I.5) LA REVUE CRITIQUE DE LA LITTERATURE
Les Petites et Moyennes Entreprises constituent l'ossature du
tissu économique aussi bien dans les pays industrialisés que dans
ceux émergents et en développement, raison pour laquelle beaucoup
d'auteurs se sont penchés sur les politiques à mener pour
promouvoir le développement et la promotion des PME en élucidant
leur importance dans l'économie d'un pays et les obstacles, notamment
ceux d'ordre financiers, qui les empêchent de mener à bien leurs
activités. Selon Ram
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(2005), les PME représentent 70 à 90% des
emplois et contribuent à hauteur de 20 à 40% dans le PIB des pays
de l'Asie du Sud. D'après Hong Yang, Y (2008), elles représentent
plus de 99,5% du total des entreprises en Chine, emploient 70% de la main
d'oeuvre et contribuent à hauteur de 50% à la formation du PIB.
Elles représentent la part du lion dans toutes les économies
nationales et régionales de l'Union Européenne (EU). Elles
représentent plus de 98% du total des entreprises de l'UE et fournissent
environ les deux tiers des emplois du secteur privé. Leur contribution
à l'économie se reflète aussi à travers leur
contribution à la valeur ajoutée brute: elles
représentaient 58% de celle-ci en 2012 (Commission Européenne,
2013). En France, elles sont le principal pourvoyeur d'emplois (60% des
emplois) et contribuent à hauteur de 55% à la formation de la
valeur ajoutée (VA). Aux Etats Unis une loi cadre, « le Small
Business Act », a été votée depuis 1953 par le
Congrès Américain pour veiller aux intérêts des PME.
C'est une loi qui impose que les marchés publics fédéraux
inférieurs à 100 K$ soient réservés aux PME. Tout
ceci montre la place importante qu'occupent ces types d'entreprises dans
l'économie mondiale. C'est à cet effet que le Groupe de la Banque
mondiale et d'autres organisations internationales, pour
accélérer la croissance et réduire la pauvreté,
fournissent une aide ciblée aux PME dans les économies en
développement. Il a approuvé plus de 10 milliards de dollars en
Programmes de soutien aux PME sur la période 1998 - 2002 et de 1,3
milliards de dollars en 2003. Toutefois, il faut signaler que la question de
l'existence d'un lien de causalité entre le développement du
secteur des PME et la réduction de la pauvreté divisent les
chercheurs. Thorsten Beck et al (2005) en explorant une relation entre la
taille du secteur des PME, la croissance économique et les mesures de
lutte contre la pauvreté ont montré qu'il existe une forte
association positive entre la croissance économique et le
développement du secteur des PME. Cependant il faut souligner que
même si un secteur prospère des PME est une caractéristique
des économies florissantes on ne peut pas avancer avec certitude que la
croissance de ces pays est due à celle des PME.
La question relative à la croissance des PME a
intéressé bon nombre de chercheurs. Des variables telles que la
durée de vie de la PME, la croissance de son CA, le capital humain de
son propriétaire-dirigeant et ses objectifs, le type de marché
dans lequel évolue l'entreprise, sa capacité à innover et
à faire de la recherche-développement, le nombre
d'employés, les partenaires, la recherche d'information concurrentielle
et stratégique etc... ont été identifiés comme
étant des facteurs déterminants de la croissance des PME. Selon
le Cornu, McMahon et Forsaith (1996), l'entreprise est souvent
considérée comme le prolongement de la personnalité de
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son dirigeant, raison pour laquelle son capital humain (son
âge, sa formation et son expérience) et ses objectifs jouent un
rôle déterminant dans sa stratégie de croissance. Toutefois
il faut noter que la considération de la taille de l'entreprise comme
facteur de croissance divise les chercheurs. Certains ont conclu à une
relation positive entre la taille de la PME et sa croissance (Delmar 1997 ;
Davidson et al, 2002), d'autres ont abouti à une relation
négative entre les deux variables (Ropper, 1999) alors que certains ne
voient aucun lien entre les deux (Wiklund, 1999). L'orientation du
marché choisi peut avoir un impact considérable sur les
opportunités de croissance des PME (Littunen et Tohmo, 2003). Raison
pour laquelle elles adoptent différentes stratégies selon la
localisation du marché. Ainsi, la PME qui évolue dans un
marché local adopte une stratégie de proximité en prenant
en compte le fait que les besoins sont peu sophistiqués et qu'il y a
moins d'incertitude. Par contre, la PME qui oeuvre sur le marché
international qui demande une structure organisationnelle beaucoup plus
développée adopte une stratégie différente en
misant sur l'innovation, le développement de nouveaux produits ainsi que
l'amélioration des techniques de production existantes (Sharmistha,
1999).
José SAINT-PIERRE et al, en faisant une
régression sur deux sous-groupes de PME à savoir celles qui
évoluant sur le marché local et celles oeuvrant sur le
marché international ont montré qu'un modèle unique de
croissance ne convient pas à ces deux groupes de PME. Ainsi, au niveau
stratégique, les dirigeants plutôt réactifs en
matière de technologie privilégient les marchés locaux
alors que ceux pro-actifs en matière d'introduction de nouveaux produits
ou services visent les marchés internationaux. La formation technique
ainsi que la volonté du propriétaire-dirigeant de la PME ont un
impact sur la croissance dans les deux groupes de PME. L'âge est
corrélé négativement à la croissance des PME
évoluant sur les marchés internationaux. D'un autre
côté, les activités de recherche-développement
réalisées en interne ont un impact positif sur les PME qui
évoluent dans un marché local alors qu'au niveau des PME
internationales ce sont les activités de recherche-développement
effectuées en externe en collaboration avec leurs clients et leurs
maisons d'enseignement qui sont significatives pour la croissance.
D'un autre coté, Ludovic NGUESSAN (2007) dans son
étude portant sur les contraintes qui affectent l'environnement des
Micros, Petites et Moyennes Entreprises (MPME) du Sénégal a
montré que le financement (accès et coûts), le foncier, la
corruption, les infrastructures (en particulier l'électricité),
la concurrence déloyale et le cadre réglementaire contraignant
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constituent des contraintes pour le développement et la
croissance des MPME. En effet, son étude a montré que la
majorité des dirigeants de ces entreprises pensent que les coûts
liés au financement sont élevés et la plupart n'ont pas
accès à une quantité d'énergie suffisante et
à bon marché qui peut les rendre plus compétitives
contrairement aux grandes entreprises qui peuvent résorber les
déficiences qui peuvent survenir dans leur approvisionnement quotidien
en énergie. Les importations de produits à bas prix, en
provenance des pays plus compétitifs comme la chine, sont perçues
comme une concurrence déloyale qui agit négativement sur le
développement de leurs activités. La majorité des
dirigeants d'entreprises interrogés dans son étude pense que la
corruption et la non transparence sont des obstacles majeures pour la
croissance de leurs activités.
Par ailleurs, l'accès au foncier devient de plus en
plus difficile, surtout dans la région de Dakar, avec une forte
inflation du prix du mètre carré, ce qui augmente leurs charges
fixes. Certains dirigeants de MPME pensent que le cadre réglementaire et
les procédures administratives liés aux affaires constituent des
obstacles pour la bonne marche de leurs activités.
Une étude menée par le Centre d'Etude de
Politique pour le Développement (CEPOD), en 2005 au
Sénégal, et portant sur la diversification des instruments de
financements des Petites et Moyennes Entreprises, intégrant entre autres
l'utilisation de l'épargne des émigrés
révèle un manque d'expérience des dirigeants de PME dans
la gestion de leurs activités. Il apparait que dans plus du tiers des
PME, le dirigeant principal n'a pas dépassé le niveau primaire.
La même tendance est observée en ce qui concerne le nombre
d'années passées à la tête de la PME. Ce qui
engendre un déficit en ce qui concerne l'acquisition d'outils
élémentaires pour la gestion de l'entreprise.
Les marchés publics aussi peuvent constituer un vecteur
important de croissance et de développement des PME. Ils peuvent
être considérés à la fois comme un outil de
politique économique, administratif et technique qui peut orienter et
guider le développement d'un pays. Concernant l'accès des PME aux
marchés publics beaucoup d'auteurs se sont penchés sur la
question. La simplification des modes de paiement et la réduction des
coûts des procédures administratives peuvent favoriser
l'accès des PME aux marchés publics. Pour Stéphane
Saussier (2009), la place des PME est dépendante de l'organisation des
marchés publics. Ainsi, cette place est très différente
selon que les marchés publics concernent l'Etat ou les
collectivités locales.
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Pour lui les PME sont plus présentes dans les
marchés émises par les collectivités locales du faite de
la proximité avec ces dernières.
Dans une optique plus proche des politiques de la concurrence,
au delà du fait qu'accroitre la place des PME dans les marchés
publics serait potentiellement générateur de croissance et
d'emplois dans les économies où elles sont les principales
génératrices d'emplois, un autre intérêt
réside dans l'augmentation du niveau de concurrence sur ces
marchés. En effet, dès lors que seuls quelques grands groupes se
partagent les marchés publics, la concurrence
générée par ces appels d'offre apparaît bien faible.
En identifiant les barrières à l'entrée des PME sur les
marchés publics, il est ressorti de son étude que la
difficulté d'obtenir l'information pertinente, à la comprendre et
à communiquer avec l'autorité adjudicatrice est mise en avant par
les entreprises répondantes. L'opacité et la difficulté
à s'informer sont des éléments qui limitent la
participation des entreprises, de petite taille ou non, aux appels d'offres.
Aussi, Le temps passé à la réponse aux appels d'offres
mais aussi les critères d'attribution trop centrés sur le prix
aussi apparaissent en bonne place dans les blocages invoqués par les
PME. En outre, les coûts de transaction constituent un des
éléments qui empêchent souvent les PME d'accéder aux
marchés publics. En effet, elles ont plus de difficultés que les
grandes entreprises à lever les fonds nécessaires aux
réponses aux appels d'offres.
Les PME ne peuvent enregistrer de la croissance si elles ne
disposent pas d'un financement (fonds propres ou endettement) qui peut les
permettre d'investir. C'est ainsi que beaucoup d'auteurs se sont
intéressés à la structure financière des PME afin
de cerner les facteurs qui déterminent le recours à l'endettement
et/ou aux fonds propres.
A l'état actuel de l'analyse de la structure du capital
des PME, il n'existe pas une théorie universelle concernant le recours
aux fonds propres où à l'endettement. Les différentes
théories développées dans le cadre de l'endettement
optimal dépendent des conditions économiques et de la structure
de la firme (Daskalakis and Psillaki, 2007). Ainsi trois grandes
théories ont été développées dans ce sens :
il s'agit de la théorie de l'agence, la théorie du financement
par compromis et celle du financement hiérarchique.
La théorie de l'agence s'inscrit dans le cadre de
l'économie de l'information et a été
développée surtout grâce aux travaux de Michael Jensen et
William Meckeling (1976). Elle préserve l'hypothèse
néoclassique de la rationalité parfaite de l'agent et place la
détention de l'information
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et son partage entre les contractants au coeur de son analyse.
Appliquée dans le domaine économique, elle désigne une
méthode d'analyse des liens qui existent entre les différents
acteurs de l'entreprise (dirigeants, actionnaires, créanciers,
mandataires). Elle remet en cause l'hypothèse d'absence de conflits
entre les différents acteurs. Une relation d'agence est née
dès lors qu'une personne engage une autre pour effectuer une mission et
lui délègue un certain pouvoir. La personne qui
délègue est appelé Principal, celle à qui est
confiée la mission est appelé Agent. Cette relation suppose une
asymétrie d'information dans la mesure où le Principal n'a pas
une information complète sur les caractéristiques de l'Agent et
par conséquent il observe de manière imparfaite son comportement.
Dans le domaine des PME, elle permet de relater les insuffisances dans les
contrats qui lient le propriétaire-dirigeant aux bailleurs de fonds de
l'entreprise et aux autres acteurs. Dans le cas des institutions
financières, la relation qui existe entre la banque (bailleurs de fonds)
et l'entreprise est sujette à une asymétrie d'information. La
banque (le mandant), peut se trouver dans l'incapacité de
vérifier exactement les efforts fournis par l'entreprise (le
mandataire). Ce qui peut influer sur la quantité, le coût et les
restrictions liés à l'octroi de crédit. D'un autre
coté, les petites entreprises décrivent souvent l'offre bancaire
comme étant inadaptée à la demande.
A coté de la théorie de l'agence, il y a la
théorie du financement par compromis. Nous devons cette Théorie
aux travaux de Modigliani et Miller (1958). Elle se concentre sur
l'hypothèse que la valeur d'une firme endettée est égale
à la valeur de la même firme sans effet de levier1
(sans facteur d'endettement de l'entreprise). Elle pose l'existence d'un
ratio d'endettement optimal qui pourrait constituer une cible pour la gestion
de la dette. Autrement dit, elle tente de déterminer la valeur cible
optimale de la structure du capital financier d'une entreprise en trouvant le
compromis, ce qui correspond à la valeur minimale du coût moyen
pondéré du capital, en tenant compte des trois facteurs qui
affectent généralement la combinaison optimale d'endettement :
? impôt sur les sociétés:
le code de l'impôt sur le revenu des sociétés favorise les
entreprises qui utilisent l'effet de levier, et ajoute donc une valeur à
des entreprises qui s'appuient sur la dette dans la structure de leur
capital.
1 L'effet de levier désigne
l'utilisation de l'endettement pour augmenter la capacité
d'investissement d'une entreprise, d'un organisme financier ou d'un particulier
et l'impact de cette utilisation sur la rentabilité des capitaux propres
investis.
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? coûts de faillite: la
probabilité de perte augmente au fur et à mesure que la
société devient incapable d'honorer ses obligations en
matière de dette. Ceci soustrait de la valeur aux entreprises qui se
financent avec de la dette.
? coûts de l'Agence:
l'incapacité d'aligner les mesures de gestion avec les besoins des
actionnaires d'une société endettée impacte de
façon négative sur sa valeur. Selon Philip Adair (2014), les
coûts d'agence sont de trois types : les coûts de contrôle ou
de surveillance, les coûts de limitation et les coûts
d'opportunité. Dans le domaine des PME il y a peu ou pas de coûts
d'agence entre les actionnaires et le dirigeant dans la mesure où ce
dernier est souvent propriétaire. Toutefois, dans ces types
d'entreprises, on note une croissance des coûts d'agence résultant
du rapport entre le propriétaire et le fournisseur de capital à
risque. Ce dernier contrôle difficilement les agissements du premier
surtout en cas de manque d'informations transparentes. Un endettement optimal
sera atteint lorsque les coûts d'agence sont minimaux. Donc l'entreprise
qui veut bénéficier d'un ratio d'endettement optimal trouve un
compromis entre les avantages et les coûts liés à
l'endettement.
Quant à la théorie du financement
hiérarchique, elle vient remettre en question l'existence d'une
structure financière optimale. Elle est fondée sur
l'asymétrie d'information qui existent entre les acteurs internes
(propriétaires, dirigeants) et ceux externes à la firme
(bailleurs de fonds). Elle néglige l'existence d`un ratio d'endettement
au profit d'une règle principale de financement basée sur
l'asymétrie informationnelle durant la phase de financement (Meyer et
Majluf, 1984). Les choix de financement étant principalement
déterminés par le niveau d'asymétrie d'information, les
dirigeants adoptent une politique financière qui vise à minimiser
les coûts associés à cette asymétrie et ils
préfèrent le financement interne au financement externe. Ainsi,
le dirigeant hiérarchise ses préférences selon la
séquence suivante : l'autofinancement, la dette non risquée, la
dette risquée, l'augmentation du capital (Myers, 1984). Etant
donné que les dirigeants des PME veulent maximiser leur profit tout en
conservant leur indépendance vis-à-vis des acteurs externes
à la firme, ils font recours au financement interne, dont les
coûts d'information sont pratiquement nuls, plutôt qu'au
financement externe qui engendre souvent des coûts d'information
élevés. Dans le cas où les fonds internes sont
insuffisants, ils préfèrent recourir à la
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dette plutôt qu'à augmenter leur capital de peur
de perdre leur indépendance et le contrôle face aux apporteurs de
capitaux de la PME.
Ces trois théories présentées ci-dessus
ont été utilisées par des chercheurs afin
d'appréhender la structure financière des PME. Ainsi, Eddy
BALEMBA Kanyurhi et al (2011) grâce à une régression
logistique sur 138 PME situées dans la ville de Bukavu en
République Démocratique du Congo (RDC) ont montré que
l'âge de la PME, son secteur d'activités, le coût du
crédit, la croissance de son CA sur trois ans, le risque (le niveau de
fluctuation des résultats de la PME), le coût du financement et la
durée de la relation avec les institutions financières permettent
d'appréhender la structure financière des PME. Les
résultats de son étude ont montré que l'ancienneté
de la PME lui permet de développer son capital informationnel et par
conséquent lui facilite l'accès au financement auprès des
institutions financières. Ce qui lui permettrait de renoncer à
ses fonds propres pour financer ses activités. Les résultats
révèlent aussi que les PME évoluant dans le secteur de la
production ont souvent recours aux emprunts à cause des investissements
élevés que les fonds propres des dirigeants ne peuvent pas
financer. Certains PME refusent de s'endetter à cause des taux
d'intérêt élevés et supérieurs à la
rentabilité moyenne espérée. Son étude a
montré également que les PME de Bukavu font appel à leurs
fonds propres pour financer leurs activités en fonction du risque
qu'elles courent et du coût des emprunts.
Ydriss ZIANE (2004) a mené une étude quasi
similaire grâce à une analyse des données de panel
effectuée sur 2.880 PME françaises sur la période
1993-2000 pour déterminer leur structure d'endettement. Il est ressorti
de son étude que les problèmes liés à une
asymétrie d'information jouent un rôle central dans la
détermination d'une structure d'endettement optimal des PME. La
rentabilité de l'entreprise et le coût de financement sont
corrélés négativement à l'endettement tandis que le
taux de croissance du CA et le montant des garanties figurant aux comptes de
l'entreprise sont corrélés positivement à l'endettement.
Il faut signaler toutefois que les comportements différents selon la
taille de la PME. La croissance du CA et le coût du financement sont
significatifs dans le choix des entreprises qui disposent de plus de vingt (20)
salariés alors que la durée de vie et les garanties dont dispose
la firme sont d'autant significatives que la taille de la PME est
réduite (moins de 20 salariés).
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Selon une étude menée par le Centre d' Etudes de
Politiques pour le Développement (CEPOD, 2005), Les PME évoluant
dans l'industrie agroalimentaire, les BTP, les autres industries (industries
chimiques, extractives, bois papier...) et le Tourisme ont un accès plus
facile au crédit bancaire que celles localisées dans les autres
secteurs d'activités. En effet, 15% des PME du BTP, 20 % de celles de
l'industrie agroalimentaire, 33% d'autres industries et 9,1% des PME
évoluant dans le domaine du tourisme ont financé leurs besoins
d'investissement par crédit bancaire. Le crédit fournisseur ne
constitue une alternative intéressante que pour le secteur Textile &
Confection puisque 14,3% des PME de ce secteur y ont recouru. Le Tourisme, le
Commerce et les Services sont les autres secteurs d'activité qui y ont
accès mais en très faible proportion. Les PME à
participation féminine qui représentent 12,5 % de l'ensemble des
PME enquêtées dans le cadre de cette étude financent
essentiellement leurs investissements sur fonds propres et d'autres sources non
précisées. Cependant, il faut signaler que la solvabilité
à terme d'une entreprise reste liée au niveau de ses capitaux
propres qui constitue aussi, au regard des institutions financières, un
critère d'appréciation du niveau d'engagement des dirigeants. Le
taux de mortalité élevé des PME sur les premières
années d'exploitation, engendre une réticence des institutions
à financer les phases de création et de lancement des PME.
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