EPIGRAPHE
«
Dans la nature,
tout a toujours une raison. Si tu comprends cette raison, tu n'as plus besoin
de l'expérience. »
Leonard
De Vinci
DEDICACE
- A mon père Prosper MANGBUKELE MANGADIMA
- A ma mère Esther BAPINOTO AKAWA
- A mes frères et soeurs bien aimés :
Robert MANGBUKELE AWA,Papy MAMBABUA, Prosper MANGBUKELE
MANGADIMA,Jérémie EKOMBA MANGADIMA,ElienneBAKWEMI MANGADIMA,
Néné BAMBINOKOBO MANGADIMA,Josseline ILOBISI MANGADIMA
Aux familles BONDOMISO, OLIGO, GBATU pour leur grand soutien
à notre égard ;
Je dédie ce travail.
Junior Mabisi
REMERCIEMENTS
Nous ne saurions débuter ce travail, sans exprimer
toute notre profonde gratitude à l'éminent Professeur Adalbert
Jules MAKUTU MA NGWAYAYA, qui a bien voulu prendre la direction de ce travail
malgré ses diverses occupations ; qu'il trouve ici l'expression de
nos sentiments les plus sincères.
Nous aimerions aussi remercier tous les enseignants de
l'Université de Kinshasa (UNIKIN), plus particulièrement ceux du
Département des Géosciences pour les connaissances transmises
durant les trois premières années à
l'Université.
Nous sommes reconnaissant à l'endroit de nos
collègues de promotion :TAYI ALIPI Bidros,IYOLO HANDJILA Fabrice,
LEGASI MAWA, MBEMBE BAKANGE, KAPINGA KALOMBO, MUTAMBA KISHIMBE, N'SHOLE,
MUKOMBOZI BONDOMISO Dieumerci pour leur esprit de collaboration.
A tous nos amis et connaissances : MUMBERE
MWANZI,MUNGUTSHI Claude, Christian BYUMANINE, Christian KANGANO, AGBOTE
MANGONGO Eric, MAPATHI Stephan, Joël NDUNGO, Gaby SIVIRWA, Justin KAHINDO
KALEGHIRE, Prince MBOKANI pour leur amitié sincère et
encouragement à notre égard.
Junior Mabisi
INRODUCTION
1. INTERET DU SUJET
Notre travail a comme titre :
« ETUDE DE SUBSIDENCE ET DE L'EVOLUTION
THERMIQUE».
Vu la contribution de la subsidence et de l'évolution
thermique à la formation des bassins sédimentaires, nous avons
pensé qu'il est nécessaire de connaitre et de comprendre les
différents mécanismes qui expliquent ce phénomène
géologique. C'est ainsi que nous nous sommes
intéressésà étudier la subsidence et
l'évolution thermique.
2. METHODOLOGIE
Pour mener à bon port ce travail, nous avons recouru
à la documentation existante dans la bibliothèque du
Département des Géosciences (UNIKIN), de la Faculté des
sciences et aussi auprès des Professeurs du Département des
Géosciences. Nous avons également consulté lewikipedia, et
autres sites internetafin d'avoir des données récentes sur
notre sujet.
3. PLAN DU TRAVAIL
Notre travail comprend deux chapitres :
· Chapitre I : Généralités
· Chapitre II : Subsidence, bassins
sédimentaires et évolution thermique
· Conclusion
CHAPITRE I : GENERALITES
I.1 INTRODUCTION
La subsidence (du latin subsidere, s'enfoncer)
est un affaissement de la surface de la croûte terrestre sous l'effet
d'une charge qui vient s'ajouter soit au-dessus de la croûte (eau,
sédiments, volcan, calotte glaciaire, chaîne de
montagnes,
plaque lithosphérique...), soit à l'intérieur de celle-ci
(changement de phase par métamorphisme), soit au-dessous
(matériel mantellique lourd). Ce mouvement vertical vers le bas
(négatif) et le mouvement antagoniste de soulèvement (positif)
ont pour cause le rétablissement de l'équilibre isostatique de la
lithosphère par fluage latéral de matériel mantellique
(Pruvost, 1930).
La subsidence a d'abord été connue en surface
par la géologie des bassins sédimentaires. En effet, les
conséquences de la subsidence sont particulièrement apparentes
dans les régions où se sont accumulées de grandes
épaisseurs de sédiments sous une faible tranche d'eau durant
l'enfoncement du fond du bassin, et non par un comblement progressif d'une
dépression préexistante. Le terme de subsidence a
été employé par
Léonce
Élie de Beaumont en 1848 à propos du Jurassique du
bassin de Paris, mais c'est
Pierre
Pruvost (1930)
qui a montré l'importance du phénomène à propos de
l'étude des
bassins
houillers. L'intérêt économique des bassins
sédimentaires, du fait de leurs ressources énergétiques
fossiles, a conduit à développer l'acquisition de données
en profondeur par les
forages et
les techniques géophysiques. Cet apport de données a permis
d'étendre la connaissance du phénomène de subsidence
horizontalement, à l'échelle du bassin ou de la marge, et
verticalement, à l'échelle de la
lithosphère(Pruvost,1930).
I.2 ORIGINE DE LA SUBSIDENCE
Un grand pas dans la compréhension des origines de la
subsidence a été franchi avec l'étude des relations de la
décroissance du flux thermique et de l'approfondissement des bassins
océaniques avec l'âge, selon une courbe de refroidissement
à allure exponentielle. Durant la formation de zones en extension,
lalithosphèrecontinentale est amincie.McKenzie(1978)a quantifié
l'origine de la subsidence dans les bassins avec un modèle simple
d'amincissement et d'étirement uniforme et très rapide de la
lithosphère.
L'amincissement crustal cause une augmentation de la
densité à l'intérieure d'une colonne lithosphérique
puisque des roches crustaleslégères sont remplacées par
du matériel mantellique plus dense. Le remplacement du manteau
lithosphérique froid et dense par du
matérielasthénosphérique plus chaud et moins dense
provoque la remontée des isothermes et cause une baise de la
densité à l'intérieure de la mêmecolonne. Par la
combinaison de ces deux phénomène, si la densité moyenne
de la colonne lithosphériquediminue, ilya un soulèvement
initial ; si la densité moyenne augmente, ilya
subsidence<<initiale>>(synrift,guidée par des failles) ou
,pour certains,<<tectonique>> stricto sensu.
En suite, quand la lithosphère se refroidit pour tendre
vers l'équilibrethermique, il se produit une subsidence
<<thermique>>(ou post rift) durant 200 à 300 Ma,
suivant en première approximation une loi exponentielle. Au retour
l'équilibre thermique, la subsidence est uniquement fonction de
l'épaisseurcrustal, contrôlée par un facteur
d'amincissement (ß en générale) qui peut
êtreégal au facteur d'extension dans le cas du modèle
d'amincissement uniforme(Brunet, 1989).
Les caractéristiques des bassins sédimentaires
sont avant tout commandées par la subsidence .Les travaux
récents sur le sujet permettent de différencierplusieurs causes
qui relayent souvent dans l'espace et dans le temps.
La subsidence
obéittrèsgénéralement au départ à des
mécanismes tectonique que l'on peut rattacher à deux grands
contextes géodynamiques :
§ Amincissement crustal, dans un régime
descontraintes en tension, accompagné de flux thermiques
élevés, correspondant à une phase de rifting ;
§ Flexurationcrustal, ou plissement de forme synclinale,
enrégime des contraintes dominantes en compression, le plus souvent en
domaine de subduction, alliée à des flux thermiques faibles,
endéséquilibre isostatique et généralement en
relation avec un système orogénique.
Le premier système est souvent suivi par une
subsidence thermique, provoquée par la venue de matérielcrustal
plus lourd dont le refroidissement au cours du temps, suivant une courbe
exponentiel, se traduit par une atténuation de même style de la
vitesse d'enfoncement.
Les différents moteurs de la subsidence peuvent
être relayes dans le temps par des processus gravitaires, correspondant
à un réajustement isostatique sous la charge de l'eau,
dessédiments ou de nappe de charriages. Enfin la compaction des
sédiments tend à prolonger dans le temps l'effet de surface de la
subsidence, à une échellesensiblement plus modeste.
Les deux moteurs de la subsidence amincissement et
Flexurationcrustales sont à l'origine de deux grands schémas
d'évolution de bassins se situant, le premier en domaine intraplaques,le
second en frontière de plaques lithosphériques (Perrodon,
1985).
I.3 METHODE D'ETUDE QUANTITATIVE DE LA
SUBSIDENCE
L'objet de cette méthode est d'apporter à la
connaissance d'un bassin sédimentaire en essayant de reconstituer
l'évolution au cours du temps de la sédimentation et du bassin
sédimentaire.
L'effet de la charge sédimentaire ne pouvant
provoqué que 60 à 80% de la subsidence observée, le reste
appelé << subsidence tectoniques>> donnant naissance
au bassin et président a son évolution.
Le mécanisme le plus important retenu dans la
modélisation est un mécanisme crustal causé par
étirement tectonique ; d'autre phénomène tels
que : métamorphisme, anomalie thermique, amincissement de la croute
par érosion en surface, par fluage ou érosion sous- crustale
pouvant se surimposer en mécanisme principal.
Le but de la méthode va donc être de retirer le
masque constituer par la charge des sédiment pour approcher les
principaux événement ayant créer puis affecter le bassin
come des phases successives de rifting ou de compression bloquant la
subsidence avec ou sans soulèvement .Pour ceci, il faut d'abord
choisir un model de réponse de la lithosphère à la
charge sédimentaire.
I.3.1 Type de compensation
Il existe deux grands modèles de compensation à
la charge : les compressions locale et régionale selon que l'on
considère la lithosphère non rigide ou rigide.
A. compensation isostatique locale
Dans le cas d'une compression isostatique local (type Airy),
chaque point est supposé se comporter indépendamment des points
voisins, la rigidité de la lithosphère est nulle. La compensation
s'opère en profondeur par fluage de matériel mantellique,
l'équilibre étant atteint à une << profondeur de
compensation>> située dans l'asthénosphère ;
le réajustement isostatique se réalise instantanément
à l'échelle géologique en une vingtaine de milliers
d'années (ASF,1989).
Son emploi peut être justifié si l'on suppose
que les charges portent sur une assez grande surface (au moins 100 km de
largeur, c'est-à-dire plus de trois fois l'épaisseur de la
lithosphère élastique : le Pichon , 1980 ) et si le
point considéré est suffisamment éloigné des bords
de la charge pour que l' effet dû à la rigidité de la
lithosphère soit minimum. Ce type de modèle peut
refléter, en partie, le comportement du fossé d'un rift
bordé d'importantes failles normales lors de la période de
distension.
Ce modèle parait relativement simpliste mais il permet
d'approcher facilement les ordres de grandeurs des phénomènes et
les mouvements relatifs ; nous l'adopterons dons ici.
B. compensation isostatique régionale
Dans l'hypothèse d'une compensation isostatique
régionale, la lithosphère possède une certaine
rigidité et répond par flexure à une charge, en
transmettant aux points voisins une partie de la déformation induite par
cette charge.
Différentes hypothèses existent sur le
comportement de la lithosphère. On peut adopter un comportement
élastique ou plastique, la déformation se faisant alors de
manière instantanée, et de façon réversible ou
non, selon l'hypothèse. Le modèle de plaque mince
élastique est le plus employé en compensation régionale
car le plus simple à mettre en oeuvre (Walcott, 1970,1972 ;
Steckler et Watts, 1978. Tisseau-Moignard, 1979, Brunet et Le Pichon, 1982
etc).
Quand la période d'application de la
charge est longue, la viscosité de la lithosphère est plus
négligeable, on envisage alors des comportements
viscoélastiqueou viscoplastiques, la déformation due à la
charge s'étalant dans le temps suivant un temps de relaxation. Le
comportement viscoplastique semble le plus proche de la réalité
mais ce modèle est difficile à utiliser (ASF,
1989).
I 3.2 Principe de la méthode
A. Démarche générale
Pour quantifier facilement la subsidence tectonique, il faut
donc enlever l'effet de la charge sédimentaire avec la compensation
qu'elle a induite (supposée ici locale). La dépression restante
Y,ici considérée à l'air libre ( le calcul peut
également être effectué ,le basin étant rempli d'
eau),est celle qui se serait formée en l'absence de toute charge
sédimentaire ,après intervention de mécanismes tectoniques
qui ont donné naissance au bassin .
Ce type de calcul peut être effectué sur la
colonne sédimentaire actuelle ou bien à des stades
antérieurs afin de retracer l'évolution du bassin .il faut alors
reconstituer l'état de la colonne
Evolution de l'épaisseur d'une colonne
sédimentaire au cours du temps T depuis l'origine du bassin
jusqu'à l'Actuel et subsidence tectonique correspondante Y
après avoir enlevé l'effet de la charge sédimentaire
(H : profondeur d'eau ; ?N : niveau marin) (Brunet et
al,1985).
?N
H
Sédimentaire dans le temps en retirant progressivement
les couches sédimentaires superficielles (méthode
de backstripping de steckler et Watts, 1978).Etant donné que le
dépôt d'une couche sédimentaire entraine la compaction de
toutes celles qui se trouvent en dessous, dans le processus inverse que nous
adoptons, nous serons donc amenés à décompacter les
sédiments pour retrouver l'état de la colonne sédimentaire
à une époque donnée. De plus, pour pouvoir compacter
plusieurs époques entre elles , nous devons prendre un niveau de
référence qui a été choisi au niveau 0 actuel des
mers et donc ,en remontant le temps, nous devons tenir compte des variations
des paléoprofondeurs de dépôt et des variations eustatique
du niveau 0 des mers.
A chaque époque, pour atteindre la valeur de la
subsidence tectonique Y, il faudra donc appliquer le calcul suivant :
où :
· Y : la subsidence tectonique ;
:
Le terme dû à l'effet de la charge sédimentaire
avec :
· S ,??s :l'épaisseur et la
densité moyenne de la colonne sédimentaire à
l'époque considérée ;
· ??m : la densité du matériel
mantélique ;
· ??e : la densité de l'eau de mer ;
· H : la profondeur de l'eau de mer ;
· ?N:la variation du niveau marin par rapport au niveau 0
actuel des mers.
illustration de la méthode backstripping(Steckler
et Watts ,1978 ) :l'effet du poids de la colonne
sédimentaires S, de densité ?? s est enlevé par calcul de
réajustement isostatique local (avec déplacement de
matériel mantellique de densité??m) , avec corrections du
niveau marin ?N de la paléoprofondeurs d'eau H( densité??e),afin
de calculer la subsidence tectonique du socle à l'air libre
Y .
Les données nécessaires à ce type
d'étude sont :
- au niveau d'un forage ;
- le log litho stratigraphique détaillé
permettant d'effectuer un découpage en quelques unités pouvant
regrouper éventuellement plusieurs étages lorsque les limites mal
connues (exemple : formation diachrones) et de connaitre les pourcentages
en différents constituants lithologiques à l'intérieur
d'une unité ;
- certains logs de diagraphie : densité, sonic,
gamma-ray, neutron, utilisés pour la décompactions de
sédiment ;
- une étude des facies pour essayer d'approcher les
valeurs de paléoprofondeurs de dépôt ;
- uneéchellechronostratigraphique ;
- une courbe de variation eustatique du niveau 0 des mers au
cours du temps ;
- au niveau d'un profil sismique pour lequel le même
type d'étude peut être fait en réalisant des <<puits
fictifs>> ;
- des lois de vitesse permettant de déterminer les
épaisseurs ;
Les données d'un forage pas trop éloigné
et si possible sur le profil, permettant le calage Stratigraphique et
apportant des informations sur la lithologie(ASF, 1989).
B .Décompactions des
sédiments
On ne considérera que la compaction mécanique
des sédiments liée à l'enfouissement avec augmentation de
la pression et expulsion progressive du fluide interstitiel (ici l'eau de
mer), l'hypothèse de base étant qu'il ya conservation de la
matière solide en faisant donc abstraction des recristallisations ou de
départs de matière solide par dissolution.
Exemple de trois courbes d'évolution de la
porosité en fonction de la profondeur pour une argile, un grès
et un calcaire et illustration simple de la décompactions d'une couche
d'argile, on suppose qu'il y'a conservation de matière solide
représentée par l'aire comprise entre la courbe de
porosité, la porosité 100%, le toit et le mur de la
formation.
Pour décompacter une tranche sédimentaire, on
la divise en sous -unités de lithologie homogène que l'on fait
évoluer sur des courbes de porosité en fonction de la profondeur
établies pour chaque type lithologique à partir des
diagraphies ; ces lois sont supposées être invariables avec
le temps.(ASF,1989).
C. Tracé des courbes de subsidence.
Incertitudes
Une fois données analysées et les
sédiments décompactés en remontant le temps,
différentes courbes peuvent être tracées afin de mieux
visualiser l'évolution de la colonne sédimentaire et du
bassin.
Si l'on s'intéressée plus
particulièrement aux sédiments, on peut représenter les
courbes de paléoenfouissement de substratum ou de n'importe quel
niveau-repère en fonction du temps et voir par exemple
l'évolution de l'épaisseur d'une couche. Lorsque l'on travaille
sur une coupe on peut retracer l'état de cette coupe à n'importe
quelle époque en restituant les épaisseurs sédimentaires
décompactées. De même, il est possible de tracer des cartes
d'isopaque ou d'isobathes décompactées ainsi que de taux de
sédimentation.
Si l'on s' intéresse plus à l'évolution
du bassin, on tracera la courbe de paléo enfouissement du socle en
fonction du temps et la courbe de subsidence tectonique de ce socle avec ou
sans les correction liées au niveau marin et aux profondeurs de
dépôt.
Il faut cependant bien voire que les valeurs obtenues ne sont
qu'une approche que les incertitudes sur les valeurs des paramètres
employés sont parfois grandes (Brunet, 1981).
Elles portent sur :
· les épaisseurs sédimentaires et la
nature lithologique lorsque l'échantillonnage n'est pas suffisant ou
que l'on travaille sur des profils sismiques, quand il ya eu des longues
périodes de non-dépôt ou de l'érosion ;
· les lois de porosité en fonction de la
profondeur employées lorsque les données de diagraphie ne sont
pas assez nombreuses ou que le pourcentage de calcaire est important, d'autre
part, certaines argiles peuvent être par exemple sous-compactées
lorsque l'expulsion du fluide interstitiel est empêchée ou bien
encore la diagenèse d'un calcaire peut être précoce en
surface et ne plus évoluer ensuite, des modifications des lois sont
alors nécessaires ; des érosions importantes en surface
amènent une erreur sur l'enfouissement des sédiments il faut
alors essayer de restituer le paléoenfouissement de la série
(Brunet et al 1985) ;
· la détermination des paléoprofondeurs de
dépôt, l'incertitude étant d'autant plus grande que le
milieu est profond ;
· les variations du niveau marin, si les autres sont
d'accord pour placer le maximum de la transgression au crétacé,
l'amplitude varie beaucoup selon les auteurs, une valeur moyenne de l'ordre de
200-250 m semble plus probable.
Une fois que les différentes courbes tracées, la
courbe de subsidence tectonique du socle est analysée afin de
déterminer le grand événement tectonique ayant
donné naissance au bassin .Les fortes accélérations
de la subsidence tectonique sont considérées comme étant
le signe de période distensives (lorsque la zone étudiée
n'est pas proche d'une chaine de montagnes ou d'une zone de subduction
où la subsidence peut résulter d'une flexion de la
lithosphère). Différents modèles peuvent être alors
utilisés pour essayer de quantifier cette
évolution(ASF ,1989).
I.3.3 Modèle de distension uniforme
Le modèle de détensions uniforme de la
lithosphère proposé par McKenzie (1978) sert de base à de
nombreux modèle. Au temps t=0, la lithosphère est
étirée de façon instantanée d'un coefficient
ß provoquant une remontée du matériel
asthénosphérique chaud et donc une remontée des
isothermes. Une <<subsidence initiale >>St se
produit résultant de la diminution d'épaisseur de la croute. En
suite la perturbation décroit, la lithosphère retourne vers son
équilibre thermique (réalisé au temps t=8) avec une
contraction thermique et donc une<<subsidence
thermique>>,Sth . Le Pichon et Sibuet, 1981) et Le Pichon
et al,(1983) ont proposé une nouvelle formulation du calcul de
Si et Sth pour le modèle de type McKenzie.
L'hypothèse de McKenzie (1978) d'une phase de
distension instantanée n'est valable que pour des périodes de
rifting courte par rapport à la constante de temps de refroidissement de
la lithosphère (62.8 Ma pour une lithosphère de 125 km
d'épaisseur). Pour des périodes de rifting plus longues, Il faut
envisager une distension de durée finie (Jarvis et McKenzie, 1980 ;
Alvarez, 1984), la perte de chaleur commençant avant la fin de la
distension. Plusieurs phases successives de distension peuvent aussi être
considérées, ainsi qu'une production de chaleur
radiogénétique dans la croûte(Royden, 1982 ;
Alvarez, 1984).
Valable ponctuellement et uniquement dans un contexte
distensif, le modèle de McKenziene prenait en compte qu'une perte de
chaleur par conduction vertical, d'autres modèles à deux
dimensions ont fait intervenir, en supplément, une perte latérale
de chaleur non négligeable dans les bassins assez étroits; de
plus, certains modèles numériques tiennent compte de la
perturbation thermique de la couche sédimentaire
(Alvarez ,1984).
Il existe aussi des modèles avec distension non
uniforme dans la croute et le manteau lithosphérique ou avec intrusions
résultant du morcellement de la croute (Royden et Keen, 1980) ou
encore tenant compte des hétérogénéités de
la lithosphère (Vierbuchen et al, 1983).
Pour tous ces modèles utilisant des solutions
analytiques (type McKenzie) ou numérique, la valeur de subsidence
tectonique calculée dépend directement du taux de distension
ß, de la durée de cette distension, du temps écoulé
depuis la fin de l'étirement et des valeurs choisies pour les
différents paramètres utilisés dans la
modélisation (densité du manteau, de la croute, des
sédiments ,épaisseur de la croute, etc).Cette modélisation
permet également de retracer l'évolution des températures
dans les sédiments ce qui, en liaison avec l'histoire de
l'enfouissement, permet d'essayer de déterminer le potentiel
pétrolier(calcul de la<<fenêtre à
huile>>)(Royden et al, 1980).
Cependant, il faut bien voir qu'il n'existe
aucun<<modèle parfait >> tenant compte à la fois de
tous les mécanismes mis en jeu ; chaque modèle n'est qu'une
extrême simplification favorisant un seul ou quelques-uns de ces
mécanismes et se fixant des valeurs particulières des
paramètres physique pour lesquels les marges d'incertitude sont loin
d'être négligeables. Ainsi, une modélisation de la
subsidence permet-elle d'essayer de mieux comprendre la genèse et
l'évolution d'un bassin, en effectuant une reconstitution
évolutive la plus proche possible des phénomènes
observés mais qui n'est qu'une image déformée n'atteignant
jamais la réalité. Un échange permanent entre les faits
d'observation et les résultats de la modélisation est donc
nécessaire pour pouvoir apporter des améliorations aux
modèles(ASF,1989).
I.4.CONSEQUENCE DE LA SUBSIDENCE
I4.1 Formation des bassins sédimentaires
Les bassins sédimentaires ne pourraient se former et
fonctionner que si la lithosphère peut se déformer sur le bas, en
creux. Cette notion de creux est à rattacher à la notion de
création d'espace disponible. Cette déformation s'appelle la
subsidence.
Un bassin sédimentaire peut
êtredéfinicomme une zone subsidentepossédant un certain
volume de sédiments- correspondant à une épaisseur d'au
moins un kilomètre- restés préservés sous une forme
relativement simple. Cettedéfinition place les bassins
sédimentairesentre et en
dehors (Bally ,1975) :
§ des zones de boucliers stables à tendance
positive dominante,
§ des ensemble très tectonisés et
profondément attaqués par l'érosion.
Les bassins sédimentaires nous apparaissent souvent en
situation post-orogénique,ce qui leur assure une certaine
pérennité jusqu'à nos yeux et rend leur tarifs plus
visibles. Mais ils se développent autant en situation
pré-orogénique,donnant naissance à la suite de longues
convulsions, à des édifices plissés et faillés qui
oblitèrent et masquent plus ou moins complètement leurs traits
propres, et rendent leur étude plus difficile, sinon impossible.
Un bassin prend naissance à la rencontre d'un apport
sédimentaire et d'une concavité du substratum plus ou moins
marquée.Lesdépôts de base qui représente le
début d'une nouvelle aventure sédimentaires,marquent
généralement une certaine discontinuité avec le
passé. D'où le terme de bassin discordant, parfois utilisé
par certain, mais en réalitétrèsgénéral.Les
isopaque du volume sédimentaires dessinent un ensemble fermé,
ensemble qui peut correspondre à un prisme sédimentaire, si le
milieu de dépôt passe de zones côtières à des
milieux profonds. (Perrodon, 1985)
Les modalités de création des bassin
sédimentaires peuvent se regrouper en deux grands types l'un
résultant de mouvements divergents ( généralement
associée aux zones d'extension de la lithosphère) et l'autre
lié aux compression dans les zone de convergence(Debelmass et
Mascle 1991,Boillot,1996).
On doit cependant distinguer de plus, les bassins liés
au jeu d'accident décrochant dans un contexte qui peut être
aussi bien distensif que compressifs. L `évolution des bans
(géométrie, régime de subsidence, bathymétriques
proximités de reliefs) est ensuite contrôlée par le
régime des contraintes, la nature et l'histoire de la plaque
lithosphérique sur laquelle le bassin se développe (zones
sources) et par la position latitudinal de celle-ci (climat et
régime d'altération) .
On peut tenter d'établir une classification des
bassins qui, bien que simplificatrice, permet d'inscrire le système de
dépôts dans le contexte tectonique, Elle repose sur trois
critères :
v la nature de la lithosphère surlaquelle le bassin
se trouve,
v la position du bassin par rapport aux frontières de
la plaque,
v le type d'interaction entre les plaques au cours de la
sédimentation lorsque le bassin se trouve au voisinage des bordures.
Chacun de ces critères peut varier au cours de temps,
ce qui explique par exemple la juxtaposition des bassins d'origines
différentes dans les orogenèses. Ainsi, la collision entre
l'inde et l'Asie conduit à une juxtaposition
des couvertures sédimentaires de deux plaques continentales,
accompagnée d'une déformation intense dans la zone de suture.
Cette dernière inclut au moins quatre types de bassins
sédimentaires différents dont la compréhension
nécessite l'étude de l'ensemble de l'histoire géodynamique
de la chaîne afin de pouvoir replacer chacun de ces bassins dans son
cadre tectonique propre(Gansses, 1964).
Les deux mécanismes dominants dans la formation de
bassins sédimentaires sont l'extension crustale (zone des divergences
ou transtension) et la surcharge crustale (zone de convergence ou
transpression). L'origine ou l'évolution de bassins intraplaques ou
intracratoniques sont liées à des mécanismes profonds
où à la réactivation linéaments en bordure
d'anciennes plaques. Ces bassins qui sont tous de type extensifs, reposent sur
une croûte continentale. Les bassins peuvent être affectés,
au cours de leurs développements par les mécanismes se
déroulant aux frontières des plaques. Il est également
important de connaitre la nature du soubassement lithosphérique d'un
bassin car c'est elle qui détermine le régime de subsidence. Ce
ci permet, en fonction du contexte géodynamique de regrouper les
bassins en cinq grands groupes (Dickison, 1974)
Contexte géodynamique
|
Type de bassin
|
Marges divergences
|
-Rift
- Marge océanique
-Rift avortés
|
Marge convergences
|
-Fosse et zone de subduction
- Bassin d'avant arc
- Bassin d'arrière arc
|
Faille transformantes et transcurrente
|
-Bassin d'un système de faille
-Pull-a parts
-Transrotationnels
|
Collision et suture
|
-Bassinsd'avant- pays (foreland ,foredeep)
-Basin résiduels
-Bassin d'arrière -pays (binterland
|
Intraplaques
|
-Basin cratonique
|
La subsidence a aussi comme conséquence : le
dépôt sur le socle continental d'une épaisse couverture
sédimentaire.
I.5 PHENOMENE CONTROLANT LA SUBSIDENCE
Depuis Sadi Carnot qui, dans la première page de son
livre souligne l'importance de la chaleur comme origine de la dynamique de la
Terre, on a coutume de dire que la Terre est une machine thermique(Carnot,
1824).
Si l'analogie entre le fonctionnement de la Terre et celui des
machines àVapeur, dont la compréhension était le principal
objectif du travail de Carnot et a été en grande partie à
l'origine du développement de la thermodynamique, n'est pas si
évident que cela à y regarder de plus près, il est
indéniable que l'évolution thermique de la Terre est à
l'origine de toute sa dynamique interne. Ou pour être plus précis
car une telle dynamique a également pufonctionner durant des
périodes de réchauffement si jamais elles ont existe, c'est le
transfert de chaleur qui est a l'origine de la dynamique interne de la
Terre.
Dans le domaine de l'analyse des bassins sédimentaires,
La subsidence se produit suite à des phénomènes beaucoup
plus complexes, liés à la tectonique des plaques et à la
dynamique asthénosphérique.(Carnot, S. (1824).
Réflexions sur la puissance motrice du feu et sur les machines propres
à développer cette puissance. Bachelier, Paris.
Réédité par les éditions Jacques Gabay, 1990et
disponible sur http : //www.gallica.fr. (Document))
La subsidence est l'enfoncement progressif du fond d'un bassin
au cours du temps. Elle est à l'origine de la création du bassin
et permet son fonctionnement, si elle se poursuit dans le temps, en permettant
la création d'espace disponible pour la sédimentation.
Cet enfoncement est contrôlé par 3
phénomènes :
§ phénomènes géodynamiques
§ phénomènes thermiques
§ surcharge sédimentaire (ce n'est qu'un
élément supplémentaire, ne peut pas être à
l'origine d'un bassin)
Les 3 principaux mécanismes de déformation de
la lithosphère :
§ fracturation :
déformation cassante
§ fluage : déformation
ductile (sans fracturation)
§ flexuration: déformation
à grande longueur d'onde (grande surface prise en compte) affectant
toute l'épaisseur de la croûte. Surcharge de la croûte
entraîne une Flexuration.
§ les phénomènes
géodynamiques :tout les phénomènes tectoniques
(distension, compression, cisaillement) qui sont à l'origine de la
subsidence et de créer de l'espace disponible, des bassins subsidents
par la fracturation et de l'effondrement de la partie supérieure de la
lithosphère -rift, pull-appart) soit à l'origine de sa
Flexuration (collision chevauchement) ;
§ les phénomènes
thermiques : échauffement localisé par
remonté du manteau (bombement) suivie d'un refroidissement, ou
« point froids » du manteau (sous les grands cratons
stables)Réajustement thermique / isostatique induisant une subsidence
thermique ;
§ surcharge
sédimentaire :Flexuration de la lithosphère sous le
poids des sédiments.
CHAPITRE II : SUBSIDENCE, BASSINS SEDIMENTAIRES ET
EVOLUTION THERMIQUE
II .1 INTRODUCTION
Dans ce chapitre nous allons voir quelques types des bassins
sédimentaireset quelques subsidences qui sont à leur origineil
s'agit de : subsidence thermique, subsidence par surcharge et subsidence
tectonique.Nous parlerons également de mécanismes primaires de
la subsidence d'un bassin sédimentaire, des facteurs qui influencent
les températures et les paléo températures dans les
bassins sédimentaires ainsi que les effets géothermiques et
paleogéothermiques de différents types de bassin et enfin le
flux de la chaleur.
II.2 MECANISEME PRIMAIRE DE LA SUBSIDENCE D'UN BASSIN
SEDIEMENTAIRE
II.2.1 L'isostasie
Fischer a décrit que la croûte obéit au
principe d'Archimède, et tend à être en équilibre
hydrostatique tel un glaçon sur l'eau: les continents sont soutenus par
une force équivalente au poids du manteau déplacé
(Turcotte et Schubert, 1982).
Dans le cas d'une surcharge sédimentaire, la
lithosphère procède à des réajustements
isostatiques qui font intervenir les mécanismes suivants:
II .2.1.1Une compensation isostatique locale
a) selon le modèle d'isostasie locale
d'Airy:
.
avec :
Z : subsidence isostatique (en m)
Esed : épaisseur de la couche sédimentaire (en
m)
ñs: masse volumique des sédiments (2200
kg.m-3)
ñm: masse volumique du manteau (3300
kg.m-3)
ñw : masse volumique de l'eau (1000
kg.m-3)
-Illustration schématique du modèle
d'isostasie locale d'Airy. La couche supérieure a une densité
ñu, et
Le substratum une densité ñs[Fowler,
1997].
La compensation isostatique d'Airy est réalisée
par des variations de l'épaisseur des couches supérieures
parrapport à la surface de compensation. Les montagnes ont ainsi des
racines crustales et les bassins des anti-racines.
Ce principe d'isostasie locale d'Airy ne permet d'obtenir
qu'une approximation de la subsidence isostatique. Enparticulier, cette
estimation ne tient pas compte des caractéristiques
géométriques et rhéologiques de la croûte et
duManteau. Différents modèles ont été
développés pour affiner la prédiction de la subsidence
isostatique(Fowler, 1997).
b) Modèle d'isostasie locale de
Pratt:
Dans le modèle de Pratt, la compensation
isostatique est réalisée par des variations latérales de
densités. Le matériel sous les montagnes est ainsi moins dense
que celui sous les océans.
-Illustration schématique du modèle d'isostasie
locale de Pratt. Densité de l'eau : ñw, densité
du substratum : ñs , densités de la couche
supérieure sous les montagnes : ñ1 et ñ2
de hauteurs respectives h1 et h2, densités de la
couche supérieure sous les océans ñd de hauteur
d, densité de la couche supérieure à terre au niveau de la
mer ñu, compensation isostatique : D [Fowler,
1997].
II .2.1.2 Une compensation isostatique
régionale
c) Type Veining-Meinesz: la flexure
lithosphérique
La lithosphère est suffisamment rigidepour supporter
des charges et se comporter comme une plaque élastique. La compensation
régionale se fait sur un rayon de
régionalitéR.
â: la rigidité de la
lithosphère
Schéma de la compensation régionale de type
Veining-Meinesz9 (Hertz, 1884)
II.2 .2 La thermicité
La thermicité se fait par phénomène de
conduction, elle affecte la densité de la lithosphère. Par
conséquent, l'équilibre isostatique change:
· réchauffement soulèvement
· refroidissement affaissement
Durant le refroidissement, la lithosphère devient
dense et lourde, elle s'enfonce alors sous l'effet de son propre poids.
Domaine associé à une perturbation
thermique:
A. Thermicité seule,
B. Thermicité et érosion (Angevine et
al., 1990).
II.2 BASSINS ET SUBSIDENCE TECTONIQUE
Le terme "subsidence tectonique" englobe la partie de la
subsidence causée par desPhénomènes tectoniques actifs qui
forment la structure des bassins et des margescontinentales passives. Les
sédiments s'accumulent dans la dépression
forméetectoniquement et leur poids constitue une charge locale mise en
place sur la lithosphère. L'ajustement isostatique (ou la flexure)
dû à cette charge amplifiera la subsidence. Cette amplification
est la réponse passive de la lithosphère à une charge
sédimentaire à la surface. Mais la sédimentation n'est pas
la cause principale de la subsidence, car elle s'arrête sitôt le
bassin rempli.
La subsidence tectonique peut être
déterminée à partir de l'épaisseur et de
l'âge dessédiments à l'aide de la procédure de
"backstripping" qui enlève les effets del'amplification isostatique (ou
de la flexure), des variations du niveau de la mer et de la compaction des
sédiments.
L'histoire de la subsidence tectonique reflète la
subsidence du bassin due à des facteurs autres que:
- les dépôts de
sédiments,
- l'ajustement isostatique
accompagnateur.
SUBSIDENCE TECTONIQUE TOTALE = SUBSIDENCE MÉCANIQUE +
SUBSIDENCE THERMIQUE
v Calcul de la subsidence tectonique
- LA MÉTHODE DE BACKSTRIPPING
Initiée par Ryan et Watts (1976), la
méthode de délestage a été développée
par Steckler et Watts (1978) puis utilisée pour calculer le taux de
subsidence tectonique de la marge Atlantique EST sur la côte
américaine. Sondage COST - B2, marge de New York.
Conditions :
Elle consiste à calculer l'affaissement du substratum d'un
bassin en absencede toute charge sédimentaire (délestage couche
après couche). La compensation isostatique des sédiments est
supposée locale de type Airy(Ryan et Watts (1976).
II.2.1 Rifts
Un rift est une région où la
croûte
terrestre s'amincit. En surface, un rift forme un fossé
d'effondrement allongé, dont les dimensions peuvent atteindre quelques
dizaines de kilomètres de large pour plusieurs centaines de
kilomètres de long. Cette dépression allongée,
limitée par deux
failles
normales dites failles bordières, est le lieu d'une
sédimentation le plus souvent lacustre et d'un volcanisme soutenu
(Biju Duval ,1999).
La sédimentation peut atteindre plusieurs milliers de
mètres d'épaisseur en fonction de l'intensité de la
subsidence.
Des incursions marines pendant la période de sédimentation sont
parfois observées comme dans le fossé d'effondrement de la
Limagne. La formation des rifts est associée, soit dans un stade tardif
soit dans un stade précoce (voir rift actif versus rift passif) à
l'ouverture de fissures dans lesquelles s'injecte du
magma
alcalin. Les rifts sont
ainsi souvent associés à la formation de grands volcans (par
exemple le
Kilimandjaro, le long
du
rift
est-africain ou le strato-volcan du Cantal dans le rift du Massif
central).
Parce qu'ils sont le lieu de l'amincissement de la
lithosphère, les rifts représentent le stade initial de la
rupture lithosphérique. Lorsque celle-ci intervient, le rift devient
une
dorsale
océanique et constitue la limite entre les deux plaques
lithosphériques nouvellement formées. La dorsale est le lieu
où, par refroidissement du magma, se forme la
croûte
océanique.
Un rift "avorté" n'ayant pas abouti (jusqu'à
présent) à la formation de croûte océanique est
aussi appelé un
aulacogène.
Rift actif ou passif
La lithosphère continentale est composée d'une
partie supérieure de 30km peu dense, la croûte de composition
globalement granitique, et d'une partie inférieure de 100km très
dense, constituée de
péridotite (roche
du
manteau).
L'ensemble est appelé la lithosphère et constitue la plaque
proprement dite qui se déplace sur du manteau déformable
dénommé asthénosphère.
L'amincissement de cette lithosphère,
c'est-à-dire la formation d'un rift, peut se produire à la suite
de deux mécanismes fondamentaux distincts : le rifting actif ou
passif. L'évolution tectonique est alors très différente
suivant l'un ou l'autre de ces deux modes d'amincissement.
Un rift actif résulte de l'ascension d'un
panache mantellique
depuis les profondeurs de la Terre. Comme un gigantesque chalumeau situé
à l'aplomb de la plaque et qui l'amincit par en dessous
(phénomène appelé érosion thermique),
cette ascension provoque dans un premier temps un soulèvement
topographique marqué, dont les causes essentiellement thermiques, ont
déjà été modélisées
numériquement. Si le
volcanisme peut
être synchrone de ce bombement en liaison avec la décompression de
l'
asthénosphère,
l'extension de la lithosphère n'apparaît qu'ensuite, comme une
conséquence de ce soulèvement. Il en résulte que la
sédimentation est tardive dans l'évolution générale
du système. L'évolution tectonique classique associée
à ce mode de rifting correspond à la suite chronologique :
1. soulèvement et volcanisme puis
2. extension, formation des fossés d'effondrement
et
sédimentation.
À l'inverse, un rift est dit passif lorsque l'extension
résulte de forces trouvant leur origine aux limites de la plaque
tectonique. Celle-ci s'étire alors horizontalement comme un chewing-gum,
ce qui provoque d'abord en surface des
fossés
d'effondrement (
grabens) qui se comblent de
sédiments et où le volcanisme est généralement
absent. Ce n'est que dans un second temps qu'un soulèvement d'origine
thermique et un volcanisme concomitant se produit. L'évolution
tectonique classique associée à ce mode de rifting correspond
alors à la suite chronologique:
1. extension et sédimentation puis
2. soulèvement et volcanisme.
Les rifts qui sont des fosses d'effondrement on admet sous ce
terme différent acceptations :
v Rift océanique : il s'agit de la structure
typique des dorsales dont l'expression peut varier selon les taux d'expansion
océaniques et qui généralement représentent le
stade ultime de l'évolution des rifts continentaux ; plusieurs
types ont pu être distingués selon les mécanismes et les
vitesses d'accrétion océanique :
v Rift continental : ce terme est plus ou moins synonyme
de fossé d'effondrement mais généralement utilisé
soit lorsqu'on est capable de retrace une histoire où la distension
lithosphérique du domaine continental (cratonique) est bien
identifiée, soit lorsque ce rift a poursuivi son évolution vers
une marge continentale avec, après la période de rifting, une
période d'ouverture océanique est expliquée par le
système de convexion lithosphérique. La merrouge
illustrebienl'évolutionrapide d'un rift.
Lorsque la fragmentation continentale augmente jusqu'à
ce que les 2 bords (lèvres) du graben qui marquent le rift
s'écartent s'étirant et finalement se séparent par rupture
de la lithosphère, Il ya alors création progressive de croute
océanique au centre du rift et on parlera à partir de ce moment
là pour chaque coté de marge continentale. Ce terme
représente donc la zone de transition entre croute continentale et
croute océanique.
RIFTING
Les mécanismes du rifting font encore l'objet
d'hypothèses qui on été raffinées progressivement
à partir de concepts thermiques et mécaniques. En effet, les
études ont surtout portée sur la partie superficielle de la
lithosphère où les observations de surface et l'imagerie
géophysique nous renseignent sur les différentes étapes
d'évolution (en traitant des cas à des stades différents
d'évolution). (Biju Duval, 1999).
II.3 BASSINS ET SUBSIDENCE THERMIQUE
II.3.1Subsidence Thermique
Elle correspond au retour progressif de la lithosphère
vers son état d'équilibre thermique initial. Ce refroidissement
graduel provoque une contraction dont l'effet gravitaire entraîne une
subsidence dite thermique qui est progressive et nettement plus longue que la
précédente. Son évolution suit une loi en .
La subsidence thermique est Appelée
aussicontraction ou relaxation thermique, elle est associée à la
phase Post-Rift.Une fois que le mécanisme d'étirement de
la lithosphère s'arrête, la lithosphère tend à
gagner son équilibre thermique: Au cours de son refroidissement, elle
devient plus dense (Densification par assimilation d'une partie de
l'asthénosphère dense), et elle s'enfonce sous l'effet de son
propre poids. C'est une phase lente caractérisée par un faible
taux de subsidence.
II.3.2 Marge passive
Le rifting, à l'origine de toute marge passive,
génère une subsidence. Celle-ci apparaît comme le
phénomène géodynamique qui ouvre un espace à la
sédimentation sur les marges passives. Une conséquence de cette
subsidence est le dépôt sur le socle continental d'une
épaisse couverture sédimentaire. Les morphologies sous-marines
des marges sont donc le reflet d'une double influence, à la fois
structurale (le rifting) et sédimentaire. Les effets de cette double
influence se font d'ailleurs sentir tout au long de l'évolution des
marges passives. La subsidence en est l'acteur et le témoin. L'espace
qui s'ouvre à la sédimentation peut-être créé
par compensation isostatique (Airy, Pratt) ou par flexure de la
croûte( Leroux,2012).
Les marges passives sont situées à la transition
entre lithosphères océanique et continentale, au sein d'une
même plaque tectonique. Elles résultent d'un épisode de
rifting de la lithosphèreContinentale, ayant conduit à la
formation de la croûte océanique. Ces marges sont
caractérisées par :
· une faible voire une absence d'activité
tectonique et volcanique, comparée aux marges actives,situées en
limites de plaques.
· une topographie élevée (altitude moyenne
supérieure à 500 mètres)est néanmoins
observée sur la partie continentale de nombreuses marges passives.
Les margespassives du Sud-Ouest de l'Afrique, du Sud-Est du
Brésil, du Sud-Ouest de l'Inde ou encore duSud-Est de l'Australie,
présentent ainsi des altitudes souvent comprises entre 1000 et 2500
mètres,et une altitude moyenne supérieure à 500
mètres. Cette topographie élevée pourrait résulter
d'unetopographie préexistante ou acquise lors de la formation de ces
marges, mais pourrait égalementprovenir d'une déformation
postérieure à leur formation.
· Les modèles de formation des
marges
Modèles conservatifs vs modèles non
conservatifs
L'amincissement des marges passives et la transition d'un
domaine à croûte continentale vers un domaine àcroûte
océanique, sont souvent expliqués par des modèles
conservatifs d'étirement de la lithosphère dans
lesquelsl'intégralité du volume de croûte continentale est
préservée. Parmi ces modèles, on distingue les
modèlesen cisaillement pur basés sur les concepts de McKenzie, et
ceux en cisaillement simple dérivés des idées de
[Wernicke, 1985] et [Lister et al. 1986].
Modèle de McKenzie en cisaillement pur. Http:
//www.le.ac.uk/geology/art/gl209/lecture4/lecture4.html2015
Modèle deWernicke en cisaillement simple. http
://www.le.ac.uk/geology/art/gl209/lecture4/lecture4.html2015
Les modèles en cisaillement pur (fig.4) induisent une
symétrie des marges homologues, ainsi qu'une extension de la
croûte supérieure caractérisée par des blocs
basculés (McKenzie) .Les modèles d'étirement en
cisaillement simple avec un seul ou plusieursdétachements
lithosphériques, impliquent une extension asymétrique de la
croûte supérieure cassante résultant en une croûte
inférieure d'un côté de la marge et une croûte
supérieure de l'autre côté.
Par la suite, de multiples combinaisons de ces 2
modèles ont été proposées, modèles
impliquant toujours la conservation de l'intégralité de la
croûte.
Les modèles conservatifs impliquent un mouvement
extensif. Or, les structures extensives attendues ne sont que rarement
observées sur les marges, comme l'avait déjà
remarqué McKenzie(1978) hors du contexte
géodynamique particulier comme celui de la marge de Galice. Seuls
quelques blocs basculés sont clairement visibles sur les marges de
l'Atlantique Sud telle que les marges angolaises et brésiliennes.
De plus, les modèles conservatifs nécessitent de
considérer d'importants mouvements horizontaux (plus de 250 km par
exemple pour les marges Brésiliennes et AngolaisesOr, l'amincissement
crustal (de 30 km à 7 ou 10km) s'effectue sur des distances
inférieures à 70 km ; c'est parexemple le cas en Atlantique
et dans le Golfe deGascogne sur la marge angolaiseou sur la marge marocaine
(Leroux,2012).
Schéma simplifié des modèles conservatifs et
non conservatifs de formation des marges continentales [Aslanian and
Moulin, 2012].
II.5 MESURES BILANS, THERMIQUES DANS LES BASSINS
SEDIMENTAIRES
II.5.1 Flux de la chaleur et Machine Thermique
· Flux de la chaleur
Le flux de chaleur représente l'énergie
thermique transférée par unité de temps et de Surface
depuis les zones chaudes vers la surface plus froide.Sa valeur va de
30mW/m2 à 300mW/m2, en moyenne autour de
70mW/m2 ou 1,4 mCal/cm2/s.
Cette énergie thermique provient des processus
d'accrétion planétaire ou encore des phénomènes de
radioactivité (Biju-Duval, 1999). Le flux de chaleur présent dans
les bassins sédimentaires peut être affecté de
façonSignificative par l'importance de la chaleur
générée par la désintégration radioactive
dans les sédiments (Allen et Allen, 1990).
· Machine thermique
C'est probablement la cause forçant interne majeure
dans la machine ou c'est un facteur qui influe directement sur les champs de
contraintes(le mécanisme de convection lithosphérique) et sur les
fonctionnements de la dynamo. Mouvements des plaques, fonctionnement de points
chauds, mécanismes de la subsidence, échanges thermiques dans les
bassins, sources hydrothermales, diagenèse minérale, maturation
de la matière organiques constituent autant de phénomènes
géologiques à différentes échelles
déterminées par des gradients de température.
Rappelons quelques valeurs : 3900o à
4000oC dans le noyau, 700oC à la base de la croute
continentale, 350o à 400oC dans les sources
hydrothermales au fond des océans ou dans les bassins
sédimentaires. La machine thermique à une source interne et une
source externe (l'énergie solaire).La source interne est due à
l'énergie initialeavec transformation de l'énergie
cinématique en énergie thermique et à l'énergie
provoquée par les désintégrations radioactives.
Plusieurs modes de transfert de la chaleur doivent être
distingués :
Ø la convection (transfert de masse)
dont on a dit l'importance pour le noyau, le manteau, la lithosphère,
elle joue un rôle majeur dans le flux géothermique et le
forçage des bassins ;
Ø la conduction (agitation
moléculaire), mode dominant dans les bassins sédimentaires, la
conduction thermique étant très variable selon le type de
roches ;
Ø le rayonnement, négligeable
par rapport aux modes précédents.
Les mesures effectuées en surface indiquent que la
température augmente avec la profondeur, on parlera de gradient
géothermique. Les valeurs oscillent entre 15 et 80oC/Km, en
moyenne autour de 30oC en surface, elles sont plus faibles en
profondeur.
On retiendra que le champ de température varie
grandement à la surface du globe. On distingue des bassins
<<chaud>> et des bassins <<froids>>. On commence
à être capable grâce à des
Paléothermomètres de caractériser des variations
temporelles du champ thermique ou plus généralement
l'évolution thermique de la formation et du remplissage du bassin.
(Biju Duval , 1999).
· Géothermomètres
Les géothermomètres permettent d'estimer
directement la température d'un événement
géologique. Dès 1975, Pagel a montré que
l'étude des inclusions fluides dans les auréoles
de silicification des grains détritiques de quartz dans les grès
permettait de préciser les températures de la
mésogenèse. Par la suite, la teneur en AlIV
des chlorites a été proposée par Cathelineau et
Nieva (1985) puis raffinée par Cathelineau (1988) après
calibration à partir de champs géothermiques. Il faut toutefois
remarquer que même pour les inclusions fluides, il est possible que la
température ait varié durant la formation de l'inclusion. En
effet, Walderhaug (1994) a montré que le processus de silicification
pour les marges passives était suffisamment lent pour que la
température ait varié durant cette silicification. Il montre en
particulier que pour une température inférieure à 100
°C, il faut plusieurs millions d'années pour la
précipitation d'une quantité de quartz suffisante à
refermer la cavité de l'inclusion (le taux de précipitation
à 80 °C est de l'ordre de 1x10-20 moles/cm2.s).
Deux nouvelles méthodes
géothermométriques ont été récemment
proposées, le ?47 des carbonatesbasé sur l'abondance des liaisons
13C et 18O dans le réseau cristallin
(Schaubleet al., 2006 ; Ghoshet al., 2006) et le
géothermomètreMagEvalconstruit à partir des
propriétés magnétiques de certains minéraux,
pyrrhotite et magnétite, dont la stabilité évolue avec la
température (Aubourg et Pozzi, 2010).
CONCLUSION
La subsidence représente un outil puissant dans
l'analyse des bassins sédimentaires couvrant la surface de notre
planète. Leur naissance dépend de mécanismes (isostasie et
thermicité) intimement liés à la dynamique
asthénosphérique.
L'évolution des bassins sédimentaires
(approfondissement, soulèvement, érosion et comblement) est
observable sur la courbe de subsidence totale.Cette dernière porte un
intérêt particulier pour l'évaluation des roches
mères et leur potentiel pétrolier, et la dynamique des
hydrocarbures dans le bassin.
L'analyse de la courbe de subsidence tectonique et grâce
aux modèles théoriques de subsidence, permet de discriminer les
phases de subsidences mécanique et thermique, ces dernières
présentent une influence nette sur la mise en place des séries
sédimentaires et leur découpage séquentiel.
Cependant, l'établissement de la courbe de subsidence
exige une manipulation très rigoureuse de tous les paramètres
nécessaire à son calcul.
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