La vulnérabilté de la commune d'arrondissement de Thiès-nord (ville de Thiès) aux inondations( Télécharger le fichier original )par Saturnin Bonaventure Ngathie NGOM Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Master 2 2013 |
1-3 Les stratégies locales d'adaptation des populationsLes sociétés se sont, en tout temps, adaptées aux conditions météorologiques et climatiques (GIEC, op cit). Mais au regard de la situation actuelle caractérisée par des mutations climatiques plus importantes, il demeure important que les efforts d'adaptation soient orientés vers la réduction de la vulnérabilité. Dans la commune d'arrondissement de Thiès-nord, les populations adoptent des méthodes rudimentaires pour faire face aux inondations. Ces méthodes tournent autour de stratégies temporaires et ne sont pas efficaces au vu de la situation observée sur le terrain. Photo 11: Sacs de sables qui servent d'accès à cette maison (S.B. NGOM, 2013) Ces sacs de sables (Photo 11) sont placés devant les entrées des maisons où en saison des pluies, l'accès devient impossible en raison de la présence permanente de l'eau dans la maison. Selon le propriétaire de la maison, cette situation est triste et il la vit depuis le début des inondations à Thiès-nord. Ces méthodes rudimentaires et inefficaces sont retrouvées dans beaucoup de maisons inondées dans la zone. Pour d'autres, des stratégies de contournement des eaux sont développées (Photo 12), ce qui contribue à la déviation des voies naturelles d'écoulement des eaux. Cette situation est à l'origine de débordement des eaux jusque dans des secteurs épargnés par les inondations. Photo 12: Barrages en pierres pour dévier le ruissellement des eaux (S.B.NGOM, 2013) Cette situation corrobore l'idée qui veut que l'adaptation soit liée au développement socio-économique27(*). Le niveau de développement de la commune d'arrondissement ne permet pas aux populations d'adopter des stratégies efficaces pour lutter contre les inondations. Au contraire, ces stratégies ne font qu'augmenter leur exposition aux aléas pluviométriques. C'est le cas des remblaiements observés presque dans toutes les maisons inondées que nous avons visitées (Photo 13). Cette méthode très prisée par les populations a montré ses limites car à chaque saison pluvieuse, les populations disent qu'elles constatent une intensification du phénomène. Le remblaiement ne fait qu'augmenter l'imperméabilité des sols et le coût est insupportable pour ces ménages pauvres. Photo 13 : Cours de maisons remblayées à Nguinth (S.B.NGOM, 2013) D'autres par contre, optent pour la migration en raison de l'état de délabrement des maisons. Nous avons noté la présence de quelques maisons abandonnées à cause des inondations (Photo 14). Au regard de leur état de délabrement, elles ne sont plus en mesure d'héberger un ménage.
Photo 14: Maisons abandonnées dans la zone d'étude (S.B. NGOM, 2013) La migration est considérée comme une stratégie d'adaptation mais elle n'est pas trop importante dans la zone d'étude. Les populations préfèrent rester sur place et se confronter aux eaux car n'ayant pas les moyens de se trouver un autre abri pour y vivre. Ces stratégies d'adaptation sont les mêmes que celles développées dans beaucoup de sites inondés du pays. Elles répondent à un besoin d'urgence mais ne suffisent pas pour endiguer les souffrances auxquelles sont confrontées les populations. Ces dernières ont besoin de soutien de la part des autorités pour faire face aux inondations mais plusieurs obstacles se dessinent pour arriver à ce soutien des institutions. Par ailleurs, au regard des résultats observés dans les objectifs institutionnels et locaux, nous considérons qu'il existe beaucoup de contraintes qui réduisent les efforts et aggravent même le phénomène. Ces contraintes contribuent à la vulnérabilité de la commune d'arrondissement aux inondations. * 27 GIEC, op cit |
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