B. Bilan des analyses par parcelle
Un exemple d'analyse individuelle est disponible en Annexe 5.
Pour ce bilan on représente l'ensemble des
hypothèses formulées lors des analyses individuelles sur la
nutrition hydrominérale.
Ce bilan a été présenté lors de la
réunion technique du 7 juillet. Etaient présents 4 conseillers
techniques, 2 producteurs et certains membres de l'IFPC. La réunion
s'est déroulée en deux parties. Premièrement nous avons
présenté les hypothèses marquantes issues des analyses
parcellaires ainsi que les premiers résultats des deux
expérimentations sur la compétition pommier/couvert
(présenté en IV). Deuxièmement les bilans parcellaires ont
été débattus en atelier. L'objectif était de
valider nos hypothèses et de réfléchir ensemble à
des mesures supplémentaires à faire, ainsi qu'aux conclusions
à tirer de ces premières années.
Le bilan est disponible dans les tableaux 10 (pp48-50).
Toutes les comparaisons concernent ECO par rapport à
PROD.
Lors de ce bilan plusieurs propositions ont été
faites quant à de nouvelles mesures ou de nouvelles variables à
prendre en compte parmi lesquelles :
des mesures de reliquats azotés plus poussées,
au moyen de bougies poreuses par exemple, permettrait de suivre en continu
l'évolution de l'azote dans le sol ;
la mesure de la température du sol pourrait aider
à la compréhension des processus de minéralisation ;
des mesures tensiométriques ;
la méthode de plantation (trou fait à la barre
à mine ou à la pelle) pourrait être à prendre en
compte.
Nous confirmons que les ravageurs sont rarement impactant
hormis le puceron cendré chez P50 ECO en 2012 et P61 ECO et les
chevreuils chez P14 ECO.
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MORGANE FOURNIER
MEMOIRE DE FIN D'ETUDE - AGROPARISTECH
Tableau 10 : Récapitulatif des hypothèses
retenues suite à la réunion technique
|
HYPOTHESE
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VARIABLES DE SORTIE
|
EVALUATION DES VARIABLES
|
CONCLUSION sur les HYPOTHESES
|
NOUVELLES HYPOTHESES
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P27
|
L'apport conséquent d'un amendement organique
avant plantation (60T/ha de fumier ovin 0.7- 0.5-1.5) stimule la vie du
sol et permet donc une qui garantit une fourniture azotée
suffisante pour atteindre un niveau de production et de croissance
satisfaisant.
L'ajout de mycorhizes améliore l'absorption racinaire
et donc l'état nutritionnel de l'arbre.
Une bande fleurie montée à fleur
sur l'interrang concurrence plus les pommiers qu'un gazon tondu
ras, mais sans affecter le rendement et la circonférence.
|
Rendement
cumulé égal (Judor), inférieur de 51%
(Dabinett) et de 44% (Douce
de l'Avent).
Circonférences en 2014 égales.
|
Pas de différence de mycorhisation des
racines.
Entrée en alternance de Judor en PROD. Plus faible
floraison pour Dabinett et Douce de l'Avent.
Reliquats globalement plus faibles mais satisfaisants.
Azote foliaire plus faible.
Analyse de matières organique assez similaire
(après 1 et 4 ans après plantation).
Fertilisation chimique en PROD.
|
L'apport de fumier ovin à la plantation a permis
de garantir un certain niveau de reliquat et une certaine croissance.
Par contre les résultats restent décevants sur le rendement
pour Dabinett et Douce de l'Avent. Il semble y avoir
un problème de floraison. Dans le cas de Judor,
ECO évite l'alternance.
L'apport de mycorhizes n'a aucun effet.
|
Une bande fleurie en interrang mobilise
l'azote disponible visible dans les reliquats. L'interaction avec la
bâche tissée créé une gêne
de l'exploration racinaire du pommier. ? Gêne
lors de l'induction florale (année n-1) ou au débourrement
(année n).
Les problèmes de floraison sont dus à une
période de
disponibilité en azote différente plutôt
qu'à une
moindre disponibilité
Dans un contexte où l'activité microbienne
est satisfaisante, l'ajout de mycorhizes n'a pas augmenté la
mycorhisation.
|
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MEMOIRE DE FIN D'ETUDE - AGROPARISTECH
|
HYPOTHESE
|
VARIABLES DE SORTIE
|
EVALUATION DES VARIABLES
|
CONCLUSION sur les HYPOTHESES
|
NOUVELLES HYPOTHESES
|
P14
|
L'utilisation de mulch au pied des arbres limite la
concurrence des adventices.
La minéralisation de la prairie retournée
dispense d'un apport de fumure avant plantation.
Une bande fleurie montée à fleur
sur l'interrang concurrence plus les pommiers qu'un gazon tondu
ras, mais sans affecter le rendement et la circonférence.
|
Rendements nuls sauf Dabinett qui reste
inférieure de 80% en 2014.
Circonférences inférieures de 1cm.
|
Les reliquats sous le mulch plus faibles la
1ère année mais satisfaisants. Les reliquats faits
à la limite mulch/interrang à partir de la
2ème année sont identiques à PROD.
Teneurs en azote foliaire inférieures.
Floraison et charge inférieures.
Carence foliaire en magnésium. Attaques de chevreuil
plus sévères.
Parcelle plus humide en ECO et plantation plus tardive de
15jours.
|
Le retournement de la
prairie garantit un niveau satisfaisant de reliquat.
Néanmoins la nutrition azotée de l'arbre reste
décevante.
Faim d'azote dû au mulch qui pose un problème
de réserves azotées en 2012. Puis concurrence
de l'enherbement sur le rang : le mulch est efficace un an voire deux
pour maitriser la flore adventice au pied de l'arbre.
|
Le magnésium est plus disponible en PROD (malgré
fertilisation en ECO) car ECO plus humide donc lessivage
du magnésium.
La fertilisation potassique en
ECO entraine une suralimentation potassique
antagoniste avec alimentation magnésienne.
La carence en magnésium entraine une
mauvaise assimilation de l'azote ?
|
Apport d'azote sous forme disponible (vinasse de betterave)
compense les carences précédentes
|
|
Idem sauf :
Teneur en azote supérieure ou égale en ECO.
|
Suite à plusieurs années de carence, l'apport
n'a pas rétablit la floraison.
|
Délai de rattrapage ? Effet de la persistance de
la carence en magnésium ?
|
P50
|
Une bande fleurie montée à fleur
sur l'interrang concurrence plus les pommiers qu'un gazon tondu
ras, mais sans affecter le rendement et la circonférence.
|
Rendements nuls en 2013, inférieur
pour Dabinett et Douce de l'Avent (80%), supérieur de 31%
pour Judor en 2014.
Circonférences inférieures avec depuis un
écart qui se creuse.
|
Reliquats identiques.
Les teneurs en azote foliaire sont inférieures sauf
en 2014.
Judor entre en alternance en PROD.
Attaque sévère de pucerons cendrés en
1ère feuille en ECO.
Sol en partie moins profond côté ECO.
|
Malgré de l'azote présents dans le sol, la
concurrence racinaire de l'interrang est amplifiée par la couverture du
rang avec une bâche plastique qui fait obstacle physique au fertilisant.
Les apports ne servent pas au
pommier.
|
Cette concurrence s'exprime aussi par une gêne
du développement racinaire du pommier.
|
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HYPOTHESE
|
VARIABLES DE SORTIE
|
EVALUATION DES VARIABLES
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CONCLUSION sur les HYPOTHESES
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P35
|
L'apport de 35T/ha de fumier de cochon composté
(0.76/1.02/1.47) garantit des reliquats satisfaisants.
|
Identique.
|
Identique.
Le fumier est apporté en ECO et en
PROD.
|
L'apport garantit de bons reliquats et une bonne
nutrition azotée pendant au moins trois ans.
Sur des arbres bien nourris, la fertilisation
foliaire supérieure en PROD ne fait pas de différences,
toutes choses égales par ailleurs.
|
P61
|
|
En cumulé, Douce de l'Avent et
Judor inférieurs (-66% et -53%). Dabinett égal voir
supérieur (+19%).
Douce de l'Avent identique, Judor
inférieur, Dabinett supérieur
|
Reliquats inférieurs sauf en sortie hiver mais
très satisfaisants.
Teneur foliaire en azote inférieure (trois
variétés).
Carence en magnésium.
Dabinett entre en alternance en PROD, Judor en ECO.
Sol peu profond à faible RFU, très calcaire
|
La fertilisation organique est moins efficace sur sol
à faible RFU (cf humidité nécessaire à
la minéralisation) et calcaire.
Concurrence hydrique aux périodes clé du rang
enherbé en 3ème et 4ème feuille en ECO.
|
La concurrence (surtout hydrique) de l'interrang (bande
fleurie) amplifié sur sol à faible profondeur.
|
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53
MEMOIRE DE FIN D'ETUDE - AGROPARISTECH
54
MORGANE FOURNIER
MEMOIRE DE FIN D'ETUDE - AGROPARISTECH
Figure 21 : Etape de la méthodologie
A consolider
Robuste
Douteux
Hypothèse émise sur une parcelle,
dont les effets
peuvent être
expliqués par d'autres facteurs.
Hypothèse émise sur une parcelle, dont
l'effet semble exclusivement expliqué par ces facteurs.
Hypothèse émise sur une
parcelle, confirmée sur d'autres parcelles ou par
modélisation linéaire.
Niveau de confiance de l'hypothèse
Figure 22 : Niveau de confiance d'une hypothèse.
Si une même hypothèse est émise sur deux parcelles
et que chaque parcelle a un niveau de confiance différent, le niveau
le plus élevé est retenu.
HYPTOHESE
|
VARIABLES EXPLICATIVES
|
NIVEAU DE CONFIANCE
|
|
|
P27 (2012-2013-2014)
|
|
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P14 (2013-2014)
|
1) Un arbre sous-alimenté en azote
produit
|
Teneur en azote foliaire année n
|
P50 (opposé pour 2) - 2012-2013-
|
moins mais 2) ne croit pas
nécessairement
moins.
|
Reliquats azotés (sortie hiver, F2+60jours, avant
récolte)
|
2014)
P61 (variable selon la variété pour 2)
|
|
|
- 2012-2013-2014)
|
Une carence en magnésium entraine
une
|
|
P14 (2013)
|
|
Teneur foliaire en magnésium
|
|
mauvaise assimilation de l'azote.
|
|
P61 (2013)
|
Une carence en magnésium n'est pas
|
Saturation de la CEC en
|
|
nécessairement due à une faible
teneur dans le sol.
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magnésium
|
P14 (2013-2014)
|
Une suralimentation potassique peut entrainer une
carence magnésienne.
|
Teneur foliaire en potassium
|
P14 (2013-2014)
|
Sur des arbres bien nourris, la fertilisation foliaire
en azote ne fait pas de différences.
|
Fertilisation foliaire en azote
|
P35 (2012-2013-2014)
|
Judor est sensible à l'alternance en
|
|
P27 (2014)
|
|
Charge année n-1 ou année n
|
|
situation favorable.
|
|
P50 (2014)
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Tableau 11 : Hypothèses de fonctionnement
retenues sur le réseau, à partir des analyses
individuelles
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MORGANE FOURNIER
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