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ANALYSE DE LA POLITIQUE
D'EXEMPTION
DE PAIEMENT DES SOINS EN COTE
D'IVOIRE :
CAS DE LA POLITIQUE DE LA GRATUITE CIBLEE
DES SOINS DANS LE DISTRICT SANITAIRE DE
TIASSALE.
Présenté par
Romain YOHOU
Pour l'obtention du Master en Développement de
l'Université Senghor
Campus ABIDJAN
Spécialité SANTE
INTERNATIONALE
1er DECEMBRE 2015
Devant le jury composé de :
Président : Jean-Marie
CROUZATIER
Professeur des Universités Senghor (Université
Internationale de la Francophonie)
Examinateur : Docteur Joseph AKA
Maitre de Conférences Agrégée de
biostatistique et Informatique Médicale
Université Félix Houphouët-Boigny Abidjan
(Côte d'Ivoire)
Directrice : Docteur Pétronille ACKRAY-
ZENGBE
Maitre de Conférences Agrégée en
Santé Publique option : Economie de la Santé
Université Félix Houphouët-Boigny Abidjan-
Côte d'Ivoire
Université Senghor - Opérateur direct de la
Francophonie
1 Place Ahmed Orabi, BP 21111, 415 El Mancheya, Alexandrie,
Egypte
www.usenghor-francophonie.org
REMERCIEMENTS
En préambule à ce mémoire, je souhaiterais
adresser mes remerciements les plus sincères aux personnes qui m'ont
apporté leur aide et qui ont contribué à
l'élaboration de ce travail ainsi qu'à la réussite de
cette année académique. Je voudrais remercier très
sincèrement tous ceux qui de loin ou de près, m'ont
apporté leur aide au cours de cette formation. Je pense en particulier
:
Au Professeur Albert Lourde, Recteur de
l'Université Senghor pour m'avoir accepté à cette
formation
Au Professeur Jean - Marie Crouzatier,
Directeur des Campus décentralisés et à Mr
UlvickHoussou, Assistant administratif d'appui à la cellule
décentralisée, sans oublier les autres membres de l'équipe
pour leur contribution à la réalisation de nos travaux.
Au Professeur Kouassi Dinard, Directeur de
l'INSP
Au Docteur Joseph Aka, Maitre de
conférences agrégé coordonnateur des MASTERS de
SANTE pour son soutien et sa disponibilité. Ainsi qu'à
Madame Kacou et aux autres membres de son
secrétariat
A ma Directrice de mémoire, Mme. Pétronille
ACKRAY-ZENGBE, Maître de Conférences agrégée en
Santé Publique option : Economiste de la Santé qui
s'est montrée disponible pendant la réalisation de ce travail, en
y consacrant un temps précieux, sans lequel ce mémoire n'aurait
jamais vu le jour.
Au Docteur Eugène Koffi
Kouakou Directeur départemental de la santé de
Tiassalé.
A Monsieur Raymond Kouamé Koffi
administrateur des services financiers, Directeur de
l'hôpital général de Tiassalé, pour leur esprit
d'ouverture et de compréhension qui m'ont permis d'intégrer
ce programme de master.
Je tiens à remercier sincèrement mon Beau
père le Commandant Joël Ahimon, ex sous-directeur
de l'Académie Régionale des Sciences et Techniques de la
Mer d'Abidjan pour ses encouragements et ses pertinentes remarques
qui ont contribué à l'aboutissement de ce travail. Mes
remerciements s'adressent également à :
· Monsieur Didier ANOH, assistant au
l'UFR de lettres à l'université Félix
Houphouët Boigny d'Abidjan
· Monsieur Théophile OUATTARA
technicien supérieur de santé au district sanitaire de San
Pedro
· Monsieur Doh, professeur de lettres
modernes au lycée moderne de Tiassalé
· Mademoiselle Mariam GNEBA, professeur
de lettres modernes au lycée moderne Daloa
Pour leur disponibilité, leurs remarques, conseils et
leurs soutiens.
A MA TENDRE FAMILLE. :
Les mots me manquent pour exprimer ma profonde reconnaissance,
que votre amour, patience et sacrifice s'inscrivent à chaque page de
ce document.
.
DEDICACE
A ma très chère épouse Yohou Nsou
Flauria
Quand j'ai fait ta connaissance, j'ai trouvé la femme
de ma vie, mon âme
Soeur et la lumière de mon chemin.
Ma vie à tes cotés est tapie d'agréables
surprises.
Tes sacrifices, ton soutien moral et matériel, ta
tolérance sans égal, ton profond attachement m'ont permis de
réussir mes études.
Sans ton aide, tes conseils et tes encouragements, ce travail
n'aurait pas vu le jour.
Que DIEU joigne nos chemins pour un long, commun et serein
séjour ; que ce travail soit le témoignage de ma
reconnaissance et de mon amour sincère et fidèle.
A mon très cher frère Jean Marie Adou et
son épouse
Cher frère, les mots ne suffisent guère pour
vous exprimer l'attachement, l'amour et l'affection que je vous porte.
Vous avez été mon ange gardien et mon
fidèle compagnon dans les moments les plus délicats de cette vie
estudiantine.
Je vous dédie ce travail avec tous mes voeux de
bonheur, de santé et de réussite.
RESUME
Dans le cadre de l'atteinte des
objectifs du millénaire au développement, la plupart des pays ont
instauré des programmes de subvention de certains soins ou de
suppressions pour la catégorie vulnérable : les femmes et
les enfants de 0 à 5 ans.
En Côte d'Ivoire, cela s'est matérialisé
par la politique de gratuité ciblée décidée par le
gouvernement au sortir de la crise militaro - politique de Mars 2011.
Quatre ans après sa mise en oeuvre, il était
opportun d'en faire l'évaluation pour persuader les
bénéficiaires, les décideurs et les professionnels de
santé sur l'efficacité d'une telle mesure.
Notre étude intitulée
« analyse de la politique d'exemption de paiement des soins
en Côte d'Ivoire, cas de la gratuité ciblée dans le
district sanitaire de Tiassalé » a eu pour but d'une
part : de comparer les résultats des
données de morbidité et de mortalité de la période
précédant la politique de gratuité à celles de la
période de gratuité ciblée. D'autre part, elle a
analysé les difficultés dans la mise en oeuvre de cette
politique, chez les usagers et chez les professionnels de santé.
Il s'agissait d'une étude prospective à
visé évaluative qui a combiné deux méthodes :
une, basée sur des entretiens avec des usagers et les professionnels de
santé et l'autre, basée sur une recherche documentaire
approfondie et exhaustive des données de morbidité et de
mortalité d'une période de trois ans avant et après la
mise en place de la politique de gratuité. Ces données ont
été collectées auprès du chargé de la
surveillance épidémiologique.
Les résultats détaillés de cette
évaluation ainsi que les leçons apprises de ces deux
périodes ont montré le potentiel de la politique de la
gratuité ciblée dans l'augmentation de l'utilisation des
services de santé. En effet, on a noté :
- une augmentation de 64,9% des consultations des enfants de 0
à 5ans
- Une augmentation de 52,71% des accouchements
assistés
- Une baisse de 54,57% des décès maternels
- Une baisse de 0,69% des évacuations des mères
avant et après accouchement
- Une baisse des accouchements à domicile de 23,3%
- Une persistance des inégalités dans
l'accès aux soins : 87,5% des clients étaient issus du
secteur informel et 20,83% habitaient à une distance de plus de 15km des
formations sanitaires.
Par ailleurs, il est ressorti de l'analyse des goulots
d'étranglement dans la mise en oeuvre, la nécessité de
prendre en compte un certain nombre d'insuffisances notamment :
· la communication : 83,30% des clients et 55,60%
des professionnels de santé étaient sous informés.
· le financement : dans 33,33% des cas, les usagers
ont manqué de médicaments.
· le suivi et l'évaluation des programmes :
44,40% des professionnels de santé n'ont pas eu accès aux
directives et aucun n'a été recyclé ni
formé ; en plus on a noté l'absence d'un cadre formel de
motivation du personnel.
Mots-clés : gratuité;
ciblée, soins, District Tiassalé
ABSTRACT
In the framework of the expectation of the millennium
development goals (MDGs), most countries have decided to abolish user fees in
the health sector for a vulnerable categories: women and children (age range 0-
5 years).In Cote d'Ivoire, this has been noticed by the targeted exemption
policy by the government after the political military crisis in March 2011.
Four years after its implementation, it was appropriate to make the evaluation
to persuade beneficiaries, policy makers and health professionals about the
effectiveness of such a measure in expectation of its goal. Our study on policy
analysis for exemption of user fees in heath sector in Cote d'Ivoire case of
free targeted in the health district of Tiassalé was aimed to compare
the results of morbidity data and of the period preceding the death gratuity
policy targeted to those in the free period and analyze difficulties in
implementation this policy among users and health professionals. It was a
prospective and evaluative study. It referred to combined two methods: one
based on interviews with users and health professionals, and the other based on
an advanced research based on comprehensive literature of morbidity and
mortality data from a period of three years before and after the introduction
of free policy with the charge of epidemiological surveillance. The detailed
results of this assessment and the lessons learned from these two periods have
shown the potential of the abolishment of user fees in increasing the use of
health services. Indeed, it was noted:
- An increase of 64.9% of children 0 to 5 years of
consultation
- An increase of 52.71% of assisted deliveries
- A decrease of 54.57% of maternal deaths
- A decrease of 0.69% of mothers before and after childbirth
evacuations
- A decline in home deliveries by 23.3%
- A reduction in inequalities in access to care: 87.5% of
clients were from the informal sector and 20.83% lived at a distance of more
than 15 km of health facilities.
Moreover, it emerged from the analysis of the bottlenecks, the
need to take into account a number of shortcomings including:
· At the communication: 83.30% and 55.60% of the
customers of health professionals were under informed.
· At the level of funding: in 33.33% of cases, users
lacked medicines. Regarding monitoring and evaluation of programs : 44.40% of
health professionals have not had access to guidance and none have been
recycled ; in addition the flap
· In the absence of a formal framework for staff
motivation
Keywords: health; user fees, district Tiassalé
Liste des acronymes et
abréviations utilisés
- OMS : Organisation Mondiale de la Santé
- ASC : Agent de Santé Communautaire
- CHR : Centre Hospitalier Régional
- ESPC : Etablissement Sanitaire de Premier Contact
- ONG : Organisation Non Gouvernementale
- HG : Hôpital Général
- CPN : Consultation Prénatale
- CHU : Centre Hospitalier- Universitaire
- HELP : Hilfe zur selbsthielfe
- MDM : Médecin du monde
- MSF-F : Médecin sans frontière France
- PGC : Politique de la Gratuité Ciblée
TABLE DES MATIERES
REMERCIEMENTS
i
DEDICACE
ii
RESUME
iii
ABSTRACT
iv
LISTE DES ACRONYMES ET ABREVIATIONS UTILISES
v
INTRODUCTION
3
I.PROBLEMATIQUE DE L'ETUDE
5
I.1 Approche des exemptions de paiement :
5
I.1.1 l'approche étatique des exemptions
5
I.1.2 L'approche internationale
5
I.1.3 L'approche des Organisations non
gouvernementales
6
1.2 La mise en oeuvre des politiques
d'exemption
6
1.2.1 Les politiques nationales d'exemption :
6
1.2 .2 L'approche de mise en oeuvre par la
contribution des ONG
9
1.3 Approche dans le Financement de la
politique
10
1.4 Approche liée à la
pérennisation de la politique
10
I.5 Hypothèses d'étude
11
I.6 Intérêt de l'étude
11
2. OBJECTIFS DE L'ETUDE
13
2.1 Objectif général
13
2.2 Objectifs spécifiques
13
3. REVUE DE LITTERATURE SUR LES POLITIQUES
D'EXEMPTION DE PAIEMENT DES SOINS
14
3.1 État des lieux des connaissances
disponibles.
14
3.2 Politique d'exemption de paiement en
côte d'Ivoire : cas de la politique de gratuité
ciblée.
19
4 : DEFINITION ET ANALYSE DES TERMES
OPERATIONNELS
22
4.1 Champ d'application
22
4.2 Prestations
22
4.3 Population Cible
23
4.4 Equité dans les soins
24
4.5 Disponibilité en ressources humaines
24
4.6 Disponibilité et l'accessibilité
des médicaments
24
4.7 Formation du personnel au protocole
thérapeutique dans un contexte de gratuité de soin.
24
4.8 Utilisation des services
24
4.9 Accès à l'information
25
5. METHODOLOGIE DE L'ETUDE
26
5.1 Cadre de l'étude
26
5.2 Type et durée de l'étude
29
5.3 Population d'étude :
29
5.4 Echantillon et échantillonnage
30
5.5 Variables étudiées
31
5.6 Outil de collecte et collecte des
données
31
5.7 Méthodes d'analyses :
32
5.8 Considération éthique :
32
5.9 Limite de l'étude :
33
6 RESULTATS
34
7 DISCUSSION
58
8 CONCLUSION
64
9 RECOMMANDATIONS
65
10 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
66
INTRODUCTION
Plus de trois décennies après Alma- Atta et
l'initiative de Bamako, les pouvoirs publics nationaux et internationaux
semblent amorcer un nouveau changement de cap. De plus en plus de voix
s'élèvent en faveur d'une couverture maladie universelle
permettant à tous, un accès équitable aux soins de
santé modernes sans barrière financière (OMS, 2010). La
65e assemblée mondiale de la santé (de
mai 2012) a largement mobilisé les ministres de la Santé sur
cette question. Le bilan de l'Initiative de Bamako est mitigé selon la
Banque Mondiale : En effet, le paiement direct ne couvrait que 5 à
10% des besoins des populations1(*)et 10 à 30 % de la population du continent
africain n'aurai pas accès aux soins de santé pour des raisons
budgétaires : Rares sont celles où les taux de consultation
curatives dépassent les 0,5 par an et par personne. Selon
Olivier DE Sardan et JP Ridde2(*).
Dans un tel contexte, les défis de l'accès
facile aux services de soins et du financement des activités sanitaires
dans les pays en développement réapparaissent au-devant de la
scène. Dans sa nouvelle politique de santé prônée en
2007, La Banque Mondiale, jadis farouche défendeur de l'imposition du
paiement direct des soins dans les années 1980 et 1990, a changé
de position : Elle envisage de soutenir les pays qui décideraient
d'abolir le paiement direct des actes de santé au profit de leur
population. En 2008, dans son rapport annuel, l'OMS encourageait les Etats
à résister à la dépendance aux paiements directs.
Les institutions internationales, les ONG, les professionnels du secteur, et
surtout les acteurs politiques des pays en développement ont donc
compris que fournir gratuitement des soins aux populations les plus
vulnérables était un élément de réponse
à l'accès aux soins pour tous.
Engagés dans cette voie depuis les années 2000,
le bilan comparatif des dispositifs d'exemption des pays africains sont
relativement peu différents. Les problèmes dans la conception et
la mise en oeuvre restent similaires. Les mesures d'exemption sont souvent
prises en fonction d'un mélange de calculs politiques internes et de
pressions externes. Le fonctionnement des dispositifs est la plupart du temps
chaotique et incohérent, faute de préparation, de communication,
de gestion efficace et surtout de financements [2]. Les difficultés
inattendues sont vite mises au jour ; se manifestant notamment par des
pénuries de médicaments ; des conflits entre professionnels
de santés et usagés et la qualité des soins est loin
d'être garanti
La Côte d'Ivoire vient de franchir le pas à travers
l'arrêté ministériel
n°000/MSHP/CAB/du16/04/201113(*) portant exemption de paiement de soins hospitaliers
exceptionnel à l'issue de la crise post-électorale de 2010. Il
nous est donc apparu nécessaire, après le premier quinquennat de
sa mise en oeuvre, d'en faire l'évaluation, d'où notre travail de
recherche. Ce travail s'est articulé en trois parties :
· La première partie a posé la
problématique du sujet suivie de la justification de l'étude.
· La deuxième partie a porté sur une revue
de littérature des politiques d'exemption de paiement des soins de
santé en Afrique de l'Ouest.
· la troisième partie a été
réservé à la méthodologie de notre
étude ; aux résultats puis à la discussion.
I. PROBLEMATIQUE DE
L'ETUDE
I.1 Approche des exemptions
de paiement :
Parmi les nombreuses barrières pouvant expliquer les
discutés d'accès à la santé, l'obligation faite
à l'usager de payer les prestations de soins représente un
obstacle de première ligne. Chaque année, plus de 100 millions
d'individus basculent dans la pauvreté du fait de dépenses
catastrophiques de santé4(*). Aujourd'hui, cette politique de tari?cation aux
usagers fait l'objet d'une remise en cause appuyée qui se manifeste
notamment par l'émergence, dans un nombre croissant de pays, de
politiques nationales ayant pour vocation de lever ou atténuer les
barrières ?nancières auxquelles les patients sont
confrontés. Vu cet état de fait, de nombreuses organisations
nationales et internationales jadis contre les politiques d'exemption ont
commencé à prendre leur distance vis-à-vis des politiques
de recouvrement des coûts auprès des usagers. Nous
présentons ici une cartographie de cette approche.
I.1.1 L'approche
étatique des exemptions
Au niveau des Etats africains, c'est l'Afrique du sud qui a
expérimenté la politique d'exemption de paiement à partir
1944 .Les autres pays ont suivi récemment la voie
notamment 5(*) :
- le Sénégal qui a rendu gratuit les soins
aux personnes âgées en 2007 (plan Sésame)6(*) .
- au Mali les césariennes furent gratuites à
partir de 2005.
- Au Niger, ce fut la prise en charge des enfants de moins
de 5 ans
- Au Burkina, les accouchements furent subventionnés
à hauteur de 80%
- En Côte d'Ivoire, les soins des enfants de moins de
5ans, les accouchements, les césariennes et les urgences chirurgicales
dans les 48 heures.
A ce jour, plus d'une quinzaine de pays dont les revenus sont
faibles et moyens ont suivi l'exemple sud-africain. La suppression du paiement
direct dans les Etats africains semble être la solution trouvée
pour le rattrapage des objectifs (4, 5,6) du millénaire pour le
développement, mais de nombreuses organisations, parmi les acteurs
internationaux, n'ont pas du coup abordé la question de la même
manière.
I.1.2 L'approche
internationale
Dès 2005, la politique de la suppression des paiements
directs n'a pas été consentie de façon unanime par tous
les acteurs internationaux. Dans leur document stratégique d'aide au
secteur de la santé des pays en développement ; seuls, le Royaume
uni, le Danemark et l'Allemagne se sont prononcés clairement en faveur
de cette politique. Les organisations gouvernementales, quant à elles,
n'ont pas pris position, reconnaissant néanmoins comme frein à
l'accès aux soins pour tous les paiements directs. Certaines, comme
ECHO, ont conditionné leur aide qu'aux situations d'urgence7(*). Interpellé depuis
longtemps par les organisations comme Médecin du Monde8(*), c'est finalement en juin 2010,
à l'initiative de MUSKOKA, au sommet sur la santé maternelle et
infantile, que le G8 a finalement soutenu les politiques d'exemption de
paiement. L'adhésion du G8 va susciter une action collective et
élargie des donateurs bilatéraux et multilatéraux auxquels
vont se joindre certains gouvernements (Espagne, La Nouvelle Zélande, la
Norvège, les Pays Bas et la république de Corée) puis des
fondations (Bill & Mélinda Gates, UNfund)9(*)
I.1.3 L'approche des
Organisations non gouvernementales
Les ONG telles que : Médecins du monde, Oxfam,
Save the Children, ont été nombreuses à prendre parti pour
la gratuité des soins. Leur action s'est située au plaidoyer
auprès des gouvernements nationaux, des donateurs et institutions
internationales. Elle a milité pour la prise en compte des maladies
négligées et une équité dans l'accès aux
soins de santé.
Médecins du monde (MDM) et médecins sans
frontières (MSF) ont particulièrement fait la promotion de
l'abolition des paiements directs, s'inspirant des résultats obtenus de
leurs interventions sur différents terrains.
L'ONG HELP, a pour sa part, encouragé les autres
organisations humanitaires oeuvrant dans les pays d'Afrique de l'Ouest, ainsi
que les partenaires nationaux à se lancer dans une démarche
similaire.
1.2 La mise en oeuvre des
politiques d'exemption
La mise en oeuvre de la politique d'exemption s'est faite
selon deux approches :
- Une approche étatique ou politique nationale
d'exemption de soin
- Par l'intervention des ONG
1.2.1 Les politiques nationales
d'exemption :
Elles résultent du choix délibéré
des Etats comme stratégie de réduction de la pauvreté face
à la barrière financière que constituait le paiement
direct généralisé après l'initiative de Bamako
à partir des années 1990 ( L. GILSON ,1997) .Cette approche a
visé certains services ou catégories de personnes (Ridde et al,
2011).
Au Zambie, ce fut les services de première ligne dans les
zones rurales en 2006.
Au Libéria, ce fut les services du paquet de soins de
santé de base pour toute la population en 2007.
En Côte d'Ivoire cela s'est matérialisé
dès 2001 par la subvention des rétroviraux et à partir de
2006, par la distribution gratuite des antipaludiques pour laquelle elle
bénéficiera successivement des Rounds 6 et 8 du Fonds Mondial
pour la lutte contre le Sida, la Tuberculose et le Paludisme10(*).
Enfin en Mars 2011, Au sortir de la crise
post-électorale, le Gouvernement a décidé d'apporter un
soulagement aux populations en instaurant le 16 avril 2011, pour une
période déterminée, la gratuité des soins dans tous
les établissements sanitaires publics. Cette mesure a fait l'objet d'un
arrêté ministériel, l'arrêté n°001 du 16
avril 2011 portant exemption de paiement au point de service à titre
exceptionnel des frais de prise en charge médicale des usagers, dans les
établissements sanitaires publics, parapublics et communautaires.
Si cette mesure a contribué à l'augmentation de
la fréquentation des services, elle a occasionné une
surexploitation du personnel et du plateau technique, un épuisement
rapide des stocks de consommables et un non-respect du système de
référence et contre-référence.
Le Gouvernement est passé par la suite à la
gratuité ciblée principalement en faveur des femmes enceintes et
des enfants de 0-5 ans depuis le 20 février 2012. Ce dispositif
constitue une étape de transition vers la Couverture Maladie
Universelle.
Au Mali, Au Burkina comme au Sénégal ( : Plan
Sésame) des programmes similaires basés sur l'initiative
gouvernementale ont vu le jour.
Tableau 1:Quelques
réformes récentes d'exemption des frais de soins en Afrique
subsaharienne.
PAYS
|
DESCRIPTION DE LA POLITIQUE
|
DATE DE MISE EN OEUVRE DES POLITIQUES
|
Bénin
|
Gratuité de la césarienne
|
Avril 2009
|
Burkina Faso
|
Réduction de 80% des frais d'accouchement et de
césarienne
|
Octobre 2006 - Avril 2007
|
Burundi
|
Suppression des frais d'accouchement et des soins curatifs chez
les enfants âgés de moins de 5 ans
|
Mai 2006
|
République Démocratique du Congo
|
Gratuité du traitement du paludisme chez les enfants de
moins de 15 ans et chez les femmes enceintes
|
Juillet 2008
|
Ghana
|
Gratuité des soins accouchement
|
Avril 2005 au niveau national
|
Kenya
|
Gratuité des soins accouchement
|
Janvier 2007
|
Libéria
|
Suppression des frais de paquet de soins de santé de
base.
|
Avril 2006
|
Lesotho
|
Gratuité des soins au niveau primaire
|
Janvier 2008
|
Madagascar
|
Gratuité de soins d'accouchement et de
césarienne
|
Juin 2008 - septembre 2008
|
Mali
|
Gratuité de la césarienne
|
Juin 2005
|
Maroc
|
Gratuité de soins d'accouchement et de
césarienne
|
Décembre 2008 au niveau national
|
Niger
|
Suppression des frais de césarienne et des soins chez
les enfants âgés de moins de 5 ans
|
Février 2006 et mars 2007 respectivement
|
Sénégal
|
Suppression des frais de césarienne et des soins chez
les enfants âgés de moins de 5 ans
|
Février 2008
|
Uganda
|
Suppression des frais de soins dans les centres de santé
publics
|
Février 2001
|
Zambie
|
Suppression des frais de soins au premier niveau de soins
|
Avril 2006 (rural) janvier 2007 (péri urbain)
|
Source: adapté de Meessen 2009.
1.2 2 L'approche de mise en
oeuvre par la contribution des ONG
Les ONG ont été les précurseurs de la
politique d'exemption sur le terrain dans plusieurs pays. La plupart des Etats
se sont largement inspirés de leur expérience capitalisée
sur le terrain. Valéry Ridde, Ludovic Queuille et Yamba Kafando ont
ainsi dressé un tableau de leurs initiatives.
Tableau 2:Intervention d'ONG
visant l'exemption de payement direct.
ONG
|
PAYS
|
DESCRIPTION DE L'INTERVENTION
|
INTERVENTION
|
Action contre la faim
|
Burkina Faso
|
Subvention des soins des enfants de 6 à 59 mois, femmes
enceintes, femmes allaitantes pour les pathologies associées à la
malnutrition
|
Ciblée
|
HELP
|
Burkina Faso
|
Subvention des soins pour les femmes enceintes, ou allaitantes,
les enfants de moins de 5 ans, les accouchements, et appui stratégique
à l'exemption pour les indigents
|
Ciblée
|
Niger
|
Subvention des femmes enceintes ou allaitantes et les indigents,
et appui à l'exemption pour les césariennes, les consultations
prénatales, et la prise en charge des moins de 5 ans
|
Ciblée
|
MDM-F
|
Niger
|
Soutien aux districts pour l'amélioration dela
qualité de l'offre de service
|
|
MSF-F
|
Burkina Faso
|
Prise en charge gratuite des consultations pour paludisme pour
l'ensemble de la population
|
universelle
|
MSF -B
|
Mali
|
Première phase d'intervention : exemption de
payement du nouveau traitement contre le paludisme pour les enfants de moins de
5 ans et 85 f CFA pour les autres usagers.
Deuxième phase d'intervention : ensemble des soins,
service et médicaments gratuits pour les enfants de 5 ans au
1er et 2ème niveau, plus prise en charge gratuite
des enfants de 5 à 10 ans pour les cas de paludisme grave et les
pathologies associées, plus exemption des soins pour les femmes
enceintes en cas d'épisode de fièvre plus tarif forfaitaire de
200 f CFA pour les plus de 10 ans pour les soins en cas de fièvre,
|
Ciblée
|
TERRE DES HOMMES
|
Burkina Faso
|
Exemption des frais pour les urgences pédiatriques, pour
les pathologies des enfants de moins de 5 ans et des femmes enceintes
|
Ciblée
|
SOURCE : Valery Ridde, Ludovic
Queuille et Yamba Kafando «capitalisation de politiques publiques
d'exemption du paiement des soins en Afrique de l'Ouest» p 28
1.3 Approche dans le
Financement de la politique
La plupart des politiques d'exemption sont financées
directement ou indirectement par des bailleurs de fonds internationaux dont les
motivations réelles sont inconnues. Cette situation plonge les
programmes dans un état de précarité car on ne sait
jamais quand le bailleur arrêtera ou changera de politique.
En Côte d'Ivoire, au plan financier, la gratuité
totale qui a précédé la gratuité ciblée
aurait coûté 2,1 milliards de FCFA, en 36 jours d'activité,
et le besoin de financement serait estimé à 4,1 milliards de FCFA
par mois. A cela, il faudrait ajouter des apurements de dettes auprès
des fournisseurs évaluées à 10 milliards de FCFA, soit un
peu plus de quinze millions d'euros.
En juillet 2013, l'aide française au
développement dans le domaine de la santé en Côte d'Ivoire
avait atteint un taux record de 46 milliards, soit environ 70 millions
d'euros11(*) et le
gouvernement est passé après six mois seulement de la
gratuité totale à la gratuité ciblée. Cette
situation a été aussi observé ailleurs notamment au
Kenya12(*) où, le
gouvernement a du rétablir graduellement les paiements directs, deux
années seulement après la décision de sa suppression. Des
expériences similaires ont été rapportées au Ghana.
1.4 Approche liée
à la pérennisation de la politique
Malgré les résultats encourageants et
bénéfiques pour la santé des populations, la
pérennité des exemptions de paiements est loin d'être une
réalité. En ce qui concerne la Côte d'Ivoire, en neuf mois
seulement, le gouvernement est passé de la gratuité totale
à la gratuité ciblée et a dû débourser
30milliards de francs CFA (environ 60 millions de dollars) dans les conditions
difficiles.
Si dans ce pays, les défenseurs de la politique de
gratuité ont considéré la décision du gouvernement
acceptable du fait des récents troubles qu'il a connus, au Niger, cela
n'a pas été le cas. Le ministère des finances a
avoué que « quand cela arrive au trésor on a l'impression
que ce n'est plus une priorité» [1].
Au Burkina, le gouvernement s'est limité, dès
janvier 2008, à une réduction en « attendant que la
question de la gratuité trouve une réponse dans
la durabilité »
Il faut donc sortir de ces impasses et assurer une survie
durable à la politique de la gratuité .La mobilisation des
ressources budgétaires est certes indispensable, mais il y aurait fallut
des acteurs capables, pour une mise en oeuvre efficiente au niveau national,
régional et départemental.
Notre travail tente donc de répondre aux
préoccupations suivantes qui se présentent comme la
problématique de notre étude :
- comment la gratuité des soins a-t-elle
été mise en oeuvre ?
- L'exemption de paiement des soins a-t-elle
amélioré l'état de santé des populations?
- L'exemption de paiement des soins a-t-elle favorisé
un accès équitable aux soins de santé ?
- Quelles ont été les mesures prises pour
renforcer l'accès aux de santé ?
- Les soins gratuits sont-ils de bonne qualité ?
I.5 Hypothèses
d'étude
Cette étude nous permettra de vérifier à
travers une recherche opérationnelle les hypothèses
formulées comme suit :
· La politique de la gratuité ne profite pas
effectivement aux populations des zones éloignées des formations
sanitaires.
· La mauvaise compréhension du paradigme de
gratuité de soins rend difficile son application.
· La politique de gratuité favorise
l'accès aux soins et ne détériore pas la qualité
des soins.
I.6 Intérêt
de d'étude
La décision d'exemption, au-delà de la
portée politique a constitué un fardeau tant du point de vue
financier que dans la mise en oeuvre. Les budgets alloués dans la
plupart des pays n'ont guère dépassé les 15%
préconisés au sommet d'Abuja cette situation couplée des
difficultés de mise en oeuvre a créé des doutes quant
à son efficacité et sa pérennité. En pointant du
doigt ces problèmes, notre étude présente
l'intérêt de proposer un diagnostic précis et
documenté des divers goulots d'étranglements.
En outre, il convient de situer ces politiques d'exemption de
paiement dans un cadre plus large des dispositifs de couverture sanitaire
universelle. Alors que la promotion de telles initiatives
bénéficie aujourd'hui d'un appui de plus en plus prononcé
au niveau international, comme l'atteste la récente adoption par
l'Assemblée générale des Nations unies d'une
résolution sur le sujet13(*), il importe de s'interroger sur la place et la
manière dont les politiques de gratuité ciblée peuvent
s'inscrire dans les dispositifs nationaux de protection sociale en
santé. Dans les pays ressources limité, ces politiques peuvent
sans aucun doute jouer un rôle décisif dans l'instauration
progressive de la Couverture Maladie Universelle, mais il faudra au
préalable se convaincre que la gratuité des soins peut
fonctionner sur le terrain et faire l'objet d'une mise en oeuvre efficiente.
Face à ce défi, notre étude se place en aval de celle de
Docteur KOUAKOU Konan Albert 14(*) Elle permettra de capitaliser les
expériences dans la partie sud du pays, précisément dans
le district sanitaire de Tiassalé. Le choix du district de
Tiassalé se justifie par le fait qu'il abrite une population une
population cosmopolite qui reflète le panorama du peuplement de la
Côte d'Ivoire.
Les résultats de notre étude pourront orienter
les principaux acteurs impliqués dans la mise en place de la couverture
maladie universelle
2. OBJECTIFS DE L'ETUDE
2.1 Objectif
général
Notre étude avait pour objectif global d'analyser
l'impact de la politique d'exemption de paiement des soins hospitaliers
à travers la politique de la gratuité ciblée en Côte
d' Ivoire et précisément dans le district sanitaire de
Tiassalé.
2.2 Objectifs
spécifiques
Ils ont consisté à :
· Décrire la perception des clients et des
professionnels de santé sur l'application de la politique de la
gratuité dans le district sanitaire de Tiassalé
· Comparer les données de morbidité et
mortalité avant et après la mise en oeuvre de la politique de la
gratuité ciblée
· Identifier les difficultés dans la mise en
oeuvre de la politique de gratuité ciblée
3. REVUE DE LITTERATURE SUR LES
POLITIQUES D'EXEMPTION DE PAIEMENT DES SOINS
3.1 État des lieux des
connaissances disponibles.
3.1.1 Politiques nationales
d'exemption du paiement des soins en Afrique de l'ouest
3.1.1.1 Historique
Le système de l'exemption de paiement a
démarré sous la colonisation. Le régime
de santé était partout le même (Yaogo et al. 2012) :
il existait des soins gratuits pour les usagers dans les structures sanitaires,
financés sur le budget de l'État colonial. Ces soins
étaient réservés à une minorité urbaine et
limités aux vaccinations ; et à la lutte contre les grandes
endémies et les épidémies (Bado, 1996 ; Van
Lerberghe, De Brouwere, 2000). Les indépendances ont vu éclore
une multiplication des formations sanitaires, notamment dans le monde rural, le
principe de la gratuité restant toujours en vigueur. Aux débuts
des années 1980, les États ont été
confronté à graves difficultés financières et
affaiblis par les politiques d'ajustement structurel : Les systèmes
ont connu des profondes crises : les consultations restaient gratuites,
mais les formations sanitaires n'avaient plus de médicaments
disponibles. Elles délivraient donc aux usagers des ordonnances pour des
médicaments qu'ils devaient acheter à un coût
élevé et parfois dans des pharmacies éloignées,
d'où l'initiative de Bamako :
Concept ; né dans les années 80 ; a
été adopté à la suite d'une réunion des
ministres de la santé africains à Bamako en 1987 à la
37ème comité régional de l'OMS : Elle
prévoyait un certain niveau de recouvrement des cours et une
participation communautaire avec création de comité de
gestion : Dans plusieurs pays ; cela a abouti à la mise en
place d'un certain nombre d'activités des soins visant notamment
l'amélioration des conditions de vie de la mère et de
l'enfant ; le contrôle des endémies et la vente des
médicaments :
3.1.1.2 Contexte et
justification
A partir des années 2000, les pays
africains se sont rendu à l'évidence que les
Objectifs du millénaire pour le développement ne seront pas
atteints en 2015, pour quelques raisons suivantes :
- une forte proportion des populations reste à
l'écart du système de soins modernes, notamment les groupes les
plus vulnérables.
- la qualité des soins délivrés par le
système de santé public est globalement faible (Jaffré,
Olivier de Sardan, 2003),
- les ressources humaines sont insuffisantes et toujours
inégalement réparties sur les territoires ; la part de la
santé dans les budgets nationaux est notoirement insuffisante et encore
bien loin, pour la plupart des pays, de la volonté
déclarée à Abuja (15 %) (Ridde, 2012 ; WHO,
2011). C'est dans une telle perspective qu'il faut situer les exemptions de
paiement des soins qui se sont multipliées dans la quasi-totalité
des pays africains.
3.1.1.3 Stratégies de
mise en oeuvre des exemptions de paiement
A. Stratégie de choix des cibles et de la
politique
Les initiatives d'exemption dans la plupart des pays
concernent une population spécifique Il s'agit en
général :
- des femmes enceintes
- des enfants de moins de 5 ans
- des personnes vivant avec le VIH/SIDA.
Dans les pays d'Afrique francophone le choix a
été porté sur une abolition catégorielle (ex. Mali,
Niger, Burkina Faso), certainement à cause de l'histoire des politiques
de recouvrement des coûts, tandis que certains pays anglophones ont
opté pour des suppressions de paiement plus universelles (ex. Ghana,
Ouganda, Afrique du Sud). Le rôle des bailleurs de fonds et leur
volonté de soutenir les pays dans l'atteinte des Objectifs du
Millénaire pour le Développement en 2015 n'est certainement pas
sans avoir influencé les choix des pays pour l'abolition
catégorielle, notamment pour les pays dont le financement de la
santé dépend en partie de ces bailleurs.
B. Stratégies de gestion
B.1 Remboursement
Le remboursement aux formations sanitaires est le mode de
financement des politiques d'exemption majoritairement utilisé par les
pays concernés. Il prend en compte les actes réalisés et
les médicaments distribués. Au Niger, de 2006 à la fin de
l'année 2010, le taux de remboursement était seulement de 49%
(Médecins du monde, 2011). Ce remboursement peut se faire au forfait
comme au réel.
B.1.1 Remboursement au
forfait
C'est le système qui a été adopté
au Ghana15(*) et au
Sénégal16(*)
notamment pour certains actes tels que les césariennes dans les
hôpitaux régionaux. Le forfait consiste à couvrir les
dépenses des formations sanitaires qui sont ensuite remboursées
par l'Etat. Dans nombre de pays, la base du forfait avait été mal
calculé (Ridde et al. 2011,) ce qui a poussé certains à
opter pour un remboursement sur la base des dépenses réelles
(factures). [1]
B.1.2 Remboursement au réel
C'est le remboursement qui se fait sur présentation de
factures ou autres documents de gestion. Le Sénégal, dans le
cadre du plan Sésame, a opté pour un remboursement au
réel. Au Burkina Faso, on est passé d'un système de
remboursement forfaitaire à un système de remboursement au
réel.
B.1.3 Remboursement par contribution des
ONG
Dans certains cas, des ONG sont intervenues comme des tiers
payeurs, c'est-à-dire que les patients bénéficient
gratuitement des soins et les formations sanitaires sont ensuite
remboursées par l'ONG (Ex HELP au Burkina Faso, MSF au Mali).
Dans d'autres cas, le remboursement s'est fait sous forme de
dons de médicaments et matériel médical, ce qui a permis
d'éviter des pénuries.
B.2 Problèmes liés au
remboursement
B.2.1 Délais de
remboursement
Plusieurs difficultés ont été
relevées dans le processus de remboursement aux structures .En effet,
qu'ils aient été réels ou forfaitaires, les
remboursements étaient le plus souvent très tardifs, parmi les
causes probables de retards on pouvait citer :
- les erreurs de comptabilité par manque de formation
(cas du Niger).
- La lourdeur administrative.
- les aléas du passage d'un mode de financement
à un autre [3] cas du Burkina Faso
- l'imprédictibilité de l'environnement
financier cas du Ghana
- l'insuffisance de financement. [1] cas du
Sénégal.
Au Niger par exemple, ces retards de remboursement ont
réduit les capacités des COGES (comité de gestion)
à renouveler les stocks de médicaments et ont perturbé le
fonctionnement de l'Office national de produits pharmaceutiques et chimiques
(ONPPC)17(*) principale
centrale d'achat du médicament du pays.
C : Stratégies de
communication
Les expériences des différents pays ont
montré généralement un déficit de communication et
des difficultés de compréhension des politiques d'exemption, que
ce soit au niveau du personnel de santé qu'au niveau des usagers.
Au niveau du personnel :
Les personnels de santé semblaient
méconnaître les différents aspects des politiques
d'exemption, tels que :
- les modalités de remboursement (Burkina Faso, Ghana)
ou d'allocation des médicaments. Ex : des kits d'accouchement et de
césarienne (Sénégal et Cote d'Ivoire)
- les services et actes exemptés et ceux qui ne le
sont pas (Burkina Faso, Mali)
- les taux de remboursement (Ghana, Côte d'Ivoire),
etc.
Dans de nombreux pays, aucun financement ou presque n'a
été prévu pour la vulgarisation de l'information aux
formations sanitaires. De plus, les personnels de santé n'ont que
rarement été formés aux nouvelles procédures ou
nouveaux outils de gestion mis en place. Au Maroc, 87% des prestataires de
soins estimait n'avoir reçu aucun document explicitant la
gratuité, contre seulement
6.12% qui ont reçu une formation au cours des
ateliers18(*).
Au niveau des usagers
Dans la plupart des pays, les masses populaires ont
été informées à travers divers types de
médias. Au Maroc, 76.47% estiment être au courant de la
gratuité de la césarienne et de l'accouchement grâce
à un financement de la stratégie de communication [15].Par contre
au Burkina Faso, «le budget de communication planifié dans la
stratégie nationale n'était que de 2% du budget de mise en oeuvre
et de plus les affiches utilisées étaient en français
alors que la majorité de la population est analphabète19(*) .
D : Stratégies de suivi /
évaluation / coordination
Les outils de suivi et d'évaluation n'ont pas suivi le
programme de mise en place des politiques. Iles n'étaient pas
développées, donc indisponibles au niveau des structures
sanitaires. Cela a entrainé des données difficilement
utilisables, du fait de l'incomplétude des supports de gestion. La
conséquence a été, des ruptures de stock en intrants et en
médicaments. En outre, les activités de suivi et de supervision
ont été rarement menées [14].
Au Niger par exemple, deux structures ont été
mises en place : une chargée de la coordination de la politique au
niveau central et un comité de pilotage et de suivi de la
gratuité de soins : Ces deux comités se réunissent
depuis 2010 mensuellement. C'est la cellule de la gratuité qui organise
des missions de supervisions.
Au Mali, en plus d'un comité de pilotage, un point
focal national et des points focaux des directions régionales de la
santé et des établissements de la santé ont
été créés.
Au Burkina, aucune structure n'a été
créé de façon spécifique par faute de moyens, les
supervisions des prestataires se sont faits de manière
intégrée c'est-à-dire des supervisions intégrant
plusieurs thèmes.
E : Stratégies de participation
communautaire
Les connaissances disponibles concernent brièvement les
expériences du Burkina Faso, du Niger et du Sénégal. Ces
expériences montrent que les comités de gestion ont
été impliqués dans les politiques d'exemption pour
diverses procédures.
- Au Burkina Faso
Les comités de gestion ont en charge la reproduction
des outils de suivi, et donc de leur prise en charge financière, ce qui
n'est pas sans susciter leur mécontentement20(*).
- Au Niger, les comités de gestion sont
impliqués dans la gestion administrative de la politique et dans la
gestion des médicaments21(*).
- Au Sénégal, les comités de santé
ont été impliqués dans la diffusion de l'information
auprès des différents acteurs22(*).
F : Stratégie de prise en charge des
patients et référence
Dans la plupart des pays, les circulaires instaurant la
politique d'exemption des soins sont restés imprécises sur la
prise en charge des évacuations au cours des urgences ou des
références .Dans les pays où le transfert gratuit a pu
être instauré, (état d'urgence au Burkina et 60 ans au
Sénégal) , des difficultés liées aux choix des
bénéficiaires ont été signalées .Ces
difficultés étaient dûs aux pièces d'état
civil peu fiables et l'appréciation de l'état d'urgence ou d'une
complication .immédiate. Cette situation a eu pour conséquence
des retards dans la prise en charge.
3.1 :4 Motivation / satisfaction
du personnel de santé
Au Ghana23(*), au Burkina Faso, au Mali et au Niger, les
études ont rapporté que le personnel de santé a
apprécié globalement la politique d'exemption de paiement des
soins ; cependant, il est resté peu motivé. Au
Sénégal cet état d'esprit a été aussi
constaté.
Au Burkina, la démotivation était le fruit d'une
surcharge de travail ressentie par les soignants, du fait des charges
administratives supplémentaires.
Au Niger et au Sénégal, c'était
plutôt l'impact négatif de la politique sur les revenus du
personnel. En effet, le personnel a parfois vu ses ressources
financières diminuer du fait de l'exemption. Dans le cas du
Sénégal, le personnel de santé semblait réticent
à assurer la prise en charge gratuite des accouchements et
césariennes, puis des personnes âgées.
En Côte d'Ivoire, le certificat d'étude de
spécialité en gynécologie étant payant par
conséquent les gynécologues s'attendaient toujours à une
rétribution particulière à cause de la gratuité des
césariennes.24(*).
3.1 :5 Relation soignant / usager
Au début de la politique d'exemption de paiement, de
bonnes relations entre soignant et usager ont été
signalées dans plusieurs pays notamment, au Ghana, Sénégal
[1]. Ces relations finiront par se dégrader par la suite du fait de
l'absence des fonds, du manque de clarté dans la mise en oeuvre de la
politique de gratuité de soins et des multiples ruptures de stock de
médicaments dans les structures. En Côte d'Ivoire, des cas
d'interpellation et de violence à l'endroit des prestataires ont
été observés.
3.1 :6 Satisfaction des
usagers
Au Burkina Faso, au Niger, au Mali comme au Ghana, les usagers
ont favorablement accueilli la décision de rendre les soins gratuits. Au
Burkina Faso comme au Ghana, ils rapportaient que cela leur permet d'anticiper
et de réduire les dépenses, ce qui représente un gain pour
la famille. Toutefois, ils se plaignaient des pratiques illicites des
professionnels de santé .Au Mali, les usagers disent avoir perdu
confiance en certains personnels de santé. [16] [17]
Il ressort de notre revue de littérature que les
politiques d'exemption ont rencontré beaucoup de difficultés dans
leur mise en oeuvre. Certains auteurs ont même affirmé
« [...] ces mesures ont été décidées dans
une grande précipitation. La décision a été
politique avant d'être technique, annoncée soudainement et de
façon publique, prenant à court et par surprise, non seulement
les agents sur le terrain, mais aussi les techniciens des
ministères. » (Olivier de Sardan & Ridde 2012).Si ce point
de vue est partagé par plusieurs acteurs avisés, il faut
reconnaitre que de grandes variations ont été observées
d'un pays à un autre.
3.2 Politique d'exemption de
paiement en côte d'Ivoire : cas de la politique de gratuité
ciblée.
3.2.1 Historique
La Cote d'Ivoire a hérité tout comme les pays
d'Afrique francophone d'une politique d'exemption de payement issue de la
période coloniale. Cette exemption a porté essentiellement sur
les frais de prise en charge des grandes pathologies communément
appelées grandes endémies.
Cette politique sera abandonnée dès les
années 1987 après l'initiative de Bamako.
3.2.2 Justification
En avril 2011, à la faveur de la crise poste
électorale qui a entrainé plus de 3000 morts, le gouvernement
dans le souci de soulager physiquement et financièrement les populations
affaiblies, et de rendre équitable l'accès aux soins de
santé dans les structures publiques du pays a lancé un ambitieux
programme d'exemption de paiement à titre exceptionnel de soins pour
tous : la gratuité de soins universelle.
Cette politique, bien qu'elle ait suscité l'espoir des
populations n'a duré qu'un mois et demi avant de se muer en une
forme ciblée neuf mois plus tard c'est-à-dire le 16
Février 2012.
3.2.3 procédures de mise en oeuvre
3.2.3.1 Fondement juridique et institutionnel
- Arrêtés interministériels n° 0001
/MSHP/MEF/CAB du 16/04/2011
- n°0038 /MSLS/MEF/CAB du 01 Aout 2011
- n° 0001 /MSHP/MEF/CAB du 20/02/2012
Exemption de paiement à titre exceptionnel et pour une
période déterminée des frais de pris en charge
médicale des usagers dans les établissements sanitaires publics,
parapublics et communautaires conventionnels
3.2.3.2 Cible et paquet
d'activité
- Les consultations
- Les examens complémentaires
- Les actes médicaux et chirurgicaux
- Les hospitalisations
- Les médicaments et les produits sanguins
3.2.3.3 Champ d'application
Sont concernés par l'application des mesures
d'exemption sélective de paiement, tous les établissements de la
pyramide sanitaire relevant du secteur public ainsi que les
établissements sanitaires communautaires conventionnés
3.2.4 Prestation et actes
concernés
Les prestations et actes concernés par les mesures
d'exemption sélectives de paiement sont :
· Les consultations des femmes enceintes et des enfants
âgés
· de 0 à 5 ans
· Les consultations prénatales
· Les examens du bilan prénatal tels que
consignés dans le nouveau carnet de la mère et de l'enfant et
deux échographies obligatoires (1er et 2ème trimestre
de grossesse)
· L'accouchement par voie basse et ses complications
· La césarienne et la fourniture des kits et
intrants correspondants
· L'hospitalisation pour les accouchements et les
césariennes.
· La prise en charge des pathologies les plus
fréquentes de l'enfant âgé de 0 à 5 ans autres que
le paludisme à savoir les infections bactériennes
néonatales ; la souffrance cérébrale du
nouveau-né , la pneumonie , les maladies diarrhéiques , la
méningite , les anémies la malnutrition , la rougeole et le Sida
pédiatrique , les occlusions intestinales , les péritonites ,les
fractures les ostéomyélites et osteoarthrites .
· L'hospitalisation pour les enfants âgés de
0 à 5 ans pour les pathologies ci-dessus citées
· Les examens complémentaires minimum
définis pour chaque niveau de la pyramide sanitaire
· Les 48 premières heures de prise en charge pour
les urgences chirurgicales.
3.2.5 Modalité de mise en
oeuvre
3.2.5.1 Le circuit du malade
- au sein de la pyramide sanitaire
D'une manière générale, lorsque le
dispositif sanitaire ainsi que les ressources humaines matérielles et
logistiques le permettent, l'itinéraire des usagers doit suivre les
différents niveaux de la pyramide sanitaire dans le cadre du
système des références /contre référence qui
vise à rationaliser l'utilisation des services (des ESPC vers les HG et
CHR et des HG ou CHR vers les CHU et les autres instituts de dernier
recours.)
- Au sein des établissements sanitaires
Les hôpitaux de référence doivent
s'organiser au mieux pour faciliter l'accueil et la prise en charge des usagers
conformément aux circuits habituels en observant la priorité
accordée aux cas d'urgence et aux malades
référés.
Les patients admis en hospitalisation dans le cadre des
urgences médico - chirurgicales bénéficient, en plus de la
prise en charge thérapeutique, de l'exemption de paiement des frais
d'hospitalisation pour les 48 premières heures.
Ces exemptions de paiement prennent fin au-delà des 48
heures pour les actes et les prestations à venir, si l'état de
santé du bénéficiaire exige son maintien en
hospitalisation.
3.2.5.2 Gestion
- Financement
Le financement des mesures d'exemption de paiement est
assuré par l'Etat à travers le financement de l'approvisionnement
en médicaments et le remboursement aux établissements sanitaires
concernés des montants correspondants aux redevances non perçues
auprès des usagers.
- Remboursement :
Les établissements sanitaires doivent tenir une
comptabilité de la mise en oeuvre de la mesure selon le modèle de
l'état d'exécution des dépenses des redevances
perçues et estimer la masse salariale du personnel de
l'établissement sanitaire payé sur ressources propres et la
transmettre à la direction générale de la santé.
- Remboursement aux établissements sanitaires
des redevances perçues
Les établissements sanitaires comptabilisent chaque fin
de mois les redevances facturées et non perçues dans le cadre de
la gratuité ciblée et transmettent leur états à la
direction des affaires financières du ministère de la
santé pour paiement après contrôle d'usage.
3.2.5.3 Gestion de l'approvisionnement en
médicaments et intrants
La gestion efficiente de l'approvisionnement en
médicaments et intrants dans les établissements sanitaires
constituent l'élément déterminant de la politique de la
prise en charge des cas. La nouvelle pharmacie de la santé publique
(NPSP), les pharmacies des districts, des CHR et HG, les gestionnaires de
pharmacies, les personnels de santé sont les acteurs clés de la
bonne marche de ce volet.
3.2.5.4 Mécanisme de suivi
Le mécanisme de suivi reste local ; au niveau de
chaque district sanitaire, un comité de gestion des
établissements est créé (COGES) et doit assurer le suivi
de l'application de ces mesures.
4 : DEFINITION ET ANALYSE
DES TERMES OPERATIONNELS
4.1 Champ d'application
C'est l'ensemble des niveaux de la pyramide sanitaire
concerné par la politique d'exemption de payement. Ainsi, sont
concernés par l'application de cette mesure sélective d'exemption
de payement, tous les établissements sanitaires communautaires de
Côte d'Ivoire conventionnés.
4.2 Prestations
Les prestations concernées par les mesures d'exemption
sélectives de paiement sont :
- la consultation des femmes enceintes et des enfants
âgés de 0 â 5 ans
- les consultations prénatales,
- Les examens du bilan prénatal tels que
consignés dans le nouveau carnet mère et de l'enfant et deux
échographies obligatoires (1 et 2e) trimestre de la grossesse.
- L'accouchement par voie basse et ses complications.
- La césarienne
- La fourniture des kits et d'intrants correspondants
- L'hospitalisation pour les césariennes.
- La prise en charge des pathologies les plus
fréquentes de l'enfant âgé de 0 â 5 ans autres que le
paludisme à savoir, les infections bactériennes,
néonatales, la souffrance cérébrale du nouveau-né
- la prématurité /hypotrophie, la
détresse respiratoire du nouveau-né, la pneumonie, les maladies
diarrhéiques, la méningite, les anémies, la malnutrition,
la rougeole et le sida pédiatrique ; les occlusions intestinales, les
péritonites, les fractures, les ostéomyélites et
osteoarthrites
- l'hospitalisation pour les enfants âgés de 0
à 5ans pour les pathologies ci-dessus citées
- les examens complémentaires minimum définis
pour chaque niveau de la pyramide sanitaire
- le traitement du paludisme.
- les 48 premières heures de prise en charge pour les
urgences médico chirurgicales.
- Les urgences médico chirurgicales.
4.3 Population Ciblée de
la gratuité ciblée
Une population cible est l'ensemble des éléments
soumis à une étude statistique (Larousse)
Dans le cas de la politique de gratuité, les
populations cibles sont :
· Les femmes enceintes et les enfants de moins de
cinq ans
Selon le dernier rapport de l'ONU25(*) sur la santé
maternelle , les complications liées à la grossesse et
à l'accouchement qui sont la première cause mondiale de
décès et d'infirmité chez les femmes en âge de
procréer sont responsables de deux fois plus d'années de vie
corrigée de l'incapacité (AVCI) que les complications
liées aux maladies sexuellement transmissibles, au VIH ou à la
tuberculose26(*).
Cette situation, sans équivalent dans la gent
masculine, est d'autant plus tragique que des interventions de rapport
coût/rendement bas (moins de 100 $ par AVCI sauvée) sont connues
depuis longtemps mais ne sont pas encore accessibles dans les pays en
développement .En Côte d'Ivoire, le taux de décès
des enfants de 0 à 5ans avoisine les 93/1000 et le taux de
décès maternel est de 720/10000026(*)
· Les femmes admises à la césarienne
La prise de conscience du problème de l'accès
financier à la césarienne est ancienne. Il s'agit typiquement
d'une « dépense catastrophique »pour de nombreuses
parturientes. Or, la rapidité de l'intervention est un facteur essentiel
de lutte contre la mortalité maternelle, et la nécessité
pour le mari et la famille de trouver dans l'urgence la somme nécessaire
peut être un facteur de mortalité, d'où la justification du
choix de la cible.
· Les indigents Sociaux (admis en urgence
chirurgicales)
Le Petit Larousse qualifie d'indigent, la personne reconnue
privée de ressources suffisantes et susceptibles de recevoir des secours
ou bénéficier de dégrèvements fiscaux.
Selon le dictionnaire du français contemporain,
l'indigent vit dans le plus extrême dénuement, dans la plus grande
pauvreté.
4.4 Equité dans les
soins
L'observation du fonctionnement des services publics de
santé montre que dans de nombreux cas, ce ne sont pas les plus
démunis qui bénéficient de la gratuité. Les
services de santé étant localisés dans les villes, les
citadins en bénéficient davantage que les ruraux. Des
études au Burkina Faso, en Indonésie, en l'Ethiopie, au Sri Lanka
et en Tanzanie ont montré que les coûts de transport
représentent 17% à 50 % des coûts directs totaux
d'accès aux soins de santé.
Evaluer l'équité dans l'accès aux soins
de santé reviendrait à évaluer les distances qui
séparent les bénéficiaires des formations sanitaires.
4.5 Disponibilité en
ressources humaines
L'estimation en besoin du personnel est basée sur une
étude des tâches pour la fourniture de services de santé
primaire. Dans un contexte de gratuité des soins, ces besoins risquent
d'être affectés par une utilisation plus importante des services
au niveau des structures sanitaires. Le nombre et la qualité des
ressources humaines est un critère important dans la qualité
d'une prise en charge.
4.6 Disponibilité et
l'accessibilité des médicaments
Les médicaments sont des facteurs importants au bon
fonctionnement des centres de santé. Les patients perçoivent la
disponibilité de médicaments dans une structure sanitaire comme
un indicateur de qualité.
Une grande partie des dépenses de santé des
ménages est constituée par les dépenses en
médicament (OMS, 2002). On peut donc comprendre que pour les
ménages pauvres, les dépenses en médicaments contribuent
de façon substantielle à réduire leur demande de soins de
santé et à recourir à d'autres types de structure de soin.
La présence ou non de médicament dans une
structure sanitaire peut donc influencer la fréquentation des
services.
4.7 Formation du personnel au
protocole thérapeutique dans un contexte de gratuité de soin.
Elle constitue un élément primordial de la
qualité des soins dans les centres de santé, en ce sens qu'elle
conduit à une uniformisation du mode de traitement d'une structure
sanitaire à l'autre. Ainsi, les écarts dans les traitements que
l'on peut observer suivant les structures de soins peuvent relativement
s'estomper. Ceci peut conduire à terme à la suppression des
déplacements de patient d'une structure sanitaire vers l'autre qui
consacrerait par exemple plus de temps au patient.
La formation du personnel est donc un élément
clé à l'uniformisation des prises en charge.
4.8 Utilisation des
services
La suppression des frais a une influence sur les taux
d'utilisation des services de santé. L'expérience ougandaise
témoigne de l'impact de la suppression du paiement des soins de
santé sur l'utilisation des services dans un contexte où les
frais ont clairement joué un rôle de barrière à
l'accès, et où d'autres mesures ont été mises en
place pour soutenir cette politique. En Ouganda, Nabyonga et al en 2005
suggèrent que l'on peut obtenir des augmentations annuelles de
l'utilisation des services de 20% à 50 % dans les toutes
premières années, et que le niveau d'utilisation atteint peut
être durable27(*).
4.9 Accès à
l'information
La communication est aussi une des clés du
succès de la mise en oeuvre de la politique de la gratuité des
soins. Elle a pour but d'informer les utilisateurs sur la politique et de faire
en sorte qu'ils exercent leur droit à des soins de santé
gratuits. Il est aussi crucial pour les prestataires de soins de santé
de savoir exactement quels services sont gratuits et quels sont ceux qui ne le
sont pas. Et c'est tout aussi nécessaire pour le développement
et le maintien du soutien politique. Le processus de communication du
changement de politique doit commencer au tout début, au moment de la
planification initiale.
5. METHODOLOGIE DE L'ETUDE
5.1 Cadre de l'étude
Notre étude avait pour cadre le district sanitaire de
Tiassalé.
5.1.1. Présentation sommaire du
district
A. Données Géographiques
A.1- Localisation
Le District Sanitaire de Tiassalé est situé au
sud du Pays, dans la Région Sanitaire de l'AgnébyTiassa
-Mé. Ses limites géographiques sont :
- au Nord par les Districts de Bongouanou et Toumodi
- au Sud par les Districts de Sikensi et Grand-Lahou,
- à l'Est par le District d'Agboville
- à l'Ouest par les Districts de Divo et
Oumé.
A.2- Découpage administratif
Le District sanitaire Tiassalé couvre deux (02)
départements et six (6) Sous-préfectures qui sont :
Sous-préfecture de Tiassalé.
Sous-préfecture de Taabo.
Sous-préfecture de N'douci.
Sous-préfecture de Morokro.
Sous-préfecture de Pacobo.
Sous-préfecture de Gbolouville.
A.3- Données géophysiques
· Hydrographie
Le District est arrosé par deux fleuves : le
Bandama et le N'Zi. Ce qui constitue un potentiel pour l'économie avec
la pêche. Le barrage hydroélectrique de Taabo est un atout majeur
pour le développement du département.
Cependant, sa présence fait craindre la recrudescence
des maladies parasitaires comme la bilharziose, l'onchocercose, l'ulcère
de Buruli et le paludisme.
· Le
relief
Il est en général plat, mais présente une
élévation aux alentours de Singrobo et Taabo.
- La superficie :
Le District s'étend sur une superficie de 4 350
Km2.
· Le
climat
Le climat est de type attiéen, avec 4 saisons :
une grande saison sèche (de décembre à mars), une petite
saison de pluie (d'avril à juin), une petite saison sèche
(juillet, août) et une grande saison de pluie (de septembre à
novembre).
· Réseau
routier
Il fait près de 1437 kilomètres dont 155 (soit
11 %) sont bitumés.
B- Données Démographiques
· Population totale
La population totale est de 606,852 habitants en 2014,
selon l'Institut Nationale de la Statistique de Côte d'Ivoire
· Densité
La densité est de 139 habitants /Km2.
C. Données
Sanitaires
C. 1- Infrastructures sanitaires
Le District comprend 26 formations sanitaires publiques, toutes
fonctionnelles.
Tableau 3:Cartographie de
structures sanitaires publiques du district sanitaire de
Tiassalé
Type de structure
|
Fonctionnel
|
Total
|
Hôpital Général
|
2
|
2
|
PMI
|
1
|
1
|
SSSU
|
1
|
1
|
Centre de santé urbain
|
4
|
4
|
Centre de santé rural
|
8
|
8
|
Dispensaire rural
|
10
|
10
|
TOTAL
|
26
|
26
|
Tableau 4:Cartographie des
formations sanitaires privées du district sanitaire de
Tiassalé
Type de structure
|
Fonctionnel
|
Total
|
SCB privé
|
1
|
1
|
Infirmerie privée CIE Taabo
|
1
|
1
|
Centre confessionnel
|
1
|
1
|
TOTAL
|
3
|
3
|
En ce qui concerne l'offre des soins aux populations, le ratio
est de 10479 Habitants pour 01 Formation Sanitaire pour 10 479
habitants.
C.2 Accessibilité
géographique
58, 02 % de la population vivant dans un rayon de 5 km autour
des Formations Sanitaires :
- 36.40% de la population
dans un rayon de 5 à 15 km
- 5.57% au delà de 15 km
C. 3 Ressources humaines
Tableau 5:Répartition
du personnel par catégorie.
Personnel
|
Effectif au 31/09/2015
|
Médecins
|
16
|
Chirurgiens - dentistes
|
2
|
Pharmaciens
|
5
|
Infirmier diplômé d'état
|
77
|
Sages-femmes diplômées d'état
|
40
|
Ingénieur des techniques sanitaires
|
01
|
Infirmiers et sages-femmes spécialistes
|
7
|
Préparateur en pharmacie
|
7
|
Technicien de laboratoire
|
5
|
Aides-soignants
|
10
|
Assistantes sociales
|
2
|
Garçons / filles de salle
|
13
|
Chauffeurs
|
5
|
Administrateurs des services financiers
|
1
|
Assistant comptable
|
1
|
Adjoint administratif
|
2
|
Personnel contractuel
|
80
|
Personnel issu des sociétés prestataires de
service
|
18
|
Personnel issu des mairies
|
1
|
Autres personnels
|
10
|
TOTAL
|
303
|
Tableau 6:Ratio par habitant
selon les catégories professionnelles.
Districts Sanitaire
|
Type de personnel
|
Effectif
|
Population
|
Ratio
|
TOTAL DISTRICT
|
Médecins
|
16
|
606852
|
1/37 928
|
Chirurgiens-Dentistes
|
2
|
1/303 426
|
Infirmiers
|
77
|
1/ 7 881
|
Sages-femmes
|
40
|
1/15 171
|
C.4 La Mortalité
Sur les cas de décès notifiés dans
l'ensemble des formations sanitaires du District en2013
Les pathologies ayant causé le plus de décès
sont par ordre décroissant :
Tableau 7:Classement des
pathologies selon la létalité
Cause de mortalité
|
Nombre
|
Anémie
|
22
|
Paludisme
|
15
|
Autres maladies diverses
|
10
|
Maladies indéterminées
|
10
|
Pneumonies graves
|
5
|
HTA
|
3
|
5.2 Type et durée de
l'étude
Il s'agit d'une étude transversale à
visée descriptive et évaluative :
La première approche a consisté à
décrire la perception clients et du personnel de santé
recruté dans notre étude pour la période du 05 aout au 10
septembre 2015.
L'évaluation a consisté à comparer les
données de mortalité et de morbidité avant et après
la mise en oeuvre de la politique de gratuité. Ces données
concernaient la période de janvier 2008 à 2014.
5.3 Population
d'étude :
La population d'étude était constituée
de :
- Des femmes ayant fréquenté le centre pendant la
période de l'étude
- Des accompagnants des enfants à l'hôpital
- Des professionnels de santé.
5.4 Echantillon et
échantillonnage
Nous avons utilisé une méthode
d'échantillonnage accidentel (ou de convenance) à deux strates
qui a consisté à inclure d'un côté les clients au
fur et à mesure qu'ils se présentaient, et de l'autre, les
professionnels de santé présents durant la période de
l'étude.
5.4.1 Taille de l'échantillon
Notre échantillon était composé de 95
individus reparti comme suit :
clients
|
50
|
Professionnels de santé
|
45
|
TOTAL
|
95
|
5.4.2 Critères d'inclusion
Ont été inclus dans cette étude
les :
1. femmes venues en Consultation prénatale
2. accouchées
3. femmes ayant subi une césarienne
4. accompagnants des enfants dont l'âge est compris
entre 0 et 5 ans.
5. professionnels de santé des centres urbains
(hôpitaux généraux et centre urbain) présents durant
l'étude.
6. professionnels de santé recrutés
après 2011
5.4.3 Critères de non inclusion
N'ont pas été inclus dans de
l'étude :
· Les malades dont l'état de santé ne
permettait pas de répondre aux questions.
· Les usagers ayant refusé de participer à
l'étude ou ceux qui ne pouvaient pas communiquer en français
· Les professionnels de santé des
établissements de premiers contacts (ESPC) ou centres ruraux
· Les professionnels de santé recrutée
après 2011.
5.5 Variables
étudiées
Dans cette étude, nous avons défini trois types de
variables :
5.5.1 Les variables relatives aux clients
- L'activité professionnelle.
- L'accessibilité aux formations sanitaires
- La diffusion de l'information
- Le niveau de sensibilisation sur la politique de
gratuité ciblée
- L'accessibilité aux médicaments gratuits
- Le niveau de satisfaction
5.5.2 Les variables relatives aux professionnels de
santé
- Le niveau d'information sur l'application de
la gratuité ciblée.
- Le niveau de sensibilisation
- La formation sur l'application de la politique de
gratuité ciblée
- La motivation
- Le niveau d'adhésion à la politique de
gratuité ciblée
5.5.3 Les variables relatives aux données de
morbidité et mortalité de 2008 à 2014
- Moyenne des consultations des enfants de 0 à 5ans
- Moyenne des accouchements dans les maternités
- Moyenne des accouchements à domicile
- Moyenne des décès maternels
- Moyenne des évacuations avant et après
l'accouchement
5.6 Outils de collecte et
collecte des données
5.6.1 Outils de collecte des données
Pour la collecte des données, nous avons eu recours
à des fiches d'enquête, des grilles de données et des
questionnaires ont été les principaux outils utilisés.
Les fiches d'enquêtes et les questionnaires ont
été administrés aux personnels de santé et aux
clients. Les grilles ont servi à collecter des données
auprès des Surveillants d'unités de soins et de l'infirmier
chargé de surveillance épidémiologique (CSE)
5.6.2 Méthode de Collecte des données
Nous avons réalisé une enquête qui s'est
déroulée du 15 août au 05 septembre 2015 dans les deux
hôpitaux de référence et le seul centre urbain du district
sanitaire.
Dans un premier temps, nous avons procédé
à une revue approfondie et exhaustive des documents relatifs à la
gestion des données sanitaires collectées auprès des
surveillants d'unités de soins et du chargé de la surveillance
épidémiologique. Les rapports annuels d'activités de 2008
à 2014 ont été les principaux documents
consultés
L'année 2011 a été exclue de
l'étude parce qu'elle ne prenait pas en compte de façon
révolue la mise en oeuvre de la gratuité. La politique de la
gratuité des soins avait démarré en Mars 2011.
Par la suite, nous avons réalisé des interviews
directs auprès des clients, et des professionnels de santé, dans
les hôpitaux généraux de référence puis au
centre urbain.
Cette démarche avait pour but de rechercher
auprès des clients leur niveau d'information, de compréhension de
la politique de gratuité, de même que leur niveau de satisfaction
au regard du temps d'attente et de la qualité de l'accueil.
Pour la variable temps d'attente, était
considéré comme acceptable lorsqu'elle n'excédait pas
trente minutes.
Chez les professionnels, l'interview a porté d'une
part sur le niveau d'information et de compréhension de la
politique de gratuité et d'autre part sur leur motivation et leur
appréciation personnelle.
Les clients ont été interviewés à
la sortie des structures de santé et après avoir reçu
leurs soins pour être plus objectif, dans leurs réponses.
Quelquefois, certains clients ont servi d'interprètes auprès
d'autres.
Les professionnels de santé ont été
interrogés en dehors de leurs heures de travail.
Les questionnaires ont été à deux
reprises testés auprès d'un groupe restreints de professionnels
et de clients au cours de leur élaboration.
5.7 Méthodes
d'analyses :
Les données quantitatives et qualitatives ont
été exploitées par le logiciel SPHYNX. A l'aide de ce
logiciel, une description simple des différentes variables
étudiées a été réalisée. Les
données ont été ensuite exportées sous Windows pour
certain contrôle de cohérence. Le logiciel Excel a permis de
réaliser les tableaux et les figures.
5.8 Considération
éthique :
Notre étude s'est déroulée dans le
respect des considérations éthiques.
Nous avons sollicité et obtenu l'autorisation
d'enquête auprès du directeur départemental de la
santé.
Nous avons reçu le consentement (oralement)
éclairé de toutes les personnes interviewées tout en
respectant le principe d'anonymat et de confidentialité.
5.9 Limite de
l'étude :
Notre étude a été limitée par deux
facteurs ;
1. La durée de l'étude : L'étude s'est
déroulée sur une période relativement courte ce qui a
influencé la taille de l'échantillon.
2. L'échantillonnage : Les clients et les
professionnels de santé des zones rurales n'ont pas été
inclus dans l'étude ce qui a entrainé un biais de
sélection.
6 RESULTATS
6.1 Perception des clients
6.1.1 Identification des clients
Tableau 8:Effectif des cibles
de la gratuité ciblée chez les clients.
CLIENTS
|
EFFECTIF
|
femme enceinte CPN
|
8
|
Femme césarisée
|
2
|
Accompagnant d'enfant de 0 à 5 ans
|
23
|
Accouchée
|
13
|
Malade Hospitalisé 0 à 5 ans
|
1
|
Femme Hospitalisée
|
1
|
Total
|
48
|
Toutes les cibles de la gratuité ciblée ont
été incluses dans l'étude, les accompagnants des enfants
de 0 à 5ans représentaient 47,91% des clients, et les femmes des
services de santé maternelle 49,85%.
6.1.2 Activité des clients
![](Analyse-de-la-politique-dexemption-de-paiement-des-soins-en-Cote-dIvoire-cas-de-la-politique2.png)
Figure 1:Proportion des
clients selon l'activité
87,5% des clients ou leur accompagnateurs travaillaient dans le
secteur informel contre seulement 12,5 % qui travaillent dans le secteur formel
6.1.3 Information
6.1.3.1 Niveau d'information des clients
Tableau 9:Répartition des clients selon leur
niveau d'information.
|
EFFECTIFS
|
IDENTIFICATION
|
INFORME
|
PAS INFORME
|
TOTAL
|
Femmes enceintes CPN
|
3
|
5
|
8
|
femmes césarisées
|
0
|
2
|
2
|
accompagnants d'enfants de 0 à 5 ans
|
12
|
11
|
23
|
accouchées
|
3
|
10
|
13
|
malade hospitalisé de 0 à 5ans
|
0
|
1
|
1
|
Femme enceinte hospitalisée
|
0
|
1
|
1
|
Total
|
18
|
30
|
48
|
Pourcentage
|
37,5
|
62,5
|
100
|
Plus de la moitié des clients ignoraient
l'existence d'une politique de gratuité ciblée.
6.1.3.2 Canal de l'information chez le
client
Figure 2:Répartition
des clients en proportion selon les canaux de l'information
![](Analyse-de-la-politique-dexemption-de-paiement-des-soins-en-Cote-dIvoire-cas-de-la-politique3.png)
Parmi les clients informés de l'existence d'une
politique de gratuité des soins, 44,44% l'ont appris de bouche à
oreille, 33,33% par voie de média classique (télévision,
radio, journaux) et 22,22% au point de prestation, c'est-à-dire au
bureau des entrées des formations sanitaires.
6.1.4 Sensibilisation
Tableau 10:Répartition
des clients (parmi les informés) selon leur niveau de connaissance des
cibles.
![](Analyse-de-la-politique-dexemption-de-paiement-des-soins-en-Cote-dIvoire-cas-de-la-politique4.png)
Figure 3:Proportion des
clients (parmi les informés selon leur niveau de connaissance des
cibles)
Chez les clients, parmi ceux qui sont informés de
l'existence d'une politique de gratuité ciblée, seulement 16,70 %
ont une bonne connaissance des cibles.
6.1.5 Accessibilité aux structures
sanitaires
Tableau 11:Effectif des
clients selon l'accessibilité aux structures sanitaires.
DISTANCE
|
EFFECTIF
|
POURCENTAGE
|
0 - 5 KM
|
34
|
70,83
|
5- 15 km
|
4
|
8,33
|
+ de 15 km
|
10
|
20,83
|
Total
|
48
|
100
|
70,83% des clients proviennent des agglomérations
distantes de 0 à 5 km
8,33% d'agglomération situées entre 5et 15km
et 20,83% proviennent d'agglomération de plus de 15km
6.1.6 Accessibilité aux
médicaments
Tableau 12:Répartition des clients selon
l'accès aux médicaments gratuits
|
EFFECTIF
|
POURCENTAGE
|
Accès aux médicaments
|
16
|
32,00%
|
Pas accès aux médicaments
|
34
|
68,00%
|
Total
|
50
|
100,00%
|
66,66% des clients avaient pu bénéficier des
médicaments gratuits contre 33,33%
6.1.7 Satisfaction des clients
6.1.7.1 Célérité dans la prise en
charge
Tableau 13:Répartition des clients selon le temps
d'attente.
CLIENTS
|
PRISE EN CHARGE RAPIDE
TEMPS < 30MIN
|
PRISE EN CHARGE TARDIVE
TEMPS>30 MIN
|
TOTAL
|
Femme enceinte CPN
|
8
|
0
|
8
|
Femme césarisée
|
2
|
0
|
2
|
Accompagnant d'enfant de 0 à 5ans
|
22
|
1
|
23
|
Accouchée
|
13
|
0
|
13
|
Malade hospitalisé de 0 à 5ans
|
1
|
0
|
1
|
Femme hospitalisée
|
1
|
0
|
1
|
Total
|
47
|
1
|
48
|
Pourcentage
|
97,91
|
2,08
|
100
|
97,91% des clients estimaient avoir été pris en
charge rapidement contre 2,08% qui ne l'ont pas été rapidement
6.1.7.2 Qualité de l'accueil
Tableau 14 : Répartition des clients selon la
qualité de l'accueil.
CLIENTS
|
BON ACCUEIL
|
MAUVAIS ACCUEIL
|
TOTAL
|
Femme enceinte CPN
|
7
|
1
|
8
|
Femme césarisée
|
2
|
0
|
2
|
Accompagnant d'enfant de 0 à 5ans
|
22
|
1
|
23
|
Accouchée
|
12
|
1
|
13
|
Malade hospitalisé de 0 à 5ans
|
1
|
0
|
1
|
Femme hospitalisée
|
1
|
0
|
1
|
Total
|
45
|
3
|
48
|
Pourcentage
|
93,75
|
6,25
|
100
|
93,75% des clients ont estimé avoir été
bien accueillis contre 6,25 % qui ne l'ont
6.2 Perception chez le professionnel de santé
*
6.2.1. Identification des professionnels
Tableau 15:Répartition
des professionnels de santé selon la catégorie socio
professionnelle.
PROFESSIONNELS DE SANTE
|
EFFECTIF
|
Médecin
|
5
|
Sage-femme
|
5
|
Infirmier/ère
|
13
|
Garçon de salle
|
7
|
Gynécologue
|
1
|
Anesthésiste
|
1
|
Gardien
|
1
|
Surveillant d'unité de soins
|
1
|
Chirurgien
|
1
|
Ambulancier
|
3
|
Technicien de laboratoire
|
2
|
Econome
|
1
|
Manoeuvre
|
1
|
Aide-soignant
|
2
|
Préparateur en pharmacie
|
1
|
TOTAL
|
45
|
Toutes les catégories socio - professionnelles sanitaires
ont été incluses dans l'étude, cependant, les infirmiers
avaient le plus grand effectif.
6.3 2 Information
Tableau 16:Proportion des
professionnels de la santé selon la première source
d'accès à l'information.
|
EFFECTIF
|
POURCENTAGE
|
media
|
33
|
73,30%
|
supérieur hiérarchique
|
12
|
26,70%
|
Total
|
45
|
100,00%
|
Chez les professionnels de santé, 73,30% ont
été informés par les médias contre 26,7% qui l'ont
été par le supérieur hiérarchique.
6.2.3 Sensibilisation
6.2.3.1 Etat de connaissance des cibles
Figure 4:Proportion des
professionnels de santé selon leur niveau de connaissance des cibles de
la gratuité
Plus de la moitié des professionnels de santé avait
une mauvaise connaissance des cibles de la gratuité ciblée.
6.2.4 Connaissance des
directives
Tableau 17:Répartition des professionnels de
santé selon leur niveau de connaissance des directives.
|
EFFECTIF
|
POURCENTAGE
|
Bonne connaissance des directives
d'application
|
25
|
55,60
|
Mauvaise connaissance des directives d'application
|
20
|
44,40
|
TOTAL
|
45
|
100
|
Seulement 55,60% des professionnels ont pris connaissance des
directives de la politique de gratuité ciblée
6.2.5 Formation
6.2.5.1 Formation au démarrage
Tableau 98:Répartition des
professionnels selon la formation avant le démarrage de la politique de
gratuité.
|
EFFECTIF
|
POURCENTAGE
|
Formation Au Démarrage
|
0
|
0
|
Pas De Formation Au Démarrage
|
45
|
100
|
Total
|
45
|
100
|
Aucun professionnel de santé n'a été
formé à l'amélioration des techniques de prise en charge
dans le cadre de la politique de la gratuité ciblée.
6.2.6 Motivation du personnel
6.2.6.1 Charge de travail
/Rémunération
Tableau19:Répartition des professionnels de
santé selon la perception de la charge de travail.
|
EFFECTIF
|
POURCENTAGE
|
Professionnels de santé trouvant leur charge de
travail augmentée
|
36
|
66,66
|
Professionnels de santé trouvant pas leur charge
de travail augmentée
|
9
|
33,339
|
Total
|
45
|
100
|
33, 33% des professionnels de santé trouvaient la
charge de travail augmentée du fait de la politique de gratuité
contre 66,66% qui estimaient que le volume de travail n'a pas varié
6.2.6.2 Plateau technique
![](Analyse-de-la-politique-dexemption-de-paiement-des-soins-en-Cote-dIvoire-cas-de-la-politique6.png)
Figure 5:Proportion des
professionnels de santé selon l'appréciation du plateau
technique.
Le plateau technique a évolué selon que dans
17.78% des cas selon les professionnels de santé.
6.2.6.3 Rémunération
Tableau 20:Répartition en effectif des
professionnels selon l'appréciation de leur
rénumération.
|
EFFECTIF
|
POURCENTAGE
|
Rémunération à la hauteur du travail
|
5
|
11,11
|
Rémunération pas à la hauteur du
travail
|
40
|
88,89
|
Total
|
45
|
100
|
88,89% des professionnels de santé ont trouvé
leur rémunération insuffisante par rapport au volume de travail
induit par la politique de gratuité contre 11,11% qui ont trouvé
leur rémunération à la hauteur du travail.
6.2.7 Adhésion à la politique de la
gratuité ciblée des soins
Tableau 21:Répartition des professionnels de
santé selon leur appréciation de la politique de gratuité
ciblée.
PROFESSIONNELS DE SANTE
|
BONNE MAIS MAL APPLIQUEE
|
PAS BONNE
|
PAS EQUITABLE
|
PAS EFFECTIVE
|
BIEN APPLIQUEE
|
BONNE
|
TOTAL
|
Medecin
|
4
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
5
|
Sage-Femme
|
3
|
0
|
0
|
1
|
0
|
1
|
5
|
Infirmier/ère
|
10
|
0
|
1
|
2
|
0
|
0
|
13
|
Garçon de salle
|
3
|
2
|
0
|
0
|
0
|
2
|
7
|
Gynécologue
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
1
|
Anesthesiste
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
Gardien
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
1
|
Surveillant D'unite
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
Chirurgien
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
Ambulancier
|
2
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
3
|
Technicien biologiste
|
1
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
2
|
Econome
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
Manoeuvre
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
Aide-Soignant
|
1
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
2
|
Préparateur
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
1
|
Total
|
29
|
2
|
3
|
4
|
0
|
7
|
45
|
Pourcentage
|
64,44
|
4,44
|
6,67
|
8,89
|
0
|
15,56
|
100
|
15,56% des professionnels de santé jugent la politique de
la gratuité des soins bonne.
64,44% la juge bonne mais ont estimé qu'elle est mal
appliquée
6,67% la trouve inéquitable du point de vue du choix des
cibles
8,89% ne la trouve pas effective dans son application sur le
terrain et 4,44% la rejette
6.3 DONNEES DE MORBIDITE ET DE MORTALITE
6.3.1 Consultations des enfants de 0 à 5ans
Tableau 22:Répartition par année des
consultations des enfants de 0 à 5ans de 2008 à 2014.
MORBIDITE
|
2008
|
2009
|
2010
|
2011
|
2012
|
2013
|
2014
|
Consultations
|
22 949
|
20 863
|
21 112
|
31 232
|
31 169
|
37 402
|
38 523
|
Moyenne Des Consultations
|
21641
|
|
35698
|
![](Analyse-de-la-politique-dexemption-de-paiement-des-soins-en-Cote-dIvoire-cas-de-la-politique7.png)
Figure 6:Evolution de
l'effectif de la consultation des enfants de 0 à 5 ans de 2008 à
2014
La moyenne des consultations chez les enfants de 0 à
5ans a augmenté de 64,9% au cours de la période de la
gratuité des soins.
6.3.2 Accouchements assistés
Tableau 23:Répartition par année des
accouchements assistés de 2008 à 2014.
ANNEE
|
2008
|
2009
|
2010
|
2011
|
2012
|
2013
|
2014
|
Accouchements Assistés
|
2979
|
2906
|
25 93
|
3813
|
3942
|
4336
|
5202
|
Moyenne des accouchements assistés
|
2942
|
|
4493
|
![](Analyse-de-la-politique-dexemption-de-paiement-des-soins-en-Cote-dIvoire-cas-de-la-politique8.png)
Figure 7:Evolution des
accouchements assistés de 2008 à 2014
La moyenne des accouchements assistés a augmenté
de 52,71% au cours de la période de la politique de gratuité
ciblée
6.3.3 Accouchement à domicile
Tableau 24:Répartition par année des
accouchements à domicile
ANNEE
|
2008
|
2009
|
2010
|
2011
|
2012
|
2013
|
2014
|
Accouchement à domicile
|
144
|
466
|
318
|
452
|
296
|
272
|
143
|
Moyenne des accouchements non assistés
|
309
|
|
237
|
![](Analyse-de-la-politique-dexemption-de-paiement-des-soins-en-Cote-dIvoire-cas-de-la-politique9.png)
Figure 1: Evolution du nombre
des accouchements non assistés de 2008 à 2014
La moyenne des accouchements à domicile a
diminué de 23,3% pendant la période de gratuité des soins
6 3 4 Evacuation maternelles avant et après
l'accouchement
Tableau 25 :Taux d'évacuation par accouchement de
2008 à 2014.
|
2008
|
2009
|
|
2010
|
2011
|
2012
|
2013
|
2014
|
Taux d'évacuation /accouchements
|
4,30%
|
3,41%
|
|
4,01%
|
4,09%
|
3,30%
|
3,60%
|
2,75%
|
Taux moyen d'évacuation /accouchements
|
|
3,91%
|
|
3,22%
|
![](Analyse-de-la-politique-dexemption-de-paiement-des-soins-en-Cote-dIvoire-cas-de-la-politique10.png)
Figure 2: Evolution du taux
des évacuations de 2008 à 2014
Le taux d'évacuation par accouchement assisté a
diminué de 0,69% au cours de la période de la politique de
gratuité des soins.
6.3.5 Les césariennes
Tableau 26:Répartition des césariennes
réalisées par année.
|
2008
|
2009
|
2010
|
2011
|
2012
|
2013
|
2014
|
CÉSARIENNES
|
32
|
26
|
36
|
10
|
69
|
51
|
74
|
Moyenne des césariennes
|
31
|
|
64,66
|
|
|
|
|
![](Analyse-de-la-politique-dexemption-de-paiement-des-soins-en-Cote-dIvoire-cas-de-la-politique11.png)
Figure 3:Evolution des
césariennes de 2008 à 2014
La moyenne de la césarienne a augmenté de 104,3%
au cours de la période de la politique de gratuité des soins.
6.3.6 Nombre de décès maternels
Tableau 27:Répartition par année des
décès maternels
|
2008
|
2009
|
2010
|
2011
|
2012
|
2013
|
2014
|
Décès Maternels
|
8
|
7
|
5
|
7
|
3
|
4
|
3
|
Moyenne des décès maternels
|
6,66
|
|
3,33
|
![](Analyse-de-la-politique-dexemption-de-paiement-des-soins-en-Cote-dIvoire-cas-de-la-politique12.png)
Figure 4:Evolution des
décès maternels de 2008 à 2014
|
La moyenne des décès maternels a chuté de
50% au cours de la période de la politique de gratuité des
soins.
7
DISCUSSION
Notre étude a porté sur l'analyse de la
politique de la gratuité des soins dans le district sanitaire de
Tiassalé, c'était une étude de type transversale à
visée descriptive et évaluative qui s'est déroulée
du 05 août au 10 septembre 2015.
Les limites de l'étude : ont
été inclus dans l'étude que deux hôpitaux de
références et un centre urbain. Les établissements de
premiers contacts, plus nombreux ont été exclus de l'étude
à cause de leurs difficile acces..
Au niveau de la collecte des données certains
répondants ont dû confondre la qualité du service et le
fait de bénéficier des prestations gratuites.
L'impact de la politique de la gratuité des soins sur
le système sanitaire du district sanitaire n'a pas été
pris en compte et sera abordé dans une étude postérieure
7.1 Perception des clients
· Profil économique des
clients
La majorité des clients menaient une activité
informelle. L'enquête approfondie nous a révélé,
leur appartenance à une zone rurale ; or dans ces zones, il
convient de considérer la saisonnalité des revenus. Cette
situation d'irrégularité des revenus les place en situation de
vulnérabilité. Olivier de Sardan et Ridde ; 2012) ont
rapporté que les populations pauvres avaient difficilement accès
au service de santé. Au Burkina Faso par exemple, 80% des
ménages pauvres doivent s'endetter ou vendre des biens pour faire face
à leurs dépenses de santé (medical poverty trap).
Les résultats de notre étude ont montré
que la gratuité a été certainement bénéfique
pour les populations moins nanties.
· L'Accessibilité.
Notre étude nous a permis de constater que, la
majorité des clients provenaient des voisinages de moins de 5 Km et
moins d'un tiers au-delà. Considérant la densité des
formations sanitaires sur l'aire du district nous pouvons affirmer que ces
29,16% seraient des référés des établissements de
premiers contacts. . La proportion des clients des zones rurales restait
encore élevée. Ces derniers outre le coût du transport,
devaient prendre en compte les frais de séjour y compris ceux des
accompagnants.
Les coûts de transport réduisent souvent de
façon considérable la demande en soin de santé. Au Burkina
Faso, les coûts de transport représentaient près du tiers
du coût total des dépenses de santé supporté par les
patients. Au nord-est du Brésil, ils représentaient le quart du
coût total, (Frew et al, 1999 ; Sauerborn, Bodart et Essomba,
1995 ; Souza et al, 2000). Au Bengladesh, le transport est la seconde
cause de dépense de santé d'un patient (CIET Canada, 2000).
A la lumière de ce qui précède, nous
pouvons dire que notre étude nous ramène à
l'épineux problème de l'équité dans
l'accès aux soins .On peut donc conclure que la politique de la
gratuité ciblée dans le district de Tiassalé a
été perturbée par l'éloignement des populations
rurales des centres de santé de référence.
· Diffusion de l'information et de la
sensibilisation
. Chez les usagers, seulement un quart a eu connaissance de
l'information et dans la plupart des cas de bouche à oreille. Les
principaux canaux d'information utilisés pour les communautés
étaient les médias cette stratégie n'aurait pas
été suffisamment financé. A l'opposé, au Mali et
au Niger le taux a été beaucoup plus satisfaisant (97.5% et 79%)
grâce à l'implication des agents de santé communautaires
(ASC), à la participation de certaines organisations féminines
via des émissions radiophoniques régulières et aux
crieurs (Gueye M. et Amidou A.2010).
· L'inaccessibilité aux
médicaments
Elle a fortement perturbé l'application de politique de
gratuité ciblée. En effet deux tiers des clients ont
bénéficié des médicaments gratuits. Ce
résultat bien que moins reluisant était de loin supérieur
à celui de GUEYE M et AMIDOU A. au Mali qui ont trouvé un niveau
de satisfaction de 28%.
L'accessibilité aux médicaments a
été un enjeu majeur dans la politique de la gratuité des
soins en Côte d'Ivoire, les pharmacies de structures publiques sont
approvisionnées par la Nouvelle pharmacie de la santé publique
(NPSP). L'inaccessibilité aux médicaments s'expliquerait par le
fait que cette centrale d'achat (NPSP) ait connu des ruptures de stocks pour
factures impayées vis-à-vis de ses fournisseurs. En effet, les
procédures de décaissement des fonds par l'Etat n'avaient pas
encore été harmonisées dans ce nouveau contexte de
gratuité des soins. Cette situation s'est traduite au niveau des
structures de soins par : l'absence de certaines molécules ;
le manque de complétude au niveau des kits d'accouchements et les
livraisons par système d'allocation (qui ne tiennent pas compte
réellement des besoins exprimés).
· La qualité des soins et
appréciation des usagers
L'exemption de paiement n'a pas dégradée la
qualité des soins bien que les plateaux techniques n'aient connu
d'évolution dans 82.22% des cas. En ce qui concerne l'accueil et la
prise en charge : Presque tous les clients avaient donné une
appréciation positive et estimaient avoir été bien
accueillis et rapidement (97,91%). Cela augure qu'une bonne relation
professionnel de santé- client a prévalue dans le district
sanitaire de Tiassalé au cours de la période de gratuité.
Ailleurs, notamment au Mali, les sentiments étaient mitigés dans
le district de Sikasso : seulement la moitié (50%) des usagers ont
avoué leur satisfaction. Au Burkina par contre, des conflits entre le
personnel médical et la population ont éclatés du fait
d'une mauvaise information sur les prestations subventionnées et celles
qui ne l'étaient. Cela a entrainé la méfiance des
bénéficiaires par rapport aux pratiques de cout (Ridde V; Kounda
S et al 2010). Au Mali, (Guèye M. et Amidou A.2010 ) Ont
signalé plutôt la perte de confiance des usagers en certains
personnels de santé (chez 50% des enquêtés).Au
Sénégal, les personnes âgées étaient dans
l'ensemble satisfaits aussi du plan sésame, mais ont cependant
regrettés le fait que certains médicaments
spécialisés ne soient pas pris en charge par le plan alors que la
plupart des maladies dont souffraient les personnes âgées
nécessitaient le recours à des médicaments
spécialisés (Ndiaye.O.Dienne 2007).
Il ressort de notre étude qu'à Tiassalé,
il aurait eu une bonne adhésion de la population à la politique
de la gratuité ciblée.
7.2 Perception des professionnels de
santé
· L'information et la sensibilisation des
professionnels de santé
L'information et la sensibilisation des professionnels de
santé de première ligne n'avaient pas été faite
correctement. Alors que l'information devait être verticale selon la
pyramide sanitaire,
Plus des deux tiers des professionnels de santé ont eu
l'information à la veille du démarrage de la politique par les
média d'état et près de la moitié ignorait les
cibles de la politique. Pourtant, tout changement d'orientation dans une
politique devait nécessairement tenir compte des acteurs sur le terrain.
La prise en compte des professionnels de santé dans la mise en oeuvre,
aurait d'agit sur la politique de gratuité positivement, directement ou
indirectement (Lehman et Gilson 2012).
Cette situation a été généralement
une source de conflits ou d'incompréhension entre les prestataires et
les bénéficiaires. La même situation avait
été observée pour toutes les politiques d'exemption et
dans certains pays voisins notamment au Burkina Faso et au
Sénégal. Au Burkina, on a observé aussi une absence
d'informations claires concernant ce qui est subventionné ou pas
(rapport Amnesty international 2009) et les critères d'identification
des indigents pour la prise en charge gratuite (GREFSaD, 2007). Au
Sénégal il aurait eu un plan de communication perçue
comme essentielle non financé (Witter S, Dieng, et al 2010).
La formation
La formation du personnel est
indispensable dans tout contexte de mutation de système de soins. Elle
permet la maitrise de certains outils de suivi de la mise en oeuvre et
d'harmonisation des procédures. Dans notre cas, aucun professionnel n'a
été formé, contrairement au Burkina Faso où, 13
ateliers régionaux et un atelier national d'information des responsables
sanitaires et d'information des leaders, prestataires et acteurs de terrain ont
été organisés selon le rapport de la cellule de
gratuité du ministère de la santé .Au
Sénégal, la situation n'a pas été plus reluisante:
le manque de formation a eu pour conséquence une méconnaissance
des procédures de remboursement, d'où des rejets des demandes de
remboursements .
· La méconnaissance des directives de
prise en charge
Les directives renseignent sur les modalités de prise
en charge de différentes cibles de la gratuité ciblée.
Dans le cas de notre étude, elles ont été certes
élaborées mais près de la moitié des professionnels
n'en ont pas eu connaissance. Ces résultats sont différents de
ceux de GUEYE .M et AMIDOU. A qui auraient trouvé de très bonnes
connaissances des directives de l'ordre de 97% au Mali en ce qui concerne la
prise en charge de l'acte chirurgical et 80% pour les complications . Il
aurait été intéressant que les directives fussent
diffusées à toutes les catégories professionnelles. Notre
système sanitaire serait proche d'un modèle de gestion
wébérien qui est plutôt axé sur la méthode
que sur les résultats.
Dans ce modèle de gestion, le chef de service a pour
obligation de recevoir et d'afficher les directives mais n'est pas comptable si
elles ne sont pas lues. Il se pose ici un problème de suivi et
d'évaluation. Les systèmes de santé donneraient une place
moins importante au suivi et à l'évaluation et Aucun pays ne
semblerait disposer d'un plan d'évaluation rigoureux et
détaillé (Olivier De Sardan Jean-Pierre, Ridde Valery).
Au Niger par exemple, alors qu'il était prévu
normalement une évaluation externe et un audit comptable tous les trois
ans, aucun n'avait eu lieu ; de plus , le mécanisme de
coordination de la politique de gratuité de la politique d'exemption
s'était mise en place 5 ans après son démarrage.
Le constat a été le même au
Sénégal, pour le comité de suivi de projet Sésame.
Il faut donc intégrer l'évaluation et le suivi au coeur du
système.
· Le manque de motivation et insatisfaction du
personnel
Plus du tiers du personnel trouvé son volume de travail
augmenté, dans le contexte où la gratuité des soins a
entrainé une hausse d'utilisation des services de santé. La
plupart d'entre eux ont considéré qu'à cet effet, la
politique devait prévoir un mécanisme d'incitation
financière systématique. Il faut noter que dans nos structures
sanitaires, il existe deux catégories de travailleurs : certains
ont le statut de fonctionnaires et d'autres le statut de contractuels .Les
fonctionnaires sont payés régulièrement par l'Etat par
contre, les contractuels sont payés sur le budget des ressources
propres. Ces ressources se seraient amenuisées dans le cadre de
l'exemption de payement, ce qui a entrainé des difficultés de
trésorerie. Ces difficultés se seraient traduites sur le terrain
par des retards de rémunération de cette catégorie
d'agents, ce qui serait source de démotivation. L'autre raison de
démotivation non moins importante se situe du côté des
gynécologues qui ont estimé qu'une contribution financière
devrait leur être versée en compensation de leur certificat
d'étude de spécialité dans le contexte de la
gratuité de la césarienne. Ce sentiment n'est pas propre au
district sanitaire de Tiassalé ; au Mali la Perception d'une
augmentation de la charge de travail du personnel a été senti
chez 69 % du personnel. Au Burkina Faso les agents de santé ont
réclamé aussi de motivations supplémentaires par rapport
à la charge de travail engendré par le remplissage des outils de
suivi et de gestion (Sombié I., Yaogo, M., Ouédraogo, M., et al
2007).
Au Ghana, ce fut une démotivation due à la
perte de revenu provenant de la vente du petit matériel (Witter Sophie,
Arhinful, et Al 2007).
Notre étude a montré qu'à
Tiassalé tout comme ailleurs, il y avait eu peu ou même pas de
mesure d'accompagnement ; les décisions d'exemption ont
été uniquement centrées sur la suppression du paiement
sans prise en compte des autres déterminants de l'utilisation des
services à savoir : les animateurs du système.
7.3 Morbidité et Mortalité
· Consultation des enfants de 0 à 5 ANS
Notre étude nous a permis de constater qu'Il y a eu un
engouement des populations à utiliser les services de santé. On a
noté une hausse de 64.9% du taux de consultation pour les enfants de 0
à 5 ans. Ce taux était largement au-dessus de celui KOUAKOU
Konan Albert 28% dans la région de kabadougou-bafing-folon [12].
Ailleurs notamment au Niger des taux record d'utilisation des services
curatifs pour les enfants de moins de 5 ans avaient été
trouvés : 49,27 % en 2006 à 82,01% en 2007. Essentiellement
dû à leur stratégie de communication qui a
été différente de la nôtre. Nous avons
démontré plus haut qu'au Niger et au Mali des ONG et des crieurs
publics ont joué un rôle déterminant, Néanmoins,
nous sommes largement au-dessus de Madagascar 17% (Fafchamps, M. & Minten,
2007).
Il ressort de notre étude que notre score à
Tiassalé pourrait être amélioré si on utilisait les
moyens empruntés au Mali et au Niger.
Selon l'OMS Chaque jour en 2015, 16 000 enfants de moins de
cinq ans décèdent, la plupart à cause de maladies
évitables. La survie des enfants doit demeurer la priorité des
nouveaux programmes de santé telle que la politique d'exemption de
paiement.
· Evolution du nombre de
césarienne
En ce qui concerne les césariennes, notre étude
nous a permis de noter une hausse de 104.3%. Ce résultat bien que
satisfaisant est en dessous de celui du Niger qui est 120,09%., par contre au
Mali, à Kayes, l'introduction de la gratuité n'a modifié
que légèrement la tendance d'évolution du taux
estimé de couverture populationnelle des césariennes (Pierre
Fournier et al. juin 2009), Il est passé de 0,3 à 1,2 % des
accouchements attendus. Il faut noter qu'avant la politique de gratuité
des soins, l'accès à la césarienne était
lié à la richesse des ménages. Une étude
récente en Indonésie a fait apparaître que moins de 1% des
pauvres accouchaient par césarienne contre 4% des riches (Immpact 2007).
Dans notre étude, 75% de la population de Tiassalé était
rurale ; on pourrait affirmer que la politique de la gratuité des
soins dans le district de Tiassalé été un facteur
favorisant l'accès aux soins.
· Evacuation
. On a noté une baisse sensible du nombre
d'évacuation (0,69%).
Un système d'évacuation efficace améliore
l'accès aux soins d'urgence. Les frais d'évacuations demeurent
toujours une dépense catastrophique pour les usagers dans la mesure
où ils sont liés aux situations d'urgences. En Côte
d'Ivoire, les évacuations n'ont pas été incluses dans les
prestations des services gratuits.il en est de même au Mali ;
Cependant, dans ce pays, un certain nombre de dispositifs, plus ou moins
fonctionnels, ont été envisagés : Cela a consisté
en la mise en place à partir de mai 2009 d'un mécanisme de
financement solidaire des évacuations sanitaires nommé
«centime additionnel». Il consistait à prélever un
centime additionnel de 100 FCFA ou 15 centimes d'euro sur chaque nouvelle
consultation (consultations curative, prénatale, planning familial,
accouchement assisté) pour constituer un fonds pour financer les
évacuations sanitaires .ainsi, dans le district de Keita ou cette
méthode avait été expérimentée
,l'introduction de cette nouvelle approche semble avoir entraîné
l'augmentation du nombre des cas évacués .Ce nombre est
passé de 191 en 2008 à 460 en 2009 soit une hausse de 120,41%
(Mamoudou Barro et al ) .Par contre au Burkina, ce sont les femmes
(parturientes) qui ont été exonérées du paiement
de l'évacuation, ces frais étant remboursé par
l'État d'un montant forfaitaire de 10.000 F CFA aux structures
sanitaires.
En ce qui concerne notre étude, la baisse pourrait
s'expliquer par deux raisons :
- Soit les usagers manquaient de moyens de s'offrir les services
d'évacuation.
- Soit l'amélioration de la qualité de la prise en
charge (relevé dans notre étude) a eu un impact sur le nombre des
évacuations.
· Accouchements assistés.
Notre étude a montré une hausse des
accouchements assistés de 52.71% .Ce taux est largement au-dessus de
celui de KOUAKOU Konan Albert en Novembre 2013, (38%). Par contre il est
proche de celui obtenu dans la région centre du Ghana (49% à
59,7%) et en dessous de celui du Burkina en 2009 (73.2%) (Rapport
ministère de la santé). Concernant les accouchements non
assistés, on a noté aussi une régression de 23,3% alors
que KOUAKOU Konan Albert avait obtenu un taux de 7%.
Cette tendance de baisse n'est pas propre à la
Côte d'Ivoire seule. Au Ghana, une enquête a relevé que 60%
des sages-femmes en pratique privée et 60% des accoucheuses
traditionnelles ont affirmé que l'exemption avait réduit leur
clientèle (Witter Sophie, Arhinful, et Al 2007).
.
· Evolution des décès
maternels.
En ce qui concerne les décès maternels, notre
étude a montré une baisse de 50%, par contre au Mali dans
le district sanitaire de fana sur l'impact de la gratuité de la
césarienne de juillet 2004 à juin 2005 (avant la gratuité)
et de juillet 2005 à juin 2006 (après la gratuité) a
donné une chute dans la proportion de 75 % à 40 % pour les
femmes ayant bénéficiées d'une prise en charge
obstétricale à l'hôpital de district et de 7 % à 2
% pour les complications ( thèse Sidibé Mariam, 2007 ) .En ce qui
concerne le Ghana, bien qu'il n'existe pas de données à partir
d'enquêtes au niveau communautaire, les données institutionnelles
montrent qu'il y a une persistance inacceptable de ratios élevés
de mortalité maternelle, que l'on estime entre 214 et 800 pour 100.000
naissances vivantes (Ministry of Health 2004). Notre étude montre
clairement des résultats très probants. On peut donc dire que la
gratuité ciblée des soins au district sanitaire de
Tiassalé a contribué à la chute des décès
maternels.
CONCLUSION
Notre étude, qui a couvert la gratuité seulement
dans le district de Tiassalé pose des bases qu'il faudrait
améliorer pour la capitalisation de toutes les politiques d'exemption.
Cette capitalisation permettait d'avoir une vue d'ensemble des
différentes gratuités et d'en tirer profit afin d'assurer la
pérennité des exemptions de paiement.
La politique d'exemption facilite certes l'accès de
certaines couches défavorisées aux soins et améliore la
couverture sanitaire, mais les difficultés demeurent au niveau
departemental (district ), l'analyse de la mise en oeuvre a
révèlé :
- des ruptures de stocks
- une stratégie de communication mal
élaborée et sous financée.
- un manque de mesures d'accompagnement,
- des agents insuffisamment informés et des usagers
sous informés,
Au plan des attitudes des acteurs, la politique était
apprécié de tous, mais la majorité deplore la sensation
d'une politique précipitée et inachévée .
En ce qui concerne les usagers ,il y a eu très peu de cas
d'insatisfactions . La sensation de voir certaines barrieres financières
levées était perceptible ; bien que d'autres subsistaient
encore notamment l'accessibilité et la disponibilité des
médicaments ..etc .
Les résultats de notre étude confirme nos
hypothèse à savoir :
- La politique de la gratuité des soins ne profite pas
équitablement aux populations qu'elle soit citadine ou rurale
- La nauvaise communication a rendu difficile la mise en place
de la politique de gratuité des soins .
- La politique de la gratuité ciblée a
effectivement favorisé l'accès aux soins de santé et n'a
pas dépeint sur leur qualité .
- Les perspectives pour l'exemption de type universel vers
laquelle est resolument tourné la coté d'Ivoire se fera dans la
prise en compte des acquis de notre étude .
8
RECOMMANDATIONS
Au terme de notre étude, et à la lumière
des résultats obtenus, nous formulons les recommandations
suivantes :
· Aux Collectivités territoriales :
conseil général et élus locaux
Ø Développer le partenariat
public-privé
Ø Accroître le financement de la santé par
la mobilisation des ressources internes et externes
Ø Allouer les ressources en donnant la priorité
aux soins de santé primaires
Ø Réhabiliter, rééquiper et mettre
aux normes les établissements de santé
Ø Corriger les disparités en comblant les
poches de silence sanitaire
· A la Direction régionale
Ø Actualiser les outils de gestion
Ø Développer la recherche opérationnelle
en santé
Ø prendre le relais pour les missions d'information et
de sensibilisation sur les domaines que couvre la gratuité des soins.
Ø Elaborer des manuels de gestion de la gratuité
des soins pour faciliter et clarifier les rôles et responsabilités
des acteurs à différents niveaux.
Ø élaborer un plan de communication
décrivant les objectifs et les différentes stratégies
à développer pour faire connaitre la gratuité des
soins.
· A La Direction départementale de la
santé
Ø Utiliser ce document comme un véritable
document de plaidoyer auprès des élus locaux.
Ø Veiller à la bonne application de la politique
en renforçant les supervisions formatives
Ø Diffuser largement les directives d'application de la
politique de gratuité à travers des notes de service
Ø Renforcer la communication et la mobilisation
sociale
Ø Renforcer les capacités des agents de
santé et des acteurs communautaires
Ø Renforcer les actions de changement de comportement
des personnels de santé
Ø Renforcer l'appropriation et la participation
communautaire
· Aux Leaders communautaires
d'opinion
Ø Poursuivre la sensibilisation de la population au
cours des rassemblements populaires (meeting, église, mosquée)
Ø Aider les autorités sanitaires dans la
sensibilisation des populations locales
· A la communauté
Ø Fréquenter davantage les structures
sanitaires
9 REFERENCES
BIBLIOGRAPHIQUES
Rapports
1. Dsf, cellule de suivi de la subvention, rapport de suivi de la
politique, Burkina Faso 2008
2. ECHO, 2009
3. Initiative de MUSKOKA sur la santé materno
-infantile, sommet du G8 en juin 2010
4. Ministère de la santé publique
république du Niger, cellule de la gratuité
5. Ministère de la santé au Maroc, enquête
sur la santé de la mère et de l'enfant 2003-2004 Papfemm 2004
70P
6. Ministère de la santé, bureau du conseil
technique et du suivi, conditions et procédures de mise en oeuvre du
plan de solidarité «sésame », 2008
7. Ministère de la santé publique du Niger,
Rapport de la revue annuelle
8. Ministère de la santé publique du
Sénégal, bureau du conseil technique et du suivi, condition et
procédures de mise en oeuvre du plan de solidarité
«sésame» 2008
9. OMS 2007 : maternal mortality in 2005
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La Sante Et De La Lutte Contre Le Sida, Circulaire No 0731/MSLS/Cab/Du
02/02/2012
11. Snis Annuaire Statistique Mali 2009
12. Sommet du G8 « 31è sommet, Glenéagles
6- 7 juillet 2005 »
Publications
1. BADO, Jean -Paul. Médecine coloniale
et grandes endémies en Afrique. Paris Karthala, 1996
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3. Gueye M et Amidou A.2010 .évaluation
de la gratuité de la césarienne au Mali : enquête
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3/2012 P. 103 -103
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11. Yates, J., Cooper, R. & Holland, J.
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Review 2006. 24(3): 339-356.
Mémoires
1. Kouakou Konan Albert «Master 2
professionnel en Economie et Management de la Santé Publique dans les
pays en développement, université de Paris Dauphine
Thème : impact du passage à la gratuité
des soins sur les coûts, le recours aux soins et l'état de
santé des populations .L'exemple de la région du Kabadougou
-Bafing -Folon en Côte d'Ivoire entre mai et décembre 2010, 26
Novembre 2013 à OUIDAH (Benin)
2. Sidibé Mariam. L'impact de la
gratuité de la césarienne sur les soins obstétricaux dans
le district sanitaire de Fana(Mali) - Mémoire présenté en
vue de l'obtention d'un «master en santé publique», Antwerpen,
Belgique
Site électronique
1.
http://drkkouakou.blogspot.com/p/le-systeme-de-sante-en-cote-divoire.htm
http://donnees.banquemondiale.org/indicateur/SH.DYN.MORT
consulté le 12/10/2015
2. Couverture sanitaire universelle
Aide-mémoire N° 395 Septembre 2014
http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs395/fr/
consulté le 29/10/2015
10
LISTE DES ILLUSTRATIONS
1. Liste des figures
Figure 1:Proportion des clients selon
l'activité
35
Figure 2:Répartition des clients en proportion
selon les canaux de l'information
37
Figure 3:Proportion des clients (parmi les informés
selon leur niveau de connaissance des cibles)
38
Figure 4:Proportion des professionnels de santé
selon leur niveau de connaissance des cibles de la gratuité
45
Figure 5:Proportion des professionnels de
santé selon l'appréciation du plateau technique.
49
Figure 6:Evolution de l'effectif de la consultation
des enfants de 0 à 5 ans de 2008 à 2014
52
Figure 7:Evolution des accouchements
assistés de 2008 à 2014
53
Figure 8: Evolution du nombre des accouchements non
assistés de 2008 à 2014
54
Figure 9: Evolution du taux des évacuations
de 2008 à 2014
55
Figure 10:Evolution des césariennes de 2008
à 2014
56
Figure 11:Evolution des décès
maternels de 2008 à 2014
57
1.2 Liste des tableaux
Tableau 1:Quelques réformes récentes
d'exemption des frais de soins en Afrique subsaharienne.
8
Tableau 2:Intervention d'ONG visant l'exemption de
payement direct.
9
Tableau 3:Cartographie de structures sanitaires
publiques du district sanitaire de Tiassalé
27
Tableau 4:Cartographie des formations sanitaires
privées du district sanitaire de Tiassalé
27
Tableau 5:Répartition du personnel par
catégorie.
28
Tableau 6:Ratio par habitant selon les
catégories professionnelles.
29
Tableau 7:Classement des pathologies selon la
létalité
29
Tableau 8:Effectif des cibles de la gratuité
ciblée chez les clients.
34
Tableau
18:Répartition des professionnels selon la
formation avant le démarrage de la politique de gratuité.
47
11 ANNEXE
12.1 FORMULAIRE CLIENTS
|
variables
|
Questionnaire
|
Modalités de réponses
|
1
|
identification
|
qui êtes-vous ?
|
femme enceinte CPN ; femme césarisée ; accompagnant
d'enfant de 0à5 ans ; accouchée ; indigent ; malade
hospitalisé 0à5ans ; femme hospitalisée ;
|
2
|
identification
|
quelle est votre activité ou occupation ?
|
secteur formel ; secteur informel ; étudiante ;
|
3
|
identification1
|
quel est votre lieu d'habitation ?
|
ville ; village ; campement ;
|
4
|
accessibilité
|
quelle distance sépare votre lieu d'habitation de cette
formation sanitaire ?
|
0 - 5 km ; 5- 15 km ; + de 15 km ;
|
5
|
effectivite4
|
avez-vous bénéficié d'un acte gratuit ?
|
oui ; non ;
|
6
|
effectivité
|
de quel acte avez-vous bénéficié
|
consultation ; hospitalisation ; kit d'accouchement ; kit de
césarienne ; repas ;
|
7
|
effectivite1
|
avez-vous bénéficié de médicaments
?
|
oui ; non ;
|
8
|
effectivite2
|
de quel type de médicaments avez-vous
bénéficié ?
|
médicament de programmes subventionnés ; autres ;
médicament de gratuité ciblée ;
|
9
|
effectivite3
|
savez-vous qu'il existe des prestations de soins gratuites pour
une catégorie de personne ?
|
oui ; non ;
|
10
|
information1
|
comment l'avez-vous appris ?
|
média ; bouche à oreille ; point de prestation de
soins ; je ne sais pas ;
|
11
|
information
|
connaissez-vous ceux qui en sont les bénéficiaires
?
|
oui ; non ;
|
12
|
qualité
|
avez-vous été reçu rapidement par le
prestataire ?
|
oui ; non ;
|
13
|
qualite1
|
avez-vous été bien reçu ?
|
oui ; non ;
|
14
|
qualite2
|
êtes-vous satisfait de votre passage à
l'hôpital ?
|
oui ; non ;
|
15
|
qualite3
|
quelles sont les causes de votre insatisfaction ?
|
lenteur dans la prise en charge ; absence de médicaments
gratuits ; absence de prise en charge des repas des malades ; mauvais accueil
;
|
12.2 FORMULAIRE PRESCRIPTEUR
|
Variables
|
Questionnaires
|
Modalités de réponse
|
1
|
identification
|
qui êtes-vous?
|
médecin ; sagefemme ; infirmier/re ; garçon de
salle ; gynécologue ; anesthésiste ; gardien ; sus ; chirurgien ;
ambulancier ; technicien de laboratoire ; Econome ; Manoeuvre ; aide-soignant
;
|
2
|
information2
|
comment avez-vous été premièrement informe
du démarrage de la gratuité des soins ?
|
media ; supérieur hiérarchique ;
|
3
|
formation
|
avez-vous reçu une formation y affèrent avant son
démarrage ?
|
oui ; non ;
|
4
|
information1
|
avez-vous reçu des directives écrites par rapport
à l'application de la politique de la gratuite ciblée des soins
?
|
oui ; non ;
|
5
|
information4
|
pensez-vous que la politique de gratuité des soins est
effective ?
|
pas du tout ; pas tout à fait ; tout à fait ;
|
6
|
information
|
connaissez-vous les cibles de la politique de la gratuite
ciblée
|
oui ; non ;
|
7
|
qualite1
|
pensez-vous que la politique de gratuité
réduit-elle réellement la charge des patients
|
pas du tout ; tout à fait ; cela dépend ; pas tout
à fait ;
|
8
|
qualité de prise en charge1
|
avez-vous l'impression que votre charge de travail a
augmenté ?
|
oui ; non ;
|
9
|
qualité de prise en charge2
|
disposez-vous d'un plateau adéquat pour la prise en charge
correcte et efficace des patients ?
|
oui ; non ;
|
10
|
ressource
|
jugez-vous votre rémunération à la hauteur
du travail ?
|
oui ; non ;
|
11
|
qualité
|
quelle est votre opinion personnelle sur la gratuite
ciblée des soins ?
|
bonne mais mal appliquée ; pas bonne ; pas
équitable ; pas effective ; modalité n° 5 ; bien
appliquée ; bonne ;
|
* 1 Valéry Ridde,
équité et mise en oeuvre des politiques de santé au
Burkina Faso, l'harmattan, Paris
* 2 Olivier De Sardan
Jean-Pierre, Ridde Valery, « L'exemption de paiement des soins au
Burkina Faso, Mali et Niger. Les contradictions des politiques
publiques», Afrique contemporaine 3/2012 (n° 243),
p. 11-32, en ligne,
www.cairn.info/revue.afrique.contemporaine.2012.3page.11htm
* 3 REPUBLIQUE DE COTE
D'IVOIRE, MINISTERE DE LA SANTE ET DE LA LUTTE CONTRE LE SIDA, circulaire no
0731/MSLS/CAB/DU 02/02/2012
* 4 DU MONDE, Médecins.
L'accès gratuit aux soins de santé primaire: Une stratégie
payante. Appel au G8. 2008.
* 5 ROBERT, Émilie et
RIDDE, Valéry. Pour une cartographie du discours des acteurs
internationaux sur la gratuité des soins. Afrique
contemporaine, 2012, vol. 3, no 243, p. 102-103.
* 6 Ministère de la
santé, bureau du conseil technique et du suivi, conditions et
procédures de mise en oeuvre du plan de solidarité
«sésame », 2008
* 7 ECHO, 2009
* 8 Rapport sommet du G8
« 31è sommet, Glenéagles 6- 7 juillet 2005 »
* 9 Initiative de MUSKOKA sur
la santé materno -infantile, sommet du G8 en juin 2010
* 10 Ministère de la
santé et de la lutte contre le sida République Côte
d'Ivoire «rapport programme de lutte contre le paludisme »
* 11
http://drkkouakou.blogspot.com/p/le-systeme-de-sante-en-cote-divoire.html
* 12 Mwabu, G. &
Wang'ombe, Health service pricing reforms in Kenya. Int. J. Soc. Econ.
1997.24(1/2/3):282-293.
* 13 Couverture
sanitaire universelle Aide-mémoire
N° 395 Septembre 2014
http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs395/fr/
consulté le 29/10/2015
* 14 KOUAKOU KONAN ALBERT
«Master 2 professionnel en Economie et Management de la Santé
Publique dans les pays en développement. Université Paris
Dauphine.
Thème : Impact du passage à la
gratuité des soins sur les coûts, le recours aux soins et
l'état de santé des populations L'exemple de la région du
Kabadougou -Bafing -Folon en Côte d'Ivoire entre mai et décembre
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* 16 WITTER, Sophie, DIENG,
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caesarean policy in Senegal: evaluating process and outcomes. Health Policy and
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* 17 Rapport Ministère
de la santé publique république du Niger, cellule de la
gratuité
* 18 Ministère de la
santé au Maroc, enquête sur la santé de la mère et
de l'enfant 2003-2004 Papfemm 2004 70P
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la subvention, rapport de suivi de la politique, 2008.
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Burkina
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* 21
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revue annuelle
* 22 Ministère
de la santé publique du Sénégal, bureau du
conseil technique et du suivi, condition et procédures de mise en oeuvre
du plan de solidarité «sésame» 2008
* 23 Witter, S.,
Armar-Klemesu, M, &Dieng T (2008) National fee exemption schemes
for deliveries (vol.24,pp167-198) Antwerp ITGPress
* 24
drkkouakou.blogspot.com
* 25 OMS 2007 : maternal
mortality in 2005.
* 26
http://donnees.banquemondiale.org/indicateur/SH.DYN.MORT
* 27 NABYONGA, Juliet, DESMET,
Martinus, KARAMAGI, Humphrey, et al. Abolition of cost-sharing is
pro-poor: evidence from Uganda. Health policy and planning, 2005, vol.
20, no 2, p. 100-108.
|