II.3.1Subsidence Thermique
Elle correspond au retour progressif de la lithosphère
vers son état d'équilibre thermique initial. Ce refroidissement
graduel provoque une contraction dont l'effet gravitaire entraîne une
subsidence dite thermique qui est progressive et nettement plus longue que la
précédente. Son évolution suit une loi en .
La subsidence thermique est Appelée
aussicontraction ou relaxation thermique, elle est associée à la
phase Post-Rift.Une fois que le mécanisme d'étirement de
la lithosphère s'arrête, la lithosphère tend à
gagner son équilibre thermique: Au cours de son refroidissement, elle
devient plus dense (Densification par assimilation d'une partie de
l'asthénosphère dense), et elle s'enfonce sous l'effet de son
propre poids. C'est une phase lente caractérisée par un faible
taux de subsidence.
II.3.2 Marge passive
Le rifting, à l'origine de toute marge passive,
génère une subsidence. Celle-ci apparaît comme le
phénomène géodynamique qui ouvre un espace à la
sédimentation sur les marges passives. Une conséquence de cette
subsidence est le dépôt sur le socle continental d'une
épaisse couverture sédimentaire. Les morphologies sous-marines
des marges sont donc le reflet d'une double influence, à la fois
structurale (le rifting) et sédimentaire. Les effets de cette double
influence se font d'ailleurs sentir tout au long de l'évolution des
marges passives. La subsidence en est l'acteur et le témoin. L'espace
qui s'ouvre à la sédimentation peut-être créé
par compensation isostatique (Airy, Pratt) ou par flexure de la
croûte( Leroux,2012).
Les marges passives sont situées à la transition
entre lithosphères océanique et continentale, au sein d'une
même plaque tectonique. Elles résultent d'un épisode de
rifting de la lithosphèreContinentale, ayant conduit à la
formation de la croûte océanique. Ces marges sont
caractérisées par :
· une faible voire une absence d'activité
tectonique et volcanique, comparée aux marges actives,situées en
limites de plaques.
· une topographie élevée (altitude moyenne
supérieure à 500 mètres)est néanmoins
observée sur la partie continentale de nombreuses marges passives.
Les margespassives du Sud-Ouest de l'Afrique, du Sud-Est du
Brésil, du Sud-Ouest de l'Inde ou encore duSud-Est de l'Australie,
présentent ainsi des altitudes souvent comprises entre 1000 et 2500
mètres,et une altitude moyenne supérieure à 500
mètres. Cette topographie élevée pourrait résulter
d'unetopographie préexistante ou acquise lors de la formation de ces
marges, mais pourrait égalementprovenir d'une déformation
postérieure à leur formation.
· Les modèles de formation des
marges
Modèles conservatifs vs modèles non
conservatifs
L'amincissement des marges passives et la transition d'un
domaine à croûte continentale vers un domaine àcroûte
océanique, sont souvent expliqués par des modèles
conservatifs d'étirement de la lithosphère dans
lesquelsl'intégralité du volume de croûte continentale est
préservée. Parmi ces modèles, on distingue les
modèlesen cisaillement pur basés sur les concepts de McKenzie, et
ceux en cisaillement simple dérivés des idées de
[Wernicke, 1985] et [Lister et al. 1986].
Modèle de McKenzie en cisaillement pur. Http:
//www.le.ac.uk/geology/art/gl209/lecture4/lecture4.html2015
Modèle deWernicke en cisaillement simple. http
://www.le.ac.uk/geology/art/gl209/lecture4/lecture4.html2015
Les modèles en cisaillement pur (fig.4) induisent une
symétrie des marges homologues, ainsi qu'une extension de la
croûte supérieure caractérisée par des blocs
basculés (McKenzie) .Les modèles d'étirement en
cisaillement simple avec un seul ou plusieursdétachements
lithosphériques, impliquent une extension asymétrique de la
croûte supérieure cassante résultant en une croûte
inférieure d'un côté de la marge et une croûte
supérieure de l'autre côté.
Par la suite, de multiples combinaisons de ces 2
modèles ont été proposées, modèles
impliquant toujours la conservation de l'intégralité de la
croûte.
Les modèles conservatifs impliquent un mouvement
extensif. Or, les structures extensives attendues ne sont que rarement
observées sur les marges, comme l'avait déjà
remarqué McKenzie(1978) hors du contexte
géodynamique particulier comme celui de la marge de Galice. Seuls
quelques blocs basculés sont clairement visibles sur les marges de
l'Atlantique Sud telle que les marges angolaises et brésiliennes.
De plus, les modèles conservatifs nécessitent de
considérer d'importants mouvements horizontaux (plus de 250 km par
exemple pour les marges Brésiliennes et AngolaisesOr, l'amincissement
crustal (de 30 km à 7 ou 10km) s'effectue sur des distances
inférieures à 70 km ; c'est parexemple le cas en Atlantique
et dans le Golfe deGascogne sur la marge angolaiseou sur la marge marocaine
(Leroux,2012).
Schéma simplifié des modèles conservatifs et
non conservatifs de formation des marges continentales [Aslanian and
Moulin, 2012].
II.5 MESURES BILANS, THERMIQUES DANS LES BASSINS
SEDIMENTAIRES
II.5.1 Flux de la chaleur et Machine Thermique
· Flux de la chaleur
Le flux de chaleur représente l'énergie
thermique transférée par unité de temps et de Surface
depuis les zones chaudes vers la surface plus froide.Sa valeur va de
30mW/m2 à 300mW/m2, en moyenne autour de
70mW/m2 ou 1,4 mCal/cm2/s.
Cette énergie thermique provient des processus
d'accrétion planétaire ou encore des phénomènes de
radioactivité (Biju-Duval, 1999). Le flux de chaleur présent dans
les bassins sédimentaires peut être affecté de
façonSignificative par l'importance de la chaleur
générée par la désintégration radioactive
dans les sédiments (Allen et Allen, 1990).
· Machine thermique
C'est probablement la cause forçant interne majeure
dans la machine ou c'est un facteur qui influe directement sur les champs de
contraintes(le mécanisme de convection lithosphérique) et sur les
fonctionnements de la dynamo. Mouvements des plaques, fonctionnement de points
chauds, mécanismes de la subsidence, échanges thermiques dans les
bassins, sources hydrothermales, diagenèse minérale, maturation
de la matière organiques constituent autant de phénomènes
géologiques à différentes échelles
déterminées par des gradients de température.
Rappelons quelques valeurs : 3900o à
4000oC dans le noyau, 700oC à la base de la croute
continentale, 350o à 400oC dans les sources
hydrothermales au fond des océans ou dans les bassins
sédimentaires. La machine thermique à une source interne et une
source externe (l'énergie solaire).La source interne est due à
l'énergie initialeavec transformation de l'énergie
cinématique en énergie thermique et à l'énergie
provoquée par les désintégrations radioactives.
Plusieurs modes de transfert de la chaleur doivent être
distingués :
Ø la convection (transfert de masse)
dont on a dit l'importance pour le noyau, le manteau, la lithosphère,
elle joue un rôle majeur dans le flux géothermique et le
forçage des bassins ;
Ø la conduction (agitation
moléculaire), mode dominant dans les bassins sédimentaires, la
conduction thermique étant très variable selon le type de
roches ;
Ø le rayonnement, négligeable
par rapport aux modes précédents.
Les mesures effectuées en surface indiquent que la
température augmente avec la profondeur, on parlera de gradient
géothermique. Les valeurs oscillent entre 15 et 80oC/Km, en
moyenne autour de 30oC en surface, elles sont plus faibles en
profondeur.
On retiendra que le champ de température varie
grandement à la surface du globe. On distingue des bassins
<<chaud>> et des bassins <<froids>>. On commence
à être capable grâce à des
Paléothermomètres de caractériser des variations
temporelles du champ thermique ou plus généralement
l'évolution thermique de la formation et du remplissage du bassin.
(Biju Duval , 1999).
· Géothermomètres
Les géothermomètres permettent d'estimer
directement la température d'un événement
géologique. Dès 1975, Pagel a montré que
l'étude des inclusions fluides dans les auréoles
de silicification des grains détritiques de quartz dans les grès
permettait de préciser les températures de la
mésogenèse. Par la suite, la teneur en AlIV
des chlorites a été proposée par Cathelineau et
Nieva (1985) puis raffinée par Cathelineau (1988) après
calibration à partir de champs géothermiques. Il faut toutefois
remarquer que même pour les inclusions fluides, il est possible que la
température ait varié durant la formation de l'inclusion. En
effet, Walderhaug (1994) a montré que le processus de silicification
pour les marges passives était suffisamment lent pour que la
température ait varié durant cette silicification. Il montre en
particulier que pour une température inférieure à 100
°C, il faut plusieurs millions d'années pour la
précipitation d'une quantité de quartz suffisante à
refermer la cavité de l'inclusion (le taux de précipitation
à 80 °C est de l'ordre de 1x10-20 moles/cm2.s).
Deux nouvelles méthodes
géothermométriques ont été récemment
proposées, le ?47 des carbonatesbasé sur l'abondance des liaisons
13C et 18O dans le réseau cristallin
(Schaubleet al., 2006 ; Ghoshet al., 2006) et le
géothermomètreMagEvalconstruit à partir des
propriétés magnétiques de certains minéraux,
pyrrhotite et magnétite, dont la stabilité évolue avec la
température (Aubourg et Pozzi, 2010).
|