WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Les états et la construction de l'union africaine: le cas de la Libye et du Sénégal

( Télécharger le fichier original )
par Romaric TIOGO
Université de Dschang - Master II 0000
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

PARAGRAPHE II- La co-conception des projets de développement et la proposition des APD

Sur la base d'un projet rédigé par le Sénégal et baptisé Plan Omega pour l'Afrique (POA), fut créé le Nouveau Partenariat pour le Développement de l'Afrique (NEPAD). A celui-ci, s'est ajoutée une suggestion portant sur la gouvernance régionale à savoir, le Mécanisme Africain d'Evaluation par les pairs (MAEP) dont le Sénégal est l'un des promoteurs (A). Tel qu'élaborés, les Accords de Partenariat pour le Développement (APD) proposés dans le cadre des accords UE/ACP219(*) apparaissent comme une arme sénégalaise contre la départementalisation économique au sein de l'UA(B).

A- La co-conception des projets de développement

L'histoire retient qu'au moment où trois Etats africains entre autres l'Afrique du Sud, le Nigeria et l'Algérie auxquels l'Egypte fut associée proposaient d'un côté le Millenium African Recovery Plan(MARP), le Sénégal proposait de l'autre côté le plan Omega pour l'Afrique, à travers lequel il a participé à l'élaboration du NEPAD (1) avant de proposer son pendant le MAEP(2).

1- La participation à l'élaboration du NEPAD par la proposition du POA

Les origines du POA sont profondément ancrées dans le « Sopi »220(*). En Afrique, le Sénégal est considéré comme l'un des pays dont le tissu démocratique semble le mieux tissé. Contrairement à bon nombre d'Etats sur le continent, le multipartisme y existe depuis plus de trois décennies. La création du premier parti d'opposition, le PDS (Parti Démocratique Sénégalais), sous la houlette de Me Wade alors avocat et consultant auprès de l'OUA à Mogadiscio(Somalie), y remonte au 08 Août 1974. Dès sa naissance, le PDS inscrit dans son programme l'objectif des Etats-Unis d'Afrique. Dix années plus tard, il se dote de moyens de communication qui ont connu un essor en 2010 avec le lancement du Groupe Sopi Media (GSM)221(*), comprenant une radio, un journal et une télévision.

Devenu le slogan officiel des militants du PDS dans leurs luttes pour l'alternance et le renversement du Parti Socialiste (PS), le « Sopi » incarne le changement et le Sénégal voudrait que ce changement soit autant sénégalais qu'africain. Se considérant comme un « panafricaniste  libéral »222(*), le Président Wade veut montrer, à travers ses idées que, sur les plans économique et politique, la constitution d'une UA est possible, et que les Africains n'ont d'autre choix si ce n'est la communautarisation des politiques nationales. Il convient donc de déconstruire un certain mythe entretenu autant par l'Occident que par certains intellectuels africains selon lequel, l'Afrique ne dispose pas d'idéologie. Le « Plan Omega » initialement conçu pour le Sénégal part du principe que le binôme « aide/crédit » est responsable du mal développement de l'Afrique et qu'il faut un temps d'arrêt afin de procéder à la reconstruction de normes partagées sur le continent. Transposé au niveau continental, le Plan Oméga deviendra le Plan Oméga pour l'Afrique (POA).

A l'origine de son élaboration, se trouve le souci de « vertébrer » l'Afrique et de la doter des citoyens éduqués qui participent à son développement. Ce que confirme la base du raisonnement de son initiateur qui part d'un constat : « les pays africains dépensent une bonne partie de leurs ressources et épargnent au financement des routes, des infrastructures de communication et de l'éducation qui sont les paramètres de la croissance économique »223(*). Pour le Président WADE pour qui l'essentiel des idées est contenu dans son livre Un Destin pour l'Afrique, « le développement optimal d'une économie passe par des options structurelles, de la même façon que la solidité d'un édifice dépend des fondations de l'armature »224(*). Le POA que présente le Président sénégalais lors du sommet de Syrte en mars 2001 est un axe pour le développement de l'Afrique sur un double plan : infrastructurel et intellectuel. Sur le plan infrastructurel, il propose que l'Afrique construise une vaste infrastructure continentale de communication : routes et voies ferrées modernes. Selon lui, on ne peut parler d'une Union en Afrique s'il est impossible d'aller d'un pays africain à un autre, fût-ce par voie routière ou ferrée. Ce déficit d'infrastructures sur le continent a d'ailleurs poussé le commissaire Louis Michel à déclarer qu'il faut « vertébrer l'Afrique » en la dotant des routes transafricaines .

Sur le plan éducatif, « intellectuel multidimensionnel »225(*), le porte-parole sénégalais conclut à la « continentalisation de la recherche ». Convaincu que les derniers développements de la science se feront en Afrique, il axe son raisonnement sur la formation de la jeunesse.

Toutefois, la question de fond s'étant posée était celle de savoir si ces projets pouvaient se concrétiser. En clair, comment les financer vu les moyens réduits des Etats africains ? Le Sénégal estimait que l'objectif du POA serait de « réunir des ressources au niveau international/multilatéral » pour faire face aux deux exigences sus-évoquées. Pour avoir une certaine légitimité sur le plan international, le projet sénégalais sera associé à deux autres propositions à savoir, le Millenium African Recovery Plan(MARP) et le « programme pour le Redressement de l'Afrique » proposé par la Commission des Nations Unies pour l'Afrique. Ces trois projets fusionneront ensuite lors du sommet convoqué à Abuja le 23 octobre 2001 pour donner un seul texte : la Nouvelle Initiative Africaine (NIA), avant d'être rebaptisé NEPAD à Lusaka à la 37ème conférence de l'OUA.

L'initiative du NEPAD provient du fait que les chefs d'Etat africains ont nourri l'ambition d'élaborer eux-mêmes des projets de développement et de ne faire appel au monde extérieur que pour compléter leurs efforts226(*). En avril 2002 à son lancement, le ministre des Affaires étrangères sénégalais, Cheikh Tidiane GADIO et la diaspora sénégalaise présentaient les enjeux de ce projet pour le continent. Contrairement à ce que pensait Kadhafi227(*), ces derniers expliquaient qu'il sera une réussite parce qu'il est une initiative des chefs d'Etat africains228(*). Malgré ces espoirs, s'il est vrai que le NEPAD fait encore du chemin229(*), Hennig MELBER avait déjà conclu sur son échec. Il affirmait que « le NEPAD qu'un grand nombre considère comme la seule chance d'un avenir viable pour le continent pourrait n'être rien de plus que du vieux vin dans de nouvelles bouteilles »230(*). Il ajoutait même qu'il est douteux que les efforts actuels de l'Afrique puissent faire suffisamment autorité pour convaincre le monde et particulièrement l'Occident industrialisé à soutenir cette initiative231(*). Le temps semble lui avoir donné raison. Car, les nombreuses promesses faites par les Occidentaux sont une fois de plus restées dans le catalogue des bonnes intentions. C'est le constat dans la mesure où le NEPAD est apparu comme « une belle Mercedes qui a manqué un bon chauffeur ». Même le Président WADE n'y croit plus véritablement. Lors du Sommet mondial le 14 septembre 2005, il déclarait que «les pays développés n'ont pas toujours respecté leurs engagements, notamment en ce qui concerne l'aide au développement fixée dans les années 70 à 0,7 % de leur produit national brut à transférer aux pays en voie de développement. Il en est de même des promesses faites concernant le financement du NEPAD »232(*).

Or, le Mécanisme Africain d'Evaluation entre les Pairs (MAEP) qui avait été pensé au même moment que le lancement du NEPAD, constituait un instrument de nature à faire implémenter la bonne gouvernance afin d'éviter des obstacles intérieurs aux pays africains. Surtout quand on sait que les bailleurs de fonds internationaux trouvent en cette dernière une condition sine qua non pour l'investissement.

2- La proposition d'un projet de gouvernance régionale : le MAEP

Dès l'adoption du NEPAD, la crainte partagée par les chefs d'Etat de ne pouvoir convaincre les pays occidentaux, notamment le secteur privé étranger d'investir massivement en Afrique et à soutenir les projets structurants de l'UA les a poussé à initier un programme de bonne gouvernance. Comme l'a déclaré le Président WADE, « face aux pressions de nos partenaires internationaux sur les questions de bonne gouvernance, j'ai proposé à mes homologues l'élaboration d'un mécanisme de surveillance mutuelle  qui a abouti au MAEP»233(*).

En fait, la bonne gouvernance est dès le début des années quatre-vingt-dix, au coeur des exigences des partenaires au développement en Afrique. Elle fut essentiellement théorisée et vulgarisée par la Banque Mondiale qui la définit comme « la manière dont le pouvoir est exercé dans la gestion des ressources économiques et sociales d'un pays »234(*). Pour Bernard Husson, le contenu sémantique de la bonne gouvernance « fait appel à la transparence de la bonne gestion de deniers publics ou mis à la disposition des Etats. Il s'agit d'une approche financière et comptable qui réduit la gouvernance à une dimension technique et une recherche d'efficacité. Mieux utilisées, les ressources disponibles devraient générer une dynamique économique»235(*). Une bonne partie des évaluations objectives du retard de l'Afrique met en évidence la mal gouvernance comme étant l'un des principaux freins de son développement. Pendant longtemps, l'on a constaté que le climat des affaires publiques y était marqué par la corruption, la gabegie, l'absence d'éthique, de transparence et de responsabilité dans la gestion ou encore l'obligation de rendre compte. Pour Jean Marc ELLA, « il suffit d'évoquer le pillage organisé par les classes dirigeantes qui, comme au Cameroun vont jusqu'à faire de la corruption une méthode de gouvernement. Ou bien les pratiques de redistribution par l'Etat des ressources à ses courtisans, à partir de mécanismes de prédation qui ont conduit à la ruine de nombreux pays africains »236(*). C'est pour reconstruire l'identité de l'Afrique qu'une certaine idéologie entretenue par les afro-pessimistes, pour qui « l'Afrique n'était pas mûre pour la démocratie » et qui voudraient faire d'elle un « cancer » de la planète et les Africains des « sacs à virus pour l'humanité » 237(*) que les Etats Fondateurs du NEPAD parmi lesquels le Sénégal ont élaboré le MAEP.

Selon son document cadre, le MAEP « est un instrument établi suite à un accord mutuel auquel adhèrent volontairement les Etats membres de l'Union Africaine »238(*). Il s'agit d' « un mécanisme d'auto-évaluation destiné à valoriser l'adoption de politiques, de normes et de pratiques qui conduiront à la stabilité politique, à une croissance économique accrue, au développement durable, à une intégration économique régionale et continentale accélérée grâce à l'échange d'expériences, au renforcement des méthodes et pratiques qui ont fait leurs preuves, y compris l'identification des insuffisances et la définition des besoins des pays participant en matière de renforcement des capacités ». Le mécanisme d'évaluation par les pairs du NEPAD consiste en une évaluation systématique des résultats d'un pays par d'autres Etats (les pairs), des institutions habilitées ou par une combinaison des deux239(*). Depuis son établissement le 9 avril 2002 en Afrique du Sud, suivi de son adoption en mars 2003, des évaluations ont été faites dans 14 pays africains entre janvier 2006 et janvier 2011240(*).

Au regard de ses objectifs, le MAEP est un programme ambitieux et réaliste. Ambitieux d'abord dans la mesure où ce sont presque tous les domaines de la gouvernance qui sont ciblés. Il s'agit des quatre domaines thématiques du MAEP que sont la Démocratie et la Gouvernance politique, la Gouvernance et la Gestion économiques, le Développement socio-économique et bien entendu la Gouvernance d'entreprise241(*). La volonté est surtout de prendre en considération l'ensemble des problèmes qui touchent les questions du développement en Afrique.

Ensuite et enfin, une démarche réaliste parce qu'il accorde la primauté au dialogue (les contraintes coercitives n'y sont prévues qu'en dernier ressort). Du fait de ce large déploiement, certains spécialistes en matière de développement ont estimé que « de tous les projets posés par le NEPAD, le mécanisme africains d'évaluation par les pairs est l'élément le plus novateur du programme du NEPAD »242(*). Mais, malgré les espoirs qu'il suscite, une critique peut lui être adressée.

Ce projet est surtout volontariste. Chaque Etat pouvant s'en retirer lorsqu'il estime qu'il menace ses intérêts. Certains chefs d'Etat ont même manifesté leur inquiétude à son égard. Pour nombre d'entre eux, le MAEP risque de glisser vers une conditionnalité à l'aide publique au développement dans la mesure où il gagne de la crédibilité aux yeux de la communauté internationale. D'autres ne manquent pas d'ailleurs de rappeler que le MAEP n'a pas pour but de classer les Etats africains dans les catégories de « bons » ou « mauvais ». Est-ce ce qui explique paradoxalement la réticence du Président WADE à recevoir une évaluation de ses pairs depuis 2006 ? 243(*).

En revanche, autrefois critiqué pour sa négligence à l'égard de la société civile, le MAEP implique désormais cette dernière - universitaires, représentants des instituts de recherche, etc.- dans ses différentes activités244(*). Il ne s'agit donc pas d'un projet neutre au regard de la coïncidence avec les premières difficultés des initiateurs du NEPAD à convaincre le secteur privé étranger d'investir massivement en Afrique.

Mais, malgré l'établissement de ce projet, les pays riches n'ont pas aidé le NEPAD à accomplir ses objectifs, pas plus qu'ils entendent aider durablement l'Afrique à booster son développement. Ils s'attellent plutôt à imposer des accords de développement défavorables au continent. Ce que rejette vertement l'Etat sénégalais qui a proposé des APD en lieu et place des APE (Accords de Partenariat Economique).

* 219 Afrique Caraïbes Pacifique.

* 220 Le mot SOPI signifie « changement » en Wolof. Ce changement est le socle sur lequel repose les principes de la « démocratie sénégalaise ». A l'accession de Me Wade à la magistrature suprême au Sénégal en 2000, on est passé du « changement dans la continuité » incarné par Léopold Sédar Senghor et Abdou Diouf en 1982 au «  changement dans la rupture », c'est-à-dire l'arrivée du libéral Wade au pouvoir. Entretien avec un diplomate sénégalais, le 26 avril 2011.

* 221 Voir THIAM IBA DER, « 2010 année de l'affirmation du leadership du Sénégal et de son chef d'Etat », disponible sur le site http://www.ladepechediplomatique.com/_a1438.html.,

consulté le 16 avril 2011.

* 222WADE (A.), Un destin pour l'Afrique..., op. cit., p. 72.

* 223 A. WADE cite par DJUIDJE KOUAM (R.), op. cit., p. 140.

* 224 WADE (A.), Un destin pour l'Afrique, op. cit., p.145.

* 225 DEFO FOTUE FO, «Wade. Un intellectuel multidimensionnel», dans Jeune Afrique Economie N° 373-Eté 2008, pp. 82 85.

* 226 HOUNGNIKPO (C.M.), op. cit., p. 146. 

* 227 Ce projet ne sera pas soutenu dès son lancement par Kadhafi qui le considère comme une invention du président américain Georges W. Bush pour s'immiscer dans les affaires africaines.

* 228 HOUNGNIKPO (C.M.), op. cit., p.141.

* 229 Lors de la 17ème conférence des chefs d'Etat et de gouvernement tenue à Malabo(Guinée Equatoriale) du 28 juin au 2 juillet 2011, le projet NEPAD a été relancé par les chefs d'Etat.

* 230MELBER Hennig, cité par HOUNGNIKPO (C.M.), op. cit., p. 142.

* 231 Ibid, p.143

* 232Voir son discours sur http://www.un.org/ecosocdev/geninfo/afrec/french/vol19no3/193afrique-parle.html., consulté le 16 avril 2011.

* 233 Propos du président sénégalais A. Wade recueillis par Epoté Denise Durand sur TV5 Monde Afrique lors du 12èm e sommet de l'UA à Addis-Abeba en février 2009.

* 234 Cf. DEME Ousmane, « Entre espoir et scepticisme. La société civile et le mécanisme africain d'évaluation par les pairs », dans TAYLOR Bernard (dir.), Perspectives, Ontario, partenariat Afrique Canada, 2005, p. 10.

* 235HUSSON Bernard cité par DEME (O.), op. cit., p. 11. 

* 236 Ibid, p.13.

* 237 DIOP Djibril, « 50 ans d'indépendance : quelle Renaissance pour les Etats africains ? » p. 3. Disponible sur http://www.cerium.ca/IMG/pdf/50_ans_d.pdf.,consulté le 12 mai 2011.

* 238 Les pays membres du MAEP son actuellement au nombre de 31. Afrique du Sud, Algérie, Angola, Benin, Burkina Faso, Cameroun, Djibouti, Egypte, Éthiopie, Gabon, Ghana, Guinée Equatoriale, République du Congo, Kenya, Lesotho, Libéria, Malawi, Mali, Mauritanie, Maurice, Mozambique, Nigeria, Ouganda, Rwanda, Sao Tome & Principe, Sénégal, Sierra Leone, Soudan, Tanzanie, Togo et Zambie.

* 239L'évaluation a pour objectif final d'aider les pays concernés à mieux élaborer leurs politiques, à adopter les meilleures pratiques ainsi qu'à respecter les normes, les principes, les codes établis et d'autres engagements contractés. Elle est menée sans heurts et compte beaucoup sur la coopération, le dialogue, la confiance et la compréhension mutuelle entre les pays concernés et les évaluateurs, la possibilité de créer et de renforcer le dialogue politique. Voir le document cadre du MAEP en annexe.

* 240 La dernière a porté sur l'état de la démocratie en Zambie.

* 241 Voir le document cadre du MAEP en annexe.

* 242Tel est l'exemple de CART Henri-Philippe, « Le NEPAD : vision ou illusion ? », Communication faite à l'occasion du colloque : «  politique et stratégies du NEPAD ».Genève, 14 et 15 mai 2003, p.3.

* 243 Le président sénégalais qui est l'un des promoteurs du NEPAD tarde pourtant à subir une évaluation du MAEP. Voir DIOP (D.), op. cit., p. 3.

* 244Aller par exemple sur le site http://www.nepad.org/node/2126, consulté le 20 mars 2011.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld