La vulnérabilté de la commune d'arrondissement de Thiès-nord (ville de Thiès) aux inondations( Télécharger le fichier original )par Saturnin Bonaventure Ngathie NGOM Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Master 2 2013 |
1.1/ ContexteLe changement climatique, constitue l'un des problèmes les plus actuels de la planète. Il pose de nombreux défis aux communautés humaines en quête du développement durable. Le changement climatique serait la conséquence du réchauffement de la Terre lié à l'augmentation de la concentration de Gaz à Effet de Serre (GES) dans l'atmosphère (GIEC1(*), 2007), dont l'origine serait anthropique. Selon la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC), les GES additionnels constituent la cause première du changement climatique. A ce facteur, il faut ajouter la variabilité naturelle du climat liée aux paramètres orbitaux et à l'activité solaire. En Afrique de l'Ouest, il est marqué par une forte variabilité pluviométrique ponctuée par une recrudescence des événements météorologiques extrêmes tels que les sécheresses et les inondations. Ces événements extrêmes parmi lesquels, les inondations, semblent être désastreux pour des communautés urbaines dépourvues de solutions durables de lutte contre ces phénomènes (Gaye, 2009). Les populations pauvres de cette contrée sont les plus touchées. Pour la seule année 2012, 2,2 millions de personnes ont été affectées par les inondations2(*). La configuration socio-spatiale des villes ouest africaines notamment la croissance démographique, l'urbanisation et la gestion urbaine constituent des facteurs aggravants de la vulnérabilité de ces zones urbaines. A cette dynamique se greffe une faible perception du risque liée à l'insuffisance d'informations environnementales. Les territoires urbains sembleraient aujourd'hui très exposés au changement climatique en Afrique de l'ouest dont la dynamique urbaine est l'une des plus importantes au monde. Ces différents problèmes induits par le changement climatique touchent le Sénégal, si l'on sait que les villes ouest africaines gardent des caractéristiques assez similaires pour leur urbanisation et leurs structures socio-économiques. Les inondations se manifestent de plus en plus dans les villes sénégalaises et elles coïncident avec un retour sporadique des pluies, notées ces dernières années. Elles ont affecté des villes comme Dakar depuis 2005, Kaolack en 2009, Thiès en 2007 et en 2011. Ces dix dernières années ont été marquées par une recrudescence de ce phénomène qui affecte les villes du littoral et récemment les villes continentales du pays. Elles ont causé rien que pour l'année 2012, 16 morts au Sénégal3(*) sans compter les nombreuses plaies qu'elles laissent à des sociétés urbaines fragiles. La tendance pluviométrique observée ces dernières années et qui est concomitante à la longue baisse de la pluviométrie entamée depuis 1970, trouve une situation socio-économique des villes, caractérisée par des sites très sensibles aux eaux, une mal gouvernance et une croissance urbaine sans précédent. Cette configuration urbaine traduit des niveaux d'exposition aux risques d'inondation des milieux urbains sénégalais, urbanisés dans un contexte de baisse de la pluviométrie et qui, aujourd'hui doivent résister au « retour des pluies » de ces dernières années. Les villes du Sénégal subissent les inondations qui de nos jours semblent épouser les contours d'une récurrence (Thiam, 2011). Peut-on lier ces inondations à cette tendance pluviométrique ? Le mode d'aménagement de ces espaces urbains n'a-t-il pas également favorisé leurs inondations ? Parmi ces espaces urbains, notre étude porte sur celle de la commune d'arrondissement de Thiès-Nord dans la ville de Thiès, qui est une ville continentale et dont l'urbanisation prend des proportions inquiétantes dans un contexte de variabilité pluviométrique importante. Le développement urbain de Thiès sur ce site sensible et la croissance démographique qui s'ajoute à des capacités d'adaptation faibles présentent un enjeu majeur du changement climatique à travers l'exposition des systèmes naturels et socio-économiques aux inondations. * 1 Groupe d'experts Intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) créé en 1988 par l'Organisation Météorologique Mondiale (OMM) et le Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE). Il est basé à Genève (Suisse) * 2 ACMAD, 2012 : Flood report over west Africa, September 2012 * 3 Seneweb.com, 2012. Liens : http://www.seneweb.com/news/Societe/lutte-contre-les-inondations-abdoul-mbaye-satisfait-du-niveau-d-execution-des-chantiers-de-touba_n_101120.html, page consultée le 30 /O7/2013 |
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