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Le management de risque dans les projets de déploiement des réseaux de téléphonie mobile( Télécharger le fichier original )par Edgard NDASSIMBA Fondation 2iE - Master management stratégique et opérationnel (M2) 2011 |
CHAPITRE II- METHODOLOGIE DE L'ETUDELes étapes de mise en oeuvre de ce travail consistent à définir: le cycle de vie d'un réseau de téléphonie mobile, le processus du déploiement, le processus de maitrise des risques. Au terme du processus de maitrise des risques, nous traiterons dans la partie consacrée aux résultats l'analyse et la discussion. 2.1- Le cycle de vie d'un réseau de téléphonie mobile Un réseau de téléphonie mobile peut être considéré comme un organisme vivant et comporte de la même manière plusieurs phases de développement. Le cycle de vie d'un réseau cellulaire peut être décrit par six étapes principales 10. 2.1.1- Etude de faisabilité technico-économique C'est l'étude d'opportunité technique et économique qui consiste à estimer le marché potentiel et à dimensionner le réseau en conséquence. Un plan d'affaire est établi qui permet d'analyser la rentabilité du projet. 2.1.2- Obtention de la licence L'autorisation d'installer et d'exploiter un réseau cellulaire fait souvent l'objet d'un appel à candidature par l'organisme de régulation. L'opérateur qui désire déployer un réseau doit soumettre un dossier pour l'obtention de la licence d'exploitation. Après avoir obtenu la licence, cet opérateur consulte les fournisseurs d'équipements sur la base de cahier des charges reflétant les besoins estimés et les contraintes particulières liées à la licence attribuée, et sélectionne un fournisseur sur la base de critères tels que les prix, la qualité des équipements. 2.1.3- Déploiement du réseau La phase de déploiement permet d'atteindre les objectifs à court terme de l'opérateur en termes de couverture et de capacité. Elle consiste en la mise en place des premières stations de base ainsi que des autres équipements du réseau qui vont permettre la commercialisation des services. 10- Ingénierie des réseaux cellulaires, Sami Tabbane, Hermes Lavoisier, p16, p17, p18 Page 10 2.1.4- Optimisation, extension, densification Quand le réseau est opérationnel, c'est-à-dire à la fin de la phase de naissance, l'opérateur va être confronté à deux types de problèmes : il doit tout d'abord contrôler le réseau pour améliorer la qualité. Il s'agit d'optimiser le réseau sans en accroître la capacité, il doit ensuite assurer la croissance du réseau en y intégrant de nouvelles ressources, pour atteindre de nouveaux objectifs. La croissance du réseau au niveau couverture et capacité va nécessiter de la part de l'opérateur d'étendre et de densifier son réseau. 2.1.5- Evolution des services Les normes de réseau de téléphonie mobile évoluent. De nouvelles fonctionnalités et de nouveaux services sont définis pouvant être intégrer dans le réseau et proposé aux usagers. 2.1.6- Transition vers une nouvelle technologie Le changement important de technologie peut entrainer un changement radical au niveau des équipements du réseau. Obtention de la licence
Phase 1 Phase 2 Faisabilité Technico-économique
Déploiement du réseau
Optimisation, extension, densification
Stabilisation et croissance Figure 1: Cycle de vie d'un réseau de téléphonie mobile Page 11 2.2- Le Processus de déploiement des sites radio Le déploiement d'un réseau de téléphonie mobile intervient après la phase de planification radio et réseau. Ce processus se base sur le plan du réseau comprenant les emplacements et caractéristiques des équipements ainsi que leurs liens avec les autres équipements du réseau. Ce processus comprend trois (3) phases suivantes : Phase 1 : négociation/renégociation des sites ; Phase 2 : réalisation des travaux ; Phase 3 : installation, mise en service et recette. 2.2.1- Phase 1 : négocier/renégocier des sites Cette phase est fonction de la nature des travaux d'aménagement ou de réaménagement et d'installation à réaliser. Le chef de projet annexe à la FN1 la liste des sites potentiels et des sites sensibles de la zone. Elle comprend deux sous-ensembles : Négociation d'un site neuf : c'est une étude complète de la zone de couverture du site ainsi que de ses contraintes (FNS). Elle consiste à rechercher et négocier un site pouvant accueillir la station radio et qui réponde aux critères de la FN1 (jalon de validation, constitution des dossiers administratifs, dépôt des dits dossiers auprès des autorités compétentes, obtention des accords et établissement d'un PV) ; Renégociation d'un site existant : elle consiste à faire une étude préliminaire du site, mener des démarches administratives en vue de préciser la modification à apporter sur le site (par exemple adjonction des équipements supplémentaires) conformément aux critères de la FN1.2. La phase 1 passe par : La validation du jalon QCDE (Qualité, Coûts, Délais, Environnement) : elle tient compte de l'identification d'éventuels nouveaux paramètres complémentaires à savoir surcoûts, niveau de loyer, retard de site prévisible selon la négociation, problème d'intégration une fois le dossier technique finalisé et validé par le chef de projet. La rédaction du rapport de zone : elle permet de faire un bilan à mi-parcours lors de la phase de repérage du site en cas de risques ou d'échec. L'instance de décision : c'est le rôle du Comité de Déploiement et Contrôle de Pilotage (CODEP) en vue d'examiner et de statuer sur chacun des sites identifiés et à problème (c'est à dire ceux ayant fait l'objet d'un rapport de zone et ceux non validés QCDE). Page 12 Le procès-verbal : c'est la matérialisation par écrit de la phase 1 suivant un formulaire type. Les spécifications radio FN4 : ce sont les spécifications radio finales. La réalisation de la FN4 se fera au plutôt après la validation QCDE. COMSIS : ce dossier est réalisé sur la base de la FN4 par le prestataire suivant les cahiers des charges définit. 2.2.2- Phase 2 : réalisation des travaux Cette phase commence dès l'obtention de l'ADT (Autorisation de Débuter les Travaux). Elle comporte : La rédaction du cahier des charges d'aménagement radio -FN7.1 : elle contient les données techniques nécessaires à l'installateur ainsi que les conditions d'accès au site. La recette du site lots (FN6) : c'est la réception des travaux réalisés conformément aux spécifications techniques par les deux parties. 2.2.3- Phase 3 : installation des équipements et mise en service des sites. Elle passe par les étapes suivantes : FN7.3 et demande d'installation (DI) : cette FN7.3 est envoyée par la société de téléphonié au constructeur radio afin de déclencher l'installation et la mise en service technique des baies radios du site selon les étapes et délais définis dans le contrat et cahier des charges entre les deux parties. Si l'installation est conforme aux critères définis contractuellement, le constructeur radio émet un ABPQ (Avis de Bonne Procédure Qualité du site). Validation de la mise en service technique du site (MEST) : elle se fait selon les modalités et les conditions suivantes :
Page 14 2.3.2- Evaluation et analyse des risques Après avoir répertorié les risques, il convient de les évaluer et de les analyser. Pour cela, deux critères suivants pourront être utilisés: Probabilité d'apparition (P), Impact du risque (I), c'est-à-dire l'importance des conséquences sur le projet/produit (en terme de coûts, délais et éventuellement qualité). 2.3.2.1- Méthode quantitative Les risques sont évalués à partir de leur criticité. La criticité du risque (Ic) correspond au produit de sa probabilité (P) et de son impact (I). Ic = PxI A partir de ces éléments nous pouvons construire une Echelle de degré d'exposition du risque. Elle nous permet de déterminer le niveau de gravité du risque, s'il est acceptable ou non, afin de contrôler au mieux les risques et gérer les priorités grâce à la hiérarchisation de ces risques. 2.3.2.2- Méthode qualitative Basée sur une évaluation « simplifiée » qui prend en compte les paramètres gravité et probabilité d'occurrence, l'on peut appliquer une démarche qualitative en construisant une grille graduée de la façon suivante : Probabilité d'occurrence 1 : Probabilité d'occurrence négligeable (ne peut se produire), 2 : Probabilité d'occurrence faible (évènement improbable), 3 : Probabilité moyenne (évènement probable), 4 : Probabilité d'occurrence forte (évènement très probable). Impact ou Gravité 1 : Impact négligeable (sans effet), 2 : Impact faible (gravité faible), 3 : Impact moyen (gravité moyenne), 4 : Impact fort (Gravité catastrophique). Il ressort de ces deux méthodes, une échelle de degré d'exposition en Annexe 2 qui fournit une vision globale des risques de projet. Page 15 Trois cas de figure de hiérarchisation des risques se présentent de la manière suivante : risques majeurs (et donc inacceptables), sont alors identifiables comme étant ceux qui cumulent à la fois un fort taux de probabilité de survenance et un impact élevé, risques peu critiques (et donc acceptables), sont a contrario les risques à faible impact et/ou à faible probabilité, entre les deux, il y a les risques que nous appellerons critiques 2.3.3- Planification des réponses Le plan de réponse aux risques permet de prendre en compte les risques en mettant en place, pour chaque risque, une stratégie d'intervention. En d'autres termes, il s'agit pour chaque risque de répondre aux questions suivantes : que pouvons-nous faire pour réduire ce risque ? qui sera chargé des actions préventives relatives à ce risque ? 2.3.4- Suivi et contrôle Durant la mise en oeuvre du projet, le portefeuille des risques potentiels doit être réajusté périodiquement en fonction des nouvelles informations recueillies. L'objet de cette étape est de mettre à jour la liste initiale des risques identifiés, d'affiner les données caractéristiques des risques déjà connus, de réévaluer leur criticité, de contrôler l'application des actions de maîtrise, d'apprécier l'efficacité des actions engagées, et de surveiller le déclenchement des événements redoutés et leurs conséquences. 2.3.5- Plan de communication La communication constitue le pivot de l'analyse des risques. Elle traite de conséquences négatives, qui ne font pas toujours l'objet d'un accueil favorable. Pour être efficace, la communication favorisera le principe de communication libre, c'est-à-dire un échange d'information libre de contraintes entre intervenants. Elle doit également valoriser les opinions individuelles tout en stimulant le travail d'équipe. Elle permet d'analyser les besoins en information, aux attentes des parties prenantes au projet. A cet effet l'on doit savoir qui communique avec qui ? Sur quoi ? Quand et par quels moyens ? Page 16 |
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