CONCLUSION
Nous voici au terme de ce travail dont le sujet a porté
sur « Etude sur les causes du début tardif de la
consultation prénatale ». Cette recherche a
été menée au Centre de Santé Mère et Enfant
de Bumbu du 1er mai au 5 juillet 2015.
Deux questions fondamentales nous ont préoccupé
tout au long de cette étude, à savoir :
- Quelle est la proportion des femmes qui viennent à la
1ère consultation prénatale au Centre de Santé
Mère et Enfant de Bumbu?
- Quelles sont les causes du retard de la
1ère CPN ?
- Existe-t-il un lien entre les causes de ce retard et les
caractéristiques sociodémographiques des
enquêtées ?
Compte tenu des questions soulevées dans la
problématique, nous avons énoncé les hypothèses
ci-après :
- La proportion des femmes qui viennent à la
1ère CPN au Centre de Santé Mère et Enfant de
Bumbu serait faible ;
- Le recours tardif à la première CPN est
lié essentiellement aux causes socioéconomiques qui retardent
l'accessibilité financière ;
- Il existerait un lien significatif entre les causes de ce
retard et les caractéristiques sociodémographiques des
gestantes.
Les éléments en rapport avec les causes du
début tardif de la CPN ont donné les résultats ci
après :
- 80% des gestantes ont débuté la
1ère CPN en retard. Ceci nous pousse à confirmer notre
première hypothèse. Ceci rejoint l'Enquête
Démographique de la Santé (EDS-RDC II, 2013), selon laquelle
parmi 48% des femmes qui ont effectué au moins les quatre visites
recommandées, seulement 17 % ont effectué leur première
visite avant le quatrième mois de grossesse.
- Parmi les raisons avancées, il y a le manque d'argent
(41,6%), l'ignorance (21,7%), la distance (16,7%) et le fait d'être
expérimentée (10%). D'autres raisons comme le deuil, le voyage,
la maladie, le mari qui l'empêchait jugeant tôt le début des
CPN ont été signalés.
Ceci nous amène à confirmer la deuxième
hypothèse émise selon lesquelles la faible proportion des femmes
enceintes à la 1ère CPN est liée aux
caractéristiques socioéconomiques. En effet, notre étude
a montré que 78% des gestantes avaient des maris sans emploi. Cela
traduit le manque d'argent et rejoint l'enquête EDS 2014 qui a
montré que l'utilisation de la CPN a tendance à augmenter avec le
bien-être économique du mariage.
Quant à la troisième hypothèse, elle est
partiellement confirmée car les résultats ont montré qu'il
y a une relation significative avec la profession des conjoints, qui est
à la base du bien être du foyer.
En conclusion, nous pouvons dire que le début de la CPN
en RDC se fait tardivement et que la raison principale de ce recours tardif
à la 1ère CPN est selon nos résultats, les
difficultés financières. C'est pourquoi nous avons
suggéré et recommandé ce qui est qui suit :
RECOMMANDATIONS
· Au gouvernement congolais
- Que le gouvernement à travers le Ministère de
la Santé Publique puisse avoir une attention particulière sur
l'accessibilité financière de la consultation prénatale
pour améliorer cette situation car le suivi des femmes enceintes au
cours des consultations prénatales permet de prévenir les risques
et les complications pendant la grossesse et l'accouchement.
v Aux autorités du Centre de Santé
Mère et Enfant de Bumbu :
- D'organiser le recyclage des professionnels de la
santé en général et en particulier les infirmiers sur les
déterminants de la faible proportion des femmes enceintes qui viennent
à la 1er CPN au trimestre de la grossesse.
v Aux femmes enceintes :
- de cultiver la notion de la lecture ;
- de poursuivre les études pour hausser leur
niveau ;
- de ne plus fuir la CPN pour éviter les complications.
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