2. DELIMITATION DU SUJET
Dans le temps, cette étude couvre la période
allant de 1997 à 2011. La justification de cette circonscription
temporelle ; c'est que, d'abord, l'année 1997 marque un grand
tournant dans le virage de l'histoire politique de la RDC avec la chute du
régime dictatorial de Mobutu en faveur des régimes à
revendication démocratique en théorie plutôt qu'en
pratique. C'est le cas, notamment du régime de l'AFDL de 1997 à
1998 tentant de se libérer du joug rwandais dirigé par Laurent
Désiré KABILA et poursuivi par Joseph KABILA de 2001 à
2003, le régime de la transition de 2003 à 2006 qui a connu un
présidium du pouvoir sui generis partagé entre les
différents belligérants avec la formule 1+4, et l'actuel
régime (de 2006 à nos jours) légitimé par les
élections dites démocratiques mais à faible assise. C'est
à partir donc de cette année 1997 que les alliés de
l'Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo
se sont livrés à l'exploitation illégale des ressources
naturelles de la RDC et le phénomène s'amplifia à la suite
des guerres à recrudescence vécues au pays. Ceci a eu donc des
conséquences sur les relations économiques internationales de la
RDC. Ensuite, cette tranche de temps s'arrête en 2011 parce que c'est
l'année qui couronne la fin de notre deuxième cycle en relations
internationales et donc la fin de nos investigations. Encore est-il que 2011
marque la fin de la première législature de la troisième
république au Congo qui a suscité à son début une
lueur d'espoir pour la relance du pays dans la grande majorité du peuple
congolais.
Dans l'espace, nous fixons les limites de notre travail
à l'étendue du territoire national de la RDC qui, en tant
qu'Etat, est le seul garant de son développement socio-économique
et à même de tisser de bonnes relations économiques dans
l'arène internationale. Cependant, il convient de noter que la
région de l'Est, qui a été le théâtre d'une
série de guerres nourries essentiellement par le mobile des
intérêts économiques, retient particulièrement
notre attention.
3. DE L'OBJET D'ETUDE
La République Démocratique du Congo figure parmi
les pays les plus potentiellement riches en termes des ressources naturelles au
monde et est qualifiée de « scandale
géologique ».
En effet, les richesses naturelles dont dispose la RDC attise
la convoitise des pays voisins, de la communauté internationale voire
l'engouement des sociétés multinationales. Paradoxalement, les
ressources minières que regorge le pays, lesquelles sont sensées
être des ressources nécessaires pour son développement,
figurent a contrario parmi les causes des conflits et des guerres connus et
vécus depuis 1997, conflits et guerres alimentés, soit par les
pays voisins, soit par les mouvements ou groupes armés.
Dans cette optique, l'objet sur lequel porte cette
étude consiste à vouloir élucider comment, au-delà
des enjeux de convoitise ou de financement des projets gouvernementaux, les
ressources minières interviennent dans la configuration des relations
économiques internationales de la RDC. Ceci nous a amenée
pratiquement à analyser la capacité de négociation pour
les partenariats économiques signés par la RDC et de
régulation du système de l'exploitation des ressources
minières tout en essayant de mesurer les gains que la RDC y tire, d'une
part. D'autre part, cette étude se fait le souci de soulever le
questionnement sur l'harmonisation autour de l'exploitation de ces
dernières en RDC.
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