EPIGRAPHE
Nous devons procéder à une révolution
dans nos modes de vie, une révolution dans nos modes d'action, une
révolution dans nos modes de pensée. Nous devons le faire
maintenant car demain, c'est trop tard.
Jacques CHIRAC
Lorsque l'Etat se trouve dans une situation de
désordre, il faut le refonder et le faire agir.
André MALRAUX
DEDICACE
A notre cher père Xavier KAJUCHI LUSHOMBO,
A notre chère mère NABINTU SHERIA, dont le
présent travail consacre la réalisation de leurs rêves au
travers de leurs multiples sacrifices ;
A nos soeurs et frères AHADI KAJUCHI Promesse, RUDIA
KAJUCHI Lydie, MIRIAM KAJUCHI Mireille, Joyce FURAHA KAJUCHI, Esther NYOTA
KAJUCHI, Béatrice AMINA KAJUCHI, Mesroses MIBARAKA KAJUCHI, Nicole
KAJUCHI, Franck IRENGE KAJUCHI, David MUGISHO KAJUCHI, Benjamin KAJUCHI,
Jonathan KAJUCHI, Christian BUSANGU dont les encouragements nous ont toujours
motivée ;
A toutes nos chères connaissances, compagnons et nos chers
copines et copains, spécialement LaJacinthe SHUKURANI, pour leurs
conseils et encouragements ; à qui nous souhaitons que ceci leur
dise ce que nous n'avons jamais pu leur dire ;
A celui qui se livrera en témoin éternel de notre
bonheur et de nos difficultés.
Dinah IRAGI KAJUCHI
REMERCIEMENTS
La coutume universitaire a ses exigences ainsi que ses
principes, en l'occurrence à l'occasion de la rédaction d'un
travail scientifique conditionnant ou couronnant la fin d'un cycle en
conférant un titre ou un grade adéquat au rédacteur.
Dans cette option, nous avouons que l'entreprise de la
rédaction de ce mémoire a été
téméraire pour plusieurs faits. C'est ainsi que, procédant
de la conjugaison des effortsde plus d'une personne, nous voudrions ici
exprimer notre gratitude à tous ceux-là qui, dans un sens comme
dans l'autre, nous ont soutenu tout au long de cette rédaction ou de
notre formation et ont ainsi contribué à sa réalisation.
Nous remerciements vont alors tout droit :
Ø A nos chers parents Xavier KAJUCHI LUSHOMBO et
NABINTU SHERIA pour tous les sacrifices consentis dès notre enfance
jusqu'à ce jour en dépit des difficultés encourues au
cours de la vie ;
Ø A nos soeurs et frères Promesse AHADI, Lydie
RUDIA, Mireille MIRIAM, Joyce FURAHA, Esther NYOTA, Béatrice AMINA,
Mesroses MIBARAKA, Nicole KAJUCHI, Franck IRENGE, David MUGISHO, Benjamin
KAJUCHI, Jonathan KAJUCHI, Christian KAMESE pour leurs encouragements et
soutien moral ;
Ø Aux autorités de l'Université
Officielle de Bukavu, particulièrement à son corps scientifique
pour nous avoir fourni les théories essentielles à la
réalisation du présent travail. Notre hommage, bien que
collectif, s'en va plus particulièrement à notre directeur
......... et à l'assistant Alphonse SHUKURU BATACHOKA, notre
encadreur ;
Ø A tous chers amis et camarades pour leur contribution
tant scientifique que morale avec une mention spéciale à Alain de
Georges dit LaJacinthe. Nous pensons ainsi à Papy MUGALU, Serge MWAMBA,
Ladouce AMINA, Ressa BUNANA, BINTU, Lucie, Loly, Jean Jacques KATEMBO, Marco
KANYAMA, Hervé ATAMBA, .....
Dinah IRAGI KAJUCHI
SIGNE, SIGLES ET ABREVIATIONS
% : Pourcentage
Art. : Article
AFDL : Alliance des Forces Démocratiques pour la
Libération du Congo
AMP : Alliance pour la Majorité Présidentielle
BM : Banque Mondiale
BAD : Banque Africaine de Développement
BANRO
BIRD : Banque Internationale pour la Réconstruction et le
Développement
CNDP : Congré National pour la Défense du
Peuple
FDLR : Forces Démocratiques pour la Libération du
Rwanda
DGDA : Direction Générale de Douane et d'Accise
FMI : Fonds Monétaire International
GECAMINES : Générale des Carrières et des
Mines
LICOCO : Ligue Congolaise Contre la Corruption
MCK : Mining Company Katanga
MLC : Mouvement de Libération du Congo
MONUSCO : Mission de l'Organisation des Nations unies pour la
Stabilité du Congo
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement
PPTE : Pays Pauvres Très Endettés
RCD : Rassemblement Congolais pour le Développement
RDC : République Démocratique du Congo
UA : Union Africaine
UE : Union Européenne
USA : United States of America
UOB : Université Officielle de Bukavu
ONG : Organisation Non Gouvernementale
OFIDA : Office de Douane et d'Accise
PIB : Produit Intérieur Brut
AVANT PROPOS
« Les relations économiques
internationales et l'exploitation des ressources minières de la
RDC »
La RDC n'est pas une création récente. Etat
indépendant, elle a aujourd'hui cinquante et un ans. Ce pays dispose
d'un scandale géologique en termes des ressources naturelles qui
devraient logiquement et tout naturellement contribuer à son
épanouissement socio-économique.
En effet, avec le rendez-vous du donner et du recevoir
très en vogue actuellement et dans le contexte de mondialisation, la RDC
devrait profiter de ses potentialités pour jouer un rôle important
dans la dynamique de coopération régionale voire internationale
au plan aussi bien économique que politique et y occuper une place de
choix ; encore que sa position géographique et stratégique
au centre de l'Afrique est un atout dans ce sens.
Cependant, il s'avère que l'exploitation des ressources
minières est source d'enjeux, d'une part, pour les bailleurs de fonds
occidentaux, de nouvelles puissances économiques émergentes, des
Etats de la région, des mouvements et groupes armés
étrangers ou nationaux en vue de tirer des gains de celle-ci au service
de leurs économies, de leur développement technologique, ... De
l'autre part, la RDC, dont l'économie est au bord du gouffre avec
l'handicap des maux tels la corruption, la gabegie financière, la mafia
ou la mauvaise gouvernance planant au sommet de l'Etat, cherche avec
velléité à en profiter pour financer ses budgets nationaux
ou ses différents programmes de développement
socio-économique. Il ressort de ceci que les relations
économiques internationales de la RDC sont fondées sur ses
immenses et incommensurables ressources qui attisent la convoitise de
ceux-ci.
C'est pourquoi, ce travail donne une première
idée réaliste et critique sur l'exploitation des ressources
minières par rapport aux relations économiques internationales de
la RDC.
INTRODUCTION
1. CHOIX ET INTERET DU SUJET
Le sujet portant sur les relations
économiques internationales et l'exploitation des ressources
minières de la RDC que nous mettons sous analyse a
été conditionné par un choix et revêt un double
intérêt de par son originalité ainsi que sa nature
d'actualité.
A. Choix du sujet
D'entrée de jeu, il sied de faire remarquer que les
ressources minières de la République
Démocratique du Congo sont considérées comme les
principaux enjeux influençant les relations économiques
internationales entre elle et ses différents partenaires d'autant plus
que beaucoup d'entre eux sont motivés par les gains que ces
dernières peuvent leur procurer.
En effet, la RDC, jouissant d'un scandale géologique
des ressources naturelles au potentiel incommensurable, intéresse, non
seulement les puissances, les opérateurs économiques, mais aussi
attire la curiosité des pays voisins qui en voient la possibilité
de renforcer leurs capacités financières. C'est dans ce sens que
nous sommes portée à dire que les relations économiques
internationales de la RDC se fondent quelque part sur la diplomatie des
ressources.
Actuellement, l'exploitation des ressources
minières dans le cadre des relations économiques
internationales devenant une question d'actualité et tenant toujours
le haut du pavé dans l'arène aussi bien nationale
qu'internationale, nous avons réalisé que ce thème
était intéressant au point qu'une étude scientifique y
relative devait être menée pour en analyser les dimensions et les
contours. Voilà ce par quoi a été conditionné et
motivé le choix du sujet sous examen.
B. Intérêt du sujet
Au regard de l'importance que revêt la question relative
à l'exploitation des ressources minières de la RDC en tant que
cadre de configuration des relations économiques internationales
à l'heure actuelle, le présent travail a un intérêt
double, à savoir celui scientifique et pratique.
Sur le plan scientifique, cette étude est
intéressante car elle pose des jalons nécessaires à
l'élaboration d'autres travaux ou recherches scientifiques
orientés presque dans le même domaine dont fait l'objet
celle-ci.
Il s'agit ainsi de mettre à la disposition d'autres
chercheurs un outil susceptible de leur offrir un accès aux
données et informations sur les relations économiques
internationales et l'exploitation des ressources minières en RDC.
Au plan pratique, cette étude trouve son
intérêt dans le fait qu'elle trace un cadre à partir duquel
peuvent se ressourcer les dirigeants congolais ou d'autres organisations en vue
d'acquisition ou de renforcement des savoirs pratiques sur la configuration des
relations économiques internationales par rapport à
l'exploitation des ressources minières. En conséquence, cette
étude est intéressante car elle peut induire
l'amélioration de la gestion dans le domaine minier et conduire au
redressement économique du pays voire à l'équilibrage de
ses relations économiques internationales.
2. DELIMITATION DU SUJET
Dans le temps, cette étude couvre la période
allant de 1997 à 2011. La justification de cette circonscription
temporelle ; c'est que, d'abord, l'année 1997 marque un grand
tournant dans le virage de l'histoire politique de la RDC avec la chute du
régime dictatorial de Mobutu en faveur des régimes à
revendication démocratique en théorie plutôt qu'en
pratique. C'est le cas, notamment du régime de l'AFDL de 1997 à
1998 tentant de se libérer du joug rwandais dirigé par Laurent
Désiré KABILA et poursuivi par Joseph KABILA de 2001 à
2003, le régime de la transition de 2003 à 2006 qui a connu un
présidium du pouvoir sui generis partagé entre les
différents belligérants avec la formule 1+4, et l'actuel
régime (de 2006 à nos jours) légitimé par les
élections dites démocratiques mais à faible assise. C'est
à partir donc de cette année 1997 que les alliés de
l'Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo
se sont livrés à l'exploitation illégale des ressources
naturelles de la RDC et le phénomène s'amplifia à la suite
des guerres à recrudescence vécues au pays. Ceci a eu donc des
conséquences sur les relations économiques internationales de la
RDC. Ensuite, cette tranche de temps s'arrête en 2011 parce que c'est
l'année qui couronne la fin de notre deuxième cycle en relations
internationales et donc la fin de nos investigations. Encore est-il que 2011
marque la fin de la première législature de la troisième
république au Congo qui a suscité à son début une
lueur d'espoir pour la relance du pays dans la grande majorité du peuple
congolais.
Dans l'espace, nous fixons les limites de notre travail
à l'étendue du territoire national de la RDC qui, en tant
qu'Etat, est le seul garant de son développement socio-économique
et à même de tisser de bonnes relations économiques dans
l'arène internationale. Cependant, il convient de noter que la
région de l'Est, qui a été le théâtre d'une
série de guerres nourries essentiellement par le mobile des
intérêts économiques, retient particulièrement
notre attention.
3. DE L'OBJET D'ETUDE
La République Démocratique du Congo figure parmi
les pays les plus potentiellement riches en termes des ressources naturelles au
monde et est qualifiée de « scandale
géologique ».
En effet, les richesses naturelles dont dispose la RDC attise
la convoitise des pays voisins, de la communauté internationale voire
l'engouement des sociétés multinationales. Paradoxalement, les
ressources minières que regorge le pays, lesquelles sont sensées
être des ressources nécessaires pour son développement,
figurent a contrario parmi les causes des conflits et des guerres connus et
vécus depuis 1997, conflits et guerres alimentés, soit par les
pays voisins, soit par les mouvements ou groupes armés.
Dans cette optique, l'objet sur lequel porte cette
étude consiste à vouloir élucider comment, au-delà
des enjeux de convoitise ou de financement des projets gouvernementaux, les
ressources minières interviennent dans la configuration des relations
économiques internationales de la RDC. Ceci nous a amenée
pratiquement à analyser la capacité de négociation pour
les partenariats économiques signés par la RDC et de
régulation du système de l'exploitation des ressources
minières tout en essayant de mesurer les gains que la RDC y tire, d'une
part. D'autre part, cette étude se fait le souci de soulever le
questionnement sur l'harmonisation autour de l'exploitation de ces
dernières en RDC.
4. OBJECTIFS DU TRAVAIL
Au travers du cadre conceptuel, de l'analyse et de la
stratégie de mise tout au cours de cette étude, il ressort que
notre attention s'est focalisée sur les objectifs suivants :
v Analyser les éléments qui concourent à
l'exploitation illégale et artisanale des ressources minières de
la RDC au préjudice de l'économie congolaise;
v Expliquer les enjeux autour de l'exploitation des ressources
minières de la RDC de la part de la communauté internationale
voire du pays et les défis à relever pour l'harmonisation ou la
régulation du système dans ce domaine ;
v Démontrer le rôle et la place de la RDC dans
les relations économiques internationales ou dans la dynamique de
coopération politico-économique.
5. ETAT DE LA QUESTION
Le thème « les relations économiques
internationales et l'exploitation des ressources minières en
RDC » que nous avons choisi d'analyser est au coeur des
préoccupations de plusieurs observateurs et chercheurs depuis un temps.
Quoique n'ayant pas encore été exploité
largement et selon qu'il s'agit des relations économiques
internationales ou des ressources minières de la RDC, quelques ouvrages
et/ou travaux ont traité des thèmes proches du notre. Du nombre
de ces travaux, pouvons retenir les suivants :
D'abord, Pierre BARACYESTE, avec son ouvrage portant sur
« l'enjeu géopolitique des transnationales minières au
Congo »1(*),
montre que la mégestion des dirigeants a un impact négatif sur
les échanges inter frontaliers. Il présente la RDC comme le cas
typique de tragédie africaine car, même en étant un pays
situé au coeur de l'Afrique, fertile et pourvue de plus grandes et de
plus précieuses matières premières, subit le revers de la
dégradation de la situation socio-économique.
Les dirigeants congolais sont, pour lui, des dinosaures et des
barons qui laissent illégalement traverser les frontières des
kilos des matières premières à destination des comptoirs
des Etats voisins en occasionnant des guerres partout où peuvent se
trouver celles-ci dans l'unique but de permettre leur exploitation. Ainsi, par
exemple, le régime de Kigali a toujours profité de la mauvaise
gestion et des troubles à l'Est de la RDC pour exploiter
illégalement des ressources minières.
Dans son analyse, il se penche seulement sur la
responsabilité qui revient aux dirigeants de la région des grands
lacs dans la recrudescence des guerres et la pauvreté qui ravagent cette
région en mettant de côté toutes les alliances qui se
concluent entre plusieurs Etats au moyen des milices et des groupes
armés opérant en RDC.
Ensuite, Rigobert MINANI, dans « la
problématique des ressources minières en RDC : état
de lieux et perspectives »2(*), décrit bien la situation de la RDC en tant que
scandale géologique des ressources naturelles, particulièrement
minières, mais dont la grande majorité croupit dans une
misère indescriptible. Cet auteur cherche à analyser et à
comprendre les problèmes liés aux ressources naturelles ou
minières en vue de la relance de l'économie nationale car il ne
fait pas de doute que le secteur minier représente un enjeu important
pour le redressement du pays à condition que les dirigeants observent
certaines contraintes objectives, notamment en rapport avec la bonne
gouvernance ou la réglementation dans le domaine de l'exploitation des
minerais.
Enfin, Serge SUR, dans son ouvrage en rapport avec
« les relations internationales »3(*) donne une lecture plus
intelligible de la coopération internationale en disant que la
coopération suppose l'action commune conjointe et/ou coordonnée
par des partenaires indépendants agissant chacun pour son compte mais
associant leurs conduites de façon connue pour la mise en oeuvre des
opérations limitées.
SUR soutient que l'internalisation des échanges
économiques est un phénomène marquant du vingtième
siècle en étant liée à diverses raisons. Elle est
d'abord le produit du processus volontariste et donc inter étatique,
lequel relève d'une logique politique lorsqu'on mesure le danger d'une
compétition sans règles. La logique est alors directement
économique lorsqu'il s'agit de favoriser la croissance et un
enrichissement dont parfois les bénéficiaires les plus
immédiats ne sont pas alors les Etats mais plutôt les firmes
multinationales qui voient s'ouvrir devant elles de nouveaux marchés,
s'élargir et se diversifier le champ d'action.
Jacques FONTANEL, dans « L'économie des
armes »4(*),
postule que, dans son histoire, l'économie a souvent été
considérée comme une arme ou comme un moyen de pression dans les
conflits. Mais, pense-t-il, le renforcement des interdépendances
financières et industrielles lui donne une importance encore plus grande
dans les stratégies diplomatiques et militaires contemporaines.
Aux questions de savoir si l'économie constitue un
champ de guerre ou si la guerre est un phénomène
économique, ou autrement-dit, elle dépend en dernier ressort de
seules variables économiques, il estime que, dans une situation mondiale
de crise, les armes économiques sont couramment utilisées vers
l'extérieur pour affaiblir l'adversaire potentiel ou pour tenter de
redresser une situation économique interne difficile. Il pense que la
guerre économique intéresse tous les pays et que ses principales
armes sont particulièrement efficaces. Actuellement, l'expression de la
puissance se manifeste autant dans l'ordre économique que dans l'ordre
militaire, lequel est d'ailleurs tributaire du premier.
En ce qui nous concerne, et comme cela ressort
déjà de notre objet d'étude ci-haut défini ;
nos investigations, à la différence des
précédentes, tout en tenant compte de leurs analyses ou
critiques, s'emploie à analyser la façon dont les puissances
émergentes, les Etats ou sociétés multinationales
exploitent les ressources minières de la RDC. Nous dégageons par
la suite l'impact de ces ressources sur la configuration et la conduite des
relations économiques internationales de la RDC avec ses partenaires
tout en présentant les enjeux que cela constitue de part et d'autre.
6. PROBLEMATIQUE
Les causes profondes des conflits en RDC sont tributaires de
la mauvaise gouvernance, de la misère et de la convoitise dont font
l'objet les ressources naturelles du pays. L'accès aux ressources
naturelles de la RDC, spécialement les ressources minières, par
toutes les voies a engendré des conséquences néfastes
aussi bien sur la vie de la population que sur l'économie du pays.
En effet, depuis la fin du régime de Mobutu en 1997, la
RDC est devenue le théâtre ou la scène d'une
compétition des intérêts acharnés entre divers pays
occidentaux, et autres puissances économiques émergentes voire
les pays limitrophes. Les ressources minières que regorge ce pays
constituent ainsi un enjeu majeur des relations tant économiques que
politiques entre la RDC et ses différents partenaires.
Au moment où le pays doit faire face au défi de
reconstruction et du développement, la maîtrise de ses relations
extérieures mérite une attention particulière dans un
contexte où la globalisation prend de plus en plus de l'ascension.
Par ailleurs, il sied de signaler - avec Fidèle
TSHINGOMBE - qu'en dehors des sentiers battus dans la mobilisation des
ressources pour l'Etat congolais, il existe d'autres possibilités non
conventionnelles pour se prendre en charge. C'est le cas notamment du
financement monétaire de l'exploitation des ressources naturelles et le
profit de rente que l'on peut tirer de la dotation forestière
exceptionnelle dont jouit le pays5(*).
Cependant, nonobstant l'abondance des matières ou
ressources minières dont dispose la RDC, son économie s'est
pratiquement effondrée au cours des dernières années
à cause principalement de la mauvaise gestion de la chose publique et
des conflits armés. Cet état de choses a plongé la RDC
dans une posture telle que son espace territorial est devenu un enjeu
d'enrichissement pour les opérateurs économiques, les
régimes occidentaux et les nouvelles puissances économiques
émergentes. Ainsi, les partenaires traditionnels ou actuels de la RDC
semblent dicter le jeu de l'exploitation des ressources minières pour en
tirer beaucoup plus d'avantages à son détriment.
Pour un petit rappel, dans son histoire, les exploitations du
cuivre, du cobalt, de l'or, du zinc, et d'autres métaux ainsi que celle
du pétrole ont eu à procurer 75% des revenus à la RDC et
qui lui ont permis de contribuer , par ces exportations, au PIB à la
hauteur de 25%6(*).
En outre, après l'annonce par la Chine en Septembre
2008 du déboursement de cinq milliards de dollars faisant suite à
la signature du contrat sino-congolais conclu pour la reconstruction des
infrastructures au cours de la première législature de la
troisième République au Congo, montant en retour duquel la Chine
bénéficie de l'exploitation des minerais de la RDC, faisons
remarquer que ceci a suscité un vif tollé dans le chef des pays
occidentaux ou au sein des institutions nordiques. A titre de rappel, cette
convention a été signée le 22 Avril 2008 à
Pékin par le Gouvernement de la RDC avec les entreprises chinoises China
Railway Group Limited et Sinohydro Corporation aux termes de laquelle la Chine
devrait débourser neuf milliards en vue de la construction d'un certain
nombre d'infrastructures et la Chine exploite les ressources
minières.
Parmi ceux-là qui se sont intéressés
à la signature de ce contrat, citons à titre illustratif le
Gouvernement belge et le Fonds Monétaire International qui ont
exprimé des doutes sur la nature de l'exécution de ce type de
contrat de transaction. Cette situation prouve à suffisance le jeu des
intérêts dont la RDC subit le coup de part et d'autre à
cause de ses potentialités énormes qu'elle regorge ou
possède naturellement.
Depuis longtemps, bien avant même la guerre de 1997 et
les conflits qui s'en suivirent dès 1998, les richesses naturelles du
pays ont fait l'objet de troc, de contrebande, et de trafic en faveur de
l'enrichissement de la seule classe dirigeante de l'ex-Zaïre, nous pensons
même que c'est bonnet blanc et blanc bonnet au regard de la situation qui
se vit actuellement au sein de la classe politique par rapport à la
régression socio-économique.
L'histoire renseigne, d'une part, que des concessions
minières avaient été conclues avec l'Angola, la Namibie et
le Zimbabwe qui, en contre partie, avaient fourni à la RDC en 1998 un
appui militaire à l'occasion des guerres d'agression soutenues par le
Rwanda et l'Ouganda. De l'autre part, les pays agresseurs profitaient de la
situation pour exploiter et piller les minerais du Congo.
Dans cette perspective, force nous a été de
constater qu'il y avait une exploitation illégale et artisanale des
ressources minières en RDC qui était en défaveur de
l'économie congolaise en pleine dégringolade. Un imbroglio
règne alors dans et autour des carrés miniers s'agissant de
l'exploitation car il y a lieu de se demander qui fait quoi au profit de qui et
en vertu de quelle loi ou de quel droit.
En effet, plusieurs alliances ou conventions sont
signées entre la RDC et ses différents partenaires en rapport
avec l'exploitation des ressources minières dont le pays ne
bénéficie grand-chose car l'impact n'est pas tellement visible
sur le terrain. Ce qui nous amène à estimer que les relations
économiques internationales de la RDC sont fondées sur la
diplomatie des ressources. Curieusement, nous avons aussi constaté qu'il
y avait même l'absence de l''application des mesures régulatrices
dans le domaine cette exploitation.
Dans ces conditions, tout ce qui précède nous a
amenée à nous poser les questions suivantes :
· Comment l'exploitation des ressources minières
de la RDC intervient-elle dans la configuration des relations
économiques internationales ?
· Quel impact l'exploitation des ressources
minières a-t-elle sur l'économie de la RDC et sur sa
stabilité politique ?
· La possession des ressources minières
confère-t-elle à la RDC une place de choix dans la dynamique de
coopération économique ?
Nous essayerons de donner, dans les lignes
subséquentes, en guise des hypothèses, des réponses comme
pour répondre aux questions soulevées par la
problématique.
7. HYPOTHESES
D'entrée de jeu, nous estimons d'abord que
l'exploitation des ressources minières, source d'enjeu
d'intérêt pour ses partenaires ou ses prédateurs, marque
les relations extérieures de la RDC aussi bien du point de vue
économique que politique.
Ensuite, nous conjecturons, pour notre part, que
l'exploitation des ressources minières de la RDC présente un
impact négatif sur son économie à cause du
développement du secteur informel, de la mauvaise gouvernance et la non
prise en compte des effets en amont et en aval. Cet état de choses
affirme, par voie de conséquence, le paradoxe d'un pays
exagérément riche en termes des potentialités mais
abritant l'un des peuples le plus pauvre du monde au regard du gouffre de
misère dans lequel celui-ci végète depuis longtemps.
Enfin, nous pensons que la possession des ressources
minières ne confère pas une place de choix à la RDC dans
la dynamique de coopération économique car celle-ci, nous venions
de le dire, se fonde sur la diplomatie des ressources pour autant que ses
partenaires restent essentiellement attirés par ses potentialités
minières. Ceci constitue une faiblesse dans cette dynamique au regard de
la fragilité de l'Etat congolais. Toujours dans ce chapitre, nous
estimons que la mauvaise gouvernance, la corruption, le détournement et
le manque d'exercice d'un leadership compétent et responsable au sein de
la classe politique congolaise contribuent largement à la position
qu'occupe la RDC dans les relations économiques internationales.
8. METHODE ET TECHNIQUES
Dansle cadre de notre étude, nous avons utilisé
la méthode systémique de David Easton dont les liens avec la
scène internationale et avec la discipline des relations internationales
sont fortement évidents. Le système fait ainsi allusion en un
ensemble d'éléments formant un tout en relation et en
interaction, lesquels sont en perpétuelle interdépendance de
telle sorte que si l'un d'entre eux connaît une modification, celle-ci se
répercute sur l'ensemble.
David Easton7(*), avec son systémisme, cherche à
établir des modèles de certains types bien précis. Il
tente d'élaborer une théorie empirique, systémique
générale, c'est-à-dire qui s'applique à tout
système politique qu'il soit interne ou international mettant à
jour les variables les plus importantes pour l'étude de ces types de
systèmes. Il distingue ainsi analytiquement le système politique
de tout le reste de la réalité sociale qu'il considère
comme l'environnement de ce système.
David Easton pense que le système politique se
caractérise en tant que tel par la répartition autoritaire des
valeurs, c'est-à-dire des choses désirables. Il
décèle dans ce sens les inputs, au sein du système, qui
représentent les exigences et les soutiens des membres du
système et les outputs (outcomes) incarnent les décisions et les
actions des autorités. Il ressort de ceci qu'il veut comprendre comment
un système politique fait persister face aux pressions provenant de son
environnement et face aux tensions internes.
De ce fait, l'élément de l'exploitation des
ressources minières ne pouvait s'analyser isolément sans
référence à d'autres faits auxquels il est relié,
notamment la gouvernance nationale, l'intervention de divers pays ou
organisations internationales, le phénomène des mouvements ou
groupes armés qui jouent un rôle dans le redressement ou non de
l'économie du pays et dans la dynamique de coopération
économique internationale. C'est ainsi que l'analyse des relations
économiques internationales par rapport aux ressources minières
de la RDC a été faite sans préjudice des enjeux et
défis que leur exploitation constitue de part et d'autre. Les
intervenants sur cette exploitation profitent des gains qu'elle fait rentrer
dans leurs économies respectives alors que la RDC n'en tire qu'un profit
dérisoire au regard des projets ou programmes de développement
qu'elle est appelée à soutenir.
Cette méthode systémique nous a également
permis de démontrer comment le système politique congolais,
à travers l'exploitation des ressources minières, tend ou non
à s'adapter aux incitations et aux pressions de son environnement dans
la configuration des relations économiques internationales.
Pour la récolte et l'analyse des données
nécessaires à l'objet d'étude de notre travail, les
techniques de recherche suivantes nous ont permis de mener à bon
port nos investigations: l'observation directe, la documentation, l'entretien
et la technique d'analyse de contenu.
L'observation directe, nous a donné la
possibilité, en tant que congolaise, de nous imprégner de la
réalité du terrain car nous observons de près et
quotidiennement certaines situations et sommes témoin de quelques faits
et phénomènes autour de l'exploitation des ressources
minières à conséquence faible sur l'économie du
pays et des enjeux qu'elle suscite au plan international.
La technique documentaire, pour sa part, nous a permis de
collecter les informations ou données nécessaires à notre
objet d'étude disponibles dans les différentes sources
écrites. Pour ce faire, l'exploitation de certains ouvrages ou travaux
scientifiques, des documents rendus publics par rapport avec la
thématique examinée voire l'Internet ont été
à la fois une banque et une base de données pour réaliser
ce travail. Cependant, il convient de noter aussi que les informations
radiodiffusées et télévisées ont retenu notre
attention.
L'entretien, quant à lui, nous a été
utile dans l'échange avec certaines personnes, parmi lesquelles les
professeurs d'université, certains chefs des travaux et assistants dont
nos directeur et encadreur, quelques aînés scientifiques ou
chercheurs, quelques camarades et certains autres individus de la
société, censées détenir une information relative
à notre objet d'étude.
L'analyse de contenu, enfin, nous a permis de faire un
dépouillement à la fois qualitatif et objectif des données
du terrain.
9. CADRE THEORIQUE
Les théories explicatives de référence
autour desquelles a tourné notre étude sont le
système-monde d'ImmanuelWallenstein et le systémisme
défendu par Marcel Merle dans « sociologie des relations
internationales ».
En effet, la théorie du système-monde
cité par MulumbatiNgasha dans « les relations
internationales » telle que défendue par Immanuel Wallenstein
dans son livre « the modern world system » considère
que l'économie mondiale est à l'origine de la politique
internationale8(*).
Immanuel Wallenstein pense que le système-monde est
constitué d'un centre, d'une périphérie, d'une
semi-périphérie et tous les Etats se répartissent dans ces
trois catégories. Les pays de la périphérie ne se
révoltent pas contre ceux du centre parce que le système, pour
garantir sa stabilité, dispose de trois moyens : la force
technologique et militaire qui est détenue par les pays du centre,
l'hégémonie idéologique du centre qui entraîne
l'adhésion des cadres même ceux à la survie du
système considéré comme le seul garant de la survie de
tous, l'intermédiaire qui correspond à la
semi-périphérie constituée d'Etats qui font le lien entre
le centre et la périphérie.
Cette théorie, dans le cadre de notre sujet,
s'explique par le fait que sur la scène internationale
considérée ici comme le centre il existe une corrélation
entre le politique et l'économique en ce sens que dans les relations
économiques internationales les Etat du centre élaborent un
système ou une politique pour dominer ceux de la
périphérie en entretenant des relations par ci par là.
De ce fait, les relations économiques internationales
de la RDC sont celles liées à la diplomatie des ressources (nous
entendons par diplomatie des ressources celle qui se fonde sur le jeu des
intérêts économiques), les Etats en tissant des relations
avec la RDC cherchent comment exploiter les ressources se retrouvant sur son
territoire. C'est pourquoi certains le font d'une manière
illégale, ce qui conduit à l'instabilité politique du pays
avec effet d'entraînement sur l'économie de ce pays. Les Etats
instaurent un système ou une politique en vue de l'exploitation des
ressources minières de la RDC dans le souci de satisfaire plus leurs
intérêts propres que ceux de la nation congolaise.
En outre, dans l'un de ses principaux ouvrages, Sociologie
des relationsinternationales, Marcel Merle suggère un usage souple
et prudent du modèlesystémique élaboré par le
politologue américain d'origine canadienne, DavidEaston. La
transposition de ce modèle dans l'ordre des relationsinternationales lui
semble receler plusieurs vertus.9(*)
D'une part, elle permet d'identifier l'existence d'un
système internationalconçu comme «l'ensemble des relations
entre les principaux acteurs que sontles Etats, les Organisations
internationales et les forces transnationales ». C'est pourquoi, dans le
cadre de notre étude, nous analysons les relations qu'entretient la RDC
avec des Etats, des Organisations internationales ou des Sociétés
multinationales, partenaires ou forcément pas, qui interviennent dans
l'exploitation de ses ressources minières et la place qu'elle occupe ou
le rôle qu'elle joue dans cette interaction.
D'autre part, elle permet de spécifier l'environnement
agissant sur lesdifférents acteurs de la vie internationale; il s'agit,
en l'occurrence, del'ensemble des facteurs humains, matériels,
techniques, démographiques,idéologiques susceptibles d'influencer
les choix de la politique étrangère. Cette façon de voir
ainsi les choses nous a permis de saisir les enjeux que l'exploitation
minière au Congo suscite de la part, d'abord, de la Communauté
internationale ; ensuite, de la part de la RDC ainsi que leurs
conséquences au plan humain, matériel sur la
société congolaise.
Enfin, elle invite à rechercher, dans les interactions
qui se nouent entre le« système » et son «environnement
», l'économie principale des « relationsinternationales
». Ce postulat nous a été utile dans la démonstration
de base sur laquelle sont fondées les relations économiques
internationales en ce qui concerne la RDC.
Merle conclut ainsi à l'existence avérée
d'un système international tendant àl'universalité,
marqué par une interdépendance accrue des acteurs,
traverséde façon inégale et instable par des
éléments d'unification (le développementdes
communications, la mondialisation de l'économie, la prolifération
desorganisations internationales) et par des éléments de
différenciation (lapermanence des égoïsmes nationaux,
l'inégale distribution des ressources,les rivalités
idéologiques).
10. DIFFICULTES
RENCONTREES
Nous ne prétendons aucunement affirmer que cette
recherche a été réalisée sans quelques
difficultés. Tout au long de la rédaction de ce travail, nous
avons été confrontée aux difficultés liées,
notamment, à l'accès difficile aux données du terrain,
à l'insuffisance ou au manque d'ouvrages importants dans les
bibliothèques de la place en rapport avec le thème sous analyse,
au fait des moyens pécuniaires insuffisants, et au fait de nos propres
limites sur certains faits et phénomènes à analyser.
Toutefois, nous pouvons affirmer que, ayant abordé
cette étude avec une certaine détermination et l'ayant poursuivie
avec conscience, objectif et patience très visibles, nous avons pu voir
venir le terme.
11. SUBDIVISION
SOMMAIRE DU TRAVAIL
Le présent travail s'articule autour de deux chapitres,
lesquels sont précédés d'une introduction et
sanctionnés par une conclusion.
Le premier chapitre porte sur les relations économiques
internationales de la RDC. Celui-ci aborde la manière dont se
déroulent les relations économiques internationales de la RDC et
en identifie ses différents partenaires en matière
économique ainsi que l'exploitation des ressources minières au
regard du code minier.
Le deuxième chapitre, pour sa part, traite
l'exploitation des ressources minières de la RDC dans les relations
économiques internationales et s'emploie à analyser les enjeux et
les défis de cette exploitation tout en décryptant la situation
économique du pays conformément à la possession de ces
ressources.
CHAPITRE I. LES RELATIONS
ECONOMIQUES INTERNATIONALES DE LA RDC
Ce premier chapitre se propose de faire un déblayage
des concepts autour de notre thème et analyse les relations
économiques de la RDC, mais aussi traite de l'exploitation de ses
ressources minières au regard du code minier.
Section I. Cadre
conceptuel
Paragraphe 1. Notion des
relations internationales
1.1 Réglementation
C'est l'ensemble des règles et obligations juridiques
imposées à tous les membres d'une corporation, à
l'ensemble des agents économiques d'un pays ou à tous les membres
d'une union. 10(*)
1.2 Coopération11(*)
Le terme « coopération » a trois
sens différents. Le premier sens la définit comme étant
une action conjointe des pays en vue de trouver une ou plusieurs solutions
à un problème international, et à cet effet la
création d'organismes spécialisés pour chaque type de
problèmes devient impérative. Le deuxième, quant à
lui, la conçoit comme un accord entre deux pays dont l'un apporte son
savoir-faire, ses capitaux, ses techniciens et cadres pour permettre à
l'autre de réaliser un projet de développement. Au
troisième sens, on utilise le terme de
« coopération » dans le cadre d'association de deux
pays, de rang économique comparable, en vue de réaliser en commun
une oeuvre au profit de l'un ou de l'autre, sinon pour un troisième
pays, en exigeant la contrepartie de leur travail.
Signalons de ce fait que, dans le cadre de ce travail, nous
optons pour le deuxième sens qui semble s'appliquer à notre objet
d'étude.
1.3 Coopération internationale
Touscoz définit la coopération internationale
comme étant une activité dans laquelle deux ou plusieurs agents
internationaux, principalement les Etats, mettent en commun certains moyens
pour atteindre les objectifs qu'ils ont déterminés
conjointement.12(*) Elle
implique une certaine stabilité et exige une certaine
institutionnalisation.
On ne peut pas aller en coopération sans
l'établissement des objectifs qui dépendent des
intérêts de chaque Etat. On doit aussi avoir une mise en place des
institutions, des organes qui doivent permettre le fonctionnement d'une
coopération internationale. La réalisation de la
coopération internationale nécessite un engagement international
se traduisant par un accord définissant les différentes
modalités convenues quant à sa mise en exécution.
1.4 Relations internationales
L'expression « relations internationales »
se réfère à deux objectifs différents. Le premier
est d'ordre pratique et le second est d'ordre théorique.
En tant que pratique, les relations internationales sont un
secteur de réalité sociale. Elles donnent à se lire
à travers les interactions, elles mettent en contact plusieurs Etats. En
tant que réalité théorique, les relations internationales
sont un domaine du savoir ayant pour objet ou domaine d'étude un
ensemble de méthodes et corpus de proposition considérées
comme vraies.
Selon Adrien MULUMBATI, les relations internationales
étaient, avec l'avènement des Etats-nations
considérées comme l'ensemble de contacts, de liens ou de rapports
entre les Etats-nations et portaient sur les interactions étatiques sous
forme de coopération politique, économique, culturelle et
stratégique. Elles étaient alors animées par les
dirigeants étatiques, les diplomates et les consuls.13(*)
Aujourd'hui le retournement du monde a diversifié
l'objet des relations internationales qui portait, non seulement sur la
sécurité et le bon voisinage, mais aussi et surtout sur les
domaines de la vie sociale. Le retournement a aussi diversifié les
acteurs des relations internationales qui sont constitués principalement
des acteurs macro politiques comme les Etats, les Organisations
internationales, les Entreprises multinationales, les peuples d''une part, et
des groupes sociaux d'autre part. Les relations internationales sont comme des
déterminants : la population, l'économie, la
géographie, l'histoire, l'idéologie, la culture, l'armée,
la science, la technologie, et le sentiment national.
En effet, tous les domaines de la vie sociale sont
susceptibles de relever de la science des relations internationales.
Pendant longtemps, les relations internationales n'ont
été que des relations de voisinage dont le prince, le soldat, le
diplomate en étaient les figuresemblématiques. Le particulier
(voyageur, marchand, armateur, banquier) a aussi trouvé
intérêt à ces relations. Ces dernières se sont
intensifiées et diversifiées sont devenues permanentes
(ambassadespermanentes au 16ème siècle).
Les relations internationales menées par les princes et
les Etats ont étélongtemps presque exclusivement motivées
par des préoccupations de sécurité, en l'occurrencede la
sécurité des frontières, des approvisionnements et des
débouchés,des sujets (puis des citoyens) voyageant ou
séjournant à l'étranger.
Depuis la fin du 19ème siècle les
préoccupations de sécurité ne sont plus les seules
à constituer la trame des relations internationales, l'idée
d'unesolidarité de la communauté des hommes et des Etats a
démultiplié ettransformé les relations internationales par
l'invention d'institutionscollectives permanentes (les organisations
internationales) poursuivant lesobjectifs de coopération, voire
d'unification, au sein de la sociétéinternationale.14(*)
Les phénomènes de pouvoir sont l'objet
privilégié de la science desrelations internationales.
Les relations internationales contribuent à
étudier les phénomènes depouvoir dans la
société internationale. L'objet est donc le même que celui
dela science politique, qui se cantonne cependant aux problèmes
nationaux.Seul le champ géographique est alors différent. Il
existe ainsi un lien étroit entre lascience politique et les relations
internationales, renforcé par une interactionde plus en plus dense entre
les phénomènes politiques nationaux et
lesphénomènes politiques internationaux. C'est pourquoi les
relationsinternationales constituent une branche de la science politique.
Le pouvoir politique dans la société
internationale demeure essentiellementdétenu et exercé par les
États. Ce sont donc les acteurs prédominants desrelations
internationales, même s'ils n'exercent plus l'exclusivité du
pouvoirpolitique, aujourd'hui partagé avec d'autres acteurs.
Les États et leurs gouvernants pensent et pratiquent
d'abord leurs relationsen termes de concurrence. Selon les
intérêts de chacun à un moment donnéou dans une
situation donnée, ce sont des rapports de conflit ou desrapports de
coopération qui prédominent.
Cela n'exclut pas que, dans le cadre de la défense de
leurs intérêts biencompris, les Etats élaborent et mettent
en oeuvre, directement ouindirectement, de véritables politiques
publiques internationales. Celles-cisont évidemment liées
à la prise de conscience d'intérêts collectifs et
desolidarités, mais ne sont pas toujours aussi approfondies qu'il
seraitsouhaitable, en raison des indispensables compromis qui les sous-tendent
(àtitre d'exemple : politiques publiques internationales en
matière de luttecontre l'extrême pauvreté ou contre le
terrorisme, lutte contre des pandémiesou épidémies, de
protection de l'environnement, de démocratisation...).15(*)
Enfin, disons qu'au stade actuel des connaissances et des
traditions universitaires on peut définir les relations internationales
comme les rapports et les flux sociaux de toute nature qui traversent les
frontières, échappant ainsi à l'emprise d'un pouvoir
étatique unique ou auxquels participent des acteurs qui se rattachent
à des sociétés étatiques différentes.
C'est donc un critère de localisation qui permet de
déterminer si un rapport social donné relève ou non des
relations internationales.
Paragraphe 2. Relations
économiques internationales
Maurice Bye, dans son ouvrage « relations
économiques internationales », les définit comme
étant les relations entre les centres de décisions relevant des
groupes nationaux différents ou relations entre Etats qui
intéressent directement la vie économique des Etats. Elles ne
sont pas indépendantes des autres relations internationales comme
l'état de guerre ou de la paix, la dépendance politique, les
relations culturelles, les migrations qui ont toutes un aspect
économique en même temps qu'un contenu plus large.16(*)
Les liaisons économiques internationales sont les
rapports économiques quantitatifs liant les divers systèmes
nationaux. L'explication de ces liaisons doit être cherchée au
niveau des relations.
En somme, nous estimons que les relations économiques
internationales peuvent être définies comme les rapports
établis entre les Etats dans le domaine économique.
Paragraphe 3. De
l'exploitation ressources minières
3.1 Exploitation
Le code minier congolais définit l'exploitation comme
étant toute activité par laquelle une personne se livre, à
partir d'un gisement identifié et au moyen des travaux de surface et/ou
souterrains, à l'extraction des substances minérales d'un
gisement ou d'un gisement artificiel et éventuellement à leur
traitement afin de les utiliser ou de les commercialiser. 17(*)
3.2 Exploitation artisanale
Toujours selon le code minier congolais, elle est
définie comme toute activité par laquelle une personne physique
de nationalité congolaise se livre, dans une zone d'exploitation
artisanale délimitée en surface et en profondeur jusqu'à
trente mètres au maximum, à extraire et à concentrer des
substances minérales en utilisant des outils, des méthodes et des
procédés non industriels.18(*)
3.3 Activités minières
Ce sont, aux termes de l'article 1, point 2 du code minier
congolais, tous les services, fournitures ou travaux de l''art des mines,
directement liés à la prospection, à la recherche,
à l'exploitation minières et aux substances minérales y
compris les travaux de développement, de construction et
d'infrastructure.
3.4 Minerai
L'articlepremier, point 30 du code minier entend par minerai
toute roche contenant un ou plusieurs minéraux possédant un ou
plusieurs éléments chimiques ayant une valeur
économique.19(*)
3.5 Minéral
C'est l'ensemble d'éléments chimiques
constituant un corps naturel, simple cou composé, inorganique ou
organique, généralement à l'état solide et dans
quelques cas exceptionnels, à l'état liquide ou gazeux.20(*)
3.6 Du gisement, du gite et de mine
Le point 24 de ce même article premier du code congolais
définit le gisement comme tout gîte minéral naturel
exploitable de manière rentable dans lesconditions économiques du
moment. Ainsi, le point 25 définit le gisement artificiel comme tout
gîte artificiel exploitable de manière rentable dans lesconditions
économiques du moment.
Au point 26 de cet article gîte artificiel concerne
toute concentration artificielle des substances minérales à la
surfaceprovenant de l'exploitation des mines et/ou des rejets découlant
des traitementsminéralurgique et métallurgique ; alors que le
point 27 considère comme gîte géothermique tous gîtes
minéraux naturels classés à haute ou
bassetempérature et dont on peut extraire de l'énergie sous forme
thermique, notamment parl'intermédiaire des eaux chaudes et vapeurs
souterraines qu'ils contiennent. Le gîte minéral, pour sa part,
est entendu comme toute concentration anormale et naturelle des substances
minérales àla surface ou en profondeur de l'écorce
terrestre.
Enfin, le point 29 définit une mine comme tout gisement
ou gisement artificiel des substances minérales classées enmines,
exploitable à ciel ouvert ou en souterrain, et/ou toute usine de
traitement ou detransformation des produits de cette exploitation se trouvant
dans le Périmètre minier, ycompris les installations et les
matériels mobiliers et immobiliers affectés à
l'exploitation.
Section II. Les relations
économiques de la RDC
Paragraphe 1. Les relations
économiques de la RDC
La RDC s'est engagée dans plusieurs fronts
économiques avec la seule « volonté »
affichée de chercher un financement pour son développement.
De ce fait, elle est actuellement, au niveau international,
au centre de grands enjeux géostratégiques dont le soubassement
est expliqué par, non seulement sa position fort stratégique au
centre de l'Afrique, mais aussi et surtout par l'immensité de ses
ressources naturelles du sol et du sous-sol.
Pour une petite histoire, la coopération de la RDC
avec les institutions financières internationales, interrompue en 1993,
avait été reprise après l'exécution du programme de
stabilisation de 2001. Cette situation a conduit à l'admission du pays
à l'initiative des pays pauvres très endettés avec un
effacement de nonante pourcents de sa dette extérieure estimée
à quatorze milliards de dollars américains.
Dans cette optique, il est facile de comprendre que les
ressources minières de la RDC dictent le jeu de ses relations
économiques avec, notamment les puissances économiques
émergentes, les pays occidentaux, les multinationales ou alors avec les
institutions et organisations internationales.
De nos jours, plus d'un Etat voire pas mal des organisations
et entreprises se retrouvent impliqués dans l'exploitation des
ressources minières à l'issue de la signature des conventions
contractées dans ce cadre. Ces conventions, censées être de
nature gagnant et conclues d'égal à égal au regard du
principe des relations internationales, semblent ne pas être souvent en
faveur du redressement socio-économique du pays puisque mal
négociées. Nous nous attardons sur la nature de ces conventions
au deuxième paragraphe de la section III dans le second chapitre de
notre étude.
En définitive, les relations économiques de la
RDC avec l'étranger sont basées sur l'exploitation des ressources
naturelles, particulières les ressources minières, en
échange de laquelle la RDC bénéficie ou pas, dans certains
cas exceptionnels comme ceux liés aux conflits de guerre, quelquesfonds
qui n'impulsent pourtant pas le développement économique et
social à cause principalement de la mauvaise gouvernance, de la
corruption ancrées sur le sol politique congolais. Au-delà de ce
fait, on peut également citer le caractère dérisoire de
ces montants si l'on s'en tient à la quantité et aux valeurs des
minerais que ses partenaires exploitent.
Paragraphe 2. Les
partenaires de la RDC en matière économique
Après des années de guerres qui ont
découpé le territoire congolais en trois parties et
provoqué la mort des milliers de personnes, puis plus de trois ans de
transition durant lesquels la corruption n'a pas été un vain mot,
l'adoption d'une nouvelle constitution et l'organisation des élections
en 2006 ont débouché en 2007 sur la mise en oeuvre d'un nouveau
Gouvernement et le lancement des cinq chantiers de la reconstruction
congolaise.21(*)
Devenue un des théâtres majeurs de la nouvelle
compétition multipolaire pour l'accès aux ressources naturelles,
l'Etat congolais est au bord de la faillite et dépend de l'aide
extérieure pour boucler ses fins de mois.22(*)
Dès l'entrée en vigueur en 2007 du Gouvernement
congolais fraîchement sorti des urnes, le président Joseph Kabila
définit les cinq chantiers de la reconstruction. Dépendant des
financements extérieurs pour les financer, il a accueilli avec
satisfaction la signature d'un contrat avec des investisseurs chinois pour un
montant record de neuf milliards de dollars américains.
Le Gouvernement congolais a en outre entamé une
procédure de renégociation des contrats miniers
illégalement négociés durant les années de guerre
et de transition en vue de retirer davantage de revenus de l'exploitation des
ressources naturelles du pays.23(*)
En effet, la RDC, pays essentiellement à vocation
minière et souvent nommée comme un scandale géologique,
constitue un enjeu économique majeur pour ses voisins, pour les pays
occidentaux, pour les grandes puissances économiques et pour les
institutions financières internationales désireux de tirer profit
des ressources minières de ce pays.
Dans cette optique, soucieuse elle aussi de pallier la faible
capacité de mobilisation des ressources financières, la RDC a
déjà été amenée à contracter
plusieurs partenariats en matière économique. Ces partenaires
économiques de la RDC comprennent, au-delà de ceux
traditionnellement reconnus, des organisations internationales, des
sociétés multinationales, des organisations d'intégration
économique et de divers autres Etats.
Notons que les conventions de partenariat économique
contractées par la RDC sont signées, soit dans le cadre de
soutien des projets ou programmes de développement
socio-économique, soit dans le cadre d'un appui financier en faveur des
programmes d'ajustement structurel et d'allégement de la dette
extérieure du pays, soit, enfin, dans le cadre d'appui au processus
électoral enclenché au pays depuis 2005.
Dans ces conditions, il y a lieu de citer, du nombre de ces
partenariats, les relations économiques entre la France, les USA, le
Canada, la Belgique, la Chine, l'Inde, le Royaume-Uni, la Turquie, l'Afrique du
sud, le fonds koweitien, les Pays-Bas et la RDC. Mentionnons toujours dans ce
chapitre, l'Union européenne, l'Union africaine, le PNUD, le FMI, la
Banque mondiale, la Banque africaine de développement, la BIRD, et les
sociétés minières multinationales comme
TenkeFungurumeMining, KMT, BANRO, Mining Corporation Katanga.
Pour finir cette section, signalons que nous analysons dans
le second chapitre de ce travail la nature et l'impact de ces conventions et
contrats signés par la RDC sur son économie nationale.
Cependant, examinons d'abord dans la section qui suit
l'exploitation des ressources minières de la RDC au regard du code
minier congolais.
Section III. De
l'exploitation des ressources minières de la RDC au regard du code
minier congolais.
La RDC est régie en matière minière par
la loi n° 007/2002 du 11 Juillet 2002 portant code minier, laquelle a
été complétée et relayée, en vue de son
application par le décret n° 038/2003 du 26 Mars 2003 portant
règlement minier, qui en constitue le principal texte d'application.
En effet, la législation congolaise a donné
dans l'exposé des motifs les raisons qui ont milité pour le
changement des législations. Cet exposé des motifs affirme
notamment que le code minier précédemment institué par
l'Ordonnance-loi n°81-013 du 02 Avril 1981 portant la législation
générale sur les mines et les hydrocarbures n'était pas
incitatif pour attirer les investisseurs. Il pousse également que,
ressortant de l'analyse objective de toutes les données bilantaires des
activités minières disponibles à ces jours, les
législations promulguées après l'indépendance de la
RDC, c'est-à-dire depuis 1967, n'avaient pas attiré les
investisseurs, mais qu'elles avaient plutôt eu un impact négatif
sur la production minière du pays et sur les finances
publiques.24(*)
En outre, à quelques exceptions près, les
études statistiques ont démontré que les volumes des
investissements et de la production minière ont été plus
importants dans la période allant de 1937 à 1966 comparativement
à celle allant de 1967 à 1996, période régie par la
loi minière de 1981. Il se dégage de ces données que 48
sociétés minières ont été
opérationnelles pendant la période de 1937 à 1966 contre
38 seulement de 1967 à 1997 et 7 dans la période de
l'après 1997.25(*)
C'est ainsi que, pour pallier cette insuffisance, le
législateur a tenu à mettre sur pied une nouvelle
législation incitative avec des procédures d'octroi des droits
miniers ou des carrières rapides et transparentes dans laquelle sont
organisés les régimes fiscal, douanier et de change.
Paragraphe 1. Quelques
extraits du cadre légal minier en RDC
D'entrée de jeu, signalons que le code minier congolais
comporte au total 344 articles repartis en 17 titres. Parcourons ainsi à
grands pas le contenu de certains d'entre eux.
En effet, le premier titre présente les
généralités et comporte trois chapitres traitant
respectivement les définitions des concepts, du champ d'application de
la loi et des principes fondamentaux admis en matière des mines en RDC,
spécialement en ce qui concerne le rôle de l'Etat et de la
répartition des compétences.
Le deuxième titre, pour sa part, traite les conditions
d'éligibilité au droit minier et des carrières, à
la qualité des mandataires en mines et carrières à
l'exploitation artisanale. Cependant, le troisième titre organise les
droits miniers reconnus, en l'occurrence de la recherche minière, de
l'exploitation minière, de l'exploitation des rejets des mines, de
l'exploitation minière à petite échelle. Tous ces droits
donnent ainsi lieu à l'obtention des permis y afférents.
Quant au quatrième titre, il est consacré
entièrement à l'exploitation minière artisanale, qui ne
peut être ouverte que sur certains gîtes d'or, de diamant ou de
toute autre substance minérale sur lesquels les facteurs techniques et
économiques qui les caractérisent ne permettent pas d'en assurer
une exploitation industrielle ou semi-industrielle. De tels gîtes sont
érigés, dans les limites d''une aire géographique
déterminée, en zone d'exploitation artisanale par
arrêté du Ministre en charge des mines après avis de la
Direction des mines et du Gouverneur de la province concernée.
Il est précisé dans ce titre que l'autorisation
d'exploitation artisanale des mines découle de la carte d'exploitant
artisanal, délivré par le chef de Division provincial des mines
du ressort. Ainsi, aux termes de l'article 5, alinéa 2, le code minier
congolais dispose que toute personne de nationalité congolaise est
autorisée à l'exploitation artisanale des substances
minérales dans le territoire national à condition qu'elle soit
détentrice d'une carte d'exploitant artisanal délivrée ou
accordée par l'autorité compétente conformément aux
dispositions du code minier.
Le cinquième titre, lui, organise les droits des
carrières qui sont, entre autres, la recherche des produites des
carrières et l'exploitation des carrières, donnant
également lieu à l'obtention des autorisations y
adéquates.
Le huitième titre, pour sa part, définit les
obligations des titulaires des droits miniers et des carrières. Ces
obligations se rapportent d'une part à la validité, des droits
miniers ou des carrières et, d'autre part, aux opérations
liées aux titres miniers et des carrières.
Le neuvième titre, quant à lui, est
consacré au régime fiscal et douanier pour les mines. Il est
ainsi stipulé clairement que les titulaires des droits miniers sont
assujettis au paiement des contributions, des droits de douane, des taxes,
redevances et d'autres droits dûs autrésor public. En dehors du
régime douanier, fiscal et parafiscal particulier applicable à
l'exploitation artisanale, l'actuel code minier congolais a mis en place un
régime douanier, fiscal et parafiscal unique applicable à tous
les opérateurs du secteur minier industriel et à tous les
exploitants miniers à petite échelle sans une distinction
résultant de la nature et de la durée du titre minier.
En outre, le dixième titre est consacré au
régime de change et des garanties de l'Etat. Les dispositions de ce
titre organisent en faveur des titulaires des droits miniers un régime
de change beaucoup plus libéral à l'instar de celui du droit
commun.
Dans le titre douze, il est fait allusion aux manquements aux
obligations administratives et aux sanctions. Les dispositions de ce titre ne
retiennent que deux manquements pouvant donner lieu à
déchéance, à savoir le non paiement de la redevance
superficielle et l'omission de la part du bénéficiaire du titre
minier de commencer les travaux après l'obtention de son titre.
Le titre treize, enfin, définit les faits constitutifs
d'infractions et en organise la répression. Au nombre de ces actes
figurent, notamment, les activités minières illicites, le vol ou
le recel des substances minérales, l'achat et la vente illicite des
substances minérales, le détournement des substances
minérales, la détention illicite des substances minérales,
le transport illicite des substances minérales, la fraude, les
violations de la réglementation sur le séjour des
étrangers dans les zones minières, les violations des
règles de l'hygiène et de sécurité, la corruption
des agents de service public et de l'Etat, la concussion, les destructions, les
dégradations et les dommages, etc. Le code exprime ici la peine d'amende
en dollars américains.
Jetons à présent un regard critique sur le code
minier congolais ci-haut brièvement parcouru.
Paragraphe 2. Critique du
code minier
Le code minier congolais est censé être le
secteur-phare de l'économie congolaise. Malheureusement il se cantonne
dans des produits bruts plutôt que dans des produits à valeur
ajoutée. Parmi les problèmes de fond qui minent ce secteur, il
est convenu également de citer la législation en cette
matière.
En effet, le code minier congolais, dont le brossage
superficiel de quelques titres venait d'être ci-haut fait, appelle de
notre part quelques remarques axées principalement sur la
rentabilité du projet minier et très peu sur le
développement national, sur le libéralisme à outrance
ainsi que sur le manque d'objectifs de développement social des
populations locales.
En outre, l'actuel code minier congolais présente la
lacune ou, plutôt et mieux, l'inconvénient d'insister sur la
rentabilité du projet minier au détriment du développement
national. Ainsi, plusieurs dispositions du code minier dénotent la
faiblesse de la redevance minière. Pour s'en convaincre, faisons
allusion à quelques tarifications :
· 0,5% pour le fer et les métaux ferreux ;
· 2% pour les métaux non ferreux ;
· 2,5% pour les métaux précieux ;
· 4% pour les pierres précieuses ;
· 1% pour les minerais industriels.
Pour le droit d'entrée, le taux
préférentiel est de 2% au lieu de 3% tel que fixé par le
droit commun. Notons également l'inexistence des frais pour le droit de
sortie et l'imposition des bénéfices à hauteur de 30% au
lieu de 40% prévus par le droit minier.
Au sujet du libéralisme à outrance au risque
d'affaiblir le pouvoir de l'Etat, le premier titre, chapitre 2, alinéa
premier du code minier indique que l'Etat n'a pour rôle que la promotion
et la régulation du secteur minier, ce qui l'exclut donc du bon nombre
de décisions importantes sur l'activité minière. Nous
pensons tout simplement, à notre avis, que cette situation est
dommageable car l'Etat est le garant de la richesse du pays et doit être,
pour ce faire, présent dans un secteur aussi essentiel des
activités que le secteur minier. Ainsi la multiplication des acteurs
dans l'activité minière constitue également un frein pour
réduire le rôle de l'Etat.
Par ailleurs, en ce qui concerne le manque d'objectifs de
développement social des populations locales, disons que c'est un seul
article du code qui traite de la mise en place des infrastructures locales. Il
s'agit bel et bien de l'article 214 du code minier ayant trait à la
répartition de la redevance minière. Le paragraphe de cet article
indique que « les fonds résultants de la répartition
dont il est fait mention à l'alinéa précédent en
faveur des entités décentralisées, sont affectés
exclusivement à la réalisation des infrastructures de base des
intérêts communautaires ». Rien n'est cependant
prévu pour la formation des agents qui interviennent dans
l'administration du code minier.
Nonobstant la législation réglementant le
secteur minier au Congo, celui-ci ne confère pas au pays les ressources
nécessaires à la hauteur de l'exploitation y effectuée et
les défis ou reformes sont envisageables pour que la pays aille brouter
un peu plus loin que là où il est attaché en termes de
redressement socio-économique, tel que nous aurons à le voir dans
la troisième section du deuxième chapitre de notre travail.
CHAPITRE II. DE
L'EXPLOITATION DES RESSOURCES MINIERES DE LA RDC ET LES RELATIONS ECONOMIQUES
INTERNATIONALES
Ce second chapitre donne une vue d'ensemble sur les
potentialités minières de la RDC tout en retraçant, dans
une approche globale, son économie au regard de ses ressources, et
analyse les enjeux et les défis qui se tiennent au plus près de
l'exploitation minière en RDC. Aussi est-il qu'il analyse, en dernier
ressort, la place que la RDC occupe voire le rôle qu'elle joue dans la
dynamique de coopération politico-économique au sein du concert
des nations.
Section I. Les ressources
minières de la RDC et son économie
Paragraphe 1. Les
potentialités minières de la RDC
D'entrée de jeu, rappelons que la RDC, pays minier par
excellence, connaît de nombreuses exploitations de métaux les plus
variés reparties dans une multitude de mines et de carrières. Ce
pays recèle une grande diversité d'espèces
minérales aux faciès multiples, atteignant souvent une haute
valeur esthétique.
1.1 Types et localisation
La RDC regorge un potentiel minier très
diversifié et inégalement reparti dans toutes les provinces du
pays comme le montre le tableau ci-dessous :
Tableau n° 1 : Principaux indices des gîtes
minéraux et pierres ornementales (types et localisation des
exploitations minières en RDC)26(*)
PROVINCES
|
Principaux indices des gîtes minéraux et des
pierres ornementales
|
Bandundu
|
Diamant, kaolin, argiles
|
Bas-Congo
|
Bauxite, cuivre, plomb, zinc, vanadium, phosphate, or,
diamant, manganèse, marbre, granites noir et rose, sel gemme, fer,
argiles, pyrite, talc, silice, kaolin, barytine, sable et calcaire
asphaltiques, calcaire et quartzite
|
Equateur
|
Diamant, or, fer, calcaire, kaolin, argiles, cuivre, granites,
niobium, ocre
|
Kasaï-Occidental
|
Diamant, argiles, or, chrome, nickel, cobalt, platine, cuivre,
fer, kaolin, plomb
|
Kasaï-Oriental
|
Diamant, argiles, chrome, cobalt, cuivre, nickel, fer, kaolin,
talc
|
Katanga
|
Cuivre, cobalt, uranium, colombo-tantalite, or, platine,
lithium, talc, wolfram, zinc, argiles, bismuth, cadmium, germanium,
cassitérite, charbon, fer, granites, gypse, kaolin, manganèse,
salines, béryl (émeraude), saphir
|
Kinshasa
|
Argiles, silice, kaolin, sable de verrerie, grès
arkosique
|
Maniema
|
Or, cassitérite, amblygonite, argent, argiles,
basnaerites, béryl, bismuth, diamant, diatomite, monazite, niobium,
wolfram
|
Nord-Kivu
|
Or, cassitérite, ambligonite, argiles, cuivre, diamant,
fer, kaolin, manganèse, colombo-tantalite, plomb, talc,
basnaérite, béryl, charbon, granite, monazite, niobium, platine,
wolfram
|
Province orientale
|
Or, cassitérite, ambligonite, argent, argiles,
basnaérite, béryl, bismuth, diamant, monazite, niobium, wolram,
colombo-tantalite
|
Sud-Kivu
|
Or, argent, diamant, argiles, cuivre, fer, kaolin,
colombo-tantalite, ocre, schistes bitumineux, talc
|
En effet, il sied de signaler que la découverte de la
plupart des gisements connus à ce jour a été faite il y a
bientôt un siècle à l'aide des méthodes et
techniques rudimentaires. D'où, la probabilité d'en
découvrir d'autres, à l'aide des techniques modernes de
recherches, demeure très grande.
1.2 Quelques substances minérales et
quantités
Les réserves géologiques pour quelques
substances minérales sont données dans le tableau
ci-après :
Tableau n°2 : substances minérales et
quantités27(*)
N°
|
Substances minérales
|
Quantités (tonnes)
|
01
|
Cuivre
|
75.000.000
|
02
|
Lithium
|
33.100.000
|
03
|
Niobium
|
30.000.000
|
04
|
Manganèse
|
7.000.000
|
05
|
Zinc
|
7.000.000
|
06
|
Cobalt
|
4.500.000
|
07
|
Fer (plus de 60%)
|
1.000.000
|
08
|
Cassitérite
|
450.000
|
09
|
Or
|
600
|
10
|
Diamant
|
(carats) 206.000.000
|
Dans cette option, il convient de rappeler que l'exploitation
de ces substances est assurée par des sociétés
minières publiques, mixtes et privées, pour l'exploitation
industrielle et par les exploitants miniers artisanaux en ce qui concerne
l'exploitation artisanale. Il s'agit notamment de la GECAMINES, de la MIBA, de
TenkeFungurumeMining, MCK, AnzilMining, KMT, BANRO, etc.
En effet, la RDC, même si curieusement classée
parmi les dix pays les pauvres du monde selon l'indice de développement
des Nations unies, regorge des ressources naturelles importantes. Le pays,
outre le fait de bénéficier des gigantesques potentiels de terres
arables très fertiles, du quart de réserves africaines d'eau et
du deuxième grand massif des forêts tropicales au monde, dispose
d'importantes richesses minières.
Le Congo concentre notamment plus de trois quart de
réserves mondiales de coltan, plus du tiersdes réserves mondiales
de cobalt et 10% des réserves mondiales de cuivre. La reconstitution du
Congo implique ainsi d'exploiter cet énorme potentiel au
bénéfice du développement économique et social des
populations locales. Or cette perspective, rendue d'autant plus délicate
dans un monde multipolaire où la compétition pour l'accès
aux ressources est exacerbée, implique de rompre radicalement avec la
tragédie qui a inlassablement traversé l'histoire de l'Etat
congolais : celle d'un pillage systématique et appauvrissant de ses
ressources naturelles.28(*)
Ceci dit, voyons ce que toutes ces ressources minières
servent ou, plutôt et mieux, contribuent à l'essor de
l'économie nationale congolaise.
Paragraphe 2.
L'économie de la RDC au regard de ses ressources minières
Disons à première vue qu'en dépit de
plusieurs difficultés qu'elle connaît, l'exploitation
minière en RDC demeure encore le fer de lance de l'économie
nationale de part la hauteur de sa participation au PIB (28%).29(*)
Les exploitations des produits minières
représentent, quant à elles, en valeur, près de 70% de la
valeur totale des exportations de la RDC.30(*)
Bien que progressivement reconnectée l'économie
mondiale et dotée d'un programme de reconstruction, l'économie
congolaise a subi les conséquences de la guerre à l'Est du pays
et de la crise mondiale. Les maigres recettes congolaises étant issues
des exportations des ressources naturelles, le pays a subi de plein fouet la
chute des prix mondiaux suite à la crise financière et à
la récession qui ont frappé les pays industrialisés. Au
cours du second semestre 2008, les cours de cuivre ont chuté de 75%, les
diamants de 40% et le cobalt de 20%, ce qui a entrainé un ralentissement
brutal de la croissance économique. Plusieurs sociétés
minières, comme AnvilMining et Katanga Mining, ont suspendu des
investissements et plusieurs usinesont cessé leurs activités. Ce
qui a provoqué la perte de plus de 300 emplois dans les mines et les
usines autour de Lubumbashi.31(*)
En effet, le ralentissement des activités
économiques et des revenus d'exploitation a réduit à peau
de chagrin les réserves de change du pays, qui ne représentaient
plus en Février 2009 qu'une trentaine des millions de dollars (soit
moins de 2 journées d'importation) et exposaient le Congo aux risques de
crises de solvabilité.32(*)
En outre, lorsque, à titre de rappel, Mobutu prend le
pouvoir en 1965, l'économie de l'Etat indépendant du Congo se
développe notamment grâceaux exportations du cuivre et la
croissance dépasse 7% par an jusqu'au début des années
1970. Mais la chute de 50% des cours de cuivre au milieu des années
1970, l'échec de la « zaïrianisation », puis la
crise de la dette plongent le pays dans une crise économique...qui
n'empêche pas Mobutu d'exploiter illégalement des diamants et du
cuivre pour alimenter sa cassette personnelle.33(*)
Il en résulte une désintégration
progressive de l'Etat zaïrois et de son secteur minier, les recettes
ordinaires de l'Etat étant divisées par dix entre les
années 1980 et les années 1990. A la fin de la guerre froide,
c'est un Etat en faillite qui coupe les ponts avec les bailleurs de fonds
internationaux.
Dans ce contexte, Kengo Wa Dondo, Premier Ministre d'un
Mobutu en fin de parcours, annonce en Mai 1995, la restructuration de la
Gécamines impliquant une privatisation et un découpage en
tranches de l'ex-géant minier pour être revendue l'année
suivante à des sociétés minières
étrangères. Mais, ce plan est contrecarré par la
première guerre de 1996 emmenée par l'AFDL de Laurent
Désiré KABILA et qui débouche sur la chute de Mobutu en
mai 1997. L'AFDL de Kabila redistribue les concessions minières au fur
et à mesure de ses avancées sur le territoire congolais. Ayant
besoin des liquidités pour payer les armes, l'armée et l'appareil
politico-administratif de l'AFDL, Kabila négocie avec de petites
sociétés étrangères (de
« Juniors ») qui lui avancent les fonds de concessions
minières en spéculant sur les futures victoires
militaires.34(*)
A la fin de la guerre, les concessions ont été
ainsi transférées à des sociétés
américaines, canadiennes, sud-africaines, zimbabwéennes.
La seconde guerre déclenchée en Août 1998
débouche sur la division du pays en quatre territoires autonomes
dirigés par les différents groupes rebelles et un
cinquième territoire contrôlé par le Gouvernement de
Désire Kabila. (RCD Goma contrôlant le Sud-Kivu, le Maniema et une
partie de deux Kasaï voire du Nord-Kivu, du Katanga et de la province
orientale ; le MLC contrôlant une partie de l'Equateur et de la
province orientale ; le RCD-ML contrôlant une partie du Nord-Kivu et
de la province orientale, le RCD-N contrôlant quelques territoires de la
province orientale.35(*)
Après la mort de Laurent Désiré Kabila
et son remplacement par Joseph Kabila, le Gouvernement a renoué avec les
institutions financières internationales qui l'ont incité
à adopter dès 2002 un code minier et un code forestier pour
promouvoir l'exploitation des ressources naturelles au profit de
l'économie congolaise.
Dans son histoire, nous l'avons encore dit dans la
problématique de cette étude, les exploitations du cuivre, du
cobalt, du zinc et d'autres métaux ainsi que celle du pétrole ont
procuré à la RDC près de 75% de revenus, lesquels lui ont
permis de contribuer, de par ses exportations, au PIB à hauteur de
25%.
En dépit de l'abondance des matières
premières, l'économie congolaise s'est pratiquement
effondrée au cours de dernières décennies à cause
de la mauvaise gestion.
Aujourd'hui, après les élections multipartistes
organisées en 2006 au pays, la RDC n'est pas logiquement reconstruite
à partir des richesses de son sol ou de son sous-sol, ce qui fait
calfeutrer son économie dans une situation peu confortable. Avec ces
élections, pense Alain de Georges SHUKURANI, on aurait pu croire
à un génie salvateur qui viendrait libéraliser l'espace
politico-administratif du pays en redonnant l'espoir de relever le défi
technico-éthique du développement, même si les changements
politiques qualitatifs positifs sont le produit d'une longue
durée.36(*)
Dans ces conditions, nous sommes amenée à dire
que la RDC, au regard de ses ressources minières, ne devrait
naturellement pas souffrir de la crise, de la régression ni de la
récession économiques.
L'économie de la RDC est l'une des moins
compétitives d'Afrique, la RDC faisant partie des pays les moins
avancés et étant classée parmi les nations les plus
pauvres du monde.
La structure économique de la RDC est comparable
à celle des autres pays de l'Afrique centrale mais son économie
est handicapée par les conflits de guerre et un des niveaux de
corruption les plus élevés de la planète. Les rapports de
Transparency International, d'International Crisis Group, de la Licoco (Ligue
Congolaise contre la Corruption), de Doing Business nous paraissent
éloquents à ces propos. Dans les rapports de deux premiers
cités, la RDC occupe la 178ème place sur les 183 Etats
du monde étudiés en matière de lutte contre la corruption.
Le rapport de la Licoco publié en 2009, pour sa part, table sur la
corruption et le détournement des deniers publics par des gouvernants
(Gouvernement et Parlement). Ce rapport avait même indiqué la
somme d'argent détournée par chaque membre cité. Ainsi, en
ce qui concerne l'équipe gouvernementale, le moins corrompu ou
détourneur sortait avec une somme de deux millions de dollars, en
l'occurrence du Ministre de l'Enseignement Primaire, Secondaire, et
Professionnel.37(*)
Quant au rapport de Doing Business, il classe la RDC au
175ème rang mondial sur la liste des pays du monde
considérés d'après leurs capacités d'offrir de
réelles facilités de faire des affaires.
La RDC, un des pays les plus vastes et les plus
peuplés du continent africain, n'a pas le niveau de vie qui devrait
correspondre à ses immenses ressources minières. Après une
période de relatif dynamisme économique, la RDC a subi une
sévère dépression entre le milieu des années de
1980 et le milieu des années de 2000 liée à une gestion
marquée par la corruption, puis aux guerres qui ont ravagé le
pays.
Avec une croissance de 8,2% en 2008 et de 2,7% en 2009, elle a
ensuite été l'un des pays d'Afrique les plus touchés par
la crise de 2008-200938(*)
Ainsi, nous estimons - avec Alain de Georges SHUKURANI - que
l'absence de la bonne gouvernance, la corruption, l'incompétence de la
classe politique et le manque de volonté politique ne permettent pas aux
dirigeants congolais de mettre en place des structures de changement dont a
besoin l'économie nationale pour sa relance. Cela étant, sur la
scène politique congolaise règnent encore la cacophonie,
l'amateurisme politique et l'irresponsabilité quicréent
l'immobilisme du Gouvernement par rapport au redressement
socio-économique du pays.39(*)
Ceci dit, voici le tableau des indicateurs
macroéconomiques témoignant de la moins
compétitivité et/ou la faillite de l'économie
congolaise.
Tableau n°3 : les indicateurs
macro-économiques 40(*)
Année
|
2009
|
2010
|
2011
|
2012
|
Taux de croissance du PIB réel
|
2,8%
|
6,1%
|
6,7%
|
6,4%
|
Inflation
|
46,2%
|
23,2%
|
10,2%
|
9,8%
|
Balance budgétaire % PIB
|
-4,1%
|
-0,5%
|
-8,3%
|
-6,6%
|
Balance courante % PIB
|
-10,1%
|
-15,7%
|
-16,7%
|
-14,3%
|
2010 : estimations ; 2011 et années
suivantes : prévisions
Cela étant, analysons les enjeux qui se tiennent
autour de l'exploitation des ressources minières de la RDC.
Section II. Enjeux
L'année 1997 a connu un changement de régime
politique en RDC. Il s'ensuivit donc une quête des voies et moyens pour
déboucher sur un Etat de droit, c'est-à-dire un Etat
politiquement sain, économiquement prospère et socialement
viable. Toutefois, dès début Août 1998, une guerre
d'agression et quelques rébellions internes alimentées par les
pays voisins (Rwanda, Burundi, Ouganda) à travers les mouvements ou
groupes armés nationaux (dont le RCD, le MLC, ...), ont constitué
un enjeu important dans l'exploitation minière de la RDC.
Malgré cela, la RDC, suite à des
négociations difficiles, est parvenue tout de même de se doter des
institutions politiques et des textes juridiques qui devraient animer ou
gérer la transition ayant dû préparer l'avènement de
la troisième république. Devant tous ces avatars, le pays a su
organiser en 2006 les élections qui ont légitimé le
pouvoir et s'apprête à en organiser d'autres pour cette
année 2011 même si elle connaît une économie
sclérosée.
En effet, comme cela ressort déjà de notre
étude, on peut s'admettre à dire que les matières
premières minérales de la RDC sont au centre des enjeux des
économies des pays développés ou en voie de
développement pour faire face à leurs besoins croissants de la
population et au développement technologique. Ils développent
ainsi des stratégies pour garantir leurs approvisionnements en
matières premières minérales et ont besoin en permanence,
cas particulier pour des pays en voie de développement, des ressources
financières pour assurer leur développement et chercher à
trouver de meilleures formules pour pouvoir s'accaparer du maximum de rentes
minières. Voilà une relation un peu ambiguë dans laquelle
s'exerce l'exploitation des ressources minières de la RDC.
L'exploitation des ressources minières de la RDC,
disons-le sans gêne, constitue, à notre avis, deux sortes
d'enjeux : celui de financement des projets gouvernementaux et des budgets
nationaux pour la RDC ainsi que celui du souci de tirer de gros gains de
l'exploitation minière du pays pour les nations
développées voire celles en voie de développement sans
pour autant omettre des organisations internationales, des entreprises ou
sociétés multinationales.
Paragraphe 1. Financement
des projets ou programmes gouvernementaux.
La RDC, pays dit potentiellement riche et dont l'industrie
minière a constitué l'un des facteurs déterminants de sa
prospérité économique, est, aussi paradoxal que cela
puisse paraître, classée aujourd'hui parmi les pays les plus
pauvres de la planète. Il y manque cruellement d'infrastructures
routières, hospitalières et éducatives. Disposant d'une
marge de manoeuvre inextricable pour mobiliser des ressources nationales, la
RDC se trouve tourner vers la signature des conventions ou la conclusion des
contrats avec plus d'un partenaire pour financer ses budgets nationaux en vue
de prétendre soutenir des projets dans le cadre du social, de
l'économique voire du politique.Le cas de la signature du contrat de
partenariat entre le groupe d'entreprises chinoises et la RDC ainsi qu'avec
d'autres sociétés qui interviennent dans l'exploitation
minière nous inspirent à cet effet.
Cependant, notons que, malgré tous les partenariats
entretenus, les mécanismes d'intervention rapides restent rares et la
mise en oeuvre des projets de développement semble prendre plus de temps
que prévu.
Au chapitre des conséquences sur ces conventions, il y
a lieu de signaler que le redressement socio-économique du pays est loin
de se matérialiser pour autant que la situation profite beaucoup plus
à ces partenaires qu'à l'Etat congolais. Encore est-il que la
corruption, la mauvaise gouvernance jouent un rôle extrêmement
négatif dans ce cadre.
Paragraphe 2. Convoitise
des ressources minières par les puissances économiques et les
multinationales
Les causes profondes du conflit en RDC, tel que nous venions
de le dire, sont tributaires de la mauvaise gouvernance, de la misère et
de la convoitise qu'attisent les ressources naturelles du pays. Des pays
occidentaux ménagent certains régimes africains dictatoriaux pour
garantir leur moyen d'approvisionnement des ressources stratégiques. Les
USA, autant que la Chine renforcent leur présence (militaire,
économique, etc) en Afrique noire, notamment pour garantir leur
approvisionnement en matières premières. Nous pensons ainsi que
cette posture a des liens avec la situation vécue au Congo au sujet de
ses potentialités minières car elles sont l'objet de convoitise
de ces puissances en vue de la maximisation des gains.
En effet, ces fabuleuses richesses exacerbent la convoitise de
certains groupes multinationaux, des puissances économiques, celles
émergentes y compris. Pendant tout le temps qu'a duré le conflit
en RDC, leur attrait a expliqué l'occupation des provinces dans l'Est du
pays par les troupes rwandaises et ougandaises, ainsi que les luttes
fratricides sur le sol congolais pour le contrôle de la ville de
Kisangani et des provinces du Nord et du Sud-Kivu. Il est un fait certain,
c'est que l'économie congolaise demeure dominée par des logiques
de rentes.41(*)
Cet enjeu explique tant soit peu l'afflux de plusieurs
organisations non gouvernementales dans l'Est du pays, et de plus d'une
société multinationale voire aussi l'engouement de nombreux Etats
attirés généralement par les ressources minières de
la RDC.
Paragraphe 3. De
l'économie de guerre
Comme le reste des ressources minières de la RDC, l'or
a fait, pendant des décennies, l'objet de trafics intenses au profit des
« dinosaures » et autres « barons » du
régime Mobutu.
Il n'y a pas si longtemps, le métal jaune servit
à l'effort de guerre de l'AFDL. Des centaines de kilos passaient
illégalement les frontières pour se retrouver dans les comptoirs
des pays voisins, dits zone de libre-échange et plus
particulièrement à Bujumbura (ancien point de chute de la
contrebande de Kabila jusqu'à l'imposition de l'embargo
décrété par les pays limitrophes du Burundi, fin Juillet
1996, après le coup d'Etat de Buyoya. La fraude n'a pas cessé
depuis, mais a changé de cap de destinataires. Les contrebandiers de
l'or congolais se trouvent aujourd'hui à Kigali et à Kampala.
En effet, depuis le mois d'Août 1998, la RDC est
confrontée à une guerre dite d'agression qui a sensiblement
contribué à la progression de la pauvreté et menacé
la situation économique et sociale du pays. Pour preuve, plusieurs
indicateurs économiques montrent que la situation
socio-économique du pays est dramatique.
Sur le plan purement économique, la situation de guerre
et la débâcle de l'administration ont généré
une crise économique sans précédent. Sans tenir compte de
l'exploitation des ressources minières, les productions agricoles et
pastorales ont été fortement réduites en raison de
l'insécurité, du déplacement de la population, de
l'exploitation des matières précieuses et du délabrement
général des infrastructures de transport.
Plusieurs spécialistes et autres observateurs de la
région ont des Grands Lacs le constat que la « première
guerre africaine », tel qu'ont été baptisé les
années de guerre au Congo, est la résultante de nombreux enjeux
aussi bien politiques, géostratégiques, militaires,
économiques et sociaux. Ces différents enjeux
s'interpénètrent et rendent toute analyse de ce conflit complexe
et difficile. Cette guerre, sans réelle ligne de front, « le
front et partout et nulle part », fut menée par une multitude
d'acteurs tant locaux, nationaux, régionaux qu'internationaux. Chaque
acteur impliqué poursuivant ses propres intérêts.42(*)
Pour ce faire, il convient de souligner que la persistance
dans le Kivu de rebelles hutu rwandais, rassemblés au sein des
FDLR, a entretenu les conflits à l'Est du pays malgré la
présence de la MONUC (actuelle MONUSCO), la plus importante des missions
des Nations unies dans le monde. Le CNDP du chef rebelle Laurent Nkunda,
soutenu par le Rwanda et officiellement crée pour protéger les
populations tutsi-congolaises des rebelles hutu-rwandais, a
infligé à deux reprises une lourde défaite aux forces
armées congolaises en Décembre 2007 et Octobre 2008. Les
populations civiles ont ainsi été volées, violées,
enrôlées, déplacées de force ou simplement
tuées.43(*)
Par ailleurs, la chute des cours des matières
premières, conséquence de la crise économique mondiale,
fait fuir les investisseurs et réduisent les revenus de l'Etat, dont une
part considérable a été mobilisée pour l'effort de
guerre à l'Est. Aussi, pour leur part, les bailleurs de fonds
occidentaux, rassemblés derrière le FMI, ont conditionné
l'allégement de la dette de 6,3 milliards de dollars américains
promis au Congo depuis 2003 à une négociation du contrat chinois.
Pris entre deux feux, dans un contexte de crise mondiale et de concurrence pour
l'approvisionnement en ressources naturelles, les marges de manoeuvre du
Gouvernement congolais sont étroites44(*) pour relever le défi.
Malgré tout, en analysant les motivations de
différents protagonistes impliqués dans les conflits de guerre
à l'Est, le contrôle des ressources naturelles du Congo,
particulièrement les ressources minières, constitue, dans
certains cas, le principal enjeu.
Pour Hugon, cité par Zacharie et Bob, « les
facteurs premiers des guerres africaines sont les richesses naturelles qui
permettent le financement des conflits tout en étant un des principaux
enjeux.45(*)
Ce constat a été confirmé par plusieurs
organisations internationales, notamment Human Right Watch, Amnesty
International, International Crisis Group, International RescueCommittee,
International Peace Information Service, qui dénoncèrent cette
situation et menèrent des actions de sensibilisation pour obliger la
communauté internationale à réagir.
Pour ces organisations, le Conseil de sécurité
des Nations unies ne pouvait plus ignorer les preuves qui montraient clairement
un lien entre l'exploitation des ressources et la guerre.46(*)
C'est d'ailleurs le point de vue de Jacques Fontanel pour qui
le lien entre l'économique et les conflits internationaux sont
très étroites. Il pousse que le part age de la richesse mondiale
dépend souvent de l'action militaire mais celle-ci est elle-même
déterminée par la puissance économique. L'analyse
économique, poursuit-il, nous a appris que l'ordre économique
international, la lutte économique des systèmes et la
création de véritables économies de guerres étaient
à l'origine de la peur et de la cause aux armements. Pour en finir avec
la violence des Etats, l'émergence d'un nouvel ordre économique
et politique international apparaît nécessaire mais
insuffisant.47(*)
Au fait, la RDC est devenue une scène « de
théâtres » des pays à la recherche des
matières précieuses depuis 1998. Plusieurs rapports
d'enquêtes et d'études menés ont établi le lien
entre l'exploitation des ressources minières et les conflits
armés en RDC. Ainsi, les matières précieuses du Kivu et de
Maniema, les diamants de Kasaï et de la province orientale sont devenus
l'enjeu d'un conflit qui peut être qualifié de guerre des
matières premières entre les Etats africains.48(*)
Ce point de vue est rejoint par le communique de presse de la
BM dans Economic Causes of Civil Conflict and their Implications for Policy
dont les études menées sur quarante guerres civiles qui ont eu
lieu entre 1960 et 1990 ont contesté d'une part les idées
reçues sur les origines des conflits et ayant couvert une nouvelle
approche de ces conflits civiles basés sur les caractéristiques
d'ordre économique, d'autre part. Ces recherches avaient donc
estimé que la RDC ne faisait pas exception car les provinces les plus
riches devenaient des appâts dans la lutte que mènent les
participants à cette guerre.49(*)
Cet état de choses, nous le pensons bien, constitue
alors un fait préjudiciel à l'économie nationale
congolaise avec une conséquence tellement néfaste sur la vie des
congolais.
Enfin, venons-en à dire tout prosaïquement que
les guerres d'agression et les conflits y afférents que le pays a connus
un an après le changement de régime de Mobutu ont
bouleversé tous les plans qui voudraient le redressement
économique de la RDC et ont accentué la pauvreté et la
misère sur une pauvreté chronique et ont amenuisé au
passage les recettes de l'Etat pour en augmenter les dépenses. Ces
propos sont encore ici illustrés par les cas des forces militaires
gouvernementales, de nombreux mouvements rebelles, de groupes armés
nationaux voire étrangers ainsi qu'un groupe des multinationales et des
particuliers opérant dans les pillages des ressources minières du
pays au sacrifice de son économie, des vies humaines, surtout des
populations pauvres.
Section III.
Défis
L'exploitation des ressources minières de la RDC, tel
que nous venions de décrypter la situation vécue dans ce secteur
dans les pages précédentes, conditionne, en amont et en aval, un
relevé des défis dans la ligne desquels on peut ranger la
réglementation, la gestion rationnelle de la chose publique ou encore
une bonne capacité à contracter.
En effet, la reconstruction du Congo à peine
entamée se bute sur de sérieux obstacles. La paix et la
sécurité, le développement économique et social, la
mise en oeuvre d'un véritable Etat de droit représentent un
triple défi qui implique une volonté politique et des moyens
importants alors que l'économie congolaise, en manque de
liquidités, est au bord de la faillite.50(*)
La compétition entre bailleurs de fonds (ou entre
tierces parties) pour l'exploitation des ressources minières en RDC a
jusqu'ici paralysé les fonds annoncés plutôt que de les
additionner. Ainsi estimons-nous qu'une forte et rigoureuse
réglementation de la part de la férule gouvernante en RDC est un
majeur défi à relever.
Paragraphe 1. De la
réglementation de l'exploitation des ressources minières
A première vue, disons que, en ce qui concerne le cadre
réglementaire du secteur minier, la constitution du 18 Février
2006 de la RDC dispose en son article 9, alinéa premier ce qui
suit : l'Etat exerce une souveraineté permanente notamment sur le
sol, le sous-sol, les eaux et les forêts, sur les espaces aérien,
fluvial, lacustre et maritime congolais ainsi que sur la mer territoriale
congolaise et sur le plateau continental. Il est ressort de ceci que les
richesses du sol et du sous-sol appartiennent à l'Etat. Le cadastre
minier est ainsi chargé depuis 2003 de l'attribution des permis
d'exploration et d'exploitation. Le secteur minier est aussi
réglementé depuis 2002 par le code minier ainsi que par le code
de conduite de l'exploitant artisanal à partir de 2003.
Le contexte du marché mondial est devenu le seul cadre
où se définissent, non seulement les types de biens et de
services à produire, mais aussi leurs quantités et leurs prix. Ce
qui sous-entend : la concurrence économique (ou
compétitivité), la chute des barrières douanières,
abolition du protectionnisme,...
La RDC, dont l'économie présente les
caractéristiques de fragilité suite entre autres à une
gestion prédatrice, aux pillages internes des infrastructures
économiques et sociales et externes des ressources, se doit de mener une
rigueur dans l'application de la législation minière nationale
tout en restaurant l'autorité de l'Etat et en consolidant la paix et la
sécurité voire aussi la démocratie.
A titre de rappel, soulignons que les exportations des
ressources naturelles sont limitées à quelques matières
premières, souvent à l'état brut ou encore à une
très faible valeur ajoutée (café, thé, bois
tropicaux, minerais tels que cuivre, cobalt, or, diamant y compris ceux de
l'exploitation artisanale).
En effet, en dépit du cadre légal
réglementant le secteur minier en RDC, plusieurs bavures,
incohérences, contradictions, infractions se font sentir dans ce domaine
et conditionnent même parfois et très souvent l'exploitation
illégale des ressources minières. D'où les défis
pour le pays de restaurer son autorité sur toute l'étendue du
territoire national, de faire peser de tout son poids la législation
existante en la matière ; en faisant consommer aux
récalcitrants le calice de sanctions jusqu'à lie, d'instaurer la
bonne gouvernance paraissent incontournables à notre avis pour
dénouer l'écheveau dans le cadre du redressement
socio-économique du pays.
Dans cette optique, nous envisageons que la réforme
dans l'actuel code minier congolais ne résout pas les problèmes
dans ce secteur, bien au contraire. Elle court d'ailleurs les risques de
l'aggraver. Nous estimons ainsi qu'il faille simplifier le code minier qui
comporte plus de 344 articles en plus d'une centaine d'articles contenus dans
son décret d'application. Les mêmes causes produisent les
mêmes effets car l'exploitation artisanale, en dépit de la
limitation de la loi sur les gîtes ne devant pas faire l'objet de
celle-ci, et l'exploitation illégale des ressources minières
perdurent dans ce secteur. Il y a là donc un salmigondis (imbroglio) qui
fait en sorte que l'Etat ne jouit économiquement pas de l'exploitation
de ses potentialités minières.
L'Etat devrait ainsi penser à réduire le nombre
d'acteurs qui interviennent dans l'activité minière en
simplifiant également les procédures d'octroi des titres. Cette
mesure viserait à mettre en place et à définir clairement
le rôle de différents organes qui interviennent dans cette
activité minière. Pourquoi ne pas également penser
à un guichet minier unique qui regrouperait différents
intervenants dans l'activité minière.
En définitive, notons que des actes se prennent encore
en dehors du cadre légal dans le secteur minier et que l'Etat congolais
est appelé à réguler ou à bien normaliser ce
secteur.
Divers groupes armés, y compris l'armée
nationale congolaise (FARDC), continuent de contrôler l'exploitation et
le commerce des minerais - à savoir la cassitérite, le
wolframite, le coltan et l'or - dans certaines régions du Kivu, Maniema,
Katanga et de la Province orientale, avec la complicité des pays voisins
ainsi que celle de nombreux acteurs économiques à travers le
monde. Cette dynamique, qui s'étend au-delà des frontières
de la RDC, complexifie les efforts menés pour la consolidation de la
paix ainsi que ceux mis en oeuvre pour la réforme du secteur de la
sécurité dans l'Est du pays et a des conséquences graves
sur la vie des paisibles citoyens congolais.
Paragraphe 2. Des contrats
léonins en RDC
Tout de suite, signalons que la RDC a déjà
signé plusieurs contrats de partenariat d'où elle tire des fonds
ou avantages et planifie des projets au prorata de ceux-ci. Il est à
constater malheureusement que ces contrats peuvent être qualifiés
de « léonins » puisqu'accordant beaucoup plus des
gains auxdits partenaires qu'à l'Etat congolais. Ceci a des
conséquences légion sur son économie et sur son avenir.
Puisse l'exemple de la signature du contrat sino-congolais, qui a
suscité un vif tollé au sein de la communauté
internationale, être plus illustratif à ces propos.
En effet, la Chine n'a pas attendu le 21ème
siècle pour investir au Congo. Après deux interruptions
après l'indépendance, la coopération entre la Chine et le
Zaïre de Mobutu avait repris en 1972. Après la chute de Mobutu, son
successeur Laurent Désiré Kabila avait accentué les
relations bilatérales entre les deux pays. C'est ainsi la Chine qui
finança la construction du Parlement congolais et du stade des martyrs
à Kinshasa. Durant la transition, de petites sociétés
chinoises se sont installées dans le Katanga pour acheter directement
les minerais aux creuseurs et les rapatrier en Chine, tandis que le commerce
bilatéral sino-congolais a fortement augmenté, quadruplant
même entre 2004 et 2007.51(*)
C'est en Septembre 2007 que la Chine a annoncé, au nez
et à la barbe de la mission d'évaluation du FMI à
Kinshasa, qu'elle allait investir massivement dans les infrastructures
congolaises. Un protocole signé entre Pierre Lumbi, ministre congolais
des infrastructures, des travaux publics et de la reconstruction, et groupement
d'entreprises chinoises représenté par Li Changjin, PDG de la
China RailwayEngeneering Corporation, prévoit des investissements de
plus de 6,5 milliards de dollars dans 3213 km et de chemins de fer (3,4
milliards) et 3042 km de routes (deux milliards), de voiries (quatre cent
millions) et des bâtiments (758 millions pour 32 hôpitaux), 145
centres de santé, 5000 logements sociaux et deux
universités.52(*)
En contrepartie, la Chine dispose d'un contrat d'exploitation
des ressources naturelles congolaises (8 millions de tonnes de cuivre, 20000
tonnes de cobalt et 373 tonnes d'or). Pour ce faire, les deux camps constituent
une partie de joint-venture semi-publique entre le regroupement
d'entreprises chinoises et la Gécamines (à raison de 68% pour la
partie chinoise et 32% pour la congolaise). Cette société de
joint-venture a été baptisée
société congolaise minière (SOCOMIN) en Décembre
2007 après deux mois de négociation à Pékin. La
Socomin, qui devrait selon l'accord être pleinement opérationnelle
en 2011et produire 400000 tonnes de cuivre et 19000 tonnes de cobalt par an,
exploitera pour l'essentiel de nouvelles mines dans les cuvettes de
« DIMA » et dans la « Synclinal Dik
Colline », à l'exception de deux mines de
« DIMA » exploitées jusque là par le Katanga
Mining de Georges Forrest, qui a été indemnisé par le
billet de remboursements pour l'octroi de nouveaux gisements, mais n'en a pas
moins pesté contre ce qu'il a considéré comme une
expropriation qui ne dit pas son nom.53(*)
Le remboursement des investissements chinois est garanti par
les concessions minières mises à la disposition de la Socomin
dont la répartition du résultat d'exploitation se fera en trois
étapes. Durant la première étape, dite
« d'amortissement d'investissement minier », la
totalité du résultat d'exploitation servirait au remboursement de
l'investissement minier. Durant la deuxième étape, dite de
« remboursement ou de paiement des travaux
d'infrastructures » pour un montant total de trois milliards de
dollars, 66% du bénéfice net sera utilisé pour rembourser
les travaux d'infrastructures, les 34% restants étant répartis
entre les actionnaires. La troisième étape sera celle de
l'exploitation commerciale, avec une répartition du dividende en
fonction de la clé 68%/32% définie par le protocole.
Afin d'assurer le remboursement de ce financement, des
conditions particulières, valides pendant trente ans, comprennent
notamment l'exonération totale de tous les impôts, droits, taxes,
douanes, redevances directs ou indirects, à l'intérieur ou
à l'import et l'export, payables en RDC et ceux liés aux
activités minières et au développement d'infrastructures
de la société de joint-venture54(*).
En effet, les négociations à Pékin qui
ont suivi la signature du protocole en Décembre 2007 ont
débouché sur une convention de collaboration intégrant une
série de clauses additionnelles censées régir la mise en
oeuvre des travaux.55(*)
Les deux parties se sont fixé comme objectif de rembourser les
prêts chinois sur une période de quinze ans par le billet de
l'exploitation minière. L'investissement total du consortium chinois
s'élève à quelque neuf milliards de dollars : une
première tranche de trois milliards de dollars, remboursée par le
revenu de la Socomin, sera investie dans les infrastructures congolaises, dont
un chemin de fer entre le Katanga et le Bas-Congo, une autoroute entre
Lubumbashi et la frontière zambienne et une route reliant Kisangani et
Kasumbalesa ; une fois les mines entrées en fonction, une seconde
tranche de trois milliards sera investie pour terminer les travaux
d'infrastructures qui incluent deux barrages hydroélectriques et des
aéroports dont la rénovation de celui de Kinshasa ; enfin,
tris milliards supplémentaires seront parallèlement investis dans
la rénovation des mines et la mise en marche de la Socomin.
Le chiffre est énorme, surtout si on le compare au
budget congolais d'environ 3,5 milliards de dollars en 2008, et d'aucuns au
Congo ont baptisé cet accord le « contat du
siècle ». Mais le seul paiement chinois direct consiste en un
droit d'accès de cent millions de dollars d'aide budgétaire au
Gouvernement congolais.
Face à la défaillance de l'appareil
politico-administratif de l'Etat congolais, reste évidemment à
savoir si le Gouvernement congolais a les capacités d'assurer le
contrôle de ces clauses. En outre, l'exonération fiscale durant
trente ans, signifie que les entreprises chinoises ne contribueront pas aux
revenus fiscaux congolais durant cette longue période.
Dans la foulée de ce « contrat du
siècle », un autre accord a été signé
entre le Gouvernement congolais et le Shanghai Pengxin Group en vue de
développer les infrastructures publiques congolaises par les
investissements chinois couverts par l'exploitation des ressources
minières de Kamoya et de Kambove.
Le Shanghai Pengxin Group investira un milliard de dollars,
dont 850 millions sous la forme d'investissements miniers et d'infrastructures
publiques et 150 millions en aide budgétaire au Gouvernement
congolais.56(*)
Toutefois, cet engouement de la Chine n'a pas
été partagé par tout le monde à commencer par la
plupart des bailleurs de fonds occidentaux. D'aucuns pestent au sein des
bailleurs occidentaux de voir les bénéfices de
l'allégement de dette prévu dans le cadre de l'initiative PPTE
profiter à la Chine qui se voit confier l'exploitation des gisements de
premier plan.57(*)
D'ailleurs, il sied de rappeler que ce contexte avait
exacerbé les critiques de l'opposition, des députés
congolais, voire de plusieurs analystes et observateurs de la chose publique au
Congo - les uns qualifiant de « léonin » le contrat
chinois et les autres réclamant des « ajustements »
-, tandis que le FMI a demandé dès Septembre 2008 que le contrat
soit compatible avec « la viabilité » de la dette
congolaise.
Par ailleurs, dans le contexte de cette nouvelle concurrence
entre les bailleurs de fonds, nous pensons que plusieurs défis se posent
au Gouvernement congolais. Tout l'enjeu consiste à profiter de cet
engouement pour mobiliser les fonds nécessaires pour la
réalisation des cinq chantiers et la stratégie de
réduction de la pauvreté, pour peu que les contrats signés
profitent équitablement aux deux parties.
Dans cette option, il convient de dire qu'en dehors de ces
contrats chinois, plusieurs autres à caractère léonin ont
été signés par le Gouvernement congolais, mais ceux-ci ont
particulièrement retenu notre attention de par leur nature. Dans cette
rubrique des contrats, nous pouvons citer un autre, parmi les contrats
léonins de la décennie, celui signé le 05 Juin 2008 avec
la firme américaine Customs and TaxConsultancy (CTC) pour aider l'OFIDA
(actuelle DGDA) à augmenter les recettes douanières à
travers le pays alors que les postes frontaliers du pays, principalement dans
les provinces du Katanga et du Bas-Congo.
La conclusion de ce contratn'avait pas respecté aucune
règle en matière de passation des marchés publics (appel
d'offre) tandis que la RDC a été contrainte de décaisser
à la signature de ce contrat une bagatelle somme de 7500.OOO dollars
comme frais de recrutement et d'installation de 63 experts étrangers
pour le compte de la CTC, parmi lesquels on retrouve curieusement les membres
de famille de certains ministres de l'époque ; ce qui constitue
purement et simplement une prise illégale
d'intérêt.58(*)
En effet, le 10 Juillet 2011, la radio Okapi annonçait
que selon une étude du chercheur belge Yan Gorus, 85% du territoire du
Katanga découpé en carrés miniers a été
vendu aux privés. Dans un mémorandum daté du 21
Février 2006, BROEDERLIJK DELEN, une ONG belge spécialisée
dans l'analyse des contrats signés entre les entreprises privées
et les Etats, avait dénoncé la mauvaise gouvernance en RDC,
particulièrement dans le secteur minier. Cette ONG avait
caractérisé la signature de plusieurs contrats signés par
la RDC comme étant de « contrats léonins »
qui bradent et spolient les richesses nationales, hypothéquant ainsi
l'avenir du pays. Il n'est un secret pour personne que ces contrats
étaient initiés et négociés par les membres du
cabinet privé du chef de l'Etat ainsi que les membres du gouvernement
parallèle composé des intouchables aux origines douteuses que le
chef de l'Etat entretient auprès de lui.
En dernière instance, disons tout simplement que
même la capacité à contracter a largement fait
défaut au sein de la classe politique congolaise, ceci s'avérant
ainsi comme un défi majeur à relever. La reconstruction
économique et sociale du pays dépend aussi de la capacité
du Gouvernement à promouvoir les investissements productifs et à
mobiliser des moyens budgétaires suffisants pour stimuler
l'économie et répartir équitablement les richesses du
pays. Les préalables, pour ce faire, seraient qu'une nouvelle ère
de gouvernance, au travers de l'exercice d'un leadership visionnaire, dynamique
ou compétent caractérise la gestion du pays aux
nécessaires fins d'éradiquer les fléaux de la gestion
prédatrice (corruption, détournement, ...) et de
l'impunité.
Ceci dit, analysons au dernier paragraphe le rôle et/ou
la place de la RDC dans la dynamique de la coopération
politico-économique.
Paragraphe 3. Rôle et
place de la RDC dans la dynamique de la coopération
politico-économique
Tout observateur de la politique congolaise sait que
l'industrie de la corruption, de l'escroquerie, de concussion, de la gabegie
financière, de l'enrichissement personnel et illégal, du trafic
d'influence et de la mauvaise gouvernance ont privé la RDC de sa place
de choix dans le concert des nations et ont essentiellement limité son
rôle dans la dynamique de coopération
politico-économique.
Cette industrie ressemble actuellement à un cancer qui
forme des tentacules et qui se repend rapidement dans le corps humain. Il ne se
passe plus un jour sans que les ONG, les églises, les politiciens de
l'opposition, les analystes ainsi que les citoyens ordinaires de la RDC ne se
plaignent des maux commis principalement par les membres du Gouvernement, les
officiers supérieurs de l'armée et de la police, les membres de
deux chambres du Parlement, les gestionnaires des entreprises publiques, les
membres de la famille politique du chef de l'Etat ou par les membres du cabinet
du chef de l'Etat.
En effet, en Juillet 2010, le congrès des Etats-Unis a
adopté la loi Dod Frank qui comporte des dispositions relatives aux
minerais de conflit provenant de la Région des Grands Lacs. Cette loi
est entrée en vigueur dix ans après que le Conseil de
sécurité de l'ONU ait exprimé pour la première fois
sa préoccupation sur le lien entre l'exploitation minière et le
conflit en RDC. Pendant cette période, plusieurs rapports du groupe
d'experts de l'ONU et de nombreuses ONG ont explicité l'impact des
ressources naturelles sur le conflit à l'Est de la RDC.59(*)
C'est dans ce sens que Barack Obama a exclu la RDC de la
liste des partenaires commerciaux privilégies des USA aux débuts
de l'année 2011 en raison de son bilan négatif sur les droits de
l'homme. Obama a pris cette décision à l'occasion de la
révision de la liste du programme AGOA (AfricaGrowth and OpportunityAct)
imposé par la loi et qui prend en considération les
avancées ou les reculs démocratiques des pays africains
concernés.
Dans un contexte handicapant de l'apprentissage
général démocratique, de l'insécurité
généralisée à l'Est du pays, de l'absence d'une
forte armée républicaine, de l'absence de la bonne gouvernance,
de la restauration de l'autorité de l'Etat déficitaire, la RDC ne
s'affirme pas dans la dynamique de coopération régionale voire
internationale en dépit de sa position géographique et
stratégique au coeur de l'Afrique et de ses immenses ou incommensurables
ressources naturelles. Avec une économie au bord de la faillite, la RDC
ne joue pas un rôle important dans cette dynamique, bien au contraire.
Les enjeux que recouvrent ses ressources naturelles profitent plutôt aux
autres Etats qu'à elle-même puisque minée par les maux
précédemment évoqués. Voilà le rôle,
que nous estimons du reste négatif, que la RDC joue dans cette
dynamique. Plusieurs rapports de différentes organisations, tel que nous
l'avons épinglé tout au long de ce travail, classent la RDC
toujours au dernier rang en matière d'avancées économique
et politique.
Par ailleurs, signalons que dans un article publié en
Avril 2010 sous le titre de « The curse of coltan » (La
ruée vers le coltan), le magazine New African paraissant à
Londres, a évalué, pour le seul secteur minier, le potentiel de
la RDC à 24.000 milliards de dollars américains. 60(*) Cette révélation
sur l'estimation de la réelle valeur d'immenses ressources que regorgent
le sol et le sous-sol congolais a renforcé l'idée selon laquelle
la RDC est une poule aux oeufs d'or et que pour cette raison, aucune puissance
politique ou d'argent n'accepterait facilement de la laisser tranquille.
Un tel poids en termes de numéraires, ne peut que
raviver les appétits gloutons de tous les grands du monde mais en
même temps cerner l'intérêt de la RDC sur la scène
internationale.
Pour que la RDC tire gains de ses ressources dans la
configuration des relations économiques internationales, cette situation
devrait plutôt pousser les dirigeants à un sursaut de patriotisme
doublé de responsabilité aux fins d'arriver à faire
vendre le pays à sa vraie valeur à l'extérieur. Nous
pensons que les révélations de ce magazine, à l'issue de
l'enquête menée par Valerie Noury, restent un cas de conscience.
C'est une véritable interpellation pour un pays, potentiellement riche,
mais ironiquement reconnu pauvre. La RDC est une puissance financière en
devenir. La valorisation de son potentiel minier passe par l'ouverture à
l'extérieur des partenariats dont les contrats ou les conventions seront
signés d'égal à égal. Avec comme préalables,
l'assainissement du climat des affaires pour attirer des investissements
directs étrangers, l'endiguement des fléaux de corruption, de
l'ignorance, du manque de conscience, nous estimons que la RDC peut tirer
profit de ses ressources. En plus de ceci, un éveil national
doublé d'un recadrage de sa ligne politique pourrait permettre à
la RDC de rebondir sur la scène internationale et jouer
véritablement le rôle qui doit être le sien dans la
configuration des relations économiques internationales.
CONCLUSION
Au terme de notre travail sur « les relations
économiques internationales et l'exploitation des ressources
minières de la RDC », disons ceci que l'exploitation
minière de la RDC revêt de majeurs enjeux d'un côté
comme de l'autre au sein de la société internationale dont le
pays subit les conséquences quasi-néfastes.
En effet, nous venons de faire une analyse de l'exploitation
minière en RDC dans la configuration des relations économiques
internationales de 1997 à nos jours.De ce fait, nous avons pu analyser
la capacité de négociation pour les partenariats
économiques signés par la RDC et de régulation du
système de l'exploitation des ressources minières tout en
essayant de mesurer les gains que la RDC y tire.
Au fait, nous avons pu constater qu'il y avait une
exploitation illégale et artisanale des ressources minières en
RDC qui était en défaveur de l'économie congolaise en
pleine dégringolade en dépit de la réglementation du
secteur minier. L'impact des alliances ou conventions signées entre la
RDC et ses différents partenaires en rapport avec l'exploitation des
ressources minières n'est pas tellement visible sur le terrain car elles
profitent plus aux partenaires qu'à l'Etat congolais. Curieusement, nous
avons aussi constaté qu'il y avait même l'absence de
l''application des mesures régulatrices dans le domaine cette
exploitation. Ainsi, nous avons tourné notre problématique autour
du questionnement suivant : Comment l'exploitation des ressources
minières de la RDC intervient-elle dans la configuration des relations
économiques internationales ?Quel impact l'exploitation des
ressources minières a-t-elle sur l'économie de la RDC et sur sa
stabilité politique ?La possession des ressources minières
confère-t-elle à la RDC une place de choix dans la dynamique de
coopération économique ?
Dans cette optique, nous sommes partie des hypothèses
telles que l'exploitation des ressources minières, source d'enjeu
d'intérêt pour ses partenaires ou ses prédateurs, marque
les relations extérieures de la RDC aussi bien du point de vue
économique que politique. De même, l'exploitation des ressources
minières de la RDC présente un impact négatif sur son
économie à cause du développement du secteur informel, de
la mauvaise gouvernance et la non prise en compte des effets en amont et en
aval. Aussi, la possession des ressources minières ne confère pas
une place de choix à la RDC dans la dynamique de coopération
économique car celle-ci se fondait sur la diplomatie des ressources pour
autant que ses partenaires restent essentiellement attirés par ses
potentialités minières. Ceci constitue une faiblesse dans cette
dynamique au regard de la fragilité de l'Etat congolais. Toujours dans
ce chapitre, nous avons estimé que la mauvaise gouvernance, la
corruption, le détournement et le manque d'exercice d'un leadership
compétent et responsable au sein de la classe politique congolaise
contribuent largement à la position qu'occupe la RDC dans la
configuration des relations économiques internationales.
Dans ces conditions, en vue de vérifier ces
hypothèses, nous avons utilisé la méthode
systémique de David Easton qui nous a permis de faire une analyse des
relations économiques internationales par rapport à
l'exploitation des ressources minières de la RDC qui a été
faite sans préjudice des enjeux et défis que leur exploitation
constitue de part et d'autre.
Pour récolter et analyser les données
nécessaires à notre thématique, nous nous sommes servie
des techniques de recherche telles que l'observation directe, la documentation,
l'entretien, et la technique d'analyse de contenu.
Nous avons ainsi utilisé les théories du
système-monde d'Immanuel et le systémisme de Marcel MERLE qui
nous ont permis de voir comment les Etats, les puissances économiques
émergentes, les multinationales instaurent un système ou une
politique pour exploiter les ressources minières de la RDC dans le souci
de satisfaire leurs propres intérêts au détriment de la
Nation congolaise. Au travers de ces deux théories, nous avons
également vérifié la faiblesse, l'inefficacité du
système politique congolais dans sa manière de donner des
réponses aux inputs et outputs (outcomes) par rapport à son
environnement.
Par ailleurs, après analyse et interprétation
des données du terrain, les résultats auxquels nous avons abouti
permettent de confirmer nos hypothèses. L'exploitation des ressources
minières ne cesse de soulever de graves problèmes de
souveraineté,de légalité, de respect des populations
locales et de l'environnement. Dans le secteur minier congolais, il s'observe
donc nettement le manque de transparence dans la négociation et l'octroi
des marchés, les conflits d'intérêts non
déclarés, le manque d'évaluation appropriée des
atouts et des apports congolais aux marchés, et l'inclusion des clauses
désavantageuses pour l'Etat congolais.
En outre, en dépit de la possession du gigantesque
potentiel minier, l'économie de la RDC est l'une des plus
compétitives du monde car en pleine dégringolade et le pays ne
parvient pas à jouer le rôle qui devrait être le sien dans
la dynamique de coopération ou - plutôt et mieux- dans la
configuration des relations économiques internationales.
Fort de cela, nous ne prétendons pas avoir
épuisé toute la substance de la thématique que nous venons
d'analyser, bien au contraire. Ce travail n'est prosaïquement qu'une
modeste analyse sur « les relations économiques
internationales et l'exploitation des ressources minières de la
RDC » et laisse ainsi le champ libre à des études et
réflexions plus soutenues.
INDEX
BIBLIOGRAPHIQUE
I. Ouvrages
1. BARACYESTE, P., L'enjeu géopolitique des
transnationales minières au Congo, Bruxelles, Ed. Complexe, 1999
2. BAYART, J.-F., L'Etat en Afrique. La politique du
ventre, Paris, Fayard, 1989
3. BOUHACENE, B., Droit international de la
coopération industrielle, Paris, Publisud, 1987
4. FONTANEL, J., L'économie des armes, Paris,
La Découverte, 1983
5. LABANA, L., Les relations internationales ;
présentation panoramique et approches théoriques, Kinshasa,
SIRIUS, 2006
6. MAURICE, B., Relations économiques
internationales, 2ème édition, Paris, Dalloz,
1965
7. MERLE, M., La vie internationale, Paris, Armand
Collin, 2006
8. MERLE, M., Sociologie des relations
internationales, 4ème édition, Paris, Dalloz,
1998
9. MOKTHAR, L., Dictionnaire des relations
internationales, Paris, Ellipses, 2006
10. MULUMBATI, N., Les relations internationales,
Lubumbashi, Ed. Africa, 2005
11. ZACHARIE A. et KABAMABA, B., La reconstruction
congolaise, Bruxelles, Luc pire, 2005
II. Articles, textes juridiques, revues, sites et
autres sources
1. MINANI, R., « La problématique des
ressources minières en RDC : Etat de lieux et
perspectives », in congaf, n°471, Kinshasa, CEPAS,
2007
2. TSHINGOMBE, F., « Dimension
économico-financière du contrat de gouvernance (Mars-
Décembre 2007) ; défis et perspectives », in
congaf, n°417, Kinshasa, CEPAS, 2007
3. Constitution du 18 Février 2006 de la
République Démocratique du Congo
4. Loi n° OO7/2002 du 11 Juillet 2002 portant code minier
de la République Démocratique du Congo
5. Rapport des Nations Unies sur l'exploitation
minière en RDC intitulé «Report of the Panel of Expert on
the illegal Exploitation of Natural Ressources and other Forms of Wealth of the
DRC »
6. Communiqué de presse n° 2000/419/S du 15 Juin
2000 de la Banque Mondiale: «economic causes of civil conflict and their
implications for policy»
7. Protocole d'accord entre la RDC et le groupement des
entreprises chinoises, fait à Kinshasa, le 17 Septembre 2007
8. Convention de collaboration entre la RDC et le groupement
des entreprises chinoises (China Railway Group Limited, Synohydro Corporation)
relative au développement d'un projet minier etd'infrastructures en RDC,
2008
9. Motion d'information de l''honorable Jean-Claude VUAMBA
LUZAMBA lors de la plénière du O9 Juin 2009
10. http :
www.mines-rdc.cd: localisation des
ressources minières en RDC, les réserves géologiques des
ressources minières de la RDC, exploitation minière en RDC,
consultés le 14/09/2011
11. http :
www.cncd.be: conflit et minerais en
RDC, consulté le 15/09/2011
12. http :
www.mediacongo.net: les
potentialités minières de la RDC, consulté le
23/05/2011
13. http :
www.obsac.com: économie de la
RDC, consulté le 14/08/2011
III. Mémoire
SHUKURANI, A.-G., Mythes et réalités des
politiques publiques de l'actuel régime Joseph Kabila et le redressement
socio-économique post-conflit des provinces après les
élections de 2006. Cas de la province du Sud-Kivu, mémoire,
inédit, FSSPA, SPA, UOB, 2008-2009
TABLE DES
MATIERES
INTRODUCTION
1
CHOIX ET INTERET DU SUJET
1
Choix du sujet
1
Intérêt du sujet
1
DELIMITATION DU SUJET
2
DE L'OBJET D'ETUDE
3
OBJECTIFS DU TRAVAIL
4
ETAT DE LA QUESTION
4
PROBLEMATIQUE
7
HYPOTHESES
10
METHODE ET TECHNIQUES
10
CADRE THEORIQUE
12
DIFFICULTES RENCONTREES
15
SUBDIVISION SOMMAIRE DU TRAVAIL
16
CHAPITRE I. LES RELATIONS ECONOMIQUES
INTERNATIONALES DE LA RDC
16
Section I. Cadre conceptuel
17
Paragraphe 1. Notion des relations
internationales
17
Paragraphe 2. Relations économiques
internationales
20
Paragraphe 3. De l'exploitation ressources
minières
21
Section II. Les relations économiques de la
RDC
23
Paragraphe 1. Les relations économiques de
la RDC
23
Paragraphe 2. Les partenaires de la RDC en
matière économique
24
Section III. De l'exploitation des ressources
minières de la RDC au regard du code minier congolais.
25
Paragraphe 1. Quelques extraits du cadre
légal minier en RDC
26
Paragraphe 2. Critique du code minier
29
CHAPITRE II. DE L'EXPLOITATION DES RESSOURCES
MINIERES DE LA RDC ET LES RELATIONS ECONOMIQUES INTERNATIONALES
31
Section I. Les ressources minières de la RDC
et son économie
31
Paragraphe 1. Les potentialités
minières de la RDC
31
Paragraphe 2. L'économie de la RDC au regard
de ses ressources minières
34
Section II. Enjeux
39
Paragraphe 1. Financement des projets ou programmes
gouvernementaux.
40
Paragraphe 2. Convoitise des ressources
minières par les puissances économiques et les
multinationales
40
Paragraphe 3. De l'économie de guerre
41
Section III. Défis
45
Paragraphe 1. De la réglementation de
l'exploitation des ressources minières
46
Paragraphe 2. Des contrats léonins en
RDC
48
Paragraphe 3. Rôle et place de la RDC dans la
dynamique de la coopération politico-économique
53
CONCLUSION
55
INDEX BIBLIOGRAPHIQUE
57
« TABLE DES MATIERES »
58
* 1BARACYESTE, Pierre.
L'enjeu géopolitique des transnationales minières au
Congo, Ed. Complexe, 1999
* 2MINANI, Rigobert.
« La problématique des ressources minières de la
RDC : état de lieux et perspectives », In congaf
n°471, Kinshasa, CEPAS, 2007
* 3SUR, Serge. Les relations
internationales, 4ème Ed. , Paris, Montchrestien,
2006
* 4FONTANEL, Jacques.
L'économie des armes, Paris, La Découverte, 1983
* 5TSHINGOMBE, Fidèle.
« Dimension économico-financière du contrat de
gouvernance (Mars-Décembre 2007) : Défis et
perspectives. » In congaf, n° 417, Kinshasa, CEPAS,
Septembre 2007, p.460
* 6MINANI, Rigobert. Op.
Cit, p. 501
* 7LASAY'ABAR, Labana. Les
relations internationales ; présentation panoramique et approches
théoriques, Kinshasa, SIRIUS, 2006, pp. 111-112
* 8MULUMBATI, Ngasha. Les
relations internationales, Lubumbashi, Ed. Africa, 2005, p. 48
* 9MERLE, Marcel. Sociologie
des relations internationales, Paris, Dalloz, 4ème Ed,
1998, p.560
* 10MOKTHAR, Lakehal,
Dictionnaire des relations internationales, Paris, Ellipses, 2006, p.
200
* 11Idem, p.95
* 12 BOUHACENE. Droit
international de la coopération industrielle, Paris, Publisud,
1987, p.32
* 13MULUMBATI, Ngasha. Op. Cit,
p.7
* 14 MERLE, Marcel. La vie
internationale, Paris, Armand collin, 2006, p. 226
* 15MERLE Marcel. Op. Cit, p.
227
* 16BYE, Maurice. Relations
économiques internationales, Paris, Dalloz, 2ème
édition, 1965, p.10
* 17Loi n° 007/2002 du 11
Juillet 2002 portant code minier, art. 1, point 20
* 18Art. 1, point 21 du code
minier congolais
* 19Art. 1, point 3O, op.
cit
* 20 Idem, point 31
* 21ZACHARIE, Arnaud, KABAMBA,
Bob. La reconstruction congolaise, Bruxelles, Luc pire, 2009, p.1
* 22Idem
* 23 ZACHARIE, Arnaud.,
KABAMBA, Bob.Op. Cit, p.11
* 24Extrait de l'exposé
des motifs du code minier congolais de 2002
* 25Extrait de l'exposé
des motifs du code minier congolais de 2002
* 26http :
//www.mines-rdc.cd : Localisation des ressources minières en RDC,
consulté le 14/09/2011
* 27http :
//www.mines-rdc.cd, Les réserves géologiques des ressources
minières de la RDC, consulté le 14/09/2011
* 28 ZACHARIE, Arnaud, KABAMBA,
Bob. Op. Cit, p.105
* 29MINANI, Rigobert. Op.
Cit, p.2
* 30 Http: //www.
mines-rdc.cd : Exploitation minière en RDC, consulté le
14/09/2011
* 31 ZACHARIE, Arnaud, KABAMBA,
Bob. Op. Cit, P.77.
* 32ZACHARIE, Arnaud, KABAMBA,
Bob. Op. Cit, p.78
* 33BAYART, J-F. L'Etat en
Afrique. La politique du ventre, Paris, Fayard, 1989, p.120
* 34 ZACHARIE, Arnaud, KABAMBA
Bob. Op. Cit, p.106
* 35ZACHARIE, Arnaud, KABAMBA,
Bob. Op. Cit, p.107
* 36SHUKURANI, A.-G. Mythes
et réalités des politiques publiques de l'actuel régime
Joseph Kabila et le redressement socio-économique post-conflit des
provinces après les élections de 2006. Cas de la province du
Sud-Kivu, mémoire, inédit, FSSPA, SPA, U.O.B, 2008-2009,
p.10
* 37SHUKURANI, A.-G. Op.
Cit, p.64
* 38http://
www.obsac.com: économie de la
RDC, consulté le 14/08/2011
* 39SHUKURANI, A.-G. Op.
Cit, p.13
* 40http :
//www.obsac.com : économie de la RDC, consulté le
14/08/2011
* 41ZACHARIE, Arnaud, KABAMBA
Bob. Op. Cit, p.17
* 42ZACHARIE, Arnaud, KABAMBA
Bob. Op. Cit, p.15
* 43Idem, p.12
* 44ZACHARIE, Arnaud, KABAMBA
Bob. Op. Cit, p.12
* 45Idem, p.17
* 46 Nous faisons allusion
à la déclaration du Président de Conseil de
sécurité endate du 02 Juin 2000 (S/PRST/2000/20), Juin 2000.
* 47FONTANEL, Jacques.
Op.Cit, p. 100
* 48Nations Unies (2002) :
Report of the Panel of Expert on the illegal Exploitation of Natural Resources
and other Forms of Wealth of the DRC
* 49Banquemondiale: Economic
Causes of Civil Conflict and their Implications for Policy, communiqué
de presse n°2000/419/S du 15 Juin 2000, Washington.
* 50ZACHARIE, Arnaud, KABAMBA,
Bob. Op. Cit, p.142
* 51ZACHARIE, Arnaud, KABAMBA,
Bob. Op. Cit, p. 131
* 52Idem, p.132
* 53 ZACHARIE, Arnaud, KABAMBA
Bob. Op. Cit, p.132
* 54Protocole d'accord entre la
RDC et le groupement des entreprises chinoises, fait à Kinshasa,le 17
Septembre 2007, p.4
* 55« Convention de
collaboration entre la RDC et le groupement d'entreprises chinoises (China
Railway Group Limited, Synohydro Corporation) relative au développement
d'un projet minier et d'infrastructures en RDC, 2008
* 56ZACHARIE, Arnaud, KABAMBA
Bob. Op. Cit, p.134
* 57Idem, p.135
* 58Nous faisons allusion
à la motion d'information de l'honorable Jean-Claude VUAMBA LUZAMBA lors
de la plénière de 09 Juin 2009.
*
59http : //www.cncd.be : conflit et minerais en
RD-Congo, consulté le 15/09/2011
* 60
http://www.mediacongo.net: les
potentialités minières de la RDC, article consulté le
23/05/2011