IN MEMORIAM
A notre défunt Papa N'SODI OTSHUDIEMA Marcel, qui
nous a entouré de tant d'amour, et nous a ouvert les portes de
l'éducation et de l'instruction.
S'il était vivant, combien il aurait
été heureux de voir le niveau intellectuel que nous avons
atteint. Aussi promettons-nous à sa mémoire d'honorer toujours sa
famille, de renouveler nos efforts pour nous ouvrir davantage au monde et ainsi
porter plus haut son nom.
Repose dans la paix du très-Haut, Papa
Marcel !
DEDICACE
A notre Chef Spirituel et Représentant Légal
de l'Eglise Kimbanguiste, notre cher papa Simon KIMBANGU KIANGANI pour sa
sollicitude et notre réarmement vertueux sans commune mesure. Comme dit
Henri de Montherlant, « il sied bien être un Homme de
bien ; mais il est surtout mieux d'apprendre le bien aux autres ». Il
nous manque des mots assez forts pour exprimer la ferme volonté de
faire de nous une femme accomplie et de mérite. Daignez trouver ici
l'expression de notre gratitude !
A notre tendre et affectueuse mère Marie LUEMBE
BOSOMBA, qui neuf mois durant, ne t'est point lassée de porter une
pénible grossesse de jumelles que nous sommes, j'ai cité
Marcelline OMBA et Beatrice SHAKO. Que ce travail soit pour toi et mon alter
ego une consécration de votre soutien moral et matériel. Certes,
le chemin à parcourir reste long et parsemé d'embuches, amis en
nous resserrant les coudes, nous restons convaincue que la victoire sera de
notre côté.
A notre frère bien aimé Jacques NSALA
N'SODI et noter soeur adulée Eugénie N'SODI BEHOMWA, pour votre
indéfectible attachement.
A nos charmants enfants, Gloire KIMBANGU KIANGANI, Winner
KIAWANGA NZITANI et Jacques Gracieux KISOLOKELE.
A vous tous qui, de prés ou de loin, avez
contribué à la réalisation du présent travail,
veuillez trouver l'expression profonde de notre reconnaissance.
AVANT-PROPOS
Le travail que nous avons l'honneur de vous
présenter est le fruit des années de notre formation et de
couronnement de notre deuxième cycle de nos études
supérieures et universitaires, la Licence en Relations
Internationales.
Sur ce, notre gratitude s'adresse d'abord à
l'endroit du Chef des Travaux, Joseph KINDUNUD, qui a accepté de
déroger sur son agenda déjà si chargé pour amener
ce travail à bon port.
Nous nous adressons également aux corps
administratif et académique de l'Université Cardinal MALULA, plus
particulièrement à
Nos sentiments de gratitude s'adressent également
à nos amis et connaissances pour leurs courants de sympathie, notamment
à Junior BINTU, Souzy KOSSI, Nathalie NSEYA, Priscille DISUNDIDI,
Nadine NBOKO, Deb's DIMOKE et autres.
Nous n'oublions pas non plus les étudiants de notre
promotion et ceux d'autres Facultés de l'Université Cardinal
MALULA, tels que Gogo KOSSI et clarisse de la Faculté de
l'Economie.
Marcelline LUEMBE OMBA N'SODI
Présentation du sujet
À Seattle, le 3 décembre 1999, le monde
découvre le mouvement altermondialiste à l'occasion des
manifestations contre la rencontre ministérielle de l'Organisation
mondiale du commerce. Les réactions sont mitigées. Si certains y
voient l'expression d'un mouvement anti-mondialisation, d'autres reconnaissent
dans cette mobilisation l'héritage des Zapatistes, des opposants au
libre-échange et de plusieurs autres luttes contre les politiques et
pratiques néolibérales aux quatre coins du globe.
Depuis, le mouvement a connu une croissance rapide et a
effectué un important saut qualitatif. L'altermondialisme peut
être défini comme mouvement sans frontières de lutte contre
l'économie néo-libérale dominante. Pour l' essentiel, il
constitue un front d'opposition à la mondialisation du marché,
source d'inégalités et de différends entre les nations,
entre les classes, entre les personnes.
Ses sévères critiques du Système, qui
servent de dénominateur commun à ses multiples composantes,
visent en priorité les Etats du G8 et les grands Organismes
internationaux (OMC, OCDE, FMI, Banque Mondiale, BCE), tous accusés
d'envisager l'activité humaine sous le seul angle de la marchandisation,
" D'autres mondes sont possibles ", affirme-t-il.
L'OMC est dénoncée comme assujettie aux
industries du Nord, défavorable à l'agriculture du Sud, et
finalement indifférente au fossé social et environnemental que
creusent ses décisions. Quant au FMI, sont mis en cause ses choix
guidés par un préalable idéologique social-libéral
plus que par le souci d'un Développement concerté. Ils
témoignent, selon les altermondialistes, d'une soumission aux milieux
financiers qu'accentue le fonctionnement interne du Fonds où l'influence
de chacun est proportionnelle à ses capacités de contribution.
Les Multinationales, elles, en majorité américaines et militantes
du libre-échange, sont ciblées en raison de leur stratégie
de délocalisations et de manipulations fiscales, et de leurs
responsabilités en matière de pollution.
L'altermondialisme en réalité ne
représente pas un parti mais une mouvance qui rapproche, sans relation
hiérarchique, des opinions et des sensibilités diverses,
structurées ou non, s'efforçant de dégager des synergies
dans ses "Forums sociaux" (Seattle, Gènes, Porto Alegre, Bombay,
Copenhague, Atlanta). N'y prévaut aucune Doctrine, même si l'on y
trouve des groupes identifiés : marxistes, tiers-mondistes, ex
situationnistes, écologistes, souverainistes, libertaires, à
l'image des innombrables adversaires du libéralisme
économique.
En dépit de cette diversité, l'accord sur des
points cruciaux esquisse une alternative envisageable à l'actuelle
gestion du monde. Ainsi, le concept de développement durable permet-il
de poser la question de l'exploitation incontrôlée des ressources
qui s'épuisent, d' où l'idée de " décroissance
soutenable ". La notion de souveraineté entraine, de son
côté, celle de "sécurité alimentaire " que les
projets de commerce équitable et d'allègement de la dette
contribuent à conforter. Enfin, les Droits humains, bafoués sous
toutes les formes et tous les horizons, réclament un Parlement mondial
élu, pouvant légiférer entre autres sur la
prévention et le règlement des conflits, la suppression des
paradis fiscaux, la neutralisation des lobbies, la taxation des transferts de
capitaux, l'interdiction de privatiser certains besoins vitaux, comme l'eau, ou
d' imposer au genre humain le fichage informatique.
C'est là sans doute la base d'une résistance
organisée aux maux causés par la dérégulation
marchande. Les altermondialistes se considèrent déjà
à l' origine d'avancées telles que la réduction de la
dette des PMA, l'abandon de certains plans drastiques du FMI, et l'accès
des pays pauvres aux médicaments.
Choix et intérêt du sujet
La crise des subprimes ayant engendré à l'heure
actuelle une crise à la fois mondiale et multidimensionnelle, plonge
l'ensemble de l'humanité dans une grande dépression, dont l'issue
est imprédicable. Elle peut aussi bien déboucher sur le pire,
par des pulsions xénophobes, ou, au contraire, faciliter la mise en
oeuvre d'un altermondialisme dont les contours s'esquissent progressivement.
L'altermondialisme peut elle proposer des stratégies globales et
multidimensionnelles de transformation du monde. La question essentielle
« d'un autre monde » a-t-elle des réponses au
travers de l'altermondialisme.
Autant d'interrogations, lesquelles nous poussent à
porter notre choix sur l'étude de ce sujet.
Problématique
Plus de 60 ans après le « grand
narratif » du développement, la moitié de la population
mondiale vit encore sous le seuil de la pauvreté. Par ailleurs, les
crises de toutes sortes (économique et financière, alimentaire,
écologique, sociale et politique, guerres...) jettent une ombre
troublante sur l'avenir de l'humanité. En effet, à l'ère
de l'Anthropogène, où l'impact environnemental de
l'activité humaine est d'une ampleur telle qu'il génère
une véritable révolution géologique, c'est l'ensemble de
notre civilisation industrielle, urbaine et consumériste qui se trouve
remise en cause.
Comment les peuples du monde peuvent-ils s'organiser pour
changer leur destin et concrétiser, autour d'alternatives
réelles ? Un monde émancipé de l'utilitarisme, du
productivisme, du globalisme et de l'asservissement de l'homme par la technique
et le dogme de la croissance est il possible ?
Hypothèse
En guise de réponses anticipées à ces
questions, nous avançons des hypothèses.
D'une part, « Un autre monde est possible ».
L'objectif étant de faire échec à la pensée unique
guidée par les principes néolibéraux, de lutter contre
l'impérialisme et de proposer non pas une, mais plusieurs alternatives
et ce à plusieurs échelles. Cet autre monde trouve sa solution
dans l'altermondialisme , au travers des revendications des mouvements sociaux,
qui constituent un archipel de mondes alternatifs émergeant autour de la
justice fiscale, de la souveraineté alimentaire, du commerce
équitable, de l'économie sociale et solidaire, du travail
décent, de la démocratie participative, de la décroissance
conviviale et de la sobriété heureuse, du « vivre
bien ».Bref, l'altermondialisme peut être
considéré comme la solution aux injustices du monde
capitaliste.
D'autre part, il serait utopique de penser que le mouvement
altermondialiste, lequel a émergé il y a quinze ans, puisse
inverser, les logiques à l'oeuvre au sein de ce que la pensée
dominante appelait « la mondialisation ». C'est
méconnaître la profondeur des transformations que le
système capitaliste est en train d'imposer à l'ensemble des
sociétés : tout marchandiser, c'est-à-dire soumettre
toutes les activités humaines à l'exigence de rentabilité
maximale.
Méthodes et Techniques de
travail
Nous avons mené une recherche exploratoire afin de
répondre à nos questions et de tester nos hypothèses. Nos
données proviennent principalement de revue de la littérature sur
les sujets abordés.
Nous avons commencé notre recherche par une recension
des écrits concernant les aspects théoriques et empiriques de ce
mémoire, au moyen d'articles scientifiques, de livres, d'articles de
journaux ainsi que de documents disponibles sur les sites Internet de
nombreuses organisations.
Délimitation du sujet
Notre étude s'étend de la période des
années 90 jusqu'à nos jours. Le choix de cette période se
justifie en ce sens que c'est durant cette période que le monde
découvre le mouvement altermondialiste à l'occasion des
manifestations contre la rencontre ministérielle de l'Organisation
mondiale du commerce de décembre 1999.
Plan sommaire
Ce mémoire contient quatre chapitres. Dans le premier
chapitre, nous abordons l'étude terminologique des différents
concepts. Cette approche nous amène à définir
successivement les termes de « Mondialisation »,
« l'altermondialisme » et le
« capitalisme ».
Nous abordons ensuite brièvement le capitalisme tel que
compris de nos jours. . Nous traitons de ce dernier sujet à travers la
réflexion sur les mécanismes du capitalisme contemporain au
travers de la théorie générale de l'emploi, de
l'intérêt et de la monnaie, autrement appelé la
théorie keynésienne.
Le deuxième chapitre contient les principales
caractéristiques du monde capitaliste. Nous nous référons
pour ce faire aux origines même du capitalisme, des avantages et
inconvénients de ce dernier. Nous terminons ce chapitre par
l'énumération des symboles même du capitalisme et une
approche critique : l'Organisation Mondiale du Commerce, le Fonds
Monétaire Internationale et les grandes firmes multinationales.
Dans le troisième chapitre, nous nous
intéressons aux aspects fondamentaux de l'altermondialisme. Pour ce
faire, nous observons au travers des figures actuelles de l'altermondialisme
comment ce mouvement peut apporter des alternatives face au dysfonctionnement
du modèle néo-liberal. En abordant les acteurs du mouvement
altermondialistes, nous mettons à jour
l'hétérogénéité de ce mouvement en prenant
comme exemples des acteurs majeurs et parfois moins connus comme :
José Bové, Eddy Fougier et surtout Simon Kimbangu.
Le quatrième chapitre aborde l'altermondialisme sous
l'angle de sa capacité à pouvoir apporter des solutions aux
faiblesses actuelles de l'humanité. Pour ce faire, nous aurons à
épingler les forces et faiblesses du mouvement altermondialisme au
travers notamment de ses propositions pour qu'un autre monde soit possible. A
cet effet, nous énumérerons comme exemple : le commerce
équitable, la taxe tobin et le resserrement des écarts entre
riches et pauvres. Nous terminons ce chapitre en nous projetant sur l'avenir de
l'altermondialisme et les défis qui se dressent devant lui.
Enfin, en conclusion, nous reprenons l'essentiel de nos
observations et nous revenons sur nos questions et hypothèses de
départ. Ceci nous permet de constater comment les concepts
abordés tout au long du travail permettent d'éclairer sous un
jour nouveau l'analyse du mouvement altermondialiste.
CHAPITRE 1 :
CONSIDERATION TERMINOLOGIQUE ET APPROCHE
CONCEPTUELLE
Section 1 : Mondialisation
La mondialisation est un concept très complexe qui
attire et préoccupe actuellement les Etats et les chercheurs. Elle est
aussi définie différemment selon les uns et les autres. Elle est
un concept qui suscite beaucoup de
débats au sein des Etats ou de la communauté internationale.
La mondialisation est multidimensionnelle et touche tous les
domaines de la vie économique, culturelle, environnementale et sociale
jusqu'aux relations entre les Etats et les notions des cinq continents.
Elle se caractérise surtout par l'intensification des
relations par delà les frontières, favorisée par une
libération rapide et le progrès des technologies de
l'information dans les domaines du commerce des flux financiers et de
l'investissement direct étranger. Tout cela contribue à faire
de la poursuite du développement et de la préservation de la
stabilité interne et externe des tâches aussi difficiles que
délicates. D'un côté, la mondialisation offre des
promesses de connaissance du commerce et de l'investissement international, de
l'autre côté, elle accroit les risques d'instabilité et de
marginalisation.1(*)
Depuis le début des années 1990, la
« mondialisation » désigne une nouvelle phase dans
l'intégration planétaire des phénomènes
économiques, financiers, écologiques et culturels.
Jacques Adda définit la mondialisation
comme « l'abolition de l'espace mondial sous l'emprise
d'une généralisation du capitalisme, avec le
démantèlement des frontières physiques et
réglementaires »2(*). Selon l'OCDE, elle recouvre trois
étapes :
· L'internationalisation, c'est-à-dire le
développement des flux d'exportation ;
ï La transnationalisation, qui est l'essor des flux
d'investissement et des implantations à l'étranger ;
· La globalisation, avec la mise en place de
réseaux mondiaux de production et d'information, notamment les NTIC
(nouvelles technologies d'information et de communication).
La mondialisation actuelle, ce « processus
géohistorique d'extension progressive du capitalisme à
l'échelle planétaire », selon la formule de Laurent
Carroué 3(*),
est à la fois une idéologie ( le libéralisme), une monnaie
( le dollar), un outil ( le capitalisme), un système politique ( la
démocratie), une langue ( l'anglais).
Ainsi, toujours selon Laurent Carroué, la
mondialisation se définit comme le processus historique d'extension
progressive du système capitaliste dans l'espace géographique
mondial » en identifiant trois mondialisations successives depuis les
Grandes Découvertes 4(*) . Pour lui, la mondialisation contemporaine
correspond depuis les années 1960 à la troisième phase du
processus.
Pour sa part, l'historienne et politologue américaine Suzanne
Berger définit la mondialisation comme l'ensemble des mutations survenues à la
fois à l'économie internationale et nationale qui tendent à la création d'un
marché mondiale unique pour les biens, services, capital et travail. Cette
mondialisation se caractérise par la croissance remarquable du commerce
international, la massivité des flux migratoires (vers les pays neufs en
particulier) et les avancées majeures des sciences et des techniques.5(*)
Quant à lui, le geographe Christian Grataloup, definit
la mondialisation comme « un provessus de generalisation des
echanges entre les diffeerntes parties de l'humanité entre les
difefernts lieeux de la planeté », produisant ainsi
« un niveau de socéité pertinnet à l'echelle de
l'esnemble des hommes, le monde »
hommes, le monde »6(*). C'est d'abord et avant tout d'un point de vue économique
et financière que l'on aborde la mondialisation. Dans ce sens, on peut la définir
comme le renforcement et l'élargissement des liaisons des économies nationales
en un marché mondial de biens, de service et surtout des capitaux.
Sans minimiser la richesse des définitions
données par les différents auteurs ci-dessus, nous pouvons
déduire que la mondialisation actuelle est d'abord et avant tout une
globalisation financière, avec la création d'un marché
planétaire des capitaux et l'explosion des fonds spéculatifs. La
fin de la régulation étatique qui avait été mise en
place juste après la Seconde Guerre mondiale s'est produite en trois
étapes : d'abord, la déréglementation,
c'est-à-dire la disparition en 1971 du système des parités
stables entre les monnaies, qui se mettent à flotter au gré de
l'offre et de la demande ; ensuite, la désintermédiation,
possibilité pour les emprunteurs privés de se financer
directement sur les marchés financiers sans avoir recours au
crédit bancaire ; enfin, le décloisonnement des
marchés : les frontières qui compartimentaient les
différents métiers de la finance sont abolies, permettant aux
opérateurs de jouer sur de multiples instruments financiers. Grâce
aux liaisons par satellite, à l'informatique et à Internet, la
mondialisation se traduit par l'instantanéité des transferts de
capitaux d'une place bancaire à une autre en fonction des perspectives
de profit à court terme. Les places boursières du monde
étant interconnectées, le marché de la finance ne dort
jamais. Une économie virtuelle est née, déconnectée
du système productif : au gré des variations des taux
d'intérêt des monnaies et des perspectives de
rémunération du capital, la rentabilité financière
des placements devient plus importante que la fonction productive. Les
investisseurs peuvent choisir de liquider une entreprise, de licencier ses
salariés et de vendre ses actifs pour rémunérer rapidement
les actionnaires.
En quelques années, la face du monde a
résolument changé. La fin de la guerre froide crée
l'illusion qu'une communauté internationale est née, qui va enfin
percevoir « les dividendes de la paix ». Le capitalisme
paraît avoir triomphé, au point que Francis Fukuyama
annonce « la fin de l'histoire ». Les firmes
transnationales amorcent un vaste mouvement de redéploiement de leurs
activités. La décennie 1990 est jalonnée par de grandes
conférences internationales où les acteurs traditionnels de la
diplomatie, les Etats et les institutions internationales, se voient
bousculés, interpellés par de nouveaux acteurs, qui
privilégient la démocratie participative. Filles de la
mondialisation, dont elles utilisent un des ressorts essentiels, le pouvoir des
médias et de la communication, les ONG se fédèrent en
réseaux planétaires grâce à l'utilisation
d'Internet. Elles imposent la vision nouvelle d'un monde interdépendant,
où les grandes questions - pauvreté, santé, environnement
- doivent être appréhendées de manière globale. Le
Sommet de la Terre (Rio, 1992) inaugure ainsi l'ère du
développement durable.
Mais l'apparente unification de l'espace planétaire
cache de profondes disparités. A l'espace relativement homogène
d'avant la révolution industrielle s'est substitué un espace
hiérarchisé entre des territoires qui comptent dans
l'économie mondiale et d'autres qui sont
oubliés. « Le monde de la globalisation est un monde de
la concentration, de toutes les concentrations : la moitié de
l'humanité réside sur 3 % des terres émergées,
et la moitié de la richesse mondiale est produite sur 1 % des
terres », explique Olivier Dollfus 7(*). Malgré les
extraordinaires progrès des technologies, il n'y a donc aucune abolition
du temps et de l'espace, mais la distance n'est plus métrique :
elle s'apprécie en fonction de l'équipement des lieux en
réseaux, qui définit leur accessibilité et leur
attractivité. Les effets de centralité se renforcent, au
détriment des territoires ou des populations qui n'ont pas
d'« avantage comparatif » dans la mondialisation, pas de
pouvoir d'achat ou pas de matières premières par exemple.
Ceux-là disparaissent dans des trous noirs, sauf quand l'enclavement
leur confère précisément la valeur d'un isolat, culturel
ou naturel 8(*).
La mondialisation renforce donc les inégalités.
Sur un plan spatial, puisque l'accentuation de la rugosité de l'espace
s'observe à toutes les échelles : planétaire,
régionale, nationale, locale. Mais aussi sur le plan social :
l'écart entre ceux qui peuvent saisir les opportunités offertes
par la mondialisation et ceux qui ne trouvent pas leur place, entre riches et
pauvres, se creuse à toutes les échelles. Un cinquième de
l'humanité seulement consomme (et produit) les quatre cinquièmes
des richesses mondiales. Sans régulateur, la mondialisation engendre la
marginalisation des plus faibles et la prolifération des
activités illicites, voire criminelles. Sans contre-pouvoir, le
capitalisme finit par aboutir à des situations de concentration et de
monopole qui ruinent la concurrence et remettent en question les
mécanismes du marché. Face à ces logiques comme à
l'émergence de multiples passagers clandestins, il faut des
régulateurs.
Loin d'abolir le rôle des Etats, la mondialisation leur
redonne au contraire tout leur sens : seule la puissance publique peut
réguler la mondialisation en fixant des normes, en redistribuant les
richesses, en aménageant le territoire. Tentations du protectionnisme,
fermeture des frontières, mise en oeuvre de législations
contraignantes, la mondialisation s'accompagne paradoxalement du grand retour
des Etats.
Loin d'abolir l'espace, la mondialisation redonne au contraire
toute leur force aux singularités locales. « En tant que
changement d'échelle, c'est-à-dire invention d'un nouvel espace
pertinent, la mondialisation crée inévitablement des tensions sur
les configurations locales préexistantes en les menaçant d'une
concurrence par sa seule existence »9(*). L'incertitude face aux
mutations du monde, la rapidité des changements suscitent en
réaction une réaffirmation des identités locales, une
réactivation des communautés d'appartenance : recherche de
socles identitaires, montée des communautarismes, la mondialisation
fragmente paradoxalement le monde.
Section 2 : Altermondialisme
Il s'agit d'un
mouvement
social qui, tout en s'opposant à la mondialisation
néo-libérale, propose une autre mondialisation basée sur
la justice économique, l'autonomie des peuples, la protection de
l'environnement, une véritable démocratie et les droits humains
fondamentaux. Ainsi, le mouvement propose une forme de
mondialisme qui
n'agirait pas pour les enjeux économique néo-libéraliste.
En plus de contester le néo-libéralisme, le mouvement est
également une recherche d'alternatives. «Un autre monde est
possible» - constiyue le slogan du mouvement altermondialiste.
Selon Eddy Fougier, l'altermondialisme ou altermondialisation
se définit comme un mouvement social qui face à une logique de
mondialisation libérale dynamique revendique et met en avant des valeurs
telles que la démocratie, la justice économique, la sauvegarde de
l'environnement et les droits humains en vue d'une mondialisation
maîtrisée et solidaire.10(*)
Le Larousse définit l'altermondialisme comme
« un mouvement de la société civile qui conteste le
modèle libéral de la mondialisation et revendique un mode de
développement plus soucieux de l'homme et de son environnement. À
la différence du courant de l'
antimondialisation,
il ne prône pas l'action violente.11(*)
Dans le dictionnaire de l'Internaute, l'altermondialisme
permet de faire référence à un « courant
opposé au libéralisme économique et à la
mondialisation des pratiques financières, pour favoriser une
économie plus sociale et mieux repartie ».12(*)
Le mouvement prend racine au début des années 80
dans les pays du Sud avec la lutte contre la dette, l'
OMC,
et les plans d'ajustement structurels du
FMI;
mais il reste inaperçu en Occident. Il prend naissance en Europe, aux
États-Unis et en Corée à partir de 1994 contre le
chômage, la précarisation du travail et la remise en cause de la
protection sociale. Les manifestations de
Seattle en
1999 sont les premières manifestations mondiales altermondialistes.
Elles sont suivies par le
rassemblement
de Gênes, en Italie en 2001 contre le sommet du
G8 et
les Forums sociaux mondiaux de Porto Alegre de 2001 à 2003 et de Mumbai
en 2004.
Le mouvement altermondialiste résulte de la convergence
et de la multiplicité des luttes. Il regroupe des personnes d'horizons
très divers: paysannerie, couches populaires et petite bourgeoisie du
Sud, pauvres et salariés précaires des pays
industrialisés, syndicats ouvriers et enseignants, associations de
consommateurs, de chercheurs et de jeunesse, mouvements écologistes,
anti-militaristes, féministes, marxistes, nationalistes,
keynésiens et anarchistes... Pour cette raison, cette nouvelle mouvance
est souvent appelée le mouvement des mouvements. Cette
diversité se reflète dans le grand nombre d'
organisations
se revendiquant altermondialistes. Le point de vue altermondialiste
connaît également un écho parmi certains dirigeants des
Pays les moins avancés.
Malgré la diversité de ses acteurs, la
pensée dite altermondialiste a une orientation commune qui se
présente comme tournée vers la lutte pour le
développement,
les
droits
fondamentaux, la
paix et
la
démocratie.
Avec un discours souvent
idéaliste,
l'altermondialisme se veut un moteur de lutte sociale. Son principal adversaire
idéologique est le
néo-libéralisme.
Pour certains, cela indiquerait que l'altermondialisme se soucie peu du monde
et du rapprochement des peuples, mais cherche à promouvoir une
théorie économique et sociale proche du
socialisme.
Leur critique part des constats du rapport de pauvreté
et de domination grandissant entre le Nord (
Amérique
du nord et
Europe)
et le Sud (
Afrique
subsaharienne ), de la croissance des inégalités et des
discriminations qui en découlent, de la croissance de
l'insécurité écologique et de la falsification de
l'intérêt général par les intérêts
privés.
Les altermondialistes refusent la représentation du
monde comme «Guerre des civilisations» mais prônent une
solidarité internationale entre la multitude de peuples de cultures
diverses. La pensée altermondialiste veut, d'une part, faire prendre
conscience des méfaits qu'elle attribue au
néo-libéralisme,
déconstruire ce qu'elle appelle le dogme néo-libéral, et,
d'autre part, proposer des réformes ou du moins des alternatives. Ils
critiquent également la valorisation des politiques de
délocalisation qui
sont selon eux négatifs à la fois pour les pays
développés (car menaçant la stabilité et le volume
de l'emploi, la sécurité sociale ou le minimum salarial) et pour
les pays du Sud (car le développement entraîné par les
délocalisations est vu comme l'exploitation par le Nord sans gain
économique réel pour les habitants du Sud).
Les altermondialistes considèrent que la mondialisation
du marché n'est pas un synonyme de progrès humain; elle ne
profite pas équitablement à tous. Ils interprètent la
croissance des inégalités et la pauvreté permanente dans
le monde comme un effet pervers du libre marché mondialisé. Les
altermondialistes dénoncent particulièrement
l'inégalité croissante entre la proportion des plus riches et des
plus pauvres de la planète, qui a augmenté depuis 1960 qu'ils
attribuent à la mondialisation plutôt qu'aux causes internes
à ces pays. Selon le rapport 2001 du
PNUD,
1% des plus riches mondiaux disposent d'un revenu cumulé égal
à celui des 57% les plus pauvres. De plus, pour 45 des 77 pays disposant
d'une statistique sur l'inégalité de revenu, celle-ci a cru
à l'intérieur des pays entre 1960 et 1990, renforçant les
inégalités intra-nationales.
Est également critiquée la libéralisation
des flux financiers et monétaires mondiaux qui a, selon eux, un effet
déstabilisateur sur les économies locales et des
conséquences humaines néfastes. Ils attribuent par exemple la
crise
argentine et
la crise asiatique du sud-est à la fin des années 90 à
cette libéralisation, là encore plutôt qu'aux
déséquilibres internes et aux politiques économiques de
ces pays.
Les altermondialistes considèrent que l'économie
n'est pas régie par des lois économiques naturelles et immuables
mais est le fruit de politiques conscientes des gouvernements qui
délégueraient de plus en plus leur pouvoir au marché.
De leur point de vue, le marché réduirait
l'homme et la nature à sa valeur marchande. Ils voient comme contrepoids
des instances externes aux marchés comme les États, les
organisations
internationales ou, sans trop précision sur sa
représentation, la
société
civile. Bien que favorables au développement d'organisations
internationales, ils s'attaquent à celles qui cherchent à
privatiser ou à réduire l'accès aux services publics,
ainsi qu'à celles qui visent à déréguler
l'économie.
Section 3 : Capitalisme
Pour Karl Marx le capitalise se définit comme
« un système politique, économique et social dont le
principe fondamental est la recherche systématique de plus-values
obtenues grâce à l'
exploitation des
travailleurs par
les propriétaires des moyens de production et de distribution. Leur but
est de transformer la plus grande partie possible de ces plus-values en capital
supplémentaire qui engendrera à son tour davantage de
plus-values. »13(*).
Selon le Dictionnaire Toupie,
« le capitalisme est le régime économique et
juridique d'une société dans laquelle les moyens de
production
n'appartiennent pas à ceux qui les mettent en oeuvre.14(*)
Dans l'ouvrage Perspective Monde le capitalisme est
défini comme un « système économique basé
sur la propriété privée des moyens de production et
structuré en vue de maximiser les profits » 15(*)
De ces différentes définitions nous pouvons
dégagé l'idée générale que le capitalisme
est un régime
économique et
social dans lequel les capitaux, source de revenus, n'appartiennent pas, en
règle générale, à celles et ceux qui les mettent en
valeur par leur
travail.
Le terme de « capitaliste » tel qu'il est
couramment utilisé aujourd'hui, fait référence au
système d'organisation des sociétés industrielles bien
plus qu'aux mécanismes de son fonctionnement. Ce faisant,
« capitalisme » s'apparente à `
libéralisme » et à l'organisation qui en
découle. Le terme englobe alors plusieurs notions.
Il s'agit ici de dégager les éléments qui
ont pu favoriser le développement du capitalisme. L'histoire a permis de
dégager un cadre juridique conforme à la logique
économique du système. Il concerne, tout d'abord, le
régime de la propriété. Les détenteurs des moyens
de production disposent ainsi d'un ensemble de règles de droit leur
permettant d'exercer leurs prérogatives de propriétaires, tant
sur les biens que sur les moyens de se les procurer. Fondé sur
l'échange, le droit assure la sécurité des transactions.
Le contrat, qui définit les droits et les obligations
des parties à l'échange, peut se concevoir comme le prolongement
juridique d'uen réalité économique.
Les règles gouvernant le mécanisme de crédit ont
également favorisé la formation du capital qui est à
l'origine de l'offre.
Ces règles, telles que nous les connaissons
aujourd'hui, ont été au cours du temps élaborées
dans un contexte politique qui a vu l'émergence du libéralisme.
Reposant sur la liberté de fonctionnement des marchés et sur
l'initiative privée incarnée par l'entrepreneur, ce courant
politique et économique a permis l'émergence du capitalisme en
tant que meilleur système de production possible. Pourtant et sans
reprendre l'analyse de Marx sur les contradictions internes de ce régime
qui portent essentiellement sur la formation du profit, le capitalisme ne
s'identifie pas au meilleur des mondes. Deux exemples suffiront à s'en
convaincre. L'argument tiré de la nécessité de
posséder les moyens de production a été jugé
suffisant par certains pour tenter de justifier l'esclavage. En poussant
jusqu'à l'absurde la logique de la production, il suffit d'affirmer que
l'Homme est un capital, et comme tel susceptible d'une appropriation
privative. Par ailleurs, étant par définition un régime
assis sur la propriété des moyens de production, le capitalisme
est par essence inégalitaire. Il oppose ceux qui possèdent
à ceux qui n'ont rien. Cette inégalité de patrimoine
engendre nécessairement une inégalité de revenus. Nul
besoin d'une culture économique étendue pour comprendre que le
profit ne rémunère avant tout le propriétaire du capital.
La sagesse populaire l'exprime fort bien lorsqu'elle constate que l'argent va
à l'argent. D'où les critiques portées contre le
capitalisme, qui ne se résumerait qu'à la puissance de la
fortune.
Certes, aujourd'hui les inégalités les plus
criantes engendrées par le capitalisme ont fait l'objet de corrections.
Celles-ci ont eu pour objet de redistribuer le profit vers le travail :
augmentation du revenu du travail (le salaire),
introduction de mécanismes garantissant un minimum de revenus. Le
capitalisme présente aujourd'hui un visage humain, qui s'oppose
à un libéralisme total qualifié de sauvage. En outre,
l'effondrement du système économique fondé sur le
collectivisme a eu pour effet de valider à rebours les mérites du
capitalisme, malgré les distorsions qu'il produit inévitablement.
Pour parapher un mot célèbre : « le capitalisme
est le pire des systèmes possibles à l'exception de tous les
autres. ». Ceci explique la nature complexe de ce mode
d'organisation économique et social. Galbraith, économiste
américain, récompensé par un prix Nobel, n'a-t-il pas
écrit : « Le capitalisme ? Oui, mais
lequel ? ». L'observation de ces conditions a servi de
matière à Karl Marx pour formuler une analyse complète et
une critique radicale du système capitalisée. L'oeuvre de Marx
met l'accent sur le principe fondateur du capitalisme, l'exploitation de la
force de travail, seule richesse du prolétariat, par le capital. Elle
présente également les crises comme un élément
essentiel de régulation du capitalisme, dans la mesure où, pour
maintenir leur taux de profit, les capitalistes se voient contraints de
privilégier la concentration du capital afin d'accroître la
plus-value par des gains de productivité, ce qui entraîne une
baisse tendancielle du taux de profit.
Le capitalisme est affecté par les effets des cycles
économiques, périodes d'expansion et d'essor par des contractions
d'activité et des vagues de sous-emploi. Les économistes
classiques, qui se voulaient les héritiers d'Adam Smith, n'ont pas
proposé d'explications aux fluctuations de la vie économique, se
contentant de considérer de tels cycles comme le prix inévitable
que la société devait payer pour le progrès
matériel et technique. La constitution progressive d'un mouvement
ouvrier dans les principaux pays industriels a permis la création de
syndicats, dont l'action revendicatrice s'est concentrée sur
l'augmentation des salaires, la diminution de la durée du travail et
l'amélioration des conditions de travail.16(*)
Section 4 : Le capitalisme aujourd'hui
De nos jours le mot « capitalisme » a
pris une autre connotation, c'est-à-dire l'état de celui qui est
riche ». Le capitalisme est dés lors un système
économique fondé sur le marché libre, la concurrence, la
recherche du profit et la propriété privée des moyens de
production.
Le système capitaliste encourage l'investissement
privé et les entreprises, contrairement à une économie
étroitement contrôlée par un gouvernement. Les
investisseurs de ces entreprises privées (les actionnaires)
détiennent également une part de l'entreprise. Is sont parfois
appelés «
capitalistes ».
Au sein d'un tel système, les individus et les entreprises ont le droit
de posséder et faire fructifier leurs richesses, et
peuvent librement acheter et vendre de la main-d'oeuvre, moyennant salaire.
La régulation de l'économie se fait
principalement par les forces du marché, où les prix et les
bénéfices servent d'indicateurs de la manière dont les
ressources limitées doivent être allouées. Pendant la
majeure partie du XXème siècle, le capitalisme en tant que
système économique, s'épanouissant en
général dans le cadre d'un modèle (celui de la
démocratie libérale), a dû faire face à des
situations de crises et à l'apparition de modèles
économiques alternatifs à sa domination. La Premier Guerre
mondiale, la révolution et le communisme marxiste en Russie, le
national-socialisme en Allemagne, la Seconde Guerre mondiale, la mise en place
de systèmes économiques communistes en Chine et en Europe
orientale ont constitué autant de remises en question du capitalisme en
tant que système dominant à l'échelle mondiale. Cependant,
dans les années quatre vingt-dix, la conversion à
l'économie du marché des pays de l'ex-bloc soviétique,
que nombre de pays en voie de développement avaient adoptée
précédemment, semblait néanmoins confirmer sa
suprématie.
Dans les démocraties industrielles d'Europe et
d'Amérique du Nord, le plus important défi au capitalisme est
apparu au cours des années trente. La crise économique de 1929 a
été de loin le plus grand bouleversement économique subi
par le capitalisme moderne depuis ses débuts au XVIIIè
siècle. Elle a amené , en s'écartant de la stricte logique
libérale qui cantonne l'Etat à un rôle de «
gendarme » chargé de garantir un cadre stable à
l'activité économique, à conférer à la
puissance publique un rôle de régulation et d'intervention
directe, afin de corriger les dysfonctionnements du système.
Aux Etats-Unis, par exemple, le New Deal du président
Franklin Roosevelt a permis de restructurer le système financier afin
d'éviter le renouvellement des excès spéculatifs qui ont
conduit au krach de Wall Street en 1929. Les bases de l'Etat providence ont
été posées avec l'introduction de la
Sécurité sociale et de l'indemnisation du chômage, mesures
destinées à protéger les citoyens, dans une optique
substituant à l'assurance privée la prise en charge collective du
risque.
La réflexion sur les mécanismes du capitalisme
contemporain a été profondément renouvelée avec la
publication, en 1966, de la Théorie générale de l'emploi,
de l'intérêt et de la monnaie de John Maynard Keynes, ouvrage qui
a donné naissance à l'école de pensée connue sous
le nom du keynésianisme.17(*)
L'apport de Keynes consiste dans la démonstration selon
laquelle il est possible pour un gouvernement d'utiliser divers instruments,
dans la politique monétaire et budgétaire, afin de réguler
les cycles de « prospérité et de faillite »
propres au capitalisme. Selon Keynes, le gouvernement, lorsqu'il est
confronté à une période de dépression, doit
augmenter ses dépenses, même aux dépens de
l'équilibre budgétaire, afin de compenser l'insuffisance des
dépenses privées. Ce processus doit être inversé si
une vague de prospérité engendre des phénomènes de
spéculation et une « surchauffe « de
l'économie favorable à l'inflation.
CHAPITRE 2 :
LES PRINCIPALES CARACTERISTIQUES DU MONDE
CAPITALISTE
Section 1 : Origines
Depuis le XIXe siècle, la question du commencement
de l'
histoire du
capitalisme, de ses
origines, de sa consistance et surtout de son évolution est la source de
débats sociologiques, économiques et historiques majeurs.
Pour notre part partant de la définition du capitalisme
comme un système économique et social fondé sur la
propriété privée des moyens de production et la recherche
permanente de profit afin d'accumuler du capital nous pouvons dés lors
distinguer plusieurs types de capitalismes qui se sont succédé
dans l'histoire : le capitalisme commercial entre le XVI e et le XVIIIe
siècle, le capitalisme libéral au XIXe siècle, le
capitalisme institutionnel au XXe siècle. Cependant, la
Révolution industrielle constitue les véritables débuts du
capitalisme, car elle est non seulement un bouleversement des techniques de
production caractérisé par l'introduction des machines, mais
aussi un phénomène plus complexe incluant des transformations
démographiques et institutionnelles, comme la suppression des
contraintes réglementaires touchant l'activité
économique.
Nous allons d'abord aborder les avantages du capitalisme.
Section 2 : Les avantages et les
inconvénients
Le capitalisme est un système économique qui est
motivée par le profit et l'accumulation de capital. Il est basé
sur la propriété privée des moyens de production et est
entraîné théoriquement par action privée et prendre
des décisions en fonction de l'offre et de la demande. Capitalisme pur
fonctionne sans ingérence d'organismes gouvernementaux ou de
réglementation. La liberté de choix est un avantage du
capitalisme, mais dans le même temps, le système a un certain
nombre de problèmes endémiques.
2.1. Les avantages
La base du capitalisme, c'est de faire des profits en vendant
des biens et des services. Il est donc normal qu'on en produise le plus
passible pour en vendre le plus possible. Donc, les consommateurs ont
accès à des milliers de produits. La seule chose qui limite cet
accès, c'est leur capacité de payer.
Par ailleurs les compagnies sont souvent en concurrence pour
offrir les mêmes produits. Évidemment, les gens ont tendance
à acheter les moins chers. De plus, les usines sont souvent
conçues pour produire des marchandises en grande quantité.
Enfin les compagnies doivent vendre sans arrêt pour
réaliser des profits. Il faut qu'elles trouvent sans arrêt de
nouveaux produits pour répondre à de nouveaux besoins. On peut
penser à la recherche de nouveaux médicaments, par exemple. De
plus, les compagnies ont intérêt à baisser leurs
coûts de production. Elles doivent donc développer de nouvelles
technologies plus efficaces pour produire en plus grande quantité sans
augmenter leurs dépenses. Elles participent ainsi au
développement des sciences et des technologies.
2.2. Les inconvénients
Dans le capitalisme, en tant que système de
société (économico-idéologico-politique), ce n'est
pas l'existence du capital qui est critiquable, mais la manière
égoïste et irresponsable de l'utiliser. Dans ce cadre particulier,
le capital géré est au vu de son propre intérêt
(son accumulation infinie), qui se confond avec l'intérêt de
ceux qui le possèdent.
Le principal inconvénient, c'est que le capital
est contrôlé par une minorité et qu'il n'est pas
utilisé pour être utile socialement et économiquement, mais
pour générer des bénéfices au profit de ceux qui le
possède. Le second problème, c'est le pouvoir politique qu'ont
les possesseurs du capital sur la vie quotidienne de la majorité de la
population, sans que celle-ci soit consentante. Ce qui constitue une
sérieuse entorse à la démocratie. Troisième
problème, l'argent gagné grâce à l'argent implique
une exploitation. Contrairement à la légende, ce n'est pas le
capital, mais les travailleurs qui gagnent de l'argent en fabriquant des biens
et services qui seront vendus et servirons in fine à
rémunérer le capital.
Ce système aboutit toujours à imposer une
répartition très inégalitaire des revenus, ce qui engendre
des tensions sociales, ralentit le fonctionnement économique et provoque
des crises.
Enfin, dernier problème et non le moindre, ce
système détruit a sociabilité traditionnelle par la
marchandisation de toute chose. Il y a quand même pas mal
d'inconvénients graves au fait que le capital ne soit pas
contrôlé démocratiquement et par conséquent que
l'économie ne soit pas intelligemment régulée.
L'un des inconvénients à long terme majeur est
la pollution de notre planète. Effectivement l'objectif de chaque
entreprise est de maximiser ses profits, mais maximiser ses profits est
parfois, pour ne pas dire toujours, en contradiction avec le « bien »
de notre planète. L'intérêt de l'entreprise est de
réaliser le moins de dépenses possibles et donc d'être le
plus efficace avec le moins d'argent possible. Prenons les deux principaux
facteurs de pollutions pour mieux comprendre. C'est la réduction des
dépenses dans une entreprise qui entraîne des négligences
vie à vie de la nature. Ceci est quasiment analogue dans le secteur
automobile. Les automobiles polluent car c'est en polluant qu'elles sont le
plus efficaces et le moins chères et ainsi elles permettent de
répondre aux besoins des acheteurs. La destruction massive des
ressources est le second inconvénient à long terme du
capitalisme. Comme nous l'avons déjà précisé
l'objectif du libéralisme est de favoriser les entreprises et les
entreprises ont eu pour objectif de maximiser leur profit. Or pour faire un
maximum de profit, les diverses entreprises doivent produire le plus possible
et sans arrêt. Elles produisent ainsi un grand nombre de produits
qu'elles pourront vendre et ainsi augmenter leur gain. Mais la production de
leur marchandise se fait toujours à partir de matières
premières, car c'est un fait que nous ne pouvons pas obtenir un objet
à partir de rien. L'homme transforme ensuite cette matière et la
travaille. Cette matière à travailler est appelée
matière première. Mais cette matière première n'est
pas inépuisable. Les entreprises produisant le plus possible commencent
alors à apercevoir le bout de la matière première qu'elles
utilisaient. Ainsi l'homme a dû fixer des quotas pour préserver
ces ressources naturelles.
Enfin, Le but d'une compagnie, c'est de faire des profits.
Pour cela, il faut que les coûts de production soient les moins
élevés possibles. Les salaires représentent une grande
partie de ces coûts de production. C'est pourquoi les compagnies
cherchent à payer les gens le moins cher possible pour leur travail.
C'est ce qu'on appelle de l'exploitation. Avec le temps, les gens qui
contrôlent ces compagnies deviennent de plus en plus riches et les autres
de plus en plus pauvres.
Section 3 : Les symboles du capitalisme mondial
3.1. L'Organisation Mondiale du Commerce
L'Organisation Mondiale du Commerce (OMC), organisme
international dont le but est de promouvoir et de renforcer le
libre-échange dans le monde. L'Organisation mondiale du commerce (OMC) a
été fondée en 1993 par l'acte final qui a conclu le cycle
de négociation multilatérale, appelé l'Uruguay Round,
conforment à l'Accord général sur les tarifs douaniers et
le commerce (GATT). Basée à Genève (Suisse), l'OMC est
entrée en vigueur le 1er janvier 1995.
L'Organisation a pour mission de gérer et de
contrôler les vingt huit accords de libre-échange de l'acte final,
de surveiller les pratiques commerciales dans le monde et de juger les
différends commerciaux qui lui sont soumis par les Etats membres.
Contrairement à l'organisation qui l'a précédée,
l'OMC constitue une personne morale dont les règles ont force
obligatoire pour les Etas membres : elle offre un cadre pour
réglementer le commerce international, étendant les règles
du GATT aux services, aux droits de la propriété intellectuelle
et aux investissements. Les différends commerciaux soumis à l'OMC
sont jugés par une commission d'enquête composée de
représentants de l'OMC. Les pays disposent d'un recours auprès
d'un organe d'appel de l'OMC, dont la décision est
irrévocable.
Tout d'abord, le mandat de l'OMC de réduire les
obstacles au libre-échange est critiqué comme étant
défavorable à certains pays du Sud, particulièrement
concernant l'agriculture. Ainsi, le rapport de la plateforme d'ONG
français Coordination SUD intitulé « La protection des
marchés agricoles. Un outil de développement 18(*)conclut que «
associés à des mesures de soutien à la production
« et « pendant une période de temps
donnée », « la mise en place de mesures de
protection (des marchés agricoles) apparaît clairement comme une
conclusion nécessaire pour parvenir à développer la
production locale et renforcer l'autosuffisance »
Néanmoins, la Politique agricole commune, qui
subventionne les exportations agricoles des pays riches et qui est
dénoncée par les pays du Sud comme concurrence déloyale,
fait débat au sein du mouvement altermondialiste. Les
négociations à huis clos sont également pointées du
doigt, ainsi que le système de négociation per se,
géré par des comités techniques non élus
démocratiquement et accusés de dissimuler des lobbies
d'intérêt privés.
D'autre part, la domination des pays industrialisés
dans le commerce mondial est pointée comme raison de
l'impossibilité pour les pays pauvres et els groupes minoritaires de
s'opposer aux décisions de l'OMC. Ainsi, l'ONG Oxfam dénonce le
fait que selon elle les intérêts des pays développés
prennent le pas sur le développement dans les négociations
commerciales.
Les altermondialistes, rejoints en cela par des auteurs et
experts de tout bord, appelant à plus de démocratie, plus de
transparence et un nouveau rapport de forces plus favorables aux pays en
développement et aux politiques locales.
En outre, la gouvernance de l'OMC, basée principalement
sur les ministres du Commerce des pays adhérents, est critiquée
pour son manque de préoccupation dans les domaines sociaux et
environnementaux qui sont pourtant influencés par ses décisions.
Les accords concernant la propriété intellectuelle comme les
ADPIC sont également dénoncés lorsqu'ils sont relatifs aux
biens « vitaux » (aliments, médicaments, eau) ou aux
organismes vivants. Sont en particulier visés les OGM et le prix
élevé de certains médicaments comme ceux contre le SIDA.
Certains groupes ont par exemple développés le concept alternatif
de brevet positif pour y remédier. Les altermondialistes sont
généralement favorables aux logiciels libres.
3.2. Le Fonds Monétaire International
(FMI)
Le Fonds Monétaire International (FMI) est une
institution financière internationale dépendant de l'Organisation
des Nations Unies (ONU).Il a vu le jour en décembre 1945 après
que les 29 premiers Etats membres aient procédé à la
ratification des statuts élaborés lors de la Conférence
monétaire et financière de Bretton Woods ( juillet 1944), au
cours de laquelle ceux de la Banque internationale pour la reconstruction et el
développement ( BIRD) ou Banque mondiale ont
également été formulés.19(*)
Le système de Bretton Woods repose sur trois principes
fondamentaux qui sont :
a) Les transferts afférents aux transactions courantes
doivent être libres : c'est le principe du retour à la
convertibilité ;
b) Le taux de change de chaque monnaie doit être unique
pour toutes les transactions et en doit fluctuer que dans de limites
étroites de part et d'autre de la parité officielle : c'est
le principe de la fixité de parité ;
c) Aucune discrimination entre les pays étrangers ne
doit être pratiquée tant sur le plan de contrôle que sur
celui des taux d'échange : c'est le principe de
la non-discrimination.
Le FMI s'assigne dés sa création de multiples
objectifs, à savoir20(*) :
Ø Promouvoir la coopération monétaire
internationale au moyen d'une institution permanente fournissant un
mécanisme de consultation et de collaboration en ce qui concerne les
problèmes monétaires internationaux.
Ø Faciliter l'expansion et l'accroissement harmonieux
du commerce international et contribuer ainsi à l'instauration et au
maintien de niveaux élevés d'emploi et de revenu réel et
au développement des ressources productives de tous les Etats membres,
objectif premier de la politique économique.
Ø Promouvoir la stabilité des changes, maintenir
entre les Etats membres des régimes de change ordonnés et
éviter les dépréciations concurrentielles des changes.
Ø Aider à établir un système
multilatéral de règlement des transactions courantes entre les
Etats membres et à éliminer les restrictions de change qui
entravent le développement du commerce mondial.
Ø Donner confiance aux Etats membres en mettant les
ressources générales du FMI temporairement à leur
disposition moyennant des garanties adéquates, leur fournissant ainsi la
possibilité de corriger les déséquilibres de leur balance
des paiements sans recourir à des mesures préjudiciables à
la prospérité nationale ou internationale.
Ø Conformément à ce qui
précède, abréger la durée et réduire
l'ampleur des déséquilibres des balances des paiements des Etats
membres.
Le FMI est une institution conçue pour permettre aux
Etats membres de gérer collectivement les désordres relatifs au
déséquilibre des paiements internationaux. Pour ce faire, ils
s'engagent à maintenir la parité de leur monnaie dans un
système de change fixe qui reste en vigueur jusqu'en 1971, date
à laquelle le gouvernement américain suspend la
convertibilité du dollar en or ; à cause des déficits
successifs que connaissent sa balance de paiements.
Le FMI conseille les pays membres en matière de
politique économique et fiscale, encourage la coordination des
politiques à l'échelle mondiale et procure une assistance
technique aux banques centrales et en matière de comptabilité, de
fiscalité et autres questions financières.
En outre, le FMI a comme rôle :
Ø La surveillance des politiques de change ;
Ø Le prêt aux pays en développement (ces
prêts sont assortis le plus souvent de
conditions) ;
Ø L'émission et la gestion des droits de tirages
spéciaux (DTS). Le DTS est un instrument de réserve
international crée par le FMI pour répondre aux
préoccupations des Etats membres. Sa valeur est fixée chaque jour
sur la base d'un panier de quatre grandes monnaies : le dollar, l'euro, le
livre sterling et le yen.21(*)
Le FMI ne s'intéresse pas seulement aux
problèmes individuels des pays, mais aussi au fonctionnement du
système monétaire international en général. Son
action vise essentiellement à promouvoir les politiques et les
stratégies qui permettront aux pays membres d'oeuvrer en commun pour
assurer la stabilité du système financier international et
créer les conditions d'une croissance économique durable.
Pour les altermondialistes, les politiques menées par
le FMI ont contribué de façon dramatique à des
échecs économiques, sociaux et politiques dans un grand nombre de
situations : notamment la crise économique asiatique de 1997, les
transitions des économies russes et est-européennes à
l'économie de marché, les reformes sud-américaines et la
gestion des pays africains.
Ces critiques des interventions du FMI sont en fait
très répandues et développées par des
économistes de tous bords, dont des défenseurs de la
mondialisation. Sont mis en avant l'absence d'adaptation des politiques du FMI
aux situations particulières, l'absence de recul quant à
l'hypothèse de l'autorégulation du marché, ou encore le
dévouement de l'institution aux intérêts de certains
acteurs du marché financier.
La critique du FMI n'est donc pas du tout propre au mouvement
altermondialiste. Ainsi, paradoxalement, si les altermondialistes voient dans
le FMI une instance du « néo-libéralisme »,
nombre de libéraux peuvent contester l'existence même du FMI, dont
l'objet est la régulation étatique du marché, donc en
contradiction avec le principe de l'autorégulation.
Enfin, les altermondialistes critiquent le mode de
fonctionnement du FMI, dans lequel les voix sont pondérées par la
participation financière et préconise un mode de décision
démocratique.
3.3. Les grandes firmes
multinationales :
Une multinationale est une société ou une firme
qui contrôle, de façon directe ou indirecte, des filiales à
l'étranger, et qui est en mesure d'élaborer ure stratégie
industrielle et commerciale mondiale.
Les sociétés multinationales - certains
préfèrent parler de firmes multinationales (FMN) - produisent
donc une part plus ou moins grande des biens et services qu'elles
commercialisent à l'étranger, c'est-à-dire hors de leur
marché domestique. Cette logique de pénétration des
marchés passe par une localisation géographique de la firme
à l'étranger. Selon la définition formelle qu'en donne
l'Organisation des nations Unies, est multinationale al société
qui détient une participation significative en capital dans des filiales
ou des sociétés apparentes situées à
l'étranger. Dans le cas d'une filiale stricto sensu, la
société mère possède une participation majoritaire
dans el capital.
Pourtant, il n'est pas nécessaire de détenir
cette majorité du capital pour devenir l'actionnaire de
référence d'une entreprise. Bien souvent, notamment lorsque le
montant du capital est dilué auprès du public, ce qui est le cas
de nombreuses sociétés à une bourse de valeurs, la
fraction du capital qui permet de s'assurer le contrôle effectif de
l'entreprise (et donc de la « filiale ») est bien
inferieure à ce seuil symbolique de 50% plus une voix.
La réglementation française considère,
pour sa part, qu'un investissement de portefeuille se transforme en
investissement direct des lors qu'une firme détient plus de 20% du
capital d'une autre entreprise. Dans le cas des sociétés
apparentées, la détention de 10% des actions assorties d'un
droit de vote permet d'affirmer qu'une société est
apparentée à uen autre qui y exerce, pour le moins, un pouvoir de
fait.
Au-delà de cette conception normative, il existe des
formes originales de participation entre sociétés. C'est le cas
notamment des joint-ventures qui associent à parité
résidents et étrangers au sein d'une entreprise. La formule est
par exemple fréquemment usitée dans les pays dits
émergents regroupant les pays asiatiques ainsi qu'à un
degré moindre dans certains pays d'Europe centrale qui souffrent d'une
carence en infrastructures. La formule permet pour le non-résident de
s'implanter sur un nouveau marché en échange d'un apport
technologique qui permet d'accélérer le développement du
pays d'accueil. Bien souvent, ce type d'association permet à la
société multinationale de bénéficier «
d'avantages politiques » qui le plus souvent consistent en exemptions
fiscales afin d'attirer capitaux et entreprises étrangères. La
joint-venture peut également constituer l'occasion d'associer capitaux
privés et capitaux publics dans des projets de coopération.
22(*)
D'un autre coté et de manière plus ou moins
violente, l'altermondialisme s'oppose aux grandes multinationales comme Mosanto
(producteur de semences génétiquement
modifiées, ou OGM) qui tentent de réguler et contrôler
à leur seul profit des parts entiers de l'économie mondiale.
Une figure française emblématique de cette lutte
est José Bové. Plus généralement, les
altermondialistes s'opposent à tous les brevets sur le code
génétique (ADN), au motif qu'on ne saurait breveter les
êtres vivants (au sens de l'appropriation du vivant
à des fins mercantiles).
Ils s'opposent aussi aux multinationales pharmaceutiques (
Roche,
Pfizer, etc.), qui, par leurs
brevets et le prix de vente de leur médicament, empêcheraient les
pays pauvres d'avoir accès aux soins. Les
médicaments Diflucan® ou Triflucan® notamment
de Pfizer permettraient de sauver des dizaines de millions de personnes malades
du SIDA en Afrique.
Ils dénoncent certaines multinationales qui,
grâce à la libéralisation des échanges et aux
avantages liés aux zones franches industrielles, délocalisent et
sous-traitent à bon marché en violant les droits humains ou
en provoquant des désastres écologiques. Par exemple,
Shell est
accusé de refuser d'assainir le site du plus grand déversement
souterrain d'hydrocarbures en zone urbaine, à
Durban, en
Afrique du Sud,
où plus d'un million de litres de pétrole auraient
été répandus.
CHAPITRE 3 :
LES ASPECTS FONDAMENTAUX DE L'ALTERMONDIALISME
Section 1 : Figures actuelles de
l'altermondialisme
1.1. Susan George
A 74 ans, Susan George demeure l'une des figures de
l'altermondialisme. Avec ses allures de bourgeoise américaine, la grande
dame porte toujours fièrement la contestation contre le système
économique libéral. Et dans le petit milieu des "activistes
alter", elle est de celles qu'on réclame plus que les autres. "C'est une
pédagogue hors pair", raconte Christophe Aguiton, d'Attac. "Elle a une
grande présence sur scène, un peu comme une prédicatrice
alter !", lâche le journaliste Bernard Cassen.
En ces temps de crise et de critique virulente du
système capitaliste mais de doutes aussi, Susan George se sait utile.
"Après le G20 à Londres, on a vu que le
néolibéralisme est un système que les puissants ne
lâchent pas. La faillite n'est pas encore assez grande. Les gens ont
raison d'être furieux !", assure-t-elle. Ajoutant sans hésiter :
"Nous savons ce qu'il faut faire."
Dans son ouvrage « Le rapport Lugano,
jusqu'où ira le capitalisme ? » Susan Georges parvient
comme nul autre à démonter les mécanismes pervers du
capitalisme ultra-libéral et l'horreur écologique, sociale et
économique qu'il engendre. « Vous êtes les maîtres
du monde. Vos décisions économiques touchent des millions de
personnes, les médias sont à vos ordres et les décideurs
politiques ont intérêt à l'être aussi, et pourtant
vous êtes inquiets. Le capitalisme restera-t-il incontournable dans les
décennies à venir ? La mondialisation continuera-t-elle à
accroître votre richesse et votre puissance ?... avec huit milliards de
personnes sur terre en 2020, le système deviendra ingérable et
aucun équilibre ne pourra plus être maintenu... ».
23(*)
1.2. Walden Bello
Une autre figure de l'altermondialisme, c'est Walden Bello.
Pour beaucoup, il est l'un des penseurs clés de l'altermondialisme. Dans
son livre, La fabrique de la famine, il reprend plusieurs des
thèmes qui lui sont chers. Fidèle à son engagement
critique face à un modèle économique de mondialisation.
Une des principales réalisations de Bello est le développement du
concept de « démondialisation ». Ce concept de
démondialisation propose une alternative au modèle
économique néolibéral et de libre-marché qui a
soumis les économies locales à une interdépendance
grandissante au niveau mondial en diminuant le pouvoir d'agir des cadres de vie
communs.
Pour Bello, démondialiser signifie proposer un
modèle alternatif. Cela signifie renforcer le pouvoir économique
local tout en participant au commerce international sur des bases
différentes de celles mises de l'avant par les organisations
multilatérales actuelles. Il ne s'agit donc pas de revenir en
arrière, mais plutôt d'améliorer le modèle actuel en
le rendant plus juste, équitable et viable, tant au niveau social,
environnemental et économique.
L'ouvrage de Bello « La Fabrique de la famine : Les
paysans face à la mondialisation » présente la
façon dont les politiques néolibérales et de
libre-marché ont été imposées aux pays du Sud.
L'ouvrage montre, à partir de plusieurs études de cas, quels
effets désastreux ces politiques ont eu sur le contrôle de leur
marché agroalimentaire. On notera que le sujet est d'actualité
avec une crise des prix alimentaires qui a secoué la planète en
2008. Cette crise a mis de l'avant le besoin urgent de trouver des alternatives
au dysfonctionnement du modèle agricole néolibéral et,
plus généralement, cette crise questionne sérieusement le
phénomène de mondialisation économique.24(*)
Section 2 : Les acteurs du Mouvement des
altermondialistes
Les mouvements altermondialistes regroupent divers
acteurs qui, opposés à ce qu'ils appellent le «
mondialisme
néolibéral »,
jugé injuste et dangereux, revendiquent la mise en place d'une autre
mondialisation. Parmi les plus connus et les plus actifs sur
terrain :
2.1. Jose Bové
Depuis son coup d'éclat le 12 août 1999,
lorsqu'il entreprend le démontage du MacDonald's de Millau avec quelques
dizaines d'éleveurs de brebis du Larzac, José Bové
symbolise à travers le monde la lutte contre la mondialisation.
Pour José Bové, «La question centrale est
de savoir comment créer le débat sur la démocratie et la
transparence entre les Etats, l'appareil institutionnel, le mouvement citoyen,
ceci afin de promouvoir des règles plus équitables, pas seulement
sur le commerce mais aussi sur l'environnement, le droit du travail et les
droits humains.» Selon lui, il suffirait de «réguler» le
marché, de «démocratiser» les institutions
internationales pour améliorer le sort des paysans et des travailleurs
du monde entier.
Bové cherche constamment à limiter les effets du
capitalisme mondial mais ne s'attaque jamais à la cause des
problèmes. Il dénonce la course aux profits mais entend seulement
la ralentir. «Le marché existe, il n'est pas question de le nier,
répète-t-il. Mais face au marché, il faut des
règles.» La solution s'impose alors d'elle-même : «Il
faut véritablement un contre-pouvoir et des règles autonomes
auxquelles se plierait obligatoirement le marché.» Logiquement
toute sa réflexion s'articule autour des instances internationales et
nationales à même de s'opposer efficacement au marché.
2.2. Eddy Fougier
Spécialiste des mouvements de contestation de la
mondialisation, Eddy Fougier dépeint dans son ouvrage
« Parlons mondialisation : en 30 questions »25(*) dépeint les
différentes facettes obscures de la mondialisation :
délocalisations des entreprises, crise financière,
américanisation culturelle, diffusion des pandémies, sentiment
que les États sont dépassés... la mondialisation concerne
aujourd'hui de nombreux aspects de notre vie quotidienne. Partant de
30 questions que chacun se pose, cet ouvrage donne des clés pour
comprendre ce qu'est la mondialisation, les réalités qu'elle
recouvre et les conséquences à venir de ce
phénomène qui peut sembler irréversible.
2.4. Simon Kimbangu
Les chrétiens socialement engagés sont une des
composantes les plus actives et importantes du mouvement altermondialiste
Au niveau local et plus particulièrement dans les pays
sub-sahariens, les églises ont depuis longtemps intégré
les différentes réflexions et propositions du mouvement
altermondialiste dans leur approche à rendre « le monde
meilleur ». En République Démocratique du Congo, Simon
Kimbangu au delà de son message pastoral constitue l'un des pères
de l'altermondialisme dans la lutte qu'il a eu à mener pour la
population congolaise alors sous le joug du capitalisme
représenté par le colon belge. Il va ainsi formulé pour
la première fois, au nom du christianisme, une proposition radicale de
transformation sociale, donnant ainsi naissance à un courant, que l'on
pourrait désigner comme « christianisme de la libération
» et qui quelques années plus tard sera développé en
Amérique Latine et plus particulièrement au Brésil, avec
l'apparition des mouvements tels que le Mouvement des paysans sans terre .
Simon Kimbangu sera ainsi considéré comme l'un des inspirateurs
et précurseurs de l'altermondialisme.
Dans sa théologie de la libération, Simon
Kimbangu considère que le peuple congolais ne peut plus être
perçu comme uns simple objet, tel qu'il était par le colonisateur
belge, mais comme l' acteur de sa propre histoire, les sujets de leur propre
libération. Pour Simon Kimbangu, le rôle des chrétiens
socialement engagés c'est de participer à cette « longue
marche » des pauvres vers la « terre promise » -- la
liberté -- en apportant leur contribution à leur
auto-organisation et auto-émancipation sociale.
Sur le plan politique, parler de la contribution politique de
Simon KIMBANGU à l'essor de la République Démocratique du
Congo revient à replacer ce grand homme dans le contexte de
l'époque coloniale précisément en 1921. Le 06 Avril 1921,
l'évangélisation assortie des actes de puissance s'annonce avec
pompe. Le peuple congolais miné littéralement par les tortures
dues à l'esclavagisme, trouve en lui un seul pilier à qui il
faut s'appuyer. Du coup, c'est l'espoir qui naît en ce peuple congolais.
Pour extérioriser leur joie, la population se mobilise aux fins de se
rendre à N'kamba pour écarter et intérioriser le message
de Simon KIMBANGU.
Sur place, les messages d'espoir sont suivis avec attention.
Ces enseignements donnés avec effervescence se transforment en
véritable éveil de conscience. La phrase selon laquelle «
L'homme noir deviendra blanc et l'homme blanc deviendra l'homme noir »
constitue une phrase détonateur qui va réellement susciter
l'éveil de conscience dans l'homme congolais. Cette déclaration
constitue un leitmotiv qui va contribuer à coup sûr à la
lutte que les Kimbanguistes vont mener pour affaiblir toutes les
velléités coloniales. C'est pour confirmer cette lutte que
Patrice Emery LUMUMBA disait : « Si seulement les militants du M.N.C.
pouvaient être cohérents comme les Kimbanguistes ? »26(*)
Cette lutte vers la souveraineté va inexorablement
s'intensifier car « les Kimbanguistes savent que sous un Congo
indépendant, ils ne feront plus l'objet de relégations et qu'il
leur sera permis de vivre librement leur foi en Jésus-Christ »27(*). La République du
Congo-Brazzaville qui avait pris l'élan de l'émancipation vers
l'indépendance à partir de 1958 lorsque le Président DE
GAULE de passage à Brazzaville déclarait : « Si vous voulez
l'indépendance, je vous la donne », a servi de bases
arrières aux Kimbanguistes qui avaient, pour dérouter le
colonisateur, commencé à dirigé à partir de
Brazzaville un bon nombre de leurs actions de lutte contre le colonialisme
Belge.
Jouissant d'un prestige considérable grâce au
combat sans relâche initié par Simon KIMBANGU en vue de
libérer tout un peuple du joug colonial, d'aucun, avec
exagération appelaient les Kimbanguistes, « les tombeurs du
colonialisme ».
Dans le livre les mouvements de résistance Kongo
à l'évangélisation du 16ème siècle à
nos jours, NSUMBUKA NKANSA confirme que « KIMBANGU a certainement
donné à l'ensemble des kongo une conscience plus claire de leur
unité, des aspirations vigoureuses à la réalisation de
cette unité latente, le sens de leur unité et de leur valeur
propre »28(*). Georges BALANDIER
corrobore cette déclaration en parlant du messianisme en ces termes :
« Il exprime les réactions profondes d'un peuple qui a
trouvé le sens de l'unité ». « Il est donc à
l'origine d'une prise de conséquence, d'un sentiment de cohésion
qui est plus qu'une ébauche du sentiment national » 29(*)
Sur le plan éducatif, toujours dans une lutte
inexorable, Simon KIMBANGU s'insurge contre les inégalités
sociales. Dans ces enseignements évangéliques, il prêche la
justice pour tous dans une société où chaque personne est
libre. Dans une société pour laquelle il s'est sacrifié
toute sa vie, l'homme doit se sentir dans une association naît donc d'un
pacte, ou d'un accord, par lequel l'individu perd sa liberté, l'abdique
et la retrouve inchangée et égale à celle des autres
individus avec en plus tous les bienfaits de la vie sociale, ou du « corps
politique ». Car la société est gérée de la
volonté générale, par la communion des citoyens et non par
l'addition de leurs volontés individuelles. Cette communion ne peut que
vouloir le bien du corps social dans son entier qui coïncide avec celui
des individus en particulier ».30(*)
S'appuyant sur ces idées prônées par son
père, Son Eminence DIANGIENDA KUNTIMA, après avoir
constaté l'exclusion des écoles de tous les enfants dont leurs
parents professaient la foi Kimbanguiste, se lance dans une vaste aventure,
celle de créer les écoles Kimbanguistes. Seul contre tous, il
démarra les écoles Kimbanguistes sous les manguiers au
mépris de la colonisation qui ne crut jamais au progrès d'un pays
de ces écoles. Contre toute attente, ces écoles ont
démarré le 04 janvier 1990 sous la détermination de
quelques Kimbanguistes intellectuels décidés à rendre
bénévolement service à l'Eglise pour la formation des
enfants des Kimbanguistes rejetés par les missionnaires.
Dans un discours prononcé dix ans après la
création des écoles Kimbanguistes écrit Susan ASCH, «
Le Chef Spirituel souligne l'obligation morale de l'E.J.C.S.K. qui devrait
créer les écoles au Congo pour prendre en charge les enfants des
Kimbanguistes rejetés des écoles Protestantes et Catholiques. Il
rend. Il rend hommage aux fidèles et aux enseignants, qui se sont
sacrifiés pour réaliser ces écoles, ainsi qu'au Chef de
l'Etat qui les a soutenues »31(*). Du 4 janvier 1960 jusqu'à nos jours, point n'est
besoin de démontrer la contribution éloquente du Kimbanguisme au
développement national du point de vue éducationnel.
Sur plan socio-économique, la contribution
socio-économique du Kimbanguisme en République
Démocratique du Congo se situe dans le domaine de la construction, de
l'éducation, de la formation professionnelle, de la santé, de
l'agriculture et de l'élevage.
S'inspirant de la bible, plus précisément dans
les livres suivant : Genèse 3 : 16-19 qui déclare que «
Après la chute de l'homme et sa femme, Dieu nous a montré comment
nous devons travailler pour vivre », Jacques 2 : 14 qui précise
que « La foi sans oeuvres est morte ». Dans le domaine de
construction, les travaux se sont réalisés sans aucune aide
extérieure.
Les temples, les écoles, les universités, les
foyers sociaux et les centres d'hébergement sont construites à
l'aide des contributions internes.
Dans le domaine de l'agriculture, l'Eglise Kimbanguiste initie
partout les travaux champêtres sachant que celui qui ne travaille ne
mange pas comme le déclare Saint Paul dans son Epitre aux
Théssalonissiens 3 :10-12.
Les cas les plus typiques c'est le Centre Agricole de Bateke
à Kinshasa où plusieurs hectares mécanisés sont
labourés, le Centre de Lutendele à Kinshasa toujours, le Centre
de Kinkewa et de Monguandanda dans le Bas-Congo, le Centre de Munua au Katanga
ou le Centre de Mabaya à Mbuji-Mayi dans le Kasaï-Oriental.
Face à cette détermination du Kimbanguisme dans
la contribution socio-économique de notre pays, Susan ASCH abonde dans
le même sens lorsqu'il précise que « Face à la crise
globale que traverse toute la société congolaise, les
Kimbanguistes se distinguent nettement des autres secteurs de la population,
dans la mesure où ils s'engagent activement pour combattre les
fléaux de la crise »32(*)
Section 3 : Les actions des altermondialistes
Au delà des coups d'éclats, dont ceux de Jose
Bove avec en particulier pour cible les organismes génétiquement
modifiés (OGM) parmi lesquels la destruction de milliers de plusieurs
milliers de plants de riz transgénique en 1999, les actions des
altermondialistes peuvent être reparties en 3 périodes bien
distinctes.
3.3.1. Les années 1990
Cette période coïncide avec la multiplication de
mobilisations locales et nationales contre le néolibéralisme dans
toutes les régions du monde au milieu des années 1990. Au cours
de cette époque, le mouvement altermondialiste était
essentiellement organisé, d'une part, autour de campagnes
internationales (comme celle contre la dette du tiers-monde), des
réseaux et des rencontres d'intellectuels militants et d'ONG et de
contre-sommets , d'autre part, sur des mobilisations populaires massives
au niveau local et national, comme les « guerres de l'eau »
en Bolivie, ou de paysans dans toute l'Asie.
Au milieu des années 1990, des acteurs très
divers se sont mobilisés contre les politiques
néolibérales, dénonçant notamment l'influence
croissante de l'Organisation Mondiale du Commerce, le poids de la dette du
Tiers Monde et le pouvoir des multinationales : des mouvements
indigènes, particulièrement médiatisés à
partir de la révolte des zapatistes au Mexique, la « guerre de
l'eau » en Bolivie, les coalitions sud-africaines contre les
privatisations, les mouvements des petits paysans en Asie et en Amérique
latine, réunis à partir de 1993 dans le réseau global Via
Campesina, qui revendique aujourd'hui près de 200 millions de membres
à travers le monde ; des syndicats, particulièrement
mobilisés en Corée du Sud ; des intellectuels
progressistes ; des écologistes ; la Marche Mondiale des
Femmes ; des activistes libertaires et des réseaux de jeunes
« alter-activistes », des centaines d'ONG et des dizaines
de milliers de « simples citoyens ».
Cette époque a également été
marquée par la multiplication des
« contre-sommets », autour des grandes rencontres des
institutions internationales. Les mobilisations altermondialistes à
Seattle en 1999 et l'échec du sommet de l'Organisation Mondiale du
Commerce ont eu une grande portée symbolique et ont incarné le
message central de l'altermondialisme : de « simples
citoyens » peuvent avoir un impact jusqu'au plus haut niveau de
décision international.
3.3.2. 2001-2005
Tous ces acteurs se sont retrouvés au premier Forum
Social Mondial, organisé à Porto Alegre (Brésil) en
janvier 2001 et qui marque le début d'une nouvelle phase. Au cours des
cinq années qui suivirent, des centaines de Forums Sociaux furent
organisés au niveau local, national, continental et mondial.
Plutôt que l'opposition à une institution internationale qui fut
au coeur des contre-sommets, les forums ont pour objectif de favoriser les
échanges entre des militants de différentes parties du monde
autour des alternatives qu'ils mettent en oeuvre. Le premier Forum Social
Européen de Florence, le Forum Social Mondial 2004 à Mumbai et le
Forum Social Mondial 2005 à Porto Alegre, qui ont respectivement
rassemblé 50.000, 120.000 et 170.000 personnes, figurent parmi les plus
grands succès de l'altermondialisme, tant au niveau de la mobilisation
populaire et des échanges qui s'y sont créés autour de
différents espaces thématiques qu'en matière
d'organisation, plus ouverte et horizontale que les éditions
antérieures des Forums Sociaux.
L'opposition à la guerre en Afghanistan et en Iraq fut
un axe majeur du mouvement entre 2002 et 2004. L'initiative de la manifestation
globale qui a rassemblé entre 10 et 20 millions de personnes le 15
février 2003 a par exemple été lancée par les
Forums Sociaux. Au cours de cette période, les Forums Sociaux ont
bénéficié d'un tel écho populaire et
médiatique que les leaders progressistes latino-américains s'y
sont régulièrement retrouvés et que même des
politiciens de droite ou des représentants de la Banque Mondiale ont
voulu y participer. Cette période correspond aussi à
l'arrivée au pouvoir de gouvernements progressistes en Amérique
latine.
3.2.3. Depuis 2011
Entre 2005 et 2010, le monde arabe a été la
région où se sont tenus le plus grand nombre de forums sociaux
internationaux. C'est de cette région qu'est partie en 2011 une vague
globale de mouvements. Ils ont dénoncé les politiques
d'austérité, en rappelant que ce sont les dérives de la
finance et non celle des Etats sociaux qui étaient à l'origine de
la crise. Au-delà de la crise économique, les
« indignés » et le mouvement
« occupy » ont surtout dénoncé la crise de la
démocratie. Ils se sont insurgés contre l'absence de choix offert
par les principaux partis de la démocratie représentative, contre
les inégalités et contre la collusion entre les
« 1% » les plus riches et les dirigeants politiques. Pour
les indignés et les activistes d'Occupy, la démocratie n'est pas
qu'une revendication, elle est aussi (et surtout) une pratique.
L'expérimentation d'une démocratie directe, participative et
horizontale dans les débats, les processus et l'organisation de la vie
quotidienne était le coeur de leurs campements et de leurs
assemblées de quartier.
CHAPITRE 4 :
L'ALTERMONDIALISME COMME SOLUTION AUX FAIBLESSES
ACTUELLES DE L'HUMANITE
Le climat actuel nous oblige à remettre radicalement en
question notre vision du monde, mais aussi, et surtout, notre mode de vie. La
crise du capitalisme financier, puis du capitalisme tout
entier entamée en 2008 se superpose à la crise
écologique latente, celle d'une marche à peine freinée
vers un réchauffement irréversible de la planète qui
causera de nombreux bouleversements ne laisse personne indifférent et
semble exiger un temps d'arrêt. Cet arrêt pose une question claire
: le capitalisme et son cheval de Troie financier ont-ils un avenir sur une
planète ronde?
En admettant que ce système ait un avenir et qu'il
faille le réformer, on se demandera par où commencer car il y a
urgence à agir. Il sied dés lors de réfléchir sur
la mise en place de mesures visant à contrôler les dérives
potentielles (les changements du climat, les catastrophes du privé et
les mutations culturelles relatives aux technologies non
maîtrisées). Le « bateau » humanité
vogue sans gouvernail. Il sied des lors de proposer des pistes pour un monde
plus juste, durable et plus équitable.
Section 1 : Les chances du succès de
l'altermondialisme
Certains avaient peut-être espéré, lorsque
l'altermondialisme a émergé il y a dix ans, que ce mouvement
inverse, en quelques semaines ou en quelques mois, les logiques à
l'oeuvre au sein de ce que la pensée dominante appelait « la
mondialisation ». C'était méconnaître la profondeur
des transformations que le système capitaliste était en train
d'imposer à l'ensemble des sociétés : tout marchandiser,
c'est-à-dire soumettre toutes les activités humaines à
l'exigence de rentabilité maximale.
L'altermondialisme ne pouvait qu'être à la mesure
de ce bouleversement qui était lié à une dynamique
d'accumulation dont l'origine est vieille maintenant de deux ou trois
siècles. L'altermondialisme devait être pensé comme un
nouveau mouvement d'émancipation humaine s'inscrivant dans le long terme
et capable d'intégrer les acquis fondamentaux de l'histoire
ouvrière, de la conquête des droits démocratiques et de
ceux des femmes, de la résistance des peuples à la domination
coloniale et impérialiste et les impératifs de la nouvelle
frontière écologique.
Dés lors quelle chance de succès peut-on
accorder à l'altermondialisme ? Quel est l'état des forces
et des faiblesses de l'altermondialisme ? Comment se servir des
premières pour dépasser les secondes ? Deux victoires importantes
ont été obtenues. L'une est d'avoir brisé le consensus
autour des institutions internationales sous la férule desquelles les
peuples étaient enrégimentés. Car le Fonds
monétaire international et la Banque mondiale ont vu leurs plans
d'ajustement structurel plonger les pays les plus pauvres dans la faillite.
L'Organisation mondiale du commerce a été démasquée
dans sa volonté de généraliser le libre-échange. Le
mythe d'un G8 soucieux du destin de l'humanité s'est évanoui pour
laisser apparaître la défense des intérêts sordides
des grands groupes économiques et financiers dont les maîtres se
réunissent en conclave chaque année à Davos, pendant que
leurs mandataires s'affairent pour spéculer sur les marchés
financiers et restructurer dans le monde entier leurs investissements, avec
pour principal résultat un accroissement considérable des
inégalités.
La seconde victoire a été de créer des
lieux où les peuples ont pris la parole, où les citoyens
engagés ont pu confronter leurs analyses et leurs expériences.
Dans le Forum social mondial, les forums sociaux continentaux et les forums
sociaux locaux, est née une forme d'expression populaire, originale par
la diversité des acteurs qu'elle impliquait, et ancrée dans la
meilleure tradition de l'autogestion par l'aspiration à la
démocratie participative. Mais ces deux victoires ont aussi leurs
revers. D'une part, la faillite des institutions internationales et des
gouvernements a été mise à profit par leurs dirigeants
pour infléchir notablement leur stratégie. Aux accords de
libre-échange multilatéraux, devenus plus difficiles à
obtenir au sein de l'OMC, se sont substitués une multitude d'accords
bilatéraux tout aussi désastreux pour les pays les plus faibles,
quoique habillés d'un manteau protecteur nommé « partenariat
économique ».
Et à l'idéologie du tout-marché apportant
le bonheur à l'humanité a succédé une
idéologie de plus en plus sécuritaire et guerrière pour
protéger intérêts, accès aux ressources et places
stratégiques, exacerbant les conflits identitaires et religieux et
encourageant la xénophobie. D'autre part, les forums sociaux doivent
aider à surmonter la difficulté de passer d'une phase de critique
du capitalisme néolibéral à une phase de propositions
alternatives. Nous en sommes là : à un tournant de
l'altermondialisme. Il lui faut ne rien perdre de la radicalité de sa
critique tout en construisant, autour d'objectifs stratégiques, une
cohérence aux alternatives en cours d'élaboration et en
travaillant à la convergence des mouvements qui forgent celles-ci. -
Quelle cohérence ? L'altermondialisme prolonge et renouvelle le projet
d'émancipation humaine porté par les idées des
Lumières et par le mouvement ouvrier, ainsi que par les luttes pour la
décolonisation et par celles pour la conquête de la
démocratie et de l'égalité entre hommes et femmes. Mais il
s'inscrit aussi dans une perspective d'élargissement de la
problématique d'émancipation, permettant de réunir les
dimensions sociale et écologique, dont le point commun est la
nécessité de socialiser la richesse et les moyens de produire
celle-ci : contrôler les moyens de production industriels ne suffit plus,
il faut aussi rendre inaliénables les biens communs de l'humanité
(eau, air, ressources rares, terre, connaissances). Les privatisations
généralisées n'ont pas fait disparaître la question
de la propriété collective de l'histoire humaine, elle est au
point de départ d'une nouvelle réflexion sur le socialisme en
plusieurs endroits du monde, notamment en Amérique latine où des
processus démocratiques sont en cours et où une Banque du Sud
vient d'être créée. La socialisation des biens communs
impliquera de restreindre drastiquement le pouvoir - et donc le droit relatif
à la propriété - des actionnaires en introduisant de plus
en plus de démocratie dans les entreprises et en écrêtant
radicalement les revenus financiers. Et la socialisation d'une fraction
croissante de la richesse, grâce à une sphère non
marchande, est parfaitement possible car, lorsque la collectivité
anticipe l'existence de besoins sociaux (éducation, santé,
transports, etc.) et qu'elle investit et embauche pour cela, les travailleurs
des services non marchands produisent de vraies richesses, des valeurs d'usage
débarrassées de la contrainte du profit.
La récente crise immobilière et
financière survenue aux États-Unis en 2007 rappelle le besoin
urgent d'une régulation mondiale très différente de celle
en cours. C'est ainsi que l'idée de taxes globales susceptibles
d'assurer la préservation et le développement des biens communs
de l'humanité, et l'accès de tous les humains à ces biens,
fait maintenant son chemin. - Quelle convergence ? Deux types d'alliances nous
paraissent primordiales pour dépasser les contradictions existantes. La
première concerne le rapport Nord-Sud. Les effets les plus
délétères du libre-échange se produisent dans les
pays du Sud soumis à une concurrence qu'ils ne peuvent supporter,
notamment pour les produits agricoles lorsque leur autonomie alimentaire a
été anéantie en même temps que leurs cultures
vivrières. La solidarité internationale exige de défaire
les accords commerciaux comme la Zone de libre-échange des
Amériques, ou les accords de partenariat économique entre l'Union
européenne et les pays d'Afrique, Caraïbes et Pacifique, que
l'Union s'efforce d'imposer mais qu'un nombre croissant de pays du Sud
refusent. De même, une révision radicale de la politique agricole
commune européenne est indispensable, afin de la rendre non
productiviste et non agressive vis-à-vis des agricultures du
Sud.
La seconde alliance à nouer est entre les forces
représentatives du salariat et les écologistes. Compte tenu de la
double crise, sociale et écologique, l'urgence est de bâtir une
convergence entre les revendications sociales, souvent immédiates, et
les préoccupations écologiques, qui s'inscrivent dans une
perspective de plus long terme. Jusqu'ici, tout semblait opposer ces
aspirations ; aujourd'hui, l'altermondialisme porte l'idée que la
transformation des rapports de production ne peut se faire sans changer la
production elle-même. Dans ce cadre, un double élargissement des
forums sociaux mondiaux est en cours et doit encore s'approfondir : un
élargissement géographique, par la tenue des forums, après
Porto Alegre, à Mumbai, Bamako, Caracas, Karachi, Nairobi..., et un
élargissement des bases sociales par la présence de syndicats de
travailleurs salariés et de paysans, de celle des mouvements des exclus
et des associations de citoyens.
Cette convergence est une condition à la fois du recul
de l'idéologie néolibérale et de la réussite des
actions porteuses d'une logique solidaire, écologique et
démocratique. Tel sera le sens encore de la semaine d'action du Forum
social mondial décentralisé qui culminera partout dans le monde
le 26 janvier 2008. Tel est le sens de l'implication de nombreux
altermondialistes dans les mouvements sociaux qui prennent ou ont pris corps
sur les retraites, le logement, l'avenir des universités, l'agriculture
sans OGM et le traitement odieux réservé aux étrangers.
Les forums sociaux ne constituent pas un pôle dirigeant de
l'altermondialisme mais sont des moments et des lieux pour mettre en relation
et unir tous les mouvements autour d'objectifs de transformation. Ainsi, les
propositions de taxes globales, de socialisation de la richesse,
d'échanges fondés sur la coopération et le respect des
normes sociales et écologiques, de démocratie au plan local comme
au plan global, de droits humains respectés partout et pour tous,
indiquent la direction vers laquelle aller. L'altermondialisme est à un
tournant : en utilisant les opportunités d'échange et
d'articulation ouvertes par les forums sociaux, il lui faut penser le
dépassement du système dominant et le préparer d'ores et
déjà.
Section 2 : Les conditions pour un monde plus
juste
56 % de la population mondiale vit actuellement dans la
pauvreté.1,3 milliard de personnes vivent avec moins de 1,05 € par
jour et 2,8 milliards d'autres vivent avec 2,1 € par jour. Tels sont
les chiffres alarmants publiés par la Banque Mondiale dans son
enquête menée sur une période de 10 ans...33(*). La mondialisation
financière comme celle de la production ont accru les
déséquilibres tant entre pays riches et pauvres qu'à
l'intérieur des pays eux - mêmes
: le PNUD (Programme des Nations Unies pour le
Développement) le rappelait dans son rapport de l'année
dernière : les 1,3 milliard d'habitants des pays les plus pauvres
sont 86 fois moins riches que les Nord Américains.
Ce rapport était de 22 il y a 20 ans.34(*)
2.1. Le commerce équitable
Alors que les débats sur la mondialisation occupent de
plus en plus de place dans l'actualité internationale, les petits
producteurs et artisans du Sud restent soumis à une pression sauvage des
lois du commerce. Les matières premières, qui font vivre une
grande partie des salariés et producteurs du Sud, voient leur cour, sur
le marché mondial, s'affaiblir d'année en année. Les
petits producteurs sont totalement démunis face à des
multinationales qui imposent leur prix et leurs conditions.
Dans ces conditions justement, un petit paysan ou artisan ne
peut vivre dignement de son travail. Il est couramment obligé de
travailler dans des conditions comparables à l'esclavage, faire
travailler ses enfants, et renier son environnement social, économique,
écologique et culturel.
Dans les pays du Sud, les petits producteurs sont soumis
à une totale dépendance à l'égard d'acheteurs et
d'intermédiaires eux-mêmes sans emprise sur les cours mondiaux, ce
qui entraîne pour les premiers, un endettement fréquent, une
absence de fonds propres et des revenus de misère.
De plus ils sont à la merci du moindre accident
climatique (inondation, sécheresse), biologique (maladie des plantes ou
des hommes), économique (mévente des produits, fluctuation
à la baisse) ou politique (guerre civile). Esclaves de conditions
de vie très précaires, il leur faudrait une vie de travail (33
ans) pour acquérir une maison en dur et un hectare de terre d'une valeur
totale de 10 000 francs, 300 ans pour acquérir un camion à 100
000 francs et... 3000 ans pour acquérir un équipement complet de
moto mécanisation d'une valeur de 1 million de francs. Des lors que
faire ?
Il existe une autre manière de faire du commerce, une
autre manière de consommer. Depuis quelques années, le
commerce équitable s'impose comme étant une alternative efficace
pour réduire les inégalités et redonner à l'homme
sa place dans les échanges commerciaux internationaux.
Visant à établir un rapport d'échanges
satisfaisants pour tous - du producteur au consommateur - le commerce
équitable est fondé sur les principes suivants :
- assurer une juste rémunération du travail des
producteurs
et artisans les plus défavorisés, leur
permettant de satisfaire leurs besoins élémentaires :
santé, éducation, logement, protection sociale.
- garantir le respect des droits fondamentaux des personnes
(refus de l'exploitation des enfants, de l'esclavage...
)
- instaurer des relations durables entre partenaires
économiques
- favoriser la préservation de l'environnement
- proposer aux consommateurs des produits de
qualité.
2.2. Taxe Tobin
La Taxe Tobin est une taxe sur les transactions
monétaires internationales proposée par l'économiste
James
Tobin en
1972 pour réduire
les transactions monétaires et limiter la volatilité des taux de
change. Soutenue par les
mouvements
altermondialistes, elle est extrêmement critiquée par la
grande majorité des économistes et a été même
rejetée par celui qui l'a initialement proposée.
La taxe Tobin consiste en une taxation des transactions
monétaires afin de désinciter à la
spéculation.
Le taux choisi serait faible, de 0,05 % à 1 %, mais, suffirait
à être un « grain de sable » venu gripper la
machine spéculative sans décourager les échanges
non-spéculatifs.
L'assiette et le taux seraient identiques dans tous les pays.
Collectée et administrée par chaque gouvernement, les fonds
recueillis seraient ensuite reversés à un organisme
géré par le
FMI,
la
Banque
mondiale ou un organisme indépendant placé sous le
contrôle de l'
ONU.
Les sommes ainsi récoltées seraient redistribuées
prioritairement aux pays les moins avancés.
A l'heure actuelle elle est de plus en plus associée au
concept développé par le professeur Paul Bernd Spahn et prend le
nom de taxe Tobin-Spahn. Celle-ci est une taxe à double niveau: le
premier niveau est un faible taux applicable aux transactions
financières tant que celles-ci restent dans les limites d'une moyenne
convenue, le deuxième niveau est un taux élevé (de l'ordre
de 80%) qui s'applique automatiquement en cas d'instabilité
financière.
Le taux du premier niveau, de l'ordre du centième de
pour cent, est trop faible pour entraver les transactions productives mais
constitue déjà un frein aux transactions spéculatives.
Celles-ci, en effet, se caractérisent par des échanges financiers
très rapides et très nombreux avec des marges
bénéficiaires très faibles. C'est la
répétition de ces échanges sur un court laps de temps qui
permet d'accumuler des bénéfices importants. La taxe Tobin
s'appliquant à chacune des transactions grèverait de façon
importante le bénéfice final du spéculateur.
2.3. Resserrement des écarts entre riches et
pauvres
Comme souligné plus haut créer un monde plus
juste signifie créer un monde plus équitable c'est-à-dire
plus équilibré. Or pour équilibrer la
société de façon durable il faut que le riche soit un peu
moins riche et que le pauvre soit un peu moins pauvre. Comment ? En fixant
par exemple, un salaire maximum comme on a déjà avec le RMI
fixé un salaire minimum : pourquoi ne limiterait on pas effet le
luxe comme on limite la pauvreté ?
Qu'est ce qui distingue l'un de l'autre sinon qu'ils
déséquilibrent, simultanément, la balance du juste et
qu'ils entretiennent soit par le désoeuvrement soit par l'opulence
l'indécence à l'origine des crises morales.
Bref, une meilleure répartition de richesse, une
abolition des privilèges doivent être au coeur d'un
véritable politique progressiste. Quant à faire entrer le
prolétariat dans le capital de l'entreprise dans laquelle il travaille,
et le faire bénéficier des avantages au même titre que
les actionnaires. L'idée n'est pas seulement équitable ni
excellente, elle est notoirement impérative !
De surcroit il y a nécessité pour que le monde
actuel se soucie plus de l'homme que de la matière que les nantis
attachent d'intérêt au général qu'au leur propre et
qu'ils redistribuent pour la concorde et la prospérité publique
les bénéfices qu'ils tirent le plus souvent du travail
d'autrui.
Section 3 : Les perspectives
Le mouvement altermondialiste dans ses différentes
significations est porteur d'un nouvel espoir né du refus de la
fatalité ; c'est le sens de l'affirmation « un autre
monde est possible ». Nous ne vivons pas « La Fin de
l'Histoire » ni « Le Choc des civilisations ». La
stratégie du mouvement altermondialiste s'organise autour de la
convergence des mouvements sociaux et citoyens qui mettent en avant la
solidarité, les libertés et la paix. Dans l'espace du FSM, ils
confrontent leurs luttes, leurs pratiques, leurs réflexions et leurs
propositions. Ils construisent aussi une nouvelle culture politique
fondée sur la diversité, les activités
autogérées, la mutualisation,
« l'horizontalité » préférée
à la hiérarchie.
A travers les forums, une orientation stratégique s'est
dégagée, celle de l'accès pour tous aux droits
fondamentaux. C'est la construction d'une alternative à la logique
dominante, à l'ajustement de chaque société au
marché mondial à travers la régulation par le
marché mondial des capitaux. A l'évidence imposée qui
prétend que la seule manière acceptable pour organiser une
société c'est la régulation par le marché, nous
pouvons opposer la proposition d'organiser les sociétés et le
monde à partir de l'accès pour tous aux droits fondamentaux.
Cette orientation commune donne son sens à la convergence des mouvements
et se traduit par une nouvelle culture de la transformation qui se lit dans
l'évolution de chacun des mouvements.
Les débats en cours dans le mouvement mettent en avant
la question stratégique. Elle soulève la question du pouvoir qui
renvoie au débat sur l'État et recoupe celle des partis, et la
question du modèle de transformation sociale et de la nature du
développement.
Le mouvement altermondialiste ne se résume pas aux
Forums Sociaux, mais le processus des forums y occupe une place
particulière. Le mouvement altermondialiste ne cesse de s'élargir
et de s'approfondir. Élargissement géographique, social,
thématique, il a connu une montée en puissance
considérable en moins de dix ans. Pour autant, il n'a pas gagné,
même si la crise par bien des aspects valide nombre de ses analyses et
justifie son appel aux résistances. Le mouvement altermondialiste est un
mouvement historique qui s'inscrit dans la durée. Il prolonge et
renouvelle les trois mouvements historiques précédents. Le
mouvement historique de la décolonisation ; et de ce point de vue
l'altermondialisme a modifié en profondeur les représentations
Nord-Sud au profit d'un projet mondial commun. Le mouvement historique des
luttes ouvrières ; et de ce point de vue, est engagée la
mutation vers un mouvement social et citoyen mondial. Le mouvement des luttes
pour la démocratie à partir des années 1960-70 ; et
de ce point de vue le renouvellement de l'impératif démocratique
après l'implosion du soviétisme en 1989 et les régressions
portées par les idéologies sécuritaires. La
décolonisation, les luttes sociales, l'impératif
démocratique et les libertés constituent la culture de
référence historique du mouvement altermondialiste.
3.2. Crise de la mondialisation
Le mouvement altermondialiste est confronté à la
crise de la mondialisation que l'on peut caractériser comme une crise de
la mondialisation capitaliste dans sa phase néo-libérale. Cette
crise n'est pas une surprise pour le mouvement ; elle était
prévue et annoncée depuis longtemps. Trois grandes questions
déterminent l'évolution de la situation à l'échelle
mondiale et marquent les différents niveaux de la transformation sociale
(mondiale, par grande région, nationale et locale). Le système
dominant est confronté à une triple crise : la crise
écologique mondiale qui est devenue patente ; la crise du
néolibéralisme ; la crise géopolitique avec la fin de
l'hégémonie des États-Unis.
La crise de l'hégémonie états-unienne
s'approfondit rapidement. L'évolution des grandes régions se
différencie, d'autant que les réponses de chaque région
à la crise de l'hégémonie américaine sont
différentes. La lutte contre la prétendue guerre des
civilisations et la très réelle guerre sans fin constituent une
des priorités du mouvement altermondialiste.
La phase néolibérale semble à bout de
souffle. La nouvelle crise financière est d'une particulière
gravité. Ce n'est pas la première crise financière de
cette période (Mexique, Brésil, Inde, Argentine, etc.) et elle ne
suffit pas à elle seule à caractériser l'essoufflement du
néolibéralisme. La déclinaison des différentes
crises est plus singulière. La crise monétaire accroît les
incertitudes sur les réaménagements des monnaies. La crise
immobilière aux États-Unis révèle le rôle que
joue le surendettement, et ses limites, en tant que moteur de la croissance. La
crise énergétique et la crise climatique révèlent
les limites de l'écosystème planétaire. La crise
alimentaire d'une exceptionnelle gravité peut remettre en cause des
équilibres plus fondamentaux. L'approfondissement des
inégalités et des discriminations, dans chaque
société et entre les pays, atteint un niveau critique et se
répercute sur l'intensification des conflits et des guerres et sur la
crise des valeurs. Les institutions responsables de la régulation du
système économique international (FMI, Banque Mondiale, OMC)
n'ont plus de légitimité. Le G8 s'est réuni pour
résoudre les problèmes de la planète. Même
replâtré en G20, avec quelques gros pays de plus, il n'a aucune
légitimité pour le faire. Seules les Nations Unies et leur
Assemblée Générale, quelques soient leurs limites, peuvent
parler au nom de tous. D'autant que ce sont les mêmes qui ont la plus
grande part de responsabilité dans la crise actuelle. Le G20 n'a pas de
solution parce qu'il est le problème. C'est aux peuples et aux
sociétés de se faire entendre.
L'incertitude demeure sur les temps et les horizons de la
crise. Il est probable qu'un nouveau cycle caractérisera les 25 à
40 prochaines années. La crise du néolibéralisme, du point
de vue idéologique, est fortement liée à la montée
en puissance de l'altermondialisme qui a aiguisé les contradictions
internes au système. Pour autant, la crise du
néolibéralisme ne signifie pas sa disparition inéluctable.
De plus, le mouvement altermondialiste n'est pas le seul mouvement
antisystémique par rapport à la logique dominante du
système. D'autres mouvements intégristes divers peuvent aussi
contester le cours dominant. Plusieurs scénarios sont possibles à
moyen terme, avec plusieurs variantes : un néolibéralisme
conforté, une dominante néoconservatrice, une variante
néokeynésienne. Une issue altermondialiste est très peu
probable à court terme, les conditions politiques n'étant pas
encore remplies ; mais le renforcement du mouvement altermondialiste
pèsera sur les issues possibles.
C'est dans les cinq à dix ans que se formalisera la
nouvelle rationalité économique, comme le
néolibéralisme s'est imposé, à partir de tendances
existantes, entre 1979 et 1985. Il reste une discussion sur la suite de ce
cycle à venir. Immanuel Wallerstein fait l'hypothèse d'un
retournement du cycle séculaire, voire même multiséculaire,
posant pour les trente ou quarante prochaines années, la question
historique d'un dépassement du capitalisme et donnant ainsi une
portée nouvelle à l'altermondialisme.
3.2.
Les
opportunités ouvertes par la crise de la mondialisation
L'idéogramme chinois qui représente la crise,
fort ancien et vénérable, associe deux signes, contradictoires
comme il se doit pour toute bonne dialectique, celui des dangers et celui des
opportunités. Le premier danger concerne la pauvreté. La sortie
de crise recherchée consiste à faire payer la crise aux pauvres,
et d'abord aux discriminés et aux colonisés. Il s'agit aussi de
raboter les couches moyennes. Et même, si ça ne suffit pas, de
faire payer certaines catégories de riches ; ce qui laisse
préfigurer de fortes contradictions.
Pour faire passer de telles politiques, il faudra beaucoup de
répression, de criminalisation des mouvements sociaux, de
pénalisation de la solidarité, d'instrumentalisation du
terrorisme, d'idéologie sécuritaire, d'agitation raciste,
islamophobe et nationaliste, d'exploitation des boucs émissaires, des
migrants et des roms. Cette évolution ira dans certaines régions
vers des régimes autoritaires et répressifs et même vers
des fascismes et des populismes fascisants.
Une autre sortie de crise cible des pays qui seront
marginalisés et ruinés. Les risques de guerre sont aussi une
issue classique des grandes crises. N'oublions pas que le monde est
déjà en guerre et que près de un milliard de personnes
vivent dans des régions en guerre. Les conflits sont permanents et la
déstabilisation systématique. Les formes de guerre ont
changé avec la militarisation des sociétés, l'apartheid
global, la guerre des forts contre les faibles, la banalisation de la torture.
On peut lutter contre ces dangers par des résistances, des alliances et
des coalitions pour les libertés, la démocratie et la paix.
Les dangers sont connus, les opportunités ouvertes le
sont moins. Quatre opportunités sont ouvertes par la crise. D'abord, la
défaite idéologique du néolibéralisme favorise la
montée en puissance de la régulation publique. Ensuite, la
redistribution des richesses redonne une possibilité de retour du
marché intérieur, de stabilisation du salariat et de garantie des
revenus et de la protection sociale, de redéploiement des services
publics. De plus, le rééquilibrage ente le Nord et le Sud ouvre
une nouvelle phase de la décolonisation et une nouvelle
géopolitique du monde. Il s'accompagne d'une nouvelle urbanisation et
des migrations qui sont les nouvelles formes du peuplement de la
planète. Enfin, la crise du modèle politique de
représentation rend incontournable la démocratie sociale et le
renforcement de la démocratie représentative par la
démocratie participative.
Un rééquilibrage possible entre le Nord et le
Sud ouvre une nouvelle phase de la décolonisation. Elle suit la phase
qui va de 1979 à 2008, de reprise en main par la gestion de la crise de
la dette, le contrôle des matières premières et les
interventions militaires. Entre trente et cinquante pays émergents, dont
les trois les plus dynamiques Brésil, Inde, Chine, peuvent
défendre leur point de vue et leurs intérêts. Il ne s'agit
pas d'un monde multipolaire mais d'un nouveau système
géopolitique international. Les conséquences pourraient
être considérables, notamment pour les termes de l'échange
international et pour la nature des migrations.
Il y a deux conditions à cette évolution qui ne
se fera pas sans bouleversements. La première condition est que les pays
émergents soient capables de changer leur modèle de croissance en
privilégiant le marché intérieur et la consommation des
couches populaires et moyennes par rapport aux exportations. Cette
déconnexion est possible. La deuxième condition est que les pays
émergents construisent des formes d'unité entre les pays du Sud.
La première phase de la décolonisation avait échoué
en grande partie quand les pays pétroliers, après le choc de
1977, avaient laissé la division s'installer entre les pays du Sud,
permettant au G7, appuyé sur le FMI et la Banque Mondiale, d'imposer
l'ajustement structurel.
La redistribution des richesses, nécessaire par rapport
à la logique du néolibéralisme et par ses excès,
ouvre une tentation néo-keynésienne. Elle conforte la tendance
à réhabiliter le marché intérieur, plutôt
à l'échelle des grandes régions qu'à
l'échelle nationale. Elle pourrait se traduire par la
réhabilitation des systèmes de protection sociale et d'une
relative stabilité salariale. Les planchers des revenus et leur
progression retrouveraient un rôle en tant que moteur de croissance par
rapport au surendettement qui a déclenché la crise des
« subprimes ». L'accès aux droits pour tous, dont
les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) sont un
pâle succédané retrouveraient droit de cité.
Il y a deux conditions à cette hypothèse qui ne
se confond pas avec l'idée d'un simple retour au modèle
keynésien d'avant le néolibéralisme. La première
condition est la nécessité de répondre aux limites
écologiques qui rendent dangereux un prolongement du productivisme. La
contradiction entre l'écologique et le social est devenue
déterminante, son dépassement est primordial. La deuxième
condition est la nécessité d'une régulation ouverte
à l'échelle mondiale par rapport à la régulation
nationale complétée par le système de Bretton Woods des
années soixante.
La montée en puissance de la régulation publique
achèvera la défaite idéologique du
néo-libéralisme. Le néolibéralisme est toujours
dominant mais l'idéologie néo-libérale a subi une
défaite cuisante, il lui sera difficile de s'en relever. Les
nationalisations dites temporaires, le temps de sortir de la crise, seront
difficiles à renvoyer au cabinet des débarras. Les fonds
souverains avaient déjà ouvert la voie à des interventions
inattendues des États au niveau de la mondialisation.
L'évaluation des privatisations, jusque là demandées sans
succès, réservera certainement des surprises. La nouvelle
rationalité pourra difficilement continuer à subordonner
complètement la régulation aux marchés et à
confondre le privé avec les capitaux et leurs marchés. De
même l'associatif pourrait ne pas être considéré
comme une sous-catégorie non viable des entreprises. Le retour de la
régulation publique pourrait prendre d'autre forme que
l'étatisation classique et combiner socialisation et contrôle
démocratique. Les différentes formes de propriété
sociale et collective pourraient trouver une nouvelle légitimité.
Les nationalisations pourraient s'adapter à la construction des grandes
régions.
Le renouvellement des modèles de pouvoir et de
représentation devrait être au centre des recompositions
économiques et sociales. Il est probable que la reconstruction du lien
social trouvera de nouvelles opportunités par rapport aux formes
juridiques de la démocratie imposées par le haut. Les
inégalités de revenus et la relation entre le revenu minimum et
le revenu maximum seraient bien plus sensibles. La démocratie resterait
une référence mais les déterminants pourraient changer.
Les systèmes institutionnels et électoraux pourraient plus
difficilement être considérés comme indépendants des
situations sociales. Les revendications devraient mettre plus en
évidence les libertés individuelles et collectives et leurs
garanties. L'accès aux droits individuels et collectifs pour tous
devrait fonder une démocratie sociale sans laquelle la démocratie
politique perdrait beaucoup de son attractivité. Les formes
d'articulation entre la démocratie participative et la démocratie
représentative, et leur liaison primordiale avec la démocratie
sociale, devraient progresser et se diversifier.
D'autres évolutions, déjà entamées
devraient prendre plus d'importance. Les collectivités locales
élargiront leur rôle de pouvoirs locaux et d'institutions locales.
L'alliance stratégique entre les collectivités locales et les
mouvements associatifs seront au fondement des territoires et de la
citoyenneté de résidence.
En mettant en évidence le potentiel porté par
les résistances et les pratiques actuelles, l'altermondialisme donne une
perspective à la sortie de la crise actuelle dans ses différentes
configurations. Il permet de fonder, contre les conservatismes autoritaires et
répressifs, les coalitions pour les libertés et la
démocratie. Il permet de lutter contre l'alliance possible entre les
néolibéraux et les néokeynésiens en poussant les
résistances et les revendications pour la modernisation sociale. Il
permet de pousser le néokeynésianisme radical dans ses limites.
Il permet d'esquisser les alternatives qui caractériseront un autre
monde possible.
CONCLUSION
Nous voici arrivés au terme de notre travail de
mémoire dont l'intitulé est : «
Après avoir fait l'ébauche des
différentes définitions conceptuelles autour des notions tels
qu'altermondialisme, mondialisation ou encore capital, nous avons eu à
démontrer de quelle manière le mouvement altermondialiste s'est
invité au niveau du débat de la mondialisation. Le cycle
1998-2008 a consacré la naissance et l'affirmation du mouvement
altermondialiste, comme il a modifié les conditions objectives de son
évolution. Nous avons pu constater tout au long de notre travail
scientifique que le mouvement « altermondialiste » recouvre
des réalités très diverses en termes de nature
d'organisations, de projets, de priorités politiques et
stratégiques pour ses composantes. Mais il bâtit son unité
à travers l'affirmation de grandes revendications internationales et
transversales sur les questions sociales, environnementales et de paix.
L'altermondialisme s'est au fil des années forgé
en tant que mouvement formulant une nouvelle solidarité Nord / Sud
contre la mondialisation néolibérale dont la domination de la
finance, la marchandisation de toutes les activités humaines et
l'internationalisation des forces du capital ont conduit à devoir
redéfinir une nouvelle phase du développement du capitalisme plus
juste et davantage équitable entre les différents pays du monde.
A la soi-disant absence d'alternative invoquée par les dirigeants des
ces grandes institutions, les manifestants de Seattle, Gênes ou Barcelone
répondent par un slogan chargé de sens : « Un autre monde
est possible ! »
En même temps qu'il la nommait, le mouvement
altermondialiste a contesté cette mondialisation
néolibérale. Des organisations comme Attac se sont
constituées à partir de 1998 pour porter cette
dénonciation publiquement et faire des propositions pour « un
autre monde ». De son côté, l'emblématique
mobilisation internationale de Seattle en 1999 (où se sont
retrouvés syndicats, ONG, associations, mouvements sociaux, etc.)
à l'occasion de la Conférence ministérielle de
l'Organisation mondiale du commerce (OMC) a posé un acte, d'une certaine
manière, fondateur. Pour la première fois, des associations et
des organisations du monde entier, conscientes des méfaits causés
par les prétentions des maîtres du monde, empêchèrent
le bon déroulement d'une réunion d'une institution du capitalisme
mondial.
Comme nous avons eu à le relever au cours de notre
mémoire, le début des années 2000 sera donc marqué
par une nouvelle forme de contestation internationale du capitalisme visant ses
institutions et ses espaces de visibilité planétaires (FMI,
Banque mondiale, OMC, etc.). Cette période a facilité la
construction de réseaux au niveau continental et mondial, et la
production d'un patrimoine de connaissances commun sur la mondialisation. Elle
a réuni des milliers d'organisations jusque là atomisées
par deux décennies de rouleau compresseur néolibéral. Dans
ce contexte, les Forums sociaux (le premier s'est tenu en 2001 à Porto
Alegre au Brésil) se sont enracinés dans le paysage public aux
niveaux international, continental et national.
Ce sont dans ces espaces ouverts d'échange et de
travail, où se regroupent associations, syndicats, mouvements sociaux,
mouvements de jeunes, de femmes, de paysans, etc., qu'ont commencé
à être élaborées des contre-propositions et des
alternatives au capitalisme néolibéral, ainsi que de nouvelles
formes d'organisation des luttes et des mobilisations. C'est ici aussi que
nombre de grandes revendications thématiques ont combiné, de
manière inédite, le social et l'environnemental (suppression des
paradis fiscaux, abolition de la dette des pays les plus pauvres, mesures sur
la préservation et la distribution de l'eau, lutte contre les OGM, taxes
internationales, réforme de l'ONU, démocratie participative,
etc.).
Le mouvement altermondialiste, s'appuyant sur une dynamique
d'amplification du rejet du néolibéralisme a su imposé des
thèmes politiques dans l'agenda mondial, auprès des opinions
publiques et des gouvernements. Ces thèmes et revendications ont
poussé, temporairement, les institutions financières
internationales et le libéralisme sur la défensive entre 1999 et
2004-2005. Ainsi, le mouvement altermondialiste a créé une faille
dans l'hégémonie culturelle du libéralisme et dans le
triomphalisme du capitalisme mondial.
La production et la circulation internationales d'idées
et de propositions du mouvement des mouvements a armé tous les acteurs
(syndicats, ONG, mouvements politiques et sociaux, associations citoyennes,
etc.) d'un nouveau logiciel critique du capitalisme néolibéral
adapté à toutes ses dimensions. Il convient également
d'admettre que, dans le même temps, critiques systémiques et
revendications ont été absorbées par les élites
mondiales et les gouvernements. Du moins, dans leur communication auprès
des opinions publiques (déclarations d'intention, dialogues citoyens,
commerce équitable et « bio », responsabilité
sociale et éthique des entreprises, etc.) et dans leurs
stratégies de mise en place des politiques néolibérales
(développement des accords commerciaux bilatéraux ou
multilatéraux en lieu et place des grand-messes de l'OMC).
A titre illustratif, dans un clip très dynamique et
interactif, le Forum de Davos de 2008 annonce son objectif :
« Rendre le monde meilleur » (How to Make the World a
Better place ?). A travers une succession d'interventions
intergénérationnelles et internationales -
célébrant la diversité - , il nous est dit que les
penseurs et les dirigeants mondiaux vont traiter, pendant le Forum de Davos, la
question de la lutte contre la pauvreté mondiale, du changement
climatique, de savoir comment gérer la pénurie
énergétique, aborder la question des technologies de
l'information, de l'éducation, de la citoyenneté globale, du
sida, des désastres humanitaires, du développement
économique et de la gouvernance mondiale. Le clip compte sur chaque
individu pour changer le monde : « Tu peux faire entendre ta
voix en envoyant une question à Davos. Les meilleures seront
présentées aux penseurs et leaders de Davos qui te
répondront. ». Voici la question soumise à
l'internaute : « si les pays, les entreprises, ou les gens
pouvaient faire quelque chose pour rendre le monde meilleur en 2008, quelle
serait-elle selon vous ? »
Ici, nous pouvons dés lors répondre par
l'affirmative par rapport à notre hypothèse que
l'altermondialisme peut constituer un facteur de changement de l'environnement
mondial,
Toutefois, en notre qualité d e chercheur scientifique
nous sommes amené à constater que dans un contexte de crise
financière accentuée évoluant vers une récession
économique majeure, le mouvement altermondialiste perd petit à
petit le monopole de la critique du néolibéralisme. Pour
continuer à jouer un rôle dans le débat public, il doit
donc apporter des nouvelles réponses aux diverses crises mondiales. Car
un débat s'est enclenché au sein de l'altermondialisme en
2005.C'est à partir de ce moment que la question de son objet, de ses
finalités et ses différents potentiels se pose de manière
récurrente alors que, conjugué à la réorientation
stratégique des élites et des gouvernements, un effet palier
commence à se faire sentir (répétition de la formule des
Forums, banalisation, manque de matérialisation dans le réel,
absence de prolongement politique des mobilisations sociales, etc.). Alors que
le visage de la mondialisation s'est considérablement modifié ces
dix dernières années, ce débat s'avère, plus que
jamais, crucial.
L'évolution de la mondialisation impose un
élargissement des objectifs du mouvement altermondialiste. Nous avons
déjà changé d'époque. La dernière
décennie n'a pas modifié le rapport de forces dans le sens d'un
affaiblissement du système capitaliste mondial, mais dans celui d'une
modification des conditions dans lesquelles évolue aujourd'hui le
mouvement altermondialiste. La mondialisation n'a plus, en effet, le même
visage qu'en 1998.
Dans une dynamique contradictoire, la mondialisation
néolibérale s'est accentuée. Elle est marquée par
la continuation et l'approfondissement des politiques de marchandisation, de
précarisation du travail et de fragilisation des individus et de leur
reproduction socio-économique, de développement des accords de
libre-échange (Accords de partenariat économique en Europe avec
les pays du Sud), de concentration des richesses, de développement des
inégalités, de destruction de l'environnement, etc. L'Union
européenne (UE) est, à notre échelle continentale, cet
agent zélé de la mondialisation néolibérale.
Cette évolution générale a sensiblement
diminué la visibilité et l'espace propres du mouvement
altermondialiste, en même temps qu'elle lui offre aujourd'hui de nouveaux
défis stratégiques et de nouveaux points d'appui... à
condition qu'il modifie ses méthodes d'action et qu'il investisse de
nouveaux champs de bataille, en particulier celui de la reconstruction et du
renouvellement du champ de l'action politique dans le cadre de la
mondialisation néolibérale. C'est ici que la notion de
post-altermondialisme intervient. Elle n'indique pas la fin de
l'altermondialisme, mais sa continuation par l'intégration de nouveaux
sujets. Pas de post-altermondialisme sans mouvement altermondialiste. Il s'agit
moins de faire table rase du passé et de déclarer
obsolètes l'ensemble de ses outils (comme les Forums), que de
créer de nouveaux espaces propres à travailler la question de
l'articulation entre mouvements sociaux, forces politiques et actions de
gouvernement (les Forums, par nature, ne peuvent remplir cette fonction, et
plusieurs acteurs qui participent à ce mouvement ne peuvent, pour des
raisons structurelles et historiques, assumer cette orientation).
L'altermondialisme, espace international premier, se pose
aujourd'hui la question de savoir s'il doit - et si oui comment - gagner des
espaces politiques concrets :
· influence sur le champ politique ?
· intégration au champ politique ?
· ou renouvellement du champ politique ?
C'est cette nouvelle phase de son histoire que l'on
désignera comme un post-altermondialisme dans laquelle vont agir une
partie de ses composantes les plus actives. Du point de vue des processus,
l'histoire de tout mouvement social montre que le champ de la mobilisation
sociale, lorsqu'il atteint l'apogée de sa capacité
d'agglutination, redéploie une partie de lui même et des forces
qu'il a produite sur la voie du politique. Cette mutation ne signifie pas
l'abandon du terrain social, mais la reformulation dynamique de la relation
social/politique comme nécessité pour remporter des succès
face à la radicalisation des forces du capital et des élites qui
relaient leurs intérêts.
C'est dans ce cadre qu'il nous faut désormais parler de
post-altermondialisme, mouvement se devant de soumettre une nouvelle
proposition : la promotion de nouvelles convergences, au niveau
international, entre mouvements sociaux disponibles, forces politiques
cherchant leur dépassement et gouvernements progressistes. Cela doit se
faire à partir deux principes : l'autonomie des acteurs et
l'exclusion de tout suivisme. Mais cette autonomie n'empêche pas la
construction d'une relation de travail et d'enrichissement mutuel basée
sur une articulation dynamique. Le processus des Forums sociaux, en tant que
tel, n'a pas été conçu pour remplir cette fonction. La
sienne - espace d'échanges entre une diversité d'organisations et
de mouvements et d'élaboration d'alternatives - reste cruciale dans le
long terme. Mais une ramification dans le cycle qui s'ouvre aujourd'hui est
tout aussi fondamentale.
Tel est le sens de la démarche
post-altermondialiste : la réalisation des propositions
portées par ce mouvement et le renouvellement du politique, y compris du
champ politique.
Si la diversité d'acteurs et le mode de fonctionnement
participatif séduisent, le mouvement peine toutefois à
véhiculer un message clair. Si un « consensus altermondialiste
» parvient à se structurer autour du refus de la marchandisation du
monde, le mouvement est aujourd'hui confronté à plusieurs
difficultés qui, prises ensemble, posent la question de son avenir.
Premier défi, et de taille : les logiques à
l'oeuvre au sein de la mondialisation néolibérale n'ont pas connu
de véritable renversement avec l'apparition des revendications
altermondialistes. Une réalité qui, pour beaucoup, pose
inévitablement la question de l'utilité du mouvement, de son
efficacité politique. Ce constat ne doit toutefois pas faire oublier
deux avancées majeures à mettre au crédit du mouvement
alter. D'abord, avoir créé des plate-formes où citoyens et
peuples peuvent échanger leurs expériences. Le Forum Social
Mondial reste à cet égard un exemple d'autogestion et de
démocratie participative particulièrement riche et encourageant.
Ensuite, avoir brisé l'unanimité qui entourait les principales
institutions financières internationales (IFI). L'OMC a connu des
oppositions très fortes dans sa volonté de
généraliser le libre-échange et ne parvient pas à
conclure le cycle de Doha. Les plans d'ajustement structurels du FMI et de la
Banque mondiale ont mené de nombreux pays à la catastrophe et
connaissent également une crise de légitimité. Les
logiques à l'oeuvre ont été dévoilées. Reste
aujourd'hui à définir clairement le type d'architecture
internationale que le mouvement altermondialiste appelle de ses voeux.
Second défi, paradoxal, pour le mouvement : la crise de
légitimité de l'idéologie néolibérale. Face
à la multiplicité des crises actuelles (alimentaire,
énergétique, sociale, etc.), même les défenseurs les
plus acharnés de ce modèle économique global se mettent
à dénoncer les « dérapages du capitalisme aveugle
» et appellent à une « nécessaire régulation des
marchés ». Cette remise en question du système par ses
propres architectes contraint donc le mouvement altermondialiste à
clarifier ses propres réponses, sous peine de disparaître du
débat public.
Enfin, troisième défi, le mouvement ne pourra
pas non plus faire l'économie d'une redéfinition de sa relation
à la sphère politique. En raison de certaines situations
nationales d'abord, où les idées issues du mouvement ont parfois
été récupérées voire
dénaturées. Mais à l'échelon international surtout,
où des gouvernements, notamment en Amérique latine, se
réfèrent de façon constante à
l'antilibéralisme, obligeant ainsi le mouvement altermondialiste
à s'interroger sur la posture à adopter à leur
égard.
La perte de vitesse des Forums Sociaux, constatée un
peu partout dans le monde, est le corollaire inévitable de la crise
identitaire dont est victime la mouvance altermondialiste. Les Forums ne
bénéficient plus de l'effet de surprise de leurs débuts,
et ils ont créé des réseaux qui ont désormais un
fonctionnement autonome. Si la diversité du mouvement est une force,
elle a aussi un prix politique élevé dans la mesure où
elle empêche toute prise de position forte et unanime,
particulièrement requise en ces temps de crise. Le défi qui se
pose est de taille : redéfinir les objectifs du mouvement tout en
préservant sa diversité et son unité. « Un autre
mouvement » est-il possible ? Après tout, si le capitalisme n'est
pas éternel, la question de son dépassement peut être
d'actualité. Et nous pourrions commencer dès maintenant à
revendiquer et à construire un autre monde possible. Tel que
déjà vécu au travers de la ville sainte de Nkamba au
Bas-Congo.
Car en effet, il y a eu lieu de remarquer qu'en tant
qu'étudiant chercheur, comme le dit le Professeur ordinaire Jean KAMBAYI
BWATSHIA M.A Ph D, dans le cours de la culture, mondialisation et
développement (35(*)) qui a eu à citer l'ensemble des personnes
regroupant les altermondialistes, à savoir en autres, les églises
et les tendances religieuses diverses. C'est sur cet aspect que nous tenons
à nous attarder afin d'apporter notre pierre de construction de cette
édifice appelée altermondialisme ou « l'autre monde
meilleur est possible ».
Portant notre réflexion sur les églises, nous
sommes sans ignorer que l'Eglise implique directement Dieu, et qui dit Dieu,
c'est le Créateur du ciel et la terre et Créateur de toute
chose ici bas.. Ici, nous voyons d'abord l'homme car en créant ce
monde, Dieu a fait toutes ces choses en pensant à l'être humain
qu'il aura créer afin qu'il vive mieux , donc paisiblement et heureux
sur cette terre afin qu'il en manque de rien.
Au travers du courant altermondialiste, nous devons donc
recourir à notre Créateur pour implorer sa bonté infinie
pour qu'enfin tout celui qui se sent menacé par la mondialisation puisse
être fort moralement et spirituellement afin de changer ce monde en
apportant un résultat escompté à cette lutte qui n'est pas
facile à mener.
Dans notre travail, nous avons eu à épingler
Simon Kimbangu comme l'un des précurseurs de l'altermondialisme. Ceci
nous conduit à prendre pour illustration l'exemple d'une église
d'autonomie ou d'authenticité noire qui, pendant l'époque
coloniale a eu à mener une lutte de libération pour le peuple
noir, il s'agit de l'église kimbanguiste.
En 1921, dans la colonie belge appelé Congo belge, un
jeune homme au nom de KIMBANGU Simon, âgé de 34 ans, par soucis
des siens, suite à la souffrance de cette colonisation, s'est mis debout
pour combattre au nom du seigneur Jésus-Christ pour chercher
l'indépendance de son pays, n'a pas eu peur de ce qui pouvait lui
arriver car sous la colonisation, un colonisé ne pouvait pas se lever
pour dire quoi que ce soit surtout pour réclamer l'indépendance.
De par son courage et animé de l'esprit de Dieu, Simon Kimbangu a su
convaincre les siens, malgré les tortures et les déportations
subies par 37000 familles, dont celle d'une jeune fille de 12 ans
répondant au nom de MIKALA MANDOMBE. Loin de leur village d'origine,
comme prisonniers, parmi lesquels figurait le fils ainé de papa KIMBANGU
Simon.
Simon Kimbangu avait une femme et 3 enfants dont KISOLOKELE
LUKELO Charles Daniel, fils ainé qui était également
déporté à l'âge de 7 ans, DIALUNGANA KIANGANI Paul
Salomon, son deuxieme fils était alors âgé de 5 ans et son
fils cadet DIANGIENDA KUNTINA Joseph, qui est le 1er Chef
spirituel de notre Sainte Eglise n'avait que 3 ans. Comme tout leader luttant
pour que son peuple puisse vivre dans des conditions meilleurs , Simon Kimbangu
a accepté de sacrifier sa vie. Ainsi il accepta de faire la prison
pendant 3O ans dans une petite cellule au Katanga jusqu'à ce qu'il
réussisse la décolonisation du Congo et aujourd'hui c'est une
autre histoire du Congo que nous vivons où les revendications
d'équité et de justice ont pu l'emporter sur la domination du
joug coloniale.
C'est dans cet optique d'équité et de justice
sociale que l'Eglise Kimbanguiste constitue en elle seule avec la
création de la ville sainte de Nkamba au Bas-Congo, un bel exemple des
prescrits altermondialistes. En effet NKAMBA appelée aujourd'hui
Nouvelle Jérusalem accueille toutes les races confondues avec un grand
temple d'une capacité de 37 000 places assises en mémoire des
37000 familles déportées pendant la colonisation L'Eglise
Kimbanguiste regorge en son sein plus de 25000000 fideles répandus dans
le monde.
Dans son soucis de toujours oeuvrer pour un monde meilleur
l'Eglise Kimbanguiste a réaliser plusieurs oeuvres sociales dont :
les écoles les universités les hôpitaux et dispensaires
des centres d'accueil pour ses hôtes des champs des fermes etc...
Sans nous tromper nous pouvons affirmer que l'Eglise
Kimbanguiste est l'une des rares églises qui vit de ses propres efforts
qui n'a pas l'esprit de la main tendue pour quémander à
l'extérieur. L'unité de tous les fideles affichés autour
de leurs Chef spirituels respectifs à savoir : DIANGENDA KUNTIMA
Joseph 1er chef spirituel de l'Eglise Kimbanguiste, Papa DIALUNGANA
KIANGANI 2ème chef spirituel et depuis l'an 2002 Papa
Simon KIMBANGU KIANGANI Chef spirituel légalement reconnu
Papa Simon KIMBANGU KIANGANI homme divin qui conduit
actuellement le règne de l'Eglise kimbanguiste poursuit dans la
même lignée que ses pères à savoir
matérialiser au travers de la ville sainte de Nkamba qu'un autre monde
est possible. Ainsi parmi ses oeuvres il y a lieu de citer : la
réalisation de l'Aéroport International Simon KIMBANGU à
Nkamba et du Musée Simon KIMBANGU toujours dans cette même ville
sainte
En tant que chercheur j'invite tous les chercheurs
scientifique et militant de l'altermondialisme d'aller à Nkamba pour
s'y inspirer. Par ailleurs il y a lieu de noter la gratuité de la
restauration et du logement à la ville sainte de Nkamba ce qui
constitue déjà la preuve notoire qu'un autre monde est possible.
Dans cet élan le chef spirituel reçoit tout le monde sans
relâchement avec pour ambition de donner la joie et l'espoir à
chacun.
Pour conclure ce travail nous pouvons qu' exprimer un voeu
celui que tous les militants altermondialistes pour être solidaires afin
de mener à bout le combat pour la justice sociale et
l'équité afin d'obtenir un « autre monde ». Et
pour ce faire l'exemple de l'Eglise Kimbanguiste au travers de la ville sainte
de Nkamba constitue notre participation à la réflexion de rendre
un monde meilleur possible. Comme dit-on « tout peuple a son
histoire et un peuple sans histoire est un peuple mort ». D'où
le choix pour notre part de l'Eglise Kimbanguiste Car dans cette lutte
permanente contre les dérives du mondialisme chaque peuple doit apporter
sa part pour l'aboutissement d'un monde plus juste. Le
Kimbanguisme en tant que patrimoine congolais en est l'exemple le plus
illustratif.
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* 23 Susan Georges, Le rapport Lugano :
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* 28 (1) P. ARDANT :
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* 30
* 31 S.ASCH : L'Eglise du
Prophète KIMBANGU, Ed. KARTHALA, Paris 1983, P.205.
* 32
* 33 Banque Mondiale
* 34 PNUD
* 35
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