Migrant malien blanchisseurs à Niamey: pratiques migratoires et réseaux d'insertion( Télécharger le fichier original )par Bachirou AYOUBA TINNI Université Abdou Moumouni de Niamey - Master 2 2015 |
3.2.3 Une dominance des SonraiL'étude a révélé la présence de plusieurs groupes ethniques maliens à Niamey. Il s'agit des Sonrai (81,6%), Touaregs (2%) et Bambaras (8,2%). Les Bambaras et les Touaregs sont les moins représentés. A l'inverse, on constante une forte dominance des Sonrai. Cette communauté est la plus nombreuse de nos répondants. Cela peut s'expliquer par le fait que 96 ,6 % des blanchisseurs interrogés sont originaires de Tombouctou, où la population dominante est Sonrai. Or, ce groupe ethnique à une facilité linguistique d'intégration dans une ville comme Niamey où le Zarma sonrai parlé par ces maliens est la langue dominante. 3.2.4 Des personnes faiblement instruitesLes résultats montrent que 71,7 % des personnes interrogées sont sans aucune instruction. Une faible proportion 13,2% des personnes interrogées ont un niveau primaire inachevé. Certains des répondants qui ont ce niveau d'instruction disent avoir quitté l'école précocement, souvent deux ou trois ans après leur inscription. Toutefois, on retrouve des blanchisseurs qui ont le niveau secondaire. Ils représentent 15,2% des personnes interrogées. Ce sont surtout des jeunes déscolarisés entre les deux premières années du collège. Mais de manière exceptionnelle on retrouve des anciens élèves du niveau 3eme, à l'image du jeune Ousmane 23 ans, originaire de la commune de Tindirma « j'ai quitté le village après mon échec au BEPC car ayant déjà redoublé en classe antérieure j'ai épuisée mes chances d'études au public et comme je n'ai pas les moyens de payer au privée. J'ai choisi comme beaucoup de jeunes de mon village de migrer à Niamey pour y exercer la blanchisserie ».4(*) On note aussi que beaucoup des blanchisseurs ont une instruction coranique. Ainsi, 71,7% des répondants affirment avoir fait des études coraniques. Le niveau d'étude varie d'une personne à une autre. Néanmoins, on trouve des migrants ayant profondément étudié le coran à l'image de Moussa, originaire de la commune de Tonka « je vis à Niamey avec mon fils de 10 ans. Je l'ai amené pour l'inscrire dans une école coranique. Si je rentre au Mali on ira ensemble, là-bas je l'inscris chaque fois dans une école coranique de mon village. Je voyage avec lui entre le Niger et le Mali pour mieux suivre moi-même ces études coraniques ».5(*) 3.2.5 Une absence totale de femmesL'analyse des données révèle que tous les migrants interrogés sont de sexe de masculin. La blanchisserie est donc un travail d'homme à Niamey. Les répondants nous ont toutefois fait savoir qu'à Bamako la lessive est faite par les femmes et les hommes s'occupent du repassage. Le travail est donc complémentaire entre personne de sexe féminin et masculin. * 4 Entretien réalisé le 25 Février 2015 * 5 Entretien réalisé le 13 Février 2015 |
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