UNIVERSITE DE LUBUMBASHI
ECOLE DE CRIMINOLOGIE
B.P. 1825
Lubumbashi
ANALYSE CRIMINOLOGIQUE DES ESPACES VERTS DANS LA VILLE DE
LUBUMBASHI
Par : NGUZ
MBAZ Pierre
Option :
criminologie économique et
Environnementale
Mémoire présenté et
défendu en vue de
L'obtention du diplôme de
bachelier
Directeur : professeur KANTENGA
MWAMBA
SEPTEMBRE 2016
Table des matières
Epigraphe
.................................................................................................................................................................I
Dédicace...................................................................................................................................................................II
Remerciements......................................................................................................................................................III
UNIVERSITE DE LUBUMBASHI
Erreur ! Signet non
défini.
Introduction générale
4
Chapitre premier : Construction
théorique de l'objet d'étude
6
Section 1 : Présentation de l'objet de
recherche
6
1.1. Espace vert
6
1.2. Du thème à l'objet de
recherche
7
1.3. Rapport du chercheur à
l'objet
8
I.4. Inscription de l'objet en criminologie
10
I.5. Aperçu historique sur le
développement et la gestion des espaces verts
11
Section 2 : Etat de l'art
12
Section 3 : Problématique
16
Section 4 : Évolution de la question de
départ
22
Chapitre deuxième : Cadre
méthodologique de la recherche
24
Section 1 : La démarche intellectuelle
et l'approche de la recherche
24
1.2. Approche qualitative
25
Section 2 : La délimitation du champ
d'analyse
26
2.1. L'échantillon
26
2.2. Présentation du site de recherche
27
Organigramme
28
2.3. La recherche au sein de la Coordination
urbaine de l'environnement
31
Section 3 : Méthode de collecte te
d'analyse des données
32
3.1. La technique documentaire
33
3.2. L'observation directe
33
3.3. L'entretien semi-directif
34
3.4. Technique de l'analyse des données
34
3.5. Difficultés rencontrées et leur
contournement
35
Chapitre troisième : La gestion et la
disparition des espaces verts dans la ville de Lubumbashi
37
Section 1 : Les acteurs de la gestion des
espaces verts
37
1.1. Division des affaires foncières
37
1.2. Coordination Urbaine de l'Environnement
38
1.3. Service d'Urbanisme et Habitat
39
1.4. La population
40
Section 2 : Les discours des acteurs sur les
espaces verts
41
2.1. Les discours de valorisation des espaces
verts
42
2.2. Les discours de dévalorisation des
espaces verts
45
Section 3 : Les logiques autour de la
disparition des espaces verts
48
3.1. La logique conflictuelle
49
3.2. La logique de capitalisation
51
3.3. La logique politique
53
Conclusion générale
55
Bibliographie
57
Introduction
générale
Lubumbashi est la deuxième grande ville et
aussi la capitale économique de la République démocratique
du Congo. Elle connait actuellement une grande expansion démographique
caractérisée par l'apparition de nouvelles constructions. Pour ce
qui concerne l'urbanisation de la capitale cuprifère, les colons
avaient prévu les espaces verts dans plusieurs coins de la ville qui
permettaient ainsi de l'embellir avec des espèces d'arbres
différents. Nous constatons de nos jours que les espaces verts qui
étaient autrefois mis en valeur par la présence d'arbres, sont de
plus en plus remplacés par des constructions.
Etant étudiant finaliste à l'Ecole de
criminologie (option criminologie économique et environnementale), nous
avons décidé de faire de cette situation notre objet de
recherche. Car, notre préoccupation est de comprendre le processus
à travers lequel les espaces verts disparaissent et sont
remplacés par des bâtis ou d'autres bâtiment. Nous voulons
mettre au clair les logiques qui sous-tendent cette disparition en identifiant
les acteurs impliqués et en analysant leurs discours. Pour cela, nous
avons opté pour une recherche de nature qualitative dans le but de
comprendre les logiques autour de la disparition des espaces verts dans la
ville de Lubumbashi plus précisément dans les commune Kamalondo
et Lubumbashi.
Notre travail est reparti en trois chapitres. Dans le premier
chapitre, il s'agira tout d'abord de définir les notions
préliminaires liées à la gestion des espaces verts et
à la notion de paysage. Ensuite, une construction théorique de
l'objet d'étude sera proposée afin de donner une
présentation de l'objet de recherche et l'inscrire en criminologie. Afin
de saisir le contexte dans lequel s'inscrit notre objet d'étude, nous
avons exploré de nombreux ouvrages aussi bien universitaires,
municipaux, journalistiques que scientifiques. Une compilation des travaux
portant sur la thématique des espaces verts sera présentée
en vue d'en déterminer la démarcation avec notre recherche. Nous
présentons aussi à travers le même chapitre, une
problématique qui reprend les principales grilles de lecture que nous
avons mobilisées.
Dans le deuxième chapitre, nous proposerons la
démarche intellectuelle et l'approche de la recherche, la
délimitation du champ d'analyse ainsi que la présentation du site
de recherche. Il sera aussi question de présenter les méthodes
de collecte et de l'analyse des données.
En ce qui concerne le troisième et dernier chapitre,
nous présenterons les résultats de notre recherche en faisant une
analyse des discours des acteurs où nous avons pu relever les logiques
autour de la disparition des espaces verts à Lubumbashi plus
précisément dans les communes sous étude.
Chapitre premier :
Construction théorique de l'objet d'étude
Certes, un travail scientifique exige la précision sur
l'objet à l'étude. La protection de l'environnement devient une
préoccupation de toute l'humanité. À travers l'observation
faite sur la réalité environnementale dans la ville de
Lubumbashi, nous sommes arrivé à construire l'objet
d'étude sur le phénomène observé.
Aujourd'hui, la criminologie a intégré la
criminalité économique et environnementale en précisant
des idées nouvelles allant de la biodiversité, de la question des
pollutions à la définition des nouvelles façons
d'envisager l'urbanisme en général. La ville de Lubumbashi qui
est la deuxième grande ville de la RD Congo connait à chaque
minute, un taux d'accroissement de la population, donc la présence des
espaces verts est nécessaire dans à partir de leurs multiples
rôles que nous allons démontrer dans le troisième
chapitre.
Dans un premier temps, il sera question pour nous de
présenter l'objet de recherche dans la première, suivie de
l'état de l'art à la deuxième section et la
troisième section est consacrée à la présentation
de problématique. Enfin, la dernière section porte sur
l'évolution de la question de départ.
Section 1 :
Présentation de l'objet de recherche
1.1.
Espace vert
La notion d'espace vert appartient au vocabulaire de la
planification urbaine et paysagère comme à celle de l'urbanisme
paysagé. Dans les agglomérations urbaines, l'espace vert
désigne des terrains non encore bâtis,
végétalisés ou arborés, boisés ou agricoles,
(Kassay Ngur, 2008 :4). A cet effet, les espaces verts sont souvent
perçus comme des réserves foncières et donc des terrains
à développer quand l'opportunité se présente.
Ce sont des espaces plantés ou garnis des
végétations. Mais, précisons que tout espace planté
ou garni des végétations ne doit pas nécessairement
être compté comme espace vert. Peut-être compté comme
espace vert, un jardin ou un espace planté, comportant en
majorité des végétaux permanents et notamment des arbres
de haute tige. L'espace vert est un milieu de détente et de
récréation, lieu de promenade et de découverte de la
nature, c'est un équipement public/privé très prisé
des citadins. Au-delà de leur rôle social, les parcs, les squares,
les jardins privés sont des espaces gérés et entretenus
qui composent le "grain de verdure" d'une ville. Certes, les espaces verts sont
aussi des milieux remaniés dont l'environnement et les pratiques
culturales modifient les équilibres naturels. Le concept d'espace public
est aujourd'hui appliqué à des domaines très
diversifiés.
1.2. Du thème à l'objet de recherche
Ce nouveau concept n'a pris son essor dans les textes
scientifiques que vers la fin des années 1990, avec l'article de
Costanza (Fisher, 2009 ; Barnaud 2011 ; De Goot, 2010). Cette
équipe multidisciplinaire (économistes, géographes et
écologues) a défini les services éco- systémiques
comme « l'ensemble des bénéfices directs et
indirects rendus à la société par les fonctions des
écosystèmes ».
Dans cette recherche, nous nous sommes donné comme
objet de comprendre la disparition des « espaces verts »
à Lubumbashi. C'est à partir de nos observations que nous sommes
arrivé à proposer un objet d'étude. Lubumbashi, la
capitale du cuivre, hier « Elisabethville» a
cédé son sourire à la tristesse. « Les espaces
verts » de cette ville sont effacés de la carte
géographique au profit des habitats précaires, sous
prétexte d'éliminer l'insalubrité et
l'insécurité.
L'Etat est une personne morale qui est
représentée directement par les institutions sensées
gérer ces espaces comme le service de la Division des affaires
foncières, la Coordination urbaine de l'environnement ainsi que le
Service d'urbanisme et habitat. En réfléchissant sur la
disparition des espaces verts, nous voulons aussi comprendre comment ces
institutions étatiques sont impliquées dans leur gestion.
Notre préoccupation consiste à analyser la
gestion des espaces verts à Lubumbashi où nous constatons de plus
en plus leur disparition et leur remplacement par les stations de carburant,
qui se multiplient, dans un contexte de réchauffement de la
planète. Cette disparition menace la sécurité humaine dans
la ville de Lubumbashi.
En effet, l'exploitation des stations de carburant est une
source potentielle de pollution atmosphérique, de la pollution du sol,
des eaux et constituent une nuisance pour la population environnante de par
leur stockage dans la citerne ; leur utilisation pose déjà
problème. Pour comprendre cette disparition, nous nous sommes
concentrés sur les discours des acteurs.
L'observation nous a permis de nous intéresser à
la problématique de l'aménagement du territoire plus
particulièrement à la gestion des espaces verts dans la ville de
Lubumbashi. Il existait une politique de gestion des espaces verts, aujourd'hui
d'après notre observation et constat sur terrain, nous sommes
arrivé à l'hypothèse qu'il en existe plus dans la ville.
Nous constatons de plus en plus la disparition dédits espaces.
C'est ce qui nous a amené à chercher à
comprendre comment se gèrent les espaces verts hérités de
la colonisation et ensuite comprendre leur disparition dans la capitale
cuprifère de la République Démocratique du Congo.
Des sites qui constituaient autrefois une forêt urbaine
ont été graduellement remplacés par des stations de
carburant et d'autres investissements tels que les écoles, les maisons
d'habitation ou de commerce etc. Cette forêt contenait des espèces
de flore et de faune qui contribuaient à l'équilibre
écologique de ladite ville.
Kaufman (repris par Lupitshi wa Numbi, N., 2006:5) note
qu'une fois le thème défini et le champ circonscrit, l'objet
« est donc ce qui parvient à être séparé
de la connaissance commune et de la perception subjective du sujet grâce
- bien entendu - à des procédures scientifiques
d'objectivation ». Pour notre part, nous avons essayé de
clarifier certains concepts qui structurent la présente recherche.
Sur le plan urbanistique, dans la ville de Lubumbashi (la
capitale du cuivre de la RDC), les colons avaient prévu les espaces
verts pour un cadre de vie urbaine verdoyant et permettant de se
détendre, d'embellir la ville ainsi que de se protéger contre
les effets néfastes. Dans la présente recherche, au lieu de
présenter les causes de la disparition de ces espaces verts comme objet
de recherche, nous avons choisi de faire une analyse sur la disparition des
espaces verts à Lubumbashi.
1.3. Rapport du chercheur à l'objet
Aujourd'hui, la criminologie s'intéresse à la
question environnementale plus particulièrement aux effets
néfastes que découleraient de la megestion de l'environnement.
Etant étudiant en criminologie économique et environnementale,
nous avons choisi de travailler sur la gestion des espaces verts à
Lubumbashi à l'issue de nos études de baccalauréat.
Les espaces verts contribuent à l'équilibre
écologique de la ville ; de plus en plus, le monde lutte contre le
réchauffement climatique et les polluants d'origine humaine, les espaces
verts jouent le rôle de neutralisation de nombreux gaz se trouvant dans
l'atmosphère. La vie est possible sur la terre suite à la
présence d'autres espèces. Lorsqu'on les détruit, il y a
non seulement l'apparition des problèmes de changement climatique mais
aussi la disparition d'une génération des espèces
importantes.
Parmi les raisons personnelles qui nous ont amené
à travailler sur les espaces verts, dans un premier temps, ces espaces
faisaient la fierté de la capitale du cuivre ; de nos jours, ils
sont en train d'être effacés de la carte géographique au
profit des stations de carburant et aussi spoliés par les habitats
précaires sous prétexte de diminuer l'insalubrité et
l'insécurité dans la ville de Lubumbashi.
La seconde raison est que nous nous souvenons bien
qu'autrefois nous avions l'habitude dès qu'il est 17h 00 ou 18h 00, de
nous réunir sur un jardin, qui constituait l'espace vert de la Commune
Katuba. La majorité des jeunes faisaient leurs rencontres là-bas
et les autres y partaient pour les affaires personnelles.
Une année plus tard, le site a été
récupéré par un homme d'affaire pour y ériger une
station de carburant. Après quelques années, il a
été aménagé dans la Commune de Kamalondo un bon
espace vert très important pour la Commune au croisement de l'avenue
Babemba et le boulevard Katuba. Les jeunes talentueux de cette Commune avaient
pris l'habitude chaque week-end d'y présenter les spectacles musicaux,
théâtraux et d'autres manifestations ; nous partagions juste
de bons moments et même lorsque nous étions stressés, il
suffisait d'y rester seul pendant certaines heures pour retrouver
l'équilibre psychique.
Vers 2015, il y a eu des « on-dit »
faisant l'objet de l'attribution du parc à une autorité de la
place. On a cru à une simple spéculation, pourtant ceci s'est
avéré fonder. Premièrement, c'était un
député qui avait pris possession pour s'octroyer afin d'y
implanter ses propres activités de vente de bières.
Il n'avait pris qu'une portion de l'espace pour ses
activités et la partie restante était réservée aux
activités de jeunes du quartier. Quelques mois plus tard, nous avons
trouvé un enclos en tôles, personne ne pouvait alors y
accéder sous peine d'être réprimés par les gardes
qui avaient été mis à sa protection. En fait,
c'était alors une autre personne plus influente que le
député désigné. Pire encore, le nouveau possesseur
gourmant qu'il était, est allé au-delà des limites du parc
occasionnant un contentieux parcellaire avec une église environnante.
Deux semaines plus tard, la construction était
lancée à une vitesse peu ordinaire. Certes, nous croyions en la
construction d'un super marché, il nous semble que c'est une station de
carburant doublée d'un super marché. C'est en fait une
troisième station qui y était érigée dans presque
moins de cinquante mètres carrés, plus précisément
dans l'angle compris entre le boulevard Kyungu wa Kumwanza et l'avenue Babemba.
Tous ces constats nous ont amené à choisir ce thème pour
en faire une recherche scientifique qui du reste cadre avec notre formation en
criminologie économique et environnementale.
I.4. Inscription de l'objet en
criminologie
La criminologie étant une science interdisciplinaire,
elle analyse les situations problèmes et cherche à les
comprendre ; c'est la raison pour laquelle plusieurs chercheurs ont
réfléchi sur ce que doit être l'objet d'étude en
criminologie, ils sont arrivés au résultat selon lequel l'objet
devrait être celui d'élucider la question criminelle.
En outre, la criminologie est l'étude scientifique de
la nature, des causes, du développement et du contrôle criminel
à la fois d'un point de vue individuel et social. Donc, l'objet que nous
sommes en train de traiter a une place en criminologie du fait que nous
cherchons à élucider une situation problème dans domaine
de la criminologie environnementale.
La criminologie a évolué jusqu'à devenir
un champ d'étude, car l'une des caractéristiques de la
criminologie est de vouloir produire une connaissance socialement utile ou de
vouloir contribuer à une amélioration des conditions de vie en
société. (Pires, A., 2008 :72)
En criminologie, Lombroso, C., (2008 :49) avec sa
typologie du « criminel né » montre que ce
dernier a un comportement qui est propre à lui, difficile de
l'éduquer à nouveau, il affiche un caractère
héréditaire.
D'autres auteurs soutiennent que le crime est normal parce
qu'une société qui en serait exemptée est tout à
fait inconcevable ; donc chaque société a une forme de crime
propre à elle, il est vrai que les crimes naissent du jour au jour, pour
sécuriser ce qui nous procure la vie, on doit juste avoir une
stratégie.
Nous avons constaté que la planification de la ville
n'a pas été respectée, ceci peut nous conduire à ce
que Merton appelle désorganisation sociale, comment lui
interprète cette notion ? Quelle vision a-t-il par rapport à
la réalité vécue dans la ville de Lubumbashi ?
Peut-on parler de la désorganisation sociale pour ce qui est de la
ville de Lubumbashi ?
Durkheim et Parsons (1917 : 69) proposent la perspective
fonctionnaliste, ils mettent en évidence la contribution sociale
positive de la déviance, quelle est la fonction que remplissent les
espaces verts à Lubumbashi ? Chaque situation problème a
toujours eu une fonction, celle-ci peut être négative ou
positive.
Kienge-Kienge, R. ( repris par Lupitshi wa Numbi, N.,
2005 : 12) soutient que la criminologie du passage
à l'acte en cherchant à considérer les pratiques
délinquantes comme des faits sociaux bruts ou empiriques, a beaucoup de
peines à rendre compte de l'effet que la réaction informelle ou
institutionnelle de la société produit sur les comportements
sociaux. La réaction sociale est bien positionnée pour comprendre
les phénomènes et mieux les décrire.
L'objet de recherche est inscrit en criminologie de la
réaction sociale dans le sens que nous nous sommes éloigné
de la causalité pour mieux comprendre la disparition des espaces verts.
Si, hier, ces espaces faisaient la fierté de la ville, aujourd'hui nous
constatons qu'avec l'évolution de la société, ils sont
entrain tous de disparaître.
Comme nous l'avons souligné, après la
colonisation, la gestion des espaces verts était bien prise en
compte ; de nos jours, on tend vers la faillite, il y a un risque accru
d'inondation et de glissement de terrain et d'autres faits catastrophiques.
En effet, la présence des espaces verts semble
être associée à plusieurs effets positifs sur
l'environnement et sur la santé physique et mentale de la
population ; les arbres réduisent les polluants comme la
poussière, l'ozone et les métaux lourds, la ville prend de
l'ampleur du jour au jour, les activités augmentent davantage, il serait
important de montrer les différentes fonctions que remplissent les
espaces verts à Lubumbashi.
I.5. Aperçu historique
sur le développement et la gestion des espaces verts
Depuis la période coloniale, tous les projets qui ont
été planifiés pour l'aménagement de la ville de
Lubumbashi sont restés pour la plupart inexploités. Quant aux
espaces verts, ils sont restés dans un état déplorable et
chaotique. Les autorités urbaines qui se sont succédé
n'ont pas contribué à l'amélioration de la situation sous
étude.
Certes, il sied de dire qu'à l'époque
coloniale, l'aménagement de l'espace vert était bien entretenu et
constituait une préoccupation des autorités
politico-administratives. Après l'indépendance, les espaces
laissés par les colons et ceux qui étaient gérés
par les natifs se sont dégradés. La nature est en train de
disparaître au fil du temps, pour justifier cette disparition des espaces
verts à Lubumbashi, on crée une source de justification sous
prétexte qu'ils occasionnent l'insécurité.
Les concentrations urbaines et la révolution
industrielle avec leur cortège des dégradations du milieu naturel
ont contribué à la disparition des espaces verts à
Lubumbashi. La ville n'avait ni les proportions ni les densités
gigantesques que nous reconnaissons aujourd'hui, si bien que les atteintes de
l'homme à la nature n'étaient à peu près nulles ou
du moins négligeables. Le problème ou les atteintes aux espaces
verts se posaient de manière totalement différente que nous
l'avons aujourd'hui.
Kassay Ngur (2008:13 ) souligne que «
les espaces verts de l'époque coloniale suivaient la logique du Centre
Périphérie (une logique qui a donné naissance à la
discrimination raciale et toute sa conséquence sur le plan
social)». Les « espaces verts » de la périphérie
où vivaient les noirs couvraient la forêt naturelle. Son
aménagement et sa croissance dépendaient plus de la nature. Par
contre, au centre où l'homme blanc résidait, les espaces verts
couvraient les lieux aménagés pour les jeux, la
récréation, les jardins, les promenades, les ornements des routes
et des carrefours, etc. L'administration coloniale par le service des espaces
verts de la mairie s'occupait de son entretien.
Kassay Ngur précise encore qu'après
l'indépendance, vers les années 1966, des profonds
bouleversements qu'ont connus la RD Congo, amena l'Ex chef de l'Etat à
prononcer un discours et précisant que « le sol de nos
ancêtres ne pouvait plus faire l'objet d'une quelconque appropriation
». Ce discours avait modifié l'ordonnance de la gestion des terres
et a donné naissance aux textes juridiques ci-après : - Loi
Bakajika n° 66/343 du 7/06/1966. Cette loi rendait seulement les terres et
les concessions appartenant aux particuliers et aux sociétés
privées à l'Etat, - La loi constitutionnelle du 31/12/1971 qui
précise que le sol et le sous-sol deviennent la propriété
exclusive, inaliénable et imprescriptible de l'Etat congolais, cette loi
renforça la loi Bakajika.
Section 2 : Etat de
l'art
Afin de cerner l'évolution de la prise en compte
de la multifonctionnalité des espaces verts urbains et les services
qui leur sont attribués, nous avons effectué une revue de la
littérature scientifique en rapport avec le sujet. L'une des contraintes
rencontrées réside dans l'ambigüité du cadre
conceptuel employé par les différentes disciplines scientifiques
concernées.
Les espaces verts dans la ville de Lubumbashi contribuent au
maintien de l'équilibre environnemental d'autant plus que
l'accroissement de la population urbaine menace la présence des espaces
verts à Lubumbashi, aucune institution n'en prend soin. Or, lorsque la
ville est surpeuplée, la population a besoin de beaucoup d'espaces pour
la détente et aussi des espaces verts pour alimenter l'air en
oxygène.
Beaucoup de personnes ignore encore l'utilité des
« espaces verts » dans une ville ; d'autres pays,
qui ont compris leur utilité mais avec retard, par manque d'espace vide,
cherchent à créer des espaces verts artificiels parce que 89% de
l'espace urbain est goudronné, puis envahi par les bâtis. Beaucoup
d'espaces verts ont été perdus à Lubumbashi, c'est ce
qu'on appelle la richesse perdue, il y a lieu d'y réfléchir pour
prévenir et agir pour le compte de tout le monde, et non pas pour la
destruction de toute l'humanité. Dans la ville de Lubumbashi, le
mécanisme le plus facile de lutter contre les gaz à effet de
serre est de protéger les espaces verts.
Franck Courchamp (2009 : 3) montre qu'aujourd'hui,
« l'espèce humaine est l'agent le plus important de
changements environnementaux de notre planète ». Avec la
population qui ne cesse de croître, les ressources de la planète
diminuent, nous transformons les forêts, les prairies et les
déserts pour satisfaire nos besoins et désirs. Nous avons de plus
en plus les preuves selon lesquelles le changement climatique d'origine
anthropique met l'environnement naturel en danger. Cette hypothèse va
nous amener à questionner la gestion de l'environnement actuel tout en
dressant une liste complète des réponses qu'offre la science.
Selon Michelot (2014 : 257), la gouvernance permet
d'interpeller les processus de coordination de décision,
d'évaluation, de validation des normes dans toute leur implication au
niveau de l'ensemble des acteurs. Si la gouvernance n'arrivait pas à
accomplir sa tâche primaire, chacun pourrait faire ce qui lui revient
à l'esprit alors que, les gouvernants, leurs responsabilités
doivent toujours plonger sur toutes les structures sans exception.
Le même auteur (2014 : 255) souligne que
l'originalité du concept est de ne pas se limiter au sort de seules
espèces ou habitats remarquables mais de s'intéresser au maintien
voire au développement spatiaux multiples, locaux et globaux. Le
nécessaire serait d'interroger les sociétés sur les
modèles de justice environnementale que nous souhaitions construire,
nous dévons établir une régularité dans tout, entre
le fait et les éléments du système.
Michel (2014 : 61) confirme que « les
préoccupations environnementales ne se limitent pas à la
protection de la nature et à la lutte contre les pollutions. Sans
recourir au concept vaste et flou de qualité de la vie, il est cependant
indispensable de prendre en considération un ensemble
d'éléments qui traduisent le souci nouveau du qualitatif dans
l'utilisation et l'aménagement de l'espace tant dans le milieu rural que
dans le milieu urbain ». Il y a lieu d'analyser le risque d'atteinte
à l'environnement, l'homme est lui-même acteur principal de la
transformation de l'écosystème en même temps, il est mis
à l'épreuve.
Quant à David, L.B, (2006 :11), il souligne
que « ce qui existe réellement ce ne sont pas les
choses, mais les choses en train de se faire, elles n'existent qu'à
travers les interprétations que les hommes en font ». Le
pragmatisme est une méthode d'accès à une conscience
opérante du monde chez les individus, la théorie est un mode
d'orientation pour l'action, elle soulève la question des mobiles de sa
mise en oeuvre, de son contenu et de son éthique. Il est vraiment
important de connaître ce qui se joue entre les acteurs dans la
détermination mutuelle de leurs comportements pour définir leurs
gestes ».
Selon Pascal, M. (2003 : 3), « le permis
d'environnement est obligatoire pour l'exploitation de toute installation
reprise dans la liste des installations classées, il représente
une autorisation administrative qui fixe les conditions techniques de
fonctionnement d'une installation classée dans le but de protéger
l'environnement, la santé et la sécurité de la
population ». À Lubumbashi, la plupart des espaces verts ont
été remplacés en majorité par des stations de
carburant, qui représentent une source potentielle de nuisance à
la longue sur la population.
Selon Lugrin M, (2008 : 8), la défense des
espèces d'arbres nécessite une attention constante, son
coût est un investissement dans notre qualité de vie, on y
veillera lors de plantation et en cas de conservation d'arbres lors de
constructions. Aujourd'hui, l'évolution des relations homme et la nature
dans le milieu urbain est récente ; pour les autres, les nouveaux
paysages caractérisent le centre-ville et la périphérie,
donc tous gardent leurs formes, zone artificielle bâtie et
aménagée.
Selon Bénédicte, F.Tavignot (2004 :
5), « le développement durable est l'une des variables
d'ajustement nécessaire à son évolution face aux
déséquilibres environnementaux et sociaux croissants. Nous devons
prendre en considération les enjeux du développement durable sans
oublier la question quotidienne du réchauffement climatique ainsi que la
problématique des énergies non renouvelables.
Selon Stephen Vida (2006 : 2012), les espaces verts
contribuent au soutien de l'aménagement préventif des lieux et
des espaces habités pour atténuer l'impact des changements
climatiques sur la santé des populations vulnérables. La
présence de l'arbre est d'une importance capitale dans la vie
quotidienne, elle a un rôle que personne ne peut ignorer, les espaces
verts sont associés à des effets positifs sur l'évaluation
médicale de la santé mentale, ainsi que sur le stress. Au cas
où ceci n'est pas pris en compte, ça devient un problème.
La gestion doit être meilleure parce que les espaces verts emmagasinent
moins de chaleur solaire comparativement aux secteurs où l'on trouve
surtout des bâtiments et d'autres investissements.
Selon Bougé, F. (2009 :7), pour le bonheur, la
sauvegarde du monde, il est plus essentiel de le végétaliser que
de le minéraliser ; planter est plus urgent que bâtir.
L'homme a un besoin plus vital d'arbres, de plantes et d'herbe que de
béton, des pierres et de bitumes. Selon Donnadieu (repris par
Bougé, 2008 :9), « le végétal n'est
cependant pas qu'un régulateur dans la ville, c'est aussi un
médiateur social, c'est-a- dire ce par quoi l'identité et la
qualité de la ville adviennent, ce par quoi l'agglomération
devient une cité appropriée ou appropriable par les
habitants ». Les situations problèmes liées à ce
sujet sont nombreuses et palpables dans la ville de Lubumbashi ; la plante
stocke une quantité d'énergies solaires qui permet aussi la
photosynthèse.
Selon Piedrafita (2007 : 5), la problématique de
la pollution des sols et en particulier la pollution ponctuelle n'a
été prise en compte que très tardivement malgré les
conséquences négatives que ceci a entrainé sur la
santé et l'environnement. Plusieurs sources d'origine urbaine en sont
responsables. Néanmoins, notre recherche porte sur la gestion des
espaces verts à Lubumbashi, on prélèvera les
différents investissements sur les espaces verts.
Pour Bavon N'sa Mputu (2014 :7), la République
Démocratique du Congo doit relever un premier défi important dans
la conservation de la biodiversité notamment au regard des
espèces abritées dans ses aires protégées. Un
deuxième enjeu, très stratégique, réside dans le
maintien de son rôle de château d'eau de l'Afrique. Un
troisième enjeu important se situe dans le processus de lutte contre le
changement climatique, par l'effet d'atténuation des émissions de
gaz à effet de serre, que sont en mesure de remplir ses forêts.
Les espaces verts sont considérés comme
étant une forêt urbaine, leur destruction
déséquilibre la biosphère, aujourd'hui la criminologie
contribue au développement durable en étudiant les situations
problèmes qui sont liés à l'environnement.
Selon Bougé, F. (2009 : 230), la place de l'espace
vert en ville a une influence sur l'efficacité politique
menée par la collectivité, il soutient aussi
l'hypothèse selon laquelle l'espace vert a une influence sur la ville.
De nombreuses études ont été déjà faites au
sujet des espaces verts dans les pays occidentaux et même en Afrique, le
but pour nous, c'est de s'inspirer de ce qui est dit et ensuite de l'appliquer
à la compréhension du phénomène de la disparition
des espaces verts dans la ville de Lubumbashi.
Section 3 :
Problématique
Plusieurs théories en sciences sociales sont
utilisées comme angle d'approche pour orienter un objet d'étude
dans un courant précis et pour bien l'élucider. Il n'est pas du
tout facile d'arriver à pointer de doigt une théorie qui cadre
bien avec l'objet de recherche. Car « la problématique est
l'approche ou la perspective théorie qu'on décide d'adopter pour
traiter le problème posé par la question de
départ » (Quivy, R. et Van Campenhoudt, L.,
2006 :101),
Quivy, R. et Van Campenhoudt, L. (2006 :105)
constatent « qu'on part des résultats du travail
exploratoire à l'aide des repères fournis par les cours
théoriques ou par des ouvrages et articles de référence,
on tente de mettre à jour les perspectives théoriques qui
sous-tendent les approches rencontrées et on peut en découvrir
d'autres. Les théories naissent à chaque apparition de la
nouvelle technologie ».
La science évolue à chaque minute qui passe,
dans le temps ancien il y a eu les théories qui ont existé et qui
continuent à être valorisées aujourd'hui, mais on n'est pas
sans ignorer que chaque siècle a un système propre qui le
caractérise, un pas de plus c'est de prendre la direction d'une nouvelle
méthode.
La problématique n'est pas statique, elle change au fur
et à mesure qu'il y a une transformation sociale. Selon Quivy Raymond et
Luc Van Campenhoudt (2006 : 86), « les
problématiques de recherche évoluent avec les transformations de
la société, notamment les transformations technologiques et leurs
conséquences sur les échanges sociaux ».
Nous nous inscrivons dans une logique de comprendre la
disparition des espaces verts Car « la problématique est en
même temps une sorte de tension construite par le chercheur entre
prés-savoir insuffisant et de phénomène. Elle traduit une
incompréhension et une orientation de la volonté de mieux
comprendre » (Paillé, P. et Mucchielli, A. 2003 :16).
Ces problématiques nouvelles ont des implications sur
la méthode de collecte des données. Suite à nos
observations quotidiennes pour expliciter notre recherche, nous avons choisi
les théories ayant trait avec la recherche, déjà le
paragraphe qui suit précisera l'angle sous lequel nous abordons notre
recherche. Pour ce qui est de la problématique, Quivy, R et Van
Campenhoudt, L (2006 : 77) notent qu''il s'agit « d'une
approche ou d'une perspective théorique qu'on décide d'adopter
pour traiter le problème posé par la question de
départ ».
Pour analyser la disparition des espaces verts, les
présupposés théoriques mobilisés qui nous ont paru
essentiels pour notre objet de recherche sont La
sécurité, et la planification urbaine.
3.1. La sécurité humaine
La présente sous-section aborde les relations entre la
sécurité environnementale et la sécurité humaine.
Étant donné que le mot sécurité humaine est
polysémique dans la mesure où il englobe plusieurs aspects en
elle, nous allons, dans un premier temps, décortiquer la notion de la
sécurité et ensuite, nous nous pencherons sur la
sécurité environnementale, un concept relié à la
sécurité humaine.
Selon les Nations unies (2009 :32), « la
sécurité humaine est une approche axée sur les individus
et reconnait que la stabilité durable, non seulement des Etats, mais
également des sociétés qu'ils représentent, est
impossible tant que la sécurité humaine fait
référence à la fois aux droits des citoyens à vivre
dans un environnement sécurisé. En outre, la
sécurité humaine est une interprétation de la
responsabilité de protéger qui à la place justifie
l'intervention dans les affaires internes d'un Etat ».
La théorie de la sécurité humaine est
apparue depuis quelques années avec les Nations unies. Cette
théorie est importante pour nous parce qu'à l'heure de la
mondialisation, ce concept présente une grande importance en insistant
sur les menaces les plus graves, qui pèsent sur les hommes et qui sont
visibles dans la ville de Lubumbashi.
« Les menaces et les défis qui pèsent
sur la sécurité transcendent la défense nationale, le
respect des lois et de l'ordre pour inclure toutes les dimensions politiques,
économiques et sociales permettant de vivre à l'abri du risque et
de la peur. L'attention est passée de la sécurité de
l'Etat à la sécurité des personnes sans pour autant que
ces deux soient exclusives l'une de l'autre. Cette théorie fournit les
outils utiles pour l'application du concept de la sécurité
humaine y compris une stratégie méthodologique pour le
développement, la mise en oeuvre et l'évaluation des programmes
et du projet de sécurité humaine ».
Dans cette perspective, compte tenu de la
réalité de la ville de Lubumbashi par rapport à la gestion
des espaces verts, la sécurité humaine comme théorie vise,
premièrement, la protection des libertés fondamentales et la
protection de l'individu contre les menaces graves ou
généralisées.
Aujourd'hui, « les espaces verts » sont
devenus les espaces commerciaux, on ne prend plus soin de l'être humain
alors que ces espaces peuvent améliorer l'exercice des libertés
et faciliter l'épanouissement de l'homme.
Les Nations unies (2009 :56) ont formulé les
principales caractéristiques de cette théorie :
- « Elle est centrée sur la personne :
elle met l'individu au centre de l'analyse, par conséquent, la
sécurité humaine considère une large gamme de conditions
qui menacent la survie, les moyens d'existence et la dignité. Elle
identifie le seuil au-dessous duquel la vie humaine est menacée de
façon intolérable ».
- Elle est multisectorielle : elle représente une
compréhension globale des menaces, y compris les causes
d'insécurité liées par exemple à la
sécurité personnelle, de la communauté politique.
Selon les Nations unies, « les menaces et les
défis pesant sur la sécurité transcendent la
défense nationale, le respect des lois et de l'ordre pour inclure toutes
les dimensions politiques, économiques et sociales permettant de vivre
à l'abri du risque et de la peur ».
Le fait de préserver un environnement sain contribue
à la sécurité de l'homme parce que promouvoir la
sécurité humaine suppose de prendre les mesures
préventives pour réduire la vulnérabilité et les
risques.
La notion de sécurité humaine traite de la
sauvegarde des libertés civiles essentielles Il s'agit à la fois
de protéger les individus contre les menaces aigues qui pèsent
sur leur sort et de leur donner les moyens de prendre leur destin en main.
« Ceci signifie également élaborer des systèmes
qui donnent aux gens les bases de la survie, de la dignité et du
bien-être minimum. La sécurité humaine concerne plusieurs
types de liberté : la liberté de la personne face à ses
besoins, face à la peur, la liberté d'agir en son propre
nom ». (Karim Hussein, 2004 :31).
Selon le Rapport mondial sur le développement humain
1994 du PNUD intitulé : «Nouvelles dimensions de la
sécurité humaine », qui est considéré comme
étant la première initiative importante visant à exposer
le concept de sécurité humaine, celle-ci est décrite comme
ayant « deux aspects principaux : d'une part, la protection contre les
menaces chroniques, telles que la famine, la maladie et la répression
et, d'autre part, la protection contre tout événement brutal
susceptible de perturber la vie quotidienne ».
À l'analyse, la notion de sécurité est
très large, elle concerne aussi la protection de l'homme contre les
méfaits de l'environnement ; c'est ainsi que l'on parle de la
sécurité environnementale. Celle-ci établit un lien entre
la sécurité humaine, l'environnement et les ressources
naturelles, la sécurité environnementale met en relation les
questions environnementales et la société.
La communauté internationale ne s'intéresse que
depuis récemment aux questions environnementales et commence petit
à petit à faire un lien avec la sécurité humaine.
Selon White (2008 :12), le dommage environnemental connaît, sous la
perspective criminologique, trois principales visions : l'approche
légale-procédure et l'approche légale-procédurale
et l'approche socio-légale. Car, la différence entre le dommage
social et le crime social, occasionné par un acte cause des atteintes
à l'environnement » (Marion Damien, 2041 : 20).
La notion de la sécurité a toute fois
évolué au fil du temps, aujourd'hui il est vrai que les facteurs
environnementaux ont une incidence sur les conflits et les niveaux de
stabilité. Cette théorie s'intéresse aux
phénomènes comme l'épuisement des ressources naturelles et
la pollution pouvant à terme mener à des catastrophes et à
des tensions régionales.
Les questions de la sécurité environnementale
facilitent la fabrication d'un discours hâtif sur les moyens à
prendre pour faire de ces questions des cas de sécurité. De plus,
elles suscitent les enjeux environnementaux au sein de certaines populations,
elles ouvrent la voie à une règle de sécurité, et
par le fait même, à la manipulation et au contrôle de ces
mêmes populations.
La ville de Lubumbashi est confrontée à un
défi qui demande à ce que nous puissions modifier la
manière de penser pour qu'elle cesse de menacer le système qui
entretient sa vie. La présence des espaces verts est importante,
décontamine l'agent de guerre chimique qui pourrait être
utilisée en raison de leurs effets toxiques directs sur les hommes.
Selon Marc Hufty (2005 : 135), « la notion de
la sécurité environnementale se réfère en
première approximation à la fois aux problèmes de
sécurités provoqués par l'environnement aux
sociétés ». Marc Hufty présente un schème
illustratif de différents rapports de causalité de la
perturbation de l'environnement.
Rapports de causalité
société------------ Environnement
|
I.
Société
environnement
(activité sociale crise environnementale
|
II.
Environnement société
événement environnemental crise
sociale
|
Exemple :
Déforestation perte de diversité
biologique
Chimique organique pollution
|
Exemple :
sécheresse famine et conflit
Tornade effondrement institutionnel,
épidémies
|
La disparition des espaces verts à Lubumbashi est un
phénomène qui semble passer inaperçu au quotidien, ce
n'est que lorsque l'individu et sa collectivité sont touchés
directement qu'on s'en préoccupe.
Selon Marc Hufty, la relation entre la société
et son environnement prend dans certains cas la forme d'une boucle. Cette
notion de la sécurité environnementale pour les uns, il s'agit
d'un concept nouveau qui recèle un important potentiel de
découverte tant sur le plan théorique que pratique et qui a
été détachée de la sécurité humaine.
Pour les autres, il s'agit d'un enjeu classique.
Aujourd'hui, nous devons modifier la façon de penser
pour que les communautés cessent de menacer le système qui
entretient la vie. La sécurité environnementale est une notion de
base qui mène vers la sécurité humaine, s'il y a
dégradation de l'environnement et raréfaction des ressources de
tension dans de nombreuses régions.
Selon Schubert repris par Marion (2004 : 9), la
sécurité environnementale est un discours politique né aux
Etats-Unis depuis les années 1980. Plusieurs Etats occidentaux ont
utilisé cette notion de la sécurité environnementale afin
d'élargir le concept de sécurité. La destruction de
l'environnement met en péril la vie de beaucoup de personnes, surtout de
celles qui en dépendent directement et cette dépendance pourrait
justifier le mode de gestion environnementale pratiquement sur les espaces
verts.
La notion de sécurité environnementale implique
de ce fait, une protection réciproque entre l'environnement et la
société. La disparation des espaces verts qui est notre objet de
recherche, exprime la manière à travers laquelle la
société arrête de protéger l'environnement et vice
versa. La théorie de la sécurité humaine, prise dans une
approche environnementale, nous donne des outils nécessaires pour
analyser les relations entre les personnes et leur environnement. Et dans la
présente étude, cette théorie nous permettra de comprendre
comment la société lushoise protège son environnement.
La notion de la sécurité humaine
s'est justifiée par rapport à la planification d'une ville, c'est
la raison pour laquelle la prochaine théorie prône la
planification urbaine.
3.2. La planification urbaine
La planification urbaine est l'angle théorique que nous
avons adopté, cette approche théorique est sous-entendue dans le
problème posé par la question de recherche. Jérôme
Chenal (2010 : 54 ) définit la planification urbaine
comme « un outil théorique permettant d'atteindre un
développement urbain durable », la planification a une vision
de territoire à moyen et à long terme en cherchant à
rationaliser les moyens pour atteindre ses buts.
Notre motivation de pouvoir choisir cette théorie,
c'est la manière dont elle articule les besoins en infrastructures et
services avec l'accroissement de la population, aussi parce qu'elle a une
vision sur l'environnement dans un périmètre donné.
Elle propose un cadre de coordination de l'action publique et
privée pour le développement social. La planification urbaine
organise l'action humaine ayant un impact sur les territoires tout en cadrant
le développement et en minimisant les effets néfastes à la
population urbaine.
Selon Jérôme Chenal (2010 : 65), le grand
thème de la planification est « l'environnement ».
Selon lui, l'environnement est le point de départ pour tout
développement durable d'une société, il est la
première vision de la planification d'un territoire.
La planification urbaine est très importante dans la
ville de Lubumbashi de par ses fonctions de prévision et d'action sur
l'environnement des villes. La planification urbaine intervient à
différents niveaux, ce qui nous intéresse plus c'est la partie
économique par laquelle sont pris en compte le coût et la
rentabilité des investissements effectués souvent. Cette
rentabilité ne mesure pas directement en finances ainsi qu'en
équipements publics tels que les espaces publics. Selon
Jérôme Chenal, (2010 :66) « l'objectif de maitriser
la croissance urbaine, ensuite le niveau écologique qui permet de
contrôler le développement urbain dans la perspective d'atteindre
un équilibre social par l'intégration des différents
groupes sociaux à la société ».
Selon Jean R. (87 :4), « la ville est le
lieu privilégié du pouvoir d'Etat, par l'exercice de la
planification, l'Etat gère la ville en fonction de son
intérêt premier, c'est-à-dire la domination de l'espace
social. Il en résulte qu'à travers la ville comme enjeu de la
planification, apparaît le social comme enjeu de la domination de
l'Etat ».
La ville doit être la première
préoccupation du pouvoir judiciaire, parce qu'elle est
considérée comme un îlot de chaleur. La disparition des
espaces verts commence à poser des sérieux problèmes, la
ville sera en danger face aux changements climatiques ainsi que
l'érosion sans pour autant oublier l'insécurité humaine.
Il y a destruction de ce qui permet de garantir la vie alors que la
prolifération des stations-services à Lubumbashi occupe la
plupart d'endroits qui contenaient la forêt urbaine.
La ville étant vaste, les dirigeants peuvent penser
autrement pour planifier la ville à nouveau surtout que dans la ville de
Lubumbashi, l'application des principes de développement durable dans la
municipalité reste encore non encadrée au niveau
législatif. Pour mieux expliciter notre objet de recherche,
c'est-à-dire pour préciser clairement ce que nous cherchons
à analyser et à comprendre, nous nous sommes donné une
question de recherche.
Section 4 :
Évolution de la question de départ
Apres avoir donné un aperçu des enjeux
environnementaux et de leur importance par rapport aux questions de la
sécurité humaine, nous allons proposer notre formulation de la
question de recherche. Car, « la meilleure
manière d'entamer un travail de recherche en sciences sociales consiste
à s'efforcer d'énoncer le projet sous la forme d'une question de
départ, notent Quivy, R et Van Campenhoudt, L., (2006 : 35).
Tout travail scientifique doit avoir une question de recherche
qui précise déjà le paradigme dans lequel s'inscrit
l'objet d'étude. La criminologie environnementale analyse les
situations qui posent problème au niveau environnemental ou
écologique.
Par la question de recherche, notent Quivy Raymond et Luc Van
Campenhoudt (2006 : 35), « le chercheur tente d'exprimer le plus
exactement possible ce qu'il cherche à savoir, élucider, mieux
comprendre ». Suite aux différents investissements sur les
espaces verts, avons constaté leur disparition et transformation en
stations services. Après un certain temps, ils ont été
remplacés progressivement, ceci nous a amené à formuler la
question de départ comme suit : Quels sont les enjeux
explicatifs qui justifient l'investissement sur les espaces verts à
Lubumbashi ?
Cette question nous a paru imprécise et moins claire,
c'est ainsi que nous avons proposé une autre. Après avoir
réfléchi sur la clarté de la question de recherche, pour
notre part nous avons formulé la question de cette manière :
comment comprendre la disparition des espaces verts dans la ville de
Lubumbashi ?
Cette question qui nous a paru univoque, précise et
pertinente, a été déclinée en sous question
ci-après :
- quelles sont les fonctions des espaces verts dans la ville
Lubumbashi ?
et « que fait-on des espaces verts dans la ville de
Lubumbashi?
Kerisit, M. (repris par Lupitshi wa Numbi, N. 2006 :4)
soulignent que « le chercheur qualitatif se pose une
question et recueille des informations pour y répondre ; il traite
les données, les analyse et essaie de démontrer comment elles
permettent de répondre à sa question initiale ».
Outre ce chapitre théorique où nous avons
décortiqué les principaux outils et angles théoriques de
la présente recherche, le chapitre qui suit, est une explicitation des
outils méthodologiques et leur mise en oeuvre dans le cadre de cette
recherche.
Chapitre
deuxième : Cadre méthodologique de la recherche
Apres avoir présenté les bases théoriques
de la recherche, le présent chapitre aborde le dispositif
méthodologique. Car, il nous a fallu mettre en oeuvre des techniques et
des méthodes dans la collecte des données.
Ce chapitre se structure autour de trois sections
consacrées respectivement à la démarche et à
l'approche de la recherche, à la délimitation du champ d'analyse
et aux méthodes de collecte et de l'analyse des données.
Section 1 : La
démarche intellectuelle et l'approche de la recherche
La présente recherche s'inscrit dans une
démarche logique inductive et dans une approche qualitative, les
précisons sont davantage données dans les sous sections qui
suivent.
1.1. La démarche inductive
Selon Rossi, J. (repris par Tshinyama Kadima,
2014 :129), « l'induction se caractérise par le passage
des observations à la loi. Il s'agit de rassembler des données et
d'en donner une lecture les réduisant à un système de lois
qui sont indépendantes de la personne qui les décrit ».
Le présent travail s'inscrit dans une démarche inductive.
La gestion des espaces verts dans la ville de Lubumbashi
nécessite des stratégies précises. Les gestionnaires
pourraient savoir ce que disent la population à ce sujet, les espaces
verts nécessitent d'être entretenus à la fois pour de
raison de sécurité, d'esthétique et pour le bien
être de la communauté et non à la disparition. Donc il y a
plusieurs mécanismes qui sont d'ailleurs complémentaires pouvant
aider à bien gérer les espaces verts et faire valoir leur
utilité.
Nous avons eu recours à la démarche inductive
parce qu'elle nous permet, après un certain nombre d'observations, de
proposer un concept théorique de l'objet à l'étude
à partir du travail de terrain. Ce qui signifie qu'au départ,
nous n'avions pas d'hypothèses à vérifier mais
plutôt, nous avons approché certains acteurs pour mieux observer
ce que nous avons cherché à expliciter.
Donc nous nous sommes laissé conduire par le terrain
pour ainsi produire une connaissance criminologique du phénomène
examiné. Les données ne se produisent pas au hasard ou par
imagination, nous avons une direction ou la ligne à suivre. Outre la
démarche inductive, nous avons inscrit notre recherche dans une approche
qualitative.
1.2. Approche qualitative
Selon Franche Comte (2008 :3), « la recherche
qualitative est celle qui produit et analyse des données descriptives,
telles que les paroles écrites ou dites et le comportement
observé des personnes. La recherche qualitative a un but, le chercheur
s'intéresse à connaitre les facteurs conditionnant un certain
aspect du comportement de l'acteur social mis au contact d'une
réalité. Donc cette recherche place l'accent sur les
phénomènes qui se développent au sein des
acteurs ».
En effet, nous allons chercher à comprendre la
disparition des espaces verts dans la ville de Lubumbashi. Pour évaluer
la gestion de ces espaces, nous nous inscrivons la recherche qualitative.
Selon Franche (2008 : 3), « on fait de la
recherche qualitative pour détecter des besoins, pour poser un
choix, prendre une décision, pour cerner les
phénomènes ». Cette méthode de la recherche
qualitative est importante pour nous, dans le sens qu'elle est menée
avec une certaine rigueur scientifique.
Il existe plusieurs perspectives d'approche des
données, pour notre part, nous avons mobilisé l'analyse
qualitative. Elle considère la réalité comme une
construction humaine, reconnaît la subjectivité comme étant
au coeur de la vie sociale et conçoit son objet en terme
d'action-signification des acteurs (Joséphine, M. 2006 :
2).
Selon Mucchielli (1996 : 2 ), « la
visée de l'analyse qualitative est de donner sens, de comprendre les
phénomènes sociaux et humains complexes. Par conséquent,
les enjeux de l'analyse qualitative sont ceux d'une démarche
discursive et signifiante de reformulation, d'explicitation ou de
théorisation de témoignages, d'expériences ou de
pratiques ». Par rapport à la réalité de la
destruction des espaces verts à Lubumbashi, nous cherchons le sens que
prend cette disparition.
Selon Paillé et Mucchielli (2003 :3
), « l'analyse qualitative invite le chercheur à la
création de sens à travers l'intercompréhension,
l'intersubjectivité et la transparence, car, la façon de
comprendre le monde est fortement influencée par notre
sensibilité théorique et expérientielle ».
On comprend que, les espaces verts ont une influence sur la
régulation de la température dans le milieu urbain. Cette
approche nous permettra d'approcher les perspectives des acteurs sur le sens
qu'ils construisent de la disparition des espaces verts dans la ville de
Lubumbashi.
De nos jours, tout le monde cherche à quitter le milieu
rural vers le centre urbain, une bonne politique de la gestion des espaces
verts permet un équilibre écologique. Nous avons inscrit notre
recherche dans l'approche qualitative, outre l'objet précisé dans
notre question de recherche, notre objectif est de comprendre les comportements
des acteurs et ensuite de réfléchir sur les logiques qu'ils
construisent de la disparition des espaces verts. L'approche qualitative est du
type semi-directif c'est-à-dire qui a un trait à l'entretien
semi-directif et à l'observation directe, notre dispositif
méthodologique comprend ces outils.
Cette approche a permis au chercheur que nous sommes de nous
intéresser aux discours des acteurs impliqués pour en savoir
plus. Donc nous allons progressivement étudier leurs discours
pour comprendre les points de vue des acteurs sur la disparition des
espaces verts.
Section 2 : La
délimitation du champ d'analyse
2.1. L'échantillon
Dans une recherche qualitative,
l'échantillon doit respecter les critères de
l'homogénéisation, de la diversification et de la saturation.
Pires (repris par Marion, 2014 : 54) explique que
l'homogénéisation consiste à choisir un groupe
relativement homogène, c'est-à-dire un milieu organisé que
le chercheur veut étudier.
Selon Matthew, B. et Michael Huberman (2003:63),
« l'échantillonnage suppose que l'on décide non
seulement des personnes que l'on va observer ou interviewer mais aussi des
milieux ». A cette étape, nous avons sélectionné
une catégorie des personnes qui seront interrogées sur la
gestion des espaces verts et leur disparition dans la ville de Lubumbashi.
Car, on met du sens dans ce qui est dit et pour mieux situer
les gens, ce qu'ils disent, ce qu'ils font, donc le chercheur se situe mieux
dans son milieu d'observation et il reprend confiance (Dan, 2008 : 226).
Pour cette recherche, l'échantillon du milieu a été pour
nous le meilleur pour éclaircir l'objet de recherche. Chaque travail
scientifique a toujours eu une délimitation dans le temps et dans
l'espace, le chercheur tiendra compte de cela. La ville de Lubumbashi est
très vaste et a connu durant ces dernières années, la
disparition de plusieurs espaces verts. Mais dans notre recherche, nous nous
sommes intéressé uniquement au parc Kamalondo que nous
considérons comme notre champ d'étude.
Nous avons constaté la disparition d'un espace vert
dans Commune de Kamalondo. Comme c'était le cas à la Commune de
Lubumbashi où la population avait constaté la disparition des
espaces existants tels que Kiwele, le parc Tuendelee et le Square. Le parc
Kamalondo, qui est l'objet de notre étude, était jadis
appelé « paradis » mais aujourd'hui s'est
transformé en une station-service.
2.2. Présentation du
site de recherche
Nous avons effectué notre recherche à la
Coordination Urbaine de l'environnement et nous avons fait deux mois au sein
de cette coordination où nous avons palpé de doigt quelques
réalités relatives à notre formation.
2.2.1. De point de vue géographique et
historique
Le Service Urbain de l'Environnement et Conservation de la
Nature est situé sur l'avenue Tabora contre l'avenue Mwepu dans
l'enceinte du bâtiment de l'hôtel de ville. Le ministère de
l'environnement a été créé par l'ordonnance loi
95/231 de juillet 1975, il n'existait pas jadis mais le Service de
l'Environnement était attaché à la présidence de la
République du Zaïre, qui avait une mission principale de
promouvoir et de coordonner toute activité.
Le ministère de l'environnement et conservation de la
nature est chargé de promouvoir et de coordonner toutes les
activités relatives à l'environnement et conservation de la
nature et tourisme et l'hôtellerie, et de prendre toutes les initiatives
et les mesures tendant à la pleine réalisation de cette mission,
conformément aux progrès actuels de la science. Outre
l'ordonnance précitée, nous faisons également allusion
à l'ordonnance N077/022 du 22 juillet 1977 portant transfert
des services qui devraient constituer l'actuel ministère de
l'environnement.
Le ministère de l'environnement est né de la
fusion de la direction ou les sections des eaux et forêts lui ont
été cédées, la direction de la pollution
industrielle, la direction des travaux publics et aménagement, de la
culture et arts. À sa création, le ministère était
dirigé par une femme qui était considérée comme
vice-première ministre de l'environnement. À la Coordination
Provinciale de l'Environnement, au total six coordonnateurs sont passés
à la tête, le septième est en fonction jusqu`à
présent.
À la Coordination Urbaine de l'Environnement, il y a au
total trois coordinateurs qui sont passés et le quatrième qui est
en exercice jusqu'à présent. La Coordination Urbaine de
l'Environnement assure le pilotage et le contrôle de l'ensemble de
l'activité liée à l'environnement.
Organigramme
Coordination Urbaine
Secrétariat
Cellule des services généraux
Cellule d'assainissement
Cellule conservation de la nature et reboisement
Cellule de surveillance continue
Cellule de contrôle et inspection
Supervision commune L'shi
Supervision commune Kampemba
Supervision commune Kamalondo
Supervision commune Kenya
Supervision commune Katuba
Supervision commune Rwashi
Supervision commune Annexe
Agent
Agent
Agent
Agent
Agent
Agent
Agent
Source : Coordination urbaine de l'environnement
2.2.2. La responsabilité de la Coordination Urbaine
de l'Environnement
Elle a la responsabilité de coordonner dans la ville
ou district toute activité relative à l'environnement, d'assurer
la mise en exécution des textes légaux en matière de
l'environnement. Elle met en place les mécanismes de planification, de
suivi et de l'évaluation pour le bon fonctionnement de la
Coordination.
Il doit tenir à jour un tableau permettant une bonne
supervision de l'ensemble des activités de la structure et
présentant le résultat attendu. Elle doit initier chaque
année les processus de planification budgétaire, tenir à
jour le système d'évaluation du personnel de la Coordination
conduisant à une mise en place de la formation adaptée et au
maintien d'un haut niveau de compétence, d'informer
régulièrement le coordinateur provincial de toute
difficulté actuelle ou à venir.
Etablir périodiquement en temps réel le rapport
d'activité de la coordination urbaine chez le coordinateur provincial.
Cette coordination est subdivisée en deux structures :
1) Le service administratif ;
2) Le service technique.
2.2.3. Du point de vue administratif
A. Le service Administratif
Cette cellule est constituée des services
généraux qui s'occupent de toute administration de la
Coordination Urbaine. Celle-ci est chargée de la gestion des ressources
humaines et financières ainsi que du secrétariat et de
l'intendance. Elle s'occupe de préparer des prévisions
budgétaires, l'entité centralisée, l'approvisionnement en
matériels et en équipement, l'accueil des visiteurs et de
l'information du public.
B. Le service technique
Ce service est constitué de cellules restantes ainsi
que les supervisions, il s'occupe de toutes les activités
effectuées sur le chantier. Quant à ce dernier, à la
tête, nous avons le coordinateur urbain, qui est suivi des chefs
cellulaires et qui ont comme tâches respectives :
C. La Cellule
d'assainissement du milieu
Celle-ci est dirigée par un technicien auxiliaire
d'assainissement du milieu, ses activités consistent entre autres
à élaborer un plan mensuel d'assainissement du milieu ; de
superviser les travaux d'assainissement réalisés par les
brigades. Cette cellule a aussi l'activité d'analyser et traiter ses
informations, de centraliser toutes informations, d'approvisionner en eau
potable, d'évacuer et de traiter des eaux d'égouts et des
déchets industriels.
D. La cellule de la
surveillance continue de l'environnement
Cette cellule s'occupe de la réduction voir même
de la lutte contre les différentes sources de pollution qui peuvent
causer les dangers.
Enfin, il se charge du contrôle des conditions
d'exploitation au terme des établissements et décide
conformément à la loi de leur ouverture, de rédiger pour
le compte de la hiérarchie un rapport en respectant le délai. Il
lui faut avoir un sens de la communication et de confidentialité.
E. La Cellule de la
conservation de la nature et reboisement
Cette cellule s'occupe des statistiques des poissons, de
charbon de bois, des suivis de la conservation de la nature dans une ville et
district. Animé par un chef de cellule, elle contrôle
l'entrée et la sortie de notre ville, des produits, des eaux et des
forêts ; elle centralise toutes informations relatives à la
gestion des forêts, des airs protégés et des reboisements.
Il lui incombe aussi de faire le suivi des analyses et de traiter les
informations. Cette Cellule s'occupe aussi d'assurer le pilotage de la
forêt, de mettre à jour le répertoire des sites
reboisés et déboisés et de superviser l'opération
des reboisements.
F. Les Cellules de
contrôle et inspection(BCVI)
Cette cellule s'occupe des activités de Police en ce
qui concerne les attributions de la Coordination urbaine de l'environnement et
conservation de la nature. Les documents de l'environnement ci-après
sont contrôlés par la cellule de contrôle et
d'inspection : le permis d'exploitation, la taxe
rémunératoire annuelle. La cellule se charge aussi de superviser
le contrôle et l'inspection de la ville et du district.
Centralisé tous les dossiers de contentieux exploitant
avec les agents, il doit rédiger un rapport d'activité quotidien
et mensuel destiné au coordinateur urbain.
Dans cette cellule, il faut avoir la capacité à
convaincre, dynamique avoir un sens de la confidentialité.
G. La Cellules de l'information et éducation
environnementale (I S E)
C'est une nouvelle cellule qui aura pour but de participer
à la promotion des valeurs et des normes environnementales, à la
collecte des informations relatives à l'éducation
environnementale et la sensibilisation du public aux normes environnementales.
Elle s'occupe de la rédaction du rapport d'activité
régulier en respectant le délai.
2.3. La recherche au sein de
la Coordination urbaine de l'environnement
En tant que chercheur, nous avons été
orienté dans les différentes cellules selon les thèmes de
recherche. Notre recherche s'est réalisée dans la Cellule de la
conservation de la nature et la gestion de ressources naturelles renouvelables.
Cette Cellule a pour but de proposer des techniques pour gérer et pour
conserver toutes les ressources capables de se renouveler.
Mis à part les différents travaux
présentés ci-haut, la Cellule de la conservation de la nature et
ressources renouvelables nous a intégré dans l'élaboration
du rapport annuel de l'an 2015 et proposé un modèle
d'activité pour l'année 2016. Cette cellule a également
pour tâche la protection de la biodiversité et des
écosystèmes dans un équilibre naturel global. Mais cette
protection n'est pas respectée par les particuliers et par les agents
eux-mêmes.
Les réalités environnementales actuelles et la
vitesse de dégradation du tissu environnemental lié au changement
climatique « la protection de la forêt constitue la
clé pour la pérennisation de la vie sur terre d'autant plus
qu'elle joue un rôle important dans la régulation du cycle
hydrologique, du climat et de la diversité de la vie. L'environnement
naturel subit chaque jour des dommages importants dus à l'exploitation
forestière abusive, de l'industrialisation et d'autres activités
humaines ». Selon Lugrin, M (2008 :36)
Ces activités détruisent les
écosystèmes écologiques si elles ne sont pas
accompagnées par les services compétents du ministère de
l'environnement et développement durable et aussi d'un reboisement sur
le long terme.
Les plantes jouent un rôle très utile sur la vie
humaine, elles sont des richesses importantes. A travers les plantes, nous
sommes protégés contre les différentes maladies, elles
protègent les maisons contre les vents violents, elles nous fournissent
de l'oxygène nécessaire dans les milieux urbains que nous
respirons Sans elles, la vie pour l'humanité serait impossibles, elles
ont d'autres effets qui sont probablement plus importants.
Notre rôle durant toute la période de recherche
du début jusqu'à la fin était basé sur la
protection des plantes et à sensibiliser la population d'en faire une
bonne gestion, nous avons eu à faire les prospections de toute la ville
de Lubumbashi. Le premier jour sur terrain, nous avons eu comme tâche de
reboiser le parc Kaseba en plantant 60 plantules de différentes
espèces.
L'objectif principal de la descente sur terrain était
celui de répertorier le nombre d'arbres qui se trouve sur les avenues de
la ville de Lubumbashi, il fallait détecter ceux qui présentent
un danger de par leur emplacement tout en tenant compte de leur inclinaison.
Nous devrions connaître aussi le nombre d'arbres se trouvant en ville.
Section 3 :
Méthode de collecte te d'analyse des données
La méthodologie est une étape importante dans
la recherche scientifique, elle est une réflexion sur les techniques et
les méthodes qui conviennent pour pouvoir élaborer un travail
scientifique.
De ce fait, Pires (repris par Tshinyama Kadima, 2009 :
50) affirme que « la fonction de la méthodologie n'est
pas de dicter des règles absolues de savoir-faire, mais surtout d'aider
l'analyste à réfléchir pour adapter le plus possible ses
méthodes, les modalités d'échantillonnage et la nature des
données à l'objet de sa recherche en voie de
construction ».
Donc à ce niveau déjà, nous arrivons
à distinguer le savoir scientifique et d'autres savoirs, chaque
méthode appliquée doit être accompagnée des
arguments de sa construction. Il faut signaler comment faire pour avoir une
direction de recherche bien précise, étant donné que la
criminologie est basée sur l'empirie, c'est-à-dire, il faut des
données issues du terrain pour pouvoir fonder validement la connaissance
que construit un chercheur du phénomène étudié.
C'est ainsi que Kaufmann (2004 :8) déconseille l'improvisation.
3.1. La technique
documentaire
Nous avons recouru à la documentation comme technique
de collecte des données, dans la mesure où nous avons eu à
analyser plusieurs sources documentaires dans la collecte des données.
Nous avons exploré plusieurs documents relatifs à notre objet de
recherche et des notions importantes ont été recueillies.
Ainsi, nous avons trouvé sur terrain des informations
pertinentes à notre recherche mais qui étaient disponibles dans
des documents. C'est ainsi que la collecte des données s'est
effectuée à la fois à travers la documentation et
auprès des personnes impliquées sur la disparition d'espace vert
de Kamalondo.
3.2. L'observation directe
Selon Franche Comte (2008 : 2), observer est
un processus incluant volontairement l'intelligence, orientée par un
objectif terminal ou organisateur et dirigé sur un objet pour en
recueillir des informations. Selon Jean-Louis (2000 : 23), l'observation
peut être définie comme la considération attentive des
faits afin de mieux les connaître et de collecter des informations
à leur propos.
Selon Albert Muluma (2003 :109),
l'observation est directe lorsque le chercheur vit lui-même l'action sur
le terrain, lorsque l'action est vécue sur place. L'observation directe
est une technique de collecte des données que nous avons
mobilisée dans cette recherche. Cette observation est fondée sur
le contact direct du chercheur avec la réalité
étudiée. Nous, étant observateur direct, nous avons
utilisé les informations de sens, vue et ouïe pour collecter les
données de terrain.
Dans notre travail, cette technique nous permet d'observer la
réalité et de collecter directement les données.
L'observation scientifique n'est pas quelque chose de naturel, un processus
qu'il suffirait de laisser se développer de lui-même. Elle
suppose, au contraire un effort de la part du chercheur (Jean-Louis,
2012 : 3).
Selon Gaston Bachelard (1884 :1962), « le fait
scientifique n'est pas seulement à constater mais qu'il est aussi
conquis et construit ». L'observation directe porte directement sur
le phénomène étudié, il s'agit d'entrer directement
en contact avec les acteurs concernés.
Dans notre recherche de terrain, nous avons essayé
d'identifier l'ensemble d'acteurs impliqués dans la gestion de l'espace
vert Kamalondo. Nous avons distingué deux catégories d'acteurs,
notamment les acteurs étatiques en tant que gestionnaires d'espace, la
population bénéficiaire et les acteurs
politico-économiques.
Avec la croissance actuelle de la démographie dans la
ville de Lubumbashi, nous avions observé de plus en plus la diminution
des espaces verts dans ladite ville, alors que ces derniers contribuent
à l'équilibre écologique.
3.3. L'entretien
semi-directif
Selon Lupitshi Wa Numbi (2006 :16), le recours à
l'entretien comme instrument de recherche ou de recueil des données est
dicté par la nature de la recherche qualitative ainsi que celle de
l'objet d'étude. Notre objet d'étude consiste à comprendre
la disparition des espaces verts dans la ville de Lubumbashi.
Nous avons choisis l'entretien semi-directif, nous nous
sommes rendus dans d'espace vert de Kamalondo pour rencontrer les personnes
ressources et nous avons conversé avec elles.
Selon Albert Muluma (2003 :11), « l'entretien
est un procédé d'investigation scientifique, utilisant un
processus de communication verbale, pour recueillir des informations, en
relation avec le but fixé ». L'entretien semi directif a
été utile pour notre recherche puisqu'il a permis de recueillir
les différentes opinions provenant de la population sur la
manière dont les espaces verts bien que gérés mais
disparaissent.
Ce modèle d'entretien, notamment semi directif a
été intéressant pour nous dans la mesure où nous
avons pu converser avec nos interlocuteurs en partant d'une question pour
ensuite approfondir la connaissance sur le thème abordé. Dans
l'ensemble, nos entretiens ont duré environ 10 à 15 minutes,
tout dépendait des informations fournies par l'informateur. Le but de
nos entretiens sur le terrain était sans doute de comprendre la
disparition des espaces verts dans la ville de Lubumbashi.
3.4. Technique de l'analyse des
données
Selon Melaine Grawitz (2001 : 786), « la
première étape d'analyse consiste, comme dans les autres
enquêtes, à établir pour toutes les variables de
distribution de fréquences permettant de faire ressortir les
comparaisons à effectuer ».
La nature en milieu urbain apporte des bienfaits collectifs et
individuels reconnus. De nombreux travaux scientifiques s'intéressent
aux services rendus par la biodiversité, en ville, la régulation
climatique locale ou la santé sont des exemples bien renseignés.
La prise en compte des services éco-systémiques dans le cadre de
politiques publiques est un enjeu fort pour l'aménagement de la
ville.
Dans le cadre de notre recherche, nous optons pour l'analyse
thématique dans la perspective de Madeleine et Nicole. Selon Madeleine,
M. et Nicole, S. (2013 :2), l'analyse thématique sert à
dégager le thème présent dans un corpus pour ensuite en
faire l'analyse. Une autre raison de cette analyse est aussi le fait qu'il
s'agit d'une approche subjectiviste à partir de laquelle le chercheur
reformule, interprète et théoriser les phénomènes
à l'étude.
L'analyse thématique selon Madeleine et Nicole
(2013 : 3), s'inscrit dans l'ensemble des méthodes de recherche
qualitative caractérisées par le recours à des
méthodes et techniques d'approche directe du sens des
phénomènes humains et sociaux. Dans cette démarche, selon
ces auteures, le traitement et l'interprétation des données se
rattachent à deux logiques particulières :
· La thématisation du corpus selon une
logique classificatoire : c'est l'organisation des données impliquant
une « segmentation » des entretiens.
· L'examen des thèmes et des
catégories qui émergent selon une logique interprétative
du corpus. L'objectif est de donner du sens aux informations recueillies.
Cette technique d'analyse nous a permis
d'interpréter les données collectées sur terrain lors de
la descente et de donner un sens à ce phénomène de la
disparition des espaces verts dans la ville de Lubumbashi.
3.5. Difficultés
rencontrées et leur contournement
La recherche scientifique n'a jamais été une
mince à faire, elle a ses règles et ses lignes de conduite, ses
principes ainsi que ses objectifs. Elle doit être empirique et non une
imagination. Il est vrai qu'aucune recherche ne peut être sans
épreuve. Ce qui avait attiré notre tension :
- Nous avons éprouvé des difficultés
suite à la non révélation de certaines informations par
certaines personnes mieux placées dans les services. La plupart des
personnes rencontrées et les agents des services concernés par
l'environnement ignoraient tout des espaces verts.
- Nous n'avons pas pu communiquer comme nous pouvions le
souhaiter et collaborer avec les chefs hiérarchiques.
- De ce fait, les descentes sur terrain et la collecte des
données n'étaient pas aisées. Il a fallu d'énormes
dépenses financières au moins 5000 fc par jour pour motiver les
enquêtés et notre transport.
Pour contourner toutes ces difficultés, nous
avons pris de la patience et usé de la stratégie d'attendre
jusqu'à ce que nous puissions faire parler au moins les
enquêtés qui au départ, nous avaient opposé le
refus.
Le peu d'argent que nous avons réuni, nous a aussi
permis de motiver certains enquêtés qui ne trouvaient pas la
nécessité de converser avec nous. Lorsque nous manquons des sous,
nous avons préféré nous rendre sur terrain à pied
malgré la distance entre le lieu de notre habitation et là
où nous devrions rencontrer els enquêtés.
Comme le dit Madelaine (2001 : 500), « les
recherches en sciences sociales sont orientées vers ce que l'homme
pense, éprouve, croit, redoute, espère. L'individu peut
être interrogé, il peut aussi être
observé », à partir de cette interaction, nous avons
compris la disparition des espaces verts à Lubumbashi.
Chapitre
troisième : La gestion et la disparition des espaces verts dans la
ville de Lubumbashi
Apres avoir posé les bases théoriques et
méthodologiques de notre recherche dans les chapitres
précédents, nous présentons les résultats de notre
recherche dans le présent chapitre. Il sied de rappeler que notre objet
de recherche s'articule sur la compréhension de la disparition des
espaces verts, en partant de l'analyse du parc Kamalondo.
À travers ce chapitre, nous nous efforçons de
répondre à notre question de recherche que nous avons
formulée comme suit : comment comprendre la disparition des espaces
verts dans la ville de Lubumbashi ?
Ce chapitre comprend trois sections : la première
section analyse les acteurs de la gestion des espaces verts. La deuxième
porte sur les discours des acteurs à propos de la disparition des
espaces verts. Et la dernière analyse les logiques de la disparition
des espaces verts.
Section 1 : Les
acteurs de la gestion des espaces verts
Dans cette section, nous nous inscrivons dans l'approche de la
sociologie compréhensive qui a comme tâche de saisir les raisons
qui ordonnent le déroulement de l'action. C'est ainsi que le chercheur
dans cette perspective veut comprendre la manière dont les acteurs s'y
prennent pour gérer les espaces verts.
Pour ce qui est de la gestion des espaces verts, trois
services spécialisés interviennent, notamment le service
d'Urbanisme et Habitat, la Division des Affaires Foncières ainsi que la
Coordination Urbaine de l'Environnement. À part les services
étatiques, il y a une autre catégorie d'acteurs non
étatiques et notamment la population.
1.1. Division des affaires
foncières
Dans notre recherche, nous avons découvert que la
gestion des espaces verts fait l'objet de beaucoup de manoeuvres de la part des
acteurs. La gestion des espaces verts est une tâche qui incombe aux
services de l'environnement. Vu que ces espaces occupent des concessions, il
arrive que les services des affaires foncières participent fortement
dans cette gestion.
En effet, La Division des affaires foncières a pour
tâche de lotir les parcelles d'habitation, en laissant en même
temps des terrains pour la création des espaces verts. C'est à ce
moment précis que la Division des affaires foncières confie la
gestion des espaces verts à la Coordination Urbaine de l'environnement
et au service d'Urbanisme et Habitat.
En revanche, il arrive que ces portions
réservées aux espaces verts soient vendues pour le compte des
particuliers, nous en parlons davantage dans les lignes qui suivent. Voici ce
que nous rapporte un agent de la Division des Affaires
Foncières :
« La gestion des espaces verts implique la
participation de plusieurs services, ici à la Division des affaires
foncières, nous lotissons les parcelles et nous confions certaines
portions aux services de l'environnement pour qu'ils aménagent à
leur tour les espaces verts ».
La Division des affaires foncières n'est qu'un acteur
parmi tant d'autres dans la gestion des espaces verts. Elle a pour tâche
de lotir des parcelles en prévoyant des espaces réservés
à la nature puis, elle confie la gestion de ces espaces verts aux
services de l'environnement. Il est important de signaler que les relations
entre les différents acteurs n'aboutissent toujours pas à un
consensus. Des différences d'opinions et des discordes sont tout de
même observées. Car, il arrive à certains services
d'exercer dans les domaines d'activités des autres, vu que les
tâches de chaque acteurs ne sont pas bien précises. La Division
des affaires foncières n'est pas le seul acteur dans la gestion des
espaces verts.
1.2. Coordination Urbaine de
l'Environnement
La Coordination Urbaine de l'Environnement a pour tâche
de coordonner dans la ville ou district toutes les activités relatives
à l'environnement, d'assurer la mise en exécution des textes
légaux en matière de l'environnement et leur application. Elle
met en place les mécanismes de planification, de suivis et
d'évaluation afin de contribuer rapidement à la bonne marche de
la coordination.
Actuellement, à part la Coordination urbaine de
l'environnement, le service d'Urbanisme et Habitat intervient aussi dans la
gestion des espaces verts d'une manière directe dans le sens que, c'est
lui qui s'occupe du reboisement dans la ville sous étude.
Selon monsieur Kikondja, un agent de la
Coordination urbaine de l'environnement chargé du reboisement:
« La gestion des espaces verts
ne se fait pas sur des bases scientifiques. Elle est aléatoire, cette
gestion ne dépend pas seulement de la Coordination urbaine de
l'environnement, il y a plusieurs services qui s'y ingèrent. Souvent la
Division des affaires foncières après avoir attribué des
parcelles dans le nouveau quartier, garde des espaces libres sous
prétexte qu'ils serviront de lieu de loisir et après ils y
recourent pour les attribuer à d'autres personnes avec une certaine
valeur ».
Après la Division des affaires foncières, vient
ensuite la Coordination urbaine de l'environnement comme acteur de la gestion
des espaces verts à Lubumbashi. Comme nous l'avons dit
précédemment, les rapports entre les différents acteurs
sont souvent conflictuels. Car, comme le sous-tend le discours plus- haut, des
acteurs particuliers s'approprient des espaces verts pour des fins
individuelles.
La gestion des espaces verts n'est pas une affaire aussi
simple qu'elle en a l'air. Car, la disparition des espaces verts revêt
une très grande complexité dans la mesure où l'implication
des acteurs a une portée très large.
En effet, les agents de la Coordination urbaine de
l'environnement désignent ceux de la division des affaires
foncières comme responsables de la disparition des espaces verts. Car,
lorsque les concessions sont confiées à la coordination urbaine
de l'environnement dans le but d'y aménager les espaces verts, il arrive
que des particuliers possédant une valeur sociale élevée
s'approprient ces concessions. Tout ceci se fait sous le regard impuissant des
services impliqués dans la gestion des espaces verts. Mise à part
la Division des affaires foncières et la Coordination Urbaine de
l'Environnement, un autre acteur impliqué dans la gestion des espaces
verts est le service d'Urbanisme et Habitat.
1.3. Service d'Urbanisme et
Habitat
D'après les données recueillies sur terrain, le
Service d'Urbanisme et habitat se dit être la seule institution de
l'Etat qui a la compétence de la gestion des espaces verts. En effet, ce
service s'occupe de la construction et de l'aménagement du territoire.
Ses compétences s'étendent également aux domaines de
l'aide sociale, à l'aménagement de l'urbanisme, à
l'établissement des plans locaux d'Urbanisme, à la
délivrance des permis de construire ainsi qu'à la gestion des
espaces publics.
Jadis le service d'Urbanisme était attaché aux
travaux publics, la gestion des espaces verts était la
préoccupation de la Coordination Urbaine de l'Environnement. C'est juste
après l'apparition d'une loi sur l'aménagement du territoire et
la gestion des espaces publics qu'on a attribué la gestion des espaces
verts au service de l'urbanisme et habitat. Selon monsieur Bibo, chargé
de mettre les mesures de protection sur les espaces publics et leur
contrôle :
«Il y a maintenant deux ans que la gestion des
espaces publics a été attribué à notre service,
c'est pourquoi tu me vois ici au parc Kamalondo. C'est à nous que
revient la charge de la gestion des espaces verts mais lorsque un particulier
les sollicite auprès des autorités notre service est très
souvent mis à l'écart ».
Le service d'urbanisme et habitat se veut le seul gestionnaire
des espaces verts dans la ville de Lubumbashi. Mais le monopole de la gestion
des espaces verts ne lui est pas reconnu par les autres acteurs. Car lorsqu'il
s'agit du lotissement ou de la vente d'un espace vert, d'autres acteurs s'y
ingèrent. En effet, il est difficile de cerner les rôles
principaux de chaque acteur dans la gestion des espaces verts, car, chacun
gère à sa manière. C'est ainsi que lors de la disparition
des espaces verts, tous les services se rejettent la faute en désignant
l'autre comme responsable.
Nous avons compris qu'il y a des interactions entre ce trio
des services autour de la gestion des espaces verts. Ces interactions sont
parfois d'ordre organisationnel, elles sont aussi conflictuelles. Ce manque
d'unité entre les trois services rend la gestion des espaces verts moins
efficace et donne l'opportunité à certains particuliers de
s'accaparer des espaces verts sans être inquiété.
En effet, chaque service possède son propre domaine
dans la gestion des espaces verts. La division des affaires foncières
lotit les parcelles en laissant les espaces vides pour la nature, la
coordination urbaine de l'environnement procède au reboisement et le
service d'urbanisme et habitat s'occupe de l'aménagement du territoire.
Les conflits entre ces trois services proviennent du non respect des
tâches respectives attribuées à chacun d'eux.
Au-delà des services précités, il existe
des acteurs plus proches des espaces verts, il s'agit de la population.
1.4. La population
Nous avons jugé nécessaire de
mentionner la population parmi les acteurs de la gestion des espaces verts. Et
nous précisons tout de même qu'il s'agit de la population habitant
dans les alentours des espaces verts et qui les gère au
quotidien. Au-delà de la population environnante, il y
a aussi les personnes qui viennent d'ailleurs pour passer tout leur temps dans
les espaces publics. Il s'agit des étudiants qui révisent leurs
cours, des groupes des jeunes qui se divertissent, des commerçants
détaillant qui exercent leurs activités dans les espaces
verts...
Cette catégorie d'acteurs gère les
espaces verts de manière indirecte en ce sens que, c'est elle qui en
bénéficie de tous les bienfaits. Par conséquent, la
présence quotidienne de cette population contribue à la mise en
valeur d'un espace vert. Voici les propos d'un jeune trouvé sur
terrain :
« Je viens ici très souvent, si l'Etat a
aménagé cet espace, c'est pour nous la
population ».
Selon Monsieur Padi :
« Le parc Kamalondo m'a vu grandir, car, c'est
ici où j'aimais bien jouer quand j'étais petit. Nous aimions bien
ce parc et parfois, nous entretenions même les plantes qui s'y
trouvaient. Dommage que cela soit remplacé par une
station-service ».
En effet, la population est un acteur majeur dans la gestion
des espaces verts à travers quelques travaux d'entretiens comme le
souligne l'acteur ci-haut. Les espaces verts ont une influence en milieu
urbain, ce qui implique que leur gestion demande la participation des
plusieurs acteurs. Les services étatiques ne se montrent pas efficaces
dans la gestion des espaces verts d'où la participation de la
population. Mais il sied de faire remarquer que la population est la
catégorie d'acteurs la moins influente dans la gestion des espaces
verts. Cela s'explique par le fait qu'elle subit toutes les
répercussions relatives aux décisions provenant des
autorités publiques. La population assiste à la disparition des
espaces verts qui existaient depuis des longues dates laissant ainsi à
certaines personnes des souvenirs d'enfance.
Précisons que les discours
émis sur les espaces verts se différent d'un acteur à un
autre. La section qui suit examine les discours des acteurs sur les espaces
verts.
Section 2 : Les
discours des acteurs sur les espaces verts
Nous nous sommes intéressé aux discours des
acteurs pour saisir ce que les espaces verts représentent pour eux. Tous
les acteurs que nous avons consultés, nous ont fournis des discours
divergents sur les espaces verts plus particulièrement celui du parc
Kamalondo. Dans la multiplicité de ces discours, nous avons retenu que
les uns tendent à les valoriser tandis que les autres les
dévalorisent. C'est la raison pour laquelle nous présentons en
premier lieu, les discours de valorisation des espaces verts et en second lieu,
les discours de dévalorisation des espaces verts.
2.1. Les discours de
valorisation des espaces verts
Certains acteurs interrogés, ont montré un
certain intérêt à l'égard des espaces verts. Dans
cette sous-section, nous analysons les discours qui tendent à donner de
la valeur aux espaces verts dans la ville de Lubumbashi. Notons que, chaque
acteur accorde de l'importance aux espaces verts en fonction d'un
intérêt subjectif. C'est ainsi que pour certains, les espaces
verts revêtent une valeur dans la mesure où ils servent de lieu
de loisir et de lieu de repos. D'autres par contre, reconnaissent aux espaces
verts une valeur d'intérêt commun en le considérant comme
un patrimoine naturel, comme un habitat naturel et comme un régulateur
de la température.
2.1.1. Espace vert comme lieu de loisir
Les acteurs qui valorisent les espaces verts comme lieu de
loisir sont majoritairement jeunes. Ils passent des journées
entières dans les parcs publics s'adonnant à des jeux et des
loisirs de toutes sortes. Un jeune interrogé a expliqué ce que
représente un espace vert pour lui :
« Pour moi, le parc est un lieu de loisir. Je
viens très souvent ici avec des amis et on y joue à des jeux, on
blague, c'est difficile de s'ennuyer ici ».
En effet, des études montrent que les moments
passés au grand air ont une fonction curative réelle pour les
patients et les résidents des hôpitaux, des hospices de vieillards
et des maisons de repos. Les individus qui ont l'habitude de
fréquenter les espaces verts sont plus heureux et dorment mieux. La
présence d'arbres et de plantes dans les villes calme et apaise les
citoyens, diminue l'insécurité et rend l'environnement plus
humain (Kassay, N., 2008 : 8).
Dans la ville de Lubumbashi, les espaces verts
possèdent une valeur non n'négligeable en ce sens qu'ils servent
de lieu de loisir pour les jeunes pendant les vacances. Si pour les jeunes,
les espaces verts sont un lieu de loisir, pour les adultes, les espaces verts
sont un lieu de repos.
2.1.2. Espaces verts comme lieu de repos
Les personnes adultes et certains jeunes considèrent
les espaces verts non pas comme un lieu de loisir mais plutôt comme un
lieu de repos. Pour échapper à la routine et au stress du
travail, ces personnes trouvent refuge en dessous des arbres dans les espaces
verts. Tels sont les propos recueillis auprès de monsieur Soya, habitant
dans les environs du parc feu Kaseba Makunku :
« Le parc est un lieu de repos, on observe les
arbres, les oiseaux et les jeunes qui jouent, ça permet d'oublier
d'autres choses ».
Selon Kassay, N. (2008 : 9), « la
végétation et la nature renforcent notre attention
spontanée, permettent à notre système sensoriel de se
détendre et nous insufflent une énergie nouvelle. Des visites
dans les espaces verts sont synonymes de détente et aiguisent notre
concentration, car nous n'avons besoin que d'utiliser notre attention
spontanée. En même temps, nous recevons de l'air frais et la
lumière du soleil qui sont importants pour nos rythmes diurne et
annuel ».
Les espaces possèdent plusieurs valeurs selon chaque
individu. Dans le cas échéant, les espaces verts servent de lieu
de repos. Etant dans un milieu urbain rempli de bâtis et de sols
bétonnés, les milieux qui gardent leurs états naturels
attirent plusieurs personnes pour se ressourcer en air frais. Les discours
émis à propos des espaces verts restent divergents, car, pour
d'autres, ils sont un patrimoine naturel.
2.1.3. Espaces verts comme patrimoine naturel
Certains acteurs interrogés ont reconnu dans les
espaces verts une valeur de patrimoine naturel. Car, selon eux les espaces
verts sont des lieux touristiques et des symboles culturels du pays. En effet,
les espaces verts existent depuis des longues dates et renferment l'histoire de
plus d'une génération. Monsieur Padi a abondé dans ce sens
:
« Le parc Kamalondo est plus vieux que la ville
de Lubumbashi et faire disparaître cet espace, c'est perdre un patrimoine
naturel d'une grande importance ».
Le parc Kamalondo existait depuis belle lurette, et
était un espace reconnu sur les plans de la ville. Il regorgeait des
espèces d'arbres exotiques datant de l'époque coloniale. Ainsi,
faire disparaitre cet espace revient à effacer toute une histoire. En
plus de cela, les parcs marquent l'identité de certaines villes dans la
mesure où ils embellissent certaines contrées. Ainsi, certaines
villes s'identifient facilement par rapport à leur espace vert qui
symbolise une richesse naturelle. Les discours de valorisation des espaces
verts ne se limitent pas à les considérer comme un patrimoine
naturel mais aussi à les appréhender comme un habitat naturel
2.1.4. Espaces verts comme un habitat naturel
Les espaces verts sont des lieux dans lesquels se
réfugient plusieurs espèces tant animales que
végétales. Car, il est plus facile de trouver les oiseaux dans un
milieu arboré que dans un milieu bâtis. Cette harmonie observable
entre espèces animales et végétales donne la sensation
d'être en pleine forêt. Voici les propos qui nous ont amené
à faire ces analyses :
« Dans un parc, on y trouve plusieurs
espèces. Il y a des insectes, des papillons, les oiseaux, c'est un abri
pour plusieurs espèces ».
Les jardins et les parcs sont souvent visiblement riches en
biodiversité. Il s'agit des principaux habitats des
végétaux et des animaux. Les installations plus anciennes, bien
établies, attirent, par exemple, les oiseaux et les mammifères
dont l'habitat naturel est la forêt (Kassay, N., 2008 : 9).
Il y a une autre manière de reconnaître la valeur
des espaces verts outre celle de les considérer comme des lieux de
loisir ou des lieux de repos. C'est en les voyant comme une maison qui abrite
plusieurs être vivants. Cette manière d'appréhender les
espaces verts implique une grande considération pour les espèces
non humaines en reconnaissant leur droit d'occuper les espaces verts comme
habitat. La disparition des espaces verts s'expliquerait par l'ignorance de
cette valeur, car, détruire un espace vert c'est tuer en même
temps plusieurs êtres vivants qui y habitent. Pendant que certains
discours valorisent les espaces verts en termes d'habitat naturel, d'autres les
valorisent en les considérants comme des régulateurs du
climat.
2.1.5. Espaces verts comme régulateur du climat
Les espaces verts remplissent plusieurs fonctions dans un
milieu urbain, et parmi celles-ci, le rôle régulateur du climat
parait le plus important sur le plan écologique. En effet, la
présence des espaces verts dans un milieu urbain a plusieurs effets
positifs comme l'explique cet acteur interrogé :
« Les espaces verts jouent un rôle
important dans la nature. Donc si nous n'arrivons pas à bien les
gérer, un grand changement sera constaté, car, ils remplissent
des rôles multiples : ils nous procurent de l'air frais et nous
épargnent parfois des vents violant qui pourraient occasionner une
désolation. Donc il nous faut valoriser ces espaces et leurs valeurs
doivent être reconnues de tous».
Les villes qui possèdent des espaces verts, ont des
avantages écoy-systémiques remarquables que celles qui n'en ont
pas. Les espace verts forment un microclimat et ont le pouvoir d'influencer la
température des milieux environnants. En plus de son impact sur
l'équilibre climatique, un espace vert agit comme une barrière
contre les vents violents et dévastateurs.
Les rideaux de végétaux réduisent
considérablement les nuisances sonores, le bruit est facilement
réfléchi par les surfaces vertes. Les plantes ont le pouvoir
d'absorber les sons. Il est prouvé que dans les hôpitaux, des
jardins bien agencés contribuent à réduire le stress des
patients et améliorent sensiblement les résultats cliniques
(Kassay, N., 2008 : 10)
La commune Kamalondo assiste à une
montée irrésistible des bruits provenant des terrasses en plein
air, des groupes de prière, des vrombissements de véhicules, des
tôliers et des garagistes travaillant sur les places publiques, des
concerts de musiques profanes et religieuses, des veillées de
prière, etc. Tous ces bruits finissent par entraîner les impacts
négatifs sur l'organisme humain. Mais avec les avantages qu'offrent les
espaces verts, tous ces bruits auraient été absorbés si le
parc n'avait pas été remplacé par les bâtis.
Après avoir analysé les discours de
valorisation des espaces verts par certains acteurs, passons maintenant
à l'analyse des discours de dévalorisation produits par d'autres
acteurs.
2.2. Les discours de
dévalorisation des espaces verts
Les représentations que se font les acteurs à
propos des espaces verts vont de la valorisation à la
dévalorisation. Nous présentons dans cette sous-section du
chapitre les propos des acteurs qui tendent à déconsidérer
la présence des espaces verts dans un milieu urbain. Pour certains, les
espaces verts sont une source d'insécurité, car, ils constituent
un endroit propice dans lequel opèrent des malfaiteurs.
Pour d'autres, les espaces verts constituent un manque
à gagner dans la mesure où ils sont perçus comme un lieu
idéal des investisseurs multinationaux. Une autre catégorie
d'acteurs considère quant à elle les espaces verts comme des
lieux de débauche dans le sens où les jeunes qui s'y trouvent, se
permettent un peu de tout. Enfin, les espaces verts sont réduits
à de simples dépotoirs puisqu'ils servent très souvent de
décharge d'immondices pour les habitants lointains mais aussi
environnants
2.2.1. Espaces verts comme source
d'insécurité
Malgré les multiples valeurs que les espaces verts
possèdent aux yeux de certains acteurs, d'autres jugent moins importante
la présence des espaces verts dans un milieu urbain. Ces derniers se
justifient par le fait que les espaces verts sont une source
d'insécurité. À ce propos, voici ce que nous rapporte un
acteur interrogé :
« Il y a des malfaiteurs dans le parc comme
c'est un milieu très fréquenté pendant la journée
mais rarement pendant la nuit. On enregistre dans les parcs plusieurs cas des
vols, des viols, d'agression et même d'enlèvement ».
Pour cet acteur, le besoin d'être sécurisé
importe sur le reste, car, la présence des espaces verts conditionne un
climat d'insécurité. En effet, les parcs sont très souvent
pleins de monde pendant la journée mais sont quasiment déserts
pendant la nuit. Cette situation d'insécurité favorise un certain
mépris pour les espaces verts dans le chef de la population
environnante. Ainsi, au lieu que les espaces verts reflètent un lieu de
loisir, un lieu de repos, un patrimoine naturel ou encore un habitat naturel,
la perception prend un autre sens. Dans ce cas, les espaces verts deviennent
des abris pour les malfaiteurs et des personnes mal intentionnées.
Cette déconsidération amène certains
acteurs à penser autrement en envisageant un espace vert comme un manque
à gagner. Plus de détails dans les lignes qui suivent.
2.2.2. Espaces verts comme manque à gagner
La conception selon laquelle les espaces verts seraient un
manque à gagner résulte du fait que certains acteurs
préfèrent substituer un parc arboré par un centre
d'activité plus lucratif. En effet, la plupart des parcs ayant disparus,
ont été remplacés par des bâtiments commerciaux, des
stations-services ainsi que d'autres activités commerciales. Cette
manière d'appréhender les espaces verts explique la disparition
des espaces verts comme le souligne cet acteur qui s'est ouvert à
nous :
« Les espaces verts ne sont pas bien entretenus,
en plus il y a des investisseurs internationaux qui cherchent des endroits
où s'implanter. C'est un manque à
gagner ! »
En effet, les espaces verts attirent la convoitise de
plusieurs investisseurs et pour certains acteurs, il est plus
préférable de transformer les espaces verts en centres
commerciaux. Chaque discours possède ses arguments tendant à
valoriser ou à dévaloriser les espaces verts et dans ce cas, le
besoin pécuniaire est plus important que la présence d'un espace
vert. Cette conception implique la déconsidération des services
éco-systémiques rendus par les espaces verts à l'avantage
des investissements commerciaux. Nous nous abstenons de juger tel ou tel autre
discours, mais nous nous contentons d'une analyse descriptive.
Les discours de dévalorisation ne se limitent pas
à la considération des espaces verts comme une source
d'insécurité ou encore comme un manque à gagner mais vont
au-delà en considérant les espaces verts comme de lieux de
débauche.
2.2.3. Espaces verts comme lieu de débauche
Les espaces verts attirent différentes
catégories d'acteurs avec des motivations diversifiées. Certains
y trouvent un endroit favorable de repos mais d'autres profitent de la
discrétion qu'offrent les espaces arborés pour commettre des
actes « impudiques ». Ces propos sont soutenus par un
acteur qui s'est confié à nous en ce sens :
« Les jeunes font du n'importe quoi dans le
parc, c'est un lieu de débauche ; certains s'enivrent, d'autres
fument pendant que d'autres les transforment en
hôtel ».
Comme nous l'avions déjà souligné
précédemment, les espaces verts remplissent plusieurs fonctions.
Outre des fonctions écologiques, les espaces verts servent de lieu de
passage et de point de rendez-vous pour des amoureux. Car, de la même
manière que les espaces verts inciteraient les malfaiteurs à
opérer tard le soir, les espaces verts incitent aussi certains jeunes
à la débauche. Les discours de dévalorisation restent
très divers et dans le point qui suit les espaces verts sont
réduits à un simple dépotoir.
2.2.4. Espaces verts comme dépotoir
Certains espaces verts dans la ville de Lubumbashi ont comme
caractéristique la présence des tas d'immondices. Cette situation
résulte de la considération des espaces verts comme des
dépotoirs dans le chef de certains acteurs, c'est ce qu'affirme le
discours d'un monsieur interrogé à propos de la
présence des espaces verts dans la ville de Lubumbashi:
« Les espaces verts sont mal entretenus, le
feuilles mortes et les mauvaises herbes s'entassent et finissent par former des
tas d'immondices et cela incite la population à y ajouter d'autres
déchets ».
Pour cet acteur, la présence des immondices sur les
espaces verts se justifie par le manque d'entretien des arbres qui occupent le
parc. En effet, les feuilles mortes et les mauvaises herbes se
décomposent au fil du temps et forment ainsi une couche
considérable des déchets. Le parc finit par perdre son bel aspect
et devient alors peu fréquenté à cause des mauvaises
odeurs.
Les discours de valorisation et de dévalorisation ne
sont pas à appréhender de manière séparée.
La meilleure manière de les analyser est celle de les saisir en
symbiose, car, les uns permettent de comprendre les autres. Ces discours
soulignent une multiplicité des rôles que jouent les espaces verts
non seulement sur le plan écologique mais aussi sur le plan social. Car,
il serait très limité de croire que les espaces verts constituent
uniquement de lieu de repos ou de loisir. Dans cette recherche, nous avons
découvert les multiples facettes que revêtent les espaces verts et
qui pourraient dans une certaine mesure justifier leur disparition.
Dans une ville aussi vaste que Lubumbashi, plusieurs espaces
verts sont aménagés dans des milieux sans dépotoir
officiel. C'est la raison pour laquelle certains acteurs voient dans les
espaces verts un endroit convenable pour y jeter les immondices. De plus, la
ville de Lubumbashi connaît une expansion démographique
considérable. Pour trouver des parcelles non encore loties, il faut
aller dans la périphérie de la ville. Ce qui fait que, le peu
d'espaces verts présents dans la ville de Lubumbashi sont visés
par plusieurs acteurs à de fins économiques. Les espaces verts
constituent dans ce sens un manque à gagner pour ces acteurs.
La disparition des espaces verts trouvent alors
plusieurs explications sous-jacentes selon qu'on s'intéresse aux
discours de valorisation ou au discours de dévalorisation. C'est ainsi
qu'on peut comprendre la disparition des espaces verts comme le moyen à
travers lequel l'Etat met fin à l'insécurité, à la
débauche des jeunes et à l'insalubrité que
présentent les espaces verts. Dans une optique, la disparition des
espaces verts peut être comprise comme une substitution d'un espace de
forte insécurité en un centre commercial et productif.
Les discours de valorisation et de dévalorisation
restent efficaces dans la manière de comprendre la disparition des
espaces verts. Mais cette compréhension nous limite aux simples discours
des acteurs alors que leurs interactions sont un fondement explicatif de leur
disparition. C'est ainsi que dans la section suivante, nous
débâtons des logiques sous tendues par la disparition des espaces
verts dans la ville de Lubumbashi.
Section 3 : Les
logiques autour de la disparition des espaces verts
La disparition des espaces est sous tendue par plusieurs
logiques que nous démontrons dans cette section. Car, la gestion des
espaces verts est assurée à Lubumbashi par trois services
étatiques différents comme nous l'avons déjà
souligné dans les lignes précédentes. Ces services
entretiennent des relations qui sont loin d'être amicales. C'est ainsi
que la disparition des espaces vert répond à une logique
conflictuelle observable entre la Division des affaires foncières, la
Coordination urbaine de l'Environnement ainsi que le Service de l'Urbanisme et
Habitat. La disparition des espaces verts répond aussi à une
logique de capitalisation dans la mesure où les dossiers en rapport avec
la vente de ces espaces sont une grande ressource financière. Car,
chaque fois qu'un espace vert est cédé à des
entrepreneurs, les agents chargés de la gestion des espaces verts y
retrouvent leur compte et ils favorisent le même processus pour d'autres
espaces verts. En dehors de services étatiques en charge de la gestion
des espaces verts, il y a l'implication des personnalités politiques
dans la disparition des espaces verts. C'est ainsi que les logiques politiques
justifient aussi la disparition des espaces verts.
Pour arriver à analyser la disparition des espaces
verts à Lubumbashi, la présente section a pour objectif
d'établir les différentes logiques qui justifient cette
disparition. Il s'agit de la logique conflictuelle, de la logique de
capitalisation ainsi que de la logique politique.
3.1. La logique
conflictuelle
La logique conflictuelle illustre la manière dont les
services chargés de la gestion des espaces verts ont du mal à
trouver un compromis dans l'exécution de leurs tâches. En effet,
il existe des interactions entre la Division des Affaires Foncières, la
Coordination Urbaine de l'Environnement et le Service de l'Urbanisme et Habitat
qui sont observables sous forme de rapports conflictuels. Monsieur Diko, agent
du service de l'urbanisme et habitat nous a confirmé ce qui
suit :
« Plusieurs services interviennent dans la
matière de gestion des espaces verts, alors que la loi a
déjà mis les limites et les tâches de chaque division. Mais
il arrive que les autres services attribuent les espaces verts aux
commerçants ou aux hommes politiques sans pour autant nous consulter.
Notre responsabilité n'est pas prise en compte jusqu'à
présent ».
Les agents du service de l'urbanisme et habitat se plaignent
du fait que leur responsabilité n'est pas prise en compte dans l'octroi
des espaces verts à des particuliers. En effet, le service de
l'urbanisme et habitat a pour tâche principale d'aménager le
territoire. Mais ce service se trouve très souvent impuissant pour
résoudre certains dossiers dans lesquels sont impliqués des
acteurs de grande renommée politique. La Coordination urbaine de
l'environnement réclame quant à elle le monopole du traitement
de ses dossiers. En voici un récit illustratif :
« Nous on s'occupe de l'entretien des espaces
verts, et chaque service a sa propre tâche. Mais il y a certains de nos
dossiers dans lesquels on voit la participation des autres services parce qu'il
y a du profit ».
Chaque service possède son propre domaine
d'activité où il traite des dossiers relatifs à ses
attributions. Mais ce que le discours ci-haut tente d'affirmer, ce qu'il y a
une ingérence de la part des autres services dans la manière de
traiter les dossiers. Ainsi, l'octroi ou la vente d'un espace vert à un
particulier est un dossier que chaque service revendique l'exclusivité.
La disparition des espaces verts s'expliquerait par les conflits
d'intérêt qui caractérisent les interactions ou les
rapports entre les trois services de gestion des espaces verts.
Dans notre recherche, nous nous sommes hasardé de
desceller l'extension que prend la logique conflictuelle autour des espaces
verts. Et nous avons découvert qu'au-delà des trois services
précités, d'autres services étatiques interviennent dans
le traitement des dossiers en rapport avec les espaces verts. C'est en
occurrence le Service de Mine et le service d'Agriculture qui entretiennent
aussi des rapports de conflit avec le service de l'urbanisme et habitat dans la
disparition des espaces verts.
Les conflits d'intérêts observables
entre les différents services pourraient être expliqués par
la non observance des textes juridiques, cependant, se borner à cette
compréhension, c'est réduire les actions de ces acteurs à
des simples comportements déviants. Mais nous admettons ensemble avec
Jacques Faget (2005 :3), que la déviance n'est pas inscrite dans la
nature humaine, que l'homme a plutôt tendance à respecter les
normes et ne devient délinquant que parce qu'il y est contraint.
Ces contraintes amènent les agents de différents
services à mener des actions poursuivant des intérêts
spécifiques. C'est dans la recherche interindividuelle
d'intérêts que résulte la logique de conflit entre les
différents services. Car, la Division des Affaires Foncières
attribue des parcelles et garde des portions de terre pour des écoles,
marché, stade, espace vert... Après avoir loti les parcelles, la
Division des Affaires Foncières laisse la gestion à la
Coordination de l'environnement et à l'urbanisme pour la gestion des
espaces verts. Après un temps, les mêmes agents
récupèrent les portions réservées aux espaces verts
pour les revendre lorsque le quartier prend de la valeur.
La disparition des espaces verts découle d'une logique
de conflit entre les divers services qui sont à sa charge. Car, l'octroi
des espaces verts à des particuliers est un dossier très juteux
dans lequel chaque service veut non seulement participer mais aussi avoir le
monopole. Dans la section suivante, nous nous démarquons de la
perspective conflictuelle pour saisir la disparition des espaces verts dans une
logique de capitalisation.
3.2. La logique de
capitalisation
Les espaces verts sont une richesse
premièrement pour toute la communauté de la ville de Lubumbashi
suite à ses multiples fonctions. Ils peuvent être utilisés
comme une réserve foncière ou encore pour la lutte contre le
réchauffement planétaire. Ces espaces sont perçus selon
plusieurs aspects par les acteurs de la gestion.
« Parfois nous sommes en train de travailler
avec un salaire qui est trop minime. Qu'est-ce que nous allons devenir, tout ce
que nous faisons c'est l'assurance vie futur et donc tous les moyens sont
bons »
Les espaces verts sont utilisés comme une source de
capitalisation pour l'investissement par les acteurs. Ici cette logique
contribue à l'équilibre des vies des acteurs qui distribuent les
espaces verts à des particuliers moyennant une somme d'argent.
Ces espaces verts deviennent une source de capitalisation
à travers les pratiques des acteurs de la gestion. Pour un
intérêt familial par exemple, il y a eu des espaces verts qui ont
connu leur disparition dans la ville de Lubumbashi. Nous constatons que s`il
s'agit d'un expatrié qui veut investir dans la ville, les acteurs
préfèrent les aider pour avoir la chance que leurs enfants
aillent poursuivre leurs études en dehors du Congo-Kinshasa,
c'est-à-dire à l'étranger.
Les espaces verts constituent une source de production de
richesse, il y en a qui disent avoir trouvé leur pain quotidien en
spoliant les espaces verts dans la ville de Lubumbashi.
Les agents qui ont la tâche de conserver et de
gérer les espaces verts mènent des actions qui contribuent
à la disparition de ces espaces dans des objectifs de survie. Pour
comprendre la logique de survie des agents, nous inscrivons notre
réflexion dans la théorie de l'acteur et le système de
Crozier, M. et Freiberg, E., (1992 : 42). Ils conçoivent un acteur
à la limite des contraintes du système et de sa liberté
à agir selon ses propres motivations. Car, même dans les
situations les plus extrêmes, l'homme garde toujours un minimum de
liberté et qu'il ne peut s'empêcher de l'utiliser pour battre le
système.
Pour certains acteurs, la présence des
espaces verts dans la ville apaise les moeurs, diminue
l'insécurité, rend l'environnement plus sain. D'autres pensent le
contraire en affirmant que les espaces verts sont une source
d'insécurité. Cette dernière conception n'émane pas
que des profanes, mais aussi des agents chargés de gérer les
espaces verts. Ils se justifient en ces termes :
« Quand un espace vert est sollicité par
un particulier, beaucoup de gens se retrouvent à des niveaux
différents. Comme les espaces verts provoquent de
l'insécurité, mieux vaut les lotir. C'est notre moyen de survivre
(ndjo kwishi kwetu) ».
La disparition des espaces verts à Lubumbashi est un
phénomène de long terme et relativement abstrait, qui passe
inaperçu au quotidien et ce n'est que lorsque la collectivité est
touchée directement que tout le monde s'en préoccupe.
Nous avons compris que, c'est souvent par
méconnaissance de la valeur des espaces verts et des
responsabilités qui incombent à chacun que les actions de
protection des espaces verts font défaut dans la ville de Lubumbashi.
Selon le juriste Y :
« Il arrive de fois que les acteurs de
différents services, qui ont la charge de la gestion des espaces verts
de travailler ensemble, c'est-a-dire, de prendre un espace vert pour le
revendre ensuite au particulier ou à une personnalité et cela
juste pour leurs intérêts ».
Les acteurs qui ont la charge de la gestion des espaces verts
travaillent en collaboration dans des dossiers qui relèvent des espaces.
Toutefois, la capitalisation des espaces vers a permis à de nombreux
acteurs locaux de gagner un revenu. Il s'agit de l'accord entre les acteurs de
différents services mettant leurs idées ensemble et les
stratégies pour vider les espaces urbains. Alors que les espaces verts
ont une valeur naturelle difficile à évaluer, les acteurs
s'intéressent uniquement à leurs valeurs monétaires.
La valeur monétaire des espaces verts reflète
généralement le coût relié à la perte de ses
contributions et au besoin de compenser avec des solutions exigeant de la
construction. En plus, les espaces verts appuient les politiques
économiques. Cette valeur économique amène les acteurs
à se mettre d'accord pour partager le bénéfice
découlant de la vente de ces espaces.
En effet, les espaces verts sont perçus par la ville
comme des réserves foncières, et sont fortement convoités
par des spéculateurs et des promoteurs qui voient en eux des terrains
qui pourront être développés dans les jours à
venir. De fortes pressions s'exercent alors sur eux, et en absence des plans de
protection efficace, ces espaces verts sont en danger du fait qu'ils
constituent une source de profit.
La gestion des espaces verts n'est pas un enjeu prioritaire
des acteurs dans la mesure où d'autres facteurs limitent la
capacité d'action. D'une part, les acteurs ne disposent pas de
ressources financières suffisantes et pensent à assurer leur
avenir. Ces limites restreignent la portée de leurs champs d'action mais
les amènent à développer des stratégies. D'autre
part, les espaces verts sont à leur charge et il se trouve qu'ils sont
fortement sollicités par des particuliers. C'est à ce niveau que
se rencontre leur besoin financier et l'opportunité de satisfaire ce
besoin en cédant les espaces verts aux investisseurs.
Dans cet ordre d'idées, Crozier, M. et Friedberg, E.
(1992 :44) constatent avec force que la conduite humaine ne saurait
être assimilée en aucun cas au produit mécanique de
l'obéissance ou de la pression des données structurelles. Ils
enrichissent leurs postulats en disant que l'acteur se saisit des
opportunités qui s'offrent à lui dans le cadre des contraintes
qui sont les siennes. Et ces contraintes dans le cas précis est le
besoin financier.
3.3. La logique politique
Les personnalités politiques possèdent
une certaine emprise sur les acteurs qui gèrent les espaces verts dans
la ville de Lubumbashi. Ils se servent souvent de ce pouvoir pour s'octroyer
des concessions, parmi lesquelles s'observent des espaces verts. Selon
Monsieur Nsoko :
« Si nous étions dans un régime
réellement démocratique, nous devrions avoir le respect des
textes légaux. À Lubumbashi, les politiciens s'octroient des
parcelles, leur implication dans la spoliation des terrains est trop
fréquente ».
Les espaces verts n'attirent pas uniquement les investisseurs
internationaux, mais aussi les personnalités politiques. La disparition
des espaces verts répond ainsi à des logiques politiques, car,
les espaces verts font l'objet de beaucoup de manoeuvres politiques. Cette
situation relève d'une relation de pouvoir observable entre les
personnalités politiques possédant une certaine influence sur les
agents en charge de la gestion des espaces verts. Les personnalités
politiques s'octroient les espaces verts en usant de leur pouvoir et ils ne
respectent même pas la procédure officielle.
Les logiques politiques expliquent la disparition des espaces
verts, car, comme nous en avons fait le constat, les bâtis
érigés sur les anciens espaces verts appartiennent aux
personnalités politiques. Cette situation engendre des conflits au sein
des services de gestion des espaces verts. Du fait que certains se retrouvent
mieux dans ces dossiers tandis que les autres sont mis à l'écart.
Les espaces verts sont ainsi une source de conflit, une ressource
financière et un objet de manoeuvre politique.
Conclusion
générale
À l'issue de notre recherche dont l'objet était
la compréhension de la disparition des espaces verts à
Lubumbashi. Nous nous sommes donné comme question de recherche :
comment comprendre la disparition des espaces verts dans la ville de
Lubumbashi ? Pour cela, deux théories ont été
mobilisées comme grille de lecture, il s'agit de la théorie
de la sécurité humaine prise dans sa perspective environnementale
suivie de la théorie de la planification urbaine basée sur le
principe de développement durable dans l'aménagement du
territoire.
Nous avons inscrit la présente recherche dans une
démarche inductive parce que nous avions privilégié les
données du terrain ; nous n'avions pas s au départ des
hypothèses à infirmer ou à confirmer mais au contraire,
nous avons cherché à construire la connaissance de la disparition
des espaces verts en partant des perspectives des acteurs impliqués dans
la gestion. Nous avons opté pour l'approche qualitative parce que nous
cherchions à analyser les données descriptives des acteurs tout
en cherchant à connaître leur sens.
Comme méthode de recueil des données, nous avons
opté pour l'observation directe complétée par l'entretien
semi-directif. Ces techniques nous ont permis d'observer et de recueillir les
opinions différentes provenant non seulement de la population mais aussi
les acteurs directs qui ont la charge de la gestion des espaces verts. Nous
avons rencontré des difficultés sur le terrain, mais quelques
manoeuvres nous ont permis de les surmonter.
En effet, dans l'analyse des données
collectées sur terrain, nous sommes arrivé aux résultats
selon lesquels plusieurs discours sont émis sur les espaces verts dans
la ville de Lubumbashi. Certains discours tendent à valoriser les
espaces verts en les considérants comme des lieux de repos, car ils
permettent à certains sujets de se ressourcer en
air frais. De plus, les espaces verts sont considérés comme des
lieux de loisir dans la mesure où ils permettent aux jeunes de s'adonner
à différentes formes de divertissement. En plus, les espaces
verts sont pour certains des patrimoines naturels qui conservent l'histoire de
toute une génération. Les espaces verts sont aussi compris en
termes d'habitat naturel vu qu'ils renferment diverses formes des
espèces animales et végétales.
D'autres discours par contre tendent à
dévaloriser les espaces verts en les appréhendant comme une
source d'insécurité, car, les espaces verts regorgent la
présence des malfaiteurs. Pour d'autres, les espaces verts sont un
manque à gagner vu qu'ils sont sollicités par plusieurs
investisseurs internationaux. Les espaces verts sont perçus aussi comme
des lieux de la débauche vu qu'ils offrent un endroit propice et discret
aux jeunes qui s'adonnent à des comportements qualifiés
d'impudiques. Les espaces verts sont aussi réduits à des simples
dépotoirs, car, ils servent de décharges pour les habitations
environnantes.
La disparition des espaces verts est sous-tendue par plusieurs
logiques. Il s'agit des logiques conflictuelles entre différents
acteurs, suivies de la logique de capitalisation, ainsi que de la logique
politique.
La gestion des espaces verts se traduit par une
logique conflictuelle, car, il y a des tensions entre différents
acteurs qui sont reconnus pour la gestion des espaces verts à
Lubumbashi. Ces acteurs sont les services étatiques, la population, les
personnalités politiques ainsi que les agents qui gèrent ces
espaces verts à Lubumbashi.
La disparition des espaces verts devient une logique de
capitalisation pour les agents, car le remplacement des espaces par des
bâtiments est une ressource financière pour les agents. Mise
à part la capitalisation, il y a aussi la logique politique autour de la
gestion des espaces verts, car, la politique est devenue après un
certain temps un outil pour les hommes forts de s'octroyer sans respecter la
procédure officielle.
La gestion des espaces verts à Lubumbashi est
réduite à son minimum et ne fait pas l'objet d'une approche
organisée et planifiée. Pourtant, parallèlement à
ce constat, les villes sont de plus en plus nombreuses à revendiquer le
qualificatif de ville verte. Or, une véritable Ville verte veille au
maintien et à l'amélioration continue de son environnement
physique afin d'offrir un cadre de vie agréable à ses citoyens.
Notre recherche ouvre les voies à des études ultérieures,
car, les résultats que nous avons présentés n'ont pas la
prétention d'être exhaustifs.
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