4.2.2. Relation physique distincte
Le deuxième type de notre typologie de relations est
appelé la « relation physique distincte ». Celle-ci se
caractérise par une utilisation relationnelle de ces médias
sociaux comme dans la relation physique ouverte, mais elle présente
plutôt une séparation entre les sphères privée et
publique. Ses relations sociales se font dans deux cercles distincts : il y a
les relations hors ligne, et les relations en ligne. Les relations en ligne se
font avec des personnes que l'utilisateur ne connait pas hors
connexion. Sur Facebook, il « rencontre » généralement
ces inconnus grâce à des intérêts communs comme des
amis en communs ou encore des forums auxquels il participe. Facebook aide par
la suite à garder le contact avec ces nouveaux amis. Sur WhatsApp, il
communique également avec eux mais ne parle pas des mêmes sujets
qu'en face à face ou qu'avec ses connaissances réelles. La liste
de contact de cet utilisateur est plus restreinte, avec environ 200 personnes.
Son profil est certes ouvert à tous, et comprend beaucoup d'informations
personnelles, ce qui permet de rencontrer des gens ayant les mêmes
intérêts sur Facebook mais la qualité de ses relations avec
les autres utilisateurs est différente de celles dans la vie
réelle physique.
Le rapport à l'intimité dans ce type de relation
est caractérisé par une séparation de la sphère
privée et la sphère publique. Les jeunes ont des sujets qui sont
bons à être discutés avec n'importe qui, mais
réservent les sujets les plus intimes à des gens en particulier.
Ils peuvent parler des sujets les plus intimes avec des gens qu'ils
connaissent hors ligne, alors que lorsqu'il discute avec des inconnus en ligne,
il a plutôt tendance à échanger des banalités,
à mentir ou à enjoliver la réalité les concernant.
Graphique 8 :
LISTE D'ÉVÈNEMENTS ET SITUATIONS
SOURCE: ENQUÊTES DE TERRAIN,
2015
4.2.3. Relation virtuelle institutionnelle
La relation virtuelle institutionnelle provient du
croisement entre une utilisation « pratique ou conjoncturelle » de
Facebook et un chevauchement des sphères privée et publique. Ici,
les amis en ligne de l'utilisateur sont les mêmes que ses amis hors
ligne. L'individu utilise peu ces plateformes (une fois par semaine
ou sporadiquement pour Facebook et plusieurs fois dans la journée pour
WhatsApp) et lorsqu'il le fait, c'est dans un but pratique. Il se connecte soit
pour commenter une ou deux statuts, filtre dans les requêtes d'amis, ne
passe pas beaucoup de temps sur Facebook ; il va consulter les
conversations manquées dans ces peu de groupe WhatsApp, répond
aux messages intéressants et pertinents. Les jeunes de type
institutionnel n'utilisent donc que très peu Facebook, soit
environ une fois par semaine. Leur nombre de contacts est
généralement inférieur à 200 amis, et personne
d'autre n'a accès à leur profil. On comprend donc que le
réseau social n'est qu'un moyen de communication parmi d'autres et non
pas une fin en soi. Facebook et WhatsApp ne sont donc pas, pour eux, une
plateforme relationnelle, mais simplement un moyen pratique d'entrer en
communication.
Dans cette catégorie, on a ceux qui utilisent ces
médias comme des moyens de communication et d'information. Il passe par
ces canaux, juste pour communiquer avec ceux qu'ils connaissent dans la vie
courante sans pour autant aller en profondeur dans les discussions. Ce qu'ils
publient ne sont ni intimes ni compromettants. Ils s'en servent de
manière circonstancielle et considèrent que ces médias
permettent de garder le contact avec des personnes qu'ont connait dans la
réalité. Pour eux, Facebook et WhatsApp servent à
maintenir et entretenir avec des liens sociaux avec des gens individus qu'on
apprécie mais que l'on n'a pas le temps ou la possibilité de voir
ni de converser physiquement.
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