Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
Je dédie ce mémoire à ma
défunte mère.
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
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(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
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des PME de la région de Thiès
SOMMAIRE :
SOMMAIRE : II
REMERCIEMENTS IV
LISTE DES TABLEAUX V
LISTE DES GRAPHIQUES VI
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS VIII
RESUME : X
INTRODUCTION : 1
PREMIERE PARTIE : CADRE GENERAL ET METHODOLOGIQUE 3
CHAPITRE I : CADRE GENERAL 3
I.1) PROBLEMATIQUE 3
I.2) OBJECTIFS DE LA RECHERCHE 4
I.3) HYPOTHESES DE RECHERCHE 4
I.4.) PERTINENCE DU SUJET 5
I.5) LA REVUE CRITIQUE DE LA LITTERATURE 5
CHAPITRE II : CADRE METHODOLOGIQUE 14
II.1) CADRE DE L'ETUDE 14
II.2) TECHNIQUES D'INVESTIGATION ET ECHANTILLONNAGE 16
II.3) LES DIFFICULTES RENCONTREES 20
DEUXIEME PARTIE : CADRE CONTEXTUEL 21
CHAPITRE I : PRESENTATION DE LA REGION DE THIES 21
I.1) DEMOGRAPHIE 21
I.2) ORGANISATION ADMINSTRATIVE 22
I.3) POTENTIALITES ECONOMIQUES 22
CHAPITRE II : CADRE CONCEPTUEL 25
II.1) GENERALITES SUR LE THEME 25
II.2) DEFINITION DES CONCEPTS 28
TROISIEME PARTIE : ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS
34
CHAPITRE I : CARACTERISTQUES ET SITUATION ECONOMIQUE DES PME
DE LA REGION DE THIES
34
I.1) CRACTERISTIQUES DES PME 35
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Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
I.2) SITUATION ECONOMIQUE DES PME 45
CHAPITRE II : ANALYSE DE L'ACCES DES PME A LA COMMANDE
PUBLIQUE 60
II.1) CONNAISSANCE ET RECOURS AUX DISPOSITIFS D'AIDE AUX PME
61
II.2) CONNAISSANCE ET ACCES A LA COMMANDE PUBLIQUE 64
II.3) SOUS-TRAITANCE 68
CHAPITRE III : ACCES DES PME AU FINANCEMENT 72
III.1) LES DIFFERENTES SOURCES DE FINANCEMENT DES PME 72
III.2) MOTIFS DES PRETS 76
III.4) DIFFICULTES LIEES AU REMBOURSEMENT DES PRETS 78
CHAPITRE IV : ANALYSE SWOT 80
IV.1) PRESENTATION DE L'OUTIL 80
IV.2) DIAGNOSTIC DE L'ENVIRONNEMENT INTERNE DES PME (FORCES
ET FAIBLESSES) 81
IV.3) DIAGNOSTIC DE L'ENVIRONNEMENT EXTERNE DES PME
(OPPORTUNITES ET MENACES)
83
IV.5) RECOMMANDATIONS 85
CONCLUSION : 87
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES I
ANNEXE : III
TABLE DES MATIERES V
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REMERCIEMENTS
Qu'ALLAH le Tout Puissant soit glorifié pour Tous ses
Bienfaits, en particulier pour toutes ces
années d'études scolaires et universitaires pour
lesquelles son Aide et son Soutien ont été d'un apport
incommensurable. Nous voulons à l'issu de ce travail, adresser nos vifs
remerciements à toutes les personnes qui, de prés ou de loin, ont
participé à notre formation en management de projet. Nous
remercions toutes les personnes qui, de prés ou de loin, nous ont
aidé à la rédaction de ce document. Nous aimerions
qu'elles retrouvent dans cette étude, la récompense de leurs
efforts et l'expression de notre profonde gratitude.
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des PME de la région de Thiès
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1: Répartition de l'échantillon dans
les différentes régions 17
Tableau 2: Répartition des PME enquêtées
par Région 20
Tableau 3: répartition des propriétaires d'EI
suivant la nationalité 37
Tableau 4: Répartition du CA selon le secteur
d'activités 49
Tableau 5: Répartition du montant total investi selon
les secteurs d'activités 54
Tableau 6: évolution des investissements selon le
secteur d'activités 56
Tableau 7: Evolution des investissements selon le nombre
d'années d'exploitation 57
Tableau 8 : niveau de connaissance des PME par rapport aux
dispositifs d'aide 62
Tableau 9 : niveau de sollicitation des dispositifs d'aide
aux PME mis en place 63
Tableau 10: niveau de connaissance des PME vis à vis
des formalités nécessaires à l'accès à
la
commande publique 65
Tableau 11: croisement entre le
nombre de PME ayant gagné au moins un marché et la
connaissance
des structures d'appui 67
Tableau 12: Part moyenne de la
sous-traitance dans le CA des PME en 2012 selon le secteur
d'activités
71
Tableau 13: Pourcentage des PME ayant accédé au
crédit en 2012 selon le régime juridique 74
Tableau 14: Pourcentage des PME ayant accédé au
crédit en 2012 selon le secteur d'activités 75
Tableau 15: Les principaux usages des prêts
effectués par les PME selon les créanciers 78
Tableau 16: Difficultés de remboursement du
crédit selon la source de financement 79
Tableau 17 : Diagnostic de l'environnement interne des PME de
la région de Thiès 82
Tableau 18 : Diagnostic de l'environnement externe des PME de
la région de Thiès 84
Tableau 19: Indicateurs socio-économiques du
Sénégal III
Tableau 20: Avantages et inconvénients des
différents régimes juridiques III
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LISTE DES GRAPHIQUES
Graphique 1: Evolution du PIB au Sénégal
15
Graphique 2: pyramide des âges de la région
de Thiès pour l'année 2013 22
Graphique 3: répartition des PME
enquêtées dans la région de Thiès selon le
régime juridique 36
Graphique 4: situation matrimoniale des
propriétaires des entreprises individuelles 37
Graphique 5: Situation du niveau d'instruction des
propriétaires d'EI 38
Graphique 6: répartition des unités
enquêtées par secteur d'activités 39
Graphique 7: nombre d'années d'exploitation des PME
par tranches d'âge quinquennales 40
Graphique 8: Répartition des effectifs des PME par
tranche 41
Graphique 9: Répartition des unités
enquêtées suivant les départements 42
Graphique 10: Répartition des PME suivant le type
de local utilisé pour l'activité principale 43
Graphique 11: Répartition PME suivant le
système de comptabilité utilisé 45
Graphique 12: regroupement du chiffre d'affaire des PME
selon le montant 47
Graphique 13: Répartition du CA suivant le
régime juridique des PME 47
Graphique 14: Répartition du CA des entreprises
individuelles suivant le niveau d'instruction du
propriétaire 50
Graphique 15: Répartition des PME selon la tranche
de montant investi en 2012 52
Graphique 16: Répartition du montant total investi
selon le régime juridique 53
Graphique 17: Evolution des investissements sur deux
années successives (2010-2012) 55
Graphique 18: Répartition des unités
exportatrices selon secteur d'activité 58
Graphique 19: Répartition des unités
exportatrices selon le niveau d'instruction 58
Graphique 20: Niveau de connaissance des cinq (5)
principaux dispositifs d'aide 63
Graphique 21: Nombre d'appels à candidature
participé 66
Graphique 22: Proportion de PME qui font de la
sous-traitance selon le secteur d'activités 69
Graphique 23: Proportion de PME qui font de la
sous-traitance selon le régime juridique 69
Graphique 24: Nature des difficultés liées
à la sous-traitance 70
Graphique 25: répartition des PME selon la forme de
sous-traitance 70
Graphique 26: Part moyenne de la sous-traitance dans le CA
des PME en 2012 selon le régime juridique
71
Graphique 27: Sources des prêts octroyés aux
PME en 2012 73
Graphique 28: accès au crédit selon la
source et le régime juridique 74
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Graphique 29: Motifs des prêts effectués par les
PME selon la source de financement en 2012 77
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LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
ADEPME
|
Agence de Développement et d'Encadrement des Petites et
Moyennes Entreprises
|
APE
|
Accords de Partenariat Economique
|
ANSD
|
Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie
|
ARMP
|
Autorité de Régulation des Marchés
Publics
|
APIX
|
Agence Nationale chargée de la Promotion des
Investissements et des Grands Travaux
|
BAD
|
Banque Africaine de Développement
|
BCEAO
|
Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest
|
BNDE
|
Banque Nationale de Développement Economique
|
BTP
|
Bâtiments et Travaux Publics
|
CA
|
Chiffres d'Affaires
|
CGU
|
Contribution Globale Unique
|
CPI
|
Conseil Présidentiel de l'Investissement
|
CEPOD
|
Centre d'Etude de Politique pour le Développement
|
CSS
|
Caisse de Sécurité Sociale
|
CUCI
|
Centre Unique de la Collecte de l'Information
|
DAO
|
Dossiers d'appel d'Offres
|
DCMP
|
Direction Centrale des Marchés Publics
|
DGD
|
Direction Générale des Douanes
|
DGID
|
Direction Générale des Impôts et Domaines
|
DPEE
|
Direction de la Prévision et des Etudes Economiques
|
DPP
|
Dialogue Public Privé
|
DSECN
|
Direction des Statistiques Economiques et de la
Comptabilité Nationale
|
EI
|
Entreprise Individuelle
|
ENPME
|
Enquête Nationale sur les Petites et Moyennes
Entreprises
|
EU
|
Union Européenne
|
FONGIP
|
Fonds de Garantie des Investissements Prioritaires
|
FONSIS
|
Fonds Souverains d'Investissements Stratégiques
|
GIE
|
Groupement d'Intérêt Economique
|
GIZ
|
Coopération Allemande
|
IMF
|
Institut de Micro Finance
|
IPRES
|
l'Institution de Prévoyance Retraite du
Sénégal
|
ITA
|
Institut de Technologie Alimentaire
|
LPS/PME
|
Lettre de Politique Sectorielle des Petites et Moyennes
Entreprises
|
ME
|
Moyenne Entreprise
|
MP
(c) : Ndiassé
|
Marchés Publics Page VIII
WADE : Ingénieur des Travaux Statistiques/ Manageur de
Projets
|
NINEA
|
Numéro d'Immatriculation des Entreprises et
Associations
|
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
OHADA
|
l'Organisation pour l'Harmonisation du Droit des Affaires en
Afrique
|
OMD
|
Objectifs du Millénaire pour le Développement
|
ONECCA
|
Ordre National des Experts Comptables et Comptables
Agréés
|
ONG
|
Organisation Non Gouvernementale
|
PACC-PME
|
Programme d'Appui à la Compétitivité et
à la Croissance des Petites et Moyennes Entreprises
|
PE
|
Petite Entreprise
|
PIB
|
Produit Intérieur Brut
|
PLD
|
Plan Local de Développement
|
PME
|
Petite et Moyenne Entreprise
|
PPP
|
Partenariat Public Privé
|
PSE
|
Plan Sénégal Emergent
|
RNEA
|
Répertoire National des Entreprises et Associations
|
RGPHAE
|
Recensement Général de la Population et de
l'Habitat, de l'Agriculture et de l'Elevage
|
SA
|
Société Anonyme
|
SARL
|
Société Anonyme à Responsabilité
limitée
|
SAU
|
Société Anonyme Unipersonnelle
|
SCA
|
Stratégie de Croissance Accélérée
|
SUARL
|
Société Unipersonnelle à
Responsabilité limitée
|
SWOT (FFOM)
|
Strenghts (Forces), Weaknesses (Faiblesses), Opportunities
(Opportunités), Threats (Menaces)
|
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Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
RESUME :
Les PME occupent une place importante dans le fonctionnement
de l'économie mondiale. Elles constituent une source de création
de richesses et d'emplois. Raison pour laquelle à l'échelle
mondiale on assiste à une convergence des politiques de promotion et
d'encadrement des PME. C'est ce qu'a compris le Gouvernement du
Sénégal qui, avec l'appui de ses partenaires techniques et
financiers, s'est lancé, depuis plusieurs années, à la
mise en oeuvre de politiques de développement et d'encadrement des
PME.
La région de Thiès (deuxième
région économique sénégalaise après celle de
Dakar), avec ses nombreuses potentialités économiques et sa
position stratégique (région carrefour) occupe une place
importante dans le tissu économique sénégalais en
général et des PME en particulier. Elle fait partie des
régions qui bénéficient des appuis techniques et
financiers du Programme d'Appui à la Compétitivité et
à la Croissance des PME/PMI et à la performance du secteur de la
Micro Finance (PACC-PME/PMI), fruit de la coopération
sénégalo-allemande. Ainsi, l'objectif de cette étude est
de permettre aux décideurs et acteurs économiques d'avoir une
vision globale sur la situation des PME évoluant dans la région
de Thiès afin de déceler les difficultés et les
barrières qui les empêchent d'être compétitives.
Comparée à la moyenne nationale, la situation
économique et financière des PME de la région n'est pas
très loin de celle-ci. On note une forte présence d'entreprises
individuelles dirigées en majorité par des hommes et des natifs
sénégalais. Un peu plus de huit (8) entrepreneurs individuels sur
dix (10), ont subi un enseignement formel dont la majorité a atteint le
niveau universitaire.
La plupart des unités interrogées
évoluent dans le secteur du commerce et de la réparation. On note
une forte création de PME entre 2002 et 2012 qui résulte des
efforts fournis par l'Etat dans sa politique de facilitation de création
et de la formalisation des entreprises à travers l'installation d'un
guichet unique. Les PME de la région sont en général de
petite taille. Le nombre moyen d'employés est huit (8) et plus de la
moitié des unités emploient moins de quatre (4) personnes pour
faire fonctionner leurs activités. En termes de localisation, les
départements de Thiès et Mbour absorbent la quasi-totalité
des PME de la région (respectivement 49,9% et 41,8%).
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
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Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
Concernant l'accès à l'internet, prés de
40% des PME n'en bénéficient pas. La proportion de PME qui
tiennent une comptabilité (normale, allégée, non
normalisée ou minimale) s'élève à 68%. Concernant
la situation économique, le chiffre d'affaires (CA) des unités
enquêtées dans la région s'élève à
59.822.196.820 francs CFA en 2012, soit 5,4% du CA de l'ensemble des
unités interrogées au Sénégal. Un peu plus du tiers
des PME interrogés (34%) ont réalisé en 2012 un CA qui ne
dépasse pas 10 millions de francs CFA. Les personnes morales
réalisent 73,6% du CA total. Selon le secteur d'activités, on
remarque que les PME évoluant dans le secteur du transport et de
l'entreposage, qui représentent moins de 2% du total des unités
interrogés, assurent à elles seules 38,6% du CA total. On note
également qu'une faible proportion de PME (17,5%) a réussi
à maintenir en hausse leur CA sur deux années successives.
Le montant investi par les 619 unités
enquêtées dans la région de Thiès en 2012
s'élève à 9.189.120.297 francs CFA, soit 10,6% du total
des investissements effectués par les 7.288 PME interrogés sur
l'étendue du territoire national. Un peu plus de la moitié des
unités (51,3%) ont consacré moins d'un million de franc CFA
à l'investissement en 2012. La proportion de PME ayant maintenu en
hausse leurs investissements sur deux années successives (entre 2010 et
2012) est faible (14%). On note également une faible proportion de PME
qui s'adonnent à l'exportation (3,2% contre 5,3% au niveau national).
Les PME de la région de Thiès ont un faible
niveau de connaissance des dispositifs d'appui mis en place par l'Etat et ses
PTF. Sur l'ensemble des PME interrogées dans la région, 9%
seulement ont soumissionné au moins à un appel d'offres en 2012.
On note ainsi que sur les 619 unités interrogées, seulement 6,5%
ont réussi à gagner au moins un marché public en 2012.
L'analyse des données de l'ENPME montre aussi que la pratique de la
sous-traitance n'est pas très fréquente chez les PME de la
région de Thiès.
Les PME sont souvent confrontées à des
difficultés pour accéder au financement. Les banques les
considèrent comme une clientèle risquée du fait de leurs
faiblesses structurelles qu'elles considèrent comme une menace pour leur
rentabilité. En 2012, 13,3% des entreprises enquêtées ont
emprunté de l'argent auprès des banques pour faire fonctionner
leurs activités, 9,4% l'ont fait auprès des Instituts de Micro
Finance (IMF), 11,2% ont sollicité leurs fournisseurs. Il a
été constaté que les PME ont plus de difficultés
d'accéder au crédit bancaire classique qu'à celui des
SFD.
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
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Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
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Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
INTRODUCTION :
Dans un environnement économique mondial marqué
par la concurrence, les tendances lourdes, la globalisation et l'aspiration
à l'émergence, chaque pays se trouve dans l'obligation de
soutenir son secteur privé, qui est le moteur principal de
création d'emplois et de valeur ajoutée, afin d'enregistrer des
taux de croissance élevés pour maintenir une stabilité
politique et sociale en diminuant la pauvreté et les
inégalités à travers une meilleure répartition des
richesses. Raison pour laquelle, à l'échelle mondiale, on assiste
à une convergence des politiques de promotion des Petites et Moyennes
Entreprises (PME) qui occupent une place importante dans le fonctionnement de
l'économie. Au niveau du continent africain, elles représentent
90% des entreprises, 75% de l'emploi, couvrent 70% de la population rurale mais
contribuent seulement à hauteur de 20% à la formation du P11B
continental (Pierre Antoine Gailly, 2013).
Ainsi, à l'instar des autres pays, le
Sénégal mène depuis plusieurs décennies, avec
l'appui de ses partenaires techniques et financiers, des politiques de
développement et d'encadrement des PME qui sont
considérées comme l'une des principales sources de
création de richesses, d'emplois, d'intégration sociale mais
aussi un puissant levier de lutte contre la pauvreté et le
chômage. Elles représentent 90% du total des entreprises au
Sénégal, produisent 33% du P11B, créent 30% du total des
emplois et assurent 36% du CA national (ANSD, 2013). On voit donc qu'il y a un
contraste entre l'importance numérique des PME et leur niveau de
contribution dans l'économie nationale. La plupart d'entre elles
évoluent dans le secteur informel et sont confrontées à
des problèmes de compétitivité en raison d'un manque
d'appui technique et financier. A cela s'ajoute leur taux de mortalité
élevé (environ 60% durant la première année de
création) ; une faiblesse de la gouvernance d'entreprise ; la
difficulté d'accéder aux marchés publics et ce, en
dépit du dispositif légal et réglementaire incitatif et
les efforts de réduction des arriérés de paiement envers
les opérateurs privés. A cela s'ajoute la faiblesse de la
qualité dans l'information financière et les difficultés
d'accès au financement bancaire adapté. Ce qui fait qu'elles ne
parviennent pas à s'imposer et leur intégration au système
commercial multilatéral reste faible. Ainsi pour promouvoir le
développement et l'encadrement des PME, le Gouvernement du
Sénégal a adopté une démarche participative dans sa
Lettre de Politique Sectorielle (LPS/PME) à travers des ateliers
thématiques et interrégionaux qui regroupent des
collectivités locales, des associations, des représentants du
secteur privé, la société civile ainsi que des
représentants du secteur bancaire. La
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
LPS/PME est articulée autour de quatre axes
stratégiques à savoir : l'axe stratégique 1 qui s'inscrit
dans l'amélioration de l'efficacité du dispositif d'appui aux
PME. L'axe stratégique 2 qui vise une amélioration de
l'environnement des affaires. L'axe stratégique 3 qui est orienté
vers la promotion de l'accès pérenne des PME aux services
non-financiers adaptés et l'axe stratégique 4 qui prône la
pérennisation de l'accès des PME au financement. L'Etat du
Sénégal vise à travers la LPS/PME à asseoir la
compétitivité et le développement des PME dans un cadre
institutionnel adéquat et un environnement des affaires favorable, pour
une croissance économique forte et soutenue. La région de
Thiès avec ses nombreuses potentialités économiques et sa
position stratégique (région carrefour), occupe une place
importante dans le tissu économique du Sénégal en
général et des PME en particulier. Elle fait partie des
régions qui bénéficient des appuis techniques et
financiers du Programme d'Appui à la Compétitivité et
à la Croissance des PME/PMI (PACC-PME/PMI) initié par le
Gouvernement du Sénégal et la coopération allemande (GIZ)
pour développer, promouvoir et encadrer ces types d'entreprises.
Cette présente étude permettra de cerner la
situation des PME dans la région de Thiès. Elle s'articule autour
de trois grandes parties. La première partie traite du cadre
général et méthodologique. La deuxième partie
aborde le cadre contextuel. La troisième partie est consacrée
à l'analyse et à l'interprétation des résultats.
Dans cette dernière partie, on abordera dans un premier temps les
caractéristiques des PME ainsi que leur situation économique puis
on fera une analyse de leur accès à la commande publique, au
financement avant d'élaborer une matrice SWOT du secteur des PME de la
région de Thiès.
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Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
PREMIERE PARTIE : CADRE GENERAL ET
METHODOLOGIQUE
CHAPITRE I : CADRE GENERAL
I.1) PROBLEMATIQUE
Le Gouvernement du Sénégal, avec l'appui de ses
partenaires techniques et financiers, est dans une dynamique de
rénovation des comptes nationaux. Raison pour laquelle il est
prévu de procéder à un Recensement Général
des Entreprises (RGE) qui se sont implantées dans le territoire
sénégalais. Il est également prévu
d'élaborer des comptes régionaux qui permettront de calculer un
Produit Intérieur Brut Local afin de mesurer la richesse crée
dans chaque région. Au vu de tous ses programmes qui vont se
dérouler dans toute l'étendu du territoire, il est primordial
d'avoir une situation de référence sur les entreprises en
général et sur les PME en particulier à cause surtout de
leur importance numérique.
Par ailleurs, les décideurs politiques et les acteurs
économiques de la région de Thiès ainsi que leurs
partenaires techniques et financiers ont compris l'importance et la place
qu'occupent les PME dans l'économie de la région qui est la
deuxième, au Sénégal, après celle de Dakar.
Afin de promouvoir davantage son économie, les
autorités régionales et consulaires de Thiès ont
décidé d'organiser à partir de 2014 un forum
économique régional annuel. L'édition de cette
année là avait mis l'accent sur la valorisation des
filières porteuses dans les secteurs prioritaires tels que
l'agriculture, l'industrie, le tourisme, la pêche et l'artisanat.
La région bénéficie d'énormes
potentialités dans ces secteurs précités, ce qui lui
permet d'attirer un nombre important d'investisseurs. Cependant à
l'image du Sénégal, les PME évoluant dans la région
sont confrontées à d'énormes difficultés
liées notamment à la faible compétitivité, à
l'accès au financement, à l'accès à la commande
publique, à la non maitrise des procédures administratives mais
aussi des difficultés d'ordre intrinsèques et conjoncturelles.
La question qui nous motive dans cette étude est de
savoir : quelle analyse peut-on faire de la situation économique
et financière des PME évoluant dans la région de
Thiès ?
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Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
Quels sont les problèmes liés à
l'accès au financement et à la commande publique ?
La réponse à ces questions permettra de faire
ressortir d'une part les difficultés auxquelles sont confrontées
les PME de la région notamment en termes de financement, d'accès
aux marchés publics, d'utilisation des structures d'appui mises en place
et d'autre part les solutions qui s'imposent pour remédier aux
contraintes afin de promouvoir le développement et l'encadrement de ces
entreprises. La connaissance des déterminants de l'accès au
crédit des PME de la région et des barrières à
l'entrée des marchés publics orientera les pouvoirs publics sur
les politiques à mener pour les aider à devenir plus
compétitives et plus rentables. Ce qui aura par la suite des
retombées positives sur l'économie de la région
grâce à la richesse et aux emplois qui seront crées.
I.2) OBJECTIFS DE LA RECHERCHE I.2.1.) Objectif
général de l'étude
L'objectif de cette étude est de permettre aux
décideurs et acteurs économiques d'avoir une vision globale sur
la situation des PME évoluant dans la région de Thiès afin
de déceler les difficultés et les barrières qui les
empêchent d'être compétitives. Ce qui permettra de connaitre
les facteurs sur lesquels il faudra agir pour améliorer leur
rentabilité.
I.2.2.) Objectifs spécifiques
Pour atteindre l'objectif général on s'est
fixé comme objectifs spécifiques :
? d'analyser les caractéristiques et la situation
économique des PME ;
? d'analyser l'accès des PME à la commande publique
;
? d'analyser l'accès des PME au financement ;
? d'analyser les forces, les faiblesses, les opportunités
et les menaces des PME de la région. I.3) HYPOTHESES DE
RECHERCHE
H1 : les caractéristiques des PME
impactent sur leurs performances (évolution du chiffre d'affaires,
investissement, exportation et.).
H2 : La connaissance des structures d'appui est
un facteur d'atout à l'accès aux marchés publics.
H3 : Les personnes morales ont moins de
difficultés d'accéder au financement que les entreprises
individuelles.
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Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
I.4.) PERTINENCE DU SUJET
Mener une étude sur la situation économique et
financière des PME qui oeuvrent dans la région de Thiès
est d'une importance capitale pour nous, pour la région mais aussi pour
la communauté scientifique. Etant statisticien, cette étude
renforce notre capacité d'analyse et nous donne l'occasion de connaitre
davantage le tissu économique de la région de Thiès mais
aussi d'avoir un aperçu, à travers la revue critique, sur les
modèles économétriques qui sont appliqués
couramment dans le secteur des PME et les variables sur lesquelles on doit
mettre l'accent pour élaborer des modèles et des
régressions.
Cette étude est aussi pertinente pour la région
dans la mesure où elle permettra aux décideurs politiques et aux
partenaires techniques et financiers de connaitre la situation des PME de la
région de Thiès et de maitriser les leviers sur lesquels on peut
s'appuyer pour les aider à lever les contraintes auxquelles elles sont
confrontées.
Le plus souvent, l'analyse des données issues des
enquêtes financées par l'Etat du Sénégal et ses
partenaires financiers n'est faite qu'au niveau national, il n'y a pas une
désagrégation de l'information au niveau régional et les
données sont jalousement gardées par le niveau central. Cette
étude règle ce problème dans la mesure où les
utilisateurs (étudiants, chercheurs, consultants...) et les acteurs
politiques et économiques pourront avoir accès à
l'information sur les PME de la région de Thiès.
Par ailleurs, l'ENPME est l'une des composantes du Projet
d'Appui à la Promotion du Secteur Privé qui s'inscrit dans la
Stratégie de Croissance Accélérée, donc l'analyse
au niveau régional pourra permettre aux décideurs politiques de
disposer des informations sur les PME pour un meilleur suivi des projets et
programmes. A la communauté scientifique, cette étude sera une
valeur ajoutée sur tout ce qui a été fait jusqu'ici et
pourra aider d'autres chercheurs qui aimeraient faire des recherches sur le
secteur privé de la région et plus particulièrement sur
les PME.
I.5) LA REVUE CRITIQUE DE LA LITTERATURE
Les Petites et Moyennes Entreprises constituent l'ossature du
tissu économique aussi bien dans les pays industrialisés que dans
ceux émergents et en développement, raison pour laquelle beaucoup
d'auteurs se sont penchés sur les politiques à mener pour
promouvoir le développement et la promotion des PME en élucidant
leur importance dans l'économie d'un pays et les obstacles, notamment
ceux d'ordre financiers, qui les empêchent de mener à bien leurs
activités. Selon Ram
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page 6
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
(2005), les PME représentent 70 à 90% des
emplois et contribuent à hauteur de 20 à 40% dans le PIB des pays
de l'Asie du Sud. D'après Hong Yang, Y (2008), elles représentent
plus de 99,5% du total des entreprises en Chine, emploient 70% de la main
d'oeuvre et contribuent à hauteur de 50% à la formation du PIB.
Elles représentent la part du lion dans toutes les économies
nationales et régionales de l'Union Européenne (EU). Elles
représentent plus de 98% du total des entreprises de l'UE et fournissent
environ les deux tiers des emplois du secteur privé. Leur contribution
à l'économie se reflète aussi à travers leur
contribution à la valeur ajoutée brute: elles
représentaient 58% de celle-ci en 2012 (Commission Européenne,
2013). En France, elles sont le principal pourvoyeur d'emplois (60% des
emplois) et contribuent à hauteur de 55% à la formation de la
valeur ajoutée (VA). Aux Etats Unis une loi cadre, « le Small
Business Act », a été votée depuis 1953 par le
Congrès Américain pour veiller aux intérêts des PME.
C'est une loi qui impose que les marchés publics fédéraux
inférieurs à 100 K$ soient réservés aux PME. Tout
ceci montre la place importante qu'occupent ces types d'entreprises dans
l'économie mondiale. C'est à cet effet que le Groupe de la Banque
mondiale et d'autres organisations internationales, pour
accélérer la croissance et réduire la pauvreté,
fournissent une aide ciblée aux PME dans les économies en
développement. Il a approuvé plus de 10 milliards de dollars en
Programmes de soutien aux PME sur la période 1998 - 2002 et de 1,3
milliards de dollars en 2003. Toutefois, il faut signaler que la question de
l'existence d'un lien de causalité entre le développement du
secteur des PME et la réduction de la pauvreté divisent les
chercheurs. Thorsten Beck et al (2005) en explorant une relation entre la
taille du secteur des PME, la croissance économique et les mesures de
lutte contre la pauvreté ont montré qu'il existe une forte
association positive entre la croissance économique et le
développement du secteur des PME. Cependant il faut souligner que
même si un secteur prospère des PME est une caractéristique
des économies florissantes on ne peut pas avancer avec certitude que la
croissance de ces pays est due à celle des PME.
La question relative à la croissance des PME a
intéressé bon nombre de chercheurs. Des variables telles que la
durée de vie de la PME, la croissance de son CA, le capital humain de
son propriétaire-dirigeant et ses objectifs, le type de marché
dans lequel évolue l'entreprise, sa capacité à innover et
à faire de la recherche-développement, le nombre
d'employés, les partenaires, la recherche d'information concurrentielle
et stratégique etc... ont été identifiés comme
étant des facteurs déterminants de la croissance des PME. Selon
le Cornu, McMahon et Forsaith (1996), l'entreprise est souvent
considérée comme le prolongement de la personnalité de
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page 7
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
son dirigeant, raison pour laquelle son capital humain (son
âge, sa formation et son expérience) et ses objectifs jouent un
rôle déterminant dans sa stratégie de croissance. Toutefois
il faut noter que la considération de la taille de l'entreprise comme
facteur de croissance divise les chercheurs. Certains ont conclu à une
relation positive entre la taille de la PME et sa croissance (Delmar 1997 ;
Davidson et al, 2002), d'autres ont abouti à une relation
négative entre les deux variables (Ropper, 1999) alors que certains ne
voient aucun lien entre les deux (Wiklund, 1999). L'orientation du
marché choisi peut avoir un impact considérable sur les
opportunités de croissance des PME (Littunen et Tohmo, 2003). Raison
pour laquelle elles adoptent différentes stratégies selon la
localisation du marché. Ainsi, la PME qui évolue dans un
marché local adopte une stratégie de proximité en prenant
en compte le fait que les besoins sont peu sophistiqués et qu'il y a
moins d'incertitude. Par contre, la PME qui oeuvre sur le marché
international qui demande une structure organisationnelle beaucoup plus
développée adopte une stratégie différente en
misant sur l'innovation, le développement de nouveaux produits ainsi que
l'amélioration des techniques de production existantes (Sharmistha,
1999).
José SAINT-PIERRE et al, en faisant une
régression sur deux sous-groupes de PME à savoir celles qui
évoluant sur le marché local et celles oeuvrant sur le
marché international ont montré qu'un modèle unique de
croissance ne convient pas à ces deux groupes de PME. Ainsi, au niveau
stratégique, les dirigeants plutôt réactifs en
matière de technologie privilégient les marchés locaux
alors que ceux pro-actifs en matière d'introduction de nouveaux produits
ou services visent les marchés internationaux. La formation technique
ainsi que la volonté du propriétaire-dirigeant de la PME ont un
impact sur la croissance dans les deux groupes de PME. L'âge est
corrélé négativement à la croissance des PME
évoluant sur les marchés internationaux. D'un autre
côté, les activités de recherche-développement
réalisées en interne ont un impact positif sur les PME qui
évoluent dans un marché local alors qu'au niveau des PME
internationales ce sont les activités de recherche-développement
effectuées en externe en collaboration avec leurs clients et leurs
maisons d'enseignement qui sont significatives pour la croissance.
D'un autre coté, Ludovic NGUESSAN (2007) dans son
étude portant sur les contraintes qui affectent l'environnement des
Micros, Petites et Moyennes Entreprises (MPME) du Sénégal a
montré que le financement (accès et coûts), le foncier, la
corruption, les infrastructures (en particulier l'électricité),
la concurrence déloyale et le cadre réglementaire contraignant
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page 8
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
constituent des contraintes pour le développement et la
croissance des MPME. En effet, son étude a montré que la
majorité des dirigeants de ces entreprises pensent que les coûts
liés au financement sont élevés et la plupart n'ont pas
accès à une quantité d'énergie suffisante et
à bon marché qui peut les rendre plus compétitives
contrairement aux grandes entreprises qui peuvent résorber les
déficiences qui peuvent survenir dans leur approvisionnement quotidien
en énergie. Les importations de produits à bas prix, en
provenance des pays plus compétitifs comme la chine, sont perçues
comme une concurrence déloyale qui agit négativement sur le
développement de leurs activités. La majorité des
dirigeants d'entreprises interrogés dans son étude pense que la
corruption et la non transparence sont des obstacles majeures pour la
croissance de leurs activités.
Par ailleurs, l'accès au foncier devient de plus en
plus difficile, surtout dans la région de Dakar, avec une forte
inflation du prix du mètre carré, ce qui augmente leurs charges
fixes. Certains dirigeants de MPME pensent que le cadre réglementaire et
les procédures administratives liés aux affaires constituent des
obstacles pour la bonne marche de leurs activités.
Une étude menée par le Centre d'Etude de
Politique pour le Développement (CEPOD), en 2005 au
Sénégal, et portant sur la diversification des instruments de
financements des Petites et Moyennes Entreprises, intégrant entre autres
l'utilisation de l'épargne des émigrés
révèle un manque d'expérience des dirigeants de PME dans
la gestion de leurs activités. Il apparait que dans plus du tiers des
PME, le dirigeant principal n'a pas dépassé le niveau primaire.
La même tendance est observée en ce qui concerne le nombre
d'années passées à la tête de la PME. Ce qui
engendre un déficit en ce qui concerne l'acquisition d'outils
élémentaires pour la gestion de l'entreprise.
Les marchés publics aussi peuvent constituer un vecteur
important de croissance et de développement des PME. Ils peuvent
être considérés à la fois comme un outil de
politique économique, administratif et technique qui peut orienter et
guider le développement d'un pays. Concernant l'accès des PME aux
marchés publics beaucoup d'auteurs se sont penchés sur la
question. La simplification des modes de paiement et la réduction des
coûts des procédures administratives peuvent favoriser
l'accès des PME aux marchés publics. Pour Stéphane
Saussier (2009), la place des PME est dépendante de l'organisation des
marchés publics. Ainsi, cette place est très différente
selon que les marchés publics concernent l'Etat ou les
collectivités locales.
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page 9
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
Pour lui les PME sont plus présentes dans les
marchés émises par les collectivités locales du faite de
la proximité avec ces dernières.
Dans une optique plus proche des politiques de la concurrence,
au delà du fait qu'accroitre la place des PME dans les marchés
publics serait potentiellement générateur de croissance et
d'emplois dans les économies où elles sont les principales
génératrices d'emplois, un autre intérêt
réside dans l'augmentation du niveau de concurrence sur ces
marchés. En effet, dès lors que seuls quelques grands groupes se
partagent les marchés publics, la concurrence
générée par ces appels d'offre apparaît bien faible.
En identifiant les barrières à l'entrée des PME sur les
marchés publics, il est ressorti de son étude que la
difficulté d'obtenir l'information pertinente, à la comprendre et
à communiquer avec l'autorité adjudicatrice est mise en avant par
les entreprises répondantes. L'opacité et la difficulté
à s'informer sont des éléments qui limitent la
participation des entreprises, de petite taille ou non, aux appels d'offres.
Aussi, Le temps passé à la réponse aux appels d'offres
mais aussi les critères d'attribution trop centrés sur le prix
aussi apparaissent en bonne place dans les blocages invoqués par les
PME. En outre, les coûts de transaction constituent un des
éléments qui empêchent souvent les PME d'accéder aux
marchés publics. En effet, elles ont plus de difficultés que les
grandes entreprises à lever les fonds nécessaires aux
réponses aux appels d'offres.
Les PME ne peuvent enregistrer de la croissance si elles ne
disposent pas d'un financement (fonds propres ou endettement) qui peut les
permettre d'investir. C'est ainsi que beaucoup d'auteurs se sont
intéressés à la structure financière des PME afin
de cerner les facteurs qui déterminent le recours à l'endettement
et/ou aux fonds propres.
A l'état actuel de l'analyse de la structure du capital
des PME, il n'existe pas une théorie universelle concernant le recours
aux fonds propres où à l'endettement. Les différentes
théories développées dans le cadre de l'endettement
optimal dépendent des conditions économiques et de la structure
de la firme (Daskalakis and Psillaki, 2007). Ainsi trois grandes
théories ont été développées dans ce sens :
il s'agit de la théorie de l'agence, la théorie du financement
par compromis et celle du financement hiérarchique.
La théorie de l'agence s'inscrit dans le cadre de
l'économie de l'information et a été
développée surtout grâce aux travaux de Michael Jensen et
William Meckeling (1976). Elle préserve l'hypothèse
néoclassique de la rationalité parfaite de l'agent et place la
détention de l'information
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page 10
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
et son partage entre les contractants au coeur de son analyse.
Appliquée dans le domaine économique, elle désigne une
méthode d'analyse des liens qui existent entre les différents
acteurs de l'entreprise (dirigeants, actionnaires, créanciers,
mandataires). Elle remet en cause l'hypothèse d'absence de conflits
entre les différents acteurs. Une relation d'agence est née
dès lors qu'une personne engage une autre pour effectuer une mission et
lui délègue un certain pouvoir. La personne qui
délègue est appelé Principal, celle à qui est
confiée la mission est appelé Agent. Cette relation suppose une
asymétrie d'information dans la mesure où le Principal n'a pas
une information complète sur les caractéristiques de l'Agent et
par conséquent il observe de manière imparfaite son comportement.
Dans le domaine des PME, elle permet de relater les insuffisances dans les
contrats qui lient le propriétaire-dirigeant aux bailleurs de fonds de
l'entreprise et aux autres acteurs. Dans le cas des institutions
financières, la relation qui existe entre la banque (bailleurs de fonds)
et l'entreprise est sujette à une asymétrie d'information. La
banque (le mandant), peut se trouver dans l'incapacité de
vérifier exactement les efforts fournis par l'entreprise (le
mandataire). Ce qui peut influer sur la quantité, le coût et les
restrictions liés à l'octroi de crédit. D'un autre
coté, les petites entreprises décrivent souvent l'offre bancaire
comme étant inadaptée à la demande.
A coté de la théorie de l'agence, il y a la
théorie du financement par compromis. Nous devons cette Théorie
aux travaux de Modigliani et Miller (1958). Elle se concentre sur
l'hypothèse que la valeur d'une firme endettée est égale
à la valeur de la même firme sans effet de levier1
(sans facteur d'endettement de l'entreprise). Elle pose l'existence d'un
ratio d'endettement optimal qui pourrait constituer une cible pour la gestion
de la dette. Autrement dit, elle tente de déterminer la valeur cible
optimale de la structure du capital financier d'une entreprise en trouvant le
compromis, ce qui correspond à la valeur minimale du coût moyen
pondéré du capital, en tenant compte des trois facteurs qui
affectent généralement la combinaison optimale d'endettement :
? impôt sur les sociétés:
le code de l'impôt sur le revenu des sociétés favorise les
entreprises qui utilisent l'effet de levier, et ajoute donc une valeur à
des entreprises qui s'appuient sur la dette dans la structure de leur
capital.
1 L'effet de levier désigne
l'utilisation de l'endettement pour augmenter la capacité
d'investissement d'une entreprise, d'un organisme financier ou d'un particulier
et l'impact de cette utilisation sur la rentabilité des capitaux propres
investis.
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page 11
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
? coûts de faillite: la
probabilité de perte augmente au fur et à mesure que la
société devient incapable d'honorer ses obligations en
matière de dette. Ceci soustrait de la valeur aux entreprises qui se
financent avec de la dette.
? coûts de l'Agence:
l'incapacité d'aligner les mesures de gestion avec les besoins des
actionnaires d'une société endettée impacte de
façon négative sur sa valeur. Selon Philip Adair (2014), les
coûts d'agence sont de trois types : les coûts de contrôle ou
de surveillance, les coûts de limitation et les coûts
d'opportunité. Dans le domaine des PME il y a peu ou pas de coûts
d'agence entre les actionnaires et le dirigeant dans la mesure où ce
dernier est souvent propriétaire. Toutefois, dans ces types
d'entreprises, on note une croissance des coûts d'agence résultant
du rapport entre le propriétaire et le fournisseur de capital à
risque. Ce dernier contrôle difficilement les agissements du premier
surtout en cas de manque d'informations transparentes. Un endettement optimal
sera atteint lorsque les coûts d'agence sont minimaux. Donc l'entreprise
qui veut bénéficier d'un ratio d'endettement optimal trouve un
compromis entre les avantages et les coûts liés à
l'endettement.
Quant à la théorie du financement
hiérarchique, elle vient remettre en question l'existence d'une
structure financière optimale. Elle est fondée sur
l'asymétrie d'information qui existent entre les acteurs internes
(propriétaires, dirigeants) et ceux externes à la firme
(bailleurs de fonds). Elle néglige l'existence d`un ratio d'endettement
au profit d'une règle principale de financement basée sur
l'asymétrie informationnelle durant la phase de financement (Meyer et
Majluf, 1984). Les choix de financement étant principalement
déterminés par le niveau d'asymétrie d'information, les
dirigeants adoptent une politique financière qui vise à minimiser
les coûts associés à cette asymétrie et ils
préfèrent le financement interne au financement externe. Ainsi,
le dirigeant hiérarchise ses préférences selon la
séquence suivante : l'autofinancement, la dette non risquée, la
dette risquée, l'augmentation du capital (Myers, 1984). Etant
donné que les dirigeants des PME veulent maximiser leur profit tout en
conservant leur indépendance vis-à-vis des acteurs externes
à la firme, ils font recours au financement interne, dont les
coûts d'information sont pratiquement nuls, plutôt qu'au
financement externe qui engendre souvent des coûts d'information
élevés. Dans le cas où les fonds internes sont
insuffisants, ils préfèrent recourir à la
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page 12
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
dette plutôt qu'à augmenter leur capital de peur
de perdre leur indépendance et le contrôle face aux apporteurs de
capitaux de la PME.
Ces trois théories présentées ci-dessus
ont été utilisées par des chercheurs afin
d'appréhender la structure financière des PME. Ainsi, Eddy
BALEMBA Kanyurhi et al (2011) grâce à une régression
logistique sur 138 PME situées dans la ville de Bukavu en
République Démocratique du Congo (RDC) ont montré que
l'âge de la PME, son secteur d'activités, le coût du
crédit, la croissance de son CA sur trois ans, le risque (le niveau de
fluctuation des résultats de la PME), le coût du financement et la
durée de la relation avec les institutions financières permettent
d'appréhender la structure financière des PME. Les
résultats de son étude ont montré que l'ancienneté
de la PME lui permet de développer son capital informationnel et par
conséquent lui facilite l'accès au financement auprès des
institutions financières. Ce qui lui permettrait de renoncer à
ses fonds propres pour financer ses activités. Les résultats
révèlent aussi que les PME évoluant dans le secteur de la
production ont souvent recours aux emprunts à cause des investissements
élevés que les fonds propres des dirigeants ne peuvent pas
financer. Certains PME refusent de s'endetter à cause des taux
d'intérêt élevés et supérieurs à la
rentabilité moyenne espérée. Son étude a
montré également que les PME de Bukavu font appel à leurs
fonds propres pour financer leurs activités en fonction du risque
qu'elles courent et du coût des emprunts.
Ydriss ZIANE (2004) a mené une étude quasi
similaire grâce à une analyse des données de panel
effectuée sur 2.880 PME françaises sur la période
1993-2000 pour déterminer leur structure d'endettement. Il est ressorti
de son étude que les problèmes liés à une
asymétrie d'information jouent un rôle central dans la
détermination d'une structure d'endettement optimal des PME. La
rentabilité de l'entreprise et le coût de financement sont
corrélés négativement à l'endettement tandis que le
taux de croissance du CA et le montant des garanties figurant aux comptes de
l'entreprise sont corrélés positivement à l'endettement.
Il faut signaler toutefois que les comportements différents selon la
taille de la PME. La croissance du CA et le coût du financement sont
significatifs dans le choix des entreprises qui disposent de plus de vingt (20)
salariés alors que la durée de vie et les garanties dont dispose
la firme sont d'autant significatives que la taille de la PME est
réduite (moins de 20 salariés).
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page 13
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
Selon une étude menée par le Centre d' Etudes de
Politiques pour le Développement (CEPOD, 2005), Les PME évoluant
dans l'industrie agroalimentaire, les BTP, les autres industries (industries
chimiques, extractives, bois papier...) et le Tourisme ont un accès plus
facile au crédit bancaire que celles localisées dans les autres
secteurs d'activités. En effet, 15% des PME du BTP, 20 % de celles de
l'industrie agroalimentaire, 33% d'autres industries et 9,1% des PME
évoluant dans le domaine du tourisme ont financé leurs besoins
d'investissement par crédit bancaire. Le crédit fournisseur ne
constitue une alternative intéressante que pour le secteur Textile &
Confection puisque 14,3% des PME de ce secteur y ont recouru. Le Tourisme, le
Commerce et les Services sont les autres secteurs d'activité qui y ont
accès mais en très faible proportion. Les PME à
participation féminine qui représentent 12,5 % de l'ensemble des
PME enquêtées dans le cadre de cette étude financent
essentiellement leurs investissements sur fonds propres et d'autres sources non
précisées. Cependant, il faut signaler que la solvabilité
à terme d'une entreprise reste liée au niveau de ses capitaux
propres qui constitue aussi, au regard des institutions financières, un
critère d'appréciation du niveau d'engagement des dirigeants. Le
taux de mortalité élevé des PME sur les premières
années d'exploitation, engendre une réticence des institutions
à financer les phases de création et de lancement des PME.
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page 14
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
CHAPITRE II : CADRE METHODOLOGIQUE
II.1) CADRE DE L'ETUDE
Notre étude porte sur les PME Sénégalaises
et plus précisément celles menant leurs activités dans
la circonscription administrative de la région de
Thiès. Donc il est nécessaire de présenter
brièvement la géographie et le climat du Sénégal,
sa situation politique, économique, démographique et sociale.
II.1.1) Données géographiques et
climatologiques
Le Sénégal est un pays sahélien
situé à l'extrême ouest du continent africain, entre
12°5 et 16°5 de latitude Nord et 11°5 et 17°5 de longitude
Ouest. Il s'étend sur une superficie de 196.712 Km2. Il est
limité au Nord par la Mauritanie, à l'Est par le Mali, au Sud par
la Guinée et la Guinée Bissau et à l'Ouest par
l'Océan Atlantique sur une façade de 700 km. Le climat est de
type soudano-sahélien caractérisé par l'alternance d'une
saison sèche allant de novembre à mai et d'une saison des pluies
allant de juin à octobre.
II.1.2) Situation politique
Le Sénégal est réputé être
un pays stable et démocratique. Il a fortement renforcé ses
institutions depuis son accession à l'indépendance. Il a connu
deux alternances politiques pacifiques et transparentes dont l'une en 2000 et
l'autre en 2012. Raison pour laquelle, il est considéré comme un
exemple de transition vers la démocratie en Afrique. Le principe de la
république du Sénégal est : Gouvernement du peuple, par le
peuple et pour le peuple. Il a actuellement un système de multipartisme.
On note la présence de plus de deux cent (200) partis politiques et une
société civile très dynamique. Les institutions de la
république sont composées du Président de la
république, de l'Assemblée Nationale, du Gouvernement, du Conseil
Economique, Social et Environnemental, du Conseil Constitutionnel, de la Cour
Suprême, de la Cour des Comptes et des Cours et Tribunaux. Le
Président de la république est élu au Suffrage Universelle
pour un mandat de 7 ans depuis la révision de la constitution en 2008.
Il exerce la charge de chef d'Etat et son Premier Ministre celui de chef du
gouvernement. Le pouvoir exécutif est aux mains du Gouvernement tandis
que le pouvoir législatif est géré par l'Assemblé
Nationale. Le pouvoir judiciaire est indépendant des deux premiers.
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
II.1.3) Situation économique
Le Sénégal aspire à devenir un pays
émergent à l'horizon 2035. Raison pour laquelle, le Gouvernement
a mis en Place le Plan Sénégal Emergent (PSE) qui est le nouveau
référentiel des politiques économiques et sociales du
pays. Ce plan devra permettre au Sénégal d'enregistrer des taux
de croissance de l'ordre de 7 à 8%. Ce qui permettra une meilleure
distribution de la richesse créée, une réduction des
inégalités et de la pauvreté mais aussi une absorption des
demandeurs d'emplois qui arrivent chaque année sur le marché du
travail. Et ceci se fera avec une transformation structurelle de
l'économie à travers la consolidation des moteurs traditionnels
de production et la création de nouveaux moteurs de production. Un
développement du capital humain, la promotion d'une gouvernance
vertueuse, d'une paix durable et d'une justice sociale sont également
prévus dans les axes stratégiques dudit plan. Toutefois, il faut
rappeler que le Sénégal est un pays qui n'est pas doté
abondamment en ressources naturelles contrairement à d'autres pays
africains (Cote d'Ivoire, Nigéria, Ghana etc.). Les services constituent
le secteur le plus dynamique (ce secteur tire 70% de l'économie) et le
secteur secondaire est surtout tiré par les bâtiments et travaux
publiques. Il est confronté à une faible croissance de son
Produit Intérieur Brut (PIB) depuis 2006 (3,3% en moyenne sur la
période contre 6% en moyenne en Afrique subsaharien).
Graphique 1: Evolution du PIB au
Sénégal
5,62%
2,46%
4,94%
3,68%
2,42%
4,27%
2,07%
3,45% 3,50%
4,50%
5,40%
Source : DPEE et Banque Mondiale
D'après la Direction de la Prévision et des
Etudes Economiques (DPEE), en 2015, la relance de l'économie
sénégalaise devrait se consolider, sous l'impulsion de
l'accélération de la mise en oeuvre du Plan Sénégal
Emergent (PSE). Les perspectives mondiales plus favorables conjuguées
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
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Statistiques/ Manageur de Projets Page 16
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
à la poursuite de l'amélioration de la situation
socio-politique et sanitaire dans la sous-région seraient favorables
à l'économie nationale. Par ailleurs, l'activité
économique tirerait avantage des mesures prises par le Gouvernement pour
accompagner le secteur privé, à travers le FONSIS, le FONGIP et
la BNDE.
II.1.4) Situation démographique et sociale
D'après les données issues du Recensement
Général de la Population et de l'Habitat, de l'Agriculture et de
l'Elevage (RGPHAE-2013), le Sénégal compte 13.508.715 habitants.
La population des femmes représente 50,1% de la population totale et
celle des hommes 49,9%. La densité de la Population (nombre
d'habitants/Km2) s'élève à 69. La population
résidente vit en majorité en milieu rural qui concentre 54,8% de
la population contre 45,2% de citadins. Le Sénégal est
caractérisé par une population jeune. En effet, l'âge moyen
est 22,7 ans et l'âge médian se situe à 18 ans. La
proportion de célibataire reste élevée (43%) mais plus
chez les hommes (53%) que chez les femmes (34,3%). L'âge moyen au premier
mariage est de 26 ans. Concernant les activités économiques, le
taux de chômage (déclaré) des personnes âgées
de 15 ans et plus est 25,7% au moment où le taux d'activité ainsi
que le taux d'occupation des personnes de la même tranche d'âge
sont respectivement 50,5% et 37,5%.
II.2) TECHNIQUES D'INVESTIGATION ET ECHANTILLONNAGE
II.2.1) Exploitation des bases de données existantes
et échantillonnage
Le principe de base a été d'extraire dans une
première étape les PME du Répertoire National des
Entreprises et Associations (RNEA) et de la base du Centre Unique de la
Collecte de l'Information (CUCI). Du RNEA qui comptait 339.495 unités au
26 novembre 2012, il a été retenu de soustraire les unités
qui suivent : les grandes entreprises qui déposent leurs états
financiers au CUCI ; les entreprises qui ne sont plus actives et dont
l'information sur la cessation est disponible; les unités
économiques qui sortent du champ de la définition des PME (les
associations, les ONG, les syndicats, les partis politiques, les
sociétés civiles immobilières, les sociétés
civiles professionnelles, les sociétés en nom collectif, les
sociétés en commandité simple, les sociétés
en commandité par actions, les sociétés en participation,
les coopératives, les entreprises multinationales, les succursales, les
entreprises publiques et les indivisions); les entreprises individuelles sans
enseigne commerciale, difficiles à repérer et dont l'existence
même
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
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Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
en tant qu`unité de production reste peu probable.
Cette opération a permis d'avoir une base composée de 52.729
entreprises; ce qui a réduit sensiblement le champ de
l'enquête.
La recherche d'une base améliorée a conduit dans
une deuxième étape à explorer d'autres sources de
données sur les PME telles que l'enquête de mise à jour du
RNEA de 2007, les PME enregistrées au CUCI en 2011, les immatriculations
faites au niveau de la Direction Générale des Impôts et des
Domaines (DGID) à partir de 2007 et les résultats des travaux
d'appariement du RNEA avec les bases de la Caisse de Sécurité
Sociale (CSS), de la Direction Générale des Douanes (DGD), et de
l'Institution de Prévoyance Retraite du Sénégal (IPRES).
L'exploitation de ces différentes bases a permis de restreindre le champ
à 42.958 unités.
La troisième étape a consisté à
combiner la dernière base à celle de l'enquête de mise
à jour du RNEA de 2012 et à retraiter les doublons. Il en est
ressorti un effectif de 19.875 petites et moyennes entreprises (PME) qui
était la population cible.
Tableau 1: Répartition de l'échantillon
dans les différentes régions
Région
|
Moyenne entreprise
|
Petite
entreprise
|
Non classée
|
Nombre d'unités
|
Pourcentage
|
Dakar
|
3495
|
3688
|
8911
|
16094
|
81,0%
|
Ziguinchor
|
23
|
125
|
175
|
323
|
1,6%
|
Diourbel
|
24
|
62
|
207
|
293
|
1,5%
|
Saint-Louis
|
85
|
155
|
191
|
431
|
2,2%
|
Tamba
|
11
|
36
|
87
|
134
|
0,7%
|
Kaolack
|
81
|
76
|
309
|
466
|
2,3%
|
Thiès
|
192
|
262
|
966
|
1420
|
7,1%
|
Louga
|
12
|
31
|
119
|
162
|
0,8%
|
Fatick
|
21
|
83
|
157
|
261
|
1,3%
|
Kolda
|
10
|
54
|
37
|
101
|
0,5%
|
Matam
|
12
|
28
|
53
|
93
|
0,5%
|
Kaffrine
|
3
|
9
|
24
|
36
|
0,2%
|
Kédougou
|
3
|
18
|
17
|
38
|
0,2%
|
Sédhiou
|
1
|
3
|
19
|
23
|
0,1%
|
Total général
|
3973
|
4630
|
11272
|
19875
|
100,0%
|
Source : ANSD (ENPME, 2013)
La région de Thiès, qui nous intéresse
dans cette étude, vient en deuxième position, après celle
de Dakar, avec 7,1% des PME à enquêter, soit 1.420 unités
réparties dans les départements de Mbour, Thiès et
Tivaouane.
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page 18
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
II.2.2) Présentation du questionnaire
En fonction de l'objectif général de
l'enquête qui est de mettre à la disposition des décideurs,
des autorités administratives et de tous les acteurs concernés
par les PME, des informations sur la position du Sénégal en
matière de PME, un questionnaire comportant six sections, a
été élaboré.
? La première section concerne l'identification de
l'entreprise : forme juridique, caractéristiques de son
propriétaire, sa date de création, son adresse
géographique, son régime juridique et l'actionnariat;
? la deuxième section permet de collecter des
informations sur les caractéristiques de l'entreprise à savoir :
les activités menées, le type de local dont elle utilise pour
mener ses activités, la tenue ou non d'une comptabilité, le
système d'élaboration des états financiers et les autres
établissements dont elle dispose;
? la troisième section permet d'obtenir des
informations sur la main d'oeuvre, le CA, les investissements et l'accès
aux TICs. Ainsi les variables suivantes ont été ciblées :
l'effectif de la PME, sa masse salariale, les avantages sociaux de ses
employés, l'évolution du CA entre 2010 et 2012, les exportations,
l'évolution des investissements entre 2010 et 2012, la logistique, les
achats et les ventes en lignes ;
? la quatrième section retrace les difficultés
liées à l'exercice de l'activité de l'entreprise et le
recours à des dispositifs d'aide. A ce niveau, les variables concernent
les difficultés liées à l'approvisionnement en
matière première et énergie, l'écoulement de la
production, l'exportation, l'accès à la commande publique, au
crédit et aux TIC, la réglementation, la qualification du
personnel, les taxes et impôts, la connaissance et la sollicitation des
dispositifs d'aide aux entreprises;
? la cinquième section est réservée
à la connaissance et à l'accès aux marchés publics
(MP). Et comme variables, on a : la connaissance de l'existence des MP, la
connaissance des pièces à fournir pour accéder aux MP, la
capacité de préparer un dossier pour participer aux appels
d'offres, la capacité financière et technique dont la PME dispose
pour participer aux appels à la concurrence, le nombre d'appels à
la candidature auxquels elle a participé en 2012, les secteurs dans
lesquels l'entreprise a gagné des MP, formation en passation de
marché et la transparence du système de passation des MP;
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page 19
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
? enfin la section six qui traite de la sous-traitance. Il
s'agit à ce niveau : de voir si l'entreprise fait de la sous-traitance,
de mesurer la part de la sous-traitance dans son CA mais aussi de savoir si
elle a eu des difficultés pour satisfaire une sous-traitance qui lui
avait été confiée.
II.2.3) La phase collecte
Sur la base d'un nombre moyen de trois (03) questionnaires par
enquêteur et par jour, la phase de collecte des données a
duré trois mois dans la région de Dakar, qui concentre
l'essentiel des PME du Sénégal et un mois dans celle de
Thiès et les autres. A cet égard, il a été
prévu de recruter 130 agents enquêteurs dont 71 dans la
région de Dakar et le reste, soit 59 enquêteurs, répartis
entre les autres régions. Celle de Thiès a
bénéficié de dix-huit (18) agents recenseurs et de deux
(2) contrôleurs. Par ailleurs, les enquêteurs disposaient de la
liste des entreprises qui composent l'échantillon avec la
dénomination, l'adresse et éventuellement un numéro de
téléphone. S'agissant du dispositif de suivi, de contrôle
et de vérification des opérations de collecte de données,
il est structuré suivant trois niveaux. Le premier niveau d'encadrement
a été assuré par les contrôleurs. Ils ont
été en contact direct avec les enquêteurs et étaient
répartis entre les régions de Dakar et de Thiès qui
concentrent l'essentiel des unités à enquêter. Chaque
contrôleur avait sous sa responsabilité une équipe de huit
enquêteurs au plus. Le deuxième niveau a été
assuré par les superviseurs qui auront en charge trois (03)
équipes de contrôleurs pour la région de Dakar. A
Thiès comme dans les autres régions, les chefs de Services
Régionaux de la Statistique et de la Démographie se sont
chargés de la supervision dans leur région respective et le
contrôle a été assuré par leur adjoint. Le
troisième niveau qui complète la chaine de suivi, de
contrôle et de supervision revenait à l'équipe de
coordination de la Division des Statistiques Economiques.
A la fin de la collecte, 7.288 PME ont été
interpellées et dont la majorité est localisée dans
l'agglomération de Dakar (77,2%) suivi de la région de
Thiès (8,5%). Cette situation peut s'expliquer par le fait Dakar est une
macrocéphalie et que la région de Thiès est un pôle
d'attraction qui bénéficie d'une rente de position et beaucoup
d'opportunités.
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page 20
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
Tableau 2: Répartition des PME
enquêtées par Région
Région
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Dakar
|
5624
|
77,2%
|
Ziguinchor
|
107
|
1,5%
|
Diourbel
|
171
|
2,3%
|
Saint-Louis
|
179
|
2,5%
|
Tamba
|
49
|
0,7%
|
Kaolack
|
137
|
1,9%
|
Thiès
|
619
|
8,5%
|
Louga
|
120
|
1,6%
|
Fatick
|
61
|
0,8%
|
Kolda
|
84
|
1,2%
|
Matam
|
53
|
0,7%
|
Kaffrine
|
28
|
0,4%
|
Kédougou
|
31
|
0,4%
|
Sédhiou
|
25
|
0,3%
|
Total
|
7288
|
100,0%
|
Source : ANSD (ENPME, 2013)
II.3) LES DIFFICULTES RENCONTREES
Les agents enquêteurs étaient confrontés
à beaucoup de difficultés sur le terrain. L'enquête a
coïncidé avec l'hivernage, ce qui faisait qu'ils avaient des
problèmes de mobilité à cause des fortes pluies et les
inondations dans certaines zones. La liste des adresses qu'ils avaient
n'étaient pas à jour, ce qui faisait qu'ils avaient du mal
à retrouver les PME qui avaient déménagé ou
même qui avaient cessé leurs activités. Certaines
entreprises avaient changé de nom tout en conservant le même NINEA
(Numéro National d'Immatriculation des Entreprises et Associations, ce
qui ne nous facilitait pas la tache, surtout dans le processus de
vérification effectuée avec la base de données des NINEA.
Aussi, on était souvent confronté à des cas de refus de
certaines entreprises surtout quand il s'agit de communiquer le CA. Ces cas de
refus étaient plus fréquents dans la zone de Mbour avec les
gérants d'hôtels trouvés sur place. Certains d'entre eux
avaient peur de répondre aux questions parce que le propriétaire
de l'hôtel était parti en vacance.
Toutes ces difficultés ont fait que nous avons
procédé par ratissage en prenant toutes les PME qui avait un
NINEA. Finalement, on a pu enquêter 665 PME, dans la région de
Thiès, sur les 1.420 ciblées (soit un taux de réalisation
de 46,8%). Après avoir enlevé les questionnaires inexploitables
liés au manque d'informations sur certaines variables clés, on a
obtenu des informations exploitables sur 619 PME dans la région.
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
DEUXIEME PARTIE : CADRE
CONTEXTUEL
CHAPITRE I : PRESENTATION DE LA REGION DE THIES
Située à 70 km de Dakar, la région de
Thiès est l'une des 14 régions administratives du
Sénégal. Elle se situe à l'ouest du pays, en couronne
autour de la presqu'île du Cap-Vert. Elle s'étend sur une
superficie de 6.601 km2, soit 3,4% du territoire national et est limitée
au Nord par la région de Louga, au Sud par la région de Fatick,
à l'Est par les régions de Diourbel et Fatick et à l'Ouest
par la région de Dakar et l'Océan Atlantique.
I.1) DEMOGRAPHIE
D'après les données issues du Recensement
Général de la Population et de l'Habitat, de l'Agriculture et de
l'Elevage (RGPHAE 2013), la population de la région de Thiès
s'élève à 1.788.864 habitants répartis entre les
départements Thiès (667.814 hbts), Mbour (668 878 hbts) et
Tivaouane (452.172 hbts). C'est la troisième
région la plus densément peuplée (271 hbts/Km2)
après Dakar (5404 hbts/Km2) et Diourbel (294 hbts/Km2). Elle est la
deuxième région la plus urbanisée avec un taux
d'urbanisation de 49%, et concentre 14% de la population urbaine du
Sénégal. Le nombre total de ménage s'élève
à 187.085 dont 186.021 ménages ordinaires et 1.064 ménages
collectifs. La région bénéficie d'une population jeune. En
effet, un peu plus de la moitié de la population (52,3%) est
âgé de moins de 19 ans, dont 27,2% se trouvent dans la tranche
d'âge allant zéro (0) à cinq (5 ans). Suivant le sexe, la
population est composée de 50,1% d'hommes et 49,9% de femmes. Le taux de
natalité au niveau régional est estimé à 34,1%o.
Autrement dit sur 1.000 habitants en moyenne, on enregistre 34 naissances
vivantes au cours de l'année. Thiès fait partie des
régions qui ont les plus faibles taux de mortalité avec 6,6%o, ce
qui est inférieur à la moyenne nationale (7,7%o).
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page 21
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page 22
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
Graphique 2: pyramide des âges de la région
de Thiès pour l'année 2013
Source : ANSD (RGPHAE, 2013)
I.2) ORGANISATION ADMINSTRATIVE
La région de Thiès est découpée en
03 départements : Mbour, Thiès et Tivaouane. La ville de
Thiès est le chef-lieu de la région et du
département du même nom. La région comprend douze (12)
arrondissements et compte cinquante trois (53) Collectivités Locales
réparties comme suit: trois départements, une ville (01) et
quarante neuf (49) Communes. En outre, la région de Thiès compte
1474 villages. Le département de Tivaouane compte le plus grand nombre
de villages (908) villages, suivi du département de Thiès (385)
et celui de Mbour (181).
I.3) POTENTIALITES ECONOMIQUES
Après Dakar, Thiès se positionne comme la
région du Sénégal ayant le potentiel économique
le
plus important. Elle tient cette position économique
favorable du dynamisme des secteurs de l'agriculture, de l'élevage, de
la pêche, du tourisme, de l'artisanat, du commerce et des mines.
I.3.1) Agriculture
La région, suivant le secteur agricole peut être
subdivisée en trois zones agricoles spécifiques que
sont:
? la zone côtière des Niayes à vocation
maraîchère et fruitière ;
? la zone centre à vocation arachidière, arboricole
et aussi de manioc ; ? la zone sud à vocation maraîchère et
vivrière.
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page 23
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
La région dispose d'atouts non négligeables dans le
domaine fruitier liés à l'existence : > de conditions
pédologiques et climatiques favorables à l'arboriculture ;
> de projets forestiers et de pépinières de
production de plants ;
> d'un centre de formation et de recyclage dans le domaine
forestier.
La majeure partie des légumes tant prisés par
les Sénégalais proviennent de la zone des Niayes (Cayar, Notto,
M'boro) ; sans oublier les tubercules de Taïba N'Diaye, N'Domaure, Kerr
N'Diomba ; les mangues, melons et oranges de Pout, Tivaouane...
I.3.2) Pêche artisanale
La région de Thiès occupe la première
place en matière de pêche artisanale au Sénégal. Ces
performances découlent d'une activité de pêche
quasi-permanente en raison des atouts dont elle dispose :
> 200 km de côtes, comprenant deux (2) façades
maritimes : une façade Nord, longue de 120 km environ, de Cayar à
Diogo et une façade Sud, communément appelée Petite
Côte longue de 75 km (de Ndayane à Joal),
> la largeur de son plateau continental lui confère
une surabondance et une diversité des espèces pélagiques
côtières,
> des conditions hydrologiques favorables avec l'upwelling,
phénomène de remontée des eaux profondes riches en
éléments nutritifs pour les poissons.
I.3.3) Art et culture
L'artisanat est caractérisé par le dynamisme et
la créativité des artisans locaux, notamment dans la zone de
Méckhé qui bénéficie de la proximité d'un
important marché touristique et d'une promotion de plus en plus grande
de l'utilisation des produits locaux. L'acquisition d'une certaine
technicité et, surtout, le développement de la
créativité locale sont des atouts réels de l'artisanat
régional. Les artisans de la région sont parmi les meilleurs
d'Afrique : la chaussure, la ceinture, le panier de Meckhé ; la poterie
de Pire ou Celko; la sculpture ou le tableau d'art plastique du centre
artisanal de Thiès ou de la Manufacture des Arts ; les colliers ou
parures en or de la bijouterie sont des exemples qui intéressent le
monde des collectionneurs. Qui connait la région ne peut pas ignorer sa
culture et le talent de ses artistes. Thiès est connu comme la
citée des oeuvres théâtrales et artistiques du
Sénégal. Le centre artisanal de Thiès regorge
énormément d'artisans qui essaient de s'organiser suivant leurs
moyens limités. Une quinzaine de corps de métiers peuvent
être
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
recensés dans la région: Maroquinerie; Artiste
Peintre; Sculpture; Vannerie ; Bijouterie; Cordonnerie; Couture; Menuiserie
métallique; Tissage; Menuiserie ébénisterie; Sculpture sur
calebasse; Tôlerie; Mécanique auto; Coiffure; Electricité
bâtiment. Déjà avec un excellent redressement du secteur
autour d'une chambre de commerce, la promotion industrielle, artisanale et des
métiers, de réels atouts économiques et des promesses
d'emploi peuvent naitre.
I.3.4) Tourisme
La région dispose d'un potentiel touristique important
avec la présence de beaucoup d'hôtels et de plages pouvant
accueillir un nombre important de touristes. Elle est dotée de deux
façades maritimes, l'une au nord avec la Grande Côte abritant la
zone maraîchère et fruitière des Niayes. Au Sud, la Petite
Côte est la zone touristique la plus fréquentée au
Sénégal. M'Bour, Toubab Dialaw et Saly sont visités par
des millions de touristes venant de partout dans le monde ; de grands
hôtels bordent les plages. Le tourisme religieux occupe une place
très importante dans la région avec l'organisation des Maouloud
et Gamous grâce à l'implantation de la confrérie Tidiane
autour de Tivaouane, Thiénaba, Ndiassane et Pire mais aussi avec le
pèlerinage de Poponguine.
I.3.5) Industries et mines
La région de Thiès dispose des
potentialités minières indiscutables, une source de richesses qui
pourrait développer tout le Sénégal, le sous-sol offre une
grande diversité de substances minérales comprenant des
minéraux industriels (phosphates, calcaires industriels, barytine etc.),
des minéraux lourds (zircon, titane), des pierres ornementales et des
matériaux de construction (cimenteries etc.) qui se localisent surtout
dans les réserves de Allou Kagne, Diogo et à Taïba. On note
aussi l'existence d'importantes réserves de phosphates alumino-calciques
à Lam Lam (environ 80 millions de tonnes), valorisables par calcination
dans les filières engrais et alimentation animale. A Pallo Comme
à Taïba, le phosphate s'est formé durant le tertiaire, les
roches-mères étant du phosphate de chaux et une argile riche en
alumina.
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page 24
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page 25
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
CHAPITRE II : CADRE CONCEPTUEL
II.1) GENERALITES SUR LE THEME
II.1.1) Enjeux des PME dans les accords de partenariats
économiques
(APE)
Les pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique), dont le
Sénégal fait partie, s'apprêtent à signer avec
l'Union Européenne les Accords de Partenariat
Economique (APE) qui vont engendrer la levée des droits de douane sur
les produits européens dès qu'ils franchissent leurs territoires.
Ces accords de libre-échange vont permettre aux pays ACP de
pénétrer facilement leurs produits dans les marchés
européens, d'améliorer le climat des affaires et d'augmenter les
investissements des pays européens dans les pays ACP. Toutefois,
beaucoup d'inconvénients vont surgir dans la mesure où les
producteurs des pays ACP, vu le manque de compétitivité de leurs
entreprises, ne pourront pas faire face à la concurrence des producteurs
européens qui vont bénéficier des subventions et des
avantages multiples surtout dans les secteurs de l'agriculture et de
l'industrie manufacturière.
II.1.2) Cadre réglementaire, législatif et
les structures d'appui
Les difficultés et obstacles qui entravent la promotion
et l'encadrement des PME ont conduit le Gouvernement du Sénégal
à mettre en place, depuis 2000, des mesures réglementaires et
législatives. Il s'agit entre autres mesures :
? la création, en 2000, de l'Agence Nationale
Chargée de la Promotion des Investissements et des Grands Travaux (APIX)
;
? la création en mai 2001 d'un Ministère en
charge des Petites et Moyennes Entreprises, dont la mission est de mettre en
oeuvre la politique définie par le Chef de l'Etat en matière de
promotion et de développement des PME ;
? la création, en 2001, de la Direction des PME, de
l'Agence d'Encadrement et de Développement de PME (ADEPME) et du Bureau
de Mise à Niveau des Entreprises (BMNE) pour encadrer et répondre
aux ententes et aux préoccupations des PME surtout en appui technique
;
? la mise en place, en 2002, du Conseil Présidentiel de
l'Investissement (CPI) qui a conduit à l'adoption de la loi sur les
procédures administratives relatives aux investissements et le
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page 26
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
réaménagement du statut de l'Entreprise Franche
Exportation ainsi que l'adoption d'un nouveau code des investissements ;
> l'adoption en 2003 de la charte des PME qui donne les
principes et les règles consensuels qui leur permettent de jouer
pleinement leur rôle mais aussi aux autorités de
fédérer le soutien à leur apporter en matière
d'organisation interne, de financement, d'accès aux marchés, de
fiscalité etc.... Cette charte sera mutée en loi d'orientation
relative à la promotion et au développement des PME en 2008.
> l'institution en 2004 de la Contribution Globale Unique
(CGU) ; > la création, en 2006, de la caisse des dépôts
et des consignations ;
> la baisse, en 2006, de l'impôt sur les
sociétés qui passent de 33% à 25%, dans la dynamique de
réforme du code des impôts ;
> l'adoption en janvier 2008 (loi n° 2008-03 du 08
janvier 2008) de la Stratégie de Croissance
Accélérée (SCA) dans la volonté de réduire
la pauvreté de moitié à l'horizon 2015,
conformément aux OMD, en portant le taux de croissance du PIB à 7
ou 8% et à le stabiliser au moins sur dix ans. La SCA met
particulièrement l'accent sur le développement des PME à
travers l'approche des grappes de croissance dans les secteurs qu'elle cible.
Elle intègre l'entreprenariat, la promotion et le développement
des PME dans les mesures prises.
> l'adoption, en 2011, du nouveau code des marchés
publics par le décret n°2011-1048 du 27 juillet 2011 qui permet au
titulaire d'un marché public de sous-traiter l'exécution de
certaines composantes du marché en concurrence jusqu'à hauteur de
40% de son montant et en priorisant la candidature des PME ;
> création en 2012 du Fonds Souverain
d'Investissement Stratégiques (FONSIS) avec un capital de 500 milliards
qui sera libéré sur plusieurs années. Les PME font partie
des cibles du FONSIS grâce à un sous-fonds qu'il va utiliser pour
investir en fonds propres, conseiller, structurer et accompagner les PME afin
qu'elles puissent lever du financement complémentaire en dette
auprès des banques et être bien gérées pour
générer du profit. Ainsi, le FONSIS peut prendre une part
majoritaire ou minoritaire au début en ayant une bonne
représentation au Conseil d'Administration de ces PME et en nommant
les
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page 27
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
personnes aux postes clés pour s'assurer que le capital
soit utilisé à bon escient et que la meilleure stratégie
est mise en oeuvre.
? Mise en place, en octobre 2012, du Fonds de Garantie des
Investissements Prioritaires (FONGIP) qui résulte de la concertation
nationale, organisée en 2010, sur l'accès aux crédits des
PME et la loi d'orientation relative à la promotion et au
développement des PME. La création du FONGIP a pour objectif
d'améliorer de façon significative l'accès au financement
des PME au Sénégal. Ainsi, le FONGIP agit en
complémentarité avec le FONSIS et la Banque Nationale de
Développement Economique (BNDE) dans la mobilisation des ressources
financières publiques et privées, destinées aux PME en
apportant un meilleur confort aux institutions financières. Il permet
donc d'atténuer les risques liés à l'octroi de
crédit des PME auprès des préteurs réticents ; de
compléter le dispositif d'intervention des institutions
financières en faveur des PME et de bonifier les taux
d'intérêt appliqués actuellement par les institutions
financières.
II.1.3) Programme d'appui à la
compétitivité et à la croissance des PME
Le Gouvernement du Sénégal a initié avec
la coopération allemande (GIZ) un nouvel instrument, le dialogue des
parties prenantes orienté PME, qui s'inscrit dans le cadre du Programme
d'Appui à la Compétitivité et à la Croissance des
PME et à la Performance du secteur de la Micro Finance (GIZ
PACC-PME/PMF). La GIZ appuie les parties prenantes de la politique de promotion
des PME. On peut citer les organisations patronales et consulaires et leurs
membres PME, principales bénéficiaires, qui sont aidés
pour mener à bien un dialogue plus professionnalisé. Les
administrations financières et agences de régulation de l'Etat ;
la Direction des PME et l'APIX visant ainsi une meilleure prise en compte des
propositions allant dans le sens de la prise en compte de la promotion des PME
dans les réformes mises en oeuvre. Ainsi des résultats
encourageants ont été obtenus dans le cadre du Dialogue Public
Privé (DPP), orienté PME, surtout dans les régions de
Thiès, Saint Louis et Kaolack. Il s'agit notamment d'une
législation fiscale plus favorable aux PME, de la révision du
Code Général des Impôts, d'une législation
douanière plus adaptée à leurs besoins spécifiques
et de la formulation de cinq propositions visant à faciliter leur
accès aux marchés publics.
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page 28
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
II.1.4) Enjeux des PME dans le Plan Sénégal
Emergent (PSE)
Le Gouvernement du Sénégal et l'ensemble de ses
partenaires au développement ont adopté, depuis novembre 2012, un
nouveau cadre de référence des politiques économiques et
sociales du Sénégal, le Plan Sénégal Emergent
(PSE), qui doit positionner le pays sur les rampes de l'émergence
à l'horizon 2035. Les orientations stratégiques du PSE s'appuient
sur trois axes à savoir:
? Axe 1 : une transformation structurelle de
l'économie à travers la consolidation des moteurs actuels de
croissance et le développement de nouveaux secteurs créateurs de
richesses, d'emplois, d'inclusion sociale et à forte capacité
d'exportation et d'attraction d'investissements;
? Axe 2 : une amélioration
significative des conditions de vie des populations, une lutte plus soutenue
contre les inégalités tout en préservant la base de
ressources et en favorisant l'émergence de territoires viables ;
? Axe 3 : le renforcement de la
sécurité, de la stabilité et de la gouvernance, de la
protection des droits et des libertés et de la consolidation de l'Etat
de droit afin de créer les meilleurs conditions d'une paix sociale et de
favoriser le meilleur épanouissement des potentialités.
Le secteur privé occupe une place centrale dans le PSE,
notamment dans la mise en oeuvre des projets structurants en termes de
création de richesses et d'emplois. Cette implication du secteur
privé sera traduite sous la forme d'un Partenariat Public Privé
(PPP) ou d'investissements privés dans les secteurs productifs. Ce qui
permettra aux PME de bénéficier d'un accompagnement visant
à lever les contraintes liées au disfonctionnement de
l'environnement administratif, juridique et institutionnel, à
résoudre les problèmes d'accès au financement, à
lever les barrières d'entrée aux marchés publics et
à devenir plus compétitives face aux entreprises
étrangères.
II.2) DEFINITION DES CONCEPTS
La loi d'orientation relative à la promotion et au
développement des PME au Sénégal définie ces
catégories d'entreprises comme étant : « toute entité
physique ou morale, productrice de biens et /ou de services marchands dont les
critères distinctifs reposent sur l'effectif, le chiffre d'affaires
annuel hors taxes, la transparence dans la tenue d'une comptabilité et
l'investissement net »
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page 29
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
II.2.1) La Petite Entreprise
La notion de Petite Entreprise (PE) regroupe aussi bien les
micros et les Très Petites Entreprises (TPE). Est défini comme
PE, toute entreprise qui dispose un nombre d'employés compris entre 1 et
20 ; qui tient une comptabilité allégée ou de
trésorerie (interne ou par un Centre de Gestion Agréé ou
toute autre structure similaire légalement reconnue), selon le
système comptable en vigueur au Sénégal et dont le chiffre
d'affaires annuel hors taxes est:
> inférieur à 25 millions pour les entreprises
de prestation de services ;
> inférieur à 50 millions pour les
entreprises qui effectuent des opérations de livraisons de biens ;
> inférieur à 50 millions pour les entreprises
qui effectuent des opérations mixtes.
II.2.2) Les Moyennes Entreprises
Les Moyennes Entreprises (ME) regroupent les entreprises qui
répondent aux critères suivants : > nombre d'employés
compris entre 21 et 250 ;
> la tenue d'une comptabilité selon le
système normal en vigueur au Sénégal et certifié
par un membre inscrit à l'Ordre National des Experts Comptables et
Comptables Agréés (ONECCA) ;
> et un chiffre d'affaires compris entre 50 millions et 5
milliards.
NB : l'année à prendre en
considération pour la détermination du chiffre d'affaires et de
l'investissement est celle du dernier exercice clos au moment de la demande de
reconnaissance.
Les PME du Sénégal sont soumises aux
dispositions de l'Acte Uniforme adopté par les Etats membres de
l'Organisation pour l'Harmonisation du Droit des Affaires en Afrique (OHADA) en
vigueur depuis le premier janvier 1998. On distingue au Sénégal
deux formes juridiques : l'entreprise individuelle et la société.
Ainsi chaque entreprise est créée sous l'une des formes.
II.2.3) L'entreprise individuelle
Comme son nom l'indique, l'entreprise individuelle
(appelée aussi entreprise en nom propre) est la propriété
exclusive d'une personne physique. Autrement dit, l'e,ntrepreneur et
l'entreprise constitue une seule et même personne sur le plan juridique.
L'avantage de cette forme juridique
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page 30
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
est que l'entrepreneur exerce son activité en toute
indépendance et pour son propre compte. Son inconvénient est
l'engagement du patrimoine de l'entrepreneur dans la mesure où toute
faillite ou perte est supportée par ses biens propres ou familiaux.
II.2.4) La société commerciale
Dans l'Acte uniforme de l'OHADA, en ses articles 4 et 5, il est
dit que la société commerciale est
créée par deux ou plusieurs personnes qui
conviennent, par un contrat, d'affecter à une activité des biens
en numéraire ou en nature, dans le but de partager le
bénéfice ou de profiter de l'économie qui pourra en
résulter. Les associés s'engagent à contribuer aux pertes
dans les conditions prévues par le présent Acte uniforme.
Toutefois, la société commerciale peut être
également créée, dans les cas prévus dans l'Acte,
par une seule personne, dénommée « associé unique
», par un acte écrit. Dans notre étude nous nous
intéressons aux SARL, SA et GIE.
II.2.4.1) La société à
Responsabilité Limitée (SARL)
En son article 309, l'Acte uniforme définit la SARL comme
une société dans laquelle les associés
ne sont responsables des dettes sociales qu'à
concurrence de leurs apports et dont les droits sont représentés
par des parts sociales. Elle peut être instituée par une personne
physique ou morale, ou entre deux ou plusieurs personnes physiques ou
morales.
Le capital social doit être d'un million (1.000.000) de
francs CFA au minimum et doit être libéré
intégralement et immédiatement. Il est divisé en parts
sociales égales dont la valeur nominale ne peut être
inférieure à cinq mille (5000) francs CFA. Au
Sénégal, une loi a été votée
récemment à l'assemblée nationale afin de réduire
le capital social minimal à 100.000 francs CFA.
II.2.4.2) La Société Anonyme (SA)
La Société Anonyme (SA) est une
société commerciale dont les associés ou
`'actionnaires»
détiennent un droit représenté par un
titre négociable appelé « action ». Ils ne supportent
les pertes éventuelles qu'à concurrence de leurs apports.
Il est possible de constituer une SA ou d'en maintenir
durablement l'existence avec une seule personne physique ou morale (SA
unipersonnelle). Le capital social minimum est fixé à dix
millions (10.000.000) de francs CFA et le quart libéré
immédiatement. Il est divisé en actions dont le montant nominal
ne peut être inférieur à dix mille (10.000) francs CFA. Le
mode d'administration de chaque société anonyme est défini
dans ses statuts. Ainsi on distingue :
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page 31
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
*La société anonyme avec Conseil
d'Administration qui est dirigée soit par un Président-Directeur
Général, soit par un Président du Conseil d'Administration
et un Directeur Général ;
*La Société Anonyme avec Administrateur
Général qui est dirigée par un Administrateur
Général qui assume, sous sa responsabilité, les fonctions
d'administration et de direction de la société. C'est le cas des
SA dont le nombre d'actionnaires est inférieur ou égal à
trois.
II.2.4.3) Le Groupement d'Intérêt Economique
(G.I.E)
Le groupement d'intérêt économique a pour
but exclusif de mettre en oeuvre pour une durée
déterminée, tous les moyens propres à faciliter ou
à développer l'activité économique de ses membres,
à améliorer ou à accroître les résultats de
cette activité. Son activité doit se rattacher essentiellement
à l'activité économique de ses membres et ne peut avoir
qu'un caractère auxiliaire par rapport à celle-ci. Le groupement
d'intérêt économique ne donne pas lieu par lui-même
à réalisation et à partage des bénéfices. Il
peut être constitué sans capital. le G.I.E. est composé de
deux membres au moins. Tl n'y a pas de maximum fixé par la loi. Les
membres peuvent être des personnes physiques ou morales. Les membres du
GIE sont tenus des dettes du groupement sur leur patrimoine propre. Toutefois,
un nouveau membre peut, si le contrat le permet, être
exonéré des dettes nées antérieurement à son
entrée dans le groupement. La décision d'exonération doit
être publiée.
II.2.5) Notion de marchés publics
Les marchés publics sont des contrats écrits
conclus à titre onéreux par l'Etat, avec une ou des personnes
physiques ou morales , les établissements publics nationaux, les
collectivités territoriales et, plus généralement, par les
personnes morales de droit public ainsi que par les sociétés
d'Etat, en vue de répondre à leurs besoins en matière de
travaux, de fournitures ou de services. La notion de marché public est
bâtie sur un double fondement. Le premier est organique et s'articule
autour des contractants auxquels s'applique le droit des marchés
publics. Le second fondement est matériel et se définit à
partir des caractéristiques et de l'objet des contrats soumis au droit
des marchés publics. Ainsi, on distingue des marchés de travaux,
de fournitures de biens ou de prestations de services. Le marché de
travaux a pour objet principal les prestations liées à la
réalisation de tout ou partie d'un ouvrage. Tl porte essentiellement sur
les travaux relatifs aux constructions ou la réhabilitation de
bâtiments, de routes, ou d'ouvrages (barrages, ponts et chaussées,
etc.), à la reconstruction, à la démolition, à la
réparation ou à la rénovation d'un
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page 32
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
bâtiment ou d'un ouvrage, tels que la préparation
de chantier, les travaux de terrassement, l'érection de tout ou partie
d'un ouvrage, l'installation d'équipements ou de matériels, la
décoration et la finition, ainsi que les services accessoires ou
connexes. Le marché de fournitures a pour objet principal la livraison
de biens de toute nature y compris des matières premières,
produits, équipements et objets sous forme solide, liquide ou gazeuse,
ainsi que les services accessoires à la fourniture de ces biens. Il peut
porter par exemple, sur les achats de fournitures de bureau, de fournitures
techniques, informatiques ou d'équipements divers.
Quant au marché de prestations de services, il a pour
objet principal, les prestations de services courants ou de prestations
intellectuelles. Dans les prestations intellectuelles, l'on inclut les
études, les audits et la formation. Dans les prestations courantes, on a
la sécurité, la restauration, l'entretien de locaux, etc.
II.2.6) Notion d'appels d'offres
L'appel d'offres est une procédure d'attribution non
négociée d'un marché au soumissionnaire. L'appel d'offres
est dit ouvert, lorsque tout candidat répondant aux conditions
fixées par le Code des marchés publics et précisées
dans le Dossier d'Appel d'Offres (DAO), peut déposer une offre. La
procédure d'appel d'offres ouvert est la norme en matière de
passation des marchés publics.
II.2.7) Notion de sous-traitance
La sous-traitance est définie comme l'opération
par laquelle un entrepreneur confie par un sous-traité, et sous sa
responsabilité, à une autre personne appelée
sous-traitant2, tout ou partie de l'exécution du contrat
d'entreprise ou du marché public conclu avec le maitre de l'ouvrage.
Dans le domaine industriel, qu'il existe ou non un marché initial ou un
contrat de principe préalable, la notion de sous-traitance est
généralement utilisée dans un sens plus
général. La sous-traitance industrielle consiste, pour une
entreprise dite « donneur d'ordres3 », à confier la
réalisation à une entreprise, dite « sous-traitant »
(ou « preneur d'ordres »), d'une ou de plusieurs opérations de
conception, d'élaboration, de fabrication, de mise en oeuvre ou de
maintenance du produit. Ces opérations concernent un cycle de production
déterminé. Le sous-traitant est tenu de se
2 Un sous-traitant est une personne physique ou morale
à qui un entrepreneur confie sous sa responsabilité tout ou
partie de l'exécution du contrat d'entreprise ou du marché public
conclu avec le maître de l'ouvrage.
3 Toute personne physique ou morale qui commande
à des entreprises sous-traitantes l'exécution d'un travail
suivant un cahier des charges.
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page 33
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
conformer exactement aux directives ou spécifications
techniques (ou encore « cahier des charges ») que le donneur d'ordres
arrête en dernier ressort.
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page 34
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
TROISIEME PARTIE : ANALYSE ET
INTERPRETATION DES RESULTATS
CHAPITRE I : CARACTERISTQUES ET
SITUATION ECONOMIQUE DES PME DE LA REGION DE THIES
Dans ce chapitre, il s'agira d'analyser d'une part les
caractéristiques des PME de la région de Thiès à
savoir la forme juridique, les caractéristiques
socio-démographiques des propriétaire-dirigeants, le nombre
d'années d'exploitation de la PME, sa localisation, son régime
juridique, les secteurs d`activités dans lesquels elles évoluent,
les conditions de travail (type de local et l'accès aux Tics), le
système avec lequel les PME qui tiennent une comptabilité
élaborent leurs états financiers. Et d'autre part d'analyser la
situation économique à savoir le CA, les investissements, les
exportations.
Ainsi pour analyser les caractéristiques et la
situation économiques des PME nous avons émis comme
hypothèse que leurs caractéristiques ont un impact sur les choix
d'investissements, d'exportation et la croissance du CA. Autrement dit, les
caractéristiques des dirigeants de PME (expériences
professionnelles, le niveau d'instruction, capacités managériales
etc....) influent sur le management financier et les orientations
stratégiques de la PME, les choix d'investissement et par
conséquent sur la croissance de son CA et de ses profits. En effet, le
jeune propriétaire-dirigeant est plus susceptible de poursuivre une
stratégie de croissance que celui qui est plus âgé du fait
que l'âge est généralement associé à un
comportement plus conservateur. De surcroit, il a été
constaté que les dirigeants ayant une formation technique sont plus
souvent à la tête d'entreprises qui enregistrent des taux de
croissance et d'innovation élevés. Les conditions dans lesquelles
les PME exercent leurs activités (type de local, accès aux TICS)
peuvent avoir un impact sur le résultat obtenu. Les PME qui ont
accès au TICS (l'internet et le web) disposent des avantages
stratégiques opérationnels et de gestion. Elles disposent des
relations plus étroites avec les clients et autres partenaires
d'affaires, un accès à des informations plus riches
améliorant la prise de décisions ainsi qu'un meilleur
accès à des ressources externes. Ceci améliore la
visibilité de l'entreprise à l'international et par
conséquent favorise l'augmentation de ses exportations. Les PME qui
évoluent dans les secteurs de production, de commerce et des services
enregistrent des résultats plus importants que les autres à cause
de la forte demande qui émanent de ces secteurs.
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page 35
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
Les PME dont leur forme juridique est personne morale
enregistrent des chiffres beaucoup plus importants que celles dont la forme
juridique est personne physique et investissent souvent des montants beaucoup
plus exorbitants.
I.1) CRACTERISTIQUES DES PME
I.1.1) Forme et régime juridique
La majorité des PME enquêtées dans la
région de Thiès est constituée de personnes physiques
(69,8%) contre 30,2% composées de personnes morales. Cette
prédominance des EI parmi les PME interrogées est ressentie au
niveau national où 60,5% ont comme forme juridique personne physique et
39,5% sont des personnes morales. Cette forte présence de ce type
d'entreprise dans le secteur des PME peut être expliquée par le
fait qu'elles sont plus faciles à créer et à gérer
que les personnes morales. Le propriétaire gère son entreprise en
toute indépendance et en toute autonomie.
Les 30,2% personnes morales sont réparties entre les
Sociétés à Responsabilité Limitée (SARL) qui
viennent en tête (49,5%) suivies des Groupement d'Intérêts
Economiques (GIE) avec 21,7%, des Sociétés Unipersonnelles
à responsabilité limité (SUARL), 17,7%. Les
sociétés Anonymes Unipersonnelles (SAU), les
Sociétés Anonymes (SA) et les autres formes juridiques
(société civile, syndicat, mutuelles etc.) occupent des
proportions moindres avec respectivement 0,5% ; 6,6% et 4% des personnes
morales enquêtées dans la région. Ce faible proportion des
Sociétés anonymes parmi ces PME peut être liées au
fait que les conditions requises pour leur création sont plus difficiles
à satisfaire que celles exigées par les autres types
d'entreprise.
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page 36
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
Graphique 3: répartition des PME
enquêtées dans la région de Thiès selon le
régime juridique
Autres formes juridiques
4%
Groupement d'Intérêt Economique (GIE)
21,7%
Société
Unipersonnelle à Responsabilité
Limitée (SUARL) 17,7%
Société à Responsabilité
Limitée (SARL) 49,5%
Société Anonyme Unipersonnelle (SAU)
0,5%
Société Anonyme (SA) 6,6%
Sources : nos calculs à partir des données de
l'ENPME (2013)
I.1.2) Caractéristiques
socio-démographiques des propriétaires de PME I.1.2.1)
Répartition des entreprises individuelles suivant le sexe
Les PME enquêtées dans la région de
Thiès, avec comme forme juridique personne physique, sont en
majorité gérées par des hommes. En effet, 83% des
entreprises individuelles appartiennent à des hommes. Ce pourcentage est
de 81,1% au niveau national, 78,8% dans la région de Dakar; il tourne
autour de 85% dans les régions de Saint louis, Kaolack, Louga, Fatick et
dépasse les 90% dans les autres régions. Rappelons que les PME
enquêtées sont celles disposant d'un NINEA donc cette faible
présence des femmes parmi les propriétaires des entreprises
individuelles enquêtées ne doit pas être vue comme une
absence dans le secteur des PME mais plutôt comme une conséquence
de la non-formalisation de leurs activités. Puisque d'après la
dernière Enquête Nationale sur le Secteur Informel (ENSIS)
réalisée en 2011 par l'ANSD, les femmes sont bien
présentes dans le secteur informel, elles occupent 42% des emplois dudit
secteur.
I.1.2.2) Situation matrimoniale des propriétaires
d'EI
Une analyse de la situation matrimoniale révèle
qu'un peu plus de six (6) propriétaires d'entreprises individuelles (EI)
sur dix (10) sont des mariés monogames, 26% ont opté pour la
polygamie. Les célibataires ne sont pas nombreux (6%). Les
propriétaires veufs/veuves (2%) et divorcés (e) (2%) occupent des
proportions marginales (cf. graphique 4).
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page 37
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
Graphique 4: situation matrimoniale des
propriétaires des entreprises individuelles
Sources : nos calculs à partir des données de
l'ENPME (2013)
On observe une tendance similaire au niveau national où
plus de la moitié des propriétaires d'EI (58,5%) sont des
mariés monogames et 30,3% vivent dans la polygamie.
I.1.2.3) Nationalité
Les unités de production individuelles situées dans
la région de Thiès sont gérées à 92,6% par
des
Sénégalais. Les EI dont le propriétaire
est français représentent 4,2% (cf. tableau 3). On note une
faible présence des burkinabé (0,2%), des autres
nationalités de la zone franc (0,2%) et des autres nationalités
européennes (1,4%). Au niveau national aussi on a quasiment la
même situation puisque l'essentiel des chefs d'EI (95,4%) sont des
Sénégalais, les 1,5% sont des français. Toutefois, on note
de faibles proportions de béninois (0,8%), d'ivoiriens (0,1%) et
d'asiatiques qui évoluent particulièrement dans
l'agglomération de Dakar.
Tableau 3: répartition des propriétaires
d'EI suivant la nationalité
Nationalité
|
Région de Thiès
|
Pourcentage
|
Burkinabé
|
0,2%
|
Sénégalaise
|
92,6%
|
Autres nationalités africaines de la Zone
Franc
|
0,2%
|
Autres Nationalités africaines
|
0,9%
|
Française
|
4,2%
|
Autres 'nationalités
Européennes
|
1,4%
|
Autres nationalités
|
0,5%
|
Total
|
100,0%
|
Sources : nos calculs à partir des données de
l'ENPME (2013)
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
I.1.2.4) Niveau d'instruction des propriétaires
La majorité des propriétaires d'EI
enquêtés dans la région de Thiès (42,6%) ont atteint
le niveau universitaire (cf. graphique 5). Cette proportion est de 39,8% dans
la région de Dakar et 38,7% au niveau national. Ceux ayant atteint le
niveau secondaire viennent en seconde position avec 29,7% (contre 30,7% dans la
région de Dakar et 30,3% au niveau national). Les dirigeants qui n'ont
pas dépassé l'Elémentaire et ceux ayant fait uniquement
l'école coranique représentent respectivement 8,7% et 15,9%
contre respectivement 13,8% et 15,7% au niveau national. Les
propriétaires de PME sans aucun niveau d'instruction occupent une petite
proportion (3%), contre 1,5% au niveau national. Il s'avère que 81% du
total des dirigeants interrogés ont subi un enseignement formel (contre
82,8% au niveau national). Ce qui signifie que les dirigeants des ET
situées dans la région ont relativement un bon niveau
d'instruction. Cela constitue un atout pour la région et pour les PME
dans la mesure où il sera plus facile de les formaliser, de les encadrer
et de les sensibiliser sur les mesures réglementaires ainsi que sur la
sollicitation des structures d'appui. Cela peut aider aussi les PME dans
l'orientation de leurs choix stratégiques, sur la connaissance des
besoins du marché, des défis de la PME mais aussi sur la
connaissance des difficultés qui sévissent dans leur secteur
d'activités.
Graphique 5: Situation du niveau d'instruction des
propriétaires d'EI
Sources : nos calculs à partir des données de
l'ENPME (2013)
Une analyse du niveau d'instruction suivant le genre
révèle que 80,8% des propriétaires de PME ayant le niveau
universitaire sont des hommes. Les femmes représentent 19,7% des
propriétaires ayant le niveau secondaire, 13,5% de ceux ayant le niveau
élémentaire et 7,4% de ceux ayant fait
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page 38
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page 39
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
uniquement l'école coranique. Cette prédominance
des hommes à tous les niveaux d'instruction est liée au fait que
83% des EI sont détenues par des hommes (effet de taille) alors que les
femmes ne sont propriétaires que de 17% du total des EI
interrogées.
I.1.3) Secteur d'activités
La majorité des unités interrogées
(45,6%) évoluent dans le secteur du commerce et de la réparation
qui est de loin devant les industries manufacturières (8,1%) et le
secteur de la construction (8,1%). Il s'en suit le secteur des activités
spécialisées, scientifiques et techniques (6,6%). La part des
autres secteurs (activités financières, restauration, agriculture
etc....) varie entre 0,2% et 5% du total des unités
enquêtées (cf. graphique 6). Cette prédominance des
activités de commerce et de réparation chez les PME pourrait
être expliquée par le fait que ces secteurs sont plus faciles
à pénétrer que les autres mais aussi la demande qui y
émane est très élevée.
Graphique 6: répartition des unités
enquêtées par secteur d'activités
45,0%
40,0%
35,0%
25,0%
20,0%
50,0%
30,0%
15,0%
10,0% 5,0% 6,6%4,4%1
0,0%
5,0%
2,4% 3,2%
,6% 2,7%
45,6%
8,1%
5,2%
8,1%
2,6% 2,6% 0,2% 0,2% 1,6%
Sources : nos calculs à partir des données de
l'ENPME (2013)
I.1.4) Nombre d'années d'activité des PME
Le nombre d'années d'activité de la PME est obtenu
en faisant la différence entre l'année d'observation (2012) et
l'année de démarrage effective de ses activités.
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
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Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
Les PME de la région sont relativement jeunes. En effet
le nombre d'années d'activité médian est 5,5 ans (contre 7
ans au niveau national), autrement dit la moitié des PME ont moins de
six ans d'activité. Le nombre moyen d'années d'activité
est inférieur à 8 ans (7,8 ans contre 9,38 ans au niveau
national), la PME la plus ancienne a fait 47 ans d'activité et la plus
jeune n'a pas fait plus d'une année d'activité.
Graphique 7: nombre d'années
d'exploitation des PME par tranches d'âge quinquennales
50%
20%
13%
9%
3%
4%
Sources : nos calculs à partir des données de
l'ENPME (2013)
L'analyse du graphique 7 révèle que la
moitié des PME ont effectué moins de cinq (5) années
d'activité. Les PME qui ont effectué entre 5 et 9 ans
d'activité représentent 20% de la population
enquêtées et celles ayant capitalisé plus de 25 ans
d'activité sont les moins nombreux (4%). Il s'avère ainsi que 70%
des unités interrogées ont fait moins de dix (10) années
d'activité. Ceci démontre une forte création de PME dans
la région de 2002 à 2012 qui résultent des efforts fournis
par l'Etat dans sa politique de facilitation de création et de la
formalisation des entreprises à travers l'installation d'un guichet
unique. Les PME dont le nombre d'années d'exploitation est
inférieur à 5 ans sont composées en majorité d'EI
(68,4%), de SARL (15,6%), de GIE (6,5%) et de SUARL (6,2%). Il a
été constaté que près de sept (7) EI
enquêtées sur dix (10) ont moins de 10 ans d'activité. De
même que pour les SARL (69,4%). Ce pourcentage est de 88,5% chez les
SUARL et 69,8% chez les GIE. Concernant les SA, les 38,5% ont moins de 10 ans
d'activité et
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page 41
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
plus de la moitié (53,8%) ont fait plus 14 ans
d'exploitation. Donc en terme d'expérience les SA viennent en
tête.
La décroissance du nombre de PME au fur et à
mesure que le nombre d'années d'activité augmente peut être
imputable au fort taux de mortalité remarqué chez ces types
d'entreprises, lié surtout à leur vulnérabilité
face aux chocs mais aussi à une méconnaissance du cadre
réglementaire et législatif, des structures d'appui mais aussi
des difficultés d'accéder au financement.
I.1.5) Taille des PME
La taille moyenne des PME de la région de Thiès
est environ huit (8) employés par entreprise. La moitié des PME
emploient moins de quatre (4) personnes pour faire fonctionner leurs
activités. Il faut signaler que l'on observe la même situation au
niveau national avec une taille médiane de trois (3) employés par
PME et une moyenne de 8. L'entreprise qui a la plus petite taille emploie une
personne alors que celle ayant la plus grande taille fait travailler 189
personnes.
Graphique 8: Répartition des effectifs des
PME
83,3%
10,0%
1,9%
1,9% 0,5% 2,3%
Sources : nos calculs à partir des données de
l'ENPME (2013)
L'examen du graphique 8 met en évidence que la
majorité des PME évoluant dans la région de Thiès
sont de petite taille. En effet, un peu plus de huit (8) unités sur dix
(10) emploient moins de 11 personnes pour faire fonctionner leurs
activités. Celles qui ont des effectifs supérieurs à 20
employés ne sont pas nombreuses. Il s'avère que, neuf (9) PME sur
dix (93,5%) ont moins de 21
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
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Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
employés et le reste (6,7%) ont un nombre
d'employé compris entre 21 et 250. Les PME avec moins de 11
employés sont essentiellement des entreprises individuelles (68%) puis
viennent les SARL (15%), les GIE (6,8%), les SUARL (6,8%) et les SA (2,1%). Par
ailleurs, les PME qui emploient plus de dix (10) personnes sont
constituées en majorité d'EI (67,3%) et de SARL (18,9%), ceci
peut être lié à la forte présence d'EI et de SARL
dans la région. Un croisement avec le secteur d'activités montre
que les PME de petite taille (moins de 11 employés) évoluent
beaucoup plus dans le secteur du commerce et réparation (48%).
I.1.6) Localisation
L'examen de la répartition spatiale des PME dans les
trois départements de la région de Thiès met en
évidence une disparité nette. En effet, 41,8% des unités
enquêtées se situent dans le département de Mbour, la
moitié dans celui de Thiès et le reste (8,2%) dans celui de
Tivaouane. En faisant un cumul on remarque Mbour et Thiès regroupent
91,8% des PME interrogées. Cette situation est liée au fait que
ces deux départements sont les pôles d'attraction de la
région du fait de la présence de nombreux services,
d'infrastructures et une forte concentration de la population d'où la
présence d'une forte demande et de nombreux marchés
dynamiques.
Graphique 9: Répartition des unités
enquêtées suivant les départements
Tivaouane
8%
Mbour
42%
Thiès
50%
Sources : nos calculs à partir des données de
l'ENPME (2013)
Suivant la zone, on observe que 86,6% des PME de la
région sont localisées en milieu urbain et 13,4% se sont
installées en zone rurale. Au niveau national, la zone urbaine absorbe
95,6% des PME et celle rurale concentre 4,4%.
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page 43
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
I.1.7) Les conditions de travail
Par condition de travail, on entend le type de local que la PME
utilise et son accès aux Tics.
I.1.7.1) Type de local
Il ressort de l'analyse du graphique 10 que près d'une (1)
PME enquêtée sur quatre (4) exerce son
activité principale dans un grand magasin (24,2%) et
18% le font dans un atelier ou une boutique. Alors que dans la région de
Dakar, 28,9% des PME effectuent leurs activités principales dans des
bureaux et 21,3% le font dans des ateliers ou boutiques. Ceci peut s'expliquer
par le fait que la majorité des PME de la région de Thiès
(45,6%) évolue dans le secteur du commerce et de la réparation
alors que celles de Dakar évoluent beaucoup plus à la fois dans
le commerce et réparation mais aussi dans les services qui
nécessitent souvent des bureaux pour exercer une activité.
Graphique 10: Répartition des PME suivant le
type de local utilisé pour l'activité principale
18,0%
1,8% 0,8%
14,9%
9,8%
24,2%
17,7%
12,8%
Sources : nos calculs à partir des données de
l'ENPME (2013)
Les unités qui travaillent dans une usine située
dans une zone industrielle sont évaluées à 1,8%. Ce
pourcentage est de 2,8% au niveau de la région de Dakar. Les PME qui
exercent leurs activités dans une usine qui est hors d'une zone ou
pôle industriel ne représentent que 0,8% (contre 1,86% à
Dakar). Ce faible pourcentage de PME utilisant une usine peut s'expliquer par
le fait que le coût requis pour l'installation de telles infrastructures
est souvent élevé mais aussi par
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page 44
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
un accès difficile au foncier. D'ailleurs, seulement
27,9% des PME exercent leurs activités dans un local qui est la
propriété de l'entreprise et plus de la moitié (56,1%) ont
loué. La situation au niveau national est un peu différente dans
la mesure où les PME étant propriétaire de leur local et
celles ayant loué représentent respectivement 16,5% et 68,1%. Par
ailleurs, il faut signaler que 13,5% des entreprises enquêtées ont
reconnu avoir beaucoup de difficultés pour disposer d'un local
adapté à l'exercice de leurs activités.
I.1.7.2) L'accès aux TICs
Il s'agit dans cette partie de voir la situation des PME en
termes de possession d'ordinateurs, d'un site Web, d'accès à
l'internet mais aussi le recours à des achats ou ventes en lignes.
L'enquête a révélé que 29,9% des
PME ne disposent d'aucun ordinateur (contre 27,8% au niveau national), 29,7%
ont un ordinateur au sein de leur unité et 19,4% en ont deux. Il a
été constaté que 79% des PME de la région disposent
de moins de 3 ordinateurs dans le cadre de leurs activités. Cette
situation peut être imputable au fait que 69,8% des PME sont des
entreprises individuelles qui n'ont pas souvent trop d'employés mais
aussi dont le fonctionnement de leurs activités ne nécessite pas
beaucoup un support technique très développé. La situation
de la région n'est pas très loin de celle du niveau national
où 68,3% des PME disposent de moins de 3 ordinateurs.
Concernant l'accès à l'internet, 61,9% des PME
de la région en bénéficient. Ce qui reste relativement
faible, vu le développement des Tics ces dernières années
qui ont réussi à couvrir pratiquement tous les secteurs et dont
l'accès devient de plus en plus facile. Ceci peut être lié
à un manque de formation des promoteurs. En effet, 12% des unités
interrogées ont affirmé avoir beaucoup de difficultés pour
accéder aux TICs. Parmi ces PME qui disposent d'une connexion internet
seulement 20% font des achats et des ventes en lignes et sont
constituées en majorité d'entreprises individuelles (51,3%), de
SARL (27,6%), de SUARL (8%) et de SA (5,3%). Ceci pourrait être
expliqué par le fait que seulement un peu plus du quart des PME (27,4%)
dispose d'un site internet (contre 24,9% au niveau national).
I.1.8) La tenue d'une comptabilité
Près de sept (7) unités interrogés sur
dix (10) dans la région de Thiès, soit 68%, tiennent une
comptabilité. Celles qui tiennent un système de
comptabilité normal sont majoritaires (53%), contre 52,8% au niveau
national. Les PME qui utilisent un système allégé
représentent 25%
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page 45
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
(contre 29,8% au niveau national). La région de
Thiès dépasse largement le niveau national en termes
d'unités qui utilisent un système minimal de trésorerie
(16% contre 8,8%). Les unités qui travaillent avec un système non
normalisé ne sont pas nombreux (4%).
Graphique 11: Répartition PME suivant le
système de comptabilité utilisé
Sources : nos calculs à partir des données de
l'ENPME (2013)
La comptabilité de ces PME est gérée soit
par un comptable interne à la société (40,7%), soit par un
cabinet comptable ou professionnel inscrit à l'ordre national des
experts comptables agréés du Sénégal (35,9%). Les
PME qui font recours aux services du Centre de Gestion Agrée (CGA) ou
à un comptable privé non membre de l'ONECA font respectivement
0,7% et 13,7%.
I.2) SITUATION ECONOMIQUE DES PME
Dans cette partie, il s'agira d'analyser l'évolution du CA
des PME entre 2010 et 2012 ainsi que
celle des investissements. Un focus sera fait aussi sur les
exportations.
I.2.1) Le chiffre d'affaires (CA)
Le CA, en 2012, de l'ensemble des PME enquêtées
au niveau de la région de Thiès (619 unités)
s'élève à 59.822.196.820 francs CFA, représentant
ainsi 5,4% du CA des 7.288 unités enquêtées niveau national
(1.114,3 milliards de francs CFA). Le CA médian est évalué
à 15.259.200 francs CFA (contre 19.820.878 franc CFA). Autrement dit
plus de la moitié des PME sous analyse ont un CA qui est
inférieur à ce montant. Le CA moyen au niveau national
(152.901.423,5 francs CFA) est largement supérieur à celui
enregistré au niveau de la région de Thiès (96.643.290,5
franc CFA). Le CA le plus élevé enregistré au niveau de la
région s'élève à 3,36 milliards (contre
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page 46
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
5 milliards au niveau national). La PME ayant la plus faible
CA en 2012 a enregistré 500.000 francs CFA.
Un peu plus du tiers des PME interrogées (34%) ont
réalisé, en 2012, un CA qui ne dépasse 10 millions de
francs CFA (cf. graphique 12). Un peu plus du quart des unités
interrogées (25,7%) ont fait un CA compris entre 10 et 24 millions de
francs CFA. Les PME ayant réalisées un CA compris entre 25 et 49
millions et celles dont le CA est compris entre 50 et moins de 100 millions
représentent respectivement 11,8% et 13,8% du total des entreprises
interrogés dans la région. Celles ayant obtenu un CA
supérieur ou égale à 100 millions mais inférieur
à 1 milliards représentent 12,8% de l'effectif. Moins de 2% des
PME enquêtées ont un CA compris entre 1 et 3,5 milliards. Ils
s'avèrent ainsi que prés de 60% des PME n'ont pas
réalisé un CA qui dépasse 25 millions de francs CFA. Ceci
pourrait être expliqué par le fait que la majorité des PME
rencontrées dans la région sont de petite taille (dans la
majorité des cas des ET) et occupent des parts de marché qui ne
sont pas très élevées du fait de la nature des produits
qu'elles offrent et du manque d'un bon plan marketing. Elles sont
confrontées à des besoins en matière d'équipements
technologiques mais aussi à un manque de maitrise du tissu
économique lié surtout à un manque d'expérience.
A cela s'ajoute le fait que certaines d'entre elles sont
souvent confrontées à beaucoup de difficultés pour
s'approvisionner en matières premières (13%), écouler la
production à cause du manque de clientèle (18,2%) et pour
s'approvisionner en énergie (24,4%). Le manque de
compétitivité pourrait expliquer le fait que le CA des PME est
souvent faible. En effet, un peu plus du quart des unités
enquêtées, soit 25,4%, écoulent avec beaucoup de
difficultés leur production à cause du nombre élevé
de concurrents.
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page 47
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
Graphique 12: regroupement du CA des PME selon le
montant
Sources : nos calculs à partir des données de
l'ENPME (2013)
Une analyse de la répartition du CA suivant le
régime juridique (Cf. graphique 13) met en évidence que les
entreprises individuelles (ET) malgré qu'elles représentent 69,8%
des PME interrogées, absorbent seulement 24,6% du CA
réalisé par les entreprises enquêtées en 2012. Les
personnes morales dont l'effectif représente 30,2% des PME
enquêtées réalisent 73,6% du CA en 2012, supporté en
majorité par les SARL (45,7%). Les Sociétés Anonymes
malgré leur faible présence dans la région (6,6% du total
des personnes morales) assurent 11,3% du CA total.
Graphique 13: Répartition du CA suivant le
régime juridique des PME
Sources : nos calculs à partir des données de
l'ENPME (2013)
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page 48
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
Ainsi on remarque que malgré leur
supériorité numérique, les ET ne réalisent
même pas le quart du CA total des PME de la région. Ceci pourrait
être expliqué par le fait que ces types d'entreprises sont souvent
de petite taille, n'ont pas accès à une certaine demande à
cause de la qualité des produits qu'elles offrent mais aussi ont souvent
un problème de logistiques et d'équipements qui peuvent les
rendre moins compétitives face aux autres types d'entreprises. A
l'opposé, les personnes morales, malgré leur petit nombre,
assurent l'essentiel du CA. Ceci peut être imputable au fait que ce sont
des PME qui sont beaucoup plus dotées en ressources (humaines,
matérielles et financières), ont des parts de marché
relativement élevées et ont plus accès aux marchés
publics et au financement que les ET.
La répartition du CA par secteur d'activités met
en évidence les secteurs porteurs de la région dans le domaine
des PME. L'analyse du tableau 4 permet de noter que les unités qui
évoluent dans le transport et entreposage produisent 38,6% du CA. Elles
sont suivies par celles évoluant dans l'immobilier (17,2% du CA) et
celles qui font dans l'industrie manufacturière (12,9%). Les PME qui
évoluent dans les secteurs du commerce et de la réparation,
malgré leur importance numérique (45,6% des PME de la
région) concentrent seulement 8,8% du CA total. Ainsi, on remarque que
les PME qui évoluent dans les secteurs de la production (industries
manufacturières), des services (transport et entreposage, location
immobilière) et du commerce ont réalisé des CA plus
élevés que celles évoluant dans les autres secteurs.
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
Tableau 4: Répartition du CA selon le secteur
d'activités
Secteurs d'activité
|
Pourcentage dans le CA
|
Activités d'hébergement et de
restauration
|
0,1%
|
Activités de soutien et de bureau
|
0,0%
|
Activités financières et
d'assurance
|
0,1%
|
Activités pour la santé humaine et action
sociale
|
0,1%
|
Activités spécialisées,
scientifiques et techniques
|
0,3%
|
Agriculture, sylviculture, pêche
|
0,1%
|
Autres activités de services
|
0,2%
|
Commerce ; réparation de
véhicules automobiles et motocycles
|
8,8%
|
Construction
|
4,8%
|
Enseignement
|
4,2%
|
Industries manufacturières
|
12,9%
|
Information et communication
|
9,2%
|
Location immobilières
|
17,2%
|
Production et distribution d'eau, assainissement et
traitement des déchets et dépollution
|
1,6%
|
Production et distribution d'électricité,
de vapeur, de gaz et air conditionne
|
1,8%
|
Transports et entreposage
|
38,6%
|
Total
|
100,0%
|
Sources : nos calculs à partir des données de
l'ENPME (2013)
L'analyse du graphique 14 permet de mettre en exergue une
corrélation entre le niveau d'instruction et le CA. En effet, les
entreprises individuelles dont le propriétaire a un niveau
universitaire, assurent plus de la moitié du CA total de ces types
d'entreprises (54,4%). Ceci vient réconforter l'idée selon
laquelle l'entreprise individuelle dirigée par une personne ayant un
niveau d'instruction élevé enregistre des résultats plus
importants que les autres ET. On remarque que les ET dont le
propriétaire n'est pas instruit représentent seulement 1,4% du CA
total des ET.
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page 49
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page 50
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
Graphique 14: Répartition du CA des entreprises
individuelles suivant le niveau d'instruction du
propriétaire
Sources : nos calculs à partir des données de
l'ENPME (2013)
L'enquête a permis aussi d'obtenir des informations sur
les PME dont le CA a successivement augmenté entre les années
d'exercice 2010-2011 et 2011- 2012. Ainsi, moins de deux (2) unités
enquêtées sur (10), soit 17,5%, ont affirmé que leur CA a
augmenté successivement entre 2010 et 2012 contre 82,5% ayant connu soit
une baisse, soit une stabilité de leur CA durant cette période.
Suivant le régime juridique, on note que 18,4% des ET
enquêtées ont réussi à maintenir en hausse leur CA
sur deux années successives. Ce pourcentage est plus important chez les
SUARL (34,6%) et SARL (28,8%) et les SA (22,2%). Par contre il y a une faible
proportion de GTE qui a réussi à maintenir leur CA en hausse sur
cette période (13,9%). Un croisement avec le niveau d'instruction du
propriétaire permet d'observer que parmi les ET ayant maintenu en hausse
leur CA entre 2010 et 2012, plus de la moitié (56%) ont un dirigeant qui
a un niveau universitaire et 28% ont atteint le niveau secondaire. Ceci nous
laisse toujours à croire qu'un niveau d'instruction élevé
pourrait être un facteur d'atout pour les dirigeants de PME dans la
mesure où ça peut augmenter la capacité à manager
et choisir des orientations stratégiques adéquates pour la PME.
Par ailleurs, si on se réfère au nombre d'années
d'exploitation, on remarque que 16,3% des PME qui moins de 5 ans
d'expérience on maintenu en hausse leur CA entre 2010 et 2012. Ce
pourcentage est de 28,4% chez les unités ayant fait entre 5 et 9 ans
d`activités et 19,7% chez celles ayant une expérience comprise
entre 10 et 14 ans. La proportion la plus élevée se trouve chez
les entreprises ayant capitalisé plus de 15 ans d'expérience
(30,8%). Cette situation pourrait être expliquée par le fait que
les PME les plus expérimentées maitrisent beaucoup plus le
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page 51
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
fonctionnement du marché et sont plus à l'aise
dans la gestion de leurs activités et par conséquent sont plus
aptes à faire des résultats que les plus jeunes. De surcroit, il
faut signaler que l'accès au TICs aussi semble être un facteur
d'atout pour les PME. En effet, 74,3% des entreprises ayant réussi
à faire croitre leur CA sur deux années successives utilisent les
Technologies de l'Information et de Communication comme support technique.
I.2.2) L'investissement
Le montant investi par l'ensemble des unités
enquêtées (619) dans la région de Thiès en 2012
s'élève à 9.189.120.297 francs CFA, soit 10,6% du total
des investissements effectués par les 7.288 PME interrogées sur
l'étendue du territoire national (87 milliard de francs CFA). Le montant
moyen investi est évalué à 14.965.994 francs CFA. La
moitié des PME interrogées n'a pas investi plus d'un million de
francs CFA (867.163 FCFA). Le montant investi le plus élevé en
2012 se chiffre à 1.220.092.914 francs CFA. Il convient de signaler que
26,9% des PME interrogées ont déclaré n'avoir investi
aucun franc en 2012.
L'analyse de la tranche des montants investis (cf. graphique
15) révèle qu'un peu plus de la moitié des unités
(51,3%) ont consacré moins d'un million de franc CFA à
l'investissement en 2012. S'en suivent celles ayant investi un montant compris
entre 5 millions et 10 millions (28% des PME). Les PME ayant investi plus de 10
millions de francs CFA représentent seulement 13,8% des unités
sous analyse. Il s'avère donc ainsi que 86,1% des entreprises
interrogées ont investi des montants qui n'excédent pas 11
millions de francs CFA. Ce résultat montre une faiblesse des ressources
allouées à l'investissement, ce qui peut avoir un impact
négatif sur la compétitivité de ces entreprises. Cette
faiblesse des investissements peut être liée aux
prélèvements obligatoires jugés très
élevés. En effet, plus de la moitié des PME, soit 55,7%,
trouvent que les taxes et impôts prélevés sont trop
élevés.
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page 52
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
Graphique 15: Répartition des PME selon la tranche
de montant investi en 2012
Sources : nos calculs à partir des données de
l'ENPME (2013)
La répartition, suivant le régime juridique, du
montant total investi dans la région en 2012 par les 619 unités
enquêtées permet de faire ressortir des disparités
énormes. Elle épouse quasiment celle du CA. En effet, on note un
contraste entre la supériorité numérique des entreprises
individuelles (69,8% des PME) et leur part dans le total des investissements
(35,9%). Les personnes morales assurent le reste (64,1%). Les SARL qui sont les
plus nombreuses parmi les personnes morales (49,5%) totalisent 45,2% du total
des investissements. Les SAU les SA, malgré leur faible présence
dans le secteur des PME (respectivement 0,5% ; 6,6% des personnes morales)
assurent respectivement 5,4% et 5% du montant total investi. On note la
présence de beaucoup d'ET et de GTE parmi les PME ayant investi de
faibles montants (moins d'un million). En effet, plus de la moitié des
ET (52,7%) et des GTE (64,3%) ont consacré moins d'un million de francs
CFA à leurs investissements en 2012. On remarque aussi que les montants
les plus élevés (plus de 10 millions) sont investis par les SA et
dans une moindres mesures par les SARL.
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page 53
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
Graphique 16: Répartition du montant total investi
selon le régime juridique
Sources : nos calculs à partir des données de
l'ENPME (2013)
De surcroit, il a été constaté que les
secteurs dans lesquels les PME ont réalisé les CA les plus
élevés sont les mêmes où les montants investis sont
les plus importants. Il s'agit notamment des secteurs de l'industrie
manufacturière avec 23,1% du total des investissements, du commerce et
réparation (21,6%), des transports et entreposage (18,9%) et de la
location immobilière (11,1%). Ainsi les PME évoluant dans les
secteurs de la production et des services sont celles qui portent plus
l'investissement de ces catégories d'entreprises dans la région
de Thiès.
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page 54
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
Tableau 5: Répartition du montant total investi
selon les secteurs d'activités
Secteurs d'activités
|
Montant investi
(millions de francs CFA)
|
Pourcentage dans le total des investissements
|
Activités d'hébergement et de
restauration
|
130,5
|
1,4%
|
Activités de soutien et de bureau
|
5,6
|
0,1%
|
Activités financières et
d'assurance
|
32,0
|
0,3%
|
Activités pour la santé humaine et action
sociale
|
49,8
|
0,5%
|
Activités spécialisées,
scientifiques et techniques
|
60,2
|
0,7%
|
Agriculture, sylviculture, pêche
|
8,4
|
0,1%
|
Autres activités de services
|
105,2
|
1,1%
|
Commerce ; réparation de
véhicules automobiles et motocycles
|
1982,8
|
21,6%
|
Construction
|
271,5
|
3,0%
|
Enseignement
|
740,8
|
8,1%
|
Industries manufacturières
|
2123,8
|
23,1%
|
Information et communication
|
493,2
|
5,4%
|
Location immobilière
|
1023,8
|
11,1%
|
Production et distribution d'eau, assainissement et
traitement des déchets et dépollution
|
377,0
|
4,1%
|
Production et distribution d'électricité,
de vapeur, de gaz et air conditionne
|
50,0
|
0,5%
|
Transports et entreposage
|
1734,5
|
18,9%
|
Total
|
9189,1
|
100,0%
|
Sources : nos calculs à partir des données de
l'ENPME (2013)
Les entreprises individuelles qui ont investi plus en 2012
sont celles dont le propriétaire a un niveau d'instruction
élevé. En effet, 70,2% des investissements de ces types de PME
sont assurés par celles dont le propriétaire a un niveau
d'étude universitaire. S'en suivent celles dont le propriétaire a
fait l'école coranique (16,2% des investissements) et celles dont le
propriétaire s'est limité au niveau secondaire (10,8%). Les
dirigeants d'entreprises individuelles qui n'ont pas dépassé
l'enseignement élémentaire et ceux n'ayant aucun niveau
d'instruction concentrent les plus petites parts des investissements desdites
entreprises (respectivement 2,2% et 0,6%). Cette situation pourrait être
expliquée par le fait que le niveau d'instruction est aussi un atout
pour les propriétaires d'EI dans la mesure où il peut leur
permettre d'augmenter leurs capacités dans la gestion financière
et les choix d'investissement à faire pour dérouler leurs
activités.
Concernant l'évolution des investissements, seulement
14% des unités interrogées ont réussi à maintenir
en hausse les montants investis successivement entre 2010-2011 et 2011-2012
contre 86% dont les investissements sont restés stables ou en baisse sur
cette période (cf. graphique 17).
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page 55
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
Graphique 17: Evolution des investissements sur deux
années successives (20102012)
Sources : nos calculs à partir des données de
l'ENPME (2013)
Une analyse de l'évolution des investissements suivant
le régime juridique permet de faire ressortir que 12,3% des ET
enquêtées affirment avoir maintenu en hausse les montants investis
sur deux années d'exercices successives (de 2010 à 2012). Ce
pourcentage est plus élevé chez les GTE (22%) les SUARL (20%),
les SA (16,7%) et SARL (14,1%). On remarque que le pourcentage des PME ayant
maintenu en hausse leurs investissements entre 2010 et 2012 est plus
élevé chez les GTE, ceci peut être lié au fait que
ces types de PME ont investi les montants les plus faibles dans la
région. Et comme nous le savons, il est plus facile de maintenir en
hausse un montant faible que de le faire pour un montant élevé.
Suivant le niveau d'instruction, on observe que parmi les propriétaires
d'EI interrogées ayant fait les études universitaires, 15,5% on
réussi à faire croitre les montants investis sur deux
années d'exercices successives contre 11,3% chez ceux ayant le niveau
secondaire et 11,9% chez ceux ayant fait uniquement l'école coranique.
Ce pourcentage est quasi nul chez les dirigeants de niveau
élémentaire et chez les non-instruits. La aussi, on remarque les
dirigeants les plus instruits ont fait plus de performances que les autres.
Un croisement entre l'évolution des investissements et
le secteur d'activités permet de mettre en évidence que parmi les
PME interrogées et qui évoluent dans l'industrie
manufacturière 34% ont maintenu en hausse les montants investis entre
2010 et 2012 (cf. tableau 6).
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page 56
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
Tableau 6: évolution des investissements selon le
secteur d'activités
Secteurs d'activités
|
Pourcentage de PME ayant réussi à
maintenir en hausse les investissements entre 2010 et 2012
|
Activités d'hébergement Et De
Restauration
|
10,0%
|
Activités de soutien et de bureau
|
10,0%
|
Activités Financières Et
d'assurance
|
11,8%
|
Activités pour la santé humaine et action
sociale
|
7,4%
|
Activités spécialisées,
scientifiques et techniques
|
12,5%
|
Agriculture, sylviculture, pêche
|
0,0%
|
Autres activités de services
|
15,8%
|
Commerce ; réparation de
véhicules automobiles et motocycles
|
12,4%
|
Construction
|
10,0%
|
Enseignement
|
20,0%
|
Industries manufacturières
|
34,0%
|
Information et communication
|
6,3%
|
Location immobilières
|
25,0%
|
Production Et Distribution d'électricité,
De Vapeur, De Gaz Et Air Conditionne
|
0,0%
|
Transports et entreposage
|
22,2%
|
Total
|
14,1%
|
Sources : nos calculs à partir des données de
l'ENPME (2013)
Le quart des PME évoluant dans la location
immobilière (25%) ont fait croitre leurs investissements entre 2010 et
2012, 22% de celles oeuvrant dans le domaine du transport et entreposage et 20%
de celles évoluant dans l'enseignement l'ont également
réussi. Dans les secteurs du commerce & réparation, des
autres services et des activités spécialisées ce
pourcentage est respectivement 12,4%, 15,8% et 12,5%. La également on
remarque les PME évoluant dans les secteurs de production (industrie
manufacturière) et des services (location immobilière, transport
et entreposage) sont celles qui ont plus réussi à faire croitre
leurs investissements sur deux années d'exercices successives.
Une analyse de l'évolution des investissements suivant
le nombre d'années d'exercices révèle que les PME les plus
expérimentées sont celles qui ont réussi le plus à
maintenir en hausse leurs investissements (cf. Tableau 7). En effet, 20% des
PME ayant fait 25 ans d'exercices ou plus ont réussi à faire
croitre leurs investissements successivement en 2010-2011 et 2011-2012.
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page 57
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
Tableau 7: Evolution des investissements
selon le nombre d'années d'exploitation
Nombre d'années d'exploitation
|
Pourcentage de PME ayant réussi à maintenir
en hausse les investissements entre 2010 et 2012
|
Inférieur à 5 ans
|
14,4%
|
de 5 à 9 ans
|
10,7%
|
de 10 à 14 ans
|
14,6%
|
de 15 à 19 ans
|
17,2%
|
de 20 à 24 ans
|
15,0%
|
25 ans et plus
|
20,0%
|
Total
|
14,1%
|
Sources : nos calculs à partir des
données de l'ENPME (2013)
I.2.3) Les exportations
Le pourcentage des PME enquêtées dans la
région de Thiès qui exportent leurs produits est très
faible (3,2% contre 5,3% au niveau national). D'une part, ceci peut être
imputable au fait que ces types d'entreprises sont moins compétitifs que
les autres et par conséquent, leur intégration au système
commercial multilatéral reste limitée. Et d'autre part, cela
pourrait s'expliquer par le fait que la majorité des PME évoluent
dans le secteur du commerce et réparation ou l'essentiel des produits et
services vendus sont importés d'autres pays comme la chine, les Etats
Unis la France, et sont destinés à la consommation finale. De
surcroit, seulement 20,3% des unités enquêtés n'ont pas de
difficultés pour exporter leurs productions. Trois (3) PME qui exportent
sur quatre(4), soit 75%, ont comme forme juridique « personnes morales
» contre 25% de personnes physiques (entreprises individuelles). Suivant
le secteur d'activités (cf. graphique 18), il faut noter que les PME qui
exportent évoluent beaucoup plus dans les secteurs du commerce et
réparation (20% des unités) et du transport et entreposage (20%).
Viennent après celles évoluant dans l'industrie
manufacturière (15%), la construction (10%) et les activités
spécialisées (10%). Les unités exportatrices qui
évoluent dans la location immobilière (5%), l'information et la
communication (5%) et celles évoluant dans les autres secteurs
d'activité hormis ceux précités occupent les plus petites
proportions.
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page 58
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
Graphique 18: Répartition des unités
exportatrices selon secteur d'activités
Information et communication
5%
Construction
10%
Location
immobiliére
5%
Activités spécialisées
10%
Autres activités
15%
Commerce et réparation
20%
Industries
manufacturiéres
15%
Transport et entreposage
20%
Sources : nos calculs à partir des données de
l'ENPME (2013)
Si on essaie de mettre en relation la pratique d'exportation
et le niveau d'instruction, on observe que seuls les propriétaires
d'entreprises individuelles ayant subi l'enseignement formel dirigent des
unités exportatrices. On retrouve plus d'unités exportatrices
chez les plus instruits (niveau universitaire), soit 50%. S'en suivent ceux
ayant le niveau secondaire (33,3%) et le niveau élémentaire
(16,7%). Un niveau d'instruction élevé pourrait être un
facteur d'atout pour l'intégration du système commercial
multilatéral.
Graphique 19: Répartition des unités
exportatrices selon le niveau d'instruction
Sources : nos calculs à partir des données de
l'ENPME (2013)
L'utilisation des technologies de l'information et de la
communication facilite aussi les échanges entre les PME et le
marché extérieur. D'ailleurs, 90% des unités exportatrices
de la région de
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page 59
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
Thiès ont accès à l'internet qui est
devenu un moyen incontournable dans les échanges entre producteurs,
fournisseurs et clients.
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page 60
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
CHAPITRE II : ANALYSE DE L'ACCES DES PME A LA COMMANDE
PUBLIQUE
Dans cette partie, il s'agira d'analyser l'accès des
PME à la commande publique, le niveau de connaissance et d'utilisation
des structures d'appui et d'encadrement mais aussi la pratique de la
sous-traitance. A cet effet nous avons émis comme hypothèse que
la connaissance des structures d'appui est un facteur d'atout pour les PME
désirant accéder à la commande publique. Etant
donné que les dispositifs d'aide ont pour rôle d'encadrer et de
promouvoir le développement des PME en vue d'améliorer leurs
performances économiques et financières donc leur connaissance ne
peut être qu'un avantage pour ces types d'entreprises. Les PME qui
connaissent ces structures peuvent les solliciter pour des renforcements de
capacités, d'organisations professionnelles, de sessions de formation,
d'information et de conseils en matière de passation de marchés
publics. Et par conséquent cela peut les permettre de bien connaitre les
procédures à suivre pour répondre aux appels d'offres afin
de pouvoir postuler et gagner des marchés publics ou recourir à
la sous-traitance.
D'après la Direction des PME, la commande publique du
Sénégal avoisine en moyenne les 800 milliards par an. La part des
marchés publics octroyés aux PME se situait à un taux de
20% en 2008. Raison pour laquelle, l'Etat du Sénégal a entrepris
depuis quelques années des mesures de politiques économiques en
faveur des PME. Il s'agit surtout des mesures réglementaires et
législatives pour améliorer le niveau de participation des
entreprises aux différents appels à concurrence concernant les
marchés publics.
Par ailleurs, il faut signaler aussi que ces marchés
publics peuvent constituer un instrument qui contribue à l'efficience de
la gestion budgétaire dans la mesure ou ils garantissent le meilleur
rapport qualité prix, notamment à travers l'encadrement des prix,
l'établissement d'outils de référence et les dispositions
de contrôle a priori et a posteriori de ces outils. De surcroit, La
satisfaction des bailleurs de fonds est conditionnée par l'utilisation
effective des ressources allouées au bénéfice du
destinataire final. Cette exigence de résultat nécessite la
transparence, l'information régulière des acteurs, l'ouverture de
la commande publique à tous et une meilleure définition des
normes techniques et des délais entre autres. Dans ces conditions,
l'accès des PME aux marchés publics peut constituer un atout
important pour non seulement garantir une bonne utilisation des crédits
budgétaires alloués sous forme de dons ou de prêts, mais
aussi et surtout,
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page 61
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
renforcer la dynamique de l'économie. L'ouverture des
marchés permet aux PME de s'adapter à des exigences de
compétitivité et d'avoir plus de partenaires pour pouvoir faire
de la sous-traitance. Dès lors, l'économie devient plus dynamique
et plus réactive face à la concurrence extérieure. De
surcroit, les marchés publics revêtent un aspect social important,
à travers la redistribution des richesses nationales à partir des
revenus issus des travaux, des prestations de services confiés au
secteur privé. Par les mécanismes de promotion des PME, les
marchés publics favorisent la création d'emplois. Ils favorisent
l'innovation, la recherche et le développement au sein des PME. Ils
peuvent aussi être un instrument de transformation d'une partie du
secteur informel dans la mesure où dans les dossiers de candidatures on
exige un NINEA aux unités désirant postuler à un appel
d'offres.
II.1) CONNAISSANCE ET RECOURS AUX DISPOSITIFS D'AIDE
Les dispositifs d'aide aux PME sont composés
principalement des Programmes mis en place par l'Etat du Sénégal
pour mettre à niveau les entreprises sénégalaises par
rapport à la concurrence étrangère, les services offerts
par l'Agence pour le Développement et l'Encadrement des PME (ADEPME),
les services des Chambres de Commerce, du programme PACC-PME qui relève
de la coopération sénégalo-allemande et des services
offerts par l'Institut de Technologie Alimentaire (ITA).
L'enquête a permis de déterminer le niveau de
connaissance que les PME de la région ont vis-à-vis des
principaux dispositifs mis en place. Ainsi parmi les unités
interrogées au niveau de la région, seulement 9,4% connaissent le
Programme de mise à niveau des entreprises (cf. tableau 8), soit 3
points de pourcentage de moins qu'au niveau national (12,6%). On note
également un faible niveau de connaissance du Programme PACC-PME (4%) et
des services offerts par l'ITA (8,2%) contre respectivement 4,9% et 13,7% en
moyenne au niveau national. Prés d'une (1) PME enquêtée sur
cinq (5), soit 20,4% ont connaissance des services offerts au niveau de
l'ADEPME et prés du tiers connait les services proposés par les
Chambres de Commerce. Ces pourcentages sont légèrement plus
élevés au niveau national (respectivement 25,5% et 37,1%).
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
Tableau 8 : niveau de connaissance des PME par rapport
aux dispositifs d'aide
Libellé
|
Connaissance des dispositifs
|
Total
|
Oui
|
Non
|
Programme de mise à niveau des
entreprises
|
9,4%
|
90,6%
|
100%
|
Services de l'ADEPME
|
20,4%
|
79,6%
|
100%
|
Services des Chambres de Commerce
|
32,0%
|
68,0%
|
100%
|
Programme PACC-PME
|
4,0%
|
96,0%
|
100%
|
Services de l'ITA
|
8,2%
|
91,8%
|
100%
|
Autres
|
0,6%
|
99,4%
|
100%
|
Sources : nos calculs à partir des données de
l'ENPME (2013)
Cette situation peut être liée au fait que
l'ADEPME et les Chambres de Commerce sont plus visibles et plus anciennes aux
yeux des entrepreneurs. Raison pour laquelle ce sont les structures les plus
connues même si le niveau de connaissance reste relativement faible.
Toutefois, la consolidation du forum économique régional
initié par le Programme PACC-PME et les Chambres Consulaires (Chambre de
Commerce et la Chambre des Métiers) est une occasion pour que ces
dispositifs d'aide soient connus davantage par les PME de la région.
D'un autre coté on peut noter que 62,7% des PME n'ont
aucune connaissance des cinq (5) principaux dispositifs d'aide (Programme de
Mise à Niveau des Entreprises, ADEPME, Chambre de Commerce, PACC-PME et
l'ITA) mis en place (cf. graphique 20). Le pourcentage de PME ayant
connaissance d'un seul de ces dispositifs s'élève à 16,2%.
Seulement 1% des unités interrogées connaissent tous les cinq
principaux dispositifs d'aide.
Si on se réfère aux EI, la totalité des
propriétaires ayant la connaissance de tous les dispositifs d'appui
précités sont ceux qui ont un niveau d'étude
élevé (universitaire). Un niveau d'instruction
élevé pourrait faciliter la connaissance et le recours à
des dispositifs d'aide.
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page 62
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page 63
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
Graphique 20: Niveau de connaissance des cinq (5)
principaux dispositifs d'aide
Sources : nos calculs à partir des données de
l'ENPME (2013)
L'enquête a permis aussi d'appréhender le niveau
de sollicitations que les PME qui ont connaissance des dispositifs d'aide font
à l'endroit de ces structures. Ainsi, on note un faible niveau de
sollicitation des structures d'appui. En effet, parmi les PME qui ont
déclaré connaitre le Programme de Mise à Niveau des
Entreprises (9,4% du total des unités enquêtées), seulement
17% ont reconnu avoir sollicité ce programme (cf. tableau 9). Le
programme PACC-PME a connu plus de sollicitations (32%), ceci est sans nul
doute lié au fait qu'il est moins connu que les autres (4% du total des
PME). Les services des Chambres de Commerces et de l'ADEPME qui sont les plus
connus des PME de la région n'ont été sollicités
respectivement que par 12 et 18% des unités ayant connaissance de leur
existence.
Tableau 9 : niveau de sollicitation des dispositifs
d'aide aux PME mis en place
Libellé
|
Sollicitation des dispositifs d'aide
|
Total
|
oui
|
non
|
Programme de mise à niveau des
entreprises
|
17%
|
83%
|
100%
|
Services de l'ADEPME
|
18%
|
82%
|
100%
|
Services des Chambres de Commerce
|
12%
|
87%
|
100%
|
Programme PACC-PME
|
32%
|
68%
|
100%
|
Services de l'ITA
|
16%
|
84%
|
100%
|
Autres
|
100%
|
0%
|
100%
|
Sources : nos calculs à partir des données de
l'ENPME (2013)
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page 64
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
II.2) CONNAISSANCE ET ACCES A LA COMMANDE PUBLIQUE
Le niveau de connaissance de l'existence des marchés
publics est très bas dans la région de Thiès. En effet,
sur les 619 unités interrogées, moins de la moitié (43,8%)
ont connaissance de l'existence des marchés publics (contre 45,6% au
niveau national). Ceci peut être une conséquence de la
méconnaissance des structures d'appui et d'encadrement. Cela nous donne
déjà une idée sur le pourcentage de PME ayant accès
à la commande publique. Le niveau d'instruction ne semble pas avoir un
impact sur la connaissance de l'existence des marchés publics. Les
proportions de dirigeants d'EI ayant connaissance des MP ne varient pas trop
entre ceux ayant le niveau universitaire (43%), secondaire (45%) et
élémentaire (43%) et ceux ayant fait uniquement l'école
coranique (38%). Une analyse suivant le régime juridique nous permet
d'observer que 46% des personnes morales interrogées connaissent
l'existence des marchés publics contre 43% chez les personnes physiques.
La aussi, la forme juridique semble ne pas déterminé le niveau de
connaissance des MP. Suivant le secteur d'activités, on remarque que
l'existence des marchés publics est plus connue chez les PME qui
évoluent dans le transport et entreposage (70% des unités de ce
secteur) et par celles qui ouvrent dans l'information et la communication
(62,5%). La moitié des PME de la région qui font dans la location
immobilière ont connaissance de l'existence des MP. Ce pourcentage est
de 42,6% dans le secteur du commerce et réparation, 38% dans celui des
BTP (construction), 40% dans le secteur primaire et 44% dans le secteur de
l'industrie manufacturière.
Les PME qui souhaitent participer aux appels d'offres doivent
connaitre certaines règles et dispositions préalables mais aussi
doivent disposer des moyens nécessaires (humains, techniques et
financiers). Ainsi, on note que seulement 40,2% des PME interrogées (cf.
tableau 10) connaissent le Code des Marchés Publics et un peu plus du
tiers (33,6%) connaissent les dossiers types à fournir.
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page 65
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
Tableau 10: niveau de connaissance des PME vis à
vis des formalités nécessaires à l'accès à
la commande publique
Libellé
|
Oui
|
Non
|
Total
|
Connaissance de l'existence des marchés
publics
|
43,8%
|
56,2%
|
100%
|
Connaissance du code des marchés
publics
|
40,2%
|
59,8%
|
100%
|
Connaissance des dossiers types
|
33,6%
|
66,4%
|
100%
|
Connaissance du portail des marchés
publics
|
29,5%
|
70,5%
|
100%
|
Connaissance de la DCMP et des services
déconcentrés
|
26,4%
|
73,6%
|
100%
|
Connaissance de l'ARMP
|
52,8%
|
47,2%
|
100%
|
Connaissance des pièces à fournir pour
participer à la concurrence
|
44,0%
|
56,0%
|
100%
|
Savoir préparé une offre pour
répondre aux appels d'offres
|
42,4%
|
57,6%
|
100%
|
Disposition de capacités techniques pour
participer aux appels à concurrence
|
65,7%
|
34,3%
|
100%
|
Disposition de capacités financières pour
participer aux appels d'offres
|
38,3%
|
61,7%
|
100%
|
Sources : nos calculs à partir des données de
l'ENPME (2013)
Plus de la moitié des PME de la région
connaissent l'Agence de Régulation des Marchés Publics (52,8%) et
un peu plus de six (6) PME sur dix (10), soit 65,7% disposent des
capacités techniques pour participer aux appels à concurrence.
Les unités enquêtées qui connaissent le portail des
marchés publics, la DCMP et les services déconcentrés, les
pièces à fournir pour participer aux appels d'offres et celles
disposant des capacités financières pour répondre aux
appels à concurrence occupent des proportions qui varient entre 26 et
44% (f. tableau 10).
La majorité des PME qui connaissent l'existence des
marchés et disposant des conditions requises pour participer à un
appel d'offres n'ont soumissionné à aucun appel à
candidature en 2012 en vue de gagner un marché public (79,3%). Il
s'avère donc que seulement 20,7% de ces PME ont participé au
moins à un appel à candidature. Celles ayant postulé
à moins de quatre appels d'offres représentent 13,3%. Le
pourcentage de ces PME qui ont participé entre cinq et 10 appels
à candidatures (3,7%) et celles ayant postulé à plus de
dix appels d'offres au cours de l'année 2012 (3,7%) sont les plus
faibles. Donc si on rapporte le nombre de PME ayant participé au moins
à un appel à candidature au nombre total de PME
enquêtées (619 unités) on obtient une proportion de 9%, ce
qui demeure très faible. Cela témoigne une fois de plus le manque
de formation et d'appui de ces types d'entreprises en passation des
marchés publics.
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page 66
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
Graphique 21: Nombre d'appel d'offres
participé
Sources : nos calculs à partir des données
de l'ENPME (2013)
Parmi les PME ayant soumissionné à un appel
à candidature (20,7% des 271 PME ayant connaissance de l'existence des
MP), 74,1% ont gagné au moins un marché public en 2012 dont la
majorité l'a gagné seul (92,5%) et le reste (7,5%) l'a
gagné en partenariat. Il s'avère ainsi donc que sur l'ensemble
unités interrogées, seulement 6,5% ont réussi à
gagner au moins un marché public en 2012, ce qui est très
marginale. A cela s'ajoute le fait que 22% des PME affirment avoir beaucoup de
difficultés pour accéder à la commande publique. Ceci ne
doit guère surprendre dans la mesure où le pourcentage des PME
ayant connaissance des structures d'appui, les conditions et les règles
pour postuler aux appels à concurrence sont relativement faibles. Cette
situation peut être imputable aussi à un manque de formation
appropriée et de compétences managériales et techniques de
plusieurs dirigeants mais aussi à l'opacité des informations dans
les passations de MP. En effet, seuls 9,7% des PME ayant connaissance de
l'existence des MP ont reçu une formation en passation de marché
et seulement 6% d'entre elles pensent que le système de passation est
transparent.
Une analyse de l'accès à la commande publique
suivant le régime juridique révèle que parmi les
entreprises individuelles ayant postulé à un appel à
candidature, 66,6% ont pu accéder aux MP. Ce pourcentage est de 71,4%
chez les SUARL, 92% chez les SARL, 33,3% chez les GTE. La totalité des
SA et des SAU qui ont postulé à un appel à candidature ont
gagné des marchés
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page 67
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
(100%). Ainsi on remarque que la commande publique est plus
accessible aux personnes morales (SA, SAU et SARL).
Suivant le secteur d'activités, on observe que le
nombre le plus élevé de marchés publics gagné dans
la région a été remporté par les PME
évoluant dans le secteur du commerce et réparation (42,5%). S'en
suivent les secteurs de l'industrie manufacturière (22,5%), de la
location immobilière (7,5%), et dans une moindre mesure celui du
transport et entreposage (5%). Rappelons que ce sont les mêmes secteurs
qui absorbent l'essentiel du CA total et des montants investis. Les PME
évoluant dans les autres services, la construction et les autres
activités occupent des parts marginales.
Un croisement entre les PME ayant gagné au moins un
marché public et celles ayant au moins la connaissance d'une structure
d'appui permet de mettre en évidence que 75% des unités ayant
déclaré avoir gagné au cours de l'année 2012 un
marché public connaissent au moins un dispositif d'appui. Donc la
connaissance des dispositifs d'aide peut être un facteur d'atout pour
accéder à la commande publique. L'accès
aux TICs aussi semble être un avantage pour remporter un MP. En effet,
92,5% des PME ayant gagné au moins un MP utilise un ordinateur
connecté à l'internet.
Tableau 11: croisement entre le nombre de PME ayant
gagné au moins un marché et la connaissance des structures
d'appui
Accès aux marchés publics
|
Connaissance des structures d'appui
|
Connait au moins une structure d'appui
|
ne connait aucune structure d'aide
|
Total
|
ont gagné au moins un marché
|
75%
|
25%
|
100%
|
n'ont gagné aucun marché
|
50%
|
50%
|
100%
|
Sources : nos calculs à partir des données
de l'ENPME (2013)
Les difficultés qu'ont les PME pour accéder aux
marchés publics sont liées entre autres à la
réglementation de ces marchés, notamment, les garanties bancaires
exigées (cautions), les cahiers de charges, les lourdeurs
administratives, le quitus fiscal, l'asymétrie d'information, la
faiblesse des capacités techniques et financières. Parmi les PME
interrogés, 22,1% ont déclaré éprouvé
beaucoup de difficultés pour accéder à la commande
publique, 10,6% ont peu de difficultés et seulement 30% ont
affirmé ne pas avoir de difficulté pour soumissionner à un
marché public.
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page 68
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
II.3) SOUS-TRAITANCE
Le recours à la sous-traitance est devenu une pratique
courante dans les Petites, Moyennes et Grandes Entreprises et s'étend
à la quasi-totalité de tous les secteurs d'activités. Les
entreprises donneuses d'ordres font recours à la sous-traitance dans le
but de mobiliser une main d'oeuvre qui contribue à leur production, sans
qu'elles soient engagées vis-à-vis des salariés par un
contrat de travail. Elles ne gèrent ainsi que des charges variables et
elles n'ont donc ni matériel à entretenir ni personnel à
payer. L'entreprise qui sous-traite peut alors se recentrer sur son coeur de
métier et sur ses activités stratégiques en confiant le
reste de ses activités à la sous-traitance. C'est aussi une
solution pour faire face aux périodes de pic d'activité. Il
arrive également que la sous-traitance soit une manière de
contourner certaines rigidités du Code du Travail et faire pression sur
les prestataires n'ayant pas la situation stable de salarié dans
l'entreprise.
L'Etat du Sénégal dans le souci d'encourager le
développement du partenariat public/privé et d'élargir le
champ de concession des services publics au profit des PME a
décidé dans la « charte des PME » en son article 27
d'imposer des modalités obligatoires de sous-traitance au profit des PME
reconnues par ladite charte. Il s'agit, pour les ministères, les
collectivités locales, l'Administration ou les entreprises du secteur
parapublic, de réserver 10% de leur budget alloué aux
marchés publics aux Petites Entreprises (PE), 20% aux Moyennes
Entreprises (ME) et 70% aux Grandes Entreprises (GE). A la fin de
l'année, les Administrations concernées effectueront un rapport
détaillé faisant ressortir les critères de choix des PME
adjudicataires des marchés. Dans chaque administration, un comité
spécifique sera créé, chargé de définir les
marchés devant être octroyés aux PME. L'ensemble des
marchés sera régulièrement porté à la
connaissance des PME par l'organe prévu à cet effet, qui veillera
à l'accès à l'information de toutes les entreprises
susceptibles de soumissionner.
L'analyse des données de l'ENPME montre que la pratique
de la sous-traitance n'est pas très fréquente chez les PME de la
région de Thiès. En effet sur les 619 unités
interrogées seulement 17,1% ont déclaré faire de la
sous-traitance (contre 18,3% au niveau national). Ceci peut être
lié à la faible connaissance de l'existence des marchés
publics et des structures d'appui. Suivant le régime juridique, on peut
noter que la plus grande proportion de PME qui font de la sous-traitance est
observée chez les personnes morales (cf. graphique 23). En effet, 25,7%
des SUARL enquêtées, 23% des SA, 21,4% des SARL, 20,9% des GIE ont
déclaré faire de la sous-traitance.
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
La moyenne régionale est tirée vers le bas par la
faible proportion d'entreprises individuelles qui font de la sous-traitance
(seulement 14,7%).
Graphique 22 : Proportion de PME qui font de la
sous-traitance Graphique 23 : proportion de PME qui font de la
selon le secteur d'activités sous-traitance selon
le régime juridique
45%
40%
25%
20%
50%
35%
30%
15%
10%
5%
0%
6%
10%
24%
11%
17%
40%
10%
16%
14% 13% 16%
31%
38%
50%
25,0%
20,0%
30,0%
15,0%
10,0%
0,0%
5,0%
14,7%
25,7%
23,1%
21,4% 20,9%
12,5%
Sources : nos calculs à partir des données de
l'ENPME (2013)
Selon le secteur d'activités, on n'observe que la
moitié des entreprises de la région qui évoluent dans le
transport et l'entreposage et deux (2) entreprises sur cinq (5) qui sont dans
le secteur primaire font de la sous-traitance (cf. graphique 22). Cette
proportion est de 38% chez les PME qui font dans la location immobilière
et 31% chez celles qui oeuvrent dans le secteur de l'information et de la
communication. Les plus faibles proportions de PME qui font de la
sous-traitance sont enregistrées chez les unités des secteurs
d'hébergement et de restauration (6%), d'activité de soutien et
de bureau (10%) et dans les autres activités de service (10%).
L'analyse du graphique 25 révèle que prés
de quatre PME qui font de la sous-traitance sur dix (10), soit 39% sont des
sous-traitants contre 14% qui sont uniquement des donneuses d'ordres et
prés de la moitié (47%) qui sont à la fois des donneuses
d'ordres et des sous-traitants.
Les difficultés rencontrées par les PME pour
satisfaire une sous-traitance qui leur a été confiée sont
beaucoup plus de nature financière. En effet 23% des PME qui font de la
sous-traitance ont
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page 69
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
déclaré rencontrer des difficultés
financières contre 7% qui disent être confrontées à
des difficultés techniques (cf. graphique 24).
Graphique 24 : nature des
difficultés Graphique 25 : répartition des PME
selon la
liées à la sous-traitance forme de
sous-traitance
Sous
traitant
39%
Donneuse d'ordres
14% sous
traitant et donneuses d'ordres
47%
Sources : nos calculs à partir des données de
l'ENPME (2013)
La part moyenne de la sous-traitance dans le CA des PME est
plus élevée dans le secteur primaire (42%), suivi du secteur de
l'industrie manufacturière (33,7%). Dans les secteurs du commerce et
réparation et des activités spécialisées
scientifiques et techniques, la sous-traitance représente respectivement
23,5% et 21,4% du CA des PME de ces secteurs en 2012. Elle tourne autour de 18%
chez les PME des secteurs de l'enseignement, de l'information et de la
communication et elle est plus faible dans les secteurs de la construction
(7,8%), des activités d'hébergement et de restauration (0%), de
soutien et de bureau (6%).
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page 70
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page 71
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
Tableau 12: Part moyenne de la sous-traitance dans le CA
des PME en 2012 selon le secteur d'activités
Secteurs d'activités
|
Part de la sous-traitance dans le CA
|
Activités d'hébergement et de
restauration
|
0,0%
|
Activités de soutien et de bureau
|
6,0%
|
Activités financières et
d'assurance
|
16,5%
|
Activités pour la santé humaine et action
sociale
|
15,0%
|
Activités spécialisées,
scientifiques et techniques
|
21,4%
|
Agriculture, sylviculture, pêche
|
42,0%
|
Autres activités de services
|
12,5%
|
Commerce ; réparation de
véhicules automobiles et motocycles
|
23,5%
|
Construction
|
7,8%
|
Enseignement
|
18,7%
|
Industries manufacturières
|
33,7%
|
Information et communication
|
18,3%
|
Location immobilières
|
13,6%
|
Production et distribution d'eau, assainissement et
traitement des déchets et dépollution
|
10,0%
|
Transports et entreposage
|
15,7%
|
Sources : nos calculs à partir des données de
l'ENPME (2013)
En 2012, en moyenne, les montants issus de la sous-traitance
représentent 50% du CA des SAU, 34,4% de celui des
SUARL et 27,4% de celui de SARL (cf. graphique 26). La part moyenne de la
sous-traitance dans le CA des ET ne dépasse même pas 20% (18,7%).
Ceci peut être lié au fait que les personnes morales disposent
plus de capacités techniques et financières pour accéder
aux marchés sous-traités.
Graphique 26: Part moyenne de la sous-traitance dans le
CA
Sources : nos calculs à partir des données de
l'ENPME (2013)
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page 72
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
CHAPITRE III : ACCES DES PME AU FINANCEMENT
Les PME sont souvent confrontées à des
difficultés pour accéder au financement, liées surtout
à l'offre financière qui est peu diversifiée et peu
adaptée aux besoins de financement de ces types d'entreprises mais aussi
à une réglementation contraignante qui ne favorise pas
l'entreprenariat. De surcroit, les banques les considèrent comme une
clientèle risquée du fait de leur faiblesse structurelle qui
menace leur rentabilité. Parmi ces menaces il y a la mauvaise
qualité de l'information financière produite par les PME,
l'inexistence d'états financiers fiables, ce qui ne permet pas de
déterminer la rentabilité de la relation banque/PME. Un niveau de
capitalisation faible, une vétusté des installations techniques,
l'inexistence d'une stratégie clairement définie, une
rentabilité faible, l'absence d'une bonne visibilité des
marchés ciblés par les PME et l'inexistence de garanties
réelles. A cela s'ajoute le faible taux de bancarisation noté au
Sénégal (15% en 2015 selon la BCEAO). Ces asymétries
d'information conduisent les banques à procéder au rationnement
du crédit bancaire. Tout ceci constitue un frein pour la croissance des
PME et menace leur survie.
C'est ce qui nous a conduit à poser comme
hypothèse que les personnes morales (SA, SARL) ont plus de
facilité d'accès au crédit que les entreprises
individuelles. Comparées aux EI, elles disposent souvent un capital
social plus élevé et plus de garanties exigées par les
institutions financières.
Pour faciliter l'accès des PME au financement, le
gouvernement du Sénégal a fixé comme objectif dans l'axe
stratégique 4 de la Lettre de Politique Sectorielle de promouvoir un
secteur financier diversifié et intégré assurant une gamme
de services adaptés aux besoins des PME selon leur cycle de
développement. Tl s'agit de développer des produits alternatifs
et adaptés au financement des PME mais aussi de conforter le
marché des services financiers au Sénégal.
III.1) LES DIFFERENTES SOURCES DE FINANCEMENT DES PME
Au niveau de la région de Thiès, on note que
parmi les unités interrogées, 13,3% ont emprunté de
l'argent auprès des banques pour faire fonctionner leurs
activités en 2012, 9,4% l'ont fait au prés des Instituts de Micro
Finance (IMF), 11,2% ont sollicité un fournisseur. Ces pourcentages
s'élèvent respectivement à 14,3%, 9,6% et 9,3% au niveau
national. Les proportions de PME ayant contracté un crédit bail
et de celles ayant emprunté de l'argent à leurs clients ou
à d'autres sources de financement varient entre 1 et 3% (cf. graphique
27).
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page 73
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
Graphique 27: Sources des prêts octroyés aux
PME en 2012
Prêt auprés des IMF
Prêt bancaire
Fournisseurs
crédiit bail
Clients
autres
0,0% 20,0% 40,0% 60,0% 80,0% 100,0% 120,0%
1,2%
2,0%
3,0%
11,2%
9,4%
13,3%
Oui Non
98,8%
98,0%
97,0%
90,6%
88,8%
86,7%
Sources : nos calculs à partir des données de
l'ENPME (2013)
Il s'avère ainsi que seulement 21% des unités
interrogées ont fait un prêt soit auprès d'une banque
classique ou d'un IMF pour faire fonctionner leurs activités en 2012. Il
faut signaler que certaines entreprises peuvent recourir à la fois
à ces deux sources de financement.
Une analyse de l'accès au financement selon le
régime juridique révèle qu'un peu plus de la moitié
des SA interrogées (soit 53,8%) ont effectué un prêt
auprès des structures financières (banques classiques ou IMF) en
2012 (cf. tableau 13). Les proportions de SARL, d'EI et de GIE ayant
bénéficié d'un prêt d'une institution
financière s'élèvent respectivement à 24,7% ; 20,4%
et 18,6%. Ce taux d'accès élevé des SA au financement
pourrait être expliqué par le fait que les structures
financières sont plus souples avec ces types de PME qui disposent
souvent plus de garanties, un capital et une rentabilité plus
élevés que ceux des autres types de PME, et par conséquent
elles sont plus solvables.
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page 74
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
Tableau 13: Pourcentage des PME ayant
accédé au crédit en 2012 selon le régime
juridique
Formes juridiques
|
Prêt effectué par la PME auprès d'une
banque ou d'une IMF en 2012
|
Total
|
Oui
|
Non
|
Entreprise Individuelle (Personne Physique)
|
20,4%
|
79,6%
|
100%
|
Société Unipersonnelle à
Responsabilité Limitée (SUARL)
|
11,4%
|
88,6%
|
100%
|
Société Anonyme (SA)
|
53,8%
|
46,2%
|
100%
|
Société à Responsabilité
Limitée (SARL)
|
24,7%
|
75,3%
|
100%
|
Groupement d'Intérêt Economique
(GIE)
|
18,6%
|
81,4%
|
100%
|
Autres formes juridiques (à
préciser)
|
12,5%
|
87,5%
|
100%
|
Total
|
21,0%
|
79,0%
|
100%
|
Sources : nos calculs à partir des données de
l'ENPME (2013)
L'analyse du graphique 28 montre que les PME ont plus
accédé aux crédits octroyés par les banques
qu'à ceux des IMF en 2012. En effet, il n'y a que les GIE et les autres
types de PME qui ont bénéficié plus de crédits
auprès des IMF (respectivement 11,6% et 12,5% des unités)
qu'auprès des banques (respectivement 7% et 0% des unités). Par
ailleurs, il a été constaté que les SA et les SUARL ont
sollicité beaucoup plus les banques que les IMF.
Graphique 28: accès au crédit selon la
source et le régime juridique
8,8%
2,9%
15,4% 12,2% 12,5%
11,6%
9,4%
Sources : nos calculs à partir des données de
l'ENPME (2013)
Suivant le secteur d'activités, il faut noter que les
PME qui évoluent dans le secteur tertiaire ont
bénéficié plus de prêts auprès des structures
financières que celles évoluant dans les secteurs primaire et
secondaire. En effet, 40% des PME qui évoluent dans les activités
de soutien et de
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page 75
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
bureau ont bénéficié d'un prêt
bancaire ou auprès d'un IMF. Ce pourcentage est de 38,7% chez celles
évoluant dans les activités d'hébergement et de
restauration, 31,3% chez les unités qui évoluent dans la location
immobilière et 26% chez les PME qui évoluent dans les BTP. Un peu
plus du tiers des PME qui sont dans le secteur primaire ont contracté un
prêt via une banque ou un IMF. On retrouve les plus petites proportions
de PME qui ont accédé au crédit en 2012 dans les secteurs
de commerce et réparation (17%), des industries manufacturières
(18,4%), de l'enseignement (9,4%), des autres services (15%) et dans celui de
la production et de la distribution d'eau, de gaz, d'électricité
ou aucune unité n'a contracté de prêt. Cela pourrait
être expliqué par le fait que les unités qui
évoluent dans ces secteurs n'investissent pas souvent des montants
élevés qui nécessitent de recourir à des
prêts et que certains d'entre elles préfèrent
s'autofinancer à cause des taux d'intérêts jugés
élevés. Toutefois, il faut noter que les PME qui font dans le
commerce, l'agriculture et l'artisanat sont beaucoup plus financées par
les IMF.
Tableau 14: Pourcentage des PME ayant
accédé au crédit en 2012 selon le secteur
d'activités
Secteur d'activités
|
Prêt effectué par la PME auprès
d'une banque ou d'une IMF en 2012
|
Total
|
oui
|
Non
|
Activités d'hébergement et de
restauration
|
38,7%
|
61,3%
|
100%
|
Activités de soutien et de bureau
|
40,0%
|
60,0%
|
100%
|
Activités financières et
d'assurance
|
23,5%
|
76,5%
|
100%
|
Activités pour la santé humaine et action
sociale
|
29,6%
|
70,4%
|
100%
|
Activités spécialisées,
scientifiques et techniques
|
22,0%
|
78,0%
|
100%
|
Agriculture, sylviculture, pêche
|
33,3%
|
66,7%
|
100%
|
Autres activités de services
|
15,0%
|
85,0%
|
100%
|
Commerce ; réparation de
véhicules automobiles et motocycles
|
17,0%
|
83,0%
|
100%
|
Construction
|
26,0%
|
74,0%
|
100%
|
Enseignement
|
9,4%
|
90,6%
|
100%
|
Industries manufacturières
|
18,4%
|
81,6%
|
100%
|
Information et communication
|
25,0%
|
75,0%
|
100%
|
Location immobilières
|
31,3%
|
68,8%
|
100%
|
Production et distribution d'électricité,
de vapeur, de gaz et air conditionne
|
0,0%
|
100,0%
|
100%
|
Transports et entreposage
|
20,0%
|
80,0%
|
100%
|
Total
|
21,0%
|
79,0%
|
100%
|
Sources : nos calculs à partir des données de
l'ENPME (2013)
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page 76
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
Il convient de signaler que 27,7% des unités
enquêtées affirment avoir beaucoup de difficultés pour
accéder au crédit bancaire classique. Ce pourcentage est de 19,2%
chez celles désirant accéder au crédit des Système
Financiers Décentralisés. Suivant le régime juridique, on
note que 28,4% et 20,4% des EI éprouvent beaucoup de difficultés
pour accéder respectivement au crédit bancaire classique et
à celui des SFD. Ces pourcentages sont respectivement 25,7% et 14,3%
chez les SUARL ; 15,4% et 23% chez les SA ; 25,5% et 15,3% chez les SARL ;
32,6% et 18,6% chez les GIE. On remarque que les PME ont plus de
difficultés d'accéder au crédit bancaire classique qu'au
crédit des SFD mais dans des proportions différentes. Ceci peut
être lié au fait que les banques classiques exigent plus des PME
que le font les SFD, notamment en termes de garanties, d'informations
financières etc.
III.2) MOTIFS DES PRETS
Quelque soit la source de financement, la plupart des PME qui
ont contracté un prêt l'ont fait pour des besoins en fonds de
roulement ou bien pour investir (cf. graphique 29) et une faible proportion l'a
fait pour juste démarrer une activité. En effet, prés de
la moitié des unités qui ont obtenu du crédit
auprès des banques (49%) l'ont fait pour investir et 41% ont
utilisé ce prêt pour financer leurs exploitations courantes. La
situation est quasi similaire chez celles ayant bénéficié
d'un prêt auprès des IMF dont 40% l'ont fait pour des
investissements, 47% pour payer leurs charges de fonctionnement en attendant
d'être rémunérées par leurs clients (fonds de
roulement) et 13% pour juste démarrer une activité. Par ailleurs,
il faut noter que les PME qui ont sollicité leurs fournisseurs et leurs
clients l'ont fait surtout pour des besoins en fonds de roulement
(respectivement 68% et 67%).
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page 77
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
Graphique 29: Motifs des prêts effectués par
les PME selon la source de financement en 2012
Sources : nos calculs à partir des données de
l'ENPME (2013)
III.3) PRINCIPAL USAGE DES PRETS
L'analyse du tableau 15 permet de faire ressortir que les
emprunts effectués auprès des
institutions financières servent
généralement à acheter des matières
premières, acquérir ou entretenir des équipements ou bien
étendre une activité. En effet, 38% des PME qui ont eu à
contracter un prêt avec une banque ont utilisé le crédit
pour entretenir ou acquérir des équipements, 24% l'ont fait pour
acheter des matières premières contre 21% qui ont emprunté
aux banques pour étendre leurs activités. Ces pourcentages sont
respectivement 19%, 39% et 28% chez celles ayant sollicité les IMF. Il a
été constaté aussi la même situation chez les PME
qui ont effectué un prêt auprès de leurs fournisseurs ou
clients avec des proportions plus importantes d'unités ayant
utilisé le crédit pour l'achat de matières
premières (respectivement 56,5% et 42,9%).
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page 78
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
Tableau 15: Les principaux usages des prêts
effectués par les PME selon les créanciers
principal usage du prêt
|
Créanciers
|
Banques
|
IMF
|
Fournisseurs
|
Clients
|
Crédit bail
|
Autres
|
Achat de matières premières
|
24%
|
39%
|
56,50%
|
42,90%
|
-
|
20%
|
Amélioration du local
|
9%
|
7%
|
2,90%
|
14,30%
|
-
|
0%
|
Acquisition ou entretien d'équipement
|
38%
|
19%
|
18,80%
|
28,60%
|
100%
|
13%
|
Paiement des salaires
|
4%
|
5%
|
0%
|
0%
|
-
|
27%
|
Remboursement des dettes antérieures
|
3%
|
0%
|
0%
|
0%
|
-
|
0%
|
Extension de l'activité
|
21%
|
28%
|
15,90%
|
14,30%
|
-
|
27%
|
Autres utilisations
|
3%
|
2%
|
5,80%
|
0%
|
-
|
13%
|
Total
|
100%
|
100%
|
100%
|
100%
|
100%
|
100%
|
Sources : nos calculs à partir des données de
l'ENPME (2013)
III.4) DIFFICULTES LIEES AU REMBOURSEMENT DES PRETS
Certaines PME ayant contracté des prêts
éprouvent des difficultés pour honorer leurs engagements. Ces
difficultés sont souvent liées à la mauvaise conjoncture
de l'économie, aux taux d'intérêt élevés et
à l'échéance très courte accordée par le
bailleur.
Si on se réfère au tableau 16, on remarque qu'un
peu moins de la moitié des PME qui ont contracté un prêt
bancaire (47,4%) n'ont éprouvé aucune difficulté pour
rembourser le montant dû, ce qui est relativement faible. Prés du
quart de ces PME (24,4%) sont victimes de la mauvaise conjoncture de
l'économie, 19,2% ont des difficultés pour honorer leurs
engagements à cause des taux d'intérêt élevés
et 9% estiment que les échéances accordées par les
créanciers sont trop courtes. Les bénéficiaires des
crédits octroyés par les IMF vivent à peu prés la
même situation décrite précédemment. Les
difficultés d'ordre conjoncturelles ont été plus
soulevées par les PME dont le créancier est son propre
fournisseur (26,9%) et celles ayant recouru à une autre forme de
financement en dehors des plus connues (57,1%). Toutefois il faut signaler que
celles qui font recours au crédit bail semblent éprouver moins de
difficultés à honorer leurs engagements (72,7%).
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
Tableau 16: Difficultés de remboursement du
crédit selon la source de financement
Nature de la difficulté
|
Sources de financement
|
Banques
|
IMF
|
Fournisseurs
|
Clients
|
Crédit bail
|
Autres prêts
|
Mauvaise conjoncture
|
24,4%
|
20,0%
|
26,90%
|
14,3%
|
9,1%
|
57,1%
|
Taux d'intérêt
élevé
|
19,2%
|
16,4%
|
--
|
--
|
9,1%
|
7,1%
|
Echéance trop courte
|
9,0%
|
10,9%
|
13,4%
|
14,3%
|
9,1%
|
--
|
Sans difficulté
|
47,4%
|
52,7%
|
59,7%
|
57,1%
|
72,7%
|
35,7%
|
Total
|
100%
|
100%
|
100%
|
100%
|
100%
|
100%
|
Sources : nos calculs à partir des données de
l'ENPME (2013)
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page 79
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page 80
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
CHAPITRE IV : ANALYSE SWOT
IV.1) PRESENTATION DE L'OUTIL
SWOT est un acronyme d'origine américaine qui signifie
Strenghts (Forces), Weaknesses (Faiblesses), Opportunities
(Opportunités), Threats (Menaces). Il a été crée
dans les années 60 par Albert Humphrey, un consultant américain
en management. C'est un outil utilisé par plusieurs institutions
internationales, dans divers domaines pour diagnostiquer, décrire et
étudier une situation, un environnement. Il permet de faire un
résumé global et de bien hiérarchiser des
éléments facilitant la prise de bonne décision. C'est une
matrice comportant deux lignes et deux colonnes. La colonne de gauche (forces
et opportunités) recueille la liste des éléments ayant une
incidence favorable sur l'objet ou l'environnement étudié tandis
que celle de droite (faiblesses et menaces) énumère des facteurs
ayant une incidence négative ou défavorable. Quant aux lignes,
celle de haut (forces et faiblesses) liste les éléments dits
`'internes» c'est-à-dire faisant partie de l'objet
étudié, donc pouvant être pilotés ou
régulés. Enfin, la ligne du bas (opportunités et menaces),
présente les éléments `externes' à l'objet
étudié. La matrice se présente comme suit :
|
POSITIF
|
NEGATIF
|
INTERNE
|
S
FORCES
|
W
FAIBLESSES
|
EXTERNE
|
O
OPPORTUNITES
|
T
MENACES
|
Dans cette partie, il s'agira d'utiliser l'outil SWOT pour
diagnostiquer l'environnement (interne et externe) des PME de la région
de Thiès.
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page 81
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
IV.2) DIAGNOSTIC DE L'ENVIRONNEMENT INTERNE DES PME
(FORCES ET FAIBLESSES)
Les forces des PME du Sénégal en
général et celles de la région de Thiès en
particulier sont liées au fait qu'elles sont les cibles des
décideurs politiques et des partenaires techniques et financiers dans la
mise en oeuvre des politiques de développement économique et
social à cause de leur importance numérique, leur
flexibilité et leur proximité du niveau local. A cela s'ajoute,
la modestie de leur taille qui permet une gestion plus efficace et plus
économe de leur personnel (souplesse et implication de la main
d'oeuvre). La capacité d'adaptation à l'environnement
économique et à valoriser les ressources locales sont autant de
forces pour ces types d'entreprises.
Leurs faiblesses sont surtout liées à leur
évolution, dans la plupart des cas, dans l'informel (non tenue d'une
comptabilité), à l'orientation stratégique choisie,
à la non connaissance du cadre réglementaire législatif,
à la main d'oeuvre non qualifiée, aux faibles capacités
techniques financières et managériales etc. Le tableau 17
énumère les forces et faiblesses des PME de la région.
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des
Travaux Statistiques/ Manageur de Projets Page
82
Analyse de la situation économique et
financière des PME de la région
de Thiès
Tableau 17 : Diagnostic de l'environnement interne des
PME de la région de Thiès
|
FORCES
|
|
FAIBLESSES
|
+
|
Les PME constituent un puissant levier de
développement
|
|
+ insuffisance de la main d'oeuvre qualifiée et
coûts élevés des facteurs de production ;
|
|
économique (sources de
|
|
+
|
non tenue d'une comptabilité ;
|
|
création de richesses et d'emplois) ;
|
|
+
|
non maitrise des procédures de passation des
marchés publics ;
|
+
|
importance numérique ;
|
|
+
|
faible connaissance des structures d'appui ;
|
+
|
les PME sont considérées comme axe majeure
dans l'orientation et la mise en oeuvre du NEPAD ;
|
|
+
|
non disposition de garanties requises par les banques
classiques pour accéder au crédit ;
|
+
|
source d'innovation et de
|
|
+
|
évolution dans l'informel;
|
|
créativité ;
|
|
+
|
faible maitrise des TICs ;
|
+
|
flexibilité et capacité
|
|
+
|
le faible esprit entrepreneurial ;
|
|
d'adaptation à l'environnement économique
;
|
|
+
|
activités orientées
généralement vers le marché domestique ;
|
+
|
capacité à valoriser les ressources locales
;
|
|
+
|
non connaissance du cadre réglementaire et
législatif (code du travail, lois et
|
+
|
simplicité des relations sociales
|
|
|
règlements) ;
|
|
(gestion du personnel plus efficace et plus
économe liée à la
|
|
+
|
faible niveau de formation des promoteurs ;
|
|
modestie de leur taille)
|
|
+
+
+
|
faible capacité de production liée
à un sous-équipement ;
faible diversification de la production ; structure
informationnelle opaque ;
|
Sources : nos propres investigations
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page 83
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
IV.3) DIAGNOSTIC DE L'ENVIRONNEMENT EXTERNE DES PME
(OPPORTUNITES ET MENACES)
Les PME de la région de Thiès
bénéficient d'importantes opportunités. La région
regorge d'énormes potentialités pratiquement sur tous les
secteurs (ressources minières, tourisme, agriculture, pêche,
infrastructures etc..). C'est une région carrefour qui
bénéficie d'une position stratégique (70 Km de la capital
Dakar) et d'un cadre de dialogue entre les secteurs public et privé.
L'existence d'un mécanisme de financement du secteur privé
(FONSIS, FONGIP et la BNDE) facilite l'accès des PME au crédit.
Dans le secteur énergétique, la construction de trois centrales
dans la région, dont deux en charbon et une en solaire, permettra de
résorber le déficit énergétique que connaissent les
PME. Toutefois, il faut signaler que le développement, la croissance et
la compétitive des PME sont menacés par des
éléments externes tels que les politiques commerciales (accords
de partenariat économique, les importations, exportations), la crise
énergétique dont souffre le Sénégal depuis
plusieurs années, les chocs externes (pandémie, crise, guerre,
changement climatique), la méfiance des institutions financières
à leur égard dans l'octroi du crédit, la faible
diversification de l'offre bancaire etc. Le tableau 18 présente de
manière détaillée les opportunités dont peuvent
bénéficier les PME de la région de Thiès ainsi que
les éléments qui menacent leur survie.
(c) : Ndiassé WADE :
Ingénieur des Travaux Statistiques/ Manageur de
Projets Page 84
Analyse de la situation économique et
financière des PME de la région de Thiès
Tableau 18 : Diagnostic de l'environnement externe des
PME de la région de Thiès
OPPORTUNITES
|
|
MENACES
|
+ Thiès, une région riche en ressources
minières ;
|
|
+ Accords de Partenariat Economique (APE) ;
|
+ tourisme développé dans la région
; + jeunesse de la population (main
|
|
+
|
les chocs externes (crise, guerres, aléas
climatiques, pandémie) ;
|
d'oeuvre) ;
+ position stratégique de la région (70
Km
|
|
+
|
concurrence des produits importés ;
|
de Dakar, région carrefour) ;
|
|
+
|
le taux d'imposition élevé ;
|
+ infrastructures modernes ; (autoroutes, aéroport
de Diass)
|
|
+
|
préférence des produits étrangers au
détriment des produits locaux ;
|
+ transferts de technologies ;
+ l'existence des structures d'appui et
|
|
+
|
faible diversification de l'offre bancaire ;
|
d'encadrement des PME ;
|
|
+
|
la faiblesse du tissu de production
|
+ le développement des Systèmes
|
|
|
(concentration des entreprises à
|
Financiers Décentralisés (SFD)
;
|
|
|
Dakar) ;
|
+ l'existence d'un cadre de dialogue Public-
|
|
+
|
la crise énergétique ;
|
Privé orienté PME ;
+ existence d'un mécanisme de financement du
secteur privé (FONSIS, du FONGIP et de
|
|
+
|
méfiance des institutions financières
vis-à-vis des
PME (rationnement du crédit);
|
la BNDE) ;
|
|
+
|
l'asymétrie d'information ;
|
+ construction de trois centrales
électriques dans la région (deux
en
|
|
+
|
faible taux de bancarisation (15%) ;
|
charbon et un en solaire) ;
|
|
+
|
crédits souvent à courts termes
;
|
+ création d'un marché de dimension sous
régionale en matière de fruits et légumes ;
|
|
+
|
accès difficile au foncier
|
+ création d'une zone franche industrielle
prévue à Thiénaba ;
|
|
|
|
+ mis en oeuvre du PSE.
|
|
|
|
Sources : nos propres investigations
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page 85
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
IV.5) RECOMMANDATIONS
A l'issu de notre étude nous proposons les recommandations
suivantes :
A l'endroit des décideurs politiques et
économiques nous recommandons :
· de faire la vulgarisation des dispositifs d'appui mis
en place pour que les PME puissent les connaitre davantage afin de les
solliciter pour des encadrements et des sessions de formation en passation des
marchés, à la connaissance du cadre réglementaire et
législative mais aussi pour les aider à se formaliser;
· d'appuyer les structures d'encadrement et d'assistance
aux PME en ressources humaines, en équipements et supports
techniques;
· de pérenniser le forum économique
régional pour la valorisation des filières porteuses de la
région, initié par les Chambres Consulaires de la région
de Thiès et la GIZ (coopération allemande;
· encourager le Dialogue des Parties Prenantes
orienté PME (DPP) pour faciliter l'action des entrepreneurs de PME ;
· aider les PME à accéder plus facilement au
foncier en leur allégeant les procédures et les coûts
d'acquisition;
· identifier les réglementations utiles et
nécessaires tout en évitant celles qui entravent la
créativité et le fonctionnement des PME ;
A l'endroit des PME nous recommandons :
· de fournir des informations financières de
qualité (tenir une comptabilité correcte et
régulière) pour réduire les asymétries
d'informations entre elles et les institutions financières afin de
pouvoir accéder au crédit sans difficultés majeures ;
· de se rapprocher des structures d'appui pour des
besoins d'information, de formation et de sensibilisation ;
· d'augmenter leurs capacités techniques et
managériales (renforcements de capacités) et recruter de la main
d'oeuvre de qualité afin d'être plus compétitives;
· s'ouvrir davantage au marché extérieur et
exploiter leurs avantages comparatifs afin de bénéficier des
externalités qui en découlent.
A l'endroit des institutions financières nous
recommandons :
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page 86
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
? de diversifier davantage l'offre bancaire avec la mise en
place de nouvelles lignes de crédits pour que tous les types de PME
puissent accéder au crédit ;
? de réduire les taux d'intérêts
jugés élevés par la plupart des PME et d'augmenter
l'échéance, jugée très courte;
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page 87
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
CONCLUSION :
La situation économique et financière des PME
de la région de Thiès n'est pas très loin de celle des
unités qui évoluent dans les autres régions du
Sénégal aussi bien dans la répartition suivant les formes
et régimes juridiques, secteurs d'activités qu'au niveau de la
contribution à la formation du chiffre d'affaires, de l'accès au
financement, aux marchés publics etc.
En effet, en terme quantitatif, la différence entre
les proportions notées au niveau régional et la moyenne nationale
ne dépasse pratiquement pas les 2%. Les PME de la région sont
confrontées aux mêmes difficultés que celles qui sont
à Dakar et dans les autres régions. Les principales contraintes
sont surtout liées à l'accès au financement et à la
commande publique, au foncier, les taux d'intérêt
élevés, à la forte pression fiscale, aux
difficultés d'ordre conjoncturelles et à la crise
énergétique.
La majorité des PME de la région de
Thiès sont de petites tailles et se concentrent plus dans les
départements de Thiès et Mbour et plus précisément
en zone urbaine. Beaucoup d'entre elles évoluent dans l'informel,
surtout dans le secteur du commerce et réparation qui concentre la
majorité des unités de la région. Même si plus de la
moitié d'entre elles ont accès au TICs, des efforts restent
à faire pour qu'elles puissent accéder, sans difficultés
majeures à l'internet et au Web qui sont devenus des outils
incontournables dans les échanges et la recherche d'informations
concurrentielles. L'analyse a révélé aussi que les
caractéristiques des PME ont un impact sur leurs performances, ce qui
conforte notre première hypothèse. En effet, suivant la forme
juridique, on remarque les personnes physiques, malgré leur importance
numérique (70% des unités interrogées) n'absorbent que
24,6% du CA total, contrairement aux personnes morales qui réalisent
prés de 70% du CA alors qu'elles représentent un peu moins de 30%
des PME de la région. Par ailleurs les propriétaires
d'entreprises individuelles les plus instruits sont ceux qui ont réussi
plus à maintenir en hausse leurs CA et leurs investissements sur deux
années successives (de 2010 à2012). Les PME qui sont dans les
secteurs de la production (industrie manufacturier), des services (location
immobilière, transport et entreposage) et du commerce et
réparation ont réalisé plus de performances que celles
évoluant dans les autres secteurs. Concernant l'accès à la
commande publique, il faut noter qu'une faible proportion de PME a gagné
des marchés publics. De même, on note que les PME ont un faible
niveau de connaissance et de sollicitation des dispositifs d'appui et
d'encadrement mis en place par l'Etat et ses Partenaires Techniques et
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page 88
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
Financiers. L'essentiel des PME qui ont soumissionné
et gagné un marché public connaissent et sollicitent les
structures d'encadrements, ce qui vérifie la deuxième
hypothèse que l'on avait émis.
Les difficultés que rencontrent les PME pour
accéder au financement sont surtout liées au fait que les
institutions financières les considèrent comme une
clientèle à risque du faite de la non disponibilité d'une
information financière de qualité et de garanties réelles
(asymétrie d'information). Leurs principales sources de financement sont
les banques et les IMF. Cependant d'autres sources de financement alternatives
sont souvent sollicitées, il s'agit de leurs fournisseurs, leurs clients
mais aussi les crédits bail. Les sociétés (SA et SARL) ont
plus accès au financement et sollicitent plus les banques classiques que
les IMF contrairement aux autres régimes juridique, ce qui conforte
notre troisième hypothèse. Les unités du secteur primaire
et celles évoluant dans le commerce et réparation sollicitent
beaucoup plus les IMF. Ceci pourrait être expliqué par le fait que
les unités qui sont dans ces secteurs évoluent plus dans
l'informel et sont constituées en majorité d'entreprises
individuelles. Du coup, elles ont des difficultés pour accéder au
financement des banques classiques. Les principaux motifs des prêts
bancaires sont l'investissement et la disposition de fonds de roulement
d'où les crédits octroyés sont destinés à
l'achat de matières premières, à l'entretien ou
l'acquisition d'équipements ou bien à l'extension d'une
activité. Toutefois, il faut noter que certaines PME éprouvent
des difficultés pour honorer leurs engagements vis-à-vis de leurs
créanciers. Ces difficultés sont souvent liées à la
mauvaise conjoncture de l'économie, aux taux d'intérêt
élevés mais aussi à l'échéance,
jugée, trop courte.
Une mis en oeuvre des différentes recommandations et
la prise en compte de l'analyse SWOT pourraient permettre aux PME de la
région d'augmenter leurs CA, d'accroitre les montants investis,
d'accéder plus facilement au financement et à la commande
publique. Autrement dit, cela permettra au PME d'intégrer davantage le
système commercial multilatéral, d'être plus
compétitives et plus rentables. De surcroit, l'articulation des Plans
Locaux de Développement (PLD) de la région avec les axes du PSE
pourrait permettre de dégager des marges de progression importantes pour
les PME à travers l'appui et le développement des secteurs
économiques porteurs de croissance et d'emplois.
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page I
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
Références bibliographiques
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(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page II
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
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(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page III
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
ANNEXE :
Tableau 19: Indicateurs socio-économiques du
Sénégal
Population
|
Age Moyen de la population
|
22,7 ans
|
Age médian de la population
|
18 ans
|
Etat matrimonial et nuptialité
|
Age moyen au premier mariage
|
26 ans
|
Proportion de célibataire
|
43%
|
Proportion de polygame
|
35,20%
|
Fécondité
|
Taux brut de natalité (%)
|
37,2%
|
Taux global de fécondité
|
152%
|
Mortalité
|
Taux brut de mortalité (%)
|
7,7%
|
Espérance de vie à la
naissance
|
64,8 ans
|
Alphabétisation et scolarisation
|
Taux d'alphabétisation des 10 ans ou
plus
|
45,40%
|
Taux d'alphabétisation des 15-59 ans
|
44,80%
|
Taux brut de scolarisation au primaire des 7-12
ans
|
80%
|
Activités économiques
|
Taux d'activité des 15 ans et plus
(%)
|
50,50%
|
Taux de dépendance économique
(%)
|
83,70%
|
Taux de chômage déclaré des 15 ans
et plus (%)
|
25,70%
|
|
Source : ANSD, 2015
Tableau 20: Avantages et inconvénients des
différents régimes juridiques
Statut juridique
|
Avantages
|
Inconvénients
|
Entreprise Individuelle
|
|
· Responsabilité illimitée de l'entrepreneur.
En cas de faillite, le
|
|
patrimoine de l'entrepreneur est engagé
|
|
· Faible crédibilité vis-à-vis des
partenaires : banques, fournisseurs,
|
|
clients...
|
|
· Accès difficile au crédit
|
S.A.R.L
|
· Capital minimum exigé pas trop important 1 000
000F CFA
|
· Le capital minimum exigé bloque certaines
initiatives
|
|
· Obligation de passer par un notaire pour les actes
constitutifs
|
|
(statuts, déclaration de conformité...)
|
|
· Frais de constitution très élevé
(plus 40% du capital minimum)
|
|
· Les associés ne peuvent céder librement
leurs parts
|
|
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
|
|
sociales.
|
|
|
|
|
|
statuts)
|
|
S.A
|
· Très crédible auprès des tiers
|
· Le capital social minimum assez élevé
|
|
· Frais de constitution très élevés
|
|
· Système d'administration très lourde (CA,
commissaires aux
|
|
comptes...) pour les nouvelles sociétés
|
|
|
|
|
|
|
G.I.E
|
· Le GIE peut être créé sans capital de
départ
|
· Les membres d'un GIE sont supposés avoir une
activité. Le GIE, lui même, ne peut pas avoir pour but la
recherche et le partage de
|
|
bénéfices mais plutôt « de mettre en
oeuvre tous les moyens
|
|
propres à faciliter ou à développer
l'activité économique de ses
|
|
membres, à améliorer ou à accroître
les moyens de cette activité »
|
|
· Faible crédibilité vis-à-vis des
tiers, surtout des banques
|
|
· Les membres du GIE sont solidairement responsables des
dettes du
|
|
Source : Apix
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page IV
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page V
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
Table des matières
SOMMAIRE : II
REMERCIEMENTS IV
LISTE DES TABLEAUX V
LISTE DES GRAPHIQUES VI
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS VIII
RESUME : X
INTRODUCTION : 1
PREMIERE PARTIE : CADRE GENERAL ET METHODOLOGIQUE 3
CHAPITRE I : CADRE GENERAL 3
I.1) PROBLEMATIQUE 3
I.2) OBJECTIFS DE LA RECHERCHE 4
I.2.1.) Objectif général de l'étude 4
I.2.2.) Objectifs spécifiques 4
I.3) HYPOTHESES DE RECHERCHE 4
I.4.) PERTINENCE DU SUJET 5
I.5) LA REVUE CRITIQUE DE LA LITTERATURE 5
CHAPITRE II : CADRE METHODOLOGIQUE 14
II.1) CADRE DE L'ETUDE 14
II.1.1) Données géographiques et climatologiques
14
II.1.2) Situation politique 14
II.1.3) Situation économique 15
II.1.4) Situation démographique et sociale 16
II.2) TECHNIQUES D'INVESTIGATION ET ECHANTILLONNAGE 16
II.2.1) Exploitation des bases de données existantes et
échantillonnage 16
II.2.2) Présentation du questionnaire 18
II.2.3) La phase collecte 19
II.3) LES DIFFICULTES RENCONTREES 20
DEUXIEME PARTIE : CADRE CONTEXTUEL 21
CHAPITRE I : PRESENTATION DE LA REGION DE THIES 21
I.1) DEMOGRAPHIE 21
I.2) ORGANISATION ADMINSTRATIVE 22
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page VI
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
I.3) POTENTIALITES ECONOMIQUES 22
I.3.1) Agriculture 22
I.3.2) Pêche artisanale 23
I.3.3) Art et culture 23
I.3.4) Tourisme 24
I.3.5) Industries et mines 24
CHAPITRE II : CADRE CONCEPTUEL 25
II.1) GENERALITES SUR LE THEME 25
II.1.1) Enjeux des PME dans les accords de partenariats
économiques (APE) 25
II.1.2) Cadre réglementaire, législatif et les
structures d'appui 25
II.1.3) Programme d'appui à la
compétitivité et à la croissance des PME 27
II.1.4) Enjeux des PME dans le Plan Sénégal
Emergent (PSE) 28
II.2) DEFINITION DES CONCEPTS 28
II.2.1) La Petite Entreprise 29
II.2.2) Les Moyennes Entreprises 29
II.2.3) L'entreprise individuelle 29
II.2.4) La société commerciale 30
II.2.4.1) La société à Responsabilité
Limitée (SARL) 30
II.2.4.2) La Société Anonyme (SA) 30
II.2.4.3) Le Groupement d'intérêt Economique (G.I.E)
31
II.2.5) Notion de marchés publics 31
II.2.6) Notion d'appels d'offres 32
II.2.7) Notion de sous-traitance 32
TROISIEME PARTIE : ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS 34
CHAPITRE I : CARACTERISTQUES ET SITUATION ECONOMIQUE DES PME DE
LA REGION DE THIES
34
I.1) CRACTERISTIQUES DES PME 35
I.1.1) Forme et régime juridique 35
I.1.2) Caractéristiques socio-démographiques des
propriétaires de PME 36
I.1.2.1) Répartition des entreprises individuelles suivant
le sexe 36
I.1.2.2) Situation matrimoniale des propriétaires d'EI
36
I.1.2.3) Nationalité 37
I.1.2.4) Niveau d'instruction des propriétaires 38
(c) : Ndiassé WADE : Ingénieur des Travaux
Statistiques/ Manageur de Projets Page VII
Analyse de la situation économique et financière
des PME de la région de Thiès
I.1.3) Secteur d'activités 39
I.1.4) Nombre d'années d'activité des PME 39
I.1.5) Taille des PME 41
I.1.6) Localisation 42
I.1.7) Les conditions de travail 43
I.1.7.1) Type de local 43
I.1.7.2) L'accès au TICs 44
I.1.8) La tenue d'une comptabilité 44
I.2) SITUATION ECONOMIQUE DES PME 45
I.2.1) Le chiffre d'affaires 45
I.2.2) L'investissement 51
I.2.3) Les exportations 57
CHAPITRE II : ANALYSE DE L'ACCES DES PME A LA COMMANDE PUBLIQUE
60
II.1) Connaissance et recours aux dispositifs d'aide aux PME
61
II.2) Connaissance et accès à la commande publique
64
II.3) Sous-traitance 68
CHAPITRE III : ACCES DES PME AU FINANCEMENT 72
III.1) Les différentes sources de financement des PME
72
III.2) Motifs des Prêts 76
III.4) Difficultés liées au remboursement des
prêts 78
CHAPITRE IV : ANALYSE SWOT 80
IV.1) Présentation de l'outil 80
IV.2) DiagnostiC de l'environnement interne des PME (forces et
faiblesses) 81
IV.3) DiagnostiC de l'environnement externe des PME
(opportunités et menaces) 83
IV.5) RECOMMANDATIONS 85
CONCLUSION : 87
Références bibliographiques I
ANNEXE : III
Table des matières V