BURKINA
FASO Unité-Progrès-Justice
MINISTERE DES ENSEIGNEMENTS SECONDAIRE ET
SUPERIEUR
UNIVERSITE DE OUAGADOUGOU
|
MINISTERE DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE ET DE
L'INNOVATION
INSTITUT DE RECHERCHE EN SCIENCES DE LA
SANTE
|
Unité de Formation et de Recherche en Sciences
Humaines
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DÉPARTEMENT DE GÉOGRAPHIE
Mémoire de Master Professionnel en
SIG-AGEDD
Option : Aménagement du territoire
ANALYSE DES DISPARITES
SPATIALES DE LA TRANSMISSION DU PALUDISME DANS LA
VALLEE DU KOU ET SA GESTION PAR UN SIG
Présenté par :
MILLOGO Abdoul Azize
Sous la direction de :
Dr Lassane YAMEOGO
Maitre-assistant en géographie Université de
Ouagadougou
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Mr Daniel COURET
Ingénieur de recherche IRD Direction régionale de
l'Ouest de l'IRSS
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Année académique 2012-2013
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DEDICACES
A mes parents,
à tous ceux qui ont participé de près ou
de loin à ma formation.
1
REMERCIEMENTS
Nous sommes tous redevables des autres dans nos succès
et nous devons faire preuve de gratitude. Ce qui nous amène à
remercier tous ceux qui ont participé d'une façon ou d'une autre
à l'élaboration de ce mémoire.
Ainsi nous remercions d'abord le corps enseignant du programme de
Master en SIG. Ensuite, nos remerciements vont à l'endroit :
- du Pr François De Charles OUEDRAOGO, Professeur
titulaire de Géographie à l'Université de Ouagadougou pour
son soutien concernant l'obtention de ce stage et son encadrement ;
- du Dr Lassane YAMEOGO, Maitre-assistant, enseignant au
département de Géographie de l'Université de Ouagadougou
et responsable du Laboratoire de GEO-CFID pour son encadrement durant la
rédaction de ce mémoire ;
- de notre maître de stage Mr Daniel COURET,
ingénieur de recherche à l'IRD qui a été plus qu'un
encadreur de par la formation reçu de sa part ;
- de Dr Abdoulaye DIABATE, chercheur à l'IRSS,
responsable du projet TAMVEC qui a mis les moyens à notre disposition
;
- de Dr Jérémie ROUAMBA, géographe de la
santé au centre Muraz pour son encadrement et ses conseils ;
- de Dr Léa PARE et Dr Florence FOURNET pour leurs
conseils et soutien relatifs à l'élaboration des outils de
collecte de données et à leurs acquisitions.
Nous sommes reconnaissant à l'endroit de Mr Marius
SANON, chef du périmètre pour son soutien quant à
l'obtention de certaines données relatives au périmètre
irrigué.
Nous n'oublions pas les camarades étudiants et les
techniciens oeuvrant dans le projet TAMVEC, ainsi que Abdou Rahamane ZOUNGRANA,
Yannick P. H. FARMA, Ousséni BAGAYA, Moussa SAWADOGO, Ilyasse KABORE et
tous les autres stagiaires du laboratoire GEO-CFID pour le soutien qu'ils nous
ont apporté.
Nous remercions nos enquêteurs : Djibril YARO, David
SANOU et Amadou OUATTARA. Nous avons une pensée particulière
à l'endroit des populations de VK5, VK7 et Sourkoudougou aux personnels
des CSPS de ces localités pour leur collaboration.
Pour terminer, nous disons merci aux institutions suivantes :
2
3
SOMMAIRE
AVANT PROPOS 4
RESUME 6
ABSTRACT 6
INTRODUCTION GENERALE 7
1. Problematique de l'etude. 8
2. Hypotheses de travail 9
3. Objectifs de recherche 10
4. Definition de concepts 10
5. Methodologie 12
PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR LA ZONE D'ETUDE ET LE PALUDISME
26
CHAPITRE I : LE BASSIN VERSANT DU KOU ET SON PERIMETRE AMENAGE
27
1.1 LE BASSIN VERSANT DU KOU 27
1.2 LE PERIMETRE AMENAGE DE LA VALLEE DU KOU. 30
CHAPITRE II : LES QUARTIERS ET VILLAGE D'ETUDE 34
2.1 MILIEU PHYSIQUE DES QUARTIERS ET DU VILLAGE D'ETUDE 34
2.2 LE MILIEU HUMAIN 39
2.3 LES ACTIVITES SOCIO-ECONOMIQUES 43
CHAPITRE III : EPIDEMIOLOGIE DU PALUDISME, LE PARASITE, LE
MOUSTIQUE ET L'HOMME. 46
3.1. L'AGENT PATHOGENE: LES PLASMODIUM 46
3.2. LES VECTEURS DU PALUDISME 47
3.3. LE CYCLE DE TRANSMISSION DU PALUDISME 50
3.4. LES FACIES DE TRANSMISSION DU PALUDISME 53
CONCLUSION PARTIELLE 54 DEUXIEME PARTIE
:ANALYSE DU PARADOXE DE LA VALLEE DU KOU ET CONCEPTION DU
SIG.
55 CHAPITRE IV : LA TRANSMISSION DU PALUDISME DANS LA
VALLEE DU KOU, UN PARADOXE.56
4.1. LES CONNAISSANCES DES POPULATIONS DE LA ZONE D'ETUDE SUR LE
PALUDISME 56
4.2. LA TRANSMISSION DU PALUDISME DANS LA ZONE D'ETUDE 59
4.3 LES MATERIAUX DE CONSTRUCTION DES HABITATIONS, UN FACTEUR DE
RISQUE DE TRANSMISSION DU
PALUDISME 64
4.4 UNE TRANSMISSION PALUSTRE INFLUENCEE PAR L'HYDRO AMENAGEMENT
66
4.5 DES CONNAISSANCES PALUSTRES DISCUTABLES DANS LA ZONE D'ETUDE
68
CHAPITRE V : UNE PROTECTION ANTIPALUDIQUE DIVERSIFIEE DANS LA
VALLEE DU KOU 69
5.1 UNE PROTECTION DIVERSIFIEE CONTRE LE PALUDISME 69
5.2 L'IMPACT DE LA PROTECTION ANTIPALUDIQUE SUR LA TRANSMISSION
DU PALUDISME 77
5.3 LES RECOURS AUX SOINS ANTIPALUDIQUES 80
CHAPITRE VI : GESTION DE LA TRANSMISSION DU PALUDISME ET LA
PROTECTION
ANTIPALUDIQUE PAR UN SIG 86
6.1 LE CADRE CONCEPTUEL DU SIG 86
6.2 LA CONCEPTION DE LA BASE DE DONNEES 87
6.3 LA REALISATION DE LA BASE DE DONNEES 90
6.4 CONNEXIONS DE LA BASE DE DONNEES AVEC ARC GIS®. 93
6.5 UTILISATION DE LA BASE DE DONNEES PAR LES CHERCHEURS DE LA
DRO/IRSS 94
6.6 RECOMMANDATIONS 95
CONCLUSION PARTIELLE 96
CONCLUSION GENERALE 97
BIBLIOGRAPHIE 100
TABLE DES MATIERES 121
AVANT PROPOS
Le présent mémoire s'inscrit dans le contexte de
recherche du projet TAMVEC (Targeting male mosquito behaviour for malaria
vectors' control), en français « Caractérisation des
systèmes de reproduction des moustiques pour un meilleur contrôle
des vecteurs du paludisme » initié par l'Unité technique et
de Recherche/Paludisme et Maladies Tropicales Négligées (UR/PMTN)
de la Direction Régionale de l'Ouest de l'1nstitut de Recherche en
Sciences de la Santé (DRO/IRSS). Il s'agit pour ce projet de trouver des
moyens de lutte contre les vecteurs du paludisme en vue de réduire sa
transmission.
Cette recherche a été entreprise en raison de la
résistance du vecteur et du parasite aux produits utilisés. Selon
le projet de recherche TAMVEC, la lutte contre les vecteurs, principalement
à travers les campagnes de pulvérisation intra domiciliaire est
limitée par la résistance développée par le vecteur
et le parasite aux traitements utilisés. Dans un contexte marqué
par l'absence de vaccin, la lutte contre les vecteurs reste l'une des
alternatives importantes pour la lutte contre le paludisme. Le projet
ambitionne d'étudier le comportement sexuel des anophèles
mâles afin de concevoir des outils et stratégies de
réduction du taux de reproduction des vecteurs du paludisme pour
réduire la charge de la maladie.
Ce projet a deux objectifs principaux :
- Evaluer la faisabilité d'une nouvelle approche de
contrôle de la population de vecteurs par la réduction des essaims
de moustiques ;
- Améliorer la performance d'accouplement des moustiques
males produits au laboratoire pour modéliser le schéma de
reproduction et identifier les gènes putatifs. C'est dans ce contexte
que les données relatives aux activités du projet ainsi que
celles d'une enquête démographique et de santé ont
été utilisées pour réaliser le présent
mémoire. Dans l'optique d'une amélioration de la
compréhension de la formation des essaims de moustiques, un SIG est en
cours d'élaboration.
4
SIGLES ET ABREVIATIONS
CNRFP : Centre National de Recherche et de Formation sur le
Paludisme
CRSN : Centre de Recherche en Santé de Nouna
CSPS : Centre de Santé et de Promotion Sociale
DGISS : Direction Générale de l'Information et des
Statistiques Sanitaires
DRO/IRSS : Direction Régionale de l'Ouest de l'1nstittut
de Recherche en Sciences de la Santé
ESRI : Environmental Systems and Research Institute
FRP : Faire reculer le paludisme
GE-eau : Gestion de l'eau
GPS : Global Positioning System
IGB : Institut Géographique du Burkina
INSD : Institut National des Statistiques et de la
Démographie
OCCGE : Organisation de Coordination et de Coopération de
Lutte contre les Grandes
Endémies
OMD : Objectifs du Millénaire pour le
Développement
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
PNLP : Programme National de Lutte Contre le Paludisme
PVA : Prise Vue Aérienne
RGPH : Recensement Général de la Population et de
l'Habitat
RBM : Roll Back Malaria
RGPH : Recensement General de la population et de l'Habitat
SGBD-R : Système de Gestion de Base de Données
Relationnelle
SIG : Systèmes d'Information Géographique
TDR : Test de diagnostic rapide
TAMVEC : Targeting male mosquito behaviour for malaria vectors'
control
UR/PMTN : Unité technique et de Recherche/Paludisme et
Maladies Tropicales Négligées
VREO : Valorisation des Ressources en Eau de l'Ouest
6
RESUME
Le Burkina Faso a entrepris depuis les années 1960 la
construction des aménagements hydroagricoles pour lutter contre
l'insécurité alimentaire et la pauvreté. Le
périmètre aménagé de la vallée du Kou,
situé au Nord-ouest de Bobo Dioulasso, a été
aménagé en 1970. Cet ouvrage a offert des conditions favorables
au développement des moustiques. Ce qui a permis une
prolifération de ces insectes mais pas une augmentation proportionnelle
du paludisme. Néanmoins, le paludisme demeure le principal
problème de santé dans la zone. L'objectif de cette étude
est d'analyser le faible niveau de transmission du paludisme consécutif
à l'aménagement du périmètre irrigué dans la
vallée du Kou. Elle utilise les méthodes et outils de la
géographie humaine classique mais aussi celles de la géomatique
pour analyser la transmission du paludisme. En dépit du fait que les
rizières maintiennent le taux de transmission élevé durant
la saison sèche, la prévalence du paludisme est plus faible dans
la zone aménagée. Cette situation pourrait s'expliquer par les
matériaux de construction moins favorables à l'endophilie des
moustiques et à la protection antipaludique plus
généralisée dans le périmètre. Plusieurs
protections sont utilisées dans la zone mais les populations des
quartiers rizicoles sont généralement plus
protégées que celles de la savane.
Mots-clés : Vallée du Kou,
Paludisme, SIG, Transmission, Protection.
ABSTRACT
Since the 1960s, Burkina Faso has undertaken the building of
irrigation works in order to tackle food insecurity and poverty. Thus, the Kou
valley landscaped perimeter in the north-west of Bobo-Dioulasso was built in
1970. This irrigated place has offered favorable conditions for mosquitoes to
develop. This situation has caused the proliferation of these insects, but not
a proportional increase of malaria. However, malaria is still the main
healthcare problem in the area. The purpose of this work is to analyze the
rather weak level of malaria transmission with a proliferation of the disease
transmission vectors, as an implication of the construction of the irrigated
plot of the Kou valley. In this work we will use the methods and tools of
classical human geography as well as those of Geomatics. This will allow us to
better comprehend this disease. In spite of the fact that rice fields keep a
high rate of transmission during the dry season, malaria prevalence still
remains weaker in the irrigated area. Such a situation may be accounted for by
the construction matters less favorable to the development of mosquito
endophily and to the widespread anti malaria protection methods used in the
area. Many protection methods are being used in the area, but the populations
in the rice field areas are generally better protected than those in the
savannah lands.
Key words: Kou valley, malaria, GIS,
Transmission, Protection.
7
INTRODUCTION GENERALE
Depuis les années 1960, les pays du Sud ont entrepris
de grands chantiers d'ouvrages hydrauliques avec pour but d'irriguer de grandes
surfaces et assurer aux populations la sécurité alimentaire.
Ainsi le Burkina Faso a entrepris des programmes d'aménagements hydro
agricoles dont les objectifs sont de soustraire l'agriculture des aléas
climatiques et lutter contre la pauvreté. Le pays renferme actuellement
de nombreux barrages dont la majorité sert à l'irrigation de
périmètres aménagés.
La multiplication de ce type d'aménagement apporte
certes une solution aux questions alimentaires mais soulève d'autres
problèmes. La mise en place des hydro-aménagements entraîne
des modifications importantes du milieu physique et impose une présence
quasi-permanente de l'eau. On assiste à des transformations aussi bien
dans l'environnement (eau, sol, végétation, faune, ...) que dans
le comportement humain avec la prolifération d'activités telles
que la culture maraîchère, la riziculture et la pêche. Les
bouleversements ont des répercussions difficilement prévisibles
sur le biotope (ROBERT. V et al. 1986) : hausse de
l'hygrométrie, de l'humidité, extension des espaces couverts par
les eaux de surfaces. Cela renforce les écosystèmes qui
étaient déjà favorables au développement de
vecteurs de maladies parasitaires comme la bilharziose et le paludisme.
Sur le plan national, le paludisme constitue l'un des
principaux problèmes de santé publique. Il est le premier motif
de consultation, d'hospitalisation et de décès dans les
structures sanitaires. En 2010, il représentait 48,4 % des
consultations, 63,4 % des hospitalisations et 54,6 % des cas de
décès dont 35,21 % concernent des enfants de moins de cinq (05)
ans (DGISS, 2010)1.
Le pays a toujours participé aux grands programmes de
lutte contre le paludisme tels que l'Organisation de Coordination et de
Coopération pour la Lutte contre les Grandes Endémies
(OCCGE)2, Plan Burkina, l'initiative Roll Back Malaria
(RBM)3et les Objectifs du
1 DGISS (Direction Générale de l'Information et des
Statistiques Sanitaires), Annuaire statistiques 2010
2 L'OCCGE a fermé le 01 janvier 2001 selon
http://umvf.univ-nantes.fr/ophtalmologie/iota.htm
consulté le 07/02/2012.
3 Faire reculer le paludisme (FRP) ou Roll Back Malaria (RBM)
est un partenariat mondial établi en 1998 par l'OMS, le PNUD, l'UNICEF
et la Banque mondiale. En collaboration avec les gouvernements, d'autres
organismes de développement, des ONG et des entreprises privées,
il s'efforce de réduire le coût humain et socioéconomique
du paludisme.
8
Millénaire pour le Développement
(OMD)4. Il abrite également des centres de recherche sur le
paludisme5.
Malgré ces efforts, la maladie est quasi permanente
dans les espaces où existent des hydro aménagements,
résultat de la négligence des conséquences sanitaires de
ce type d'ouvrage. Les statistiques en la matière sont
évocatrices : en amont du barrage de Bagré, le paludisme
représentait 87 % des cas de maladies en 1997 (KAGAMBEGA I. P. F.,
1999). Sur la rive du barrage de Loumbila, le paludisme représentait
43,21 % des cas de consultations en 2005 (ILBOUDO. I. 2009).
1. PROBLEMATIQUE DE L'ETUDE.
Le périmètre aménagé de la
Vallée du Kou a été réalisé dans le cadre de
la coopération entre la Haute Volta (actuel Burkina Faso) et la Chine en
1969 et l'exploitation a commencé en 1970 avec 100 hectares. A l'instar
de ses semblables, le périmètre aménagé dans la
vallée du Kou a entrainé des conséquences sanitaires, il a
favorisé une prolifération des moustiques dans la vallée.
La densité de l'espèce gambiae, le vecteur majeur de la
transmission du paludisme dans la zone a été multipliée
par 20 suivie par un doublement du taux de transmission du paludisme. Le nombre
annuel de piqûres infectantes a connu une hausse considérable dans
la vallée comparativement à celui de la savane classique voisine
(BALDET et al. 1999).
Au vu de cette situation, des efforts ont été
consentis pour réduire ces conséquences inattendues de
l'aménagement de la vallée. En 1986, ROBERT V. et al.
ont trouvé que l'usage de la moustiquaire était
généralisé dans la vallée du Kou. Des moustiquaires
ont aussi été distribuées en 2010 dans la zone lors de la
campagne nationale de distribution gratuite de moustiquaires
imprégnées d'insecticides. Malgré ce fait, le paludisme
demeure toujours un problème de santé car il est la
première cause de consultation dans les centres de santé.
Des études entomologiques ont montré que les
aménagements hydroagricoles n'entrainent pas, malgré
l'augmentation des moustiques (vecteurs) une augmentation de la transmission du
paludisme dans les zones d'endémies. IJUMBA J. N. et LYNDSAY S. W.
4 Le sixième de ces objectifs (OMD6) stipule qu'il faut
« stopper la propagation du VIH/sida, maîtriser le paludisme et les
autres grandes maladies, et commencer à inverser la tendance actuelle
d'évolution de ces maladies d'ici fin 2015. »
5 Le Centre Muraz à Bobo Dioulasso,
l'Institut de Recherche en Sciences de la Santé (IRSS) à Bobo
Dioulasso et à Ouagadougou, le Centre National de Recherche et de
Formation sur le Paludisme (CNRFP) à Ouagadougou et le Centre de
Recherche en Santé de Nouna (CRSN).
9
(2001), DOLO G et al. (2004). ROBERT V. et al.
l'ont prouvé en 1986 dans la vallée du Kou en expliquant la
faible transmission du paludisme par la zoophylie et la jeunesse des moustiques
et l'utilisation généralisée de la moustiquaire par les
populations.
On se demande alors pourquoi l'aménagement du
périmètre rizicole a entrainé une réduction de la
transmission du paludisme dans la vallée du Kou? De façon
précise, on se pose les questions suivantes :
- Quels sont les transformations environnementales introduites
dans le milieu par l'aménagement hydraulique ?
- Quel est le niveau de transmission du paludisme au sein de
la population résidante dans la vallée du Kou ?
- Les protections antipaludiques utilisées dans la
vallée du Kou sont-elles un facteur essentiel de la réduction de
la transmission du paludisme ?
- Les outils de la géomatique ne permettent-t-ils pas
de suivre l'évolution de la prévalence de la maladie ?
On envisage alors d'apporter un autre regard sur cette
problématique avec les outils de la géomatique en traitant de
l'« Analyse des disparités spatiales de la transmission du
paludisme dans la vallée du Kou et sa gestion par un
SIG».
2. HYPOTHESES DE TRAVAIL
Pour l'atteinte des objectifs de cette étude, on admet
l'hypothèse principale selon laquelle l'aménagement du
périmètre rizicole de la vallée du Kou n'a pas
entrainé une augmentation de la transmission du paludisme. Cette
hypothèse principale se décompose en hypothèses
secondaires que sont :
- l'aménagement du périmètre rizicole dans
la vallée du Kou a entrainé des mutations dans l'environnement
physique et humain de la zone ;
- le taux de prévalence palustre dans les quartiers
rizicoles est inférieur à celui des villages de la savane
environnante ;
- les résidents des quartiers rizicoles de la
vallée du Kou ont des moyens de protection antipaludique qui contribuent
à maintenir le taux de transmission en deçà de celui des
villages environnants ;
- un SIG connecté à une base de données
régulièrement mise à jour permettra d'avoir un suivi sur
l'évolution de la prévalence du paludisme dans la vallée
du Kou.
3. 10
OBJECTIFS DE RECHERCHE
Pour vérifier les hypothèses ci-dessus, il
faudra atteindre l'objectif principal de cette étude qui est d'analyser
les facteurs qui concourent à maintenir cette faible transmission du
paludisme dans la zone rizicole. De façon spécifique, il faudra
:
- Apprécier la configuration spatiale et la
physionomie des quartiers rizicoles et du village hors périmètre
;
- Analyser la prévalence du paludisme au sein de la
population habitant le périmètre rizicole de la vallée du
Kou et celle vivant dans la savane environnante ;
- Analyser la protection antipaludique dans le
périmètre rizicole de la vallée du Kou et dans les
villages environnants ;
- Mettre en place un SIG connecté à une base de
données démographique et sanitaire sur la vallée du
Kou.
4. DEFINITION DE CONCEPTS
Couverture théorique en moustiquaire :
c'est le nombre de moustiquaire disponible pour deux personnes. Elle peut
être déficitaire, équilibrée ou
excédentaire.
Environnement : « Longtemps
limité aux caractères et aux agents du seul milieu naturel dont
l'étude et l'analyse participe de l'écologie. Elargi aujourd'hui
à toutes les variables sociales, écologiques, culturelles...des
individus et des populations, à leurs cadres de vie, à leurs
modes de vie et de travail, à leurs comportements. Tendance actuelle
à prendre en compte l'ensemble des facteurs dans une approche holistique
(analyse intégrée du système pathogène) »
PICHERAL H., 2001, p104.
Faciès de transmission : « Un
faciès pourrait être défini comme un ensemble de lieux dans
lesquels le paludisme présente les mêmes caractéristiques
de transmission, de développement de l'immunité et de
manifestations pathologiques » CARNEVALE P. et al. 2009.
Géomatique : selon l'Université
Laval, la géomatique est un domaine qui fait appel aux sciences, aux
technologies de mesure de la terre ainsi qu'aux technologies de l'information
pour faciliter l'acquisition, le traitement et la diffusion des données
sur le territoire (aussi appelées "données spatiales",
"données géospatiales" ou "données géographiques").
Elle regroupe donc l'ensemble des outils et méthodes permettant de
représenter, d'analyser et d'intégrer des données
géographiques.
11
Létalité : « proportion de
décès dans une population malade au cours d'une période
déterminée » PICHERAL H., 2001, p154.
Morbidité : longtemps assimilé
à la maladie, c'est un concept étendu aux notions de
déficience, d'incapacité, de handicap et de dépendance.
On distingue trois types de morbidité :
- la morbidité DIAGNOSTIQUEE : enregistrée,
codée par les différents organes du système de soins
à l'occasion du recours aux soins des individus.
- la morbidité RESSENTIE : perçue par l'individu
et répondant à sa propre représentation (sociale,
psychologique, culturelle, etc.) de son état de santé, mesurable
uniquement par des enquêtes directes (morbidité auto
déclarée).
- la morbidité OBJECTIVE : correspondant à
l'état de santé mesurée grâce à
des examens systématiques de dépistage, en dehors de toute
représentation ou perception des individus et/ou de l'institution de
soins.
Paludisme : maladie infectieuse
endémique provoquée par des parasites du genre Plasmodium et
transmise à l'homme par la piqûre des femelles de moustiques du
genre Anophèles. Etymologiquement, le mot « Paludisme dérive
du latin palus qui signifie « marais ». Quant au mot « malaria
», il est issu de la terminologie italienne et signifie
littéralement « mauvais air » (GIROD P, 2001). Les
espèces responsables chez l'homme sont : Plasmodium falciparum, P.
vivax, P. malariae et P. ovale. Aussi appelée malaria, la
maladie a des dénominations différentes selon l'agent causal :
paludisme à vivax, à falciparum,... Plusieurs
appellations de la maladie sont rencontrées dans les environs de Bobo
Dioulasso, on a « Sumaya », « Saye », « Sumaya
bâ », « Sumaya guè », pour la langue « Dioula
», « Kon » pour la langue Bobo, « Weogo », « Koom
» pour la langue moaga, (mossi) etc.
Photographie «amateur» : les PVA
(prises de vue aérienne) sont dites amateurs lorsqu'elles sont
réalisées dans des conditions classiques de photographie, ne
répondant pas aux normes techniques de la
télédétection. Généralement les PVA sont
faites avec des vecteurs (appareils) équipés de capteurs
spécialisés dans la détection des éléments
de l'environnement dans des canaux précis du spectre
électromagnétique. Elles subissent ensuite des traitements
géométriques en laboratoire, pour être redressées
(suppression des effets du tangage et du roulis etc.) et radiométrique
pour supprimer les bruits etc. Dans le cas présent, les PVA ont
été prises avec un appareil photo numérique "ordinaire"
avec un déclencheur à distance qui a été
fixé sous un petit avion de sport disponible à l'Aéroclub
de Bobo-Dioulasso. Elles n'ont subi
12
aucun traitement préalable et aucune donnée
technique permettant d'effectuer des traitements n'a été
enregistrée.
Prévalence : « c'est le nombre
total de cas de maladies observés dans une population donnée
à un moment précis. Elle équivaut à une
photographie de la morbidité » PICHERAL H., 2001, p197.
SIG : un système d'information
géographique est un "système informatique de matériels, de
logiciels, et de processus conçus pour permettre la collecte, la
gestion, la manipulation, l'analyse, la modélisation et l'affichage de
données à référence spatiale afin de
résoudre des problèmes complexes d'aménagement et de
gestion". FICCDC, (comité fédéral de coordination
inter-agences pour la cartographie numérique) (1988).
Les SIG ont deux composants structurels :
- le composant utilisateur qui comprend les hommes et les projets
;
- la composante informatique qui regroupe les ordinateurs, les
logiciels SIG et les périphériques spécifiques tels que
les systèmes de radio positionnement, les scanners, imprimantes, tables
à numériser, etc.
Splines avec interruptions : Selon ESRI
(Environmental Systems and Research Institute), c'est une méthode
d'interpolation selon laquelle les valeurs sont déterminées
à l'aide d'une fonction mathématique qui réduit la
courbure globale des surfaces et restitue une surface lisse. Elle respecte les
discontinuités codées à la fois dans les interruptions en
entrée et les données de point en entrée, c'est pourquoi
elle a été utilisée pour certaines analyses de cette
étude car les concessions de Sourkoudougou sont disposées
aléatoirement dans l'espace et les données utilisées en
entrée assez interrompus.
5. METHODOLOGIE
5.1. le choix du site et de l'échantillon
spatial
L'échantillon spatial du projet TAMVEC est
constitué de trois (03) sites : le site de Koubri dans le
département de Koubri en savane sèche, Soumousso,
département de Karangasso-Vigué et la vallée du Kou,
commune rurale de Bama dans la savane humide.
13
Carte 1 : Sites d'étude du projet
TAMVEC.
Le premier site est dans la zone de transmission palustre
saisonnière longue et les deux dernières sont dans la zone de
transmission permanente palustre. Pour cette étude, le site de la
vallée du Kou a été choisi en ce sens que VK5 est
l'échantillon spatial du projet TAMVEC mais aussi du fait de sa
proximité par rapport à la DRO/IRSS.
5.2. La revue de littérature
Les travaux géographiques sur la vallée du Kou
ne sont pas nombreux. La majorité des travaux sur le site ont
été effectués par des biologistes et portent plus
généralement sur la transmission du paludisme dans les espaces
où existent des hydro-aménagements. Cette revue de
littérature sera structurée autour de trois (3) points que sont :
la géomatique de la santé, les apports de la géographie
à la santé et les documents traitant du paludisme et de ses
vecteurs.
- La géomatique de la santé
Les applications et aptitudes des outils de la
géomatique sont nombreuses dans le domaine de la santé,
cartographie, SIG, télédétection, modélisation,
analyses spatiales, etc.
14
COURET D., (2007), a montré qu'avec la
télédétection on peut identifier les points d'eau ayant
les caractéristiques requises par les hôtes intermédiaires
des bilharzioses pour leur développement.
La modélisation à travers ses différentes
formes a fait l'objet de plusieurs travaux sur les maladies vectorielles, la
plupart se basant sur des variables environnementales. Seuls quelques-uns ont
utilisés des variables écologiques.
CARTER R. et al. avaient annoncé en 2000 que
« Les SIG permettent d'associer des informations classiques sur les
gîtes larvaires des vecteurs et sur l'incidence des cas au niveau des
ménages avec les données satellitaires pour construire des
modèles prévisionnels du risque de paludisme dans l'espace et
dans le temps pour des zones et emplacements particuliers. ». La
même année, JEANNE I. a utilisé les SIG et la
télédétection pour mettre en place un modèle
prédictif de la schistosomiase et du paludisme dans les hautes terres
continentales de Madagascar, ce qui a permis la détection des foyers
à risque et la prévention de nouvelles épidémies de
paludisme et de schistosomiase. SOME Y. S. C. en 2010 quant à lui a
utilisé les SIG et l'analyse spatiale pour faire la modélisation
de la distribution spatiale des formes moléculaires M et S
d'Anophèle gambiae sensu stricto au Burkina Faso. Il a
trouvé que deux groupes de facteurs environnementaux opposés
caractérisent les zones de concentration et influencent de façon
significative la distribution spatiale des formes moléculaires M et S.
Le premier groupe de facteurs est lié à l'humidité et se
compose de la précipitation, de la végétation et de la
pression. Le second groupe évoque plutôt l'aridité et se
compose de l'insolation, de la température, de
l'évapotranspiration potentielle et du vent.
Au titre des études ayant utilisé des
paramètres écologiques, on peut citer le travail de NGOM R. et
SIEGMUND A., (2006) mené dans le cadre du projet GeoMedIS Burkina (Geo
Medical Information System). Disposant d'outils scientifiques adéquats
et assez diversifiés, ils ont pu s'affranchir du schéma classique
de la prédiction au travers des seuls facteurs
météorologiques et environnementaux et mettre en place un
modèle basé sur l'écologie (sol et
végétation), l'épidémiologie et la
météorologie. Le modèle était typique de la zone de
Nouna. L'apport le plus particulier du SIG a été la
spatialisation du modèle statistique issue des analyses de
données.
ROUDIER D. C. a étudié en 2006 les maladies
parasitaires en milieu urbain pour montrer l'intérêt et les
limites de l'analyse spatiale à Mbandjock au Cameroun. Elle a
souligné que l'utilisation récente des SIG en santé
apporte des intérêts majeurs en épidémiologie et
pour l'étude du système de soins. Ses analyses ont prouvé
qu'il n'y avait pas un espace dans
15
sa zone d'étude ou le risque était nul, elle a
donc préconisé des mesures préventives. Quant à
HASSAN A. N. et al. (2003), ils ont utilisé une base de
données SIG sur le paludisme pour distinguer les gouvernorats à
haut risque de paludisme. L'analyse spatiale à l'aide du SIG a
indiqué que le risque était plus élevé à
Fayoum et que l'hydrologie y était le facteur environnemental le plus
déterminant dans la prédiction du risque palustre.
Les outils de la géomatique offrent d'énormes
possibilités et de potentialités mais encore faut-il que les
spécialistes du domaine aient des connaissances suffisantes pour en
faire un usage optimal car les matériels sont évolutifs et
souvent complexes (COURET D., 2007). Selon ROUDIER D. C. (2006) les
données sanitaires consignées dans les registres hospitaliers
manquent généralement de références
géographiques, pour cela, elles ne peuvent être
intégrés dans un SIG et servir aux analyses.
- Quelques apports de la géographie à la
santé
L'objet d'étude de la géographie est l'espace.
Les maladies vectorielles interviennent dans des milieux offrant des conditions
de vie aux vecteurs. C'est là qu'intervient la géographie de la
santé pour placer la maladie dans son milieu et aider les professionnels
de la santé publique à mieux cibler les zones d'interventions. Le
paludisme, les schistosomiases et les trypanosomiases sont les champs les plus
explorés par les géographes de la santé.
HANDSCHUMACHER P.et al. (2002) ont retracé
l'histoire de la géographie de la santé et les apports de cette
science dans la compréhension des questions de santé. Ils
s'exprimaient en ces termes : « La géographie de la santé en
Afrique a tout d'abord participé à l'oeuvre commune
d'amélioration de la connaissance des maladies, de leur écologie
et des facteurs qui affectent et modulent la transmission en utilisant les
techniques d'imagerie satellitale, les Systèmes d'Informations
Géographiques et les analyses statistiques multi niveaux mais
également, à la base, les registres statistiques existants ainsi
que les enquêtes de terrain les plus traditionnelles». Toujours
selon les mêmes auteurs, une des premières applications de la
Géographie de la santé au Burkina Faso fut sa contribution
à l'éradication de l'onchocercose dans les Vallées des
Voltas avec l'OCP (Onchocerciasis Control Program) en 1974.
OUEDRAOGO F. C. (1993) lors de ses travaux sur les
schistosomiases de l'Ouest et du Centre de la Côte d'Ivoire a
montré que « l'espace géographique est indispensable pour la
compréhension du fonctionnement du foyer des schistosomiases ». Il
lui a fallu aller au niveau des activités des populations dans l'espace
pour comprendre la distribution discontinue de cette maladie. Il conclut en
disant que « c'est la structuration de l'espace qui permet de
16
localiser les risques ». YAMEOGO L. en 1999 a aussi
expliqué que c'est la transformation du milieu accouplée aux
activités qui exposent les exploitants aux maladies hydriques dans le
périmètre irrigué de Bagré. ROUAMBA J. en 2011 a
trouvé un phénomène similaire pour la maladie du sommeil
dans l'embouchure du Rio Pongo (Guinée-Conakry). Ses résultats
ont révélé que la transmission et la diffusion de cette
maladie sont surtout dues aux déplacements quotidiens et saisonniers de
populations entre les îles et le continent pour la pratique de leurs
activités.
De nombreux travaux de recherche ont montré
l'apparition ou la recrudescence de certaines maladies liées à
l'eau à la suite de la modification du milieu par les
hydro-aménagements, notamment le paludisme et les schistosomiases,
SANGLI G. (1991) YAMEOGO L. (1999), ILBOUDO I. (2009), ZOUNGRANA T. P. (2002),
etc. Au-delà de cette mise en évidence de l'accroissement du
risque, les études géographiques procèdent à un
rapprochement des statistiques sanitaires des espaces avec
hydro-aménagements et des espaces naturels pour voir les
conséquences morbides de ces aménagements.
YAMEOGO L. en 1999 a trouvé que les maladies
liées à l'eau sévissaient plus dans les villages
d'exploitants du périmètre aménagé (Dirlakou, V1 et
V2) qu'à Bagré (hors périmètre) et la
majorité des épisodes morbides enregistrées par les
centres de santé étaient des cas présumés de
paludisme. SANGLI G. en 1991 a traité de l'« Approche
éco-géographique de la transmission du paludisme, perception et
innovation en santé à la vallée du Kou ». Ses
résultats révèlent que la transmission en saison
sèche est devenue considérable du fait de l'irrigation et le bas
niveau de transmission peut s'expliquer par la surveillance palustre
appliquée dans la vallée et la faiblesse de l'inoculation du fait
de la jeunesse des moustiques et du faible contact homme-vecteurs. Ce qui fait
que cette transmission est plus importante dans la savane environnante que dans
le périmètre.
ZOUNGRANA T. P., (2002) et PODA J. N. et al. (2006)
s'accordent à dire qu'il est indispensable d'intégrer les aspects
sanitaires dans les programmes d'aménagements hydro agricoles.
- Le paludisme et ses vecteurs
De nombreuses études ont été
effectuées sur le paludisme et ses vecteurs dans les rizières.
Parmi celles-ci, on retient celle de BALDET et al. (1999). Ils ont
effectué un suivi entomologique longitudinal en 1999 dans la zone
rizicole de la vallée du Kou (VK5 et VK7). Deux espèces jouent un
rôle vecteur : An. gambiae et secondairement An. funestus.
Le niveau et le rythme de transmission sont plus importants que ceux
relevés dans la savane
17
environnante à Léna. DOLO G., et al.
(2004) ont trouvé que la densité d'An. gambiae est
plus élevée en saison pluvieuse dans les périmètres
irrigués autour de Niono (Mali). Mais durant cette saison, l'index
sporozoïtique et le taux d'inoculation entomologique sont plus
élevés en dehors de la zone irriguée, ce qui se traduit
par une transmission palustre élevée durant cette période.
IJUMBA J. N. et LINDSAY S. W. (2001) ont désigné sous le nom de
« Paradoxe du Paddy » le fait que la culture du riz irrigué
augmente la transmission du paludisme dans les zones non-endémiques et
réduit sa transmission dans les zones endémiques. Leurs travaux
font suite à plusieurs travaux antérieurs dont celui de ROBERT V.
et al. (1985) qui ont désigné leur observation de «
Paradoxe de la Vallée du Kou ».
En 1990, GAZIN P. proposait de trouver sur le terrain des
techniques de réduction des contacts entre les hommes et les
anophèles applicables dans les conditions économiques et
culturelles de l'Afrique, (...). BALDET et al. (1999) ont
proposé l'usage des moustiquaires imprégnées de
pyréthrinoïdes comme moyen de protection.
Selon DABIRE E. (1990), l'examen clinique n'est pas une
méthode fiable de diagnostic de l'accès palustre. BAUDOUIN D. et
al. (1988) placent le taux d'erreur à 27 % pour l'Afrique de
l'ouest.
De cette revue de littérature, on retient que de
nombreux travaux géographiques ont porté sur les maladies
vectorielles où les outils de la géomatique sont de plus en plus
utilisés. Les données entomologiques ont été
beaucoup utilisées pour la modélisation (JEANNE I. 2000, NGOM R.
et SIEGMUND A. 2006, SOME Y. S. C. 2010). Effectuant notre stage au sein d'une
équipe d'entomologistes, nous voulons mettre cette collaboration
à profit et associer les données entomologiques aux
données d'enquêtes de terrain et de photographies aériennes
pour apporter de nouvelles connaissances sur la question de la transmission
palustre et de la protection anti palustre dans la vallée du Kou. Un
atout de cette étude sera la finesse de son aire d'observation puisque
ces données sont à l'échelle des villages et des
concessions.
5.3. L'échantillonnage
5.3.1. L'échantillon
spatial
L'échantillon d'étude est formé de deux
quartiers du périmètre irrigué, VK5 et VK7 et d'un village
hors du périmètre (Sourkoudougou), tous appartenant à la
commune rurale de Bama. VK5 est isolé au milieu des rizières dans
la plaine, et VK7 est à la lisière des rizières du
côté nord (Carte 2, page 18).
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350400
|
352000
|
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MOOD 3S4000
Réseau Hydrographique - Piste
Mare aux Hippop-olames - Route Nationale
N°9
Village Wri Rizière
Village d'e1ude Savane
+ CSPS
IIIuI
111111111
Source- Carle I000aranhiaue de
Barna
|
1112012
|
A A MILLOGO
|
18
Carte 2 : L'échantillon spatial dans la zone
d'étude
19
Les raisons qui motivent les choix sont les suivantes :
- les quartiers sont situés dans une vallée,
dans la zone de transmission permanente de paludisme avec un couvert
végétal assez important pour VK5 ;
- VK5 est complètement entouré par les
rizières et VK7 est au bord du périmètre, il est à
cheval sur les deux types de milieux : le périmètre rizicole et
la savane ;
- Sourkoudougou se trouve à environ 9 km au Sud de Bama
au bord de la rivière Houet, il possède un CSPS. Il a
été choisi en raison des besoins de comparaison des chiffres sur
le paludisme des CSPS fréquentés par les habitants des quartiers
de la vallée du Kou avec les chiffres d'une localité hors du
périmètre. Son éloignement par rapport au
périmètre rizicole permet de minimiser l'influence de ce dernier
sur la transmission du paludisme par le canal de la migration des vecteurs.
- avec l'aménagement du périmètre, les
conditions de développement des moustiques ont été
améliorées en raison de l'augmentation des eaux de surfaces. Il
s'en est suivi naturellement un foisonnement de ces insectes dans les quartiers
situés au niveau du périmètre aménagé ;
- l'aménagement a attiré un nombre important de
migrants dans la vallée. Les habitudes, les pratiques et les
comportements de ces derniers différaient certainement selon leurs
origines et cela peut toujours être d'actualité. Certaines
activités comme la riziculture, la culture maraichère et les
plantations fruitières ont vu le jour. L'ensemble de ces facteurs
pourraient avoir une influence sur l'épidémiologie du
paludisme.
5.3.2. L'échantillon
démographique
La population cible est subdivisée en deux groupes :
les personnes morales et les personnes physiques. Au nombre des personnes
morales, on peut citer :
- les deux Centres de Santé et de Promotion Sociale
(CSPS)6 du périmètre et celui de Sourkoudougou pour
les cas de paludisme déclarés dans les centres de santé
;
- l'Institut National des Statistiques et de la
Démographie (INSD) pour les données démographiques (RGPH
2006) ;
- le projet GE-eau (Gestion de l'eau) pour les images
aériennes.
Au nombre des personnes physiques, il y a les chefs de
ménages ou leurs remplaçants à qui les questionnaires ont
été adressés pour la quête d'informations
démographiques, la protection antipaludique et les accès
palustres des membres de leurs familles dans les
6 Le CSPS non loin de VK2 est appelé CSPS de la
vallée du Kou et celui à côté de VK4 est le CSPS de
Bama.
20
2 quartiers de la vallée du Kou et à
Sourkoudougou. Un entretien a été réalisé avec les
majors des CSPS pour compléter les informations recueillies
auprès des ménages. Le chef de périmètre aussi fut
consulté à propos du calendrier d'irrigation et du calendrier
agricole.
5.4. Les variables d'étude
La variable d'étude est l'information à
collecter sur le terrain dont le traitement permettra de confirmer ou
d'infirmer les hypothèses avancées. Pour notre étude,
trois groupes de variables sont nécessaires.
Le premier lot de variables est axé sur les
transformations introduites dans le milieu par
l'aménagement du périmètre rizicole. Ce sont
:
- la démographie (les ethnies, structure par âge et
par sexe de la population des quartiers
étudiés) ;
- la configuration physique des villages et les matériaux
de constructions utilisés
Le second lot de variables sera utilisé pour expliquer la
faible transmission palustre dans le
périmètre. On aura :
- connaissance du paludisme par les exploitants ;
- la prévalence du paludisme durant l'année 2011
dans la vallée du Kou (périmètre) et à
Sourkoudougou (hors périmètre) à partir des
données des CSPS et en une période de
l'année 2012.
Le troisième et dernier lot de variables permettra
d'apprécier la protection contre le paludisme
dans la vallée du Kou. Ce sera :
- les moyens de protection utilisés contre les moustiques
;
- la couverture de la famille en moustiquaire (le nombre de
moustiquaire en fonction de
la taille de la famille) ;
- l'offre de soins anti paludique dans la vallée du Kou
;
- les recours en cas d'épisodes paludiques.
L'ensemble des données collectées serviront
à mettre en place le SIG sur la transmission du
paludisme dans la vallée du Kou.
5.5. Les outils de collecte et de traitement des
données
5.5.1. Les outils de collecte de
données
Différents outils ont permis de recueillir les
données sur le terrain.
- Des questionnaires ont servi à la collecte des
données auprès des chefs de famille.
21
- Un GPS (Garmin 60 Csx®) a servi aux relevés de
coordonnées géographiques et des tracés des canaux bordant
les quartiers. Le GPS a été stabilisé par un
trépied lors de la prise des points de calage en vue de l'obtention
d'une meilleure précision. Des fiches de collecte de données ont
été remplies lors de la collecte de coordonnées
géographiques avec le GPS.
- Comme support, des prises de vues aériennes (PVA)
`amateurs' couleurs au format JPEG avec une résolution de 0,8 m ont
été géoréférencées pour l'extraction
des données sur l'environnement physique des quartiers.
5.5.2. La collecte de données sur le
terrain
5.5.2.1. La collecte de données avec le GPS
- Les points de calage
Des points ont été repérés sur les
PVA, il s'agit des petits éléments dont la taille est
inférieure à 4 pixels sur la photo. Sur le terrain tous les
points repérés sur les photos n'étaient pas identifiables,
ils ont donc été remplacés par des points situés
à des endroits jugés meilleurs.
La technique de prise de points était la suivante :
pour un point identifié, l'antenne était placé au-dessus
du sol à une hauteur d'au moins 1,70 m du sol, sur le trépied ou
sur le toit, le GPS était mi sur « ON » et on attendait au
moins 2 mn pour que l'appareil acquiert les satellites, ensuite le point
était marqué et une approximation à l'aide de la fonction
« Approx » du GPS qui enregistre un point en moyenne toutes les 1,3
seconde était faite. Il nous fallait avoir la moyenne d'au moins 1 000
points pour sauvegarder notre point de calage. Avec cette technique, 12 points
ont été collectés à VK5 et 10 à VK7. Les
E.P.E (Estimation de l'Erreur de Position) fournis par le GPS variaient entre
0,9 et 1,8 m. La prise de points a été entièrement faites
avec le GPS GARMIN® Map60CSx.
- Les tracés de calage
De la même manière que les points, des
tracés des routes et des canaux d'irrigation bordant les villages ont
été repérés sur les photos puis enregistrés
par GPS sur le terrain. Les photos ayant été prises en saison
sèche et nos levés GPS en saison pluvieuse, certains
itinéraires tracés n'ont pas pu être effectués du
fait d'un encombrement d'herbacées ou de constructions
antérieures à la date de la prise des photos (VK5) et d'autres
jugés irréalisables parce que les routes n'étaient pas
bien visibles.
22
Le GPS a été configuré en mode
d'enregistrement « Heure » avec un intervalle de cinq secondes. En ce
qui concerne la technique utilisée sur le terrain, on se positionnait au
début des routes, approximativement au milieu de la route, l'antenne
était placée sur un chapeau pour la maintenir en hauteur et la
trace était mise sur « ON ». On attendait quelques secondes
avant de commencer à marcher. La vitesse de marche était
estimée à environ 1m /s en essayant au maximum de rester au
milieu de la route. A la fin de la route, on s'arrêtait encore quelques
secondes avant de mettre la trace sur « OFF » puis on arrêtait
l'enregistrement de la trace afin de bien la séparer de l'enregistrement
suivant.
- Les concessions de Sourkoudougou
Toutes les concessions de Sourkoudougou ont été
levées au GPS sur le terrain en raison de non acquisition de PVA de ce
village.
- La référence des données
Les données ont été collectées
dans le système géodésique WGS 84 (World
Géodésique Système 1984), Datum WGS 84. Elles sont
utilisées avec les mêmes références.
5.5.2.2. L'enquête démographique et de
santé
Une phase pilote allant du 18 au 21 avril a été
réalisée pour l'ajustement des questionnaires et la formation des
enquêteurs. Cette phase a permis l'administration de 12
questionnaires-familles dans les 3 localités. Ce qui a permis de
déceler les erreurs et de reformuler certaines questions pour
améliorer leurs compréhensions.
L'enquête proprement dite s'est déroulée
du 25 avril 2012 au 05 mai 2012. Chaque concession avait son questionnaire
(voir annexe 2). La méthode utilisée était le porte
à porte, ce qui a permis d'enquêter toutes les concessions des
trois localités. Les questionnaires ont été
administrés aux populations par 4 enquêteurs. Trois des
enquêteurs habitaient chacun dans un des villages de l'enquête. La
présence d'un enquêteur de chaque village a permis
d'enquêter plus tard (généralement le soir) les chefs de
concessions absents lors de l'enquête dans la journée. Au total,
311 questionnaires ont été renseignés lors de
l'enquête. La répartition des questionnaires selon les
localités se présente comme suit : 90 questionnaires pour
Sourkoudougou, 80 pour VK5 et 141 pour VK7.
Les déclarations de paludisme lors de cette
enquête découlent de la perception de la maladie par les
populations. Elles ne sont basées sur aucun test biomédical. Pour
cela, elles sont certainement influencées par des facteurs tels que la
saison (pluvieuse ou non),
23
l'utilisation ou non de protection, l'exposition à des
piqûres plus ou moins nombreuses, etc. A cet effet, les analyses
basées sur ces données ont une valeur scientifique mais ne
reflètent pas la réalité du terrain.
5.5.2.3. La collecte des données sanitaires
Les données sanitaires sont issues de deux sources :
une source primaire qui est l'enquête démographique et de
santé (EDS) effectué auprès des populations en 2012 et une
source secondaire qui constitué des registres de consultations des CSPS.
Ces registres ont été dépouillés pour relever les
informations relatives à tous les patients ayant consulté dans
les 12 mois de l'année 2011 pour cause de paludisme.
Le diagnostic du paludisme dans les CSPS est effectué
à l'aide du test de diagnostic rapide (T.D.R). C'est le moyen de
diagnostic utilisé dans la plupart des formations sanitaires en milieu
rural, les statistiques sanitaires nationales en matière de paludisme
sont par conséquent principalement basées sur les
résultats de ce test. Ses résultats ne sont pas fiables à
100 % mais présentent la garantie d'être issus de formations
sanitaires. BAUDOUIN D. et al. (1988) ont placé le seuil
d'erreur du diagnostic de l'accès palustre à 27 % pour l'Afrique
de l'ouest mais pour DABIRE E. (1990), ce taux a toujours été au
minimum égale 32 %.
5.5.2.4. Les informations entomologiques
Elles sont issues des recherches effectuées dans la
zone d'étude depuis les années 1980 jusqu'en 2003. Les supports
découlant de ces recherches sont un article scientifique et une
thèse de doctorat des chercheurs de l'Institut de Recherche en Science
de la Santé. Il s'agit de la thèse de DIABATE A. (2003), et de
l'article de BALDET T. et al. (1999).
5.5.3. Les outils de traitement et d'analyse des
données
Les données ont subi plusieurs traitements dans un
environnement informatique diversifié.
5.5.3.1. Le transfert des données GPS
L'extraction des coordonnées géographiques
prises par le GPS a été faite par les logiciels MAP SOURCE®
et G7TOWIN®. Alors que MAP SOURCE n'extrait que cinq (05) décimales
du GPS, G7ToWin en propose sept (07). Même si cette précision (de
l'ordre du mm) et totalement hors des caractéristiques du GPS (dont la
précision donnée par le constructeur GARMIN® est de l'ordre
de 10 m), elle a été préférée lors de la
prise des points moyennés des repères.
24
5.5.3.2. Le traitement des images.
- Le géoréférencement des
images
Les PVA (prises de vue aériennes) ont été
traitées par Adobe Photoshop® version CS3 pour un changement de
format, de JPEG en TIFF et de dpi (dots per inch) de 150 à 600 en vue
d'une amélioration de leur qualité. Ces images ont
été importées sur Arc GIS® version 10 d'ESRI®
pour le géoréférencement. Le
géoréférencement consiste à appliquer un
système de coordonnées à une image afin de la mettre
à l'échelle dans un système de référence
spatial donné.
Les images à géoréférencer
étaient des photographies `amateurs' ne possédant donc pas les
informations nécessaires afin d'appliquer les corrections dues aux
déformations lors de la prises de vue, elles n'ont pas pu être
redressées avant leur géoréférencement. Les images
en 600 dpi ont été géoréférencées
avec une polynôme de 3ème ordre. Ce niveau de
déformation nécessite au moins 10 points de calage. Pour cela, 29
points ont été utilisés sur VK5 et 23 sur VK7 (points de
calage et points sur les traces). La méthode polynomiale par prise de
points d'appui qui consiste à retrouver pour tout point d'une image sa
nouvelle position dans un système de référence a
été utilisée.
- La numérisation des éléments
La numérisation a également été
faite sous ArcGis10®. Les couches ont été
créées sous ArcCatalog10® et digitalisées sous
ArcMap®. Les limites de concessions ont été
numérisées en polygones puis leurs centroïdes ont
été calculés pour les analyses concernant cette
étude.
5.5.3.3. Traitement des données
attributaires
La base de données a été
modélisée sous Power AMC®. Elle est actuellement
gérée sous Microsoft® Access®. Ce logiciel a servi
également au dépouillement des questionnaires d'enquête.
Les traitements statistiques et les représentations graphiques ont
été effectués sous Microsoft® Excel®. Adobe
Illustrator® CS3 a servi à améliorer la qualité de
certains graphiques.
5.6. Les difficultés pratiques et les limites de
l'étude
5.6.1. Les difficultés
La première difficulté était liée
à la précision du géoréférencement. Etant
donné que les PVA n'avaient pas été
réalisées selon les normes de la
télédétection, elles avaient de fortes
déformations, par conséquent leurs
géoréférencements se sont avérés très
délicats.
Une autre difficulté a été l'absence de
support sur Sourkoudougou. On ne disposait pas de PVA sur Sourkoudougou.
L'Institut Géographique du Burkina (IGB) ne disposant pas de mission
photographique ayant couvert le village, les concessions de ce village ont
toutes été relevées par GPS.
La principale difficulté liée à l'EDS est
l'absence de données démographiques sur les quartiers rizicoles.
Les données disponibles concernaient le village de Bama dont
relève les quartiers étudiés. De telles données
auraient permis de mieux planifier l'enquête.
Il y a également un cas de refus d'être
enquêter qu'il faut souligner à VK5 (concession n° 46) et les
concessions vides (6 concessions à VK5 et 2 à VK7).
5.6.2. Les limites
La limite principale de cette étude est l'absence d'une
illustration avec les données entomologiques du projet car elles
n'avaient pas encore été traitées par les
spécialistes du domaine. L'incidence de la végétation ne
ressort pas clairement dans les analyses de la transmission du paludisme.
25
PREMIERE PARTIE :
GENERALITES SUR LA ZONE D'ETUDE ET EPIDEMIOLOGIE DU
PALUDISME
26
27
CHAPITRE I : LE BASSIN VERSANT DU KOU ET SON
PERIMETRE
AMENAGE
Le bassin versant du Kou est l'un des nombreux bassins
versants régionaux qui constituent le bassin national du Mouhoun.
Situé au Sud-ouest du Burkina Faso, il a une superficie de 1 800
km2 et est drainé par le Kou. Le bassin est très
fourni en aménagements au nombre desquels le périmètre
aménagé rizicole de la vallée du Kou. Ce dernier est
situé au nord-ouest de Bobo Dioulasso avec une superficie de 1 260 ha.
Il est irrigué gravitairement à partir d'une prise d'eau sur le
Kou.
1.1 LE BASSIN VERSANT DU KOU
1.1.1. Relief
Le bassin versant du Kou est bordé essentiellement d'un
plateau gréseux d'une altitude moyenne de 407 m qui ceinture de
nombreuses cuvettes et des dépressions. L'une de ces dépressions,
particulièrement importante comporte une large plaine d'inondation
s'étendant sur 97 000 ha dont 2 300 ha sont exploitables. C'est sur
cette dernière que le périmètre rizicole a
été aménagé grâce à une
dérivation des eaux du Kou PALE et al. (1986).
1.1.2. Hydrographie
Le Kou constitue le principal exutoire des eaux de bassin. Il
est long de 30 km avec un débit variant entre 3,5 et 15 m3/s
dans l'année. On y trouve d'autres cours d'eau presque permanents, des
lacs, des mares et des sources (`la Guinguette' et la source hydraulique de
Pesso) (Carte 3, page 28).
1.1.3. Climat
Le climat dans la zone est de type soudano-guinéen avec
alternance d'une saison humide et d'une saison sèche inégalement
réparties dans l'année. La saison des pluies s'étend sur
les mois d'avril à octobre avec un maximum le plus souvent dans le mois
d'août et la saison sèche de septembre à mars.
Les températures quant à elles connaissent des
variations plus ou moins importantes selon l'alternance des saisons. Les
moyennes mensuelles les plus élevées se rencontrent
généralement en avril et les plus faibles en décembre
(Figure 1, page 28). On distingue alors : - une saison chaude allant de mars
à mai,
- une saison humide allant de juin à septembre,
- une saison chaude de transition de octobre à novembre
et
- une saison froide allant de décembre à
février.
Carte 3 : Relief et hydrographie de la zone
d'étude
Figure 1: Les paramètres climatiques de la
vallée du Kou de 1981 à 2010.
Pluviométrie (mm)
280
240
200
160
120
80
40
0
Précipitation Température
Température moyenne (° C)
140
120
100
80
60
40
20
0
28
Jan Fév Mars Avril Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov
Déc
Source: Température: Station
agrométéorologique de la Vallée du Kou
Précipitation: Station météorologique de Bobo dioulasso
NB : La divergence des sources s'explique par le fait que la
station agro météorologique de la vallée du Kou ne dispose
pas de données de précipitations antérieur à
1991.
29
Cette pluviométrie offre des conditions favorables
à la reproduction des moustiques car les gites larvaires sont longtemps
alimentés en eau et le risque de transmission du paludisme est quasi
permanent au cours de l'année.
1.1.4. Végétation
Les précipitations abondantes favorisent le
développement des espèces ligneuses dont la densité du
peuplement, le nombre de strates et la hauteur sont nettement plus importants
que dans les autres domaines biogéographiques (TAHYO M. 2000). La
végétation est dominée par les espèces du domaine
soudanien tandis que les espèces du domaine sahélien sont rares.
Une caractéristique importante de ce domaine est la présence de
galeries forestières le long des cours d'eau pérennes.
La végétation des quartiers
étudiés est particulière. Avec l'aménagement du
périmètre, la végétation naturelle a
été durement éprouvée mais des espèces
exotiques telles que le Manguifera indica, Kaya senegalensis,
Delonix regia, Ceiba pentandra ont été
introduites. La végétation de VK5 est presque totalement
composée de manguiers. La majorité de ces arbres sont
alignés le long des pistes. Celle de VK7 est à dominance de
flamboyants. Ces espèces ont été introduites dans les
quartiers lors de leur implantation dans les années 1970. La
végétation de Sourkoudougou est naturelle mais le village est
entouré d'importants vergers de manguiers.
Les gîtes d'anopheles gambiae sont
généralement ensoleillés mais les nectars de certaines
plantes sont attractifs pour les moustiques adultes.
1.1.5. Sols
Selon la carte d'occupation des sols du Burkina Faso, la
commune de Bama repose sur des sols hydromorphes sur cuirasse ancienne qui
s'engorgent régulièrement en saison de pluies. Ils sont pour la
plus part favorables à l'agriculture.
La zone aménagée est constituée de sols
à pente très faible, profonds et mal drainés. Selon
BURGEAP/IWACO (1998), il existe 6 types de sols dans la vallée du Kou.
La répartition des types de sol sur le périmètre est
très hétérogène (figure 2, Page 30).
30
Figure 2 : Les types de sols de la vallée du
Kou.
40% 35% 30% 25% 20% 15% 10%
5%
0%
|
|
38%
|
|
24%
|
|
18%
|
|
10%
|
6%
4%
|
|
|
|
|
|
|
Sablo-argilo -limoneux
|
|
Argilo -limoneux
|
|
Limoneux Type
|
de sol
|
Argileux
Sablo Sablo
-limoneux -argileux
|
Source: BURGEAP/IWACO, 1998
Les sols à texture lourde (sols argileux et sols
argilo-limoneux) représentent 34 % des sols du périmètre
et sont les mieux indiqués pour la riziculture. Ces différents
types de sols sont répartis sur le périmètre de
façon hétérogène. Le faible drainage des sols
entraine la rétention des eaux en surface dans les casiers, formant
ainsi les gites larvaires des moustiques.
1.2 LE PERIMETRE AMENAGE DE LA VALLEE DU KOU.
1.2.1. Historique de l'aménagement
Le périmètre irrigué de la vallée
du Kou est situé au Nord-Ouest de Bobo Dioulasso dans la commune de Bama
sur la route nationale N°9 (axe Bobo-Faramana-Mopti). Le
périmètre est localisé entre les coordonnées
suivantes : 11°22' et 11°24' Nord en latitude et 4°24' et
4°26' en longitude Ouest selon l'IGB.
L'idée de la création du périmètre
rizicole de la vallée du Kou remonte aux années 1950. La
coopération entre la Haute Volta et la Chine Populaire a permis la
création des périmètres de Boulbi (75 ha) et de Louda (112
ha) entre 1962 et 1965 sur le plateau mossi. Il s'agissait de créer un
périmètre irrigué de 1 500 ha et d'y installer 1 500
exploitants migrants pour la plupart, dans des villages crées de toute
pièce et lotis selon un plan en damier ou ceux-ci auraient un revenu
monétaire net de 150 000 F CFA en double culture annuel de riz PALE et
al. (1986). Les premiers travaux ont été
exécutés par la coopération Taïwanaise en 1969 et les
cent premiers hectares aménagés ont été mis en
exploitation en 1970.
31
Les travaux d'extension continuèrent jusqu'en 1974. A
cette date, 1 260 ha de terres dont 60 ha pour la recherche agricole
étaient aménagés pour les 07 villages d'exploitants : Bama
(le village autochtone) et les six autres villages crées :
1er, 2ème, 3ème, 4
ème,5ème et 6ème, qui sont
respectivement devenu VK2, VK3, VK4, VK5, VK6 et VK7 en 1974 suite à
l'insertion de Bama qui fut nommé VK1. L'encadrement des exploitants fut
assuré par les techniciens taïwanais jusqu'en 1973, année
à laquelle a pris fin l'installation des exploitants. En 1974 suite
à la reconnaissance de la Chine de Pékin par la Haute Volta, un
nouveau protocole a été signé remplaçant les
taïwanais par les chinois pour une durée de deux (2) ans. Ceux-ci
assurèrent l'encadrement technique durant le temps de leur
séjour.
Le 30 décembre 1975, le périmètre fut
remis au gouvernement voltaïque. Dès lors, sa responsabilité
fut confié à l'Organisme Régional de Développement
(ORD) des Hauts Bassins jusqu'en 1979.
Les dégradations constatées après
quelques années de fonctionnement (baisse des rendements,
désorganisation de la coopérative, etc.) sous la direction de
l'ORD ont motivé la mise en place en 1979 d'un vaste projet de
réhabilitation du périmètre. D'un coût de 1,5
milliard de F CFA, ce projet fut financé par un prêt de 372
millions de F CFA contracté auprès de la Banque Ouest Africaine
du Développement (BOAD), une contribution nationale de 63,3 millions de
F CFA du Projet d'Intégration de l'Agriculture et de l'Elevage et une
subvention des Pays Bas. Le projet a duré de 1979 à 1993 et a
été exécuté en 3 phases :
1979-1984 : phase I de la mission d'Assistance
Néerlandaise et projet BOAD ;
1985-1989 : phase II de la mission d'Assistance
Néerlandaise ;
1989-1993 : phase III de la mission d'Assistance
Néerlandaise. Fin du programme.
Les différents organismes qui sont intervenus dans le
périmètre avaient des missions bien précises :
De 1969 à 1975, l'assistance technique des deux Chines
avait pour objectif principal de réaliser les travaux
d'aménagement agricole et de former les exploitants à la
maîtrise de la riziculture, depuis la mise en place des
pépinières jusqu'aux récoltes, en mettant à leur
disposition tout le matériel et le personnel adéquat ;
De 1975 à 1979, l'ORD devait poursuivre l'encadrement
agricole des exploitants et l'organisation des campagnes ;
De 1979 à 1993, la mission des Néerlandais
consistait à : - restaurer la fertilité des sols ;
32
- accroitre la superficie irriguée de 300 ha ;
- accroitre la production agricole ;
- associer l'agriculture et l'élevage en
développant l'élevage bovin (par l'embouche
pour le fumier et la traction) ;
- maîtriser le comportement hydraulique du réseau
afin d'améliorer la gestion de l'eau ;
- développer les cultures alternatives sur les sols
impropres à la riziculture ;
- redynamiser la coopérative de façon qu'elle soit
autogérée et autofinancée ;
- rendre efficace l'organisation coopérative.
1.2.2. Les infrastructures
L'aménagement de la vallée du Kou est
constitué d'une prise d'eau sur la rivière Kou au niveau du
village de Diarradougou (Photo 1). Cette prise est composée d'un seuil
déversant situé en travers du lit du Kou. Il est muni des vannes
de manoeuvre qui permettent de dévier les eaux à travers un canal
d'amenée vers le périmètre. La crête du seuil est
arasée à une cote telle qu'en étiage toutes les eaux
soient déviées dans le canal d'amenée et qu'en
période de hautes eaux un débit assez important puisse passer
dans le lit du Kou. Le canal d'amené est muni à son départ
de vannes dont le rôle est de régler le débit qui y
transite. A part les canaux quaternaires en terre, tous les canaux ont une
section trapézoïdale protégée par un revêtement
en béton ordinaire.
Photo 1 : La prise d'eau de Diarradougou
Source : Service technique agricole de la vallée du Kou,
2012.
1.2.2.1 Le canal principal, les secondaires, les
tertiaires,
Du canal principal, partent 10 canaux secondaires de longueur
variable allant de moins de 0,3 km pour certains à 2,5 km et pour
d'autres pour une longueur totale de 10,9 km. Les
33
tertiaires sont au nombre de 82, leur cote permet de dominer
les parcelles qu'ils irriguent. La longueur totale des canaux secondaires et
tertiaires est de 95 km. 420 canaux quaternaires partent des tertiaires. Encore
appelés arroseurs, ils apportent l'eau directement dans les parcelles
par l'intermédiaire de buse en béton. Comme dans le canal
d'amenée, des vannes sont installées au départ de chaque
prise d'eau pour réguler le débit de l'eau qui y transite.
1.2.2.2 Réseau
d'assainissement-Pistes
Un réseau d'assainissement assez dense permet de
collecter les eaux depuis les parcelles jusqu'à un canal
émissaire en amont du lac Bama qui draine à son tour les eaux
dans le Kou. Un réseau de piste permet d'accéder facilement aux
ouvrages du canal primaire, aux canaux secondaires et tertiaires.
1.2.2.3 Quartier hydraulique
A la vallée du Kou, selon la dénomination du
projet, chaque secondaire correspond à un bloc. Ainsi la superficie
irriguée varie en fonction du tracé de chaque canal secondaire.
D'une manière générale, chaque tertiaire irrigue 12
à 24 ha et chaque hectare est attribué à un exploitant.
L'hectare est divisé en 20 casiers de 5 ares (Carte 4).
Carte 4 : Le réseau d'irrigation
simplifié du périmètre aménagé de la
vallée du Kou
CHAPITRE II : LES QUARTIERS ET VILLAGE D'ETUDE
Les quartiers rizicoles (VK5 et VK7) et le village témoin
(Sourkoudougou) pourraient différer de par leur configuration physique,
leur population ou même les activités pratiquées et ces
différences pourraient avoir une incidence sur la transmission du
paludisme.
2.1 MILIEU PHYSIQUE DES QUARTIERS ET DU VILLAGE
D'ETUDE
En termes de nombre de concession, VK7 est la localité la
plus importante avec 142 concessions. Ensuite il y'a Sourkoudougou qui a 90
concessions et VK5 avec 87 concessions (Carte 5, page 35).
La position périphérique de VK7 a favorisé
des constructions autour du village. Le quartier forme également une
zone de bâtis continus avec VK5B et VK6A. Les limites du quartier ne sont
plus précises. Pour cette étude, la partie aménagée
en 1970 a été choisie.
Pour la suite de l'étude, les concessions non
habitées ou n'ayant pas répondu aux questions lors de
l'enquête ont été retirées, ce qui explique les 80
concessions de VK5 et les 140 de VK7 utilisées pour les analyses.
34
J = SOURKOUDOUGOU 'J'
37 G ~':. 'Jaaa~ ~J-
,a J , a J
Ja 0 .0 7JaJa
o
(c) · ._
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° °°~ °° ° a
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200 400 800
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°
°
Sourkoudougou
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·
: VK5 et
V3o KaJ7
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0+
~-A*
.. a..,
00
VK7
T
° °
f CSPS In Concession
· Bama (village autochtone Cours d'eau
Route nationale N°9
Autre quartier
Concessions (quartiers rizicoles)
Rizière
Verger
Savane
Périmètre maraicher
BAMA
250 500
Source :
Concession de Sourkoudougou : enquête
terrain Autres données : carte topographique de Bama et
PVA.
A. A. MI LLOGO
04/2013
1 r
1 00G
35
Carte 5 : Configuration spatiale des villages
étudiés
2.1.1 Matériaux de construction
La quasi-totalité des habitations des localités
étudiées est en banco (terre). En effet, on rencontre environ 80
% en banco pour 20 % de maisons en parpaings et en pierres. En ce qui concerne
les types de toiture, les toits en tôles ondulées sont les plus
importants mais ils sont plus nombreux dans les quartiers du
périmètre qu'à Sourkoudougou. Par conséquent, les
maisons construites avec des matériaux autres que le banco et qui sont
couvertes avec d'autres matériaux que les tôles ondulées
sont plus nombreuses à Sourkoudougou (Figure 3).
Figure 3 : Les matériaux de construction
utilisés.
36
Pour apprécier la contribution des matériaux de
construction aux accès palustres (Chapitre IV), on a
procédé par une classification des concessions selon deux grands
groupes de maisons :
- Classe « mélange » : les concessions qui
ont au moins une maison avec le toit en chaume ou en terre battue ;
- Classe « tôles » : les concessions qui ont des
toitures uniquement en tôles.
On obtient les proportions suivantes selon les classes de
concessions (Figure 4, page 37) :
37
Figure 4: Les classes de concessions
100%
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
0,15
|
|
0,29
|
|
0,44
|
80%
|
|
|
0,85
|
|
|
|
60%
|
|
|
|
|
0,71
|
|
40%
20%
0%
|
|
|
|
|
|
0,56
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
VK5 VK7 Sourkoudougou
Tôles Mélange
Source : enquete de terrain 2012
Les concessions avec les toitures uniquement en tôles
ondulées sont majoritaires dans tous les villages mais on constate que
celles avec mélange de toiture sont plus nombreuses à
Sourkoudougou que dans les autres villages. Elles représentent presque
la moitié (44,44 %) des concessions du village alors qu'elles ne sont
que 15 % à VK5 et 29,29 % et à VK7 et dispersées dans les
villages (Carte 6).
Carte 6 : Concentration spatiale des classes de
concession dans les villages d'étude
38
« Les exploitants recevaient un prêt d'un montant
de 40 000 F CFA en nature constitué de 20 tôles
galvanisées, 200 parpaings, 2 fenêtres et une porte en tôle
lors de leur installation dans le périmètre» PALE et
al., 1986. Cette subvention leur permettait de construire des
habitations couvertes de tôles. Elle réduit également le
recours à d'autres matériaux tels que le chaume ou la
terre-battue pour la construction. Cela modifie le schéma classique des
villages burkinabè où les habitations étaient
essentiellement des cases couvertes de chaume ou de terre-battue. Les
habitations couvertes de tôles ondulées faisant partie pour la
plupart des constructions récentes.
2.1.2 Des espaces villageois favorables aux maladies
hydriques
VK5 a une position topographique relativement basse par
rapport à la plaine, il a une altitude moyenne de 307 m contre une
moyenne d'environ 320 m pour le périmètre. Le village est une
dépression vers laquelle convergent les eaux de pluies. La nature
argileuse du sol et la stagnation des eaux de pluie créent donc les
conditions de mise en place de boue d'où le nom « Poto-poto »
en dioula. Cette humidité est encore renforcée par la couverture
végétale très importante du village mais surtout par sa
position centrale dans le périmètre. Le quartier est doté
en caniveaux de drainage des eaux usées. En plus, la majorité des
toilettes de VK5 est située au fond de la cour et déversent leurs
eaux usées dans les caniveaux situés entre les concessions. Ces
caniveaux reçoivent également les ordures
ménagères, des déchets animaux. Elles sont donc
obstruées et gardent par endroit des eaux usées chargées
d'ordures qui se décomposent et deviennent de potentiels gites larvaires
(Photo 2, page 39).
VK7 a une topographie relativement plus élevée
que VK5. Avec une altitude moyenne de 316 m, il conserve moins
d'humidité et subit moins l'emprise du périmètre du fait
de sa position périphérique mais on y rencontre de grandes
flaques d'eaux temporaires pendant la saison des pluies. Le couvert
végétal y est très faible. Il faut noter également
la production fruitière dans le périmètre.
Le village témoin est bordé à l'Est par
le marigot Houet et est entouré par d'importants vergers. Il a une
altitude moyenne de 327 m. L'emprise de ces vergers ne doit pas être
négligé à partir du moment où les moustiques
peuvent y trouver les nectars dont ils se nourrissent.
39
Photo 2 : Des potentiels gites larvaires.
1 : Caniveaux en terre avec de l'eau de pluie à
VK5.
2 : Caniveau bouchées d'une arrière-cour avec
des eaux usées de douches chargés de dechets animaux à
VK5.
Source : A. A. MILLOGO, Mai 2012.
2.2 LE MILIEU HUMAIN
2.2.1 La structure par âge et par sexe
Avec ses 21 villages, la Commune rurale de Bama avait en 2006
une population de 69 738 personnes et le village de Bama 22 244 personnes. INSD
(2006). La population de Sourkoudougou fut évaluée la même
année à 1 065 personnes (Tableau 1).
Tableau 1: Composition de la population des villages
d'étude en 2006.
|
Commune rurale de Bama
|
Village de Bama
|
Sourkoudougou
|
Population totale
|
69 738
|
22 244
|
1 065
|
Femmes (%)
|
50,24
|
51,06
|
50,89
|
Moins de 15 ans (%)
|
46,92
|
45,26
|
46,10
|
Source : INSD (RGPH 2006)
Les données sur la population des quartiers rizicoles
de Bama n'ont pas été fournies par l'INSD en 2006,
néanmoins, une étude réalisée par PALE et al.
en 1986, donne les effectifs des populations des quartiers du
périmètre en 1974. A cette date, la population de VK5
était de 1 123 personnes et celle de VK7 était de 1 629
personnes. Pour les besoins de cette étude, une enquête
démographique a été réalisée en 2012. Les
classes d'âge utilisées sont les suivantes: [0 - 5]; [6 - 15]; [16
- 30]; [31 - 55] et [56 et +].
40
Elle révèle que VK5 possède 989 habitants
dont 48,33 % de femmes. Les femmes de 31 à 55 ans, qui pourraient
majoritairement être les épouses des riziculteurs, sont
particulièrement nombreuses dans ce quartier. Les jeunes de moins de 16
ans représentent 46,01 % de cette population. Quant à VK7, il a
une population de 2 304 personnes composée de 51,91 % de femmes et 48,44
% de jeunes de moins de 16 ans. Les données de l'enquête donnent
pour Sourkoudougou une population de 1 070 personnes dont 49,54 % de femmes et
48,41 % de jeunes de moins de 16 ans. On constate que la structure par
âge et par sexe de la population de VK7 est plus proche de celle du pays
avec plus de 50 % de femmes, cependant, celle de Sourkoudougou est très
jeune par rapport à la population nationale (Figure 5).
Comparativement aux données de PALE et al.
(1986), la population de VK5 est en décroissance et celle de VK7
est en hausse. VK5 n'a pas de possibilité d'extension spatiale du fait
de sa position au milieu de la rizière. Sa population s'installe
à l'extérieur lorsque les densités deviennent trop
fortes.
Source de données de populations des villages
d'étude : Enquête de terrain (2012)
Figure 5 : Structure par âge et par sexe de la
population des villages étudiés
41
Les villages étudiés montrent une population
très jeune avec près de la moitié de la population qui a
moins de 16 ans. La forte représentativité des jeunes de moins de
16 ans pourrait être un facteur de risque de transmission du paludisme
car les personnes de ce groupe d'âge sont fragiles et n'ont pas encore
acquis l'immunité.
Par ailleurs, on remarque que les groupes d'âges choisis
pour cette étude ne permettent pas de bien visualiser la structure de la
population du Burkina Faso. Sa pyramide construite avec des tranches de cinq
ans présenterait une forme régulière avec une base large
et un sommet effilé, synonyme d'une jeunesse de la population.
2.2.2 Les ethnies
Les populations des quartiers rizicoles étudiés
sont assez variées. Les bobos sont l'ethnie autochtone dans la commune
de Bama mais une quinzaine d'ethnies cohabitent dans les 2 quartiers. On
rencontre les ethnies suivantes : Bobo, Dioula, Marka (dafing), Mossi, Tiefo
Bissa, Bolon, Gourmantché, Samo, Sénoufo, Vigué. Bambara,
Gourounsi, Peulh et Sièmou.
A Sourkoudougou, cinq ethnies se côtoient alors qu'il y
en a dix dans chacun des quartiers rizicoles. Les Bobos, les Mossis, les Markas
(dafing) sont les 3 ethnies représentées dans les 3 villages
(Tableau 2).
Tableau 2: Les ethnies des villages
étudiés
Ethnies
|
|
Sourkoudougou
|
VK5
|
|
VK7
|
|
Bobo
|
|
|
84,67
|
|
15,98
|
|
3,04
|
|
Mossi
|
|
|
5,70
|
|
68,96
|
|
81,94
|
|
Marka (dafing)
|
|
|
4,77
|
|
2,12
|
|
0,82
|
|
Dioula
|
|
|
3,64
|
|
4,04
|
|
0
|
|
Bissa
|
|
|
0
|
|
2,73
|
|
0
|
|
Samo
|
|
|
0
|
|
1,42
|
|
7,16
|
|
Tiéfo
|
|
|
0
|
|
0
|
|
2,99
|
|
Autres
|
|
|
1,21
|
|
4,75
|
|
4,04
|
|
Les premiers
|
occupants
|
des
|
quartiers
|
rizicoles
|
étaient
|
des
|
migrants
|
venus
|
majoritairement du plateau central. 39 % des exploitants
venaient du Yatenga et 20,3 % du Sanmatenga (PALE et al. 1986). Il
s'est alors formé une population très
hétérogène avec une très forte dominance de
l'ethnie Mossi. Sourkoudougou est un village classique qui n'a pas subi de
modification comme les quartiers rizicoles, il n'a pas accueilli autant de
migrants d'où la composition relativement homogène de sa
population.
42
2.2.3 Les densités de populations par
concession
Les densités de populations sont plus
élevées dans les villages rizicoles que dans le village
témoin. Elles sont présentées dans le tableau 3.
Tableau 3: Densité de population par concession
dans les villages.
Village
|
Nombre concession
|
Population village
|
Densité
moyenne/Concession
|
Sourkoudougou
|
90
|
1070
|
11,89
|
VK5
|
80
|
989
|
12,36
|
VK7
|
140
|
2304
|
16,46
|
Source : enquête de terrain (2012).
A Sourkoudougou, une grande partie des concessions sont
constituées d'un ménage. Par conséquent, la densité
moyenne de personnes par concession reste relativement faible.
Dans les quartiers rizicoles, la densité de population
par concession est assez élevée. La majorité de la
population résidente des villages rizicoles est immigrée. Ces
familles se sont installées depuis l'aménagement du
périmètre et leurs chefs n'ont généralement pas de
terres dans la savane environnante du périmètre. Les familles
grandissent et les densités s'accroissent. Cela se constate chez les
Mossis et les Bissas qui enregistrent les plus fortes densités. Par
ailleurs, la faible densité de VK5 par rapport à VK7 est due
à l'existence d'un quartier VK5B qui permet de désengorger le
village principal. De nombreuses familles de VK5 y possèdent une
parcelle d'habitation. Néanmoins, les mossis du village principal
gardent la plus forte densité de personnes par concession (14,21). La
carte 7 (page 43) donne un aperçu des effectifs de populations par
concession.
La forte densité de population se ressent au niveau de
la dispersion des effectifs de population par famille. La variance des
effectifs par concession de VK7 est de 116,58 (2*variance de Sourkoudougou).
Tableau 4: Dispersion des effectifs par famille des 3
villages étudiés.
|
VK5
|
VK7
|
Sourkoudougou
|
Maximum
|
46
|
80
|
42
|
Minimum
|
1
|
1
|
2
|
Variance de l'échantillon
|
77,93
|
116,58
|
61,79
|
43
Carte 77 : Les effectifs de populations dans
les localités étudiés.
Les effectifs élevés de population favorisent
généralement des fortes densités. Pourtant, les fortes
densités présentent des avantages mais aussi des
inconvénients. En effet, les densités élevées
entrainent une dilution des piqûres de moustiques entres les habitants du
milieu. A l'opposé, elles occasionnent souvent l'insalubrité qui
est propice à la reproduction des moustiques.
2.3 LES ACTIVITES SOCIO-ECONOMIQUES
A l'image du Burkina Faso, les activités
socio-économiques de la commune de Bama reposent essentiellement sur
l'agriculture qui occupe plus des 2/3 de la population. D'autres
activités telles que la pêche, l'élevage et le commerce
sont aussi pratiquées. Dans la vallée du Kou, l'agriculture est
fortement dominée par la riziculture.
2.3.1 Agriculture
2.3.1.1 Le système de production
agricole
Deux types d'agriculture sont pratiqués dans la
vallée du Kou, l'agriculture pluviale et l'agriculture irriguée.
L'agriculture pluviale est plus pratiquée dans les zones
non-aménagées.
7 L'absence de limites nettes entre les concessions de
Sourkoudougou n'a pas permis de calculer les densités.
44
Selon PALE et al. (1987), l'Etat s'est
approprié les terres pour l'aménagement en vertu de la loi
n°29 de Juillet 19638. Les autochtones propriétaires des
champs dans l'espace à aménager n'ont pas été
dédommagés mais ils ont été
réinstallés prioritairement dans le périmètre. La
majorité de ces derniers n'ont pas tardé à abandonner les
casiers rizicoles à cause de l'autorité non acceptée de
l'Etat.
Le régime foncier appliqué dans le
périmètre est caractérisé par une absence de titre
de propriété. Chaque exploitant a une parcelle de 1 ha qu'il
exploite mais avec seulement un droit d'usage qui exclut toute forme
d'aliénation, vente, échange, ou même de transfert. Les
producteurs sont depuis 1985, chargés de l'attribution et du retrait des
parcelles, de l'établissement et du control du calendrier agricole, de
l'entretien des canaux d'irrigation, de l'approvisionnement en intrants
agricoles, de la collecte et de l'écoulement des produits sous la
supervision des encadreurs du ministère de l'agriculture.
De manière formelle, le périmètre de la
vallée du Kou permet la réalisation de 2 campagnes : une campagne
de janvier à mai avec 800 à 900 ha exploités en riz,
maïs, tubercules et cultures maraîchères sous réserve
d'un consensus UCRB/ ETP. Pendant cette période, le calendrier cultural
est très varié. Une autre campagne de juin à novembre
durant laquelle tout le périmètre (1 200 ha) est exploité
exclusivement en riz pour un rendement de 4,5 - 5,5 t de riz paddy/ha soit une
production annuelle d'environ 10 200 tonnes de riz paddy.
En dehors de la riziculture dans les casiers, certains paysans
s'adonnent à d'autres types de production
céréalière en saison pluvieuse en dehors de l'espace
aménagé tel que le mil, le niébé, le sorgho, le
maïs, l'arachide ou des tubercules, le coton, la production
maraîchère ou fruitière.
La production agricole est un véritable facteur de
risque de paludisme. Les casiers rizicoles après la mise en eaux sont
les principaux gites larvaires de moustiques. Ensuite, après la
poussée du riz et l'application des engrais, les casiers deviennent des
refuges pour les moustiques qui rejoignent les habitations à la
tombée de la nuit (YAMEOGO L. 2000). Les cultures pluviales et
maraichères assurent également ce rôle de refuge à
certains niveaux de leur évolution.
8 La loi n°29 de Juillet 1963 stipule que les
terres vacantes situées hors des agglomérations sont
propriétés de l'Etat.
2.3.1.2 Les équipements
En 1997, le taux d'équipement a été
évalué à 71 % par IWACO/BURGEAP. Ce niveau
d'équipement est en grande partie dû aux différents appuis
reçus par les producteurs de la vallée du Kou.
2.3.2 Elevage
La stratégie de développement de la riziculture
irriguée en 1970 n'avait pas intégré l'élevage en
tant qu'activité complémentaire de la production. C'est lors de
la réhabilitation que cette activité fut incluse avec l'objectif
spécifique visant à développer l'élevage bovin en
association avec l'agriculture irriguée. En 1985, 1 912 boeufs ont
été recensés sur le périmètre. Ces animaux
constituent des alternatives de repas de sang aux anophèles femelles.
45
46
CHAPITRE III : EPIDEMIOLOGIE DU PALUDISME, LE
PARASITE, LE MOUSTIQUE ET L'HOMME.
Le paludisme est causé par un hématozoaire du
genre Plasmodium et transmis à l'homme par des moustiques
femelles du genre Anopheles. Il s'agit de la principale maladie
parasitaire humaine. Selon l'OMS (2011) environ 40 % de la population mondiale,
habitant essentiellement dans les pays les plus pauvres du monde, était
exposée au paludisme.
L'Afrique au sud du Sahara demeure, de très loin, la
région la plus touchée du monde. Les estimations font état
de 216 millions d'épisodes palustres en 2010, dont 81 % dans la
région Afrique de l'OMS9, soit 174 millions de cas. La
même année, 91 % des cas de décès dus au paludisme
ont eu lieu en Afrique10. La maladie frappe surtout les enfants en
bas âge et les femmes au cours des grossesses. En Afrique, où le
paludisme est endémique, les moustiques du genre Anopheles, qui
comprend plusieurs groupes d'espèces, sont les vecteurs de cette
maladie.
3.1. L'AGENT PATHOGENE: LES
PLASMODIUM
L'agent pathogène du paludisme appartient à
l'embranchement des Sporozoa et à l'ordre des
Hæmosporidae. Les Plasmodium qui sont des parasites stricts de
l'Homme sont : Plasmodium falciparum, Plasmodium vivax,
Plasmodium ovale et Plasmodium malariae. Leur
répartition géographique et les formes de paludisme qu'elles
provoquent sont différentes.
Selon MOUCHET J. et al. (1993), les populations
d'Afrique subsaharienne sont naturellement résistantes à P.
vivax qui ne peut franchir la membrane de leurs hématies en
l'absence d'un facteur érythrocytaire pour lequel l'absence des
antigènes tissulaires du groupe Duffy constitue un marqueur. P.
malariae se trouve chez 15 à 30 % des sujets et P. ovale
chez 2 à 5 %. Ils ne créent apparemment, pas de
problème de santé publique important. C'est donc P.
falciparum, présent chez 98 % des sujets impaludés, qui est
à l'origine des désordres graves voire létaux. Il est
à l'origine de la forme aiguë mortelle ou accès pernicieux
et sévit pendant les périodes chaudes dans les régions
subtropicales (GAZIN P. 2001).
9 La région Afrique de l'OMS est
constitué par le continent Africain sans le Maroc, la Tunisie, la Libye,
l'Egypte, la Soudan, le Soudan du Sud et la Somalie.
10 OMS, Rapport 2011 sur le paludisme dans le monde,
Résumé et points essentiels.
47
3.2. LES VECTEURS DU PALUDISME
3.2.1. Biologie et écologie des
moustiques
Les moustiques du genre Anopheles sont les seuls
vecteurs reconnus du plasmodium. Des études ont prouvé que le
paludisme était transmis par cinq vecteurs majeurs : Anopheles
gambiae, Anopheles arabiensis, Anopheles funestus, Anopheles nili, et Anopheles
moucheti. Les anophèles de l'espèce gambiae sont reconnus
comme étant les meilleurs vecteurs du paludisme en Afrique
subsaharienne. Des sept espèces du complexe gambiae11, les
espèces Anopheles gambiae s. s. et Anophèles
arabiensis sont les vecteurs les plus importants du complexe gambiae
auxquels on peut ajouter Anopheles funestus.
A l'état larvaire, An. gambiae est susceptible
de se développer dans les collections d'eau douces, à condition
qu'elles ne soient pas trop chargées en matières organiques ou en
sels minéraux, à pH acide ou alcalin. L'eau des gîtes
à gambiæ est presque toujours ensoleillée avec une
température moyenne comprise entre 20 et 25° C. La
végétation des gîtes peut être très abondante,
parfois entièrement submergée ou complètement absentes.
(RAGEAU J. et al. 1953). Les larves de gambiae ne se rencontrent en
principe pas dans les eaux fortement ombragées, à courant rapide,
alcalines ou polluées.
Quant à An. funestus, il se développe
dans des collections d'eau profonde et claire à caractère
permanent ou subpermanent, ombragées par la végétation
(herbe, riz, végétation flottante). An. funestus se
développe surtout en fin de saison des pluies (GAZIN P. 2001). Dans ces
conditions, les gites peuvent êtres des flaques d'eaux stagnantes, des
empreintes de pas ou de sabots des boeufs, des récipients dans
lesquelles s'amassent temporairement des eaux, des zones inondées, des
flaques bordant les cours d'eau, etc.
Les anophèles passent par quatre stades dans leur cycle
de vie : le stade zygotique, le stade larvaire, le stade pupaire et enfin, le
stade imagal (adulte). Les trois 1er stades se déroulent en
milieu aquatique et durent, entre 7 jours et 5 semaines en fonction de
l'espèce et, surtout, de la température ambiante. Le stade adulte
se déroule en milieu aérien et dure environ une semaine pour le
mâle et jusqu'à deux mois pour la femelle12. La
biologie de l'adulte est orientée vers la reproduction. La copulation a
lieu dans les 24 à 48 h suivant l'émergence de l'adulte. Les
femelles ne s'accouplent qu'une seule fois au cours de leur
11 Le complexe Anophèles Gambiae est
composé de sept espèces morphologiquement identiques:
Anopheles gambiae stricto sensu ((Giles, 1902), Anopheles arabiensis
(Patton, 1904), Anopheles quadriannulatus A (Theobald, 1911),
Anopheles quadriannulatus B (Hunt,1998) et Anopheles bwambae
(White, 1985) et deux aux eaux saumâtres : Anopheles melas
(Theobald, 1903) et Anopheles merus (Doenitz, 1902). (DJOGBENOU
L., 2009).
12
http://fr.wikipedia.org/wiki/Anophele
consulté le 23/07/2012.
existence. Les anophèles se nourrissent de nectar et de
jus de plante. La femelle est en plus hématophage, elle a besoin de sang
pour permettre aux oeufs de se développer.
Les anophèles sont très actifs la nuit, elles
entrent dans les habitations entre 18 h et 6 h du matin avec un maximum entre
minuit et 5 h. Le rayon de vol ne semble guère excéder un
kilomètre dans les conditions ordinaires mais peut atteindre 7
kilomètres en présence de vents favorables (RAGEAU J. et al.
1953).
3.2.2. Caractéristiques de la faune
culicidienne de la vallée du Kou
Ne disposant pas de données entomologiques à
Sourkoudougou, on caractérisera ce village avec les données
entomologiques produites par l'étude de 2003 sur Léna, un autre
village de la province du Houet habité par le même groupe ethnique
que celui de Sourkoudougou (bobo) situé presqu'à la même
latitude que Sourkoudougou et présentant des caractéristiques
environnementales équivalentes. En 2003, DIABATE A. a trouvé que
la population de moustiques de la vallée du Kou était
composée majoritairement d'anophèles (81,86 %) parmi
lesquelles Anopheles gambiae s. l. et Anopheles funestus sont
les plus dominants. Les autres genres rencontrés sont : Culex, Mansonia
et des Aedes. A Léna, la population de moustique comporte 65,3 %
d'Anopheles gambiae.
3.2.2.1. Les densités vectorielles
agressives
La densité vectorielle agressive est un indicateur qui
permet d'estimer le nombre de piqûres de vecteurs reçu par un
homme en une année dans un milieu. Celle des moustiques de la zone
d'étude a été calculée par DIABATE A. en 2003
(Figure 6).
Figure 6 : La densité vectorielle agressive des
villages étudiés (2003)
63 871
70000
60000
50000
36 459
1 788,5
Densité vectorielle agressive (P/h/an)
40000
30000
20000
10000
0
48
VK5 VK7 Léna
Densité vectorielle
Source: Diabaté A. (2003)
49
On remarque que la densité vectorielle de VK5 est le
double de celui de VK7 et environ 35 fois celui de Léna. La
proximité des quartiers rizicoles (VK5 et VK7) par rapport au
périmètre rizicole pourrait expliquer l'importante
différence de densité vectorielle entre ceux-ci et Léna.
Quant à la différence entre les deux quartiers rizicoles, elle
pourrait être due à leur position et/ou leur altitude.
3.2.2.2. Le taux d'inoculation
entomologique
Le taux d'inoculation entomologique (TIE) est le nombre de
piqures infectantes reçu par un homme par unité de temps. Celui
de la zone d'étude est présenté par la figure 7.
Figure 7 : Le taux d'inoculation entomologique des
villages étudiés
700
600
|
|
697
|
|
515
|
|
|
500
|
|
|
|
|
|
TIE 400
|
|
|
|
|
|
(pi/h/an) 300
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
192
|
200
|
|
|
|
|
|
|
100
|
|
|
|
|
|
0
|
|
|
|
|
|
|
VK5 VK7 Léna
|
Taux d'inoculation entomologique
|
Source: Diabaté A. (2003)
|
Le maximum des piqures est assuré par An.
gambiae. Ce dernier assure 93 %, 84 % et 62 % des piqures infectantes
respectivement à VK5, VK7 et Léna (DIABATE A., 2003). Le TIE
conserve la même tendance que la densité vectorielle agressive
à la différence que les écarts entre les localités
ont des proportions différentes. La proportion de piqûres
infectantes de Léna peut être considérée importante
relativement à sa densité vectorielle agressive.
3.2.2.3. Les saisons de forte densité
vectorielle
La période propice au développement des
moustiques dans les conditions climatiques normales de la zone est la saison
pluvieuse. Cependant avec les modifications introduites par
l'aménagement hydraulique, le développement des moustiques ne
suit plus le rythme des saisons. Les casiers rizicoles sont les principaux
gites larvaires de la zone. Ils permettent une reproduction continue des
moustiques tout le long de l'année modifiant ainsi la distribution
temporelle de la densité vectorielle. La transmission est passée
de saisonnière à permanente.
3.2.2.4. Les périodes propices aux
épisodes paludiques
Le rythme de transmission du paludisme suit celui de la
prolifération de ses vecteurs. On enregistre généralement
le maximum d'épisodes paludiques en saison pluvieuse et surtout vers la
fin de la saison. Les densités agressives sont plus
élevées en ces périodes. Mais la transmission est plus
étalée dans l'année en zone aménagée qu'en
un milieu naturel.
3.3. LE CYCLE DE TRANSMISSION DU PALUDISME
Afin que le cycle complet de transmission du paludisme puisse
s'accomplir, il doit y avoir adéquation entre le parasite et son
hôte vertébré, ainsi qu'entre le parasite et le moustique
vecteur. Le cycle du plasmodium est un cycle complexe qui comprend un
hôte intermédiaire (l'homme pour ce qui nous concerne), où
il se trouve sous une forme haploïde et se multiplie de manière
asexuée. Après cette étape, il y a l'hôte
définitif, l'anophèle femelle, où a lieu la reproduction
sexuée (GAZIN P., 2001).
3.3.1. Cycle chez l'anophèle
Les plasmodiums ingérés par les anophèles
femelles sous la forme de gamétocytes lors des repas de sang subissent
une évolution rapide dans "l'estomac" des moustiques. Sous l'effet des
changements de température et de pH, les gamétocytes se
transforment en gamètes et se fécondent. Les oeufs diploïdes
ainsi formés, franchissent la paroi du tube digestif et se fixent sur la
paroi externe de l'estomac. Chacun forme un oocyste où une
multiplication végétative intense aboutit à
l'individualisation de milliers de sporozoïtes. Arrivés à
maturité, ceux-ci vont se concentrer dans les glandes salivaires,
organes particulièrement volumineux chez les moustiques. Ils y restent
durant la vie entière de l'anophèle infecté. Une partie
est injectée avec la salive lors des repas sanguins. Pour P.
falciparum, à une température de 25° C, la durée
moyenne de cette phase de transformation et de multiplication avant de devenir
infectants est de 12 jours, une période longue par rapport à la
vie de l'anophèle. Seuls les anophèles infectés lors de
leurs premiers repas peuvent devenir infectants. GAZIN P. (2001) (Figure 8).
Figure 8 : La durée de vie infectante d'un
anophèle femelle adulte.
Source : GAZIN P. (2001).
50
3.3.2. Cycle chez l'Homme
Le cycle des Plasmodium chez l'Homme ou cycle schizogonique
commence par une phase d'adaptation pendant 10 à 20 jours dans les
cellules hépatiques, totalement asymptomatique. Les parasites
intracellulaires y effectuent une multiplication végétative
intense aboutissant à des milliers de mérozoïtes. Ceux-ci
passent dans la circulation sanguine. Ils s'accolent à la paroi des
hématies avant de les pénétrer activement. Ils s'y
développent aux dépends de l'hémoglobine et finissent par
détruire l'hématie en libérant des cellules-filles. Ces
derniers envahissent immédiatement des hématies indemnes,
assurant la continuité de l'infection. Ce cycle
intra-érythrocytaire est particulièrement rapide, de 48 à
72 heures selon les espèces. Il est à l'origine de l'accès
palustre et de son signe le plus marquant, une fièvre intense. GAZIN P.
(2001).
Une partie des parasites évolue vers la
gamétogénèse qui permettra leur passage chez de nouveaux
anophèles ainsi qu'une reproduction sexuée. Les autres
plasmodiums sont éliminés en quelques jours (traitement
antiparasitaire, guérison spontanée ou mort de l'hôte) ou
en quelques mois (immunité acquise de l'hôte). Dans le cas de
Pl. vivax, de Pl. ovale et de Pl. malariae, des
parasites peuvent rester en attente dans des hépatocytes et entamer un
cycle ultérieur à l'origine d'accès de reviviscence GAZIN
P. (2001) (Figure 9, page 52).
Le cycle des plasmodiums est complexe et soumis à de
nombreuses variations surtout lors du passage d'un hôte à l'autre.
Les exigences écologiques des vecteurs déterminent les
faciès de transmission du paludisme.
51
52
Figure 9 : Le cycle de vie et de transmission des
Plasmodium
Source :
http://ebischoff.free.fr/Palu/palu2.html#IA
3.3.3. Le développement de l'immunité dans
les zones d'endémies
Selon GAZIN P., (2001) : « Le développement des
hématozoaires chez l'Homme se traduit par la présence des
parasites dans les hématies, la stimulation de réactions de
défenses spécifiques, des épisodes de maladie, la mort
éventuellement ».
« En zone d'endémie, l'infestation a lieu
tôt dans la vie, généralement dès la première
année. En absence de traitement, la maladie peut évoluer vers la
mort en quelques jours, ou vers un état progressif de
débilisation (anémie, perturbations non spécifiques de
l'immunité, malnutrition). Cependant l'évolution spontanée
est le plus souvent favorable. Dans le cas contraire, de nombreuses
régions tropicales seraient des déserts humains ! Au fur et
à mesure des infestations, un équilibre s'établit
progressivement entre les parasites et leur hôte avec des
53
épisodes pathologiques aigus plus ou moins
fréquents, tendant à s'espacer. En absence de traitement, le
pourcentage d'évolution d'un accès palustre chez un sujet sans
immunité acquise vers des formes compliquées et
éventuellement fatales peut être estimé aux alentours de 1
%, ce qui est considérable dans un contexte de plusieurs accès
chaque année pour chaque individu. Actuellement, en Afrique tropicale,
le taux annuel de mortalité spécifique du paludisme chez les
moins de 5 ans est estimé entre 1 et 10 pour mille, correspondant
à 0,5 à 2 millions de morts par an. Après l'âge de 5
ans, la gravité de la maladie diminue. Cette forte mortalité est
étroitement liée aux conditions sociales et culturelles, aux
manques de moyens des services de santé, aussi bien dans les villes
qu'en milieu rural. En Asie du Sud-Est et dans les autres pays tropicaux, la
mortalité est actuellement beaucoup plus basse, mais elle existe
à tous les âges » GAZIN P., (2001).
3.4. LES FACIES DE TRANSMISSION DU PALUDISME
Le concept de faciès de transmission du paludisme a
été développé par plusieurs auteurs tels que
MOUCHET J. et al. (1993), GAZIN P. (2001) et AUBRY P. (2012). Ce
dernier a concilié la notion de stabilité du paludisme et les
faciès de transmissions définis par MOUCHET J. et al. en
1993.
Selon AUBRY P. (2012). La transmission du paludisme
nécessite des conditions climatiques telles que des
précipitations, une température supérieure à
16° C, de l'humidité, une altitude inférieure à 1500
m en Afrique, ce qui permet de définir les zones de stabilité et
les faciès de transmission du paludisme :
- une zone à paludisme instable se caractérise
par une transmission et une durée de vie de l'anophèle
brève, une faible prémunition au niveau de la population et une
forte mortalité à tout âge.
- une zone à paludisme stable se définit par une
transmission prolongée soutenue par une présence pérenne
d'anophèles anthropophiles et à espérance de vie longue.
La prémunition s'installe rapidement mais la mortalité infantile
demeure toujours élevée.
Le paludisme stable existe dans toute l'Afrique
intertropicale, sauf dans le centre des grandes villes, les zones dont
l'altitude excède 1500 m et dans des zones de transmission faible
(Sahel). Il existe schématiquement cinq faciès
épidémiologiques du paludisme en Afrique repartis entre les deux
zones de stabilités (MOUCHET J. et al. 1993) :
- le faciès équatorial dans la forêt et
les savanes post-forestières où la maladie est stable avec une
transmission pérenne et une prémunition forte dès
l'âge de 5 ans ;
54
- le faciès tropical dans les savanes humides avec une
stabilité de la maladie et une
transmission saisonnière longue de plus de 6 mois et
une prémunition établie à 10 ans ; - le faciès
sahélien des savanes sèches et des steppes, le paludisme y est
instable. La
transmission dure moins de 6 mois et la prémunition est
très tardive ;
- le paludisme austral des plateaux du sud de l'Afrique. C'est
également une zone ou la maladie est instable et les risques
d'épidémies sont très élevés ;
- le paludisme des montagnes entre 1000 et 1500 m. Le gradient
thermique13, les grandes variations interannuelles de
températures et de précipitations sont les causes de
l'instabilité de la maladie. Les populations sont peu ou pas du tout
immunes et les épidémies sont très violentes.
Le Burkina Faso est à cheval sur les deux zones de
stabilité. Elles se matérialisent par le faciès tropical
et le faciès sahélien qui définissent les zones de
transmission du paludisme : - la transmission saisonnière courte ;
- la transmission saisonnière longue et
- la transmission permanente.
CONCLUSION PARTIELLE
Le périmètre rizicole de la vallée du Kou
est situé dans une large plaine d'inondation au nord-est de Bobo
Dioulasso. Cette dernière est drainée principalement par le
fleuve Kou dans la zone climatique soudano guinéen. Les sols sont
essentiellement hydromorphes et s'engorgent en saison pluvieuse. Les
exploitants sont installés dans des quartiers dont la plupart ont
été créés lors de l'aménagement avec la
majorité des habitations en terre et couvertes de tôles
ondulées. La tranche des jeunes, les plus vulnérables au
paludisme, est fortement représentée avec près de 50 % de
de la population. L'intérieur des quartiers est favorable au
développement des moustiques, essentiellement par la présence de
flaques d'eau et de caniveaux souvent bouchés. Aussi, la présence
quasi permanente de l'eau dans les casiers rizicoles offre d'excellentes
conditions de reproduction des moustiques. Anopheles gambiae se
développe dans des gites qui ont des caractéristiques
particulières qu'on retrouve dans la zone étudiée (le
soleil, la chaleur, l'humidité, les précipitations). Les
transformations physiques introduites dans le milieu par l'aménagement
ont favorisé une prolifération considérable des vecteurs
de paludisme.
13 Diminution de la température de 0,6° C
à chaque 100 m quand on s'élève dans l'atmosphère
jusqu'à 10 000 m.
DEUXIEME PARTIE :
ANALYSE DU PARADOXE DE LA VALLEE DU KOU ET
CONCEPTION DU SIG.
55
56
CHAPITRE IV : LA TRANSMISSION DU PALUDISME DANS LA
VALLEE DU KOU
Le rapport 2011 de l'Organisation Mondiale de la Santé
indique qu'en 2010, les décès associés au paludisme ont
été estimés à 655 000 dont 91 % dans la
région Afrique. Au Burkina Faso, la Direction Générale de
l'Information et des Statistiques Sanitaires (DGISS) a estimé à
305 314 le nombre de cas présumés de paludisme
diagnostiqué dans les formations sanitaires en 2010 avec un taux de
mortalité de 2,28 %.
La zone d'étude est située dans la zone de
transmission permanente. Les populations sont victimes d'accès palustres
fréquent, ce qui renforce leur connaissance du paludisme.
4.1. LES CONNAISSANCES DES POPULATIONS DE LA ZONE D'ETUDE
SUR LE PALUDISME
4.1.1. La connaissance de la transmission du
paludisme
Le paludisme se transmet à l'homme sain lorsqu'un
anophèle femelle infecté prend son repas de sang sur lui. C'est
la voie de transmission scientifiquement reconnue. Certains auteurs
évoquent aussi la possibilité d'inoculation du parasite lors des
séances de transfusion sanguine. Les populations des zones rurales du
Burkina Faso en général et celles de la zone
étudiée en particulier pensent que les voies de transmission du
paludisme sont multiples. Des recherches dans la zone permettent d'en rendre
compte. Ainsi TAHYO M., en 2000, a recueilli les avis des populations de
Bakaribougou et Samandeni (deux villages situés dans la même zone)
sur les causes possibles du paludisme. Il en ressort que
l'humidité/fraîcheur est la première cause du paludisme.
Ensuite viennent les facteurs tels que la pluie, le soleil, les piqûres
de moustiques, les aliments trop sucrés ou trop gras. Les populations de
ces villages classent les piqûres de moustiques en quatrième
position parmi les causes possibles du paludisme.
Dans le cadre de l'enquête démographique et
sanitaire couplée à nos travaux, la synthèse des
données sur la perception du paludisme dans les villages
d'enquêtes révèle que les piqûres de moustiques
constituent la première cause de transmission du paludisme (Figure 10,
page 57).
Figure 10 : Les voies de transmission du paludisme
selon les populations des villages étudiées
140 120 100 80 60 40 20 0
|
|
VK5 VK7
Sourkoudougou
|
|
57
Piqûres de Manque Aliments trop Aliments trop
Humidité Soleil Travaux dans
moustiques d'hygiène sucrées gras l'eau
Source: enquête de terrain (2012)
Presque toutes les concessions des villages
étudiés reconnaissent que la piqûre de moustique est le
moyen de transmission du paludisme (85/90 concessions à Sourkoudougou,
78/80 concessions à VK5 et 138/140 concessions à VK7). L'impact
du périmètre aménagé, à travers sa forte
nuisance de moustique se fait ressentir légèrement puisque le
taux de désignation des piqûres de moustiques est plus
élevé dans les quartiers rizicoles que dans le village
témoin. Parmi les autres moyens de transmissions évoqués
par ces populations, on constate que l'humidité est soulignée
seulement dans les villages rizicoles, relativement à leur position
entourée ou bordée par des canaux d'irrigations.
Ces réponses divergent avec celles de TAHYO M. pour
plusieurs raisons :
- premièrement les possibilités de
réponses étaient différentes. Les deux études ont
utilisé des grilles de réponses différentes. Chacune des
études a utilisé des modalités de réponses
différentes ou les mêmes modalités sous d'autres
appellations.
- deuxièmement l'aspect spatial. En effet, la
présente étude a pour zone d'investigation une zone rizicole
alors que celle menée par TAHYO M. se situait dans un contexte de
savane. Cette variation se ressent au niveau des réponses puisque la
cause réelle du paludisme est plus connue des populations des quartiers
rizicoles que celles hors périmètre.
58
- la troisième raison est temporelle. L'écart
temporel entre les 2 études (12 ans) a dû permettre aux acteurs de
la santé d'améliorer les perceptions des populations sur la
maladie surtout à travers les campagnes14 de distributions de
moustiquaires.
En dépit de ces avancées sur les connaissances
des populations sur la maladie, tous les canaux de transmission
évoqués ne sont pas réels. Certains sont des facteurs
favorisant la présence de moustiques dans les concessions tels que le
manque d'hygiène dans la concession à travers les eaux
usées, l'hygiène des toilettes et des abords de puits et la
végétation qui s'y trouvent. D'autres par contre pourraient
être des facteurs déclenchant des accès de fièvres
que les populations considèrent comme étant des cas de paludisme
(soleil, l'humidité etc.). Cela se répercute sur la
prévalence palustre enregistrée lors de l'enquête.
4.1.2. La connaissance de la létalité du
paludisme
Les résultats de l'enquête montrent qu'à
l'exception de quatre concessions de VK7 dont les chefs affirment que la
maladie n'est pas létale ou ne pas le savoir, toutes les populations
étudiées connaissent la létalité du paludisme.
Tableau 5: Connaissance de la létalité du
paludisme dans les villages étudiés
|
Connaissance de la létalité du paludisme
|
Nombre de concession
|
Pourcentage
(%)
|
Population concernée
|
VK5
|
Connait
|
80
|
100
|
989
|
|
Ne connais pas/Ne sais pas15
|
4
|
2,85
|
53
|
VK7
|
Connait
|
136
|
97,14
|
2251
|
Sourkoudougou
|
Connait
|
90
|
100
|
1070
|
Source : enquête de terrain (2012)
Ces réponses peuvent s'expliquer par le
caractère endémique de la maladie dans la zone d'étude.
Rappelons également que le paludisme est la première cause de
décès au Burkina Faso. Selon la DGISS, dans le district sanitaire
de Dandé dont relève la zone d'étude, 2,39 % des malades
du paludisme en 2010 sont décédés. Ces populations sont
les victimes de ces décès et tous ces facteurs concourent
à améliorer leurs connaissances sur la maladie. Malgré
l'endémicité de la maladie dans la zone, d'autres facteurs
parviennent à influencer sa prévalence au cours de
l'année.
14 La dernière campagne nationale a eu lieu
en 2010. Il y a souvent des campagnes ponctuelles de distributions pour les
femmes enceintes ou celles qui ont des nouveaux nés.
15 Cette modalité regroupe les personnes qui
disent qu'ils ne savent pas que le paludisme est létal ou qu'il ne peut
être la cause première de la mort.
4.2. LA TRANSMISSION DU PALUDISME DANS LA ZONE
D'ETUDE
Selon PICHERAL H. (2001), la transmission est le processus de
la chaine épidémiologique d'une maladie infectieuse et
parasitaire et des modalités de passage d'un agent pathogène
à l'homme (et/ou à l'animal). Cette transmission peut se mesurer
de plusieurs manières au sein des populations. La présente
étude utilise les deux méthodes les plus utilisées par les
géographes, il s'agit de l'enquête directe auprès des
populations et l'utilisation des données secondaires des formations
sanitaires. Ces deux méthodes d'investigation donnent des
résultats d'une précision différente car la
première résulte de la perception des populations et la
deuxième du diagnostic des professionnels de la santé.
4.2.1 La morbidité « ressentie » du
paludisme dans la zone d'étude
La morbidité « ressentie » est la perception
par l'individu et répondant à sa propre représentation
(sociale, psychologique, culturelle, etc.) de son état de santé,
mesurable uniquement par des enquêtes directes (morbidité auto
déclarée). Au cours de l'enquête, des données ont
été collectées auprès des populations des
localités étudiées sur la prévalence du paludisme
en une semaine. Les résultats sont consignés dans le tableau
6.
Tableau 6: Les accès palustres
déclarés par les populations.
Village/quartier Nombre d'épisodes palustres Pourcentage
au sein de la
déclarés population
VK5 101 10,21 %
VK7 127 5,51 %
Sourkoudougou 69 6,45 %
Source : enquête de terrain (2012).
La répartition spatiale des cas de paludisme
déclarés par les populations est présentée par la
carte 8 (Page 60).
59
60
Carte 8 : Les épisodes paludiques
déclarés en une semaine dans les villages
étudiés (Algorithme d'interpolation : Splines avec
interruptions).
Les périphéries de VK5 et le nord de VK7 ont
plus été sujets aux épisodes paludiques durant la semaine
qui a précédé la collecte de données. Le nord de
VK7 est en contact avec la végétation naturelle. A Sourkoudougou
les cas de paludisme déclarés sont dispersées dans tout le
village..
On pourrait conclure, à l'aide de la carte ci-dessus,
que la transmission de la maladie dans le périmètre est fonction
de la position dans le quartier. Mais elle ne présente qu'une image en
une semaine de la zone d'étude. Il sera plus judicieux de donner une
conclusion généralisée avec des données issues des
formations sanitaires.
4.2.2 La morbidité « diagnostiquée
» du paludisme dans la zone d'étude, un paradoxe
La morbidité « diagnostiquée » est
celle enregistrée, codées par les différentes formations
sanitaires à l'occasion du recours aux soins des individus. B50
désigne le paludisme simple dans la codification de l'OMS. Les cas
présumés diagnostiqués dans les CSPS de la zone
d'étude sont présentés par la figure 11 (Page 61).
Figure 11 : La prévalence du paludisme dans les
villages étudiés en 2011.
61
VK5 VK7 Sourkoudougou
Cas de paludisme (CSPS) Population totale village (Enquête
terrain 2013)
Source: CSPS de Bama, de la Vallée du Kou et de
Sourkoudougou
Il ressort de ce graphique que la prévalence de la
maladie est plus élevée à Sourkoudougou que dans les
quartiers rizicoles. Ces résultats confirment ceux de ROBERT V. et
al. (1985) qui ont été qualifiés de «
Paradoxe de la Vallée du Kou ». Ces derniers ont trouvé
qu'il y avait plus de paludisme dans la savane avoisinant le
périmètre rizicole de la vallée du Kou qu'à
l'intérieur du périmètre. Ils ont expliqué cela par
la jeunesse de la population anophélienne anthropophile dans le
périmètre, la forte tendance locale des anophèles à
prendre des repas de sang sur des animaux et l'usage
généralisé de moustiquaires de lit.
Par contre, ces résultats vont à l'encontre de
ceux de l'étude de DIABATE A., (2003) qui a trouvé que la
transmission du paludisme dans la zone est cinq fois supérieure à
celle de la zone rurale classique. Cependant, cette divergence des
résultats pourrait découler du système de mesure de cette
transmission. DIABATE A. a mesuré la transmission du paludisme avec des
indicateurs entomologiques tandis que la présente étude utilise
les cas de paludisme diagnostiqués dans les formations sanitaires. Ces
données pourraient aussi être influencées par le recours
aux soins qui reste à son tour dépendant de l'offre de soins.
Dans la suite de cette étude, les analyses seront
approfondies sur les protections anti moustiques pour apprécier leur
impact sur la transmission de la maladie.
62
4.2.3 La structure par âge et par sexe des malades
diagnostiqués du paludisme en 2011
La structure par âge et par sexe des malades du
paludisme dans les villages est très différente de celle de leurs
populations. A Sourkoudougou et à VK7 les hommes sont les plus
touchés alors qu'à VK5, ce sont les femmes qui le sont. Les
femmes de 16 à 30 ans sont particulièrement
représentées dans les quartiers rizicoles (Figure 12).
Les enfants de 0-5 ans sont les plus touchés par le
paludisme dans les trois villages. Ils constituent 59,32 % des cas à
Sourkoudougou, 43,4 % à VK5 et 36,52 % à VK7. Les statistiques
nationales montrent que les enfants de 0-4 ans et ceux de 5-14 ans sont les
groupes les plus vulnérables au paludisme. Ils constituent
respectivement 50,38 % et 17 % des cas de paludisme diagnostiqués par
les formations sanitaires en 2010. DGISS (2010). Néanmoins, la forte
proportion des enfants de 0-5 ans parmi les malades du paludisme à
Sourkoudougou pourrait être due au fait que ces enfants n'ont pas acquis
le même degré d'immunité que leurs homologues
résidants dans le périmètre ou à un défaut
de protection contre les moustiques car ils n'utilisent souvent pas la
moustiquaire ou dorment à plus de deux personnes sous la
moustiquaire.
Figure 12 : La structure par âge et par sexe des
malades du paludisme dans les villages étudiés
La structure des malades du paludisme de Sourkoudougou est
identique à celle de la population du village. Par contre, dans le
périmètre, la situation est différente. Le deuxième
groupe victime du paludisme est celui de 16-30 ans et particulièrement
celui des femmes. Les cas de paludisme pourraient être associés
aux grossesses de ce groupe. Par ailleurs, la structure par âge des
malades du paludisme de Sourkoudougou est semblable à celle du Burkina
Faso où on dénombrait environ 50 % de moins de cinq ans parmi les
cas de paludisme en 2011. Celle des quartiers du périmètre
respecte partiellement la distribution par sexe du pays avec une dominance des
femmes en âge de procréer.
4.2.4 Le paludisme grave dans les villages
étudiés
Le paludisme grave occupe le code B54 dans le système
de codification de l'OMS. Il a les symptômes de l'accès palustre
simple mais ces derniers sont accompagnés de vomissements, de
convulsions, de chutes de tensions puis de sudations chez le malade. Les cas de
paludisme grave ci-dessous sont issus de celles du paragraphe
précèdent. Ils ont été diagnostiqués
également par le Test de Diagnostic Rapide (T. D. R) (Tableau 7).
Tableau 7 : Le paludisme grave dans les villages
d'étude en 2011
|
Population totale
|
Total paludisme
|
Total paludisme grave
|
%
paludisme
|
% paludisme grave
|
VK5
|
989
|
236
|
17
|
23,86
|
1,72
|
VK7
|
2304
|
456
|
27
|
19,79
|
1,17
|
Sourkoudougou
|
1070
|
370
|
14
|
34,58
|
1,31
|
Source : Population totale : enquête de
terrain (2012).
Données sur le paludisme : CSPS de Bama, vallée du
Kou et Sourkoudougou (2011).
La distribution du paludisme grave ne suit pas celle du
paludisme en général. VK5 a connu le maximum de cas de cette
forme de la maladie au cours de l'année 2011 (1,72 % de sa population).
Il est suivi par Sourkoudougou (1,31 %) puis VK7 (1,17 %). La proportion des
femmes victimes de cette forme de la maladie est également variable
d'une localité à l'autre.
63
64
Figure 13 : Structure des malades du paludisme grave
dans les villages en 2011
Le paludisme général et le paludisme grave
présentent la même structure par rapport à la situation
nationale du paludisme. Les victimes du paludisme grave étaient
majoritairement des femmes dans les quartiers rizicoles. Elles
représentaient respectivement 51,82 % et 66,67 % des malades du
paludisme grave à VK5 et à VK7. Cependant, à
Sourkoudougou, il y avait autant d'hommes que de femmes victimes du paludisme
grave en 2011. Les jeunes de 05 ans de Sourkoudougou sont fortement
touchés par le paludisme grave.
La forte représentativité des femmes au sein des
victimes du paludisme grave peut toujours s'expliquer par les grossesses. Quant
aux enfants de 0-5 ans elle peut être due à un éventuel
défaut de protection ou d'immunité.
4.3 LES MATERIAUX DE CONSTRUCTION DES HABITATIONS, UN
FACTEUR DE RISQUE DE TRANSMISSION DU PALUDISME
Dans ses analyses sur « Les maladies parasitaires en
milieu urbain, intérêts et limites de l'analyse spatiale »
à Mbanjock au Cameroun, ROUDIER D. C., (2006) a qualifié
l'intérieur des maisons en terre-battue et les toits en natte comme des
facteurs favorisant la présence de moustiques endophiles et endophages.
Dans le milieu rural burkinabè, on rencontre des
65
habitations couvertes de chaume ou de terre battue. Ces toits
en chaume (qu'on assimile ici aux toits en natte) et en terre-battue favorisent
la présence de moustiques, donc du paludisme.
Cette méthode présente la limite de ne pas
distinguer les personnes qui dorment dans les maisons couvertes avec les
toitures en chaume et terre-battue et celles qui dorment dans d'autres types de
maison.
Le rapport entre le nombre d'épisodes morbides de
paludisme déclaré par les différentes classes de
concessions et leurs effectifs donne les résultats qui sont
consignés dans la figure 14. Notons que les concessions ont
été regroupées en deux (2) classes : une classe «
Tôles » qui regroupe les concessions où les habitations sont
toutes couvertes de tôles et un classe « Mélange »
regroupant les concessions avec des couvertures en chaume et/ou en terre
battue.
Figure 14: La prévalence du paludisme
déclaré selon les classes de concessions dans les
villages
1,90
2,00
1,78
Mélange Tôle
1,81
Mélange Tôle
1,55
Mélange Tôle
1,50
1,60
1,20
0,80
0,40
0,00
Sourkoudougou
Source: enquêtes de terrain (2012)
VK7
VK5
Prévalence par concession
1,90
On remarque que les concessions à mélange de
toiture ont déclarés un peu plus d'épisodes morbides de
paludisme à VK7 et Sourkoudougou. VK5 présente le
phénomène contraire. Un test d'hypothèse du
khi2 (x2)16 a été
effectué pour vérifier la relation entre le type de toiture et le
paludisme. Les résultats suivants ont été obtenus pour un
degré de liberté de 01:
|
x2 calculé
|
x2 théorique
|
VK5
|
0,62
|
3,84
|
VK7
|
0,77
|
3,84
|
Sourkoudougou
|
0,89
|
3,84
|
16 Le test du x2 est un
test statistique permettant de mesurer l'indépendance entre deux
variables aléatoires.
Le x2 calculé est
inférieur au x2 théorique dans toutes
les localités. Cela permet de conclure que les toitures en chaume et en
terre-battue favorisent la transmission du paludisme dans la vallée du
Kou. Cependant, les résultats suivants peuvent être dus aux
facteurs économiques. En effet, la riziculture pourrait permettre aux
habitants de la vallée du Kou d'avoir des revenus relativement plus
importants que les agriculteurs de Sourkoudougou, et leur permettre de se
procurer davantage de moyens de protections contre le paludisme. A cela
s'ajoute les matériaux de constructions qui restent eux aussi intimement
liés aux revenus.
Néanmoins, on peut retenir que les toitures en chaume
et en terre-battue offrent plus de refuges aux moustiques qui peuvent ainsi se
reposer dans les habitations. Le risque est alors plus grand puisque le
principal vecteur du paludisme dans la zone (An. gambiae) est
endophage. Les contacts hommes-moustiques deviennent plus nombreux. La
protection par moustiquaire étant efficace seulement quand on est en
dessous, les personnes qui l'utilisent seront exposées seulement avant
leur entrée sous la moustiquaire et ceux qui ne l'utilisent pas vont
courir le risque de contracter le paludisme toute la nuit.
4.4 UNE TRANSMISSION PALUSTRE INFLUENCEE PAR L'HYDRO
AMENAGEMENT
Le paludisme étant endémique dans la zone
d'étude, les centres de santé enregistrent des cas de paludisme
durant toute l'année. Mais selon que l'on est dans une zone
irriguée ou dans un écosystème naturel, sa
prévalence peut varier d'un mois à l'autre et d'une année
à l'autre en raison de plusieurs facteurs.
66
Jan Fey Mar Avr Mai Juin Juil Ao6 Sept Oct Nov
Déc
Jan lev Mar Avr Mai Juin Juil Aoû Sept Oct Nov
Dec
Prévalence palustre (3+6)
|
SOU RKOU DOUGOU
|
Pluviométrie (rnm)
|
25
|
|
- 280
|
|
|
- 240
|
20
|
|
|
|
|
- 200
|
15 -
|
|
- 160
|
10 -
|
|
120
|
|
|
-80
|
5 -
|
|
|
|
|
r 40
|
0
|
|
|
|
Jan Fév Mar Avr Mai Juin Juil Aoû
Sept Oct Nov Dec
Prévalence du paludisme
Pluviométrie
Période de riziculture Période
d'irrigation
Source
Données pa lu: CSPS de Barna,
Vallée du Kou et Sourkoudougou (2011) Données
pluviornétriques: station agrométeo de la Vallee du Kou
(2011)
VK5
5 -
0
Prévalence palustre (%)
25
20 -
15 -
10 -
Pluviométrie (mn))
280
240 200 160 - 120 80 40
n
Prévalence palustre (%)
25 -
Pluviométrie (mrn)
280
VK7
240 200 160 120 80 40
0
20 -
15 -
10 -
0
Figure 15: Répartition mensuelle des
épisodes paludiques diagnostiqués en fonction de la
pluviométrie et de l'irrigation dans les villages étudiés
en 2011.
67
68
La maladie sévit dans la zone durant toute
l'année mais sa prévalence est plus élevée au cours
du 2ème semestre de l'année dans le
périmètre. Les pics de transmission sont en octobre et novembre
respectivement pour VK7 et VK5. A Sourkoudougou, le pic se trouve en juillet.
La transmission de la maladie semble être plus influencée par la
pluviométrie quelle que soit la localité. Sa prévalence
croit avec les hauteurs de pluies. En effet, l'arrêt de l'irrigation de
la campagne sèche de novembre à mai a lieu à une
période où la saison pluvieuse a commencé dans la zone
(fin du mois de mai). Cette période coïncide également avec
la préparation des pépinières et les repiquages. Ces
opérations ont lieu pendant la phase d'évolution
végétative du riz (65 premiers jours après les semis) et
favorisent le développement des larves de moustiques car les casiers
rizicoles sont remplis d'eau avec des caractéristiques des gites de
moustiques. A cela s'ajoute la stagnation de l'eau dans les canaux. En saison
sèche, le périmètre est organisé en deux
zones17 : zone I et zone II. Les deux zones sont irriguées
alternativement par semaine. A l'intérieur des zones et des blocs, des
tours d'eau sont également programmés. Cette gestion de l'eau,
qui est rare en cette période, permet la consommation d'une grande
partie de l'eau qui arrive dans le périmètre et laisse
très peu de possibilités de pontes aux moustiques (Figure 15,
page 68).
Le cycle de vie du moustique a été
évalué à 35 jours dont 15 infectieux (GAZIN P. 2001). Les
larves ayant émergées en fin mai seront des moustiques
potentiellement infectieux à la fin du mois de juin, d'où les
pics de transmission du mois de juillet dans le périmètre. Le pic
de juillet observé à Sourkoudougou s'explique par la
pluviométrie. Quant aux pics d'octobre (VK7) et novembre (VK5), ils
s'expliquent par la rétention de l'eau dans le périmètre
après la diminution des pluies mais aussi par l'irrigation qui continu
jusqu'en novembre (voir annexe N° 6). Cependant à Sourkoudougou, la
baisse des pluies entraine seulement une légère baisse de la
transmission comparativement au périmètre irrigué. Le
village est bordé par un cours d'eau qui maintien les conditions de
reproduction des moustiques durant toute l'année et favorise la
transmission de la maladie. On peut aussi lier cette transmission en saison
sèche à une utilisation partielle de protections antipaludiques.
PARE L., (2004) a observé que certaines populations des zones de savanes
en général utilisaient les moustiquaires seulement pendant la
saison pluvieuse quand les nuisances des moustiques sont importantes. DOLO G.
et al. (2004) ont observé au Mali que les indices
sporozoïtique18 sont plus élevés chez les
moustiques en fin de saison pluvieuse. Ce constat peut servir également
d'explication à la transmission du paludisme dans la zone
étudiée à la fin de la saison pluvieuse.
17 Zone 1 : Blocs 1, 2, 3 et 4. Zone
II : Blocs 5, 6 et 7. Un bloc est composé d'un quartier et ses casiers
rizicoles. Les quartiers étudiés appartiennent à la zone
II
18 Indice sporozoïtique :
proportion des moustiques infectants.
69
CHAPITRE V : UNE PROTECTION ANTIPALUDIQUE
DIVERSIFIEE DANS LA VALLEE DU KOU
Les résultats de l'enquête révèlent
que les populations des villages étudiés ont une assez bonne
connaissance du paludisme. Elles savent aussi qu'une protection adéquate
permet d'éviter la maladie. Pour cela, elles utilisent divers moyens
pour se protéger contre les piqûres de moustiques.
Les protections antipaludiques étudiées dans la
suite de cette étude sont les moyens de protection contre les vecteurs
du paludisme. Elles ne font pas cas de la protection par chimiothérapie
qui est aussi utilisée dans la zone.
5.1 UNE PROTECTION DIVERSIFIEE CONTRE LE
PALUDISME
5.1.1 Le niveau de la protection
La prévention du paludisme à travers la
protection contre les moustiques est très diversifiée dans la
zone d'étude. On rencontre : la moustiquaire de lit, la moustiquaire de
fenêtre, la spirale anti moustique, la bombe aérosol, la pommade
répulsive et l'hygiène dans la concession (éliminations
des potentiels gites larvaires). La moustiquaire de lit est la principale
protection utilisée et celle des fenêtres la moins
utilisée.
A l'exception d'une concession, habitée par 3
personnes, située à Sourkoudougou, toutes les concessions
utilisent au moins un moyen de protection. Le nombre de protection
utilisé par concession varie de 0 (concessions n'utilisant aucun moyen
pour se protéger) à 3 (concessions utilisant 3 moyens de
protection contre le paludisme) (Tableau 8).
Tableau 8: Les protections utilisées dans les
villages étudiés.
|
VK5
|
VK7
|
Sourkoudougou
|
Moustiquaire de lit (%)
|
91,95
|
100
|
98,89
|
Spirale anti moustique (%)
|
13,79
|
27,86
|
0
|
Bombe aérosol (%)
|
3,45
|
4,29
|
0
|
Pommades répulsive (%)
|
1,15
|
1,43
|
0
|
Moustiquaire de fenêtre (%)
|
1,15
|
0
|
0
|
Hygiène dans la concession (%)
|
0
|
2,14
|
0
|
Source : enquête de terrain 2012.
.
5.1.2 Protection par moustiquaire
Selon le Ministère de la Santé, 8 101 134
moustiquaires de deux places ont été distribuées à
la population du Burkina Faso qui était de 15 617 814 personnes en 2010
soit environ une moustiquaire pour deux personnes. L'utilisation de la
moustiquaire a été alors renforcée mais est-ce pour autant
que tous les villages ont une couverture suffisante en moustiquaire ? Pour les
besoins de cette étude, on considère que toutes les moustiquaires
utilisées dans la zone d'étude sont à deux places.
On désigne par couverture en moustiquaire le nombre de
moustiquaires de deux places disponibles pour 2 personnes. Cette couverture
peut être déficitaire, équilibrée ou
excédentaire.
Elle est excédentaire si le rapport
par 2 de l'effectif de la population du village est supérieur au nombre
de moustiquaires + 1. Dans ce cas, on estime que tout le monde utilise la
moustiquaire et que le nombre de place disponible dans les moustiquaires
excède l'effectif de la population d'au moins deux places.
Equilibrée si le rapport par 2 de
l'effectif de la population du village est compris entre le nombre réel
de moustiquaires utilisées est le nombre réel de moustiquaires
utilisées +1. Ce qui signifie que le nombre de place disponible dans les
moustiquaires est soit égal, soit supérieur à l'effectif
de la population d'une place.
Déficitaire si le rapport par 2 de
l'effectif de la population du village est inférieur au nombre
réel de moustiquaires. Dans cette situation, le nombre de place
disponible dans les moustiquaires est strictement inférieur à
l'effectif de la population.
<
70
71
Figure 16: Couverture en moustiquaire des villages
étudiés.
Couverture en moustiquaire (Nb
moustiquaires /2 pers)
1,2
|
|
|
|
1,1
|
|
1,14
|
|
|
|
|
|
|
|
1,07
|
|
1
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
0,96
|
|
VK5 VK7
|
Sourkoudougou
|
0,9
|
Couverture en moustiquaire
|
0,8
|
Source: enquête terrain 2012
|
Les quartiers rizicoles utilisent plus de moustiquaires que le
village témoin.
Ces taux de couverture en moustiquaire peuvent être dus
à plusieurs facteurs dont les plus importants sont les facteurs
économiques. En effet, les populations des quartiers rizicoles font une
agriculture à deux récoltes annuelles. Le riz est
également une céréale très prisée au Burkina
Faso, son prix et sa demande sont assez élevés, ce qui permet
à ses producteurs d'avoir des revenus plus importants que les
populations pratiquant uniquement l'agriculture pluviale. A ceux-ci s'ajoutent
les unités de couchages. PARE L., (2004) a souligné que
l'utilisation de la moustiquaire était plus aisée avec un lit
moderne qu'avec un matériel de couchage à même le sol
(natte par exemple) ou en matériaux locaux (lit en bois sauvage par
exemple).
Les entretiens avec les populations lors de l'enquête
ont fait ressortir divers modes d'utilisation des moustiquaires. En fonction de
l'âge et/ou du sexe, le nombre de personnes utilisant une moustiquaire
varie. Pour cela, plusieurs calculs ont été effectués pour
évaluer la couverture théorique en moustiquaire des
différents villages.
5.1.3 Couverture en moustiquaire par
concession
La couverture en moustiquaire d'une concession est le nombre
de moustiquaires disponible pour 2 personnes dans cette concession. Dans le cas
présent, elle sera calculée selon plusieurs formules en fonction
des modes d'utilisation observés dans les villages.
5.1.3.1 L'utilisation standard: une moustiquaire pour
deux personnes
On considère ici que l'utilisation est normale. La
moustiquaire est utilisée par 2 personnes sans distinction de sexe,
âge ou de quelque forme de relation. Cette forme d'utilisation est la
plus recommandée (figure 17, page 78).
Sourkoudougou a le maximum de concession déficitaire.
Il est suivi par VK7 puis VK5. Les entretiens avec les populations ont
révélé que cette méthode est très peu
respectée. PARE L., a fait des constats similaires en 2004 à
Soumousso, localité située à une quarantaine de
kilomètres au sud-est de Bobo Dioulasso. Elle a rencontré
plusieurs unités de couchages qui différent par leur taille
(nombre de nattes), le nombre de personne l'utilisant et les différences
d'âge et de sexe entre ses utilisateurs. Pour cela, des calculs ont
été proposés pour évaluer la couverture en
moustiquaire des villages étudiés.
5.1.3.2 La deuxième méthode
d'utilisation : l'utilisation sélective
Etant donné que l'utilisation normale n'est souvent pas
respectée, la couverture a été évaluée en
fonction de la méthode habituelle. Généralement les jeunes
de 0-15 ans dorment à 3 sous une moustiquaire, les jeunes de 16-30 ans
de même sexe dorment à 2 sous une moustiquaire, les adultes de
31-55 ans sont en couple et dorment à 2 aussi sous une moustiquaire et
les plus de 55 ans dorment seul sous leurs moustiquaires.
Elle présente des limites puisque les amplitudes des
classes d'âges utilisées dans cette étude sont assez
élevées, pour cela elles s'éloignent souvent de la
réalité. Cependant, elle a l'avantage de donner un aperçu
de la couverture en moustiquaire de la zone en fonction du mode d'utilisation
rencontré (Figure 18, page 73).
Avec cette méthode, la proportion des concessions
à couverture excédentaire baisse au profit des concessions
à couverture déficitaire et équilibrée dans le
périmètre rizicole. Par ce calcul, les adultes sont mieux
protégés au détriment des jeunes alors que ces derniers
sont plus vulnérables au paludisme. On peut retenir que cette
méthode d'utilisation des moustiquaires ne garantit pas une meilleure
protection des populations.
72
Figure 17: Couverture en moustiquaire par concession
selon la méthode d'utilisation standard
Sourkoudougou
VK7
VK5
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%
Déficitaire Equilibré Excédentaire
Source: enquête de terrain 2012
26,58
37,14
42,70
39,24
27,86
41,57
35,00
34,18
Concessions
15,73
Figure 18 : Couverture théorique en moustiquaire
des concessions selon la méthode sélective.
Sourkoudougou
VK7
VK5
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%
Déficitaire Equilibré Excédentaire
Source: enquête terrain 2012
37,97
45,71
48,31
45,57
33,57
39,33
Concessions
20,71
17,72
13,48
Les couvertures théoriques en moustiquaire dans l'espace
sont présentées par les cartes 9 et 10 (page 74).
73
74
Carte 9 : La couverture théorique en
moustiquaire selon l'utilisation standard (Algorithme
d'interpolation : Splines avec interruptions)
Carte 10 : La couverture théorique en
moustiquaire selon la deuxième méthode (Algorithme
d'interpolation : Splines avec interruptions).
20
10
0
Sur le plan spatial, les variations de couverture sont peu
visibles quel que soit la méthode d'utilisation des moustiquaires. On
constate une concentration des concessions déficitaires dans la partie
ouest du quartier VK7, partie du quartier majoritairement habitée par
les samos. Avec les deux modes d'utilisations des moustiquaires, il y a plus de
variation dans la partie nord de Sourkoudougou. Mais le deuxième mode
d'utilisation met en évidence l'accroissement des concessions à
couverture équilibrée au centre du village. On peut donc retenir
que le niveau de couverture ne dépend pas de la situation
géographique dans le village et que l'utilisation standard est la
meilleure méthode d'utilisation des moustiquaires même en
situation d'insuffisance.
5.1.4 Les autres protections
antipaludiques.
Les méthodes de protection antipaludiques dans la zone
d'étude sont assez diversifiées. En plus de la moustiquaire de
lit, on rencontre les moustiquaires de fenêtre, la spirale anti
moustiques, les bombes aérosol, les pommades insectifuges et
l'hygiène dans la concession (élimination des potentiels gites
larvaires) mais ces méthodes se rencontrent seulement dans les quartiers
rizicoles (Figure 19). La population de Sourkoudougou se limite seulement
à l'utilisation des moustiquaires pour se protéger contre le
paludisme certainement à cause de la faiblesse de la densité des
moustiques.
Figure 19 : Les autres moyens de protection dans les
villages.
Concessions (%)
30
75
VK5 VK7
Spirales anti moustiques Bombes aérosols
Pommades insectifuges Moustiquaires de fenêtres
Hygiène dans la concession Source: enquête terrain
2012
Des cinq méthodes supplémentaires de protection
citées plus haut, quatre sont utilisées dans chacun des
quartiers. L'hygiène dans la concession n'est utilisée
qu'à VK7. Il faut noter aussi qu'en termes d'effectif, à VK5, la
pommade répulsive et la moustiquaire de fenêtre sont
utilisées chacune par une seule concession, la bombe aérosol par
3 concessions et la spirale
76
par 13 concessions. En ce qui concerne VK7, la pommade
répulsive est utilisée par 2 concessions, l'hygiène dans
la concession par 3 concessions, la bombe aérosol par 6 concessions et
enfin la spirale anti moustiques par 39 concessions.
Carte 11 : Les protections supplémentaires dans
les villages
77
La moitié des concessions de VK5 utilisant les
protections supplémentaires, majoritairement les spirales
anti-moustiques sont sur la même rangée. Cette rangée
constitue aussi la ligne de caractérisation du projet TAMVEC dans le
quartier. Les autres concessions sont concentrées au centre du village.
Notons également que 66 % des concessions utilisant les protections
supplémentaires sont à moins de 120 m d'un commerce de spirales
anti-moustiques (Carte 11, page 76). Quant aux concessions de VK7 utilisant ces
méthodes, elles sont majoritairement alignées sur 2
rangées de concessions au nord du quartier. Cette partie du village a
déclaré plus d'épisode palustre au cours de la semaine
ayant précédée l'enquête (Carte 8, Page 60). On
remarque également une concentration de concessions utilisant la spirale
anti moustiques autour d'un commerce à l'extrême ouest du quartier
(Carte 12, page 79). On peut retenir que l'utilisation des protections
supplémentaires est partiellement liée à la position
géographique des concessions dans les quartiers et à leur
accessibilité géographique.
5.2 L'IMPACT DE LA PROTECTION ANTIPALUDIQUE SUR LA
TRANSMISSION DU PALUDISME
5.2.1 La protection antipaludique et le paludisme
ressenti
Le test de ÷2
d'indépendance entre la protection anti paludique (à travers la
couverture standard en moustiquaire) et le paludisme déclaré par
les populations donne les résultats suivants :
VK5 VK7 Sourkoudougou
÷2 calculé 2,24 2,29 1,13
Avec le degré de confiance de 95 % et à 2
degré de liberté, le ÷2
théorique est de 5,99. On note que le paludisme déclaré
par les populations n'est pas lié à la protection antipaludique.
A Sourkoudougou, cette indépendance est plus accentuée d'autant
plus que le ÷2 calculé est plus faible.
Cela se manifeste dans l'espace par une dispersion des concessions qui ont
enregistré des cas de paludisme dans la semaine ayant
précédé l'enquête entre les zones à
couverture suffisante (excédentaire ou équilibrée) et
déficitaire en moustiquaire.
Les couvertures standard en moustiquaire et les
déclarations de paludisme de chaque localité ont
été codifiés en vue d'une cartographie de l'impact de la
protection antipaludique sur le paludisme déclaré. Chacune des
deux variables a été interpolé selon l'algorithme des
splines avec interruptions. Les rasters obtenus ont ensuite été
ré-classifié avec les nouveaux codes et additionné selon
le schéma ci-dessous :
Déclaration de paludisme
|
Code
|
Non
|
1
|
Oui
|
-1
|
+
Couverture standard en moustiquaire
|
Code
|
Excédentaire
|
1
|
Equilibré
|
1
|
Déficitaire
|
0
|
Addition des codes
|
Déclaration de paludisme
|
Non (1)
|
Oui (-1)
|
Couverture standard en moustiquaire
|
Excédentaire (1)
|
2
|
0
|
Equilibré (1)
|
2
|
0
|
Déficitaire (0)
|
1
|
-1
|
=
On trouve les 4 situations consignées dans la carte 12
(page 81) :
Cas 2 : Couverture excédentaire ou
équilibrée en moustiquaire sans déclaration de
paludisme. On estime que les moustiquaires protègent
contre le paludisme. L'immunité pourrait justifier également
cette situation
Cas 1 : Couverture déficitaire en moustiquaire sans
déclaration de paludisme. L'utilisation d'autres protections et
l'immunité sont les facteurs explicatifs
Cas 0 : Couverture excédentaire ou
équilibrée en moustiquaire avec déclaration
de paludisme et
Cas -1 : Couverture déficitaire en moustiquaire avec
déclaration de paludisme
On remarque qu'il y a toutes les situations possibles. Ainsi
dans certains cas les moustiquaires et/ou que l'immunité antipaludique
semblent protéger contre le paludisme (cas 2) et que dans d'autres,
elles sont inutiles (cas 0). Il y a aussi les cas où c'est
immunité antipaludique qui semble agir (cas 1) et d'autres ou la maladie
est dû à un défaut de protection (cas -1). Cependant, il ne
faut pas omettre que ces interprétations sont basées sur de
simples déclarations de paludisme des populations qui ne
reflètent certainement pas la réalité.
78
79
Carte 12 : La protection antipaludique et le paludisme
déclaré par les populations
80
5.2.2 La protection antipaludique et le paludisme
diagnostiqué
Les taux de prévalence palustre des localités et
leurs couvertures générales en moustiquaire sont consignés
dans le tableau 11 (page 81). On constate une situation déficitaire dans
le village hors périmètre (Sourkoudougou). C'est encore dans ce
village que la prévalence du paludisme était plus
élevée en 2011 : 34,58 contre 23,86 pour VK5 et 19,79 pour
VK7.
Tableau 9: La couverture en moustiquaire et la
prévalence palustre en 2011 des villages
étudiés
|
Couverture moustiquaire
|
Taux de prévalence 2011 (%)
|
Sourkoudougou
|
0,96
|
34,58
|
VK5
|
1,14
|
23,86
|
VK7
|
1,07
|
19,79
|
Source : enquête de terrain (2012) et CSPS de Bama,
vallée du Kou et Sourkoudougou (2011).
La covariance et le coefficient de corrélation
linéaire de la couverture en moustiquaire et du taux de
prévalence palustre montrent que la protection par moustiquaire a un
effet limitant sur la transmission du paludisme.
Covariance (Couverture Moustiquaire, taux de
prévalence palustre) = -0,004
Coefficient de corrélation linéaire
(Couverture Moustiquaire, taux de prévalence palustre)
|
= -0,795
|
Le coefficient de corrélation linéaire est assez
évocateur (-0,795). Elle montre qu'il y a une liaison linéaire
négative entre la couverture en moustiquaire et les cas de paludisme.
Cela confirme la thèse de ROBERT V. et al. pour qui la
protection généralisée est un facteur limitant de la
transmission du paludisme dans le périmètre
aménagé.
5.3 LES RECOURS AUX SOINS ANTIPALUDIQUES
5.3.1 L'offre de soins et de médicaments
antipaludéens
L'offre de soins antipaludiques dans la vallée du Kou
est composée essentiellement du Centre de Santé et de Promotion
Sociale (CSPS) qui procure des biomédicaux, de l'automédication
moderne (auto administration d'un traitement à base de comprimés
manufacturés) et des soins traditionnels (traitement à base
plantes naturelles qui peuvent se présenter sous plusieurs formes).
Sourkoudougou possède un CSPS qui est situé dans le village. Le
périmètre aménagé dispose de 2 CSPS : celui de
Bama, situé au bord de la route nationale N°9 à environ 1,9
km de VK5 et 3,7 km de VK7 par la piste et celui de la Vallée du
81
Kou situé à l'entrée du
périmètre à environ 3,4 km de VK5 et 5,9 km de VK7. Les 2
quartiers rizicoles appartiennent à l'aire sanitaire du CSPS de Bama. En
outre, VK7 dispose depuis octobre 2010 d'un dépôt pharmaceutique
géré par un Agent Itinérant de Santé (A.I.S) ou est
distribué uniquement que des antipaludéens
génériques à base d'amodiaquine et
d'artésunate19 (Carte 13, page 82).
19 L'agent a été désigné par le
CSPS et les comprimés sont livrés par le Programme National de
Lutte contre le Paludisme (PNLP) en collaboration avec Plan Burkina. D'autres
quartiers comme VK2, VK6A et VK6B possèdent aussi leur
dépôt de médicaments génériques.
82
Carte 13 : Offre de soins et de médicaments
antipaludéens dans la zone d'étude
83
5.3.2 Les recours aux soins et aux médicaments
antipaludéens
Les recours utilisés dans la zone étudiés
sont très diversifiés. La population de Sourkoudougou
fréquente le CSPS de Sourkoudougou qui est situé dans le village.
Celles de VK5 et VK7 fréquentent prioritairement le CSPS de Bama et
accessoirement celui de la Vallée du Kou.
Pour cette analyse, seuls les concessions ayant
déclaré des cas de paludisme au cours de la semaine
précèdent l'enquête ont été
considéré. Il y'en a 40 pour Sourkoudougou, 58 pour VK5 et 69
pour VK7. Les résultats ont ensuite été extrapolés
à l'échelle du village. Ce choix se justifie par la
récente survenue de l'épisode paludique dans ces familles, elles
ont plus de chance d'avoir des détails sur les itinéraires
choisis. On obtient les résultats consignés dans la figure 20.
Figure 20 : Les recours pour les soins anti
palustres.
Le CSPS et l'automédication moderne sont les recours de
soins antipaludique utilisé par la population de Sourkoudougou. Les
quartiers rizicoles au contraire utilisent tous les trois
84
recours cités plus haut. Le CSPS est le recours de
soins le plus utilisé pour soigner les accès palustres quel que
soit le village. Selon la figure 21, Sourkoudougou a le plus fort taux de
fréquentation de CSPS, ensuite VK5 puis VK7. Après le recours aux
CSPS, les tendances varient d'un village à l'autre. La population de
Sourkoudougou utilise seulement l'automédication moderne. Celle de VK5
utilise les soins traditionnels puis l'automédication moderne. Par
contre, leurs homologues de VK7 préfèrent l'automédication
moderne d'abord puis les soins traditionnels.
L'offre de soins influence considérablement le recours
aux soins dans la zone. L'effet de la distance se ressent au niveau des taux de
recours au CSPS. Ce taux décroit au fur et à mesure que la
distance entre le CSPS et les populations s'accroit.
Tableau 10 : Matrice des distances et des taux de
recours aux CSPS
VK5 VK7 Sourkoudougou
Distance au CSPS (km)
|
1,9
|
3,4
|
00
|
Taux de recours (%)
|
86,21
|
71,01
|
90
|
En ce qui concerne les autres recours possibles, leur choix
dépend de leur disponibilité. On constate que les choix se font
selon le principe de lex parcimoniae où les populations
choisissent le recours le plus proche. Pour cela, les habitants de
Sourkoudougou choisissent l'automédication moderne après le CSPS
(dans le village) disposant d'un dépôt pharmaceutique.
L'accessibilité de ces deux recours est alors le même. Ceux de VK5
préfèrent plutôt les soins traditionnels d'abord et ensuite
l'automédication moderne. Ils doivent se déplacer pour
accéder aux comprimés dans le CSPS de Bama où se trouve
aussi le dépôt pharmaceutique le plus proche. Les habitants de VK7
doivent aussi se déplacer au CSPS de Bama mais disposent d'un
dépôt pharmaceutique distribuant essentiellement des
antipaludéens et utilisent donc majoritairement l'automédication
moderne après le CSPS. Le recours au CSPS se trouve alors plus
importante dans ce quartier. Les soins traditionnels se trouvent en
dernière position.
La sortie de comprimés antipaludéens suit
globalement la tendance de la prévalence du paludisme dans le quartier
(Figure 21, page 85).
Figure 21 : Les ventes d'antipaludéens et le
taux de prévalence palustre à VK7.
Prévalence du paludisme (%)
0,6
0,5
0,4
0,3
0,2
0,1
0
Nombre de traitement antipaludiques
140
120
100
80
60
40
20
0
Jan Fév Mar Avr Mai Juin Juil Aout Sept Oct Nov
Déc
Nombre de traitement Taux accès paludisme
Source: Dépôt pharmaceutique de VK7 et CSPS de Bama,
Vallée du Kou.
Ces résultats divergent de ceux de TAHYO M. En 2000, ce
dernier a trouvé que les formations sanitaires (CSPS) occupaient la
troisième position après l'automédication traditionnelle
(appelée soins traditionnels dans cette étude) et les
tradipraticiens au niveau du premier itinéraire thérapeutique des
malades du paludisme de Bakaribougou et de Samandéni.
L'automédication moderne était le dernier recours de ces
populations pour soigner le paludisme.
85
86
CHAPITRE VI : GESTION DE LA TRANSMISSION DU
PALUDISME
ET LA PROTECTION ANTIPALUDIQUE PAR UN SIG
La géomatique est devenue un outil incontournable de
nos jours. Ses capacités fondamentales d'acquisition, de stockage, de
traitement, de production et de diffusion de l'information spatiale font d'elle
un puissant outil de gestion et de prise de décision. Elle est
utilisée dans plusieurs domaines dont celui de la santé. La
géomatique de la santé est définie comme la science qui
étudie la « Complexité des liens entre la santé et
l'environnement humain et physique ». GOZE B. et al. (2000).
Le chapitre présent se propose de mettre en place un
SIG qui intègre des données de populations, de paludisme et de
protections antipaludiques. Le SIG sur la gestion de la transmission du
paludisme en élaboration est extensible aux vecteurs du paludisme. Le
chapitre s'inscrit dans une démarche de surveillance de la distribution
spatiale du paludisme.
6.1 LE CADRE CONCEPTUEL DU SIG
La conception du SIG a nécessité plusieurs
opérations parmi lesquelles la collecte des données sanitaires
auprès des CSPS, l'enquête démographique dans les
localités étudiées, les travaux de terrain avec le GPS et
les travaux au laboratoire sur les PVA (prises de vue aériennes) et les
données collectées. L'organisation de ces opérations dont
la finalité est le SIG est présenté par la figure 22.
Figure 22 : Le diagramme conceptuel du SIG
87
6.2 LA CONCEPTION DE LA BASE DE DONNEES
6.2.1. Les règles de gestion
Les règles de gestion donnent une description globale
du fonctionnement de l'organisation. Elles assurent la cohérence,
l'intégrité des données de la future base et traduisent
les relations qui existent entre les entités du modèle.
La base de données élaborée au cours de
cette étude sera logée à la DRO/IRSS. Les enquêtes
de l'institut s'effectuent dans des localités pouvant être des
villages ou des quartiers. Pour cette raison, ces deux unités spatiales,
différentes sur le plan administratif, seront considérées
à la même échelle dans la base de données. Elle est
régie par les règles suivantes :
R1 : Une province appartient à une et une seule
région ;
R2 : Une commune appartient à une et une seule province
;
R3 : Un village ou un quartier appartient à une et une
seule commune ;
R4 : Un village ou quartier peut enregistrer 0 ou plusieurs cas
de paludisme en une année selon les formations sanitaires ;
R5 : Un village ou un quartier peut faire l'objet de plusieurs
enquêtes ;
R6 : Une concession appartient à un et un seul village ou
quartier ;
R7 : Une concession peut être habitée par 0 ou
plusieurs familles ;
R8 : La date de naissance du chef de famille appartient à
une seule catégorie ;
R9 : Un chef de famille à une et une seule origine ;
R10 : Un chef de famille à une et une seule ethnie ;
R11 : Une famille est de la même ethnie que son chef ;
R12 : Une famille peut connaitre plusieurs causes de transmission
du paludisme et inversement ;
R13 : Une famille peut connaitre plusieurs groupes
vulnérables au paludisme et inversement ;
R14 : Une famille peut utiliser plusieurs protections
antipaludique et inversement ;
R15 : Une famille se protège pour plusieurs raisons et
inversement ;
R16 : Une famille peut utiliser plusieurs recours de soins et
inversement.
6.2.2. Le modèle conceptuel de la base de
données
Le modèle conceptuel de données (MCD) a pour but
d'écrire de façon formelle les données qui seront
utilisées par le système d'information. Il s'agit d'une
représentation des données, facilement compréhensible,
permettant de décrire le système d'information à l'aide
d'entités (Figure 23, page 88).
88
Figure 23 : MCD de la base de données sur les
disparités spatiales de la transmission du paludisme dans la
vallée du Kou et sa gestion par un SIG.
89
6.2.3. Le modèle physique de la base de
données
Le Modèle physique de données (MPD)
découle du MCD, il définit la configuration physique de la base
de données et permet d'en connaître les détails. Il permet
également d'implanter la base de données dans le SGBD-R. (Figure
24)
Figure 24 : MPD de la base de données sur les
disparités spatiales de la transmission du paludisme dans la
vallée du Kou et sa gestion par un SIG.
90
6.2.4. Le dictionnaire de données
Un dictionnaire des données est une collection de
métadonnées ou de données de référence
indispensables pour la conception, la gestion et l'exploitation d'une base de
données relationnelle. Le dictionnaire de données de la base de
données en élaboration comporte les champs «Code»,
«Description», «Type de données» et
«Observations» (Annexe n° 3).
6.3 LA REALISATION DE LA BASE DE DONNEES
La base de données a été
réalisée sous Microsoft Access® version 2010 de la suite
bureautique Microsoft Office®. « Microsoft Access® est un
système de gestion de base de données relationnelle (SGBD-R)
utilisant des fichiers au format `mdb'. L'extention de la base de
données Access est *.accdb depuis la version 2007. Ce choix se justifie
à deux niveaux :
Au niveau de la création de la base de données
:
« Microsoft Access® est compatible avec les
requêtes SQL (sous certaines restrictions) et dispose d'une interface
graphique pour saisir les requêtes (QBE - Query by Example - «
Requête par l'exemple »). Il permet aussi de configurer, avec des
assistants ou librement, des formulaires et sous-formulaires de saisie, des
états imprimables (avec regroupements de
données selon divers critères et des
totalisations, sous-totalisations, conditionnelles ou
non)»20.
Au niveau de l'utilisation :
Le logiciel a une interface très semblable à
celle de Microsoft Word® et Microsoft Excel® qui sont
utilisées couramment par les équipes de la DRO/IRSS. Il est aussi
compatible avec ces derniers. Ce qui simplifiera la prise en main de la base de
données par les utilisateurs finaux et facilitera les différentes
opérations d'importation et d'exportation de données. Un autre
avantage important est que le logiciel fait partie du pack Microsoft
Office® qui est souvent livré à l'achat des ordinateurs. Le
coût financier devient pratiquement nul pour la DRO/IRSS.
6.3.1. La génération des tables
Les tables ont été générées
sous Microsoft® Access® 2010 à partir du MPD. Voir la liste
des tables en annexe N° 4.
20
http://fr.wikipedia.org/wiki/Microsoft_Access
le 29/08/2013
91
6.3.2. Les requêtes, les formulaires et les
états.
Basés sur le langage SQL (Strutured Query Language),
les modules d'interrogations (les requêtes) sont des moyens permettant
d'extraire automatiquement des données disponibles dans les tables
suivant des critères bien définis. Des requêtes,
essentiellement des requêtes de type sélection ont
été élaborées pour faciliter la gestion de la base
de données (Figure 25).
Figure 25 : Exemple de requête : les cas de
paludisme diagnostiqués dans les CSPS en 2011
Les états sont des pages personnalisées
permettant de présenter les données des tables relationnelles
à l'écran ou à l'impression. Il peut également
comporter des données calculées, triées et/ou
regroupées. Un exemple d'états de la base de données
élaborée est présenté par la figure 26 (Page
92).
Le formulaire est une interface personnalisée
permettant de saisir, modifier, sélectionner et visualiser les
enregistrements d'une base de données, de valider des options ou de
lancer différentes actions. Les contenus des tables ou les
résultats des requêtes peuvent être présentés
sous forme d'états pour les utilisateurs (Figure 27, page 92).
92
Figure 26 : Exemple de l'état d'impression des
caractéristiques physiques des concessions
Figure 27 : Exemple du formulaire de gestion des
concessions
93
L'interface utilisateur de la base de données
élaborée à partir de l'outil « Gestionnaire du menu
général » de Microsoft Access® est
présentée par la figure 28.
Figure 28 : Le menu général de la base de
données
6.4 CONNEXIONS DE LA BASE DE DONNEES AVEC Arc
GIS®.
La base de données a été connectée
à Arc GIS® version 10 par l'intermédiaire de la chaine de
connexion MICROSOFT.JET.OLEDB.4.0. La chaine de connexion OLE DB (Object
Linking and Embedding, Database) est une chaine de connexion typique à
Microsoft Access®.
La connexion a été établie d'abord sur
ArcCatalog® 10. Ensuite les données ont été
affichées sur ArcMap® 10. La figure 29 (page 94) présente
l'interface de connexion à la base de données.
94
Figure 29 : Interface de connexion à la base de
données à partir d'ArcMap 10®.
6.5 UTILISATION DE LA BASE DE DONNEES PAR LES
CHERCHEURS DE LA DRO/IRSS
La base de données réalisée restera
à la disposition de l'équipe d'entomologie de la DRO/IRSS. Elle
sera utilisée pour conserver les données issues des multiples
études effectuées dans le cadre de la lutte contre le paludisme.
Il faut noter qu'elle pourra éventuellement être agrandie pour
permettre la sauvegarde des données sur les essaims de moustiques et
celles d'autres activités de suivi effectuées dans certains
villages (pulvérisation intra domiciliaire (PID) et prospections
larvaires).
Une connexion avec Quantum GIS®21 (Figure 30,
page 95) permettra aux chercheurs d'effectuer les différents travaux de
gestion des données et de cartographie. Un avantage est
21 Logiciel libre de SIG
95
que de nombreux étudiants et chercheurs de
l'équipe d'entomologie ont été initiés à
l'utilisation de Quantum GIS® qui est un logiciel libre de SIG.
Néanmoins, certaines recommandations peuvent être formulées
pour une utilisation optimale de cet outil.
Figure 30 : Connexion de la base de données avec
Quantum GIS.
6.6 RECOMMANDATIONS
Pour que l'outil mis en place soit utile, certaines mesures
s'imposent. Il s'agit de :
- former des étudiants et des chercheurs de la DRO/IRSS
en gestion de la base de données sous Microsoft Access® et
renforcer leurs capacités d'utilisation de Quantum GIS®. Par
ailleurs, la multiplicité des données servant à alimenter
la base impose la désignation de responsables (deux dont un
étudiant et un chercheur) pour la gestion de la base de données
afin d'éviter les désagréments pouvant provenir d'un
défaut de manipulation ;
- veiller à la mise à jour
régulière de la base de données. Autrement, l'outil ne
sera pas utile. Cette responsabilité incombera aux responsables qui
seront désignés.
96
Certaines recommandations vont au-delà du cadre de
cette étude. Elles s'adressent aux acteurs de la recherche en
santé et ceux des aménagements hydro agricoles. A ce titre, nous
préconisons que :
- les SIG soient intégré dans les programmes de
recherche en santé depuis leur établissement pour permettre une
meilleure gestion des données. En plus, l'utilisation
des SIG en géographie des maladies s'adapte mieux aux
maladies vectorielles.
- des outils de veille sanitaires tels que celui issu de cette
étude soient élaborés lors des programmes
d'aménagement hydrauliques pour le suivi-évaluation
spatio-temporelle de l'évolution des maladies hydriques suite à
l'aménagement. Cela pourrait minimiser considérablement les
effets néfastes de ces maladies dans les milieux comportant ce type
d'aménagement de par les capacités de spatialisation et d'analyse
des SIG.
CONCLUSION PARTIELLE
Les résultats de cette étude montrent que les
populations des localités étudiées ont une assez bonne
connaissance du paludisme. Elles savent que le moustique est le responsable de
la transmission de la maladie. Malgré la présence de
l'aménagement hydraulique, le paludisme sévit davantage dans le
village témoin de Sourkoudougou que dans les quartiers du
périmètre rizicole et les malades sont majoritairement des jeunes
de moins de 16 ans. La faible prévalence palustre dans le
périmètre est due à plusieurs facteurs dont la protection
antipaludique. Plusieurs moyens sont utilisés pour la protection contre
les moustiques mais la moustiquaire reste le principal moyen utilisé. La
protection est plus généralisée dans le
périmètre irrigué car les quartiers rizicoles ont des
couvertures excédentaires en moustiquaire. Elle réduit
considérablement la transmission du paludisme et contribue au maintien
du paradoxe de la Vallée du Kou. En dépit de cette protection
généralisée, quelques cas de paludisme sont
enregistrés. Pour les soigner, trois principaux recours sont
utilisés, ce sont : l'automédication moderne, les soins
traditionnels et le CSPS qui est le recours le plus utilisé dans toutes
les localités. Le SIG à élaborer permettra aux
équipes de recherches de l'IRSS de capitaliser les données de
terrain en un seul lieu et de pouvoir mener des analyses spatiales plus
aisément. Il permettra également de suivre l'évolution
spatio-temporelle de la prévalence palustre. En dépit de cet
apport, l'extension du SIG par les volets sur l'entomologie et l'environnement
physique reste encore à achever.
97
CONCLUSION GENERALE
Le périmètre irrigué de la vallée
du Kou a été aménagé dans les années 1970
pour contribuer à la sécurité alimentaire du pays. Les
exploitants venaient majoritairement du plateau central. Outre ses
retombées économiques, l'aménagement a favorisé la
prolifération des moustiques vecteurs du paludisme. La période
propice au développement des moustiques est la saison pluvieuse.
Cependant avec les modifications introduites par l'aménagement
hydraulique, le développement des moustiques ne suit plus le rythme des
saisons. Les casiers rizicoles sont devenus les principaux gites larvaires de
la zone. Ils permettent une reproduction continue des moustiques tout le long
de l'année, modifiant ainsi la distribution temporelle de la
densité vectorielle.
La transmission de la maladie est globalement plus
élevée dans les villages environnant que dans les quartiers
rizicoles situés à l'intérieur du périmètre.
Elle est accentuée dans le périmètre pendant la saison
pluvieuse en raison de l'inondation prolongée des casiers rizicoles et
des conditions climatiques favorables au développement des vecteurs. Le
niveau de transmission à l'intérieur du périmètre
pourrait s'expliquer par les facteurs suivants : - la protection antipaludique
accentuée dans le périmètre en raison de la couverture en
moustiquaire et des protections supplémentaires ;
- la nature des matériaux de constructions moins
favorables aux moustiques endophiles. Il y a aussi les facteurs
évoqués par ROBERT V. et al. (1895) que sont la jeunesse
des moustiques qui ne permet pas le développement du parasite et leurs
tendances à prendre le repas de sang sur des animaux.
Les jeunes de 0-15 sont les plus touchés dans toutes
les localités étudiées. Cependant, dans les quartiers
rizicoles, les femmes en âge de procréer (16-30) ans sont
particulièrement atteintes. Les jeunes de 0-5 ans sont principalement
touchés par la maladie à Sourkoudougou, certainement du fait que
ces derniers n'ont pas acquis le même degré d'immunité que
leurs homologues résidants dans le périmètre ou parce
qu'ils sont sous-protégés contre les moustiques. Par ailleurs, on
remarque que la contribution des facteurs géographiques n'est pas
perceptible au niveau de la répartition spatiale des cas de paludisme
ressentis.
98
Cette étude a révélé que les
populations de la zone d'étude, soumises à un très fort
taux d'accès palustre ont une assez grande connaissance de la maladie
mais elles l'associent encore à tous les états fébriles et
pensent que ses causes sont multiples.
Toutes les localités étudiées utilisent
des moyens de protection contre les moustiques et partant, contre le paludisme.
Cette protection est menée principalement dans les 3 localités
avec les moustiquaires de lit mais les quartiers rizicoles utilisent des moyens
supplémentaires tels que les bombes aérosols, les spirales antis
moustiques, les pommades insectifuges, les moustiquaires de fenêtres mais
aussi l'élimination de gites larvaire des moustiques. En plus du fait
que la population de Sourkoudougou n'utilise pas de protection
supplémentaire, sa couverture en moustiquaire de lit est
déficitaire. Cette forte protection dans le périmètre est
due à la forte nuisance des moustiques dans le périmètre.
En outre, les concessions utilisant des protections supplémentaires
occupent une rangée de concessions à VK5 et sont situées
dans la partie de VK7 en contact avec la savane.
La protection par moustiquaire est efficace contre la
transmission de la maladie si on considère les données des CSPS
mais ce n'est pas le cas avec les cas de paludisme déclarés par
les populations.
Les recours en cas d'accès palustres sont assez
variés. On a le CSPS, l'automédication moderne et les plantes
médicinales. Les CSPS sont le recours le plus prisé quelle que
soit la localité et son utilisation décroit avec la distance. Il
en est de même pour les autres recours aux soins dont l'usage
dépend fortement de leur accessibilité.
Concernant les hypothèses émises au
départ, on constate que :
- la 1ère hypothèse selon laquelle
« l'aménagement du périmètre rizicole dans la
vallée du Kou a entrainé une transformation dans l'environnement
physique et humain de la zone » est confirmée. En effet, les
données collectées ont permis de montrer des différences
au niveau des matériaux de construction et la composition de la
population des différentes localités. Cependant, les
transformations physiques n'ont pas pu être vérifiées.
- la 2ème hypothèse qui stipulait que
« le taux de prévalence palustre des quartiers rizicoles est
inférieur à celui des villages de la savane environnante
» est confirmée. Les statistiques sur le paludisme en 2011
fournies par les CSPS donnent des taux de
prévalence de 23,86 et 19,79 respectivement pour VK5 et
VK7 alors qu'elle est de 34,58 à Sourkoudougou.
- la 3ème hypothèse qui soutenait que
« les résidents des quartiers rizicoles de la vallée du
Kou ont des moyens de protection antipaludiques qui contribuent à
maintenir le taux de transmission en deçà de celui de villages
environnant » est également confirmée. La couverture en
moustiquaire est insuffisante dans la savane. En outre, les populations des
quartiers rizicoles utilisent d'autres moyens de protection antipaludiques en
plus de la moustiquaire.
- la 4ème hypothèse qui stipule qu'
« un SIG connecté à une base de données
régulièrement mis à jour permettra d'avoir un suivi sur
l'évolution de la prévalence du paludisme dans le vallée
du Kou» est partiellement confirmée. En effet, l'extension du
SIG avec des modules environnementaux et entomologiques et sa mise à
jour régulière permettra de suivre l'évolution du
paludisme en fonction des changements au sein de la population et dans
l'occupation des terres.
Au-delà des résultats obtenus, cette
étude a mis en exergue une utilisation possible des outils de la
géomatique à savoir l'utilisation d'un SIG pour le suivi, voire
la lutte contre le paludisme. Les données sanitaires ne sont
généralement pas géoréférencées et
les causes connues des maladies se combinent souvent avec d'autres facteurs
qu'il convient de maitriser pour mieux combattre la maladie. L'existence d'un
SIG mettant en relation des données d'origines diverses serait d'un
apport considérable dans la lutte contre le paludisme.
Malgré cet apport, cette étude présente
des limites. Certains points tels les caractéristiques
socioéconomiques des populations mériteraient d'être
approfondis car elles influeraient également sur l'acquisition des
moyens de protection contre le paludisme.
Par ailleurs, une autre enquête devait être
conduite dans la zone pour étudier les modes d'utilisation des
moustiquaires et leur imprégnation. Ses résultats permettraient
d'évaluer la contribution de ces facteurs à la protection contre
la maladie.
99
100
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http://fr.wikipedia.org/wiki/Microsoft_Access
le 29/08/2013
104
ANNEXES
ANNEXE N° 1 : FICHE DE COLLECTE DE DONNEES GPS
FICHE DE COLLECTE DE DONNEES GPS (NOM
VILLAGE)
Enquêteur
|
|
GPS
|
|
Date
|
.../.../2012
|
Longitude
|
|
Latitude
|
|
Altitude (m)
|
|
|
|
Nb points
|
|
E.P.E
|
|
Croquis (position relative du point par rapport aux
éléments permanents immédiats)
105
106
ANNEXE N° 2 : LE QUESTIONNAIRE D'ENQUETE
QUESTIONNAIRE FAMILLE POUR (NOM LOCALITE)
Remplissez ce tableau sans poser de question. Le
numéro de concession se trouve sur le plan du quartier.
Date |___|___|_____| Enquêteur . Numéro de
concession |__|__|__|
CARACTERISTIQUES DE LA CONCESSION
1- Les portes et les fenêtres avec moustiquaire
Ne compter les fenêtres que s'il y a au moins une
fenêtre donnant dans la cour qui a une moustiquaire. Procédez par
un comptage et écrivez les effectifs dans les cases
correspondantes.
Nombre de portes
|
Nombre de fenêtres avec moustiquaire donnant dans la
cour
|
Nombre de fenêtres donnant dans la cour
|
|
|
|
|
2- La nature des matériaux de construction
Procédez par un comptage et écrivez les
effectifs dans les cases correspondantes
Toitures Mûrs
|
Tôles métallique
|
Chaume
|
Terre battue
|
Total
|
En dur
|
|
|
|
|
Banco (terre)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
REFERENCES DU CHEF DE CONCESSION
3- Dans votre concession il y a combien de familles ?
|____|____|
4- Quel est le nom et le prénom du chef de concession ?
Posez ces questions si vous n'arrivez à voir le chef
de famille à votre arrivée dans la concession
5- Vous êtes qui pour le chef de famille ?
6- Quel est votre Nom et votre Prénom?
Si le chef de famille est la 1ère personne de la
famille à s'être installé dans la concession, ne remplissez
pas la 2ème colonne.
7- Quel est le nom et le prénom du chef de famille?
8- Sa date de naissance
|
|___|___|_____|
|
|
9- Son sexe |__| Masculin |__| Féminin
10- Quelle est l'ethnie du chef de famille?
|__| Mossi
|__| Marka-Dafing |__| Bobo
|
|__| Samo |__| Peulh |__| Dioula
|
|__| Tiéfo |__| Sénoufo
|__| Autre
|
|
11- Le chef de concession est né ou?
12- Quelle grande ville se trouve à coté de
là où il est né ?
13- Il est arrivé dans la vallée du Kou en quelle
année ? |___|___|_____|
CARACTERISTIQUES DEMOGRAPHIQUES
14- Nombre de personnes dans la famille par sexe et par groupe
d'âge Ecrivez les effectifs dans les cases correspondantes
Total
|
|
Age (ans)
|
(M+F)
|
|
0 à 5
|
6 à 15
|
16 à 30
|
31 à 55
|
56 et +
|
|
M
|
|
|
|
|
|
F
|
|
|
|
|
|
MESURES DE PROTECTION ANTIPALUDIQUES
15- Est-ce que dans la famille vous avez de moyens qui vous
protègent contre les moustiques ?
|__| Oui |__| Non |__| Ne sais pas
16- Quels sont ces moyens?
Proposez les réponses, vous pouvez cocher plusieurs
cases
|__| Moustiquaire de lit |__| Moustiquo (Serpentins) |__|
Port de vêtements longs
|__| Moustiquaires de fenêtres |__| Bombes
aérosols |__| Fumée
|__| Pommades anti moustique |__| Plantes à parfums
répulsifs |__| Autres ..............................
Ne posez pas cette question si « Moustiquaire de lit
» n'est pas coché à la question ci-dessus.
17- Il y a combien de moustiquaires dans votre famille?
Ne posez pas cette question si « Moustiquaire de lit
» n'est pas coché à la question 20.
18- Qui dort sous les moustiquaires? Proposez les
réponses, vous pouvez cocher plusieurs cases
|
|___|___|
|
|
|__| Les bébés de 0 à 5ans |__| Les
adultes de 31 à 55ans |__| Tout le monde
|__| Les enfants de 6 à 15ans |__| Les vieux de
plus de 55ans |__| Autre................................
|__| Les adultes de 16 à 30ans |__| Les femmes
enceintes.
19- Pourquoi vous vous protégez contre les moustiques
?
CONNAISSANCES ET ACCES PALUSTRES
20- A votre avis, qu'est ce qui provoque le paludisme?
|__| Piqûres de moustiques |__| Pluie
|__| Soleil
|__| Aliments trop sucrées |__| Aliments trop huileux
|__| Travaux dans l'eau
|__| Saleté |__| Humidité
|__|Autre
21-
107
Pensez-vous que le paludisme peut tuer ? |__| Oui |__| Non
|__| Ne sais pas
22- Depuis les 7 jours passés, est ce que quelqu'un est
tombé malade du paludisme dans votre famille?
|__| Oui |__| Non |__| Ne sais pas
Ne posez pas cette question si « Oui » n'est pas
coché à la question précédente.
23- Si oui, combien de personnes ? |___|___|
24- Comment avez-vous soigné la dernière personne
que le paludisme a attrapé dans votre famille ? Ne proposez pas de
réponse
|__| Soins infirmiers au CSPS |__| Soins
traditionnels
|__| Automédication moderne |__|Autre
MERCI POUR VOTRE ATTENTION !!!
108
ANNEXE N° 3 : DICTIONNAIRE DE DONNEES DU SIG SUR
LE PALUDISME DANS LA VALLEE DU KOU.
CODE
|
DESCRIPTION
|
TYPE DE DONNEES
|
COMMENTAIRES
|
Cod_pays
|
Code du pays
|
Texte (10)
|
|
Nom_pays
|
Nom du pays
|
Texte (25)
|
|
Cod_region
|
Code de la région
|
Texte (10)
|
|
Nom_region
|
Nom de la région
|
Texte (25)
|
|
Cod_prov
|
Code de la province
|
Texte (10)
|
|
Nom_prov
|
Nom de la province
|
Texte (25)
|
|
Cod_comm
|
Code de la commune
|
Texte (10)
|
|
Nom_comm
|
Nom de la commune
|
Texte (25)
|
|
Cod_enquêt
|
Code de l'enquête
|
Texte (10)
|
|
Date_dbu_enquêt
|
Date de début de l'enquête
|
Date
|
|
Date_fin_enquêt
|
Date de fin de l'enquête
|
Date
|
|
Struct_command
|
Structure commanditaire de l'enquête
|
Texte (75)
|
|
Nb_enquêteur
|
Nombre d'enquêteur ayant participé à
l'enquête
|
Numérique
|
|
Superv
|
Superviseur de l'enquête
|
Texte (25)
|
|
Cod_vill/quart
|
Code du village ou du quartier
|
Texte (10)
|
|
Nom_vill/quart
|
Nom du village ou du quartier
|
Texte (15)
|
|
Long_vill/q
|
Longitude du village ou du quartier
|
Numérique
|
|
Lat_vill/q
|
Latitude du village ou du quartier
|
Numérique
|
|
N°_concession
|
Numéro de la concession
|
Texte (10)
|
|
Nb_portes
|
Nombre de portes
|
Numérique
|
|
Nb_fen_int
|
Nombre de fenêtres donnant dans la cour
|
Numérique
|
|
Long_conc
|
Longitude de la concession
|
Numérique
|
|
Lat_conc
|
Latitude de la concession
|
Numérique
|
|
Mur_parpaing
|
Nombre de maison avec mur en parpaing
|
Numérique
|
|
Mur_banco
|
Nombre de maison avec mur en en banco
|
Numérique
|
|
Mur_Pierre
|
Nombre de maison avec mur en pierre
|
Numérique
|
|
Toit_tôle
|
Nombre de maison avec toiture en tôle
|
Numérique
|
|
Toit_Chaume
|
Nombre de maison avec toiture en chaume
|
Numérique
|
|
Toit_Terre-battue
|
Nombre de maison avec toiture en terre-battue
|
Numérique
|
|
Cod_ori
|
Code de la province d'origine
|
Texte (10)
|
|
Nom_ori
|
Nom de la province d'origine
|
Texte (20)
|
|
109
Cod_ethn
|
Code de l'ethnie
|
Texte (5)
|
|
Nom_ethn
|
Nom de l'ethnie
|
Texte (20)
|
|
Cod_fam
|
Code de la famille
|
Texte (10)
|
|
Nom_CC
|
Nom du chef de concession
|
Texte (10)
|
|
Prenom1_CF
|
1er prénom du chef de famille
|
Texte (15)
|
|
Prenom2_CF
|
2ème prénom du chef de famille
|
Texte (15)
|
|
Prenom3_CF
|
3ème prénom du chef de famille
|
Texte (15)
|
|
Sexe_CF
|
Sexe du chef de famille
|
Texte (8)
|
|
Ethnie_CF
|
Ethnie du chef de famille
|
Texte (20)
|
|
Dat_naiss_CF
|
Date de naissance du chef de famille
|
Date
|
|
Arr_quart_CF
|
Date d'arrivée du chef de famille dans le village
|
Date
|
|
Cat_dnaiss
|
Code de la catégorie de la date de naissance du chef de
famille
|
Texte (5)
|
|
Categorie
|
Catégorie de la date de naissance du chef de concession
|
Texte (20)
|
|
M_0-5
|
Personnes de sexes masculins âgés de 0 à 5
ans
|
Numérique
|
|
M_6-15
|
Personnes de sexes masculins âgés de 6 à 15
ans
|
Numérique
|
|
M_16-30
|
Personnes de sexes masculins âgés de 16 à 30
ans
|
Numérique
|
|
M_31-55
|
Personnes de sexes masculins âgés de 31 à 55
ans
|
Numérique
|
|
M_56_et_+
|
Personnes de sexes masculins âgés de 56 ans et
plus.
|
Numérique
|
|
F_0-5
|
Personnes de sexes féminins âgés de 0
à 5 ans
|
Numérique
|
|
F_6-15
|
Personnes de sexes féminins âgés de 6
à 15 ans
|
Numérique
|
|
F_16-30
|
Personnes de sexes féminins âgés de 16
à 30 ans
|
Numérique
|
|
F_31-55
|
Personnes de sexes féminins âgés de 31
à 55 ans
|
Numérique
|
|
F_56_et_+
|
Personnes de sexes féminins âgés de 56 ans et
plus.
|
Numérique
|
|
Nb_moustiquaires
|
Nombre de moustiquaire de la famille
|
Numérique
|
|
Nb_accès_palu_déclarés
|
Nombre d'accès palustre connu par la famille
|
Numérique
|
|
Cod_voi
|
Code de la voie de transmission
|
Texte (10)
|
|
Nom_voi
|
Nom de la voie de transmission
|
Texte (25)
|
|
Cod_grp
|
Code du
|
Texte (10)
|
|
Nom_grp
|
Nom du
|
Texte (25)
|
|
Grp_vuln
|
Groupe vulnérable
|
Texte (25)
|
|
Grp_ptgé
|
Groupe protégé
|
Texte (25)
|
|
Cod_raison
|
Code de la raison de protection contre les moustiques
|
Texte (10)
|
|
Libellé
|
Libellé de la raison de protection contre les
moustiques
|
Texte (25)
|
|
Cod_recrs
|
Code du recours de soins
|
Texte (10)
|
|
Nom_ recrs
|
Nom du recours de soins
|
Texte (25)
|
|
Cod_moy
|
Code du moyen de protection
|
Texte (5)
|
|
Nom_moy
|
Nom du moyen de protection
|
Texte (25)
|
|
Id_patient
|
Identifiant du patient
|
Texte (10)
|
|
Mois
|
Mois de consultation
|
Texte (10)
|
|
Sexe
|
Sexe du patient
|
Texte (10)
|
|
Age
|
Age en années révolues du patient
|
Date
|
|
Classe
|
Classe d'âge du patient
|
Texte (10)
|
|
CSPS
|
CSPS de consultation
|
Texte (15)
|
|
Forme_palu
|
Forme de paludisme (simple ou grave)
|
Texte (10)
|
|
110
111
ANNEXE N° 4 : LES TABLES DE LA BASE DE DONNEES
NOM DE LA TABLE COMMENTAIRES
CAT_DNAISS_CF Catégorie de la date de naissance du chef
de famille
CONCESSIONS Concessions
CONNAITR_GRP Connaitre (le groupe vulnérable au
paludisme)
CONNAITR_V Connaitre (voie de transmission du paludisme)
DEPARTEMENTS Départements
ENQUETES Enquête ayant collecté des
données
ETHNIES Ethnie du chef de famille
FAMILLES Familles
ORIGINES Origine du chef de famille
PALU_CSPS_2011 Nombre de cas de paludisme selon les centres
sanitaires en 2011
PAYS Pays
POSSEDER Possession de moyen de protection
PROTECTIONS Moyens de protections
PROVINCES Provinces
REALISER Le nom de l'enquête et les localités
concernées
RECOURIR Recourir
RECOURS DE SOINS Les recours de soins en cas d'épisode
paludique
REGIONS Régions
TRANSMISSIONS Voies de transmissions
VILL/QUART Village ou quartier
VULNERABILITE Groupes vulnérables au paludisme
ANNEXE N° 5 : LES TABLEAUX DE
RESULTATS Tableau 1 : les matériaux de construction
utilisés.
Matériaux de constructions
|
VK5
|
VK7
|
Sourkoudougou
|
Banco-tôle
|
95,06
|
88,84
|
73,39
|
Banco-terre battue
|
0,58
|
2,68
|
11,31
|
Banco-chaume
|
2,91
|
3,79
|
9,53
|
Pierre-tôle
|
0
|
3,13
|
4,66
|
Parpaing-tôle
|
1,45
|
1,56
|
1,11
|
Source : enquête de terrain (2012)
Tableau 2 : La structure par âge et par sexe des villages
étudiés
Classes d'âge Ages (ans)
|
Sourkoudougou
M F
|
M
|
VK5
F
|
M
|
VK7
F
|
0 - 5
|
130
|
126
|
133
|
91
|
261
|
247
|
6 - 15
|
143
|
119
|
125
|
106
|
302
|
306
|
16 - 30
|
116
|
119
|
122
|
106
|
282
|
276
|
31 - 55
|
118
|
129
|
107
|
135
|
187
|
271
|
56 et +
|
33
|
37
|
24
|
40
|
76
|
96
|
Source : enquête de terrain (2012)
112
Tableau 3 : Les voies de transmission du paludisme selon les
populations des villages étudiées
Voies de transmission Sourkoudougou VK5 VK7
Piqûres de moustiques 85 78 138
Manque d'hygiène dans la concession 13 18 39
Aliments trop sucrées 9 11 8
Aliments trop gras 2 2 2
Humidité 0 3 13
Soleil 0 0 4
Travaux dans l'eau 0 0 1
Source : enquête de terrain (2012)
Tableau 4 : les cas de paludisme diagnostiqués dans les
CSPS en 2011.
Village Population village 2012 Cas de paludisme 2011 Pourcentage
cas paludisme
Sourkoudougou 1070 370 34,58
VK5 989 236 23,86
VK7 2304 456 19,79
Source : enquête de terrain (2012) et CSPS de Bama,
vallée du Kou et Sourkoudougou (2011). Tableau 5 : le niveau de
protection dans les villages étudiés.
Nombre concession utilisant
Village Nombre
i
|
Population 0 Protection 1 Protection 2 Protections 3
Protections
|
Sourkoudougou 90 1070 1 89 0 0
VK5 78 989 80 14 3
VK7 140 2304 140 46 6
Source : enquête de terrain (2012)
Tableau 6 : la couverture en moustiquaire dans les villages
étudiés.
Population Nb. Moustiquaires pour Couverture théorique
Village Nombre moustiquaires
village personnes en moustiquaire
Sourkoudougou 1067 514 0,96 Déficitaire
VK5 989 564 1,14 Excédentaire
VK7 2304 1238 1,07 Excédentaire
Source : enquête de terrain (2012)
Tableau 7 : les protections supplémentaires
Protections VK5 VK7
Spirales anti moustiques 13 39
Bombes aérosols 3 6
Pommades insectifuges 1 2
Moustiquaires de fenêtres 1 0
Hygiène dans la concession 0 3
Source : enquête de terrain (2012)
Tableau 8 : le paludisme déclaré et la couverture
standard en moustiquaire
|
|
Déficitaire
|
Equilibré
|
Excédentaire
|
Total
|
|
Non
|
5
|
11
|
5
|
21
|
VK5
|
Oui
|
16
|
20
|
22
|
58
|
|
Total
|
21
|
31
|
27
|
79
|
|
Non
|
30
|
20
|
21
|
71
|
VK7
|
Oui
|
22
|
19
|
28
|
69
|
|
Total
|
52
|
39
|
49
|
140
|
|
Non
|
21
|
22
|
6
|
49
|
Sourkoudougou
|
Oui
|
17
|
15
|
8
|
40
|
|
Total
|
38
|
37
|
14
|
89
|
Source : enquête de terrain (2012)
113
114
ANNEXE N° 6 : LE CALENDRIER AGRICOLE ET
D'IRRIGATION DE LA 1ère CAMPAGNE DE 2011
PRVK / BAMA
CALENDRIER AGRICOLE DE LA 1ere CAMPAGNE 2011
DATES
|
OPERATIONS
|
15/11/2010
|
Rencontre de concertation et de programmation
|
25/11/2010
|
Préparatifs de la fermeture du canal d'amenée
|
30/11/2010
|
Fermeture du canal
|
2 -3/12/2010
|
Nettoyage du canal d'amenée, du canal principal
|
4/12/2010
|
Ouverture du canal
|
4/12 - 5/12/2010
|
Pré-irrigation
|
6/12/ - 12/12/2010
|
Eau et préparation du sol en zone II. Nettoyage en zone
I
|
13/12 - 19/12/ 2010
|
Eau et préparation du sol en zone I. Nettoyage en zone
II
|
20 - 23/12/2010
|
Préparation des pépinières, trempage des
semences en Zone I
|
24- 26/12/2010
|
Semis des pépinières en Zone I
|
27/12/ 09 -05/01/2011
|
Epandage de la fumure organique Labour et concassage
Réfection des diguettes Zone I
|
06/01-09/01/2011
|
Préparation des pépinières, trempage des
semences Zone II
|
10/01-12/01/2011
|
Semis des pépinières en Zone II
|
13/01-22/01/2011
|
Epandage de la fumure organique Labour et concassage
Réfection des diguettes Zone II
|
23/01- 01/02/2011
|
Epandage du NPK Mise à boue et planage
Repiquage du riz et semis maïs en Zone I
|
02/02 - 11 /02/2011
|
Epandage du NPK Mise à boue et planage
Repiquage et semis maïs en Zone II
|
7/02/2011
|
Rencontre de concertation sur les programmes et sous programmes
d'irrigation
|
7/02-16/02/2011
|
Sarclo-binage
Application Première fraction de l'Urée Zone
I Nettoyage diguettes
|
17/02-26/02/2011
|
Sarclo-binage
Application Première fraction de l'Urée Zone
II Nettoyage diguettes
|
25/02/010
|
Rencontre d'évaluation à mi parcourt
|
22/02-03/03/2011
|
Sarclo-binage
Application 2nd fraction de urée Zone I Nettoyage
drains, canaux d'irrigation, diguettes
|
4/03-13/3/2011
|
Sarclo-binage
Application 2nd fraction de urée Zone II Nettoyage
drains, canaux d'irrigation, diguettes
|
15- 31/04/2011
|
Pose de carrés de rendement
|
15/04- 15/05/2011
|
Récolte
|
16/05/2011
|
Rencontre de concertation et de programmation
|
20/05/2011
|
Fermeture du canal
|
NB : ZONE 1 = PMVK, Mission Chinoise, Blocs 1, 2, 3 et
4 ; ZONE 2 = BLOCS 5, 6, 7, 8 et 9
Bama, le / / 2010
Président du Conseil de Gestion Chef du
Périmètre
OUEDRAOGO Abdoulaye SANON Marius
PRVK/ BAMA
CALENDRIER D'IRRIGATION DE LA 1ere CAMPAGNE 2011
DATES
|
REPARTITION EAU
|
15/11/2010
|
Rencontre de concertation et de programmation
|
25/11/2010
|
Rencontre de préparation de la fermeture du canal
d'amenée
|
30/11/2010
|
Fermeture du canal
|
2 -3/12/2010
|
Canaux asséchés
|
4/12/2010
|
Ouverture du canal
|
4/12 - 5/12/2010
|
Pré-irrigation sur l'ensemble du
périmètre
|
6/12/ - 12/12/2010
|
Eau en zone II.
|
13/12 - 19/12/ 2010
|
Eau en zone I.
|
20 - 23/12/2010
|
Eau en Zone I avec réserve en zone II
|
24- 26/12/2010
|
27/12/ 09 -05/01/2011
|
06/01-09/01/2011
|
Eau en Zone II avec réserve en zone I
|
10/01-12/01/2011
|
13/01-22/01/2011
|
23/01- 01/02/2011
|
Eau en Zone I (repiquage) avec réserve en zone II
|
02/02 - 11 /02/2011
|
Eau en zone II (repiquage) avec réserve en zone I
|
7/02/2011
|
Rencontre de concertation sur les programmes et sous programmes
d'irrigation
|
12/02- 20/ 05/ 2011
|
Mise en oeuvre des programmes et sous-programme d'irrigation
|
25/02/2011
|
Rencontre d'évaluation à mi parcourt
|
16/05/2011
|
Rencontre de concertation et préparation de la fermeture
du canal
|
20/05/2011
|
Fermeture du canal
|
NB : ZONE 1 = PMVK, Mission Chinoise, Blocs 1, 2, 3 et 4
; ZONE 2 = BLOCS 5, 6, 7, 8 et 9
Bama, le / ./ 2010
Président du Conseil de Gestion Chef du
Périmètre UCR-B
OUEDRAOGO Abdoulaye SANON Marius
115
116
ANNEXE N° 7 : RAPPORT DE LA MISSION DU 25 AVRIL AU
05 MAI 2012 DANS LA VALLEE DU KOU POUR L'ENQUETE DEMOGRAPHQUE ET DE
SANTE
INTRODUCTION
Nous avons effectué du 25 Avril 2012 au 05 Mai 2012 une
mission dans la vallée du Kou pour la collecte de données sur le
village de Sourkoudougou et deux quartiers de Bama : VK5 et VK7. Nous
étions logés au centre communautaire de VK7 comme lors de la
mission de préparation.
OBJECTIFS DE LA MISSION
L'objectif principal de cette mission était de collecter
des données sur les trois localités.
De façon spécifique, il fallait :
- Faire une enquête démographique et de santé
des 3 localités ;
- Dessiner les éléments permanents dans 22
concessions de VK5 dont les numéros sont : 2, 4, 5,
7, 10, 11, 12, 14, 17, 18, 19, 20, 21, 23, 24, 28, 29, 32, 33,
36, 38 et 39;
- S'entretenir avec les majors des CSPS et dépouiller
des registres des CSPS pour en tirer les statistiques sur le paludisme de
l'année 2011 dans les CSPS de Bama, de la vallée du Kou et de
Sourkoudougou.
- Tracé des caniveaux qui servent de gites larvaires lors
de la saison pluvieuse dans VK5.
MATERIELS ET METHODES
Pour l'enquête, nous avons utilisé un
questionnaire qui a été adapté à chaque
localité (annexe N° 2), elle a été faite avec l'aide
des 3 enquêteurs retenus à l'issue du test de l'enquête
pilote. Tous les enquêteurs ont été regroupés pour
enquêter simultanément dans le même village. Nous avons
procédé ainsi pour avoir un suivi continu des enquêteurs et
pouvoir plus tard lisser les erreurs qui viendraient à être
commises par un enquêteur.
Avant le début de l'enquête, les trois
enquêteurs ont été regroupés pour les
imprégner des modifications apportées aux questionnaires. Pour
cela, nous avons procédé par question pour montrer ces
transformations et nous avons répondus aux questions de
compréhension posées par ces derniers.
En ce qui concerne le travail sur le terrain, nous
travaillions le matin de 7h à 12h et l'après-midi de 14h à
18h. Le tableau suivant résume la progression de l'enquête.
Grille de déroulement de l'enquête
Village
|
Nombre de familles
|
Jours d'enquête
|
Nombre de jours
|
Nombre d'enquêteurs
|
VK7
Sourkoudougou VK5
|
140
90
80
|
26, 27 et 28 avril 2012 30 et 01 avril 2012 03 et 04 mai
2012
|
03
02
02
|
04
04
03
|
L'enquêteur venant de Sourkoudougou avait une autre
occupation les mercredi 02 et Jeudi 03 hors de son village, ce qui nous a
amené à travailler dans son village le 01 et 02 en sa
présence. C'est également pour cette raison que VK5 a
été enquêté par trois personnes.
Dans la pratique, il fallait débuter très
tôt avant que les paysans ne se rendent aux champs. Vu la période
de l'enquête, rares d'exploitants de Bama avaient plantés du riz
donc ils partaient un peu
117
tardivement dans les champs. Ceux qui avaient planté du
riz se rendaient très tôt aux champs pour chasser les oiseaux
ravageurs. Dans l'ensemble, il y avait plus de chef de famille absent dans
l'intervalle de 9h à 14h.
Un bloc note grand format a été utilisé
pour les croquis des concessions. Son quadrillage facilitait les
traçages. Il fallait dessiner les éléments permanents de
l'environnement de ces concessions. Les principaux éléments que
nous avons pu dessiner sont : les maisons, les arbres, les terres pleins, les
puits, les toilettes, les murs, les foyers, les canaris, les canalisations
d'eaux usées, les installations pour la fabrication du compost, les
poulaillers et les fagots de bois. Les 22 concessions ont été
dessinées du 03 au 05 Mai 2012.
Pour les entretiens, des guides d'entretien ont
été préparés pour les différents CSPS. Ces
entretiens n'ont pas pu avoir lieu. La raison sera évoquée dans
les difficultés.
Les traces ont été faites avec un GPS 60Cx. Nous
nous mettions au début du caniveau et on mettait la trace en marche, on
attendait quelques secondes et on commençait à marcher. A la fin,
on attendait encore quelques secondes avant de l'arrêter. Tous les
caniveaux visibles du village ont été tracés.
En plus de ce qui était prévu, nous avons
visité l'AIS qui assure la distribution des médicaments
antipaludéens depuis octobre 2010, il s'agit essentiellement de la
combinaison Amodiaquine-artésunate. Nous nous sommes entretenus avec lui
et nous avons relevé quelques statistiques de l'année 2011 sur
les sorties des 4 catégories du produit qu'il distribue.
DIFFICULTES
La principale difficulté rencontrée au niveau de
l'enquête a été le fait que l'enquêteur venant de VK5
ne respectait pas les consignes. Nous rappelions à tous les
enquêteurs les consignes le matin et le soir avant le début du
travail. Mais ce dernier les oubliait souvent. Il a mal enregistré
certaines réponses en l'occurrence celles de la question N° 22
portant sur les recours en cas d'épisode de paludisme. Il nous faudra
revoir le traitement des réponses à cette question. Le
2ème facteur qui nous a perturbés fut les jours de
marché : dimanche pour le marché de VK4 et mercredi pour le
marché de Bama. La majorité des chefs de concession se rendaient
au marché, rendant ainsi le taux d'absence très
élevé, nous n'avons pas enquêté ces jours-là.
Selon l'enquêteur venant de Sourkoudougou, certains chefs de concession
viennent faire ces marchés, donc ce village aussi n'a pas pu être
enquêté un jour de marché.
Quant au dessin des éléments permanents des
concessions, la principale difficulté venait du fait que les concessions
n'avaient pas les mêmes limites22. Il fallait dessiner des
portions des concessions voisines pour pouvoir se retrouver facilement dans les
numérisations déjà faites.
La difficulté majeure de cette mission fut celle
relative aux activités avec les CSPS. Nous avions besoins de
données qui précisaient la provenance des patients dans les CSPS
de Bama et Vallée du Kou. Nous nous sommes rendus au CMA de Dandé
auquel sont rattaché ces CSPS pour demander l'aval du Médecin
Chef du District. Comme nous ne disposions pas de lettre de recommandation
à ce moment ou d'une quelconque autorisation, nous n'avons pas pu avoir
cet aval. De ce fait, tout ce que
22 En fait, le 1er lotissement a
été fait par les chinois lors de l'aménagement. Quand les
néerlandais sont arrivés, ils ont tracés d'autres pistes
qui croisaient les 1ers. L'extraction de la surface de ces pistes
réduisait les surfaces des parcelles, ils ont rattrapé ces
surfaces en réduisant la largeur des 1ères pistes.
Certains ont construits jusqu'à ces limites mais d'autres sont
resté sur les anciennes. Il y a certains aussi qui ne sont sur aucunes
de ces limites.
nous avions prévu avec les CSPS était quasiment
impossible. Nous entameront la procédure normale demandée le plus
vite possible pour pouvoir accéder à ces données.
Une autorisation de consultation de données a
été délivrée par le Directeur Régional de la
Santé des Hauts Bassins.
Les caniveaux de VK5 ne sont pas bien aménagés,
ils ont juste été creusé et n'ont pas été
bétonnés. Il y a des ponts aux portes des concessions. Certaines
parties ont remplis. Comme notre objectif était de tracés les
partis qui servent à la reproduction des moustiques, nous avons fait des
tracés discontinus en sautant les parties bouchées.
RESULTATS
Toutes les activités ce qui avait été
prévu au niveau des enquêtes a été fait. 143
familles ont été enquêtées à VK7, 87 à
VK5 et 89 (tout le village) à Sourkoudougou.
Les 22 concessions ont été dessiné, il reste
à les numériser en format `' shp».
Les données des CSPS n'ont pas pu être
collectées et les entretiens avec leurs majors n'ont pas eu lieu, ces
activités ont été reportées à une date
ultérieure.
Les données des CSPS ont pu être
consultées après l'acquisition de l'autorisation de consultation
des données.
Les caniveaux ont été tracés comme
prévus.
BILAN FINANCIER
Le coût financier de la mission s'élevait à
45500F CFA. Cela se répartissait comme suit :
Logement de l'étudiant
|
12000F CFA
|
Payement des enquêteurs
|
29500F CFA
|
Déplacements et restauration
|
4000F CFA
|
CONCLUSION
En conclusion, nous retenons que le taux de réussite
des activités est acceptable. Vu le temps dont nous disposons, il
devient urgent de récupérer ces données pour
compléter les analyses des données d'enquêtes.
L'échec des activités avec les CSPS est un défaut de
préparation de la mission, chose qu'il faudra corriger lors des
prochaines missions.
MILLOGO Abdoul Azize
118
119
LES TABLES DES ILLUSTRATIONS
LISTE DES CARTES
Carte 1 : Sites d'étude du projet TAMVEC. 13
Carte 2 : L'échantillon spatial dans la zone
d'étude 18
Carte 3 : Relief et hydrographie de la zone d'étude
28
Carte 4 : Le réseau d'irrigation simplifié du
périmètre aménagé de la vallée du Kou 33
Carte 5 : Configuration spatiale des villages
étudiés 35
Carte 6 : Concentration spatiale des classes de concession dans
les villages d'étude 37
Carte 7 : Les effectifs de populations dans les
localités étudiés. 43
Carte 8 : Les épisodes paludiques déclarés
en une semaine dans les villages étudiés 60
Carte 9 : La couverture théorique en moustiquaire selon
l'utilisation standard 74
Carte 10 : La couverture théorique en moustiquaire selon
la deuxième méthode 74
Carte 11 : Les protections supplémentaires dans les
villages 76
Carte 12 : La protection antipaludique et le paludisme
déclaré par les populations 79
Carte 13 : Offre de soins et de médicaments
antipaludéens dans la zone d'étude 82
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1: Composition de la population des villages
d'étude en 2006. 39
Tableau 2: Les ethnies des villages étudiés 41
Tableau 3: Densité de population par concession dans les
villages. 42
Tableau 4: Dispersion des effectifs par famille des 3 villages
étudiés. 42
Tableau 5: Connaissance de la létalité du
paludisme dans les villages étudiés 58
Tableau 6: Les accès palustres déclarés
par les populations. 59
Tableau 7 : Le paludisme grave dans les villages d'étude
en 2011 63
Tableau 8: Les protections utilisées dans les villages
étudiés. 69
Tableau 9: La couverture en moustiquaire et la
prévalence palustre en 2011 des villages étudiés 80
Tableau 10 : Matrice des distances et des taux de recours aux
CSPS 84
LISTE DES FIGURES
Figure 1: Les paramètres climatiques de la vallée
du Kou de 1981 à 2010. 28
Figure 2 : Les types de sols de la vallée du Kou 30
Figure 3 : Les matériaux de construction
utilisés. 36
Figure 4: Les classes de concessions 37
Figure 5 : Structure par âge et par sexe de la population
des villages étudiés 40
Figure 6 : La densité vectorielle agressive des villages
étudiés (2003) 48
Figure 7 : Le taux d'inoculation entomologique des villages
étudiés 49
Figure 8 : La durée de vie infectante d'un
anophèle femelle adulte. 50
Figure 9 : Le cycle de vie et de transmission des Plasmodium
52
Figure 10 : Les voies de transmission du paludisme selon les
populations des villages étudiées 57
Figure 11 : La prévalence du paludisme dans les villages
étudiés en 2011. 61
Figure 12 : La structure par âge et par sexe des malades
du paludisme dans les villages étudiés 62
Figure 13 : Structure des malades du paludisme grave dans les
villages en 2011 64
Figure 14: La prévalence du paludisme
déclaré selon les classes de concessions dans les villages 65
Figure 15: Répartition mensuelle des épisodes
paludiques diagnostiqués en fonction de la pluviométrie
et de l'irrigation dans les villages étudiés en
2011. 67
Figure 16: Couverture en moustiquaire des villages
étudiés. 71
Figure 17: Couverture en moustiquaire par concession selon la
méthode d'utilisation standard 73
Figure 18 : Couverture théorique en moustiquaire des
concessions selon la méthode sélective. 73
Figure 19 : Les autres moyens de protection dans les villages.
75
Figure 20 : Les recours pour les soins anti palustres. 83
Figure 21 : Les ventes d'antipaludéens et le taux de
prévalence palustre à VK7. 85
Figure 22 : Le diagramme conceptuel du SIG 86
Figure 23 : MCD de la base de données sur les
disparités spatiales de la transmission du paludisme
dans la vallée du Kou et sa gestion par un SIG.
88 Figure 24 : MPD de la base de données sur les disparités
spatiales de la transmission du paludisme
dans la vallée du Kou et sa gestion par un SIG. 89
Figure 25 : Exemple de requête : les cas de paludisme
diagnostiqués dans les CSPS en 2011 91
Figure 26 : Exemple de l'état d'impression des
caractéristiques physiques des concessions 92
Figure 27 : Exemple du formulaire de gestion des concessions
92
Figure 28 : Le menu général de la base de
données 93
Figure 29 : Interface de connexion à la base de
données à partir d'ArcMap 10®. 94
Figure 30 : Connexion de la base de données avec Quantum
GIS. 95
LISTE DES PHOTOS
Photo 1 : La prise d'eau de Diarradougou 32
Photo 2 : Des potentiels gites larvaires. 39
120
121
TABLE DES MATIERES
DEDICACES 1
REMERCIEMENTS 2
SOMMAIRE 3
SIGLES ET ABREVIATIONS 5
RESUME 6
ABSTRACT 6
INTRODUCTION GENERALE 7
1. PROBLEMATIQUE DE L'ETUDE 8
2. HYPOTHESES DE TRAVAIL 9
3. OBJECTIFS DE RECHERCHE 10
4. DEFINITION DE CONCEPTS 10
5. METHODOLOGIE 12
5.1. LE CHOIX DU SITE ET DE L'ECHANTILLON SPATIAL 12
5.2. LA REVUE DE LITTERATURE 13
5.3. L'ECHANTILLONNAGE 17
5.3.1. L'échantillon spatial 17
5.3.2. L'échantillon démographique 19
5.4. LES VARIABLES D'ETUDE 20
5.5. LES OUTILS DE COLLECTE ET DE TRAITEMENT DES DONNEES 20
5.5.1. Les outils de collecte de données 20
5.5.2. La collecte de données sur le terrain
21
5.5.2.1. La collecte de données avec le GPS
21
5.5.2.2. L'enquête démographique et de
santé 22
5.5.2.3. La collecte des données sanitaires
23
5.5.2.4. Les informations entomologiques 23
5.5.3. Les outils de traitement et d'analyse des
données 23
5.5.3.1. Le transfert des données GPS 23
5.5.3.2. Le traitement des images. 24
5.5.3.3. Traitement des données attributaires
24
5.6. LES DIFFICULTES PRATIQUES ET LES LIMITES DE L'ETUDE 25
5.6.1. Les difficultés 25
5.6.2. Les limites 25
PREMIERE PARTIE : 26
GENERALITES SUR LA ZONE D'ETUDE ET EPIDEMIOLOGIE DU PALUDISME
26
CHAPITRE I : LE BASSIN VERSANT DU KOU ET SON PERIMETRE AMENAGE
27
1.1 LE BASSIN VERSANT DU KOU 27
1.1.1. Relief 27
1.1.2. Hydrographie 27
1.1.3. Climat 27
1.1.4. Végétation 29
1.1.5. Sols 29
122
1.2 LE PERIMETRE AMENAGE DE LA VALLEE DU KOU. 30
1.2.1. Historique de l'aménagement 30
1.2.2. Les infrastructures 32
1.2.2.1 Le canal principal, les secondaires, les tertiaires,
32
1.2.2.2 Réseau d'assainissement-Pistes 33
1.2.2.3 Quartier hydraulique 33
CHAPITRE II : LES QUARTIERS ET VILLAGE D'ETUDE 34
2.1 MILIEU PHYSIQUE DES QUARTIERS ET DU VILLAGE D'ETUDE 34
2.1.1 Matériaux de construction 36
2.1.2 Des espaces villageois favorables aux maladies
hydriques 38
2.2 LE MILIEU HUMAIN 39
2.2.1 La structure par âge et par sexe 39
2.2.2 Les ethnies 41
2.2.3 Les densités de populations par concession
42
2.3 LES ACTIVITES SOCIO-ECONOMIQUES 43
2.3.1 Agriculture 43
2.3.1.1 Le système de production agricole 43
2.3.1.2 Les équipements 45
2.3.2 Elevage 45
CHAPITRE III : EPIDEMIOLOGIE DU PALUDISME, 46
LE PARASITE, LE MOUSTIQUE ET L'HOMME. 46
3.1. L'AGENT PATHOGENE: LES PLASMODIUM 46
3.2. LES VECTEURS DU PALUDISME 47
3.2.1. Biologie et écologie des moustiques 47
3.2.2. Caractéristiques de la faune culicidienne de la
vallée du Kou 48
3.2.2.1. Les densités vectorielles agressives
48
3.2.2.2. Le taux d'inoculation entomologique 49
3.2.2.3. Les saisons de forte densité vectorielle
49
3.2.2.4. Les périodes propices aux épisodes
paludiques 50
3.3. LE CYCLE DE TRANSMISSION DU PALUDISME 50
3.3.1. Cycle chez l'anophèle 50
3.3.2. Cycle chez l'Homme 51
3.3.3. Le développement de l'immunité dans les
zones d'endémies 52
3.4. LES FACIES DE TRANSMISSION DU PALUDISME 53
CONCLUSION PARTIELLE 54
DEUXIEME PARTIE : 55
ANALYSE DU PARADOXE DE LA VALLEE DU KOU ET CONCEPTION DU SIG.
55
CHAPITRE IV : LA TRANSMISSION DU PALUDISME DANS LA VALLEE DU KOU
56
4.1. LES CONNAISSANCES DES POPULATIONS DE LA ZONE D'ETUDE SUR LE
PALUDISME . 56
4.1.1. La connaissance de la transmission du paludisme
56
4.1.2. La connaissance de la létalité du
paludisme 58
4.2. LA TRANSMISSION DU PALUDISME DANS LA ZONE D'ETUDE 59
4.2.1 La morbidité « ressentie » du
paludisme dans la zone d'étude 59
4.2.2 La morbidité « diagnostiquée »
du paludisme dans la zone d'étude, un paradoxe 60
4.2.3 La structure par âge et par sexe des malades
diagnostiqués du paludisme en 2011 62
4.2.4 Le paludisme grave dans les villages
étudiés 63
123
4.3 LES MATERIAUX DE CONSTRUCTION DES HABITATIONS, UN FACTEUR DE
RISQUE DE
TRANSMISSION DU PALUDISME 64
4.4 UNE TRANSMISSION PALUSTRE INFLUENCEE PAR L'HYDRO AMENAGEMENT
66
CHAPITRE V : UNE PROTECTION ANTIPALUDIQUE DIVERSIFIEE DANS LA
VALLEE DU KOU 69
5.1 UNE PROTECTION DIVERSIFIEE CONTRE LE PALUDISME 69
5.1.1 Le niveau de la protection 69
5.1.2 Protection par moustiquaire 70
5.1.3 Couverture en moustiquaire par concession 71
5.1.3.1 L'utilisation standard: une moustiquaire pour deux
personnes 72
5.1.3.2 La deuxième méthode d'utilisation :
l'utilisation sélective 72
5.1.4 Les autres protections antipaludiques.
75 5.2 L'IMPACT DE LA PROTECTION ANTIPALUDIQUE SUR LA TRANSMISSION
DU
PALUDISME 77
5.2.1 La protection antipaludique et le paludisme ressenti
77
5.2.2 La protection antipaludique et le paludisme
diagnostiqué 80
5.3 LES RECOURS AUX SOINS ANTIPALUDIQUES 80
5.3.1 L'offre de soins et de médicaments
antipaludéens 80
5.3.2 Les recours aux soins et aux médicaments
antipaludéens 83
CHAPITRE VI : GESTION DE LA TRANSMISSION DU PALUDISME
ET LA PROTECTION
ANTIPALUDIQUE PAR UN SIG 86
6.1 LE CADRE CONCEPTUEL DU SIG 86
6.2 LA CONCEPTION DE LA BASE DE DONNEES 87
6.2.1. Les règles de gestion 87
6.2.2. Le modèle conceptuel de la base de
données 87
6.2.3. Le modèle physique de la base de données
89
6.2.4. Le dictionnaire de données 90
6.3 LA REALISATION DE LA BASE DE DONNEES 90
6.3.1. La génération des tables 90
6.3.2. Les requêtes, les formulaires et les
états. 91
6.4 CONNEXIONS DE LA BASE DE DONNEES AVEC ARC GIS®. 93
6.5 UTILISATION DE LA BASE DE DONNEES PAR LES CHERCHEURS DE LA
DRO/IRSS 94
6.6 RECOMMANDATIONS 95
CONCLUSION PARTIELLE 96
CONCLUSION GENERALE 97
BIBLIOGRAPHIE 100
ANNEXES 105
LES TABLES DES ILLUSTRATIONS 119
TABLE DES MATIERES 121
|