionnelles mises en place par la Communauté
Internationale, la communauté panafricaine et aussi par chaque Etat tant
pour la sécurité globale que pour la sécurité
humaine. Mais, il faut reconnaitre que la multi dimensionnalité de la
sécurité humaine fait aussi appel à de multiples
institutions.
Nous présenterons les institutions internationales et
régionales (Paragraphe I) avant les institutions sous régionales
et nationales (Paragraphe II).
Paragraphe I : Les
institutions internationales et régionales
Avant de voir le model institutionnel panafricain (B), il
convient de présenter d'abord le cadre institutionnel international
(A).
A- Au plan
international : le système des Nations Unies
Premier lieu d'expression du concept de sécurité
humaine, le système des Nations Unies s'avère être
aujourd'hui celui privilégié de la construction de sa
normativité. Dans cette entreprise, le dialogue permanent entre le
Conseil de sécurité et le Secrétaire général
occupe une place capitale.
I- L'Organisation des Nations
Unies
1- Le rôle
joué par le Conseil de Sécurité
Dans l'exercice de son mandat dont les termes sont
définis par les dispositions de l'article 24 de la Charte des Nations
Unies, le Conseil de sécurité, depuis une dizaine
d'années, est le théâtre d'un renouvellement de la
problématique du maintien de la paix et de la sécurité
internationales. Progressivement, on assiste à un glissement de la
conception strictement militaire du maintien de la paix et de la
sécurité internationales à une conception plus
élargie, intégrant d'autres dimensions de la
sécurité dépassant celles de la sécurité
nationale des Etats.
Dans cette « nouvelle approche dans l'exécution de
son mandat »102(*),
le Conseil de sécurité prend désormais en
considération des phénomènes pouvant menacer la paix et la
sécurité internationales autres que des actes de guerre
stricto sensu103(*)prenant en compte d'autres considérations
que les seuls intérêts des Etats. L'initiative de cette mutation
revient au Secrétaire général Boutros Boutros-Ghali, dont
l'Agenda pour la paix marque un tournant essentiel pour l'ensemble du
système des Nations Unies104(*). Dans une pénétrante analyse des
phénomènes conflictuels, il affirme que, « pauvreté,
maladie, famine, oppression et désespoir sévissent (...). Ces
problèmes, qui sont à la fois la source et la conséquence
des conflits exigent que l'attention que leur porte l'ONU ne se relâche
pas et que les efforts qu'elle leur consacre constituent l'absolue
priorité (...). Sécheresse et maladie peuvent décimer
aussi impitoyablement que des armes de guerre. Alors même que de
nouvelles possibilités s'offrent ainsi à l'Organisation, les
efforts qu'elle déploie en vue d'instaurer la paix, la stabilité
et la sécurité doivent dépasser le domaine de la menace
militaire (...) »105(*).
Ainsi, le Secrétaire général propose une
nouvelle approche de l'action du Conseil, tendant, non seulement à faire
cesser les conflits en cours, mais surtout à éviter qu'ils
surviennent ou qu'ils se reproduisent.
A ce titre, il lui propose la recherche des causes les plus
intimes des conflits, y intégrant d'autres dimensions de la
sécurité que celles rattachées à la défense
des intérêts, de sécurité du territoire national, de
la même façon qu'une division de l'action liée à la
sécurité humaine comprenant cinq volets: la diplomatie
préventive, le rétablissement de la paix, le maintien dela paix,
la consolidation de la paix après les conflits, et le traitement des
causes profondes de conflit, la misère économique, l'injustice
sociale et l'oppression politique106(*).
Selon une partie de la doctrine, cette démarche
proposée par le Secrétaire général des Nations
Unies, que Kofi Annan son successeur a repris dans ses rapports en date du 13
avril 1998 sur "les causes des conflits et la promotion d'une paix et d'un
développement durables en Afrique"107(*)et du 22 septembre 1998 sur "la protection des
activités d'assistance humanitaire aux réfugiés et autres
personnes touchées par un conflit"108(*), en particulier l'analyse qu'ils contiennent
concernant la protection des civils, a notablement influencé le mode
opératoire du Conseil. Comme le souligne Hervé Cassan109(*), on assiste à un
changement dans le mode de fonctionnement du Conseil de sécurité
où, « les résolutions qu'il adopte sont moins la
résultante d'un raisonnement normatif que la traduction d'une analyse
politique (...) ; une analyse complète, tant sur le plan militaire
que politique, humanitaire et économique ». Le Conseil
procède, désormais, à un traitement global et continu des
crises. Il se découvre de nouveaux champs de compétence ainsi que
des domaines d'intervention sur le fondement d'une conception renouvelée
de la sécurité où « la sécurité des
peuples » et « la protection des civils dans les conflits internes
» accèdent au rang des préoccupations du Conseil de
sécurité dans ses activités normatives110(*).
Dans ce contexte, les origines de l'insécurité
appréhendées par le Conseil de sécurité sont
diverses et peuvent être recherchées inter alia dans des
facteurs sociaux, économiques, environnementaux ou même
sanitaires. Comme l'a souligné Amara Essy, l'ancien Secrétaire
général de l'OUA, « (à) l'évidence, le
Secrétaire général de l'ONU ne cesse de le
répéter, la problématique de la sécurité
internationale, et l'Afrique est concernée au premier chef, se pose dans
des termes souvent différents de ceux posés par la Charte de
1945. C'est désormais moins la sécurité des Etats qui est
en cause, que l'existence même de l'Etat en tant que système
organisé de gouvernement. Il s'agit aujourd'hui tout autant de garantir
la sécurité collective des Etats prévue par la Charte des
Nations Unies (...) que d'assurer la sécurité globale des
sociétés mises en danger par des guerres civiles ou diverses
autres menaces comme la grande criminalité ou les pandémies comme
le sida »111(*). Ce
que le Conseil effectue lors de sa réunion du 10 janvier 2000112(*). « Pour la
première fois, après plus de quatre mille séances de
travail au cours des cinquante dernières années, (...) le Conseil
de sécurité », eu égard à la « nature
changeante des menaces à la sécurité dans le monde »
se penche « sur une question relative à la santé en la
considérant comme une menace pour la sécurité
»113(*). Comme l'a
expliqué James Wolfensohn, le Président de la Banque mondiale,
lors des débats au Conseil de sécurité du 10 janvier 2000,
la pandémie du VIH/sida, entrave les efforts de développement par
une destruction des structures familiales, sociales et économiques,
accentuant les difficultés éprouvées par les
sociétés concernées. La pauvreté et l'exclusion qui
en résultent favorisent les guerres civiles, en portant un coup à
la stabilité politique des Etats, ainsi que les conflits entre Etats.
Souvent à base interethnique, ceux-ci entraînent des
déplacements massifs de populations, combattants armés et
réfugiés, qui contribuent à la propagation de l'infection.
Avec cette pandémie relève-t-il, « nous nous heurtons
à une grande crise de développement et, plus que cela, à
une crise de sécurité, car sans espoir sur les plans
économique et social nous n'aurons pas la paix et le sida ne manquera
pas de porter atteinte tant au développement qu'à la
sécurité »114(*).
Cet élargissement du champ de compétence du
Conseil de sécurité115(*) n'a pour autant pas entraîné un
amenuisement de celui du Conseil économique et social qui a la
responsabilité, dans le système des Nations Unies, des «
questions internationales dans les domaines économique, social et (...)
de la santé publique (...) », selon les dispositions de l'article
63 de la Charte116(*).
Mais, cette nouvelle approche du Conseil de sécurité n'est
cependant pas dénuée de valeur. Il conviendrait à cet
égard de relever que, si le Conseil de sécurité a
entrepris une réflexion sur le contenu de la notion de
sécurité, prenant en compte l'évolution du monde
contemporain, une telle situation ne paraît aucunement contrarier les
termes de son mandat, bien au contraire. En effet, les termes de «
maintien de la paix et de la sécurité internationales » qui
délimitent le champ de compétence du Conseil, ne comportent pas
de définition précise ; mais en outre, le maintien de la paix
« a été inventé par l'Organisation des Nations Unies
», il semblerait alors opportun que l'Organisation elle-même puisse
en modifier les éléments par la voix de l'organe qui, aux termes
de la Charte, en assume la responsabilité principale, quitte à ce
que cet organe interprète ensuite strictement celle-ci en ce qui
concerne les décisions qu'il est habilité à prendre.
« Il serait, toutefois, erroné de ne voir dans cette nouvelle
approche qu'un simple exercice intellectuel ou une discussion d'école.
Les débats tenus sur cette question par le Conseil de
sécurité en séance publique ne restent pas sans incidence
: c'est toute une dynamique nouvelle qui en découle, dynamique de
coopération et de suivi pour arriver à des mesures
concrètes, largement orchestrée, tant à l'intérieur
qu'à l'extérieur du système onusien, par le
Secrétaire général des Nations Unies.
Enfin, il constitue un précédent pour ce qui
concerne la façon d'aborder la question du maintien de la paix. Les
questions de santé publique, du moins les plus préoccupantes
d'entre elles, sont ainsi portées à un niveau
élevé, ce qui a des conséquences non négligeables
sur la manière dont elles vont être traitées par les
organismes compétents en la matière »117(*).
Ainsi, même si le Conseil de sécurité
n'emprunte pas explicitement le concept de la sécurité humaine,
sa pratique tend à se rapprocher de plus en plus d'une
compréhension holistique de la sécurité prenant pour point
de référence les personnes et leurs communautés,
plutôt que le territoire ou les gouvernements, qui le
caractérisent.
2- Le rôle
joué par le Secrétariat Général
Conformément aux règles de fonctionnement des
organes des Nations Unies telles qu'elles sont développées par
les dispositions de la Charte, si le Conseil de sécurité inscrit
son travail dans une logique normative, le Secrétaire
général, quant à lui, « est conduit à
créer empiriquement les concepts qui fondent son action concrète,
devant pour cela inventer, chaque jour, son discours opérationnel. Mais
il est aussi connu que tous les Secrétaires généraux ont
toujours retenu une interprétation très large de leurs fonctions,
n'hésitant pas à aller au-delà du texte même de la
Charte118(*). Ceci se
vérifiera, une fois de plus, à travers l'établissement de
la doctrine que le Secrétaire général se fera du concept
de sécurité, un exercice qui influencera notablement la
compréhension du même concept par le Conseil de
sécurité. Comme le lui permettent les dispositions de la Charte,
le secrétaire général y procèdera, principalement,
par le truchement des rapports qu'il commettra lui-même, ou par le biais
des consultations qu'il effectue en mandatant une commission ad hoc pour mener
une réflexion sur un thème particulier qu'il aurait fixé.
Mais c'est surtout à l'occasion des rapports au Conseil de
sécurité et lors de son rapport annuel sur l'activité de
l'Organisation qu'il développera les éléments de cette
doctrine.
De manière générale, il serait à
souligner que depuis l'Agenda pour la paix proposé par le
Secrétaire général en 1992, et de manière
récurrente, le Secrétaire général se rallie
à une approche englobant de la sécurité qu'il
étaye, au fur et à mesure de l'approfondissement de sa doctrine,
par sédimentation. Une évolution facilitée par la
plasticité sémantique du terme « sécurité
». Ainsi, depuis l'Agenda pour le développement, il introduit un
postulat essentiel selon lequel, si le développement constitue un droit
fondamental de l'être humain, il ne saurait y avoir de paix sans
développement. Avec l'Agenda pour la démocratisation du 6 mai
1994119(*), il souligne
que la démocratie contribue au maintien de la paix et de la
sécurité, à la justice et au respect des droits de
l'Homme.
Dans cette construction par étape, pour exposer les
grands principes mitoyens à ceux qui fondent le concept de
sécurité humaine, le Secrétaire général
choisit la voie des rapports d'envergure et de portée
générale destinés conjointement aux deux organes
principaux des Nations Unies, l'Assemblée générale et le
Conseil de sécurité. Le plus souvent, leur élaboration est
précédée par la consultation d'un groupe d'éminents
experts dont les conclusions les plus fortes structureront le propre rapport du
Secrétaire général. Mais, le Secrétaire
général procède aussi à l'énonciation de sa
conception de la sécurité par le truchement de rapports
circonstanciels établis sur des thèmes ponctuels à
l'intention du Conseil de sécurité.
-L'énonciation de la conception de la
sécurité par le biais de rapports portant sur des thèmes
généraux
L'exemple le plus accompli en ce sens serait le Rapport
préparatoire du Sommet du soixantième anniversaire de
l'Organisation intitulé, « Dans une liberté plus grande :
développement, sécurité et droits de l'homme pour tous
» du 24 mars 2005120(*). Ce document, qui reprend à son compte les
éléments les plus saillants du rapport établi par le
« Groupe de personnalités de haut niveau sur les menaces, les
défis et le changement »121(*), les propositions émanant de la «
Commission Internationale de l'Intervention et de la Souveraineté des
Etats » (CIISE)122(*) et celles provenant du « Groupe d'étude
sur les opérations de paix de l'Organisation des Nations Unies »
(Rapport Brahimi)123(*),
fait le point sur la doctrine présente du Secrétaire
général en matière de sécurité.
Pour le Secrétaire général, dès
lors que l'on a abordé la question de la sécurité, ce sont
les besoins et les espoirs des peuples du monde qui doivent de guide. A cette
fin, précise-t-il, il faut agir dans trois domaines à la fois, le
développement, la sécurité et les droits de l'homme,
reprenant en d'autres termes ce qu'il a déjà énoncé
dans la Déclaration du Millénaire et qu'il a
dénommé à l'époque « le triangle que forment
le développement, la liberté et la paix ». Car affirme-t-il,
« nous ne jouirons pas du développement sans
sécurité, nous ne jouirons pas de la sécurité sans
développement, et nous n'aurons ni l'un ni l'autre sans respect pour les
droits de l'homme. A moins que nous n'assurions la promotion de ces trois
causes, aucune d'elles ne réussira »124(*). Mais en outre, le
Secrétaire général énonce dans ce Rapport, au sein
d'une section consacrée à la liberté de «vivre
à l'abri de la peur », une définition vaste de la
sécurité qui comprend « non seulement la guerre et les
conflits internationaux, mais aussi le terrorisme, les armes de destruction
massive, la criminalité organisée et la violence civile. Il faut
compter aussi avec la pauvreté, les épidémies mortelles et
la dégradation de l'environnement, dont les conséquences peuvent
être tout aussi catastrophiques»125(*). Il y rajoute, dans la partie intitulée
« la "liberté de vivre dans la dignité », les questions
afférentes à l'Etat de droit, aux droits fondamentaux et à
la promotion de la démocratie.
Selon le Secrétaire général,
l'impératif d'une action commune mobilisant non seulement les Etats,
mais aussi les institutions intergouvernementales régionales et
mondiales, la société civile et le secteur privé, s'impose
pour faire prévaloir cette conception de la sécurité, car
les dangers et les problèmes sont liés entre eux.
Cinq années plus tôt, et selon la même
démarche, cette ligne se retrouve dans le Rapport du Millénaire
intitulé « Nous les Peuples : le rôle des Nations Unie
au XXIème siècle »126(*). Le Secrétaire général des
Nations Unies a souligné la nécessité d'une approche de la
sécurité plus centrée sur l'individu. A ses yeux, la
sécurité doit être pensée moins en termes de
défense du territoire mais davantage en termes de protection des
personnes. C'est ainsi qu'il appelle la Communauté Internationale
à agir pour atteindre la « liberté de vivre à l'abri
de la nécessité » (l'agenda du développement) et la
« liberté de vivre à l'abri de la peur » (l'agenda de
la sécurité). Présentée comme étant une
condition préalable d'une paix durable, la sécurité est
considérée comme fondamentale pour la réalisation des
Objectifs de Développement du Millénaire (ODM) et pour le
développement des capacités humaines dans tout leur potentiel.
Depuis l'adoption de la Déclaration du Millénaire, il
apparaît alors de façon expresse que ce sont « les besoins
» et « les espoirs des peuples », et non plus ceux des Etats qui
servent de guide dans la circonscription de la sécurité.
Désormais, dans le discours du Secrétaire général,
la notion de sécurité est intrinsèquement liée
à celle de développement et de droits de l'homme.
-L'énonciation de la conception de la
sécurité par le biais de rapports circonstanciés
établis pour le Conseil de Sécurité
Dans cette perspective, le Secrétaire
général fera un usage indifférencié du concept de
sécurité humaine, sans pour autant s'y référer de
manière systématique, ni en proposer la compréhension
qu'il s'en fait127(*).
Mais, le plus souvent, en s'appuyant sur l'élargissement de la
conception du concept de sécurité opéré depuis
l'Agenda pour la paix, le Secrétaire général, par touches
successives, énumère les domaines où, désormais, la
sécurité des personnes prend le pas sur celle de l'Etat. Il
privilégie, dans ce sens, d'exposer ces domaines dans les rapports qu'il
effectue auprès du Conseil de sécurité. Cette
démarche a l'avantage d'élever les domaines évoqués
au seuil de la normativité que seul, le Conseil de
Sécurité peut conférer dans le système des Nations
Unies. Le cas échéant, la discussion que le thème
proposé aurait suscitée au sein du Conseil contribue à lui
conférer un caractère opératoire présomptif dont la
validité sera mise à l'épreuve en d'autres lieux.
C'est de cette manière que certains thèmes
articulés autour de la sécurité des personnes ont
accédé à l'agenda de la sécurité dans le
système des Nations Unies. Tel est le cas de :
- la protection des civils en période de conflit
armé128(*) ;
- du statut et de la protection des enfants dans les conflits
armés129(*) ;
- de la protection et du rôle des femmes dans la
recherche de la paix et de la sécurité130(*),
- des réfugiés et des personnes
déplacées131(*).
De manière plus indirecte, le Secrétaire
général souligne, avec la même constance, la place
importante que la sécurité des individus doit occuper dans la
prévention et la résolution des conflits violents132(*) ainsi que pendant la phase
de la consolidation de la paix. Ce faisant, il en souligne le rôle
essentiel, en cette période, de l'établissement d'une justice
transitionnelle et du respect de l'Etat de droit133(*).
II- Le Programme des Nations
Unies pour le Développement
L'expression même de sécurité humaine est
le plus souvent associée au Rapport du Programme des Nations Unies pour
le Développement (PNUD) sur le développement humain de 1994, qui
a essayé de cerner les dividendes de la paix au lendemain de la Guerre
froide, afin de réorienter les ressources dégagées vers
les objectifs du développement134(*). La définition alors avancée dans le
rapport fut extrêmement ambitieuse, la sécurité humaine
étant l'agrégation de sept éléments distincts : la
sécurité économique, la sécurité
alimentaire, la sécurité dans le domaine de la santé, la
sécurité de l'environnement, la sécurité
personnelle, la sécurité collective et la sécurité
individuelle. En portant l'accent sur les personnes et en insistant sur les
menaces non traditionnelles, le PNUD a beaucoup contribué à la
réflexion de l'après-guerre froide sur le concept de
sécurité.
Face à la persistance des conflits violents en ce
début du 21ème siècle, le PNUD a été
amené à réévaluer la pertinence de cette
définition du concept, énoncée en 1994, dans ses
applications avérées sur le terrain. Car le contexte dans lequel
il est censé s'appliquer a évolué. Aujourd'hui, le monde
doit faire face à de nouveaux défis, et la nature de même
que la géographie des conflits a changé. Dans le Rapport Mondial
sur le développement humain 2005, intitulé « la
coopération internationale à la croisée des chemins.
L'aide, le commerce et la sécurité dans le monde marquée
par les inégalités »135(*), le PNUD effectue alors un inventaire du concept de
sécurité humaine, afin de mieux l'affiner et souligne que les
situations conflictuelles de notre époque se déroulent
essentiellement dans les pays pauvres aux structures étatiques faibles
ou en faillite, et où les instruments de la guerre sont des armes
légères et de petit calibre. Ces conflits violents se
caractérisent par un cercle vicieux où les carences de ces Etats
les condamnent à ne plus pouvoir protéger les citoyens, ni
à apporter les réponses adéquates aux besoins de base de
la population ainsi que de satisfaire aux exigences de développement des
institutions politiques de la société considérée,
la condamnant à sombrer dans la violence. Outre les coûts humains
immédiats, une telle situation fait surtout régresser les
avantages en matière de développement humain acquis au fil des
générations, « ces conflits violents ne tuant pas uniquement
avec des balles mais plus largement au travers de l'érosion de la
sécurité humaine ».
En se plaçant dans le sillage du Rapport du
Secrétaire général des Nations Unies de mars 2005 et de
celui du « Groupe de haut niveau sur les menaces, les défis et le
changement » de décembre 2004, le PNUD réajuste sa
conception de la sécurité humaine. Conscient que la
définition initiale privilégiait une approche axée sur le
cadre national trop étriqué, le PNUD cherche à arrimer la
sécurité humaine au concept de sécurité collective
afin de permettre une meilleure appréhension des menaces qui peuvent
l'affecter dans une perspective plus universelle ; mais aussi dans le dessein
d'autoriser l'insertion des actions menées en son nom dans le cadre de
la solidarité de tous les peuples. Car, « lorsque la violence
déracine les populations de leurs foyers, les flux de
réfugiés et de personnes déplacées, et
l'exportation des conflits vers les pays avoisinants créent des
défis pour l'ensemble de la Communauté Internationale. Lorsque
des Etats déliquescents basculent dans un conflit violent, ils
fournissent un habitat naturel aux groupes terroristes qui mettent en
péril la sécurité des populations des pays riches, tout en
perpétuant la violence dans les pays pauvres »136(*). Cette perspective devrait
permettre de dépasser la situation présente
caractérisée par « (des) stratégies de
sécurité (qui) ont le défaut de fournir une réponse
militaire surdéveloppée par rapport aux menaces à la
sécurité collective, et d'une réponse
sous-développée en matière de sécurité
humaine »137(*).
Dans cette nouvelle configuration, la sécurité
humaine se voit conférer un nouveau mandat, celui de promouvoir la
prévention des conflits ; « et le développement est la
stratégie de prévention la plus efficace », précise
le PNUD138(*). Au regard
de cette mission, le concept devient l'agent prescripteur d'exigences nouvelles
requises pour contenir les problèmes qui génèrent et
alimentent le conflit violent. Le Rapport propose, à cette fin, un
catalogue de mesures relativement fournies prévoyant notamment :
§ la limitation et le contrôle de la circulation
des armes légères et de petit calibre qui constituent les armes
privilégiées dans les conflits d'aujourd'hui ;
§ une priorité à donner à la
planification de la réduction de la pauvreté ;
§ une amélioration de l'aide internationale : les
donateurs doivent accroître leur effort, notamment à l'endroit des
Etats fragiles pour lesquels « l'aide semble être
disproportionnellement faible ». Ils devraient, en outre, aménager
une prévisibilité de l'aide par le biais d'engagements financiers
à long terme, car pour les gouvernements ayant une base de revenus
relativement faible, ceci est susceptible d'être extrêmement
déstabilisant. Ils doivent également être plus transparents
quant aux conditions d'allocation de l'aide et aux raisons qui les poussent
à diminuer leurs investissements dans les pays sujets à la
violence ;
§ la gouvernance efficace des ressources naturelles afin
de briser les liens entre celles-ci et le conflit violent, et de restreindre le
commerce des ressources du conflit. Par ailleurs, en tant que parties actives
sur les marchés des ressources naturelles aidant à financer les
conflits et, dans certains cas, saper la légitimité de
gouvernements fiables, les entreprises multinationales impliquées dans
l'exportation de minerais doivent accroître la transparence ;
§ le renforcement des capacités régionales,
car les pays les plus pauvres confrontés aux défis
sécuritaires régionaux les plus graves manquent de la
capacité financière et institutionnelle pour mettre sur pied une
réponse efficace. Cette situation concerne principalement les organes
régionaux en Afrique qui manquent de ressources, de la logistique et de
la capacité humaine pour mettre en pratique des mandats ambitieux.
Ainsi, si le Rapport de PNUD de 1994 a offert la
première tentative d'une présentation théorique du concept
de sécurité humaine, celui de 2005 s'est employé à
développer sa dimension instrumentale afin de lui conférer un
caractère opératoire, en l'associant au processus de la
prévention des conflits.
III- L'Organisation des Nations
Unies pour l'Education, la Science et la Culture
L'Unesco s'attache à faire avancer la réflexion
sur le concept de sécurité humaine. Cette entreprise s'est faite
en deux temps. Dans un premier temps, l'Unesco a assimilé le concept de
sécurité humaine au respect des droits de l'homme tels que
ceux-ci sont définis par la Déclaration Universelle des droits de
l'homme. La sécurité humaine a pour finalité la protection
des droits fondamentaux de l'être humain. C'est dans ce sens que le
directeur général de l'UNESCO, en 1998, a tenté de
formuler un document d'accompagnement à la Déclaration
universelle des droits de l'homme de 1948 qui englobe les devoirs et les
obligations devant être assumés pour permettre la mise en place de
la sécurité humaine. A ses yeux, celle-ci devra suivre une
démarche détaillée, tant au niveau des Nations Unies que
de l'Etat et de l'individu. Pour Richard J. Goldstone, le Rapporteur du groupe
de haut niveau qui avait pour mission de rédiger cette
Déclaration des devoirs et responsabilité de l'Homme, un texte
élaboré sous l'égide de l'Unesco, « la gouvernance
fondée sur la volonté du peuple et le respect de
l'autorité de la loi est indispensable à la mise en oeuvre et au
plein respect des droits de l'homme, des libertés fondamentales et de la
sécurité humaine »139(*). Le Préambule de la Déclaration des
devoirs et responsabilité de l'Homme précise alors que « le
respect de la dignité et de l'égalité des droits de tous
les membres de la famille humaine dont l'énoncé est contenu dans
la Déclaration universelle des droits de l'homme et dans d'autres
instruments internationaux relatifs aux droits de l'homme demeure le fondement
de la paix, de la sécurité humaine, de la liberté, de la
justice et du développement dans le monde »140(*).
A la suite du bouleversement du monde et de la
sécurité consécutive à la fin de la Guerre froide,
souligne Bertrand Badie, l'UNESCO est appelée, elle aussi, à
renouveler son approche et sa compréhension du concept de
sécurité. En effet, « la reconstruction de la
sécurité, désormais humaine plus qu'inter étatique,
impose de nouvelles directions pour la réflexion et l'action. Elle
suppose d'abord une appréhension sociologique de la
sécurité, celle-ci devant être pensée dans son
environnement social et culturel »141(*). Cette reconstruction « se doit d'être
responsable avant d'être souveraine, chacun étant comptable des
défaillances du contrat social de l'autre et pouvant être ainsi
amené à agir chez l'autre à titre subsidiaire. Elle ne
peut être enfin qu'interactive, les États agissant en
interaction avec un espace public international, constitué d'acteurs non
étatiques de plus en plus impliqués dans la vie internationale,
contrôlant et surveillant l'usage de la puissance par les États,
contribuant à la définition des conditions de la guerre et de la
paix (ONG, média, réseaux transnationaux...) »142(*).
Dans cette perspective, où la sécurité
humaine revêt une dimension plus élargie, « (elle doit), en
tant que concept global, (permettre) d'ouvrir la voie à des approches
nouvelles et interdépendantes, qui soient à la fois attentives
à la définition que les populations elles-mêmes donnent des
insécurités partielles dont elles souffrent au contexte de leurs
émergences, et des réponses que les populations cherchent
à y apporter »143(*). Elle concerne désormais les nouvelles formes
de violence et s'incarne dans les initiatives locales destinées à
prévenir les conflits à la source grâce à la
promotion du respect des droits humains et des politiques de
développement durable et de lutte contre la pauvreté, comme l'a
souligné Moufida Goucha, alors Directrice de l'Unité
pour la paix et les nouvelles dimensions de la sécurité de
l'Unesco, lors d'une conférence sur « la paix, la
sécurité humaine et la prévention des conflits en Afrique
» tenue à Pretoria les 23 et 24 juillet 2001144(*).
Pour l'Unesco, la prégnance du concept dans la vie
internationale légitime son inscription parmi les objectifs
assignés à sa « Stratégie à moyen terme
2002-2007 » intitulée « Contribuer à la paix et au
développement humain à l'ère de la mondialisation par
l'éducation, les sciences, la culture et la communication
»145(*). Dans ce
cadre, «l'Unesco est appelée, avec d'autres acteurs de la
Communauté Internationale, à contribuer à créer les
conditions dans lesquelles les peuples du monde, les communautés, et
donc en réalité chaque personne, pourront jouir d'une authentique
sécurité humaine. La pauvreté et les conflits sont les
causes premières de péril pour la sécurité des
êtres humains, pour leur dignité et pour la justice sociale. La
sécurité humaine ne se conçoit pas hors du
développement durable, lequel englobe la protection de l'environnement.
Son instauration nécessitera de modifier profondément les
mentalités et les comportements individuels et sociaux - en
matière de consommation et de production notamment - et aussi
d'intensifier la coopération internationale »146(*).
Si le mandat de l'Unesco à l'aube du XXIème
siècle demeure celui défini par son Acte constitutif,
c'est-à-dire de contribuer « par la coopération des nations
du monde (...) aux buts de paix internationale et de prospérité
commune de l'humanité », ses modalités d'intervention
évoluent en rapport avec le changement qui affecte la communauté
internationale. Dans le contexte présent, la mission de l'Unesco qui est
« guidée par les trois principes essentiels et indissociables de
l'universalité, de la diversité et de la dignité (lesquels
entretiennent un rapport étroit avec les valeurs et les exigences de
justice, de solidarité, de tolérance, de partage et
d'équité, de respect des droits de l'homme et des principes
démocratiques »), se traduit, entre autres, à «
contribuer à la sécurité humaine et à la gestion
des évolutions et du changement social ainsi que des ressources
naturelles dans l'optique de l'équité et de
l'intégration»147(*). C'est ainsi que le concept de
sécurité humaine se trouve placé au coeur de «
'Objectif n° 5 » de la Stratégie à moyen terme
2002-2007, intitulé : « Améliorer la
sécurité humaine par une meilleure gestion de l'environnement et
du changement social »148(*). Les domaines de la sécurité humaine y
sont définis très largement, embrassant « des
problématiques aussi complexes que celles qui concernent le changement
climatique, la sécurité alimentaire, l'approvisionnement en eau,
la pauvreté, le VIH/sida, et autres maladies contagieuses, la
diversité biologique et l'effet des transformations sociales brutales,
qui intègrent les préoccupations liées aux droits de
l'homme ».
IV- Commission sur la
sécurité humaine
La Commission sur la sécurité humaine a
été lancée en janvier 2001 pour atteindre les objectifs
suivants : promouvoir la connaissance, l'engagement et le soutien du public en
faveur de la sécurité humaine et de ses impératifs ;
développer le concept de sécurité humaine en tant qu'outil
opérationnel pour l'élaboration et la mise en oeuvre des
politiques ; proposer un programme d'actions concrètes pour
répondre aux menaces les plus critiques et les plus répandues
pesant sur la sécurité humaine149(*).
V- Comité
consultatif sur la sécurité humaine
Le Comité consultatif sur la sécurité
humaine est un organe indépendant composé de huit membres. Il a
été créé pour mettre en oeuvre les recommandations
de la Commission sur la sécurité humaine et conseiller le
Secrétaire général des Nations unies sur le Fonds
fiduciaire des Nations unies pour la sécurité humaine150(*).
VI- Les interventions des
institutions économiques mondiales pour une sécurité des
individus
La Banque Mondiale, le FMI, l'OCDE, l'OMC intègrent de
plus en plus les considérations de sécurité humaine dans
leur arsenal normatif et dans leurs actions sans toutefois employer le terme
sécurité humaine, mais plutôt celui de «
conséquences sociales des politiques économiques » ou de
« développement humain ». La lutte contre la pauvreté,
les inégalités sociales et le VIH/SIDA, la mise sur pied des
actions en vue du développement durable et la participation de la
société civile font partie intégrante du discours des
institutions de Bretton Woods. Elles font désormais valoir que la lutte
efficace contre la pauvreté ne se résume pas simplement à
encourager la croissance économique, mais également à
aborder la question des inégalités politiques et sociales qui
maintiennent les pauvres dans la pauvreté. Dans son Rapport 2005 relatif
à l'Objectif de développement pour le millénaire, la
Banque Mondiale incite les pays riches à viser plus haut et faire mieux
du point de vue de leurs programmes politiques et mesures de gouvernance en ce
qui concerne l'aide, les échanges commerciaux et l'allègement de
la dette des pays en voie de développement. Entre la lutte contre la
pauvreté, la bonne gouvernance et le développement, elle a fait
de la santé son domaine prioritaire pour l'année 2005. On peut
également voir dans les Accords sur les Aspects de la
Propriété Intellectuelle touchant au Commerce (AAPIC) et la
Déclaration de Doha issus de l'OMC des considérations de
sécurité humaine, notamment dans le domaine de la santé
publique et de l'accès aux médicaments essentiels. L'OMC fait
sienne les préoccupations des pays les moins avancés concernant
l'accès aux soins de santé et aux médicaments et prend des
mesures pour permettre à leurs populations de ne pas succomber aux
pandémies comme le VIH/SIDA ou le paludisme à cause de la
règlementation commerciale internationale151(*).
Dans l'élaboration de leurs programmes, les
institutions de Bretton Woods se réfèrent davantage au concept de
développement humain qu'à celui de sécurité
humaine. Toutefois, la Banque mondiale à travers son rapport «
Voices of the Poor : Crying out for Change » (2000)152(*) a largement contribué
à approfondir l'idée de la sécurité humaine en
incorporant les points de vue des plus pauvres dans le débat sur la
sécurité et les politiques de développement.
Les résultats peu probants des stratégies
passées en termes de réduction de la pauvreté ont conduit
la Banque à se demander si celles-ci répondaient effectivement
aux besoins des populations démunies. Suivant l'objectif de la nouvelle
génération de programmes de la Banque d'accroître la
participation et le pouvoir des pauvres (« empowerment»),
elle a conduit, auprès de 28 Etats, des enquêtes d'opinions,
quantitatives et statistiques, pour se mettre à l'écoute et
relayer la "voix des pauvres" afin qu'ils puissent influer sur l'orientation
des politiques.
L'objectif de ce travail original, qui s'est poursuivi
après la publication du rapport153(*), a été d'identifier la vision des
préoccupations de la vie quotidienne des personnes qualifiées de
« pauvres » selon l'indice de développement humain, et
s'interroger sur leur adhésion aux principes démocratiques ; au
respect des droits civils et politiques, à la confiance envers les
institutions et la classe politique.
Les enquêtes entreprises ont montré que
l'insécurité physique revenait régulièrement au
premier plan des préoccupations des « pauvres » dans toutes
les régions du monde. Selon les descriptions proposées par les
gens pauvres, on peut relier largement les types d'insécurité aux
facteurs suivants : la survie et le gagne-pain ; les catastrophes naturelles,
le crime et la violence, la persécution par la police et l'absence de
justice, les conflits civils et guerres, les chocs et stress causés par
les macros politiques, la vulnérabilité sociale, la santé,
la maladie et la mort154(*). Elles ont également permis de dégager
une perspective plus nuancée de ce que la sécurité
signifie pour les pauvres155(*). La spécificité du message
formulé par les pauvres résidait dans le fort « besoin
d'Etat » qu'ils manifestaient.
B- Au plan panafricain
Notons que beaucoup d'institutions ont été mises
en place par l'Organisation panafricaine dans le cadre de la paix et de la
sécurité sur le continent. Ces institutions sont établies
pour faire face aux menaces à la sécurité et à la
sécurité humaine.
Alors, il faut savoir déjà que lors de la
création de l'OUA, les dirigeants africains avaient mis l'accent sur la
sécurité nationale en accordant la primauté à la
souveraineté nationale, à l'intégrité territoriale
et au principe de non intervention. Ainsi, l'organisation panafricaine
considérait les conflits intra-étatiques comme relevant des
affaires intérieures. Quatre décennies durant, elle n'a
été qu'un observateur impuissant des atrocités de guerres
menées en Afrique par alliés interposés pendant la guerre
froide. Implicitement, une culture d'impunité et d'indifférence a
été instaurée sous-tendue par la politique de non
intervention. Il s'en est suivi que la sécurité des États
était liée à la survie des régimes en place ; alors
que la sécurité des populations n'était pas trop prise en
considération.
Avec la fin de la guerre froide, le «
désengagement » annoncé des puissances occidentales dans
leur rôle stabilisateur du continent, et surtout la recrudescence des
conflits, l'OUA va procéder à une réorientation
stratégique afin de jouer un rôle de premier plan dans la gestion
de leurs conflits. Prenant en compte la dimension régionale des conflits
violents en Afrique, des décideurs africains ont entrepris
d'établir un système de sécurité à
l'échelle du continent qui intègre les questions de conflit, de
paix et de sécurité. Ces initiatives concernent surtout le
deuxième volet de l'agenda sur la sécurité humaine et la
mise en place d'un cadre stratégique et opérationnel pour la paix
et la sécurité à l'échelle de toute l'Afrique en
réponse à des événements spécifiques.
Ainsi, la Conférence sur la sécurité, la
stabilité, le développement et la coopération en Afrique
de 1991 (CSSDCA)156(*)
fut l'un des premiers forums de discussion sur les questions de
sécurité à l'échelle continentale.
Le document final de la réunion recommandait aux Chefs
d'États et de gouvernements africains une série de principes et
de mesures politiques en faveur de la médiation, la conciliation et
l'arbitrage, le maintien de la paix, le rétablissement de la confiance,
les pactes de non-agression, la baisse des dépenses militaires et la
création d'un Conseil africain des sages pour la paix. Il les
encourageait également à l'élaboration de
stratégies de développement globales et intégrées
traitant à la fois des questions de sécurité, de
stabilité, de développement et de coopération.
Au Sommet de Lomé en 2000, l'Assemblée des Chefs
d'État et de gouvernement reconnaissait que « la
sécurité de chacun des pays africains est inséparablement
liée à celle d'autres pays africains et à celle du
continent africain dans son ensemble ». L'Assemblée s'engagea
également à établir avant 2005 un cadre qui permette de
traduire et codifier en lois nationales le concept de sécurité
humaine de la Déclaration solennelle de la CSSDCA, afin de restaurer la
confiance et d'établir des cadres collaboratifs de
sécurité aux niveaux national, régional et continental.
Des principes-directeurs, des engagements et un certain nombre d'indicateurs de
performance furent mis en place pour mesurer les progrès accomplis dans
cette direction.
Des initiatives et des institutions oeuvrant pour la paix et
la sécurité furent créées comme la CSSDCA, le
Centre de gestion des conflits et le Fonds pour la paix de l'OUA, le
Mécanisme africain d'évaluation au sein du NEPAD et des
organisations sous régionales traitant des questions de
sécurité et dans une large mesure de la sécurité
humaine.
Aussi, dans la « Déclaration sur la situation
politique et socio-économique en Afrique et les changements fondamentaux
qui se produisent actuellement dans le monde » AHG/Décl./(XXVI),
les Chefs d'État se sont engagés à «oeuvrer
conjointement en vue du règlement rapide de tous les conflits que
connait le continent » en donnant à l'OUA les moyens
adéquats pour réduire les tensions et régler les conflits
en Afrique, afin de créer les conditions de paix, de stabilité et
de justice sociale. Au 29ème sommet des Chefs d'État
et de gouvernement tenu au Caire le 29 juin 1993, l'OUA adopta la
Déclaration de prévention, de gestion et de règlement des
conflits en Afrique, qui a servi de cadre pour l'action de la future politique
africaine de défense et de sécurité. A sa suite, le
Protocole instituant le Conseil de Paix et de Sécurité
chargé du maintien de la stabilité, de la promotion de la
diplomatie préventive et de la gestion des catastrophes et de l'action
humanitaire de l'Union Africaine.
La ré-conceptualisation de la sécurité
figure parmi les éléments qui ont milité en faveur de la
mise en place du nouveau mécanisme de paix et de sécurité
à la faveur de la création de l'Union africaine (UA). C'est ce
qui ressort de quelques dispositions de l'Acte constitutif de l'UA,
signé le 11 juillet 2000 à Lomé au Togo. Aux termes de
l'article 4(h), l'UA s'est octroyée le droit «d'intervenir dans un
État membre en vertu de la décision de la Conférence
portant sur les circonstances graves, à savoir les crimes de guerre, le
génocide et les crimes contre l'humanité ». L'UA
intervient aussi dans des cas de «menaces contre l'ordre
légitime». Cet interventionnisme de l'UA a été
observé au Burundi, au Darfour, aux Comores et en Somalie. L'article 4
(j), dispose qu'un État membre a le droit de demander l'intervention de
l'UA, laquelle peut s'obtenir à la majorité des 2/3, selon les
exigences de la Conférence des chefs d'État.
Jusqu'à ce jour, les États africains ont soutenu
la coopération militaire par le biais d'organisations sous
régionales déjà en place, comme la CEEAC, la CEDEAO et la
SADC. Le mode d'interaction entre le Conseil de paix et de
sécurité de l'UA et les mécanismes sous régionaux
en place reste encore à définir. Les structures subsidiaires qui
renforcent les complémentarités et évitent les redondances
entre les divers systèmes de paix et de sécurité devraient
être renforcées afin d'adapter les structures sous
régionales en place à un cadre cohérent de paix et de
sécurité à l'échelle de l'Union Africaine.
Les 53 États membres de l'Union africaine ont
approuvé en février 2004 la création d'une force militaire
d'appoint, prête à intervenir pour prévenir
l'éruption de guerres civiles ou la perpétration de
génocides. Cette force doit être composée de troupes des
membres-clés de l'Union africaine et opèrera sous la direction du
Conseil de paix et de sécurité de l'UA. Un président
africain l'a décrite comme une réponse collective aux menaces,
internes comme externes, partout sur le continent. La force appuiera sur les
capacités régionales existantes, notamment du Kenya, d'Afrique du
Sud, d'Égypte et du Nigeria. Les modalités de sa mise en oeuvre
en Afrique Centrale restent à déterminer157(*).
La réussite de la mission du Conseil de paix et de
sécurité dépend surtout de la volonté politique et
des moyens mis à sa disposition, non seulement par l'aide des pays
occidentaux mais surtout de l'engagement des pays africains158(*).
A cela s'ajoutent beaucoup d'autres institutions qui sont
créées dans le souci de protéger et de préserver le
citoyen africain159(*).
C'est pourquoi, il a été mise en place une cour africaine
des droits de l'homme et des peuples qui devrait se transformer en une cour
africaine de justice et des droits de l'homme160(*). La naissance de la Cour africaine est un
événement aussi important que l'entrée en vigueur de la
Cour pénale internationale. C'est une vraie lueur d'espoir pour le
continent africain et tous ceux qui luttent contre l'impunité des
violations des droits de l'Homme comme souligne Sidiki Kaba
(Sénégal), avocat, président d'honneur de la
FIDH161(*). Car,
« souvent, les victimes de violation des droits de l'Homme ne peuvent
compter sur leurs juridictions pour faire valoir leur droit à la justice
et à la réparation. La Cour africaine doit être là
pour les aider. Nous appelons les Etats africains à ratifier le
Protocole de la Cour et à faire la déclaration au titre de son
article 34 al.6 permettant aux victimes et aux ONG de saisir directement cette
instance. », tels sont les propos de Fatimata Mbaye (Mauritanie),
présidente de l'Association mauritanienne des droits de l'Homme,
Vice-présidente de la FIDH162(*).
Mais il faut savoir que jusqu'à présent,
l'exécutif de l'UA a évité les sujets politiques et de
maintien de la paix et de la sécurité sur le continent pour
s'intéresser davantage aux questions économiques et sociales.
[...] en effet, l'on a vu rarement cette organisation monter en première
ligne pour entendre les cris de détresse des peuples africains, en
rapport avec les problèmes de gouvernance, d'insécurité et
de chômage de leur pays. Et quand elle feint de les entendre, c'est pour
ensuite se contenter de déclarations brumeuses de principe. Cette
attitude a contribué à la discréditer aux yeux de
l'opinion publique africaine qui en est arrivée, à son sujet,
à se poser la question suivante : à quoi sert l'UA, si elle
ne peut pas apporter des réponses appropriées aux nombreux
défis auxquels est confrontée l'Afrique ?163(*)
Paragraphe II : Les
institutions sous régionales et nationales
Nous présenterons ici les institutions sous
régionales (A) et nationales (B) qui permettent de lutter contre les
menaces à la sécurité humaine.
A- Les institutions sous
régionales
Convenus sur le fait que l'instauration d'une paix et d'un
développement durables en Afrique centrale exige la solidarité
et la pleine coopération de tous les pays de la sous région, les
Chefs d'Etat et de gouvernement de cet espace continental, examinant alors la
situation sociopolitique de leur zone d'influence, instituent via la
Déclaration de Yaoundé sur la Paix, la Sécurité et
la Stabilité en Afrique Centrale, le protocole relatif au Conseil de
Paix et de Sécurité d'Afrique Centrale (COPAX).
En Afrique Centrale, la Communauté Economique des Etats
de l'Afrique Centrale qui est restée inactive pendant une grande partie
des années 90 suite à sa création en octobre 1983, s'est
engagée lors de son Sommet à Libreville le 06 février 1998
à faire renaître l'Organisation et à prendre la
responsabilité de la paix et de la sécurité dans la
sous-région.
La Conférence suivante à Malabo en 1999
identifiera comme priorité « Le développement des
capacités pour maintenir la paix, la sécurité et la
stabilité » qui sont les conditions essentielles pour un
développement économique et social. Ainsi, lors de la
10ème Conférence ordinaire des Chefs d'Etat et de
gouvernement qui s'est tenue à Malabo en juin 2002, ont
été adoptés les règlements du Conseil de Paix et de
Sécurité de l'Afrique Centrale (COPAX)164(*). Cet Organe est
chargé de la promotion, de la maintenance et de la consolidation de la
paix et de la sécurité en Afrique Centrale.
Les Organes techniques du Conseil sont le Mécanisme
d'Alerte Rapide en Afrique Centrale (MARAC) qui rassemble et analyse les
informations pour une prévention des crises ; la Commission pour la
Défense et la Sécurité (CDS) dont son rôle est de
planifier, d'organiser et de donner des conseils aux entités prenant des
décisions dans la Communauté afin de mettre en oeuvre des
opérations militaires en cas de besoin ; la Force Multinationale de
l'Afrique Centrale (FOMAC) qui est une force non permanente constituée
de contingents militaires des Etats membres dont le but est de mettre en place
et d'assurer les missions pour la paix, la sécurité et
l'assistance humanitaire.
Notons, cependant, que les activités de la CEEAC en
faveur de la paix sont surtout basées sur la formation165(*). Mais l'Organisation tend
vers un rôle plus actif puisque lors d'une réunion des ministres
de la défense des pays membres de la Communauté, les participants
ont décidé de donner un coup de pousse réel à cette
institution pour lui permettre de s'affirmer véritablement par les
actions concrètes en matière de paix et de
sécurité.
B- Les institutions
nationales
De l'entrée de jeu, il faut savoir que les Etats de la
CEMAC n'ont pas mis en place des institutions propres en matière de la
sécurité humaine. Mais il faut savoir que la question de la
sécurité humaine a été touchée par certains
Etats de la CEMAC dans le sens de la protection civile, de gestion des
catastrophes ou encore de la protection des individus à travers les
dispositifs sécuritaires ou de défense.
Ainsi donc, il y'a lieu de noter que, de par sa multi
dimensionnalité, la sécurité humaine, centrée sur
la personne humaine, doit être orientée sur la prévention,
en abordant les risques et causes premières des
insécurités, et doit introduire la protection et l'autonomisation
comme objectif.
Il serait ici question de présenter les efforts
institutionnels que font les Etats de la CEMAC en matière de la
sécurité humaine, même si ces efforts ne sont pas propres
à tous les Etats et ne touche pas véritablement cette notion.
Au Cameroun, par exemple, la question de la
sécurité humaine peut être entendue au sens de la loi
n° 86/016 du 06 décembre 1986. Cette loi protège la personne
humaine dans le cadre de la Protection Civile qui consiste à assurer de
façon permanente, la protection des hommes, des biens et de
l'environnement contre les risques d'accidents graves, de calamités ou
de catastrophes ainsi que contre les effets de ces sinistres. Alors, la
protection civile a pour objet la prévention des risques civils,
l'organisation et la mise en oeuvre des moyens de secours, que
requièrent la sécurité des personnes, la protection des
biens et de l'environnement contre les accidents, sinistres et catastrophes.
En matière de la protection civile, le Cameroun dispose
des organes d'orientation générale tels que :
ú Le Président de la République
définit la politique générale en matière
de Protection Civile.
ú Le Conseil Nationale de Protection Civile
est un organisme consultatif du PR en matière de Protection
Civile, créé le 12 mars 1996.
ú La plate-forme nationale pour la
réduction des risques de catastrophes créée par
arrêté de septembre 2010 du MINATD, est un cadre permanent de
concertation et d'échange d'informations entre l'ensemble des
partenaires nationaux et internationaux de la Protection Civile.
ú L'Observatoire National des Risques
est un mécanisme de veille sécuritaire mis en place par
arrêté du Premier Ministre, Chef du Gouvernement le 19 mars 2003
et dont la mission consiste à collecter, analyser, stocker et
diffuser les informations sur les risques tant naturels qu'humains.
Il y'a aussi les organes sectoriels que sont :
ú Cellules de veille sécuritaire
quisont des mécanismes de collaboration au niveau local,
placés auprès des Autorités Administratives (Gouverneurs
de région, Préfets) suivant les termes d'une circulaire du 15
janvier 2010 du Ministre d'Etat, Ministre de l'Administration Territoriale et
de la Décentralisation, dans le cadre du renforcement des mesures de
prévention des risques dans les unités administratives de l'Etat
ú La commission d'agrément des plans
d'urgence quiest une plate-forme interministérielle,
placée sous l'égide du Ministère de l'Industrie, des Mines
et du Développement Technologique, chargée d'approuver les outils
d'opération interne en cas de crise que les établissements
classés (entreprises potentiellement pourvoyeuses de risques) soumettent
à la validation des pouvoirs publics avant le démarrage de leurs
activités et sur une base biannuelle pour la mise à jour.
ú La commission d'analyse des risques de
construction pour sa part est un mécanisme de
concertation en matière d'élaboration des normes de
construction des immeubles de grande hauteur ou à usage public
d'importance. Elle est logée au Ministère des Travaux Publics et
regroupe les principaux intervenants de la chaîne de la Protection Civile
en matière de bâtiment.
Le Ministre de l'administration territoriale et de la
décentralisation est responsable de l'élaboration et de la mise
en oeuvre de la politique du gouvernement en matière de protection
civile.
Aux termes du Décret n° 2011/408 du 09
décembre 2011 portant organisation du Gouvernement, le MINATD est
chargé dans le domaine de la Protection Civile:
Ø De l'élaboration, de la mise en oeuvre et du
suivi de la réglementation et des normes en matière de
prévention et de gestion des risques et des calamités naturelles,
en liaison avec les autres Administrations concernées ;
Ø De la coordination des actions nationales et
internationales en cas de catastrophe naturelle.
L'organe de coordination qui est la Direction de la protection
civile est chargé :
ü De l'organisation générale de la
protection civile
ü De la conduite des études sur les mesures de
protection civile en temps de paix et en temps de guerre
ü De la gestion des relations avec les organismes
nationaux et internationaux de protection civile
ü De la préparation des stages de formation des
personnels de la protection civile
ü De l'examen des requêtes en indemnisation et
aides financières des victimes de calamités
ü Du contrôle de l'utilisation, du suivi et de la
gestion des aides
ü De la coordination des moyens de la protection
civile
Mais, il faut savoir que les Ministères
spécialisés et partenaires interviennent aussi dans le domaine de
la protection civile. Il s'agit entre autres du Ministère de la
Santé Publique ; Ministère de l'Environnement, de la
protection de la nature et du développement durable ;
Ministère de la Défense ; Ministère de la recherche
scientifique et de l'innovation technologique ; Ministère de
l'Agriculture et du Développement Rural ; Ministère des
Mines, de l'Industrie et du Développement Technologique ;
Ministère en charge de la Promotion de la Femme et de la Famille ;
Ministère de la Justice, etc.
Pour les organes opérationnels, il faut noter
l'autorité administrative, les autorités
décentralisées et le corps national des sapeurs-pompiers.
Le Décret n° 98/031 du 09 mars 1998, portant
organisation des Plans d'urgence et des secours en cas de catastrophe ou de
risque majeur, fait de l'autorité administrative le pilier central du
dispositif de gestion des catastrophes au Cameroun.
Il s'agit du :
ú Préfet au niveau départemental
ú Gouverneur au niveau de la région
ú Secrétaire Général à la
Présidence au niveau national
L'action de l'autorité administrative comporte a :
v La diffusion de l'alerte ;
v L'engagement immédiat des mesures d'urgence ;
v L'information des autorités
hiérarchiques ;
v La mobilisation des moyens (humains, matériels,
etc.) ;
v La convocation immédiate du comité de crise,
qu'il préside ;
v L'information du public et des médias.
Les collectivités territoriales
décentralisées et les autorités traditionnelles, qui
constituent les autorités décentralisées, jouent
également un rôle important en Protection Civile, notamment dans
l'élaboration des plans de secours. Elles doivent promouvoir certaines
connaissances et techniques des communautés locales qui tiennent compte
des cultures spécifiques, de la sexo-spécificité, de la
jeunesse et des groupes vulnérables.
Le corps national des sapeurs-pompiers, placé sous
l'autorité directe du Ministre de la Défense et mis pour emploi
à la disposition du Ministère de l'Administration Territoriale et
de la décentralisation (Décret n°2001/184 du 25/ 07/ 2001),
est une unité militaire interarmées spécifique de
protection Civile qui peut agir au profit des autres administrations
ministérielles dans le cadre des missions qui lui sont
dévolues : lutte contre les incendies, secours aux personnes et
biens en péril, participation à la gestion des catastrophes,
participation aux études de dangers et actions préventives.
En cas de besoin, les organismes de Protection Civile sont
soutenus par l'armée, la Gendarmerie ou la Police, sur
réquisition de l'autorité compétente. Cf. Art. 8 de la loi
de 1986 portant réorganisation générale de la protection
civile au Cameroun.
Les membres des forces armées et unités
militaires peuvent aussi accomplir des tâches de protection civile :
premiers secours ; traitement hospitalier, extraction
déblaiement ; sauvetage ; aménagement du territoire,
etc. (cas de l'action du Génie militaire lors des inondations dans le
grand nord du Cameroun).
En matière de défense nationale, le Cameroun
dispose des forces armées qui assurent la défense du territoire
et protègent la population.
Il n'est pas à douter de l'encadrement
juridico-institutionnel que dispose les Etats de la CEMAC pour la
sécurité humaine. Mais quelles sont donc les initiatives
menées par ceux-ci pour accroitre la sécurité
humaine ?
Chapitre II : LES INITIATIVES RETENUES POUR ACCROITRE LA
SÉCURITÉ HUMAINE EN AFRIQUE CENTRALE ET DANS LA ZONE CEMAC
Promouvoir et accroitre la sécurité humaine
suppose de prendre des mesures préventives pour réduire la
vulnérabilité et réduire les risques ; ou de prendre des
actions curatives en cas d'échec de la prévention. La Commission
pour la sécurité humaine a identifié une liste de
priorités exigeant une action immédiate :
· Protéger les personnes exposées à
des conflits violents.
· Protéger les personnes exposées à
la prolifération des armes.
· Apporter une assistance pour la sécurité
des personnes déplacées.
· Créer un fonds de transition pour la
sécurité humaine dans les situations post-conflit.
· Appel à une plus grande équité des
échanges commerciaux et des marchés au profit des personnes les
plus démunies.
· Établir des conditions de vie minimum dans
toutes les régions.
· Accorder une haute priorité à
l'accès de tous aux soins de santé de base.
· Élaborer un système efficace et
équitable pour la propriété intellectuelle.
· Donner à chacun les moyens d'agir via une
éducation universelle de base et un développement des efforts
mondiaux et nationaux dans ce sens.
· Définir une identité humaine globale
respectant la liberté des individus d'avoir plusieurs identités
et affiliations.
De nombreux acteurs jouent désormais un rôle dans
les questions de sécurité humaine dans le monde. Ainsi, la
Commission a proposé des politiques et stratégies plus
intégrées et plus globales, ainsi qu'une initiative mondiale pour
placer la sécurité humaine en tête des priorités aux
niveaux local, national, régional et mondial. Une telle initiative
viserait à intégrer la sécurité humaine dans le
travail normal des institutions responsables de la sécurité
à tous les niveaux. Pour atteindre ces objectifs, elle a
identifié les objectifs et outils suivants :
· Prévention des conflits, promotion des
droits des personnes et du développement humain : établissement
de mécanismes d'alerte précoce ; sanctions ; missions
d'enquête et diplomatiques ; déploiement préventif
d'opérations de maintien de la paix ; plus grande attention
accordée à l'éducation, à l'éradication de
la pauvreté et à l'équité ; sécurité
économique de base ; augmentation des niveaux de vie et de la
sécurité sanitaire ; renforcement des capacités de la
société civile.
· Protection et prise en charge pour les personnes et
les communautés : développement d'une infrastructure de
protection contre les menaces les plus critiques et les plus répandues,
par ex. systèmes de police, réglementations sur l'environnement,
réseaux de santé, systèmes éducatifs, dispositifs
filets de sécurité (par ex. nourriture/argent contre travail,
protection sociale), programmes de vaccination, etc.
· Renforcement des principes et pratiques
démocratiques : promotion d'un système politique
démocratique, soutenu par la sécurité physique et la
croissance économique, qui aide à protéger les personnes
et à leur permettre de se prendre en charge. Cela suppose donc de
développer des institutions solides, garantir l'état de droit et
encourager des pratiques citoyennes.
· Promotion d'une culture et de cadres de la
sécurité humaine : développement d'une prise de conscience
des questions de sécurité dans la société ;
diffusion de l'information sur les initiatives et les réseaux existants
pour favoriser une approche plus intégrée.
Dans ce chapitre, nous aurions à aborder la question
des actions qui sont menées pour accroître la
sécurité humaine. Nous verrions dans un premier temps les
initiatives africaines et le soutien extérieur pour la
sécurité humaine (Section I) avant de présenter, enfin,
les initiatives des Etats de la CEMAC (Section II).
Section I : Initiatives africaines et le soutien
extérieur pour la sécurité humaine
Renforcer la paix durable dans le monde nécessite une
réponse globale et intégrée aux défis de la
sécurité et du développement. Cela exige la participation
et l'action concertée de tous les membres de la communauté
internationale, qu'il s'agisse des Etats, des organes des Nations unies, des
organisations régionales, des institutions financières
internationales, d'ONG ou d'autres acteurs de la société civile.
En vue de la création d'un système de sécurité
humaine, il est important de noter que plusieurs normes, principes,
institutions et pratiques sont déjà en place, par exemple ceux
permettant l'assistance et la protection des victimes de guerres et de
catastrophes naturelles. Cependant, ces éléments n'en sont pas
tous au même degré de développement et ils ne permettent
pas non plus de répondre à tous les aspects de la
sécurité humaine. Ci-dessous figure une sélection des
initiatives internationales afférentes au renforcement de la
sécurité humaine en Afrique Centrale, particulièrement
dans la sous-région CEMAC.
Les initiatives africaines (A) et le soutien extérieur
pour la sécurité humaine (B) seront présentés
ci-dessous.
Paragraphe I : Les
initiatives africaines
Étant donnée la dimension régionale des
conflits violents en Afrique, des décideurs africains ont entrepris
d'établir un système de sécurité à
l'échelle du continent qui intègre les questions de conflit, de
paix et de sécurité, et dont les pays membres de l'Organisation
de Coopération et Développement Economique (OCDE) sont les
principaux bailleurs. Le présent paragraphe examine l'évolution
des cadres de maintien de la paix en Afrique, en particulier le Conseil de paix
et de sécurité de l'Union africaine et les dispositifs de
sécurité régionale de la CEEAC. Ces initiatives concernent
surtout le deuxième volet de l'agenda sur la sécurité
humaine (à savoir la protection contre la violence et
l'insécurité physique), et la mise en oeuvre d'actions
concrètes et ponctuelles en réponse à des
événements spécifiques. Le premier volet, lié aux
changements structurels sur le plus long terme, fait actuellement l'objet de
mesures réglementant la circulation des armes légères,
l'utilisation de mines anti-personnel et des enfants soldats.
On traitera dans ce paragraphe la question de
l'évolution du rôle sécuritaire de la CEEAC (B)
après s'être imprégné de la problématique
l`Union Africaine et la sécurité humaine (A).
A-L'Union Africaine et la
question de sécurité humaine
La Conférence sur la sécurité, la
stabilité, le développement et la coopération en Afrique
(I) et la mise en place du Conseil de paix et de sécurité de
l'Union Africaine (II) sont des initiatives africaines très importantes
qu'il convient de relever.
I- La Conférence sur la
sécurité, la stabilité, le développement et la
coopération en Afrique
La Conférence sur la sécurité, la
stabilité, le développement et la coopération en Afrique
(CSSDCA), qui s'est tenue à Kampala en 1991, fut l'un des premiers
forums de discussion sur les questions de sécurité à
l'échelle continentale. Les résultats de la réunion furent
synthétisés dans le document de Kampala166(*) recommandant aux chefs
d'Etats et de gouvernements africains une série de principes et de
mesures politiques en faveur de la médiation, la conciliation et
l'arbitrage, le maintien de la paix, le rétablissement de la confiance,
les pactes de non-agression, la baisse des dépenses militaires et la
création d'un Conseil africain des sages pour la paix. Il les
encourageait également à l'élaboration de
stratégies de développement globales et intégrées
traitant à la fois des questions de sécurité, de
stabilité, de développement et de coopération.
Mais ce n'est qu'au sommet de Lomé en 2000 que l'OUA
souscrivit à la Déclaration de la CSSDCA167(*). L'Assemblée des
chefs d'Etats et de gouvernements reconnaissait que « la
sécurité de chacun des pays africains est inséparablement
liée à celle d'autres pays africains et à celle du
continent africain dans son ensemble ». L'Assemblée s'engagea
également à établir avant 2005 un cadre qui permette de
traduire et codifier en lois nationales le concept de sécurité
humaine de la Déclaration solennelle de la CSSDCA, afin de restaurer la
confiance et d'établir des cadres collaboratifs de
sécurité aux niveaux national, régional et continental.
Toute une gamme de principes phares, d'engagements et d'indicateurs de
performance fut mise en place pour mesurer les progrès accomplis dans
cette direction.
L'imbrication des conflits en Afrique signale clairement un
manque de cadres de sécurité régionaux et appelle à
la création d'une communauté africaine de sécurité.
Un certain nombre d'initiatives et d'institutions oeuvrant en faveur de la paix
et de la sécurité ont émergé au fil du temps, comme
la CSSDCA, le Centre de gestion des conflits et le Fonds pour la paix de l'OUA,
le Mécanisme africain d'évaluation par les pairs du
NEPAD168(*) et diverses
organisations intergouvernementales régionales traitant des questions de
sécurité au niveau subrégional, etc. Mais le manque de
coordination entre ces initiatives, la faiblesse des institutions comme de
leurs capacités font qu'on ne peut pas parler à ce jour de «
système de sécurité » général et
articulé, et encore moins de « communauté de
sécurité » unique.
II-Le Conseil de paix et de
sécurité de l'Union africaine (CPS)
L'Union africaine a mis en place un Conseil de paix et de
sécurité qui est mandaté pour maintenir la paix et la
sécurité sur le continent169(*). Composé de 15 membres, le CPS a des
fonctions similaires à celles du Conseil de sécurité de
l'ONU. Le droit de veto n'est cependant pas envisagé et aucun pays ne
peut siéger au Conseil de manière permanente. Entre autres
compétences, le CPS est en mesure de :
· Prendre des décisions :
d'intervenir militairement dans les cas les plus graves - crimes de
guerre, génocides et crimes contre l'humanité (autorité
supranationale).
· Imposer des sanctions : en cas de
changement inconstitutionnel de gouvernement dans l'un des États
membres.
· Adopter les mesures nécessaires :
lorsque l'indépendance et la souveraineté d'un
État membre sont menacées par des groupes armés, entre
autres formes d'agression.
En février 2004, les dirigeants africains ont
accepté de mettre en place une Force africaine en
attente170(*)
dans le cadre de leur Politique commune de défense et de
sécurité171(*)
La création d'un cadre stratégique et
opérationnel pour la paix et la sécurité à
l'échelle de toute l'Afrique répond à la tendance
générale de la communauté internationale de réduire
son intervention sur le terrain pour mettre fin aux conflits africains. Comme
le montre le tableau ci-dessous, les arguments ne manquent pas en faveur d'une
forme d'intervention régionale plutôt qu'internationale. Mais cela
ne signifie pas pour autant le désengagement total des partenaires
extérieurs, puisque l'assistance étrangère demeure souvent
déterminante. Les membres permanents du Conseil de
sécurité ont d'ailleurs reconnu le besoin d'un soutien accru aux
efforts africains pour le maintien de la paix et la résolution des
conflits. Comme l'a souligné Kofi Annan, les forces régionales de
déploiement rapide sont essentielles au maintien de la paix par
l'ONU.
Intervention régionale
|
Intervention internationale
|
Avantages
?? Acteurs de terrain : action fondée sur une
connaissance des réalités locales. Forte détermination
à mettre un terme au conflit.
?? Volonté politique forte de mettre un terme au
conflit pour éviter son impact sur les pays voisins.
?? Déploiement rapide des forces sur le terrain.
?? Coût élevé pour les pays africains,
mais relativement faible par rapport aux missions de l'ONU.
?? Renforcement de la capacité africaine de
réponse aux problèmes internes.
|
Inconvénients
?? Intervenants extérieurs : pas de
familiarité avec le terrain.
?? Relativement neutre : motivation morale de mettre fin
au conflit, ou intérêts stratégiques/économiques
dans la région.
?? Lenteur du processus décisionnel.
?? Coût élevé : la communauté
internationale doit
nécessairement prendre en charge les
dépenses.
?? Relation de dépendance : l'influence des
anciennes puissances coloniales demeure importante ; dépendance par
rapport aux lents processus décisionnels de l'aide
étrangère.
|
Inconvénients
?? Risque de partialité : intérêts
ancestraux des pays voisins dans le conflit, risque d'influence
hégémonique d'un intervenant régional dominant.
?? Faiblesse institutionnelle des organisations
régionales
?? Manque de moyens logistiques et de ressources
financières pour supporter le coût de l'intervention sur la
durée.
|
Avantages
??Neutralité : une force multinationale
mélangeant personnel militaire et civil moins susceptible d'être
partie prenante dans le conflit.
?? Fortes capacités de maintien de la paix
fondées sur une expérience pratique internationale (par ex.
OTAN)
?? Forces bien équipées et bien
formées.
|
L'accomplissement de la mission du nouveau Conseil africain de
paix et de sécurité dépendra au final de la volonté
politique et des fonds mis à sa disposition, non seulement par l'aide
étrangère mais surtout via l'engagement de tous les pays membres
africains172(*).
Jusqu'à ce jour, les Etats africains ont soutenu la coopération
militaire par le biais d'organisations régionales déjà en
place, comme la CEDEAO, la SADC et la CEEAC173(*). Le mode d'interaction entre le Conseil de paix et
de sécurité de l'UA et les mécanismes régionaux en
place, en particulier la CEEAC, reste encore à définir. Les
structures subsidiaires qui renforcent les complémentarités et
évitent les redondances entre les divers systèmes de paix et de
sécurité devraient être renforcées afin d'adapter
les structures régionales en place à un cadre cohérent de
paix et de sécurité à l'échelle de l'Union
africaine174(*).
B- Evolution du rôle
sécuritaire de la CEEAC en Afrique Centrale
Les États d'Afrique centrale appartiennent à
deux ensembles sous régionaux. Le premier étant la
Communauté Economique et Monétaire d'Afrique Centrale
(CEMAC), qui regroupe les pays de l'ancienne Afrique
équatoriale française (AEF) -à savoir le Cameroun, le
Congo-Brazzaville, le Gabon, la République centrafricaine et le Tchad
-auxquels s'ajoute la Guinée équatoriale. Le second ensemble, la
Communauté Economique des États d'Afrique Centrale
(CEEAC) rassemble dix pays : l'Angola, le Burundi, la
République démocratique du Congo et Sao Tomé-et-Principe,
en sus des six États membres de la CEMAC.
Bien que la CEMAC (instituée en 1994 dans l'objectif
d'une union et d'une solidarité plus étroite entre les peuples
des États membres) ait à son actif des initiatives dans le
domaine de la sécurité -notamment la constitution et le maintien
de sa Force multinationale en Centrafrique (FOMUC) entre 2002 et 2008175(*) - c'est à la CEEAC
qu'est dévolu le mandat de prévenir, gérer les crises et
conflits et maintenir la sécurité au sein de cette
sous-région. L'organisation fait en effet partie des huit
Communautés Economiques Régionales (CER)176(*) sur lesquelles s'appuie
l'Architecture de paix et de sécurité de l'Union africaine
(APSA).
La CEEAC a été instituée par le
Traité de Libreville, signé en 1983 par ses dix membres
fondateurs177(*), suite
à l'adoption du Plan d'action de Lagos qui envisageait une
intégration régionale mieux articulée comme facteur de
performance économique en Afrique. Après une période de
léthargie (dès 1993) due aux nombreux conflits et crises
politiques qui ont déstabilisé la région, l'organisation a
repris ses activités en 1998 et relancé sa politique
d'intégration, de promotion de la paix et de la stabilité,
à travers plusieurs organes : entre autres la Conférence des
chefs d'État et de gouvernement, le Conseil des ministres et le
Secrétariat Général.
L'aire géographique que couvre l'organisation est en
proie à de nombreuses tensions depuis plusieurs années. En effet,
pas moins de six178(*)
des dix États de la région ont connu au cours des deux
dernières décennies des conflits violents, qui ont
occasionné plusieurs millions de morts et configuré les
paramètres politiques et sécuritaires des systèmes de
gouvernement en place ainsi que le processus d'intégration
régionale.
Ainsi, la plupart des États membres de la CEEAC sont
caractérisés par une exacerbation de la militarisation du
politique qui se manifeste par la compétition -souvent violente -entre
différents acteurs sociopolitiques pour la conquête du pouvoir, le
contrôle de l'État, notamment à travers la mainmise sur les
richesses naturelles dont la région est relativement bien pourvue.
Cette situation engendre une importante faiblesse
institutionnelle et un déficit de légitimité des
régimes au pouvoir, cependant « compensés » par la
prééminence de la centralisation du pouvoir politique dans ces
États.
De plus, les conflits ayant ensanglanté la
région ont permis, justement par leur régionalisation (notamment
à travers les alliances entre certains groupes et communautés
culturelles situées dans les zones transfrontalières), de
consacrer des liens forts entre certains gouvernements et inversement des
rapports de rivalité entre d'autres. Cette situation a entravé,
par la suspicion qu'elle a générée entre les acteurs, le
projet d'intégration régionale qui requiert pourtant confiance et
cohésion.
Malgré ces handicaps, la CEEAC reste un espace
géopolitique stratégique, à la fois pour les puissances
extérieures à la sous-région, qui convoitent les richesses
locales et pour ses États membres, candidat au leadership
régional, qui pourraient tirer parti de la dynamique
d'intégration et des politiques de sécurité -pour peu
qu'elle porte des résultats -comme facteurs démultiplicateurs de
leur puissance et vecteurs de leur influence, ne serait-ce qu'à
l'échelle régionale.
Les dix États membres de la Communauté
s'étendent sur 6 640 600 km² 179(*) (22 % du continent africain et plus de onze fois la
France métropolitaine), avec une population totale estimée
à 138,6 millions d'habitants en 2013180(*). Composée majoritairement de peuples issus de
régions tropicales humides, la CEEAC regroupe aussi des populations
issues de zones arides et désertiques (Tchad et nord de la RCA) ayant
connu la colonisation de différentes puissances
européennes181(*)
jusque dans les années 1960 pour la plupart et jusqu'en 1975 pour Sao
Tome-et-principe.
Sept États de la CEEAC sont producteurs de
pétrole, soit l'ensemble des États membres à l'exception
du Burundi, de la RCA et de Sao Tome-et-principe182(*). Le revenu par habitant,
particulièrement représentatif des disparités entre les
États au sein de la CEEAC, atteint à peine 230 dollars pour la
RDC alors qu'il s'élève à 13 560 dollars pour la
Guinée équatoriale183(*).
La coexistence, en Afrique centrale, de deux organisations
intergouvernementales régionales (la CEMAC et la CEEAC) apparaît
par ailleurs comme un facteur de dilution du sentiment d'appartenance : «
l'Afrique centrale telle que définie par les frontières de la
CEEAC n'a pas d'identité collective »184(*). Cette
caractéristique se trouve aussi accentuée par les dimensions de
cet espace géographique : « ce territoire est si vaste que les
États qui le gouvernent sont davantage tournés chacun vers un
pôle différent ou plusieurs pôles éloignés
à la fois »185(*).
En dépit de cette dispersion institutionnelle des
États, à travers leur appartenance à plusieurs
organisations, les pays membres de la CEEAC font face à plusieurs
sources d'insécurité qui interagissent avec leurs propres
fragilités internes. La circulation incontrôlée des armes
légères et de petit calibre (ALPC) y est importante, en raison
des conflits en cours ou passés et de la porosité des
frontières. Pour les mêmes raisons, les groupes armés y
prospèrent (dans certains cas en lien avec l'exploitation
illégale des ressources naturelles) en défiant l'autorité
des États qui peinent à assurer leurs fonctions
régaliennes. Les disparités sociales et la
précarité des jeunes, souvent sans emploi, sont autant de
facteurs d'insécurité aux côtés de la
vulnérabilité de l'espace maritime en proie ces dernières
années au développement d'actes de brigandage maritime et de
piraterie186(*).
Ce contexte sécuritaire régional fragile
justifie en partie nombre d'interventions d'acteurs extérieurs en cours
dans la région. Ainsi, pas moins de sept missions inscrites plus ou
moins dans le temps long s'y déroulent. On peut notamment citer: les
deux missions multidimensionnelles conduites respectivement par l'ONU en RDC
(MONUSCO) et par l'UA en RCA (MISCA) ; trois « missions » à
vocation strictement militaire conduites par la France -au Gabon (Forces
françaises du Gabon), au Tchad (Opération Épervier), en
Centrafrique (Sangaris) -et une mission d'assistance et d'appui de
l'armée américaine à la traque de l'Armée de
résistance du seigneur (LRA) opérant en RCA, en RDC mais aussi au
Sud-Soudan et en Ouganda, où sont basés une centaine de soldats
américains. Outre ces missions, les Nations unies appuient la CEEAC et
ses États membres en matière de dialogue politique et de
politiques de sécurité, notamment à travers le Bureau
Afrique centrale de l'organisation (UNOCA) basé à Libreville. Au
Burundi, l'ONU conduit une mission de consolidation de la paix à travers
son bureau local (BNUB)187(*).
Le défi majeur de la CEEAC reste donc de pouvoir
suppléer efficacement ces interventions extérieures et plus
encore, d'élaborer et de décliner une stratégie de prise
en charge effective de la sécurité dans son espace, en se dotant
d'une capacité -y compris militaire -de dissuasion, d'anticipation et de
gestion des conflits, des actes de brigandage et des menaces
terroristes188(*). A
cela, elle ne doit pas perdre de vue la question de santé,
d'éducation, d'emploi, d'alimentation, etc.
Paragraphe II : Le
soutien extérieur pour la sécurité humaine dans la sous
région CEMAC
Nous verrons ici les initiatives menées par les
Gouvernements et d'autres réseaux internationaux en matière de la
sécurité humaine (A), et aussi le soutien extérieur aux
capacités africaines en matière de maintien de la paix (B).
A- Les initiatives
menées par les gouvernements et d'autres réseaux
internationaux
Un certain nombre de pays donateurs ont pris des mesures pour
soutenir l'agenda de la sécurité humaine.
· Le gouvernement japonais a identifié la
sécurité humaine comme l'un des objectifs clés de sa
politique étrangère. Dans cette optique, il a organisé
trois sessions des Symposiums internationaux sur la sécurité
humaine et lancé le Fonds fiduciaire des Nations unies pour la
Sécurité humaine en soutien à d'autres initiatives de
l'ONU sur ce thème. Le Japon a également établi un
programme de bourses bilatérales pour la sécurité humaine
(Grassroots Human Security Grants)189(*).
· Le gouvernement canadiens'est engagé
à stimuler le débat sur la sécurité humaine et a
développé des politiques destinées à faire face aux
nouvelles menaces pesant sur la sécurité mondiale190(*).
· Le Department for International Development (DFID)
du Royaume-Unia développé une politique du RSS et soutient
activement l'Initiative africaine sur la sécurité
humaine191(*), un
réseau de sept ONG africaines cherchant à évaluer la
performance des gouvernements africains en matière de
sécurité humaine. De plus, le Royaume-Uni a adopté une
stratégie trans-gouvernementale sur la question de la SSR,
approuvée par le Ministère de la défense, DFID, ainsi que
le Foreign and Commonwealth Office (FCO)192(*).
· Le Réseau sur la sécurité
humaine193(*) est un groupe de treize pays qui facilite
le dialogue au niveau ministériel sur les questions relatives à
la sécurité humaine. Le Réseau publie le Bulletin du
réseau sur la sécurité humaine en collaboration avec le
Harvard Human Security Programme194(*). Depuis 1999, le Réseau organise chaque
année une réunion ministérielle visant à attirer
l'attention sur les nouvelles questions de sécurité. En 2004,
cette réunion a eu lieu à Bamako (Mali), seul pays africain
membre du Réseau195(*). Les thèmes prioritaires identifiés
par le président malien sont : les enfants en situation de conflit, les
armes légères, et le rôle des femmes dans les
opérations de maintien de la paix196(*). La réunion de Bamako a fourni une
opportunité clé pour attirer l'attention internationale sur les
menaces pesant sur la sécurité en Afrique197(*).
B- Le soutien extérieur
aux capacités africaines de maintien de la paix
Le soutien extérieur dont bénéficient les
africains sont énormes. Qu'il s'agisse des programmes de renforcement
des capacités africaines, du fonds pour la paix ou encore de
l'engagement croissant du G8.
I-Programmes de renforcement
des capacités
Les partenaires étrangers ont donné un gage de
leur soutien au maintien de la paix en Afrique en finançant presque deux
tiers du budget du Fonds pour la paix de l'UA et en fournissant 30 millions sur
48 millions US$ au total. Comme cela a déjà été
souligné, malgré quelques interventions étrangères
de haut niveau ces dernières années en Sierra Leone, en
Côte d'Ivoire et au Libéria, la tendance est à
responsabiliser l'Afrique en matière de sécurité
régionale ; les donateurs préférant contribuer au
renforcement de ses capacités plutôt qu'intervenir directement sur
le continent. Plusieurs programmes et initiatives ont été
prévus ou déjà mis en oeuvre en ce sens :
· L'Africa Contingency Operations Training and
Assistance - ACOTA - (autrefois connu sous le nom d'African
Crisis Response Initiative - ACRI), financé par les Etats-Unis : il
équipe et forme jusqu'à 12 000 soldats des compagnies et
bataillons commandés par des officiers africains qualifiés.
· Une formation similaire est fournie par le
programme français Renforcements des capacités africaines
pour le maintien de la paix - RECAMP.
· L'Africa Conflict Prevention Pool du Royaume-Uni ne
propose pas de formation mais finance des initiatives de formation par des
tiers. La formation serait fournie par des BMATT (British Military Training
Assistance Teams) établis dans la région. M. Chambas,
« The Security Council and ECOWAS: facing the challenges of peace and
security in West Africa », (2003). 56 UN News Centre, 26 février
2004.
· Dans le cadre de l'Initiative de paix et de
sécurité Canada-Afrique de l'Ouest, le Canada
finance la CEDEAO à hauteur de 40,5 millions de dollars canadiens pour
les questions de sécurité et de paix.
· Le Fonds de bourses d'études de la CEDEAO
est destiné à financer des programmes de formation
spécifiquement pour le personnel militaire et civil d'Afrique de
l'Ouest.
· L'Académie mondiale pour la paix aide la
CEDEAO à rendre opérationnel le Mécanisme.
S'ils veulent avoir un impact durable sur les structures de
sécurité militaires et civiles en Afrique, ces divers programmes
de renforcement des capacités doivent absolument être
coordonnés à l'échelle régionale.
II- Le Fonds pour la paix en
Afrique financé par l'Union Européenne
En tant que partenaire commercial majeur et plus grand
contributeur officiel d'aide au développement en Afrique, l'UE a
salué l'initiative de création d'un cadre pour la paix et la
sécurité à l'échelle continentale. Lors de la
rencontre ministérielle Europe-Afrique qui s'est tenue
à Dublin le 1er avril 2004, l'UE a alloué 250 millions € du
9ème Fonds européen de développement à
l'institution d'une facilité de soutien à la paix en Afrique.
Fondée sur le principe de l'appropriation africaine, la Facilité
de soutien à la paix en Afrique a pour objectif de renforcer les
capacités de conception, planification et mise en oeuvre
d'opérations de paix et de maintien de la paix de l'Union africaine et /
ou des organisations régionales. Celle-ci ne sera pas utilisée
pour financer les opérations de maintien de la paix conduite par l'UE.
L'Union Africaine a été désignée comme instance
centrale de décision en ce qui concerne les opérations de
maintien de la paix.
La première opération financée par le
Fonds pour la paix est une mission d'observation de l'UA au Darfour (Soudan),
approuvée en juin 2004 pour une période de douze mois. Cette
mission a une valeur de test pour mesurer l'efficacité et la
solidité du cadre continental encore émergeant de la
sécurité africaine.
III- Engagement croissant du
G8
Le Plan d'action pour l'Afrique du G8198(*) fait de la prévention
et de la résolution des conflitsles « priorités absolues
». Concrètement, les pays du G8 se sont engagés à
soutenir des actions dans les domaines suivants :
· Programmes DDR et mécanismes de maintien de
la paix conformes au principe de l'appropriation africaine et visant à
mettre fin aux principaux conflits armés sur le continent.
· Assistance technique et financière pour
accroître l'efficacité des pays africains et des organisations
régionales à prévenir et résoudre des conflits
(soutien à la formation des forces militaires africaines et au
développement de la coordination, etc.).
· En collaboration avec les pays africains et le
système des Nations unies, régulation des activités des
marchands et trafiquants d'armes, et élimination des flux illicites
d'armes en direction de l'Afrique et à l'intérieur de ses
frontières.
· Enlèvement et élimination des mines
antipersonnel.
· En concertation avec les gouvernements,
société civile et autres acteurs africains, prise en compte des
liens entre conflits armés et exploitation des ressources naturelles.
· Soutien à la construction de la paix pour
les sociétés en sortie de conflit ou cherchant à
prévenir les conflits violents.
· Renforcement des capacités africaines de
protection et d'assistance aux populations touchées par la guerre.
Les pays du G8 étant à l'origine de presque 90 %
des exportations d'armes dans le monde, ils ont été vivement
encouragés à affirmer leur soutien à la
sécurité globale. Le G8 a répondu aux pressions
internationales en inscrivant les questions de développement et de
sécurité en Afrique à son ordre du jour.
Au sommet de Cologne en 1999, d'importantes avancées
avaient été faites en direction d'un allègement de la
dette des pays pauvres très endettés (Initiative PPTE
renforcée). Mis en cause pour son manque d'ouverture aux pays en
développement, le G8 a ouvert ses portes à quelques dirigeants
africains en 2003. Les cinq pays à l'origine du NEPAD (Algérie,
Égypte, Nigeria, Sénégal et Afrique du Sud) furent
invités au sommet d'Evian qui devait procéder à
l'élaboration d'un Plan d'action pour l'Afrique. Lors de ce sommet en
2003, les dirigeants du G8 se sont engagés à aider à
l'établissement d'une Force africaine d'intervention. Qui plus est, le
Premier ministre britannique a déclaré que l'Afrique
constituerait une priorité des présidences britanniques du G8 et
de l'UE en 2005199(*).
Section II : Les initiatives des Etats de la CEMAC
Les Etats de la CEMAC ont manifestement fait face aux menaces
à la sécurité humaine à travers différentes
actions. Le dynamisme des Etats CEMAC (Paragraphe I) et l'appui des ONG et de
la société civile (Paragraphe II) matérialisent les
initiatives ou les actions.
Paragraphe I : Le
dynamisme des Etats de la CEMAC en matière de la sécurité
humaine
Nous évoquerons les actions concertées (A) et
individuelles (B) des Etats en matière de la sécurité
humaine.
A- Actions concertées
des Etats
La lutte contre la criminalité organisée est un
objectif de défense et de politique extérieure. En fait dans le
contexte de la mondialisation où la criminalité
transfrontalière ignore les frontières étatiques et la
souveraineté des Etats, il devient indispensable d'avoir une approche
globale de la lutte contre cette forme de criminalité, en
renforçant la coopération internationale, en particulier entre
les instances judiciaires et répressives.
C'est dans cet esprit que, en décembre 2004, le rapport
sur la réforme de l'ONU rendu par le groupe de personnalités de
haut niveau sur les menaces, les défis et le changement,
constitué à la demande du Secrétaire Général
de l'ONU, a fait de la criminalité transfrontalière
organisée l'une des principales menaces contre la sécurité
des personnes et la capacité des Etats à assurer l'ordre public.
Il a dénoncé la corruption tenace, le recours à la
violence pour protéger des activités criminelles et les liens
étroits entre les organisations criminelles et les élites
politique ; ainsi que le faible empressement des Etats à
réglementer le blanchiment des capitaux.
Outre une amélioration des cadres réglementaires
internationaux (conventions et protocoles), et un renforcement de la
coopération judiciaire pour lutter contre les différentes formes
de criminalité, ce rapport a aussi préconisé un
régime de sanction ciblées et taillées sur mesure, qui
seraient appliquée par le Conseil de Sécurité de l'ONU,
contre tout pays, tout particulier et tout groupe organisé contrevenant
aux normes internationales dans ce domaine.
C'est dans cet esprit que chaque pays de la CEMAC a cru bon,
dans un premier temps, de prendre des initiatives individuelles. Au niveau des
populations d'abord, on a assisté à l'émergence de
multiples organisations de la défense populaire et à l'expansion
de la justice populaire se traduisant par des comités de vigilance dans
les villages, des comités anti-zaraguina composés d'archers
Mbororo en RCA par exemple, mais le plus souvent débouchant aux
lynchages des voleurs dans les villes.
Au niveau des Etats, cette situation a d'abord donné
lieu à une politique du tout-répressif,
caractérisée par la législation d'exception et
l'exécution des criminels. Une situation d'état d'urgence
sécuritaire caractérisée par le durcissement de la
législation contre le vol aggravé, l'application de la peine de
mort et la création d'unités spéciales de lutte contre la
grande criminalité : Office Central de Répression du Banditisme
(OCRB) en RCA ; Groupement Polyvalent d'Intervention de la Gendarmerie (GPIG)
et Commandements opérationnels au Cameroun.
Ces initiatives ont aussi abouti à des dérives
de la rue, à des bavures et écarts de comportement de quelques
éléments des forces de l'ordre ; conduisant à une critique
contre les politiques sécuritaires des gouvernements par les
organisations de défense des droits de l'homme : Rapporteur
spécial des Nations Unies, Amnesty International, ONG locales...
Toutefois, la redoutable efficacité de la
répression au Cameroun a entraîné l'exode des bandits vers
la RCA et le Tchad où se sont (ré) constituées des bandes
plus redoutables et se sont établis des partenariats entre acteurs du
crime, à un moment où la principale préoccupation des
gouvernements tchadien et centrafricain restait leur survie politique :
situation à l'Est du tchadien, rébellion d'Abdoulaye Miskine au
Sud, mutineries et menaces sur le régime de Patassé...
Bien que ce soit toutes ces critiques et difficultés
qui aient justifié et fondé l'initiative tripartite. Les Etats
ont d'abord procédé à un renforcement de leurs moyens et
techniques de sécurisation : renforcement des capacités de la
gendarmerie et des moyens aéroportés par la France ;
création et déploiement du BLI devenu 1er BIR dans le
Nord-Cameroun avec l'aide de la coopération militaire israélienne
; formation et déploiement du 2è BIR le long de la
frontière orientale du Cameroun ; recrutement massif dans les forces de
défense ; coordination des renseignements et actions conjointes des
Forces armées centrafricaines (FACA) et des soldats camerounais ; ce qui
a parfois permis de libérer des otages (parade conjointe à
Toktoyo), mais coopération réduite du fait de l'emprise rebelle
sur le Nord-Ouest ; tenue des commissions mixtes Cameroun-Tchad et
Cameroun-RCA, respectivement en Octobre et décembre 2005 :
débouchant sur l'Initiative Tripartite entre les trois pays dans une
logique de mutualisation de leurs efforts dans la gestion des problèmes
à leurs frontières.
Mais la mainmise rebelle dans le Nord-ouest de la RCA semble
plomber, pour l'instant, l'application des principales mesures :
émergence d'une expertise en matière de maintien de la paix :
technique (participation aux OMP de l'ONU, l'UA, manoeuvres conjointes de la
CEMAC), intellectuelle (formation universitaire des officiers, Ecole
d'Awaé, Cours Supérieur Interarmées Défense de
Yaoundé, etc.), permettant de combiner l'analyse et l'action. Expertise
utile pour l'aide à la formation de la police et à la
réaction rapide dans la sous-région ; Manoeuvres et actions
périodiques des forces de sécurité tchadienne avec une
facilité relative de poursuite en territoire centrafricain ; la
Commission sur le Bassin du Lac Tchad et la sécurisation autour du Lac
Tchad : a réussi à mener à bien la démarcation des
frontières dans le lacs ; les dissensions entre le Nigeria et le
Cameroun ont été surmontées dans l'essentiel grâce
à l'arbitrage du Niger et du Tchad ; mise en place des patrouilles
mixtes, mais la Force Commune de Sécurité initiée en 1997
est mise en veilleuse200(*).
B- Les actions
individuelles de riposte
Depuis des années, les Etats de la CEMAC s'attachent
à défendre les droits de l'homme, l'État de droit et la
démocratie pluraliste, et ont acquis une autorité et une
expérience uniques dans ces domaines. La transposition dans le droit
interne, notamment dans leurs Constitutions, des Conventions internationales
en matière des droits de l'homme et du droit humanitaire sont le
point de départ de toutes leurs activités.
Les Etats de la CEMAC ont commencé leur travail sur le
terrorisme dans les années 2001 mais ont accru leurs efforts en 2014
à la suite des attentats terroristes sans précédent commis
au Nigeria, au Nord du Cameroun et récemment au Tchad. La plupart des
Etats de la CEMAC s'engagent à faciliter l'application des
Résolutions 1373 (2001) et (1624) 2005 du Conseil de
sécurité des Nations Unies et de la stratégie
antiterroriste mondiale de lutte contre le terrorisme des Nations Unies. Pour
ce faire, d'une part, il offre un forum pour l'examen et l'adoption de normes
régionales ainsi que de bonnes pratiques et, d'autre part, il aide ses
États membres à améliorer leurs capacités de lutte
contre le terrorisme.
Dans le sens de la lutte contre le terrorisme, le
Président de la République du Cameroun, son Excellence Paul Biya,
a promulgue la Loi n 2014/028 du 23 décembre 2014 portant
répression des actes de terrorisme.
Les actions du Cameroun pour la sécurité humaine
s'étends aussi à la lutte contre la corruption d'où une
structure a été mise en place, appelée Commission
Nationale pour la Lutte contre la Corruption (CONAC). Cette structure a
élaboré dans un document en quatre chapitres la stratégie
de lutte contre la corruption.
Le chapitre 1, qui situe le processus d'élaboration de
la Stratégie dans son contexte et ses fondements, s'appuie sur la Vision
que le Cameroun s'est défini pour devenir un pays émergent, plus
démocratique et uni dans sa diversité à l'horizon 2035. Ce
chapitre permet aux lecteurs de comprendre l'articulation des
différentes étapes qui ont marqué ce processus et de se
familiariser avec la méthodologie et les outils qui ont servi à
construire la Stratégie.
Le chapitre 2 présente les stratégies
sectorielles de lutte contre la corruption. Pour ce faire, il passe en revue
les secteurs prioritaires retenus à travers : i) un état des
lieux sur les manifestations et causes de la corruption ; ii) un diagnostic des
actions engagées dans chaque secteur , avec en exergue les facteurs
favorables et les difficultés rencontrées dans la lutte contre la
corruption; iii) les enjeux ainsi que les conditions préalables pour
atteindre des résultats probants; i v) les objectifs, les axes
stratégiques et les actions à implémenter ; v) les acteurs
à mobiliser dans la mise en oeuvre.
Quant au chapitre 3, il présente les stratégies
de développement des piliers d'intégrité suivi
également la démarche des stratégies sectorielles.
Le chapitre 4, pour sa part, présente le
mécanisme de coordination et de suivi de la mise en oeuvre de la
présente stratégie.
En conclusion, la stratégie proposée dans ce
document tire sa légitimité des concertations populaires
organisées à travers le territoire national et ayant réuni
diverses couches de la société (responsables de l'Administration,
avocats, ingénieurs, médecins, sans emplois, journalistes,
étudiants, marchands ambulants, « sauveteurs », «
ben-skineurs », « bayam-sellam », sociologues, chercheurs,
universitaires, agriculteurs, petits et grands exploitants forestiers et
miniers, etc.) dans les secteurs et les piliers ciblés. Le choix des
acteurs a été dicté par la volonté de constituer un
échantillonnage aussi représentatif que possible du secteur ou du
pilier examiné, des personnes qui vivent au quotidien le
phénomène de la corruption et qui sont , par conséquent,
mieux placées pour proposer des actions concrètes visant à
dompter ce mal.
Dans le domaine de la protection civile
(sécurité humaine), la France à travers le Service de
Coopération et d'action culturelle a conclu un accord avec le Cameroun
pour un budget de 1,5 milliard de FCFA. Trois domaines
essentiellement :
ú Le renforcement de la protection civile ;
ú L'amélioration de la prévention des
risques naturels ;
ú La rationalisation de la gestion des situations
d'urgence
Les actions concrètes :
Ø la construction de deux casernes de sapeurs-pompiers
dans les villes de Bamenda et Maroua,
Ø le déblocage des fonds pour le
développement de la composante protection civile du projet de
coopération Gestion des risques naturels et protection civile (GRINP)
dont les cadres d'action sont la formation des personnes, l'augmentation des
moyens matériels et la mise en place des services adéquats
Le Japon aussi a conclu un accord avec le Cameroun sur le
renforcement des capacités du Cameroun en termes de logistique, des
échanges d'expertise en matière de prévention et
d'intervention, de la formation des personnels des structures de protection
civile et la création des banques des données
géophysiques.
Les actions concrètes
Ø Fourniture des matériels de prévention
et d'intervention,
Ø l'organisation des forums et des séminaires
d'échanges d'expériences,
Ø l'organisation des voyages d'études « in
situ »
La Russie : l'élaboration en cours, en étroite
collaboration avec l'OIPC, d'un projet de coopération avec le Cameroun
axé sur la protection civile évalué à 3,25
milliards de FCFA.
Ø Axes de coopération : la formation des
spécialistes camerounais en Russie dans le domaine de la protection
civile, l'implantation d'un centre régional d'entraînement
doté d'importants équipements...
Ø Actions concrètes : remise d'un don
d'équipements de sauvetage et de secours aux sapeurs-pompiers par le
Ministre russe des situations d'urgence.
Le Maroc et le Cameroun ont signé un accord en 2010 qui
intègre la protection civile.
Ø Actions concrètes : en 2012, lors des
inondations dont ont été victimes les populations des
régions du Nord et de l'Extrême-Nord, le Maroc a fait don au
Cameroun de matériel d'hébergement et de couchage.
Beaucoup d'actions ont été
réalisées par les autres Etats de la CEMAC dans le sens de la
sécurité humaine et dont nous ne pouvons tout citer dans ce
travail. Le cas du Cameroun cité dans ce travail montre à titre
d'exemple à combien les Etats de la sous-région CEMAC sont
intéressés à la question de la sécurité
humaine.
Paragraphe II :
L'action des ONG et de la société civile
Les ONG (A) et la société civile (B)
mènent également des actions aux cotés des Etats de la
CEMAC pour le renforcement de la sécurité humain.
A- Les ONG et la
société civile : partenaires cruciaux de l'Etat pour le
renforcement de lasécurité humaine
En dernière analyse, la responsabilité d'assurer
la protection physique et la sécurité des personnes revient aux
organes d'Etat ; il reste cependant que le rôle joué par les
acteurs non étatiques est de plus en plus reconnu. La CSH a
recommandé d'investir davantage de ressources dans la
société civile, y compris dans les organisations non
gouvernementales (ONG), « en soulignant le rôle des individus,
entreprises, fondations et organisations religieuses dans le transfert des
ressources vers les communautés et les personnes dans le besoin. »
En ce qui concerne le continent africain, le document de Kampala a
déclaré que « les organisations de la
société civile doivent participer pleinement dans
l'élaboration des cadres de sécurité en
Afrique»201(*).
Les acteurs non étatiques contribuent dans une large
mesure à accroître ou à amoindrir la sécurité
humaine. Les forces de sécurité privées (ex : milices des
partis politiques, unités privées de gardes du corps,
organisations communautaires), par exemple, peuvent, dans une certaine mesure,
soutenir la sécurité humaine, en protégeant les civils des
conflits armés internes. Cependant, ils sont plus souvent responsables
d'une diminution de la sécurité humaine - lorsqu'ils prennent
part aux affrontements.
D'une manière générale, les acteurs
locaux (y compris les autorités décentralisées) sont
davantage au fait que les autres acteurs des différents risques et
menaces pesant sur la sécurité humaine dans un contexte
donné. De ce fait, ils représentent des sources fiables et
constantes d'information sur le terrain pour les mécanismes d'alerte
précoce existants. A un niveau plus général, le travail
analytique fourni par les instituts de recherche internationaux et africains en
charge de la gestion des conflits et de la construction de la paix contribue
à façonner les efforts internationaux. Par exemple, en Afrique de
l'Ouest, le Réseau ouest-africain de construction de la paix
(WANEP)202(*) a
établi un lien entre les différentes initiatives existantes et
établi le programme WARN (Réseau ouest-africain d'alerte
précoce), dont la mission consiste à préparer le terrain
à l'établissement d'un réseau d'alerte précoce et
de réponse basé sur la société civile en Afrique de
l'Ouest. WANEP joue également le rôle de dispositif d'alerte
précoce clé pour la CEDEAO203(*).
Les ONG se sont souvent avérées
extrêmement efficaces pour plaider en faveur de la sécurité
des populations victimes de conflits et pour apporter biens et services aux
zones touchées. La participation des organisations de la
société civile dans la réconciliation et la reconstruction
est essentielle pour établir des bases durables de la
sécurité humaine par le biais, notamment, de programmes
d'éducation à la paix, d'activités ciblant les enfants
affectés par les conflits, etc. Leur action est néanmoins souvent
limitée par la précarité de la sécurité et
les difficultés à accéder aux endroits isolés.
Souligner la contribution spécifique que la
société civile peut faire pour promouvoir la
sécurité humaine ne doit pas conduire à minimiser
l'importance de l'Etat. Ce dernier ne peut en effet déléguer
à aucun autre acteur interne ou extérieur les fonctions et
responsabilités qui lui incombent de protéger les populations au
sein de ses frontières et de leur permettre de participer pleinement
à la société. Les partenariats appropriés entre les
organes d'Etats et les acteurs non gouvernementaux sont par conséquent
essentiels pour soutenir avec succès l'effort de la
sécurité humaine en Afrique Centrale. La réforme des
systèmes de sécurité représente une
opportunité de développer un tel partenariat.
B- L'appui multiforme des ONG
et de la société civile
Les ONG et la société civile appuient les Etats
de la CEMAC dans leurs diverses actions en matière de
sécurité humaine ; cet appui est multiforme. Il peut s'agir
des aides financières, matérielles... ou bien à travers
des formations, des sensibilisations, etc.
Sur chaque territoire, les actions de renforcement de la
qualité et de l'accès aux services seront
complétées par l'appui aux dynamiques de développement
local inclusif qui reposent sur la participation des personnes en situation de
vulnérabilité à l'échelle locale et
l'amélioration de leur accès aux services de base. Ces
dynamiques reposent sur le principe de la concertation et la mobilisation de
l'ensemble des acteurs impliqués dans la chaîne de services
(autorités publiques, prestataires de services, associations d'usagers).
De nombreuses mobilisations sont assurées par les organisations non
gouvernementales et la société civile, dont les membres seront
formés aux principes de l'inclusion, de la concertation locale et du
plaidoyer. Au niveau régional, des actions de sensibilisation, de
capitalisation et d'échanges permettront d'identifier, de partager et de
promouvoir les bonnes pratiques pour la sécurité humaine.
Mais viser la réduction du chômage si c'est le
premier objectif, ne doit pas être le seul. En effet, pas de diminution
du chômage sans une économie dynamique, florissante, en
croissance...
Les ONG et la société civile accompagnent les
Etats dans leur politique en faveur de la sécurité humaine. Elles
contribuent efficacement au renforcement des actions de prévention et de
protection.
De tous les efforts de garanti de la sécurité
humaine que font les Etats de la CEMAC, nous remarquons une inefficacité
avérée de prévention et de riposte aux menaces à la
sécurité humaine.
« Vivre à l'abri de la peur et du
besoin » : cette définition de la sécurité
humaine204(*)qui traduit
l'aspiration fondamentale de tout être humain à vivre dans la
dignité et à jouir de ses droits fondamentaux, n'est aujourd'hui
pour l'immense majorité des Africains qu'une utopie lointaine. Un
rêve menacé par le triste constat que ceux-ci font dans leur vie
quotidienne, celui d'une insécurité persistante, si ce n'est
croissante, en particulier au regard du droit à l'alimentation, au
logement, à la santé, à l'éducation, au travail,
ainsi que du droit à la sécurité et à la
justice.
DEUXIEME PARTIE :
L'INEFFICACITE AVEREE DE PREVENTION ET RIPOSTE AUX
MENACES A LA SECURITE HUMAINE
En 2005, l'Assemblée Générale des Nations
Unies soulignait que : «les êtres humains ont le droit de vivre
libres et dans la dignité, à l'abri de la pauvreté et du
désespoir. Nous estimons que toutes les personnes, en particulier les
plus vulnérables, ont le droit de vivre à l'abri de la peur et du
besoin et doivent avoir la possibilité de jouir de tous leurs droits et
de développer pleinement leurs potentialités dans des conditions
d'égalité»205(*).
En 2010, le Rapport du Secrétaire Général
des Nations Unies sur la sécurité humaine206(*) classait la liste des
menaces qui pèsent sur la sécurité humaine en sept grandes
rubriques : sécurité économique,
sécurité alimentaire, sécurité sanitaire,
sécurité de l'environnement,
sécurité personnelle,
sécurité de la communauté,
sécurité politique.
Plus des années passées, les populations des
Etats de la CEMAC dans l'ensemble continuent de sombrer dans
l'insécurité humaine. La persistance de ce problème majeur
est le signe que les politiques menées jusqu'à présent par
les autorités des Etats de la CEMAC et par les Organisations
Internationales, régionales et sous régionales pour faire face
aux défis de la sécurité humaine ont largement
prouvé leur inefficacité. L'afflux des mesures adoptées au
plan international, régional, sous régional ou national a permis
d'éviter le pire et de protéger des milliers de vies humaines.
Cette seconde partie nous amènera directement à
la réalité, bien qu'amère, de la posture des Etats de la
CEMAC sur les questions relatives à la sécurité humaine,
notamment sur la position des Etats face aux défis de la
sécurité humaine. Ceci étant, nous traiterons le
questionnement de l'inefficacité avérée dans cet effort de
garantie des Etats de la CEMAC en abordant les causes etles manifestations de
cette inefficacité (Chapitre I), mais également les
conséquences qui en résultent (Chapitre II).
Chapitre I : LES CAUSES ET LES MANIFESTATIONS DE
L'INEFFICACITE DE PREVENTION ET DE RIPOSTE AUX MENACES A LA SECURITE
HUMAINE
Dans un monde marqué par la tendance à
l'affirmation des valeurs communes à l'humanité, la
sécurité humaine et les droits de l'homme apparaissent comme des
normes cardinales pour tout Etat. La protection de l'être humain
constitue un gage pour l'instauration d'une paix et d'une justice durable et
pour le développement de toutes les nations.
Malgré l'effort de garantie de la
sécurité humaine fourni par les Etats de la CEMAC et bien
même avec l'intervention de la Communauté internationale,
régionale et l'appui des pays étrangers ou extérieurs pour
faire face aux défis de la sécurité humaine, le constat
réel est que plusieurs faits limitent à ce que la
sécurité humaine ne soit garantie efficacement. Ainsi, il
convient par-là de voir les causes (Section I) et les manifestations
(Section II) de cette inefficacité.
Section I : Les causes de l'inefficacité de
riposte aux menaces à la sécurité humaine
L'inefficacité de riposte aux menaces à la
sécurité humaine a pour causes la faiblesse des moyens et de
mécanismes de riposte à ces menaces (Paragraphe I) et
également à l'insuffisance de politique et de stratégie de
riposte (Paragraphe II).
Paragraphe I : La
faiblesse des moyens et de mécanismes de riposte aux menaces
Il y'a lieu d'analyser ici la faiblesse des moyens de riposte
aux menaces à la sécurité humaine (A) et la faiblesse des
mécanismes de protection (B)
A- Faiblesse des moyens de
riposte
Malgré l'importance de l'arsenal juridique et
institutionnel qui encadre la sécurité humaine dans la plupart
des Etats CEMAC, les mesures préventives, protectrices ou bien
d'autonomisation contre les menaces présentent de nombreuses faiblesses.
La République Centrafricaine avec les conflits récurrents, le
Tchad et plus récemment le Cameroun, avec les attaques de la secte Boko
Haram, nous offrent des exemples palpables sur cette question.
En fait il est important de savoir que protéger les
populations contre les menaces liées à la sécurité
humaine est un devoir qui fait appel à des moyens colossaux. Du coup,
ces Etats notamment sous-développés se trouvent très vite
dans l'incapacité à assurer la protection de populations civiles,
des personnes victimes, ou du moins à prévenir des menaces ;
il peut s'agir des menaces liées aux calamités ou aux
catastrophes, des conflits, ou encore des menaces à la santé,
à l'emploi, ou bien à l'alimentation, etc. Ces difficultés
se résument en l'incapacité à fournir non seulement des
moyens financiers adéquats pour répondre à des situations
de crise, mais aussi dans celle de disposer d'une logistique et d'une expertise
de qualité. En RCA, l'Etat ne dispose pas de moyens réels pour
faire face aux menaces pesant sur la population, suite aux conflits. Et
d'ailleurs ces conflits récurrents démontrent la faiblesse de
riposte de l'Etat. Au Cameroun par exemple, la réponse des
autorités administratives est intervenue quelques semaines après
les dégâts causés par la secte islamique Boko Haram
à l'extrême nord ; pour le Tchad, fragilité de
protection et de prévention même si le pays fait face de tant en
tant à l'insécurité physique.
Il faut noter que, dans la plupart des Etats de la CEMAC, il
n'y a pas assez de dispositifs de prévention. Le plus souvent, les Etats
interviennent lorsqu'il y a déjà la menace ou bien la
vulnérabilité de la population. Or, un tel
phénomène ne fait que multiplier l'insécurité au
sein des populations.
B- Faiblesse des
mécanismes de protection
L'instauration de la sécurité humaine en Afrique
et particulièrement dans la zone CEMAC suppose avant tout la mise en
oeuvre de mécanismes de la prévention des conflits sur la bonne
gouvernance politique, économique et culturelle, sur le respect strict
et continu des droits humains et la mise en oeuvre des engagements solennels
des Chefs d'Etat relatifs aux droits de l'Homme en particulier. Ces
mécanismes ne seront d'une quelconque efficacité que si tous les
acteurs de la société sont associés à leur
élaboration. Dans cette optique, l'Union Africaine et le NEPAD doivent
jouer un rôle capital car, sur le plan régional, comme le
relèvent pertinemment certains auteurs « l'un des principes
fondamentaux du NEPAD est que la paix, la sécurité, la
démocratie, la bonne gestion des affaires publiques, les droits humains
et une saine gestion de l'économie sont des conditions préalables
à un développement durable en Afrique (...) il sera donc de
l'intérêt des pays de faire un effort dans la direction
indiquée par le NEPAD, entre autres sur le terrain des droits humains,
s'ils ne veulent pas être laissés pour comptes. Ces ambitions ne
se réaliseront certes pas en période expresse, mais il y a des
raisons objectives d'espérer ». Après l'identification
des nombreux et difficiles facteurs qui supposent la stabilité et la
paix sur le continent, par le biais de menaces à la
sécurité humaine, il faudra renforcer et créer le cas
échéant des stratégies et mécanismes de
prévention et de gestion des conflits. On peut arguer contre cette
proposition que la sécurité humaine ne serait plus ou moins qu'un
nouveau mécanisme se surajoutant aux mécanismes mondiaux et
régionaux existants dont l'efficacité semble bien faible. Mais,
il faut garder en esprit que la situation serait probablement pire si tout le
frêle mécanisme en place n'existait pas.
Par ailleurs, la faiblesse des mécanismes de
protection, bien que liée à la pauvreté de certains Etats,
appelle toutefois à la prise des mesures adéquates et
adaptées.
Paragraphe II :
L'insuffisance de politique et de stratégies de riposte aux menaces
Le manque ou bien l'absence d'intégrer les citoyens
dans la lutte contre les menaces fait preuve de l'insuffisance de politique et
de stratégies de riposte aux menaces à la sécurité
humaine (A), mais il ne faut pas perdre de vue du manque ou, du moins, de
l'insuffisance des actions de prévention (B) de ces menaces.
A- Manque
d'intégration des citoyens dans la lutte contre les menaces
La sécurité humaine désigne aussi les
politiques et les mesures destinées à protéger les
pauvres, les catégories vulnérables, en un mot l'être
humain, en leur octroyant davantage les moyens de s'affranchir et de faire face
aux menaces chroniques ou à tout évènement brutal
susceptible de perturber leur vie quotidienne. Elle englobe les instruments
conçus pour prendre en charge les menaces (la pauvreté et la
vulnérabilité) à caractère chronique et
consécutives à des chocs. La sécurité humaine doit
favoriser l'autonomisation et accroître la prévention en
permettant de mieux maîtriser les menaces et en encourageant ainsi les
populations à investir dans les mécanismes de prévention
et/ou de gestion des risques ou de menaces, de permettre aux citoyens de
développer leur résistance face à des situations
difficiles. Elle contribue au développement du capital humain, en
offrant aux citoyens, riches ou pauvres, aux personnes vulnérables la
possibilité d'améliorer leurs capacités et de
développer leur plein potentiel pour participer à des solutions
qui tendent à assurer leur propre sécurité. Ceci leur
permettra, par exemple, de rompre ainsi le cercle vicieux de la transmission de
la pauvreté d'une génération à l'autre par le biais
des insécurités humaines.
Mais, la tendance nous pousse à constater une
légère prise en charge de l'aspect politique et
stratégique par les Etats de la CEMAC, d'où
l'intérêt d'y penser à cela.
B- Manque des actions de
prévention contre les menaces
A l'issu de nos travaux de recherche, nous constatons que
certains Etats de la CEMAC n'ont pas mené véritablement des
actions de prévention contre les menaces à la
sécurité humaine. Ils préfèrent faire face aux
menaces quand celles-ci sont arrivées et ne cherchent pas à les
prévenir à tant ou du moins à chercher les causes
profondes pour empêcher les futures menaces.
Pour étayer nos propos, nous pouvons illustrer à
titre d'exemple le cas de la République Centrafricaine qui tombe
d'année en année dans le cycle de violence, de coup d'état
en coup d'état. Or, les autorités en place devraient en
réalité, pour empêcher ce cycle de violence, mener des
actions de prévention tout en cherchant les causes profondes ou
lointaines en vue de les empêcher.
Le cas de la dégradation climatique qui s'annonce
à petit feu doit aussi être pris à travers les actions de
prévention, par une protection assez forte de l'environnement ; car
si les Etats n'agissent pas vite pour prévenir, les conséquences
seront alarmantes.
Mais, il faut savoir que les actions de prévention
doivent couvrir tous les domaines de la sécurité humaine, allant
de la sécurité économique, environnementale, alimentaire,
sanitaire, politique, personnelle et de la communauté.
Section II : Les manifestations de l'inefficacité
de riposte aux menaces à la sécurité humaine
L'inefficacité de prévention et de riposte aux
menaces à la sécurité humaine se manifeste par
l'impunité et l'insécurité accrues pour les populations
(Paragraphe I), mais aussi par la pauvreté et l'inégalité
de celles-ci (Paragraphe II).
Paragraphe I :
L'impunité et l'insécurité accrues pour les
populations
Par impunité et insécurité des
populations, il faut observer la situation des femmes et des enfants (A) et
celles des réfugiés et des personnes déplacées (B),
qui sont les plus vulnérables.
A- La situation des femmes et
des enfants
Nous verrons successivement la violence à
l'égard des femmes (1), la traite des êtres humains (2) et enfin
la situation des femmes et des enfants dans la scène des conflits
(3).
I- La violence à
l'égard des femmes
Les estimations indiquent qu'à l'échelle
mondiale, une femme sur trois est battue, violée ou subit des rapports
sexuels forcés. Phénomène mondial, la violence contre les
femmes n'est pas limitée aux pays de la CEMAC. Pourtant, comme l'a
montré le FIDH en 2005, à propos de la promotion de la femme dans
le monde, les femmes qui sont prisonnières de liens tels que les
rapports patriarcaux, la discrimination réglementée, la
subordination sociale, l'hégémonie masculine enracinée,
sont continuellement exposées, dans les sociétés sous
régionales, à la violence domestique institutionnalisée.
Pire encore, l'abus contre la femme dans certains pays de la CEMAC peut aller
jusqu'à l'homicide sans que le coupable soit pour autant
sérieusement condamné, sinon à une peine
légère207(*).
Dans certains pays de la CEMAC, la femme occupe une place
inférieure au sein de la famille et ne jouit que d'une protection minime
dans le système juridique, notamment en ce qui concerne les violations
infligées par des membres mâles de sa famille. Dans sa prime
jeunesse, elle est confrontée à toutes sortes d'abus, à la
violence physique, sexuelle et psychologique, à la mutilation
génitale féminine (MGF), au mariage précoce, à la
prostitution des mineurs et à la pédophilie. De tels abus peuvent
s'étendre, à l'âge de l'adolescence et de la
puberté, pour inclure l'abus sexuel, le viol, la prostitution, la
corruption forcée, la traite des femmes, la violence et les viols
maritaux. Ils peuvent même aller jusqu'à l'homicide
prémédité.
La violence contre les femmes prend diverses formes. La
« Déclaration sur l'élimination de la violence contre la
femme » issue d'une décision de l'Assemblée
générale des Nations Unies, définit la « violence
contre la femme » comme suit : « tous actes de violence
dirigés contre le sexe féminin, et causant ou pouvant causer aux
femmes un préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles ou
psychologiques, y compris la menace de tels actes, la contrainte ou la
privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie publique ou
dans la vie privée».
§ Mutilation génitale
féminine
Certains ont distingué deux types de violence, directe
et indirecte, contre la femme. Les pratiques dont il est question dans la
première catégorie regroupent toutes sortes d'abus qui vont de la
maltraitance au viol et à l'homicide. Cette catégorie comprend
également les autres pratiques relatives à la violence physique
commise contre la femme comme la mutilation génitale féminine
(MGF) qui lui causent des souffrances insoutenables dont les
conséquences, au niveau physique et psychique, sont durables et peuvent
conduire à une mort précoce, suite à une
hémorragie, une infection et un choc neural.
La MGF est une opération illégale très
peu mentionnée dans les livres de médecine. Elle est
considérée par la loi internationale comme un crime208(*). Une telle opération
constitue un triple crime : 1) le préjudice physique ; 2) la violation
de la dignité de la femme ; 3) l'exercice d'une pratique médicale
non autorisée. Cependant, les positions des codes juridiques face
à cette pratique oscillent entre la permission et la prohibition.
Certains pays continuent même à l'autoriser.
D'autant plus que l'interdiction juridique de la MGF risque de rester sans
effet dans la réalité, car les convictions coutumières
héritées l'approuvent et la favorisent.
S'y ajoutent les efforts conjugués des
personnalités publiques influentes et des forces politiques et sociales
conservatrices qui s'emploient à la défendre.
Il convient de signaler que la plupart des pays de la CEMAC
interdit et condamne la MGF en la considérant comme un acte criminel.
Bien que la plupart des pays CEMAC où elle est pratiquée
promulguent des lois l'interdisant, la lenteur du progrès dans ce
domaine est révélatrice du maintien d'une pratique nuisible dans
tous les sens du mot. Ce maintien est favorisé par la pauvreté,
la baisse du niveau du sens hygiénique et de l'éducation
sexuelle, l'expansion de la discrimination légale contre la femme et
l'absence d'un discours religieux éclairé et convaincant.
La violence indirecte renvoie à un grand nombre de
pratiques socioculturelles, de coutumes héritées et de lois
renfermant la discrimination fondée sur le genre. Certaines
revendications féminines élargissent cette notion de
manière à ce qu'elle couvre la violence sociale dont l'un des
aspects concerne la restriction de la participation de la femme à la vie
publique, et l'autre concerne la privation de la femme mariée de
pratiquer ses droits sociaux et personnels et son obligation à
répondre aux exigences passionnelles de son mari.
Une telle violence porte atteinte à la place qu'occupe
la femme, car elle entrave son développement affectif et sa
stabilité psychique en l'empêchant de mener une vie naturelle et
d'avoir des rapports interactifs avec la société au sein de
laquelle elle vit. La femme peut être confrontée à ce type
de violence lorsque sa famille ou l'un de ses membres lui interdit de sortir de
chez elle ou d'exprimer son opinion sur des questions ayant une importance
cruciale pour son bien-être ou son avenir. Certains classent le divorce
parmi les violences sociales ; c'est-à-dire lorsque le mari
répudie sa femme sans l'avertir ou pour des raisons injustifiées
légalement.
§ Le mariage précoce des
mineures
Dans plusieurs endroits de la sous région CEMAC, on
marie les filles à un âge précoce et, dans la plupart des
cas, à des hommes plus âgés qu'elles. Le mariage
précoce et la grossesse à l'âge de l'adolescence mettent en
péril la santé des mères et des enfants et augmentent la
vulnérabilité des femmes à la violence. Le mariage
précoce mène au divorce, à la dissolution de la famille,
à la mauvaise éducation des enfants, et encourage
forcément la grossesse précoce et l'élévation du
taux de la procréation. Ceci conduit à des risques de
santé certains, pour la jeune mère et pour les
bébés. La jeune mariée ignore probablement les moyens
contraceptifs et les maladies sexuellement transmissibles ; aussi est-elle plus
exposée à l'austérité et à la
méchanceté de l'époux. Pour ces raisons, le foyer
où pénètre la mariée, enfant ou adolescente, est
entouré d'insécurité.
Bien que les mariages précoces soient en baisse dans
les pays de la CEMAC, le nombre de femmes mariées à l'adolescence
est encore relativement élevé dans certains d'entre eux. Comme le
montre l'UNICEF, le pourcentage des femmes entre 25 à 29 ans qui se sont
mariées avant l'âge de 18 ans, selon ses estimations,
s'élève à 43 % au Cameroun, et le pourcentage des
adolescents de 15-19 ans mariés s'élève à 12%
(garçons) et 56% (filles) au Congo Brazzaville209(*).
Le mariage précoce est généralement plus
répandu en Afrique centrale et occidentale, concernant respectivement
40% et 49% des filles de moins de 19 ans, par rapport à 27% en Afrique
orientale et 20% en Afrique du Nord et du Sud.Un grand nombre de ces jeunes
mariées entrent comme deuxième ou troisième épouse
dans des ménages polygames. Dans certains cas également, les
tensions générées par les conflits ou le VIH/SIDA semblent
inciter au mariage précoce210(*).
§ La violence physique
Il est difficile de mesurer l'étendue de la violence
physique contre les femmes dans la sous région CEMAC, sujet tabou dans
une culture caractérisée par la domination masculine. Cette
violence se pratique de manière cachée dans les foyers sur les
épouses, les soeurs et les mères. Les victimes ne
dénoncent probablement pas ce qu'elles subissent des membres de leur
famille. Quant à l'opinion publique et les responsables de
l'autorité et de la police, ils évitent de se mêler de ces
questions privées, notamment de ce qui touche aux femmes. Cela est vrai
particulièrement pour les groupes les plus pauvres où ce
comportement est considéré comme une fatalité pour la
femme. Ce qui explique que la non-dénonciation de ces crimes est
très répandue, parce que les femmes savent que porter plainte ne
sert à rien, et peut-être aussi parce que la plainte est
considérée en elle-même comme quelque chose de honteux. Un
reportage, fait dans le cadre du Rapport national sur le développement
humain au Tchad en 2012, a montré que de nombreuses femmes
mariées acceptent la violence de leurs maris. Cette acceptation peut se
comprendre du fait que l'héritage social relatif à la
supériorité des droits dont jouit l'homme tout le long des
siècles est devenu un élément inhérent à la
constitution de leur personnalité.
§ Le viol et la société
Il est rare que les cas de viol soient portés à
la connaissance de la police ou publiés par la presse de certains pays
de la CEMAC. Par conséquent, l'impression dominante est que les abus
sexuels contre les femmes sont peu nombreux et peu fréquents.
Généralement, les femmes qui se rendent aux tribunaux,
lorsqu'elles sont victimes d'un viol, subissent des interrogatoires, se
dévoilent devant tout le monde et sont marquées de
déshonneur dans leur milieu familial. Les problèmes du viol
arrivent rarement à la justice. La conséquence d'un tel
agissement est la continuité de l'un des dangers les plus violents, les
plus répugnants, pouvant avoir un impact très fort sur la
sécurité personnelle de la femme, au moment où la
société s'en détourne. Et si un cas est
dévoilé aux yeux de tous, c'est que certaines femmes qui ne
manquent pas de courage ont porté leur cause devant le tribunal pour
demander leurs droits et faire face aux différents partis pris
indélogeables qui entourent d'habitude un tel crime.
Le rapporteur spécial chargé de la question de
la violence contre les femmes indique l'insuffisance grave des relevés
existants sur la violence à l'égard des femmes et des filles,
bien que les gouvernements soient tenus d'encourager les recherches, la
collecte des données et l'organisation des statistiques à propos
de la violence contre les femmes et d'encourager également les
études sur les raisons qui se cachent derrière ladite violence,
et les conséquences qu'elle entraîne211(*).
Dans les rapports des années 2006, 2007 et 2008, le
rapporteur spécial a enregistré de nombreux cas de viol dans
différents pays du monde. Il a également insisté sur
le fait que l'omission de mentionner un pays ou une région
donnée, ne doit pas amener à comprendre que ledit pays ou ladite
région ne connaissent pas de problèmes de violence à
l'égard de la femme.
II- La traite des
êtres humains
La traite des êtres humains constitue une
activité importante, secrète et transnationale dont la valeur
totale est estimée à des milliards de dollars. Elle touche des
hommes, des femmes et des enfants, victimes d'enlèvement et de pression,
entraînés à exercer divers travaux dégradants au
profit des trafiquants qui les exploitent.
Cela signifie pour les hommes, être forcés
à travailler dans des conditions inhumaines sans aucun respect pour les
droits du travail.
Pour les femmes, cela signifie d'habitude, le travail
domestique, peu différent de l'esclavage, mais également
l'exploitation sexuelle et le travail dans les boîtes de nuit.
En ce qui concerne les enfants, cela signifie l'obligation de
travailler comme mendiants ou comme vendeurs ambulants ou encore comme
méharistes ; cela peut les mener également à
l'exploitation sexuelle, et aux activités pornographiques. Pour certains
enfants, tragiquement, cela commence par leur enrôlement forcé
dans des armées en combat, parfois même dans l'armée
officielle et souvent dans des milices qui combattent ces armées. Il n'y
a pas d'informations précises sur la traite des êtres humains,
parce que la plupart de ces opérations criminelles se cachent
derrière des activités légales et s'entremêlent dans
des parcours transfrontaliers, sur lesquels il est difficile d'enquêter
et dont il est difficile de suivre les mouvements.
Dans les pays où le pouvoir central s'est
effondré, les cercles de contrebande s'activent ouvertement. Parfois,
dans d'autres pays, la traite des êtres humains se cache derrière
les agences de recrutement.
Derrière cette vitrine, s'effectuent des formes atroces
d'exploitation. On abuse de la crédulité des victimes, en leur
faisant croire que ces agences constituent un lien entre le « client
» et le marché du travail ou l'employeur probable. À vrai
dire, ces agences promettent à leurs victimes monts et merveilles dont
la vérité ne se découvre que lorsque ces dernières
terminent leur voyage à travers des conduits douteux et, dans la plupart
des cas, entourés de dangers. C'est alors que l'image du paradis tant
rêvé auquel elles espèrent arriver, en Europe ou aux pays
du Golfe par exemple, s'évanouit, lorsqu'elles découvrent que les
travaux qui les attendent n'ont rien à voir avec les emplois
promis212(*).
Des nombres infinis de personnes déferlent de cette
sous région vers les pays nord-africains, notamment, la Libye, le Maroc
et la Tunisie en vue d'aller en Europe. Il arrive que certains ne
réussissent pas à passer et alors ils ratent leur
opportunité et continuent d'attendre le moment propice. Pour gagner leur
vie, et si la chance leur sourit, ils accomplissent des travaux manuels
minables ou ils se transforment en mendiants, en vendeurs ambulants, sinon, ils
se livrent à la prostitution. En plus de ces dynamiques
transfrontalières, le cycle de la traite des êtres humains, peut
être confiné à un seul et même pays. La fin la moins
catastrophique qui attend les victimes c'est de servir dans les maisons.
III- Les femmes et les enfants
pris dans les scènes des conflits
Durant les conflits, les femmes et les enfants sont les
principales victimes de part leur vulnérabilité.
§ Le viol comme arme dans les
conflits
Les guerres étendent le domaine des violences subies
par les femmes en période de paix, tout en révélant
d'autres formes, plus vives et plus distinctes, de vulnérabilité.
L'OMS classe ces vulnérabilités dans des
catégories qui regroupent des attentats sexuels commis
indifféremment par des forces ennemies et « amies », le viol
collectif comme stratégie de nettoyage ethnique et
d'hégémonie213(*). Les conflits armés ont poussé les
femmes partout dans le monde à l'esclavage sexuel militaire, à la
prostitution forcée, au « mariage » forcé et à
la grossesse par viol. Ces conflits se sont transformés en des lieux
propices à la pratique du viol répété et du viol
collectif. Au sein de la guerre, les femmes sont obligées de vendre leur
chair pour qu'on leur épargne la vie, pour avoir à manger, pour
avoir un gîte ou une « protection ». Les victimes de ces
attaques sont notamment les filles et les femmes âgées, les
maîtresses de familles seules et les femmes qui cherchent du bois
à brûler et de l'eau potable. Les victimes du viol souffrent de
maux physiques et psychiques durables. Pour de nombreuses femmes, la
transmission du VIH par leurs violeurs est vécue comme un arrêt de
mort.
Les conflits ethniques constituent les pires spectacles de ce
genre de viol collectif. Les exemples les plus abominables dans ce domaine sont
ceux qu'avaient connus dernièrement l'Ouganda, la République
Démocratique du Congo, le Rwanda, la Yougoslavie et le Darfour.
En période de guerre, les femmes sont attaquées
dans un environnement caractérisé par l'absence de la loi, par
l'immigration interne, par le conflit armé où les rôles
attribués aux deux sexes, des femmes et des hommes, se
définissent de manière ségrégative. Sur ces
scènes, les hommes compensent l'insécurité qu'ils
ressentent et la perte de leur domination par leur agressivité à
l'égard des femmes. Lors des assauts donnés par les soldats,
incités par leurs commandements pour se donner du« courage »,
le viol peut être utilisé comme un outil de guerre pour soumettre
les victimes visées et les humilier.
Au mois de juin 2008, le Conseil de Sécurité des
Nations Unies adopte à l'unanimité la Résolution n°
18/2014 où il « exige de toutes les parties à des conflits
armés qu'elles mettent immédiatement et totalement fin à
tous actes de violence sexuelle contre des civils ». Le Rapport de l'OMS
indique que la violence sexuelle vise particulièrement les femmes et les
filles et s'emploie « notamment comme arme de guerre pour humilier,
dominer, intimider, disperser ou réinstaller de force les membres civils
d'une communauté ou d'un groupe ethnique ».
§ Le viol des enfants en période de
conflit armé
Dans les situations de conflit, les cas de viol et d'abus
sexuel contre les enfants continuent à être systématiques
et largement répandus. Les enfants sont les plus exposés aux
dangers dans les camps des réfugiés et dans les colonies des
personnes déplacées internes ou dans des pays voisins.
Selon le rapport du Secrétaire Général
des Nations Unies de l'année 2008 sur les enfants et le conflit
armé, le nombre de cas dénoncés de viol et d'abus contre
les enfants, a augmenté.
Les Centres de protection des enfants avancent que les parties
compromises dans le conflit n'ont commis que quelques-uns de ces
prétendus cas dénoncés, mais la continuation des combats
expose les femmes et les enfants à la violence sexuelle à cause
du déplacement, de la misère, de l'effondrement du règne
de la loi et du retour des groupes armés et des milices qui travaillent
pour leur propre compte. La catégorie la plus exposée aux dangers
est celle qui comprend les femmes et les filles qui vivent dans des endroits
découverts et non protégés, réservés aux
personnes déplacées internes (PDI) et notamment celles qui, dans
leurs régions, appartiennent à des tribus minoritaires.
Bien que certains viols dénoncés soient, dans
leur majorité, commis par des civils, plusieurs rapports ont
indiqué que les auteurs de certains abus sexuels sont des membres
appartenant aux parties en conflit, tels que les miliciens, les soldats... Les
barrages sur les routes, montés par les miliciens et les bandes,
constituent les endroits où les violences sexuelles
dénoncées se produisent souvent.
En Centrafrique par exemple, au mois de mai 2014, les membres
de la milice Seleka ont arrêté un petit car transportant des
passagers à un point d'inspection et ont violé 8 femmes et 5
filles. D'autres cas de viol se sont produits au moment où des filles
ont fui Bossembélé, une ville située au Sud-Ouest du
pays.
Le viol se répand à une grande échelle en
Centrafrique comme arme de guerre. Il est clair que le problème est
beaucoup plus grand que les quelques cas confirmés. Les auteurs de ces
crimes sont généralement des gens armés et souvent en
uniforme. Ils visent les femmes et les filles déplacées internes
ou celles qui travaillent pour se nourrir. Dans la plupart des cas, la victime
identifie les criminels.
Des rapports parlent fréquemment dans d'autres cas,
d'auteurs de viol armés et inconnus. Cela montre de plus en plus que le
viol vise les filles précisément. Les rapports indiquent aussi
les cas de viol de jeunes garçons parmi les quelques cas
confirmés la même année. A Bangui également, et dans
les périphéries, des cas de viol avérés ont
été dénoncés entre juillet 2013 et septembre 2014,
la responsabilité est attribuée ici aux membres des milices
Seleka et Anti balaka agissant seuls ou en groupe.
Il a été confirmé aussi que 4 membres de
la Seleka ont violé au mois de septembre 2014 une fille de 16 ans au
Nord de la Centrafrique ; l'acte a été commis devant le
bébé de celle-ci âgé de 6 mois, fruit lui-même
d'un viol antérieur.
Les viols reflètent les malheurs quotidiens que vivent
les filles, et dont la plupart surviennent lorsque celles-ci vont chercher de
l'eau, ramasser du bois à brûler ou accomplir d'autres
tâches domestiques. Il est rare que ces crimes de viol fassent l'objet
d'une enquête ou d'une poursuite judiciaire en Centrafrique où les
institutions représentant la loi sont presque absentes.
De même que de nombreux cas ne sont pas
dénoncés de peur du déshonneur. Au moment de
préparer ce mémoire, un cas a été
enregistré ; celui d'un Ministre en fonction qui, finalement, a
comparu en justice pour avoir violé une fille de 16 ans. Mais
également le cas d'au moins 14 soldats français
déployés en République Centrafricaine qui sont
soupçonnés d'avoir abusé sexuellement des enfants entre
décembre 2013 et mai-juin 2014 peut être relevé aussi.
Parmi ces militaires, « très peu » ont été
identifiés, selon une source judiciaire citée par l'Agence France
Presse, sans en dévoiler le chiffre précis. Une enquête a
été ouverte en France en juillet 2014. François Hollande,
Président de la République Française, a promis
d'être « implacable ». L'armée assure qu'elle ne veut
pas « cacher quoi que ce soit ».
§ Des enfants enrôlés dans la
guerre
Les enfants sont une proie facile aux pratiques qui sapent
leur sécurité. Ces pratiques ne s'arrêtent pas à
l'anéantissement de leur liberté, mais elles leur causent
également des préjudices énormes qui vont des complexes
psychiques, aux dommages physiques et même à la mort. La plus
cruelle de ces pratiques est le recrutement des enfants pour la guerre.
Celui-ci prend généralement trois formes : la première
consiste dans leur recrutement pour le combat effectif, phénomène
connu sous le nom de la militarisation des enfants, la deuxième est de
les employer dans des activités « de support » comme le
transport de l'équipement, l'espionnage, la surveillance, la
transmission de messages et les services sexuels, la troisième à
les utiliser comme boucliers humains ou pour la propagande.
Dans les pays en voie de développement, la guerre
civile et l'occupation étrangère créent des conditions
favorables à l'exploitation des enfants. Parmi ces conditions,
l'effondrement de la sécurité générale et de la
stabilité politique, la perturbation du travail des institutions
pédagogiques, la dislocation familiale, la pauvreté, le
chômage, le déplacement des populations et leur fuite en dehors du
pays. Difficile de distinguer les enfants qui s'engagent
« volontairement» dans des combats pour l'argent de
ceux qui font ce service sous pression, au détriment de leur
développement mental, psychique et physique.
En RCA, les rapports parlent largement de la militarisation
des enfants ; mais dans les autres régions de conflit, par exemple, dans
le Territoire palestinien occupé, au Liban, en Irak, ils parlent
d'enfants, volontaires ou forcés, jouant des rôles de support
pendant que leur souffrance continue à cause du conflit armé dans
ces régions.
Selon le contenu du Rapport"Pièges dans une
zone de combat"rendu public, le jeudi 18 décembre 2014,
l'Organisation Save the Children affirme que "Deux ans après le
déclenchement de la guerre civile meurtrière en République
Centrafricaine (RCA) en 2012, le nombre d'enfants, filles et garçons
âgés de moins de 18 ans, recrutés par les groupes
armés, a été multiplié par quatre", ces deux
dernières années. Jusqu'à 10 000 enfants soldats ont
été recrutés par les milices en
Centrafrique,
malgré la présence des forces des Nations Unies, et leur nombre a
été en constante augmentation écrit l'ONG dans son
rapport214(*).
Certains de ces enfants ont été enlevés
ou contraints de rejoindre les groupes armés, d'autres ont
accepté d'être enrôlés contre de l'argent et une
protection, parfois simplement pour être nourris et vêtus. Une
partie encore de ces enfants a été incitée à
prendre les armes par des proches, pour protéger leur communauté
ou venger les leurs. Ainsi Maeva, 17 ans, dit avoir intégré une
unité d'anti-Balaka (milice à majorité chrétienne)
après la mort de sa tante tuée par des Séléka
(coalition de groupes rebelles à majorité musulmane). "J'ai le
sentiment que j'ai vengé ma tante maintenant, je me sens plus calme,
ça va", témoigne-t-elle.
Garçons et filles, certains n'ayant pas plus de 8 ans,
sont forcés à combattre, transporter des provisions et accomplir
d'autres tâches de première ligne et de soutien. Les enfants
recrutés sont régulièrement victimes de violence physique
et mentale de la part des combattants adultes et certains ont reçu
l'ordre de tuer ou de commettre d'autres actes de violence215(*).
Bien que l'utilisation des enfants dans des activités
militaires en RCA n'ait pas encore cessé, il y a des signes d'une
amélioration au Nord et au Sud, ainsi qu'à Bangui.
En marge du forum sur la réconciliation nationale de
Bangui, qui s'est achevé le 11 mai 2015, l'Unicef a réussi
à faire signer aux dix plus importants chefs de guerre du pays un
document dans lequel ils s'engagent à démobiliser les enfants de
leurs rangs. Souvent traumatisés, séparés de leurs parents
pendant de long mois, quelque fois orphelins, leur redonner un cadre et des
repères stables est une des tâches des professionnels de la
protection de l'enfance.
Dans ce groupe d'anti-Balaka, certains ont à peine 8
ans, les plus vieux sont juste majeurs. Quand les plus petits servaient de
main-d'oeuvre gratuite, d'espions ou de messagers, les plus âgés
ont combattu, tenu les check-points, parfois tué.
« Certains ont utilisé les grenades, la machette ou la
kalachnikov. Ils ont fait ça comme dans un état d'ivresse, mais
une fois que nous les récupérons, il est très difficile de
les faire revenir à un état normal »,
détaille Désiré Mohindo, en charge de la
démobilisation-réinsertion pour l'Unicef. Les anti-Balaka sont
les opposants de la Séléka, ces rebelles majoritairement
musulmans qui avaient renversé le président François
Bozizé en 2013.
Maoussa, jeune fille de 16 ans, s'est engagée
« volontairement » dans la coalition des
ex-rebelles Séléka. Aujourd'hui, elle fait partie des 67 jeunes
ex-Séléka démobilisés. « Quand tu as
un ennemi qui vient devant, tu dois l'abattre. Tu n'as pas d'autre choix que de
l'abattre. C'est pour ça qu'on l'a fait. Pour défendre notre
pays. », témoigne cette jeune fille.
Le dialogue et la concertation avec les chefs locaux du
mouvement antibalaka dans les préfectures de l'Ombella Mpoko et de la
Lobaye ont permis de libérer1.069enfants depuis juillet 2014, dont 178
filles âgées de 9 à 17ans, qui bénéficient
actuellement d'activités de réinsertion communautaire dans ces
préfectures216(*).
L'Unicef a mis en place un processus de réunification
familiale, à partir de familles d'accueil et de centres de transit, pour
faciliter le retour à une vie normale. Car l'objectif, c'est que ces
enfants ne « retournent jamais dans les groupes
armés », insiste Benoit Daoundo en charge de la
protection de l'enfance217(*).
Par ailleurs, les autorités gouvernementales sont
d'accord pour incriminer ces activités et allouer des fonds pour
réintégrer les enfants dans le cadre d'une vie naturelle. Mais,
le rapport conclut que toutes les parties du conflit en RCA sont responsables
des crimes contre les enfants, responsables de leur mutilation, de leur
enlèvement, de leur viol et de la pratique d'autres formes de violence
sexuelle lors de la période mentionnée dans le rapport
jusqu'aujourd'hui.
Tous les pays de la CEMAC sont engagés devant la
Communauté Internationale à interdire le recrutement des enfants
pour des activités militaires. Ils ont également signé le
Protocole optionnel sans le ratifier. Ce protocole souligne l'engagement de ces
pays à protéger les enfants contre la participation aux conflits
armés et incite à congédier les enfants qui n'ont pas
atteint l'âge de dix-huit ans. Mais qu'en est il de la situation des
refugiés et des personnes déplacées ?
B- Situation des
réfugiés et des personnes déplacées
Il convient de distinguer ici entre deux sortes de
réfugiés : ceux que l'on oblige à quitter leur lieu
d'habitation d'origine mais qui restent au sein de leur pays - les Personnes
déplacées internes (PDI) - et ceux qui sont forcés de
quitter complètement leur pays.
Cependant, le statut légal des réfugiés
dans la Convention relative à la situation des réfugiés
telle qu'elle est définie par les Nations Unies en 1951, ne s'applique
qu'à ceux qui, en raison d'une peur justifiée de la
persécution à cause de leur origine, leur religion, leur
nationalité, leur appartenance à un groupe social donné ou
à cause de leurs idées politiques sont en dehors du pays de leur
nationalité, et ne peuvent ou ne veulent, à cause de cette peur,
être sous la protection de ce pays ; et toute personne n'ayant pas de
nationalité et se trouvant à l'extérieur de l'ancien pays
de sa résidence habituelle à cause de ces raisons et ne peut ou
ne veut à cause de cette peur retourner dans ce pays.
I- Les
réfugiés
La question des réfugiés est en relation avec la
sécurité humaine dans trois domaines : le lieu d'origine, le
progrès de l'expérience, son résultat final.
Les raisons qui poussent l'être à devenir
réfugié constituent en elles-mêmes de graves dangers pour
la sécurité humaine et se reflètent au minimum dans la
perte du travail et de la source de revenu, et au maximum dans la menace des
vies humaines par l'armée de l'occupation ou les milices rivales. La vie
du réfugié est entièrement entourée de dangers -
tels que l'incapacité de trouver un emploi ou une source de revenu
susceptible de répondre à ses besoins fondamentaux, l'exposition
à la discrimination, à l'oppression et à l'exclusion
sociale. L'épreuve du réfugié risque de ne jamais avoir de
fin parce qu'il peut mourir comme tel et léguer sa situation à
toute une génération.
Il est réellement difficile de compter le nombre des
réfugiés dans le monde, néanmoins, il faut reconnaitre que
le Cameroun218(*) est le
seul pays dans la zone CEMAC qui accueille plus de réfugiés et de
demandeur d'asile.
En 2015, les populations relevant de la compétence du
HCR au Cameroun comprendront : de nouveaux réfugiés
centrafricains, qui fuient leur pays en grand nombre depuis décembre
2013 en raison de vagues de violence et d'instabilité politique ;
des réfugiés centrafricains ayant fui le nord-ouest de leur pays
entre 2006 et 2010 du fait de la montée du banditisme et d'autres formes
de criminalité, et qui résident actuellement dans 308 villages
dispersés dans les régions de l'Est et de l'Adamaoua ; et
des réfugiés nigérians chassés par les combats
entre les rebelles et les forces gouvernementales. Avant le dernier afflux de
réfugiés nigérians, le Cameroun accueillait plus de
3 000 réfugiés nigérians ayant fui leur pays à
la suite de conflit interethniques et installés depuis 2003 dans les
régions de l'Adamaoua, du Sud-Ouest et du Nord-Ouest. Le pays offre
également l'hospitalité à des réfugiés et
des demandeurs d'asile urbains originaires de 35 pays, dont le Congo, la
Côte d'Ivoire, le Nigéria, la RCA, le Rwanda et le Tchad.
Les situations des réfugiés varient suivant le
temps passé en réfugiés, le pays dans lequel ils se sont
réfugiés et les ressources dont ils disposaient ou pouvaient
escompter lorsqu'ils ont quitté le lieu de leur résidence
originaire. Ces ressources peuvent être, le niveau d'éducation,
les compétences, les épargnes, les amis et les connaissances
capables d'aider. Ceux qui vivent la première étape de leur exil
ou de leur déplacement et ne possèdent aucune ressource, courent
les risques économiques communs à travers la perte de l'emploi et
d'un revenu correct, de l'habitat et des conditions alimentaires et
hygiéniques convenables.
À mesure que la durée de l'exil se prolonge, la
capacité d'adaptation aux conditions difficiles se renforce, et c'est
exactement le cas des Centrafricains à l'intérieur et à
l'extérieur du Cameroun et du Congo Démocratique. Sauf que la
réception d'aide et l'adaptation aux conditions difficiles ne mettent
pas fin à la souffrance. Les sentiments de la plupart des
réfugiés sont à jamais entachés de souvenirs
d'humiliation, de persécution et de la conviction d'avoir perdu leur
patrie.
Cependant, les dangers inhérents à leur
situation de réfugiés les accompagnent et continuent de
constituer pour eux, une source permanente de menaces. Ils sont devenus
maintenant dans le pays d'accueil à la merci des
événements et des évolutions politiques et
économiques qui peuvent se retourner contre eux à n'importe quel
moment, surtout si l'opinion publique relie leur présence dans le pays
à l'inflation ou la rivalité pour les emplois et les services
publics.
Les gens deviennent principalement réfugiés
à cause des dangers qui menacent leur sécurité, et la
continuation d'une telle situation constitue une autre menace qui augmente
leurs souffrances.
II- Les personnes
déplacées internes
En plus des réfugiés, il y a les Personnes
déplacées internes (PDI). Les raisons diffèrent d'un cas
à l'autre, mais ils ont des traits en commun. Ils sont tous des victimes
de conflits locaux ou internationaux, des victimes de l'occupation ou des
attaques des milices en conflit.
L'escalade du conflit observée depuis décembre
2013 en RCA a entraîné le déplacement de quelque
930 000 personnes à l'intérieur du pays en 2014 et un exode
en direction des pays limitrophes : 135 000 Centrafricains se sont
réfugiés au Cameroun, 22 000 en RDC, 20 000 au Tchad et
quelque 10 000 au Congo. Le nombre total de réfugiés
centrafricains accueillis dans ces pays, compte tenu des réfugiés
de plus longue date, s'élève à présent à
quelque 427 200. La situation en RCA a également contraint des
dizaines de milliers de ressortissants d'autres pays, originaires en
majorité du Tchad et du Cameroun, à prendre la fuite. La
situation des ressortissants tchadiens, en particulier, a posé un
problème humanitaire : la plupart d'entre eux étaient
installés dans le pays depuis des années et sont des Tchadiens de
la deuxième ou de la troisième génération, ayant
peu de liens, sinon aucun, avec le pays dont ils ont la
nationalité219(*).
Le rapport du Secrétaire général à
propos de la situation en République Centrafricaine indique qu'environ
410 000 personnes déplacées à l'intérieur du pays,
dont 62.500 à Bangui et 347.500 en province à la mi-novembre
2014. Plus de 420000 Centrafricains ont trouvé refuge dans les pays
voisins. Une évaluation d'urgence de la sécurité
alimentaire, menée par le Programme Alimentaire Mondial, a montré
que 28% de la population centrafricaine est touchée par
l'insécurité alimentaire. Près de 1,2 million des
Centrafricains ont besoin d'une assistance humanitaire.
Les populations des centres urbains sont tenues de faire des
choix difficiles : priver leurs enfants des écoles, se passer des soins
médicaux et se contenter d'un seul repas par jour pour pouvoir faire
face à la pénurie alimentaire.
Selon le HCR, la protection reste un besoin essentiel pour les
PDI en Centrafrique car la partie du nord manque de sécurité, de
services de base et d'opportunités de gérer les ressources
matérielles. A Bangui, l'insécurité représente une
contrainte majeure pour les PDI, pour les réfugiés revenus et les
travailleurs humanitaires, pendant que les exactions dans les villages
continuent, causant ainsi d'autres déplacements. Les travailleurs
humanitaires trouvent des difficultés à accéder aux
personnes qui souffrent de ces situations, d'autant plus que les attaques sont
de plus en plus fréquentes contre les ONG et les Organisations
Internationales sur la route.
Les déplacés en Centrafrique ont des besoins
précis, relatifs à leur situation, comme les documents
d'identité, la possession d'un terrain agricole et la
sécurité physique, en plus de la nécessité de
chercher des informations sur leurs pays d'origine. Avec l'absence de
ressources matérielles et d'offres d'emploi, les risques d'exploiter les
femmes et les enfants augmentent et, selon le HCR, les besoins des PDI
n'avaient pas reçu la priorité nécessaire à cause
des défis humanitaires imposés. Dans ce cadre, le HCR insiste sur
la nécessité d'attribuer une attention particulière
à la prévention de la violence sexuelle et de la violence
fondée sur le genre répandues entre les PDI.
Paragraphe II :
Pauvreté et l'inégalité des populations des Etats de la
CEMAC
Nous traiterons dans ce paragraphe la question de la
pauvreté (A) et de l'inégalité des populations des Etats
de la CEMAC (B) comme manifestation de l'inefficacité de riposte aux
menaces.
A- Pauvreté des
populations
En examinant la relation entre pauvreté et
chômage, il est important de se rendre compte que le fait de disposer
d'un emploi n'implique pas forcément le fait de se libérer de la
pauvreté. Bien que la situation varie d'un pays de la CEMAC à
l'autre, cet état de fait reste valable dans la mesure où
l'obtention d'un emploi est loin de garantir la subvention aux besoins
fondamentaux de l'individu. Les données disponibles sur chaque pays
indiquent que le nombre de pauvres dépasse d'un certain pourcentage
celui des chômeurs, indépendamment de la nature des
critères utilisés pour mesurer la pauvreté. Même
lorsque les chômeurs forment une grande part de ceux qui prennent en
charge les familles pauvres, comme c'est le cas en Centrafrique (21,5 %) et au
Cameroun (24,9 %), la majorité des familles, qui vivent
l'insécurité économique dans les deux pays, sont prises en
charge par des personnes ayant un emploi.
L'insécurité économique associée
à la pauvreté peut être mesurée selon deux
perspectives. La première concerne la pauvreté de revenu qui
évalue le bien-être des individus en se basant sur leurs revenus
(on y définit le bien-être à travers ce dont la personne
peut disposer en termes de marchandises et de services en se basant sur sa
dépense de consommation réelle). La deuxième concerne la
pauvreté humaine qui va au-delà du PIB pour englober une
conception plus large où le bien-être des individus est
défini en fonction non seulement du revenu, mais aussi d'autres valeurs
comme l'éducation, la santé et la liberté politique. Alors
que la pauvreté de revenu est l'échelle la plus adoptée
par les concepteurs des politiques dans le monde entier, le concept de
pauvreté humaine donne, avec tous les indices qui s'y rapportent, une
image plus globale de la relation complexe et à multiples facettes entre
le revenu et le bien-être.
I- La pauvreté de
revenu
L'approche de la pauvreté en termes de revenu est la
plus largement adoptée au niveau de l'ingénierie politique. La
mesure la plus utilisée sur une grande échelle est l'approche qui
adopte le pourcentage chiffré ; ce qui veut dire le pourcentage du total
des habitants vivant en dessous d'un niveau de vie conventionnellement
défini comme seuil de pauvreté. De ce fait, le pourcentage
chiffré est un critère pour mesurer la propagation de la
pauvreté ou la portée qu'elle a atteinte dans une
société donnée. Il est possible de l'adopter aussi comme
mesure relativement claire de l'instabilité économique. La Banque
mondiale a vulgarisé les seuils internationaux de pauvreté de 1
et 2 USD par jour et par personne.
Le tableau en annexe présente l'application des 1,25$
dans la sous région CEMAC.
Relativement et généralement, le degré de
pauvreté de revenu dans les pays de la CEMAC est haut, malgré la
différence des niveaux de revenu, la volatilité de la vraie
croissance par habitant et l'augmentation des taux de chômage.
D'après le rapport sur le développement humain de 2014, la
population du Cameroun (9,56%), du Congo Brazzaville (54,1%), du Gabon (4,84%)
vivaient au-dessous du seuil de pauvreté de 1,25$ par jour pour la
période comprise entre 2002-2012.
Ces estimations reflètent le degré de
pauvreté selon son seuil international. On peut aussi considérer
les tranches des populations en dessous du seuil national de la pauvreté
avec ses niveaux les plus bas (c'est-à-dire le plus bas seuil de
pauvreté).
Pour les objectifs de notre analyse, il est à noter que
l'application du seuil international de pauvreté, de 1-2 USD par jour,
et le seuil national bas, donne respectivement une image identique du niveau de
l'extrême pauvreté dans la sous région.
Si telle est l'image de l'extrême pauvreté dans
les pays CEMAC à la limite de son seuil le plus bas, il est raisonnable
de prévoir qu'un taux élevé de la population vit à
la limite du seuil le plus bas ou le plus haut de la pauvreté.
Il est prévisible que la pauvreté de revenu et
l'insécurité qui lui est associée seront plus
répandues parmi les populations du milieu rural. La prévalence de
la pauvreté dans le milieu rural est évidente dans certains pays
à bas revenu et à revenu moyen-inférieur, tels que la
République Centrafricaine, le Tchad et le Congo Brazzaville.
II- La pauvreté
humaine
Il est possible de mesurer la pauvreté humaine, concept
dont l'usage a été vulgarisé par le PNUD en vue de rendre
compte de l'état de privation dans lequel se trouve l'individu en termes
de capacités et d'opportunités, en utilisant l'Indicateur de
Pauvreté Humaine (IPH).
Il s'agit d'un complexe de critères basé sur
trois composantes : longévité, connaissance et niveau de vie.
La première composante est liée aux
probabilités de survie et se mesure par le taux d'habitants dont
l'espérance de vie est inférieure à 40 ans. La
deuxième composante se réfère au non-apprentissage de la
lecture et de la communication et se mesure par le pourcentage de l'illettrisme
parmi les adultes. La troisième est une valeur complexe qui se mesure
par le taux de la population n'ayant pas accès à l'eau potable et
celui des enfants de moins de cinq ans souffrant de sous-poids.
En fonction de l'IPH, les pays obtenant moins de 10 % se
situent au plus bas de l'échelle de la pauvreté humaine. Ceux qui
obtiennent plus de 30 % sont classés dans un rang supérieur. Les
taux se situant entre ces deux critères indiquent un certain
degré de pauvreté humaine moyenne.
Les résultats précités sont en forte
liaison avec ceux qui sont déduits sur la base de la pauvreté de
revenu. Les pays de la CEMAC à bas revenu connaissent le plus haut
niveau de la pauvreté humaine avec un IPH élevé.
L'insécurité est un préjudice qui porte atteinte au niveau
de la santé, de l'éducation et du niveau de vie ; ce qui remet en
question l'efficacité de la performance de l'État quant à
la garantie des nécessités de base de la vie.
La pauvreté humaine affecte particulièrement les
enfants au niveau de leur accès à l'école primaire et, par
voie de conséquence, entrave la poursuite de leurs études
post-élémentaires. En RCA, le taux d'enfants pauvres à
l'école primaire est inférieur à celui des riches,
à l'école complémentaire et aux classes secondaires. Le
quart des enfants entre 10 et 15 ans environ n'ont pas pu terminer leurs
études primaires à cause de la pauvreté. Un grand nombre
d'entre eux abandonne l'école pour travailler à un âge
précoce dans le but d'aider leurs familles.
Dans tous ces cas, le taux de scolarisation inférieur
joue un rôle essentiel dans le prolongement de l'état
d'insécurité pour les pauvres.
Dans la presque totalité des pays CEMAC, le plus haut
degré d'insécurité est enregistré dans la
composante éducation avec un taux d'illettrisme moyen parmi les adultes.
En plus, le non-accès à l'eau potable joue un rôle
déterminant en RCA, au Tchad et au Cameroun.
B- L'inégalité
dans le revenu des populations
Les données sur l'inégalité dans le
revenu dans les pays de la sous région sont considérables. Cette
inégalité se mesure par référence au coefficient
Gini220(*). Seuls 5 des
6 pays de la CEMAC, dont les indications sont disponibles sur la
répartition des dépenses de consommation, offrent des
données sur le coefficient Gini pour l'an 2013. Ces pays sont : le
Gabon (0,617), le Congo Brazzaville (0,410), le Cameroun (0,377), le Tchad
(0,332) et la République Centrafricaine (0,192). Dans les cinq pays de
la CEMAC, la moyenne du coefficient Gini atteint dans cet échantillon
0,3856 ; ce qui confirme que les pays CEMAC font preuve d'un degré de
modération d'inégalité par rapport aux moyennes mondiales
qui, elles-mêmes, indiquent un pourcentage modéré
d'inégalité atteignant 0,3757 dans la première
décennie du XXIe siècle et 0,564 en 2013. Cela peut être
considéré comme un parachèvement cumulatif des
performances des contrats sociaux depuis l'indépendance.
Vu la rareté des données dans les pays CEMAC, il
est difficile d'analyser, dans un temps limité, les changements dans le
degré d'inégalité dans le revenu. Mais d'après les
preuves livrées par les deux dernières décennies, le
pourcentage de ce même degré a augmenté au Congo
Brazzavilleet récemmenten Centrafrique. Par contre, il a diminué,
au Gabon,au Tchad et au Cameroun.
En plus du niveau élevé
d'inégalité dans le revenu, l'exclusion sociale a
également augmenté durant les deux dernières
décennies dans la majorité des pays de la sous région. En
plus, des indices indiquent que l'inégalité au niveau de la
richesse s'est significativement accrue. Il est très clair que la
concentration de la propriété foncière et des capitaux est
tellement remarquable qu'elle provoque le sentiment d'exclusion chez les autres
catégories sociales même si leur pauvreté absolue ne s'est
pas accentuée parfois. Une telle exclusion s'aggrave par le
surpeuplement de ruelles manquant d'hygiène, d'eau saine, de services de
loisirs, d'électrification fiable et d'autres services. Ces conditions
se combinent avec le taux élevé du chômage pour
créer une dynamique de marginalisation visible dans les ceintures
urbaines d'habitat insalubre ; ce qui augure d'une mauvaise situation.
Il faut noter que cette inefficacité a engendré
des conséquences néfastes.
Chapitre II : LES CONSEQUENCES DE L'INEFFICACITE DE
RIPOSTE AUX MENACES A LA SECURITE HUMAINE
Après avoir élucidé le contexte sous
régional de la sécurité humaine, la posture des Etats de
la CEMAC face aux défis de la sécurité humaine, l'effort
de garantie de la sécurité humaine assortie des obstacles et de
l'inefficacité, il s'avère important de montrer les
conséquences de cette inefficacité de riposte aux menaces qui se
présentent par la persistance des menaces (Section I) afin de proposer
quelques pistes pour une garantie efficace de la sécurité humaine
dans la sous région CEMAC et en particulièrement pour chaque Etat
de la CEMAC (Section II).
Section I : La persistance des menaces
La persistance des menaces classiques et les nouvelles formes
de menaces (Paragraphe I) ainsi que les autres types de menaces existantes
(Paragraphe II) constituent la suite logique entrainée par
l'inefficacité de riposte des Etats de la CEMAC.
Paragraphe I : La
persistance des menaces classiques et les nouvelles formes de menaces
Les facteurs générateurs de
l'insécurité humaine, de tensions et de conflits sont multiples
et suivent les contours de l'évolution politique et sociétale des
États. Ils se situent sur différents plans, économique,
social et politique, et obéissent à des logiques diverses. Sans
prétendre à l'exhaustivité, il convient de faire la
distinction entre les situations issues de déstabilisations violentes ou
de la confrontation à de nouvelles formes de menaces (B), et celles
liées soit à des tensions structurelles, propres au processus de
construction nationale, soit à la mutation de sociétés qui
entrent dans des processus de changement (A), comme ceux inaugurés par
les « Printemps arabes » par exemple.
A- La persistance des menaces
classiques
De récents évènements survenus dans
l'espace CEMAC démontrent réellement les difficultés
rencontrées par certains États dans leur processus de
démocratisation ou de stabilisation, alors même qu'ils avaient
amorcé une transition tournée vers le multipartisme et la
construction de l'État de droit.
L'une des manifestations les plus courantes de ces
difficultés est la survenance de coups d'État. Leur
avènement est toujours le symptôme d'impasses et d'échecs
institutionnels accumulés. Loin de résoudre les conflits dont ils
se présentent comme des antidotes et des remèdes, les coups
d'État sont d'abord générateurs de complications et de
complexité. Ils signifient l'arrêt des efforts
d'institutionnalisation de la vie politique et constituent le plus souvent des
obstacles importants sur la voie des transitions. L'une des grandes aspirations
de la Déclaration de Bamako, dans son effort d'enraciner la
démocratie, était précisément d'en souligner la
gravité et de signifier la fin de l'ère des coups de force :
« pour préserver la démocratie, la Francophonie condamne
les coups d'État et toute autre prise de pouvoir par la violence, les
armes et ou quelque autre moyen illégal » (chapitre 3, article
5).
À Yaoundé, en avril 2014, lors du Colloque
international sur les problématiques sécuritaires des
frontières en Afrique, dont nous avons eu la chance de participer, les
participants sont revenus avec insistance sur l'importance de rompre avec le
cycle des intrusions militaires dans la vie politique des États. Il a
été convenu qu'il ne peut y avoir de « bons coups
d'État ». Il n'y va pas seulement de l'improbabilité, voire
de l'impossibilité, d'assainir la vie politique, mais du fait même
que la régulation par le droit, les élections et le jeu des
institutions était bafouée.
Cette condamnation unanime demeure nécessaire à
la stabilisation de la vie démocratique. Toutefois, une analyse plus
fine doit prendre en compte les facteurs qui ont engendré le recours
à la force dans l'ordre interne des États. Si, dans les
années qui ont suivi les indépendances, les prises de pouvoir par
la force portaient la marque d'une idéologie militante, voire
révolutionnaire, en vue de la mise en place d'un nouvel ordre social,
cela ne semble plus être le cas aujourd'hui. Les coups d'État ne
sont plus portés par la volonté d'instaurer un ordre
égalitaire ou de justice sociale par la force, comme dans un contexte de
guerre froide qui leur permettait de s'appuyer sur des clivages
idéologiques ou de jouer de la rivalité entre les deux grandes
puissances qui leur assuraient des marges de manoeuvre et un soutien.
L'environnement international impose désormais ses
« conditions » et façonne, à travers des règles
de gestion, de transparence et de « bonne gouvernance », des rapports
nouveaux entre investissement, aide au développement et stabilité
de la vie politique. Les rapports aux grandes institutions financières
et bancaires, la participation de bailleurs de fonds et le nombre de parties
prenantes au processus de construction de l'État ont pesé dans
l'émergence d'un climat réfractaire à des interruptions
récurrentes du cours de la vie politique.
Enfin, les évolutions sociales et politiques internes
ainsi que le changement des mentalités ont contribué à
modifier durablement les rapports entre l'armée et la
société. En effet, les forces armées ont été
associées de façon croissante aux efforts de
démocratisation et à la construction d'un ordre politique
d'intégration nationale. Elles tendent progressivement à devenir
une composante des institutions étatiques et ne se perçoivent
plus systématiquement en surplomb par rapport à la
société, investies d'une mission de salut public. La construction
progressive de l'État de droit, la légitimité
accordée à un pouvoir civil démocratiquement élu
ont placé les forces armées dans un cadre dont les limites sont
désormais mieux définies. Par ailleurs, le multipartisme -
même naissant - se révèle peu propice à l'accueil de
coups de force militaire, en dépit des querelles politiques et des
difficultés socio-économiques qui peuvent l'accompagner.
Les changements induits par cette nouvelle donne sont
réels et révélateurs d'une lente évolution des
moeurs et des institutions. Pourtant, ces indicateurs positifs de changement ne
mettent pas les États à l'abri de coups de force.
La zone CEMAC a connu ces vingt dernières années
de telles ruptures de la démocratie : au Tchad, le Président
putschiste Hissein Habré renversé par le militaire Idriss Deby
(décembre 1990) ; au Congo Brazzaville, le Président élu
Pascal Lissouba a été renversé par Déni Sassou
Nguesso en 1997, un militaire et homme politique congolais, qui a
été auparavant Président de la République populaire
du Congo de 1979-1992; en République centrafricaine, des coups d'Etat
successifs ont eu lieu dans le pays, dont nous notons entre autres celui du
Général François Bozizé renversant le
Président Ange Félix Patasse en 2003 et qui lui-même a
été également écarté du pouvoir dix ans
après par la Séléka (mars 2013), une coalition de
mouvements rebelles issus du nord du pays, dirigée par Michel
Djotodia.
Si certains coups d'État relèvent encore,
parfois, de missions dites de salut public, visant à défendre une
démocratie « menacée », la plupart des motifs qui
animent leurs auteurs relèvent de griefs plus circonstanciés,
à l'encontre d'un pouvoir civil jugé trop faible et
indécis. Les raisons des putschistes vont des justifications les plus
politiques (critique du pouvoir civil, défense d'intérêts
partisans étroits, etc.) aux revendications corporatistes les plus
diverses (paiement des soldes, absence de moyens, manque de reconnaissance
sociale). De fait, les formes de mobilisation sont moins idéologiques,
plus contestataires que révolutionnaires, et s'inscrivent plus dans le
cadre de revendications portant sur des moyens ou un statut que dans celui
d'une confiscation du pouvoir au profit d'une dictature militaire
pérenne.
Toutefois, ces ressorts de la contestation ne se cantonnent
pas au seul niveau de la revendication professionnelle ou politique.
Au-delà d'un positionnement de défiance vis-à-vis de
l'autorité politique, ces mouvements sécurisent parfois à
leur avantage des portions entières de territoire national, disposent
d'armes et d'appuis en provenance de pays frontaliers et vont jusqu'à
s'allier à des mouvements rebelles. Il reste à définir la
place et la fonction de l'armée au sein de l'État. Il ne s'agit
pas d'entretenir un sentiment de méfiance vis-à-vis des forces
armées, ni d'en marginaliser le rôle, ni de se limiter à
les condamner dans le cas de leur ingérence dans la vie politique mais,
au contraire, de leur donner toute la place qui leur revient dans le cadre
d'une vie institutionnelle respectueuse de la séparation des pouvoirs,
des principes de l'État de droit, et dans le strict cadre des missions
qui leur sont dévolues.
B- Les nouvelles formes de
menaces
Le terrorisme (I) et la criminalité
transfrontalière organisée (II) constituent les nouvelles formes
de menaces à la sécurité humaine.
I- Le terrorisme, un
facteur d'insécurité globale
L'extension du terrorisme et l'expansion de son champ d'action
posent un véritable défi à l'autorité de
l'État. Les événements qui ont secoué le Mali
depuis 2012 montrent que la montée en puissance de groupes
radicalisés s'est faite à la faveur d'un rapprochement avec des
groupes de trafiquants en tout genre et des mouvements de revendication
identitaire en rupture de dialogue. Longtemps confinée à des
logiques de déstabilisation interne, la contestation de l'ordre
établi au moyen d'actions violentes s'est internationalisée.
L'attaque contre les tours du World Trade Center à New York en 2001 a
inauguré la montée en puissance d'organisations visant à
établir des points d'ancrage régionaux. L'organisation terroriste
Al- Qaïda a su, dans son entreprise, fédérer sous son label
un ensemble de mouvements qui se réclament de la même
idéologie et qui se prêtent main-forte dans la création
d'un réseau logistique. Une liaison s'est ainsi opérée
entre des mouvements qui luttent sur des terrains divers, mais dont l'action se
trouve renforcée par la référence, qui n'est pas une
subordination, à une cellule centrale.
Dans l'espace CEMAC, l'apparition de cette nouvelle
configuration a été dévastatrice. S'appuyant sur les
tensions politiques au Nigeria et la faiblesse des institutions dans ce pays,
une secte terroriste (Boko Haram) a été ouverte par un groupe en
lutte contre les gouvernements de l'État Nigérian et qui,
finalement commet des exactions dans d'autres pays touchant la zone CEMAC. Ce
groupe a élargi son champ d'action, menaçant la
sécurité sous régionale, voire régionale et
s'ouvrant par alliances tactiques sur divers groupes salafistes mais aussi sur
des groupes irrédentistes. Des logiques de déstabilisation
politique, de prosélytisme religieux et d'ordre mafieux se sont ainsi
combinées. Dans ce contexte, une réponse sous régionale
concertée et coordonnée est nécessaire. Les récents
développements liés aux actions terroristes du groupe Boko Haram,
à la lisière de la frontière du Nigeria et du Cameroun,
témoignent de l'étendue de l'action qui reste à
entreprendre.
Grâce à l'appui clandestin des pays occidentaux,
des marchands d'armes et des banquiers qui profitent de la mort et de la
destruction, la guerre au terrorisme se porte bien. L'Occident prône des
interventions militaires sans fin, feignant d'ignorer les causes réelles
du terrorisme et la raison pour laquelle il se répand, cachant son
rôle et de ce fait indiquant clairement son réel objectif en
Afrique : alimenter le terrorisme pour déstabiliser et
détruire des pays, justifiant ainsi l'invasion militaire menant à
la conquête des terres les plus riches du continent africain, tout en
feignant de sauver le monde de la terreur221(*).
II- La criminalité
transnationale organisée
Dans des contextes nationaux où la vie
économique et sociale était désorganisée, une
économie mafieuse accompagnée d'une violence endémique
propice aux trafics et aux rackets a pu prospérer. Aux violences et aux
guerres sont venues s'ajouter des rivalités liées au trafic de
diamants et de métaux précieux, ou encore au contrôle et au
pillage des ressources forestières, minières ou agricoles.
Loin d'être un épiphénomène, ces
activités criminelles sont devenues inséparables des milices et
des rébellions qu'elles alimentent et sur lesquelles, en retour, elles
s'appuient pour mieux se protéger. De même, la sous région
CEMAC voit se développer des activités liées au trafic
humain.
De façon similaire, le développement de la
piraterie maritime affecte de plein fouet la stabilité de nombreux
États francophones. En 2013, plus d'une cinquantaine d'attaques de
pirates ont été recensées en Afrique de l'Ouest par
exemple. Le golfe de Guinée est une des plus grandes zones à
risque au monde, notamment la frontière entre le Ghana et le Togo et
celle entre le Gabon et le Congo. Le golfe d'Aden et l'océan Indien, le
bassin somalien en particulier, constituent une autre cible d'attaque pour les
pirates qui, de mieux en mieux armés, s'en prennent à des bateaux
de pêche, de commerce ou de plaisance. Tout comme les enlèvements
opérés sur la terre ferme, la prise d'otages (Mali, Cameroun) est
une source de financement pour des bandes armées. Toutefois, au large
des côtes somaliennes, grâce à des opérations
maritimes menées par l'Union Européenne et l'Organisation du
Traité de l'Atlantique Nord(OTAN), les attaques de pirates ont
reculé de 40 % entre 2011 et juin 2014.
Plus généralement, dans des contextes politiques
déjà fragiles, les pratiques du crime organisé ont un
impact social négatif énorme en ce qu'elles contribuent à
saper les fondements de la sociabilité, de l'intégration et de la
cohésion sociale. Outre l'économie souterraine qu'elles
engendrent, avec son lot de corruption et de fuite de capitaux, ces pratiques
créent une culture parallèle, anticivique qui double
l'État, ou ce qui est supposé le représenter, pour tracer
un parcours d'insubordination et de marginalité.
Paragraphe II : Les
autres types de menaces existantes
Par autres types de menaces existants, il faut noter les
menaces liées auxrevendications identitaires, territoriales et
économiques (A) et les menaces inhérentesà l'environnement
et à la démographie (B).
A- Les menaces liées aux
revendications identitaires, territoriales et économiques
Parmi les sources majeures des conflits se retrouvent de plus
en plus fréquemment des tensions et des rivalités liées
à l'identité. L'un des échecs persistants dans
l'édification politique de nombre d'États est l'absence de
réponse adéquate apportée à la « question
nationale ».
Par opposition à la construction de l'État
à travers ses institutions, celle de la « nation » est un
processus plus complexe. Il suppose la constitution d'une allégeance
nationale nouvelle, unificatrice, sans pour autant effacer des appartenances
spécifiques. À défaut, une politisation de
l'ethnicité, caractéristique visible de la plupart des conflits
contemporains, se fait jour. L'exacerbation du sentiment religieux, lorsqu'il
recoupe des clivages ethniques, reste un facteur aggravant de la violence.
Ainsi, les violences et les exactions en République Centrafricaine
(2013-2014) ont transformé le pays en champ de batailles communautaires
entre les éléments de la coalition Séléka
(majoritairement musulmane) et ceux des milices anti-Balaka
(chrétiennes).
Dans ce contexte, l'inégal développement de
certaines régions est, de plus, une cause profonde de
déséquilibre. Les marginalisations économiques induisent
des frustrations dont il ne faut pas négliger le fort potentiel de
révolte. Le cas de la République Centrafricaine n'est pas sans
rappeler contraire aux situations qui furent à l'origine de violences en
Guinée, en Haïti ou en Côte d'Ivoire.
Le risque souvent latent, mais parfois manifeste, d'une telle
marginalisation est que les frustrations qu'elle engendre au sein des
populations concernées n'entraînent des conflits à
dominante identitaire, qui eux-mêmes sont susceptibles de conduire
à des divisions et sécessions territoriales. Ce
phénomène n'est pas sans rappeler l'exacerbation des logiques
communautaires au Proche-Orient, par exemple au Liban, où l'opposition
entre populations sunnites et chiites reflète un état
d'ostracisme confessionnel réel. La volonté de faire
coïncider territoire, langue et/ou religion a pour conséquence une
politique d'homogénéisation du territoire et, à terme, une
séparation de territoire. Ce risque n'est pas propre à une
région du monde. Il est le fruit d'une politique et se profile toujours
sur une histoire complexe de construction territoriale. De fait, le
détachement de la Crimée et la situation prévalant dans la
partie orientale de l'Ukraine dessinent des trajectoires similaires. La
Transnistrie présente toutes les caractéristiques pour un
éventuel scénario similaire à celui qui a pris forme dans
certaines parties de l'Ukraine. Aucune généralisation n'est
possible pour circonscrire de telles situations et les traiter de
manière indistincte. Néanmoins, les facteurs qui les composent
combinent des éléments propres à un développement
économique souvent déficient, des particularismes identitaires
tendant vers des revendications d'autonomie, voire d'irrédentisme, et un
environnement régional qui favorise des stratégies
d'ingérence et de manipulation de la part d'États frontaliers ou
voisins.
B- Les menaces
inhérentes à l'environnement et à la
démographie
Nous verrons successivement les menaces inhérentes
à l'environnement (I) et celles inhérentes à la
démographie (II).
I - Les menaces
environnementales
Alors que les menaces environnementales telles que le
changement climatique, la déforestation, la pollution de l'eau et de
l'air, et les désastres naturels concernent tout le monde, elles
touchent davantage les pays et les communautés pauvres. Le changement
climatique exacerbe déjà les menaces chroniques d'ordre
environnemental et les pertes d'écosystèmes provoquent la
diminution des moyens de subsistance, en particulier pour les personnes
pauvres. Un environnement propre et sûr devrait être
considéré comme un droit, et non un privilège. Le
Rapport sur le développement humain de 2011 souligne que
l'équité et le développement durables sont intimement
liés. Les sociétés durables ont besoin de politiques et de
changements structurels qui alignent les objectifs du développement
humain sur ceux du changement climatique au travers de stratégies de
réduction des émissions et de résilience face au
changement climatique, et de mécanismes novateurs de financement
public-privé222(*).
Les personnes les plus défavorisées participent
peu à la détérioration de l'environnement à
l'échelle de la planète, mais elles sont souvent les plus
touchées par ses impacts223(*). Ainsi, bien que contribuant peu au changement
climatique mondial, les pays à faible IDH seront probablement les plus
touchés par la diminution et la variabilité croissante et
prononcée des précipitations annuelles, avec des
conséquences terribles sur la production agricole et les moyens de
subsistance. L'ampleur de telles pertes montre combien il est urgent d'adopter
des mesures visant à augmenter la résilience des personnes face
au changement climatique224(*).
Les catastrophes naturelles, qui augmentent en
fréquence et en intensité, causent des dommages
économiques et pertes en capacités humaines substantiels. Pendant
la seule année 2011, les catastrophes naturelles provoquées par
les tremblements de terre (tsunamis, glissements de terrain et affaissements du
sol) ont entraîné la mort de plus de 20 000 personnes et des
dommages à hauteur de 365 milliards de dollars, y compris la perte de
l'habitat pour environ un million de personnes225(*). L'impact a
été important pour les petits États insulaires en
développement, dont les pertes, pour certains, ont atteint 1 % du PIB
et, pour d'autres, jusqu'à 8 % ou même des multiples de leur PIB.
Sainte-Lucie, par exemple, a perdu environ quatre fois son PIB en 1998 à
cause de l'Ouragan Gilbert, et Grenade a perdu deux fois son PIB en 2004
à cause de l'Ouragan Ivan226(*).
Le Rapport sur le développement humain de 2011
a examiné plusieurs scénarios environnementaux. Le
scénario de « défi environnemental » a pris en compte
les effets négatifs anticipés du réchauffement
planétaire sur la production agricole, l'accès à l'eau
propre et à un meilleur assainissement, et la pollution. Selon ce
scénario, la valeur mondiale moyenne de l'IDH serait 8 % plus basse en
2050 que selon le « scénario de base », qui se fonde sur une
continuation et non une aggravation des tendances environnementales actuelles.
Plus grave encore, la valeur régionale moyenne de l'IDH en Asie du Sud
et en Afrique subsaharienne serait 12 % plus faible selon le scénario de
défi environnemental que selon le scénario de base. Selon un
scénario de« catastrophe environnementale » encore plus
sévère, la valeur d'IDH mondial en 2050 chuterait de 15 % en
dessous de la valeur du scénario de base, de 22 % en Asie du Sud et de
24 % en Afrique subsaharienne, stoppant ainsi, et même annulant des
décennies de progrès en matière de développement
humain dans les deux régions.
Le Rapport sur le développement humain de 2013 analyse
davantage l'impact de ces scénarios environnementaux sur le nombre de
personnes vivant dans une extrême pauvreté de revenu. Selon le
scénario de catastrophe environnementale, environ 3,1 milliards de
personnes de plus souffriront d'extrême pauvreté de revenu en 2050
par rapport au scénario de progrès accéléré,
au lieu de 1,2 milliard en 2010. Par contre, selon le scénario de base,
le nombre de ces personnes diminuera dans le monde entier d'ici 2050.
Quelque 2,7 milliards de personnes supplémentaires
vivraient dans une pauvreté de revenu extrême selon le
scénario de catastrophe environnementale par rapport au scénario
de base, une conséquence de deux facteurs liés entre eux. D'une
part, le modèle montre une augmentation de 1,9 milliard de personnes se
trouvant dans une situation d'extrême pauvreté de revenu du fait
de la dégradation de l'environnement. D'autre part, les catastrophes
environnementales empêcheraient près de 800 millions de personnes
de sortir de cette situation, ce qui aurait normalement été
possible selon les projections du scénario de base.
Ces résultats soulignent un message central du
présent Rapport : les menaces environnementales font partie des dangers
les plus graves pour le développement humain, et leurs
conséquences sur la pauvreté risquent d'être
extrêmement néfastes. Plus l'action est retardée, plus le
coût sera élevé.
II- Les menaces
démographiques : gérer le changement
démographique
Entre 1970 et 2011, la population mondiale est passée
de 3,6 à 7 milliards d'habitants. Les perspectives de
développement sont toutes autant influencées par la pyramide des
âges de la population que par sa taille227(*). Des taux de fécondité en baisse et
des changements au niveau des pyramides des âges peuvent avoir des effets
considérables sur la croissance économique228(*).
Sur la période 1970-2010, le taux de dépendance
(le taux de personnes jeunes et âgées par rapport à la
population en âge de travailler, soit entre 15 à 64 ans) a
fortement diminué dans la plupart des régions - de façon
plus spectaculaire en Asie de l'Est et dans le Pacifique, où il a
chuté de 39,5 %, suivi de l'Amérique latine et des Caraïbes,
et des États arabes, où il a baissé de 34 %.
Néanmoins, sur la période 2010-2050, les taux de
dépendance devraient augmenter, dans les pays à IDH moyen,
élevé et très élevé, en particulier dans les
pays développés et dans la région de l'Asie de l'Est et du
Pacifique. Dans les régions les plus pauvres telles que l'Asie du Sud et
l'Afrique subsaharienne, les taux de dépendance continueront à
baisser, mais plus doucement.
Une démographie changeante affectera
profondément la plupart des pays du Sud dans les décennies
à venir, mais de manières très différentes.
Certaines nations plus pauvres profiteront d'un dividende démographique
puisque la proportion de leur population présente sur le marché
du travail augmentera229(*).
Néanmoins, les régions plus riches du Sud
devront faire face au défi posé par des taux de dépendance
croissants, avec un vieillissement des populations et un niveau de
scolarisation maximum reflété par un déclin du nombre de
personnes gagnant un salaire.
À long terme, ces deux défis
démographiques peuvent être atténués en augmentant
le niveau d'éducation. En premier lieu, l'éducation
accélère la baisse des taux de fécondité là
où ils sont encore élevés. Deuxièmement,
l'éducation peut stimuler la productivité du travail dans les
pays plus riches disposant d'une main-d'oeuvre relativement moins importante.
En même temps, les gouvernements devront promouvoir activement la
création d'emplois afin d'élargir les possibilités pour
les jeunes travailleurs comme pour les travailleurs plus
expérimentés d'accéder à des emplois plus
productifs.
L'incapacité d'adapter les perspectives
économiques et la productivité aux changements
démographiques, peut non seulement priver les pays du dividende
démographique, mais aussi menacer la stabilité sociale, comme
cela a été le cas dans de nombreux pays au cours de ces
dernières années230(*).
Que pourrait-on proposer en guise de perspectives ?
Section II : Les perspectives
Plusieurs défis sont à relever aujourd'hui en
vue d'assurer une véritable Sécurité humaine en Afrique
Centrale, particulièrement dans la zone CEMAC. Les récents
développements liés à la piraterie maritime, le terrorisme
d'Etat, la criminalité transfrontalière et la sécurisation
des réserves pétrolières permettent d'envisager des pistes
de réflexion.
La lutte contre la criminalité organisée est un
objectif de défense et de politique extérieure. En fait, dans le
contexte de la mondialisation où la criminalité
transfrontalière ignore les frontières étatiques et la
souveraineté des Etats, il devient indispensable d'avoir une approche
globale de la lutte contre cette forme de criminalité, en
renforçant la coopération internationale, en particulier entre
les instances judiciaires et répressives. C'est dans cet esprit que, en
décembre 2004, le rapport sur la réforme de l'ONU rendu par le
groupe de personnalités de haut niveau sur les menaces, les défis
et le changement, constitué à la demande du Secrétaire
Général de l'ONU, a fait de la criminalité
transfrontalière organisée l'une des principales menaces contre
la sécurité des personnes et la capacité des Etats
à assurer l'ordre public. Il a dénoncé la corruption
tenace, le recours à la violence pour protéger des
activités criminelles et les liens étroits entre les
organisations criminelles et les élites politiques ; ainsi que le
faible empressement des Etats à réglementer le blanchiment des
capitaux.
Outre une amélioration des cadres réglementaires
internationaux (conventions et protocoles), et un renforcement de la
coopération judiciaire pour lutter contre les différentes formes
de criminalité, ce rapport a aussi préconisé un
régime de sanction ciblées et taillées sur mesure, qui
seraient appliquée par le Conseil de Sécurité de l'ONU,
contre tout pays, tout particulier et tout groupe organisé contrevenant
aux normes internationales dans ce domaine.
Mais, surtout, il ne faut pas relativiser les autres aspects
qui mettent également en mal la sécurité humaine.
Ainsi, des perspectives d'ordre sous régional
(Paragraphe 1) et national (Paragraphe 2) seront formulées.
Paragraphe 1 : les
perspectives d'ordre sous régional
Pour la sous région, nous envisageons, en plus de la
gouvernance sécuritaire en zone CEMAC et l'urgence de sécuriser
les frontières (A), la nécessité de surveiller les
côtes maritimes par des Garde-côtes et la coopération pour
mieux sécuriser les côtes et les ressources
pétrolières (B).
A- La gouvernance
sécuritaire en zone CEMAC et l'urgence de sécuriser les
frontières
Les Etats de la sous région CEMAC doivent
sécuriser leurs frontières tout en assurant une bonne gouvernance
sécuritaire.
1- La gouvernance
sécuritaire en zone CEMAC
La gouvernance sécuritaire en Afrique centrale et
particulièrement en zone CEMAC est, en raison de la permanence des
conflits tant internes qu'externes, une urgence. Dans cette zone, où en
raison de l'évolution de l'histoire diplomatique, les États ont
tous opté au lendemain de leur accession aux indépendances pour
un système monolithique adossé sur une politique
sécuritaire et répressive, il faut une implication des
gouvernés aux réflexions et décisions portant sur la
sécurité. En effet, la gouvernance sécuritaire doit ouvrir
une brèche démocratique dans la forteresse que constitue le champ
sécuritaire dans ces pays. Le souci de sécurité est devenu
si actuel dans le monde contemporain qu'aucun Etat ne saurait y rester
indifférent. L'Afrique Centrale figure en bonne place parmi les zones
les plus troublées du continent, en raison de nombreux conflits et de
guerres latents qui s'y déroulent pour diverses causes.
Les causes internes des conflits, de guerres et de
l'insécurité [en zone CEMAC,]en AfriqueCentrale comme dans toute
l'Afrique en général, résultent d'une imbrication des
causes politiques, économiques, sociologiques, idéologiques,
démographiques et foncières, de la porosité des
frontières, de la crise de l'Etat, de l'instrumentalisation de
l'ethnicité, de la marginalisation des groupes ethniques, de violences
politico ethniques, des agitateurs de la conscience collective, de la guerre de
positionnement, de débordements incontrôlés des
populations, de l'insécurité fiscale, du chômage, de
l'esprit de vandalisme, de la précarité de la
sécurité sociale, des forces négatives et
rétrogrades, de la « malédiction des matières
premières», des trafics d'armes de guerre ou de la drogue, de la
persistance d'une politique de fermeture des frontières, des expulsions
massives des ressortissants d'autres pays de la sous région, de la
précarité économique, des attaques et des destructions des
symboles du pouvoir, de la justice à tête chercheuse, de la
pauvreté, de la misère, du refus de l'alternance
démocratique, du phénomène des coupeurs de routes, de
l'instabilité politique, de la corruption et des détournements
massifs des fonds publics, de l'opacité politique, administrative et
gouvernementale, déjà cité de la radicalisation des
mouvements d'humeur, de la «mafia humanitaire », du conditionnement
et de l'instrumentalisation des peuples, de la propagation de fausses
nouvelles, de la phobie des coups d'Etat, des convoitises des ressources
minières et surtout du pétrole, de la précarité de
l'emploi, des médias aux ordres, de la multiplication des sectes
mystico-religieuses et sataniques, des sociétés de gardiennage
mal maîtrisées, de la perte de légitimité et de
l'affaiblissement de l'Etat, de mouvements sécessionnistes, de
l'insécurité électorale ou post-électorale, de
violences électorales, de crises induites par les dérapages des
pouvoirs publics, de crises générées par l'action des
groupes organisés, de crises dues à l'action des individus, de
mouvements sociaux, de soubresauts sociopolitiques et militaires, de la
pressurisation constante des Etats par les puissances étrangères,
etc.
Le programme RECAMP231(*) distingue les sources de conflits selon leurs
origines qui peuvent être internes, interétatiques, ou
extrarégionales. Font aussi partie des sources internes, l'exacerbation
des particularismes ethniques, culturels, religieux et politiques,
l'apprentissage et la gestion de la démocratie, le non-respect des
Droits de l'Homme, les velléités de sécession, les coups
d'Etat, les mouvements d'opposition armés, les catastrophes de grande
ampleur, les injustices sociales etc. Les sources interétatiques
comportent les problèmes frontaliers, notamment ceux relatifs à
la délimitation et au voisinage, la volonté de puissance, les
problèmes des réfugiés, des personnes
déplacées et d'immigration clandestine. Sont
considérées comme sources extrarégionales des conflits,
les agressions de toutes sortes menées par des Etats tiers, les
ingérences de toutes sortes, la posture de force et la volonté de
puissance.
Les sources externes ou les causes externes constituent des
facteurs aggravants qui accroissent les probabilités de
déclenchement des conflits ou contribuent à en exacerber
l'intensité ou la persistance. Entrent dans cette catégorie, les
ingérences extérieures, la prolifération des armes
légères et de gros calibre, les convoitises et le contrôle
des ressources naturelles par les grandes puissances ou les multinationales qui
n'hésitent pas à financer des troubles ou des opérations
de déstabilisation, avec à la clé, la prise du Pouvoir par
la force par leurs hommes de main, le soutien aux rebelles par des Etats
voisins, la constitution passive ou active des bases - arrières aux
mouvements armés menaçant ou combattant les pays voisins, le
grand banditisme armé, etc.
La gouvernance sécuritaire, composante essentielle de
la gouvernance générale ou globale, est en bonne voie en Afrique
Centrale, en dépit de nombreux obstacles qui jonchent son parcours. Elle
repose sur une double architecture juridique et militaire, en
perpétuelle évolution et adaptation constante. Cette double
architecture juridique et militaire est solidement ancrée aux socles
juridiques nationaux, sous régionaux, continentaux et internationaux.
Cette gouvernance sécuritaire est conduite avec l'aide de la
Communauté internationale et de certains pays amis
intéressés qu'il nous a été donné
d'analyser. La jeunesse, la disparité économique et
socioculturelle, les fractures sociales, les convoitises
étrangères et autres maux qui caractérisent les Etats
membres de la sous région fragilisent, à coup sûr, la mise
en place et la mise en oeuvre d'une bonne gouvernance sécuritaire en
Afrique Centrale et dans la zone CEMAC.
Dans la sous région, la gouvernance sécuritaire
vit au pluriel et puise ses forces sur l'organisation, l'harmonisation, la
discipline, les compétences et le concours actif et efficace de tous les
acteurs sociaux qui y participent. Une bonne gouvernance sécuritaire
suppose par ailleurs que les Etats membres de l'Afrique Centrale et de la CEMAC
fassent la chasse à toutes les formes de complexes, de frustrations plus
ou moins mal refoulés et de préjugés qui contribuent
à éloigner les Nations et les peuples les uns des autres,
développant ainsi des situations conflictogènes ou
belligènes lancinantes. Pour ce faire, les Etats et les peuples doivent
apprendre à vivre et à évoluer ensemble, à
remplacer les conflits armés qui abondent dans la sous région par
les palabres africaines où la diplomatie, la médiation et le
dialogue joueraient un rôle déterminant ; à
développer une dynamique d'intérêts, de cohabitation
pacifique et de concertation permanente entre les Etats et entre les
populations; à instaurer des mécanismes d'évaluation du
système sécuritaire propre à la sous région et
à construire des projets d'intérêts communs, à
l'instar de ceux préconisés par le NEPAD; à
développer la culture de l'alternance démocratique et la pratique
de la diplomatie de présence effective aux rencontres interafricaines de
haut niveau.
La colonne vertébrale de la gouvernance
sécuritaire est une réalité palpable, mais ses
vertèbres méritent d'être solidifiées,
restructurées, et renforcées pour atteindre les objectifs
poursuivis. Les pays de la sous région CEMAC devraient avoir en partage
les valeurs cardinales que sont la paix, la stabilité, la
sécurité des personnes et des biens, la coopération
mutuellement bénéfique, le mieux-être et
l'épanouissement, le développement et le progrès des
populations.
2- L'urgence de
sécuriser les frontières
Pour de nombreux analystes, la zone comprise entre les Etats
comme le Gabon, le Cameroun, la Guinée équatoriale et Sao
Tomé et Principe semble la plus en proie à
l'insécurité maritime. Un Protocole d'Accord a été
signé lors de la 14ème session ordinaire de la
Conférence des Chefs d' Etat et de Gouvernement de la CEEAC qui a tenu
ses assises le 24 octobre 2009 à Kinshasa en République
Démocratique du Congo en présence de plusieurs hauts responsables
régionaux. Ce Protocole est en fait l'instrument général
qui se devait d'être mis en oeuvre par un accord technique relatif aux
aspects pratiques de la sécurisation des intérêts vitaux
des Etats de la CEEAC en mer. Il concerne tous les Etats de la CEEAC, de
l'Angola le plus au sud au Cameroun, limitrophe du Nigéria dans le Nord
du Golfe de Guinée. C'est donc la plate-forme commune aux Etats de la
CEEAC désirant viabiliser les eaux au large de leurs territoires
à façade maritime, et ainsi redonner confiance à tous les
opérateurs économiques de ce milieu hautement stratégique.
Les rigueurs du respect scrupuleux des frontières maritimes en dehors
des accords spécifiques des Etats concernés rend du même
coup très difficile l'harmonisation de la lutte contre les actes
illicites dans la zone `'D'', dans l'hypothèse où les auteurs de
ces actes trouvent refuge dans les eaux sous juridiction nigériane. Et
c'est là que l'on observe toutes les limites du droit international
spécifique à la lutte contre les actes illicites en mer.
La parade juridique et opérationnelle
opérée par les stratèges de la CEEAC est appelée
à reposer sur un dispositif associant non pas les Etats de la zone ``D''
avec leur voisin nigérian, mais plutôt les deux ensembles
régionaux voisins : CEEAC- CEDEAO. Car, et il faut le souligner, les
eaux du golfe de Guinée version CEEAC ne peuvent être durablement
calmes si les Etats voisins, surtout le Nigeria, ne sont fortement pris en
compte et associés aux instruments juridiques développés
et aux stratégies militaires mises en oeuvre.
La coopération régionale est la seule voie
possible pour lutter contre l'ensemble de ces fléaux-et la piraterie
figure ici sur le même plan que le trafic de drogues et le terrorisme. La
volonté de nombreux Etats du golfe de Guinée de se doter d'outils
juridiques conséquents, de développer leurs marines, de
mutualiser leurs moyens humains, matériels et financiers, ainsi que la
détermination de la CEEAC à assumer la sûreté
maritime le long de ses côtes laisse présager des
évolutions positives à brève échéance.
A noter que les frontières terrestres et
aériennes doivent également être sécurisées
efficacement.
B- La
nécessité de surveiller les côtes maritimes par des
Garde-côtes et la coopération pourmieux sécuriser les
côtes et les ressources pétrolières
Il est véritablement nécessaire aux Etats de se
coopérer pour mieux surveiller leurs côtes maritimes pour une
adaptation efficace des moyens aux menaces.
1- Nécessité
de surveiller les côtes maritimes par des Garde-côtes
A l'heure où l'on parle de la lutte mondiale contre le
terrorisme, de la piraterie et du crime organisé, les côtes
africaines ne sont pas sécurisées. Cette carence est
renforcée par l'absence d'une école régionale de formation
des Garde-côtes. Une telle formation peut facilement voir le jour dans
chaque région d'Afrique s'il y a une volonté de
coopération entre les pays en matière de sécurité
maritime. Il est possible de créer une école régionale des
Garde-côtes de l'Afrique Centrale (GCAC) sur le modèle des
Garde-côtes japonais (GCJ). Les GCAC seront chargés de la
sécurité et de la sûreté maritimes. Des compagnies
maritimes étrangères puisent, depuis les côtes et la haute
mer, souvent sans contrôle étatique suffisant, des
quantités considérables de pétrole.
Pendant que le reste du monde s'organise, l'Afrique Centrale
reste dans l'expectative. En tout cas, elle ne fait pas assez pour la
sécurité maritime régionale. Mais il n'est pas encore trop
tard pour mettre sur pied des patrouilles maritimes conjointes et un dispositif
de lutte régionale contre la piraterie. Le volet pétrolier est
très préoccupant dans ce domaine. Des pays qui ont une large
frontière naturelle avec l'océan Atlantique, comme l'Angola, le
Congo Brazzaville, le Gabon, le Cameroun, doivent jouer un rôle important
en investissant davantage de ressources financières et humaines dans la
formation des Garde-côtes et dans la sécurité maritime au
niveau régional. Ils le feront dans leur propre intérêt en
tant que Nations côtières. Il existe des obstacles à
aplanir parmi lesquels la mise en place d'un cadre solide de
coopération, le manque de savoir-faire, l'absence de fonds et
d'équipements.
Si les pays de l'Afrique Centrale désirent jouer un
rôle moteur pour protéger leurs richesses et leur pétrole,
il est important qu'ils travaillent ensemble en commençant par former
les Garde-côtes qui s'occuperont de la sécurité maritime en
empêchant les actes de piraterie en mer. En Afrique Centrale, les
problèmes sont nombreux en ce qui concerne la sécurité
maritime, mais le plus urgent est sans doute l'absence de cadres
compétents.
2- Coopérer
davantage pour mieux sécuriser les côtes et les ressources
pétrolières
L'absence de coopération entre les pays de l'Afrique
Centrale permet une exploitation éhontée des richesses naturelles
des pays de cette région, en particulier le pétrole et le gaz
naturel. On a beaucoup parlé du pétrole koweïtien et irakien
pillé par des compagnies étrangères, du coltan volé
en République Démocratique du Congo par le Rwanda et l'Ouganda
avec la complicité des États étrangers et des firmes
transnationales. Or, une meilleure gestion de la dominante
pétrolière peut structurer la région
côtière232(*) de la même façon que la dominante
minière de l'économie a structuré le territoire de
l'Afrique australe.
Jusqu'à présent, l'Afrique ne s'est pas beaucoup
intéressée à ses eaux maritimes et à son espace
aérien. C'est là une très grosse erreur qui doit
être corrigée rapidement afin de rattraper le retard. Pourquoi le
Gabon, l'Angola, le Nigeria, la Guinée Equatoriale et le Cameroun ne
mèneraient-ils pas des opérations conjointes en haute mer pour
sécuriser ensemble toute cette zone ? A travers la lutte contre la
piraterie, les pays côtiers du golfe de Guinée ne doivent-ils pas
chercher, avant tout, à établir leur statut d'Etats
indépendants et garants de la souveraineté nationale, mais aussi
côtière, afin que le reste du monde compte avec eux dans les
relations économiques ?
Les pays autour du golfe de Guinée n'auront pas un
avenir certain tant qu'ils n'auront pas une force navale et aérienne
dissuasive qui protégera l'exploitation des concessions
pétrolières de la région. Cette force navale et
aérienne dissuasive devra se concrétiser dans le cadre de
l'intégration régionale et des accords commerciaux entre pays de
la région, dans l'achat (et dans la construction future) commun des
bateaux marchands, des bateaux de guerre, des sous-marins et des avions de
guerre.
Paragraphe 2 : les
perspectives d'ordre national
Les Etats doivent promouvoir d'avantage la
sécurité humaine tout en assurant la protection des
minorités dans leurs diverses actions (A), mais il faut aussi faire
remarquer que des progrès nécessaires doivent aussi être
réalisés dans certains domaines (B) tels que la
citoyenneté, autonomie judiciaire, habilitation des corps
législatifs, réforme du secteur de sécurité,
société civile.
A- Promouvoir d'avantage
la sécurité humaine tout en assurant la protection des
minorités
1- La sécurité humaine a
toujours signifié deux choses essentielles selon le PNUD :
« Se libérer de la peur et se prémunir contre le
besoin »233(*). Le faible niveau de sécurité humaine
constitue assurément comme nous l'avons vu ci-haut une cause majeure des
nombreuses crises sociopolitiques qui ont secoué certains Etats de la
CEMAC au cours de ces dernières décennies. Ces Etats (en
particulier la République Centrafricaine, le Tchad...) sont
caractérisés par un niveau de pauvreté très
élevé avec un nombre important des populations vivant en dessous
du seuil de la pauvreté et un taux de sous-emploi également
élevé, caractérisé par le fait que trois quarts par
exemple des Centrafricains travaillant dans les villes touchent une
rémunération plus faible que le salaire minimum. Cet état
de fait ne leur permet pas d'être à l'abri du besoin. Il
conviendrait alors que l'aide internationale en matière de
sécurité humaine soit orientée véritablement vers
les secteurs productifs, sociaux, éducatifs et sanitaires. Le
véritable problème des pays post conflits se trouve au niveau
d'emploi et de la capacité de la population à faire face à
ses besoins cruciaux et l'engagement international pour la
sécurité humaine doit promouvoir le secteur d'emploi,
développer l'éducation et la santé pour rompre avec le
sentiment de frustration au sein de la population. C'est en cela qu'on pourrait
véritablement faire face aux défis de la sécurité
humaine car les menaces liées à la sécurité humaine
ont en grande partie une influence sociale.
2-L'Etat de droit doit être l'un des
piliers de la démocratie surtout dans les pays de la zone CEMAC
où les gouvernants ont toujours été au-dessus des lois et
que les citoyens n'avaient aucun moyen de faire un recours pour les contraindre
à respecter ses droits. Dans une véritable démocratie,
l'Etat ainsi que les hommes ou les femmes qui l'incarnent doivent être
soumis au même titre que les citoyens aux lois du pays. Ainsi, pour
lutter contre les menaces à la sécurité humaine, les Etats
de la CEMAC doivent non seulement respecter les lois mais aussi les faire
respecter. L'arbitraire et l'impunité doivent disparaitre pour laisser
la place à l'épanouissement des libertés politiques et
associatives ainsi que celles de la presse. Chaque citoyen doit pouvoir
exprimer librement ses opinions dans le strict respect des lois. Les
minorités religieuses, ethniques ou sociales doivent être
protégées par les Etats pour éviter à l'avenir
l'insécurité humaine, des massacres ou des
pré-génocides selon les termes de la communauté
internationale préjudiciables à la stabilité et à
la paix dont les pays ont désormais besoin. Les Etats doivent veiller
aussi à ce qu'aucune minorité ne soit privilégiée
par rapport à d'autres ou à la majorité.
3-Pour lutter efficacement contre les menaces
à la sécurité humaine, il est indispensable de combattre
le chômage, d'instaurer la justice sociale et promouvoir la bonne
gouvernance. L'une des conséquences du chômage est la
pauvreté et la fragilisation des valeurs de la société. De
ce fait, il est très facile de basculer de la pauvreté au
soulèvement surtout dans un environnement post-conflit encore instable.
Dans la sous région CEMAC, la sécurité humaine passera
nécessairement par l'amélioration du secteur de l'emploi pour
lutter contre la pauvreté. A cet effet, quelques pistes de solutions
pourront être envisagées par les nouvelles autorités des
Etats de la CEMAC à savoir :
ü L'accompagnement du secteur informel vers la
constitution des PME, car il faudra signaler que les chômeurs ne croisent
pas les bras, ils s'activent pour la plupart dans l'économie informelle
qui constitue un secteur important ;
ü La valorisation des secteurs minier, agricole et
forestier qui peuvent contribuer largement à régler le
problème du chômage ;
ü L'assainissement de l'environnement des affaires pour
faciliter les investissements étrangers créateurs d'emploi.
Le règlement du problème de chômage
contribuera beaucoup à la stabilité et la paix dans la sous
région pour plusieurs raisons : premièrement, les
prémices du développement éloigneront plus ou moins les
velléités de soulèvement, deuxièmement les anciens
rebelles trouveront plus attractif et plus sûr de trouver un emploi bien
rémunéré et légal pour compenser la perte de
revenus après l'instauration de la paix que d'être recrutés
par la rébellion. En plus, les discours et les prétextes sur le
chômage, la pauvreté pour embrigader les jeunes dans les
rébellions ne passeront plus.
4-Nous n'avons pas besoin de rappeler que
l'injustice sociale et la mauvaise gouvernance sont à la base de
beaucoup de conflits internes en Afrique plus particulièrement dans la
sous région. Donc, pour faire face à cela et barricader la route
de manière définitive aux menaces, il est important que les
autorités des pays CEMAC tiennent compte de cette réalité
et prennent aux sérieux cet aspect en redistribuant les richesses aux
populations sans distinction d'ethnie, de clan ou d'appartenance à une
quelconque région. Les Etats doivent permettre à toutes les
populations d'avoir les possibilités de réussir sans entrave. De
telles mesures envisagées avec sincérité et rigueur
baisseraient sans aucun doute les tensions ethniques et sociales et
favoriseraient la sécurité humaine.
5-Quant à la promotion de la bonne
gouvernance, elle est essentielle pour la sécurité humaine. Les
Etats doivent être responsables devant les peuples ou leurs
représentants pour rendre compte globalement de la gestion des choses
publiques. La transparence, l'efficacité des administrations publiques
au service du peuple sont des facteurs importants pour gagner la confiance des
citoyens afin qu'ils adhérent sans réserve aux projets de
société proposés par les Etats.
6-La prise en compte et au sérieux par
les gouvernements, de la situation socio-économique des jeunes est aussi
indispensable pour la paix et la sécurité dans l'espace. Les
Etats de la CEMAC avec leurs partenaires internationaux doivent trouver des
réponses aux problèmes des jeunes en mettant en place une
politique nationale cohérente et une approche intégrée et
adaptée aux besoins de ce groupe qui peut à tout moment
être source de déstabilisation et de l'échec du processus
de paix dans la sous région.
B- Des progrès
nécessaires doivent être réalisés dans certains
domaines
Afin d'aboutir à un État qui assure une
protection maximum à ses populations, des progrès seront
nécessaires dans les domaines suivants :
1- Citoyenneté : La
citoyenneté dans la sous région CEMAC doit être
égalitaire et significative. Les êtres humains sont nés
dans des circonstances qui varient l'accès aux options de
développer leurs capacités, mais ils sont tous dignes des
mêmes droits fondamentaux. Le droit de citoyenneté doit être
identique pour toutes les personnes vivant dans un pays donné,
indépendamment de leur origine ethnique, des croyances religieuses, du
genre, de la santé, de la culture, de la richesse ou de tout autre
attribut personnel. Partie intégrante de cette égalité, la
reconnaissance et l'acceptation de la diversité, dans toutes ses
composantes, dérive du même droit humain fondamental. La mise en
oeuvre de ces droits fondamentaux exige la reconnaissance de la
citoyenneté pour tous et des mesures nécessaires pour
appréhender tout un système de ressources, de services, d'aspects
de protection et d'opportunités offertes à ces citoyens, et la
manière dont celles-ci sont réparties entre eux. De nombreuses
études ont montré que la discrimination et les
inégalités socio-économiques entravent la
sécurité humaine et le développement humain. En revanche,
l'égalité constitue un moyen essentiel de mobiliser et de
renforcer les compétences et la performance humaine dans toutes les
dimensions du développement.
2- Autonomie judiciaire :
L'autonomie judiciaire est une exigence fondamentale pour
améliorer la sécurité humaine dans les Etats de la CEMAC.
Premièrement, la protection des droits de l'Homme dépend de
l'existence d'une justice équitable, autonome, capable de
contrôler tous les acteurs politiques et économiques, sous une
protection constitutionnelle et juridique. Deuxièmement, l'autonomie
judiciaire facilite la stabilité politique et la
généralisation de la justice. Enfin, elle constitue un
élément vital pour le développement d'économies
saines, raisonnables et inclusives. L'autonomie judiciaire ne peut être
obtenue uniquement par le biais d'institutions statiques, mais aussi par
l'éveil et le développement permanents. Si les engagements
contenus dans les Constitutions des Etats de la CEMAC et les Conventions
internationales, régionales et sous régionales sont pris au
sérieux, les corps législatifs dans les pays CEMAC doivent
être disposés et habilités à agir sur un pied
d'égalité à l'égard des systèmes
judiciaires, en leur qualité de principes authentiques du pouvoir, et
non à travers la médiation de l'exécutif. Les pouvoirs
exécutifs dans la sous région sont tenus de faire preuve d'un
engagement similaire à traiter le pouvoir judiciaire sur un pied
d'égalité.
3- Habilitation des corps législatifs :
Malgré le large éventail de pouvoirs
constitutionnels accordés aux corps législatifs, les parlements
des Etats de la CEMAC tiennent généralement un rôle
subordonné. Dans les domaines où les parlements jouissent d'un
certain degré d'autonomie par rapport à l'exécutif, ils
manquent généralement de l'utiliser de manière efficace
pour contrôler le processus législatif. Deux aspects doivent
être pris en considération pour traiter de l'incapacité des
instances parlementaires dans les Etats de la CEMAC. Le premier c'est le
processus électoral, souvent conçu de manière à
limiter les possibilités de l'autonomie parlementaire. C'est que les
élections restent, elles aussi, sous l'emprise du pouvoir
exécutif dans les Etats CEMAC. Généralement
supervisées par le Ministère de l'Intérieur, elles ne vont
pas sans éveiller quelque défiance à l'égard de
l'insistance traditionnelle du Ministère sur les questions de
sécurité intérieure. La loi électorale est
très souvent taillée sur mesure en faveur de telle ou de telle
partie. La neutralité est un élément important, à
la fois dans les procédures électorales et dans le scrutin. Mais
l'élément le plus important encore dans ces procédures est
le climat politique général dans lequel les élections se
déroulent : le pluralisme reste encore une exception plutôt qu'une
règle dans la sous région CEMAC, ce qui restreint les choix des
électeurs dans les élections législatives. Par
conséquent, il convient d'arrêter les modifications
régulières des lois électorales. La deuxième
question qu'il faudrait examiner dans les domaines parlementaires dans les
Etats de la CEMAC est l'absence de moyens et de méthodes
nécessaires pour interroger les pouvoirs exécutifs.
4- Réforme du secteur de la
sécurité : Souvent l'État peut être
lui-même une source de violence, en dépit de sa capacité et
de son rôle central dans le contrôle de celle-ci. C'est le cas de
nombreux pays arabes qui sont encore fortement influencés par une
approche sécuritaire traditionnelle dans le domaine de la
sécurité intérieure. Cela s'accompagne d'une insuffisance
illustrée par la restriction du sens de la notion de
sécurité, à tel point qu'elle ne peut aborder les
déséquilibres majeurs. En tant qu'instrument consolidant la
stabilité du régime, le secteur de la sécurité dans
les pays de la CEMAC est soumis à un strict contrôle
gouvernemental, ce qui en compromet l'intégrité et la
capacité à garantir la sûreté et la
sécurité de tous ceux qui vivent à l'intérieur des
frontières de l'État. Les sociétés CEMAC sont de
plus en plus confrontées à des menaces transfrontalières,
de nature collective, y compris le trafic d'armes et de drogue, le crime
international et la répartition, entre les pays, de maigres ressources
naturelles, comme l'eau. Ces menaces exigent une remise en question de la
politique sécuritaire, dans son ensemble, ainsi que de la nature des
rôles, des missions, des acquisitions, de la formation et de la
répartition des ressources. Aborder la sécurité du point
de vue de la protection des personnes et des communautés contre la
violence est une obligation. Les décisions relatives à la
sécurité dans la sous région doivent être
analysées et comparées par rapport à leur impact sur le
développement et la cohésion sociale. Les principaux objectifs de
la réforme dans le secteur de la sécurité se manifestent
au niveau du développement de corps sécuritaires au coût
raisonnable, capables d'assurer la sécurité et les
mécanismes de contrôle efficaces compatibles avec les normes
démocratiques. Le secteur de la sécurité doit être
soumis à un système de poids et contrepoids au niveau de
l'État. Réaliser une gestion transparente, soumise à
l'interrogation dans le secteur de la sécurité dépend de
l'existence d'une administration et d'un contrôle civils des agences de
sécurité ainsi que leur éloignement de la politique et
d'autres rôles non liés à la sécurité. Dans
des pays ayant connu des conflits, la réforme est appelée
à aborder un troisième objectif, celui d'examiner
l'héritage des conflits passés, à savoir : le
désarmement, la démobilisation et la réinsertion des
anciens combattants dans la société, la réforme judiciaire
sous forme de justice transitionnelle et la réduction des armes
légères et des mines anti-personnels.
5- Société civile : Ce
qui caractérise les réformes institutionnelles réussies,
c'est qu'elles sont le fruit d'un appel à la réforme
émanant de différentes couches de la société et non
pas un simple changement provenant du sommet. L'accent a été
souvent mis sur le rôle de la société civile dans les
tentatives de réforme institutionnelle. Toutefois, la participation non
étatique dans la réforme dépasse les limites de la
société civile ; elle englobe également le secteur
privé. Les pays de la CEMAC font face à une nouvelle
réalité où la représentation des secteurs
privés s'accroît constamment et à plusieurs niveaux, dans
les domaines législatif et exécutif ; ils deviennent influents
dans l'élaboration des politiques publiques, en particulier celles
relatives aux affaires économiques et sociales. Les expériences
relatives à l'expansion de la démocratie à
l'extérieur de la sous région ont souvent été
associées à l'accroissement du poids politique du secteur des
affaires et son partenariat avec l'élite dirigeante dans la gestion de
la société et de la politique. Bien que ces alliances se
contentent parfois de polariser l'élite commerciale en tant que
partenaire secondaire de l'État, elles ont poussé les
autorités, dans de nombreux cas, à considérer la bonne
gouvernance, le règne de la loi, le questionnement et la transparence,
comme étant des principes fondateurs de l'État. Il est probable
que l'essor politique du secteur privé stimulera la transformation
démocratique dans l'environnement sociopolitique.
En plus de cela, l'Etat doit assurer un meilleur respect des
corps de droits existants, renforcer les lois et procédures nationales
pour traduire les obligations internationales en réalité sur le
terrain, de former et entraîner les forces armées et les forces de
sécurité, soutenir l'action des organisations humanitaires, afin
qu'elles puissent avoir accès aux personnes concernées.
Il s'agit là d'un impératif humanitaire.
CONCLUSION GENERALE
Le présent Mémoire a commencé
par définir la sécurité humaine comme étant «
la libération des êtres humains des menaces intenses, extensives,
persistantes, et compréhensives auxquelles leur vie et leur
liberté sont vulnérables ». Le premier chapitre
considère qu'une telle définition et le cadre conceptuel qui la
sous-tend ont des significations particulières dans les pays de la
CEMAC, dans la conjoncture actuelle et contribueraient à
déterminer les priorités dans les stratégies et les plans
de développement. En effet, la sécurité humaine constitue
une protection pour le développement humain lors des périodes de
régression politique, sociétale et économique, comme
celles que la sous région a connues durant ces dernières
années et qui continuent à réduire les horizons de son
avenir. La sécurité humaine est distincte de celle de
l'État, mais l'une ne s'oppose pas nécessairement à
l'autre.
En revanche, la sécurité de l'État est
indispensable à celle des individus. La contradiction entre les deux se
manifeste lorsque l'État se préoccupe absolument des questions de
sécurité nationale aux dépens des droits et
libertés fondamentaux des citoyens, ou lorsque ses pratiques
transgressent le règne de la loi. Dès lors, l'État faillit
à sa mission de protecteur de la sécurité humaine et
devient lui-même une partie du problème.
Les menaces à la sécurité humaine sont
aussi interdépendantes que multidimensionnelles avec des effets
composites. Elles sont dues à plusieurs facteurs, variant entre les
phénomènes naturels, les États autoritaires et les
convoitises des forces régionales ou internationales. Elles peuvent
être associées à des acteurs locaux tels que les appareils
sécuritaires de l'État ou les rebelles aussi bien qu'à des
acteurs mondiaux, comme les réseaux de traite des êtres humains ou
les forces d'occupation. Elles peuvent s'aggraver sous l'effet d'autres
phénomènes qui envahissent le monde, tels que la mondialisation
qui a accentué la diffusion transfrontalière des facteurs de
risque affectant la sécurité humaine.
Certains acteurs évoqués par le
Mémoire faisaient partie du problème, mais ils peuvent
constituer un élément de la solution, s'ils changent de parcours.
D'autres, y compris la société civile des Etats de la CEMAC
émergente et les organismes régionaux et internationaux,
pourraient être plus actifs et constamment engagés à
construire la sécurité humaine. Les chapitres
précédents ont rapporté plusieurs propositions quant aux
parcours offerts aux partenaires voulant contribuer à cet
édifice, chacun dans l'activité qui lui est propre, y compris des
plans et des mesures précis, exécutables, pour réduire les
menaces à travers toutes les dimensions de la sécurité
humaine.
Les analyses faites dans ce Mémoire ont
montré que le concept de sécurité humaine offre un cadre
adéquat pour axer de nouveau le contrat social ainsi que les politiques
de développement des Etats de la CEMAC sur les propriétés
vitales - mais négligées - et qui laissent un impact sur le
bien-être de leurs citoyens. Bien que les niveaux de
sécurité humaine ne soient pas identiques dans les pays de la
CEMAC, aucun de ces pays ne peut prétendre qu'il s'est
libéré de la peur et du besoin, étant donné que
plusieurs d'entre eux sont affectés par les répercussions de
l'insécurité dans les pays voisins. D'où l'insistance du
Mémoire sur l'importance capitale des facteurs suivants :
· Protéger l'environnement :
Sauvegarder la terre et en améliorer la situation en
préservant l'eau, l'air et le milieu sur lesquels repose la vie des
peuples dans les pays de la CEMAC, étant donné les pressions de
plus en plus fortes aussi bien sur les plans local, régional et mondial
qu'environnemental et démographique.
· Renforcer le règne de la loi :
Garantir les droits, les libertés et les opportunités
fondamentales sans différenciation ni discrimination, c'est ce que seul
un État de bonne volonté, soumis au contrôle,
réceptif aux intérêts de ses citoyens et régi par
des lois justes peut offrir à ses citoyens ; atténuer les
conflits identitaires et reposant sur la rivalité pour s'emparer du
pouvoir et des richesses, dans le cadre d'un État jouissant de la
confiance des citoyens.
· Protéger les droits des
catégories vulnérables : l'État et la
société sont appelés à reconnaître la
maltraitance et les exactions que subissent au quotidien les catégories
vulnérables, notamment les femmes, les enfants et les
réfugiés dans la sous région. Il faut également
envisager l'amélioration de leurs conditions juridiques,
économiques, sociales et individuelles.
· Réorienter l'économie :
Planifier pour atténuer la faiblesse structurelle des
économies de la sous région reposant sur le pétrole ;
augmenter les revenus tout en optant pour l'instauration d'économies
variées et équitables fondées sur la connaissance,
génératrices d'emplois et capables de garantir leur subsistance
aux générations de l'après-pétrole.
· Éliminer la faim : Éradiquer
la faim et la malnutrition qui continuent à affaiblir les
capacités humaines, à perturber la vie de millions de personnes
et à entraver la marche du développement humain dans toute la
sous région, notamment les plus pauvres. Il ressort de la
dernière crise alimentaire que les économies de
sécurité alimentaire dans l'économie mondiale
nécessitent le nouveau réalisme d'une définition de la
sécurité alimentaire dans la région moins centrée
sur la souveraineté alimentaire absolue, que sur la réalisation
d'une suffisance en denrées essentielles pour tous les membres de la
société.
· Promouvoir la santé :
Améliorer les niveaux de santé en tant que droit humain pour
tous, en tant que l'une des conditions fondamentales de la
sécurité humaine, et en tant que capacité de renforcement
dans une série d'activités humaines. Les progrès
importants réalisés par les pays de la CEMAC dans ce secteur ont
été accompagnés d'échecs politiques et
institutionnels qui ont entraîné des disparités au niveau
de l'accès aux services médicaux de qualité, et une
accentuation des menaces relatives à la prolifération de
maladies, telles que le VIH/sida, la malaria et la tuberculose.
· Régler les conflits et les
prévenir : Les conflits permanents dans la sous région, y
compris ceux en rapport avec l'intervention des forces régionales et
internationales, se sont avérés néfastes à la
sécurité et au développement humain. Ces conflits ont
infligé d'énormes dommages et dégâts, à
travers l'usage de la force contre les habitants, sans tenir compte de la vie
des civils. Ils ont également causé d'inimaginables souffrances
humaines et jeté la confusion. Ils ont souillé la
réputation des puissances qui s'y sont impliquées et miné
le progrès fragile de la réforme politique dans la sous
région, renforçant ainsi les tendances extrémistes et
poussant les voix modérées hors de l'arène publique. Pour
progresser vers une société humaine, il faut mettre fin à
ces conflits et entamer, après leur résolution, une nouvelle
période de relance.
De grands espoirs se fondent sur l'État civil -
c'est-à-dire, l'État régi par des lois qui respectent les
droits civils et politiques - comme étant le défenseur majeur et
le garant de la sécurité humaine. Toutefois, le présent
Mémoire souligne que, dans les pays de la CEMAC, les
aspirations des citoyens à la protection de leurs droits et
libertés se sont rarement réalisées sur le terrain,
même si la distance entre espoir et réalité varie d'un
État CEMAC à l'autre.
Tous les pays de la CEMAC sont appelés à
élargir et à approfondir le processus démocratique afin de
permettre aux citoyens de participer, sur un pied d'égalité,
à l'élaboration des politiques publiques. Un système
politique contrôlé par les élites, malgré ses
aspects démocratiques, n'aura pas de résultats favorables pour la
sécurité humaine qui englobe tous les citoyens, abstraction faite
de la classe sociale, de la croyance, du genre et de l'appartenance
ethnique/tribale. Il est impératif, dans ce cas, de modifier le contrat
social et les modes d'interaction politique sur la base de
l'égalité des droits et des chances, afin de tisser des liens de
citoyenneté entre les individus dans la société. Ces liens
doivent être assurés par l'État en tant qu'institution qui
est au-dessus des catégories sociales, transcendant les tribus et leurs
chefs, les groupes ethniques et leurs dirigeants, les confessions et leurs
prédicateurs. Tel est l'État pour tous ses citoyens, le
protecteur de leur sécurité personnelle et humaine, le garant de
leurs droits individuels et humains.
Un tel État s'engage clairement à respecter les
concepts mondiaux des droits de l'Homme. Il ne se contentera pas de ratifier
les Conventions Internationales, mais il tiendra aussi à inclure leurs
dispositions dans la législation nationale, et à supprimer les
obstacles juridiques et organisationnels qui en empêcheraient la mise en
oeuvre significative. Cet État saura également incarner une
séparation claire des pouvoirs : la concentration de toute
autorité au sein de l'exécutif cédera la place au
contrôle public dans le cadre d'un système de poids et contrepoids
garanti par un judiciaire indépendant et un législatif
véritablement représentatif et autorisé. Le secteur de la
sécurité est réformé selon les principes de
professionnalisme et de service public. Cet État est également
amené à préserver son indépendance en
établissant ses politiques, en répondant aux pressions internes
et externes et à gagner l'approbation et le soutien de son propre
peuple. Somme toute, il serait un État légitime, au-dessus des
intérêts étroits qui se meuvent dans son espace politique,
et saurait jouir de l'acceptation volontaire de ses citoyens des principes par
lesquels le pouvoir se pratique.
En définitive, la sécurité humaine est de
nos jours un concept qui suscite beaucoup d'intérêts au sein de la
Communauté Internationale et des chercheurs. Certes, ils n'ont pas une
même perception de la notion mais ils s'accordent sur la
nécessité d'axer la sécurité sur la personne
humaine. Toutefois, il ressort que la sécurité humaine est un
défi pour tous les pays malgré leur niveau de
développement et leurs différences culturelles. De surcroit, sa
protection ne saurait être assurée efficacement par les
États seuls. C'est la raison pour laquelle une collaboration est
nécessaire entre tous les acteurs (États, acteurs locaux,
Organisations Internationales, Organisations Non Gouvernementales...).
En outre, les États doivent s'impliquer davantage pour
la mise en oeuvre de cette nouvelle forme de sécurité. Ils
doivent tout d'abord s'approprier le concept et s'engager fermement dans sa
protection en étant de fervents défenseurs des droits et
libertés fondamentaux. Seul cet engagement des États peut
permettre de promouvoir la paix, la sécurité et la
stabilité sur le continent et dans le monde.
La protection de la sécurité de l'Humain
apparaît donc comme une passerelle pour le développement durable
et le rayonnement autrement du continent africain, et en particulier de la sous
région CEMAC.
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- Dictionnaire encyclopédique, Paris,
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A. Droit international général236(*)
? Accords internationaux
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- « Charte de San Francisco » in
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Paris, 4ème édition Dalloz, 2004, p.1-27.
- « Déclaration universelle des
droits de l'homme » adoptée et proclamée par
l'Assemblée générale des Nations Unies dans sa
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Dupuy Pierre - Marie, Les grands textes de droit international public, Paris,
4ème édition Dalloz, 2004, p.107-112.
- « Pacte international relatif aux
droits économiques, sociaux et culturels » adopté et ouvert
à la signature, à la ratification et à l'adhésion
par l'Assemblée générale des Nations Unies dans sa
Résolution 2200 A (XXI) du 16 décembre 1966 entré en
vigueur le 13 janvier 1976, conformément aux dispositions de l'article
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droit international public, Paris, 4ème édition Dalloz, 2004,
p.135-144.
- « Pacte international relatif aux
droits civils et politiques » adopté et ouvert à la
signature, à la ratification et à l'adhésion par
l'Assemblée générale des Nations Unies dans sa
Résolution 2200 A (XXI) du 16 décembre 1966 entré en
vigueur le 23 mars 1976 conformément aux dispositions de l'article 49,
ratifié le 8 mai 1981 in DUPUY Pierre - Marie, Les grands textes de
droit international public, Paris, 4ème édition
Dalloz, 2004, p.113-130.
- « Protocole facultatif se rapportant
au Pacte international relatif aux droits civils » adopté et
ouvert à la signature, à la ratification et à
l'adhésion par l'Assemblée générale des Nations
Unies dans sa Résolution 2200 A (XXI) du 16 décembre 1966
entrée en vigueur le 23 mars 1976 conformément aux dispositions
de l'article 9, ratifié le 8 mai 1981 in DUPUY Pierre-Marie, Les
grands textes de droit international public, Paris, 4ème
édition Dalloz, 2004, p.131-134 .
- « Statut de Rome de la Cour
Pénale Internationale » Document distribué sous la cote
A/CONF.183/9, en date du 17 juillet 1998, et amendée par les
procès verbaux en date des 10 novembre 1998, 12 juillet 1999, 30
novembre 1999, 8 mai 2000, 17 janvier 2001 et 16 janvier 2002. Le Statut est
entré en vigueur le 1 er juillet 2002 ; 128 articles, ratifié le
3 octobre 2001 [En ligne] URL :
http://untreaty.un.org/cod/icc/STATUTE/french/rome_statute(f).pdf
Consulté le 24 mai 2015.
? Conventions thématiques à vocation
universelle
- « Convention internationale sur
l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale »,
adoptée et ouverte à la signature, à la ratification et
à l'adhésion par l'Assemblée générale des
Nations Unies dans sa Résolution 2106 (XX) du 21 décembre 1965,
entrée en vigueur le 14 janvier 1969, conformément aux
dispositions de l'article 19, ratifié le 16 mars 1971 in DE SCHUTER
Olivier, TULKENS Françoise, VAN DROOGHENBROECK Sébastien, Code de
droit international des droits de l'homme, Texte au 1er mai 2003,
Bruxelles, 2ème édition Bruylant, 2003, p.153-166.
- « Convention sur l'élimination
de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes
», adoptée et ouverte à la signature, à la
ratification et à l'adhésion par l'Assemblée
générale des Nations Unies dans sa Résolution 34/80 du 18
décembre 1979, entrée en vigueur le 3 septembre 1981,
conformément aux dispositions de l'article 27, ratifié le 21 juin
1991 in DE SCHUTER Olivier, TULKENS Françoise, VAN DROOGHENBROECK
Sébastien, Code de droit international des droits de l'homme, Texte au
1er mai 2003, Bruxelles, 2ème édition
Bruylant, 2003, p.166-178.
- « Convention relative aux droits de
l'enfant » adoptée et ouverte à la signature, à la
ratification et à l'adhésion par l'Assemblée
générale des Nations Unies dans sa Résolution 44/25du 20
novembre 1989, entrée en vigueur le 2 septembre 1990,
conformément aux dispositions de l'article 49, ratifiée le 23
avril 1992 in DE SCHUTER Olivier, TULKENS Françoise, VAN
DROOGHENBROECK Sébastien, Code de droit international des droits de
l'homme, Texte au 1er mai 2003, Bruxelles, 2ème
édition Bruylant, 2003, p.189-208.
- « Convention relative aux droits
des personnes handicapées » adoptée et ouverte à la
signature, à la ratification et à l'adhésion au
Siège de l'Organisation des Nations Unies à New York le 30 mars
2007, entrée en vigueur le 3 mai 2008 conformément aux
dispositions de l'article 45 ratifiée le 9 mai 2007, p.1-32 [En ligne]
Consulté le 12 mars 2010.URL :
http://www.francophonie.org/IMG/pdf/CONVENTION_RELATIVE_AUX_DROITS_handicapes.pdf
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des refugiés de 1951.
? Déclarations
- Communiqué de presse du Conseil de
Sécurité des Nations Unies, CS/2088 du 12 janvier 2001.
-Déclaration sur les droits des
peuples à la paix approuvée par l'Assemblée
générale dans sa Résolution 39/11 du 12 novembre 1984.
- Déclaration des Nations unies sur
les droits des populations autochtones du 13 septembre 2007 en sa
107ème séance plénière
(Résolution 61/295).
- Déclaration de l'Assemblée
Générale des Nations Unies sur l'élimination de la
violence contre les femmes.
-Déclaration du 31 janvier 1992
adoptée par le sommet du Conseil de Sécurité, S/23500.
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responsabilité de l'homme, document accessible sur le site :
http://www.aidh.org/drtsoblig/goldstone.htm
? Droit international humanitaire
- « Convention (III) relative au
traitement des prisonniers de guerre » adoptée le 12 août
1949 par la Conférence Diplomatique pour l'élaboration des
conventions internationales destinées à protéger les
victimes de la guerre, réunie à Genève du 21 avril au 12
août 1949, entrée en vigueur le 21 octobre 1950, in DAVID Eric,
TULKENS Françoise, VANDERMEERSCH Damien, Code de droit international
humanitaire, Bruxelles, Editions Bruylant, 2002, p.150-206.
- « Convention (IV) relative à
la protection des personnes civiles en temps de guerre » adoptée
le 12 août 1949 par la Conférence Diplomatique pour
l'élaboration des conventions internationales destinées à
protéger les victimes de la guerre, réunie à Genève
du 21 avril au 12 août 1949, entrée en vigueur le 21 octobre 1950,
ratifiée par la RCA en 1966 in DAVID Eric, TULKENS Françoise,
VANDERMEERSCH Damien, Code de droit international humanitaire, Bruxelles,
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- « Protocole additionnel (I) aux
Conventions de Genève du 12 août 1949 relatif à la
protection des victimes des conflits armés internationaux »
adopté le 8 juin 1977 par la Conférence Diplomatique sur la
réaffirmation et le développement du droit international
humanitaire applicable dans les conflits armés entré en vigueur
le 7 décembre 1978 conformément aux dispositions de l'article 95,
ratifié par la RCA en 1984 in DAVID Eric, TULKENS Françoise,
VANDERMEERSCH Damien, Code de droit international humanitaire, Bruxelles,
Editions Bruylant, 2002, p.258-315.
- « Protocole additionnel (II) aux
Conventions de Genève du 12 août 1949 relatif à la
protection des victimes des conflits armés non internationaux »
adopté le 8 juin 1977 par la Conférence Diplomatique sur la
réaffirmation et le développement du droit international
humanitaire applicable dans les conflits armés entré en vigueur
le 7 décembre 1978 conformément aux dispositions de l'article 23,
ratifié par la RCA en 1984 in DAVID Eric, TULKENS Françoise,
VANDERMEERSCH Damien, Code de droit international humanitaire, Bruxelles,
Editions Bruylant, 2002, p.316-324.
? Résolutions
- Résolution 377 (V) de
l'Assemblée Générale des Nations, « Union pour le
maintien de la paix », adoptée le 3 novembre 1950 in DUPUY Pierre -
Marie, Les grands textes de droit international public, Paris,
4ème édition Dalloz, 2004, p.331-336.
- Résolution 2121 (XX),
Déclaration sur l'inadmissibilité de l'intervention dans les
affaires intérieures des Etats et la protection de leur
indépendance et de leur souveraineté, 21 décembre 1965.
- Résolution 2542 (XXIV) de
l'Assemblée générale des Nations Unies, Déclaration
sur le progrès social et le développement.
- Résolution 2625 (XXV),
Déclaration relative aux principes du Droit international touchant les
relations amicales et la coopération entre les Etats conformément
à la Charte des Nations Unies, 24 octobre 1970.
-Résolution 3314 de l'Assemblée
générale des Nations Unies (XXIX), Définition
d'agression
- Résolution A/RES/43/173 de
l'Assemblée générale des Nations Unies du 9
décembre 1988 intitulée, Ensemble de principes pour la protection
de toutes les personnes soumises à une forme quelconque de
détention ou d'emprisonnement. - cf. AG ONU, résolution 43/173
du 9 décembre 1988.
- Résolution 44/34 de
l'Assemblée générale de l'ONU adoptant la «
Convention internationale contre le recrutement, l'utilisation, le financement
et l'instruction de mercenaire » du 4 décembre 1989 lors de la
72ème séance plénière de la
44ème session in Documents officiels de l'Assemblée
générale, quarante-quatrième session, supplément
n°49, p.322-324.
- Résolution de l'Assemblée
Générale A/RES/53/142 de 8 mars 1999 portant sur le renforcement
de l'Etat de droit.
- Résolution 18/2014 du Conseil de
Sécurité des Nations Unies portant sur la violence sexuelle
contre les civils
- Résolution 1894 (2009, Protection
des civils en période de conflits armés, adoptée par le
Conseil de Sécurité à sa 6216ème
séance, S/RES/1894, 11 novembre 2009.
- Résolution adoptée par le
Conseil des droits de l'homme, Torture et autres peines ou traitements cruels,
inhumains ou dégradants : rôle et responsabilité des
juges, des procureurs et des avocats, Nations Unies, Assemblée
générale, A/HRC/RES/13/19, 44ème
séance, 26 mars 2015.
? Principes
- « Principes relatifs à la
prévention efficace des exécutions extrajudiciaires et
sommaires et aux moyens d'enquêter efficacement sur ces exécutions
» -Recommandés par le Conseil économique et social des
Nations Unies dans sa Résolution 1989/65 du 24 mai 1989 in DESCHUTTER
Olivier, TULKENS Françoise, VAN DROOGHENBROECK, Code de droit
international des droits de l'homme, Bruxelles, 2ème
édition Bruylant, Antwerpen-Apeldoorn Maklu, 2003, p.238-245.
- « Principes du Cap concernant la
prévention du recrutement d'enfants dans les forces armées, la
démobilisation et la réinsertion sociale des enfants soldats en
Afrique », 27-30 avril 1997 ; 43 points [En ligne]. URL :
http://www.aidh.org/DE/Images/1997-Princi-Cap.pdf
Consulté le 24 mai 2015.
- Principes de Paris, Principes directeurs
relatifs aux enfants associés aux forces armées ou aux groupes
armés, février 2007 ; 10 points [En ligne]. Consulté le 24
mai 2015 URL :
http://www.unicef.org/french/infobycountry/files/ParisPrincipesFrench310107.pdf
- Organisation de Coopération et de
Développement Economiques (OCDE), Principes pour l'engagement
international dans les Etats fragiles et les situations précaires, avril
2007, [en ligne], URL :
http://www.oecd.org/dataoecd/61/44/38368761.pdf
Consulté le 5 juin 2015.
B. Droit régional237(*)
- Acte constitutif de l'Union africaine (UA)
adopté le 11 juillet 2000 au sommet de l'Organisation de
l'Unité Africaine (OUA) de Lomé au Togo et soumis à la
signature et à la ratification des 53 Etats membres de l'OUA
entré en vigueur le 9 juillet 2002 après avoir obtenu la
ratification des deux tiers des membres de l'OUA ; 33 articles [En ligne].
Consulté le 19 avril 2015. URL :
http://www.aidh.org/Biblio/Txt_Afr/Ua_actconstit.htm.
- « Charte africaine des droits de
l'homme et des peuples » adoptée à la
18ème session de la conférence des chefs d'Etat et de
gouvernement de l'OUA le 27 juin 1981 à Nairobi au Kenya entrée
en vigueur le 21 octobre 1986, ratifié en juin 1986 in DE SCHUTTER
Olivier, TULKENS Françoise, VAN DROOGHENBROECK ,Code de droit
international des droits de l'homme, Bruxelles, 2ème
édition Bruylant, Antwerpen-Apeldoorn Maklu, 2003, p.698-713
-Charte africaine de la démocratie,
des élections et de la gouvernance du 30 janvier 2007.
-Convention de l'Union Africaine sur la
protection et l'assistance aux personnes déplacées en Afrique
(Convention de Kampala), adoptée par le Sommet spécial de l'Union
tenu le 23 octobre 2009 à Kampala (Ouganda).
-Déclaration solennelle sur la
politique africaine commune de défense et de sécurité,
Deuxième session extraordinaire de la Conférence de l'Union
africaine, 27-28 février 2004, Syrte (Lybie), Ext/Assemn.bly/AU/3/(II) ;
14 points ; pp.1-2. [En ligne].
http://www.africa-union.org/News_Events/Calendar_of_%20Events/Agriculture%20and%20Water%20in%20Libya/Declaration%20solennelle%20pol%20de%20def%20et%20de%20sec%20Syrte%2027-28fev04.pdf
Consulté le 20 mars 2015.
-Déclaration de prévention, de
gestion et de règlement des conflits en Afrique, adoptée au
29ème sommet des Chefs d'Etat et de Gouvernement de l'OUA le
29 juin 1993 au Caire.
-Déclaration sur « la
situation politique et socio économique en Afrique et les changements
fondamentaux qui se produisent actuellement dans le monde » de l'OUA,
AHG/Décl. (XXVI).
- Déclaration de Dakar (XVe
conférence des Chefs d'Etat et de gouvernement des pays ayant le
français en partage).
-FIDH, Guide de la Cour Africaine des Droits
de l'Homme et des Peuples vers la Cour Africaine de Justice et des Droits de
l'Homme, paris, avril 2010, 165p.
- Protocole de l'Union Africaine du 09
octobre 2002 relatif à la création du Conseil de paix et de
sécurité
- Report of the 4th Meeting of African Chiefs
of Defence Staff and Experts on the Establishment of the African Standby Force
and the Common African Defence and Security Policy», Addis Abeba, 17
janvier 2004.
C. Droit sous régional
-Déclaration de Yaoundé sur la
paix, la sécurité et la stabilité en Afrique centrale
-Protocole relatif au Conseil de Paix et de
Sécurité d'Afrique Centrale (COPAX)
D. Droit interne
? Cadre constitutionnel
- Charte constitutionnelle de la
République Centrafricaine du 18 juillet 2013
-Constitution du Cameroun du 18 janvier 1996,
modifiée le 14 avril 2008
- Constitution de la Guinée
Equatoriale du 17 novembre 1991, modifiée le 17 janvier 1995
-Constitution du Congo Brazzaville du 20
janvier 2002
-Constitution du Gabon du 26 mars 1991,
révisée par la Loi n0 13/2003 du 09 aout 2003
-Constitution du Tchad du 14 avril 1996,
révisée le 13 septembre 2005
? Cadre législatif
-Loi n° 86/016 du 06 décembre
1986portant réorganisation générale de la protection
civile au Cameroun.
- Loi n0 2014/028 du 23
décembre 2014 portant répression des actes de terrorisme au
Cameroun
? Cadre réglementaire
- Décret n° 96/054 du 12 mars
1996 fixant la composition et les attributions du Conseil National de la
Protection Civile au Cameroun.
-Décret n° 098/031 du 9 mars 1998
portant organisation des plans d'urgence et des secours en cas de catastrophe
ou de risque majeur au Cameroun.
- Décret n° 2011/408 du 09
décembre 2011 portant organisation du Gouvernement au Cameroun.
III. Site internet
-www.ceeac.int
-
www.humansecurity.gc.ca
-
www.africanreview.org
-
www.france24.com
-www.aidh.org
-
www.un.org
-
www.dynamiques-internationales.com
-
www.iss.co.za
-
www.ueca.org
-
www.africansecurity.org
-
www.démocratie.francophonie.org
-
www.francophonie.org
-
www.africa-union.org
-
www.monde-diplomatique.fr
-www.aidh.org/drtsoblig/goldstone.htm
-www.Unesco.org/securipax/secpax.htm
-www.humansecuritynetwork.org.
-www.hsph.harvard.edu/hpcr/human_security.htm.
-
www.uneca.org.
-
www.hcr.org
ANNEXES
Annexes 1: Carte de la CEMAC
Carte des six pays membres de la Communauté Economique
et Monétaire de l'Afrique Centrale (source : TDRP
Annexe 2 :Carte géographique des pays de
la CEMAC
Carte des six pays membres de la Communauté Economique
et Monétaire de l'Afrique Centrale (source : TDRP)
Annexe 3 : Images des enfants soldats en
République Centrafricaine
Source : LE MONDE Le 15.05.2015 à 12h42
Image : http://s1.lemde.fr/image/2015/05/15/768x0/.jpg
Annexe 4 : Image des réfugiés
nigérians au camp de Minawao dans la région de l`Extrême
Nord du Cameroun
(c) HCR/D.Mbaiorem
Des réfugiés nigérians au camp de Minawao
dans la région de l'Extrême-Nord au Cameroun. Un regain de
violences a forcé des milliers de personnes à fuir la
région.
Annexe 5 : Chiffres HCR prévisionnels pour
certains pays de la CEMAC et Aperçu opérationnel sous
régional 2015- Afrique Centrale et Grands Lacs
Chiffres HCR prévisionnels pour le
Cameroun
|
Type de population
|
Origine
|
Janvier 2015
|
Décembre 2015
|
Total dans le pays
|
Nb personnes assistées par le
HCR
|
Total dans le pays
|
Nb personnes assistées par le
HCR
|
Total
|
231 610
|
223 460
|
277 110
|
268 020
|
Réfugiés
|
Rép. centrafricaine
|
198 890
|
198 890
|
233 890
|
233 890
|
Tchad
|
1 800
|
1 800
|
1 900
|
1 900
|
Nigéria
|
14 960
|
6 810
|
19 960
|
10 870
|
Pays divers
|
2 110
|
2 110
|
2 260
|
2 260
|
Demandeurs d'asile
|
Rép. centrafricaine
|
10 900
|
10 900
|
15 900
|
15 900
|
Tchad
|
880
|
880
|
1 000
|
1 000
|
Guinée
|
600
|
600
|
700
|
700
|
Pays divers
|
1 470
|
1 470
|
1 500
|
1 500
|
Chiffres HCR prévisionnels pour le
Congo
|
Type de population
|
Origine
|
Janvier 2015
|
Décembre 2015
|
Total dans le pays
|
Nb personnes assistées par le
HCR
|
Total dans le pays
|
Nb personnes assistées par le
HCR
|
Total
|
49 430
|
49 430
|
49 230
|
49 230
|
Réfugiés
|
Rép. centrafricaine
|
20 000
|
20 000
|
20 000
|
20 000
|
Rép. dém. du Congo
|
17 000
|
17 000
|
17 650
|
17 650
|
Rwanda
|
8 500
|
8 500
|
8 100
|
8 100
|
Pays divers
|
560
|
560
|
460
|
460
|
Demandeurs d'asile
|
Tchad
|
120
|
120
|
100
|
100
|
Rép. dém. du Congo
|
1 620
|
1 620
|
1 330
|
1 330
|
Rwanda
|
200
|
200
|
170
|
170
|
Pays divers
|
310
|
310
|
250
|
250
|
Réfugiés rapatriés durant
l'année
|
Congo
|
30
|
30
|
30
|
30
|
Autres personnes relevant de la compétence du
HCR
|
Angola
|
550
|
550
|
550
|
550
|
Rép. dém. du Congo
|
180
|
180
|
200
|
200
|
Rwanda
|
250
|
250
|
260
|
260
|
Pays divers
|
120
|
120
|
130
|
130
|
Chiffres HCR prévisionnels pour la
République centrafricaine
|
Type de population
|
Origine
|
Janvier 2015
|
Décembre 2015
|
Total dans le pays
|
Nb personnes assistées par le
HCR
|
Total dans le pays
|
Nb personnes assistées par le
HCR
|
Total
|
813 380
|
492 180
|
538 370
|
337 830
|
Réfugiés
|
Rép. dém. du Congo
|
4 740
|
4 740
|
5 320
|
5 320
|
Soudan
|
5 560
|
5 560
|
5 730
|
5 730
|
Pays divers
|
720
|
720
|
1 150
|
1 150
|
Demandeurs d'asile
|
Tchad
|
690
|
150
|
350
|
60
|
Rép. dém. du Congo
|
1 160
|
910
|
580
|
460
|
Pays divers
|
510
|
90
|
260
|
130
|
Réfugiés rapatriés durant
l'année
|
Rép. Centrafricaine
|
-
|
-
|
25 000
|
25 000
|
Déplacés internes
|
Rép. Centrafricaine
|
500 000
|
300 000
|
300 000
|
180 000
|
Déplacés internes rentrés durant
l'année
|
Rép. Centrafricaine
|
300 000
|
180 000
|
200 000
|
120 000
|
Chiffres HCR prévisionnels pour le
Tchad
|
Type de population
|
Origine
|
Janvier 2015
|
Décembre 2015
|
Total dans le pays
|
Nb personnes assistées par le
HCR
|
Total dans le pays
|
Nb personnes assistées par le
HCR
|
Total
|
526 140
|
500 780
|
505 370
|
479 230
|
Réfugiés
|
Rép. centrafricaine
|
97 550
|
86 920
|
100 000
|
96 000
|
Soudan
|
368 290
|
353 560
|
377 480
|
355 330
|
Pays divers
|
3 000
|
3 000
|
5 500
|
5 500
|
Demandeurs d'asile
|
Rép. dém. du Congo
|
130
|
130
|
140
|
140
|
Soudan
|
20
|
20
|
20
|
20
|
Pays divers
|
110
|
110
|
130
|
130
|
Réfugiés rapatriés durant
l'année
|
Tchad
|
1 000
|
1 000
|
2 000
|
2 000
|
Apatrides
|
Apatrides
|
50
|
50
|
100
|
100
|
Autres personnes relevant de la compétence du
HCR
|
Pays divers
|
56 000
|
56 000
|
20 000
|
20 000
|
|
|
|
|
|
|
Aperçu opérationnel sous-régional
2015 - Afrique centrale et Grands Lacs
HCR budgets de 2015 pour l'Afrique centrale et les
Grands Lacs (USD)
|
Opération
|
2014 Budget révisé (30 juin
2014)
|
2015
|
Programme pour
les réfugiés PILIER 1
|
Programme pour les apatrides PILIER
2
|
Projets de réintégration PILIER
3
|
Projets pour les
déplacés internes PILIER 4
|
Total
|
Total
|
494 378 430
|
288 531 538
|
3 730 164
|
53 283 535
|
115 909 567
|
461 454 804
|
1. Inclut les activités au Gabon et en
République démocratique du Congo (RDC).
|
Burundi
|
25 098 771
|
18 676 158
|
189 402
|
0
|
523 504
|
19 389 064
|
Cameroun
|
54 123 629
|
53 920 679
|
843 987
|
0
|
0
|
54 764 667
|
Congo
|
35 144 967
|
35 341 593
|
0
|
0
|
0
|
35 341 593
|
République centrafricaine
|
72 995 171
|
11 204 357
|
0
|
0
|
40 211 532
|
51 415 889
|
République démocratique du Congo - Bureau
régional[1]
|
216 361 233
|
99 881 583
|
2 696 775
|
38 546 652
|
75 174 531
|
216 299 541
|
République-Unie de Tanzanie
|
38 795 327
|
26 417 598
|
0
|
14 656 106
|
0
|
41 073 705
|
Rwanda
|
51 859 332
|
43 089 569
|
0
|
80 776
|
0
|
43 170 345
|
Source:
HCR Appel global 2015
(actualisation)
|
|
Indice de développement humain (IDH)
|
Espérance de vie à la
naissance
|
Durée moyenne de scolarisation
|
Durée attendue de scolarisation
|
Revenu national brut (RNB)
|
Indice développement humain (IDH)
|
Changement dans le classement
|
|
|
Valeur
|
(années)
|
(années)
|
(années)
|
(PPA $ 2011)
|
Valeur
|
|
Classement à l'IDH
|
2013
|
2013
|
2012a
|
2012a
|
2013
|
2012
|
2012-2013
|
Développement humain moyen
|
112
|
Gabon
|
0,674
|
63,5
|
7,4
|
12,3
|
16 977
|
0,670
|
-1
|
140
|
Congo
|
0,564
|
58,8
|
6,1
|
11,1
|
4 909
|
0,561
|
0
|
144
|
Guinée équatoriale
|
0,556
|
53,1
|
5,4 p
|
8,5
|
21 972
|
0,556
|
-3
|
Développement humain faible
|
152
|
Cameroun
|
0,504
|
55,1
|
5,9
|
10,4
|
2 557
|
0,501
|
0
|
184
|
Tchad
|
0,372
|
51,2
|
1,5 s
|
7,4
|
1 622
|
0,370
|
-1
|
185
|
République centrafricaine
|
0,341
|
50,2
|
3,5
|
7,2
|
588
|
0,365
|
0
|
|
Monde
|
0,702
|
70,8
|
7,7
|
12,2
|
13 723
|
0,700
|
--
|
Tableaux statistiques238(*)
Tableau1 : Indice de développement humain et ses
composantes
NOTES :
a Données relatives à
l'année 2012 ou à l'année la plus récente
disponible.
p Calcul basé sur la régression
entre les pays.
s Données issues d'enquêtes
réalisées auprès des ménages de la base de
données sur la répartition internationale des revenus de la
Banque mondiale.
Tableau 2 : Evolution de l`indice de développement
humain, 1980-2013
|
Indice de développement humain (IDH)
|
Classement à l'IDH
|
Croissance annuelle moyenne de l'IDH
|
|
Valeur
|
Evolution
|
(%)
|
Classement à l'IDH
|
1980
|
1990
|
2000
|
2005
|
2008
|
2010
|
2011
|
2012
|
2013
|
2012
|
2008-2013a
|
1980-1990
|
1990-2000
|
2000-2013
|
Développement humain moyen
|
112
|
Gabon
|
0,540
|
0,619
|
0,632
|
0,644
|
0,654
|
0,662
|
0,666
|
0,670
|
0,674
|
111
|
0
|
1,37
|
0,21
|
0,50
|
140
|
Congo
|
0,542
|
0,553
|
0,501
|
0,525
|
0,548
|
0,565
|
0,549
|
0,561
|
0,564
|
140
|
-2
|
0,19
|
-0,98
|
0,92
|
144
|
Guinée équatoriale
|
..
|
..
|
0,476
|
0,517
|
0,543
|
0,559
|
0,553
|
0,556
|
0,556
|
141
|
-4
|
..
|
..
|
1,21
|
Développement humain faible
|
152
|
Cameroun
|
0,391
|
0,440
|
0,433
|
0,457
|
0,477
|
0,493
|
0,498
|
0,501
|
0,504
|
152
|
2
|
1,19
|
-0,15
|
1,18
|
184
|
Tchad
|
..
|
..
|
0,301
|
0,324
|
0,338
|
0,349
|
0,365
|
0,370
|
0,372
|
183
|
1
|
..
|
..
|
1,66
|
185
|
République centrafricaine
|
0,295
|
0,310
|
0,314
|
0,327
|
0,344
|
0,355
|
0,361
|
0,365
|
0,341
|
185
|
-1
|
0,50
|
0,13
|
0,61
|
|
Monde
|
0,559
|
0,597
|
0,639
|
0,667
|
0,685
|
0,693
|
0,698
|
0,700
|
0,702
|
--
|
--
|
0,66
|
0,67
|
0,73
|
NOTES :
a Une valeur positive indique une
amélioration du classement.
Tableau 3 : Indice de développement humain
ajusté aux inégalités
|
Indice de développement humain (IDH)
|
IDH ajusté aux inégalités
(IDHI)
|
Coefficient d'inégalité entre les
personnes
|
Inégalités en matière
d'espérance de vie
|
Indice d'espérances de vie ajusté aux
inégalités
|
Inégalités en matière
d'éducationa
|
Indice d'éducation ajusté aux
inégalités
|
Inégalités en matière de
revenua
|
Indice du revenu ajusté aux
inégalités
|
Inégalités de revenu
|
|
Valeur
|
Valeur
|
Perte globale (%)
|
Evolution du classement IDHb
|
Valeur
|
(%)
|
Valeur
|
(%)
|
Valeur
|
(%)
|
Valeur
|
Rapport des quintiles
|
Ratio de palma
|
Indice de Gini
|
Classement à l'IDH
|
2013
|
2013
|
2013
|
2013
|
2013
|
2013
|
2013
|
2013c
|
2013
|
2013c
|
2013
|
2003-2012
|
2003-2012
|
2003-2012
|
Développement humain moyen
|
112
|
Gabon
|
0,674
|
0,512
|
24,0
|
-5
|
24,0
|
28,0
|
0,482
|
23,5
|
0,451
|
20,4
|
0,617
|
7,8
|
2,0
|
41,5
|
140
|
Congo
|
0,564
|
0,391
|
30,7
|
0
|
30,6
|
36,0
|
0,382
|
25,4
|
0,381
|
30,3
|
0,410
|
10,7
|
2,8
|
47,3
|
144
|
Guinée équatoriale
|
0,556
|
..
|
..
|
..
|
..
|
44,4
|
0,283
|
..
|
..
|
..
|
..
|
..
|
..
|
..
|
Développement humain faible
|
152
|
Cameroun
|
0,504
|
0,339
|
32,8
|
-2
|
32,4
|
39,4
|
0,327
|
34,8
|
0,317
|
23,1
|
0,377
|
6,9
|
1,8
|
38,9
|
184
|
Tchad
|
0,372
|
0,232
|
37,8
|
1
|
36, 8
|
46,1
|
0,259
|
43,4
|
0,145
|
21,0
|
0,332
|
7,4
|
1,8
|
39,8
|
185
|
République centrafricaine
|
0,341
|
0,203
|
40,4
|
-2
|
39,9
|
45,7
|
0,252
|
45,9
|
0,172
|
28,1
|
0,192
|
18,0
|
4, 5
|
6,35
|
|
Monde
|
0,702
|
0,541
|
22,9
|
--
|
22,8
|
17,3
|
0,647
|
27,0
|
0,433
|
24,1
|
0,564
|
--
|
--
|
--
|
NOTES :
a Rendez-vous à l'adresse
http://hdr.undp.org pour consulter la liste des enquêtes
utilisées pour l'estimation des inégalités.
b Basé sur les pays pour lesquels
l'indice de développement humain ajusté aux
inégalités est calculé.
c Données relatives à
l'année 2013 ou à l'année la plus récente
disponible.
Tableau 4 : Indice d'inégalité de genre
|
Indice d'inégalité de genre
|
Taux de mortalité maternelle
|
Taux de fertilité des adolescentes
|
Sièges au parlement national
|
Population ayant suivi un enseignement secondaire ou
supérieur
|
Taux d'activité de la population
active
|
|
Valeur
|
Classement
|
(décès pour 100.000 naissances vivantes)
|
(naissances pour 1 000 femmes âgées de 15
à 19 ans)
|
(% de femmes)
|
(% 25 ans et plus)
|
(% 15 et plus)
|
|
Femmes
|
Hommes
|
Femmes
|
Hommes
|
Classement à l'IDH
|
2013
|
2013
|
2010
|
2010/2015a
|
2013
|
2005-2012b
|
2005-2012b
|
2012
|
2012
|
Développement humain moyen
|
112
|
Gabon
|
0,508
|
108
|
230
|
103,0
|
16,7
|
53,8 e
|
34,7 e
|
56,0
|
65,1
|
140
|
Congo
|
0,617
|
135
|
560
|
126,7
|
9,6
|
43,8 e
|
48,7 e
|
68,4
|
72,9
|
144
|
Guinée équatoriale
|
..
|
..
|
240
|
112,6
|
18,8
|
..
|
..
|
80,6
|
92,3
|
Développement humain faible
|
152
|
Cameroun
|
0,622
|
138
|
690
|
115,8
|
16,1
|
21,1 e
|
34,9 e
|
63,6
|
76,7
|
184
|
Tchad
|
0,707
|
151
|
1 100
|
152,0
|
14,9
|
1,7
|
9,9
|
64,0
|
79,2
|
185
|
République centrafricaine
|
0,654
|
144
|
890
|
98,3
|
12,5 i
|
10,3 e
|
26,2 e
|
72,5
|
85,1
|
|
Monde
|
0,451
|
--
|
145
|
47,4
|
21,1
|
54,2
|
64,2
|
50,6
|
76,7
|
NOTES :
a Les données utilisées sont la
moyenne annuelle des valeurs projetées pour la période
2010-2015.
b Données relatives à
l'année la plus récente disponible pour la période
mentionnée.
e Estimations de Barro et Lee (2013) pour 2010,
selon les données de l'Institut de statistique de l'Organisation des
Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture.
i Concerne une année antérieure
à celle qui est mentionnée.
Tableau 5 : Indice de développement de genre
|
Indice de développement de genre
|
Indice de développement humain (IDH)
|
Espérance de vie à la
naissance
|
Durée moyenne de scolarisation
|
Durée attendue de scolarisation
|
Estimation du revenu national brut par
habitanta
|
|
Rapport hommes/femmes de l'IDH
|
Classementb
|
Valeur
|
(Années)
|
(Années)
|
(Années)
|
(PPA $ 2001
|
|
Femmes
|
Hommes
|
Femmes
|
Hommes
|
Femmes
|
Hommes
|
Femmes
|
Hommes
|
Femmes
|
Hommes
|
Classement à l'IDH
|
2013
|
2013
|
2013
|
2013
|
2013
|
2013
|
2002-2012c
|
2002-2012c
|
2000-2012c
|
2000-2012c
|
2013
|
2013
|
Développement humain moyen
|
112
|
Gabon
|
..
|
..
|
..
|
..
|
62,4
|
8,4
|
64,5
|
6,4
|
..
|
..
|
14 003
|
19 919
|
140
|
Congo
|
0,928
|
96
|
0,543
|
0,585
|
60,2
|
57,4
|
5,5
|
6,7
|
10,9
|
11,3
|
4 222
|
5 597
|
144
|
Guinée équatoriale
|
..
|
..
|
..
|
..
|
54,6
|
51,7
|
..
|
..
|
6,9
|
10,0
|
17 769
|
25 977
|
Développement humain faible
|
152
|
Cameroun
|
0,872
|
123
|
,468
|
00,537
|
56,2
|
53,9
|
5,1
|
6,7
|
9,5
|
11,2
|
2 062
|
3 052
|
184
|
Tchad
|
0,762
|
144
|
0,319
|
0,419
|
52,1
|
50,3
|
0,6
|
2,3
|
5,9
|
8,9
|
1 289
|
1 953
|
185
|
République centrafricaine
|
0,776
|
142
|
0,296
|
0,382
|
52,1
|
48,3
|
2,3
|
4,9
|
5,9
|
8,6
|
482
|
698
|
|
Monde
|
0,920
|
--
|
0,655
|
0,712
|
73,0
|
68,8
|
6,0
|
7,4
|
12,0
|
2,3
|
18 956
|
18 277
|
NOTES :
a Les données sur la répartition
des revenus n'étant pas disponibles, les estimations sont
approximatives. Consulter les Définitions et la Fiche
technique n°4 sur http://hdr.undp.org pour en savoir plus sur la
méthodologie.
b Les pays sont classés par
l'écart absolu par rapport à la parité des sexes dans les
valeurs de l'IDH.
c Données relatives à
l'année la plus récente disponible pour la période
mentionnée.
Tableau 6 : Indice de pauvreté
multidimensionnelle
|
|
Indice de pauvreté
multidimensionnelleb
|
|
|
|
|
|
|
|
Population dont le revenu est inférieur au seuil
de pauvreté
|
|
|
Spécifications réviséesc
|
Spécifications 2010d
|
Population vivant dans une pauvreté
multidimensionnellee
|
Population quasi-pauvreté
multidimensionnele
|
Population vivant dans une extrême
pauvretée
|
Part des privations dans la dimension de la
pauvreté globale
|
(%)
|
|
Année et enquêtea
|
Indice
|
Incidence
|
Indice
|
Incidence
|
Incidence
|
Degré de privation
|
(%)
|
1,25$ par jour (PPA)
|
Seuil de pauvreté national
|
|
Valeur
|
(%)
|
Valeur
|
(%)
|
(milliers)
|
(%)
|
(%)
|
(%)
|
Éducation
|
Santé
|
Niveaux de vie
|
2002-2012f
|
2002-2012f
|
Cameroun
|
2011 D
|
0,260
|
48,2
|
0,248
|
46,0
|
10 187
|
54,1
|
17,8
|
27,1
|
24,5
|
31,3
|
44,2
|
9,56
|
39,9
|
Congo
|
2011/2012 D
|
0,192
|
43,0
|
0,181
|
39,7
|
1 866
|
44,7
|
26,2
|
12,2
|
10,6
|
32,8
|
56,6
|
54,1
|
46,5
|
Gabon
|
2012 D
|
0,073
|
16,7
|
0,070
|
16,5
|
273
|
43,4
|
19,9
|
4,4
|
15,2
|
43,8
|
40,9
|
4,84
|
32,7
|
République centrafricaine
|
2010 M
|
,424
|
076,3
|
0,430
|
77,6
|
3 320
|
55,6
|
15,7
|
48,5
|
23,8
|
26,2
|
50,0
|
..
|
..
|
NOTES :
a La lettre D indique que les
données sont issues d'enquêtes démographiques et
sanitaires, lalettre M indique que les données sont issues
d'enquêtes en grappes à indicateurs multiples et la lettre N
indique que les données sont issues d'enquêtes nationales
(consulter le site
http://hdr. undp.org pour la liste des
enquêtes nationales).
b Tous les indicateurs ne sont pas disponibles
pour tous les pays. Les comparaisons transnationales doivent donc être
abordées avec prudence. En l'absence de certaines données, les
indicateurs sont pondérés sur un total de 100 pour cent.
c Les spécifications
révisées se rapportent à des modifications
apportées aux définitions des privations liées à
certains indicateurs, par rapport aux spécifications de 2010. Consulter
la Fichetechnique n°5 sur http://hdr.undp.org pour en savoir
plus.
d Les spécifications 2010 sont
basées sur une méthodologie tirée d'Alkire et Santos
(2010).
e Selon les spécifications
révisées de la Fiche technique n°5 (disponible sur
http://hdr.undp.org).
f Données relatives à
l'année la plus récente disponible pour la période
mentionnée.
Tableau 6 A : Indice de pauvreté
multidimensionnelle : évolution pour certains pays de la CEMAC
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Indice de pauvreté
multidimensionnelleb
|
Population vivant dans une pauvreté
multidimensionnellec
|
Population quasi pauvreté
multidimensionnelle
|
Population vivant dans une extrême
pauvreté
|
Part des privations dans la pauvreté
global
|
|
|
Indice
|
Degré de privation
|
(%)
|
|
Année et enquêtea
|
Valeur
|
(%)
|
milliers
|
(%)
|
(%)
|
(%)
|
Education
|
Santé
|
Niveaux de vie
|
Cameroun
|
2011 D
|
0,260
|
48,2
|
10 187
|
54,1
|
17,8
|
27,1
|
24,5
|
31,3
|
44,2
|
Cameroun
|
2006 M
|
0,304 d
|
51,8 d
|
9 644 d
|
58,7 d
|
14,0 d
|
35,9 d
|
24,8 d
|
31,7 d
|
43,5 d
|
Congo
|
2011/2012D
|
0,172
|
43,0
|
1866
|
44,7
|
26,2
|
12,2
|
10,6
|
32,8
|
56,6
|
Congo
|
2009D
|
0,154e
|
32,7e
|
1308e
|
47,1e
|
29,9e
|
15,1e
|
16,2e
|
25,6e
|
58;2e
|
République centrafricaine
|
2010 M
|
0,424
|
76,3
|
3 320
|
55,6
|
15,7
|
48,5
|
23,8
|
26,2
|
50,0
|
République centrafricaine
|
2006 M
|
0,464
|
80,5
|
3 245
|
57,7
|
12,1
|
54,5
|
30,2
|
24,3
|
45,6
|
NOTES :
a La lettre D indique que les
données sont issues d'enquêtes démographiques et
sanitaires, lalettre M indique que les données sont issues
d'enquêtes en grappes à indicateurs multiples et la lettre N
indique que les données sont issues d'enquêtes nationales
(consulter le site
http://hdr. undp.org pour la liste des
enquêtes nationales).
b Tous les indicateurs ne sont pas disponibles
pour tous les pays. Les comparaisons transnationales doivent donc être
abordées avec prudence. En l'absence de certaines données, les
indicateurs sont pondérés sur un total de 100 pour cent.
c Selon des définitions de privations
révisées pour certains indicateurs, par rapport aux
spécifications 2010 décrites dans la Fichetechnique n°5
sur http://hdr.undp.org.
d Absence d'indicateur sur la mortalité
infantile.
e Absence d'indicateurs sur la nutrition.
Tableau 7 : Santé : enfants et adolescents
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Prévalence du VIH
|
|
Enfants allaités exclusivement
|
Enfants non vaccinés
|
Taux de mortalité
|
Couverture prénatale
|
Malnutrition infantile
|
Prévalence du VIH
|
Utilisation d'un préservatif parmi les jeunes ayant des
partenaires multiples
|
Femmes enceintes vivant avec le VIH et ne recevant pas de
traitement de prévention de la transmission
mère-enfanta
|
|
Enfant (0-14 ans)
|
Jeunes
|
|
|
(% âgés de 1 an)
|
Pour 1 000 naissances vivantes
|
(% de naissances vivantes)
|
(% moins de 5 ans)
|
(% 15-24 ans)
|
(% 15-24 ans)
|
|
(% 0-5 mois)
|
DCT
|
Rougeole
|
Nourrisson
|
Moins de 5 ans
|
Retard de croissance (modéré ou
sévère)
|
Surpoids (modéré ou sévère)
|
(Milliers)
|
Femmes
|
Hommes
|
Femmes
|
Hommes
|
(%)
|
Classement à l'IDH
|
2008-2012b
|
2012
|
2012
|
2012
|
2012
|
2008-2012b
|
2008-2012b
|
2008-2012b
|
2012
|
2012
|
2012
|
2008-2012b
|
2008-2012b
|
2011
|
Développement humain moyen
|
112
|
Gabon
|
6,0
|
14
|
29
|
42
|
62
|
94,4
|
16,5
|
7,4
|
3,6
|
1,6
|
0,4
|
55,7
|
76,5
|
27,1
|
140
|
Congo
|
19,0 c
|
10
|
20
|
62
|
96
|
93,0
|
30,0 c
|
3,3
|
13,0
|
1,3
|
0,8
|
44,0
|
55,0
|
93,0
|
144
|
Guinée équatoriale
|
24,0 c
|
35
|
49
|
72
|
100
|
86,1 c
|
35,0 c
|
8,3 c
|
..
|
..
|
..
|
..
|
..
|
..
|
Développement humain faible
|
152
|
Cameroun
|
20,0
|
6
|
18
|
61
|
95
|
84,7
|
32,5
|
6,5
|
59,0
|
1,8
|
1,0
|
46,5
|
66,5
|
38,4
|
184
|
Tchad
|
3,4
|
36
|
36
|
89
|
150
|
53,1
|
38,7
|
2,8
|
34,0
|
1,1
|
0,6
|
57,1 f
|
..
|
86,0
|
185
|
République centrafricaine
|
34,3
|
31
|
51
|
91
|
129
|
68,3
|
40,7
|
1,8
|
..
|
..
|
..
|
34,0 c
|
46,5 c
|
25,5
|
|
Monde
|
..
|
9
|
16
|
35
|
47
|
84,8
|
..
|
..
|
..
|
..
|
..
|
..
|
..
|
..
|
NOTES :
a Les estimations sont des limites
supérieures.
b Données relatives à
l'année la plus récente disponible pour la période
mentionnée.
c Concerne une année antérieure
à celle qui est mentionnée.
f Calculs basés sur un petit
dénominateur (en général, 25-49 cas non
pondérés).
Tableau 8 : Santé de l'adulte et dépenses
de santé
|
Taux de mortalité des adultes
|
Taux de mortalité normalisés selon
l'âge
|
Taux d'obésité selon l'âge,
adultes
|
Taux de prévalence du VIH chez les
adultes
|
Espérance de vie
|
Médecins
|
Dépenses de santé
|
|
(Pour 1 000 personnes)
|
(Pour 100 000 personnes)
|
A 60 ans
|
Ajustée à la santé
|
Total
|
Directes
|
|
Femmes
|
Hommes
|
Par consomation d'alcool
|
Par consommation de drogue
|
(% de la population âgée de 20 ans et plus)
|
(% 15-49 ans)
|
(Années)
|
(Années)
|
(pour 10.000 personnes
|
(ù du PB)
|
(% du total des dépenses de santé
|
|
Femmes
|
Hommes
|
Classement à l'IDH
|
2011
|
2011
|
2008
|
2008
|
2008
|
2012
|
2010/2015a
|
2010
|
2010
|
2003-2012b
|
2011
|
2011
|
Développement humain moyen
|
112
|
Gabon
|
266
|
300
|
0,7
|
0,3
|
15,0
|
4,0
|
18,2
|
52,8
|
47,4
|
2,9
|
3,2
|
46,6
|
140
|
Congo
|
287
|
332
|
0,7
|
0,2
|
5,3
|
2,8
|
17,1
|
51,6
|
48,4
|
1,0
|
2,5
|
31,5
|
144
|
Guinée équatoriale
|
331
|
369
|
1,0
|
0,3
|
11,5
|
..
|
15,9
|
51,1
|
46,7
|
3,0
|
4,0
|
31,6
|
Développement humain faible
|
152
|
Cameroun
|
372
|
415
|
0,8
|
0,3
|
11,1
|
4,5
|
16,4
|
51,4
|
49,0
|
0,8
|
5,2
|
65,1
|
184
|
Tchad
|
311
|
373
|
1,0
|
0,3
|
3,1
|
2,7
|
15,6
|
48,6
|
45,1
|
0,4
|
4,3
|
70,5
|
185
|
République centrafricaine
|
420
|
466
|
0,9
|
0,2
|
3,7
|
..
|
15,9
|
41,7
|
37,7
|
0,5
|
3,8
|
43,4
|
|
Monde
|
127
|
188
|
1,4
|
1,7
|
11,6
|
..
|
20,7
|
63,7
|
59,8
|
13,4
|
10,1
|
17,8
|
NOTES :
a Les données utilisées sont la
moyenne annuelle des valeurs projetées pour la période
2010-2015.
b Données relatives à
l'année la plus récente disponible pour la période
mentionnée.
Tableau 9 : Education
|
Taux d'alphabétisation
|
Population ayant suivi un enseignement secondaire ou
supérieur
|
Taux brut de scolarisation
|
Taux de décrochage de l'enseignement
primaire
|
Qualité de l'éducation
|
Dépenses en éducation
|
|
Adultes
|
Jeunes
|
Pré-scolaire
|
Primaire
|
Secondaire
|
Supérieur
|
Enseignants de l'école primaire ayant suivi une
formation pédagogique
|
Résultats des élèves de 15 ans
|
Rapport d'élèves-enseignants
|
|
(% 15 ans et plus)
|
(% 15-24 ans)
|
(% 25 et plus)
|
(% d'enfants en âge préscolaire)
|
(% de la population en âge de fréquenter
l'école primaire)
|
(% de la population en âge de fréquenter
l'école secondaire)
|
(% de la population en âge de fréquenter
l'enseignement supérieur)
|
(% du groupe d'élèves primaires)
|
(%)
|
Mathématiquesa
|
Lectureb
|
Sciencesc
|
(nombre d'élèves par enseignant)
|
(% du PIB)
|
Classement à l'IDH
|
2005-2012d
|
2005-2012d
|
2005-2012d
|
2003-2012d
|
2003-2012d
|
2003-2012d
|
2003-2012d
|
2003-2012d
|
2003-2012d
|
2012
|
2012
|
2012
|
2003-2012d
|
2005-2012d
|
Développement humain moyen
|
112
|
Gabon
|
89,0
|
97,9
|
24,0 g
|
35
|
165
|
..
|
..
|
..
|
100
|
..
|
..
|
..
|
25
|
..
|
|
140 Congo
|
..
|
..
|
46,2
|
14
|
109
|
54
|
10
|
29,7
|
80
|
..
|
..
|
..
|
44
|
6,2
|
144
|
Guinée équatoriale
|
94,2
|
98,1
|
..
|
73
|
91
|
..
|
..
|
27,9
|
49
|
..
|
..
|
..
|
26
|
..
|
Développement humain faible
|
152
|
Cameroun
|
71,3
|
80,6
|
27,9
|
30
|
111
|
50
|
12
|
30,2
|
79
|
,.
|
..
|
..
|
46
|
3,2
|
184
|
Tchad
|
35,4
|
47,9
|
5,5
|
1
|
95
|
23
|
2
|
61,9
|
62
|
..
|
..
|
..
|
61
|
2,6
|
185
|
République centrafricaine
|
56,6
|
65, 6
|
17,9 g
|
6
|
95
|
18
|
3
|
53,4
|
58
|
..
|
..
|
..
|
80
|
1,2
|
|
Monde
|
81,2
|
87,9
|
63,6
|
52
|
108
|
74
|
31
|
17,1
|
..
|
--
|
--
|
--
|
..
|
5,0
|
NOTES :
a La moyenne pour les pays de l'Organisation de
coopération et de développement économiques (OCDE) est de
494.
b La moyenne pour les pays de l'OCDE est de
496.
c La moyenne pour les pays de l'OCDE est de
501.
d Données relatives à
l'année la plus récente disponible pour la période
mentionnée.
g Estimations de Barro et Lee (2013) pour 2010,
selon les données de l'Institut de statistique de l'Organisation des
Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture.
Tableau 10 : Contrôle et affectation des ressources
|
PIB
|
PIB par habitant
|
Formation brute de capital fixe
|
Dépenses de consommation finales des
administrations publiques
|
Impôts sur les revenus, les
bénéfices et les plus-values
|
Dépenses en recherche et
développement
|
Parts de l'agriculture, la chasse, la sylviculture et
la pêche
|
DETTES
|
PRIX
|
|
Crédit intérieur accordé par les
banques
|
Dette extérieure
|
Total du service de la dette
|
Indice des prix à la consommation
|
Prix des produits alimentaires dans le pays
|
|
(PPA milliards $ 2011)
|
(PPA $ 2011
|
(% du PIB)
|
Total (% du PIB)
|
Croissance annuelle moyenne (%)
|
(% du total de l'impôt sur le revenu)
|
(% du PIB)
|
(% du PIB)
|
(% du PIB)
|
(% du RNB)
|
(% du RNB)
|
(2005=100)
|
Indice
|
Indice de volatilité
|
Classement à l'IDH
|
2012
|
2012
|
2005-2012a
|
2005-2012a
|
2005-2012
|
2005-2012a
|
2005-2012a
|
2012
|
2012
|
2005-2012a
|
2012
|
2012
|
2013
|
2013
|
Développement humain moyen
|
112
|
Gabon
|
29,4
|
17 997
|
25,9
|
8,9
|
13,6
|
..
|
0,6
|
2,7
|
13,0
|
19,7
|
2,48
|
117
|
2,5 b
|
19,7
|
140
|
Congo
|
24,4
|
5 631
|
25,1
|
10,0
|
2,8
|
4,9
|
..
|
3,6
|
-8,9
|
23,1
|
0,96
|
137
|
2,5 b
|
10,4
|
144
|
Guinée équatoriale
|
27,6
|
37 479
|
40,0
|
3,7
|
3,4
|
..
|
..
|
2,0
|
-3,5
|
..
|
..
|
147
|
..
|
0,0
|
Développement humain faible
|
152
|
Cameroun
|
55,4
|
2 551
|
19,8
|
14,9
|
9,8
|
..
|
..
|
23,3
|
15,2
|
12,2
|
1,28
|
124
|
2,0 b
|
11,2
|
184
|
Tchad
|
2 003
|
31,8
|
13,2
|
-0,9
|
..
|
..
|
24,9
|
18,7
|
6,2
|
21,4
|
0,81
|
122
|
2,7 b
|
60,6
|
185
|
République centrafricaine
|
4,4
|
964
|
12,5
|
8,1
|
-2,2
|
..
|
..
|
54,3
|
26,8
|
26,5
|
0,03
|
132
|
..
|
11,2
|
|
Monde
|
92 889,4
|
13 599
|
22,6
|
17,6
|
5,8
|
..
|
..
|
4,4
|
168,0
|
..
|
..
|
--
|
--
|
--
|
NOTES :
a Données relatives à
l'année la plus récente disponible pour la période
mentionnée.
b Données relatives à
l'année antérieure à celle qui est mentionnée.
Tableau 11 : Compétences sociales
|
Emploi et vulnérabilité
|
Enregistrement des naissances
|
Bénéficiaires de la pension de
vieillessea
|
Taux de suicide
|
|
Ratio emploi/population
|
Emplois précaires
|
Chômage des jeunes
|
Taux de chômage
|
Travail des enfants
|
Proportion de travailleurs pauvres (2$ par jour
PPA)
|
Congé payé de maternité
obligatoire
|
(% de la population en âge légale de
départ à la retraite)
|
(Pour 100 000)
|
|
(ù 25 ans et plus)
|
(% de l'emploi total)
|
(% 15-25 ans)
|
(% 15 et plus)
|
(% 5-14 ans)
|
(% de l'emploi total)
|
(Jours)
|
(% moins de 5 ans)
|
Total
|
Femmes
|
Hommes
|
Femmes
|
Hommes
|
Classement à l'IDH
|
2012
|
2003-2012b
|
2008-2012b
|
2004-2013b
|
2005-2012
|
2003-2010b
|
2013
|
2005-2012b
|
2004-2013b
|
2004-2013b
|
2004-2013b
|
2003-2009b
|
2003-2009b
|
Développement humain moyen
|
112
|
Gabon
|
63,2
|
52,9
|
..
|
20,4
|
13,4
|
14,2
|
98
|
89,6 e
|
38,8
|
..
|
..
|
..
|
..
|
144
|
Guinée équatoriale
|
86,5
|
..
|
..
|
.
|
27,8 e
|
14,0
|
..
|
37,0 e
|
..
|
..
|
..
|
..
|
..
|
Développement humain faible
|
152
|
Cameroun
|
80,5
|
..
|
..
|
3,8
|
41,7
|
98
|
..
|
61,4
|
12,5
|
5,9
|
20,2
|
..
|
..
|
184
|
Tchad
|
76,7
|
..
|
..
|
..
|
26,1
|
80,4
|
98
|
15,7
|
1,6
|
..
|
..
|
..
|
..
|
185
|
République centrafricaine
|
82,3
|
..
|
..
|
..
|
28,5
|
77,5
|
..
|
61,0
|
..
|
..
|
..
|
..
|
..
|
|
Monde
|
65,4
|
..
|
..
|
7,5
|
..
|
..
|
--
|
62,3
|
..
|
..
|
..
|
..
|
..
|
NOTES :
a Les données étant basées
sur l'âge légal de départ à la retraite, lequel
diffère selon les pays, les comparaisons doivent être
abordées avec prudence.
b Données relatives à
l'année la plus récente disponible pour la période
mentionnée.
e Les données ne correspondent pas
à la définition type ou ne concernent qu'une partie du pays.
Tableau 12 : Insécurité personnelle
|
Groupes vulnérables
|
Grave déficit alimentaire
|
Taux d'homicide
|
Attitudes
|
|
Réfugiés par pays
d'originea
|
Personnes déplacées à
l'intérieur de leur propre paysb
|
Personnes sans appui
|
Orphelins
|
Population carcérale
|
Taux de chômage de longue
durée
|
Justifications pour battre son
épouse
|
|
(Milliers)
|
(Milliers)
|
(% de la population)
|
(Milliers)
|
(Pour 100 000 personnes)
|
(% de la main d'oeuvre)
|
Kilocalories per personnes par jour
|
(pour 100 000)
|
(% de femmes de 15 à 49 ans)
|
(% d'homems de 15 à 49 ans)
|
Classement à l'IDH
|
2012
|
2012
|
2009
|
2012
|
2002-2013c
|
2005-2012c
|
2011/2013
|
2008-2011
|
2005-2012c
|
2005-2012c
|
Développement humain moyen
|
112
|
Gabon
|
0,2
|
..
|
0,0
|
61
|
196
|
..
|
35
|
13,8
|
50,2
|
39,7
|
140
|
Congo
|
12,2
|
7,8
|
2,1
|
220
|
31
|
..
|
234
|
30,8
|
75,7
|
..
|
|
144 Guinée équatoriale
|
0,2
|
..
|
0,0
|
..
|
95
|
..
|
..
|
20,7
|
..
|
..
|
Développement humain faible
|
152
|
Cameroun
|
13,4
|
0,1
|
..
|
1 300
|
119
|
..
|
85
|
..
|
46,5
|
38,7
|
184
|
Tchad
|
15,8
|
90
|
,1
|
1960
|
41
|
..
|
216
|
15,8
|
62,3
|
..
|
185
|
République centrafricaine
|
162,4
|
533 ab
|
2,2
|
..
|
19
|
..
|
196
|
29,3
|
79,6
|
80,3 j
|
|
Monde
|
14 902,2
|
--
|
2,1
|
..
|
145
|
..
|
..
|
6,5
|
..
|
..
|
NOTES :
a Les données concernent ceux reconnus
selon la Convention des Nations Unies de 1951, le protocole de l'ONU de 1967 et
la convention de l'Organisation de l'unité africaine de 1969. En
l'absence de chiffres officiels, le Haut- Commissariat des Nations Unies pour
les réfugiés (UNHCR) a estimé la population de
réfugiés dans 25 pays industrialisés, en se basant sur 10
ans de reconnaissance du statut de réfugié.
b Pour obtenir des commentaires
détaillés sur les estimations, rendez-vous sur
www.internaldisplacement.
org.
c Données relatives à
l'année la plus récente disponible pour la période
mentionnée.
j Données basées sur une
enquête de l'université Hacettepe commandée par le
gouvernement.
Tableau 13 : Environnement
|
Approvisionnement
|
Taux d'électrification
|
Emission de dioxyde de carbone par an
|
Ressources naturelles
|
Impacts des menaces environnementales
|
|
Epuisement des ressources naturelles
|
Surfaces forestières
|
Prélèvements d'eau douce
|
Décès d'enfants de moins 5 ans pour cause
de
|
Population vivant sur des terres
dégradées
|
Impact des catastrophes naturelles
|
|
Combustibles fossiles
|
Combustibles renouvelables
|
(% de la population)
|
(Tonnes)
|
Croissance annuelle moyenne
|
(% du RNB)
|
(% de la surface des sols)
|
(Evolution de la surface %)
|
(% du total des sources renouvelables d'eau)
|
(Pour 100 000 enfants de moins de 5 ans)
|
Nombre de décès
|
Population concernés
|
|
(% du total)
|
Pollution de l'air extérieure
|
Pollution de l'air intérieure
|
Eau insalubre, assainissement ou hygiène non
améliorés
|
(%)
|
(Par an) pour un million de personnes)
|
(Pour un million de personnes)
|
Classement à l'IDH
|
2012a
|
2012a
|
2010
|
2010
|
1970/2010
|
2010-2012b
|
2011
|
1990/2011
|
2007-2011b
|
2008
|
2004
|
2004
|
2010
|
2005/2012
|
2005/2012
|
Développement humain moyen
|
112
|
Gabon
|
38,9
|
61,1
|
60,0
|
,7
|
1-0,5
|
34,7
|
85,4
|
0,0
|
0,1
|
9 33
|
102
|
..
|
0
|
16
|
269
|
140
|
Congo
|
48,9
|
51,0
|
37,1
|
0,5
|
-3,4
|
67,8
|
65,6
|
-1,4
|
0,0
|
19
|
149
|
220
|
0,1
|
10
|
2 080
|
144
|
Guinée équatoriale
|
..
|
..
|
..
|
6,7
|
3,1
|
40,4
|
57,5
|
-13,2
|
0,1
|
10
|
0
|
505
|
..
|
2
|
1 398
|
Développement humain faible
|
152
|
Cameroun
|
26,8
|
73,2
|
48,7
|
0,4
|
-4,3
|
5,3
|
41,7
|
-19,0
|
0,3
|
14
|
361
|
497
|
15,3
|
5
|
702
|
184
|
Tchad
|
..
|
..
|
..
|
0,0
|
-9,3
|
25,4
|
9,1
|
-12,7
|
2,0
|
14
|
488
|
618
|
45,4
|
11
|
54 883
|
185
|
République centrafricaine
|
..
|
..
|
..
|
0,1
|
-8,4
|
0,1
|
36,2
|
-2,7
|
0,1
|
10
|
411
|
511
|
..
|
1
|
1959
|
|
Monde
|
81,4
|
18,6
|
..
|
4,6
|
..
|
5,3
|
31,0
|
-3,5
|
7,6
|
5
|
140
|
258
|
10,2
|
12
|
24 203
|
NOTES :
a Données relatives à
l'année 2012 ou à l'année la plus récente
disponible.
b Données relatives à
l'année la plus récente disponible pour la période
mentionnée.
Tableau 14 : Evolution de la population
|
Population
|
Ratio de dépendance
|
|
|
|
|
Total
|
Moins de 5 ans
|
65 ans et plus
|
Taux moyen de croissance annuelle
|
Urbaina
|
Age médian
|
(Pour 100 personnes de 15 à 64 ans)
|
Taux global de fécondité
|
Rapport de masculinité à la
naissanceb
|
|
(millions)
|
(millions)
|
(millions)
|
(%)
|
(% de la population)
|
(Années)
|
Enfants (de 0 à 14 ans)
|
Personnes âgées (65 et plus)
|
Naissances par femme
|
(Rapport naissances masculines/féminines
|
Classement à l'IDH
|
2013c
|
2030c
|
2013c
|
2013c
|
2000/2005
|
2010-2015c
|
2013c
|
2015c
|
2015
|
2015
|
2000/2005
|
2010-2015c
|
2010-2015c
|
Développement humain moyen
|
112
|
Gabon
|
1,7
|
2,4
|
0,2
|
0,1
|
2,4
|
2,4
|
86,9
|
20,9
|
67,6
|
8,9
|
4,5
|
4,1
|
1,03
|
140
|
Congo
|
4,4
|
6,8
|
0,7
|
0,2
|
2,5
|
2,6
|
64,5
|
18,7
|
78,5
|
6,3
|
5,1
|
5,0
|
1,03
|
144
|
Guinée équatoriale
|
0,8
|
1,1
|
0,1
|
,0
|
03,1
|
2,8
|
39,8
|
20,9
|
65,6
|
4,8
|
5,6
|
4,9
|
1,03
|
Développement humain faible
|
152
|
Cameroun
|
22,3
|
33,1
|
3,6
|
0,7
|
2,6
|
2,5
|
53,2
|
18,5
|
78,4
|
,9
|
5,5
|
4,8
|
1,035
|
184
|
Tchad
|
12,8
|
20,9
|
2,5
|
0,3
|
3,8
|
3,0
|
22,0
|
15,9
|
96,3
|
4,8
|
7,2
|
6,3
|
1,03
|
185
|
République centrafricaine
|
4,6
|
6,3
|
0,7
|
0,2
|
1,7
|
2,0
|
39,5
|
20,0
|
68,7
|
6,7
|
5,3
|
4,4
|
1,03
|
|
Monde
|
7 162,1T
|
8 424,9T
|
659,0 T
|
570,5T
|
1,2T
|
1,1T
|
53,0T
|
29,6T
|
39,5T
|
12,5T
|
2,6T
|
2,5T
|
1,07
|
NOTES :
a Les données sont basées sur les
définitions nationales d'une ville ou d'une aire métropolitaine.
Les comparaisons transnationales doivent donc être abordées avec
prudence.
b La répartition par sexe à la
naissance est généralement estimée et empiriquement
confirmée comme étant de 1,05 naissance masculine pour 1
naissance féminine.
c Projections basées sur la variante
moyenne de fertilité.
Tableau 15 : Indicateurs supplémentaires :
perceptions du bien-être
|
Perception du bien-être individuel
|
Perception de la communauté
|
Perception du gouvernement
|
|
Qualité de l'éducation
|
Qualité des soins de santé
|
Niveau de vie
|
Travail
|
Sécurité
|
Liberté de choix
|
Indice de satisfaction de vivre globale
|
Marché du travail local
|
Confiance entre personnes
|
Communauté
|
Efforts pour éradiquer la
pauvreté
|
Actions de protection de l'environnement
|
Confiance à l'égard du gouvernement
national
|
|
(% de satisfaction)
|
(% de satisfaction)
|
(% de satisfaction)
|
(% de satisfaction)
|
(% de oui)
|
(% de satisfaction
|
(0, satisfaction minimale. 10, satisfaction maximale)
|
(% réponse favorable)
|
(% réponse fiable)
|
(% de oui)
|
(% de satisfaction)
|
(% de satisfaction)
|
(% de oui)
|
Classement à l'IDH
|
2012
|
2008-2012a
|
2007-2013a
|
2007-2012a
|
2007-2012
|
2007-2012
|
2007-2012a
|
2007-2012a
|
2009-2011a
|
2007-2012a
|
2007-2013a
|
2007-2013a
|
2007-2012a
|
Développement humain moyen
|
112
|
Gabon
|
36
|
29
|
29
|
50
|
35
|
56
|
4,0
|
35
|
..
|
45
|
26
|
49
|
36
|
140
|
Congo
|
56
|
38
|
42
|
63
|
51
|
77
|
3,9
|
53
|
..
|
67
|
28
|
61
|
54
|
144
|
Guinée équatoriale
|
..
|
..
|
..
|
..
|
..
|
..
|
..
|
..
|
..
|
..
|
..
|
..
|
..
|
Développement humain faible
|
152
|
Cameroun
|
67
|
48
|
43
|
63
|
60
|
76
|
4,2
|
33
|
13
|
60
|
29
|
53
|
53
|
184
|
Tchad
|
58
|
47
|
42
|
71
|
33
|
56
|
4,0
|
37
|
21
|
68
|
19
|
67
|
30
|
185
|
République centrafricaine
|
..
|
23
|
34
|
67
|
60
|
78
|
3,7
|
36
|
37
|
76
|
27
|
69
|
78
|
|
Monde
|
64
|
57
|
--
|
74
|
66
|
68
|
5,3
|
--
|
30
|
78
|
44
|
51
|
48
|
NOTES :
a Données relatives à
l'année la plus récente disponible pour la période
mentionnée.
Tableau 16: Légendes des pays CEMAC et des classements
IDH, 2013
Cameroun 152
Congo 140
Gabon 112
Guinée équatoriale 144
République centrafricaine 185
Tchad 184
|
TABLE DES MATIERES
AVERTISSEMENT.................................................................................
|
I
|
DEDICACE
.........................................................................................
|
II
|
REMERCIEMENTS
...............................................................................
|
III
|
RESUME
.............................................................................................
|
IV
|
ABSTRACT
........................................................................................
|
V
|
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
.....................................................
|
VI
|
LISTE DES ANNEXES ET TABLEAUX
....................................................
|
IX
|
SOMMAIRE
......................................................................................
|
X
|
INTRODUCTION
GENERALE.................................................................
|
1
|
I-Contexte et justification de
l'étude...........................................................
|
3
|
A- Considérations
générales sur le sujet
3
B- Evolution de la question : de la
sécurité militaire vers la sécurité humaine,
à la sécurité humaine
4
C- Préoccupation actuelle
6
II-Clarification conceptuelle
8
A- Définition des termes du sujet
8
B- La sécurité humaine
9
III-Délimitation de l'étude
14
A- La dimension spatiale
14
B- Délimitation temporelle
15
C- Délimitation matérielle
15
IV- Revue de littérature
16
V- Intérêt de l'étude
20
A-Intérêt
scientifique.............................................................................
20
B- Intérêt
pratique................................................................................
20
VI- La problématique
21
VII- Hypothèse de recherche
21
VIII- Méthode ou approche du sujet
22
A- Cadrage théorique
22
B- Cadrage méthodologique
25
IX- Structuration du
travail.......................................................................
26
PREMIERE PARTIE : UN EFFORT DE GARANTIE DE LA SECURITE HUMAINE
CONSTATE...............................................................................................27
Chapitre I : L'ENCADREMENT JURIDIQUE ET
INSTITUTIONNEL........................
28
Section I : L'encadrement juridique de la
sécurité humaine.................................
28
Paragraphe I : Les instruments des Nations
Unies et les instruments panafricains relatifs à la paix et à la
sécurité internationales
28
A- Les instruments des Nations Unies relatifs
à la paix et à la sécurité internationales
28
B- Les instruments panafricains relatifs à
la paix et à la sécurité internationales
29
Paragraphe II : Les instruments et
mécanismes du DIDH et du DIH
34
A- Le Droit International des Droits de
l'Homme.
34
B- Les normes du Droit International
Humanitaire
36
Section II : L'encadrement
institutionnel.......................................................
37
Paragraphe I : Les institutions
internationales et régionales
37
A- Au plan international : le système
des Nations Unies
37
I- L'Organisation des Nations Unies
37
1- Le rôle joué par le Conseil de
Sécurité
37
2- Le rôle joué par le
Secrétariat Général
41
II- Le Programme des Nations Unies pour le
Développement
45
III- L'Organisation des Nations Unies pour
l'Education, la Science et la Culture
47
IV- Commission sur la sécurité
humaine
49
V- Comité consultatif sur la
sécurité humaine
49
VI- Les interventions des institutions
économiques mondiales pour une sécurité des individus
49
B- Au plan panafricain
51
Paragraphe II : Les institutions sous
régionales et nationales
54
A- Les institutions sous régionales
54
B- Les institutions nationales
55
Chapitre II : LES INITIATIVES RETENUES POUR
ACCROITRE LA SÉCURITÉ HUMAINE EN AFRIQUE CENTRALE ET DANS LA ZONE
CEMAC.......................
59
Section I : Initiatives africaines et le
soutien extérieur pour la sécurité humaine.........
60
Paragraphe I : Les initiatives africaines
60
A- L'Union Africaine et la question de
sécurité humaine
61
I- La Conférence sur la
sécurité, la stabilité, le développement et la
coopération en Afrique
61
II-Le Conseil de paix et de sécurité
de l'Union africaine (CPS)
62
B- Evolution du rôle sécuritaire de la
CEEAC en Afrique Centrale
64
Paragraphe II : Le soutien extérieur
pour la sécurité humaine dans la sous région CEMAC
67
A- Les initiatives menées par les
gouvernements et d'autres réseaux internationaux
.............................................................................................
67
B- Le soutien extérieur aux capacités
africaines de maintien de la paix
69
I- Programmes de renforcement des
capacités
69
II- Le Fonds pour la paix en Afrique financé
par l'Union Européenne
69
III- Engagement croissant du G8
70
Section II : Les initiatives des Etats de la
CEMAC...........................................
71
Paragraphe I : Le dynamisme des Etats de la
CEMAC en matière de la sécurité humaine
71
A- Actions concertées des Etats
71
B- Les actions individuelles de riposte
73
Paragraphe II : L'action des ONG et de la
société civile
75
A- Les ONG et la société
civile : partenaires cruciaux de l'Etat pour le renforcement de la
sécurité humaine
75
B- L'appui multiforme des ONG et de la
société civile
77
DEUXIEME PARTIE: L'INEFFICACITE AVEREE DES MESURES DE
PREVENTION ET DE RIPOSTE AUX MENACES A LA SECURITE
HUMAINE.....................................78
Chapitre I : LES CAUSES ET LES MANIFESTATIONS
DE L'INEFFICACITE DE PREVENTION ET DE RIPOSTE AUX MENACES A LA SECURITE
HUMAINE.........
79
Section I : Les causes de
l'inefficacité de riposte aux menaces à la
sécurité humaine.......
79
Paragraphe I : La faiblesse des moyens et
de mécanismes de riposte aux menaces
79
A- Faiblesse des moyens de riposte
79
B- Faiblesse des mécanismes de
protection
80
Paragraphe II : L'insuffisance de politique et
de stratégies de riposte aux menaces
80
A- Manque d'intégration des citoyens dans la
lutte contre les menaces
80
B- Manque des actions de prévention contre
les menaces
81
Section II : Les manifestations de
l'inefficacité de riposte aux menaces à la
sécurité
humaine...........................................................................................
81
Paragraphe I : L'impunité et
l'insécurité accrues pour les populations
81
A- La situation des femmes et des enfants
82
I- La violence à l'égard des
femmes
82
II- La traite des êtres humains
86
III- Les femmes et les enfants pris dans les
scènes des conflits
87
B- Situation des réfugiés et des
personnes déplacées
91
I- Les réfugiés
92
II- Les personnes déplacées
internes
93
Paragraphe II : Pauvreté et
l'inégalité des populations des Etats de la CEMAC
94
A- Pauvreté des populations
94
I- La pauvreté de revenu
95
II- La pauvreté humaine
96
B- L'inégalité dans le revenu des
populations
97
Chapitre II : LES CONSEQUENCES DE
L'INEFFICACITE DE RIPOSTE AUX MENACES A LA SECURITE
HUMAINE..............................................................................
98
Section I : La persistance des
menaces..........................................................
98
Paragraphe I : La persistance des menaces
classiques et les nouvelles formes de menaces
98
A- La persistance des menaces classiques
98
B- Les nouvelles formes de menaces
100
I- Le terrorisme, un facteur
d'insécurité globale
100
II- La criminalité transnationale
organisée
101
Paragraphe II : Les autres types de menaces
existantes
102
A- Les menaces liées aux revendications
identitaires, territoriales et économiques
...........................................................................................
102
B- Les menaces inhérentes à
l'environnement et à la démographie
103
I - Les menaces environnementales
103
II- Les menaces démographiques :
gérer le changement démographique
105
Section II : les
perspectives.....................................................................
106
Paragraphe 1 : les perspectives d'ordre sous
régional
107
A- La gouvernance sécuritaire en zone CEMAC
et l'urgence de sécuriser les frontières
107
1- La gouvernance sécuritaire en zone
CEMAC
107
2- L'urgence de sécuriser les
frontières
109
B- La nécessité de surveiller les
côtes maritimes par des Garde-côtes et la coopération pour
mieux sécuriser les côtes et les ressources
pétrolières
110
1- Nécessité de surveiller les
côtes maritimes par des Garde-côtes
110
2- Coopérer davantage pour mieux
sécuriser les côtes et les ressources
pétrolières
111
Paragraphe 2 : les perspectives d'ordre
national
112
A- Promouvoir d'avantage la sécurité
humaine tout en assurant la protection des minorités
112
B- Des progrès nécessaires doivent
être réalisés dans certains domaines
114
CONCLUSION
GENERALE...................................................................
|
117
|
BIBLIOGRAPHE
..............................................................................
|
121
|
ANNEXES..........................................................................................
|
133
|
TABLE DES
MATIERES.....................................................................
|
157
|
* 1Différents
arguments ont été avancés pour expliquer l'inclusion de la
sécurité humaine dans la «haute politique »du
développement international. D'après une vision
néoréaliste des relations internationales, les valeurs
incarnées par ce concept peuvent être interprétées
comme servant les intérêts de la politique étrangère
des pays de puissance moyenne sur la scène internationale, qui cherchent
à renforcer leur influence et leur position dans le système
international. D'un autre côté, une perspective constructiviste
sociale des relations internationales met en avant le rôle joué
par les institutions mondiales (OI, ONG, médias, acteurs de la
société civile, etc.) pour influencer les intérêts
et priorités des Etats dans le sens de la promotion de «
l'humanitarisme», d'où est issu le concept de «
sécurité humaine ». D'autres encore prétendent que
l'explication se trouve dans le mélange des deux perspectives,
étant donné le contexte historique spécifique des vingt
dernières années. Voir A. Suhrke, «Human security and the
interests of states» in Security Dialogue, 1999, Vol. 30 (3), pp.
265-276. Suivant cette logique, les changements provoqués par les
événements du 11 septembre 2001 sur la scène
internationale vont probablement nuire à la promotion de l'agenda de la
sécurité humaine en redonnant davantage d'importance aux enjeux
traditionnels de la sécurité.
* 2 Paul Heinbecker,
« la sécurité humaine : enjeux
inéluctable », Revue militaire canadienne,
Printemps 2000, pp. 15-16
* 3On peut citer
l'organisation panafricaine (OUA-Union africaine), les organisations sous
régionales (CEDEAO, CEEAC, SADC, IGAD, Ligue arabe), les ONG africaines,
les dirigeants, les populations...
* 4On peut noter l'ONU,
l'Union européenne, les Etats occidentaux, les ONG internationales, les
institutions financières internationales, les medias
étrangers...
* 5Francis WODIE in
préface à Francis WODIE et Martin BLEOU Djézou, La Chambre
Administrative de la Cour Suprême et sa jurisprudence. Paris, Economica
1981
* 6 La commission Palme s'est
fixé comme but d'être au désarmement mondial ce que la
« commission brandt » était aux relations Nord-Sud.
Le titre du Rapport « la sécurité commune »
contient son « leitmotiv », car, comme Olof Palme
l'explique dans son avant-propos, il s'agit de remplacer la stratégie de
la dissuasion fondée sur la menace de l'annihilation réciproque,
par celle qui se fonde par la reconnaissance du fait que l'Est et l'Ouest ainsi
que le reste du monde ne peuvent survivre que grâce à des actions
communes visant à accroitre leur sécurité par
l'arrêt de la course aux armements et des pas concrets vers le
désarmement.
* 7Charles-Philippe David,
Jean-Jacques Roche, « Théories de la sécurité
», Paris, Montchrestien, 2002.
* 8John Spanieret Robert
Wendzel, Games Nations Play, Washington, Congressional Quarterly
Press, 9e éd. 1996, pp. 43-60.
* 9Charles-Philippe David,
La guerre et la paix, Approches contemporaines de la
sécurité et de la stratégie, Paris, Presses de Sciences
Po., 2000, p.66
* 10Barry Buzan , Ole Waever
et Jaap De Wilde, Security : A New Framework for Analysis, Boulder
(Coll.), Lynne Rienner, 1998, p.49.
* 11Programme des Nations
Unies pour le développement, 1994, Rapport mondial sur le
développement humain 1994, Un agenda pour le sommet social, New York,
Oxford University Press. Voir plus particulièrement le chapitre II
« Nouvelles dimensions de la sécurité humaine ».
* 12Boutros Boutros-Ghali,
né le 14 novembre 1922 au Caire en Égypte, est un homme d'Etat et
un diplomate égyptien. Il fut le sixième secrétaire
général de l'ONU, de janvier 1992 à décembre
1996.
* 13Kofi Annan, né le
8 avril 1938 à Kumasi au Ghana, fut le septième secrétaire
général des Nations unies et le premier à sortir des rangs
du personnel de l'Organisation. Il occupe cette fonction de 1997 à
2006.
* 14Le Monde, juin 1999
* 15Frédéric
Ramel, Sécurité humaine : un concept pour penser le
XXIème siècle ?, Centre Lyonnais d'Etudes de
Sécurité Internationale et de Défense (CLESID),
http://clesid.univ-lyon3.fr/publications/ - sechumaine.html
www.securitehumaine, pp. 26-34, consulté le 23 avril 2015 à
16h.
* 16 Colloque international
sur le thème : « forces de défense et de
sécurité au coeur de la sécurité
humaine », DAKAR du 08-11 novembre 2010, pp. 98-100.
* 17 Nous faisons allusion
ici à la secte Islamique BOKO HARAM qui engendre la terreur au
Nigéria, et au-delà.
* 18Le terme
séléka veut dire « Alliance » en
langue nationale de la RCA dénommée Sango.
* 19 Philippe Ardant,
Institutions politiques et droit constitutionnel, Paris, 4e
édition, 1992, p.15.
* 20Idem, p.16.
* 21Raymond Carré de
MALBERG, Contribution à la théorie générale de
l'Etat : spécialement d'après les données fournies par le
droit constitutionnel français, Paris, Dalloz, 2003.
* 22Dictionnaire
encyclopédique, Paris, édition Larousse, 2006, p.617.
* 23Bien évidemment,
l'Afrique Centrale telle que marquée par cette énumération
ne concerne que la Zone géographique ayant jusqu'ici regroupée
les anciennes colonies françaises de l'AEF plus le Cameroun et la
Guinée Equatoriale, et ne s'étend pas surtout à l'aire
géographique plus vaste regroupant tous les pays de la région
allant du Tchad à l'Angola, du Cameroun au Rwanda, laquelle a aussi
connu plusieurs tentatives de regroupement économique qui ont
malheureusement toutes connu des échecs cuisants, et donc la plus
représentative a été la CEEAC (Communauté
Economique des Etats de l'Afrique Centrale) créée en 1985 et
regroupait outre les six pays de l'ex-UDEAC l'Angola, le Burundi, le Rwanda,
les îles de Sao-Tome et Principe, et la République
Démocratique du Congo (ex - Zaïre).
* 24La substitution de la
CEMAC à l'UDEAC en mars 1994 constitue en vérité un
tournant radical dans les politiques qui avaient pendant plusieurs
décennies sous-tendues les diverses tentatives d'intégration
entre les pays de la sous région, et qui se sont toutes
révélées inefficaces aux priorités de promotion du
développement socio-économique des Etats membres qu'elles
étaient pourtant censées porter.
* 25Dictionnaire
encyclopédique, op.cit., p.464.
* 26Idem,
p.1537.
* 27Idem, p.827.
* 28Cette classification
établie par le PNUD est importante en ce qu'elle fixe des limites
très larges, qui tranchent par rapport aux tentatives passées de
conceptualisation du concept de sécurité. Elle oblige, en outre,
les autres définitions de la sécurité humaine à
justifier leurs restrictions par rapport à ce point de départ.
Par ailleurs, cette proposition de définition du PNUD sous-entend
l'existence de sous-systèmes interdépendants de la
sécurité humaine qui entretiennent entre eux des interactions
complexes dont les rapports garantissent l'équilibre et la
pérennité du système lui-même. Ainsi, selon cette
présentation, si la causalité du trouble pouvant menacer
l'équilibre du système est un élément important,
alors les lignes de clivage du système doivent être
définies aussi largement que possible pour tenir compte de toutes les
variables possibles. Pour comprendre les rapports de causalité et
prendre des mesures adaptées, il importe alors de reconnaître
l'interdépendance des composantes de la sécurité humaine,
quelle que soit la définition retenue.
* 29 Colloque international
sur le thème : « forces de défense et de
sécurité au coeur de la sécurité
humaine », DAKAR du 08-11 novembre 2010, op. cit, pp. 100-102.
* 30Déclaration
d'ouverture de la réunion sur le thème de « Dialogue
intellectuel sur la construction de l'Asie de demain »
www.mofa.go.jp/policy/culture/intellectual/asia9812.html.
Consulté le 07-01-2015.
* 31Le Professeur Amartya
Sen est un
économiste.
Il a reçu le
prix
Nobel d'économie en 1998, pour ses travaux sur la
famine, sur la
théorie
du développement humain, sur l'
économie
du bien-être, sur les mécanismes fondamentaux de la
pauvreté, et
sur le
libéralisme
politique. Il est l'initiateur de l'approche par les
capabilités.
* 32Cité dans S.
Alkire, «The CapabilityApproach and Human Development», 9
septembre 2002,
http://hdr.undp.org/docs/training/oxford/presentations/Alkire_HD%20and%20Capabilities.pdf.Consulté
le 07/01/2015. Voir également A. Sen, «Development as
capabilities expansion» in Journal of Development Planning,
1989.
* 33Par exemple, au lieu de
se concentrer sur l'expansion globale de la liberté en
général, à la différence des objectifs
généraux du développement humain, l'expression «les
risques négatifs» reviennent à concentrer son attention sur
les risques immédiats menaçant la survie, la poursuite de la vie
quotidienne et la dignité de la personne. Cette approche
nécessite la protection des personnes contre des menaces envahissant
telles que les conflits, la privation, l'extrême pauvreté, etc.
* 34Karim Hussein, Donata
Gnisci et Julia Wanjiru, « sécurité et
sécurité humaine : présentation des concepts et des
initiatives. Quelles conséquences pour l'Afrique de l'ouest
? », Paris, décembre 2004, pp.13-14.
* 35Unité sur la
sécurité humaine-Bureau de la Coordination des Affaires
Humanitaires Nations Unies, « la sécurité humaine en
théorie et en pratique », application du concept de
sécurité humaine et Fonds des Nations Unies pour la
sécurité humaine, New York, 2009, pp.7-9
* 36Nous pensons notamment
aux médias occidentaux.
* 37 La plupart de ces
publications ne traitent pas directement la question de la
sécurité humaine dans l'espace CEMAC. Mais par ricochet, cette
question est beaucoup plus touchée dans les publications relatives
à la sécurité humaine en Afrique, surtout dans la zone
CEEAC ou CEDEAO ; car toutes ces régions subissent à peu
près les menaces semblables et les défis sont parfois les
mêmes.
* 38
Délégation aux droits de l'Homme et à la
démocratie, « sécurité humaine :
clarification du concept et approches par les organisations internationales.
Quelques repères », document d'information, janvier
2006 ; p2.
* 39Par exemple, c'est au
nom de la sécurité humaine que le traité sur
l'interdiction des mines anti personnelles a été
élaboré et adopté, ainsi que la Cour pénale
internationale a été créée. Et dans un autre ordre
de mesure, c'est au nom de la sécurité humaine que l'Otan est
intervenue militairement au Kosovo en mars-avril 1999, devant la multiplication
des milliers de réfugiés que créait l'exode massif de la
population albanaise.
* 40Claudia Fuentes et
Franciso Rojas Aravena, Promoting Human Security: Ethical, Normative and
Educational Frameworks in Latin America and the Caribbean, Paris, UNESCO,
2005, p. 20.
* 41Idem., p.
31.
* 42Dr Tabyshalieva
travaille actuellement sur un projet avec l'Université des Nations Unies
(Japon) qui met l'accent sur les femmes et les enfants dans les
sociétés post-conflit. En outre, elle travaille sur un ensemble
d'essais mettant en évidence les divisions historiques, ethniques et
religieuses en Asie. Elle a l'intention de publier un article sur les
initiatives de l'Organisation de coopération de Shanghai à
diffuser ses recherches sur la politique étrangère de la Chine.
Ce projet mettra l'accent sur le nouveau Grand Jeu entre la Chine, la Russie et
les États-Unis dans les pays Route de la Soie. Dr Tabyshalieva est
l'auteur de plusieurs livres et de nombreux articles et rapports sur
l'histoire, les relations internationales, la politique, le
développement et les questions de genre. Elle a été
co-éditeur du volume "Histoire des civilisations de l'Asie centrale" de
l'UNESCO (Paris, 2005), et auteur du rapport de l'UNESCO sur la
sécurité humaine dans le Centre/Sud Asie (Paris, 2007).
* 43Anara Tabyshalieva,
Promoting Human Security: Ethical, Normative and Educational Frameworks in
Central Asia, Paris, UNESCO, 2006, p. 13.
* 44 Claudia Fuentes et
Rojas Aravena, op. cit., pp. 22-23.
* 45Rapport sur le
développement humain : Les nouvelles dimensions de la
sécurité humaine, New York, Programme des Nations Unies pour
le développement, 1994, p. 3.
* 46Amitav ACHARYA est
professeur de relations internationales à la School of International
Service de l'American University, Washington, DC. Auparavant, il a
enseigné dans des universités au Canada(York), Royaume-Uni
(Bristol), Singapour (Université nationale et Nanyang).
* 47Amitav Acharya,
Promoting Human Security: Ethical, Normative and Educational Frameworks in
South-East Asia, Paris, UNESCO, 2007, p. 21.
* 48Anara Tabyshalieva, op.
cit. p. 34.
* 49Sadako Ogata, Human
Security: a Refugee Perspective. Keynote Speech, Ministerial Meeting on
Human Security Issues of the Lysoen Process Group of Governments, Bergen,
Norvège, mai 1999.www.unhcr.org/admin/ADMIN/3ae68fc00.html,
consulté le 19 janvier 2015.
* 50 Hector Gros Espiell,
Sécurité internationale universelle et sécurité
régionale, in Quelle sécurité ?, Paris,
UNESCO, 25 janvier 1996, p. 59.
* 51Shin-wha Lee est
Professeur au département de science politique et des Relations
Internationales, et Directeur du Centre de développement du leadership
mondial à l'Université de Corée.
* 52Shin-wha Lee, op. cit.,
p. 41.
* 53Amitav Acharya, op.
cit., pp. 11-12.
* 54Tabyshalieva, op. cit.,
p. 36.
* 55 UNESCO,
« la sécurité humaine : approches et
défis », Paris, 2009, pp 3-5.
* 56Michel BEAUD, L'art
de thèse, Paris, La découverte, 2006, p.55.
* 57 Nous citons ici comme
thématiques universelles : l'environnement, eau, écologie et
biodiversité, grippe aviaire, épidémie, pandémie,
Ebola, VIH-Sida, cybercriminalité, terrorisme international, les
drogues, les « coupeurs de route », etc
* 58 La théorie peut
être entendue comme une boite à outil, mise à la
disposition de l'analyste, grâce à laquelle, il peut proposer une
interprétation de la réalité nationale ou
internationale.
* 59 PNUD, Rapport
mondial sur le développement, 1994.
* 60Ibid., p.
102.
* 61Idem, p. 25.
* 62Marclay (Eric), La
responsabilité de protéger : un nouveau paradigme ou une
boîte à outils ?, Etudes Raoul-Dandurand n°10, p. 9.
* 63 Roland Paris est
titulaire de la chaire de recherche de l'Université de
sécurité et gouvernance international et Professeur
agrégé à l'Ecole Supérieure d'Affaires Publiques et
Internationales. Il est également le Directeur Fondateur du Centre
d'Etudes en Politiques Internationales (CEPI) à l'Université
d'Ottawa
* 64 Roland Paris, «
Human security. Paradigm shift or hot air? », in
International Security, Automne 2001, p. 93.
* 65 Keith Krause,
cité par Alexandra Amouyel, « What is human security?
», in Human Security Journal, avril 2006, p.13. Citation
originale: «shopping list [of] bad things that can happen».
* 66Ibid.
* 67Sharbahnou Tadjbakhsh
& Anuradha Chenoy, Human Security: Concepts and Implications,
London, Routledge, 2007, p. 59.
* 68Annick Wibben, «
Human Security: toward an opening », in Security
Dialogue, 2008, p.455
* 69
L'honorableLloyd
Axworthy est un homme politique canadien. A la fin des années 1960 il
est assistant exécutif de Paul T Hellyer, ministre de la Défense.
En 1996, il était nommé ministre des affaires
étrangères du Canada sous le gouvernement du premier Ministre
Jean
Chrétien.
Axworthy a notamment contribué au mouvement visant
à bannir les
mines
anti-personnels. Il est aussi connu dans le milieu de l'éducation
pour la réforme qu'il a menée sur le financement universitaire en
1994. Il est membre de
Bilderberg.
* 70 Lloyd Axworthy, «
La sécurité humaine : la sécurité des individus
dans un monde en mutation »,in Politique
étrangère, 1999, p. 337.
* 71Shahrbanou Tadjbakhsh,
mène la spécialisation sur la sécurité humaine
à la maîtrise en affaires publiques (MPA) à l'Institut
d'études politiques (Sciences Po) à Paris et est également
un associé de recherche avec le Peace Research Institute d'Oslo (PRIO)
travaillant sur des complexes de sécurité régionale autour
de l'Afghanistan. Elle est co-auteur de la sécurité humaine :
Concepts et implications (Routledge, 2007) et éditeur du livre Repenser
la paix libérale : modèles externes et alternatives locales
(Routledge 2011) ainsi que l'auteur de nombreux autres livres et articles sur
la sécurité humaine, en Afghanistan, en Asie centrale et les
questions de développement humain. Entre 2004 et 2008, elle a
fondé le Journal en ligne de la sécurité humaine / La
Revue de Sécurité Humaine à Sciences Politique. Entre
2010-2011, elle a été consultante pour le Centre régional
des Nations Unies pour la diplomatie préventive en Asie centrale sur le
projet sur la mise en oeuvre de la Stratégie antiterroriste mondiale des
Nations Unies et continue de fournir des services consultatifs occasionnels au
Centre. Elle a enseigné à l'Université de Columbia comme
professeur adjoint et a été un professeur ou chercheur
invité dans des universités de Kaboul, New Delhi, Pretoria,
Moscou et Douchanbé. Durant les années 1990, elle a
été membre du personnel pendant sept ans avec le PNUD, travaille
à New York, en Europe orientale et en Asie centrale. Elle contribue
régulièrement à la préparation des rapports
nationaux sur le développement humain (RNDH) et a été
rédacteur en chef de rapports antérieurs en Afghanistan, le
Pakistan, l'Irak, l'Iran et le Népal entre autres. Tadjbakhsh est
titulaire d'un baccalauréat de l'Université de Georgetown (1987)
d'une maîtrise (1991) et un doctorat (1994) de l'Université
Columbia. Elle est d'origine iranienne, un citoyen américain et un
résident de France.
* 72 Sharbahnou Tadjbakhsh
& Anuradha Chenoy, op.cit., p. 14.
* 73Idem, p. 39.
* 74Idée de
«catch-all dimension» développée par Eric Remacle,
« Approaches to Human Security », The Journal of Social
Science, 2008, p. 17.
* 75Sharbahnou Tadjbakhsh
& Chenoy Anuradha, op.cit., p. 39.
* 76 Cf.
www.dynamiques-internationales.com Octobre 2009. Site consulté le 04
janvier 2015 à 18h27mn.
* 77 Maurice KAMTO,
Pouvoir et droit en Afrique noire, essai sur les fondements du
constitutionnalisme dans les Etats d'Afrique noire francophone, Paris,
LDGJ, 1987, p. 47.
* 78 Pierre N'DA,
Méthodologie et guide pratique du mémoire de recherche et de
la thèse de doctorat, Paris, l'Harmattan, 2007, p. 95.
* 79 Jean Marc Lavielle,
Relations internationales. La discipline, les approches, les facteurs, les
règles, la société internationale, les acteurs, les
évolutions historiques, les défis. Coll. Le droit en
question, dirigé par Emmanuel PUTMAN et Alain SER, 2003, p.119
* 80Charte des Nations
Unies, art.1
* 81Charte des Nations
Unies, Préambule.
* 82Il faut souligner que
bien avant cette date, soit le 09 septembre 1999, une Déclaration avait
été adoptée lors de la quatrième Session
extraordinaire de la conférence des Chefs d'Etat à Syrte en
Grande Jamahiriya arabe libyenne populaire socialiste. La création de
l'Union africaine a été décidée lors de cette
Déclaration, et en accord avec les objectifs fondamentaux de la charte
de l'OUA et du Traité instituant la Communauté Economique
Africaine.
* 83En ce qui concerne ce
point h), il s'agit en réalité du "droit d'ingérence
humanitaire qui doit se mettre en branle sous certaines conditions. Ce droit
d'ingérence humanitaire apparaît comme une exception au principe
énoncé dans le point g) de l'Acte de l'UA. Ce point g) fait
état d'une « non-ingérence d'un Etat membre dans les
affaires intérieures d'un autre Etat membre ». Ce point g) de
l'article 4 vise à n'en point douter « une coexistence pacifique
entre les Etats membres de l'Union de leur droit de vivre dans la paix et en
sécurité »(point i)
* 84 Il s'agit ici des coups
d'état. Le dernier en date dans la zone CEMAC est celui de la
République Centrafricaine, survenue le 24 mars 2013. C'est une coalition
de plusieurs groupes rebelles dirigés par Michel Djotodia qui a
renversé le régime de François Bozizé par la force.
L'UA a tout naturellement condamné ce coup
d'état militaire et lance un appel à une action unifiée et
décisive pour faire face à la remise en cause de l'ordre
constitutionnel en République Centrafricaine et à la violation
des accords de Libreville dans un communiqué de presse (ADDIS ABEBA,
Ethiopie, 25 mars 2013 / African Press Organization). L'organisation
panafricaine à travers le Conseil a décidé de suspendre
immédiatement la participation de la République Centrafricaine
(RCA) à toutes les activités de l'Union Africaine ainsi que
d'imposer des sanctions, à savoir des restrictions de voyage et le gel
des avoirs des dirigeants de la Séléka", dont son chef Michel
Djotodia, a annoncé le Commissaire à la Paix et la
Sécurité de l'UA, Ramtane Lamamra, lisant le communiqué
final du Conseil. Cette suspension de la RCA s'est faite en application de
l'article 30 de l'Acte constitutif de l'UA.
* 85En ce qui concerne les
compétences dévolues aux divers organes de l'UA, il convient de
se référer utilement à son Acte constitutif, notamment en
ses articles 6 et suivants.
* 86Voir article 20 de
l'Acte constitutif de l'UA.
* 87L'actuelle
présidente de la commission, Madame Nkosazana Dlamini-Zuma a fermement
condamné les coups d'état en Afrique. Et la commission qu'elle
préside, suit avec une attention soutenue, le processus électoral
au Burundi. Elle observe aussi la stabilisation progressive de la situation
sociopolitique en RCA et se préoccupe de ces questions.
* 88L?UA a inauguré
le CPS le mardi 25 mai 2003.
* 89A cet effet, le CPS est
appuyé par la Commission de l'UA, par un groupe de sages, ainsi que par
un système continental d'alerte rapide, une force africaine pré
positionnée et un Fonds spécial.
* 90 C'est l'article 3 du
protocole instituant le CPS qui fait état des objectifs de cette
structure. Il s'agit de :
a) Promouvoir la paix, la sécurité et la
stabilité en Afrique en vue de la protection et la préservation
de la vie et des biens, le bien-être des populations africaines et de
leur environnement, ainsi que la création de conditions propices
à un développement durable ;
b) Anticiper et prévenir les conflits. Lorsque des
conflits éclatent, le CPS aura la responsabilité de
rétablir et de consolider la paix en vue de faciliter le
règlement de ces conflits ;
c) Promouvoir et mettre en oeuvre des activités de
consolidation de la paix et de reconstruction après les conflits pour
consolider la paix et prévenir la résurgence de la violence ;
d) Coordonner et harmoniser les efforts du continent dans la
prévention et la lutte contre le terrorisme international sous tous ses
aspects ;
e) Elaborer une politique de défense commune de l'Union
conformément à l'Article 4 de l'Acte constitutif ;
f) Promouvoir et encourager les pratiques
démocratiques, la bonne gouvernance et l'Etat de droit, la protection
des droits de l'homme et des libertés fondamentales, le respect du
caractère sacré de la vie humaine, ainsi que du droit
international humanitaire, dans le cadre des efforts de prévention des
conflits.
* 91Il est dûment tenu
compte lors de cette élection de la représentation
régionale équitable et de la rotation entre les Etats. D'autres
critères sont aussi pris en compte, tels que :
- La contribution à la promotion et au maintien de la
paix et de la sécurité en Afrique ;
- La capacité et l'engagement à assurer les
responsabilités liées à la qualité de membre ;
- La contribution au Fonds de la paix et/ou à un Fonds
spécial crée pour un but spécifique ;
- Le respect de la gouvernance constitutionnelle
conformément à la Déclaration de Lomé, ainsi que
l'Etat de droit et des droits de l'Homme ;
- L'exigence pour les Etats membres postulant d'avoir des
missions permanentes aux sièges de l'Union et des Nations Unies
dotées du personnel adéquat et suffisamment
équipées pour leur permettre d'assurer les responsabilités
liées à la qualité de membre. ;
- L'engagement à honorer les obligations
financières vis-à-vis de l'Union.
* 92Cet Etat membre peut
toutefois être invité à présenter sa position au CPS
avant de se retirer de la réunion.
* 93L'article 10 du
protocole mentionne expressément que « le président de la
commission, sous l'autorité du conseil de paix et de
sécurité et en consultation avec toutes les parties
impliquées dans un conflit, déploie tous les efforts et prend
toutes les initiatives jugées appropriées en vue de la
prévention, de la gestion et du règlement du conflit ».
* 94Voir article 14 du
protocole instituant le C.PS.
* 95Composée de 53
articles, la charte africaine de la démocratie, des élections et
de la gouvernance, a été adoptée lors de la
huitième session ordinaire de la conférence de l'UA qui a eu lieu
à Addis-Abeba (Ethiopie).
* 96Losseni Cisse, la
problématique de l'Etat de droit en Afrique de l'ouest : analyse
comparée de la situation de la Cote-d'Ivoire, de la Mauritanie, du
Liberia et de la Sierra Leone. Law. Université Paris-Est, 2009, pp
180-188
* 97 Daniel COLARD
précité, p. 39.
* 98 Art. 10 de la DUDH,
art. 16 du PIDCP, art. 6 de la CADHP, art. 7 de la Convention américaine
relative aux Droits de l'Homme, art.5 Convention Européenne des droits
de l'Homme.
* 99 Affaire SERAC,
communication 155/96, adoptée à la 30ème session
ordinaire, Banjul, octobre 2001.
* 100 Nous pouvons citer
à titre d'illustration la loi camerounaise n0 2014/028 du 23
décembre 2014 qui réprimande les actes de terrorisme.
* 101 Une lecture des
dispositions constitutionnelles de chaque Etat de la CEMAC peut étayer
ce propos. Cf. Constitution du Cameroun (14 avril 2008), Constitution du Congo
Brazzaville (20 janvier 2002), Constitution du Gabon (révisée par
la Loi n0 13/2003 du 09 aout 2003), Constitution de la Guinée
Equatoriale (17 janvier 1995), la Charte Constitutionnelle de la
République Centrafricaine de 2014, constitution du Tchad (31 mars 1996,
révisée en 2005).
* 102Conseil de
sécurité, Communiqué de presse, CS/2088, 12
janvier 2001.
* 103Voir, notamment,
Hervé Cassan, « L'avenir du Conseil de sécurité :
une question de méthode », in Annuaire
français de relations internationales, n° 1, 2000, pp. 805-816,
spécialement pp. 807-809 et 814-815. Ce nouveau rôle a d'ailleurs
été entériné, dès 1995, par le
Secrétaire général à la cinquantième
année, Supplément de janvier, février et mars 1995
S/1995/1. qui analyse avec minutie le changement intervenu dans les
opérations de maintien de la paix et dans lequel on peut lire : «
Un deuxième changement d'ordre qualitatif tient à l'utilisation
des forces des Nations Unies pour protéger des opérations
humanitaires », § 18.
* 104 Il est à
rappeler que ce document constitue la première réponse
apportée par le secrétaire général à la
commande du Conseil de sécurité réuni le 31 janvier 1992
au niveau des chefs d'Etat ou de gouvernement, lui demandant une étude
et des recommandations sur « le moyen de renforcer la capacité de
l'Organisation des Nations Unies dans les domaines de la diplomatie
préventive, du maintien et du rétablissement de la paix, et sur
la façon d'accroître son efficacité dans le cadre des
dispositions de la Charte », Déclaration du 31 janvier 1992
adoptée par le Sommet du Conseil de sécurité, S/23500, p.
123.
* 105 Agenda pour la paix :
diplomatie préventive, rétablissement de la paix et maintien de
la paix », Rapport du Secrétaire général à
la réunion du Conseil de sécurité (A/47/277-S24111),
17 juin 1992.
* 106 David Lee, «
Étude de cas : Haïti », dans Rob Mc Rae et Don Hubert (dir.),
Sécurité humaine et nouvelle diplomatie : protection des
personnes, promotion de la paix, McGill-Queen's University Press,
Montréal, Kingston, 2002, p.115
* 107S/1998/318
* 108S/1998/883
* 109 Hervé Cassan,
op. cit., pp 814-815.
* 110 Ceci se
vérifie à travers la multiplication de résolutions
spécifiques prises dans le cadre du chapitre VII et touchant la question
de la sécurité, des opérations de secours humanitaires qui
sont menées à l'occasion de conflits armés, par exemple en
Somalie, Résolution 794 (1992) du 3 décembre 1992, en Bosnie,
Résolution 836 (1993) du 4 juin 1993 ou au Kosovo, Résolution
1244 (1999) du 10 juin 1999; la protection des enfants touchés par les
conflits armés à travers les résolutions (1999) du 25
août 1999, 1314 (2000) du 11 août 2000, 1379 (2001) du 20 novembre
2001, 1460 (2003) du 30 janvier 2003, 1539 (2004) du 22 avril 2004 et 1612 du
26 juillet 2005 ; la protection des femmes, Résolution 1325 du 31
octobre 2000, ou des civils en période de conflit armé,
résolutions 1265 du 17 septembre 1999, 1296 du 19 avril 2000.
* 111Amara Essy,
intervention lors de la séance tenue le 29 janvier 2000 sur « la
situation en Afrique », S/PV.4460, document accessible sur le site
www.un.org/french/docs.sc/pvs/pv4460f.pdf,
consulté le 09 février 2015.
* 112Il conviendrait,
toutefois, de préciser que, selon plusieurs diplomates, la Chine et la
Russie ont ainsi refusé de s'exprimer lors de cette réunion du
Conseil, par crainte que celui-ci n'étende ses compétences
à des sujets autrement plus controversés, comme les droits de
l'Homme. «L'avenir dira s'il s'agit ou non d'un
précédent», a commenté Richard Holbrooke
reconnaissant que l'aval de certains pays n'a été obtenu
qu'à la condition que l'exercice ne se répète pas, Voir
Le Temps, 12 janvier 2000.
* 113Al Gore,
vice-président des Etats-Unis, allocution d'ouverture (S/PV.4087). Cette
réunion fut le résultat de la conjugaison de deux faits :
après des années d'indifférence, la question du Sida
était brusquement devenue d'actualité sous l'administration
Clinton, sans que l'on sache d'ailleurs à quoi attribuer cet
intérêt soudain (Voir l'enquête du Washington Post
publié dans ses colonnes le 5 juillet 2000 dénonçant
avec vigueur ce que l'on a pu appeler le « syndrome d'abdication »
tant aux niveaux national qu'international : « The Belated Global Response
to A.I.D.S. in Africa » et « The World ShunnedSigns of Disaster
»
www.washingtonpost.com/ac2/wp-dyn/..),
consulté le 09 février 2015. Il était apparu à M.
Richard Holbrooke, représentant permanent des Etats-Unis aux Nations
Unies, alors que la présidence tournante du Conseil revenait aux
Etats-Unis, la nécessité de proposer comme thème aux
travaux du Conseil de sécurité pour le mois de janvier 2000,
qu'il dénomma « le mois de l'Afrique », d'identifier les
réels problèmes affectant ce continent, afin d'en proposer les
solutions les plus appropriées. M. Holbrooke proposa d'ouvrir les
débats avec la question du Sida, particulièrement aiguë sur
ce continent tout en la reliant avec les autres problèmes
prégnants que sont les violents conflits ethniques et politiques, la
question des réfugiés, la faim, la pauvreté, les
violations des droits de l'Homme, le manque d'éducation et la
marginalisation économique. Il serait, toutefois, à relever qu'en
dépit de l'absence de mesures spécifiques prises par le Conseil
à l'issue de ses travaux, ceux-ci ont contribué à
préparer la prise ultérieurement de certaines décisions
importantes dont la Résolution 1308 du 17 juillet 2000 relative à
la « responsabilité du maintien de la paix et de la
sécurité internationale incombant au Conseil de
sécurité : le VIH/ sida et les opérations internationales
de maintien de la paix ».
* 114Pour les débats
de cette réunion du 10 janvier 2000, voir le document S/PV. 4087. Ce
document est accessible sur le site internet
:http://secap174.un.org/search?q=cache:ylHBxZoNmRE:http://daccessods.
un.org/access.nsf/Get%3FOpen%26DS%3DS/PV.4087%26Lang%3DE+S%2FPV+4087&ie=utf8&site=u-
org&output=xml_no_dtd&client=un_org&access=p&num=10&proxystylesheet=http%3A%2F%2Fwww.un.org
%2Ffrench%2Fsearch%2Fun_org_stylesheetf.xslt&oe=utf8,consulté le 09
février 2015.
* 115A contra, voir les
explications avancées par Pierre-Marie Dupuy. Selon cet auteur, cette
situation ne constitue pas une réelle innovation, mais « un simple
retour à la lettre comme à l'esprit de la Charte». Il
souligne que l'article 1er de la Charte fait expressément le lien entre
le maintien de la paix et la coopération internationale pour
résoudre « les problèmes internationaux d'ordre
économique, social, intellectuel ou humanitaire » et la protection
des droits de l'Homme. Pour cet auteur, il existe dans la Charte deux
conceptions distinctes de la paix internationale ; une dimension
structurelle qui relève de l'Assemblée
générale, du Conseil économique et social et du
Secrétariat Général et qui est destinée à se
réaliser sur le long terme par une coopération entre Etats et
Organisations concernées ; et une dimension sécuritaire
dont la responsabilité relève spécifiquement du
Conseil de sécurité et qui se situe dans l'urgence. P.-M. Dupuy
explique que « c'est la différenciation entre ces deux dimensions
de la paix qui paraît remise en cause », le Conseil de
sécurité intervenant, à présent, dans la
sphère relevant de la dimension structurelle. «
Sécurité collective et organisation de la paix », Revue
Générale de droit International Public, 1993/2, notamment p.
61 et pp. 623-624.
* 116Dans sa
déclaration lors de la séance du 10 janvier 2000, le
secrétaire général, Kofi Annan, définit
lui-même les contours de l'action du Conseil de sécurité et
attribue à celui-ci le « rôle (...) d'empêcher les
conflits, de contribuer à la propagation du sida et d'entraver les
efforts que déploient les autres partenaires pour maîtriser
l'épidémie ». C'est très exactement ce qu'a fait par
la suite le Conseil, se retranchant derrière les termes du mandat que
les organes des Nations Unies ont reçu de la Charte : dans sa
Résolution 1308 du 17 juillet 2000, la première à
évoquer une question de santé publique, s'il encourage les Etats
membres à mettre en oeuvre une action de formation, prévention,
dépistage et traitement, c'est uniquement à l'égard des
personnels participant aux opérations de maintien de la paix. La
résolution ne concerne que de manière indirecte la population,
civile ou militaire, non engagée dans ces opérations. Plus
récemment, après la session extraordinaire de l'Assemblée
générale sur le sida tenue en juin 2001, le Président du
Conseil de sécurité déclare, au nom du Conseil, que
celui-ci « exprime son intention de contribuer dans son domaine de
compétence, à la réalisation des objectifs
énoncés dans la déclaration (...) » Voir la
Déclaration du président du Conseil de sécurité du
28 juin 2001, S/PRST/2001/16. Enfin, lors des débats tenus le 29 janvier
2002 sur l'Afrique, la Vice secrétaire générale, Mme
Louise Fréchette, fait référence au sida en tant que
« facteur qui contribue à la plupart des causes profondes de
conflit, si ce n'est à toutes » mais propose au Conseil « de
se concentrer sur des questions à propos desquelles (...) [il] a des
responsabilités et des possibilités d'action directe » Voir
document S/PV 4460 , accessible sur le site internet :
http://www.un.org/News/Press/docs/2002/SC7282.doc.htm,
consulté le 09 février 2015.
* 117Michèle
Poulain, « Urgence sanitaire et droit international »,
Actualité et Droit International, mars 2002, accessible sur le
site :
http://www.ridi.org/adi/articles/2002/200203pou.htm#_ftn33,
consulté le 15 février 2015.
* 118Voir, entre autres,
Hervé Cassan, op. cit., p. 810 ; Abdelaziz Ben Dhia, « Le
rôle du Secrétaire général des nations Unies en
matière de maintien de la paix et de la sécurité
internationales », in Mélanges Boutros Boutros Ghali,
Bruxelles, Bruylant, 1998, tome 1, pp. 805-816.
* 119Document A/48/935
* 120 Rapport
préparatoire du Sommet du soixantième anniversaire de
l'Organisation des Nations Unies, A/59/2005.
* 121Un monde plus
sûr : notre affaire à tous, Rapport du Groupe de
personnalités de haut niveau sur les menaces, les défis et le
changement, 2 décembre 2004, A/59/565.
* 122La
responsabilité de protéger, Rapport de la Commission
internationale de l'intervention et de la souveraineté des Etats, op.
cit.
* 123 Rapport Brahimi,
A/55/305 - S/2000/8000 du 21 août 2000.
* 124 Voir A/59/2005 du 24
mars 2005, paragraphe. 17
* 125 Ibid., paragraphe
78
* 126« Nous les
Peuples : le rôle des Nations Unies au XXIème siècle
», rapport du Millénaire du Secrétaire
général, 3 avril 2000, A/54/2000, accessible sur le site :
http://www.un.org/french/millenaire/sg/report,consulté
le 21 février 2015.
* 127Voir Taylor Owen,
« A Response to Edward Newman: Conspicuously Absent? Why the
Secretay-General Used Human Security in All but Name», Human Security
- St Antony's International Review (Oxford), november 2005, pp. 37-42.
* 128Voir les Rapports du
Secrétaire Général au Conseil de sécurité
sur la protection des civils en période de conflit armé du 28
novembre 2005, S/2005/740, du 28 mai 2004, S/2004/431, du 26 novembre 2002,
S/2002/1300 et du 8 septembre 1999, S/1999/957 ; mais aussi dans le
Rapport du Secrétaire général au Conseil de
sécurité sur les causes des conflits et la promotion d'une paix
et d'un développement durables en Afrique du 16 avril 1998,
A/52/871-S/1998/318.
* 129Voir les Rapports du
Secrétaire Général sur les enfants et les conflits
armés du, 9 février 2005, S/2005/72, du 30 octobre 2003,
S/2003/1053-A/58/546, S/2003/1053/Corr.1-A/58/546 S/2003/1053/Corr.2-A/58/546,
du 26 novembre 2002, S/2002/1299 et du 7 septembre 2001,
S/2001/852.
* 130Voir les Rapports du
Secrétaire Général sur les femmes, la paix et la
sécurité du 10 octobre 2005, S/2005/636, du 13 octobre2004,
S/2004/814 et du 16 octobre 2002, S/2002/1154.
* 131Voir le Rapport du
Secrétaire Général au Conseil de sécurité
sur la protection des activités d'assistance humanitaire aux
réfugiés et autres personnes touchés par un conflit, 22
septembre 1998, S/1998/883 ; le Rapport du Secrétaire
général sur la question des réfugiés et des
personnes déplacées, 23 mai 2001, S/2001/513.
* 132Voir les Rapports du
Secrétaire Général sur la Prévention des conflits
armés du 12 septembre 2003,
S/2003/888-A/58/365, du 5 novembre 2002,
A/57/588-S/2002/1269 et du 7 juin 2001, S/2001/574.
* 133Voir le Rapport du
Secrétaire Général sur le rétablissement de l'Etat
de droit et l'administration de la justice pendant la période de
transition dans les sociétés en proie à un conflit ou
sortant d'un conflit, 3 août 2004, S/2004/616.
* 134Voir supra.
* 135PNUD, Rapport
Mondial sur le développement humain 2005, « la coopération
internationale à la croisée des chemins. L'aide, le commerce et
la sécurité dans le monde marquée par les
inégalités », Paris, Economica, 2005, accessible sur le
site :
http://hdr.undp.org/reports/global/2005/francais/,
site consulté le 12 mars 2015.
* 136PNUD, Rapport
Mondial sur le développement humain 2005, « la coopération
internationale à la croisée des chemins. L'aide, le commerce et
la sécurité dans le monde marquée par les
inégalités », Paris, Economica, 2005, op. cit., p.
164
* 137Idem.
* 138Ibid., p. 180.
* 139Voir,
http://www.aidh.org/drtsoblig/goldstone.htm,
consulté le 23 mars 2015.
* 140Déclaration des
devoirs et responsabilité de l'homme, document accessible sur le site :
http://www.aidh.org/drtsoblig/goldstone.htm,
consulté le 23 mars 2015.
* 141Voir,
http://www.Unesco.org/securipax/secpax.htm,
consulté le 27 mars 2015.
* 142Voir,
http://www.Unesco.org/securipax/secpax.htm,
Op.cit., consulté le 27 mars 2015.
* 143Voir,
http://www.Unesco.org/securipax/objectifs.htm,
consulté le 27 mars 2015.
* 144Voir, Peace, Human
Security and Conflict Prevention in Africa, Proceedings
of the UNESCO-ISS Expert Meeting held in Pretoria, South Africa, 23-24
July 2001, Pretoria, Institute for Security Studies (ISS), 2001, p.vi;
http://unesdoc.Unesco.org/images/0012/001249/124996e.pdf#xml=http://unesdoc.Unesco.org/ulis/cgibin/ulis.pl?database=ged&set=3CA97AA1_3_161&hits_rec=3&hits_lng=eng,
consulté le 27 mars 2015.
* 145Organisations des
Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture,
Stratégie à moyen terme 2002-2007 : Contribuer à la
paix et au développement humain à l'ère de la
mondialisation par l'éducation, les sciences, la culture et la
communication, 2002, doc. 31C/4, accessible sur le site :
http://unesdoc.Unesco.org/images/0012/001254/125434f.pdf,
consulté le 27 mars 2015.
* 146Ibid., paragraphe
5.
* 147Organisations des
Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture,
Stratégie à moyen terme 2002-2007 : Contribuer à la
paix et au développement humain à l'ère de la
mondialisation par l'éducation, les sciences, la culture et la
communication, 2002,op. cit., paragraphe 29.
* 148Ibid., paraphe 93 et
suiv.
* 149
www.humansecurity-chs.org,
consulté le 22 avril 2015.
* 150
www.humansecurity-chs.org/abhs/index.html,
consulté le 22 avril 2015.
* 151Mémoire
online
* 152Voir, Deepa Narayan,
Robert Chambers, Meera K. Shah, Patti Petesch,, Voices of the Poor; Crying
out for Change, Oxford, Oxford University Press, 2000, document accessible
sur le site: http://wwwwds.
worldbank.org/servlet/WDSContentServer/WDSP/IB/2001/04/07/000094946_01032805491162/Rendered/P
DF/multi0page.pdf, consulté le 27 janvier 2015.
* 153Voir, le cas de
Madagascar à titre d'illustration, Mireille Razafin drakoto et
François Roubaud, « Pensent-ils différemment la `voix
des pauvres' à travers les enquêtes statistiques »,
Document de travail du DIAL,DT/2001/13; Voir aussi, Javier Herrera, Mireille
Razafin drakoto et François Roubaud « Governance, Democracy and
Poverty Reduction: Lessons drawn from house hold surveys in sub-Saharan Africa
and Latin America », Document de travail DIAL, Octobre 2005,
DT/2005-12.
* 154Voir Deepa Narayan et
al., op. cit., notamment pp. 159-160.
* 155Ibid , notamment, pp.
22-37 et 151-177.
* 156 CSSDCA:
http://www.iss.co.za/AF/RegOrg/unity_to_union/pdf
s/oau/cssdca.pdf. consulté le 17 mai 2015.
* 157Vanessa Kent, Mark
Malan, «The African Standby Force. Progress and Prospects, African
Security Review, n° 12, 2003, p. 3.
* 158 Colloque
international sur le thème : « forces de
défense et de sécurité au coeur de la
sécurité humaine », DAKAR du 08-11 novembre 2010,
op. cit, pp. 105-107.
* 159Comme l'indique l'art4
de la Charte africaine que « la personne humaine est inviolable. Tout
être humain a droit au respect de sa vie et à
l'intégrité physique et morale de sa personne : nul ne peut
être prive arbitrairement de ce droit »
* 160L'idée de
fusionner la Cour africaine des droits de l'Homme et des peuples avec la Cour
de justice (organe judiciaire de l'Union africaine, prévu dans son Acte
constitutif, chargé de juger la conformité des actes des Etats
membres avec les Traités et décisions de l'Union africaine) avait
été évoquée pour la première fois lors des
négociations sur le projet de Protocole de la Cour de justice en avril
et juin 2003. Parmi les arguments avancés en faveur d'une cour
fusionnée, se trouvait celle de l'insuffisance des ressources humaines
et financières pour faire fonctionner les deux instances. Le fait que
les deux avaient la compétence pour examiner les plaintes relatives aux
droits de l'Homme (la Cour de justice est compétente pour
connaître de l'application de l'Acte constitutif de l'UA qui comprend des
dispositions sur le respect des droits de l'Homme) constituait un argument
supplémentaire pour leur fusion.
* 161 FIDH, guide Cour
Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples vers la Cour Africaine de
Justice et des Droits de l'Homme, paris, avril 2010, p 165
* 162 Idem, p 165
* 163 Metou Brusil
Miranda, « Lutte contre Boko Haram : le temps d'une action
collective » in Revue de l'actualité juridique internationale
Sentinelle, Bulletins n0 420 a 423 du mois de février
2015, p8.
* 164La
11ème Conférence qui s'est tenue à Brazzaville
en janvier 2004, a avalisé les ratifications suffisantes pour
l'entrée en vigueur du Protocole y relatif.
* 165En janvier 2000, le
Gabon a organisé un exercice régional de maintien de l'ordre
«Gabon 2000» dans le but d'augmenter les capacités des Etats
membres dans le champ du maintien de la paix et de la prévention des
conflits. Cet exercice représente une application du concept
français RECAMP.
* 166CSSDCA :
http://www.iss.co.za/AF/RegOrg/unity_to_union/pdfs/oau/cssdca.pdf.,
consulté le 22 avril 2015.
* 167Voir
http://www.iss.co.za/AF/RegOrg/unity_to_union/pdfs/oau/hog/10HoGAssembly2000.pdf.,
consulté le 22 avril 2015.
* 168 Le Nouveau
partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD, acronyme de New
Partnership for Africa's Development ) est un projet de développement
initié par plusieurs chefs d'États africains dont le Sud-Africain
Thabo Mbeki , l' Algérien Abdelaziz Bouteflika, le
Sénégalais Abdoulaye Wade, le Nigérian Olusegun Obasanjo,
et l' Égyptien Hosni Moubarak .
Il faut savoir que le NEPAD provient de la fusion de deux
autres plans proposés pour l'Afrique : le Plan Oméga et le
Millenium African Plan ou Plan MAP. Ceux-ci, apparus au cours de l'année
2000, cherchaient à pallier le retard immense qu'avait pris l'Afrique en
matière de développement sur la scène internationale.
L'Afrique était en effet le seul continent dont le développement
et la présence internationale régressent. C'est pour cela que le
Président sénégalais Abdoulaye Wade proposa en janvier
2001, au Sommet France - Afrique de Yaoundé, le Plan Oméga.
Celui-ci visait à "résorber l'écart entre pays
développés et pays sous-développés par des
investissements massifs d'origine externe, coordonnés à
l'échelle continentale, pour poser les bases du développement du
continent africain". De leurs côtés, le Président
algérien Abdelaziz Bouteflika, le Président nigérian
Olusegun Obasanjo et le Président d'Afrique du Sud Thabo Mbeki
proposèrent le plan MAP, qui tentait principalement d'incorporer
l'Afrique au sein des actions mondiales. C'est en juillet 2001, au Sommet des
Chefs d'État de Lusaka, que ces deux plans fusionnèrent sous le
nom de NEPAD. Le NEPAD n'est pas une institution complètement autonome.
C'est avant tout un projet, et ce projet est sous la tutelle de l'Union
africaine. Il est l'un de ses programmes. Son ultime but est de combler le
fossé séparant l'Afrique du reste du monde.
Depuis sa création, la place du NEPAD au sein de
l'Union Africaine est sujette à controverse : le projet ne fait
initialement pas partie du programme de l'Union Africaine. De plus, l'Afrique
du Sud y joue un rôle démesuré [réf.
nécessaire] (le Secrétariat du Nepad est établi à
Midrand). Cependant, les derniers Sommets de l'Union africaine aboutissent
à une plus grande intégration du projet NEPAD : en mars 2007, le
Sommet d'Algérie permet la fusion du NEPAD à l'UA. En 2008 au
Sénégal, les présidents des 5 principaux États
membres du NEPAD se réunissent (le Sud-Africain Mbeki, le
Sénégalais Wade, l'Algérien Bouteflika, l'Égyptien
Moubarak et le Nigérian Yar'Adua) afin de préparer le rapport sur
les progrès du NEPAD à présenter au prochain sommet de
l'UA.
* 169Lors de la
97ème session ordinaire des Ambassadeurs de l'organe central du
Mécanisme pour la prévention, la gestion et la résolution
des conflits, à Addis-Abéba en Ethiopie, le 30 janvier 2004. Le
Conseil de Paix et de sécurité sera formellement mis en place fin
2004. Les premières élections au Conseil de Paix et de
Sécurité se sont tenues en mars 2004 sur la base de droits
égaux, d'une représentation régionale égale et sur
le principe d'une rotation des élus.
* 170Les 53 Etats membres
de l'Union africaine ont approuvé en février 2004 la
création d'une force militaire d'appoint, prête à
intervenir pour prévenir l'éruption de guerres civiles ou la
perpétration de génocides. Cette force doit être
composée de troupes des membres-clés de l'Union Africaine et
opérera sous la direction du Conseil de paix et de
sécurité de l'UA. Un président africain l'a décrite
comme une réponse collective aux menaces, internes comme externes,
partout sur le continent. La force d'intervention sera constituée de 15
000 soldats, divisée en cinq brigades régionales d'ici à
2005, et étendue à l'ensemble du continent d'ici à 2010.
Elle s'appuiera sur les capacités régionales existantes,
notamment du Kenya, d'Afrique du Sud, d'Égypte et du Nigeria. Les
modalités de sa mise en oeuvre en Afrique de l'Ouest restent à
déterminer. Pour plus d'informations, voir V. Kent, M. Malan, (2003)
«The African Standby Force. Progress and Prospects», African
Security Review 12, 3.
* 171«Report of the
4th Meeting of African Chiefs of Defence Staff and Experts on the Establishment
of the African Standby Force and the Common African Defence and Security
Policy», Addis-Abéba, 17 janvier 2004.
* 172L'évolution des
relations entre le Conseil de paix et de sécurité de l'UA et les
mécanismes régionaux de paix et de sécurité rend
plus difficile pour les donateurs de choisir les destinataires de leurs fonds.
Par exemple, l'UE a versé, il y a quelques années, 250 millions
d'euros à l'UA pour renforcer ses capacités de construction de la
paix, dans l'idée que l'UA redistribuerait une partie de cette somme
parmi les mécanismes régionaux de paix et de
sécurité.
* 173 CEEAC :
Communauté Economique des Etats d'Afrique Centrale,
www.ceeac.int., consulté le 24
avril 2015.
* 174 Karim Hussein, Donata
Gnisci et Julia Wanjiru, sécurité et sécurité
humaine : présentation des concepts et des initiatives. Quelles
conséquences pour l'Afrique de l'Ouest ?, paris, décembre
2004, pp 24-27.
* 175 L'intervention de la
FOMUC en Centrafrique a débuté le 2 octobre 2002 et a pris fin le
30 juin 2007. Elle a été précédée par la
MINURCAT, tandis que la FOMAC et la MICOPAX lui ont succédé. Voir
Jocelyn Coulon, Dictionnaire mondial des opérations de paix.
1948-2011, Réseau francophone de recherche sur les
Opérations de paix (ROP), Athena Editions, 2012.
* 176 Il s'agit de la
CEDEAO, la CEEAC, la SADC, le COMESA, l'EAC, la CENSAD, l'UMA et l'IGAD. Pour
plus d'informations sur les Communautés économiques
régionales et l'Architecture de paix et de sécurité de
l'Union africaine, voir Michel Luntumbue, APSA : contours et défis d'une
Afrique de la défense, Note d'Analyse du GRIP, 15 janvier 2014,
Bruxelles.
* 177 Le Rwanda s'est
retiré de l'organisation en 1997 et l'Angola l'a intégrée
en 1999.
* 178 Le Congo-Brazzaville
a connu une guerre civile en plusieurs séquences entre 1993 et 1997. En
RCA, s'alternent régulièrement coups d'État, rebellions
armées et conflits communautaires dont la récente de 2013. Au
Tchad, depuis la prise de pouvoir d'Idriss Déby Itno en 1990, le pays a
connu plusieurs rebellions armées (à dimension régionale
impliquant notamment le Soudan et la RCA) et des tentatives de coups
d'État. L'Angola et le Burundi ont connu une guerre civile,
respectivement jusqu'en 2002 et 2006. La RDC n'est pas pacifiée sur son
flanc Est, malgré le déploiement d'une mission onusienne depuis
1999.
* 179 Présentation
de la CEEAC tirée sur la page internet de l'Organisation, le 24 avril
2015.
* 180 Banque africaine de
développement (BAD), Revue thématique trimestrielle d'Afrique
centrale, N° 1, mars 2013.
* 181 La France pour les
cinq pays issus de l'ancienne Afrique équatoriale française
(Cameroun, Congo-Brazzaville, Gabon, RCA et Tchad) ; la Belgique (RDC et
Burundi), l'Espagne (Guinée équatoriale), le Portugal (Sao
Tome-et Principe) et la Grande-Bretagne (nord-Cameroun).
* 182 La production
pétrolière sera effective dans ce pays qui dispose d'un potentiel
important, d'ici 2016. Banque Africaine de Développement (BAD), Sao
Tome-et-principe, Perspectives économiques en Afrique, 2014.
* 183 Classement
décroissant en dollars tiré des données pour 2012 de la
Banque mondiale : Guinée équatoriale (13 560), Gabon (10
040), Angola (4580), Congo-Brazzaville (2550), Sao Tome-et-principe (1310),
Cameroun (1170), Tchad (770), RCA (483), Burundi (240), RDC (230).
* 184 Cathérine
Guicherd, L'investissement de l'UE dans la sécurité en
Afrique centrale : un pari risqué, Occasionnal pape
rn° 95, Institut d'Études de sécurité de l'Union
européenne, avril 2012.
* 185 International Crisis
Group (ICG), Mettre en oeuvre l'Architecture de paix et de
sécurité : l'Afrique centrale, Rapport Afrique n° 181,
novembre 2011.
* 186 La
problématique de la sécurité maritime dans le golfe de
Guinée a fait l'objet d'une Note d'Analyse spécifique
intitulée « Sûreté et sécurité maritimes
dans l'espace CEEAC : enjeux et perspectives » (note n° 7 du 25 avril
2014).
* 187 Le gouvernement
burundais exige la fermeture de ce bureau qui nuirait à l'image du pays
et dont la présence ne se justifierait plus, en raison de la fin des
hostilités depuis 2006. À cette requête, l'ONU et des
organisations de la société civile locale semblent opposer un
désaccord. Voir « Au Burundi, le gouvernement demande la fermeture
du Bureau de l'ONU », RFI, 8 novembre 2013 ; « L'OAG plaide
en faveur du renouvellement du mandat du BNUB », Coalition de la
société civile pour le monitoring électoral (COSOME), 29
janvier 2014.
* 188 Groupe de recherche
et d'information sur la paix, « Architecture et contexte
sécuritaire de l'espace CEMAC-CEEAC », note n0 5,
25 février 2014, pp 4-6.
* 189Voir
www.my.emb-japan.go.jp/EN/Economic/GGP.htm.,
consulté le 22 mars 2015.La « sécurité humaine
», dont on parle davantage, est devenu un nouveau point de vue dans le
contexte de l'initiative japonaise de la coopération vis-à-vis de
l'Afrique. En effet, il existe de diverses menaces contre la vie et la
dignité humaine, à savoir le flux des réfugiés
nés du conflit, la propagation des maladies infectieuses dans le
contexte de la mondialisation, entre autres. La pierre philosophale de la
sécurité humaine est de protéger des peuples contre ces
menaces et d'augmenter la capacité des individus et des
communautés de faire face aux problèmes. Le Japon a fondé,
en mars 1999, un « Fonds fiduciaire pour la sécurité humaine
» au sein des Nations Unies dans le but de soutenir les projets des
organisations relevant des Nations Unies qui s'emploient à
éliminer les diverses menaces comme les mines, les problèmes de
réfugiés, les maladies infectieuses (sida et autres). A cet
effet, le Japon a déjà déboursé environ 19 millions
de dollars à destination de l'Afrique (jusqu' en août 2003).
En Afrique, le besoin se fait sentir davantage de
réaliser la « Sécurité humaine » de façon
soutenue tant dans le contexte du conflit que celui du développement.
Surtout dans les pays africains qui viennent de sortir des conflits, il est
important de reconstruire des communautés détruites par les
conflits militaires et de bâtir une nouvelle société, en
unissant toutes les forces et sagesses tout au long du processus
commençant par l'aide humanitaire, la reconstruction, jusqu'au
développement. Par exemple en Sierra Leone, le retour à la
société des soldats démobilisés constitue un
problème sérieux après la fin des conflits. Il est
important que les anciens combattants soient acceptés par leur
communauté d'origine, reçoivent une formation professionnelle et
rétablissent leur vie tout en contribuant à la
société. Condition nécessaire pour faire naître de
nouveau la confiance mutuelle du peuple perdue à cause des conflits pour
reconstruire le pays. Le Japon a déboursé environ 3,09 millions
de dollars au total à travers le « Fonds pour la
sécurité humaine » pour soutenir, entre autres, les
programmes du PNUD sur la formation professionnelle des anciens soldats en
collaboration avec les communautés locales. Ce soutien est hautement
apprécié sur le terrain. La sécurité humaine, qui
focalise son attention sur chaque être humain et sur sa communauté
dans laquelle il vit, est ainsi un des éléments importants qui
caractérisent la coopération japonaise vis-à vis de
l'Afrique.
* 190Politique
étrangère du Canada pour la sécurité humaine,
2002, A l'abri de la peur :
www.humansecurity.gc.ca.,
consulté le 24 avril 2015.
* 191 Initiative
africaine pour la sécurité humaine :
www.africanreview.org.,
consulté le 24 avril 2015.
* 192 GFN-SSR, 2003,
Security Sector Reform Moving the Agenda Forward.
* 193 Réseau de
sécurité humaine :
www.humansecuritynetwork.org.,
consulté le 24 avril 2015.
* 194 Programme sur la
politique humanitaire et la recherche sur les conflits de l'Université
de Harvard :
www.hsph.harvard.edu/hpcr/human_security.htm.,
consulté le 24 avril 2015.
* 195L'Afrique du Sud
participe en tant qu'observateur. Les autres membres du réseau sont
l'Autriche, le Canada, le Chili, la Grèce, l'Irlande, la Jordanie, le
Mali, la Norvège, les Pays-Bas, la Slovénie, la Suisse et la
Thaïlande.
* 196Message de la
Présidence, www.humansecuritynetwork.org/docs/mali_priorities-e.pdf.
* 197 Karim Hussein, Donata
Gnisci et Julia Wanjiru, sécurité et sécurité
humaine : présentation des concepts et des initiatives Quelles
conséquences pour l'Afrique de l'Ouest ?, paris,
décembre 2004, pp 22-23.
* 198À l'initiative
de la France en 1975 pour faire face au premier choc pétrolier, le G8
est un groupe informel d'économies avancées qui se réunit
une fois par an lors d'un Sommet des Chefs d'État et de gouvernement. Il
a essentiellement un rôle d'orientation et d'impulsion politiques.
Les membres du G8 sont la France, les États-Unis, le
Royaume-Uni, la Russie, l'Allemagne, le Japon, l'Italie et le Canada.
Composé de six membres à sa création en 1975, puis de sept
avec le Canada en 1976, le groupe est devenu le G8 avec l'inclusion progressive
de la Russie à partir de 1998. L'Union européenne (à
l'époque la CEE) est associée depuis 1977. Les membres du G8
représentent 15% de la population mondiale, 65% du PIB, les deux tiers
du commerce international.
Les membres du G8 s'efforcent d'identifier ensemble des
mesures à prendre, là où ils peuvent faire la
différence, sur les grandes questions touchant aux enjeux politiques de
la sécurité et de la mondialisation. Sans personnalité
juridique, ni secrétariat permanent, le G8 n'est pas une institution
internationale et ne prend pas de mesures à caractère
obligatoire.
Le G8 a été, au cours des trente
dernières années, la principale enceinte d'orientation et
d'impulsion au plan international dans des domaines de plus en larges au fil du
temps : économie dès l'origine, mais aussi développement,
paix et sécurité, environnement et changement climatique. Il a
permis la mise en place d'un cadre collectif de régulation de la
mondialisation.
Depuis le Sommet de Pittsburgh en septembre 2009, qui a
marqué une étape majeure dans la réforme de la gouvernance
mondiale en faisant du G20 le « principal forum de coopération
économique internationale » afin de refléter les nouveaux
équilibres mondiaux et le rôle croissant des pays
émergents, le G8 redéfinit son rôle.
Le « nouveau G8 » se recentre sur les enjeux
géopolitiques et de sécurité, sur le partenariat avec
l'Afrique, dans sa double dimension politique et économique, et sur la
discussion des sujets d'intérêt commun aux pays du G8, qui sont
confrontés à des défis propres.
Sa valeur ajoutée réside dans son
efficacité, fondée sur son caractère direct et informel,
la tradition de travail en commun et une volonté partagée par ses
membres d'assumer leurs responsabilités.
* 199Commission for Africa,
2004a, « A chance to move from rhetoric to action »,
Communiqué de presse de la Commission économique pour l'Afrique
des Nations unies,
www.uneca.org., consulté le 11
mai 2015.
* 200Joseph Vincent Ntuda
Ebodé, « insécurité transfrontalière dans
la zone RCA-Tchad-Cameroun et l'initiative tripartite » in Terrorisme
et piraterie : De nouveaux enjeux sécuritaires en Afrique Centrale,
Yaoundé, mars 2010, pp 155-157.
* 201A. Sesay souligne qu'
« un aspect de la sécurité doit être la
capacité d'une société à exercer un contrôle
sur sa propre destinée », D. Henk, African views and
outside actors,
www.uz.ac.zw/units/cds/occassional/paper1/views.html.,
consulté le 05 février 2015.
* 202
www.wanep.org., consulté le 05
février 2015.
* 203D'autres exemples
incluent l'organisation African Security Dialogue and Research (
www.africansecurity.org),basée
à Accra, Ghana, et le Centre pour la Démocratie et le
Développement (www.cdd.org.uk), basé à Lagos et à
Londres, ces deux institutions mènent des recherches extensives sur les
questions de sécurité dans la région et font partie d'un
réseau en expansion d'analystes et de praticiens de la
sécurité travaillant en étroite collaboration avec les
gouvernements pour influer sur les politiques des États en
matière de sécurité.
* 204Rapport Mondial sur le
Développement Humain, 1994.
* 205Document final du
Sommet mondial de 2005 (résolution 60/1, Assemblée
générale des Nations unies), parr.143.
* 206Rapport du
Secrétaire général des Nations unies sur la
Sécurité Humaine, 8 mars 2010. A/64/701.
* 207Malgré leur
gravité et leur étendue, les cas enregistrés de violence
contre les femmes ne reflètent pas la réalité dans la sous
région CEMAC ; ils se réduisent aux cas observés ou
dénoncés.
De nombreux cas échappent aux études faites
à ce sujet. À cela s'ajoutent certaines formes de violence qui
passent sous silence et qui ne sont pas dénoncées, comme par
exemple les cas d'injure et de violence verbale que les femmes éprouvent
quelque gêne à déclarer.
Certains spécialistes classent la violence qui menace
la femme en deux types : la violence directe et la violence
indirecte. La violence directe comprend toutes les formes de
préjudice. Exemples : les coups, le viol, l'homicide et d'autres
pratiques qui causent un dommage corporel à la femme. L'abus sexuel, qui
va du harcèlement au viol, fait partie de ce type. Bien que les cas de
violence sexuelle contre la femme dans la région CEMAC se multiplient,
ils restent dissimulés, car en parler est considéré, au
niveau social, comme un déshonneur pour la femme victime et sa
famille.
Quant à la violence indirecte, elle renvoie à la
manière dont les institutions et l'héritage socioculturel
prédominants - y compris valeurs, coutumes et lois - pratiquent
activement la discrimination contre la femme. La violence verbale peut
être incluse dans les formes de violence indirecte, car elle est le
résultat de cette discrimination qui permet aux hommes d'exercer la
violence contre les femmes.
Les femmes mariées souffrent de la violence verbale
lorsque la relation conjugale traverse des perturbations ou lorsque le mari se
défoule de ses frustrations et de ses problèmes sur des personnes
plus faibles que lui (telles que son épouse, sa fille et sa soeur).
Pour d'autres spécialistes le spectre de la violence
inclut également la violence sociale. Ce dernier type compte la
restriction de l'intégration sociale des femmes qu'on prive d'exercer
leur rôle dans la communauté, ou le refus de reconnaître les
droits sociaux et personnels de l'épouse pour la réduire à
assouvir les penchants affectifs et intellectuels de son époux. Cela
nuit sûrement au respect de soi, au développement
émotionnel, à la santé psychique, à la
liberté et à l'intégration sociale des femmes.
La femme est confrontée à ce genre de violence
sociale lorsque la famille se met à la harceler, à l'assujettir,
à l'empêcher de quitter la maison sans permission, à la
marier sans son consentement, à rejeter son opinion sur des questions
qui touchent sa vie et son avenir.
Le divorce arbitraire est à son tour une forme de
violence sociale contre la femme. Par exemple, un mari peut répudier sa
femme à son insu ou pour des raisons qui ne sont pas permises dans la
tradition.
La violence relative à la santé est une autre
forme de violence sociale dont souffrent de nombreuses femmes. Obliger la femme
à vivre dans des situations inadéquates, la priver d'une
protection sanitaire convenable ou ignorer ses besoins en termes de
prévention dans le domaine de la procréation - comme
l'organisation des périodes de contraception, la limitation du nombre de
naissances - contribue à détruire sa santé et à
raccourcir sa vie. Dans la culture musulmane, les gens ont tendance à
multiplier la descendance. Il est vrai que les conséquences d'une telle
attitude ne constituent pas vraiment une forme de violence organisée
contre la femme, mais elles illustrent une partie des préjudices que
l'héritage socioculturel porte à la femme. L'essentiel ici est de
voir si le désir de faire un grand nombre d'enfants est partagé
par les époux et si cela ne porte pas atteinte à la santé
physique de la femme.
Enfin, la violence économique constitue une
autre forme de violence visant souvent les femmes. Les exemples vont de la
privation de la femme de son héritage à la mainmise sur ses
ressources économiques. Parfois le mari oblige sa femme salariée
à lui céder son salaire sous prétexte de contribuer au
budget du foyer et d'assurer les besoins de la famille. À ce titre, les
biens et le revenu de la femme sont confisqués sans raison.
* 208UNICEF 2009a. La
mutilation génitale féminine « est une violation
fondamentale des droits des filles. C'est une pratique discriminatoire
contraire aux droits à l'égalité des chances, à la
santé, au droit de ne pas être exposé à la violence,
aux blessures, aux sévices, à la torture et aux traitements
cruels, inhumains ou dégradants, au droit à la protection contre
les pratiques traditionnelles préjudiciables à la santé,
et au droit de faire librement des choix en matière de reproduction. Ces
droits sont protégés en droit international ».
* 209Digest de l'UNICEF
n.7, « Le mariage précoce » du mars 2001, p.4
* 210 idem
* 211ONU - Rapport du
rapporteur spécial de la violence contre les femmes, ses causes et ses
conséquences, 2008m.
* 212OMS 2008a
* 213OMS 1997
* 214
www.france24.com, consulté
le 29 mai 2015.
* 215À voir sur
France 24 : le reportage de Tatina Mossot, prix Ricardo Ortega pour la
couverture radio et télévisée de l'ONU : "Centrafrique, le
convoi de l'espoir"
* 216 Selon le Rapport du
Secrétaire General de l'ONU sur la situation en République
Centrafricaine, S/2014/857
* 217
http://www.lemonde.fr/afrique/article/2015/05/15/plus-de-350-enfants-soldats-liberes-en-centrafrique_4634269_3212.html#1vD05ED8b8f8l6CL.99,
consulté le 30 juin2015
* 218 Le Cameroun, qui
continue d'appliquer une politique d'ouverture des frontières à
l'égard des demandeurs d'asile, est signataire de tous les grands
traités sur les réfugiés, dont la Convention de 1951 et la
Convention de l'OUA de 1969. En outre, le Cameroun a adopté en juillet
2005 une loi définissant le cadre juridique de protection des
réfugiés, entrée en vigueur en novembre 2011.
La région étant en proie à une
instabilité persistante, le Cameroun continue de recevoir des
réfugiés et des demandeurs d'asile provenant de pays limitrophes,
principalement de la République Centrafricaine (RCA) et du
Nigéria. En août 2014, le Cameroun offrait l'hospitalité
à 240 000 personnes relevant de la compétence du HCR.
C'est le Cameroun qui accueille le plus grand nombre de
réfugiés centrafricains. La plupart d'entre eux sont
installés dans au moins 314 sites et villages, dispersés dans les
régions de l'Est et de l'Adamaoua. La longueur de la frontière
centrafricaine, qui présente plus de 30 points d'entrée et
délimite une zone opérationnelle de 50 000 kilomètres
carrés, rend le travail des acteurs humanitaires opérant sur le
terrain particulièrement difficile.
Du fait de la crise au Nigéria, le Cameroun
connaît un afflux de réfugiés nigérians depuis mai
2013. La situation sécuritaire tendue qui règne à la
frontière, notamment les incursions incessantes de groupes armés
en provenance du Nigéria sur le territoire camerounais, expose la
population à de graves dangers, tels que des violences, des vols ou des
enlèvements ciblés.
Le Gouvernement accorde protection et asile aux personnes qui
relèvent de la compétence du HCR et a alloué des terrains
pour sept sites de réfugiés dans les régions de l'Est et
de l'Adamaoua, ainsi que pour le camp de Minawao, situé dans la
région de l'Extrême-Nord. Les autorités fournissent
également des escortes armées pour les réfugiés et
les acteurs humanitaires dans les zones opérationnelles, et facilitent
l'accès des réfugiés aux écoles et aux centres de
santé locaux, avec l'appui du HCR.
* 219
www.hcr.org site consulte le 30 juin
2015 à 16h23mn
* 220 L'indice GINI est un
chiffre entre 0 et 1. Il mesure le degré d'inégalité dans
une société donnée. Le chiffre 0 représente le
sommet de l'égalité dans la répartition du revenu, alors
que le chiffre 1 indique la parfaite inégalité.
* 221 Voir Julie
Lévesque Article publié initialement en anglais le 14
février 2015 :
Is
Boko Haram a CIA Covert Op to Divide and Conquer Africa?
* 222 Voir PNUD (2011a)
pour plus de détails.
* 223 Idem.
* 224La Stratégie
internationale des Nations Unies de prévention des catastrophes
définit la résilience comme « la capacité
d'un système, d'une communauté ou d'une société
exposés à un danger à résister, absorber, s'adapter
et se remettre des effets de celui-ci d'une manière rapide et efficace,
y compris par la préservation et le rétablissement de ses
structures et fonctions de base essentielles » (Bureau des Nations Unies
pour la réduction des risques de catastrophe 2009).
* 225Daniell et Vervaeck
2012.
* 226GIEC 2012.
* 227Chaque groupe
d'âge dans une population a différents besoins et se comporte
différemment. Les jeunes gens (âgés entre 0 et 14 ans)
requièrent des investissements en santé et en éducation.
Les adultes en âge de travailler (âgés de 15 à 64
ans) nécessitent des emplois et une infrastructure financière
permettant de soutenir la production et l'épargne. Les personnes
âgées (de 65 ans et plus) ont besoin de soins médicaux et
d'une retraite. Par conséquent, la pyramide des âges d'un pays
modifie les défis et les perspectives.
* 228Avec moins d'enfants
à charge, les parents investissent davantage dans l'éducation de
leurs enfants (Becker, Murphy et autres 1990 ; Galor 2006), mettent plus
d'argent de côté pour leur retraite (Bloom, Canning et autres
2003), et les femmes sont de plus en plus présentes sur le marché
du travail formel (Bloom et autres 2009). Par conséquent, la croissance
économique s'accélère, récoltant ce qui a
été surnommé le « dividende démographique
» (Bloom, Canning et Sevilla 2003).
* 229Un taux de
dépendance bas peut générer un dividende
démographique, puisque l'augmentation de la population active peut
stimuler la croissance économique et les investissements, compte tenu de
la faible demande en dépenses de la part des personnes
dépendantes. (Voir Abdurazakov, Minsat et Pineda [2013] pour une analyse
détaillée des tendances démographiques fondée sur
des projections réalisées par Lutz et K.C. 2013.)
Néanmoins, les pays peuvent récolter les fruits de ces dividendes
à condition qu'ils fournissent un emploi productif au grand nombre de
nouveaux arrivants sur le marché du travail.
* 230 Rapport sur le
développement humain 2013
* 231 Voir la France et son
programme RECAMP
* 232 Nous voulons par
là parler des Etats de la CEMAC qui ont une ouverture à la mer,
en particulier le Cameroun, le Congo Brazzaville, la Guinée Equatoriale
et le Gabon.
* 233 Rapport national sur
le développement humain en RCA, PNUD, 2008, Op. Cit.,p19.
* 234 Les écrits
doctrinaux sont présentés par types et par ordre
alphabétique du nom de leurs auteurs.
* 235 Les textes juridiques
sont présentés selon leur importance au sein de la
hiérarchie des normes et à égale importance selon un ordre
chronologique croissant.
* 236 Les textes de Droit
international sont ceux auxquels les pays de la CEMAC ont ratifié.
* 237 Les textes de
portée régionale sont ceux ratifiés par les pays membre de
la CEMAC
* 238 Ces tableaux
statistiques sont réalisés par l'auteur de ce présent
Mémoire à base des données fournies par les tableaux
statistiques du Rapport sur le développement humain 2014. Seules les
données des Etats de la CEMAC et celles du monde sont
présentées dans ces tableaux statistiques.
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