La puissance économique du Nigeria mythe ou réalité

§2. Le Nigeria comme puissance régionale

L'échelonrégional constitue communément l'un des leviers d'affirmative de puissance pour certains. Etats pivots dont l'ambition est de tenir un rôle d'influence à un niveau plus global dans les relations internationales. A bien des égards, le Nigeria répondà la définition d'Etat pivot, statut qui détermine éminemment sa politique extérieure :

«  les Etats pivots peuvent êtreconsidères comme des pays destines, En saison de leur emplacement stratégique, de leur potentieléconomique et démographique, et des préférences politiques. Comme des noeuds importants de la croissance économique et d'importants facteurs structurants de la géopolitique dont les principales régions du monde ^56(*)»

De plus , un Etat pivot revêt une importance telle au niveau régional, que son effondrement peut générer l'instabilité de pays voisins. A l'inverse ,sa prospérité et sa stabilité tendent à renforcer la vitalitééconomique et l'équilibre politique de toute sa sous-région. Dans le cas du Nigéria ,il existe une interdépendanceparticulièreétroite avec ses voisins immédiats, sur le plan à la fois économique et sécuritaire. Elle peut êtreillustrée par l'impact négatif de la fermeture de frontièresNigérianes sur les économiesde ces Etats, à l'occasion notamment des activités du groupe BOKO HARAM^57(*).

La situation géographique du pays, au coeur du complexe sécuritaire du golfe de guinée, en fait à la fois un facteur de l'instabilitésous-régionale et paradoxalement un vecteur potentiel des tensions vers les autres pays riverains^58(*).

Des incidents meurtriers survenusdepuis le premier semestre 2012 dans ces zones frontalières, confirment les risques d'unedéstabilisation des pays voisins à partir des foyers de tensions nigérians.

Le 10 avril 2012, une attaque attribuée au groupe BokoHaram a fait 5 morts àBanki dans l'Etat de borno, elle ciblait le poste de police de cette localité frontalière avec la Cameroun. Une partie de la population avait trouvé refuge àAmchidé, la ville camerounaise voisine dont l'espace et les habitations se confondent avec ceux de la localité nigériane de Banki^59(*).

Le 30 avril 2012, une attaque à la bombe également attribué àBokoHaram, et qui visait un convoi de la police, a fait une dizaine de victimes dans l'Etat de Taraba, qui jouxte le Cameroun^60(*). Debout aout 2012, deux membresprésumés du groupe BokoHaram qui tentaient de faire passer des armes au Nigéria, ont été tués lors d'une fusillade avec les forces de l'ordreà la frontière avec le Tchad^61(*).

En octobre 2012, le Nigéria et le Niger ont également conclu un accord pour la mise en place de patrouilles communes a leurs frontières, en vue de contrer les activités du groupe BokoHaram et celle menées par d'autres groupes terroristes dans la région. Un accord similaire a été établi avec le Cameroun en avril 2011 avec la création d'un comité de sécurité transfrontalière^62(*).

* ⁵⁶ JOLYON FORD : «Nigeria a pivotal power in emerging markets » African arguments, 1mai2012

* ⁵⁷ UYO SALIFU : « border porosity and Boko Haram as a regionalthreat » institute for security, studies (iss), 2mai2012

* ⁵⁸PIERRE Cherruau : « pourquoi le Nigéria fait peur à ses voisins », Slate Afrique, 06 aout 2012.

* ⁵⁹ GREGOIRE Djarmaila : « BokoHaram frappe à la frontière du Nigéria avec le Cameroun », Cameroun tribune, le 11 avril2012.

* ⁶⁰Boko Haram: regional force should Nigeria, BBC, le 1eremai 2012.

* ⁶¹ Deux islamistes nigérians tués à la frontière avec le Tchad, Slate Afrique, le 1^er aout 2012.

* ⁶² Le Cameroun et le Nigéria déterminés à sécuriser leur frontière commune, xinhua, le 07 avril 2011.