2.2.4. Espaces verts comme dépotoir
Certains espaces verts dans la ville de Lubumbashi ont comme
caractéristique la présence des tas d'immondices. Cette situation
résulte de la considération des espaces verts comme des
dépotoirs dans le chef de certains acteurs, c'est ce qu'affirme le
discours d'un monsieur interrogé à propos de la
présence des espaces verts dans la ville de Lubumbashi:
« Les espaces verts sont mal entretenus, le
feuilles mortes et les mauvaises herbes s'entassent et finissent par former des
tas d'immondices et cela incite la population à y ajouter d'autres
déchets ».
Pour cet acteur, la présence des immondices sur les
espaces verts se justifie par le manque d'entretien des arbres qui occupent le
parc. En effet, les feuilles mortes et les mauvaises herbes se
décomposent au fil du temps et forment ainsi une couche
considérable des déchets. Le parc finit par perdre son bel aspect
et devient alors peu fréquenté à cause des mauvaises
odeurs.
Les discours de valorisation et de dévalorisation ne
sont pas à appréhender de manière séparée.
La meilleure manière de les analyser est celle de les saisir en
symbiose, car, les uns permettent de comprendre les autres. Ces discours
soulignent une multiplicité des rôles que jouent les espaces verts
non seulement sur le plan écologique mais aussi sur le plan social. Car,
il serait très limité de croire que les espaces verts constituent
uniquement de lieu de repos ou de loisir. Dans cette recherche, nous avons
découvert les multiples facettes que revêtent les espaces verts et
qui pourraient dans une certaine mesure justifier leur disparition.
Dans une ville aussi vaste que Lubumbashi, plusieurs espaces
verts sont aménagés dans des milieux sans dépotoir
officiel. C'est la raison pour laquelle certains acteurs voient dans les
espaces verts un endroit convenable pour y jeter les immondices. De plus, la
ville de Lubumbashi connaît une expansion démographique
considérable. Pour trouver des parcelles non encore loties, il faut
aller dans la périphérie de la ville. Ce qui fait que, le peu
d'espaces verts présents dans la ville de Lubumbashi sont visés
par plusieurs acteurs à de fins économiques. Les espaces verts
constituent dans ce sens un manque à gagner pour ces acteurs.
La disparition des espaces verts trouvent alors
plusieurs explications sous-jacentes selon qu'on s'intéresse aux
discours de valorisation ou au discours de dévalorisation. C'est ainsi
qu'on peut comprendre la disparition des espaces verts comme le moyen à
travers lequel l'Etat met fin à l'insécurité, à la
débauche des jeunes et à l'insalubrité que
présentent les espaces verts. Dans une optique, la disparition des
espaces verts peut être comprise comme une substitution d'un espace de
forte insécurité en un centre commercial et productif.
Les discours de valorisation et de dévalorisation
restent efficaces dans la manière de comprendre la disparition des
espaces verts. Mais cette compréhension nous limite aux simples discours
des acteurs alors que leurs interactions sont un fondement explicatif de leur
disparition. C'est ainsi que dans la section suivante, nous
débâtons des logiques sous tendues par la disparition des espaces
verts dans la ville de Lubumbashi.
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