CONCLUSION GENERALE
Les finances publiques constituent un domaine important dans
la vie non seulement économique mais aussi sociale, politique et
autre d'un pays.
Dès lors leurs mobilisations, leurs utilisations, leurs
affectations ou répartitions ainsi que leurs évaluations exigent
une bonne gestion pouvant permettre au gouvernement de réaliser ses
objectifs économiques et sociaux.
La République Démocratique du Congo est l'un des
pays les plus pauvres du monde malgré ses innombrables ressources
naturelles, ses populations vivent dans les conditions précaires ;
pourtant le peu de ressources financières qui sont mobilisées par
différentes régies financières et autres services publics
sont pour la plupart canalisées vers les poches des individus au
détriment du trésor public.
C'est à ce juste titre que nous avons voulu
étudier les problèmes économiques et sociaux de la
République démocratique du Congo et le budget de l'Etat de 2006
à 2012 afin d'essayer de comprendre leur interaction et
corrélation.
La pertinence de cette étude basée sur les
motivations qui nous ont poussés à analyser ces problèmes.
Ces motivations présentent un double intérêt à
savoir : répondre à l'exigence de la présentation
d'un travail scientifique qui sanctionnera la fin de nos études au
deuxième cycle des sciences économiques et de gestion à
l'université de Kinshasa d'une part et d'autre part, analyser et
critiquer les faits que nous avons pu constater qui cadrent avec notre objet
d'étude tout en proposant également des pistes de solutions.
Cette démarche nous a permis non seulement de traiter
nos données théoriques et pratiques, mais aussi d'avoir des
explications pour l'avancement de cette dissertation.
Par ailleurs, pour récolter les données tant
théoriques que pratiques, nous avons jugé indispensable au regard
de la pertinence de cette étude, faire usage de l'analyse documentaire,
de l'observation directe et de l'entretien.
Ce travail est structuré en quatre chapitres comprenant
des sections.
Dans le quatre chapitres qui ont constitué l'ossature
de cette dissertation nous avons successivement abordé des conditions
d'ordre général relatives au budget de l'Etat ; ensuite,
décrit les problèmes sociaux et économiques auxquels la
RDC est confronté durant les années 2006-2012 ; enfin
tiré les leçons qui s'imposent et proposé des pistes de
solutions devant établir une adéquation entre politiques
économiques mises sur pied et les objectifs de développement
poursuivis jusque-là.
De ce qui précède, les hypothèses de
l'étude ont été confirmées tout au long de
l'analyse. A titre illustratif, les sonnées de l'analyse nous ont
conduit à affirmer que les finances publiques ne sont pas bien
gérés, d'où les problèmes tels que la
pauvreté, les maladies et le chômage persistent dans le
vécu quotidien des congolais.
En outre les dépenses de l'Etat en faveur des secteurs
productifs tels que : l'agriculture, la santé, l'énergie,
les infrastructures de base comme les routes de desserte agricole sont
faibles. En effet, nous avons observé un écart important entre
les dépenses courantes de l'Etat et les dépenses en capital. Or
les dépenses en capital sont des dépenses qualifiées
« productives ». Elles ont pour objet principal la
création des richesses (production des biens et services comme chez les
privés). Ces dépenses améliorent l'outil de production
ainsi que les capacités productives pouvant permettre le
développement socio-économique en RDC.
Dans les mêmes ordres d'idée, l'exécution
budgétaire de 2006 à 2012 pose problème, il ya une grande
différence entre ce qui est écrit et ce qui est
exécuté réellement.
Quand les ressources publiques ne sont pas bien
gérées de manière optimale cela porte atteinte à
l'autorité de l'Etat, à sa crédibilité, à
l'efficacité de l'action publique.
Il est aujourd'hui nécessaire que le budget de l'Etat
puise relever le défis économique et social que connaît la
RDC. Les nombreux conflits que traverse la RDC aujourd'hui ont pour cause la
mauvaise gestion des ressources publiques.
En fait, nous nous sommes rendu compte que les faits qui
ruinent financièrement l'Etat congolais découlent pour certains,
du non respect des règles d'éthiques et de déontologie
professionnelle. Et pour d'autres, du fait de la modicité des salaires
et d'autres avantages sociaux, de la corruption érigée en
système au sein de l'administration publique congolaise. Bref de la
précarité des conditions de vie des agents et fonctionnaires de
l'Etat.
Malgré les bonnes intentions du gouvernement à
mettre de l'ordre dans le secteur des finances publiques, à travers
différentes réformes sur la gestion des finances publiques, le
gouvernement a du pain sur la planche. Il faut un diagnostic objectif pour
arriver à déceler les causes qui sont à la base du
péril de ce système de gestion des finances publiques
congolaises.
Car le budget de l'Etat est fondamentalement un
véhicule de la consolidation de la démocratie en ce sens que,
dans sa conception classique, il est élaboré dans la transparence
et soumis à l'approbation parlementaire, voté comme une loi et
promulgué par le Président de la République.
Le budget doit être comme un instrument de la
réforme de l'Etat, à condition qu'il prenne en compte l'argent de
tous au service de tous, mais également de s'assurer alors que ces
ressources publiques serviront au développement
intégré.
La capacité du budget à résoudre les
problèmes socio-économique de la RDC passe par la maîtrise
des dépenses publiques et une meilleure mobilisation des ressources car
si le budget n'est pas crédible, l'action publique ne peut pas
être efficace.
En perspective, nous n'avons pas la prétendons d'avoir
épuisé tous les aspects de notre sujet, sur ce, nous souhaitons
que d'autres recherches se poursuivent dans le domaine en vue de ressortir tous
les problèmes liés au budget de l'Etat en RDC pour un
développement socio-économique du pays.
A la lumière de ce qui précède, nous
avons proposé ce qui suit :
1) Réformer le
système fiscal congolais pour permettre à l'Etat de mobiliser
beaucoup des ressources ;
2) Crédibiliser le budget de l'Etat, en faisant en
sorte que ce qui est inscrit dans le budget reflète effectivement une
politique publique visant à atteindre les résultats clairement
identifiés. En d'autres termes, il faut qu'au cours de sa mise en
oeuvre, le budget de l'Etat soit exécuté tel qu'il avait
été élaboré ;
3) Restructurer la Cour des comptes : les ressources
publiques, c'est l'argent de tous pour tous, la reddition des comptes
témoigne de la manière dont l'exécutif a
exécuté les autorisations budgétaires qui lui avaient
été conférées par le Parlement ;
4) Augmenter les dépenses en capital qui sont
susceptibles de relever le niveau des investissements tant privés que
publics ;
5) Procéder à la réforme des finances
publiques, de telle sorte que les ressources publiques soient
gérées de manière optimale et efficace pour rendre
l'action publique crédible ;
6) Rendre la décentralisation effective pour permettre
aux entités territoriales décentralisées de financer leur
développement progressivement ;
7) Elaborer un plan de paiement de la dette intérieure
pour permettre aux entrepreneurs nationaux d'investir en RDC et créer
une classe moyenne ;
8) Rendre l'enseignement de base gratuit pour stimuler les
parents à envoyer leurs enfants à l'école ;
9) Rendre le système sanitaire efficace à
travers la politique budgétaire.
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