Liste des
Abréviations
CPN : Consultation Prénatale
CPS : Consultation Préscolaire
CS : Centre de Santé
ddl : degré de liberté
EASI : Enseignement et Administration en Soins
Infirmiers
Ed : Edition
EDS : Enquête Démographique et de la
Santé
HTA : Hypertension Artérielle
km : kilomètre
MIILDA : Moustiquaire Imprégnée à
Longue Durée d'Action
NFS : Numération Formule Sanguine
OMD : Objectif du Millénaire pour le
Développement
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
ONU : Organisation des Nations Unies
P : précision
PTME : Prévention de la Transmission de la
Mère -Enfant
SA : Semaine Aménorrhée
SIDA : Syndrome de l'Immunodéficience Acquise
SP : Sulfadoxine-Pyriinéthamine
SPSS : Statistical Package for Social Sciences
TPI : Traitement Préventif Intermittent
UNICEF : Fonds des Nations-Unies pour l'Enfance
UPN : Université Pédagogique Nationale
VAT : Vaccin anti-Tétanique
VDRL : Veneral Disease Research Laboratory
VIH : Virus de l'Immunodéficience Humaine
% : Pourcentage
2 : khi-carré
RESUME
E travail a porté sur l'« Etude sur
les causes du début tardif de la consultation prénatale ».
Cette recherche a été menée au Centre de
Santé Mère et Enfant de Bumbu.
Trois questions fondamentales nous ont préoccupé
tout au long de cette étude, à savoir :
- Quelle est la proportion des femmes qui viennent à la
1ère consultation prénatale au Centre de Santé
Mère et Enfant de Bumbu?
- Quelles sont les causes du retard de la
1ère CPN ?
- Existe-t-il un lien entre les causes de ce retard et les
caractéristiques sociodémographiques des
enquêtées ?
Cette recherche a conduit aux résultats
suivants :
- 80% des gestantes ont débuté la
1ère CPN en retard. Parmi les raisons avancées, il y a
le manque d'argent (41,6%), l'ignorance (21,7%), la distance (16,7%) et le fait
d'être expérimentée (10%).
La faible proportion des femmes enceintes à la
1ère CPN est liée aux caractéristiques
socioéconomiques. En effet, notre étude a montré que 78%
des gestantes avaient des maris sans emploi. Cela traduit le manque d'argent et
rejoint l'enquête EDS 2014 qui a montré que l'utilisation de la
CPN a tendance à augmenter avec le bien-être économique du
mariage.
INTRODUCTION
1. PROBLEMATIQUE
Il est connu que la grossesse n'est pas une maladie en soi
mais elle est caractérisée par des complications qui peuvent
entraver le pronostic vital de la gestante et de l'enfant qu'elle porte. Selon
les experts en gynécologie, ces complications sont estimées
à 15% parmi lesquelles un maximum de 5% nécessite une
intervention chirurgicale. (DECLERCK, 2003)
Les femmes des pays du tiers monde se trouvent la plupart de
temps dans l'impossibilité de bénéficier de soins de
qualité. Cette inaccessibilité constitue le principal obstacle
à une amélioration de la santé maternelle, à
l'atteinte du cinquième Objectif du Millénaire pour le
Développement (OMD5) qui vise à améliorer la santé
maternelle et à réduire la mortalité maternelle de 75%
d'ici à 2015. (RONEY, 1992)
Les consultations prénatales (CPN) doivent être
menées selon les normes en terme de temps, de nombre et de
qualité afin de détecter les grossesses à risque,
d'établir le pronostic de l'accouchement, e faire la promotion des
modes de vie favorables à la santé, de planifier les naissances,
d'éduquer, d'informer et de préparer les gestantes à la
maternité à moindre risque. (DIEYE EL, 2003)
L'Afrique sub-saharienne présente la proportion
régionale la plus élevée au monde avec 900
décès maternels pour 100 000 naissances vivantes. Ces
chiffres montrent combien dans ces pays la santé maternelle est loin
d'être améliorée pour réduire de 75% cet indicateur
d'ici 2015.
La République Démocratique du Congo (RDC) comme
d'autres pays du continent n'est pas épargnée ; la
proportion de mortalité maternelle est de 1100 pour 100 000
naissances vivantes et elle est parmi les plus élevées au monde
(11e rang mondial). La RDC compte parmi les pays à
très forte mortalité maternelle : 1289/100 000 naissances
vivantes selon le rapport de l'enquête MICS2 en 2001, contre 1837/100 000
naissances vivantes en 1998 (ELS, 1998) et 870/100 000 naissances vivantes en
1995 et enfin le dernier rapport selon EDS 2007 situe la mortalité
maternelle à 549 décès pour 100 000 naissances
vivantes.
Le taux d'utilisation de service de santé de
manière générale est faible autour de 25% à 30%. Et
pourtant, les soins prénatals, à l'accouchement,
administrés au bon moment sont décisifs pour une maternité
sans risque.
Les complications de la grossesse et ses suites menacent la
santé des femmes en âge de procréer. Elles sont la
première cause mondiale de morbidité, d'infirmité et de
décès dans cette population cible. Un grand nombre de
décès maternels pourrait à coup sûr être
évités par un suivi correct de la grossesse. (DELCROIX &
GOMEZ, 2005)
La consultation prénatale devrait donc permettre de
mener à bien la grossesse pour l'intérêt de la mère
et de l'enfant. En effet, d'innombrables facteurs liés à la
grossesse peuvent être dépistés au cours de la CPN, et
d'autant mieux qu'elle est précoce, régulière et
répétée. (MIHALU KANGU,2001)
Voilà pourquoi le recours tardif aux soins
prénatals constitue un facteur limitant de la surveillance de la
grossesse et partant, un facteur de risque potentiel de décès
maternel. La vie de la mère est mise en danger par trois types de
« retard » : retard de la demande des soins (retard de
prendre une décision), retard à se rendre à une formation
sanitaire la plus proche et enfin retard de recevoir des soins de bonne
qualité. (OMS/UNICEF, 1996)
Selon les résultats d'une autre enquête, une
femme sur 29 cours le risque de décéder pour cause maternelle
pendant l'âge de procréation (LANSAC , BERGER & MAGNIN, 2003).
A Kinshasa, les données de la revue annuelle du PNSR
(2005) montrent que le taux d'utilisation des CPN est à 70%. Cependant
le début de la première CPN se fait souvent au-delà de la
14e semaine qui est la semaine de référence pour la
prise de la première dose de la Sulfadoxine-Pyriinéthamine (SP),
l'intégration de la Prévention de la Transmission de la
Mère -Enfant (PTME).
Les causes de retard de consultation sont entre autre :
la crainte du coût, la méconnaissance des signes de complications
d'une grossesse, l'obtention de l'autorisation du mari, le manque de confiance
vis-à-vis des soignants, l'utilisation initiale des remèdes
locaux, le problème de transport (BLONDEL, 2010).
Cette étude s'inscrit dans la perspective de
vérifier si ces facteurs sont les mêmes dans notre pays et tente
de répondre aux questions suivantes :
- Quelle est la proportion des femmes qui viennent à la
1ère consultation prénatale au Centre de Santé
Mère et Enfant de Bumbu?
- Quelles sont les causes du retard de la
1ère CPN ?
- Existe-t-il un lien entre les causes de ce retard et les
caractéristiques sociodémographiques des
enquêtées ?
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