FACULTE DE DROIT ET SCIENCES POLITIQUES DE L'UNIVERSITE
DE NANTES
& AGENCE UNIVERSITAIRE DE LA
FRANCOPHONIE
????
ANNEE UNIVERSITAIRE 2015-2016
????
Les mécanismes africains de prévention, de
gestion et de règlement des conflits et la protection des populations
civiles dans les conflits armés.
Thème
MEMOIRE DE RECHERCHE
MASTER 2 SPECIALITE DROIT INTERNATIONAL ET EUROPEEN
DES DROITS FONDAMENTAUX
Présenté par:
Gautier TONONGBE
Tuteur:
Professeur Alain-Guy T. SIPOWO
Chercheur Postdoctoral
Centre sur les Droits de la Personne et le Pluralisme
Juridique
Faculté de Droit, Université McGill (Canada)
L'UNIVERSITE DE NANTES N'ENTEND DONNER AUCUNE
APPROBATION NI IMPROBATION AUX OPINIONS EMISES
DANS LES MEMOIRES.
CES OPINIONS DOIVENT ETRE
CONSIDEREES COMME PROPRES A LEURS AUTEURS
REMERCIEMENTS
Je tiens particulièrement à exprimer ma profonde
gratitude à l'endroit du Professeur Alain-Guy T.
SIPOWO. Ses encouragements, son entière
disponibilité et ses conseils avisés ont été
déterminants dans la réalisation du présent
mémoire.
Il est de coutume, que les personnes qui agissent dans
l'ombre, fassent rarement l'objet d'éloges pour leurs contributions
à la réussite d'un travail. Je voudrais donc exprimer mes
sincères remerciements aux autorités de
l'Université de Nantes en général, et en
particulier au Professeur Patrick CHAUMETTE, au
corps Enseignant et à toute l'équipe de
ce Master 2 qui n'ont ménagé aucun effort pour nous accompagner
tout le long de cette aventure. Monsieur Julien PETIT
mérite une mention spéciale pour son esprit d'ouverture et sa
diligence à répondre à nos attentes.
Je voudrais aussi exprimer toute ma reconnaissance à
l'égard de mon père Sylvain C.
TONONGBE, ma mère, Félicité A.
NASSOU, et mes soeurs, Clara, Estelle et Hermine
TONONGBE. Aucun mot ne pourrait exprimer ma profonde gratitude
à chacun de vous. Vos soutiens émotionnels, vos encouragements
m'ont guidé le long de cette recherche.
Il y a un certain nombre de personnes qui, pour toutes les
bonnes raisons, méritent qu'une ligne leur soit consacréedans ces
remerciements. Je tiens à remercier Elie C.
ADJOGOU, Ferdinando C. R. GBEDO et
Marielle D. AVIANSOU,trois ouvreurs d'imaginaires.
Votre amitié et vos précieux commentaires détaillés
et mûrement réfléchis m'ont été d'une grande
aide sur différentes parties de ce mémoire.
LISTE DES SIGLES
AAPS :Architecture Africaine de Paix et
de Sécurité
ACUA :Acte Constitutif de l'Union
Africaine
AMIB :Mission de l'Union Africaine au
Burundi
AMISOM :Mission de l'Union Africaine en
Somalie
CAE :Communauté de
l'Afrique de l'Est
CEA
:Communauté Économique Africaine
CEDEAO:Communauté Économique
des États d'Afrique de l'Ouest
CEM :Comité d'État-Major
(Union africaine)
CEMAC :Communauté
Économique et Monétaire de l'Afrique Centrale
CER:Communautés Économiques
Régionales
CEWARN :Mécanisme
d'Alerte précoce et de réaction aux conflits (Conflict Early
Warning and Response Mechanism)
COMESA:Marché Commun d'Afrique
Orientale et Australe
COPAX :Conseil de Paix et de
Sécurité en Afrique Centrale
CPS :Conseil de Paix et
de Sécurité (Union africaine)
DOSP :Division des Opérations de
Soutien à la Paix (Union Africaine)
EASBRIG :Brigade en Attente d'Afrique
Orientale
ECOBRIG :Brigade en Attente
d'Afrique Occidentale
ECOMOG :Groupe de contrôle de la
Communauté Économique des États d'Afrique de l'Ouest
FAA :Force Africaine en Attente
FAC : Force en Attente de la CEDEAO
FOMUC :Force Multinationale en
Centrafrique
GDS :Groupe Des Sages (Union africaine)
IGAD : Autorité
Intergouvernementale pour le Développement
ISS :Institut d'Études de
Sécurité (Afrique du Sud)
MARAC:Mécanisme d'Alerte Rapide
d'Afrique Centrale
MUAS :Mission de l'Union Africaine au
Soudan
MR:Mécanismes Régionaux
OSP :Opérations de Soutien
à la Paix
OMP: Opérations de Maintien de la
Paix
OUA :Organisation de l'Unité
Africaine
PAL: Plan d'Action de Lagos
PLANELM : Elément de
PlanificationPermanent (Permanent Planning Element)
RDC:République Démocratique du
Congo
SADCBRIG :Brigade en Attente d'Afrique
Australe
SCAR :Système Continental
d'Alerte Rapide
UA :Union africaine
UE :Union Européenne
WESBRIG :Brigade en Attente d'Afrique
Occidentale
LISTE DES ANNEXES
ANNEXE A :L'Afrique grandeur
nature.......................................................67
ANNEXE B :Diagramme d'Euler des
organisations régionales africaines..................68
ANNEXE C :Vue schématique de
l'Architecture Africaine de Paix et de Sécurité.........69
ANNEXE D :Processus de planification et
de prise de décision de l'Union Africaine....70
ANNEXE E :Organisations
régionales africaines et pays membres.........................71
ANNEXE F :Membres des brigades
régionales...............................................75
RESUME
Née du processus de transformation de l'Organisation de
l'Unité Africaine (OUA) à l'Union Africaine (UA), l'Architecture
africaine de paix et de sécurité (AAPS) témoigne dela
volonté des États africains d'assumer davantage de
responsabilités dans les opérations de maintien de la paix en
Afrique. Cette Architecture repose sur cinq piliers à savoir : le
Conseil de paix et de sécurité (CPS),qui est l'instance de
décisions politiques, le Système continental d'alerte rapide
(SCAR), le Groupe des sages (GDS), la Force africaine en attente (FAA) et le
Fonds de la paix. Elle bénéficie également du soutien des
Communautés économiques régionales (CER) chargées
de traduire le projet continental de paix et de sécurité en actes
dans les cinq sous-régions. Ces différents mécanismes ont
permis à l'Union africaine de faire de grandes avancées ;
d'autant plus qu'elle a organisé, sans relais des Nations Unies, une
mission d'assistance électorale aux Comores et depuis 2007, elle
mène une grande opération en Somalie. En dépit de ces
efforts, la complexité des récentes crises, notamment celles du
Mali et de la République Centrafricaine, ont mis en lumière les
limites du champ d'intervention de l'Architecture africaine de paix et de
sécurité, suscitant de ce fait des doutes sur sa
prédisposition à effectivement assurer la protection des
populations civiles dans les conflits armés. A l'évidence, les
conditions sine qua non à la mise en oeuvre
opérationnelle, aussi bien de l'Union africaine que des
Communautés économiques et régionales, ne sont pas
totalement réunies. En effet, il se pose parallèlement des
problèmes financiers, humains et logistiques qui sont
intrinsèquement liés aux contraintes économiques
auxquelles sont en proie les États africains. Un énorme travail
de réassemblage est en cours vaille que vaille, mais il peine à
prospérer, d'où la nécessité de renforcer les
capacités africaines en maintien de la paix à travers un
engagement soutenu.
ABSTRACT
Born from the process of transformation of the Organization of
African Unity to the African Union, the African Architecture of Peace and
Security demonstrates the commitment of African states to take more
responsibility in peacekeeping operations in Africa. This Architecture is based
on five pillars: the Peace and security council, which is the standing
decision-making organ for the prevention, management and resolution of
conflicts, the Continental early warning system, the Panel of the wise, the
African standby force and the Peace fund. ThisArchitecture has also the support
of Regional economic communities responsible for translating the continental
peace and security project into actions in the five sub regions. These
different mechanisms have enabled the African Union to make headways especially
as it organized without United Nations relay, a mission of electoral assistance
in the Comoros and since 2007, it led a major operation in Somalia. Despite
these efforts, the complexity of recent crises, particularly that of Mali and
the Central African Republic have highlighted the limits of the scope of
intervention of the African peace and security architecture, arousing thereby
doubts about its predisposition to effectively ensure the protection of
civilians in armed conflict. Obviously, the stark conditions for the
operational implementation of both the African Union and the regional economic
communities are not fully met. Indeed it arises parallel financial, human and
logisticproblems which are intrinsically linked to economic constraints that
plagued Africanstates. An enormous work of reassembly is underway somehow but
it is not up to the scratch, hence the need to strengthen African capacities in
peacekeeping through sustained commitment.
SOMMAIRE
INTRODUCTION
3
PREMIERE PARTIE :LA REFORME DE L'UNION
AFRICAINE ET LA MISE EN PLACE DE NOUVEAUX MECANISMES DE PROTECTION DES
POPULATIONS CIVILES EN TEMPS DE GUERRE
15
CHAPITRE I :L'ARCHITECTURE AFRICAINE DE PAIX
ET DE SECURITE, INNOVATION MAJEURE DE L'UA
16
SECTION 1 : Le Conseil de paix et de
sécurité, clé de voûte de l'AAPS
16
SECTION 2 : Les instances d'appui au Conseil
de paix et de sécurité
22
CHAPITRE II :LES COMMUNAUTES ECONOMIQUES
REGIONALES, PILIERS DE L'INTEGRATION REGIONALE EN MATIERE DE PROTECTION DES
POPULATIONS CIVILES
28
SECTION 1 : Le cadre institutionnel de la
collaboration entre l'UA et les CER
28
SECTION 2 : Le cadre opérationnel de la
collaboration entre l'UA et les CER dans la mise en oeuvre de l'Architecture
Africaine de Paix et de Sécurité
33
DEUXIEME PARTIE :L'EFFICACITE DOUTEUSE DES
MECANISMES AFRICAINS DE PROTECTION DES POPULATIONS CIVILES EN TEMPS DE
GUERRE
41
CHAPITRE I:LES ENJEUX DE LA MISE EN OEUVRE DE LA
PROTECTION DES POPULATIONS CIVILES DANS LES ZONES DE CONFLITS ARMES EN
AFRIQUE
43
SECTION 1 : Inadéquation des
procédures administratives et financières avec l'urgence de la
protection des populations civiles
43
SECTION 2 : Des ressources humaines
déficitaires et une coopération horizontale et verticale
déséquilibrée
47
CHAPITRE 2 :LES PERSPECTIVES D'UNE MEILLEURE
PROTECTION DES POPULATIONS CIVILES DANS LES ZONES DE CONFLITS ARMES EN
AFRIQUE
55
Section 1 : La nécessité de
réformer les modes de gestion et les modalités d'appui aux
opérations de protection des populations civiles dans les zones de
conflits armés
55
SECTION 2 : La nécessité
d'adopter un plan stratégique de ressources humaines prêtes
à assurer la protection des populations civiles dans les zones de
conflits armés et de renforcer la coopération sécuritaire
entre l'UA, les CER et l'ONU
58
CONCLUSION
63
ANNEXES
65
BIBLIOGRAPHIE
77
SITES INTERNET
81
« La guerre de 14-18 avait fait un civil
tué pour dix militaires. La guerre de 39-40, un civil pour un militaire.
Le Viêt Nam, 100 civils pour un militaire. Pour la prochaine, les
militaires seront les seuls survivants. Engagez-vous ! »
COLUCHE
INTRODUCTION
L'histoire de l'humanité a été
marquée par une constellation de guerres opposant plusieurs États
ou plusieurs peuples dans des combats héroïques dont la
finalité consiste, pour les belligérants, à imposer
à la partie adverse leur volonté. Il est vrai que le
phénomène a connu, au fil des siècles, des mutations
majeures. Véritable terreur, elle chercha à la fois à se
justifier au travers de l'expression « guerre juste » et
comme légitime, inévitable au point de connaître
progressivement une codification nourrie et un développement
conséquent du droit de la guerre. Et c'est en partie de ce registre que
relèventles Conventions de la Haye de 1899 et 1907 puis les Conventions
de Genève du 12 août 1949 ainsi que leurs Protocoles additionnels
de 1977. Cet arsenal juridique ambitionnait d'une part, de restreindre les
méthodes et moyens de guerre, et d'autre part, de protéger les
populations civiles et les combattants blessés. Pour reprendre les
termes de Max Huber, « Il ne s'agissait pas seulement
d'atténuer les souffrances, mais de faire tarir les sources dont elles
découlent ». Mais la portée d'une législation
internationale garantissant la protection des civils n'a pas encore
été bien saisie dans sa singularité jusqu'à une
date charnière des relations internationales, date que Fukuyama appelait
« la fin de l'histoire1(*) », puisque la proportion des civils,
victimes des conflits armés, a explosé et a atteint dans les
années 1990, 90% contre 5% pendant la première
Guerre Mondiale2(*). En
effet, dans la dernière décennie du XXe siècle,
les opérations déployées se sont sinon montrées
incapables, du moins peu disposées à faire arrêter le
massacre des populations civiles dans les conflits qui avaient cours dans le
monde en général et en particulier dans l'ex Yougoslavie et au
Rwanda. Face à ces échecs patents, un énorme travail a
été accompli aussi bien à l'échelle internationale
que régionale en vue d'une refonte des institutions et des textes
applicables.
C'est dans ce contexte international que l'Organisation de
l'Unité Africaine s'est inscrite en 1993 en adoptant le Mécanisme
pour la prévention, la gestion et le règlement des conflits dont
les principaux objectifs étaient, d'une part, de prévenir le
risque d'éclatement de conflits latents ou potentiels et, d'autre part,
de réunir les conditions propices à la gestion et à la
résolution des conflits. Car à s'en tenir au déferlement
du « fléau des conflits en Afrique3(*) » et aux violations massives des droits de
l'homme qui s'ensuivaient, l'urgence était de taille. Le continent
africain était devenu l'un des principaux champs des opérations
de paix s'apparentant à un «laboratoire géant
d'expérimentation et d'observation de l'évolution des normes et
des pratiques du maintien de la paix4(*) ». Au cours de la période post guerre
froide, plus d'une soixantaine de missions ont été
déployées dans une vingtaine de pays en conflits et ce sont les
populations civiles qui ont payé le plus lourd tribut. Du fait de ces
crises, quasiment, 600.000 civils ont été massacrés dans
27 pays africains depuis 1990 et des dizaines de millions
supplémentaires ont été tués au cours des
batailles, déplacées ou ont péri des causes indirectes de
telles attaques et conflits armés sur le continent5(*). Face à ce drame devenu
désormais « le sacrement de notre époque », il
était nécessaire de « renverser les vieux liens de
sujétion et occuper une place dans le temps et la structure du
monde »6(*). C'est
dans cette perspective que s'inscrivait l'Organe Central institué par le
mécanisme de Caire qui malheureusement a fait tôt de montrer ses
limites. C'est donc pour parer à cette insuffisance et procéder
à une mutation institutionnelle que les leaders africains,
inspirés par l'esprit panafricain, ont décidé d'imprimer un nouvel espoir au continent. Au coeur
de cet engagement, se trouve l'idée de l' « appropriation
africaine » également connue sous le nom de
« solutions africaines aux problèmes africains ».
Cette approche assez volontariste, avait, pour l'essentiel,
épousé la nécessité d'une réappropriation
des principes de sécurité humaine et de la responsabilité
de protéger7(*).
L'africanisation prendra corps avec l'adoption de l'Acte
constitutif de la nouvelle organisation, dont les jalons ont été
posés dans la Déclaration de Syrte du 9 septembre 1999 et plus
tard par l'adoption du protocole relatif à la création du Conseil
de paix et de sécurité lors de la première session
ordinaire de la Conférence des Chefs d'État et de Gouvernement de
l'Union Africaine à Durban (Afrique du Sud) le 9 juillet 2002. Ces
efforts sont matérialisés par une forte implication de bon nombre
d'États africains dans la promotion de la paix et de la
sécurité à travers l'instauration d'un cadre
institutionnel qui prend le contrepied de « l'approche
diplomatique » privilégiée par l'OUA. L'une des
conséquences majeures de cette implication, est sans doute, la mise sur
pied de l'Architecture africaine de paix et de sécurité. Cette
architecture repose sur cinq piliers: le Conseil de paix et de
sécurité, qui est l'instance de décisions
politiques dans le domaine de la paix et de sécurité ; le
Système continental d'alerterapide qui collecte et
analyse les données sur les situations de crise, le Groupe des
sages qui est un organe consultatif et qui intervient en appui aux
efforts du CPS et du Président de la Commission, la Force
africaine en attente et le Fonds de la paix8(*) dont le but est de permettre le
déploiement d'opérations de soutien à la paix. Ces
différents mécanismes s'inscrivent dans la logique de
réduire, au maximum, la violation des droits des populations civiles
dans les zones de conflits armés.
Une telle montée en puissance des acteurs africains du
maintien de la paix a permis d'enregistrer, à la lumière de la
décennie écoulée, des avancées incontestables. On a
pu noter, par exemple, le déploiement par l'UA d'une mission au Darfour
avec la Mission de l'Union africaine au Soudan (2004-2007) qui sera, plus tard,
transformée en une mission hybride UA-ONU, en Somalie avec la Mission
de l'Union africaine en Somalie depuis 2007 et la Mission de l'Union
africaineau Burundi (2003-2004), pour ne citer que celles-là.
Cependant, l'enthousiasme et l'adhésion suscités
par la naissance de la nouvelle organisation dont la singularité est
frappante,se heurtent, dès ses premières années, à
des tensions persistantes en Côte d'Ivoire, à Madagascar et au
Darfour.Même si le déploiement d'opérations de paix a
reculé dans le monde, le continent africain demeure encore l'un des
principaux théâtres des opérations de paix. Sur un total de
quinze (15) opérations de pacification menées par l'ONU dans le
monde, le continent africain bénéficie à lui seul de huit
(08), soit plus de la moitié. Et si on devait compter les initiatives
d'autres organisations telles que l'Union européenne, l'Union africaine,
la Communauté économique des États d'Afrique Centrale, la
Communauté économique des États d'Afrique occidentale ...,
ce chiffre atteindrait un total de dix-neuf (19) missions9(*).
En termes financiers, les coûts directs et indirects des
conflits survenus sur le continent sont évalués à
près de900 milliards de dollars10(*). Cette multiplication des violences relève de
diverses difficultés dont le manque de moyens financiers, humains et
logistiques, l'instrumentalisation de l'UA par ses membres et par les
partenaires internationaux, une marginalisation assez affichée, comme on
a pu le constater dans la crise libyenne, ainsi que
l'opérationnalisation assez hypothétique de ses principaux
organes.
L'intérêt de ce mémoire est à la
fois théorique et pratique. Au plan théorique, il se propose de
faire un inventaire de l'action de l'UA dans la promotion de la paix et de la
sécurité et d'analyser l'effectivité des institutions de
l'UA en matière de protection des populations civiles.
L'intérêt pratique du présent mémoire s'inscrit dans
le souci d'attirer l'attention sur les problèmes auxquels font face les
populations civiles, victimes de migration, de malnutrition et de
décès dans les conflits armés et de contribuer à
renforcer les mécanismes juridictionnels et institutionnels dans le
système africain de protection des populations civiles. Cela
s'avère d'autant plus nécessaire que le continent connaît
l'un des taux de croissance les plus forts au monde, 5% par an en
moyenne11(*). Le
caractère durable de cette renaissance économique dépendra
de l'état de la paix et de la sécurité sur le continent.
D'où la nécessité d'opérationnaliser les
institutions en charge d'assurer la paix et la sécurité afin
d'instaurer une paix durable, gage de stabilité et de
prospérité. C'est conscient de tous ces facteurs que nous avons
axé notre recherche sur le thème :
« Les mécanismes africains de prévention,
de gestion et de règlement des conflits et la protection des populations
civiles dans les conflits armés ». Cette
étude nous permettra d'apprécier les efforts
déployés en matière de prévention, de gestion et de
règlement des conflits, d'identifier les difficultés auxquelles
butent l'organisation et enfin d'esquisser des approches de solutions à
même de permettre de les surmonter.
Nous nous appliquerons dans une première partie
à présenter la réforme de l'Union africaine et la mise en
place de nouveaux mécanismes de protection des populations civiles en
temps de guerre. Dans une deuxième partie, il nous appartiendra de
restituer l'efficacité douteuse des mécanismes africains de
protection des populations civiles.
PREMIERE PARTIE :
LA REFORME DE L'UNION
AFRICAINE ET LA MISE EN PLACE DE NOUVEAUX MECANISMES DE PROTECTION DES
POPULATIONS CIVILES EN TEMPS DE GUERRE
En procédant à l'incorporation du
mécanisme de l'OUA, pour la prévention, la gestion et le
règlement des conflits, l'Union africaine s'est inscrite dans une
nouvelle ère pour la paix, la sécurité et la
stabilité en Afrique. Cette nouvelle institution panafricaine, entend
marquer une nette rupture en mettant sur pied une Architecture de paix et de
sécurité (chapitre I) qui se doit de travailler en étroite
collaboration avec les Communautés économiques et
régionales qui constituent les piliers de l'intégration
régionale en matière de protection des populations civiles
(chapitre II).
CHAPITRE I
L'ARCHITECTURE AFRICAINE DE
PAIX ET DE SECURITE, INNOVATION MAJEURE DE L'UA
Face à l'instabilité politique, à la
conflictualité récurrente et au désengagement progressif
des partenaires traditionnels du processus du maintien de la paix, les
dirigeants africains ont perçu la nécessité de trouver
« des solutions africaines aux problèmes
africains ». La création de l'Union africaine en 2002 et
l'entrée en vigueur du Protocole relatif à la création du
CPS s'inscrivent dans un long processus de renforcement du dispositif de
gestion des conflits au sein de l'institution continentale. Cette nouvelle
institution se voit assigner des objectifs ambitieux dans le domaine de la
paix et de la sécurité. Dans cette optique, elle met sur pied
l'Architecture africaine de paix et de sécurité (Section 1).
Même si l'UA bénéficie d'une autorité
supranationale, elle reste tributaire des CER à qui incombent la lourde
responsabilité de l'implémentation des cinq composantesde l'AAPS
au niveau régional. D'où l'impérieuse
nécessité pour les deux institutions de renforcer l'articulation
entre elles et de privilégier une approche de subsidiarité
interrégionale (Section 2).
SECTION 1 : Le Conseil
de paix et de sécurité, clé de voûte de l'AAPS
Organe de décision permanent, le Conseil de paix et de
sécurité procède de la mutation institutionnelle ayant
abouti à la transformation de l'Organe central institué par le
mécanisme du Caire de 1993 (Paragraphe 1). La nouvelle institution a,
dès lors, marqué une nette rupture d'avec les approches
naguère privilégiées et consacre la substitution du
principe sacro-saint de non-ingérence à celui de la non
indifférence qui admet la possibilité de déclencher des
opérations dans un pays en cas de violations graves des droits de
l'homme. En vue de lui permettre de mener à bien ses objectifs, il est
doté de principes de fonctionnement et des attributions bien
précises (Paragraphe 2).
Paragraphe 1 : Le
Conseil de paix et de sécurité, institution de prolongement de
l'Organe central de l'OUA
La paix et la sécurité ont constitué
l'une des priorités majeures des États africains au lendemain des
indépendances. Cette volonté de résolution des conflits a
été matérialisée au moment de la création de
l'OUA par la mise en place, en juillet 1964, d'une commission de
médiation, de conciliation et d'arbitrage dont le but était de
réduire les conflits interétatiques. Malheureusement, cette
commission sombrera dans l'inertie en raison de la réticence des
États membresà soumettre à sa compétence des
affaires les concernant. Pour pallier les crises auxquelles faisait face le
continent, l'OUA, en vertu des articles 36 et 37 de son acte constitutif,
recourait à différents comités ou commissions mis en place
soit par les comités ministériels ou par la Conférence des
Chefs d'États et de Gouvernement12(*). S'il est vrai que ces mécanismes ad
hoc ont permis la résolution de certains conflits, ils ont rendu
marginal le rôle de l'organisation dans la prévention et la
reconstruction post-conflit. C'est pour faire face à ces
difficultés que les États africains ont adopté au Caire en
1993 le Mécanisme pour la prévention, la gestion et le
règlement des conflits. Ce mécanisme, qui se substituait à
l'approche ad hoc, marqua une césure dans la gestion des
conflits en ce sens qu'il ouvre la voie au règlement efficace des
conflits sur le continent et dote l'organisation d'un nouveau cadre
institutionnel. Il s'agissait d'une part, de prévenir la survenance de
conflits latents et, d'autre part, « d'éviter d'avoir recours
à des opérations de maintien de la paix complexes et
onéreuses que nos États auront des difficultés à
financer13(*) ».
Le nouveau mécanisme autorisait l'OUA, en cas de crise, à
procéder au « déploiement de missions civiles et
militaires d'observations et de vérification, de taille et de
durée limitée.14(*) Il précise, par ailleurs, la
responsabilité de l'ONU dans les opérations de maintien de la
paix en stipulant qu' « au cas où les conflits
dégénèrent au point de nécessiter une intervention
internationale collective, l'assistance et, dans la mesure du possible, les
services des Nations-Unies seront sollicités, conformément aux
dispositions générales de la Charte. » L'une des
innovations cardinales de ce mécanisme a été la mise en
place de l'Organe Central qui était l'instance permanente de gestion des
conflits.
L'Organe central était constitué du bureau des
Chefs d'États et de Gouvernements, qui reposait sur trois piliers :
les Ambassadeurs, les Ministres et les Chefs d'État et de Gouvernement.
Le mécanisme établit aussi un Fonds spécial
alimenté par des crédits prélevés sur le budget
ordinaire de l'OUA, des contributions volontaires des États membres et
des contributions non africaines. À l'évidence, le
mécanisme du Caire s'inscrivait dans le droit fil de la Charte de l'OUA,
adoptée le 25 mai 1963 à Addis-Abeba, qui affirmait la
volonté de l'organisation de s'investir dans les opérations de
maintien de la paix.
Le mécanisme adopté a amélioré la
performance de l'OUA à faire face aux situations de conflits et lui a
permis d'être active dans la prévention, la gestion et le
règlement des conflits sur le continent. Grâce à lui, par
exemple, l'OUA a pu déployer avec succès des missions
d'observation aux Comores suite à la proclamation par l'île
d'Anjouan de son indépendance. Il a aussi permis à l'organisation
de déployer une Mission pour la protection et le rétablissement
de la confiance au Burundi (MIPROBU), après l'assassinat de Melchior
Ndadaye et des violences qui s'en étaient suivies. Sous sa
férule, l'OUA s'est également impliquée dans la crise en
République démocratique du Congo (RDC) en favorisant la signature
d'un accord de cessez-le-feu en juillet 1999, qui prévoyait la mise en
place, de commun accord avec l'ONU, d'une force de maintien de paix
appropriée.
Cependant, ces avancées enregistrées n'en
comportaient pas moins des insuffisances. La première limite au
déploiement des opérations de paix par l'OUA tenait au manque de
moyens matériels, financiers et logistiques. Le génocide rwandais
de 1994 a mis en emphase la nécessité pour l'Union de renforcer
son propre système de sécurité face au
désengagement des partenaires extérieurs. La deuxième
faiblesse du mécanisme du Caire relevait du fait que la Charte de l'OUA
limitait les attributions de l'Organe central au seul domaine de la
prévention, reléguant au second plan, la gestion des conflits
ainsi que le développement post-conflit.
Ces différents échecs ont montré la
nécessité de renforcer la capacité des États
à faire face au fléau des conflits sur le continent et de
privilégier une nouvelle approche, celle duTry Africa First15(*). C'est dans ce contexte
qu'en 2000, de nombreuses réformes ont été entreprises par
les divers dirigeants africains dans le cadre de la transition vers l'Union
africaine. Il était question de revoir les structures et méthodes
de travail du mécanisme de l'OUA et de doter l'institution
appelée à assurer son prolongement de beaucoup plus de pouvoirs.
À l'évidence, la création de l'Union africaine a
été l'occasion de refonder le mécanisme du Caire et
d'intégrer à la nouvelle institution des pouvoirs lui permettant
de faire face aux enjeux de sécurité sur le continent. C'est dans
ce sens qu'est né leConseil de paix et de sécurité dont
l'un des principaux objectifs est d'une part, de pallier les faiblesses
fonctionnelles et décisionnelles de l'Organe central et d'autre part, de
promouvoir et de mettre en oeuvre des activités de consolidation de la
paix et de reconstruction après les conflits pour consolider la paix et
prévenir la résurgence de la violence. Pour mener à bien
sa mission, la nouvelle institution est régie par des principes de
fonctionnement stricts et un mandat clair.
Paragraphe 2 : Les
principes de fonctionnement, le mandat et la composition du Conseil de paix et
de sécurité
Le Protocole relatif à la création du Conseil de
paix et de sécurité est entré en vigueur le 26
décembre 2003 et a remplacé le Mécanisme pour la
prévention, la gestion et le règlement des conflits. Il laisse
clairement apparaître les changements notoires de la nouvelle institution
continentale. Ces réformes transparaissent notamment au travers de son
existence en tant qu'instance de décisions dans le domaine de la paix et
de la sécurité. Il constitue le pilier fondamental de
l'Architecture de paix et de sécurité et représente
l'«organe permanent » qui dispose d'une grande marge de
manoeuvre en matière de prévention, de gestion et de
règlement des conflits. Aux termes des dispositions de l'article 2 du
Protocole relatif à sa création, « le Conseil de paix
et de sécurité constitue un système de
sécurité collective et d'alerte rapide, visant à permettre
une réaction rapide et efficace aux situations de conflit et de crise en
Afrique. »16(*)
La nouvelle institution marque un changement de cap certain
avec le principe sacro-saint de souveraineté sur lequel butait son
ancêtre et érige désormais, en rang de principe clé,
le droit de l'Union d'«intervenir dans un État membre sur
décision de la Conférence, dans certaines circonstances graves,
à savoir : les crimes de guerre, le génocide et les crimes contre
l'humanité. »17(*)Il précise, par ailleurs, «le droit des
États membres de solliciter l'intervention de l'Union pour restaurer la
paix et la sécurité. »18(*)En termes succincts, l'institution continentale est
autorisée à déployer des missions multidimensionnelles et
à intervenir dans un pays membre pour maintenir la paix et la
sécurité en cas de violation massive des droits de l'homme ou de
menace à la paix.
Au nombre des autres principes qui fondent les actions de
l'Union africaine figure le respect des droits de l'homme,
l'interdépendance entre paix, sécurité et
développement, le respect de la souveraineté et de
l'intégrité territoriale des États membres, la
non-ingérence, l'égalité souveraine des États, le
respect des frontières héritées de la colonisation, le
«droit d'ingérence» reconnu à l'Union.
En vue de lui assurer des conditions nécessaires de
mise en oeuvre et de réussite, l'Union africaine s'est vue attribuer
six (06) principaux objectifs. On peut citer, entre autres, la promotion de la
paix, la sécurité et la stabilité en Afrique,
l'anticipation et la prévention des conflits, la mise en oeuvre des
activités de consolidation de la paix et de reconstruction après
les conflits, la coordination et l'harmonisation des efforts du continent dans
la prévention et la lutte contre le terrorisme international sous tous
ses aspects, la bonne gouvernance et l'État de droit, la protection des
droits de l'homme et des libertés fondamentales, le respect du
caractère sacré de la vie humaine...
L'article 6 du protocole relatif à la création
du CPS indique qu'il assume des fonctions dans le domaine de la promotion de la
paix, de la sécurité et de la stabilité, la
prévention, la gestion et le règlement des conflits, la
consolidation des processus de paix et la reconstruction post conflit, l'action
humanitaire et la gestion des catastrophes. De même, le CPS assume des
missions étendues telles que la prévention des conflits, le
déploiement des opérations de maintien et d'appui à la
paix ainsi que des interventions conformément à l'article 4(h) et
(j) de l'acte constitutif dans les zones de conflits armés et la
consolidation de la paix et la reconstruction post-conflit19(*).
Le Conseil de paix et de sécurité se distingue
de son ancêtre dans une triple perspective. D'abord, sa permanence
facilite la convocation des séances sur une base
régulière. Ainsi est-il organisé au niveau des
ambassadeurs des réunions «aussi souvent que nécessaire,
mais au moins deux fois par mois» ; au niveau des ministres ainsi
qu'à celui des Chefs d'État et de Gouvernement, «au moins
une fois par an. »20(*)Une telle exigence permet d'assurer une
« continuité du service » et une flexibilité
du Conseil dans la mesure où le CPS doit pouvoir être saisi,
à tout moment, des situations d'urgence qui ne peuvent attendre.
Ensuite, le CPS dispose d'un ordre du jour souple
élaboré conjointement par le Président tournant (rotation
mensuelle) et le Commissaire à la paix et à la
sécurité de la Commission de l'Union et est adopté au
début de chaque réunion.
Enfin, l'institution a la possibilité de conduire de
véritables débats constructifs permettant au CPS d'écouter
les rapports de la Commission et, si cela est nécessaire, les parties
concernées par le conflit examiné et d'autres États ou
organisations invités, tout ceci à huis clos21(*).Mais l'innovation majeure du
CPS réside dans l'assouplissement de certains principes stricts, dont
celui de la non-ingérence,qui gouvernaient le mécanisme du Caire.
Tout en conservant ce principe, le protocole insère une nouvelle
disposition : le « devoir de non
indifférence », ouvrant la possibilité à
l'organisation panafricaine d'intervenir dans les affaires internes des
États membres sur décision de la Conférence dans certaines
circonstances graves à savoir les crimes de guerre, le génocide,
les crimes contre l'humanité conformément à l'article 4(h)
de l'acte constitutif 22(*) ». Une telle disposition dote l'institution
d'un cadre normatif permettant d'adopter le principe de « la
responsabilité de protéger » pour faire face aux
atrocités et aux violations massives des droits de l'homme dans les
zones de conflits armés.
Le CPS est constitué de quinze (15) membres, dont dix
(10) sont élus pour un mandat de deux ans et cinq pour un mandat de
trois (03) ans. L'élection des membres du Conseil se fait sur la base de
critères relatifs à la représentation régionale
équitable, à la rotation, à la participation aux efforts
de règlement des conflits, de rétablissement et de consolidation
de la paix aux niveaux régional et continental, à la
capacité à assumer des responsabilités quant aux
initiatives régionales et continentales de règlement des
conflits, à la capacité à contribuer au Fonds de la
Paix23(*). Le CPS,
contrairement au Conseil de Sécurité de l'ONU, ne comprend ni
membres permanents ni veto. Aussitôt que cette idée fut
évoquée lors des consultations par les grandes puissances du
continent telles que l'Afrique du Sud et le Nigeria, elle a été
réfutée principalement par la Tanzanie qui a marqué son
opposition à tout système de véto et de permanence en
réaffirmant que « le partenariat des pays africains dans le
domaine de la gestion et du règlement des conflits devrait plutôt
avoir pour fondement les principes de solidarité,
d'égalité et de souveraineté
nationale. »24(*) Le compromis trouvé, en fin de compte, a
été dix membres élus pour un mandat de deux ans et cinq
membres élus pour un mandat de trois ans25(*). Ce compromis traduit le souci de faire
prévaloir l'égalité et la solidarité au sein des
États du continent d'autant plus que de nombreux États
fustigeaient déjà les injustices engendrées par le
véto onusien et invitaient à sa réforme26(*).
En dehors des appuis techniques dont il
bénéficie de la part de l'institution continentale, le CPS
bénéficie du soutien d'organes subsidiaires permettant au
Conseil d'assumer pleinement ses responsabilités dans le domaine de la
prévention des conflits (Système continental d'alerte rapide), de
l'intervention (Force africaine prépositionnée) et du
commandement des opérations (Comité d'état-major).
SECTION 2 : Les
instances d'appui au Conseil de paix et de sécurité
Le fonctionnement du Conseil de paix et de
sécurité est appuyé d'une part, par le Système
continental d'alerte rapide et le Groupe des sages(Paragraphe 1) et d'autre
part, par la Force africaine en attente et le Fonds de la paix(Paragraphe 2).
Paragraphe 1 : Le
Système continental d'alerte rapide et le Groupe des sages
A. Le Système continental d'alerte rapide
L'impérieuse nécessité de doter l'Afrique
d'un cadre institutionnel de prévision et de prévention des
conflits a conduitles Chefs d'État et de Gouvernement à demander
à la Commission de l'Union africaine de prendre les mesures
nécessaires à la création d'un Système
continental d'alerte rapide au cours du Sommet de l'Union africaine tenu au
mois de juillet 2003 à Maputo, au Mozambique. Le SCAR constitue l'un des
organes d'appui prévu par le Protocole relatif au CPS qui
édicte que « pour faciliter la prévision et la
prévention des conflits, un Système continental d'alerte rapide
appelé Système d'alerte rapide est créé.27(*) »
En effet, cette structure s'avère primordiale à
l'exécution des mandats de prévention, de gestion et de
règlement des conflits. Sa capacité de suivi, d'analyse et
d'élaboration de formules d'intervention et des options politiques
idoines en cas de menace à la paix et à la
sécurité sur le continent lui offre une grande marge de manoeuvre
pour faire face aux défis sécuritaires. Le Protocole relatif au
CPS attribue une grande responsabilité au SCAR en ce sens qu'il exige
de sa part une méthodologie et un processus méticuleusement
élaborés, qui consistent à anticiper et à
prévenir l'éclatement de conflits en tenant informé le
Président de la Commission par des rapports et analyses de
situation28(*). Dès
lors, « la raison d'être du Système continental d'alerte
rapide est de fournir des conseils en temps réel sur les situations de
conflits potentiels et les menaces à la paix et à la
sécurité, afin de permettre l'adoption de stratégies de
réaction appropriées visant à prévenir ou à
résoudre les conflits en Afrique29(*)». Autrement, il s'agit d'adopter
une attitude proactive dans le règlement des conflits. Pour y
parvenir, le SCAR se fonde sur les trois piliers fondamentaux suivants: la
collecte et l'analyse des données, la coordination et la collaboration
avec les mécanismes régionaux et l'interaction avec les
décideurs afin de guider leurs actions à l'aide de
scénarios d'actions politiques dans les cas de menace à la paix
et à la sécurité.
Le Système continental d'alerte rapide
estconstitué d'un centre d'observation et de contrôle
dénommé « Salle de veille » (Situation room),
chargé de la collecte et de l'analyse des données sur la base
d'un module approprié d'indicateurs permettant de mieux suivre
l'évolution des conflits sur le continent et ceux susceptibles de
dégénérer. Outre ce centre, le SCAR est doté des
unités d'observation et de contrôle des mécanismes
régionaux directement liées par des moyens de communication
appropriés à la Salle de veille. Ces Unités collectent et
traitent les données recueillies à leur niveau et les
transmettent à la Salle de veille30(*).
Le SCAR vise, par ailleurs, à élaborer un module
d'alerte rapide sur la base d'indicateurs politiques, économiques,
sociaux, militaires et humanitaires clairement définis et
acceptés qui sont utilisés pour analyser l'évolution des
situations sur le continent et recommander la meilleure action à
prendre.
B. Le Groupe des sages
Véritable innovation africaine, le Groupe des sages
(GDS) de l'Union africaine a été créé en 2002, et
est devenu opérationnel en 2008. Il a été institué
pour venir en appui aux efforts du Conseil de paix et de sécurité
et à ceux du Président de la Commission, en particulier dans le
domaine de la prévention des conflits. A cet égard, il a
notamment pour mission de fournir des services consultatifs au CPS et au
Président de la Commission sur les questions touchant au maintien et
à la promotion de la paix, de la sécurité et de la
stabilité en Afrique.Il travaille en étroite collaboration avec
les cinq Communautés économiques et régionales de
l'Afrique et est composé de cinq personnalités africaines,
hautement respectées, venant des diverses couches de la
société et qui ont apporté une contribution exceptionnelle
à la cause de la paix, de la sécurité et du
développement sur le continent31(*).
Paragraphe 2 : La Force africaine en
attente et le Fonds de la paix
A. La Force africaine en attente (FAA)
La Force africaine en attente constitue le moyen logistique au
service de l'Union africaine. Le protocole relatif à
l'établissement du Conseil de paix et de sécurité
prévoit en son article 13, la création d'une Force africaine en
attente. Une telle institution vise à permettre au Conseil de paix et de
sécurité d'assumer ses responsabilités en ce qui concerne
le déploiement de missions d'appui à la paix et l'intervention,
conformément à l'article 4 (h) et (j) de l'acte constitutif. Son
concept a été approuvé à Addis-Abeba, en juillet
2004, lors de la 3ème session ordinaire de l'UA. Cette
approbation fait suite à la 3ème réunion des
Chefs d'états-majors africains, en mai 2003, où avait
été retenu le Document cadre sur la mise en place de la
Force africaine en attente et du Comité d'État-major (CEM),
document adopté au sommet de Maputo, en juillet 2003. Cette
décision finale constitue le point de départ de
l'opérationnalisation du protocole relatif à la mise en place du
CPS et à la mise en oeuvre de la FAA et du CEM du CPS.
La Force africaine en attente ou Force africaine
pré-positionnée revêt une dimension particulière
dans le dispositif de l'Architecture africaine de paix et de
sécurité. Elle entend permettre au continent de disposer des
moyens nécessaires pour effectuer ses propres interventions. A cet
effet, les États membres se doivent de prendre les mesures
nécessaires pour mettre en place des contingents
pré-positionnés en vue d'une participation aux missions d'appui
à la paix décidées par le CPS ou à une intervention
autorisée par la Conférence. Les effectifs et la nature de ces
contingents, leur degré de préparation et leur emplacement
général sont déterminés, conformément aux
règles de procédures opérationnelles des missions d'appui
à la paix de l'Union, et sont soumis à des examens
périodiques, tenant compte des situations de crise et de conflit. La FAA
assume, entre autres, des fonctions dans les domaines suivants : missions
d'observation et de contrôle, intervention dans un État membre
dans certaines circonstances graves ou à la demande d'un État
membre afin de rétablir la paix et la sécurité,
conformément à l'article 4 ( h) et (j) de l'acte constitutif,
déploiement préventif afin d'éviter (i) qu'un
différend ou un conflit ne s'aggrave, (ii) qu'un conflit en cours ne
s'étende à des zones ou États voisins, ou (iii) la
résurgence de la violence après que des parties à un
conflit soient parvenues à un accord, la consolidation de la paix,
notamment le désarmement et la démobilisation après les
conflits,l'assistance humanitaire pour atténuer les souffrances des
populations civiles dans les zones de conflit et les actions visant à
faire face aux catastrophes naturelles ; et toutes autres fonctions que
pourrait lui confier le CPS ou la Conférence. Dans l'exercice de ses
fonctions, la Force africaine en attente coopère, en tant que de besoin,
avec les Nations-Unies et leurs agences, les autres organisations
internationales et régionales compétentes, ainsi qu'avec les
autorités et les Organisations Non Gouvernementales(ONG) nationales.
Le dispositif militaire et institutionnel de la FAA se
répartit dans les cinq régions du continent à
savoir : l'Afrique australe, de l'Est, du Nord, de l'Ouest et du Centre,
ainsi que leurs CER correspondantes en cinq brigades dont le but est de lui
servir de base. Ces brigades comprennent des composantes militaires, civile et
police. Dans ce sens, on peut dénombrer la Brigade de la
Communauté de Développement d'Afrique Australe (SADCBRIG), la
Brigade en Attente d'Afrique de l'Est (EASBRIG), la Brigade en Attente
d'Afrique du Nord (NASBRIG), la Brigade de la Communauté
Économique des États d'Afrique de l'Ouest (ECOBRIG) et la Brigade
de la Communauté Économique des États d'Afrique Centrale
(ECCASBRIG)32(*). Chacune
de ces brigades est composée de contingents multidisciplinaires en
attente, avec des composantes civiles et militaires, stationnées dans
leurs pays d'origine et prêts à être déployés
rapidement, aussitôt que requis. Elles sont également
dotées d'un dépôt logistique ainsi que de centres
d'entraînement. Elles s'inspirent du modèle de la Brigade
d'Intervention Rapide des Forces en Attente (BIRFA) du système des
Nations-Unies. Le déploiement de la FAA s'exerce dans le cadre des six
scénarios ci-après :
Tableau des six scénarios de
référence pour la planification des opérations de l'Union
africaine
Scénarios
|
Descriptions
|
Déploiement requis
|
1
|
UA/conseil militaire régional pour une mission
politique.
|
30 jours
|
2
|
UA/Mission régionale d'observation
déployée conjointement avec une mission des Nations Unies
|
30 jours
|
3
|
UA autonome/ Mission régionale d'observation
|
30 jours
|
4
|
UA/ Force régionale de maintien de la paix pour les
missions de chapitre VI et les missions de déploiement préventif
(et de consolidation de la paix)
|
30 jours
|
5
|
Force de maintien de la paix de l'UA pour les missions
multidimensionnelles complexes de maintien de la paix, y compris celles
impliquant les attaques préventives de bas niveau.
|
90 jours, la composante militaire pouvant se déployer
dans les 30 jours
|
6
|
Intervention de l'UA, par exemple en situation de
génocide dans laquelle la communauté internationale n'a pas agi
promptement.
|
14 jours avec une force robuste.
|
Source : LIEGEOIS Michel, L'appui
international au renforcement des capacités africaines de maintien de la
paix. Trop de médecins autour du patient ?, in Guide du maintien de
la paix 2011 : l'Afrique et les opérations de la paix, David Morin,
Lori-Anne THEROUX-BENONI, (sous la direction), Athéna éditions,
Canada, p.185.
Le Conseil de paix et de sécurité demeure la
première autorité habilitéeà autoriser le
déploiement des opérations de maintien de la paix mais seul le
sommet du Conseil peut autoriser des interventions entrant dans le cadre du
scénario 6. Par ailleurs, pour chacune des opérations entreprises
par la Force africaine en attente, le Président de la Commission nomme
un Représentant spécial et un Commandant de la force, dont les
rôles et fonctions détaillés sont définis dans des
directives appropriées, conformément aux règles de
procédures opérationnelles des missions d'appui à la paix.
B. Le Fonds de la paix
Le Fonds de la paix constitue le bras financier de l'UA et
dote le Conseil de paix et de sécurité des ressources
financières nécessaires à la conduite des missions de
soutien à la paix et d'autres activités opérationnelles
relatives à la paix et à la sécurité. Il est
alimenté par des crédits prélevés sur le budget
ordinaire de l'Union, y compris les arriérés de contributions,
les contributions volontaires des États membres et d'autres sources en
Afrique, y compris le secteur privé, la société civile et
les particuliers, ainsi que par des fonds provenant d'activités de
mobilisation de ressources même extra-africaines33(*). Au sein du Fonds de la paix,
il est créé un Fonds d'affectation spécial
auto-renouvelable dont le montant est approuvé par les organes
délibérants compétents de l'Union sur recommandation du
Conseil de paix et de sécurité.
CHAPITRE II
LES COMMUNAUTES ECONOMIQUES
REGIONALES, PILIERS DE L'INTEGRATION REGIONALE EN MATIERE DE PROTECTION DES
POPULATIONS CIVILES
L'escalade des conflits qui ont enflammé le continent a
eu pour effet la régionalisation des dispositifs sécuritaires qui
s'est traduite par une forte implication des CER dans la gestion des conflits.
Elles font,désormais,partie intégrante de l'AAPSet constituent
son instrument fondamental. Une telle responsabilisation tire son fondement de
divers protocoles (Section 1). Cependant, le déficit d'harmonisation de
la relation UA-CER, ainsi que le manque de moyens financiers, humains et
logistiques, plombent considérablement une mise en oeuvre effective du
SCAR et de la FAA (Section 2).
SECTION 1 : Le cadre
institutionnel de la collaboration entre l'UA et les CER
Le cadre institutionnel qui fonde la relation UA/CER
découle de plusieurs textes que l'on pourrait classer en deux
catégories. L'instrument normatif fondateur, en la matière, est
le Protocole sur les relations entre la Communauté économique
africaine et les Communautés économiques régionales
signé en 1998 et réactualisé en 2007 (Paragraphe 1).
Toutefois, l'innovation institutionnelle primordiale demeure la signature en
2003 du Protocole relatif à la création du Conseil de paix et de
sécurité de l'UA et en 2008 du Protocole d'accord en
matière de paix et de sécurité visant à
entériner l'institutionnalisation de la coopération UA/CER
(Paragraphe 2).
Paragraphe 1 : Les
Protocoles sur les relations entre la CEA et les CER (1998, 2007)
L'institutionnalisation des relations de coopération
entre l'UA, anciennement OUA et les CER s'est matérialisée par la
résolution CM/Res.464 (XXVI) adoptée par le Conseil des Ministres
à l'occasion de la 26ème session ordinaire qui s'est
tenue à Addis-Abeba, Éthiopie, du 23février au
1er mars 1976. Cette résolution décrète le
découpage du continent africain en cinq sous-régions à
savoir : Nord, Ouest, Centre, Est et Austral (Voir ANNEXE D). Il s'agit,
en effet, d'une volonté de régionaliser les opérations de
maintien de la paix et de promouvoir le principe de
l' « appropriation africaine ».
En effet, le bilan des deux premières décennies
qui ont suivies les indépendances des États africains s'est
révélé piètre. L'état des lieux a mis en
évidencede nombreuses faiblesses dont la faible implication du continent
africain dans la résolution des conflits. C'est dans le but de pallier
de telles insuffisances à l'avenir que le Plan d'action de Lagos et
l'Acte final de Lagos ont été adoptés en avril
198034(*). En adoptant
l'Acte final de Lagos, les Chefs d'État et de Gouvernement ont
clarifié leurs objectifs de « promouvoir un
développement collectif, accéléré,
endogène et indépendant des États membres ainsi que de
promouvoir la coopération entre les pays africains et
l'intégration dans tous les domaines économique, social et
culturel»35(*).
L'Acte prônait un développement endogène,
autocentré et autoentretenu tout en mettant un point d'orgue sur la
mobilisation des populations et les Communautés économiques
régionales. A ce titre, le Plan d'action de Lagos prévoyait en
son article VII des « mesures destinées à la mise en
place et au renforcement de la coopération économique et
technique, y compris la création d'institutions nouvelles et le
renforcement de celles existantes36(*) ». Ce désir sera
réaffirmé dans l'Acte final de Lagos qui propose de
« renforcer les Communautés économiques existantes et
de créer d'autres groupements économiques dans les autres
régions de l'Afrique, de manière à couvrir l'ensemble du
continent(...), à promouvoir la coordination et l'harmonisation entre
les groupements économiques existants et futurs en vue de la
création progressive d'un marché commun africain37(*) ». En d'autres
termes, ces mesures visaient à rechercher de nouveaux paradigmes de
développement à même de transformer le continent au moyen
d'une politique de développement endogène, toute chose qui ferait
une place de choix à une intensification de la coopération sous
régionale et régionale.
Lesdites mesures seront plus tard complétées par
le Traité d'Abuja signé le 3 juin 1991 et entré en vigueur
le 12 mai 1994. Ce nouveau Traité spécifie le renforcement des
Communautés économiques régionales par les États
africains et préconise une meilleure et progressive coordination,
harmonisation et intégration de leurs activités en vue de la
réalisation de la Communauté économique africaine (CEA).
La nécessité de la coordination et de
l'harmonisation des politiques et des mesures des Communautés
économiques régionales en vue de la mise en place du
marché commun africain a amené le Conseil des Ministres de l'OUA
à adopter le Protocole sur les relations entre la CEA et les CER le 25
février 1998. Ce protocole a été signé sur
autorisation des États membres, par les Chefs exécutifs de l'OUA
et quatre CER à savoir : la CEDEAO, le COMESA, la SADC et l'IGAD.
Le protocole entend renforcer les CER existantes, la CEA et les traités
des CER, promouvoir la coordination et l'harmonisation des politiques, mesures,
programmes et activités des CER en vue de s'assurer de la mise en
oeuvre des dispositions du paragraphe 2(a) à 2(d) de l'article 6, de
renforcer la coopération entre les CER et enfin de servir de cadre
institutionnel pour gérer les relations entre les CER et la CEA.
Pour mener à bien ses activités, le protocole
repose sur un cadre de coordination composé d'une part, des organes de
coordination, et d'autre part de deux comités. Le Comité de
coordination se réunit une fois par an et est composé du
Président de la Commission de l'Union africaine, des Chefs
Exécutifs des CER, du Secrétaire Exécutif de la Commission
Économique des Nations-Unies pour l'Afrique et du Président de la
Banque Africaine de Développement (BAD). Il est chargé, entre
autres, de déterminer l'orientation politique quant àla mise
en oeuvre du Protocole, de coordonner et d'harmoniser les politiques
macroéconomiques et d'autres politiques et activités des CER,
d'assurer le suivi et l'évaluation constante des progrès
réalisés par chaque CER, etc.
Quant au comité des fonctionnaires des
secrétariats, il est composé des fonctionnaires de haut rang
chargés des affaires de la communauté qui sont à la fois
désignés par les CER et la Commission Économique des
Nations-Unies pour la BAD. Il s'assigne pour mission de faire une
évaluation du progrès réalisé par chaque CER,
d'assurer le suivi des activités des CER et de favoriser l'assistance
mutuelle entre elles. Il se réunit une fois par an et ses
décisions sont aussi adoptées par consensus.
Le protocole prévoit une coopération et une
coordination entre les CER. A cet égard, les Chefs Exécutifs,
peuvent avant toute réunion du Comité, se réunir de
manière formelle ou informelle pour discuter de la coordination de leurs
activités. De même, les CER peuvent conclure, entre elles, des
accords de coopération aux termes desquels elles entreprennent des
activités ou programmes conjoints ou promeuvent la coordination de leurs
politiques, mesures et programmes. En outre, elles s'engagent à
échanger des informations et se tiennent mutuellement informées
des politiques, mesures et programmes ayant trait à la mise en oeuvre du
protocole dans l'ultime but de renforcer la coordination et la collaboration
entre elles. La naissance de l'Union africaine a permis de réactualiser
et de raffermir, au moyen d'instruments normatifs, la coopération avec
les CER dans le cadre de l'AAPS. Ce processus s'est traduit par l'adoption du
protocole relatif à la mise en place du Conseil de paix et de
sécurité et celui relatif à la paix et à la
sécurité adopté en 2008.
Paragraphe 2 : Le
Protocole relatif à la mise en place du Conseil de paix et de
sécurité et le Protocole adopté en matière de paix
et de sécurité (2008)
Le 9 septembre 1999, les Chefs d'État et de
Gouvernement de l'OUA ont adopté la Déclaration de Syrte
appelant à la création de l'Union africaine, dans le but
d'accélérer le processus d'intégration sur le continent,
afin de permettre à l'Afrique de «s'adapter aux changements
sociaux, politiques et économiques qui se produisent à
l'intérieur et à l'extérieur de notre continent38(*) » et de jouer le
rôle qui lui revient dans l'économie mondiale, tout en faisant
face aux problèmes sociaux, économiques et politiques
multiformes, aggravés comme ils l'étaient, par certains aspects
négatifs de la mondialisation. Cette déclaration prône un
changement de stratégies et reconnaît « la
nécessité impérieuse et l'extrême urgence de raviver
les aspirations de nos peuples à une plus grande unité,
solidarité et cohésion dans une communauté plus large des
peuples, qui transcende les différences culturelles,
idéologiques, ethniques et nationales39(*) ». Avec la naissance de l'Union africaine,
les dirigeants de l'organisation ont procédé à une
réactualisation des relations qu'entretiennent les CER avec
l'institution continentale. Les dispositions de l'article 16 du protocole
relatif à la création du Conseil de paix et de
sécurité leur accordent une place de premier rang et stipulent
que « les mécanismes régionaux font partie intégrante
de l'architecture de sécurité de l'Union, qui assume la
responsabilité principale pour la promotion de la paix, de la
sécurité et de la stabilité en Afrique ». Ainsi,
le Conseil de paix et de sécurité et le Président de la
Commission « harmonisent et coordonnent les activités des
mécanismes régionaux dans le domaine de la paix, de la
sécurité et de la stabilité afin que ces activités
soient conformes aux objectifs et aux principes de l'Union » et doivent
travailler « en étroite collaboration avec les mécanismes
régionaux pour assurer un partenariat efficace entre le CPS et les
mécanismes régionaux dans le domaine de la promotion et du
maintien de la paix, de la sécurité et de la
stabilité ».
Le Protocole indique aussi que « les modalités de
ce partenariat seront basées sur leurs avantages comparatifs
respectifs et lescirconstances du moment »40(*), ce qui laisse une large souplesse dans la
répartition des rôles et des responsabilités entre l'UA et
les CER. Le Conseil de paix et de sécurité et les
Mécanismes régionaux ont essentiellement entretenu un lien de
coopération étroite et de coordination dans la mesure où
« les mécanismes régionaux concernés doivent,
à travers le Président de la Commission, tenir le Conseil de paix
et de sécurité pleinement et régulièrement
informé de leurs activités et s'assurer que ces activités
sont étroitement coordonnées et harmonisées avec le
Conseil de paix et de sécurité41(*) ». De même « le Conseil de
paix et de sécurité, à travers le Président de la
Commission, doit également tenir les mécanismes régionaux
pleinement et régulièrement informés de ses
activités ». Pour assurer la coordination et l'harmonisation des
positions entre le niveau continental et les niveaux régionaux, «
le Président de la Commission convoque des réunions
périodiques, au moins une fois par an, avec les premiers responsables
et ou les autorités chargées des questions de paix et de
sécurité au niveau des mécanismes régionaux ».
Dans le même esprit, les mécanismes régionaux sont
invités à participer à l'examen de toute question soumise
au CPS, chaque fois que cette question est traitée par un
mécanisme ou présente un intérêt particulier pour ce
dernier. Le Président de la Commission de l'UA est également
invité à participer aux réunions et aux
délibérations des mécanismes régionaux.
L'avancée primordiale vers une réelle
institutionnalisation des CER a été l'adoption en 2008 d'un
Protocole d'accord de coopération dans le domaine de la paix et de la
sécurité entre l'UA, les CER et les mécanismes de
coordination des brigades régionales en attente de l'Afrique de l'Est et
de l'Afrique du Nord. En effet, ce protocole envisage,de façon
générale,de contribuer à la mise en oeuvre
opérationnelle intégrale et au fonctionnement effectif de
l'Architecture continentale de paix et de sécurité, de promouvoir
un partenariat plus étroit entre les parties en vue de la promotion et
du maintien de la paix, de la sécurité et de la stabilité
sur le continent, de renforcer la coordination des activités et de
s'assurer que les activités des CER et des mécanismes de
coordination sont conformes aux objectifs et principes de l'Union. Plus
concrètement, la relation entre les CER et l'UA s'est traduite par la
mise en oeuvre du système d'alerte rapide continental qui s'appuie sur
des mécanismes régionaux d'alerte rapide et d'une Force africaine
en attente reposant sur cinq brigades régionales42(*). S'il est certes vrai que l'on
a noté un état d'avancement dans la mise en oeuvre
opérationnelle de la relation UA/CER, il n'en demeure pas moins que pour
certaines CER, le rythme de mise en oeuvre de leurs programmes est encore lent,
présente de nombreuses disparités d'une région à
une autre et nécessite, de ce fait, un appui de la part des
différents acteurs d'intégration.
SECTION 2 : Le cadre
opérationnel de la collaboration entre l'UA et les CER dans la mise en
oeuvre de l'Architecture africaine de paix et de sécurité
La relation entre l'Union africaine (UA), qui est investie de
la responsabilité de la promotion de la paix, de la
sécurité et de la stabilité à l'échelle
continentale et les Communautés économiques
régionalesconstitue une composante essentielle de l'AAPS. Cette relation
se traduit au triple niveau de la prévention (l'alerte rapide), de la
gestion (les forces pré-positionnées) et de la résolution
des conflits (phase de la reconstruction post-conflit).
Paragraphe 1 : La mise
en oeuvre opérationnelle des Mécanismes régionaux du
Système continental d'alerte rapide au niveau des CER
Le Système continental d'alerte rapide est
prévu par l'article 12 du Protocole relatif à la création
du Conseil de paix et de sécurité (CPS). Il constitue l'un des
piliers de l'AAPS et joue un rôle crucial dans la coordination et la
collaboration avec les mécanismes régionaux pour la
prévention, la gestion et le règlement des conflits et autres
parties prenantes sur la prévention des conflits et l'alerte rapide
en Afrique. Le SCAR est à la fois un cadre à l'échelle
continentale et une méthodologie avec des implications
spécifiques à la Direction de la gestion des conflits de l'UA.
En tant que cadre continental, il aborde les questions d'harmonisation et de
coordination des systèmes d'alerte rapide existants, de même que
ceux en cours de création dans leshuit CER43(*).
Depuis le sommet de Maputo en 2003, l'Union africaine a
déployé de nombreux efforts en vue d'une mise en oeuvre
opérationnelle du Système continental d'alerte rapide. En
décembre 2006, le cadre pour la mise en oeuvre opérationnelle du
SCAR a été adopté. Ce cadre se déclinait en trois
composantes qui se présentent comme suit : la collecte des
données, les rapports d'alerte rapide et l'interaction avec les
décideurs ainsi que la coordination et la collaboration avec les
Mécanismes régionaux pour la prévention, la gestion et le
règlement des conflits et autres parties prenantes sur la
prévention des conflits et l'alerte rapide en Afrique. De
même, il a été aussi élaboré un Manuel de
Méthodologie pour l'évaluation stratégique des conflits.
Ce manuel ambitionne de servir de plan directeur aux analystes
impliqués dans l'analyse proactive des conflits et de leur
alléger la tâche dans le suivi-évaluation des conflits sur
le continent. C'est dans la mêmelancée qu'est intervenue, en
janvier 2008, la signature d'un protocole d'accord entre l'UA et les CER dont
le but était de renforcer les liens entre le SCAR et les
Mécanismes régionaux d'alerte rapide. Cette signature sera suivie
entre mai 2008 et fin 2010 de sept réunions techniques trimestrielles
entre l'UA et les CER. Le but visé étant toujours une meilleure
coordination entre l'institution continentale et les CER en vue de
l'opérationnalisation du SCAR. Ces réunions constituent, par
ailleurs, un creuset d'échanges d'expériences et de
méthodologies entre les différents mécanismes
régionaux. Aussi a-t-il été élaboré des
modèles et des procédures opérationnelles
standardisées dont le but est d'accélérer le processus
d'analyse des données. Mieux, l'infrastructure informatique est
modernisée, ce qui favorise une meilleure connectivité des
systèmes d'alerte rapide des CER à la Salle de veille par le
biais du VSAT(« terminal à très petite ouverture ») de
l'UA44(*).
Toujours dans le cadre du renforcement des capacités de
la Salle de veille, la Commission de l'Union africaine a procédé
à l'élaboration de diverses applications afin de renforcer le
système de collecte et d'analyse de données. C'est le cas, par
exemple du Africa Media Monitor (AMM), qui permet de
collecter, en temps réel et dans diverses langues, des données
provenant de différentes sources ; du SCAR
Portal, utilisé pour l'échange d'informations entre
le SCAR et les Mécanismes d'alerte rapide des CER. A ces logiciels, s'en
ajoutent d'autres : The Africa Reporter qui est
un outil analytique adapté aux indicateurs et aux modèles
utilisés dans le cadre du SCAR, dans le but de faciliter la
présentation des rapports d'incident et de situation provenant des
missions de l'UA sur le terrain et de ses bureaux de liaison, The
Africa Prospects, conçu pour prévoir la propension
des pays au risque et à la vulnérabilité face aux
influences et contraintes structurelles, sur la base des indicateurs
définis dans le cadre du SCAR et enfin LiveMon
qui présente les données provenant de l'AMM en localisant
géographiquement les nouvelles sur une carte de l'Afrique.
Ces différents systèmes sont également
déployés dans les bureaux du Président de la Commission,
du vice-président, du Commissaire et du Directeur chargés des
questions de paix et de sécurité45(*). Ils sont également distribués aux CER
et aux mécanismes régionaux dans le but de permettre au
Président de la Commission d' « informer le Conseil de paix et
de sécurité des conflits potentiels et des menaces à la
paix et à la sécurité en Afrique et pour recommander les
mesures à prendre46(*) ».
Au niveau régional, les CER se sont employées
aussi à opérationnaliser leurs systèmes d'alerte
précoce. Dans ce sens, le mécanisme d'alerte précoce et de
réaction aux conflits (CEWARN) de l'IGAD est fonctionneldepuis le 9
janvier 200247(*)et la
CEDEAO a intégré les travaux du réseau WANEP (West African
Peacebuilding Network), une ONG basée au Ghana, dans son système
d'alerte rapide48(*). Ces
différents efforts ont permis d'obtenir quelques analyses d'alerte
précoce ainsi que des données fiables sur les situations de
conflits réels ou potentiels, ainsi que sur les situations de
post-conflit49(*).
Néanmoins, aussi réjouissant que puissent paraître ces
progrès, il convient de remarquer une forte disparité entre
lescinq CER dans le développement de leurs systèmes d'alerte
rapide. Certainesen sont encore à un stade initial de leur processus
d'opérationnalisation et font face aux problèmes
opérationnels fondamentaux dus à un déficit d'analystes,
à des difficultés financières ainsi que logistiques,
à des problèmes techniqueset à une absence de
suivi-évaluation. Tout ceci justifie, en partie, que le seul
progrès accompli dans la mise en oeuvre opérationnelle du SCAR
soit la tenue de réunions50(*) qui ne se traduit pas, la plupart du temps, par des
actes concrets.
Paragraphe 2 : la mise
en oeuvre opérationnelle des brigades régionales de la Force
africaine en attente
L'Union africaineet les Communautés économiques
régionales africaines se sont engagées à relever les
défis posés à la paix et à la
sécurité par des initiatives relevant de l'Afrique et
menées à bien par celles-ci. À ce titre, la
création d'une Force africaine en attente qui constitue l'une des
principales composantes essentielles de l'AAPS s'appuie sur cinq brigades
régionales dont le rôle est de permettre au continent de disposer
des moyens nécessaires pour effectuer ses propres interventions. Ces
brigades comprennent des composantes militaire, civile et police qui servent de
base à l'institution continentale et sont prêtes à
être déployées rapidement dans différentes
situations de crise. Il s'agit de la Brigade Ouest (ECOBRIG), mise en place au
sein de la Communauté économique des États de l'Afrique de
l'Ouest (CEDAO), de la Brigade Centre (FOMAC), dans le cadre de la
Communauté économique des Etats de l'Afrique Centrale (CEEAC), de
la Brigade Sud (SADCBRIG), dans le cadre de la Communauté de
développement d'Afrique australe (SADC), de la Brigade Est (EASBRICOM),
dans le cadre de l'Autorité intergouvernementale pour le
développement (IGAD) et de la Brigade Nord
(NASBRIG) coordonnée par l'Union du Maghreb Arabe (UMA).
Chacune de ces brigades est censée posséder des contingents
multidimensionnels de la taille de brigade ayant des dispositifs de
planifications permanentes, un quartier-général cadre à
partir duquel elle est assemblée. Ces contingents sont stationnés
dans leur pays d'origine et doivent être en disponibilité
opérationnelle pour être rapidement déployés sur un
terrain de crise. De même, à l'échelon continental et sous
régional, il doit être mis sur pied un État-major et un
Elément de Planification51(*).
Depuis sa création, la FAA a enregistré des
progrès significatifs dans l'exécution de sa mission. Les
principaux documents cadre de la force devant lui permettre d'assurer un
véritable règlement des conflits ont notamment été
adoptés en mars 2008. Il s'agit, entre autres, de la doctrine de la FAA,
de la Directive sur l'entraînement et la formation, du concept
logistique, du concept sur la chaîne de commandement, le concept sur les
systèmes de communication et d'information ainsi que les
Procédures opérationnelles permanentes (SOP)52(*).
Parmi les brigades, la Force en attente de la CEDEAO, ECOBRIG
apparaît comme la plus avancée et celle dont les
réalisations se rapprochent plus de l'AAPS. En effet, la principale
brigade de la CEDEAO est, à ce jour, composée de cinq mille
(5.000) hommes prêts à être déployés dans les
quatre-vingt-dix (90) jours ainsi que d'un élément spécial
en disponibilité opérationnelle d'un peu plus de deux mille sept
cent (2.700) pouvant être déployés dans les 30 jours. De
plus, il a été établi un état-major spécial
de ce groupement à Abuja qui dispose d'un élément de
planification (PLANELM) opérationnel et d'une cellule de planification
et de management de la mission (MPMC) et des officiers ont été
recrutés à ce propos. La CEDEAO a également
parachevé son concept d'opérations, sa doctrine et ses
procédures opérationnelles permanentes. La sous-région a
évalué ses besoins en entraînement et a mené
plusieurs exercices depuis 2006, y compris des exercices de poste de
commandement. C'est dans ce cadre que s'inscrit l'exercice de poste de
commandement organisé à Dakar en juin 2006 pour
l'état-major du GTIA ainsi que l'exercice d'évaluation
opérationnelle du bataillon Ouest DEGGO 27organisé au
Sénégal en décembre 2007. C'est dans ce même ordre
d'idée qu'il a été initié l'exercice JIGUI
200853(*)dont l'objectif
était de faciliter la certification opérationnelle de la brigade
d'Afrique de l'Ouest en 2010et d'évaluer l'aptitude de
l'état-major de la Force en attente de la CEDEAO à conduire une
opération de maintien de la paix.
Ces exercices seront élargis avec la manoeuvre
logistique JIGUI 2009 qui marqua une étape supplémentaire vers
l'opérationnalisation de la FAC. Ils ambitionnaient tester les
capacités du bataillon logistique à pouvoir soutenir le
groupement des forces dans les opérations de soutien à la paix.
L'objectif de la CEDEAO est, en effet, de pouvoir déployer un groupement
de forces dans les trente jours suivant le déclenchement d'une crise
majeure et de l'appuyer de façon autonome. Cet exercice a fait
intervenir les postes de commandement des bataillons Ouest et Est. Ces
exercices seront complétés par l'exercice logistique LogEx le 13
juin 2009 au Burkina Faso etCohésion Bénin 2010 (avril 2010) qui
était un exercice interarmé multinational qui s'inscrivait dans
le cadre de la certification opérationnelle des unités du
bataillon Est de la FAC. Mille six cent quatre-vingt-quatre (1.684) militaires
et gendarmes issus de quatre pays ont pris part à cette manoeuvre
militaire destinée à démontrer le niveau d'autonomie de
ces unités en termes de moyens humains et de soutiens
logistiques54(*). De
même, dans le cadre du cycle d'exercice Amani Africa II, qui visait
à développer la FAA, la CEDEAO a activement participé, en
2015, à un exercice d'entraînement à Lohatla en Afrique du
Sud qui a regroupé plus de 6 000 militaires, policiers et civils des
cinq brigades en attente55(*). Ce genre d'exercice qui est le premier, au niveau
continental, intervient pour pallier les insuffisances notées au cours
de l'exercice de poste de commandement AMANI AFRICA (CPX), effectué en
octobre2010 à Addis-Abéba. Il vise àpermettre à la
FAA d'atteindre sa pleine capacité opérationnelle56(*) et à assurer une
transition vers des opérations multidimensionnelles de soutien à
la paix.
L'opérationnalisation de l'Architecture de paix de la
CEEAC s'est traduite par la création du COPAX le 24 février 2000
et entrée en vigueur en janvier 200457(*). Le COPAX vise à développer et
intensifier la coopération sous régionale en matière de
sécurité et de défense, à mettre en oeuvre les
dispositions pertinentes relatives à la non-agression et à
l'assistance mutuelle en matière de défense et à
définir les grandes orientations dans les domaines de
l'établissement, du maintien et de la consolidation de la paix à
l'échelon sous régional. Depuis sa création, l'organe de
concertation politique et sécuritaire de la sous-région Afrique
centrale s'est doté de plusieurs organes techniques et d'instruments de
mise en oeuvre sur lesquels il s'appuie pour la réalisation de ses
objectifs. Par exemple, il s'est doté d'un Mécanisme d'alerte
rapide (MARAC) chargé de la collecte et de l'analyse de données
avec comme objectif premier l'assistance de la CEEAC dans les activités
de prévention, de gestion et de résolution des conflits et
d'une Force multinationale (FOMAC) constituée de contingents nationaux
interarmés, des polices et des modules civils des États membres
de la communauté, en vue d'accomplir des missions de paix, de
sécurité et d'assistance militaire58(*).
Depuis sa création, la FOMAC a mis sur pieds entre 2003
et 2004 des structures de l'état-major régional, le PLANELM et le
plan d'action de ce dernier et a adopté le projet du premier exercice
multinational BARH EL GHAZEL organisé en 2005. Ce genre
d'exercice sera répété avec KWANZA 2010 qui s'est
déroulé du 22 mai au 10 juin en Angola et s'inscrivait en fin de
phase d'opérationnalisation et de certification de la FOMAC, en vue de
sa participation aux missions de paix de la CEEAC ou de l'Union africaine. La
mission de consolidation de la paix de la CEEAC en Centrafrique constitue l'une
des réalisations majeures dans la sous-région. Le
déploiement de la Mission de consolidation de la paix en Centrafrique
(MICOPAX) remplacée le 19 décembre 2013 par la Mission
internationale de soutien à la Centrafrique (MISCA) placée sous
l'autorité de la Communauté économique des États
d'Afrique centrale (CEEAC) avait pour mandat de contribuer à la paix et
à la sécurité de manière durable en RCA, par la
création de conditions préalables au développement durable
dans le pays. C'est dans ce but qu'elle a joué un rôle
d'intermédiaire neutre entre les différentes parties aux accords
de paix, a participé au processus de Désarmement
Démobilisation et de Reconstruction (DDR) et a apporté un soutien
logistique durant les élections, sans lequel le vote n'aurait pu se
dérouler dans certains endroits59(*). L'action de l'institution sous régionale
s'est peu à peu étendue et a pris en compte, depuis la
Déclaration de Brazzaville sur l'appui électoral de la
Communauté aux États membres qui en font la demande,
l'observation des processus électoraux dans ces États membres. En
témoigne le déploiement des missions d'observations en
Guinée Équatoriale (mai 2008), en Angola (septembre 2008), au
Congo Brazzaville et au Gabon60(*).
L'Afrique Orientale, n'est pas restée en marge de la
dynamique régionale d'africanisation des opérations de maintien
de la paix. En effet, l'article 18 (a) de l'accord portant création de
l'IGAD dispose que « les États membres réagissent
collectivement en vue de garantir la paix, la sécurité et la
stabilité comme conditions préalables au développement
économique et au progrès social » et de créer un
mécanisme efficace de consultation et de coopération en vue de
régler pacifiquement les différends et les disputes ».
En application de cet accord, la Conférence des Chefs d'État et
de Gouvernement a lancé, en octobre 2005, la stratégie de paix et
de sécurité de l'IGAD qui a abouti à la création
d'un Mécanisme d'alerte précoce et de réaction aux
conflits (CEWARN) et d'un instrument opérationnel, la Brigade
d'Intervention de l'Afrique de l'Est (EASBRIG) en réponse aux
recommandations de l'institution continentale. Même si son
opérationnalisation a été retardée comparativement
aux autres CER comme la CEDEAO ou la SADC, l'IGAD a consenti des efforts dans
la résolution des crises opposant le Soudan du Nord au Soudan du Sud.
De même, elle s'est montrée active dans la gestion du conflit
somalien en favorisant la négociation d'un gouvernement
fédéral de transition et dans le conflit frontalier ayant
opposé l'Ethiopie à l'Erythrée de 1998 à
200061(*).
Au demeurant, ces différentes brigades constituent
l'architecture au niveau des cinq régions que compte le continent et
entretiennent des relations de « subsidiarité
interrégionale », de coopération et de coordination.
Ainsi, l'Union africaine intervient dans les opérations de maintien de
la paix lorsqu'elle constate soit une défaillance, soit le manque de
moyens d'une CER à faire face aux défis sécuritaires dans
un territoire de son ressort. C'est dans ce cadre, par exemple, qu'elle a
déployé un contingent au Burundi (MIAB), une mission hybride au
Darfour (MINUAD) et une mission en Somalie (AMISOM). De façon
générale, les différents mécanismes
institués par l'Union africaine en matière de maintien de la paix
témoignent d'un volontarisme et d'une détermination
indéniable à renforcer le système de protection des
populations civiles dans les conflits armés. Toutefois,
l'opérationnalisation de ceux-ci se heurte à de redoutables
difficultés de mise en oeuvre.
DEUXIEME PARTIE :
L'EFFICACITE DOUTEUSE DES
MECANISMES AFRICAINS DE PROTECTION DES POPULATIONS CIVILES EN TEMPS DE
GUERRE
Il ne fait aucun doute que des étapes importantes ont
été franchies dans la mise en oeuvre opérationnelle de
l'Architecture africaine de paix et de sécurité telle que
prévue par le Protocole. La mise en place du Conseil de paix et de
sécurité, du Groupe des sages, du Système continental
d'alerte rapide et de la Force africaine en attente a permis à
l'institution continentale de faire preuve d'un dynamisme certain dans la
gestion des conflits sur le continent. En dépit de ces efforts
enregistrés, l'Afrique n'en continue pas moins de faire face à
des défis de taille dans le domaine de la paix et de la
sécurité, remettant en cause le parachèvement de
l'opérationnalisation de l'AAPS (Chapitre 1). Pour éviter donc
que tous ces mécanismes ne soient, du fait des facteurs handicapants,
une coquille vide, il urge de prendre immédiatementdes
mesuresimpératives pour accélérer l'achèvement de
l'opérationnalisation de l'AAPS (Chapitre 2).
CHAPITRE I:
LES ENJEUX DE LA MISE EN
OEUVRE DE LA PROTECTION DES POPULATIONS CIVILES DANS LES ZONES DE CONFLITS
ARMES EN AFRIQUE
L'Union africaine a fait un pas de géant en optant pour
un interventionnisme affiché qui constitue d'ailleurs le fondement de
l'AAPS. Toutefois, l'opérationnalisation effective de cette
dernière est handicapée par des problèmes de
capacité, en particulier dans les services d'appui tels que la gestion
administrative et les finances (Section 1) ainsi que la gestion des ressources
humaines et la coopération horizontale et verticale toujours en
construction(Section 2).
SECTION 1 :
Inadéquation des procédures administratives et
financières avec l'urgence de la protection des populations civiles
Les innovations doctrinales de l'AAPS
posent deux problèmes structurels majeurs qui ont trait d'une part,
à l'inadéquation des procédures administratives avec
l'urgence de la protection des civils (Paragraphe 1) et d'autre part, à
l'insuffisance de moyens financiers (Paragraphe 2), lesquelles insuffisances,
à défaut d'être résolues, risqueront de faire
écrouler l'Architecture érigée.
Paragraphe 1 : Des
procédures administratives lourdes en déphasage avec l'urgence de
la protection des populations civiles
Les opérations de maintien de la paix ont constamment
évolué ces dernières années et le personnel est
appelé à accomplir davantage de tâches à la fois. De
tels progrès requièrent donc une flexibilité et un
allègement des dispositifs administratifs et logistiques.
Malheureusement, le fonctionnement de l'Union Africaine et des CER est encore
caractérisé par une forte centralisation des tâches autour
d'une minorité hostile à la délégation de pouvoir.
Ce «micromanagement62(*)» marqué à la fois par la lourdeur
des procédures et par une répartition inégale des
tâches réfrène énormément le processus de
prise de décisions notamment dans des situations qui exigent des
réponses immédiates. Cette concentration des pouvoirs devient de
plus en plus problématique d'autant plus qu'elle exige une interaction
difficultueuse avec la hiérarchie et est à l'origine d'une
lourdeur administrative ainsi que d'une certaine paralysie de la part des
fonctionnaires de l'institution, situés plus bas dans la
hiérarchie. En conséquence, la capacité des services
centraux de l'UA à assurer le suivi administratif, financier et
opérationnel de missions de paix demeure largement en
deçà des attentes tout comme l'est aussi la capacité de
l'UA à mener une opération rapidement et efficacement.
L'autre obstacle qui affecte la capacité administrative
prend en compte les méthodes de travail internes, les règles et
procédures ainsi que les mécanismes de prise de décisions
qui se révèlent trop longues. Bien que le processus de
mandatement de l'UA apparaisse, à bien des égards, assez
détaillé, il s'écarte largement des situations d'urgence
nécessitant une diligence pour assurer la protection des populations
civiles. Outre cette difficulté, la protection des populations civiles
est entravée par une insuffisance criarde de ressources
financières.
Paragraphe 2 : Un
financement hypothétique des États membres
Des difficultés financières limitent
considérablement le déploiement des opérations de maintien
de la paix. Le budget alloué à la gestion et à la
résolution des conflits est insuffisant pour protéger les
populations civiles dans les zones de conflits armés. Les
problèmes financiers de l'UA deviennent plus complexifiés par
l'irrégularité des contributions des États membres sans
lesquelles la réalisation des opérations de maintien de la paix
ne serait qu'un voeu pieux. Une enquête conduite par la Commission
Économique des Nations-Unies pour l'Afrique (UNECA) a
révélé qu'un tiers des pays membres ne s'acquittent pas
de leurs contributions. Dans d'autres régions, la proportion des
États débiteurs peut atteindre la moitié63(*). En 2014, l'Union africaine
n'a pu collecter auprès de ses États membres que 84.6 millions de
dollars US, soit un taux de recouvrement de 67%, ce qui est largement en
deçà des 138,5 millions initialement prévus. Seulement
cinq pays sur cinquante-quatre alimentent 75% de la contribution des pays du
continent au budget de l'institution panafricaine, qui est chiffré
à plus de 250 millions de dollars. Ces bailleurs de fonds sont :
l'Algérie, l'Egypte, le Nigéria, l'Afrique du Sud et la Lybie
sous Kadhafi qui contribuait à elle seule à 15% de la
participation africaine. Depuis le décès de ce dernier, force est
de constater que les difficultés financières de l'organisation se
sont amplifiées.
Figure1 : Contributions des
États membres de l'Union africaine en 2014
Sources :
Mmanaledi Mataboge,
AU's dependence on cash from the West still rankles, 2014
http://mg.co.za/article/2015-06-11-aus-dependence-on-cash-from-the-west-still-rankles
En outre, l'Union africaine n'a pas encore réussi
à trouver des solutions africaines aux problèmes financiers
africains puisqu'elle dépend dans une large mesure des contributions
extérieures. Il est certes vrai que l'assistance étrangère
est la bienvenue au nom de l'indivisibilité de la paix et de la
sécurité internationales, mais elle ne saurait se substituer
à la responsabilité qui incombe aux États membres64(*). Or, c'est malheureusement le
constat qui ressort du financement des opérations de paix sur le
continent. La majorité du budget annuel de l'UA est financée par
les partenaires extérieures. En 2016, l'Union africaine attend
uniquement de ses partenaires une contribution de près de $362 millions
sur un budget total de $523.8 millions soit 69%65(*) ; les États membres de l'Union ne
contribueront qu'à hauteur de 31 %. Il s'agit d'un réel paradoxe
qui ne laisse pas une grande marge de manoeuvre aux États africains pour
conduire les opérations de paix et de suivre des agendas qui tiennent
compte des urgences humanitaires en cours. En conséquence, l'UA se
trouve, ipso facto, dans l'obligation de recourir à des
« opérations de paix choisies » en fonction des
moyens dont elle dispose. Qui plus est, la pluralité des donateurs
qui est-elle même source de difficultés dans la mesure
où pour d'évidentes raisons politiques, chacun d'eux a
tendance à rechercher une publicité maximale de sa
contribution66(*).
Consciente de sa faiblesse, l'institution continentale a
proposé des mesures de prélèvement destinées
à permettre d'augmenter le financement des activités de ses
différents organes. Mais malheureusement, ses propositions ont soit
essuyé des refus de la part des États membres soit, ces derniers
accusent du retard dans la restitution des taxes collectées. Cerise sur
le gâteau pour les États débiteurs, les sanctions
prévues sont rarement, ou plutôt jamais appliquées. Par
exemple, l'Union africaine a proposé que les gouvernements des pays
membres collectent des fonds en imposant des taxes aux secteurs lucratifs de
leurs économies respectives, notamment les exportations
pétrolières, les billets d'avion, les recettes du tourisme et les
primes d'assurance, afin de soutenir la réalisation des programmes
stratégiques de l'UA. A la date d'aujourd'hui, aucun des États
débiteurs ne s'est vu appliquer rigoureusement une telle disposition.
Le même constat est valable en Afrique occidentale avec
l'instauration d'un protocole et des mécanismes de
prélèvement communautaire qui est de 0,5 % de devoirs de charges
perçues par les États membres sur les importations en provenance
de l'extérieur de la région. Mais le constat demeure qu'un nombre
assez important d'États membres culminent plus de vingt années
d'arriérés de contribution s'ils ne se sont pas tout simplement
abstenus de ratifier ledit protocole67(*). À ces facteurs handicapants s'en ajoute un
autre : l'insuffisance de ressources humaines.
SECTION 2 : Des
ressources humaines déficitaires et une coopération horizontale
et verticale déséquilibrée
Aux difficultés
énumérées, on peut aussi citer d'autres qui ont trait
à l'insuffisance de ressources humaines (Paragraphe 1) et au
déséquilibre de la coopération sécuritaire qui est
toujours en construction (Paragraphe 2).
Paragraphe 1 : Absence
de stratégie d'ensemble de ressources humaines
Tout programme de protection des civils exige l'existence d'un
mélange approprié « de vitesse et de masse68(*) ». Or, ces deux
composantes constituent le volet marginal de l'Union africaine. Le fossé
qui sépare les ressources mises à disposition et les objectifs
assignés aux acteurs chargés de la protection des populations
civiles demeure abyssal. Dans de nombreux conflits, les contingents
déployés demeurent déficitaires. Il s'agit aussi bien du
personnel chargé d'assurer les tâches administratives que du
personnel militaire chargé des fonctions de gestion militaire et des
personnes commises aux tâches humanitaires. En raison des
difficultés financières auxquelles elle bute, l'Union africaine
autorise un nombre insuffisant de soldats pour assurer la protection des
civils. Une telle insuffisance s'inscrit dans une logique de rupture d'avec les
méthodes empiriques qui recommandent qu'il faut deux (2) à dix
(10) soldats pour mille 1000 habitants dans les zones en crise, ou bien, que la
force de protection doit avoir des effectifs au moins équivalents en
nombre à ceux de la force armée indigène la plus
nombreuse69(*). La mise en
place, parfois, des structures ad hoc comme ce fut le cas avec le groupe de
travail intégré sur le Darfour en 2004 pour la MUAS et
l'Unité de planification et de gestion stratégique pour la
Somalie en 200770(*) ne
permet pas toujours de surmonter le déficit observé. Il s'y
ajoute que même pour dépenser l'argent que les partenaires
extérieurs mettent à sa disposition71(*), l'Union Africaine manque de
personnel. Comme l'affirmait un rapport du secrétariat
général de l'ONU, « même si les ressources sont
disponibles, l'Union africaine est incapable de transformer le dollar en
ressources72(*) ».
Les formations individuelles et collectives des soldats de la
paix aux doctrines applicables en matière de protection des populations
civiles ne leur permettent pas d'être outillés pour faire face
aux massacres de populations. Les nombreux scandales impliquant des
soldatsaccusés d'avoir commis des abus sexuels sur les civils73(*)remettent sur le tapis
l'épineux problème de leur recrutement, de leur suivi et de leur
formation. Les compétences militaires ne sont pas statiques et
nécessitent des formations continues. Il est démontré, par
exemple, que les soldats bénéficiant d'une formation requise pour
réaliser des tâches militaires accusent une dégradation de
cette compétence au bout de soixante (60) jours seulement et, en
l'absence de pratique ou de nouvelles formations, la perte de compétence
se poursuit jusqu'à atteindre 60%74(*). La situation est plus critique lorsqu'il s'agit
d'une formation exigeant des tâches collectives (formation
d'équipes). Dans ce cas, le taux de dégradation est encore plus
rapide, en raison de la complexité accrue des tâches collectives
et de la difficulté à maintenir une cohésion au sein de
l'unité75(*).
Par suite, les missions d'opérations de paix souffrent
de la pénurie de capacité en termes d'expertise et de ressources
humaines comme des ingénieurs et des spécialistes de
renseignements. Ceci est dû, en partie, à un défaut de
stratégie pour le recrutement du personnel des opérations de
paix, capable d'assurer le bon dosage du personnel civil dans une
opération multidimensionnelle. Il y a bien des spécialistes, mais
leur effectif ne permet pas de faire face aux urgences de la protection des
civils. D'après un rapport du ministère américain de la
Défense, seulement sept des quarante-six armées gouvernementales
recensées au sud du Sahara seraient capables de déployer un
bataillon dans le cadre d'une opération de maintien de la paix, six
disposeraient de réelles capacités de génie civil, deux
auraient une marine en état de marche et aucune ne serait capable de
transporter ses troupes en temps voulu sans un concours externe76(*).
L'autre difficulté qui plombe les opérations de
maintien de paix est l'absence de motivation du personnel
déployé. L'institution n'offre pas à son personnel un
plan de carrière attractif pour les retenir. Dans le cadre d'une
étude réalisée par Alex Vines et Roger Middleton,
« de nombreux membres du personnel de l'UA ont déclaré
pouvoir gagner plusieurs fois plus à l'ONU ou dans le secteur
privé. Certains d'entre eux considèrent leur poste à l'UA
comme un bon moyen d'améliorer leur curriculum vitæ avant de
passer dans un secteur plus lucratif. »77(*) Sur ce registre, il convient
de noter que le taux élevé de rotation ne permet pas au personnel
de se stabiliser et alourdit énormément les procédures
administratives. Pour remédier à de telles situations,
l'organisation a constamment recours à des mesures palliatives comme le
recrutement de personnel non régulier. Mais cette mesure a montré
ses limites puisque les recrues ne maîtrisent pas forcément les
procédures des opérations de paix et les expériences
qu'elles ont acquises ne sont pas toujours capitalisées au profit des
futures opérations. Outre cet obstacle, le déséquilibre
noté dans la collaboration de l'UA avec aussi bien les CER que l'ONU ne
facilite pas une réelle mise en oeuvre des politiques de protection des
civils.
Paragraphe 2 : Une
coopération sécuritaire déséquilibrée et
toujours en construction
Les opérations de maintien de paix sont d'une
complexité singulière et nécessitent, de ce fait, une
coordination verticale étroite entre l'UA et les CER et une coordination
horizontale soutenue entre l'ONU et l'UA. Or, il n'existe pas toujours entre
l'Union africaine et les CER qui sont censées lui servir de cadre
d'action, la lune de miel. Ceci pourrait se comprendre au regard de
l'énorme défi politique que constituent l'harmonisation et la
coordination simultanément de 54 pays hétérogènes
s'étendant sur trente (30) millions de Km2, soit autant
que les États-Unis, la Chine, l'Inde, ainsi qu'une grande partie de
l'Europe réunis (Voir Annexe A).
En effet, il est constant de remarquer que nombre
d'États cherchent à influencer l'action collective pour leurs
propres intérêts politiques et le rapport entre l'UA et les CER
est souvent fait de force, de compétition et de guerre de leadership
inavouées. Les divergences de points de vue, voire la contradiction qui
a prévalu entre la CEDEAO et l'UA en Côte d'Ivoire est
révélatrice de ce malaise. Les décisions
unilatérales prises par les différents Chefs d'États ont
considérablement réfréné l'ardeur de l'Union
africaine dans sa volonté de gérer et de régler le
conflit. Alors que l'Afrique du Sud a fait des déclarations contraires
aux résolutions adoptées par la CEDEAO et l'UA, le Tchad a
apporté son indéfectible soutien au Président Laurent
Gbagbo. Aussi symptomatique du manque de coordination entre l'UA et les CER est
la difficulté d'interprétation de l'article 20 de la Feuille de
route pour la sortie de crise à Madagascar, signée le 17
septembre 2011 entre la Communauté de développement d'Afrique
australe (SADC) et l'Union africaine relatif au retour de Marc Ravalomanana.
Cette même conflictualité a surgi entre la CEEAC
et l'UA en Centrafrique lorsque la CEMAC et la CEEAC sont allées
à l'encontre (en reconnaissant les putschistes) de la décision de
l'UA et des principes régissant le fonctionnement du CPS condamnant la
prise illégale du pouvoir en mars 2003 et en mars 2013. Ce
déficit de coordination engendre d'autres difficultés de taille
comme « la polygamie ou polyandrie institutionnelle78(*) »
caractérisée par la multi-appartenance des États à
des Communautés économiques régionales. Le continent est
divisé en cinq régions : Nord, Ouest, Centre, Est et
Sud79(*) mais compte
près de quatorze Communautés régionales dont seulement
huit (08) sont reconnues par l'Union africaine comme contribuant
essentiellement à l'intégration régionale80(*).Par exemple, dans la seule
Afrique occidentale, on dénombre la Communauté économique
des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), qui regroupe quinze pays de
la région et l'Union économique et monétaire ouest
africaine (UEMOA), qui rassemble huit membres de la CEDEAO.
C'est le même schéma qui se dessine aussi en
Afrique de l'Est. Cette sous-région comprend l'Autorité
intergouvernementale pour le développement (IGAD), dont les sept membres
proviennent de la corne de l'Afrique et la partie nord de la
sous-région. A cette communauté vient se greffer la
Communauté de l'Afrique de l'est (CAE) constituée du Kenya et de
l'Ouganda, membres du COMESA, et de la Tanzanie, membre de la SADC et la
Communauté économique des pays des grands lacs (CEPGL),
composée de trois membres de la Communauté économique des
États d'Afrique centrale (CEEAC) qui couvre toute l'Afrique centrale
(Voir Annexe B).
Cette «diversité des pôles
d'allégeance »81(*) pose à l'organisation continentale
d'énormes difficultés non seulement dans la coordination entre
les CER mais aussi dans le choix de l'institution continentale des
régions devant abriter les organes d'alerte rapide. A ces
problèmes, s'ajoutent d'autres comme la difficulté à
rendre opérationnels les différents organes de l'AAPS.
L'opérationnalisation de la FAA devait intervenir à
l'échéance 2015. Une telle force constituée de contingents
multidisciplinaires en attente, stationnés dans les cinq régions
d'origine et prêts à déployer rapidement devait
accélérer la capacité de l'Union à intervenir sur
le terrain. Cependant, le bilan à l'échéance 2015 fait
ressortir que l'opérationnalisation de la FAA, attendue de longue date,
n'est pas encore totale82(*). L'intervention de la France en décembre 2013
au Mali et le déploiement de l'opération Sangaris en Centrafrique
mettent en relief la difficulté de l'organisation à
déployer rapidement des soldats dans les zones de conflits. L'Union
africaine reconnaît d'ailleurs, volontiers, ses insuffisances en
déplorant dans une de ses études « l'incapacité de
l'Afrique, malgré son engagement politique aux côtés du
Mali, à faire face à l'urgence [...] et à répondre
à la demande d'assistance du gouvernement malien. Seule l'intervention
française a pu briser l'offensive des groupes
armés.»83(*)En
effet, toutes les brigades de la Force africaine en attente ne sont pas encore
opérationnelles. Seules trois d'entre elles sont relativement
avancées dans le projet avec la désignation des unités et
l'existence d'états-majors dédiés se rapprochant, de ce
fait, des exigences de l'AAPS. Il s'agit de la brigade d'Afrique Australe, de
l'Est et de l'Ouest (SADCBRIG, EASBRIG, ECOBRIG). En revanche, les brigades
des régions du Nord et Centrale (NASBRIG, ECCASBRIG) sont encore
à des étapes embryonnaires par rapport au calendrier
d'implémentation de la FAA.
La relation de l'UA avec l'ONU souffre d'un manque de cadre de
coopération clair et est tout aussi empreinte de déficit de
collaboration et d'harmonisation. Or, il est admis que la protection des
populations civiles ne pourra être effective qu'à travers une
étroite collaboration horizontale entre ces deux institutions. Ceci
d'autant plus que le Conseil de Sécurité de l'ONU demeure la
seule institution compétente dans le maintien de la paix et de la
sécurité internationales. Il en va d'ailleurs de
l'intérêt de l'Union africaine dans la mesure où elle ne
dispose pas d'assez de moyens pour conduire, à elle seule, des
opérations de maintien de la paix à terme. Le rôle de l'UA
ne se limite donc qu'à une implication à travers
« un processus de décentralisation, de
délégation ou de coopération avec les Nations
Unies84(*) »,
processus au cours duquel elle devra être consultée avant toute
prise de décisions sur des conflits en cours sur le continent. Dans les
faits, force est de constater que l'Union africaine est souvent
reléguée au second plan et apparaît parfois comme
étant sinon un pantin, du moins un spectateur de certaines interventions
sur son territoire. L'histoire des opérations de soutien à la
paix renseigne sur les conflits de leadership, les vifs désaccords entre
les deux entités qui se traduisent par des incohérences
politiques facilement constatables à travers les réponses
apportées aux conflits comme ce fut le cas lors de la transition entre
les missions de l'UA et de l'ONU au Mali et en République
Centrafricaine85(*).
Dans le cas singulier du Mali, le communiqué du
CPS86(*) suite à la
résolution 2100 du Conseil de Sécurité de l'ONU qui
autorisait la création d'une mission des Nations Unies au Mali (MINUSMA)
est révélateur de cette divergence. L'Union africaine qui n'a pas
été consultée,lors du processus ayant abouti à
l'adoption de ladite résolution autorisant le déploiement de la
MINUSMA qui devrait prendre la place de l'AFISMA, a condamné le fait
qu'une telle situation « violait l'esprit même que l'Union
africaine et l'ONU s'efforçaient de promouvoir depuis fort87(*) ». En outre, l'UA
fera l'objet de la même instrumentalisation lorsqu'en vertu du principe
de la responsabilité de protéger, les Occidentaux sont intervenus
en Lybie pour, comme ils le disaient, « desserrer l'étau qui
menaçait de provoquer un bain de sang parmi la population de la ville de
Benghazi88(*) ».
Les efforts consentis par l'Union africaine à travers la
médiation instituée89(*) et le rejet le 10 mars, par le CPS de l'UA du
principe d'une intervention militaire extérieure au profit d'une
cessation des hostilités internes90(*)n'ont pas affecté l'intervention de l'OTAN. Au
contraire, la résolution 1973 du Conseil de sécurité de
l'ONU du 17 mars 2011, qui établissait une zone d'exclusion
aérienne au-dessus de la Libye a noyé tous les efforts de
l'UA91(*). A plusieurs
reprises, l'Union africaine a tiré la sonnette d'alarme mais la
divergence de points de vue entre les différentes Capitales africaines
ne lui a pas permis d'exercer son autorité.92(*) Cette marginalisation de l'UA
est perçue par certains dirigeants, à raison, comme un cheval de
Troie et nourrit de plus en plus une certaine méfiance de l'Afrique
vis-à-vis de la collaboration avec l'ONU93(*).
Par ailleurs, il convient de remarquer que les Nations-Unies
et l'Union africaine ont des principes et des doctrines divergents sur le but
des opérations de paix. Fortes de son expérience, les
Nations-Unies posent des conditions préalables à toutes
opérations de maintien de la paix. Au nombre de celles-ci, on peut citer
1) une paix à maintenir, où la signature d'un cessez-le-feu ou
d'un accord de paix est un indicateur important d'une authentique
volonté de paix de la part des parties en présence ; 2)
l'engagement positif de la région ; 3) l'appui total d'un Conseil de
Sécurité uni ; et 4) un mandat clair et réalisable
accompagné de ressources adéquates94(*). Sur cette base, les Nations
Unies ont formulé trois principes substantiels devant régir leurs
opérations : 1) le consentement des parties, et
singulièrement celui du gouvernement du pays hôte ; 2)
l'impartialité ; et 3) le non recours à la force sauf en cas de
légitime défense et de défense du mandat95(*).
A contrario, l'Union africaine a édicté «
une doctrine de maintien de la paix différente : au lieu d'attendre la
réalisation de la paix pour la maintenir, l'Union africaine
perçoit le maintien de la paix comme une occasion de rétablir la
paix, avant de pouvoir la maintenir.»96(*)Au demeurant, alors que les interventions des
Nations-Unies ne se font que sur la base d'une résolution qui fixe
clairement le champ d'application de celle-ci et « la doctrine de
l'ONU en matière de maintien de la paix l'empêche de se
déployer dans des situations où les parties en guerre ne
s'engagent pas dans un processus de paix97(*)»,l'intervention de l'Union africaine n'est pas
soumise à l'obtention d'une résolution, ce qui rend le CPS plus
indépendant, flexible et apte à intervenir dans les zones de
conflits armés.
CHAPITRE 2
LES PERSPECTIVES D'UNE
MEILLEURE PROTECTION DES POPULATIONS CIVILES DANS LES ZONES DE CONFLITS ARMES
EN AFRIQUE
Les efforts consentis pour relever les défis
énumérés témoignent d'une réelle
volonté d'appropriation par les africains des problèmes
sécuritaires. Ces efforts méritent néanmoins d'être
davantage renforcés. Dans ce sens, il importe de prendre des mesures
urgentes pour réformer les modalités d'appui aux
opérations de maintien de la paix (Section 1), d'adopter un plan
stratégique de ressources humaines et de renforcer la coopération
sécuritaire entre l'UA, les CER et l'ONU(Section 2).
Section 1 : La
nécessité de réformer les modes de gestion et les
modalités d'appui aux opérations de protection des populations
civiles dans les zones de conflits armés
En vue d'imprimer une nouvelle marque à l'Union
africaine afin qu'elle assume convenablement les tâches qui lui sont
assignées, il est nécessaire de renforcer d'abord le
système décisionnel de l'UA et des CER (paragraphe 1) et ensuite
les modalités de financementdes opérations de maintien de la paix
(paragraphe 2).
Paragraphe 1 :
Nécessité d'alléger le système décisionnel
de l'UA et des CER
Le long processus de mandatement (Voir ANNEXE D) qui
caractérise le fonctionnement de l'Union africaine alourdit la prise de
décisions, notamment lorsque la violation des droits des populations
civiles nécessite une intervention immédiate. Afin de mettre un
terme à cette situation, il convient de revisiter la procédure de
mandatement, d'alléger et d'accélérer le processus de
prise de décisions. Une telle révision devrait porter sur le
renforcement des procédures de saisine d'urgence dans des situations
extrêmes comme le massacre des populations civiles. Mieux, une
simplification des procédures de consultation aurait pour avantage
d'éviter le blocage de l'institution. Il importe, par ailleurs, de
procéder à une déconcentration des responsabilités
afin d'assurer une répartition équitable des tâches. Ceci
exigera de pourvoir diligemment aux postes vacants. Cette réforme
dépendra, pour beaucoup, de la revue à la hausse du budget de
l'Union africaine et des CER.
Paragraphe 2 :
Nécessité de renforcer le système de financement et les
modalités d'appui aux opérations de maintien de la paix
Les OMP nécessitent de lourds investissements. Face au
désengagement progressif des partenaires extérieurs, il est
indispensable que les États africains prospectent des sources de
financement internes et prennent à bras le corps le financement des
opérations de paix en cours sur le continent. L'approche qui consiste
à « trouver des solutions africaines aux problèmes
africains » doit recouvrer tout son sens, y compris sur le plan
financier. Pour ce faire, il est nécessaire que les États membres
s'emploient à augmenter leur contribution à l'UA et à
rechercher des fonds additionnels. À cet égard, des initiatives
consistant à prélever des contributions directement sur la
trésorerie des États membres, à taxer 10$ sur les billets
d'avion des vols internationaux au départ de l'Afrique, à
prélever une taxe d'hospitalité de 2$ ou encore à taxer
les messages texte98(*)
sont à saluer et devraient permettre de sécuriser les ressources
et de les rendre plus pérennes.
Certes, cette nécessité d'autonomie
financière se manifeste déjà par l'engagement des
États membres de l'UA à accroître leurs contributions au
budget de l'institution de manière à couvrir 25% du budget de
l'UA pour la paix99(*).
Mais bien évidemment que tout cela ne reste que des déclarations
d'intention. C'est pourquoi, il est indispensable d'accélérer la
concrétisation de telles mesures qui devraient permettre, à
terme, d'accroître l'assiette de l'Union africaine en matière
d'opérations de paix. Mieux, il faudra aller au-delà du simple
fait de décréter de telles mesures et essayer de trouver des
mesures coercitives pour amener les États à s'y plier
rigoureusement. L'inscription par les États membres de l'UA de leur
contribution communautaire dans leurs budgets annuels devrait permettre, par
ailleurs, de rendre systématique le paiement des cotisations et de
contribuer à réduire les arriérés. Il faudra aussi
prévoir un système de sanctions à l'encontre des mauvais
payeurs et définir une matrice de pénalité applicable en
cas de retard dans le paiement des cotisations. Aussi faudra-t-il limiter
l'influence des mauvais contributeurs quant à la promotion de leur cadre
à des positions stratégiques au sein de l'UA. La parution d'un
rapport annuel des contributions dont l'institution a
bénéficiées aurait pour avantage d'encourager les
différents États à s'acquitter de leur contribution. De
même, le rachat par l'Union africaine, d'une partie des actions de la
Banque Africaine de Développement (BAD) détenue par les 24 pays
non africains pourrait permettre de renflouer ses caisses100(*).
La diversité des partenaires financiers
bilatéraux et multilatéraux constitue, sans doute, un avantage
mais il serait mieux de veiller à la mise sur pied d'une institution au
niveau de l'Union africaine chargée de coordonner leur assistance. Il
est tout aussi important pour les partenaires extérieurs et les
États membres de savoir l'utilisation qui est faite de leur
contribution. Il urge donc de procéder à des contrôles
financiers ainsi que des audits annuels confiés à des cabinets
sélectionnés suite à des avis d'appels d'offres
transparents. Un tel contrôle nécessitera un système
normalisé de comptabilité et devrait permettre de
déterminer les failles dans la gestion et de sanctionner
éventuellementceux qui se seraient rendus coupables de mauvaise gestion.
Par ailleurs, il urge que les partenaires extérieurs s'alignent, dans
l'aide qu'ils octroient, sur les agendas et les priorités de
sécurité définis par l'UA. Avant tout, elle demeure la
seule à conduire lesdites opérations.
SECTION 2 : La
nécessité d'adopter un plan stratégique de ressources
humaines prêtes à assurer la protection des populations civiles
dans les zones de conflits armés et de renforcer la coopération
sécuritaire entre l'UA, les CER et l'ONU
Paragraphe 1 : Adopter
un plan stratégique de ressources humaines et renforcer les
capacités du personnel au niveau régional et continental
Une gestion du personnel plus souple, conforme aux besoins de
collaborateurs qualifiés, ainsi qu'un assouplissement des
procédures de recrutement contribuera inéluctablement à
renforcer les OMP. A ce titre, les dispositifs administratifs et logistiques
mises en place par l'UA constituent la pierre angulaire de l'accomplissement
effectif de ces travaux. Le rapport entre toutes les composantes militaires, de
police et autres personnels intervenant dans le cadre des opérations de
maintien de la paix s'avère d'une importance primordiale. Il
s'avère donc impérieux de veiller à une répartition
équitable des ressources disponibles en fonction des besoins
opérationnels et des priorités définies. Mieux, une
gestion efficace des situations de crisessuppose pour l'UA, d'établir
des priorités, de distinguer clairement ce qu'elle peut réaliser
à court, moyen et long terme et d'élaborer des
stratégiesciblées qui tiennent compte des menaces les plus
imminentes à la paix et à la sécurité dans chacun
de ses pays membres, car comme le soulignait Susan Rice, « les soldats de
la paix ne peuvent pas tout faire et aller partout101(*)». A cet égard,
le personnel des opérations de paix mérite une attention
particulière de la part de l'UA et des CER car aucune opération
de paix ne pourra prospérer sans le soutien des ressources humaines
à la fois disponibles et rompues à la tâche. Il urge donc
pour l'Union africaine d'accroître les capacités des acteurs en
charge de la protection des civils à travers des programmes de formation
pratiques. Ce renforcement des capacités facilitera la planification et
la conduite des opérations de paix ainsi que
l'opérationnalisation de l'AAPS. De ce fait, la démarche de
renforcement des capacités pourrait se baser sur la démarche qui
consiste à planifier, gérer, évaluer et motiver.
Une politique efficace de gestion des ressources humaines
nécessite que l'accent soit mis sur l'éducation et la formation
des acteurs impliqués dans les opérations de paix. Etant
donné la rapidité avec laquelle les compétences militaires
sont dégradées, il serait important d'institutionnaliser la
formation par le biais d'un système établi de Formation Militaire
Professionnelle102(*)
(FMP) de manière à leur assurer des formations continues
périodiques destinées à mettre à jour leurs
connaissances. A ce titre, il convient d'améliorer la capacité
des centres de formation103(*) au maintien de la paix sur les trois (03)
composantes essentielles de la prévention, de la gestion et du
règlement des conflits car comme le soulignait Daniel HAMPTON,
« la clé de la rétention des compétences de
maintien de la paix réside dans la présence d'une capacité
de formation autochtone et institutionnalisée104(*) ».
Même quand les doctrines et les stratégies de
protection des populations civiles sont bien élaborées, il est
important qu'elles soient implémentées par des dirigeants
hautement qualifiés et expérimentés qui sont en mesure de
servir d'exemples et de guides. Il est démontré que, c'est
souvent un « commandement solide qui peut contrebalancer les
nombreuses tensions des missions intégrées et de maintien de la
paix105(*) ».
L'exemple le plus éloquent est donné par les initiatives prises
par Roméo Dallaire au Rwanda106(*). D'où la nécessité de bien
recruter, de former et d'appuyer les chefs de mission avec un agenda bien
défini de manière à leur permettre de disposer de
l'expérience nécessaire pour faire face à tous les
défis qui se poseront à eux.
Il serait tout aussi fondamental d'investir dans les soldats
de la paix qui sont les principaux acteurs de la protection des populations
civiles et qui sont par conséquent en butte aux difficultés du
terrain. Ils doivent être dotés de moyens nécessaires parce
qu'il est absurde de les envoyer protéger des civils tout en sachant que
la formation qu'ils ont reçue et les moyens dont ils disposent ne leur
permettront pas de mener à bien leurs missions. A cet égard,
l'application de la méthode empirique permettant de calculer les forces
nécessaires aux opérations de protection des civils qui indiquent
qu'il faut deux (2) à dix (10) soldats pour mille (1 000) habitants
dans les zones en crise, ou bien, que la force de protection doit avoir des
effectifs au moins équivalents en nombre à ceux de la force
armée indigène la plus nombreuse107(*) pourrait les soulager dans
l'exécution de leurs tâches.
Encore faudrait-il que l'Union africaine se penche sur la
question de la répartition des responsabilités et de la
déconcentration des tâches au profit des agents en bas de
l'échelle qui sont, pour la plupart du temps, désoeuvrés.
Pour ce faire, elle devra élaborer des profils de chaque employé
et leur attribuer des tâches bien définies. Mais le recrutement
seul ne suffira pas. Il faudra élaborer des politiques de
rétention du personnel recruté. A cet effet, l'élaboration
d'une nouvelle grille salariale et l'adoption d'un plan de carrière
attractif devraient jouer un rôle majeur.
Pour limiter les comportements déviants
constatés de la part de certains soldats de la paix, il s'avère
impérieux de mettre sur pied des structures sociales et des centres
sociaux destinées à accompagner leur bien-être
psychologique. Mais il faudra également assurer la vulgarisation d'un
code de déontologie qui régit les OMP et qui doit être
appliqué avec une rigueur extrême. Mieux, il faudra prévoir
des sanctions plus strictes à l'encontre des troupes
indisciplinées qui constituent une source d'insécurité
pour les populations de la zone de déploiement.
Paragraphe 2 :
Renforcer la coopération sécuritaire entre l'UA, les CER et
l'ONU
L'avenir des opérations de maintien de la paix
dépendra, dans une large mesure, de l'interdépendance et de la
collaboration étroite entre l'UA, les CER et l'ONU. Une telle
collaboration existe déjà, du moins, théoriquement dans
les textes normatifs comme le Protocole relatif à la création du
Conseil de paix et de sécurité. C'est pourquoi, il faudra
accélérer les efforts de mise en oeuvre du programme de
renforcement des capacités de l'UA en mettant en place un cadre de
coopération entre l'UA et les CER. Ce dernier devra s'inscrire dans un
système centralisé autour de l'UA où les CER deviennent
des piliers de l'opérationnalisation de l'architecture.
La valeur ajoutée des CER n'est plus à
démontrer. Elles maîtrisent mieux les sources des conflits et sont
beaucoup plus aptes à y trouver des issues crédibles. Les
utiliser comme un trait d'union entre la sphère internationale et la
sphère régionale serait d'un grand atout, notamment dans la
conduite des opérations de paix. Ainsi, il est nécessaire de
décentraliser le Département paix et sécurité de
l'UA dans les CER afin d'améliorer le système de collecte de
renseignements au plan sous régional car comme le fait remarquerPauline
Neville-Jones, « il est difficile d'envisager la possibilité d'un
maintien de la paix capable et performant en l'absence de renseignement de
bonne qualité et venant à point nommé108(*) ».
En outre, pour harmoniser les divergences de points de vue et
permettre au continent de parler d'une seule voix, il sera nécessaire de
faire de l'UA une instance supranationale détenant une autorité
de tutelle. C'est l'un des moyens par lequel on pourra mettre un terme aux
motivations politico-stratégiques poursuivies par les CER, source de la
polyandrie institutionnelle.
De plus, la coopération doit être
renforcée entre le Conseil de Sécurité de l'ONU et le
Conseil de paix et de sécurité de l'UA mais il doit s'agir d'une
collaboration stratégique empreinte de clarté qui tient compte
réellement de la complémentarité des mandats des deux
institutions conformément aux dispositions du chapitre VIII de la Charte
des Nations Unies. A cet effet, l'application effective du principe de
subsidiarité qui couvre: la prise de décision concertée,
la division du travail et la répartition des charges devrait permettre
aux deux instances d'aplanir les divergences notées à des moments
donnés. Un partenariat intégré entre elles permettrait de
trouver des solutions idoines aux conflits comme cela fut le cas en Somalie. A
cet égard, les recommandations du groupe d'experts chargé de
réfléchir aux modalités d'appui aux opérations de
maintien de la paix sous mandat de l'ONU sont d'une pertinence certaine. Ce
rapport formule trois (03) recommandations destinées à renforcer
la relation entre l'UA et l'ONU.
La première vise notamment à définir,
dans des termes assez explicites, les relations entre le Conseil de
sécurité et le Conseil de paix et de sécurité ainsi
qu'entre le Secrétariat Général de l'ONU et la Commission
de l'Union africaine de manière à ce que les
responsabilités soient clairement définies et que les deux
organisations puissent mettre à profit leurs avantages comparatifs
respectifs.
La deuxième recommandation suggère qu'il soit
procédé à une évaluation stratégique afin de
recenser les questions d'intérêt commun qui sous-tendent la
relation entre les deux (02) institutions et enfin qu'il soit
exécuté des échanges de personnel, en particulier pour les
services chargés de la gestion financière et de la logistique.
Les experts exigent de l'UA, à ce titre, l'établissement d'une
liste hiérarchisée de ses besoins en matière de formation,
en particulier dans les domaines concernant la gestion financière, la
logistique et l'administration. La mise sur pied d'une institution entre le
Secrétariat de l'ONU et la Commission de l'UA favoriserait une
accélération de ce partenariat109(*).
CONCLUSION
« La guerre serait un
bienfait de Dieu si elle ne tuait que les professionnels. »
Jacques Prévert
Dans un contexte marqué par des instabilités
politiques et une récurrence assez singulière des conflits,
l'Union africaine a ressenti l'urgence de prendre la pleine mesure du drame en
adoptant le Protocole relatif à la création du Conseil de paix et
de sécurité à Durban en juillet 2002. Cet texte normatif
introduit dans l'ordonnancement institutionnel africain une nouvelle
Architecture africaine de paix et de sécurité qui s'ordonne
autour d'objectifs, de principes et de valeurs, ainsi que de processus
décisionnels portant sur la prévention, la gestion et la
résolution des conflits sur le continent. L'Architecture africaine de
paix et de sécurité repose sur cinq (05) piliers clefs dont la
pièce maîtresse est le Conseil de paix et de
sécurité et est appuyé dans l'exécution de son
mandat par diverses instances : le Système continental d'alerte
rapide dont le rôle est d'anticiper les conflits et de les
prévenir, le Groupe des sages qui relève de la prévention
des conflits et la Force africaine en attente qui constitue une force africaine
de réaction rapide. Ces différents mécanismes s'inscrivent
dans un grand schéma d'instruments supposésaccroître
l'implication des acteurs africains dans la prévention et la gestion des
conflits.
Au regard des évolutions récentes, il ne fait
aucun doute que le continent a enregistré une avancée
significative dans les domaines de la paix et de la sécurité,
corollaire d'une volonté manifeste de trouver des solutions africaines
aux problèmes africains. L'engagement de l'Union africaine dans la
gestion des crises qui ont éclaté ces dernières
années sur le continent notamment au Burundi, en Côte d'Ivoire, au
Soudan et au Soudan du Sud, et plus récemment en République
Centrafricaine témoigne à la fois d'un volontarisme et d'un
dynamisme, sans doute réitéré, de prendre en main et de
jouer un rôle majeur dans la résolution des conflits sur le
continent. Dans certains cas comme la Somalie, l'institution régionale
a surpassé son maître, l'ONU, en réussissant à
rétablir une paix, aussi imparfaite soit-elle. Si ces progrès
peuvent être considérés comme une source de fierté,
ils ont permis également de mettre à nu les graves insuffisances
qui, si on n'y prend garde, risquent de faire écrouler l'AAPS comme un
château de cartes.
L'expérience de l'Union africaine en matière de
paix et de sécurité met en évidence un certain nombre de
difficultés. L'inadéquation des procédures administratives
et financières avec l'urgence de la protection des populations civiles
engendre une lourdeur administrative et laisse aux acteurs sur le terrain une
marge de manoeuvre assez limitée. De même, la forte
dépendance financière vis-à-vis des partenaires
internationaux, le manque de coordination de ceux-ci et la faible contribution
des États membres font de l'organisation une « coquille
vide », incapable d'assurer, par elle-même, les
opérations de maintien de paix. Par ailleurs, les efforts allant dans le
sens du maintien de la paix demeureront vains tant qu'il y a un déficit
criard de ressources humaines et une opérationnalisation assez
problématique des mécanismes structurels mis en place comme la
Force africaine en attente censée être opérationnelle en
2015 mais qui ne l'est toujours pas alors que les situations dans les zones de
conflits nécessitent des réponses immédiates pour une
protection efficace des populations civiles. L'incapacité de l'Union
africaine à intervenir au Mali en 2013 pour contrer les groupes
terroristes est symptomatique des défis persistants auxquels est en
proie le continent. Eu égard à ces goulots d'étranglement,
des efforts sont déployés. Mais il faudra introduire davantage de
réformes. Dans ce sens, il est vivement souhaité une
réadaptation des procédures existantes afin de faciliter une
flexibilité institutionnelle dans le déploiement des
opérations de maintien de la paix. Une opérationnalisation
effective de l'Architecture suppose aussi une totale autonomie
financière dans le montage et le financement des opérations de
paix. Ceci suppose, en filigrane, qu'il urge de trouver des sources de
financements alternatifs réalistes qui permettent au continent de
financer ses propres opérations de paix. Il importe, par ailleurs, de
recruter du personnel administratif et militaire, d'assurer leur formation
continue et de les doter de moyens logistiques adéquats pour faire face
aux responsabilités croissantes de l'UA en matière de paix et de
sécurité. L'UA ne saurait seule réussir le pari de la
protection des civils, parce que l'enjeu va bien au-delà de l'approche
qui consiste à trouver « des solutions africaines aux
problèmes africains ». Il porte beaucoup plus sur l'urgence de
renforcer davantage le partenariat de l'UA aussi bien avec les CER qu'avec
l'ONU. Cependant, les solutions aux crises qui éclatent doivent prendre
en compte le volet de la prévention qui semble être à la
portée de l'UA plutôt que la gestion et la résolution des
conflits dont elle n'a pas les moyens.
ANNEXES
ANNEXE A
L'AFRIQUE GRANDEUR
NATURE
(La carte qui compare la
taille du continent africain avec d'autres régions du monde)
Source : Mark Doyle,
correspondant en Afrique pour la BBC, cité par Luntumbue Michel avec la
participation d'Oswald Padonou, APSA : Contours et défis d'une Afrique
de la défense, Note d'analyse du GRIP, 15 janvier 2014,
téléchargeable sur :
http://rue89.nouvelobs.com/2013/12/21/lafrique-grandeur-nature-carte-bouscule-les-idees-recues-248512
ANNEXE B
DIAGRAMME D'EULER DES
ORGANISATIONS REGIONALES AFRICAINES
(Illustration de la multiplicité des organisations
régionales en Afrique)
Source :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Supranational_African_Bodies-fr.svg
ANNEXE C
VUE SCHEMATIQUE DE
L'ARCHITECTURE AFRICAINE DE PAIX ET DE SECURITE
Fonds de la paix
Groupe des sages (GDS)
Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) 15 membres
tournants
Systèmecontinental d'alerte Rapide (SCAR)
Comité d'Etat-Major
(CEM)
Systèmes Régionaux d'alerte Rapide (SRAR)
Force africaine en attente (FAA)
Brigade d'Afrique centrale
Brigade d'Afrique septentrionale
EASBRIG (Afrique orientale)
SADCBRIG (Afrique australe)
ECOBRIG (Afrique occidentale)
Source : Alex Vines, Roger
Middleton : « Options pour le soutien européen à
l'architecture africaine de paix et de sécurité »,
Département thématique Politiques externes, Parlement
européen, Février 2008.
ANNEXE D
PROCESSUS DE PLANIFICATION
ET DE PRISE DE DECISIONS DE L'UNION AFRICAINE
Source :Aide-Mémoire, processus de
mandatement de l'union africaine pour les opérations de soutien de la
paix
ANNEXE E
ORGANISATIONS REGIONALES
AFRICAINES ET PAYS MEMBRES
· Communauté de Développement de
l'Afrique Australe (CDAA)
1. Angola
2. Botswana
3. République Démocratique du Congo
4. Lesotho
5. Madagascar
6. Malawi
7. Maurice
8. Mozambique
9. Namibie
10. Afrique du Sud
11. Swaziland
12. Tanzanie
13. Zambie
14. Zimbabwe
15. Seychelles
· Communauté Économique des
États d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO)
1. Bénin
2. Burkina Faso
3. Côte d'Ivoire
4. Cap-Vert
5. Gambie
6. Guinée-Bissau
7. Ghana
8. Guinée
9. Libéria
10. Mali
11. Niger
12. Nigéria
13. Sénégal
14. Sierra Leone
15. Togo
· Autorité Intergouvernementale de
Développement (IGAD)
1. Djibouti
2. Érythrée
3. Éthiopie
4. Kenya
5. Somalie
6. Soudan
7. Ouganda
· Communauté d'Afrique de l'Est (CAE)
1. Burundi
2. Kenya
3. Rwanda
4. Tanzanie
5. Ouganda
· Marché Commun d'Afrique Orientale et
Australe (COMESA)
1. Burundi
2. Comores
3. Djibouti
4. République démocratique du Congo
5. Égypte
6. Érythrée
7. Éthiopie
8. Kenya
9. Libye
10. Madagascar
11. Malawi
12. Maurice
13. Rwanda
14. Seychelles
15. Soudan
16. Swaziland
17. Ouganda
18. Zambie
19. Zimbabwe
· Communauté Économique des
États d'Afrique Centrale (CEEAC)
1. Angola
2. Burundi
3. Cameroun
4. République centrafricaine
5. Tchad
6. Congo
7. République démocratique du Congo
8. Guinée équatoriale
9. Gabon
10. Rwanda
11. São Tomé-et-Principe
· Communauté Économique et
Monétaire de l'Afrique Centrale (CEMAC)
1. Cameroun
2. République centrafricaine
3. Tchad
4. Congo
5. Guinée équatoriale
6. Gabon
· Communauté des États
Sahélo-Sahariens (CEN-SAD)
1. Bénin
2. Burkina Faso
3. République centrafricaine
4. Tchad
5. Côte d'Ivoire
6. Djibouti
7. Égypte
8. Érythrée
9. Gambie
10. Ghana
11. Guinée-Bissau
12. Libéria
13. Libye
14. Mali
15. Maroc
16. Niger
17. Nigéria
18. Sénégal
19. Sierra Leone
20. Somalie
21. Soudan
22. Togo
23. Tunisie
Source : Alex Vines, Roger
Middleton : « Options pour le soutien européen à
l'architecture africaine de paix et de sécurité »,
Département thématique Politiques externes, Parlement
européen, Février 2008.
ANNEXE F
MEMBRES DES BRIGADES
REGIONALES
Il convient de souligner qu'il n'est pas encore possible
d'identifier clairement les membres de chaque brigade.Certains pays semblent
s'être engagés dans plus d'une brigade. Il est probable que ces
incohérences disparaissent lorsque les brigades seront sur le point
d'être pleinement opérationnelles.
· EASBRIG - Brigade d'Afrique orientale
Burundi
Comores
Djibouti
Érythrée
Éthiopie
Kenya
Madagascar (également membre de la brigade SADCBRIG)
Maurice (également membre de la brigade SADCBRIG
Rwanda
Seychelles
Somalie
Soudan
Tanzanie (également membre de la brigade SADCBRIG)
Ouganda
· SADCBRIG - Brigade d'Afrique australe
Angola
Botswana
République démocratique du Congo
Lesotho
Madagascar (également membre de la brigade EASBRIG)
Malawi
Maurice (également membre de la brigade EASBRIG)
Mozambique
Namibie
Afrique du Sud
Swaziland
Tanzanie (également membre de la brigade EASBRIG)
Zambie
Zimbabwe
· ECOBRIG / WESBRIG - Brigade d'Afrique
occidentale
Bénin
Burkina Faso
Cap-Vert
Côte d'Ivoire
Gambie
Guinée
Guinée-Bissau
Libéria
Mali
Niger
Nigéria
Sénégal
Sierra Leone
Togo
· Brigade d'Afrique centrale
Angola (également membre de la brigade SADCBRIG)
Cameroun
République centrafricaine
Tchad
Congo
Guinée équatoriale
Gabon
· Brigade d'Afrique septentrionale
Algérie
Égypte
Libye
Mauritanie
Maroc
Tunisie
Source : Alex Vines, Roger
Middleton : « Options pour le soutien européen à
l'architecture africaine de paix et de sécurité »,
Département thématique Politiques externes, Parlement
européen, Février 2008
BIBLIOGRAPHIE
OUVRAGES GENERAUX
· CARTEN Olivier et KLIEN Pierre, Droit
d'ingérence ou obligation de réaction, Bruylant 1994
· DALLAIRE Roméo, Shake Hands with the devil:
the failure of humanity in Rwanda, New York, Caroll et Grafft, 2005,
p264.
· ERIC David, Principes de droit des conflits
Armées, Bruylant 1994
· GARY Solis D., The Law of Armed Conflict:
International Humanitarian Law in War, Cambridge University Press; 1st
edition (February 15, 2010)
· GUILHAUDIS Jean-François, Relations
internationales contemporaines (3ème édition), Lexis Nexis/
Litec, pages 295-299, 789-797
· HAUG Hans : Humanité pour tout; le mouvement
international de la Croix Rouge. Ed Paul HAUP BERNE, Stuttgart. Vienne
1993
· TORRRELLI Maurice : Le Droit International
Humanitaire, PUF 1995
OUVRAGES SPECIFIQUES
· BERMAN Eric G. et SAMS Katie E., Le maintien de la
paix en Afrique : Capacités et culpabilités, Institut des Nations
Unies pour la recherche sur le désarmement, Genève, Suisse ;
2000 ; 540
· FAU-NOUGARET
Matthieu
, IBRIGA
Luc
Marius, Sous la direction de
défense,
armée, sécurité
sciences
politiques
Afrique
noire, l'Architecture de Paix et de Sécurité en
Afrique, l'Harmattan
· JOO GOMES PORTO Engel, Africa's New Peace and
Security Architecture: Promoting Norms, Institutionalzing Solutions, Ulf
Ashgate Publishing, Ltd., 2010 - 179 pages
· JOO GOMES PORTO Engel, Towards an African Peace and
Security Regime: Continental Embeddedness, Transnational Linkages,
Strategic, Taylor & Francis, 24 févr. 2016 - 276 pages.
· MORIN David, THEROUX-BENONI Lori-Anne, Guide du
maintien de la paix 2011 : l'Afrique et les opérations de la
paix, (sous la direction), Athéna éditions, Canada.
· SODERBAUM Fredrik, TAVARES Rodrigo, Regional
Organizations in African Security, Taylor & Francis, 13 sept. 2013 -
160 pages.
ARTICLES& REVUES
· Aide-Mémoire, processus de mandatement de
l'union africaine pour les opérations de soutien de la paix.
· BACHMANN Olaf, The African Standby Force: External
Support to an `African Solution to African Problem?, IDS Research Report
n°67, Institute of Development Studies, 2011.
· BOUTROS (B.G.),Agenda pour la paix, New York,
Nations Unies, 1995,174p
· BOUTROS (B.G.), Agenda pour la paix, New York,
Nations Unies, 1992, 55p.
· CILLIERS, Jakkie, Force Africaine en Attente:
État des progrès accomplis dans sa mise en place, Institute
for Security Studies Paper issue 160, 2008.
· DE CONING, Cedric, Refining the African Standby
Force Concept, ACCORD, Conflict Trend, issue 2, 2004
· DERSSO, Solomon A., The role and place of the
African Standby Force within the African Peace and Security Architecture,
ISS Paper issue209, Institute for Security Studies Africa, 2010.
· ESMENJAUD Romain, L'Union Africaine 10 ans
après, Annuaire français de relations internationales - vol.
xiii - 2012
· ESMENJAUD Romain, Franke (B.). «Who owns
african ownership? The africanisation of security and its limits».
Working papers in International History and Politics, n°1, février
2009, 39 p.
· État de l'intégration
régionale en Afrique II : rationalisation des Communautés
économiques régionales, Nations Unies, Commission
économique pour l'Afrique, Union africaine. AddisAbeba, Commission
économique pour l'Afrique, 2006.
· FRANKE Benedikt F., «Competing Regionalism in
Africa and the Continent's Emerging Security Architecture», African
Studies Quarterly vol. 9, issue 3, 2007.
· FOFACK Éric Wilson, 1992-2012, vingt ans de
maintien de la paix onusien en Afrique : Quel bilan ?, Note d'analyse du
GRIP, 28 décembre 2012.
· GNANGUENON, Amandine, Le rôle des
Communautés économiques régionales dans la mise en oeuvre
de l'Architecture africaine de paix et de sécurité, Rapport
d'étude auprès de la Délégation aux Affaires
Stratégiques, 2010.
· HOLT (V), Glyn Taylor, Max kelly, protecting
civilian in the context of UN peacekeeping operation, New York: UN
DPKO/OCHA, novembre 2009, p.89.
· LECOUTRE Delphine,Les enjeux du Conseil de paix et
de sécurité, Le Monde diplomatique.
· LECOUTRE, Delphine. 2004, Le Conseil de paix
et de sécurité de l'Union africaine, clef d'une nouvelle
architecture de stabilité en Afrique ? , Afrique
contemporaine, n°212 (été), p 131-162.
· LECOUTRE Delphine, Les premiers pas du Conseil de
Paix et de Sécurité de l'Union
Africaine, Géopolitique africaine, n°19-20 (octobre
2005), p. 271-281.
· LIEGEOIS Michel, Le rôle des organisations
régionales dans le maintien de la paix et la sécurité
internationales,
http://www.ucllouvain.be/cps/ucl/doc/spri/images/Communication_M._Liegeois.pdf.
· LIEGEOIS Michel, Opérations de paix : la
question de la régionalisation, in Coulon, J., Guide du
maintien de la paix 2005, Athéna éditions, 2004.
· LIEGEOIS Michel,Les capacités africaines de
maintien de la paix : entre volontarisme et dépendance, Bulletin du
Maintien de la Paix, n° 97Janvier 2010
· LUNTUMBUE Michel avec la participation d'Oswald
PADONOU, APSA : Contours et défis d'une Afrique de la
défense, Note d'analyse du GRIP, 15 janvier 2014.
· LUNTUMBUE Michel, Le partenariat Afrique-UE
à l'épreuve de la crise libyenne, Note d'analyse du GRIP 29
mai 2012.
· Mettre en oeuvre l'Architecture de Paix et de
Sécurité (I) : l'Afrique centrale, Rapport Afrique
N°181 - 7 novembre 2011
· MORING David, THEROUX-BENO (L-A), maintien de la
paix et espace francophone, Bulletin du maintien de la paix 96, novembre
2009, p.2.
· MORIN David et TREMBLAY-CHAMPAGNE ÉTIENNE,
Consolider la dimension civile. Le maillon clé des opérations
de paix, Études internationales, vol. 42, n° 3, 2011, p.
289-312.
· MURITHI Tim, The responsibility to protect, as
enshrined in article 4 of the constitutive act of the African Union,
African Security Review, vol. 16, n° 3, Johannesburg, 2007.
· MURITHI TIM, The African Union's Transition from
Non-Intervention to Non-Indifference: An Ad hoc Approach to the Responsibility
to Protect?, International Politics and Society, Vol.1, 2009,
pp.90-108.
· OCHA, Aide-Memoire for the Consideration of Issues
Pertaining to the Protection of Civilians (New York: OCHA Policy
Development and Studies Branch, 2004).
· Operationalizing the African Standby Force,
International Peace Institute, Meeting Notes, January 2010.
· Rapport du Conseil de paix et de
sécurité sur ses activités et l'état de la paix et
de la sécurité en Afrique.
· SOUARE Issaka K., Regard critique sur
l'intégration Africaine. Comment relever les défis ?
ISS Paper 140, Juin 2007.
· VINES Alex, MIDDLETON Roger:« Options pour le
soutien européen à l'architecture africaine de paix et de
sécurité », Département thématique
Politiques externes, Parlement européen Février 2008.
· WILLIAMS Paul D. Renforcer la protection des
civils dans les opérations de maintien de la paix : regard sur
l'Afrique, Papier de recherche du centre d'études
stratégiques de l'Afrique, Septembre 2010
· WILLIAMS Paul D. (2009). The Peace and Security
Council of the African Union: evaluating an embryonic international
institution. The Journal of Modern African Studies, 47, pp 603-626.
TEXTES
· Acte constitutif de l'Union Africaine du 11 juillet
2000
· Charte de L'O.U.A., ADDIS - ABEBA du 25 MAI 1963
· Feuille de route pour la mise en place de la Force
africaine en attente, EXP/AU-RECS/ASF/4(I), Addis-Abeba, Mars 2005
· Plan d'Action de Lagos pour le développement de
l'Afrique 1998-2000
· Protocole relatif à la création du
Conseil de paix et de sécurité, Durban (Afrique du Sud),
9 juillet 2002.
· Protocole d'accord de coopération dans le
domaine de la paix et de la sécurité entre l'Union africaine, les
Communautés économiques régionales et les
mécanismes de coordination des brigades régionales en attente de
l'Afrique de l'Est et de l'Afrique du Nord, 2008.
· Protocole relatif au mécanisme de
prévention, de gestion, de règlement des conflits, de maintien de
la paix et de la sécurité, du 10 décembre 1999.
· Protocol on Relations between the African Union
(AU) and the Regional Economic Communities (RECs), 2007.
MEMOIRES
· ATCHE Bessou Raymond, les conflits armés
internes en Afrique et le droit international, Thèse soutenue le 21
novembre 2008, sous la direction de M. Madjid Benchikh.
· GOULEU TAPA Blaise, La protection Internationale des
Populations Civiles dans les Conflits Armés, Université de
Nantes.
DICTIONNAIRES ET
LEXIQUES
· BASDEVANT Jules, Dictionnaire de la terminologie du
droit international, Sirey (impr. Jouve), 1960.
· SALMON (J), (sous la direction de), Dictionnaire de
droit international public, Bruxelles, Bruylant/AUF/ 2001
· VERRI Pietro, Dictionnaire du droit international
des conflits armés, CICR, 1992.
SITES INTERNET
· Réseau de Recherche sur les
Opérations de Paix(ROP)
Afrique et maintien de la paix,
http://www.operationspaix.net/6-lexique-afrique-et-maintien-de-la-paix.html,
Rapport du Conseil de paix et de sécurité sur
ses activités et l'état de la paix et de la
sécurité en Afrique(Assembly/AU/5(XXI),
http://www.operationspaix.net/DATA/DOCUMENT/7975~v~Rapport_du_Conseil_de_paix_et_de_securite_sur_ses_activites_et_letat_de_la_paix_et_de_la_securite_en_Afrique__Assembly_AU_5_XXI_.pdf
· Union Africaine (UA)
African Peace And Security Architecture (APSA),
http://www.securitycouncilreport.org/atf/cf/%7B65BFCF9B-6D27-4E9C-8CD3-CF6E4FF96FF9%7D/RO%20African%20Peace%20and%20Security%20Architecture.pdf
Rapport de la présidente de la commission sur le suivi
du communiqué du conseil de paix et de securité du 27 octobre
2014 sur la prévention structurelle des conflits,
http://www.peaceau.org/uploads/cps-502-cews-rpt-29-4-2015.pdf
Feuille de route pour la mise en place de la force africaine
en attente,
http://www.peaceau.org/uploads/asf-roadmap-fr.pdf
· Jeune Afrique
Centrafrique : où en est la FAA, Force africaine en
attente ?,
http://www.jeuneafrique.com/166825/politique/centrafrique-o-en-est-la-faa-force-africaine-en-attente/
· Nations-Unies
Les opérations en cours,
http://www.un.org/fr/peacekeeping/operations/current.shtml
Chronologie
des opérations de maintien de la paix,
http://www.un.org/en/peacekeeping/documents/operationslist.pdf
Département
des opérations de maintien de la paix (DOMP),
http://www.un.org/fr/peacekeeping/about/dpko/index.shtml
· Institute for Security Studies (ISS)
Rapport sur le Conseil de paix et de sécurité
79, 21 avril 2016,
https://www.issafrica.org/publications/peace-and-security-council-report/rapport-sur-le-conseil-de-paix-et-de-securite-79
Peace and Security Council Report No 79,
https://www.issafrica.org/publications/peace-and-security-council-report/peace-and-security-council-report-no-79
Rapport sur le Conseil de paix et de sécurité
78,
https://www.issafrica.org/publications/peace-and-security-council-report/rapport-sur-le-conseil-de-paix-et-de-securite-78
Peace and Security Council Report No 75,
https://www.issafrica.org/publications/peace-and-security-council-report/peace-and-security-council-report-no-75
· Group for Research
and Information on Peace and
Security (GRIP)
1992-2012, vingt ans de maintien de la paix onusien en
Afrique : Quel bilan ?,
http://www.grip.org/sites/grip.org/files/NOTES_ANALYSE/2012/na_2012-12-28_fr_e-w-fofack_0.pdf
Contours et défis d'une Afrique de la défense,
http://www.grip.org/sites/grip.org/files/NOTES_ANALYSE/2014/NA_2014-01-16_FR_M-LUNTUMBUE.pdf
Le partenariat Afrique-UE à l'épreuve de la
crise libyenne,
http://archive.grip.org/fr/siteweb/images/NOTES_ANALYSE/2012/NA_2012-05-29_FR_M-LUNTUMBUE.pdf
· Africa Center for Strategic Studies
Peace Operations in Africa: Lessons Learned Since 2000,
http://africacenter.org/wp-content/uploads/2015/12/ACSS-Africa-Security-Brief-No.-25-FR.pdf
Advancing Military Professionalism in Africa,
http://africacenter.org/wp-content/uploads/2015/12/Africa-Center-Research-Paper-No.-6-FR.pdf
Creating Sustainable Peacekeeping Capability in Africa,
http://africacenter.org/wp-content/uploads/2015/12/ACSS-Africa-Security-Brief-No.-27-FR.pdf
Table des matières
REMERCIEMENTS
3
LISTE DES SIGLES
4
Liste des Annexes
6
RESUME
7
ABSTRACT
8
SOMMAIRE
9
INTRODUCTION
11
PREMIERE PARTIE :LA REFORME DE L'UNION
AFRICAINE ET LA MISE EN PLACE DE NOUVEAUX MECANISMES DE PROTECTION DES
POPULATIONS CIVILES EN TEMPS DE GUERRE
CHAPITRE IL'ARCHITECTURE AFRICAINE DE PAIX ET DE
SECURITE, INNOVATION MAJEURE DE L'UA
16
SECTION 1 : Le Conseil de paix et de
sécurité, clé de voûte de l'AAPS
16
Paragraphe 1 : Le Conseil de paix et
de sécurité, institution de prolongement de l'Organe central de
l'OUA
17
Paragraphe 2 : Les principes de
fonctionnement, le mandat et la composition du Conseil de paix et de
sécurité
19
SECTION 2 : Les instances d'appui au Conseil
de paix et de sécurité
22
Paragraphe 1 : Le Système
continental d'alerte rapide et le Groupe des sages
22
CHAPITRE IILES COMMUNAUTES ECONOMIQUES REGIONALES,
PILIERS DE L'INTEGRATION REGIONALE EN MATIERE DE PROTECTION DES POPULATIONS
CIVILES
28
SECTION 1 : Le cadre institutionnel de la
collaboration entre l'UA et les CER
28
Paragraphe 1 : Les Protocoles sur les
relations entre la CEA et les CER (1998, 2007)
28
Paragraphe 2 : Le Protocole relatif
à la mise en place du Conseil de Paix et de Sécurité et le
Protocole adopté en matière de paix et de sécurité
(2008)
31
SECTION 2 : Le cadre opérationnel de la
collaboration entre l'UA et les CER dans la mise en oeuvre de l'Architecture
Africaine de Paix et de Sécurité
33
Paragraphe 1 : La mise en oeuvre
opérationnelle des Mécanismes Régionaux du Système
continental d'alerte rapide au niveau des CER
33
Paragraphe 2 : la mise en oeuvre
opérationnelle des brigades régionales de la Force africaine en
attente
35
DEUXIEME PARTIE :L'EFFICACITE DOUTEUSE DES
MECANISMES AFRICAINS DE PROTECTION DES POPULATIONS CIVILES EN TEMPS DE
GUERRE
41
CHAPITRE I:LES ENJEUX DE LA MISE EN OEUVRE DE LA
PROTECTION DES POPULATIONS CIVILES DANS LES ZONES DE CONFLITS ARMES EN
AFRIQUE
43
SECTION 1 : Inadéquation des
procédures administratives et financières avec l'urgence de la
protection des populations civiles
43
Paragraphe 1 : Des procédures
administratives lourdes en déphasage avec l'urgence de la protection des
populations civiles
43
Paragraphe 2 : Un financement
hypothétique des États membres
44
SECTION 2 : Des ressources humaines
déficitaires et une coopération horizontale et verticale
déséquilibrée
47
Paragraphe 1 : Absence de
stratégie d'ensemble de ressources humaines
47
Paragraphe 2 : Une coopération
sécuritaire déséquilibrée et toujours en
construction
49
CHAPITRE 2LES PERSPECTIVES D'UNE MEILLEURE
PROTECTION DES POPULATIONS CIVILES DANS LES ZONES DE CONFLITS ARMES EN
AFRIQUE
55
Section 1 : La nécessité de
réformer les modes de gestion et les modalités d'appui aux
opérations de protection des populations civiles dans les zones de
conflits armés
55
Paragraphe 1 : Nécessité
d'alléger le système décisionnel de l'UA et des
CER
55
Paragraphe 2 : Nécessité
de renforcer le système de financement et les modalités d'appui
aux Opérations de Maintien de la Paix
56
SECTION 2 : La nécessité
d'adopter un plan stratégique de ressources humaines prêtes
à assurer la protection des populations civiles dans les zones de
conflits armés et de renforcer la coopération sécuritaire
entre l'UA, les CER et l'ONU
58
Paragraphe 1 : Adopter un plan
stratégique de ressources humaines et renforcer les capacités du
personnel au niveau régional et continental
58
Paragraphe 2 : Renforcer la
coopération sécuritaire entre l'UA, les CER et l'ONU
61
CONCLUSION
63
ANNEXE
65
ANNEXE A
66
L'AFRIQUE GRANDEUR NATURE(La carte qui compare la
taille du continent africain avec d'autres régions du monde)
66
ANNEXE B
67
DIAGRAMME D'EULER DES ORGANISATIONS REGIONALES
AFRICAINES
67
ANNEXE C
68
VUE SCHEMATIQUE DE L'ARCHITECTURE AFRICAINE DE PAIX
ET DE SECURITE
68
ANNEXE D
69
PROCESSUS DE PLANIFICATION ET DE PRISE DE DECISIONS
DE L'UNION AFRICAINE
69
ANNEXE E
70
ORGANISATIONS REGIONALES AFRICAINES ET PAYS
MEMBRES
70
ANNEXE F
74
MEMBRES DES BRIGADES REGIONALES
74
BIBLIOGRAPHIE
77
OUVRAGES GENERAUX
77
OUVRAGES SPECIFIQUES
77
ARTICLES & REVUES
78
TEXTES
80
MEMOIRES
81
DICTIONNAIRES ET LEXIQUES
81
SITES INTERNET
81
* 1
FUKUYAMA Francis,
The End of History and the Last Man, publié en 1989 dans la revue
«
The National
Interest ».
* 220 novembre 2007, CS/9174.
La protection des civils dans les conflits armés doit rester une
priorité absolue, déclaration du Secrétaire
Général au Conseil de Sécurité,
Communiqué
de presse, 5781e séance.
* 3 Préambule de
l'Acte constitutif de l'Union Africaine.
* 4Morin David, Introduction
au Guide du maintien de la paix, l'Afrique et les opérations de paix,
sous la direction de David Morin et Lori-Anne Théroux Bénoni,
Athéna Editions, Canada, page 12.
* 5 Williams D. Paul,
Renforcer la protection des civils dans les opérations de maintien de la
paix : regard sur l'Afrique, papier de recherche du centre d'études
stratégiques de l'Afrique, septembre 2010, p.1.
* 6 Mbembe Achille, Sortir de
la grande nuit. Essai sur l'Afrique décolonisée, La
découverte, Paris, 2010, page 18.
* 7ESMENJAUD Romain,L'Union
Africaine 10 ans après, Annuaire français de relations
internationales - vol. xiii - 2012.
* 8 Wane El-Ghassim, L'union
africaine à l'épreuve des opérations de soutien à
la paix. Entre innovations institutionnelles et contraintes
opérationnelles, in Guide du maintien de la paix 2011 sous la direction
de David Morin et Lori-Anne Théroux Bénoni, Athéna
Editions, Canada, page 53.
* 9KIBANGULA
Trésor ,
Carte interactive : tour d'Afrique des missions de maintien de la paix,13 mai
2013
http://www.jeuneafrique.com/170884/politique/carte-interactive-tour-d-afrique-des-missions-de-maintien-de-la-paix/
* 10Williams Paul D., Les
opérations de paix en Afrique : Enseignements tirés depuis 2000,
Bulletin de la sécurité africaine, N° 25, Juillet 2013.
* 11VEDRINE
Hubert,Rapport : Un partenariat pour l'avenir : 15 propositions pour une
nouvelle dynamique économique entre l'Afrique et la France (Rapport
remis à François Hollande le 04/12/2013).
* 12 Par exemple, pour
régler le conflit qui a éclaté entre le Maroc et
l'Algérie en raison des visées expansionnistes du Maroc sur une
partie du Sahara, l'OUA a convoqué une session extraordinaire du Conseil
des Ministres qui a mis sur pied une commission spéciale investie
d'analyser les causes profondes du conflit et de proposer des approches de
solutions à même de le résoudre. A ce propos, voir ATCHE
Bessou Raymond, les conflits armés internes en Afrique et le droit
international, Thèse soutenue le 21 novembre 2008, sous la direction de
M. Madjid Benchikh, pages 277 et 278.
* 13Wane El Ghassim, L'Union
africaine à l'épreuve des opérations de soutien à
la paix. Entre innovations institutionnelles et contraintes
opérationnelles, David Morin, Lori-Anne THEROUX-BENONI, Guide du
maintien de la paix 2011 : l'Afrique et les opérations de la paix,
(sous la direction), Athéna éditions, Op.cit., page 57.
* 14 Article 15 de la
Déclaration du Caire.
* 15 Esmenjaud Romain et
Franke Benedikt, « Qui s'est approprié la gestion de la paix
et de la sécurité en Afrique ? », Revue
Internationale et Stratégique, vol.3, n°75, 2009, p.37-46.
* 16 Article 2 du Protocole
relatif à la création du Conseil de paix et de
sécurité
* 17 Article 4 (j)du
Protocole relatif à la création du Conseil de paix et de
sécurité
* 18Article 4 (h) et 4(j) du
Protocole relatif à la création du Conseil de paix et de
sécurité.
* 19 Article 6 du Protocole
relatif à la création du Conseil de paix et de
sécurité, Op.cit.
* 20Article 2 du
règlement intérieur du Conseil de paix et de
sécurité
* 21LECOUTRE Delphine,
« Le Conseil de paix et de sécurité de l'Union
africaine, clef d'une nouvelle architecture de stabilité en
Afrique ? », Afrique contemporaine, n°212
(été), 2004, p 131-162.
* 22 LECOUTREDelphine,
« Le Conseil de paix et de sécurité del'Union
africaine, clef d'une nouvelle architecture de stabilité en Afrique
? », Africaine contemporaine, vol 4, N°212, 2004, page 9,
Op.cit.
* 23Article 5.2 du Protocole
relatif à la création du Conseil de paix et de
sécurité, Op.cit.
* 24 LECOUTREDelphine, Le
Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine, clef d'une
nouvelle architecture de stabilité en Afrique ?, Africaine
contemporaine, vol4, N°212, 2004, page 141, Op.cit.
* 25WILLIAMS Paul D., The Peace
and Security Council ofthe African Union: evaluatingan embryonic international
institution, Journal of Modern African Studies, Volume 47 / Issue 04 / December
2009, pp 603-626, Cambridge University Press 2009.
* 26 LECOUTRE Delphine,
L'Afrique et
la réforme des Nations unies, Le Monde diplomatique,
juillet 2005
* 27 Article 12 du protocole
relatif à la création du CPS, Op.cit.
* 28 Le Manuel du SCAR,
téléchargeable sur le lien :
http://www.peaceau.org/uploads/cews-handook-fr.pdf
* 29 Cadre pour la mise en
oeuvre opérationnelle du Système continental d'alerte rapide tel
qu' adopté par la réunion des experts gouvernementaux sur
l'alerte rapide et la prévention des conflits, tenue à Kempton
park, (Afrique du sud), du 17 au 19 décembre 2006.
* 30Article12 al. 1-2 du
Protocole relatif au CPS, op.cit.
* 31 Article 11 du protocole
relatif au CPS, op.cit.
* 32Luntumbue Michel avec la
participation d'Oswald Padonou, APSA : Contours et défis d'une Afrique
de la défense, Note d'analyse du GRIP, 15 janvier 2014.
* 33Article 21 du Protocole
relatif à la création du CPS, Op.cit.
* 34Robert
Anne-Cécile, Le Plan de Lagos, le monde diplomatique, juillet 2015,
téléchargeable sur le lien :
https://www.monde-diplomatique.fr/mav/141/ROBERT/53043
* 35 Lagos plan of action for
the economic development of Africa, 1980-2000
* 36 Lagos plan of action
for the economic development of Africa, 1980-2000
* 37 Extrait de l`Acte Final
de Lagos, Avril 1980
* 38Article 2 de la
Déclaration de Syrte, téléchargeable sur le lien :
http://africa.smol.org/files/ency/ency12.pdf
* 39 Extrait de l'article 5
de la Déclaration de Syrte, Op.cit.
* 40Article 16-1-b du
Protocole relatif à la création du Conseil de paix et de
sécurité, Op.cit.
* 41Article 16-3 du Protocole
relatif à la création du Conseil de paix et de
sécurité, Op.cit.
* 42 GNANGUENON Amandine, De
la relation entre l'Union africaine et les Communautés
économiques régionales au sein de l'Architecture africaine de
paix et de sécurité, in Guide du maintien de la paix 2011 sous la
direction de David Morin et Lori-Anne Théroux Bénoni,
Athéna Editions, Canada, page 93-104.
* 43 Le manuel du SCAR,
Op.cit.
* 44 Wane, El-Ghassim,
«The Continental Early Warning System: Methodology and Approach»,
cite par: Ulf Engel and Joao Gomes Porto (eds.) Africa's New Peace and Security
Architecture, Farnham.Ashgate Publishing Limited, 2010, pp. 91-110.
* 45 Ibid.
* 46 Article 12,
alinéa 5 du Protocole relatif à la création du CPS,
Op.cit.
* 47Niels von Keyserlingk et
Simone Kopfmüller, «Conflict Early Warning Systems: Lessons Learned
from Establishing a Conflict Early Warning and Response Mechanism (CEWARN) in
the Horn of Africa», GTZ Working Paper, 2006. Disponible sur le lien:
www.gtz.de/de/de/dokumente/en-igad-conflict-Early
-Warning-Systems Lesson-Learned.pdf
* 48 Souare, I. K., Conflict
prevention and early warning mechanisms in West Africa: A critical assessment
of
progress, African Security Review, 16.3, pp. 96-109.
* 49Etat d'avancement de la
mise en oeuvre opérationnelle de l'AAPS. Téléchargeable
sur le lien :
http://apsa.peaceau.org/fr/page/54-operationnalisation-1#sthash.EdLUtGUI.dpuf
* 50Une réunion s'est
tenue à Addis Abéba, respectivement du 30 au 31 octobre 2003 et
du 25 au 27 avril 2006.
* 51ESMENJAUD Romain, Force
Africaine en Attente publié sur le site du Réseau de Recherche
sur les opérations de paix le 16 mai 2011. Téléchargeable
sur le lien :
http://www.operationspaix.net/53-resources/details-lexique/force-africaine-en-attente.html.
* 52 Idem
* 53 Cet exercice s'est
déroulé du15 au 21 juin 2008.
* 54 ODZOLO MODO Madeleine,
Fiche d'information de l'organisation, publiée sur le site du
Réseau de Recherche sur les opérations de paix le 21 juin 2010.
Téléchargeable sur le lien :
http://www.operationspaix.net/2-fiche-d-information-de-l-organisation-cedeao.html
* 55 Communiqué de
presse de l'Union Africaine relatif à l'exercice historique
d'entrainement sur le terrain Amani Africa ii s'achève en Afrique du sud
téléchargeable sur le lien
http://www.peaceau.org/fr/article/l-exercice-historique-d-entrainement-sur-le-terrain-amani-africa-ii-s-acheve-en-afrique-du-sud#sthash.F7KNatdU.dpuf
* 56 Yishuang Liu,
Guangqi, La Force Africaine en Attente atteindra sa pleine capacité
opérationnelle d'ici la fin de l'année (Gouvernement
Sud-africain),
http://french.peopledaily.com.cn/Afrique/n/2015/1109/c96852-8973296.html
* 57Protocole de Malabo du 25
juin 2000 relatif à l'établissement de la COPAX.
* 58Kenfack Jean et Koagne
Zouapet, La CEEAC et les opérations de paix : Evolution et bilan
d'une décennie après la création du COPAX, in Guide du
maintien de la paix 2011 sous la direction de David Morin et Lori-Anne
Théroux Bénoni, Athéna Editions, Canada, page 105-122,
Op.cit.
* 59POULIN Thomas,Historique de
l'opération MICOPAX, article publié sur le site du Réseau
de recherche sur les opérations de paix le 1er février
2012. Téléchargeable sur le lien :
http://www.operationspaix.net/77-historique-micopax.html
* 60ODZOLO MODO
Madeleine
, Fiche d'information de l'organisation: CEEAC, publié sur le site
du Réseau de Recherche sur les opérations de paix en juillet
2010. Téléchargeable sur le lien:
http://www.operationspaix.net/3-fiche-d-information-de-l-organisation-ceeac.html
* 61Idem.
* 62 Ce terme a
été employé par Alex Vines et Roger Middleton dans «
Options pour le soutien européen à l'architecture africaine de
paix et de sécurité » pour exprimer la lourdeur
administrative au sein de l'UA. Par exemple, les notes de déplacement
les plus minimes doivent être forcément approuvées par la
Direction.
* 63GNANGUENON Amandine, Le
rôle des Communautés économiques régionales dans la
mise en oeuvre de l'Architecture africaine de paix et de
sécurité, Rapport d'étude auprès de la
Délégation aux Affaires Stratégiques, Octobre 2010,
Op.cit.
* 64 Rapport du Conseil de
paix et de sécurité sur ses activités et l'état de
la paix et de la sécurité en Afrique, Vingt-et-unième
session ordinaire, 26-27 mai 2013.
* 65
Mmanaledi Mataboge, The
AU's budget execution report for January to December 2014, tabled in March
2014, pour un résumé, lire AU's dependence on cash from the West
still rankles,
http://mg.co.za/article/2015-06-11-aus-dependence-on-cash-from-the-west-still-rankles
* 66LIEGEOIS Michel, Les
capacités africaines demaintien de la paix : entre volontarisme et
dépendance, Bulletin du maintien de la paix, Bulletin n° 97janvier
2010
* 67 Ibid.
* 68Sewall (S) et Al...,Mass
atrocity response operations: a military planning hand book, Havard Kennedy
School et PKSOI, 2010 p.31
* 69 O'Hanlon Michael et
Singer Peter W., «The Humanitarian Transformation: Expanding Global
Intervention Capacity,» Survival46, no. 1 (2004), 97, note de fin de page
n°7.
* 70 Wane El Ghassim,
L'Union Africaine à l'épreuve des opérations de soutien
à la paix. Entre innovations institutionnelles et contraintes
opérationnelles, Op.cit.
* 71VINES Alex, MIDDLETON
Roger : « Options pour le soutien européen à l'architecture
africaine de paix et de sécurité », Département
thématique Politiques externes, Parlement européen
Février 2008, Op. Cit.
* 72 United Nations Security
Council, Report of the Secretary General, S/2008/178, 14 March 2008.
« Even if funding existed the AU does not have the capacity to turn
dollar figures into resources ». C'est nous qui traduisons.
* 73Human Rights Watch,
Somalie : Des soldats de l'Union africaine ont commis des abus sexuels, 08
septembre 2014. Téléchargeable sur le lien :
https://www.hrw.org/fr/news/2014/09/08/somalie-des-soldats-de-lunion-africaine-ont-commis-des-abus-sexuels
* 74A.M. Rose, M.Y.
Czarnolewski, F.E. Gragg, S.H. Austin, Acquisition and Retention of Soldiering
Skills, Technical Report 671 (Alexandria: U.S. Army Research Institute for the
Behavioral and Social Sciences, février 1985), cité par Daniel
HAMPTON in Instaurer des capacités durables de maintien de la paix en
Afrique, Bulletin de la sécurité Africaine N°27, Avril 2014,
op. Cit.
* 75 Adams B.D., R.D.G.
Webb, H.A. Angel, and D.J. Bryant, Development and Theories of Collective and
Cognitive Skill Retention (Toronto: Defence Research and Development Canada, 31
mars 2003), disponible à
http://cradpdf.drdc-rddc.gc.ca/PDFS/unc18/p521114.pdf
, cité par Daniel HAMPTON in Instaurer des capacités durables de
maintien de la paix en Afrique, Bulletin de la sécurité Africaine
N°27, avril 2014, Op. Cit.
* 76 Général
Le Peillet Pierre, L'assistance aux pays africains engagés dans le
maintien de la paix. Document téléchargeable sur le
lien :soldats.de.la.paix.pagesperso-orange.fr/documents/Lepeillet.doc
* 77 VINES Alex, MIDDLETON
Roger : « Options pour le soutien européen à l'architecture
africaine de paix et de sécurité », Département
thématique Politiques externes, Parlement européen
Février 2008, Op.cit.
* 78SOUARE K. Issiaka, Le
système d'alerte précoce de l'Union Africaine : Un
mécanisme en évolution, Guide du maintien de la paix, page 155,
Op.cit.
* 79Résolution
CM/Res.464 (XXVI) du Conseil des Ministres de l'OUA relative à la
répartition de l'Afrique a retenu cinq régions
africaines
* 80Il s'agit de : la
CEDEAO, la CEEAC, la SADC, le COMESA, l'EAC, la CENSAD, l'UMA et l'IGAD.
* 81 Idem
* 82 Cité dans
Rapport sur le Conseil de paix et de sécurité, Numéro 71,
Juillet 2015 de l'Institut d'Etudes et de Sécurité, page 11
* 83 Rapport de la
présidente de la Commission sur l'opérationnalisation de la
Capacité de déploiement rapide de la Force africaine en attente
et la mise en place d'une« Capacité africaine de réponse
immédiate aux crises » (AU doc. RPT/Exp/VI/STCDSS/ (i-a)2013, 29-30
avril 2013, cité par Daniel HAMPTON in Instaurer des capacités
durables de maintien de la paix en Afrique, Bulletin de la
sécurité Africaine N°27, Avril 2014.
* 84 LIÉGEOIS
Michel,« Le rôle des organisations régionales dans le
maintien de la paix et de la sécurité internationales »
In: Pellon, Gaelle et Liégeois,Michel Les organisations
régionales et la sécurité en Europe-Vers une
régionalisation de la sécurité ? (Géopolitique
et résolution des conflits; n°9), P.I.E. Peter Lang: Bruxelles,
pp.53 -75. Disponible sur :
http://hdl.handle.net/2078.1/132679
.
* 85 Ibid.
* 86 Communiqué du
CPS, en sa 371ème réunion tenue le 25 Avril 2013,
http://www.peaceau.org/uploads/psc-371-com-mali-25-04-2013-doc.pdf.
Lire aussi Arthur Boutellis et Paul D. Williams, Disagreements over Mali
could sour more than the upcoming African Union celebration, IPI Global
Observatory (15 mai 2013)
http://theglobalobservatory.org/2013/05/disagreements-over-mali-could-sour-more-than-the-upcoming-african-union-celebration/
* 87Communiqué du CPS,
en sa 371ème réunion tenue le 25 Avril 2013, Op.cit.
* 88Todorov Tzvetan, Guerre de
Lybie, le prétexte humanitaire, lundi 1er Août 2011,
http://www.regards.fr/acces
payant/archives-web/guerre-de-libye-le-pretexte,4956
* 89 Un panel de cinq
Présidents représentant les cinq zones géographiques
du Continent (le Congo-Brazzaville, le Mali, la Mauritanie, l'Afrique du
Sud et l'Ouganda)
* 90Communiqué de la
265e réunion du CPS du 10 mars 2011. Téléchargeable sur le
lien :
http://www.ausitroom-psd.org/Documents/PS011/265th/265theetinglibyafr.pdf
* 91 Luntumbue Michel, Le
partenariat Afrique-UE à l'épreuve de la crise libyenne, 29 mai
2012.
* 92Face au mépris de
l'Union Africaine, le commissaire de l'UA pour la paix et la
sécurité, Ramtane Lamamra impuissant a déclaré que
«les efforts de l'Union africaine étaient raisonnables et visaient
une solution pacifique qui réponde aux attentes des Libyens [ ]
L'histoire s'écrira au moment opportun et prouvera que la
solution africaine était la seule qui pouvait éviter au peuple
libyen et à la région la guerre civile » Algérie
Presse service, 30 octobre 2011.
http://www.aps.dz/Guerre-civile-en-Libye-la-non.html
* 93 C'est du moins ce qui
ressort des propos du président sud-africain Jacob Zuma qui, à
l'occasion d'une visite à Abuja en décembre 2011,
déclarait que « la façon dont la Libye a été
traitée par certains pays du monde développé laisse une
cicatrice qui mettra plusieurs années à s'effacer en Afrique. Les
pays développés avec leur propre ordre du jour ont
détourné une protestation démocratique ordinaire du
peuple de Libye pour faire avancer leurs projets de changement de
régime».
* 94Williams Paul D. Les
opérations de paix en Afrique : Enseignements tirés depuis 2000,
Bulletin de la sécurité africaine, N° 25, Juillet 2013? Op.
Cit.
* 95 Opérations de
maintien de la paix des Nations Unies : Principes et orientations (New York :
Nations Unies, 2008), in Les opérations de paix en Afrique :
Enseignements tirés depuis 2000, Paul D. Williams, Bulletin de la
sécurité africaine, N° 25, Juillet 2013. Op. Cite
* 96Opérations de
maintien de la paix des Nations Unies : Principes et orientations (New York :
Nations Unies, 2008), in Les opérations de paix en Afrique :
Enseignements tirés depuis 2000, Paul D. Williams, Bulletin de la
sécurité africaine, N° 25, Juillet 2013. Op. cit.
* 97Ayele Derso Solonon,
L'ONU et l'UA sur la paix et la sécurité en Afrique : tension
entre minimalisme et maximalisme ?, article publié sur
http://www.dakarforum.org et
traduit par Alexandre Houdayer.Téléchargeable sur le lien :
http://www.dakarforum.org/fr/onu-ua-paix-securite-afrique-tension-entre-minimalisme-et-maximalisme-dersso/
.
* 98Rapport sur le Conseil
de paix et de sécurité, Institut d'Études et de
Sécurité, Numéro 66, Février 2015.
* 99 Cette volonté
s'est traduite par la proposition des ministres des finances de l'UA qui
prévoit l'accroissement de 100%, sur cinq ans, de la contribution des
États membres au budget opérationnel de l'UA, de 75% au budget
des programmes, et de 25% au budget de maintien de la paix. Les contributions
nationales doivent se baser sur des principes d'équité et de
solidarité et se déclinent à un triple niveau. 60% du
budget sera couvert par les pays possédant un produit intérieur
brut (PIB) supérieur à 4% du total continental ; 25% par les pays
possédant une part de PIB comprise entre 1 et 4%, et les 15% restants
par les pays possédant un PIB inférieur à 1%. Six
États membres figurent dans la première tranche (Afrique du sud,
Algérie, Angola, Égypte, Libye, Nigeria), douze dans la seconde
(Cameroun, République démocratique du Congo (RDC),
Éthiopie, Guinée équatoriale, Gabon, Ghana, Kenya, Soudan,
Tanzanie, Tunisie, Ouganda et Zambie) et les 36 restants dans la
dernière. Certains pays comme l'Angola devraient se joindre au grand
pays contributeurs du continent en augmentant sa contribution de 5% à
8%.
* 100 Souaré Issaka
K. Regard critique sur l'intégration Africaine Comment relever les
défis, ISS Paper 140, Juin 2007
* 101 Susan E. Rice,
Remarques préparées avant un débat du Conseil de
sécurité des Nations Unies sur le maintien de la paix, New York,
29 juin 2009, disponible en anglais sur le lien :
http://usun.state.gov/
briefing/statements/2009/125798.htm
* 102 HAMPTON Daniel in
Instaurer des capacités durables de maintien de la paix en Afrique,
Bulletin de la sécurité Africaine N°27, avril 2014, op.
Cite
* 103Au nombre des centres
de formation qui existent actuellement, on peut citer le Centre de formation de
Koulikoro au Mali, le centre Kofi Annan d'Etudes de prévention des
conflits et d'études de paix (KAIPTC) au Ghana, le Centre de formation
du Niger et l'International Peace Support Training Centre (IPSTC) au Kenya.
* 104 HAMPTON Daniel in
Instaurer des capacités durables de maintien de la paix en Afrique,
Bulletin de la sécurité Africaine N°27, Avril 2014, op. Cit.
* 105 Holt et al. 12, 211.
Cité par Paul D. Williams
* 106Dallaire Roméo,
Shake Hands with the Devil: The Failure of Humanity in Rwanda (New York:
Carroll et Graf, 2005)
* 107 O'Hanlon Michael et
Singer Peter W., «The Humanitarian transformation: Expanding global
intervention capacity,» Survival 46, no. 1 (2004), 97, note de fin de page
n°7, Cité par Paul D. Williams, Op. cit.
* 108 Dame Pauline
Neville-Jones, «Avant-propos» dans Ben de Jong, Wies Platje et Robert
David Steele (eds.), Peacekeeping Intelligence: Emerging Concepts for the
future (Oakton, VA: OSS International Press, 2003), iv. Cité par
Williams Paul D. Renforcer la protection des civils dans les opérations
de maintien de la paix : regard sur l'Afrique, Papier de recherche du centre
d'études stratégiques de l'Afrique, Septembre 2010.
* 109LIEGEOIS Michel, Les
capacités africaines de maintien de la paix : entre volontarisme et
dépendance, Bulletin du maintien de la paix, n° 97, janvier 2010.
|