I.3.3 Modèle de distension uniforme
Le modèle de détensions uniforme de la
lithosphère proposé par McKenzie (1978) sert de base à de
nombreux modèle. Au temps t=0, la lithosphère est
étirée de façon instantanée d'un coefficient
ß provoquant une remontée du matériel
asthénosphérique chaud et donc une remontée des
isothermes. Une <<subsidence initiale >>St se
produit résultant de la diminution d'épaisseur de la croute. En
suite la perturbation décroit, la lithosphère retourne vers son
équilibre thermique (réalisé au temps t=8) avec une
contraction thermique et donc une<<subsidence
thermique>>,Sth . Le Pichon et Sibuet, 1981) et Le Pichon
et al,(1983) ont proposé une nouvelle formulation du calcul de
Si et Sth pour le modèle de type McKenzie.
L'hypothèse de McKenzie (1978) d'une phase de
distension instantanée n'est valable que pour des périodes de
rifting courte par rapport à la constante de temps de refroidissement de
la lithosphère (62.8 Ma pour une lithosphère de 125 km
d'épaisseur). Pour des périodes de rifting plus longues, Il faut
envisager une distension de durée finie (Jarvis et McKenzie, 1980 ;
Alvarez, 1984), la perte de chaleur commençant avant la fin de la
distension. Plusieurs phases successives de distension peuvent aussi être
considérées, ainsi qu'une production de chaleur
radiogénétique dans la croûte(Royden, 1982 ;
Alvarez, 1984).
Valable ponctuellement et uniquement dans un contexte
distensif, le modèle de McKenziene prenait en compte qu'une perte de
chaleur par conduction vertical, d'autres modèles à deux
dimensions ont fait intervenir, en supplément, une perte latérale
de chaleur non négligeable dans les bassins assez étroits; de
plus, certains modèles numériques tiennent compte de la
perturbation thermique de la couche sédimentaire
(Alvarez ,1984).
Il existe aussi des modèles avec distension non
uniforme dans la croute et le manteau lithosphérique ou avec intrusions
résultant du morcellement de la croute (Royden et Keen, 1980) ou
encore tenant compte des hétérogénéités de
la lithosphère (Vierbuchen et al, 1983).
Pour tous ces modèles utilisant des solutions
analytiques (type McKenzie) ou numérique, la valeur de subsidence
tectonique calculée dépend directement du taux de distension
ß, de la durée de cette distension, du temps écoulé
depuis la fin de l'étirement et des valeurs choisies pour les
différents paramètres utilisés dans la
modélisation (densité du manteau, de la croute, des
sédiments ,épaisseur de la croute, etc).Cette modélisation
permet également de retracer l'évolution des températures
dans les sédiments ce qui, en liaison avec l'histoire de
l'enfouissement, permet d'essayer de déterminer le potentiel
pétrolier(calcul de la<<fenêtre à
huile>>)(Royden et al, 1980).
Cependant, il faut bien voir qu'il n'existe
aucun<<modèle parfait >> tenant compte à la fois de
tous les mécanismes mis en jeu ; chaque modèle n'est qu'une
extrême simplification favorisant un seul ou quelques-uns de ces
mécanismes et se fixant des valeurs particulières des
paramètres physique pour lesquels les marges d'incertitude sont loin
d'être négligeables. Ainsi, une modélisation de la
subsidence permet-elle d'essayer de mieux comprendre la genèse et
l'évolution d'un bassin, en effectuant une reconstitution
évolutive la plus proche possible des phénomènes
observés mais qui n'est qu'une image déformée n'atteignant
jamais la réalité. Un échange permanent entre les faits
d'observation et les résultats de la modélisation est donc
nécessaire pour pouvoir apporter des améliorations aux
modèles(ASF,1989).
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