La dualité étude-travail chez les étudiants( Télécharger le fichier original )par Seydina Ousmane Ndong Université de Poitiers - Master1 2015 |
SOMMAIRE Sommaire..................................................................................................................................1 INTRODUCTION...................................................................................................................2 PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE........................5 Chapitre 1:L'état de l'art...........................................................................................................6 Chapitre 2:Quelques notions à préciser...................................................................................18 Chapitre 3:Démarche méthodologique....................................................................................23 DEUXIEME PARTIE : ANALYSE DES DONNEES. .......................................................39 Chapitre 4 : Les motivations et les raisons de partir. ..............................................................40 Chapitre 5: Les conditions de vie des étudiants étrangers en France......................................53 Chapitre 6:A la recherche d'une activité numéraire.................................................................60 CONCLUSION.......................................................................................................................85 Références bibliographiques.....................................................................................................87 Table des matières..................................................................................................................93 INTRODUCTIONDe nos jours, avec la mondialisation où le monde est considéré comme un «village planétaire», presque aucune région du monde n'est épargnée par le phénomène des migrations. Elles sont toutes concernées soit par le départ, le transit ou encore l'arrivée de populations devenues de plus en plus mobiles. C'est dans cette perspective d'ailleurs que certains considèrent ce phénomène comme un « fait social total » (M. Mauss, 1923-1924 ; A. Sayad, 1999). Presque toutes les catégories sociales sont touchées particulièrement les étudiants. En effet, d'après les chiffres de l'Unesco, en 2010, le nombre d'étudiants en mobilité dans le monde a été estimé à 3.600.000. Ce nombre important d'étudiants étrangers dans le monde a fait de la mobilité étudiante l'une des questions les plus traitées dans les migrations internationales contemporaines. C'est d'ailleurs dans cette optique que Caroline Barrera souligne que : « L'étudiant étranger, longtemps négligé au profit d'autres figures de l'immigration est depuis quelques années de plus en plus présent dans le paysage historiographique européen et s'intègre dans différentes thématiques de recherche: étude des diasporas et des migrations, géopolitique de la culture, enseignement supérieur, formation des élites, relations internationales etc. » (Barrera, 2007) En effet la question de la mobilité des étudiants étrangers a été abordée sous plusieurs angles. Elle a d'abord fait l'objet d'un traitement à travers les statistiques du Ministère de l'Éducation Nationale et de l'Enseignement Supérieur ou encore l'Observatoire national de la Vie Étudiante. Dans ces publications officielles, les chercheurs se sont le plus préoccupés de l'aspect quantitatif (le nombre d'étudiants étrangers présents en France, leur part dans la population étudiante française, leur évolution etc.) Ce n'est que par la suite, avec les travaux d'Emmanuel Amougou, Serge Slama, Latreche et de bien d'autres que l'aspect qualitative apparaitra. On commencera alors à s'intéresser aux démarches faites par les étudiants pour s'installer dans le pays d'accueil (visa, titre de séjour), de leur accueil et de leur intégration, aux conditions de vie et de leur adaptation. Dans cette étude, il s'agira d'essayer de comprendre le cumul étude-travail chez les étudiants venus d'Afrique et particulièrement les Sénégalais et Maliens. En effet, parce qu'elle est au croisement des problématiques de la réussite étudiante, de l'insertion professionnelle des diplômés et du financement des études, la question de l'activité rémunérée constitue un thème central dans l'analyse des parcours des étudiants, d'autant plus qu'elle concerne près de la moitié des étudiants.1(*)D'après l'Observatoire de la vie étudiante, 8 étudiants sur 10 exercent au moins une activité rémunérée (emploi régulier, jobs d'été ou petits boulots) pendant l'année et 5 sur 10 travaillent pendant l'année universitaire, au risque de compromettre leurs études (OVE, 2004). Ainsi, la dualité étude-travail est devenue un véritable fait social. D'où la nécessité d'essayer de comprendre les logiques qui sous tendent ce phénomène. En effet, le cumul étude-travail est souvent traité dans des généralités. Le financement des études constitue l'aspect principal apporté pour son explication. Comme pour les étudiants français ou ceux qui résident dans le pays d'accueil, l'on considère souvent que l'exercice d'une activité parallèle aux études se justifie par la cherté du logement, le coût de la vie, les inscriptions etc. ; autrement dit, ce phénomène est expliqué en ne tenant compte qu'à des aspects qui sont liés aux conditions de vie économique dans le pays d'accueil. Ce qui rendrait en quelque sorte homogènes les causes du recours au travail chez les étudiants. Cette recherche propose une autre vison de la réalité sur le cumul étude-travail chez les étudiants venus d'Afrique. Elle part sur l'idée selon laquelle, tous les étudiants ne travaillent pas pour les mêmes raisons. Derrière le statut d'étudiant se cache un ensemble de caractéristiques sociales, économiques et culturelles qui distinguent les uns des autres. Ainsi, la compréhension du cumul étude-travail nécessite de prendre en compte la particularité de chaque catégorie sociale. On ne peut réduire la problématique de la dualité étude-travail aux seuls facteurs endogènes c'est-à-dire aux réalités socioéconomiques du pays d'accueil (conditions de vie, la question du logement, cherté de la vie etc.), mais il importe d'avoir un cadre global en portant aussi son regard sur les facteurs exogènes ou externes au pays d'accueil et qui précèdent même le voyage en France. Ainsi, il s'agira de faire une analyse complète de ce phénomène en montrant comment les étudiants étrangers viennent en France, pourquoi, dans quelle situation, etc. Ces questions et d'autres encore logent au centre des préoccupations de notre recherche. Mais on ne peut utilement considérer ces questions sans faire un détour du côté de la relation que ces étudiants entretiennent avec le groupe socio familial d'origine. De fait, ce dernier n'est pas sans influence sur leur comportement une fois dans le pays d'accueil. Ce lien entre les étudiants que nous interrogerons et leur groupe socio familial d'origine, demeure capital dans cette recherche et s'impose donc comme une sorte de toile de fond pour mieux connaître la problématique du travail rémunéré pendant les études. D'une manière plus spécifique, le mémoire sera divisé en deux parties de trois chapitres chacune. La première partie présentera un premier chapitre intitulé l'état de l'art dans le lequel nous exposerons comment sommes nous arrivés à s'intéresser à cette question et pourquoi s'intéresser aux étudiants Maliens et Sénégalais. Ensuite, après avoir présenté la problématique et la revue de littérature, nous présenterons nos hypothèses ainsi que les objectifs de la recherche. Dans le second chapitre, il s'agira d'expliciter d'avantage les notions qui sont clés à notre recherche. Le chapitre 3 quant à lui présentera la méthodologie de l'étude qui est essentiellement qualitative. La deuxième partie de ce travail rend compte des résultats de l'enquête réalisée du 15 février au 30 avril auprès d'étudiants Sénégalais et Maliens. Il trace un exposé complet des éléments évoqués par nos enquêtés et qui expliquent leur mobilité vers la France, des conditions de vie dans le pays d'accueil et les principales raisons avancées pour expliquer le travail rémunéré pendant les études. PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE. * 1 Observatoire national de la vie étudiante, l'activité rémunérée des étudiants. une diversité de situations aux effets contrastés, par feres belghith, chargé d'études à l'OVE. |
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